Speaker #0Il existe des relations qui ne blessent pas par l'excès de présence, mais par le vide. Aujourd'hui, nous allons parler des parents qui évitent le contact. L'objectif n'est pas de les forcer à devenir expansifs. L'objectif est de cesser la rumination, d'installer des formats d'échange soutenables et de rester dignes sans s'épuiser à courir après un lien insaisissable. Si vous vous demandez comment calmer les colères, poser des limites sans crier... apprivoiser le temps d'écran, retrouver des soirées plus sereines et nourrir l'autonomie de vos enfants, vous êtes au bon endroit. Bienvenue dans le podcast Princesse Montessori, je suis la princesse Xénia Troubetzkoï, diplômée en développement précoce de l'enfant selon la méthode Montessori. Ici, on transforme les difficultés du quotidien en gestes simples et efficaces, un épisode, un pas concret. Alors installez-vous et c'est parti pour un nouvel épisode. Dans cette série, selon vos règles, nous avons appris à proposer un cap, à sortir de l'offense, à tenir des limites. Nous allons maintenant piloter une réalité beaucoup plus silencieuse, quand le parent se retire, répond peu ou répond de manière imprévisible. La première clarification est intérieure. Vous n'êtes pas responsable de la manière dont un adulte gère sa proximité. Vous êtes responsable de la manière dont vous vous tenez. Vous pouvez proposer, vous ne pouvez pas exiger l'intimité. Tenir cette vérité réduit la charge émotionnelle et rend possible une stratégie simple. Je vous propose de définir ce que j'appelle un lien minimal viable. C'est un lien qui existe sans vous vider. Il est prévisible, bref et respectueux. Il ne promet pas plus qu'il ne peut tenir. Il laisse la porte entre-ouverte sans vous laisser dehors sous la pluie. Concrètement, vous choisissez un canal. Les personnes qui évitent le contact supportent mieux l'écrit que l'oral. Et mieux le message court que la conversation longue. Vous choisissez un rythme lent et régulier. Une fois par mois, une fois par trimestre. Vous choisissez des sujets neutres et résistants. Des nouvelles générales, une photo, une date de prochain échange. Et vous annoncez la durée lorsque vous proposez un appel. Et vous vous y tenez jusqu'à la fin. Avant de proposer, vous vous ancrez, vous respirez, vous formulez votre intention en une phrase. Je souhaite garder un lien calme et tenable. Ce qui est simple tient mieux qu'un élan spectaculaire suivi d'un silence long. Je vais vous donner des formulations précises. Pour un message sans pression, vous pouvez écrire Bonjour, je pense à toi, je t'envoie une photo des enfants au parc. Je te propose un appel samedi à 11h pendant 10 minutes. Si ça ne te convient pas, dis-le moi. En faisant ça, vous avez laissé une porte et une sortie. Vous permettez aux parents d'éviter la confrontation sans rompre le fil. Pour une carte postale, vous pouvez écrire Bonjour depuis la ville de Lyon, j'espère que tu vas bien. Je t'appellerai le premier samedi du mois prochain à 11h, je serai heureuse d'avoir de tes nouvelles. En fait, la carte postale enlève la charge immédiate de la réponse et garde un signe mensuel de présence. Pour un appel court, vous pouvez dire dès l'ouverture « Bonjour, je suis heureuse de te parler, j'ai 10 minutes, je voulais juste prendre de tes nouvelles et te donner des miennes. » Concrètement, là, vous avez annoncé la durée et vous créez un cadre qui rassure celui qui craint l'invasion. Lorsque la personne évite le contact parce qu'elle a honte, parce qu'elle se sent en échec ou parce qu'elle redoute la critique, le choix des sujets devient décisif. Vous restez du coup sur des nouvelles générales, vous renoncez à l'interrogatoire, vous évitez les questions fermées qui demandent un bilan. en fait vous donnez Une ou deux nouvelles concrètes de votre côté, puis vous poser une question ouverte, légère, qui n'existe pas en fait de justification. Par exemple, qu'est-ce qui t'a fait sourire cette semaine ? Quel livre as-tu posé sur la table ? Quelle sortie te ferait plaisir ce mois-ci ? Et vous laissez la liberté de répondre peu en fait. Si la personne répond de manière imprévisible, vous ajoutez de la prévisibilité de votre côté. Vous choisissez un rituel, par exemple le premier samedi du mois, un message avec une photo et trois lignes. Le troisième samedi du mois, une proposition d'appel de dix minutes. Et vous tenez ce rituel trois mois. Vous évaluez ensuite si vous allez continuer, si vous ralentissez ou si vous passez au seul écrit. Vous sortez du tout ou rien. Vous entrez dans l'art de la jauge. Et si vous n'obtenez aucune réponse après deux cycles, vous cessez de multiplier les relances. Vous décidez un lien minimal une fois par trimestre. Une carte postale, un message sans question, une mise à jour d'adresse lorsque c'est nécessaire. Vous gardez la porte entreouverte. Vous récupérez votre énergie. Vous ne punissez pas. Vous ne sacrifiez pas. Il est tentant d'utiliser les enfants comme messagers pour forcer le lien. Et là, sincèrement, c'est une très mauvaise idée. Vous protégez vos enfants des dynamiques d'adultes. Vous ne faites pas porter à un enfant le poids d'un rapprochement qui n'appartient pas à son âge. Vous gardez vos initiatives à vous et vous filtrez ce qui arrive à vos enfants lorsque la relation est instable. Pour tenir dans la durée, vous aurez besoin d'une hygiène émotionnelle. Après chaque tentative de contact, vous prenez 60 secondes pour votre feuille de 10 lignes. Vous notez la date, le canal, la proposition qui a été faite, la réponse reçue ou l'absence de réponse, une phrase que vous garderez, une phrase que vous changerez, le prochain pas réaliste et la date. Et trois feuilles suffisent souvent, comme je l'ai déjà dit dans les épisodes précédents, pour calmer la boucle mentale. Vous voyez que vous agissez avec dignité. Si une réponse tardivarie, vous ne la commentez pas, vous ne demandez pas pourquoi, vous ne multipliez pas les justifications, vous reprenez votre cadre. Je suis contente d'avoir de tes nouvelles. Je te propose de garder un appel court le premier samedi du mois à 11h. Je t'écrirai un message de 10 jours avant. Vous replacez en fait la relation sur des rails simples, étonnables. Si la personne vous reproche de ne pas en faire assez, et bien vous ne plaidez pas. Vous donnez votre règle. Je souhaite garder un lien qui nous fait du bien. Je peux proposer un appel court mensuel et des nouvelles par message. Je ne peux pas promettre davantage. Là, vous assumez votre place d'adulte qui connaît ses limites et qui protège son foyer. Si la personne vous reproche de ne pas insister, vous ne culpabilisez pas. Courir après un adulte ne fabrique pas une intimité durable, cela fabrique du ressentiment. Vous choisissez de faire peu et bien plutôt que beaucoup et mal. Et vous vous autorisez ainsi à vivre. Vous pouvez éprouver de la tristesse et c'est tout à fait normal. Vous pouvez écrire une page pour vous seul sans l'envoyer. Vous pouvez déposer des phrases anciennes que vous auriez aimé entendre. Vous pouvez confier cette page à un professionnel si besoin. La tristesse n'a pas besoin d'être imposée à l'autre pour être reconnue. Elle a besoin d'un cadre et d'un témoin fiable. Il existe des cas où l'évitement cache un danger. Si l'évitement alterne avec des messages hostiles, des réapparitions intrusives, des demandes d'accès brusques, vous revenez à vos règles de protection. Vous gardez l'écrit, vous annoncez des horaires, vous refusez l'accès sans préavis, vous tenez votre fin. Vous demandez un avis professionnel si vous sentez qu'il y a de la menace. La paix ne demande pas l'exposition. Je vous propose maintenant trois scènes courtes pour vous entraîner à parler. Alors, la première scène, vous souhaitez reprendre contact après un long silence. Eh bien, vous pouvez écrire « Bonjour, j'espère que tu vas bien. Je te propose un appel samedi à 11h pendant 10 minutes. Si ça ne te convient pas, dis-le-moi. » Et là, vous joignez une photo simple. Vous n'attendez pas une déclaration. Vous testez ce format. Deuxième scène, vous recevez une réponse sèche. Vous répondez sans pic. Merci pour ton message, je garderai la proposition d'un appel court le premier samedi du mois. Je t'écrirai la veille pour confirmer. Bonne semaine ! C'est ainsi que vous allez neutraliser la scène et vous restez digne. Troisième scène, vous n'avez aucune réponse. Vous ne multipliez pas les messages, vous notez votre feuille de 10 lignes, vous planifiez une carte postale au trimestre, vous poursuivez votre vie concrètement et vous gardez la porte entreouverte sans rester sur le seuil de cette porte. Vous aurez peut-être trois objections. Et si réduire mes attentes me fait passer à côté d'une réconciliation ? Et bien en fait concrètement répondre lentement est peu et parfois la seule manière pour l'autre de tolérer un lien. Le cadre minimal garde la possibilité d'un mieux sans détruire votre présent. Deuxième objection, et si je passe pour froide ? Et bien non, vous passerez pour constante. Et troisième objection, et si un jour je veux plus ? Vous pourrez toujours proposer plus lorsque la stabilité aura été prouvée pendant trois mois. Votre mission pour ce soir elle est simple. écrivez votre définition du lien minimal viable avec vos parents qui évitent le contact choisissez le canal la fréquence et la durée et rédigez un message sans pression et une proposition d'appel de 10 minutes et là vous programmez l'envoi après la réponse, quelle qu'elle soit ou après l'absence de réponse remplissez une feuille de 10 lignes relisez-la dans une semaine ajustez un détail et tenez votre cadre pendant 3 cycles pour conclure cet épisode prévenir l'escalade est une chose accepter le vide en est une autre ... Vous pouvez aimer sans vous dissoudre. Vous pouvez tenir une porte ouverte sans rester dehors. Vous pouvez vivre, avancer et offrir une présence sobre, régulière et tenable. C'est discret et c'est solide. Dans le prochain épisode, nous compilerons les questions récurrentes et nous y répondrons posément pour que votre cap reste clair, quelle que soit la météo relationnelle. Si vous avez aimé cet épisode, je vous invite à laisser un avis 5 étoiles sur l'application de votre choix. Les plus grandes, c'est Apple Podcasts et Spotify. Vous mettez 5 étoiles, c'est... ultra ravie pour vous et moi ça change radicalement les choses parce que c'est le meilleur moyen de faire découvrir mon podcast à d'autres personnes et c'est ça qui fait vraiment vivre ce podcast à bientôt