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Private Markets Square

20 - Investir dans les petites entreprises : Virginie Milliet et l'approche unique de Peninsular Capital pour le fonds Archipel

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23min |12/11/2024
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Description

Dans cet épisode captivant de "Private Markets Square", Yann Charraire, co-fondateur d'AirFund, reçoit Virginie Milliet, associée fondatrice de Peninsular Capital.

Ensemble, ils plongent au cœur du capital investissement, un domaine dynamique et en constante évolution. Virginie, forte d'une expérience impressionnante, partage son parcours fascinant, débutant dans les fusions-acquisitions aux États-Unis avant de faire le saut vers le capital investissement en France. Cette transition lui a permis de développer une expertise pointue, qu'elle met au service de Peninsular Capital, où l'accent est mis sur les petites entreprises (small cap) affichant un chiffre d'affaires compris entre 5 et 25 millions d'euros.

Au fil de la conversation, Virginie dévoile l'approche unique de Peninsular Capital en matière d'investissement. Elle souligne l'importance cruciale d'établir des relations étroites avec les équipes dirigeantes des entreprises ciblées. Cette stratégie relationnelle, combinée à une analyse rigoureuse des opportunités, permet à Peninsular de sélectionner des entreprises à fort potentiel de croissance. Les auditeurs découvriront également les différentes stratégies d'investissement employées par la société, notamment les opérations de management buy-out (MBO) et management buy-in (MBI), qui sont des leviers essentiels pour maximiser la valeur des investissements.

Virginie partage des exemples concrets d'entreprises dans lesquelles Peninsular a investi. Ces études de cas illustrent non seulement l'expertise de Peninsular dans le choix des entreprises, mais également leur capacité à accompagner ces dernières dans leur développement. À travers ces récits inspirants, les auditeurs pourront mieux comprendre les défis et les réussites que rencontrent les petites entreprises sur le chemin de la croissance.

Enfin, Virginie aborde les ambitions de levée de fonds pour le fonds Archipel, qui vise à atteindre 50 millions d'euros. Ce projet ambitieux reflète la vision de Peninsular Capital pour soutenir les petites entreprises et catalyser leur potentiel de croissance. Cet épisode de "Private Markets Square" est une occasion unique d'explorer les coulisses du Capital Investissement et d'en apprendre davantage sur les stratégies gagnantes qui permettent aux entreprises de prospérer dans un environnement compétitif.

Rejoignez-nous pour une discussion enrichissante qui met en lumière le rôle essentiel du capital investissement dans le développement des petites entreprises et découvrez comment des professionnels passionnés comme Virginie Milliet façonnent l'avenir des marchés privés.

Ne manquez pas cet épisode incontournable qui vous donnera des clés pour mieux comprendre les enjeux et les opportunités du capital investissement aujourd'hui.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Yann Charraire

    Bienvenue sur Private Market Square, le rendez-vous de l'investissement sur les marchés privés et le capital investissement. Je suis Yann Charrère, cofondateur d'Airfun. Que vous soyez débutant ou expert, gérant de fonds, conseiller en investissement ou investisseur, découvrez les coulisses de l'investissement sur les marchés privés, les stratégies des meilleurs gérants, leurs spécialités, leurs axes de différenciation. Découvrez comment le capital investissement, l'immobilier ou l'infrastructure dynamisent vos portefeuilles d'investissement en y apportant de la diversification et de la performance. Alors si vous pensez que ce podcast est fait pour vous, abonnez-vous ! Bon épisode à tous ! Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode de Private Market Square. Aujourd'hui j'ai la chance de recevoir Virginie Milliet, associée fondatrice de Peninsula Capital. Virginie, bonjour !

  • Virginie Milliet

    Bonjour Yann.

  • Yann Charraire

    Je suis très heureux de pouvoir t'accueillir parce qu'on va parler évidemment de Péninsular Capital aujourd'hui, de votre société de gestion que vous avez créée avec Adrien. Tu vas nous expliquer. On va parler évidemment capital investissement, c'est l'objectif de ce podcast et donc de votre dernier fonds en cours de levée, le fonds Archipel. Pour démarrer, est-ce que tu pourrais te présenter et nous présenter la société de gestion Péninsular ?

  • Virginie Milliet

    Avec plaisir. Alors moi, je suis citoyenne franco-américaine et j'ai démarré ma carrière il y a une vingtaine d'années dans les fusions acquisitions aux États-Unis. Puis en France, où j'ai pu découvrir le monde du capital investissement en conseillant des sociétés de gestion dans les acquisitions de PME. Alors, forte de cette expérience, j'ai décidé de me mettre à mon compte pour accompagner des family office dans leur stratégie d'investissement. Et là, je me suis particulièrement épanouie dans la gestion des investissements directs. En effet, ça combinait non seulement l'analyse quantitative, mais surtout beaucoup d'analyse qualitative. Dans les situations d'investissement direct, évidemment on mise sur une société, mais tout autant sur une équipe dirigeante. Et donc j'ai eu envie de poursuivre dans cette voie-là. Il se trouve que je connaissais mes deux associés, Adrien Doriole et Antoine Brousse, depuis de très très nombreuses années. Et on avait des profils très similaires, centrés sur la finance d'entreprise. Et on avait la volonté de créer une société de gestion indépendante pour faire de l'investissement direct en France. Et on a eu l'occasion de concrétiser ça en 2015 autour d'un premier véhicule d'investissement d'une vingtaine de millions d'euros. Et donc l'aventure de Péninsulaire Capital a été lancée.

  • Yann Charraire

    Donc l'aventure a démarré à ce moment-là. Alors vous êtes une jeune équipe, en tout cas depuis la création de la société 2015. De la taille de l'équipe, vous êtes trois associés, vous avez d'autres... Deux jours.

  • Virginie Milliet

    Toujours, on est assisté, accompagné par deux analystes et un certain nombre de prestateurs externes.

  • Yann Charraire

    Alors, comment est-ce que vous faites justement sur quel type d'entreprise vous positionnez dans un marché qui est très concurrentiel ?

  • Virginie Milliet

    Alors, nous, on a décidé de se focaliser vraiment sur le small cap. Et pour nous, ça représente des entreprises qui ont un chiffre d'affaires entre 5 et 25 millions d'euros. La raison de ce focus, c'est que sur ce segment, il y a énormément de très belles entreprises avec des savoir-faire pointus. qui ont des positions concurrentielles fortes sur des niches de marché. C'est aussi un des segments les plus profonds. Le plus profond en France, il y a plus de 160 000 entreprises de cette taille-là. C'est aussi un segment sur lequel, comme tu disais, on est dans un marché concurrentiel. Mais sur ce segment, il y a un nombre limité d'investisseurs nationaux qui ont une stratégie comparable à la nôtre. Et en dernier lieu, on affectionne aussi ce segment parce qu'en général, on arrive à y trouver des valorisations plus attractives.

  • Yann Charraire

    Donc vous bénéficiez effectivement d'un positionnement particulier sur les small cap. Puis je crois qu'aussi ce qui vous différencie, c'est cette approche quand on a préparé le podcast dite end zone. Donc qu'est-ce que ça veut dire concrètement quand on est end zone chez Peninsula ?

  • Virginie Milliet

    Alors nous, tout d'abord, en général, on intervient en tant qu'investisseur majoritaire ou le plus gros actionnaire financier autour de la table. Et dans chaque opération qu'on va mener, le projet d'investissement et la stratégie à moyen et long terme va être écrite en totale collaboration. avec l'équipe dirigeante. Si on investit dans une société, c'est parce qu'on a clairement identifié un plan de développement avec une équipe qui, elle, exécutera ce projet. Et donc, pendant la période de détention, on a une relation de proximité avec les managers qui va passer par des échanges hebdomadaires, par un reporting financier et opérationnel détaillé qu'on analysera conjointement, mensuellement. Mais j'ai envie de dire que c'est surtout une manière générale Une grande disponibilité de l'équipe de gestion pour traiter les sujets stratégiques, que ce soit des investissements industriels importants, des opérations de croissance externe, on est vraiment dans un rôle de partenaire.

  • Yann Charraire

    Ok, merci, c'est très clair. Alors peut-être une autre question aussi, et là on va essayer d'être entre guillemets éducatif et pédagogique pour nos auditeurs. Vous faites des opérations de management buy-out, mais aussi de management buy-in. Donc est-ce que tu peux nous expliquer justement la différence et pourquoi c'est intéressant de faire ce type d'opération stratégique ?

  • Virginie Milliet

    En effet, on fait en général dans nos portefeuilles, on va avoir la moitié des investissements seront des MBI et la moitié des MBO. La particularité du management buy-in et qui s'applique particulièrement en France aujourd'hui, c'est qu'on a un grand nombre de dirigeants actionnaires qui arrivent à l'âge de la retraite et qui ont besoin de transmettre ces entreprises. Souvent, il n'y a pas de repreneurs en interne. Et donc, nous, on va accompagner des repreneurs extérieurs à la société dans des opérations qui vont s'appeler des MBI, de management buy-in, et qui sont souvent des opportunités pour accélérer la transformation de PME rentable. De la même façon... on va aussi accompagner des managers qui sont déjà en place dans une société et qui décident de racheter cette entreprise. Et donc ça, c'est le management buy-out. Notre but, que ce soit dans un cas ou l'autre, c'est toujours de donner un nouvel élan à la société et souvent des sociétés qui peuvent parfois s'être un petit peu reposées sur leur laurier. Mais quoi qu'il en soit, que ce soit un MBO ou un MBI, pour nous ce qui est primordial, c'est le choix de l'équipe dirigeante, qu'elle soit interne ou externe.

  • Yann Charraire

    Merci. On va y venir justement parce qu'en matière de stratégie d'investissement, on l'a compris, on est sur du capital transmission, sur le segment des small cap. Votre philosophie d'investissement, qu'est-ce que ça est ? Votre processus de sélection, comment est-ce que vous faites ? Tu l'as dit, il y a 160 000 PME, ça fait quand même beaucoup. J'imagine que vous ne les regardez pas toutes une par une. Comment est-ce que vous faites pour sourcer et sélectionner les PME dans lesquelles vous décidez d'investir ?

  • Virginie Milliet

    Alors, déjà, au niveau de la philosophie d'investissement, comme on vous a dit, péninsulaire, on se focus exclusivement sur le small cap. Et dans ce segment, nous, on va toujours rechercher des entreprises qui ont un fort potentiel de croissance, qui ont un historique de rentabilité prouvé et qui vont opérer dans un marché avec des fortes barrières à l'entrée. Ça, c'est vraiment la base. Après, ce qu'on affectionne particulièrement, c'est ce qu'on appelle les opérations primaires. Les opérations primaires, c'est-à-dire c'est la première fois qu'une société va ouvrir son capital à un tiers. Et dans ce genre de situation, on trouve très souvent beaucoup de leviers opérationnels pour créer de la valeur dès le premier jour. Que ce soit en formalisant des process, en mettant en place des nouvelles procédures. C'est vrai que dans ces opérations primaires, il y a beaucoup d'opportunités dès le premier jour, comparé à ce qu'on va appeler des opérations secondaires ou tertiaires, donc une société qui... aura déjà vécu un premier MBO ou MBI et qui en fera un deuxième ou un troisième, voire quatrième ou cinquième comme certaines entreprises aujourd'hui. Au niveau du sourcing, alors le sourcing c'est l'origination, c'est trouver les opportunités d'investissement. Ça c'est effectivement un élément essentiel de notre activité. Nous ce qu'on aime bien privilégier c'est ce qu'on appelle le sourcing direct parce que ça permet de générer des opérations dites propriétaires. et donc qui vont être sous le radar des processus d'enchères. On va aussi maintenir des relations sur le long terme avec des dirigeants actionnaires, très en amont de leurs réflexions en matière de transmission, que, quelque part, les éduquer sur cette option du private equity, la transmission avec un partenaire financier. Il faut aussi dire que là, bientôt, Péninsular fêtera bientôt ses 10 ans. Donc aujourd'hui on est clairement identifié sur notre segment par les repreneurs, les repreneurs extérieurs. Et donc ça, ça nous permet d'avoir beaucoup d'appels entrants avec des opportunités de reprise. Et effectivement on entretient des relations avec les réseaux locaux d'experts comptables, d'avocats, de conseils financiers et autres. Mais comme on est aussi très proche de nos participations, donc on est régulièrement en contact avec leurs prestataires, leurs conseillers locaux. Et ça nous permet aussi de nous rappeler à leurs bons souvenirs et souvent de faire émerger des opportunités qui n'avaient pas été identifiées.

  • Yann Charraire

    Donc une approche multicanale, ce qu'on peut dire effectivement avec à la fois des réseaux d'entrepreneurs, des intermédiaires, qui vous permet de... de vous concentrer et donc de capter ces opportunités. Alors justement, est-ce que vous êtes sur, déjà en termes géographiques, est-ce que vous êtes sur toute la France, la France et l'Europe ?

  • Virginie Milliet

    Alors on est exclusivement sur la France. On a un marché déjà tellement profond ici qu'on a pas vraiment des frontières.

  • Yann Charraire

    On sait aussi que les PME en France ont besoin d'être accompagnées pour grandir. On fait souvent la comparaison entre la France et l'Allemagne. Donc on a besoin d'acteurs comme vous pour aider nos PME à grandir. Merci. Et en termes de secteur, est-ce que vous avez des secteurs que vous privilégiez plus particulièrement ?

  • Virginie Milliet

    Alors, on a démarré avec une approche généraliste, mais c'est vrai qu'au fil du temps, on a développé une expertise particulière sur les industries de pointe et sur les services aux entreprises. Ces sociétés, elles sont très bien intégrées en général dans leur chaîne de valeur et elles sont proches de leurs clients de premier ordre. Comme elles disposent en général d'une maîtrise technologique ou technique, ça leur permet de toucher cette clientèle de premier plan. et surtout de dégager des marges importantes. Tu vois, par exemple, on est présent dans le secteur du BTP, via notre participation BMS Solutions. BMS, c'est le leader français des solutions pour les fondations spéciales. Alors évidemment, face à Vinci, Bouygues, de ce monde, on est le petit poussé. Mais BMS est leur fournisseur direct de référence pour leurs besoins en fondations spéciales. Donc, quand il y a un chantier souterrain en France, BMS est incontournable.

  • Yann Charraire

    C'est intéressant. Alors moi, c'est vrai qu'on aime bien, dans ce podcast, donner des exemples concrets d'investissement. Donc là, tu viens de parler de BMS Solutions. Est-ce qu'il y en a d'autres qui sont intéressants ? Mecalectro, peut-être ?

  • Virginie Milliet

    Oui, Mecalectro, c'est une belle aventure. Mecalectro, c'est un leader français dans la conception et la fabrication d'électro-aimants qu'on a racheté en décembre 2019, où on a accompagné une partie de l'équipe de direction qui était déjà en place pour la reprise de la société. Et au cours de la période d'investissement, un certain nombre de projets ont été mis en œuvre pour améliorer la gestion opérationnelle de l'entreprise. Alors ça a été aussi bien des projets de réorganisation au niveau des processus de production, réorganisation des ressources humaines, renforcement du bureau d'études, des nouvelles politiques d'optimisation des stocks. Et aussi l'ouverture du premier bureau à l'international. Parce que c'est vrai que l'équipe de Péninsular est 100% française, mais on est aussi 100% tournée sur l'international. Et souvent dans les petites structures, les langues étrangères, ça peut faire peur ou ça peut juste tout simplement faire défaut. Et donc notre rôle c'est aussi d'aider ces participations à sauter le pas quand c'est possible et à sortir de nos frontières. Donc tous ces chantiers, ça a quand même permis d'augmenter très significativement la trésorerie de l'entreprise, ainsi que les bidats qui accrutent plus de 50% entre 2019 et 2021. Et résultat, dans ces conditions, après trois ans d'accompagnement... L'équipe de management est revenue vers nous et nous a proposé de reprendre 100% de l'entreprise, ce qui a permis à Péninsular de réaliser un TR hybride de plus de 40%.

  • Yann Charraire

    Ça, c'est un super exemple. Je n'y connais rien en électroaimant, mais j'imagine que c'est un secteur où, effectivement, il faut être vraiment spécialiste.

  • Virginie Milliet

    C'est grâce à cette société que Air Liquide a pu continuer à... à fournir des respirateurs au moment du Covid. C'est une entreprise qui a été réquisitionnée lors du confinement. Et à ce moment-là, on a dédié 100% de notre production aux électro-aimants, qui étaient un élément essentiel de ces masques respirateurs dont on a eu grand besoin.

  • Yann Charraire

    C'est vraiment passionnant de voir ce tissu industriel et toutes ces petites entreprises qui sont clés. Parce qu'effectivement, toutes les très grandes entreprises qu'on connaît s'appuient sur... sur des fournisseurs et sur ces petites entreprises, sur des process ou des produits bien particuliers. Peut-être qu'on a encore le temps pour un dernier exemple, Aménagement Mali Tourne ?

  • Virginie Milliet

    Oui, avec plaisir. Aménagement Mali Tourne, c'est une société qui est spécialisée dans l'aménagement intérieur en Normandie. On a repris cette société avec un repreneur extérieur. Donc là, on était en MBI et l'objectif était d'accélérer son développement dans la région et aussi sur des nouveaux métiers. Alors, dans cette optique-là, on a réalisé deux opérations de croissance externe. Une première qui était le rachat de la société Soprobat, qui était basée à Caen. Aménagement Malitour, on a la base, est basée à Rouen. On a aussi racheté un spécialiste de la menuiserie basé à Cherbourg. Et c'est vrai que nous, on affectionne beaucoup la croissance externe pour nos entreprises, parce que souvent, pour des raisons simplement de ressources, qu'elles soient financières ou opérationnelles, Et surtout aussi pour la complexité qui peut être perçue dans telles opérations, les petites entreprises ne se tournent pas vers la croissance externe comme levier de croissance. Et nous, dans ces cas-là, ce qu'on peut leur apporter, c'est notre expérience dans l'analyse stratégique, dans la structuration financière pour pouvoir mener à bien ce type de projet. À côté de ça, on a aussi soutenu le dirigeant pour renforcer toutes les équipes d'encadrement, ce qui a permis d'accélérer la croissance organique du chiffre d'affaires. Et aujourd'hui, le groupe a plus que doublé de taille.

  • Yann Charraire

    Donc ça, c'est un point important, effectivement. Donc évidemment, le fonds est là pour augmenter, accélérer la croissance organique, mais aussi pour faire de la croissance externe. Et les PME ont le droit, et même doivent faire de la croissance externe aussi pour grandir plus vite. Mais... tout en contrôlant grâce à vous. Peut-être une question, alors c'est vrai que ça revient souvent quand on parle de capital de transmission, de LBO, c'est la part d'effet de levier en fait dans les opérations. Elle est de combien en moyenne sur les opérations que vous faites ?

  • Virginie Milliet

    Alors nous, nos opérations sont généralement financées de 40 à 60 % par endettement. Ça dépend du profil de la société et surtout ça va dépendre aussi de son projet de développement. Nous, notre objectif, c'est d'optimiser le retour sur investissement, mais surtout de ne pas mettre en péril la capacité d'investissement et de développement de l'entreprise, parce qu'au début, on est surtout là pour ça. Et a fortiori, comme on disait, on intervient aussi dans des opérations de MBI. Donc là, quand on est avec un repreneur extérieur, et dans ces cas-là, c'est vrai qu'on est en général encore plus prudent, parce que c'est une chose de racheter une entreprise avec des dirigeants qui sont déjà à la gestion de la société. C'en est une autre quand on vous donne la nouvelle voiture et que vous découvrez réellement ce qu'il y a sous le capot.

  • Yann Charraire

    Donc une approche plutôt prudente en matière d'endettement, ce qui est plutôt bien.

  • Virginie Milliet

    Oui, c'est-à-dire que nous, ce n'est vraiment pas ça notre levier pour créer de la valeur. C'est plutôt, comme je vous disais, la croissance et surtout le changement de profil inhérent de la société. Quand on la reprend, qui va être une... Une société avec une certaine organisation, notre objectif c'est de pérenniser ça, de renforcer, de structurer, en général aussi d'agrandir le périmètre de la société. Et donc à la revente, évidemment on recherche un multiple plus important que celui auquel nous avons acheté. Donc notre création de valeur n'est pas basée sur le désendettement ou sur l'effet de levier financier.

  • Yann Charraire

    Ça m'amène à ma prochaine question. D'ailleurs, on a déjà une partie de la réponse. Ça concerne l'impact de la conjoncture économique sur le fonds et votre façon d'investir. On va dire que la hausse des taux qui maintenant commencent à baisser à nouveau, mais en tout cas des taux réels qui sont plus importants, on vient d'en parler avec l'effet de levier qui est faible. Mais le fait qu'on soit par exemple maintenant dans un environnement quand même de faible, voire très faible croissance, comment est-ce que ça impacte ? vos investissements et la gestion du fonds ?

  • Virginie Milliet

    Alors, de manière générale, il faut quand même savoir que le segment du small cap est relativement moins exposé à l'environnement macroéconomique. Et que nous, de toute façon péninsulaire, on ne se focalise que sur les entreprises solides et qui sont rentables. Donc, aujourd'hui, on est dans un contexte économique qui est effectivement un peu moins porteur qu'il y a quelques années. Donc, de manière générale, c'est vrai que ça nous amène à plus de prudence quand on va prendre des décisions d'investissement. Les taux d'intérêt sur notre segment ont quand même eu un impact limité dans la mesure où le levier utilisé est lui-même limité. Et surtout, les entreprises qu'on cible ont toujours toutes gardé un très bon accès au financement bancaire et notamment via les banques locales. Nos partenaires financiers sont en général des entreprises financières régionales et qui, elles, ont toujours à cœur de continuer à financer et stimuler leur écosystème. Donc à ce niveau-là, on a été plutôt protégés.

  • Yann Charraire

    Donc est-ce qu'on peut considérer que c'est un bon moment pour investir ?

  • Virginie Milliet

    Écoutez, moi je dirais oui, j'ai envie de dire de manière générale, on a toutes les analyses grâce à France Invest entre autres, qui suit notre activité maintenant depuis plusieurs décennies. Les retours du private equity en France sont plus élevés que les autres classes d'actifs, indépendamment des cycles économiques. L'investissement en private equity, on le sait aussi, c'est un investissement de long terme. Donc, je dirais qu'il n'y a pas nécessairement de mauvais moments pour investir. Bon, on sait aussi qu'évidemment, l'investissement en private equity comporte un risque en capital. Mais en France, le phénomène de la réindustrialisation du pays est réel. Et elle est largement encouragée justement par l'évolution géopolitique et macroéconomique. L'évolution démographique. Elle, elle ne s'arrête pas non plus, donc ça incite nécessairement à la transmission. Et donc nous, on continue à recevoir une centaine de dossiers, ce qui est historiquement notre rythme de croisière, de dossiers qualifiés. Et donc je dois dire qu'aujourd'hui, les bonnes opportunités ne manquent pas.

  • Yann Charraire

    Les tendances structurelles sont là pour soutenir la croissance et l'investissement dans ces sociétés. Je pense qu'on a rappelé aussi qu'il y avait des risques associés à ce type de produit. On le répète régulièrement, le risque d'illiquidité, le risque de perte en capital, etc. Il y a aussi de très belles opportunités. Justement, pour finir sur le fonds qui est en cours de lever, quels sont vos objectifs en termes de lever ?

  • Virginie Milliet

    Alors voilà, donc là, on a lancé la levée du fonds Archipel. À ce jour, on a déjà réuni une enveloppe de 20 millions d'euros auprès d'investisseurs privés et de family office. Et on aimerait bien porter ce montant à 50 millions d'euros dans les mois à venir. On a déjà commencé à déployer ce fonds Archipel. On a fait un premier MBI, donc on a repris avec un dirigeant extérieur la société Armor Pano. qui est le spécialiste de panneaux de bois agglomérés 100% recyclés. Et cette transaction, par exemple, elle s'inscrit parfaitement dans notre stratégie parce que Armor Pano, c'est une société qui a un positionnement unique sur son marché, dans laquelle on avait identifié des opportunités de croissance et d'amélioration des process, dans laquelle on a amené une équipe de management renouvelée, mais en restant dans la continuité avec une partie du management existant qui est toujours là. Et on a aussi obtenu une valorisation très attractive. On est tout de suite en train, d'ailleurs en ce moment même, de finaliser le deuxième investissement du fonds. Donc c'est vrai que ces premières transactions permettront aux futurs investisseurs qui souscriraient une certaine visibilité sur Archipel. Ce qui peut effectivement être intéressant comparé à s'engager dans un fonds qui n'a pas encore commencé à déployer.

  • Yann Charraire

    Oui, tout à fait, effectivement. C'est quelque chose qui est apprécié par les investisseurs. Virginie, merci beaucoup. On a abordé beaucoup de sujets très intéressants. Le fonds est disponible sur Airfund pour les conseillers en gestion de patrimoine, les familles d'office justement, qui veulent en savoir plus, ils peuvent se connecter sur la plateforme pour découvrir plus en détail le fonds, avoir accès aussi à la documentation réglementaire. C'est quoi le mot de la fin ? C'est quoi l'ambition de Péninsular ?

  • Virginie Milliet

    Aujourd'hui, c'est de closer, d'arriver à cet objectif de 50 millions pour pouvoir déployer bien ce fonds archipel et évidemment de continuer à poursuivre le développement des sociétés qu'on a en portefeuille, qui ont encore beaucoup de choses à faire.

  • Yann Charraire

    Merci Virginie, on vous le souhaite. Merci et à très bientôt.

  • Virginie Milliet

    Merci Yann.

  • Yann Charraire

    Merci de nous avoir écoutés. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager ou à nous mettre 5 étoiles. Pour en savoir plus... Il suffit de vous créer un compte sur Airfund. C'est facile, rapide et gratuit. L'accès à Airfund est réservé aux gérants de fonds, gérants de patrimoine et conseillers en investissement. Si vous êtes un investisseur particulier, n'hésitez pas à demander à votre conseiller de s'inscrire sur Airfund et accéder ainsi au meilleur fonds du marché. A très bientôt pour un nouvel épisode de Private Market Square. L'investissement dans des fonds alternatifs comporte des risques, notamment de pertes en capital et de liquidités. Les fonds investis peuvent être bloqués pendant une période de 10 ans. L'investissement dans les fonds peut être réservé aux investisseurs professionnels ou avertis. Merci de vérifier votre éligibilité. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures et aucune garantie n'est donnée que les objectifs soient atteints. Toutes les informations présentées sont des opinions et interprétations propres à Airfund. Il ne s'agit en aucun cas d'une recommandation ou de conseil en investissement.

Chapters

  • Introduction et présentation de Virginie Milliet

    00:03

  • Présentation de Peninsular Capital et parcours de Virginie Milliet

    00:49

  • Focus sur les small caps et stratégie d'investissement de Peninsular

    02:50

  • Différences entre MBO et MBI dans les opérations d'investissement

    04:50

  • Philosophie d'investissement et processus de sélection des PME

    06:41

  • Secteurs privilégiés et exemples d'investissements réussis

    09:40

  • Impact de la conjoncture économique et objectifs du fonds Archipel

    14:46

Description

Dans cet épisode captivant de "Private Markets Square", Yann Charraire, co-fondateur d'AirFund, reçoit Virginie Milliet, associée fondatrice de Peninsular Capital.

Ensemble, ils plongent au cœur du capital investissement, un domaine dynamique et en constante évolution. Virginie, forte d'une expérience impressionnante, partage son parcours fascinant, débutant dans les fusions-acquisitions aux États-Unis avant de faire le saut vers le capital investissement en France. Cette transition lui a permis de développer une expertise pointue, qu'elle met au service de Peninsular Capital, où l'accent est mis sur les petites entreprises (small cap) affichant un chiffre d'affaires compris entre 5 et 25 millions d'euros.

Au fil de la conversation, Virginie dévoile l'approche unique de Peninsular Capital en matière d'investissement. Elle souligne l'importance cruciale d'établir des relations étroites avec les équipes dirigeantes des entreprises ciblées. Cette stratégie relationnelle, combinée à une analyse rigoureuse des opportunités, permet à Peninsular de sélectionner des entreprises à fort potentiel de croissance. Les auditeurs découvriront également les différentes stratégies d'investissement employées par la société, notamment les opérations de management buy-out (MBO) et management buy-in (MBI), qui sont des leviers essentiels pour maximiser la valeur des investissements.

Virginie partage des exemples concrets d'entreprises dans lesquelles Peninsular a investi. Ces études de cas illustrent non seulement l'expertise de Peninsular dans le choix des entreprises, mais également leur capacité à accompagner ces dernières dans leur développement. À travers ces récits inspirants, les auditeurs pourront mieux comprendre les défis et les réussites que rencontrent les petites entreprises sur le chemin de la croissance.

Enfin, Virginie aborde les ambitions de levée de fonds pour le fonds Archipel, qui vise à atteindre 50 millions d'euros. Ce projet ambitieux reflète la vision de Peninsular Capital pour soutenir les petites entreprises et catalyser leur potentiel de croissance. Cet épisode de "Private Markets Square" est une occasion unique d'explorer les coulisses du Capital Investissement et d'en apprendre davantage sur les stratégies gagnantes qui permettent aux entreprises de prospérer dans un environnement compétitif.

Rejoignez-nous pour une discussion enrichissante qui met en lumière le rôle essentiel du capital investissement dans le développement des petites entreprises et découvrez comment des professionnels passionnés comme Virginie Milliet façonnent l'avenir des marchés privés.

Ne manquez pas cet épisode incontournable qui vous donnera des clés pour mieux comprendre les enjeux et les opportunités du capital investissement aujourd'hui.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Yann Charraire

    Bienvenue sur Private Market Square, le rendez-vous de l'investissement sur les marchés privés et le capital investissement. Je suis Yann Charrère, cofondateur d'Airfun. Que vous soyez débutant ou expert, gérant de fonds, conseiller en investissement ou investisseur, découvrez les coulisses de l'investissement sur les marchés privés, les stratégies des meilleurs gérants, leurs spécialités, leurs axes de différenciation. Découvrez comment le capital investissement, l'immobilier ou l'infrastructure dynamisent vos portefeuilles d'investissement en y apportant de la diversification et de la performance. Alors si vous pensez que ce podcast est fait pour vous, abonnez-vous ! Bon épisode à tous ! Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode de Private Market Square. Aujourd'hui j'ai la chance de recevoir Virginie Milliet, associée fondatrice de Peninsula Capital. Virginie, bonjour !

  • Virginie Milliet

    Bonjour Yann.

  • Yann Charraire

    Je suis très heureux de pouvoir t'accueillir parce qu'on va parler évidemment de Péninsular Capital aujourd'hui, de votre société de gestion que vous avez créée avec Adrien. Tu vas nous expliquer. On va parler évidemment capital investissement, c'est l'objectif de ce podcast et donc de votre dernier fonds en cours de levée, le fonds Archipel. Pour démarrer, est-ce que tu pourrais te présenter et nous présenter la société de gestion Péninsular ?

  • Virginie Milliet

    Avec plaisir. Alors moi, je suis citoyenne franco-américaine et j'ai démarré ma carrière il y a une vingtaine d'années dans les fusions acquisitions aux États-Unis. Puis en France, où j'ai pu découvrir le monde du capital investissement en conseillant des sociétés de gestion dans les acquisitions de PME. Alors, forte de cette expérience, j'ai décidé de me mettre à mon compte pour accompagner des family office dans leur stratégie d'investissement. Et là, je me suis particulièrement épanouie dans la gestion des investissements directs. En effet, ça combinait non seulement l'analyse quantitative, mais surtout beaucoup d'analyse qualitative. Dans les situations d'investissement direct, évidemment on mise sur une société, mais tout autant sur une équipe dirigeante. Et donc j'ai eu envie de poursuivre dans cette voie-là. Il se trouve que je connaissais mes deux associés, Adrien Doriole et Antoine Brousse, depuis de très très nombreuses années. Et on avait des profils très similaires, centrés sur la finance d'entreprise. Et on avait la volonté de créer une société de gestion indépendante pour faire de l'investissement direct en France. Et on a eu l'occasion de concrétiser ça en 2015 autour d'un premier véhicule d'investissement d'une vingtaine de millions d'euros. Et donc l'aventure de Péninsulaire Capital a été lancée.

  • Yann Charraire

    Donc l'aventure a démarré à ce moment-là. Alors vous êtes une jeune équipe, en tout cas depuis la création de la société 2015. De la taille de l'équipe, vous êtes trois associés, vous avez d'autres... Deux jours.

  • Virginie Milliet

    Toujours, on est assisté, accompagné par deux analystes et un certain nombre de prestateurs externes.

  • Yann Charraire

    Alors, comment est-ce que vous faites justement sur quel type d'entreprise vous positionnez dans un marché qui est très concurrentiel ?

  • Virginie Milliet

    Alors, nous, on a décidé de se focaliser vraiment sur le small cap. Et pour nous, ça représente des entreprises qui ont un chiffre d'affaires entre 5 et 25 millions d'euros. La raison de ce focus, c'est que sur ce segment, il y a énormément de très belles entreprises avec des savoir-faire pointus. qui ont des positions concurrentielles fortes sur des niches de marché. C'est aussi un des segments les plus profonds. Le plus profond en France, il y a plus de 160 000 entreprises de cette taille-là. C'est aussi un segment sur lequel, comme tu disais, on est dans un marché concurrentiel. Mais sur ce segment, il y a un nombre limité d'investisseurs nationaux qui ont une stratégie comparable à la nôtre. Et en dernier lieu, on affectionne aussi ce segment parce qu'en général, on arrive à y trouver des valorisations plus attractives.

  • Yann Charraire

    Donc vous bénéficiez effectivement d'un positionnement particulier sur les small cap. Puis je crois qu'aussi ce qui vous différencie, c'est cette approche quand on a préparé le podcast dite end zone. Donc qu'est-ce que ça veut dire concrètement quand on est end zone chez Peninsula ?

  • Virginie Milliet

    Alors nous, tout d'abord, en général, on intervient en tant qu'investisseur majoritaire ou le plus gros actionnaire financier autour de la table. Et dans chaque opération qu'on va mener, le projet d'investissement et la stratégie à moyen et long terme va être écrite en totale collaboration. avec l'équipe dirigeante. Si on investit dans une société, c'est parce qu'on a clairement identifié un plan de développement avec une équipe qui, elle, exécutera ce projet. Et donc, pendant la période de détention, on a une relation de proximité avec les managers qui va passer par des échanges hebdomadaires, par un reporting financier et opérationnel détaillé qu'on analysera conjointement, mensuellement. Mais j'ai envie de dire que c'est surtout une manière générale Une grande disponibilité de l'équipe de gestion pour traiter les sujets stratégiques, que ce soit des investissements industriels importants, des opérations de croissance externe, on est vraiment dans un rôle de partenaire.

  • Yann Charraire

    Ok, merci, c'est très clair. Alors peut-être une autre question aussi, et là on va essayer d'être entre guillemets éducatif et pédagogique pour nos auditeurs. Vous faites des opérations de management buy-out, mais aussi de management buy-in. Donc est-ce que tu peux nous expliquer justement la différence et pourquoi c'est intéressant de faire ce type d'opération stratégique ?

  • Virginie Milliet

    En effet, on fait en général dans nos portefeuilles, on va avoir la moitié des investissements seront des MBI et la moitié des MBO. La particularité du management buy-in et qui s'applique particulièrement en France aujourd'hui, c'est qu'on a un grand nombre de dirigeants actionnaires qui arrivent à l'âge de la retraite et qui ont besoin de transmettre ces entreprises. Souvent, il n'y a pas de repreneurs en interne. Et donc, nous, on va accompagner des repreneurs extérieurs à la société dans des opérations qui vont s'appeler des MBI, de management buy-in, et qui sont souvent des opportunités pour accélérer la transformation de PME rentable. De la même façon... on va aussi accompagner des managers qui sont déjà en place dans une société et qui décident de racheter cette entreprise. Et donc ça, c'est le management buy-out. Notre but, que ce soit dans un cas ou l'autre, c'est toujours de donner un nouvel élan à la société et souvent des sociétés qui peuvent parfois s'être un petit peu reposées sur leur laurier. Mais quoi qu'il en soit, que ce soit un MBO ou un MBI, pour nous ce qui est primordial, c'est le choix de l'équipe dirigeante, qu'elle soit interne ou externe.

  • Yann Charraire

    Merci. On va y venir justement parce qu'en matière de stratégie d'investissement, on l'a compris, on est sur du capital transmission, sur le segment des small cap. Votre philosophie d'investissement, qu'est-ce que ça est ? Votre processus de sélection, comment est-ce que vous faites ? Tu l'as dit, il y a 160 000 PME, ça fait quand même beaucoup. J'imagine que vous ne les regardez pas toutes une par une. Comment est-ce que vous faites pour sourcer et sélectionner les PME dans lesquelles vous décidez d'investir ?

  • Virginie Milliet

    Alors, déjà, au niveau de la philosophie d'investissement, comme on vous a dit, péninsulaire, on se focus exclusivement sur le small cap. Et dans ce segment, nous, on va toujours rechercher des entreprises qui ont un fort potentiel de croissance, qui ont un historique de rentabilité prouvé et qui vont opérer dans un marché avec des fortes barrières à l'entrée. Ça, c'est vraiment la base. Après, ce qu'on affectionne particulièrement, c'est ce qu'on appelle les opérations primaires. Les opérations primaires, c'est-à-dire c'est la première fois qu'une société va ouvrir son capital à un tiers. Et dans ce genre de situation, on trouve très souvent beaucoup de leviers opérationnels pour créer de la valeur dès le premier jour. Que ce soit en formalisant des process, en mettant en place des nouvelles procédures. C'est vrai que dans ces opérations primaires, il y a beaucoup d'opportunités dès le premier jour, comparé à ce qu'on va appeler des opérations secondaires ou tertiaires, donc une société qui... aura déjà vécu un premier MBO ou MBI et qui en fera un deuxième ou un troisième, voire quatrième ou cinquième comme certaines entreprises aujourd'hui. Au niveau du sourcing, alors le sourcing c'est l'origination, c'est trouver les opportunités d'investissement. Ça c'est effectivement un élément essentiel de notre activité. Nous ce qu'on aime bien privilégier c'est ce qu'on appelle le sourcing direct parce que ça permet de générer des opérations dites propriétaires. et donc qui vont être sous le radar des processus d'enchères. On va aussi maintenir des relations sur le long terme avec des dirigeants actionnaires, très en amont de leurs réflexions en matière de transmission, que, quelque part, les éduquer sur cette option du private equity, la transmission avec un partenaire financier. Il faut aussi dire que là, bientôt, Péninsular fêtera bientôt ses 10 ans. Donc aujourd'hui on est clairement identifié sur notre segment par les repreneurs, les repreneurs extérieurs. Et donc ça, ça nous permet d'avoir beaucoup d'appels entrants avec des opportunités de reprise. Et effectivement on entretient des relations avec les réseaux locaux d'experts comptables, d'avocats, de conseils financiers et autres. Mais comme on est aussi très proche de nos participations, donc on est régulièrement en contact avec leurs prestataires, leurs conseillers locaux. Et ça nous permet aussi de nous rappeler à leurs bons souvenirs et souvent de faire émerger des opportunités qui n'avaient pas été identifiées.

  • Yann Charraire

    Donc une approche multicanale, ce qu'on peut dire effectivement avec à la fois des réseaux d'entrepreneurs, des intermédiaires, qui vous permet de... de vous concentrer et donc de capter ces opportunités. Alors justement, est-ce que vous êtes sur, déjà en termes géographiques, est-ce que vous êtes sur toute la France, la France et l'Europe ?

  • Virginie Milliet

    Alors on est exclusivement sur la France. On a un marché déjà tellement profond ici qu'on a pas vraiment des frontières.

  • Yann Charraire

    On sait aussi que les PME en France ont besoin d'être accompagnées pour grandir. On fait souvent la comparaison entre la France et l'Allemagne. Donc on a besoin d'acteurs comme vous pour aider nos PME à grandir. Merci. Et en termes de secteur, est-ce que vous avez des secteurs que vous privilégiez plus particulièrement ?

  • Virginie Milliet

    Alors, on a démarré avec une approche généraliste, mais c'est vrai qu'au fil du temps, on a développé une expertise particulière sur les industries de pointe et sur les services aux entreprises. Ces sociétés, elles sont très bien intégrées en général dans leur chaîne de valeur et elles sont proches de leurs clients de premier ordre. Comme elles disposent en général d'une maîtrise technologique ou technique, ça leur permet de toucher cette clientèle de premier plan. et surtout de dégager des marges importantes. Tu vois, par exemple, on est présent dans le secteur du BTP, via notre participation BMS Solutions. BMS, c'est le leader français des solutions pour les fondations spéciales. Alors évidemment, face à Vinci, Bouygues, de ce monde, on est le petit poussé. Mais BMS est leur fournisseur direct de référence pour leurs besoins en fondations spéciales. Donc, quand il y a un chantier souterrain en France, BMS est incontournable.

  • Yann Charraire

    C'est intéressant. Alors moi, c'est vrai qu'on aime bien, dans ce podcast, donner des exemples concrets d'investissement. Donc là, tu viens de parler de BMS Solutions. Est-ce qu'il y en a d'autres qui sont intéressants ? Mecalectro, peut-être ?

  • Virginie Milliet

    Oui, Mecalectro, c'est une belle aventure. Mecalectro, c'est un leader français dans la conception et la fabrication d'électro-aimants qu'on a racheté en décembre 2019, où on a accompagné une partie de l'équipe de direction qui était déjà en place pour la reprise de la société. Et au cours de la période d'investissement, un certain nombre de projets ont été mis en œuvre pour améliorer la gestion opérationnelle de l'entreprise. Alors ça a été aussi bien des projets de réorganisation au niveau des processus de production, réorganisation des ressources humaines, renforcement du bureau d'études, des nouvelles politiques d'optimisation des stocks. Et aussi l'ouverture du premier bureau à l'international. Parce que c'est vrai que l'équipe de Péninsular est 100% française, mais on est aussi 100% tournée sur l'international. Et souvent dans les petites structures, les langues étrangères, ça peut faire peur ou ça peut juste tout simplement faire défaut. Et donc notre rôle c'est aussi d'aider ces participations à sauter le pas quand c'est possible et à sortir de nos frontières. Donc tous ces chantiers, ça a quand même permis d'augmenter très significativement la trésorerie de l'entreprise, ainsi que les bidats qui accrutent plus de 50% entre 2019 et 2021. Et résultat, dans ces conditions, après trois ans d'accompagnement... L'équipe de management est revenue vers nous et nous a proposé de reprendre 100% de l'entreprise, ce qui a permis à Péninsular de réaliser un TR hybride de plus de 40%.

  • Yann Charraire

    Ça, c'est un super exemple. Je n'y connais rien en électroaimant, mais j'imagine que c'est un secteur où, effectivement, il faut être vraiment spécialiste.

  • Virginie Milliet

    C'est grâce à cette société que Air Liquide a pu continuer à... à fournir des respirateurs au moment du Covid. C'est une entreprise qui a été réquisitionnée lors du confinement. Et à ce moment-là, on a dédié 100% de notre production aux électro-aimants, qui étaient un élément essentiel de ces masques respirateurs dont on a eu grand besoin.

  • Yann Charraire

    C'est vraiment passionnant de voir ce tissu industriel et toutes ces petites entreprises qui sont clés. Parce qu'effectivement, toutes les très grandes entreprises qu'on connaît s'appuient sur... sur des fournisseurs et sur ces petites entreprises, sur des process ou des produits bien particuliers. Peut-être qu'on a encore le temps pour un dernier exemple, Aménagement Mali Tourne ?

  • Virginie Milliet

    Oui, avec plaisir. Aménagement Mali Tourne, c'est une société qui est spécialisée dans l'aménagement intérieur en Normandie. On a repris cette société avec un repreneur extérieur. Donc là, on était en MBI et l'objectif était d'accélérer son développement dans la région et aussi sur des nouveaux métiers. Alors, dans cette optique-là, on a réalisé deux opérations de croissance externe. Une première qui était le rachat de la société Soprobat, qui était basée à Caen. Aménagement Malitour, on a la base, est basée à Rouen. On a aussi racheté un spécialiste de la menuiserie basé à Cherbourg. Et c'est vrai que nous, on affectionne beaucoup la croissance externe pour nos entreprises, parce que souvent, pour des raisons simplement de ressources, qu'elles soient financières ou opérationnelles, Et surtout aussi pour la complexité qui peut être perçue dans telles opérations, les petites entreprises ne se tournent pas vers la croissance externe comme levier de croissance. Et nous, dans ces cas-là, ce qu'on peut leur apporter, c'est notre expérience dans l'analyse stratégique, dans la structuration financière pour pouvoir mener à bien ce type de projet. À côté de ça, on a aussi soutenu le dirigeant pour renforcer toutes les équipes d'encadrement, ce qui a permis d'accélérer la croissance organique du chiffre d'affaires. Et aujourd'hui, le groupe a plus que doublé de taille.

  • Yann Charraire

    Donc ça, c'est un point important, effectivement. Donc évidemment, le fonds est là pour augmenter, accélérer la croissance organique, mais aussi pour faire de la croissance externe. Et les PME ont le droit, et même doivent faire de la croissance externe aussi pour grandir plus vite. Mais... tout en contrôlant grâce à vous. Peut-être une question, alors c'est vrai que ça revient souvent quand on parle de capital de transmission, de LBO, c'est la part d'effet de levier en fait dans les opérations. Elle est de combien en moyenne sur les opérations que vous faites ?

  • Virginie Milliet

    Alors nous, nos opérations sont généralement financées de 40 à 60 % par endettement. Ça dépend du profil de la société et surtout ça va dépendre aussi de son projet de développement. Nous, notre objectif, c'est d'optimiser le retour sur investissement, mais surtout de ne pas mettre en péril la capacité d'investissement et de développement de l'entreprise, parce qu'au début, on est surtout là pour ça. Et a fortiori, comme on disait, on intervient aussi dans des opérations de MBI. Donc là, quand on est avec un repreneur extérieur, et dans ces cas-là, c'est vrai qu'on est en général encore plus prudent, parce que c'est une chose de racheter une entreprise avec des dirigeants qui sont déjà à la gestion de la société. C'en est une autre quand on vous donne la nouvelle voiture et que vous découvrez réellement ce qu'il y a sous le capot.

  • Yann Charraire

    Donc une approche plutôt prudente en matière d'endettement, ce qui est plutôt bien.

  • Virginie Milliet

    Oui, c'est-à-dire que nous, ce n'est vraiment pas ça notre levier pour créer de la valeur. C'est plutôt, comme je vous disais, la croissance et surtout le changement de profil inhérent de la société. Quand on la reprend, qui va être une... Une société avec une certaine organisation, notre objectif c'est de pérenniser ça, de renforcer, de structurer, en général aussi d'agrandir le périmètre de la société. Et donc à la revente, évidemment on recherche un multiple plus important que celui auquel nous avons acheté. Donc notre création de valeur n'est pas basée sur le désendettement ou sur l'effet de levier financier.

  • Yann Charraire

    Ça m'amène à ma prochaine question. D'ailleurs, on a déjà une partie de la réponse. Ça concerne l'impact de la conjoncture économique sur le fonds et votre façon d'investir. On va dire que la hausse des taux qui maintenant commencent à baisser à nouveau, mais en tout cas des taux réels qui sont plus importants, on vient d'en parler avec l'effet de levier qui est faible. Mais le fait qu'on soit par exemple maintenant dans un environnement quand même de faible, voire très faible croissance, comment est-ce que ça impacte ? vos investissements et la gestion du fonds ?

  • Virginie Milliet

    Alors, de manière générale, il faut quand même savoir que le segment du small cap est relativement moins exposé à l'environnement macroéconomique. Et que nous, de toute façon péninsulaire, on ne se focalise que sur les entreprises solides et qui sont rentables. Donc, aujourd'hui, on est dans un contexte économique qui est effectivement un peu moins porteur qu'il y a quelques années. Donc, de manière générale, c'est vrai que ça nous amène à plus de prudence quand on va prendre des décisions d'investissement. Les taux d'intérêt sur notre segment ont quand même eu un impact limité dans la mesure où le levier utilisé est lui-même limité. Et surtout, les entreprises qu'on cible ont toujours toutes gardé un très bon accès au financement bancaire et notamment via les banques locales. Nos partenaires financiers sont en général des entreprises financières régionales et qui, elles, ont toujours à cœur de continuer à financer et stimuler leur écosystème. Donc à ce niveau-là, on a été plutôt protégés.

  • Yann Charraire

    Donc est-ce qu'on peut considérer que c'est un bon moment pour investir ?

  • Virginie Milliet

    Écoutez, moi je dirais oui, j'ai envie de dire de manière générale, on a toutes les analyses grâce à France Invest entre autres, qui suit notre activité maintenant depuis plusieurs décennies. Les retours du private equity en France sont plus élevés que les autres classes d'actifs, indépendamment des cycles économiques. L'investissement en private equity, on le sait aussi, c'est un investissement de long terme. Donc, je dirais qu'il n'y a pas nécessairement de mauvais moments pour investir. Bon, on sait aussi qu'évidemment, l'investissement en private equity comporte un risque en capital. Mais en France, le phénomène de la réindustrialisation du pays est réel. Et elle est largement encouragée justement par l'évolution géopolitique et macroéconomique. L'évolution démographique. Elle, elle ne s'arrête pas non plus, donc ça incite nécessairement à la transmission. Et donc nous, on continue à recevoir une centaine de dossiers, ce qui est historiquement notre rythme de croisière, de dossiers qualifiés. Et donc je dois dire qu'aujourd'hui, les bonnes opportunités ne manquent pas.

  • Yann Charraire

    Les tendances structurelles sont là pour soutenir la croissance et l'investissement dans ces sociétés. Je pense qu'on a rappelé aussi qu'il y avait des risques associés à ce type de produit. On le répète régulièrement, le risque d'illiquidité, le risque de perte en capital, etc. Il y a aussi de très belles opportunités. Justement, pour finir sur le fonds qui est en cours de lever, quels sont vos objectifs en termes de lever ?

  • Virginie Milliet

    Alors voilà, donc là, on a lancé la levée du fonds Archipel. À ce jour, on a déjà réuni une enveloppe de 20 millions d'euros auprès d'investisseurs privés et de family office. Et on aimerait bien porter ce montant à 50 millions d'euros dans les mois à venir. On a déjà commencé à déployer ce fonds Archipel. On a fait un premier MBI, donc on a repris avec un dirigeant extérieur la société Armor Pano. qui est le spécialiste de panneaux de bois agglomérés 100% recyclés. Et cette transaction, par exemple, elle s'inscrit parfaitement dans notre stratégie parce que Armor Pano, c'est une société qui a un positionnement unique sur son marché, dans laquelle on avait identifié des opportunités de croissance et d'amélioration des process, dans laquelle on a amené une équipe de management renouvelée, mais en restant dans la continuité avec une partie du management existant qui est toujours là. Et on a aussi obtenu une valorisation très attractive. On est tout de suite en train, d'ailleurs en ce moment même, de finaliser le deuxième investissement du fonds. Donc c'est vrai que ces premières transactions permettront aux futurs investisseurs qui souscriraient une certaine visibilité sur Archipel. Ce qui peut effectivement être intéressant comparé à s'engager dans un fonds qui n'a pas encore commencé à déployer.

  • Yann Charraire

    Oui, tout à fait, effectivement. C'est quelque chose qui est apprécié par les investisseurs. Virginie, merci beaucoup. On a abordé beaucoup de sujets très intéressants. Le fonds est disponible sur Airfund pour les conseillers en gestion de patrimoine, les familles d'office justement, qui veulent en savoir plus, ils peuvent se connecter sur la plateforme pour découvrir plus en détail le fonds, avoir accès aussi à la documentation réglementaire. C'est quoi le mot de la fin ? C'est quoi l'ambition de Péninsular ?

  • Virginie Milliet

    Aujourd'hui, c'est de closer, d'arriver à cet objectif de 50 millions pour pouvoir déployer bien ce fonds archipel et évidemment de continuer à poursuivre le développement des sociétés qu'on a en portefeuille, qui ont encore beaucoup de choses à faire.

  • Yann Charraire

    Merci Virginie, on vous le souhaite. Merci et à très bientôt.

  • Virginie Milliet

    Merci Yann.

  • Yann Charraire

    Merci de nous avoir écoutés. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager ou à nous mettre 5 étoiles. Pour en savoir plus... Il suffit de vous créer un compte sur Airfund. C'est facile, rapide et gratuit. L'accès à Airfund est réservé aux gérants de fonds, gérants de patrimoine et conseillers en investissement. Si vous êtes un investisseur particulier, n'hésitez pas à demander à votre conseiller de s'inscrire sur Airfund et accéder ainsi au meilleur fonds du marché. A très bientôt pour un nouvel épisode de Private Market Square. L'investissement dans des fonds alternatifs comporte des risques, notamment de pertes en capital et de liquidités. Les fonds investis peuvent être bloqués pendant une période de 10 ans. L'investissement dans les fonds peut être réservé aux investisseurs professionnels ou avertis. Merci de vérifier votre éligibilité. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures et aucune garantie n'est donnée que les objectifs soient atteints. Toutes les informations présentées sont des opinions et interprétations propres à Airfund. Il ne s'agit en aucun cas d'une recommandation ou de conseil en investissement.

Chapters

  • Introduction et présentation de Virginie Milliet

    00:03

  • Présentation de Peninsular Capital et parcours de Virginie Milliet

    00:49

  • Focus sur les small caps et stratégie d'investissement de Peninsular

    02:50

  • Différences entre MBO et MBI dans les opérations d'investissement

    04:50

  • Philosophie d'investissement et processus de sélection des PME

    06:41

  • Secteurs privilégiés et exemples d'investissements réussis

    09:40

  • Impact de la conjoncture économique et objectifs du fonds Archipel

    14:46

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Description

Dans cet épisode captivant de "Private Markets Square", Yann Charraire, co-fondateur d'AirFund, reçoit Virginie Milliet, associée fondatrice de Peninsular Capital.

Ensemble, ils plongent au cœur du capital investissement, un domaine dynamique et en constante évolution. Virginie, forte d'une expérience impressionnante, partage son parcours fascinant, débutant dans les fusions-acquisitions aux États-Unis avant de faire le saut vers le capital investissement en France. Cette transition lui a permis de développer une expertise pointue, qu'elle met au service de Peninsular Capital, où l'accent est mis sur les petites entreprises (small cap) affichant un chiffre d'affaires compris entre 5 et 25 millions d'euros.

Au fil de la conversation, Virginie dévoile l'approche unique de Peninsular Capital en matière d'investissement. Elle souligne l'importance cruciale d'établir des relations étroites avec les équipes dirigeantes des entreprises ciblées. Cette stratégie relationnelle, combinée à une analyse rigoureuse des opportunités, permet à Peninsular de sélectionner des entreprises à fort potentiel de croissance. Les auditeurs découvriront également les différentes stratégies d'investissement employées par la société, notamment les opérations de management buy-out (MBO) et management buy-in (MBI), qui sont des leviers essentiels pour maximiser la valeur des investissements.

Virginie partage des exemples concrets d'entreprises dans lesquelles Peninsular a investi. Ces études de cas illustrent non seulement l'expertise de Peninsular dans le choix des entreprises, mais également leur capacité à accompagner ces dernières dans leur développement. À travers ces récits inspirants, les auditeurs pourront mieux comprendre les défis et les réussites que rencontrent les petites entreprises sur le chemin de la croissance.

Enfin, Virginie aborde les ambitions de levée de fonds pour le fonds Archipel, qui vise à atteindre 50 millions d'euros. Ce projet ambitieux reflète la vision de Peninsular Capital pour soutenir les petites entreprises et catalyser leur potentiel de croissance. Cet épisode de "Private Markets Square" est une occasion unique d'explorer les coulisses du Capital Investissement et d'en apprendre davantage sur les stratégies gagnantes qui permettent aux entreprises de prospérer dans un environnement compétitif.

Rejoignez-nous pour une discussion enrichissante qui met en lumière le rôle essentiel du capital investissement dans le développement des petites entreprises et découvrez comment des professionnels passionnés comme Virginie Milliet façonnent l'avenir des marchés privés.

Ne manquez pas cet épisode incontournable qui vous donnera des clés pour mieux comprendre les enjeux et les opportunités du capital investissement aujourd'hui.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Yann Charraire

    Bienvenue sur Private Market Square, le rendez-vous de l'investissement sur les marchés privés et le capital investissement. Je suis Yann Charrère, cofondateur d'Airfun. Que vous soyez débutant ou expert, gérant de fonds, conseiller en investissement ou investisseur, découvrez les coulisses de l'investissement sur les marchés privés, les stratégies des meilleurs gérants, leurs spécialités, leurs axes de différenciation. Découvrez comment le capital investissement, l'immobilier ou l'infrastructure dynamisent vos portefeuilles d'investissement en y apportant de la diversification et de la performance. Alors si vous pensez que ce podcast est fait pour vous, abonnez-vous ! Bon épisode à tous ! Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode de Private Market Square. Aujourd'hui j'ai la chance de recevoir Virginie Milliet, associée fondatrice de Peninsula Capital. Virginie, bonjour !

  • Virginie Milliet

    Bonjour Yann.

  • Yann Charraire

    Je suis très heureux de pouvoir t'accueillir parce qu'on va parler évidemment de Péninsular Capital aujourd'hui, de votre société de gestion que vous avez créée avec Adrien. Tu vas nous expliquer. On va parler évidemment capital investissement, c'est l'objectif de ce podcast et donc de votre dernier fonds en cours de levée, le fonds Archipel. Pour démarrer, est-ce que tu pourrais te présenter et nous présenter la société de gestion Péninsular ?

  • Virginie Milliet

    Avec plaisir. Alors moi, je suis citoyenne franco-américaine et j'ai démarré ma carrière il y a une vingtaine d'années dans les fusions acquisitions aux États-Unis. Puis en France, où j'ai pu découvrir le monde du capital investissement en conseillant des sociétés de gestion dans les acquisitions de PME. Alors, forte de cette expérience, j'ai décidé de me mettre à mon compte pour accompagner des family office dans leur stratégie d'investissement. Et là, je me suis particulièrement épanouie dans la gestion des investissements directs. En effet, ça combinait non seulement l'analyse quantitative, mais surtout beaucoup d'analyse qualitative. Dans les situations d'investissement direct, évidemment on mise sur une société, mais tout autant sur une équipe dirigeante. Et donc j'ai eu envie de poursuivre dans cette voie-là. Il se trouve que je connaissais mes deux associés, Adrien Doriole et Antoine Brousse, depuis de très très nombreuses années. Et on avait des profils très similaires, centrés sur la finance d'entreprise. Et on avait la volonté de créer une société de gestion indépendante pour faire de l'investissement direct en France. Et on a eu l'occasion de concrétiser ça en 2015 autour d'un premier véhicule d'investissement d'une vingtaine de millions d'euros. Et donc l'aventure de Péninsulaire Capital a été lancée.

  • Yann Charraire

    Donc l'aventure a démarré à ce moment-là. Alors vous êtes une jeune équipe, en tout cas depuis la création de la société 2015. De la taille de l'équipe, vous êtes trois associés, vous avez d'autres... Deux jours.

  • Virginie Milliet

    Toujours, on est assisté, accompagné par deux analystes et un certain nombre de prestateurs externes.

  • Yann Charraire

    Alors, comment est-ce que vous faites justement sur quel type d'entreprise vous positionnez dans un marché qui est très concurrentiel ?

  • Virginie Milliet

    Alors, nous, on a décidé de se focaliser vraiment sur le small cap. Et pour nous, ça représente des entreprises qui ont un chiffre d'affaires entre 5 et 25 millions d'euros. La raison de ce focus, c'est que sur ce segment, il y a énormément de très belles entreprises avec des savoir-faire pointus. qui ont des positions concurrentielles fortes sur des niches de marché. C'est aussi un des segments les plus profonds. Le plus profond en France, il y a plus de 160 000 entreprises de cette taille-là. C'est aussi un segment sur lequel, comme tu disais, on est dans un marché concurrentiel. Mais sur ce segment, il y a un nombre limité d'investisseurs nationaux qui ont une stratégie comparable à la nôtre. Et en dernier lieu, on affectionne aussi ce segment parce qu'en général, on arrive à y trouver des valorisations plus attractives.

  • Yann Charraire

    Donc vous bénéficiez effectivement d'un positionnement particulier sur les small cap. Puis je crois qu'aussi ce qui vous différencie, c'est cette approche quand on a préparé le podcast dite end zone. Donc qu'est-ce que ça veut dire concrètement quand on est end zone chez Peninsula ?

  • Virginie Milliet

    Alors nous, tout d'abord, en général, on intervient en tant qu'investisseur majoritaire ou le plus gros actionnaire financier autour de la table. Et dans chaque opération qu'on va mener, le projet d'investissement et la stratégie à moyen et long terme va être écrite en totale collaboration. avec l'équipe dirigeante. Si on investit dans une société, c'est parce qu'on a clairement identifié un plan de développement avec une équipe qui, elle, exécutera ce projet. Et donc, pendant la période de détention, on a une relation de proximité avec les managers qui va passer par des échanges hebdomadaires, par un reporting financier et opérationnel détaillé qu'on analysera conjointement, mensuellement. Mais j'ai envie de dire que c'est surtout une manière générale Une grande disponibilité de l'équipe de gestion pour traiter les sujets stratégiques, que ce soit des investissements industriels importants, des opérations de croissance externe, on est vraiment dans un rôle de partenaire.

  • Yann Charraire

    Ok, merci, c'est très clair. Alors peut-être une autre question aussi, et là on va essayer d'être entre guillemets éducatif et pédagogique pour nos auditeurs. Vous faites des opérations de management buy-out, mais aussi de management buy-in. Donc est-ce que tu peux nous expliquer justement la différence et pourquoi c'est intéressant de faire ce type d'opération stratégique ?

  • Virginie Milliet

    En effet, on fait en général dans nos portefeuilles, on va avoir la moitié des investissements seront des MBI et la moitié des MBO. La particularité du management buy-in et qui s'applique particulièrement en France aujourd'hui, c'est qu'on a un grand nombre de dirigeants actionnaires qui arrivent à l'âge de la retraite et qui ont besoin de transmettre ces entreprises. Souvent, il n'y a pas de repreneurs en interne. Et donc, nous, on va accompagner des repreneurs extérieurs à la société dans des opérations qui vont s'appeler des MBI, de management buy-in, et qui sont souvent des opportunités pour accélérer la transformation de PME rentable. De la même façon... on va aussi accompagner des managers qui sont déjà en place dans une société et qui décident de racheter cette entreprise. Et donc ça, c'est le management buy-out. Notre but, que ce soit dans un cas ou l'autre, c'est toujours de donner un nouvel élan à la société et souvent des sociétés qui peuvent parfois s'être un petit peu reposées sur leur laurier. Mais quoi qu'il en soit, que ce soit un MBO ou un MBI, pour nous ce qui est primordial, c'est le choix de l'équipe dirigeante, qu'elle soit interne ou externe.

  • Yann Charraire

    Merci. On va y venir justement parce qu'en matière de stratégie d'investissement, on l'a compris, on est sur du capital transmission, sur le segment des small cap. Votre philosophie d'investissement, qu'est-ce que ça est ? Votre processus de sélection, comment est-ce que vous faites ? Tu l'as dit, il y a 160 000 PME, ça fait quand même beaucoup. J'imagine que vous ne les regardez pas toutes une par une. Comment est-ce que vous faites pour sourcer et sélectionner les PME dans lesquelles vous décidez d'investir ?

  • Virginie Milliet

    Alors, déjà, au niveau de la philosophie d'investissement, comme on vous a dit, péninsulaire, on se focus exclusivement sur le small cap. Et dans ce segment, nous, on va toujours rechercher des entreprises qui ont un fort potentiel de croissance, qui ont un historique de rentabilité prouvé et qui vont opérer dans un marché avec des fortes barrières à l'entrée. Ça, c'est vraiment la base. Après, ce qu'on affectionne particulièrement, c'est ce qu'on appelle les opérations primaires. Les opérations primaires, c'est-à-dire c'est la première fois qu'une société va ouvrir son capital à un tiers. Et dans ce genre de situation, on trouve très souvent beaucoup de leviers opérationnels pour créer de la valeur dès le premier jour. Que ce soit en formalisant des process, en mettant en place des nouvelles procédures. C'est vrai que dans ces opérations primaires, il y a beaucoup d'opportunités dès le premier jour, comparé à ce qu'on va appeler des opérations secondaires ou tertiaires, donc une société qui... aura déjà vécu un premier MBO ou MBI et qui en fera un deuxième ou un troisième, voire quatrième ou cinquième comme certaines entreprises aujourd'hui. Au niveau du sourcing, alors le sourcing c'est l'origination, c'est trouver les opportunités d'investissement. Ça c'est effectivement un élément essentiel de notre activité. Nous ce qu'on aime bien privilégier c'est ce qu'on appelle le sourcing direct parce que ça permet de générer des opérations dites propriétaires. et donc qui vont être sous le radar des processus d'enchères. On va aussi maintenir des relations sur le long terme avec des dirigeants actionnaires, très en amont de leurs réflexions en matière de transmission, que, quelque part, les éduquer sur cette option du private equity, la transmission avec un partenaire financier. Il faut aussi dire que là, bientôt, Péninsular fêtera bientôt ses 10 ans. Donc aujourd'hui on est clairement identifié sur notre segment par les repreneurs, les repreneurs extérieurs. Et donc ça, ça nous permet d'avoir beaucoup d'appels entrants avec des opportunités de reprise. Et effectivement on entretient des relations avec les réseaux locaux d'experts comptables, d'avocats, de conseils financiers et autres. Mais comme on est aussi très proche de nos participations, donc on est régulièrement en contact avec leurs prestataires, leurs conseillers locaux. Et ça nous permet aussi de nous rappeler à leurs bons souvenirs et souvent de faire émerger des opportunités qui n'avaient pas été identifiées.

  • Yann Charraire

    Donc une approche multicanale, ce qu'on peut dire effectivement avec à la fois des réseaux d'entrepreneurs, des intermédiaires, qui vous permet de... de vous concentrer et donc de capter ces opportunités. Alors justement, est-ce que vous êtes sur, déjà en termes géographiques, est-ce que vous êtes sur toute la France, la France et l'Europe ?

  • Virginie Milliet

    Alors on est exclusivement sur la France. On a un marché déjà tellement profond ici qu'on a pas vraiment des frontières.

  • Yann Charraire

    On sait aussi que les PME en France ont besoin d'être accompagnées pour grandir. On fait souvent la comparaison entre la France et l'Allemagne. Donc on a besoin d'acteurs comme vous pour aider nos PME à grandir. Merci. Et en termes de secteur, est-ce que vous avez des secteurs que vous privilégiez plus particulièrement ?

  • Virginie Milliet

    Alors, on a démarré avec une approche généraliste, mais c'est vrai qu'au fil du temps, on a développé une expertise particulière sur les industries de pointe et sur les services aux entreprises. Ces sociétés, elles sont très bien intégrées en général dans leur chaîne de valeur et elles sont proches de leurs clients de premier ordre. Comme elles disposent en général d'une maîtrise technologique ou technique, ça leur permet de toucher cette clientèle de premier plan. et surtout de dégager des marges importantes. Tu vois, par exemple, on est présent dans le secteur du BTP, via notre participation BMS Solutions. BMS, c'est le leader français des solutions pour les fondations spéciales. Alors évidemment, face à Vinci, Bouygues, de ce monde, on est le petit poussé. Mais BMS est leur fournisseur direct de référence pour leurs besoins en fondations spéciales. Donc, quand il y a un chantier souterrain en France, BMS est incontournable.

  • Yann Charraire

    C'est intéressant. Alors moi, c'est vrai qu'on aime bien, dans ce podcast, donner des exemples concrets d'investissement. Donc là, tu viens de parler de BMS Solutions. Est-ce qu'il y en a d'autres qui sont intéressants ? Mecalectro, peut-être ?

  • Virginie Milliet

    Oui, Mecalectro, c'est une belle aventure. Mecalectro, c'est un leader français dans la conception et la fabrication d'électro-aimants qu'on a racheté en décembre 2019, où on a accompagné une partie de l'équipe de direction qui était déjà en place pour la reprise de la société. Et au cours de la période d'investissement, un certain nombre de projets ont été mis en œuvre pour améliorer la gestion opérationnelle de l'entreprise. Alors ça a été aussi bien des projets de réorganisation au niveau des processus de production, réorganisation des ressources humaines, renforcement du bureau d'études, des nouvelles politiques d'optimisation des stocks. Et aussi l'ouverture du premier bureau à l'international. Parce que c'est vrai que l'équipe de Péninsular est 100% française, mais on est aussi 100% tournée sur l'international. Et souvent dans les petites structures, les langues étrangères, ça peut faire peur ou ça peut juste tout simplement faire défaut. Et donc notre rôle c'est aussi d'aider ces participations à sauter le pas quand c'est possible et à sortir de nos frontières. Donc tous ces chantiers, ça a quand même permis d'augmenter très significativement la trésorerie de l'entreprise, ainsi que les bidats qui accrutent plus de 50% entre 2019 et 2021. Et résultat, dans ces conditions, après trois ans d'accompagnement... L'équipe de management est revenue vers nous et nous a proposé de reprendre 100% de l'entreprise, ce qui a permis à Péninsular de réaliser un TR hybride de plus de 40%.

  • Yann Charraire

    Ça, c'est un super exemple. Je n'y connais rien en électroaimant, mais j'imagine que c'est un secteur où, effectivement, il faut être vraiment spécialiste.

  • Virginie Milliet

    C'est grâce à cette société que Air Liquide a pu continuer à... à fournir des respirateurs au moment du Covid. C'est une entreprise qui a été réquisitionnée lors du confinement. Et à ce moment-là, on a dédié 100% de notre production aux électro-aimants, qui étaient un élément essentiel de ces masques respirateurs dont on a eu grand besoin.

  • Yann Charraire

    C'est vraiment passionnant de voir ce tissu industriel et toutes ces petites entreprises qui sont clés. Parce qu'effectivement, toutes les très grandes entreprises qu'on connaît s'appuient sur... sur des fournisseurs et sur ces petites entreprises, sur des process ou des produits bien particuliers. Peut-être qu'on a encore le temps pour un dernier exemple, Aménagement Mali Tourne ?

  • Virginie Milliet

    Oui, avec plaisir. Aménagement Mali Tourne, c'est une société qui est spécialisée dans l'aménagement intérieur en Normandie. On a repris cette société avec un repreneur extérieur. Donc là, on était en MBI et l'objectif était d'accélérer son développement dans la région et aussi sur des nouveaux métiers. Alors, dans cette optique-là, on a réalisé deux opérations de croissance externe. Une première qui était le rachat de la société Soprobat, qui était basée à Caen. Aménagement Malitour, on a la base, est basée à Rouen. On a aussi racheté un spécialiste de la menuiserie basé à Cherbourg. Et c'est vrai que nous, on affectionne beaucoup la croissance externe pour nos entreprises, parce que souvent, pour des raisons simplement de ressources, qu'elles soient financières ou opérationnelles, Et surtout aussi pour la complexité qui peut être perçue dans telles opérations, les petites entreprises ne se tournent pas vers la croissance externe comme levier de croissance. Et nous, dans ces cas-là, ce qu'on peut leur apporter, c'est notre expérience dans l'analyse stratégique, dans la structuration financière pour pouvoir mener à bien ce type de projet. À côté de ça, on a aussi soutenu le dirigeant pour renforcer toutes les équipes d'encadrement, ce qui a permis d'accélérer la croissance organique du chiffre d'affaires. Et aujourd'hui, le groupe a plus que doublé de taille.

  • Yann Charraire

    Donc ça, c'est un point important, effectivement. Donc évidemment, le fonds est là pour augmenter, accélérer la croissance organique, mais aussi pour faire de la croissance externe. Et les PME ont le droit, et même doivent faire de la croissance externe aussi pour grandir plus vite. Mais... tout en contrôlant grâce à vous. Peut-être une question, alors c'est vrai que ça revient souvent quand on parle de capital de transmission, de LBO, c'est la part d'effet de levier en fait dans les opérations. Elle est de combien en moyenne sur les opérations que vous faites ?

  • Virginie Milliet

    Alors nous, nos opérations sont généralement financées de 40 à 60 % par endettement. Ça dépend du profil de la société et surtout ça va dépendre aussi de son projet de développement. Nous, notre objectif, c'est d'optimiser le retour sur investissement, mais surtout de ne pas mettre en péril la capacité d'investissement et de développement de l'entreprise, parce qu'au début, on est surtout là pour ça. Et a fortiori, comme on disait, on intervient aussi dans des opérations de MBI. Donc là, quand on est avec un repreneur extérieur, et dans ces cas-là, c'est vrai qu'on est en général encore plus prudent, parce que c'est une chose de racheter une entreprise avec des dirigeants qui sont déjà à la gestion de la société. C'en est une autre quand on vous donne la nouvelle voiture et que vous découvrez réellement ce qu'il y a sous le capot.

  • Yann Charraire

    Donc une approche plutôt prudente en matière d'endettement, ce qui est plutôt bien.

  • Virginie Milliet

    Oui, c'est-à-dire que nous, ce n'est vraiment pas ça notre levier pour créer de la valeur. C'est plutôt, comme je vous disais, la croissance et surtout le changement de profil inhérent de la société. Quand on la reprend, qui va être une... Une société avec une certaine organisation, notre objectif c'est de pérenniser ça, de renforcer, de structurer, en général aussi d'agrandir le périmètre de la société. Et donc à la revente, évidemment on recherche un multiple plus important que celui auquel nous avons acheté. Donc notre création de valeur n'est pas basée sur le désendettement ou sur l'effet de levier financier.

  • Yann Charraire

    Ça m'amène à ma prochaine question. D'ailleurs, on a déjà une partie de la réponse. Ça concerne l'impact de la conjoncture économique sur le fonds et votre façon d'investir. On va dire que la hausse des taux qui maintenant commencent à baisser à nouveau, mais en tout cas des taux réels qui sont plus importants, on vient d'en parler avec l'effet de levier qui est faible. Mais le fait qu'on soit par exemple maintenant dans un environnement quand même de faible, voire très faible croissance, comment est-ce que ça impacte ? vos investissements et la gestion du fonds ?

  • Virginie Milliet

    Alors, de manière générale, il faut quand même savoir que le segment du small cap est relativement moins exposé à l'environnement macroéconomique. Et que nous, de toute façon péninsulaire, on ne se focalise que sur les entreprises solides et qui sont rentables. Donc, aujourd'hui, on est dans un contexte économique qui est effectivement un peu moins porteur qu'il y a quelques années. Donc, de manière générale, c'est vrai que ça nous amène à plus de prudence quand on va prendre des décisions d'investissement. Les taux d'intérêt sur notre segment ont quand même eu un impact limité dans la mesure où le levier utilisé est lui-même limité. Et surtout, les entreprises qu'on cible ont toujours toutes gardé un très bon accès au financement bancaire et notamment via les banques locales. Nos partenaires financiers sont en général des entreprises financières régionales et qui, elles, ont toujours à cœur de continuer à financer et stimuler leur écosystème. Donc à ce niveau-là, on a été plutôt protégés.

  • Yann Charraire

    Donc est-ce qu'on peut considérer que c'est un bon moment pour investir ?

  • Virginie Milliet

    Écoutez, moi je dirais oui, j'ai envie de dire de manière générale, on a toutes les analyses grâce à France Invest entre autres, qui suit notre activité maintenant depuis plusieurs décennies. Les retours du private equity en France sont plus élevés que les autres classes d'actifs, indépendamment des cycles économiques. L'investissement en private equity, on le sait aussi, c'est un investissement de long terme. Donc, je dirais qu'il n'y a pas nécessairement de mauvais moments pour investir. Bon, on sait aussi qu'évidemment, l'investissement en private equity comporte un risque en capital. Mais en France, le phénomène de la réindustrialisation du pays est réel. Et elle est largement encouragée justement par l'évolution géopolitique et macroéconomique. L'évolution démographique. Elle, elle ne s'arrête pas non plus, donc ça incite nécessairement à la transmission. Et donc nous, on continue à recevoir une centaine de dossiers, ce qui est historiquement notre rythme de croisière, de dossiers qualifiés. Et donc je dois dire qu'aujourd'hui, les bonnes opportunités ne manquent pas.

  • Yann Charraire

    Les tendances structurelles sont là pour soutenir la croissance et l'investissement dans ces sociétés. Je pense qu'on a rappelé aussi qu'il y avait des risques associés à ce type de produit. On le répète régulièrement, le risque d'illiquidité, le risque de perte en capital, etc. Il y a aussi de très belles opportunités. Justement, pour finir sur le fonds qui est en cours de lever, quels sont vos objectifs en termes de lever ?

  • Virginie Milliet

    Alors voilà, donc là, on a lancé la levée du fonds Archipel. À ce jour, on a déjà réuni une enveloppe de 20 millions d'euros auprès d'investisseurs privés et de family office. Et on aimerait bien porter ce montant à 50 millions d'euros dans les mois à venir. On a déjà commencé à déployer ce fonds Archipel. On a fait un premier MBI, donc on a repris avec un dirigeant extérieur la société Armor Pano. qui est le spécialiste de panneaux de bois agglomérés 100% recyclés. Et cette transaction, par exemple, elle s'inscrit parfaitement dans notre stratégie parce que Armor Pano, c'est une société qui a un positionnement unique sur son marché, dans laquelle on avait identifié des opportunités de croissance et d'amélioration des process, dans laquelle on a amené une équipe de management renouvelée, mais en restant dans la continuité avec une partie du management existant qui est toujours là. Et on a aussi obtenu une valorisation très attractive. On est tout de suite en train, d'ailleurs en ce moment même, de finaliser le deuxième investissement du fonds. Donc c'est vrai que ces premières transactions permettront aux futurs investisseurs qui souscriraient une certaine visibilité sur Archipel. Ce qui peut effectivement être intéressant comparé à s'engager dans un fonds qui n'a pas encore commencé à déployer.

  • Yann Charraire

    Oui, tout à fait, effectivement. C'est quelque chose qui est apprécié par les investisseurs. Virginie, merci beaucoup. On a abordé beaucoup de sujets très intéressants. Le fonds est disponible sur Airfund pour les conseillers en gestion de patrimoine, les familles d'office justement, qui veulent en savoir plus, ils peuvent se connecter sur la plateforme pour découvrir plus en détail le fonds, avoir accès aussi à la documentation réglementaire. C'est quoi le mot de la fin ? C'est quoi l'ambition de Péninsular ?

  • Virginie Milliet

    Aujourd'hui, c'est de closer, d'arriver à cet objectif de 50 millions pour pouvoir déployer bien ce fonds archipel et évidemment de continuer à poursuivre le développement des sociétés qu'on a en portefeuille, qui ont encore beaucoup de choses à faire.

  • Yann Charraire

    Merci Virginie, on vous le souhaite. Merci et à très bientôt.

  • Virginie Milliet

    Merci Yann.

  • Yann Charraire

    Merci de nous avoir écoutés. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager ou à nous mettre 5 étoiles. Pour en savoir plus... Il suffit de vous créer un compte sur Airfund. C'est facile, rapide et gratuit. L'accès à Airfund est réservé aux gérants de fonds, gérants de patrimoine et conseillers en investissement. Si vous êtes un investisseur particulier, n'hésitez pas à demander à votre conseiller de s'inscrire sur Airfund et accéder ainsi au meilleur fonds du marché. A très bientôt pour un nouvel épisode de Private Market Square. L'investissement dans des fonds alternatifs comporte des risques, notamment de pertes en capital et de liquidités. Les fonds investis peuvent être bloqués pendant une période de 10 ans. L'investissement dans les fonds peut être réservé aux investisseurs professionnels ou avertis. Merci de vérifier votre éligibilité. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures et aucune garantie n'est donnée que les objectifs soient atteints. Toutes les informations présentées sont des opinions et interprétations propres à Airfund. Il ne s'agit en aucun cas d'une recommandation ou de conseil en investissement.

Chapters

  • Introduction et présentation de Virginie Milliet

    00:03

  • Présentation de Peninsular Capital et parcours de Virginie Milliet

    00:49

  • Focus sur les small caps et stratégie d'investissement de Peninsular

    02:50

  • Différences entre MBO et MBI dans les opérations d'investissement

    04:50

  • Philosophie d'investissement et processus de sélection des PME

    06:41

  • Secteurs privilégiés et exemples d'investissements réussis

    09:40

  • Impact de la conjoncture économique et objectifs du fonds Archipel

    14:46

Description

Dans cet épisode captivant de "Private Markets Square", Yann Charraire, co-fondateur d'AirFund, reçoit Virginie Milliet, associée fondatrice de Peninsular Capital.

Ensemble, ils plongent au cœur du capital investissement, un domaine dynamique et en constante évolution. Virginie, forte d'une expérience impressionnante, partage son parcours fascinant, débutant dans les fusions-acquisitions aux États-Unis avant de faire le saut vers le capital investissement en France. Cette transition lui a permis de développer une expertise pointue, qu'elle met au service de Peninsular Capital, où l'accent est mis sur les petites entreprises (small cap) affichant un chiffre d'affaires compris entre 5 et 25 millions d'euros.

Au fil de la conversation, Virginie dévoile l'approche unique de Peninsular Capital en matière d'investissement. Elle souligne l'importance cruciale d'établir des relations étroites avec les équipes dirigeantes des entreprises ciblées. Cette stratégie relationnelle, combinée à une analyse rigoureuse des opportunités, permet à Peninsular de sélectionner des entreprises à fort potentiel de croissance. Les auditeurs découvriront également les différentes stratégies d'investissement employées par la société, notamment les opérations de management buy-out (MBO) et management buy-in (MBI), qui sont des leviers essentiels pour maximiser la valeur des investissements.

Virginie partage des exemples concrets d'entreprises dans lesquelles Peninsular a investi. Ces études de cas illustrent non seulement l'expertise de Peninsular dans le choix des entreprises, mais également leur capacité à accompagner ces dernières dans leur développement. À travers ces récits inspirants, les auditeurs pourront mieux comprendre les défis et les réussites que rencontrent les petites entreprises sur le chemin de la croissance.

Enfin, Virginie aborde les ambitions de levée de fonds pour le fonds Archipel, qui vise à atteindre 50 millions d'euros. Ce projet ambitieux reflète la vision de Peninsular Capital pour soutenir les petites entreprises et catalyser leur potentiel de croissance. Cet épisode de "Private Markets Square" est une occasion unique d'explorer les coulisses du Capital Investissement et d'en apprendre davantage sur les stratégies gagnantes qui permettent aux entreprises de prospérer dans un environnement compétitif.

Rejoignez-nous pour une discussion enrichissante qui met en lumière le rôle essentiel du capital investissement dans le développement des petites entreprises et découvrez comment des professionnels passionnés comme Virginie Milliet façonnent l'avenir des marchés privés.

Ne manquez pas cet épisode incontournable qui vous donnera des clés pour mieux comprendre les enjeux et les opportunités du capital investissement aujourd'hui.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Yann Charraire

    Bienvenue sur Private Market Square, le rendez-vous de l'investissement sur les marchés privés et le capital investissement. Je suis Yann Charrère, cofondateur d'Airfun. Que vous soyez débutant ou expert, gérant de fonds, conseiller en investissement ou investisseur, découvrez les coulisses de l'investissement sur les marchés privés, les stratégies des meilleurs gérants, leurs spécialités, leurs axes de différenciation. Découvrez comment le capital investissement, l'immobilier ou l'infrastructure dynamisent vos portefeuilles d'investissement en y apportant de la diversification et de la performance. Alors si vous pensez que ce podcast est fait pour vous, abonnez-vous ! Bon épisode à tous ! Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode de Private Market Square. Aujourd'hui j'ai la chance de recevoir Virginie Milliet, associée fondatrice de Peninsula Capital. Virginie, bonjour !

  • Virginie Milliet

    Bonjour Yann.

  • Yann Charraire

    Je suis très heureux de pouvoir t'accueillir parce qu'on va parler évidemment de Péninsular Capital aujourd'hui, de votre société de gestion que vous avez créée avec Adrien. Tu vas nous expliquer. On va parler évidemment capital investissement, c'est l'objectif de ce podcast et donc de votre dernier fonds en cours de levée, le fonds Archipel. Pour démarrer, est-ce que tu pourrais te présenter et nous présenter la société de gestion Péninsular ?

  • Virginie Milliet

    Avec plaisir. Alors moi, je suis citoyenne franco-américaine et j'ai démarré ma carrière il y a une vingtaine d'années dans les fusions acquisitions aux États-Unis. Puis en France, où j'ai pu découvrir le monde du capital investissement en conseillant des sociétés de gestion dans les acquisitions de PME. Alors, forte de cette expérience, j'ai décidé de me mettre à mon compte pour accompagner des family office dans leur stratégie d'investissement. Et là, je me suis particulièrement épanouie dans la gestion des investissements directs. En effet, ça combinait non seulement l'analyse quantitative, mais surtout beaucoup d'analyse qualitative. Dans les situations d'investissement direct, évidemment on mise sur une société, mais tout autant sur une équipe dirigeante. Et donc j'ai eu envie de poursuivre dans cette voie-là. Il se trouve que je connaissais mes deux associés, Adrien Doriole et Antoine Brousse, depuis de très très nombreuses années. Et on avait des profils très similaires, centrés sur la finance d'entreprise. Et on avait la volonté de créer une société de gestion indépendante pour faire de l'investissement direct en France. Et on a eu l'occasion de concrétiser ça en 2015 autour d'un premier véhicule d'investissement d'une vingtaine de millions d'euros. Et donc l'aventure de Péninsulaire Capital a été lancée.

  • Yann Charraire

    Donc l'aventure a démarré à ce moment-là. Alors vous êtes une jeune équipe, en tout cas depuis la création de la société 2015. De la taille de l'équipe, vous êtes trois associés, vous avez d'autres... Deux jours.

  • Virginie Milliet

    Toujours, on est assisté, accompagné par deux analystes et un certain nombre de prestateurs externes.

  • Yann Charraire

    Alors, comment est-ce que vous faites justement sur quel type d'entreprise vous positionnez dans un marché qui est très concurrentiel ?

  • Virginie Milliet

    Alors, nous, on a décidé de se focaliser vraiment sur le small cap. Et pour nous, ça représente des entreprises qui ont un chiffre d'affaires entre 5 et 25 millions d'euros. La raison de ce focus, c'est que sur ce segment, il y a énormément de très belles entreprises avec des savoir-faire pointus. qui ont des positions concurrentielles fortes sur des niches de marché. C'est aussi un des segments les plus profonds. Le plus profond en France, il y a plus de 160 000 entreprises de cette taille-là. C'est aussi un segment sur lequel, comme tu disais, on est dans un marché concurrentiel. Mais sur ce segment, il y a un nombre limité d'investisseurs nationaux qui ont une stratégie comparable à la nôtre. Et en dernier lieu, on affectionne aussi ce segment parce qu'en général, on arrive à y trouver des valorisations plus attractives.

  • Yann Charraire

    Donc vous bénéficiez effectivement d'un positionnement particulier sur les small cap. Puis je crois qu'aussi ce qui vous différencie, c'est cette approche quand on a préparé le podcast dite end zone. Donc qu'est-ce que ça veut dire concrètement quand on est end zone chez Peninsula ?

  • Virginie Milliet

    Alors nous, tout d'abord, en général, on intervient en tant qu'investisseur majoritaire ou le plus gros actionnaire financier autour de la table. Et dans chaque opération qu'on va mener, le projet d'investissement et la stratégie à moyen et long terme va être écrite en totale collaboration. avec l'équipe dirigeante. Si on investit dans une société, c'est parce qu'on a clairement identifié un plan de développement avec une équipe qui, elle, exécutera ce projet. Et donc, pendant la période de détention, on a une relation de proximité avec les managers qui va passer par des échanges hebdomadaires, par un reporting financier et opérationnel détaillé qu'on analysera conjointement, mensuellement. Mais j'ai envie de dire que c'est surtout une manière générale Une grande disponibilité de l'équipe de gestion pour traiter les sujets stratégiques, que ce soit des investissements industriels importants, des opérations de croissance externe, on est vraiment dans un rôle de partenaire.

  • Yann Charraire

    Ok, merci, c'est très clair. Alors peut-être une autre question aussi, et là on va essayer d'être entre guillemets éducatif et pédagogique pour nos auditeurs. Vous faites des opérations de management buy-out, mais aussi de management buy-in. Donc est-ce que tu peux nous expliquer justement la différence et pourquoi c'est intéressant de faire ce type d'opération stratégique ?

  • Virginie Milliet

    En effet, on fait en général dans nos portefeuilles, on va avoir la moitié des investissements seront des MBI et la moitié des MBO. La particularité du management buy-in et qui s'applique particulièrement en France aujourd'hui, c'est qu'on a un grand nombre de dirigeants actionnaires qui arrivent à l'âge de la retraite et qui ont besoin de transmettre ces entreprises. Souvent, il n'y a pas de repreneurs en interne. Et donc, nous, on va accompagner des repreneurs extérieurs à la société dans des opérations qui vont s'appeler des MBI, de management buy-in, et qui sont souvent des opportunités pour accélérer la transformation de PME rentable. De la même façon... on va aussi accompagner des managers qui sont déjà en place dans une société et qui décident de racheter cette entreprise. Et donc ça, c'est le management buy-out. Notre but, que ce soit dans un cas ou l'autre, c'est toujours de donner un nouvel élan à la société et souvent des sociétés qui peuvent parfois s'être un petit peu reposées sur leur laurier. Mais quoi qu'il en soit, que ce soit un MBO ou un MBI, pour nous ce qui est primordial, c'est le choix de l'équipe dirigeante, qu'elle soit interne ou externe.

  • Yann Charraire

    Merci. On va y venir justement parce qu'en matière de stratégie d'investissement, on l'a compris, on est sur du capital transmission, sur le segment des small cap. Votre philosophie d'investissement, qu'est-ce que ça est ? Votre processus de sélection, comment est-ce que vous faites ? Tu l'as dit, il y a 160 000 PME, ça fait quand même beaucoup. J'imagine que vous ne les regardez pas toutes une par une. Comment est-ce que vous faites pour sourcer et sélectionner les PME dans lesquelles vous décidez d'investir ?

  • Virginie Milliet

    Alors, déjà, au niveau de la philosophie d'investissement, comme on vous a dit, péninsulaire, on se focus exclusivement sur le small cap. Et dans ce segment, nous, on va toujours rechercher des entreprises qui ont un fort potentiel de croissance, qui ont un historique de rentabilité prouvé et qui vont opérer dans un marché avec des fortes barrières à l'entrée. Ça, c'est vraiment la base. Après, ce qu'on affectionne particulièrement, c'est ce qu'on appelle les opérations primaires. Les opérations primaires, c'est-à-dire c'est la première fois qu'une société va ouvrir son capital à un tiers. Et dans ce genre de situation, on trouve très souvent beaucoup de leviers opérationnels pour créer de la valeur dès le premier jour. Que ce soit en formalisant des process, en mettant en place des nouvelles procédures. C'est vrai que dans ces opérations primaires, il y a beaucoup d'opportunités dès le premier jour, comparé à ce qu'on va appeler des opérations secondaires ou tertiaires, donc une société qui... aura déjà vécu un premier MBO ou MBI et qui en fera un deuxième ou un troisième, voire quatrième ou cinquième comme certaines entreprises aujourd'hui. Au niveau du sourcing, alors le sourcing c'est l'origination, c'est trouver les opportunités d'investissement. Ça c'est effectivement un élément essentiel de notre activité. Nous ce qu'on aime bien privilégier c'est ce qu'on appelle le sourcing direct parce que ça permet de générer des opérations dites propriétaires. et donc qui vont être sous le radar des processus d'enchères. On va aussi maintenir des relations sur le long terme avec des dirigeants actionnaires, très en amont de leurs réflexions en matière de transmission, que, quelque part, les éduquer sur cette option du private equity, la transmission avec un partenaire financier. Il faut aussi dire que là, bientôt, Péninsular fêtera bientôt ses 10 ans. Donc aujourd'hui on est clairement identifié sur notre segment par les repreneurs, les repreneurs extérieurs. Et donc ça, ça nous permet d'avoir beaucoup d'appels entrants avec des opportunités de reprise. Et effectivement on entretient des relations avec les réseaux locaux d'experts comptables, d'avocats, de conseils financiers et autres. Mais comme on est aussi très proche de nos participations, donc on est régulièrement en contact avec leurs prestataires, leurs conseillers locaux. Et ça nous permet aussi de nous rappeler à leurs bons souvenirs et souvent de faire émerger des opportunités qui n'avaient pas été identifiées.

  • Yann Charraire

    Donc une approche multicanale, ce qu'on peut dire effectivement avec à la fois des réseaux d'entrepreneurs, des intermédiaires, qui vous permet de... de vous concentrer et donc de capter ces opportunités. Alors justement, est-ce que vous êtes sur, déjà en termes géographiques, est-ce que vous êtes sur toute la France, la France et l'Europe ?

  • Virginie Milliet

    Alors on est exclusivement sur la France. On a un marché déjà tellement profond ici qu'on a pas vraiment des frontières.

  • Yann Charraire

    On sait aussi que les PME en France ont besoin d'être accompagnées pour grandir. On fait souvent la comparaison entre la France et l'Allemagne. Donc on a besoin d'acteurs comme vous pour aider nos PME à grandir. Merci. Et en termes de secteur, est-ce que vous avez des secteurs que vous privilégiez plus particulièrement ?

  • Virginie Milliet

    Alors, on a démarré avec une approche généraliste, mais c'est vrai qu'au fil du temps, on a développé une expertise particulière sur les industries de pointe et sur les services aux entreprises. Ces sociétés, elles sont très bien intégrées en général dans leur chaîne de valeur et elles sont proches de leurs clients de premier ordre. Comme elles disposent en général d'une maîtrise technologique ou technique, ça leur permet de toucher cette clientèle de premier plan. et surtout de dégager des marges importantes. Tu vois, par exemple, on est présent dans le secteur du BTP, via notre participation BMS Solutions. BMS, c'est le leader français des solutions pour les fondations spéciales. Alors évidemment, face à Vinci, Bouygues, de ce monde, on est le petit poussé. Mais BMS est leur fournisseur direct de référence pour leurs besoins en fondations spéciales. Donc, quand il y a un chantier souterrain en France, BMS est incontournable.

  • Yann Charraire

    C'est intéressant. Alors moi, c'est vrai qu'on aime bien, dans ce podcast, donner des exemples concrets d'investissement. Donc là, tu viens de parler de BMS Solutions. Est-ce qu'il y en a d'autres qui sont intéressants ? Mecalectro, peut-être ?

  • Virginie Milliet

    Oui, Mecalectro, c'est une belle aventure. Mecalectro, c'est un leader français dans la conception et la fabrication d'électro-aimants qu'on a racheté en décembre 2019, où on a accompagné une partie de l'équipe de direction qui était déjà en place pour la reprise de la société. Et au cours de la période d'investissement, un certain nombre de projets ont été mis en œuvre pour améliorer la gestion opérationnelle de l'entreprise. Alors ça a été aussi bien des projets de réorganisation au niveau des processus de production, réorganisation des ressources humaines, renforcement du bureau d'études, des nouvelles politiques d'optimisation des stocks. Et aussi l'ouverture du premier bureau à l'international. Parce que c'est vrai que l'équipe de Péninsular est 100% française, mais on est aussi 100% tournée sur l'international. Et souvent dans les petites structures, les langues étrangères, ça peut faire peur ou ça peut juste tout simplement faire défaut. Et donc notre rôle c'est aussi d'aider ces participations à sauter le pas quand c'est possible et à sortir de nos frontières. Donc tous ces chantiers, ça a quand même permis d'augmenter très significativement la trésorerie de l'entreprise, ainsi que les bidats qui accrutent plus de 50% entre 2019 et 2021. Et résultat, dans ces conditions, après trois ans d'accompagnement... L'équipe de management est revenue vers nous et nous a proposé de reprendre 100% de l'entreprise, ce qui a permis à Péninsular de réaliser un TR hybride de plus de 40%.

  • Yann Charraire

    Ça, c'est un super exemple. Je n'y connais rien en électroaimant, mais j'imagine que c'est un secteur où, effectivement, il faut être vraiment spécialiste.

  • Virginie Milliet

    C'est grâce à cette société que Air Liquide a pu continuer à... à fournir des respirateurs au moment du Covid. C'est une entreprise qui a été réquisitionnée lors du confinement. Et à ce moment-là, on a dédié 100% de notre production aux électro-aimants, qui étaient un élément essentiel de ces masques respirateurs dont on a eu grand besoin.

  • Yann Charraire

    C'est vraiment passionnant de voir ce tissu industriel et toutes ces petites entreprises qui sont clés. Parce qu'effectivement, toutes les très grandes entreprises qu'on connaît s'appuient sur... sur des fournisseurs et sur ces petites entreprises, sur des process ou des produits bien particuliers. Peut-être qu'on a encore le temps pour un dernier exemple, Aménagement Mali Tourne ?

  • Virginie Milliet

    Oui, avec plaisir. Aménagement Mali Tourne, c'est une société qui est spécialisée dans l'aménagement intérieur en Normandie. On a repris cette société avec un repreneur extérieur. Donc là, on était en MBI et l'objectif était d'accélérer son développement dans la région et aussi sur des nouveaux métiers. Alors, dans cette optique-là, on a réalisé deux opérations de croissance externe. Une première qui était le rachat de la société Soprobat, qui était basée à Caen. Aménagement Malitour, on a la base, est basée à Rouen. On a aussi racheté un spécialiste de la menuiserie basé à Cherbourg. Et c'est vrai que nous, on affectionne beaucoup la croissance externe pour nos entreprises, parce que souvent, pour des raisons simplement de ressources, qu'elles soient financières ou opérationnelles, Et surtout aussi pour la complexité qui peut être perçue dans telles opérations, les petites entreprises ne se tournent pas vers la croissance externe comme levier de croissance. Et nous, dans ces cas-là, ce qu'on peut leur apporter, c'est notre expérience dans l'analyse stratégique, dans la structuration financière pour pouvoir mener à bien ce type de projet. À côté de ça, on a aussi soutenu le dirigeant pour renforcer toutes les équipes d'encadrement, ce qui a permis d'accélérer la croissance organique du chiffre d'affaires. Et aujourd'hui, le groupe a plus que doublé de taille.

  • Yann Charraire

    Donc ça, c'est un point important, effectivement. Donc évidemment, le fonds est là pour augmenter, accélérer la croissance organique, mais aussi pour faire de la croissance externe. Et les PME ont le droit, et même doivent faire de la croissance externe aussi pour grandir plus vite. Mais... tout en contrôlant grâce à vous. Peut-être une question, alors c'est vrai que ça revient souvent quand on parle de capital de transmission, de LBO, c'est la part d'effet de levier en fait dans les opérations. Elle est de combien en moyenne sur les opérations que vous faites ?

  • Virginie Milliet

    Alors nous, nos opérations sont généralement financées de 40 à 60 % par endettement. Ça dépend du profil de la société et surtout ça va dépendre aussi de son projet de développement. Nous, notre objectif, c'est d'optimiser le retour sur investissement, mais surtout de ne pas mettre en péril la capacité d'investissement et de développement de l'entreprise, parce qu'au début, on est surtout là pour ça. Et a fortiori, comme on disait, on intervient aussi dans des opérations de MBI. Donc là, quand on est avec un repreneur extérieur, et dans ces cas-là, c'est vrai qu'on est en général encore plus prudent, parce que c'est une chose de racheter une entreprise avec des dirigeants qui sont déjà à la gestion de la société. C'en est une autre quand on vous donne la nouvelle voiture et que vous découvrez réellement ce qu'il y a sous le capot.

  • Yann Charraire

    Donc une approche plutôt prudente en matière d'endettement, ce qui est plutôt bien.

  • Virginie Milliet

    Oui, c'est-à-dire que nous, ce n'est vraiment pas ça notre levier pour créer de la valeur. C'est plutôt, comme je vous disais, la croissance et surtout le changement de profil inhérent de la société. Quand on la reprend, qui va être une... Une société avec une certaine organisation, notre objectif c'est de pérenniser ça, de renforcer, de structurer, en général aussi d'agrandir le périmètre de la société. Et donc à la revente, évidemment on recherche un multiple plus important que celui auquel nous avons acheté. Donc notre création de valeur n'est pas basée sur le désendettement ou sur l'effet de levier financier.

  • Yann Charraire

    Ça m'amène à ma prochaine question. D'ailleurs, on a déjà une partie de la réponse. Ça concerne l'impact de la conjoncture économique sur le fonds et votre façon d'investir. On va dire que la hausse des taux qui maintenant commencent à baisser à nouveau, mais en tout cas des taux réels qui sont plus importants, on vient d'en parler avec l'effet de levier qui est faible. Mais le fait qu'on soit par exemple maintenant dans un environnement quand même de faible, voire très faible croissance, comment est-ce que ça impacte ? vos investissements et la gestion du fonds ?

  • Virginie Milliet

    Alors, de manière générale, il faut quand même savoir que le segment du small cap est relativement moins exposé à l'environnement macroéconomique. Et que nous, de toute façon péninsulaire, on ne se focalise que sur les entreprises solides et qui sont rentables. Donc, aujourd'hui, on est dans un contexte économique qui est effectivement un peu moins porteur qu'il y a quelques années. Donc, de manière générale, c'est vrai que ça nous amène à plus de prudence quand on va prendre des décisions d'investissement. Les taux d'intérêt sur notre segment ont quand même eu un impact limité dans la mesure où le levier utilisé est lui-même limité. Et surtout, les entreprises qu'on cible ont toujours toutes gardé un très bon accès au financement bancaire et notamment via les banques locales. Nos partenaires financiers sont en général des entreprises financières régionales et qui, elles, ont toujours à cœur de continuer à financer et stimuler leur écosystème. Donc à ce niveau-là, on a été plutôt protégés.

  • Yann Charraire

    Donc est-ce qu'on peut considérer que c'est un bon moment pour investir ?

  • Virginie Milliet

    Écoutez, moi je dirais oui, j'ai envie de dire de manière générale, on a toutes les analyses grâce à France Invest entre autres, qui suit notre activité maintenant depuis plusieurs décennies. Les retours du private equity en France sont plus élevés que les autres classes d'actifs, indépendamment des cycles économiques. L'investissement en private equity, on le sait aussi, c'est un investissement de long terme. Donc, je dirais qu'il n'y a pas nécessairement de mauvais moments pour investir. Bon, on sait aussi qu'évidemment, l'investissement en private equity comporte un risque en capital. Mais en France, le phénomène de la réindustrialisation du pays est réel. Et elle est largement encouragée justement par l'évolution géopolitique et macroéconomique. L'évolution démographique. Elle, elle ne s'arrête pas non plus, donc ça incite nécessairement à la transmission. Et donc nous, on continue à recevoir une centaine de dossiers, ce qui est historiquement notre rythme de croisière, de dossiers qualifiés. Et donc je dois dire qu'aujourd'hui, les bonnes opportunités ne manquent pas.

  • Yann Charraire

    Les tendances structurelles sont là pour soutenir la croissance et l'investissement dans ces sociétés. Je pense qu'on a rappelé aussi qu'il y avait des risques associés à ce type de produit. On le répète régulièrement, le risque d'illiquidité, le risque de perte en capital, etc. Il y a aussi de très belles opportunités. Justement, pour finir sur le fonds qui est en cours de lever, quels sont vos objectifs en termes de lever ?

  • Virginie Milliet

    Alors voilà, donc là, on a lancé la levée du fonds Archipel. À ce jour, on a déjà réuni une enveloppe de 20 millions d'euros auprès d'investisseurs privés et de family office. Et on aimerait bien porter ce montant à 50 millions d'euros dans les mois à venir. On a déjà commencé à déployer ce fonds Archipel. On a fait un premier MBI, donc on a repris avec un dirigeant extérieur la société Armor Pano. qui est le spécialiste de panneaux de bois agglomérés 100% recyclés. Et cette transaction, par exemple, elle s'inscrit parfaitement dans notre stratégie parce que Armor Pano, c'est une société qui a un positionnement unique sur son marché, dans laquelle on avait identifié des opportunités de croissance et d'amélioration des process, dans laquelle on a amené une équipe de management renouvelée, mais en restant dans la continuité avec une partie du management existant qui est toujours là. Et on a aussi obtenu une valorisation très attractive. On est tout de suite en train, d'ailleurs en ce moment même, de finaliser le deuxième investissement du fonds. Donc c'est vrai que ces premières transactions permettront aux futurs investisseurs qui souscriraient une certaine visibilité sur Archipel. Ce qui peut effectivement être intéressant comparé à s'engager dans un fonds qui n'a pas encore commencé à déployer.

  • Yann Charraire

    Oui, tout à fait, effectivement. C'est quelque chose qui est apprécié par les investisseurs. Virginie, merci beaucoup. On a abordé beaucoup de sujets très intéressants. Le fonds est disponible sur Airfund pour les conseillers en gestion de patrimoine, les familles d'office justement, qui veulent en savoir plus, ils peuvent se connecter sur la plateforme pour découvrir plus en détail le fonds, avoir accès aussi à la documentation réglementaire. C'est quoi le mot de la fin ? C'est quoi l'ambition de Péninsular ?

  • Virginie Milliet

    Aujourd'hui, c'est de closer, d'arriver à cet objectif de 50 millions pour pouvoir déployer bien ce fonds archipel et évidemment de continuer à poursuivre le développement des sociétés qu'on a en portefeuille, qui ont encore beaucoup de choses à faire.

  • Yann Charraire

    Merci Virginie, on vous le souhaite. Merci et à très bientôt.

  • Virginie Milliet

    Merci Yann.

  • Yann Charraire

    Merci de nous avoir écoutés. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager ou à nous mettre 5 étoiles. Pour en savoir plus... Il suffit de vous créer un compte sur Airfund. C'est facile, rapide et gratuit. L'accès à Airfund est réservé aux gérants de fonds, gérants de patrimoine et conseillers en investissement. Si vous êtes un investisseur particulier, n'hésitez pas à demander à votre conseiller de s'inscrire sur Airfund et accéder ainsi au meilleur fonds du marché. A très bientôt pour un nouvel épisode de Private Market Square. L'investissement dans des fonds alternatifs comporte des risques, notamment de pertes en capital et de liquidités. Les fonds investis peuvent être bloqués pendant une période de 10 ans. L'investissement dans les fonds peut être réservé aux investisseurs professionnels ou avertis. Merci de vérifier votre éligibilité. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures et aucune garantie n'est donnée que les objectifs soient atteints. Toutes les informations présentées sont des opinions et interprétations propres à Airfund. Il ne s'agit en aucun cas d'une recommandation ou de conseil en investissement.

Chapters

  • Introduction et présentation de Virginie Milliet

    00:03

  • Présentation de Peninsular Capital et parcours de Virginie Milliet

    00:49

  • Focus sur les small caps et stratégie d'investissement de Peninsular

    02:50

  • Différences entre MBO et MBI dans les opérations d'investissement

    04:50

  • Philosophie d'investissement et processus de sélection des PME

    06:41

  • Secteurs privilégiés et exemples d'investissements réussis

    09:40

  • Impact de la conjoncture économique et objectifs du fonds Archipel

    14:46

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