- Carlota
Bonjour Anna, bonjour Marion, je suis super contente d'être avec vous aujourd'hui pour cet événement de Product in Corp. Comment vous allez ?
- Marion Ardi
Très bien, et toi ?
- Carlota
Ça va très bien aussi. Ravi d'être là. Ravi également d'être là avec vous. Est-ce que vous pouvez vous présenter, nous dire qui vous êtes au sein de la communauté Product Marketing ?
- Ana
Bien sûr, je suis Anna Vazir, je suis Head of Product sur le périmètre proximité chez France Télévisions. C'est-à-dire, je suis responsable d'imaginer la vision à long terme des offres numériques pour France 3 et la première. En collaboration avec mes partenaires, direction éditoriale, marketing, data, technique, design, on imagine le futur de nos offres et surtout on exprime la mission de service public pour nos citoyens parce qu'on a la mission de les informer, de les aider à se divertir et à se cultiver. Et in fine, la partie que j'aime le plus dans mon métier, c'est d'encadrer les équipes produits pour faire en sorte de maximiser la valeur de ce qu'on met en production sur nos différents produits, nos sites, nos apps, etc.
- Marion Ardi
Et donc moi, c'est Marion Hardy, je suis Product Manager chez France Télévisions depuis 3 ans déjà. Je m'occupe en particulier du site web France 3 Régions. Donc France 3 Régions, c'est un site web qui traite de l'information dans toutes les régions de France. 13 belles régions de France et le but de ce site c'est de permettre aux français de rester en lien avec les régions et ma mission en tant que PM c'est de contribuer à ce que les bonnes décisions soient prises autour du produit, que les bonnes solutions soient conçues de manière à ce que le produit France 3 Régions contribue à la vision de l'entreprise. France Télévisions, donc comme l'a dit Anna, informer, cultiver, divertir tous les français.
- Carlota
Et justement aujourd'hui vous allez animer un atelier chez Producting Corp. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur déjà quel est le nom de cet atelier et ce sur quoi vous allez parler, pourquoi c'est un sujet que vous avez voulu justement porter aujourd'hui ?
- Ana
Nous allons tous les deux animer un atelier sur la thématique de l'impact. produit, comment le rendre visible et surtout crédible à l'interne. Et la recherche de l'impact, c'est un sujet essentiel dans la façon dont on pratique le produit. C'est intrinsèquement lié à notre mission qui est celle de maximiser la valeur dégagée par ce qu'on crée pour nos utilisateurs. Et donc l'impact, c'est vraiment la valeur réelle que le produit va amener pour tous ses utilisateurs. Que ce soit le consommateur final ou les parties prenantes, l'entreprise et même pourquoi pas la société.
- Marion Ardi
Et moi aussi j'ai eu envie de m'exprimer sur ce sujet, déjà parce que je considère qu'en tant que PM, c'est une tâche clé de pouvoir transmettre à mes parties prenantes une vision claire sur l'impact visé et l'impact... générée par mon produit. Tout à l'heure je disais qu'en tant que PM j'essayais de faire en sorte que les bonnes décisions soient prises. Pour prendre les bonnes décisions, les parties prenantes elles ont besoin de savoir quel est l'impact généré par le produit et l'impact visé. Donc c'est en même temps une tâche qui est clé pour un PM mais en même temps c'est une tâche qui est difficile je trouve, sur laquelle j'ai quand même rencontré des difficultés donc c'est un sujet sur lequel j'ai appris. et donc c'est un sujet sur lequel j'ai envie d'échanger avec des pairs. Et peut-être ce que je pourrais ajouter sur ce sujet, je pourrais peut-être partager un petit exemple d'un de mes tout premiers échecs ou difficultés que j'ai rencontrés sur cette question du partage de l'impact produit. Dans une expérience passée, j'ai appris qu'en fait c'est un impact visible. C'était pas forcément un impact qui était crédible. Et ça je l'ai appris grâce à un retour d'une de mes parties prenantes qui m'a dit on va quand même pas prendre des décisions ou tirer des conclusions, on va quand même pas tirer des conclusions sur la base d'une étude qui repose seulement sur 1000 répondants.
- Ana
Là où pour nous c'est quand même, si on a 1000 répondants, un étude qualitative c'est plutôt costaud et plutôt quantitatif, c'est suffisant. Et bien pour cette partie prenante,
- Carlota
c'était pas assez.
- Marion Ardi
Alors du coup je suis un peu étonnée, je me suis dit bon quand même 1000 c'est beaucoup. Je me suis dit là mon travail ça va être d'expliquer comment est-ce qu'on s'y est pris pour mesurer la performance, être claire, méthodique, montrer et démontrer comment est-ce qu'on s'est prémunis des biais. Et du coup j'ai pris beaucoup de temps pour expliquer à mes parties prenantes comment est-ce qu'on a fait méthodiquement pour mesurer la performance. Et puis finalement en fait ça a été encore pire. C'est vrai ? Ça a été encore pire oui parce que le problème c'était pas ça, je prenais du temps à mes parties prenantes pour régler le mauvais problème. Le problème... Dans le contexte dans lequel j'étais, c'était pas comment est-ce qu'on mesure, mais c'était plutôt quel impact on vise, pourquoi est-ce qu'on vise cet impact et quel renoncement on est prêt à accepter pour atteindre l'impact visé. En fait, dans le contexte de l'époque, le produit sur lequel je travaillais, c'était un produit qui était en plein repositionnement, sur lequel on essayait d'atteindre et de toucher... une nouvelle population et du coup moi j'étais très focalisée sur à quel point mes fonctionnalités arrivent à toucher cette nouvelle population, cette nouvelle cible. Et ce que me disaient mes parties prenantes, mais j'avais pas compris tout de suite, c'est bah oui peut-être que les premiers résultats sur cette cible qu'on connaît mal et sur laquelle on s'aventure sont peut-être encourageants mais quel risque on est en train de prendre et quel risque on est prêt à accepter ? sur notre cible historique, sur le cœur de notre produit et sa cible historique. Donc là, sur cet exemple-là, le problème, ce n'était pas comment est-ce qu'on mesure et est-ce que le résultat qu'on a observé, il est crédible, mais c'est plutôt qu'est-ce qu'on vise et quel renoncement on est prêt à faire pour ça. Et là, vraiment, le problème, c'était un désalignement sur la vision avec mes parties prenantes.
- Carlota
Oui, en fait, c'était vraiment pas sur cet état en particulier, mais le pourquoi on le fait, où est-ce qu'on va et est-ce qu'on est aligné sur cette stratégie d'aller chercher cette nouvelle cible et potentiellement de moins prioriser le cœur de cible.
- Marion Ardi
C'est ça. Alors, ça paraît tout bête, mais en fait, dans le quotidien, c'est des erreurs récurrentes qu'on peut faire parce qu'on a la tête dans le guidon. on pense que si on n'est pas aligné sur qu'est ce qu'on vise comment on le vise et quel renoncement on est prêt à faire pour atteindre ce qu'on vise, c'est là où la suite, c'est difficile de faire en sorte d'aligner les parties sur le plus précis et le plus spécifique de la mesure.
- Carlota
Bien sûr. Et justement, quand on parle d'impact produit, qu'est-ce que vous mettez derrière ? Parce que tu parlais de métriques, il y a des KPI. Il y a l'impact performance, mais il y a aussi l'impact que tu as sur la société, sur les personnes, et là c'est plus du qualitatif. Et il faut réussir justement à manier tout ça, à mettre du sens. Donc vous, comment est-ce que vous l'abordez ? Et vraiment, est-ce qu'il y a aussi différentes manières de l'aborder ? Parce que vous apprenez aussi au fur et à mesure.
- Ana
Clairement. Alors l'impact produit, c'est comme je te disais, c'est de valeur réelle. Mais la valeur réelle... Comme dans l'exemple de Marion, c'est en fonction de la personne qui regarde et en fonction de la cible et de la partie prenante qui s'implique dans cette décision-là. Tu peux avoir de l'impact à plusieurs niveaux sur les utilisateurs. Par exemple, le site France 3 Région a de l'impact sur nos lecteurs en région. Imaginons Martine qui a besoin de s'informer sur l'événement qui a lieu à côté de chez elle. Récemment on a parlé de l'EnduroPal et comment on fait pour que nous, France 3 Régions, on puisse aider nos utilisateurs à mieux profiter de tout ce qui se passe à côté de chez eux. Après l'impact c'est aussi du point de vue business. Sur un autre pan de mon périmètre, sur l'application de la première Outre-mer, l'application elle-même elle a un impact business parce parce qu'elle permet de fidéliser. Ces citoyens qui ont besoin de s'informer avec un produit premium qui permet de mieux servir leurs besoins précis. Et après, évidemment, du point de vue de l'entreprise, du point de vue sociétal, on a un chiffre d'affaires à obtenir, on a un nombre d'utilisateurs à toucher, on a un reach à atteindre. Sur les Jeux Olympiques, France Télévisions, c'est la première entreprise. Prise à avoir touché 94% de la population française. C'est quelque chose d'inimaginable, mais c'est un événement extraordinaire. Comment on fait pour que tous les jours, on puisse servir 100% des citoyens français ?
- Marion Ardi
Moi je dirais que l'impact produit c'est tout ce qui permet de faire en sorte que le produit réponde... Attends, je peux recommencer ? Vas-y, reprends !
- Ana
On coupera cette partie !
- Carlota
Vas-y,
- Marion Ardi
reprends ! Ce que je dirais c'est que l'impact produit c'est tous les changements qu'on amène sur le produit pour ou bien faciliter la vie de nos utilisateurs. Quel qu'utilisateur que ce soit sur le produit, ou bien pour contribuer au business de l'entreprise. Ou les deux, idéalement les deux. Idéalement les deux. Et après, ce que j'ajouterais, c'est que l'impact produit, il n'est pas forcément généré par les équipes produits. Ce qui compte, c'est que ce soit un changement rapporté au produit, mais il peut être... apportée par n'importe quelle partie prenante du moment qu'elle a un impact sur les utilisateurs ou sur le business. J'ai un exemple pour illustrer ça chez France Télévisions. Cette année, en 2025, chez France Télévisions, on a nos équipes SEO qui sont allées dans chacune des régions de France rencontrer les journalistes pour les aider spécifiquement à couvrir des événements sportifs ou des événements culturels. Anna tout à l'heure t'y parlait la course de moto, l'enduropal du Touquet, le mondial de la pétanque à Marseille, des événements sportifs, des festivals, le festival de l'intercéptique à Lorient par exemple. Les équipes à Sion vont accompagner spécifiquement les journalistes. En même temps, les équipes d'acquisition vont booster leur budget sur ces mêmes événements. En même temps, il y a les équipes... CRM qui vont pousser ces événements dans les newsletters quotidiennes des régions. En fait, là dans cet exemple, l'impact produit a été apporté par toutes ces parties prenantes et il a été encore plus fort parce qu'en fait ces parties se sont alignées autour d'un objectif et d'une stratégie claire et commune. Là l'objectif c'est de fidéliser nos utilisateurs sur France 3 Régions et la stratégie c'est faire en sorte que France 3 Régions soit identifiée comme un lieu de référence pour connaître et suivre les événements régionaux.
- Carlota
Justement, comment vous, dans cet exemple-là, vous avez fait pour créer l'alignement entre toutes ces équipes ? Est-ce qu'en anticipation, vous avez presque créé un projet autour de cette problématique-là, de faire en sorte que les Français soient au courant de tous les événements, et du coup, c'était un peu un projet en tant que tel ? ou pas du tout comment ça s'est passé ?
- Marion Ardi
Alors je peux répondre à la question ?
- Ana
Ouais vas-y vas-y
- Marion Ardi
En fait je dirais que c'est pas un sujet sur lequel on s'aligne de manière spécifique mais c'est plutôt un sujet sur lequel on s'aligne depuis le point de départ c'est-à-dire la vision de France Télévisions dont découle la vision du produit dont découlent les objectifs macro du produit dont découle une stratégie dont découle et du coup l'idée c'est de raconter l'histoire à tous ces niveaux et pour raconter cette histoire à tous ces niveaux il y a des outils, il y a des moyens je pense par exemple au template pour formaliser notre idée de manière très succincte pour dire l'essentiel sur des niveaux où il y a beaucoup à dire quand on parle les objectifs de ton produit, l'objectif principal de ton produit. J'ai envie de parler une heure. Mais comment je résume ça en une phrase simple ? Ou la stratégie pour y arriver ? J'ai envie de parler deux heures là. Mais comment je résume ça en une phrase simple ? En fait, c'est ça. Comment est-ce que j'arrive avec ma partie prenante à construire ces mini discours, les synthétiser dans une mini histoire, pour pouvoir faire en sorte que chacun retienne ses petites histoires retiennent aussi en quoi la petite histoire du visiteur qui arrive sur l'enduro-pal du Tukri et qui commente dans un live, ça c'est une user story, et bien elle est rattachée à ma vision d'entreprise tout en haut, d'informer, cultiver, divertir tous les Français.
- Carlota
Est-ce que vous avez d'autres conseils justement pour déterminer déjà les objectifs produits, les KPI ? Là, de ce que je comprends, il y a quand même une grosse partie qui est en top-down, de dire déjà on s'aligne sur une vision et c'est tout ça qui va venir alimenter derrière la stratégie, les objectifs qu'on veut aller atteindre. Est-ce qu'il y a d'autres choses ? Comment est-ce que derrière concrètement vous vous dites ok on va travailler ça, c'est ça qui va être priorisé, on est tous d'accord et on y va ?
- Ana
Justement c'est relié à la structure de notre atelier de tout à l'heure dans lequel on va parler des trois grandes étapes qui permettent de rendre crédible et visible l'impact produit. Et la première c'est définir. Définir qu'est-ce qu'on veut faire et comment on va le mesurer. Ensuite, tu as la partie engagement, comment tu ritualises ces échanges avec tes parties prenantes pour qu'ils ne soient pas juste informés du résultat, mais qu'ils co-construisent la stratégie et qu'ils animent opérationnellement leurs équipes avec les enjeux à obtenir. Et ensuite, tu as une troisième partie qui est la visibilité, comment on communique, comment on rend compréhensible et visible l'impact qu'on a produit dans ces actions-là, dans ces activités-là. Concrètement là, quand on te dit bon il faut définir, mesurer, ça veut dire ok on a des objectifs ensemble qu'on se met en codire et en comics de France Télévisions, mais là concrètement comment on objectivise ces objectifs, comment on les rend mesurables avec un vrai ROI et on sort de l'idée de on est une fabrique afficheur qui livre, qui ship les nouvelles choses qu'on met en prod, nous on utilise la méthode SMART Et sur cette méthode-là, on va choisir des enjeux qui sont concrets, opérationnables, et que chacune des directions que j'ai citées, que ce soit marketing, que ce soit data, puissent animer leurs équipes avec ces objectifs communs. Et une fois chez nous, on a le KPI primaire, qui lui, il est un indicateur stable, qui va nous dire est-ce que mon offre est en bonne santé. Là-dessus, ce n'est pas hyper sûr. surprenant, tu as le chiffre d'affaires, tu as le nombre de visites, tu as le nombre de vidéos vues et la satisfaction utilisateur. Donc ça, c'est comme ça qu'on va mesurer l'évolution d'une offre. Ensuite, chaque année, on va se mettre un défi. Marion te parlait de défi de cette année qui est la fidélisation. Comment faire pour faire revenir nos utilisateurs sur nos plateformes ? Et ensuite, sur ce défi annuel qui est le même pour l'intégralité des directions numériques, et de nos partenaires éditoriaux, comment on fait pour concevoir ensemble une stratégie qui elle, elle est terre à terre implantée dans un retour sur investissement concret et que derrière, nos experts TCO, nos experts CRM et Marion vont pouvoir décliner chacun son expertise pour ensemble atteindre l'objectif commun. Et je pense que j'ai fait le tour de la question.
- Carlota
Tu veux compléter Marion ?
- Marion Ardi
Oui, je peux compléter. Moi, je pourrais partager deux conseils.
- Carlota
Vas-y, avec plaisir.
- Marion Ardi
Le premier conseil, ça serait de définir des objectifs et des métriques à tous les étages. Ça revient un petit peu à la réponse que je t'ai donnée tout à l'heure. de tout en haut, les tâches tout en haut, donc les grands objectifs annuels du produit, à tout en bas, la micro-solution, la user story qu'on va délivrer dans un sprint de deux semaines. Et pour ça, il y a des moyens, il y a les OKR par exemple, qui fonctionnent bien, mais moi il y a un truc tout simple que j'aime bien utiliser, c'est rajouter un petit bout de phrase à tous les niveaux. de mes éléments du backlog produit, que ce soit une très petite, une user story, moyenne, une épique, ou plus grosse, une initiative, j'aime bien rajouter le petit bout de phrase « nous le saurons si » ou alors « ce sera un succès si » . Si je prends l'exemple pour une user story, le template de base de la user story, en tant que telle personne-là, je peux faire telle action afin de... répondre à tel besoin, là si je rajoute ce sera un succès si, ça me donne l'occasion de me poser toutes les bonnes questions qu'est ce que je veux mesurer, sur quelles données je me base, qui va aller chercher cette information là, voilà ça c'est un moyen et ça marche au niveau de la user story, ça marche au niveau de l'EPIC, ça marche au niveau des signatifs ça marche au niveau des grands objectifs, donc ça c'est un moyen de ne pas perdre le cap de se dire, ok, on sait qu'on veut faire de la fidélisation, mais c'est quoi la fidélisation ? Ce sera un succès si, pour le coup, si nos visiteurs reviennent au moins deux fois par mois et on veut que la moitié de nos visiteurs reviennent minimum des mois. Voilà, ça c'est... Et le deuxième conseil que je pourrais partager, c'est aller au-delà de qu'est-ce qu'on mesure. Donc, qu'est-ce qu'on mesure, c'est bien, mais l'idéal, c'est qu'est-ce qu'on décide selon ce qu'on arrive à mesurer. Et ça, c'est important d'y penser en amont avant de s'être lancé dans le développement, avant d'avoir mis tout son cœur dans une fonctionnalité qu'on aime. Parce que c'est difficile de renoncer à une fonctionnalité une fois qu'on a passé beaucoup de temps, qu'on l'adore. Alors que si on le fait dès le départ, ce sera un succès si. Et si j'atteins cet objectif, alors ça débouche sur telle, telle, telle autre initiative. Et si je n'atteins pas cet objectif, alors je renonce, je pivote un peu de ce côté-ci, ou je pivote un peu de ce côté-là. Ça c'est important de se poser cette question et de se les poser avec ses parties prenantes. Merci beaucoup. c'est pas facile de s'aligner sur cette question là. Ah bah 10% c'est beaucoup. Ah bah non c'est pas beaucoup. Bah pourquoi ? C'est des questions qu'il faut se poser quand il n'y a pas trop d'émotions encore.
- Carlota
Et trop d'investissement aussi. C'est ça,
- Ana
avant de mettre beaucoup d'investissement pour atteindre quelque chose. Après pour finir, il y a une autre idée qui est particulièrement intéressante, c'est de sortir de la notion de tour d'ivoire ou tour de contrôle. Parce qu'en tant que product people, on a besoin d'être vu comme au service de nos collègues, au service de nos produits, au service de nos utilisateurs, et pas au centre de contrôle quelque part, éloigné, au fond de notre tour d'ivoire. Donc là, aller sur le terrain, voir les gens travailler, dans des rituels qu'on imagine ensemble, dans lesquels on co-construit, mais aussi en one-to-one pour accompagner. rassuré et pourquoi pas épaulé dans une partie prenante.
- Carlota
Vous avez des conseils, on peut finir là-dessus justement, sur comment réussir cette co-construction ? Est-ce que vous avez mis en place des rituels en particulier ? Vous parlez de one-one, est-ce qu'il y a vraiment des rituels weekly ou autre ? Comment est-ce qu'on arrive à mettre en place cette co-construction ?
- Ana
Chez France Télé, on a plusieurs niveaux de rituels pour justement construire ces différents niveaux d'initiatives, de défis, d'objectifs communs. Déjà le premier, c'est le triptyque de l'offre. C'est un petit mot de code chez nous qui veut dire on pilote nos offres numériques en collaboration, en co-construction avec la direction éditoriale, la direction marketing numérique. Chez nous, ça s'appelle la croissance de l'offre. et la direction produit qui elle-même est composée par la direction technique, direction produit et direction design. Donc nous trois ensemble on fait le produit avec un grand P qui fait partie d'un tout plus grand triptyque de l'offre. Ensuite, même au-delà de ça, tu as une coordination multidirection. de toute la roadmap officielle, la roadmap big picture des défis et des enjeux qu'on va se construire annuellement avec les autres directions du groupe. Et plus opérationnellement, Marion est en charge d'animer un copil d'offres qui est mensuel, qui a un but d'être concret, opérationnel et de piloter l'évolution concrète de cette roadmap. très big picture, très stratégique, dans concrètement les stratégies et les tactiques qu'on se met en place pour nous. Donc tu vois, tu as des rituels qui sont trimestriels, mensuels et annuels, qui rythment à la fois la direction du numérique et à la fois le commerce global de France Télévisions, avec les finances, avec les enjeux groupes, avec des enjeux juridiques et tout ça.
- Carlota
Ok. C'est intéressant, c'est ce qui permet de, justement, tu parles aussi de tour d'ivoire, mais de s'assurer que la vision qui est en haut, qui est toute belle, finalement, il y a un vrai lien avec la fonctionnalité que vous allez mettre en prod la semaine prochaine. Et que tout ce que vous faites au quotidien vous permet d'aller vers cette vision plus long terme.
- Ana
Après, le lien entre tout ça, c'est nos quipiers primaires et nos défis. En fait, c'est ce qu'on se dit ensemble qui est important, ce qu'on se dit de faire. Et ensuite, ça c'est le fil rouge qui permet de suivre, de ne pas perdre la route. C'est notre boussole.
- Marion Ardi
Et en fait finalement, quelle que soit la granularité, qu'on parle d'un point trimestriel, mensuel ou même hebdomadaire avec l'équipe, la question c'est toujours la même. Ce qu'on essaye de partager c'est toujours la même chose, c'est-à-dire qu'est-ce qu'on a visé et pourquoi, qu'est-ce qu'on a fait et observé comme résultat, et qu'est-ce qui en découle comme apprentissage et comme décision pour la suite. Et le but c'est d'exposer de manière plus ou moins zoomée sur des échéances plus ou moins longues avec des populations plus ou moins micro ou macro, cette même logique, pour être toujours sûr que, enfin c'est difficile d'y arriver, mais on va faire en sorte que tout le monde ait en tête la même cible à viser et tout le monde ait en tête les bons moyens pour y arriver avec les ressorts différents de chacun.
- Carlota
Merci beaucoup Anna et Marion pour ce partage d'expérience. J'ai hâte du coup d'assister à votre atelier et je vous dis à très bientôt.
- Ana
À très bientôt.
- Marion Ardi
À très bientôt et merci pour l'invitation.