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Leçon de Product Marketing depuis la Silicon Valley | Julien Sauvage | Cordial CMO & ex. VP PMM Clari, Gong cover
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Product Marketing Stories : Conseils | Carrière | Growth | Framework | Strategy | Tools | Methodo | Tech

Leçon de Product Marketing depuis la Silicon Valley | Julien Sauvage | Cordial CMO & ex. VP PMM Clari, Gong

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24min |16/10/2025
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Leçon de Product Marketing depuis la Silicon Valley | Julien Sauvage | Cordial CMO & ex. VP PMM Clari, Gong

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24min |16/10/2025
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Description

Français installé à San Francisco depuis plus de 10 ans, Julien a fait ses armes en Product Marketing dans les meilleures boîtes tech des US : Salesforce, Gong, Clari… avant de devenir CMO chez Cordial.


On revient sur les forces de ce background pour devenir CMO, les défis de la fonction PMM, notamment concernant la fameuse question de la mesure d’impact, et les différences marquantes de l’approche Product Marketing en France versus les États-Unis.

Il nous explique aussi pourquoi il fait la chasse aux frameworks et le risque à vouloir les suivre à la lettre.

Enfin, Julien partage aussi ses conseils pour se démarquer dans un marché saturé, évoluer dans sa carrière… sans forcément tomber dans la course au titre.


Voici ce que vous allez apprendre dans cet épisode :

👉 Comment passer du rôle de PMM à CMO : apports et limites du Product Marketing

👉 Pourquoi le PMM doit sortir de la posture d’exécutant pour se rendre visible et désirable

👉 Son approche “out of the box” pour mesurer l’impact d’un messaging


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, je reçois un invité aussi inspirant qu'atypique, Julien Sauvage. Français, installé à San Francisco depuis plus de 10 ans, il a fait ses armes dans les meilleures boîtes tech US, Salesforce, Gong, Clary, avant de devenir CMO chez Cordial. Mais ce qui rend son parcours encore plus intéressant, c'est qu'il vient du product marketing. Et ça, ça change tout. Dans cet épisode, on revient sur les forces de ce background pour devenir CMO et défie la fonction PMM, notamment concernant la mesure de l'impact. et les différences marquantes sur l'approche product marketing en France versus les Etats-Unis. Il nous explique aussi pourquoi il fait la chasse au framework et le risque à vouloir les suivre à la lettre. Et enfin, Julien partage tous ses conseils pour se démarquer dans un marché de plus en plus saturé et évoluer dans sa carrière sans forcément faire la course au titre. Bonne écoute ! Salut Julien, comment ça va ?

  • Speaker #1

    Bonjour Carlotta, ça va bien et toi ?

  • Speaker #0

    Ça va très bien, je suis très très heureuse de t'avoir sur le micro du podcast aujourd'hui. Si ça te va, pour commencer, j'aimerais en savoir un peu plus sur toi. Est-ce que tu peux nous dire qui tu es, ce que tu fais aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, avec plaisir. Donc, mon nom, c'est Julien Sauvage. Je suis aujourd'hui CMO chez Cordial, qui est une plateforme marketing pour les marques B2C. Comme mon nom et mon accent l'indiquent, je suis franco-français, né en France, né à Strasbourg. J'ai vécu à Paris. J'habite maintenant à San Francisco. Et voilà, ça fait une douzaine d'années, j'ai commencé ma carrière plutôt du côté tech dans le data mining et le AI avant que ça s'appelle AI. Puis progressivement, je me suis rapproché du marketing. D'abord côté pur product marketing et puis après, j'ai étendu mon domaine fonctionnel en rajoutant d'autres fonctions. Je suis passé chez Salesforce pendant cinq ans, chez Gong, chez Clary, aujourd'hui chez Cordial.

  • Speaker #0

    Justement, on va en parler de tout ce sujet carrière. Et ma première question, c'est justement, tu disais que tu as commencé par le product marketing. Comment est-ce que tu en es arrivé là ? Est-ce que tu es tombé un peu par hasard dans la marmite du product marketing ? Ou au contraire, il y a eu des opportunités très spécifiques qui t'ont fait que tu as commencé à travailler dans cette discipline ?

  • Speaker #1

    Tomber dans la marmite ? Alors là, tout de suite, j'ai les images d'Astérix et Obélix. Donc, je suis vraiment content qu'on soit sur un podcast français. Non, je n'étais pas du tout dans le marketing, moi. En tant que pre-sales, je ne sais pas comment dire en français, consultant avant-vente, j'imagine qu'on dit, dans une boîte française qui était à l'époque bien, qui s'appelait KXEN, drôle de nom, mais on parle de 2008, ça fait longtemps, ça fait un bail. Et puis, à un moment donné, je faisais des démos tout le temps, je montrais le produit, etc. Au bout d'un moment, je me suis dit... Ce serait quand même sympa de raconter, plutôt que de raconter les histoires one-to-one, passer à l'échelle, raconter les histoires one-to-many. Et c'est ça la transition qui m'a amené d'avant-vente au product marketing, qui est à mon sens une transition qui est vraiment facile. Tu passes d'un engagement individuel à un engagement one-to-few, one-to-many. Donc c'est ça, mon angle, ça a toujours été une bonne connaissance du produit, une bonne connaissance du marché, une bonne... de connaissance des compétiteurs et c'est ça qui m'a amené au product marketing.

  • Speaker #0

    Justement, aujourd'hui, tu es CMO. Quels sont les apprentissages du product marketing qui font que tu peux aujourd'hui être CMO, les avantages et potentiellement s'il y a des limites ou des choses que tu as dû apprendre ?

  • Speaker #1

    Il y a toujours des avantages et des inconvénients ou des limites, effectivement. Bon, moi, je suis un petit peu biaisé dans le sens où je pense que quand on vient du product marketing, c'est quand même principalement une force pour être CMO. pour les raisons un petit peu que je viens d'évoquer, à savoir on est technique, on est capable d'avoir cette fonction un petit peu de pont entre les équipes go-to-market, sales, pre-sales, avant-vente, CS, support, et les fonctions produits, ce qui n'est pas le cas d'un CMO qui ne vient pas du product marketing, si tu veux. Donc je pense que c'est un avantage. Après, effectivement, ce que je dis toujours, c'est que le product marketing, souvent, on... On s'en sort avec des indicateurs clés de performance qui ne sont pas super bien définis, qui sont un petit peu flous. Et ça, évidemment, ça ne passe pas quand on arrive à un poste comme un poste de CMO ou de Head of Marketing. Donc, je dirais que c'est un avantage dû à la connaissance profonde du marché, des clients, du produit, cette fonction de pont. Mais par contre, les choses qu'il faut vraiment apprendre, c'est aller dans la partie Ops, aller dans la partie Data, Reporting et vraiment comprendre le... le cycle de vie, le life cycle de l'acheteur.

  • Speaker #0

    Si on revient un peu justement au métier de product marketing, qu'est-ce qui justement t'a le plus passionné dans ce métier et qu'est-ce qui t'a aussi le plus déplu ? Et peut-être qu'aujourd'hui, avec cette transition de C&M, tu ne retrouves plus ou au contraire, tu continues à avoir ?

  • Speaker #1

    Je continue à rester assez proche de mes équipes. Mon équipe actuelle, on est 10 à peu près, donc ce n'est pas super grand, ce qui n'est pas mal. Ça me permet de rester quand même assez proche et assez... C'est hands-on, comme on dit. Tu vois, j'ai retroussé mes manches là, donc je ne suis pas encore l'espèce d'exec qui vit dans un château sur un nuage. Mais ouais, non, il y a plein de trucs qui me passionnent avec le product marketing. Je réfléchissais un petit peu à ça hier quand je me préparais un petit peu pour ce moment qu'on a, toi et moi, là. Et en fait, le mot qui m'est venu, c'est le mot traduction. Je pense que c'est un truc qui me passionne et j'imagine qu'il te passionne et qu'il passionne plein de gens aussi. C'est cette notion de traduction, finalement. On traduit le langage du produit en valeur métier, on traduit la complexité en clarté, on traduit la stratégie de l'entreprise en histoire que l'acheteur et le marché peuvent entendre et auxquels ils peuvent croire. Donc cette notion de traduction, je trouve que c'est vraiment passionnant. Et finalement, le parallèle que je me suis fait, c'est que bon, maintenant je suis un petit Frenchie qui habite aux États-Unis, donc finalement la traduction, c'est quelque chose qui est dans mon esprit tout le temps. Je continue tout le temps à traduire finalement des choses. Je traduis du français à l'anglais, de l'anglais à français. On parle espagnol dans la famille aussi. Voilà, cette notion de traduction est, à mon sens, quelque chose d'absolument passionnant dans le product marketing.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends totalement. Et c'est vrai que souvent, dans les échanges que j'ai avec d'autres PMM, ce mot-là de, justement, traduire ce que tu disais de la complexité en clarté et d'être un peu le liant aussi entre les différentes équipes pour créer de la cohérence, c'est ce qui ressort le plus. Et ce qui, au final, est aussi le plus difficile à mesurer, si on revient au sujet de la mesure, en fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Je n'ai pas cherché à échapper à la deuxième partie de ta question, Carlotta, qui est la chose qui me déplaît le plus du product marketing. Effectivement, la tendance à être finalement mal compris et réduire le PMM à un deck concierge où grosso modo on va juste produire du PowerPoint et ne pas être mesuré sur ça. mais je pense que ce que je dis souvent c'est que chaque PMM a vocation à contrôler sa propre destinée d'une certaine manière. C'est-à-dire que ce qui différencie, à mon sens, un bon PMM d'un très bon PMM, c'est qu'un bon PMM va faire le job et il va délivrer sur tous les projets. Mais le très bon PMM, il va toujours arriver à ramener ce qu'il a fait à un indicateur clé de performance qui est au niveau de l'entreprise. Donc, cette partie mesure de succès, mesure de performance et à mon sens, la chose qui manque le plus au PMM et donc ce qui me déplaît, c'est ça, c'est l'incompréhension autour de la fonction par les gens qui ne sont pas dans le PMM et cette espèce de victimisation parfois que le PMM a à dire les gens ne comprennent pas et on ne comprend pas mes indicateurs de performance, sur la quoi je réponds toujours, ben non, c'est à toi de faire comprendre le reste du business et de leur dire comment tu devrais mesurer ta performance.

  • Speaker #0

    Tu as des conseils justement sur ces deux points-là ?

  • Speaker #1

    Moi, ce que j'encourage toujours auprès de mes équipes, pour mes équipes PMM, pour la fonction de PMM, C'est toutes les questions de communication, évidemment. J'apprends ça. Ce n'est pas un truc super nouveau. Et donc, à chaque fois qu'il y a un nouveau projet, faire un kick-off interne avec toutes les équipes transfonctionnelles pour bien comprendre ce qui va se passer. Donc, si on va lancer un produit dans deux mois, tu fais un kick-off avec absolument toutes les personnes clés. Je les encourage à faire une newsletter tous les mois ou tous les deux mois, interne, pour détailler non... pas seulement les activités, le progrès, mais aussi l'impact. Et donc ça, par rapport à ce deuxième point, le conseil que j'ai par rapport à montrer l'impact, c'est d'essayer d'aller chercher des indicateurs clés qui vont au-delà de l'adoption, qui vont au-delà de, ah, mon deck ou ma démo a été utilisée par la vente, l'avant-vente, x fois. Je pense que même quand on a une petite boîte, il y a vraiment des façons un peu plus... plus smart d'aller mesurer la performance. Si, par exemple, quelqu'un utilise un Gong ou un Clary et qu'ils enregistrent leurs sales calls, on peut, même si ce n'est pas le cas, tout le monde peut enregistrer un sales call. On peut enregistrer un sales call sur Zoom. Donc, c'est facile. Du coup, après, tu peux juste aller voir les calls où les vendeurs ont utilisé ton messaging, ceux pour lesquels ils n'ont pas utilisé ton messaging, et faire juste un peu du A-B testing et voir si le premier groupe a un win rate ou un conversion rate qui est plus plus grands. Et là, du coup, tu peux vraiment dire « Ok, grâce à mon nouveau messaging, les cycles de vente ont été réduits de 10% et les win rates ont été augmentés de 5%. » C'est n'importe quoi. Donc, vraiment, aller chercher ces indicateurs clés de performance. Il y a des manières de le faire, même si on est une petite boîte, on peut mesurer ça.

  • Speaker #0

    Oui, ce que j'aime bien dans ce que tu dis, c'est qu'en fait, il ne faut pas forcément se cantonner sur les KPI standards, mais on peut être aussi un peu original. dans la manière de penser l'impact qu'on peut avoir sur le produit, sur les sales, sur le marketing.

  • Speaker #1

    Exactement. Oui, exactement. À la fin, même si vous êtes dans une boîte, quelqu'un est dans une boîte qui est très product-led, où l'indicateur clé, c'est principalement adoption de produit, n'importe quoi, donc MAU, Monthly Active Users, je ne sais pas, sur un nouveau produit qu'on vient de lancer, même ça, ça n'a aucune importance si finalement les indicateurs clés au niveau de la boîte ne sont pas impactés. Et donc c'est quoi ? C'est churn, growth, revenue growth, etc. Il y a toujours une manière, à mon sens, d'aller faire le pont entre des activités qu'on pense être un petit peu upstream avec les résultats finaux. Je pense que c'est ça qui fait la différence entre un excellent PMM et un PMM qui fait son job mais qui ne se demande pas exactement en quoi son boulot est en train d'impacter la boîte.

  • Speaker #0

    On entend beaucoup en France le fait que le product marketing a 5 ans de retard, oui c'est un peu de retard par rapport Aux US, comme le product management aussi l'a été ou l'est encore. Est-ce que toi, tu as un avis là-dessus du point de vue d'aujourd'hui où tu es à San Francisco et donc tu vois aussi ce qui se passe en France ? Est-ce que tu vois soit un retard ou pas et des différences dans la façon de faire du product marketing ?

  • Speaker #1

    Oui, je ne dirais pas cinq ans de retard. J'espère que les gens ne sont pas dans cette mentalité-là. C'est peut-être un petit peu un petit complexe d'infériorité ou je ne sais pas quoi. C'est ridicule ça. Donc il ne faut pas... Il ne faut pas se dire qu'on a cinq ans de retard en France ou que ce soit. Il y a une différence culturelle, c'est clair. C'est inévitable, comme on peut se l'imaginer, dans toutes les fonctions, pas que le PMM. Je dirais aux US, le marketing est très central. Le produit de marketing est mieux compris, mieux valorisé qu'il ne peut l'être, à mon sens, en Europe. Souvent plus proche du leadership aussi. Ça, c'est plutôt la bonne nouvelle. Par exemple, la barre est plus haute, je trouve. ici, surtout sur la clarté du message, sur le messaging, même si on a un positionnement qui est parfait, mais que ça se traduit dans un messaging qui est un peu trop compliqué ou un peu trop tech, etc. Ici, les gens, ils tune out tout de suite, ils arrêtent tout de suite de t'écouter. T'as vraiment trois secondes pour convaincre. C'est un peu la culture pub, c'était une émission à l'époque, dans les années 80, 90, si je me souviens bien, sur M6. C'est la culture pub, c'est-à-dire qu'il faut être court, il faut être direct, il faut être impactant. Donc, c'est ça la différence. Je dirais, d'après ce que je vois depuis ici, j'ai l'impression que le PMM a complètement explosé en France. Ça n'existait pas beaucoup quand je me suis barré en 2012, il y a 13 ans maintenant. Vraiment, les gens n'étaient pas très développés encore comme fonction. Et là, moi, je vois plein de trucs à droite, à gauche. Je te vois, toi, et d'autres non. Donc, ça se voit que c'est en train d'exploser et c'est super. ça me rend fier de mon pays génial,

  • Speaker #0

    trop cool d'entendre ça ça donne le sourire et justement j'avais écouté une interview de toi je crois que c'était dans Burnout Marketers, où tu parlais d'un enjeu de repositionnement, il me semble que t'avais eu t'avais trouvé tes insights super intéressants sur justement comment se différencier dans un marché qui est ultra saturé et j'aimerais bien avoir un peu ton ... Ton avis là-dessus, quelques conseils ou méthodos de façon de penser dans ce cadre-là ?

  • Speaker #1

    C'est dur. Par rapport à la méthodo, le problème, c'est que… Je dis souvent ça sur les podcasts et tout. Je trouve que le PMM, on pêche par un excès de méthodologie. Je pense que le product marketing, c'est souvent des gens un peu comme moi qui sont venus d'un milieu, d'une fonction un peu plus tech. Et donc, on a tendance à bien maîtriser ça. Mais par contre, quand il s'agit d'être plus créatif et d'écrire et d'avoir des activations, etc., qui se rapprochent de la brand et qui sont vraiment sur l'autre partie du cerveau, on a plus de mal, il y a plus de résistance par rapport à ça. Et donc, je pense que souvent, on se cache derrière des frameworks, des playbooks, des méthodologies. Je pense vraiment que c'est la tendance parce que c'est confortable pour un nerd. alors qu'elle est un petit peu au-delà de son truc et de faire quelque chose de plus bold, de plus créatif, c'est quelque chose qui n'est pas forcément naturel pour nous. Donc, le premier truc que j'aurais envie de dire dans la méthode O, c'est prenez toutes les méthodes O et foutez-les à la poubelle. Je suis un petit peu extrême, mais en tout cas, s'il faut garder un framework, gardez-en un. Mais on n'a pas besoin d'avoir des messaging documents qui font 20 pages. C'est n'importe quoi. Personne ne va les lire. On n'a pas besoin d'avoir un buyer persona, guide, machin. En plus, tous les frameworks et tous les playbooks, désolé, mais aujourd'hui, on va sur Cloud ou sur GPT et on a ça immédiatement. Donc, le premier conseil que j'aurais envie de dire, c'est... Les frameworks, utilisez-les avec modération. C'est comme un bon verre de vin ou une bonne bouteille de vin. Le deuxième truc que j'aurais envie de dire, je sais que je prends un peu de temps là, mais bon, je suis passionné par rapport à ces sujets. C'est important. J'espère que c'est cool. Je sais que ça a été un débat pendant des années, mais le nom marketing produit, c'est seulement la moitié de l'histoire. C'est l'histoire produit. Mais l'autre moitié avant de parler du produit, c'est de parler du problème. pour parler du pain. Et donc, je vois souvent des produits de marketer qui vont directement vers moi, moi, moi, moi, moi. Nous, on est meilleur parce qu'on fait ça. Alors qu'ils n'ont même pas vraiment pris le temps de montrer à leurs clients pourquoi il y a besoin de changer, pourquoi il y a besoin de changer maintenant. Voilà mes deux grands conseils si on essaie de faire du positionnement et de vraiment stand out dans un marché extrêmement complexe. C'est être créatif, utiliser les frameworks, mais avec modération. et après réfléchir vraiment à quel est le problem statement, le pain, le villain, le vilain de l'histoire, qui va permettre de faire une histoire qui est parfaitement balancée entre pain solution.

  • Speaker #0

    Super intéressant, et c'est vrai que quand tu parles des frameworks, à mon avis, il y a un sujet de, justement, comme on a besoin de rassurer, de montrer qui on est, à quoi on sert, tout de suite avoir une méthode des frameworks, ça rassure et ça met dans une case où on a... justement on n'arrive pas à se faire une place quoi, et en effet c'est en sortir et qui permet d'aller on top et de montrer une valeur ajoutée au delà de juste comment tu fais étape 1, étape 2, étape 3 quoi,

  • Speaker #1

    exactement c'est vrai qu'avoir les frameworks enfin je suis un peu méchant par définition là un peu provoque mais une valeur d'avoir des frameworks c'est de se sentir à l'aise, on se dit ok là il y a des guardrails on est dans un terrain connu on va pas tomber dans le vide Donc, je vois cette valeur-là, mais je pense que parfois, les gens restent un peu trop près des frameworks, ils sont un petit peu trop comme step by step, ils ont du mal à prendre des risques. Et honnêtement, si on ne prend pas de risques dans quelques boulots que ce soit et dans le marketing en particulier, dans le product marketing encore plus, si on ne prend pas de risques, il n'y aura jamais de récompense, personne ne va vous voir. la raison pour laquelle les gens ont parlé de Gong à l'époque c'est parce qu'on a pris des risques dans le branding dans notre messaging, on a fait des campagnes qui étaient différentes etc etc c'était moins sur le produit et c'était plus sur les risques qu'on a pris pour parler du produit.

  • Speaker #0

    Merci pour ces conseils, Julien. Ça va nous prendre aussi de la hauteur. Pour terminer notre échange, j'aimerais bien parler un peu plus avec toi du sujet carrière, un peu management, parce que c'est super bien de voir justement que quand tu es PMM, tu peux continuer dans la filière PMM, mais tu peux aussi faire du FCMO, potentiellement aller plus dans le product. Est-ce que toi, tu as un avis, des recommandations, des conseils sur ce qu'on peut faire ? dans notre carrière quand on a une expérience de product marketing ?

  • Speaker #1

    La première chose que j'aurais envie de dire, c'est que je pense qu'il y a une tendance, une pression que les gens se mettent eux-mêmes sur leurs épaules pour toujours évoluer et aller changer de scope, ou rajouter, étendre son scope, passer de PMM à Head of Product, Head of Marketing, etc. Et c'est une pression que je me suis moi-même mise, pour être honnête. pour avoir un moment un peu vulnérable. Moi aussi, j'étais un peu dans cette course de « Ok, plus, plus, plus, il faut que je montre que je fais de la croissance, etc. » Ça ne devrait pas être comme ça. C'est parfaitement OK d'être un PMM IC, Individual Contributor, donc sans équipe, dans une boîte et de rester là, ou d'aller d'une boîte à l'autre et de rester solo PMM. C'est complètement OK et on peut avoir de la croissance là-dedans, on peut continuer à apprécier, à aimer son travail et à avoir de l'impact. Le premier truc que j'ai envie de dire, c'est avant de, comme peut-être moi, d'être victime de la pression à la réussite, à la performance, à la croissance, il faut que je montre ci, etc. Chacun devrait quand même se poser, réfléchir un petit peu à ce qui les rend heureux dans la vie. Voilà, ça c'est le premier truc, on peut évoluer dans sa carrière sans monter les grades corporate. Après, effectivement, le PMM ouvre accès à plein de portes supplémentaires. Je dirais que c'est assez basique, mais chaque PMM, c'est un peu de nouveau left brain, right brain, cerveau, lobe, gauche et droit. Si vous êtes plus tech, une évolution vers le produit est plus naturelle. Si vous êtes plus go-to-market et client-facing, une évolution vers une autre fonction du go-to-market est plus naturelle. On peut faire un petit peu ce qu'on veut en fonction du background, en fonction de ce qu'on a envie de faire. Mon conseil, pour finir, c'est un peu ce que j'ai dit tout à l'heure, c'est s'exposer au business, travailler. bien sûr les skills, les compétences du product marketing en tant que tel, mais aussi travailler son sens politique, travailler sa capacité d'écoute, aller chercher les projets qui sont visibles, montrer qu'on peut aligner les gens, qu'on peut prioriser les tâches, qu'on peut décider, prendre des décisions. Et donc, en fait, un petit peu, toujours aller chercher le why et pas juste le what. C'est ça, c'est un peu ce que j'ai dit tout à l'heure, la différence entre un bon... Le PMM est un très bon PMM. Le bon PMM connaît le produit. Le très bon PMM connaît le marché. Donc, tout ce qu'on peut faire pour aller étendre sa sphère d'influence à quelque chose qui se rapproche vraiment du marché et des indicateurs clés de performance de la boîte, c'est ce qui va vous permettre de faire de la croissance.

  • Speaker #0

    Trop bien. Merci, Julien, pour tous ces insights et ce retour d'expérience. Pour finir, trois questions ultra faciles. La première, c'est quelle est la prochaine personne ou le prochain sujet que tu aimerais voir sur le podcast ?

  • Speaker #1

    Je peux t'amener des gens d'ici si tu veux. Des francophones ou des français ou d'autres d'ailleurs. Moi, ce que j'aime bien dans les podcasts que j'écoute, c'est quelqu'un qui a une nouvelle perspective. Peut-être quelqu'un qui ne vient pas de la tech, qui applique les mêmes mécaniques ailleurs ou justement quelqu'un qui est Pas dans le product marketing. Quelqu'un qui est un des stakeholders du product marketing. Pourquoi pas ? Ce serait rigolo, tu amènes un VP sales d'une boîte X et la personne en question va dégommer le product marketing et ça va nous donner un peu une perspective par rapport à la perception de la fonction. Je ne sais pas, ce serait intéressant à mon sens d'aller chercher des profils qui sont un petit peu en dehors de la bulle tech PMM, for B2B, B2C. Ok,

  • Speaker #0

    j'adore. Deuxième question, est-ce que tu recommandes un livre ou des ressources ?

  • Speaker #1

    Ça peut être dans le pro comme dans le perso ? Oui. Je vais faire une référence pro, une référence perso. J'ai plein de bouquins. Bon, là, tu ne peux pas voir, mais si je pouvais tourner ma caméra, il y a plein, plein, plein de bouquins là. Donc, je lis beaucoup. En tout cas, je lisais beaucoup avant d'avoir deux petits garçons qui sont arrivés dans ma vie. Donc, la partie pro, je dirais, c'est tout ce qui est category pirates. Play bigger, c'est leur grand, grand livre. Après, ils ont fait... plein d'autres livres. Grosso modo, c'est toute la partie category design. C'est génial. Même si vous ne faites pas du category design dans la boîte dans laquelle vous êtes aujourd'hui en tant que PMM, ça vraiment, ça vous ouvre le champ de pensée. Ça permet de réfléchir aux problèmes. Ça donne des frameworks sans être trop frameworky. Donc, c'est vraiment super. Donc, Category Pirates, c'est un peu le nom de tous les auteurs. Et Play Bigger, c'est le nom d'un de leurs bouquins. Et la partie perso, j'adore Philippe Patrick Modiano, qui est assez connu en France, je pense, qui a eu le prix Nobel de littérature il y a quelques années. Gros fan de ses livres, c'est très nostalgique, très français, très parisien. Si vous ne connaissez pas son œuvre, allez voir ça. Ça me parle beaucoup, ça me parle peut-être parce que je suis un Français maintenant expatrié aux US, mais chaque fois que je lis ça, j'ai de l'âme aux yeux et j'ai envie de retourner en France. Donc voilà, Patrick Modiano.

  • Speaker #0

    Je m'étonnerai. toutes les infos en commentaire de l'épisode. Et pour terminer, je pense qu'on a de la réponse, mais où est-ce que les personnes peuvent te contacter ? Jusque maintenant, j'ai un 100% de réponse LinkedIn.

  • Speaker #1

    LinkedIn, ouais, ouais, ouais, ouais, LinkedIn, ouais, c'est boring, mais ouais, LinkedIn, c'est la meilleure façon. Et je dirais, si jamais vous habitez en France, vous écoutez, vous habitez en France, vous êtes passage par la Californie, envoyez-moi un petit message. Je fais un peu du mentoring aussi, j'ai de les... Les Français qui étaient un peu dans ma position il y a 10 ans pour essayer de réfléchir à, OK, est-ce que je traverse l'océan ? Est-ce que je viens bosser ici ? Qu'est-ce qui se passe ? Etc. Donc, oui, happy to help. Mais effectivement, LinkedIn, c'est la meilleure façon de me trouver.

  • Speaker #0

    Super. Merci encore, Julien. Et je te souhaite une excellente journée.

  • Speaker #1

    Merci, Carlotta. À bientôt.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si l'épisode t'a plu, n'hésite pas à le partager sur LinkedIn en me taguant. Tu peux aussi me soutenir en laissant un avis 5 étoiles sur Apple Podcasts et me laisser un commentaire. Ton aide est précieuse pour m'aider à faire connaître Product Marketing Stories et aussi m'encourager à créer davantage de contenu. Alors merci !

Chapters

  • Parcours de Julien : de PMM à CMO

    00:00

  • Passions et défis du Product Marketing

    05:46

  • Mesurer le succès et impact du PMM

    08:46

  • Comparaison Francs vs. US

    11:55

  • Conseils pour se démarquer dans un marché tendu

    14:58

  • Évolution de carrière en Product Marketing

    17:55

Description

Français installé à San Francisco depuis plus de 10 ans, Julien a fait ses armes en Product Marketing dans les meilleures boîtes tech des US : Salesforce, Gong, Clari… avant de devenir CMO chez Cordial.


On revient sur les forces de ce background pour devenir CMO, les défis de la fonction PMM, notamment concernant la fameuse question de la mesure d’impact, et les différences marquantes de l’approche Product Marketing en France versus les États-Unis.

Il nous explique aussi pourquoi il fait la chasse aux frameworks et le risque à vouloir les suivre à la lettre.

Enfin, Julien partage aussi ses conseils pour se démarquer dans un marché saturé, évoluer dans sa carrière… sans forcément tomber dans la course au titre.


Voici ce que vous allez apprendre dans cet épisode :

👉 Comment passer du rôle de PMM à CMO : apports et limites du Product Marketing

👉 Pourquoi le PMM doit sortir de la posture d’exécutant pour se rendre visible et désirable

👉 Son approche “out of the box” pour mesurer l’impact d’un messaging


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, je reçois un invité aussi inspirant qu'atypique, Julien Sauvage. Français, installé à San Francisco depuis plus de 10 ans, il a fait ses armes dans les meilleures boîtes tech US, Salesforce, Gong, Clary, avant de devenir CMO chez Cordial. Mais ce qui rend son parcours encore plus intéressant, c'est qu'il vient du product marketing. Et ça, ça change tout. Dans cet épisode, on revient sur les forces de ce background pour devenir CMO et défie la fonction PMM, notamment concernant la mesure de l'impact. et les différences marquantes sur l'approche product marketing en France versus les Etats-Unis. Il nous explique aussi pourquoi il fait la chasse au framework et le risque à vouloir les suivre à la lettre. Et enfin, Julien partage tous ses conseils pour se démarquer dans un marché de plus en plus saturé et évoluer dans sa carrière sans forcément faire la course au titre. Bonne écoute ! Salut Julien, comment ça va ?

  • Speaker #1

    Bonjour Carlotta, ça va bien et toi ?

  • Speaker #0

    Ça va très bien, je suis très très heureuse de t'avoir sur le micro du podcast aujourd'hui. Si ça te va, pour commencer, j'aimerais en savoir un peu plus sur toi. Est-ce que tu peux nous dire qui tu es, ce que tu fais aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, avec plaisir. Donc, mon nom, c'est Julien Sauvage. Je suis aujourd'hui CMO chez Cordial, qui est une plateforme marketing pour les marques B2C. Comme mon nom et mon accent l'indiquent, je suis franco-français, né en France, né à Strasbourg. J'ai vécu à Paris. J'habite maintenant à San Francisco. Et voilà, ça fait une douzaine d'années, j'ai commencé ma carrière plutôt du côté tech dans le data mining et le AI avant que ça s'appelle AI. Puis progressivement, je me suis rapproché du marketing. D'abord côté pur product marketing et puis après, j'ai étendu mon domaine fonctionnel en rajoutant d'autres fonctions. Je suis passé chez Salesforce pendant cinq ans, chez Gong, chez Clary, aujourd'hui chez Cordial.

  • Speaker #0

    Justement, on va en parler de tout ce sujet carrière. Et ma première question, c'est justement, tu disais que tu as commencé par le product marketing. Comment est-ce que tu en es arrivé là ? Est-ce que tu es tombé un peu par hasard dans la marmite du product marketing ? Ou au contraire, il y a eu des opportunités très spécifiques qui t'ont fait que tu as commencé à travailler dans cette discipline ?

  • Speaker #1

    Tomber dans la marmite ? Alors là, tout de suite, j'ai les images d'Astérix et Obélix. Donc, je suis vraiment content qu'on soit sur un podcast français. Non, je n'étais pas du tout dans le marketing, moi. En tant que pre-sales, je ne sais pas comment dire en français, consultant avant-vente, j'imagine qu'on dit, dans une boîte française qui était à l'époque bien, qui s'appelait KXEN, drôle de nom, mais on parle de 2008, ça fait longtemps, ça fait un bail. Et puis, à un moment donné, je faisais des démos tout le temps, je montrais le produit, etc. Au bout d'un moment, je me suis dit... Ce serait quand même sympa de raconter, plutôt que de raconter les histoires one-to-one, passer à l'échelle, raconter les histoires one-to-many. Et c'est ça la transition qui m'a amené d'avant-vente au product marketing, qui est à mon sens une transition qui est vraiment facile. Tu passes d'un engagement individuel à un engagement one-to-few, one-to-many. Donc c'est ça, mon angle, ça a toujours été une bonne connaissance du produit, une bonne connaissance du marché, une bonne... de connaissance des compétiteurs et c'est ça qui m'a amené au product marketing.

  • Speaker #0

    Justement, aujourd'hui, tu es CMO. Quels sont les apprentissages du product marketing qui font que tu peux aujourd'hui être CMO, les avantages et potentiellement s'il y a des limites ou des choses que tu as dû apprendre ?

  • Speaker #1

    Il y a toujours des avantages et des inconvénients ou des limites, effectivement. Bon, moi, je suis un petit peu biaisé dans le sens où je pense que quand on vient du product marketing, c'est quand même principalement une force pour être CMO. pour les raisons un petit peu que je viens d'évoquer, à savoir on est technique, on est capable d'avoir cette fonction un petit peu de pont entre les équipes go-to-market, sales, pre-sales, avant-vente, CS, support, et les fonctions produits, ce qui n'est pas le cas d'un CMO qui ne vient pas du product marketing, si tu veux. Donc je pense que c'est un avantage. Après, effectivement, ce que je dis toujours, c'est que le product marketing, souvent, on... On s'en sort avec des indicateurs clés de performance qui ne sont pas super bien définis, qui sont un petit peu flous. Et ça, évidemment, ça ne passe pas quand on arrive à un poste comme un poste de CMO ou de Head of Marketing. Donc, je dirais que c'est un avantage dû à la connaissance profonde du marché, des clients, du produit, cette fonction de pont. Mais par contre, les choses qu'il faut vraiment apprendre, c'est aller dans la partie Ops, aller dans la partie Data, Reporting et vraiment comprendre le... le cycle de vie, le life cycle de l'acheteur.

  • Speaker #0

    Si on revient un peu justement au métier de product marketing, qu'est-ce qui justement t'a le plus passionné dans ce métier et qu'est-ce qui t'a aussi le plus déplu ? Et peut-être qu'aujourd'hui, avec cette transition de C&M, tu ne retrouves plus ou au contraire, tu continues à avoir ?

  • Speaker #1

    Je continue à rester assez proche de mes équipes. Mon équipe actuelle, on est 10 à peu près, donc ce n'est pas super grand, ce qui n'est pas mal. Ça me permet de rester quand même assez proche et assez... C'est hands-on, comme on dit. Tu vois, j'ai retroussé mes manches là, donc je ne suis pas encore l'espèce d'exec qui vit dans un château sur un nuage. Mais ouais, non, il y a plein de trucs qui me passionnent avec le product marketing. Je réfléchissais un petit peu à ça hier quand je me préparais un petit peu pour ce moment qu'on a, toi et moi, là. Et en fait, le mot qui m'est venu, c'est le mot traduction. Je pense que c'est un truc qui me passionne et j'imagine qu'il te passionne et qu'il passionne plein de gens aussi. C'est cette notion de traduction, finalement. On traduit le langage du produit en valeur métier, on traduit la complexité en clarté, on traduit la stratégie de l'entreprise en histoire que l'acheteur et le marché peuvent entendre et auxquels ils peuvent croire. Donc cette notion de traduction, je trouve que c'est vraiment passionnant. Et finalement, le parallèle que je me suis fait, c'est que bon, maintenant je suis un petit Frenchie qui habite aux États-Unis, donc finalement la traduction, c'est quelque chose qui est dans mon esprit tout le temps. Je continue tout le temps à traduire finalement des choses. Je traduis du français à l'anglais, de l'anglais à français. On parle espagnol dans la famille aussi. Voilà, cette notion de traduction est, à mon sens, quelque chose d'absolument passionnant dans le product marketing.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends totalement. Et c'est vrai que souvent, dans les échanges que j'ai avec d'autres PMM, ce mot-là de, justement, traduire ce que tu disais de la complexité en clarté et d'être un peu le liant aussi entre les différentes équipes pour créer de la cohérence, c'est ce qui ressort le plus. Et ce qui, au final, est aussi le plus difficile à mesurer, si on revient au sujet de la mesure, en fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Je n'ai pas cherché à échapper à la deuxième partie de ta question, Carlotta, qui est la chose qui me déplaît le plus du product marketing. Effectivement, la tendance à être finalement mal compris et réduire le PMM à un deck concierge où grosso modo on va juste produire du PowerPoint et ne pas être mesuré sur ça. mais je pense que ce que je dis souvent c'est que chaque PMM a vocation à contrôler sa propre destinée d'une certaine manière. C'est-à-dire que ce qui différencie, à mon sens, un bon PMM d'un très bon PMM, c'est qu'un bon PMM va faire le job et il va délivrer sur tous les projets. Mais le très bon PMM, il va toujours arriver à ramener ce qu'il a fait à un indicateur clé de performance qui est au niveau de l'entreprise. Donc, cette partie mesure de succès, mesure de performance et à mon sens, la chose qui manque le plus au PMM et donc ce qui me déplaît, c'est ça, c'est l'incompréhension autour de la fonction par les gens qui ne sont pas dans le PMM et cette espèce de victimisation parfois que le PMM a à dire les gens ne comprennent pas et on ne comprend pas mes indicateurs de performance, sur la quoi je réponds toujours, ben non, c'est à toi de faire comprendre le reste du business et de leur dire comment tu devrais mesurer ta performance.

  • Speaker #0

    Tu as des conseils justement sur ces deux points-là ?

  • Speaker #1

    Moi, ce que j'encourage toujours auprès de mes équipes, pour mes équipes PMM, pour la fonction de PMM, C'est toutes les questions de communication, évidemment. J'apprends ça. Ce n'est pas un truc super nouveau. Et donc, à chaque fois qu'il y a un nouveau projet, faire un kick-off interne avec toutes les équipes transfonctionnelles pour bien comprendre ce qui va se passer. Donc, si on va lancer un produit dans deux mois, tu fais un kick-off avec absolument toutes les personnes clés. Je les encourage à faire une newsletter tous les mois ou tous les deux mois, interne, pour détailler non... pas seulement les activités, le progrès, mais aussi l'impact. Et donc ça, par rapport à ce deuxième point, le conseil que j'ai par rapport à montrer l'impact, c'est d'essayer d'aller chercher des indicateurs clés qui vont au-delà de l'adoption, qui vont au-delà de, ah, mon deck ou ma démo a été utilisée par la vente, l'avant-vente, x fois. Je pense que même quand on a une petite boîte, il y a vraiment des façons un peu plus... plus smart d'aller mesurer la performance. Si, par exemple, quelqu'un utilise un Gong ou un Clary et qu'ils enregistrent leurs sales calls, on peut, même si ce n'est pas le cas, tout le monde peut enregistrer un sales call. On peut enregistrer un sales call sur Zoom. Donc, c'est facile. Du coup, après, tu peux juste aller voir les calls où les vendeurs ont utilisé ton messaging, ceux pour lesquels ils n'ont pas utilisé ton messaging, et faire juste un peu du A-B testing et voir si le premier groupe a un win rate ou un conversion rate qui est plus plus grands. Et là, du coup, tu peux vraiment dire « Ok, grâce à mon nouveau messaging, les cycles de vente ont été réduits de 10% et les win rates ont été augmentés de 5%. » C'est n'importe quoi. Donc, vraiment, aller chercher ces indicateurs clés de performance. Il y a des manières de le faire, même si on est une petite boîte, on peut mesurer ça.

  • Speaker #0

    Oui, ce que j'aime bien dans ce que tu dis, c'est qu'en fait, il ne faut pas forcément se cantonner sur les KPI standards, mais on peut être aussi un peu original. dans la manière de penser l'impact qu'on peut avoir sur le produit, sur les sales, sur le marketing.

  • Speaker #1

    Exactement. Oui, exactement. À la fin, même si vous êtes dans une boîte, quelqu'un est dans une boîte qui est très product-led, où l'indicateur clé, c'est principalement adoption de produit, n'importe quoi, donc MAU, Monthly Active Users, je ne sais pas, sur un nouveau produit qu'on vient de lancer, même ça, ça n'a aucune importance si finalement les indicateurs clés au niveau de la boîte ne sont pas impactés. Et donc c'est quoi ? C'est churn, growth, revenue growth, etc. Il y a toujours une manière, à mon sens, d'aller faire le pont entre des activités qu'on pense être un petit peu upstream avec les résultats finaux. Je pense que c'est ça qui fait la différence entre un excellent PMM et un PMM qui fait son job mais qui ne se demande pas exactement en quoi son boulot est en train d'impacter la boîte.

  • Speaker #0

    On entend beaucoup en France le fait que le product marketing a 5 ans de retard, oui c'est un peu de retard par rapport Aux US, comme le product management aussi l'a été ou l'est encore. Est-ce que toi, tu as un avis là-dessus du point de vue d'aujourd'hui où tu es à San Francisco et donc tu vois aussi ce qui se passe en France ? Est-ce que tu vois soit un retard ou pas et des différences dans la façon de faire du product marketing ?

  • Speaker #1

    Oui, je ne dirais pas cinq ans de retard. J'espère que les gens ne sont pas dans cette mentalité-là. C'est peut-être un petit peu un petit complexe d'infériorité ou je ne sais pas quoi. C'est ridicule ça. Donc il ne faut pas... Il ne faut pas se dire qu'on a cinq ans de retard en France ou que ce soit. Il y a une différence culturelle, c'est clair. C'est inévitable, comme on peut se l'imaginer, dans toutes les fonctions, pas que le PMM. Je dirais aux US, le marketing est très central. Le produit de marketing est mieux compris, mieux valorisé qu'il ne peut l'être, à mon sens, en Europe. Souvent plus proche du leadership aussi. Ça, c'est plutôt la bonne nouvelle. Par exemple, la barre est plus haute, je trouve. ici, surtout sur la clarté du message, sur le messaging, même si on a un positionnement qui est parfait, mais que ça se traduit dans un messaging qui est un peu trop compliqué ou un peu trop tech, etc. Ici, les gens, ils tune out tout de suite, ils arrêtent tout de suite de t'écouter. T'as vraiment trois secondes pour convaincre. C'est un peu la culture pub, c'était une émission à l'époque, dans les années 80, 90, si je me souviens bien, sur M6. C'est la culture pub, c'est-à-dire qu'il faut être court, il faut être direct, il faut être impactant. Donc, c'est ça la différence. Je dirais, d'après ce que je vois depuis ici, j'ai l'impression que le PMM a complètement explosé en France. Ça n'existait pas beaucoup quand je me suis barré en 2012, il y a 13 ans maintenant. Vraiment, les gens n'étaient pas très développés encore comme fonction. Et là, moi, je vois plein de trucs à droite, à gauche. Je te vois, toi, et d'autres non. Donc, ça se voit que c'est en train d'exploser et c'est super. ça me rend fier de mon pays génial,

  • Speaker #0

    trop cool d'entendre ça ça donne le sourire et justement j'avais écouté une interview de toi je crois que c'était dans Burnout Marketers, où tu parlais d'un enjeu de repositionnement, il me semble que t'avais eu t'avais trouvé tes insights super intéressants sur justement comment se différencier dans un marché qui est ultra saturé et j'aimerais bien avoir un peu ton ... Ton avis là-dessus, quelques conseils ou méthodos de façon de penser dans ce cadre-là ?

  • Speaker #1

    C'est dur. Par rapport à la méthodo, le problème, c'est que… Je dis souvent ça sur les podcasts et tout. Je trouve que le PMM, on pêche par un excès de méthodologie. Je pense que le product marketing, c'est souvent des gens un peu comme moi qui sont venus d'un milieu, d'une fonction un peu plus tech. Et donc, on a tendance à bien maîtriser ça. Mais par contre, quand il s'agit d'être plus créatif et d'écrire et d'avoir des activations, etc., qui se rapprochent de la brand et qui sont vraiment sur l'autre partie du cerveau, on a plus de mal, il y a plus de résistance par rapport à ça. Et donc, je pense que souvent, on se cache derrière des frameworks, des playbooks, des méthodologies. Je pense vraiment que c'est la tendance parce que c'est confortable pour un nerd. alors qu'elle est un petit peu au-delà de son truc et de faire quelque chose de plus bold, de plus créatif, c'est quelque chose qui n'est pas forcément naturel pour nous. Donc, le premier truc que j'aurais envie de dire dans la méthode O, c'est prenez toutes les méthodes O et foutez-les à la poubelle. Je suis un petit peu extrême, mais en tout cas, s'il faut garder un framework, gardez-en un. Mais on n'a pas besoin d'avoir des messaging documents qui font 20 pages. C'est n'importe quoi. Personne ne va les lire. On n'a pas besoin d'avoir un buyer persona, guide, machin. En plus, tous les frameworks et tous les playbooks, désolé, mais aujourd'hui, on va sur Cloud ou sur GPT et on a ça immédiatement. Donc, le premier conseil que j'aurais envie de dire, c'est... Les frameworks, utilisez-les avec modération. C'est comme un bon verre de vin ou une bonne bouteille de vin. Le deuxième truc que j'aurais envie de dire, je sais que je prends un peu de temps là, mais bon, je suis passionné par rapport à ces sujets. C'est important. J'espère que c'est cool. Je sais que ça a été un débat pendant des années, mais le nom marketing produit, c'est seulement la moitié de l'histoire. C'est l'histoire produit. Mais l'autre moitié avant de parler du produit, c'est de parler du problème. pour parler du pain. Et donc, je vois souvent des produits de marketer qui vont directement vers moi, moi, moi, moi, moi. Nous, on est meilleur parce qu'on fait ça. Alors qu'ils n'ont même pas vraiment pris le temps de montrer à leurs clients pourquoi il y a besoin de changer, pourquoi il y a besoin de changer maintenant. Voilà mes deux grands conseils si on essaie de faire du positionnement et de vraiment stand out dans un marché extrêmement complexe. C'est être créatif, utiliser les frameworks, mais avec modération. et après réfléchir vraiment à quel est le problem statement, le pain, le villain, le vilain de l'histoire, qui va permettre de faire une histoire qui est parfaitement balancée entre pain solution.

  • Speaker #0

    Super intéressant, et c'est vrai que quand tu parles des frameworks, à mon avis, il y a un sujet de, justement, comme on a besoin de rassurer, de montrer qui on est, à quoi on sert, tout de suite avoir une méthode des frameworks, ça rassure et ça met dans une case où on a... justement on n'arrive pas à se faire une place quoi, et en effet c'est en sortir et qui permet d'aller on top et de montrer une valeur ajoutée au delà de juste comment tu fais étape 1, étape 2, étape 3 quoi,

  • Speaker #1

    exactement c'est vrai qu'avoir les frameworks enfin je suis un peu méchant par définition là un peu provoque mais une valeur d'avoir des frameworks c'est de se sentir à l'aise, on se dit ok là il y a des guardrails on est dans un terrain connu on va pas tomber dans le vide Donc, je vois cette valeur-là, mais je pense que parfois, les gens restent un peu trop près des frameworks, ils sont un petit peu trop comme step by step, ils ont du mal à prendre des risques. Et honnêtement, si on ne prend pas de risques dans quelques boulots que ce soit et dans le marketing en particulier, dans le product marketing encore plus, si on ne prend pas de risques, il n'y aura jamais de récompense, personne ne va vous voir. la raison pour laquelle les gens ont parlé de Gong à l'époque c'est parce qu'on a pris des risques dans le branding dans notre messaging, on a fait des campagnes qui étaient différentes etc etc c'était moins sur le produit et c'était plus sur les risques qu'on a pris pour parler du produit.

  • Speaker #0

    Merci pour ces conseils, Julien. Ça va nous prendre aussi de la hauteur. Pour terminer notre échange, j'aimerais bien parler un peu plus avec toi du sujet carrière, un peu management, parce que c'est super bien de voir justement que quand tu es PMM, tu peux continuer dans la filière PMM, mais tu peux aussi faire du FCMO, potentiellement aller plus dans le product. Est-ce que toi, tu as un avis, des recommandations, des conseils sur ce qu'on peut faire ? dans notre carrière quand on a une expérience de product marketing ?

  • Speaker #1

    La première chose que j'aurais envie de dire, c'est que je pense qu'il y a une tendance, une pression que les gens se mettent eux-mêmes sur leurs épaules pour toujours évoluer et aller changer de scope, ou rajouter, étendre son scope, passer de PMM à Head of Product, Head of Marketing, etc. Et c'est une pression que je me suis moi-même mise, pour être honnête. pour avoir un moment un peu vulnérable. Moi aussi, j'étais un peu dans cette course de « Ok, plus, plus, plus, il faut que je montre que je fais de la croissance, etc. » Ça ne devrait pas être comme ça. C'est parfaitement OK d'être un PMM IC, Individual Contributor, donc sans équipe, dans une boîte et de rester là, ou d'aller d'une boîte à l'autre et de rester solo PMM. C'est complètement OK et on peut avoir de la croissance là-dedans, on peut continuer à apprécier, à aimer son travail et à avoir de l'impact. Le premier truc que j'ai envie de dire, c'est avant de, comme peut-être moi, d'être victime de la pression à la réussite, à la performance, à la croissance, il faut que je montre ci, etc. Chacun devrait quand même se poser, réfléchir un petit peu à ce qui les rend heureux dans la vie. Voilà, ça c'est le premier truc, on peut évoluer dans sa carrière sans monter les grades corporate. Après, effectivement, le PMM ouvre accès à plein de portes supplémentaires. Je dirais que c'est assez basique, mais chaque PMM, c'est un peu de nouveau left brain, right brain, cerveau, lobe, gauche et droit. Si vous êtes plus tech, une évolution vers le produit est plus naturelle. Si vous êtes plus go-to-market et client-facing, une évolution vers une autre fonction du go-to-market est plus naturelle. On peut faire un petit peu ce qu'on veut en fonction du background, en fonction de ce qu'on a envie de faire. Mon conseil, pour finir, c'est un peu ce que j'ai dit tout à l'heure, c'est s'exposer au business, travailler. bien sûr les skills, les compétences du product marketing en tant que tel, mais aussi travailler son sens politique, travailler sa capacité d'écoute, aller chercher les projets qui sont visibles, montrer qu'on peut aligner les gens, qu'on peut prioriser les tâches, qu'on peut décider, prendre des décisions. Et donc, en fait, un petit peu, toujours aller chercher le why et pas juste le what. C'est ça, c'est un peu ce que j'ai dit tout à l'heure, la différence entre un bon... Le PMM est un très bon PMM. Le bon PMM connaît le produit. Le très bon PMM connaît le marché. Donc, tout ce qu'on peut faire pour aller étendre sa sphère d'influence à quelque chose qui se rapproche vraiment du marché et des indicateurs clés de performance de la boîte, c'est ce qui va vous permettre de faire de la croissance.

  • Speaker #0

    Trop bien. Merci, Julien, pour tous ces insights et ce retour d'expérience. Pour finir, trois questions ultra faciles. La première, c'est quelle est la prochaine personne ou le prochain sujet que tu aimerais voir sur le podcast ?

  • Speaker #1

    Je peux t'amener des gens d'ici si tu veux. Des francophones ou des français ou d'autres d'ailleurs. Moi, ce que j'aime bien dans les podcasts que j'écoute, c'est quelqu'un qui a une nouvelle perspective. Peut-être quelqu'un qui ne vient pas de la tech, qui applique les mêmes mécaniques ailleurs ou justement quelqu'un qui est Pas dans le product marketing. Quelqu'un qui est un des stakeholders du product marketing. Pourquoi pas ? Ce serait rigolo, tu amènes un VP sales d'une boîte X et la personne en question va dégommer le product marketing et ça va nous donner un peu une perspective par rapport à la perception de la fonction. Je ne sais pas, ce serait intéressant à mon sens d'aller chercher des profils qui sont un petit peu en dehors de la bulle tech PMM, for B2B, B2C. Ok,

  • Speaker #0

    j'adore. Deuxième question, est-ce que tu recommandes un livre ou des ressources ?

  • Speaker #1

    Ça peut être dans le pro comme dans le perso ? Oui. Je vais faire une référence pro, une référence perso. J'ai plein de bouquins. Bon, là, tu ne peux pas voir, mais si je pouvais tourner ma caméra, il y a plein, plein, plein de bouquins là. Donc, je lis beaucoup. En tout cas, je lisais beaucoup avant d'avoir deux petits garçons qui sont arrivés dans ma vie. Donc, la partie pro, je dirais, c'est tout ce qui est category pirates. Play bigger, c'est leur grand, grand livre. Après, ils ont fait... plein d'autres livres. Grosso modo, c'est toute la partie category design. C'est génial. Même si vous ne faites pas du category design dans la boîte dans laquelle vous êtes aujourd'hui en tant que PMM, ça vraiment, ça vous ouvre le champ de pensée. Ça permet de réfléchir aux problèmes. Ça donne des frameworks sans être trop frameworky. Donc, c'est vraiment super. Donc, Category Pirates, c'est un peu le nom de tous les auteurs. Et Play Bigger, c'est le nom d'un de leurs bouquins. Et la partie perso, j'adore Philippe Patrick Modiano, qui est assez connu en France, je pense, qui a eu le prix Nobel de littérature il y a quelques années. Gros fan de ses livres, c'est très nostalgique, très français, très parisien. Si vous ne connaissez pas son œuvre, allez voir ça. Ça me parle beaucoup, ça me parle peut-être parce que je suis un Français maintenant expatrié aux US, mais chaque fois que je lis ça, j'ai de l'âme aux yeux et j'ai envie de retourner en France. Donc voilà, Patrick Modiano.

  • Speaker #0

    Je m'étonnerai. toutes les infos en commentaire de l'épisode. Et pour terminer, je pense qu'on a de la réponse, mais où est-ce que les personnes peuvent te contacter ? Jusque maintenant, j'ai un 100% de réponse LinkedIn.

  • Speaker #1

    LinkedIn, ouais, ouais, ouais, ouais, LinkedIn, ouais, c'est boring, mais ouais, LinkedIn, c'est la meilleure façon. Et je dirais, si jamais vous habitez en France, vous écoutez, vous habitez en France, vous êtes passage par la Californie, envoyez-moi un petit message. Je fais un peu du mentoring aussi, j'ai de les... Les Français qui étaient un peu dans ma position il y a 10 ans pour essayer de réfléchir à, OK, est-ce que je traverse l'océan ? Est-ce que je viens bosser ici ? Qu'est-ce qui se passe ? Etc. Donc, oui, happy to help. Mais effectivement, LinkedIn, c'est la meilleure façon de me trouver.

  • Speaker #0

    Super. Merci encore, Julien. Et je te souhaite une excellente journée.

  • Speaker #1

    Merci, Carlotta. À bientôt.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si l'épisode t'a plu, n'hésite pas à le partager sur LinkedIn en me taguant. Tu peux aussi me soutenir en laissant un avis 5 étoiles sur Apple Podcasts et me laisser un commentaire. Ton aide est précieuse pour m'aider à faire connaître Product Marketing Stories et aussi m'encourager à créer davantage de contenu. Alors merci !

Chapters

  • Parcours de Julien : de PMM à CMO

    00:00

  • Passions et défis du Product Marketing

    05:46

  • Mesurer le succès et impact du PMM

    08:46

  • Comparaison Francs vs. US

    11:55

  • Conseils pour se démarquer dans un marché tendu

    14:58

  • Évolution de carrière en Product Marketing

    17:55

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Description

Français installé à San Francisco depuis plus de 10 ans, Julien a fait ses armes en Product Marketing dans les meilleures boîtes tech des US : Salesforce, Gong, Clari… avant de devenir CMO chez Cordial.


On revient sur les forces de ce background pour devenir CMO, les défis de la fonction PMM, notamment concernant la fameuse question de la mesure d’impact, et les différences marquantes de l’approche Product Marketing en France versus les États-Unis.

Il nous explique aussi pourquoi il fait la chasse aux frameworks et le risque à vouloir les suivre à la lettre.

Enfin, Julien partage aussi ses conseils pour se démarquer dans un marché saturé, évoluer dans sa carrière… sans forcément tomber dans la course au titre.


Voici ce que vous allez apprendre dans cet épisode :

👉 Comment passer du rôle de PMM à CMO : apports et limites du Product Marketing

👉 Pourquoi le PMM doit sortir de la posture d’exécutant pour se rendre visible et désirable

👉 Son approche “out of the box” pour mesurer l’impact d’un messaging


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  • Speaker #1

    Bonjour Carlotta, ça va bien et toi ?

  • Speaker #0

    Ça va très bien, je suis très très heureuse de t'avoir sur le micro du podcast aujourd'hui. Si ça te va, pour commencer, j'aimerais en savoir un peu plus sur toi. Est-ce que tu peux nous dire qui tu es, ce que tu fais aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, avec plaisir. Donc, mon nom, c'est Julien Sauvage. Je suis aujourd'hui CMO chez Cordial, qui est une plateforme marketing pour les marques B2C. Comme mon nom et mon accent l'indiquent, je suis franco-français, né en France, né à Strasbourg. J'ai vécu à Paris. J'habite maintenant à San Francisco. Et voilà, ça fait une douzaine d'années, j'ai commencé ma carrière plutôt du côté tech dans le data mining et le AI avant que ça s'appelle AI. Puis progressivement, je me suis rapproché du marketing. D'abord côté pur product marketing et puis après, j'ai étendu mon domaine fonctionnel en rajoutant d'autres fonctions. Je suis passé chez Salesforce pendant cinq ans, chez Gong, chez Clary, aujourd'hui chez Cordial.

  • Speaker #0

    Justement, on va en parler de tout ce sujet carrière. Et ma première question, c'est justement, tu disais que tu as commencé par le product marketing. Comment est-ce que tu en es arrivé là ? Est-ce que tu es tombé un peu par hasard dans la marmite du product marketing ? Ou au contraire, il y a eu des opportunités très spécifiques qui t'ont fait que tu as commencé à travailler dans cette discipline ?

  • Speaker #1

    Tomber dans la marmite ? Alors là, tout de suite, j'ai les images d'Astérix et Obélix. Donc, je suis vraiment content qu'on soit sur un podcast français. Non, je n'étais pas du tout dans le marketing, moi. En tant que pre-sales, je ne sais pas comment dire en français, consultant avant-vente, j'imagine qu'on dit, dans une boîte française qui était à l'époque bien, qui s'appelait KXEN, drôle de nom, mais on parle de 2008, ça fait longtemps, ça fait un bail. Et puis, à un moment donné, je faisais des démos tout le temps, je montrais le produit, etc. Au bout d'un moment, je me suis dit... Ce serait quand même sympa de raconter, plutôt que de raconter les histoires one-to-one, passer à l'échelle, raconter les histoires one-to-many. Et c'est ça la transition qui m'a amené d'avant-vente au product marketing, qui est à mon sens une transition qui est vraiment facile. Tu passes d'un engagement individuel à un engagement one-to-few, one-to-many. Donc c'est ça, mon angle, ça a toujours été une bonne connaissance du produit, une bonne connaissance du marché, une bonne... de connaissance des compétiteurs et c'est ça qui m'a amené au product marketing.

  • Speaker #0

    Justement, aujourd'hui, tu es CMO. Quels sont les apprentissages du product marketing qui font que tu peux aujourd'hui être CMO, les avantages et potentiellement s'il y a des limites ou des choses que tu as dû apprendre ?

  • Speaker #1

    Il y a toujours des avantages et des inconvénients ou des limites, effectivement. Bon, moi, je suis un petit peu biaisé dans le sens où je pense que quand on vient du product marketing, c'est quand même principalement une force pour être CMO. pour les raisons un petit peu que je viens d'évoquer, à savoir on est technique, on est capable d'avoir cette fonction un petit peu de pont entre les équipes go-to-market, sales, pre-sales, avant-vente, CS, support, et les fonctions produits, ce qui n'est pas le cas d'un CMO qui ne vient pas du product marketing, si tu veux. Donc je pense que c'est un avantage. Après, effectivement, ce que je dis toujours, c'est que le product marketing, souvent, on... On s'en sort avec des indicateurs clés de performance qui ne sont pas super bien définis, qui sont un petit peu flous. Et ça, évidemment, ça ne passe pas quand on arrive à un poste comme un poste de CMO ou de Head of Marketing. Donc, je dirais que c'est un avantage dû à la connaissance profonde du marché, des clients, du produit, cette fonction de pont. Mais par contre, les choses qu'il faut vraiment apprendre, c'est aller dans la partie Ops, aller dans la partie Data, Reporting et vraiment comprendre le... le cycle de vie, le life cycle de l'acheteur.

  • Speaker #0

    Si on revient un peu justement au métier de product marketing, qu'est-ce qui justement t'a le plus passionné dans ce métier et qu'est-ce qui t'a aussi le plus déplu ? Et peut-être qu'aujourd'hui, avec cette transition de C&M, tu ne retrouves plus ou au contraire, tu continues à avoir ?

  • Speaker #1

    Je continue à rester assez proche de mes équipes. Mon équipe actuelle, on est 10 à peu près, donc ce n'est pas super grand, ce qui n'est pas mal. Ça me permet de rester quand même assez proche et assez... C'est hands-on, comme on dit. Tu vois, j'ai retroussé mes manches là, donc je ne suis pas encore l'espèce d'exec qui vit dans un château sur un nuage. Mais ouais, non, il y a plein de trucs qui me passionnent avec le product marketing. Je réfléchissais un petit peu à ça hier quand je me préparais un petit peu pour ce moment qu'on a, toi et moi, là. Et en fait, le mot qui m'est venu, c'est le mot traduction. Je pense que c'est un truc qui me passionne et j'imagine qu'il te passionne et qu'il passionne plein de gens aussi. C'est cette notion de traduction, finalement. On traduit le langage du produit en valeur métier, on traduit la complexité en clarté, on traduit la stratégie de l'entreprise en histoire que l'acheteur et le marché peuvent entendre et auxquels ils peuvent croire. Donc cette notion de traduction, je trouve que c'est vraiment passionnant. Et finalement, le parallèle que je me suis fait, c'est que bon, maintenant je suis un petit Frenchie qui habite aux États-Unis, donc finalement la traduction, c'est quelque chose qui est dans mon esprit tout le temps. Je continue tout le temps à traduire finalement des choses. Je traduis du français à l'anglais, de l'anglais à français. On parle espagnol dans la famille aussi. Voilà, cette notion de traduction est, à mon sens, quelque chose d'absolument passionnant dans le product marketing.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends totalement. Et c'est vrai que souvent, dans les échanges que j'ai avec d'autres PMM, ce mot-là de, justement, traduire ce que tu disais de la complexité en clarté et d'être un peu le liant aussi entre les différentes équipes pour créer de la cohérence, c'est ce qui ressort le plus. Et ce qui, au final, est aussi le plus difficile à mesurer, si on revient au sujet de la mesure, en fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Je n'ai pas cherché à échapper à la deuxième partie de ta question, Carlotta, qui est la chose qui me déplaît le plus du product marketing. Effectivement, la tendance à être finalement mal compris et réduire le PMM à un deck concierge où grosso modo on va juste produire du PowerPoint et ne pas être mesuré sur ça. mais je pense que ce que je dis souvent c'est que chaque PMM a vocation à contrôler sa propre destinée d'une certaine manière. C'est-à-dire que ce qui différencie, à mon sens, un bon PMM d'un très bon PMM, c'est qu'un bon PMM va faire le job et il va délivrer sur tous les projets. Mais le très bon PMM, il va toujours arriver à ramener ce qu'il a fait à un indicateur clé de performance qui est au niveau de l'entreprise. Donc, cette partie mesure de succès, mesure de performance et à mon sens, la chose qui manque le plus au PMM et donc ce qui me déplaît, c'est ça, c'est l'incompréhension autour de la fonction par les gens qui ne sont pas dans le PMM et cette espèce de victimisation parfois que le PMM a à dire les gens ne comprennent pas et on ne comprend pas mes indicateurs de performance, sur la quoi je réponds toujours, ben non, c'est à toi de faire comprendre le reste du business et de leur dire comment tu devrais mesurer ta performance.

  • Speaker #0

    Tu as des conseils justement sur ces deux points-là ?

  • Speaker #1

    Moi, ce que j'encourage toujours auprès de mes équipes, pour mes équipes PMM, pour la fonction de PMM, C'est toutes les questions de communication, évidemment. J'apprends ça. Ce n'est pas un truc super nouveau. Et donc, à chaque fois qu'il y a un nouveau projet, faire un kick-off interne avec toutes les équipes transfonctionnelles pour bien comprendre ce qui va se passer. Donc, si on va lancer un produit dans deux mois, tu fais un kick-off avec absolument toutes les personnes clés. Je les encourage à faire une newsletter tous les mois ou tous les deux mois, interne, pour détailler non... pas seulement les activités, le progrès, mais aussi l'impact. Et donc ça, par rapport à ce deuxième point, le conseil que j'ai par rapport à montrer l'impact, c'est d'essayer d'aller chercher des indicateurs clés qui vont au-delà de l'adoption, qui vont au-delà de, ah, mon deck ou ma démo a été utilisée par la vente, l'avant-vente, x fois. Je pense que même quand on a une petite boîte, il y a vraiment des façons un peu plus... plus smart d'aller mesurer la performance. Si, par exemple, quelqu'un utilise un Gong ou un Clary et qu'ils enregistrent leurs sales calls, on peut, même si ce n'est pas le cas, tout le monde peut enregistrer un sales call. On peut enregistrer un sales call sur Zoom. Donc, c'est facile. Du coup, après, tu peux juste aller voir les calls où les vendeurs ont utilisé ton messaging, ceux pour lesquels ils n'ont pas utilisé ton messaging, et faire juste un peu du A-B testing et voir si le premier groupe a un win rate ou un conversion rate qui est plus plus grands. Et là, du coup, tu peux vraiment dire « Ok, grâce à mon nouveau messaging, les cycles de vente ont été réduits de 10% et les win rates ont été augmentés de 5%. » C'est n'importe quoi. Donc, vraiment, aller chercher ces indicateurs clés de performance. Il y a des manières de le faire, même si on est une petite boîte, on peut mesurer ça.

  • Speaker #0

    Oui, ce que j'aime bien dans ce que tu dis, c'est qu'en fait, il ne faut pas forcément se cantonner sur les KPI standards, mais on peut être aussi un peu original. dans la manière de penser l'impact qu'on peut avoir sur le produit, sur les sales, sur le marketing.

  • Speaker #1

    Exactement. Oui, exactement. À la fin, même si vous êtes dans une boîte, quelqu'un est dans une boîte qui est très product-led, où l'indicateur clé, c'est principalement adoption de produit, n'importe quoi, donc MAU, Monthly Active Users, je ne sais pas, sur un nouveau produit qu'on vient de lancer, même ça, ça n'a aucune importance si finalement les indicateurs clés au niveau de la boîte ne sont pas impactés. Et donc c'est quoi ? C'est churn, growth, revenue growth, etc. Il y a toujours une manière, à mon sens, d'aller faire le pont entre des activités qu'on pense être un petit peu upstream avec les résultats finaux. Je pense que c'est ça qui fait la différence entre un excellent PMM et un PMM qui fait son job mais qui ne se demande pas exactement en quoi son boulot est en train d'impacter la boîte.

  • Speaker #0

    On entend beaucoup en France le fait que le product marketing a 5 ans de retard, oui c'est un peu de retard par rapport Aux US, comme le product management aussi l'a été ou l'est encore. Est-ce que toi, tu as un avis là-dessus du point de vue d'aujourd'hui où tu es à San Francisco et donc tu vois aussi ce qui se passe en France ? Est-ce que tu vois soit un retard ou pas et des différences dans la façon de faire du product marketing ?

  • Speaker #1

    Oui, je ne dirais pas cinq ans de retard. J'espère que les gens ne sont pas dans cette mentalité-là. C'est peut-être un petit peu un petit complexe d'infériorité ou je ne sais pas quoi. C'est ridicule ça. Donc il ne faut pas... Il ne faut pas se dire qu'on a cinq ans de retard en France ou que ce soit. Il y a une différence culturelle, c'est clair. C'est inévitable, comme on peut se l'imaginer, dans toutes les fonctions, pas que le PMM. Je dirais aux US, le marketing est très central. Le produit de marketing est mieux compris, mieux valorisé qu'il ne peut l'être, à mon sens, en Europe. Souvent plus proche du leadership aussi. Ça, c'est plutôt la bonne nouvelle. Par exemple, la barre est plus haute, je trouve. ici, surtout sur la clarté du message, sur le messaging, même si on a un positionnement qui est parfait, mais que ça se traduit dans un messaging qui est un peu trop compliqué ou un peu trop tech, etc. Ici, les gens, ils tune out tout de suite, ils arrêtent tout de suite de t'écouter. T'as vraiment trois secondes pour convaincre. C'est un peu la culture pub, c'était une émission à l'époque, dans les années 80, 90, si je me souviens bien, sur M6. C'est la culture pub, c'est-à-dire qu'il faut être court, il faut être direct, il faut être impactant. Donc, c'est ça la différence. Je dirais, d'après ce que je vois depuis ici, j'ai l'impression que le PMM a complètement explosé en France. Ça n'existait pas beaucoup quand je me suis barré en 2012, il y a 13 ans maintenant. Vraiment, les gens n'étaient pas très développés encore comme fonction. Et là, moi, je vois plein de trucs à droite, à gauche. Je te vois, toi, et d'autres non. Donc, ça se voit que c'est en train d'exploser et c'est super. ça me rend fier de mon pays génial,

  • Speaker #0

    trop cool d'entendre ça ça donne le sourire et justement j'avais écouté une interview de toi je crois que c'était dans Burnout Marketers, où tu parlais d'un enjeu de repositionnement, il me semble que t'avais eu t'avais trouvé tes insights super intéressants sur justement comment se différencier dans un marché qui est ultra saturé et j'aimerais bien avoir un peu ton ... Ton avis là-dessus, quelques conseils ou méthodos de façon de penser dans ce cadre-là ?

  • Speaker #1

    C'est dur. Par rapport à la méthodo, le problème, c'est que… Je dis souvent ça sur les podcasts et tout. Je trouve que le PMM, on pêche par un excès de méthodologie. Je pense que le product marketing, c'est souvent des gens un peu comme moi qui sont venus d'un milieu, d'une fonction un peu plus tech. Et donc, on a tendance à bien maîtriser ça. Mais par contre, quand il s'agit d'être plus créatif et d'écrire et d'avoir des activations, etc., qui se rapprochent de la brand et qui sont vraiment sur l'autre partie du cerveau, on a plus de mal, il y a plus de résistance par rapport à ça. Et donc, je pense que souvent, on se cache derrière des frameworks, des playbooks, des méthodologies. Je pense vraiment que c'est la tendance parce que c'est confortable pour un nerd. alors qu'elle est un petit peu au-delà de son truc et de faire quelque chose de plus bold, de plus créatif, c'est quelque chose qui n'est pas forcément naturel pour nous. Donc, le premier truc que j'aurais envie de dire dans la méthode O, c'est prenez toutes les méthodes O et foutez-les à la poubelle. Je suis un petit peu extrême, mais en tout cas, s'il faut garder un framework, gardez-en un. Mais on n'a pas besoin d'avoir des messaging documents qui font 20 pages. C'est n'importe quoi. Personne ne va les lire. On n'a pas besoin d'avoir un buyer persona, guide, machin. En plus, tous les frameworks et tous les playbooks, désolé, mais aujourd'hui, on va sur Cloud ou sur GPT et on a ça immédiatement. Donc, le premier conseil que j'aurais envie de dire, c'est... Les frameworks, utilisez-les avec modération. C'est comme un bon verre de vin ou une bonne bouteille de vin. Le deuxième truc que j'aurais envie de dire, je sais que je prends un peu de temps là, mais bon, je suis passionné par rapport à ces sujets. C'est important. J'espère que c'est cool. Je sais que ça a été un débat pendant des années, mais le nom marketing produit, c'est seulement la moitié de l'histoire. C'est l'histoire produit. Mais l'autre moitié avant de parler du produit, c'est de parler du problème. pour parler du pain. Et donc, je vois souvent des produits de marketer qui vont directement vers moi, moi, moi, moi, moi. Nous, on est meilleur parce qu'on fait ça. Alors qu'ils n'ont même pas vraiment pris le temps de montrer à leurs clients pourquoi il y a besoin de changer, pourquoi il y a besoin de changer maintenant. Voilà mes deux grands conseils si on essaie de faire du positionnement et de vraiment stand out dans un marché extrêmement complexe. C'est être créatif, utiliser les frameworks, mais avec modération. et après réfléchir vraiment à quel est le problem statement, le pain, le villain, le vilain de l'histoire, qui va permettre de faire une histoire qui est parfaitement balancée entre pain solution.

  • Speaker #0

    Super intéressant, et c'est vrai que quand tu parles des frameworks, à mon avis, il y a un sujet de, justement, comme on a besoin de rassurer, de montrer qui on est, à quoi on sert, tout de suite avoir une méthode des frameworks, ça rassure et ça met dans une case où on a... justement on n'arrive pas à se faire une place quoi, et en effet c'est en sortir et qui permet d'aller on top et de montrer une valeur ajoutée au delà de juste comment tu fais étape 1, étape 2, étape 3 quoi,

  • Speaker #1

    exactement c'est vrai qu'avoir les frameworks enfin je suis un peu méchant par définition là un peu provoque mais une valeur d'avoir des frameworks c'est de se sentir à l'aise, on se dit ok là il y a des guardrails on est dans un terrain connu on va pas tomber dans le vide Donc, je vois cette valeur-là, mais je pense que parfois, les gens restent un peu trop près des frameworks, ils sont un petit peu trop comme step by step, ils ont du mal à prendre des risques. Et honnêtement, si on ne prend pas de risques dans quelques boulots que ce soit et dans le marketing en particulier, dans le product marketing encore plus, si on ne prend pas de risques, il n'y aura jamais de récompense, personne ne va vous voir. la raison pour laquelle les gens ont parlé de Gong à l'époque c'est parce qu'on a pris des risques dans le branding dans notre messaging, on a fait des campagnes qui étaient différentes etc etc c'était moins sur le produit et c'était plus sur les risques qu'on a pris pour parler du produit.

  • Speaker #0

    Merci pour ces conseils, Julien. Ça va nous prendre aussi de la hauteur. Pour terminer notre échange, j'aimerais bien parler un peu plus avec toi du sujet carrière, un peu management, parce que c'est super bien de voir justement que quand tu es PMM, tu peux continuer dans la filière PMM, mais tu peux aussi faire du FCMO, potentiellement aller plus dans le product. Est-ce que toi, tu as un avis, des recommandations, des conseils sur ce qu'on peut faire ? dans notre carrière quand on a une expérience de product marketing ?

  • Speaker #1

    La première chose que j'aurais envie de dire, c'est que je pense qu'il y a une tendance, une pression que les gens se mettent eux-mêmes sur leurs épaules pour toujours évoluer et aller changer de scope, ou rajouter, étendre son scope, passer de PMM à Head of Product, Head of Marketing, etc. Et c'est une pression que je me suis moi-même mise, pour être honnête. pour avoir un moment un peu vulnérable. Moi aussi, j'étais un peu dans cette course de « Ok, plus, plus, plus, il faut que je montre que je fais de la croissance, etc. » Ça ne devrait pas être comme ça. C'est parfaitement OK d'être un PMM IC, Individual Contributor, donc sans équipe, dans une boîte et de rester là, ou d'aller d'une boîte à l'autre et de rester solo PMM. C'est complètement OK et on peut avoir de la croissance là-dedans, on peut continuer à apprécier, à aimer son travail et à avoir de l'impact. Le premier truc que j'ai envie de dire, c'est avant de, comme peut-être moi, d'être victime de la pression à la réussite, à la performance, à la croissance, il faut que je montre ci, etc. Chacun devrait quand même se poser, réfléchir un petit peu à ce qui les rend heureux dans la vie. Voilà, ça c'est le premier truc, on peut évoluer dans sa carrière sans monter les grades corporate. Après, effectivement, le PMM ouvre accès à plein de portes supplémentaires. Je dirais que c'est assez basique, mais chaque PMM, c'est un peu de nouveau left brain, right brain, cerveau, lobe, gauche et droit. Si vous êtes plus tech, une évolution vers le produit est plus naturelle. Si vous êtes plus go-to-market et client-facing, une évolution vers une autre fonction du go-to-market est plus naturelle. On peut faire un petit peu ce qu'on veut en fonction du background, en fonction de ce qu'on a envie de faire. Mon conseil, pour finir, c'est un peu ce que j'ai dit tout à l'heure, c'est s'exposer au business, travailler. bien sûr les skills, les compétences du product marketing en tant que tel, mais aussi travailler son sens politique, travailler sa capacité d'écoute, aller chercher les projets qui sont visibles, montrer qu'on peut aligner les gens, qu'on peut prioriser les tâches, qu'on peut décider, prendre des décisions. Et donc, en fait, un petit peu, toujours aller chercher le why et pas juste le what. C'est ça, c'est un peu ce que j'ai dit tout à l'heure, la différence entre un bon... Le PMM est un très bon PMM. Le bon PMM connaît le produit. Le très bon PMM connaît le marché. Donc, tout ce qu'on peut faire pour aller étendre sa sphère d'influence à quelque chose qui se rapproche vraiment du marché et des indicateurs clés de performance de la boîte, c'est ce qui va vous permettre de faire de la croissance.

  • Speaker #0

    Trop bien. Merci, Julien, pour tous ces insights et ce retour d'expérience. Pour finir, trois questions ultra faciles. La première, c'est quelle est la prochaine personne ou le prochain sujet que tu aimerais voir sur le podcast ?

  • Speaker #1

    Je peux t'amener des gens d'ici si tu veux. Des francophones ou des français ou d'autres d'ailleurs. Moi, ce que j'aime bien dans les podcasts que j'écoute, c'est quelqu'un qui a une nouvelle perspective. Peut-être quelqu'un qui ne vient pas de la tech, qui applique les mêmes mécaniques ailleurs ou justement quelqu'un qui est Pas dans le product marketing. Quelqu'un qui est un des stakeholders du product marketing. Pourquoi pas ? Ce serait rigolo, tu amènes un VP sales d'une boîte X et la personne en question va dégommer le product marketing et ça va nous donner un peu une perspective par rapport à la perception de la fonction. Je ne sais pas, ce serait intéressant à mon sens d'aller chercher des profils qui sont un petit peu en dehors de la bulle tech PMM, for B2B, B2C. Ok,

  • Speaker #0

    j'adore. Deuxième question, est-ce que tu recommandes un livre ou des ressources ?

  • Speaker #1

    Ça peut être dans le pro comme dans le perso ? Oui. Je vais faire une référence pro, une référence perso. J'ai plein de bouquins. Bon, là, tu ne peux pas voir, mais si je pouvais tourner ma caméra, il y a plein, plein, plein de bouquins là. Donc, je lis beaucoup. En tout cas, je lisais beaucoup avant d'avoir deux petits garçons qui sont arrivés dans ma vie. Donc, la partie pro, je dirais, c'est tout ce qui est category pirates. Play bigger, c'est leur grand, grand livre. Après, ils ont fait... plein d'autres livres. Grosso modo, c'est toute la partie category design. C'est génial. Même si vous ne faites pas du category design dans la boîte dans laquelle vous êtes aujourd'hui en tant que PMM, ça vraiment, ça vous ouvre le champ de pensée. Ça permet de réfléchir aux problèmes. Ça donne des frameworks sans être trop frameworky. Donc, c'est vraiment super. Donc, Category Pirates, c'est un peu le nom de tous les auteurs. Et Play Bigger, c'est le nom d'un de leurs bouquins. Et la partie perso, j'adore Philippe Patrick Modiano, qui est assez connu en France, je pense, qui a eu le prix Nobel de littérature il y a quelques années. Gros fan de ses livres, c'est très nostalgique, très français, très parisien. Si vous ne connaissez pas son œuvre, allez voir ça. Ça me parle beaucoup, ça me parle peut-être parce que je suis un Français maintenant expatrié aux US, mais chaque fois que je lis ça, j'ai de l'âme aux yeux et j'ai envie de retourner en France. Donc voilà, Patrick Modiano.

  • Speaker #0

    Je m'étonnerai. toutes les infos en commentaire de l'épisode. Et pour terminer, je pense qu'on a de la réponse, mais où est-ce que les personnes peuvent te contacter ? Jusque maintenant, j'ai un 100% de réponse LinkedIn.

  • Speaker #1

    LinkedIn, ouais, ouais, ouais, ouais, LinkedIn, ouais, c'est boring, mais ouais, LinkedIn, c'est la meilleure façon. Et je dirais, si jamais vous habitez en France, vous écoutez, vous habitez en France, vous êtes passage par la Californie, envoyez-moi un petit message. Je fais un peu du mentoring aussi, j'ai de les... Les Français qui étaient un peu dans ma position il y a 10 ans pour essayer de réfléchir à, OK, est-ce que je traverse l'océan ? Est-ce que je viens bosser ici ? Qu'est-ce qui se passe ? Etc. Donc, oui, happy to help. Mais effectivement, LinkedIn, c'est la meilleure façon de me trouver.

  • Speaker #0

    Super. Merci encore, Julien. Et je te souhaite une excellente journée.

  • Speaker #1

    Merci, Carlotta. À bientôt.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si l'épisode t'a plu, n'hésite pas à le partager sur LinkedIn en me taguant. Tu peux aussi me soutenir en laissant un avis 5 étoiles sur Apple Podcasts et me laisser un commentaire. Ton aide est précieuse pour m'aider à faire connaître Product Marketing Stories et aussi m'encourager à créer davantage de contenu. Alors merci !

Chapters

  • Parcours de Julien : de PMM à CMO

    00:00

  • Passions et défis du Product Marketing

    05:46

  • Mesurer le succès et impact du PMM

    08:46

  • Comparaison Francs vs. US

    11:55

  • Conseils pour se démarquer dans un marché tendu

    14:58

  • Évolution de carrière en Product Marketing

    17:55

Description

Français installé à San Francisco depuis plus de 10 ans, Julien a fait ses armes en Product Marketing dans les meilleures boîtes tech des US : Salesforce, Gong, Clari… avant de devenir CMO chez Cordial.


On revient sur les forces de ce background pour devenir CMO, les défis de la fonction PMM, notamment concernant la fameuse question de la mesure d’impact, et les différences marquantes de l’approche Product Marketing en France versus les États-Unis.

Il nous explique aussi pourquoi il fait la chasse aux frameworks et le risque à vouloir les suivre à la lettre.

Enfin, Julien partage aussi ses conseils pour se démarquer dans un marché saturé, évoluer dans sa carrière… sans forcément tomber dans la course au titre.


Voici ce que vous allez apprendre dans cet épisode :

👉 Comment passer du rôle de PMM à CMO : apports et limites du Product Marketing

👉 Pourquoi le PMM doit sortir de la posture d’exécutant pour se rendre visible et désirable

👉 Son approche “out of the box” pour mesurer l’impact d’un messaging


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, je reçois un invité aussi inspirant qu'atypique, Julien Sauvage. Français, installé à San Francisco depuis plus de 10 ans, il a fait ses armes dans les meilleures boîtes tech US, Salesforce, Gong, Clary, avant de devenir CMO chez Cordial. Mais ce qui rend son parcours encore plus intéressant, c'est qu'il vient du product marketing. Et ça, ça change tout. Dans cet épisode, on revient sur les forces de ce background pour devenir CMO et défie la fonction PMM, notamment concernant la mesure de l'impact. et les différences marquantes sur l'approche product marketing en France versus les Etats-Unis. Il nous explique aussi pourquoi il fait la chasse au framework et le risque à vouloir les suivre à la lettre. Et enfin, Julien partage tous ses conseils pour se démarquer dans un marché de plus en plus saturé et évoluer dans sa carrière sans forcément faire la course au titre. Bonne écoute ! Salut Julien, comment ça va ?

  • Speaker #1

    Bonjour Carlotta, ça va bien et toi ?

  • Speaker #0

    Ça va très bien, je suis très très heureuse de t'avoir sur le micro du podcast aujourd'hui. Si ça te va, pour commencer, j'aimerais en savoir un peu plus sur toi. Est-ce que tu peux nous dire qui tu es, ce que tu fais aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, avec plaisir. Donc, mon nom, c'est Julien Sauvage. Je suis aujourd'hui CMO chez Cordial, qui est une plateforme marketing pour les marques B2C. Comme mon nom et mon accent l'indiquent, je suis franco-français, né en France, né à Strasbourg. J'ai vécu à Paris. J'habite maintenant à San Francisco. Et voilà, ça fait une douzaine d'années, j'ai commencé ma carrière plutôt du côté tech dans le data mining et le AI avant que ça s'appelle AI. Puis progressivement, je me suis rapproché du marketing. D'abord côté pur product marketing et puis après, j'ai étendu mon domaine fonctionnel en rajoutant d'autres fonctions. Je suis passé chez Salesforce pendant cinq ans, chez Gong, chez Clary, aujourd'hui chez Cordial.

  • Speaker #0

    Justement, on va en parler de tout ce sujet carrière. Et ma première question, c'est justement, tu disais que tu as commencé par le product marketing. Comment est-ce que tu en es arrivé là ? Est-ce que tu es tombé un peu par hasard dans la marmite du product marketing ? Ou au contraire, il y a eu des opportunités très spécifiques qui t'ont fait que tu as commencé à travailler dans cette discipline ?

  • Speaker #1

    Tomber dans la marmite ? Alors là, tout de suite, j'ai les images d'Astérix et Obélix. Donc, je suis vraiment content qu'on soit sur un podcast français. Non, je n'étais pas du tout dans le marketing, moi. En tant que pre-sales, je ne sais pas comment dire en français, consultant avant-vente, j'imagine qu'on dit, dans une boîte française qui était à l'époque bien, qui s'appelait KXEN, drôle de nom, mais on parle de 2008, ça fait longtemps, ça fait un bail. Et puis, à un moment donné, je faisais des démos tout le temps, je montrais le produit, etc. Au bout d'un moment, je me suis dit... Ce serait quand même sympa de raconter, plutôt que de raconter les histoires one-to-one, passer à l'échelle, raconter les histoires one-to-many. Et c'est ça la transition qui m'a amené d'avant-vente au product marketing, qui est à mon sens une transition qui est vraiment facile. Tu passes d'un engagement individuel à un engagement one-to-few, one-to-many. Donc c'est ça, mon angle, ça a toujours été une bonne connaissance du produit, une bonne connaissance du marché, une bonne... de connaissance des compétiteurs et c'est ça qui m'a amené au product marketing.

  • Speaker #0

    Justement, aujourd'hui, tu es CMO. Quels sont les apprentissages du product marketing qui font que tu peux aujourd'hui être CMO, les avantages et potentiellement s'il y a des limites ou des choses que tu as dû apprendre ?

  • Speaker #1

    Il y a toujours des avantages et des inconvénients ou des limites, effectivement. Bon, moi, je suis un petit peu biaisé dans le sens où je pense que quand on vient du product marketing, c'est quand même principalement une force pour être CMO. pour les raisons un petit peu que je viens d'évoquer, à savoir on est technique, on est capable d'avoir cette fonction un petit peu de pont entre les équipes go-to-market, sales, pre-sales, avant-vente, CS, support, et les fonctions produits, ce qui n'est pas le cas d'un CMO qui ne vient pas du product marketing, si tu veux. Donc je pense que c'est un avantage. Après, effectivement, ce que je dis toujours, c'est que le product marketing, souvent, on... On s'en sort avec des indicateurs clés de performance qui ne sont pas super bien définis, qui sont un petit peu flous. Et ça, évidemment, ça ne passe pas quand on arrive à un poste comme un poste de CMO ou de Head of Marketing. Donc, je dirais que c'est un avantage dû à la connaissance profonde du marché, des clients, du produit, cette fonction de pont. Mais par contre, les choses qu'il faut vraiment apprendre, c'est aller dans la partie Ops, aller dans la partie Data, Reporting et vraiment comprendre le... le cycle de vie, le life cycle de l'acheteur.

  • Speaker #0

    Si on revient un peu justement au métier de product marketing, qu'est-ce qui justement t'a le plus passionné dans ce métier et qu'est-ce qui t'a aussi le plus déplu ? Et peut-être qu'aujourd'hui, avec cette transition de C&M, tu ne retrouves plus ou au contraire, tu continues à avoir ?

  • Speaker #1

    Je continue à rester assez proche de mes équipes. Mon équipe actuelle, on est 10 à peu près, donc ce n'est pas super grand, ce qui n'est pas mal. Ça me permet de rester quand même assez proche et assez... C'est hands-on, comme on dit. Tu vois, j'ai retroussé mes manches là, donc je ne suis pas encore l'espèce d'exec qui vit dans un château sur un nuage. Mais ouais, non, il y a plein de trucs qui me passionnent avec le product marketing. Je réfléchissais un petit peu à ça hier quand je me préparais un petit peu pour ce moment qu'on a, toi et moi, là. Et en fait, le mot qui m'est venu, c'est le mot traduction. Je pense que c'est un truc qui me passionne et j'imagine qu'il te passionne et qu'il passionne plein de gens aussi. C'est cette notion de traduction, finalement. On traduit le langage du produit en valeur métier, on traduit la complexité en clarté, on traduit la stratégie de l'entreprise en histoire que l'acheteur et le marché peuvent entendre et auxquels ils peuvent croire. Donc cette notion de traduction, je trouve que c'est vraiment passionnant. Et finalement, le parallèle que je me suis fait, c'est que bon, maintenant je suis un petit Frenchie qui habite aux États-Unis, donc finalement la traduction, c'est quelque chose qui est dans mon esprit tout le temps. Je continue tout le temps à traduire finalement des choses. Je traduis du français à l'anglais, de l'anglais à français. On parle espagnol dans la famille aussi. Voilà, cette notion de traduction est, à mon sens, quelque chose d'absolument passionnant dans le product marketing.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends totalement. Et c'est vrai que souvent, dans les échanges que j'ai avec d'autres PMM, ce mot-là de, justement, traduire ce que tu disais de la complexité en clarté et d'être un peu le liant aussi entre les différentes équipes pour créer de la cohérence, c'est ce qui ressort le plus. Et ce qui, au final, est aussi le plus difficile à mesurer, si on revient au sujet de la mesure, en fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Je n'ai pas cherché à échapper à la deuxième partie de ta question, Carlotta, qui est la chose qui me déplaît le plus du product marketing. Effectivement, la tendance à être finalement mal compris et réduire le PMM à un deck concierge où grosso modo on va juste produire du PowerPoint et ne pas être mesuré sur ça. mais je pense que ce que je dis souvent c'est que chaque PMM a vocation à contrôler sa propre destinée d'une certaine manière. C'est-à-dire que ce qui différencie, à mon sens, un bon PMM d'un très bon PMM, c'est qu'un bon PMM va faire le job et il va délivrer sur tous les projets. Mais le très bon PMM, il va toujours arriver à ramener ce qu'il a fait à un indicateur clé de performance qui est au niveau de l'entreprise. Donc, cette partie mesure de succès, mesure de performance et à mon sens, la chose qui manque le plus au PMM et donc ce qui me déplaît, c'est ça, c'est l'incompréhension autour de la fonction par les gens qui ne sont pas dans le PMM et cette espèce de victimisation parfois que le PMM a à dire les gens ne comprennent pas et on ne comprend pas mes indicateurs de performance, sur la quoi je réponds toujours, ben non, c'est à toi de faire comprendre le reste du business et de leur dire comment tu devrais mesurer ta performance.

  • Speaker #0

    Tu as des conseils justement sur ces deux points-là ?

  • Speaker #1

    Moi, ce que j'encourage toujours auprès de mes équipes, pour mes équipes PMM, pour la fonction de PMM, C'est toutes les questions de communication, évidemment. J'apprends ça. Ce n'est pas un truc super nouveau. Et donc, à chaque fois qu'il y a un nouveau projet, faire un kick-off interne avec toutes les équipes transfonctionnelles pour bien comprendre ce qui va se passer. Donc, si on va lancer un produit dans deux mois, tu fais un kick-off avec absolument toutes les personnes clés. Je les encourage à faire une newsletter tous les mois ou tous les deux mois, interne, pour détailler non... pas seulement les activités, le progrès, mais aussi l'impact. Et donc ça, par rapport à ce deuxième point, le conseil que j'ai par rapport à montrer l'impact, c'est d'essayer d'aller chercher des indicateurs clés qui vont au-delà de l'adoption, qui vont au-delà de, ah, mon deck ou ma démo a été utilisée par la vente, l'avant-vente, x fois. Je pense que même quand on a une petite boîte, il y a vraiment des façons un peu plus... plus smart d'aller mesurer la performance. Si, par exemple, quelqu'un utilise un Gong ou un Clary et qu'ils enregistrent leurs sales calls, on peut, même si ce n'est pas le cas, tout le monde peut enregistrer un sales call. On peut enregistrer un sales call sur Zoom. Donc, c'est facile. Du coup, après, tu peux juste aller voir les calls où les vendeurs ont utilisé ton messaging, ceux pour lesquels ils n'ont pas utilisé ton messaging, et faire juste un peu du A-B testing et voir si le premier groupe a un win rate ou un conversion rate qui est plus plus grands. Et là, du coup, tu peux vraiment dire « Ok, grâce à mon nouveau messaging, les cycles de vente ont été réduits de 10% et les win rates ont été augmentés de 5%. » C'est n'importe quoi. Donc, vraiment, aller chercher ces indicateurs clés de performance. Il y a des manières de le faire, même si on est une petite boîte, on peut mesurer ça.

  • Speaker #0

    Oui, ce que j'aime bien dans ce que tu dis, c'est qu'en fait, il ne faut pas forcément se cantonner sur les KPI standards, mais on peut être aussi un peu original. dans la manière de penser l'impact qu'on peut avoir sur le produit, sur les sales, sur le marketing.

  • Speaker #1

    Exactement. Oui, exactement. À la fin, même si vous êtes dans une boîte, quelqu'un est dans une boîte qui est très product-led, où l'indicateur clé, c'est principalement adoption de produit, n'importe quoi, donc MAU, Monthly Active Users, je ne sais pas, sur un nouveau produit qu'on vient de lancer, même ça, ça n'a aucune importance si finalement les indicateurs clés au niveau de la boîte ne sont pas impactés. Et donc c'est quoi ? C'est churn, growth, revenue growth, etc. Il y a toujours une manière, à mon sens, d'aller faire le pont entre des activités qu'on pense être un petit peu upstream avec les résultats finaux. Je pense que c'est ça qui fait la différence entre un excellent PMM et un PMM qui fait son job mais qui ne se demande pas exactement en quoi son boulot est en train d'impacter la boîte.

  • Speaker #0

    On entend beaucoup en France le fait que le product marketing a 5 ans de retard, oui c'est un peu de retard par rapport Aux US, comme le product management aussi l'a été ou l'est encore. Est-ce que toi, tu as un avis là-dessus du point de vue d'aujourd'hui où tu es à San Francisco et donc tu vois aussi ce qui se passe en France ? Est-ce que tu vois soit un retard ou pas et des différences dans la façon de faire du product marketing ?

  • Speaker #1

    Oui, je ne dirais pas cinq ans de retard. J'espère que les gens ne sont pas dans cette mentalité-là. C'est peut-être un petit peu un petit complexe d'infériorité ou je ne sais pas quoi. C'est ridicule ça. Donc il ne faut pas... Il ne faut pas se dire qu'on a cinq ans de retard en France ou que ce soit. Il y a une différence culturelle, c'est clair. C'est inévitable, comme on peut se l'imaginer, dans toutes les fonctions, pas que le PMM. Je dirais aux US, le marketing est très central. Le produit de marketing est mieux compris, mieux valorisé qu'il ne peut l'être, à mon sens, en Europe. Souvent plus proche du leadership aussi. Ça, c'est plutôt la bonne nouvelle. Par exemple, la barre est plus haute, je trouve. ici, surtout sur la clarté du message, sur le messaging, même si on a un positionnement qui est parfait, mais que ça se traduit dans un messaging qui est un peu trop compliqué ou un peu trop tech, etc. Ici, les gens, ils tune out tout de suite, ils arrêtent tout de suite de t'écouter. T'as vraiment trois secondes pour convaincre. C'est un peu la culture pub, c'était une émission à l'époque, dans les années 80, 90, si je me souviens bien, sur M6. C'est la culture pub, c'est-à-dire qu'il faut être court, il faut être direct, il faut être impactant. Donc, c'est ça la différence. Je dirais, d'après ce que je vois depuis ici, j'ai l'impression que le PMM a complètement explosé en France. Ça n'existait pas beaucoup quand je me suis barré en 2012, il y a 13 ans maintenant. Vraiment, les gens n'étaient pas très développés encore comme fonction. Et là, moi, je vois plein de trucs à droite, à gauche. Je te vois, toi, et d'autres non. Donc, ça se voit que c'est en train d'exploser et c'est super. ça me rend fier de mon pays génial,

  • Speaker #0

    trop cool d'entendre ça ça donne le sourire et justement j'avais écouté une interview de toi je crois que c'était dans Burnout Marketers, où tu parlais d'un enjeu de repositionnement, il me semble que t'avais eu t'avais trouvé tes insights super intéressants sur justement comment se différencier dans un marché qui est ultra saturé et j'aimerais bien avoir un peu ton ... Ton avis là-dessus, quelques conseils ou méthodos de façon de penser dans ce cadre-là ?

  • Speaker #1

    C'est dur. Par rapport à la méthodo, le problème, c'est que… Je dis souvent ça sur les podcasts et tout. Je trouve que le PMM, on pêche par un excès de méthodologie. Je pense que le product marketing, c'est souvent des gens un peu comme moi qui sont venus d'un milieu, d'une fonction un peu plus tech. Et donc, on a tendance à bien maîtriser ça. Mais par contre, quand il s'agit d'être plus créatif et d'écrire et d'avoir des activations, etc., qui se rapprochent de la brand et qui sont vraiment sur l'autre partie du cerveau, on a plus de mal, il y a plus de résistance par rapport à ça. Et donc, je pense que souvent, on se cache derrière des frameworks, des playbooks, des méthodologies. Je pense vraiment que c'est la tendance parce que c'est confortable pour un nerd. alors qu'elle est un petit peu au-delà de son truc et de faire quelque chose de plus bold, de plus créatif, c'est quelque chose qui n'est pas forcément naturel pour nous. Donc, le premier truc que j'aurais envie de dire dans la méthode O, c'est prenez toutes les méthodes O et foutez-les à la poubelle. Je suis un petit peu extrême, mais en tout cas, s'il faut garder un framework, gardez-en un. Mais on n'a pas besoin d'avoir des messaging documents qui font 20 pages. C'est n'importe quoi. Personne ne va les lire. On n'a pas besoin d'avoir un buyer persona, guide, machin. En plus, tous les frameworks et tous les playbooks, désolé, mais aujourd'hui, on va sur Cloud ou sur GPT et on a ça immédiatement. Donc, le premier conseil que j'aurais envie de dire, c'est... Les frameworks, utilisez-les avec modération. C'est comme un bon verre de vin ou une bonne bouteille de vin. Le deuxième truc que j'aurais envie de dire, je sais que je prends un peu de temps là, mais bon, je suis passionné par rapport à ces sujets. C'est important. J'espère que c'est cool. Je sais que ça a été un débat pendant des années, mais le nom marketing produit, c'est seulement la moitié de l'histoire. C'est l'histoire produit. Mais l'autre moitié avant de parler du produit, c'est de parler du problème. pour parler du pain. Et donc, je vois souvent des produits de marketer qui vont directement vers moi, moi, moi, moi, moi. Nous, on est meilleur parce qu'on fait ça. Alors qu'ils n'ont même pas vraiment pris le temps de montrer à leurs clients pourquoi il y a besoin de changer, pourquoi il y a besoin de changer maintenant. Voilà mes deux grands conseils si on essaie de faire du positionnement et de vraiment stand out dans un marché extrêmement complexe. C'est être créatif, utiliser les frameworks, mais avec modération. et après réfléchir vraiment à quel est le problem statement, le pain, le villain, le vilain de l'histoire, qui va permettre de faire une histoire qui est parfaitement balancée entre pain solution.

  • Speaker #0

    Super intéressant, et c'est vrai que quand tu parles des frameworks, à mon avis, il y a un sujet de, justement, comme on a besoin de rassurer, de montrer qui on est, à quoi on sert, tout de suite avoir une méthode des frameworks, ça rassure et ça met dans une case où on a... justement on n'arrive pas à se faire une place quoi, et en effet c'est en sortir et qui permet d'aller on top et de montrer une valeur ajoutée au delà de juste comment tu fais étape 1, étape 2, étape 3 quoi,

  • Speaker #1

    exactement c'est vrai qu'avoir les frameworks enfin je suis un peu méchant par définition là un peu provoque mais une valeur d'avoir des frameworks c'est de se sentir à l'aise, on se dit ok là il y a des guardrails on est dans un terrain connu on va pas tomber dans le vide Donc, je vois cette valeur-là, mais je pense que parfois, les gens restent un peu trop près des frameworks, ils sont un petit peu trop comme step by step, ils ont du mal à prendre des risques. Et honnêtement, si on ne prend pas de risques dans quelques boulots que ce soit et dans le marketing en particulier, dans le product marketing encore plus, si on ne prend pas de risques, il n'y aura jamais de récompense, personne ne va vous voir. la raison pour laquelle les gens ont parlé de Gong à l'époque c'est parce qu'on a pris des risques dans le branding dans notre messaging, on a fait des campagnes qui étaient différentes etc etc c'était moins sur le produit et c'était plus sur les risques qu'on a pris pour parler du produit.

  • Speaker #0

    Merci pour ces conseils, Julien. Ça va nous prendre aussi de la hauteur. Pour terminer notre échange, j'aimerais bien parler un peu plus avec toi du sujet carrière, un peu management, parce que c'est super bien de voir justement que quand tu es PMM, tu peux continuer dans la filière PMM, mais tu peux aussi faire du FCMO, potentiellement aller plus dans le product. Est-ce que toi, tu as un avis, des recommandations, des conseils sur ce qu'on peut faire ? dans notre carrière quand on a une expérience de product marketing ?

  • Speaker #1

    La première chose que j'aurais envie de dire, c'est que je pense qu'il y a une tendance, une pression que les gens se mettent eux-mêmes sur leurs épaules pour toujours évoluer et aller changer de scope, ou rajouter, étendre son scope, passer de PMM à Head of Product, Head of Marketing, etc. Et c'est une pression que je me suis moi-même mise, pour être honnête. pour avoir un moment un peu vulnérable. Moi aussi, j'étais un peu dans cette course de « Ok, plus, plus, plus, il faut que je montre que je fais de la croissance, etc. » Ça ne devrait pas être comme ça. C'est parfaitement OK d'être un PMM IC, Individual Contributor, donc sans équipe, dans une boîte et de rester là, ou d'aller d'une boîte à l'autre et de rester solo PMM. C'est complètement OK et on peut avoir de la croissance là-dedans, on peut continuer à apprécier, à aimer son travail et à avoir de l'impact. Le premier truc que j'ai envie de dire, c'est avant de, comme peut-être moi, d'être victime de la pression à la réussite, à la performance, à la croissance, il faut que je montre ci, etc. Chacun devrait quand même se poser, réfléchir un petit peu à ce qui les rend heureux dans la vie. Voilà, ça c'est le premier truc, on peut évoluer dans sa carrière sans monter les grades corporate. Après, effectivement, le PMM ouvre accès à plein de portes supplémentaires. Je dirais que c'est assez basique, mais chaque PMM, c'est un peu de nouveau left brain, right brain, cerveau, lobe, gauche et droit. Si vous êtes plus tech, une évolution vers le produit est plus naturelle. Si vous êtes plus go-to-market et client-facing, une évolution vers une autre fonction du go-to-market est plus naturelle. On peut faire un petit peu ce qu'on veut en fonction du background, en fonction de ce qu'on a envie de faire. Mon conseil, pour finir, c'est un peu ce que j'ai dit tout à l'heure, c'est s'exposer au business, travailler. bien sûr les skills, les compétences du product marketing en tant que tel, mais aussi travailler son sens politique, travailler sa capacité d'écoute, aller chercher les projets qui sont visibles, montrer qu'on peut aligner les gens, qu'on peut prioriser les tâches, qu'on peut décider, prendre des décisions. Et donc, en fait, un petit peu, toujours aller chercher le why et pas juste le what. C'est ça, c'est un peu ce que j'ai dit tout à l'heure, la différence entre un bon... Le PMM est un très bon PMM. Le bon PMM connaît le produit. Le très bon PMM connaît le marché. Donc, tout ce qu'on peut faire pour aller étendre sa sphère d'influence à quelque chose qui se rapproche vraiment du marché et des indicateurs clés de performance de la boîte, c'est ce qui va vous permettre de faire de la croissance.

  • Speaker #0

    Trop bien. Merci, Julien, pour tous ces insights et ce retour d'expérience. Pour finir, trois questions ultra faciles. La première, c'est quelle est la prochaine personne ou le prochain sujet que tu aimerais voir sur le podcast ?

  • Speaker #1

    Je peux t'amener des gens d'ici si tu veux. Des francophones ou des français ou d'autres d'ailleurs. Moi, ce que j'aime bien dans les podcasts que j'écoute, c'est quelqu'un qui a une nouvelle perspective. Peut-être quelqu'un qui ne vient pas de la tech, qui applique les mêmes mécaniques ailleurs ou justement quelqu'un qui est Pas dans le product marketing. Quelqu'un qui est un des stakeholders du product marketing. Pourquoi pas ? Ce serait rigolo, tu amènes un VP sales d'une boîte X et la personne en question va dégommer le product marketing et ça va nous donner un peu une perspective par rapport à la perception de la fonction. Je ne sais pas, ce serait intéressant à mon sens d'aller chercher des profils qui sont un petit peu en dehors de la bulle tech PMM, for B2B, B2C. Ok,

  • Speaker #0

    j'adore. Deuxième question, est-ce que tu recommandes un livre ou des ressources ?

  • Speaker #1

    Ça peut être dans le pro comme dans le perso ? Oui. Je vais faire une référence pro, une référence perso. J'ai plein de bouquins. Bon, là, tu ne peux pas voir, mais si je pouvais tourner ma caméra, il y a plein, plein, plein de bouquins là. Donc, je lis beaucoup. En tout cas, je lisais beaucoup avant d'avoir deux petits garçons qui sont arrivés dans ma vie. Donc, la partie pro, je dirais, c'est tout ce qui est category pirates. Play bigger, c'est leur grand, grand livre. Après, ils ont fait... plein d'autres livres. Grosso modo, c'est toute la partie category design. C'est génial. Même si vous ne faites pas du category design dans la boîte dans laquelle vous êtes aujourd'hui en tant que PMM, ça vraiment, ça vous ouvre le champ de pensée. Ça permet de réfléchir aux problèmes. Ça donne des frameworks sans être trop frameworky. Donc, c'est vraiment super. Donc, Category Pirates, c'est un peu le nom de tous les auteurs. Et Play Bigger, c'est le nom d'un de leurs bouquins. Et la partie perso, j'adore Philippe Patrick Modiano, qui est assez connu en France, je pense, qui a eu le prix Nobel de littérature il y a quelques années. Gros fan de ses livres, c'est très nostalgique, très français, très parisien. Si vous ne connaissez pas son œuvre, allez voir ça. Ça me parle beaucoup, ça me parle peut-être parce que je suis un Français maintenant expatrié aux US, mais chaque fois que je lis ça, j'ai de l'âme aux yeux et j'ai envie de retourner en France. Donc voilà, Patrick Modiano.

  • Speaker #0

    Je m'étonnerai. toutes les infos en commentaire de l'épisode. Et pour terminer, je pense qu'on a de la réponse, mais où est-ce que les personnes peuvent te contacter ? Jusque maintenant, j'ai un 100% de réponse LinkedIn.

  • Speaker #1

    LinkedIn, ouais, ouais, ouais, ouais, LinkedIn, ouais, c'est boring, mais ouais, LinkedIn, c'est la meilleure façon. Et je dirais, si jamais vous habitez en France, vous écoutez, vous habitez en France, vous êtes passage par la Californie, envoyez-moi un petit message. Je fais un peu du mentoring aussi, j'ai de les... Les Français qui étaient un peu dans ma position il y a 10 ans pour essayer de réfléchir à, OK, est-ce que je traverse l'océan ? Est-ce que je viens bosser ici ? Qu'est-ce qui se passe ? Etc. Donc, oui, happy to help. Mais effectivement, LinkedIn, c'est la meilleure façon de me trouver.

  • Speaker #0

    Super. Merci encore, Julien. Et je te souhaite une excellente journée.

  • Speaker #1

    Merci, Carlotta. À bientôt.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si l'épisode t'a plu, n'hésite pas à le partager sur LinkedIn en me taguant. Tu peux aussi me soutenir en laissant un avis 5 étoiles sur Apple Podcasts et me laisser un commentaire. Ton aide est précieuse pour m'aider à faire connaître Product Marketing Stories et aussi m'encourager à créer davantage de contenu. Alors merci !

Chapters

  • Parcours de Julien : de PMM à CMO

    00:00

  • Passions et défis du Product Marketing

    05:46

  • Mesurer le succès et impact du PMM

    08:46

  • Comparaison Francs vs. US

    11:55

  • Conseils pour se démarquer dans un marché tendu

    14:58

  • Évolution de carrière en Product Marketing

    17:55

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