Transcription

• Speaker #0

  Bonjour à tous, aujourd'hui je reviens sur ma conversation avec Noémie Guérin pour l'épisode « La santé mentale, comment passer de la parole aux actes ? » Il y a des sujets qu'on croit bien connaître parce qu'ils sont partout. La santé mentale en fait partie. Mais avec Noémie Guérin, experte du sujet et fondatrice du cabinet Santé du Dirigeant, on a essayé de faire un pas de côté. D'aller voir derrière les discours, de comprendre pourquoi. Alors qu'on en parle autant... et qu'on agisse si peu. Et surtout, de proposer des pistes pour passer à l'action, sans tomber dans l'injonction. Dans cet after de Psyboulot, je vous partage ce que je retiens de cet échange, les phrases qui marquent, les angles morts et les leviers concrets pour avancer. Que vous soyez en fonction RH, dirigeant ou même simplement concerné. Ce qu'on croit savoir, on pense que le sujet est souvent bien installé. On parle de santé mentale dans les médias, dans les plans RSE, dans les accords QVCT. Mais dans les faits, beaucoup d'entreprises peinent à dépasser le stade de la communication. Noémie le dit clairement, on n'investit que dans ce qu'on comprend. Et c'est là que ça coince. La santé mentale reste floue, parfois perçue comme un mot-valise. Alors on met en place des numéros verts, des applis, des webinars bien-être, mais sans transformation réelle du cadre de travail ni soutien des managers. Résultat, les fonctions RH s'épuisent, les managers deviennent des tampons et les salariés n'osent pas en parler. Mais alors qu'est-ce qui bloque encore ? Et si on commençait à parler de ça ? On ouvre la boîte de Pandore. Beaucoup de dirigeants ont cette peur. Celle de voir s'accumuler les demandes, les fragilités, les cas individuels. Mais ce que m'a dit Noémie, c'est que l'inaction coûte souvent plus cher. En souffrance, en désengagement, en arrêt maladie. Le tabou persiste. Oui, on commence à parler de burn-out, de charge mentale. Mais sur le terrain, la parole reste difficile. Et le management manque cruellement de formation. pour accueillir cette parole. Le clivage RH-direction est encore trop fort. Trop souvent, la santé mentale est pensée comme une affaire de femmes, de care ou de ressources humaines, et non comme un sujet stratégique et systémique. Enfin, la logique de rentabilité à court terme freine l'engagement. Est-ce qu'on peut vraiment concilier santé mentale et logique capitaliste ? La question reste ouverte, mais elle mérite d'être posée. Mais alors, qu'est-ce qu'on peut faire ? Agir, ce n'est pas forcément... Tout révolutionner, c'est parfois commencer petit. Former les managers à écouter sans absorber. Repenser les rituels d'équipe pour intégrer le travail réel. Clarifier les rôles, les priorités, les marges de manœuvre. Créer des espaces de parole informelle sans reporting. Noémie insiste, ce qui compte c'est la cohérence entre ce qu'on dit et ce qu'on fait. Les salariés repèrent très vite quand l'affichage RSE cache un désintérêt profond. Ce que j'ai retenu. On ne peut plus laisser ce siège-là aux seules fonctions RH. C'est une affaire de direction, de gouvernance et de culture. Le changement prendra du temps. Comme pour la vague MeToo ou de l'écologie, il faut une acculturation progressive. L'enjeu n'est pas de viser la perfection, mais de faire mieux avec ce qu'on a, de poser une première pierre. Et surtout, de sortir de la solitude, celle des ressources humaines, des managers, des salariés, qui souffrent sans savoir à qui en parler. Alors, écoutez l'épisode ou réécoutez l'épisode si... Vous vous sentez seul à porter ces sujets dans votre boîte ? Si vous avez l'impression de tourner en rond avec vos plans QVCT ? Si vous voulez passer à l'action sans tomber dans la mode du bien-être en open space ? Et si vous avez besoin d'un peu d'air, d'alignement ou d'idées concrètes ? Merci Noémie pour ta clarté, ton recul, ton engagement sans culpabilisation. Et merci à vous tous pour vos retours toujours aussi précieux. L'épisode est en ligne et n'hésitez pas à me faire des commentaires. A très bientôt sur Psyboulot.