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Psycho Sexo - clefs et outils pour accompagner la sexualité et lever les tabous

Kinésithérapie & sexologie : pratiques croisées pour mieux accompagner – Marina Mahé

Kinésithérapie & sexologie : pratiques croisées pour mieux accompagner – Marina Mahé

47min |06/08/2025|

81

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Description

Douleur pelvienne, rééducation périnéale, image corporelle : quand la kiné rencontre la sexologie, nos suivis gagnent en finesse.

Dans cet échange, Marina Mahé — kinésithérapeute depuis 2015 et sexologue depuis 2020 — dévoile son regard de clinicienne : outils, observations et ponts concrets entre rééducation périnéale et accompagnement sexo.


Au programme :

  • Comprendre le triptyque de la douleur chronique : tissu, nerf, cerveau… et l’influence des œstrogènes sur l’anxiété douloureuse.

  • TECAR-thérapie : chaleur douce, meilleure vascularisation, cicatrices périnéales qui respirent enfin.

  • Respiration diaphragme-périnée : le duo oublié qui optimise continence, posture et bien-être intime.

  • Cancer du sein chez l’homme : penser image corporelle, reconstruction… et sexualité.

  • Quand adresser en kiné : prostatectomie, dyspareunie, vaginisme, post-épisiotomie… et comment trouver un·e pro formé·e douleur pelvienne.

  • Ce que la formation en sexologie apporte au geste kiné (et inversement).


🎧 Curieux·se de booster vos accompagnements ? Écoutez l’épisode et partagez vos retours !



Retrouvez Marina Mahé :

sur Instagram : @cabinet_dahlia


Et tous les annuaires qu'elle propose (c'est pépite ! j'ai même réussi à trouvé des kiné spécialisés en Corrèze) :

Annuaires des kiné

eirpp.com

annuaire.ippp.fr

perinee-bien-aime.fr

lesclesdevenus.org

afrepp.org

convergencespp.com


Annuaire de médecin spécialiste en pathologie vulvaire :

www.sfdermato.org/


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Me rejoindre sur instagram : @enora.eipsho

Pour en savoir plus sur mes accompagnements : www.enora-teyssendier.com

Pour en savoir plus sur la formation de Psycho Sexologue : www.eipsho.com

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #Enora Teyssendier

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir Marina Maé, qui est kinésithérapeute et sexologue.

  • #Marina Mahé

    Salut Enora !

  • #Enora Teyssendier

    Donc aujourd'hui, on va parler des liens entre la kinésithérapie et la sexologie. Donc dans cet épisode, je ne vais pas présenter mon invité comme à mon habitude, mais quand même, je voulais faire une petite introduction. Juste... donner l'info, qu'on s'est rencontré en formation en psychosexologie. Je vais te laisser te présenter maintenant.

  • #Marina Mahé

    Je te remercie. Merci beaucoup de m'avoir invitée Enora, je suis ravie d'être ici avec toi aujourd'hui. Alors je suis effectivement kinésithérapeute depuis 2015 et comme toi sexologue depuis 2020. Est-ce que tu veux que je te raconte un petit peu mon parcours ? Ce qui a fait que j'en suis arrivée là succinctement.

  • #Enora Teyssendier

    Vas-y.

  • #Marina Mahé

    Alors, j'ai fait médecine pour commencer, en études supérieures. Bon, ça n'a pas fonctionné et donc j'ai atterri dans les études de kiné. C'est un métier que je ne connaissais pas du tout. Je me suis un peu demandé si j'allais y trouver mon compte. Et puis finalement, avec la rééducation périnéale, je me suis bien retrouvée. C'est quelque chose qui m'intéressait. J'aurais aimé être gynéco. Donc, je me suis dirigée vers le côté gynéco au départ. J'ai commencé par faire de la rééducation périnéale avec les femmes. Puis, la demande a fait que j'ai aussi vu des hommes et des enfants. J'étais un petit peu moins à l'aise avec ce public-là. C'est l'une des raisons qui... qui m'ont poussée à tenter la formation psychosexologie. Et puis, personnellement aussi, je rencontrais des troubles au niveau intime avec des gènes et des dyspareunies, des douleurs à la pénétration. Donc il y avait une curiosité intellectuelle et puis il y avait un côté un peu intéressé aussi quand j'ai commencé cette formation psychosexologue. C'est peut-être le cas un peu de tous les soignants. Je ne sais pas toi, mais quand on commence dans cette vocation, des fois, on se demande un petit peu qui est-ce qu'on veut soigner au départ.

  • #Enora Teyssendier

    Alors moi, je voulais soigner les autres, mais c'est vrai qu'il a fallu que j'arrive en formation de psychosexologie pour savoir que ce que je vivais, c'était des disparus nids.

  • #Marina Mahé

    Voilà. Donc peut-être qu'inconsciemment, il y avait peut-être... Une volonté de trouver des réponses.

  • #Enora Teyssendier

    Peut-être qui sait.

  • #Marina Mahé

    En tout cas, ça a été une grande joie de faire ces trois années de psychosexologie. C'est vraiment une ouverture sur le monde, sur le fonctionnement humain, le fonctionnement des relations, c'est pas que sur la sexualité, comme tu le sais. Et ça a été vraiment très, très riche et très, très intéressant. Et puis ça m'a aidée aussi dans ma pratique de kiné. Forcément, quand tu fais de la rééducation périnéale, tu peux être amenée à parler de sexo. Et je pense que c'est chouette pour les patients de savoir que la porte est ouverte, ils peuvent en parler avec moi. Et puis après, ils en parlent quand ils veulent ou ils n'en parlent pas, mais ils savent qu'ils peuvent le faire. Aujourd'hui, du coup, je pratique. cette rééducation périnale homme-femme-enfant je vois aussi surtout des femmes en psychosexuaux dans des séances de thérapie sexuaux mais le gros de ma pratique c'est quand même la kiné

  • #Enora Teyssendier

    Merci pour ta présentation est-ce qu'il y a autre chose que tu voulais préciser ?

  • #Marina Mahé

    Oui, alors forcément, j'ai des anecdotes, ça m'a apporté beaucoup de choses. De parler de sexualité avec mes patients, rééducation bien sûr, notamment avec les hommes, comme je te disais, c'était un domaine où j'étais peut-être un petit peu moins à l'aise. Les hommes, je les vois après ablation de prostate, quand ils ont un cancer de prostate. forcément ça joue sur leur sexualité derrière, donc ils peuvent être amenés à m'en parler parce qu'ils ont... Ils voient le chirurgien de manière assez rapide, même s'ils en parlent avec leur chirurgien. Je ne dis pas que tous les chirurgiens n'expliquent pas à leurs patients, mais c'est vrai qu'ils risquent de faire de la kiné 10, 20, 30 séances de kiné avec moi. Donc, il y a un lien de confiance qui s'établit, et c'est chouette que je puisse leur parler des possibilités pour retrouver une... Un bien-être au niveau sexuel ?

  • #Enora Teyssendier

    Oui, carrément.

  • #Marina Mahé

    Même, tu vois, je pense à une anecdote qui n'est pas tout à fait sur la sexualité, mais j'ai eu un patient avec un cancer du sein. Parce que oui, les hommes peuvent avoir le cancer du sein. Malheureusement, c'est 1% des patients qui ont le cancer du sein qui sont des hommes. Les hommes ont une glande mammaire, mais qui n'est pas développée. Malgré tout, ils peuvent développer le cancer. J'ai l'habitude de voir des patientes après le cancer du sein. Et puis là, c'est la première fois, c'est quand même assez rare, que je traitais ce monsieur. Et je pense que la formation psychosexo m'a vraiment apporté un recul sur la prise en charge de la personne globale. Parce que je n'ai pas juste traité un thorax ou une épaule. Je me suis dit, ce monsieur, il n'a plus de mamelons, il a une cicatrice, une grande balafre sur son thorax. Il a une pathologie qui est plutôt catégorisée comme une pathologie de femme. Presque qu'il aurait préféré peut-être avoir un cancer de la prostate pour en parler avec ses copains quand il va à la pétanque.

  • #Enora Teyssendier

    c'est quelque chose qu'il aurait pu retrouver avec son entourage et ce monsieur tu vois on lui a pas proposé de reconstruction du mamelon ça m'a surpris quand t'as dit qu'il a plus de mamelon je me suis dit bah pourtant ça se fait bien une reconstruction du mamelon ouais on le propose aux

  • #Marina Mahé

    femmes parce que parce qu'effectivement on imagine que c'est une zone un attrait féminin absolument important Oui, pourquoi pas. Mais pourquoi est-ce qu'on ne le proposerait pas aux hommes qui sont aussi torse nu, qui peuvent... Je ne sais pas. Je ne sais pas ce que ça revêtait pour lui, en fait, son mamelon. Alors après, bon, il a été assez pudique là-dessus et il m'a dit que ça ne le dérangeait pas. Mais je pense qu'on ne lui a pas posé la question, en fait. Donc voilà. C'est ce genre de finesse, de réflexion que ça m'a apporté et d'ouverture. aussi, de ne pas rentrer dans le cadre et puis de ne pas traiter juste une zone physique quoi.

  • #Enora Teyssendier

    Donc ma question suivante ça allait être ce que t'as apporté la sexo dans ta pratique de kiné mais je crois que tu y as répondu.

  • #Marina Mahé

    Oui.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce qu'il y a d'autres choses auxquelles tu penses ?

  • #Marina Mahé

    Non, bah plutôt peut-être l'inverse du coup. Qu'est-ce qui ferait qu'un psychosexologue envoie vers les kinés ?

  • #Enora Teyssendier

    Ben, carrément, ça fait partie de ce qui est au programme pour cet épisode.

  • #Marina Mahé

    On a trop vite, peut-être ?

  • #Enora Teyssendier

    Non, c'est très bien. Mais déjà, est-ce que tu peux nous dire un peu les outils du kiné ? Genre, toi, comment tu travailles ? Et par exemple, tu as parlé de la rééducation périnéale. Comment est-ce que tu travailles ? Est-ce que c'est pareil si c'est une rééducation pour, je ne sais pas, une prévention de fuites urinaires ? Est-ce que c'est pareil s'il y a déjà des fuites urinaires ? Est-ce que c'est pareil si c'est pour du vaginisme ? Est-ce que tu peux nous parler un peu de ta manière de travailler ?

  • #Marina Mahé

    Bien sûr. Oui. Effectivement, bien sûr, je vais m'adapter à la personne que j'ai en face de moi, en rééducation périnéale. Et puis les outils vont être différents, c'est sûr. Schématiquement déjà, je vais quand même avoir deux sortes de... comment dire, de tiroirs à outils. Mon tiroir pour tout ce qui va être un manque de force au niveau périnéal ou des soucis à gérer en tout cas avec des fuites au niveau urinaire ou au niveau anorectal. On va faire un bilan musculaire dans ces cas-là et on va voir comment la personne contracte, relâche son périnée, comment la personne respire, comment la personne se positionne, quelle est sa posture. Est-ce qu'elle a des abdos ou pas ? Est-ce que... Voilà, je vais être plutôt axée sur le muscle et sur la fonction entre le périnée et les abdos.

  • #Enora Teyssendier

    Et le lien avec la respiration, c'est quoi ?

  • #Marina Mahé

    Alors, le lien avec la respiration. Écoute, quand tu n'as pas d'effort, quand tu es au repos, Et donc que tu respires tranquillement. Ton périnée est censée être au repos aussi. Et on parle, comme pour le diaphragme respiratoire, pour le périnée on parle de diaphragme aussi. Et ces deux diaphragmes, ils fonctionnent en même temps. Ça veut dire qu'à l'inspiration, ton diaphragme respiratoire descend et ton périnée descend, se relâche. À l'expiration, ton diaphragme respiratoire se relâche, remonte, emmène l'air vers le haut, vers la bouche ou le nez pour sortir. Et en même temps, ton périnée remonte légèrement.

  • #Enora Teyssendier

    Ouais, je viens de vérifier.

  • #Marina Mahé

    C'est bon. C'est pour ça qu'on a tendance à dire périnée expire ou périnée souffle. Je ne sais pas si tu as entendu parler de la méthode notamment de Gasquet qui contracte le périnée pendant le souffle et qui laisse le périnée libre à l'inspiration. Parce que tu as une partie de tes muscles qui va réagir à une volonté. Tu vas dire je contracte mon périnée et ton périnée va se contracter. et tu as une partie de tes muscles qui... qui est endurante et qui a un tonus de base dans la durée. J'ai une question.

  • #Enora Teyssendier

    Parce que là, moi, ça marche bien comme ça en respirant par le ventre. Mais pour les personnes qui respirent via, on va dire, entre guillemets, la cage thoracique, l'air rentre dans la cage thoracique, a priori, le retour que j'ai eu des personnes, c'est que c'est plutôt quand ils inspirent que la cage thoracique se gonfle, que le périnée remonte.

  • #Marina Mahé

    Alors je vois pas pourquoi. Alors tu peux avoir des respirations paradoxales où le ventre va se gonfler à l'expire. C'est un peu l'inverse de ce qu'on décrit comme la physiologie. Maintenant le fait de respirer au niveau pulmonaire, d'avoir une respiration haute. c'est pas gênant et ça peut laisser ton périnée bouger. En fait, quand tu respires, quand tu inspires, pardon, tu as de l'air qui rentre dans tes poumons, tu as ton diaphragme respiratoire qui descend pour faire de la place au niveau du volume pulmonaire. Et comme ton diaphragme respiratoire descend, il va pousser les organes du ventre plutôt vers le bas et plutôt vers l'avant. Donc tu as... en général, si t'as une respiration physiologique, tu as en général le ventre qui se gonfle légèrement quand tu inspires.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, mais il y a beaucoup de gens qui ne respirent pas comme ça.

  • #Marina Mahé

    On est d'accord. Et il y a beaucoup de périnées qui ne bougent pas beaucoup. Du coup, tu vois. Et c'est pour ça qu'on dit que renforcer un périnée, c'est... important, mais que le relâcher c'est important aussi. Voilà. Parce qu'un périnée qui est relâché, c'est un périnée qui va bouger avec ta respiration. Et qui dit mouvement, dit meilleure vascularisation. Dit, du coup, si cette zone est mieux vascularisée, toutes les toxines vont mieux être drainées. Donc il n'y aura pas de molécules inflammatoires dans cette zone, ou en tout cas moins, et donc il y aura peut-être moins de douleurs. Donc effectivement, quand tu as des douleurs périnéales, tu vas avoir la douleur qui va créer une crispation musculaire. Mais en plus de ça, il n'y a pas que le muscle. Il y a tous les tissus, le milieu dans lequel il baigne. Et quand c'est mal vascularisé, en fait, je pense qu'il y a de l'inflammation qui peut s'installer et donc des douleurs qui peuvent arriver aussi. Voilà. Donc, le kiné, ou en tout cas moi, la manière dont je travaille, quand je vois la personne, déjà la première séance, on va faire un bilan. On va éventuellement faire un examen si le bilan a été rapide à l'oral, mais ce n'est pas obligatoire. On peut déjà juste parler et essayer de faire le tour un peu de la problématique ensemble. de me laisser le temps du coup de voir ce que je vais pouvoir proposer, quelle piste sur quoi je vais partir en fait, ce que je vais pouvoir conseiller au patient ou à la patiente. Pour ce qui est des douleurs, c'est quand même différent. Souvent, on veut que ça bouge, donc il va y avoir la volonté de contracter et de relâcher, mais pas dans l'objectif de... de continence. Juste dans cet objectif, comme je te parlais de mouvements libres, pour essayer de remettre des sensations autres que des sensations douloureuses. Et là, on rentre dans le sujet de la douleur chronique.

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Tu veux en parler un peu plus ?

  • #Marina Mahé

    Ouais. C'est possible. La douleur chronique, il y a des... Des avancées, je pense, les 20 dernières années dans les neurosciences de la douleur. Alors je ne suis pas du tout spécialiste, mais on commence à former de mieux en mieux les soignants et donc aussi les kinés à la prise en charge des douleurs chroniques. La douleur chronique, en fait, on peut voir ça comme une pathologie à part entière. Quand tu as mal tout le temps, c'est déjà une maladie, en fait. Tu pars d'un signal d'alarme pour une douleur aiguë qui est censée te sauver la vie, pour éviter un prédateur ou pour enlever ta main du feu. Et tu as tout un dysfonctionnement qui s'installe par la chronicité. On parle de douleur chronique à partir d'une douleur qui dure plus de trois mois. Avant c'était six, mais là maintenant c'est passé à trois mois. Ok. Et ça peut dysfonctionner à plusieurs étages. Si on part de la périphérie des tissus, ça peut être une douleur au niveau musculaire, une douleur au niveau des articulations du dos, des sacroiliacs, peu importe.

  • #Enora Teyssendier

    Quand tu dis périphérie, c'est ça ? Oui. Muscle, tissu ? Ok.

  • #Marina Mahé

    Oui. Si on parle d'une, par exemple, une lésion, tu t'es fait mal au dos et puis ça dure, tu vois. Il peut y avoir un processus lésionnel au départ. Il peut y avoir un traumatisme physique au départ. Quelque chose qui s'est passé. Il peut ne pas y avoir aussi, mais bon. Si on part de ça, tu as du coup ce premier personnage dans cette histoire de maladie chronique. ça va être euh Un traumatisme, quelque chose qui s'est passé, une lésion tissulaire quelque part. Le deuxième personnage, ça va être... Vas-y.

  • #Enora Teyssendier

    Un traumatisme, parce que moi sur ce podcast, je parle beaucoup de trauma, mais de psychotrauma. Donc toi, quand tu parles de traumatisme, on est d'accord, c'est sur un traumatisme physique.

  • #Marina Mahé

    Oui.

  • #Enora Teyssendier

    Juste, voilà, pour que les gens qui ont l'habitude d'écouter ne se perdent pas.

  • #Marina Mahé

    Oui, je pense plutôt à un traumatisme physique. Au niveau psychique, je ne suis pas sûre que ça puisse rentrer dans la même case. Après, un traumatisme physique peut être accompagné d'un traumatisme psychique. Mais c'est déjà complexe. Si on part du plus simple traumatisme physique, comme je te disais, tu vas avoir un premier personnage, c'est ce tissu qui est blessé, qui est lésé. Le deuxième personnage, c'est le messager. C'est le tissu neuro. les nerfs qui vont amener le message de la douleur du tissu jusqu'au cerveau. Et donc le troisième personnage, ça va être le cerveau. Le cerveau, il va recevoir le message de la douleur et il va l'interpréter d'une certaine manière. Il va dire si c'est quelque chose de grave ou pas, s'il faut réagir ou pas et comment. Et donc le message du cerveau est envoyé à nouveau par le messager. le système nerveux pour que la périphérie, ton corps, tes tissus, fassent quelque chose, réagissent. Et donc ces trois personnages peuvent dysfonctionner. Dans le cas d'une pathologie chronique inflammatoire, tu peux avoir de l'inflammation qui s'accumule absolument partout. C'est pour ça qu'on parle d'alimentation anti-inflammatoire, qu'on parle de faire du sport, etc. Donc là, le personnage... Je dis ça, moi, c'est dans ma tête pour essayer de simplifier les choses. Quand je parle de personnage, j'essaye de... C'est déjà pour moi simplifié, parce que je trouve ça vachement complexe, mais hyper intéressant. Voilà, il peut y avoir de l'inflammation dans les tissus, et de l'inflammation de manière trop élevée et chronique. Il peut y avoir aussi le personnage système nerveux qui dysfonctionne. Tu peux avoir des nerfs qui, à force d'envoyer un message douloureux, t'as... Comment ? À force d'envoyer un message douloureux, ils deviennent hyper entraînés pour envoyer ce message de la douleur.

  • #Enora Teyssendier

    Oui.

  • #Marina Mahé

    Et donc, ils vont envoyer le message douloureux très vite. Et puis, le seuil va s'abaisser. Pour des choses de plus en plus petites, le message de la douleur va arriver.

  • #Enora Teyssendier

    Oui.

  • #Marina Mahé

    Et tu as aussi le cerveau qui peut interpréter le message. Un peu bizarrement. Ça peut dysfonctionner à ce niveau-là aussi. Ça peut être du catastrophisme. Alors que, par exemple, je pense à quelque chose pour illustrer. Une patiente avec de l'endométriose qui va avoir des gaz, des ballonnements, elle ne va pas du tout vivre ça de la même manière qu'une personne qui n'a pas d'endométriose. Pour elle, un mouvement dans cette zone corporelle, c'est déjà un signal d'alarme. Oui. elle a déjà expérimenté tellement la douleur qu'il y a tout qui se met en alerte. Alors qu'une personne lambda qui n'a pas d'endométriose, bon ben voilà, je suis ballonnée, ça va passer. Et les trois peuvent dysfonctionner. Tu peux avoir énormément d'inflammations dans ton corps, tu peux avoir un seuil de la douleur abaissé et donc le message qui se déclenche très rapidement, le message de la douleur, et tu peux avoir le cerveau qui... qui, pareil, interprète très fort les signaux qui lui arrivent.

  • #Enora Teyssendier

    C'est génial comment tu expliques, ça permet vraiment de comprendre bien.

  • #Marina Mahé

    Écoute, j'ai trouvé cette espèce d'histoire dans ma tête avec les trois personnages, et je sais que c'est plus complexe que ça. Oui. Mais c'est déjà tellement complexe que quand tu expliques ça aux patients, ça aide déjà pas mal. Et de leur dire que... Alors la douleur que vous ressentez, ce n'est pas dans votre tête, ce n'est pas vous qui l'imaginez, c'est avec votre tête. Parce que votre cerveau, il fait partie de l'équation. Et d'autant plus chez les femmes, ou en tout cas chez les personnes qui ont plus d'hormones oestrogéniques. Je ne sais pas si tu as déjà entendu parler de douleurs sexuées.

  • #Enora Teyssendier

    Non, je te laisse nous expliquer. Oui. Oui, j'en ai entendu parler, tu m'en as parlé de tout à l'heure.

  • #Marina Mahé

    J'ai trop envie de t'en parler. C'est un éclairage nouveau pour moi. J'ai été en formation il n'y a pas longtemps sur l'endométriose, le syndrome des ovaires polycystiques et la congestion veineuse pelvienne. Le formateur s'appelle Rodolphe Benoît-Lévy. Il est kiné et ostéo, spécialisé dans ces pathologies-là. Je le cite. et je le remercie parce que ce que je vais dire, c'est ce que j'ai appris auprès de lui. En fait, il semblerait que dans les... Si on reprend la métaphore des personnages, au niveau du personnage du messager, le système nerveux, tu as différentes voies, différentes routes qui peuvent être empruntées. pour transmettre le message douloureux au cerveau. Et tu as une voix, une route qui est plus influencée par la testostérone. C'est la voix somatosensorielle. Je ressens quelque chose au niveau d'une zone physique, corporelle. Et tu as une voix médiale qui est une voix plutôt émotionnelle. Je ressens une douleur et ça m'angoisse et ça me stresse et je veux éviter ça. Voilà. Et ça, c'est une voix qui est plutôt du coup influencée par les oestrogènes. Donc la douleur sexuée existerait, et il semblerait que les... J'ai pas d'article scientifique là-dessus, mais je crois que lui en avait sur ses diapos, je m'en souviens. Il semblerait que les femmes, ou en tout cas les personnes qui ont plus d'oestrogène dans le corps, ont une façon de vivre les douleurs qui est teintée. d'émotions négatives plus plus plus par rapport aux hommes. Ça veut dire que le cerveau va l'interpréter en déclenchant, bien sûr il y a cette nociception, la sensation douloureuse, mais le cerveau déclenche aussi des émotions négatives, du catastrophisme, de l'anxiété, du stress. Et ça peut aller jusqu'à la dépression. Et on comprend du coup l'état psychologique qui peut accompagner nos patientes qui vont avoir par exemple de l'endométriose. Déjà, on comprend que quand tu as mal tout le temps, c'est déprimant. Au bout d'un moment, tu peux perdre espoir. Mais en plus de ça, il y a quelque chose de physiologique qui fait que ça leur déclenche des hormones du stress.

  • #Enora Teyssendier

    Et alors même sans endométriose, il y a des personnes qui, pendant la période prémenstruelle, qui sont insupportables pour dire simplement les choses. Est-ce que du coup, à priori, il y a une histoire d'hormones qui est mal régulée, mais est-ce que tu sais en dire plus ?

  • #Marina Mahé

    Voilà, tu me poses une colle, je pense. Je ne veux pas te dire de bêtises. Ce que je sais, c'est que la douleur peut déclencher de l'anxiété. Et donc, la personne peut se ressentir anxieuse. Et en fait, c'est de la douleur, voire déprimée. Mais là, avec le SPM, je ne sais pas si on peut relier les deux.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, parce que les personnes auxquelles je pense, il n'y avait pas de douleur.

  • #Marina Mahé

    Donc, je ne peux pas te dire. Investiguée. Voilà. J'ai trouvé ça vraiment chouette et quelque part rajouter de la finesse là-dedans pour essayer de mieux comprendre les choses, ça peut entre guillemets débunker les raccourcis qui peuvent être faits.

  • #Enora Teyssendier

    C'est-à-dire rajouter de la finesse ?

  • #Marina Mahé

    Le fait de comprendre que tu as euh... un lien avec les oestrogènes, ce n'est pas à confondre avec le fait que les femmes sont des hystériques et que... Comment dire ? J'ai du mal à expliquer mon propos. Je pense qu'il y a une différence de prise en charge sur la douleur masculine et la douleur féminine. je ne sais pas, je pense, et même j'en suis sûre, il y a une inégalité de prise en charge. Et le fait d'avoir des connaissances permet de redonner du pouvoir à nos patientes. C'est-à-dire qu'elles vont ressentir de l'anxiété, et plutôt que de dire « mais le médecin, il a raison, je suis complètement folle en fait, je suis complètement folle, ça se trouve, c'était qu'un ballonnement, et puis moi, j'ai appelé le SAMU, tu vois. » Eh bien, oui, mais en fait, c'est normal. C'est physiologique. C'est votre corps qui fonctionne comme ça. Et votre corps, il vous permet de survivre. Le fonctionnement de la douleur, c'est quand même ce qui nous a permis de survivre jusqu'à maintenant. Bon, il se trouve qu'avec le mode de vie actuel, on a des... des pathologies chroniques inflammatoires qui semblent s'être développées. Tu vois, que ce soit les perturbateurs endocriniens, la malbouffe, la sédentarité, tout ça, ça va provoquer des soucis d'ordre inflammatoire et avec des douleurs chroniques ou d'ordre hormonaux. J'ai perdu le fil. En tout cas... Ce que je voulais te dire, c'est que quand tu leur expliques ça aux femmes, je pense que ça peut décomplexer et que ça peut aider à prendre du recul et à mieux expliquer les choses pour elles-mêmes et puis pour le personnel soignant.

  • #Enora Teyssendier

    Merci pour toutes ces petites infos c'est super précieux

  • #Marina Mahé

    Avec plaisir

  • #Enora Teyssendier

    Si on revient sur les outils du kiné, il me semble que tu avais parlé de la TKR thérapie.

  • #Marina Mahé

    Oui.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce que tu veux nous en dire plus ?

  • #Marina Mahé

    Oui. C'est une super machine. Et justement, tu vois, je te parlais de différents outils selon si j'ai une personne qui vient me voir pour des fuites ou une personne qui vient me voir pour des douleurs. Là, pour le coup, c'est vrai qu'il y a ce dont je viens de te parler qu'on va pouvoir exposer à la patiente pour essayer de comprendre comment son corps fonctionne quand elle a une douleur chronique. Et puis, la Técar thérapie, c'est un outil qui est vraiment très, très, très, très chouette. Ce sont des ondes qui sont envoyées à une certaine fréquence. et la fréquence qui est envoyée, elle est choisie parce qu'elle favorise la régénération cellulaire. C'est assez vaste et en fait, ça peut être utilisé pour plein de choses.

  • #Enora Teyssendier

    Mais en fait, quand tu disais qu'il envoie des ondes, moi je pensais, tu sais, les trucs qui font comme des mini électrochocs que les kiné ils ont. Mais en fait, c'est pas ça.

  • #Marina Mahé

    Alors, pas du tout. Donc, c'est pas de l'électrostimulation. L'électrostimulation, c'est vrai que c'est quand même vachement moins à la mode chez les kinés maintenant. Ça peut être encore utilisé. Alors, je te vois faire la moue.

  • #Enora Teyssendier

    Il y a quelques années, j'ai eu le droit encore.

  • #Marina Mahé

    Non, mais ce n'est pas mauvais pour tout. Mais c'est comme n'importe quel outil. Il faut savoir pourquoi on l'utilise en tout cas.

  • #Enora Teyssendier

    En tout cas, moi, je n'aime pas ça.

  • #Marina Mahé

    Je comprends, je comprends. Écoute, alors, un petit aparté sur l'électrostimulation, ça m'arrive encore de l'utiliser avec des sondes en endocaviteur. Donc, c'est le truc qui est quand même hyper invasif et tu n'as pas du tout envie, au niveau du vagin, d'avoir des contractions électriques, des stimulations électriques. Mais ça m'arrive encore de l'utiliser pour vraiment les personnes qui n'ont aucune conscience de leur périnée et chez qui le périnée ne bouge pas. pas du tout ou alors est complètement faible, est à zéro et qu'il faut le comment dire le réveiller un petit peu et redonner le sens du mouvement à la patiente pour qu'elle puisse le faire elle-même. Voilà. Dans ces cas-là, on le fait une fois ou deux mais l'objectif c'est que la patiente le fasse elle-même. D'accord. Voilà. Ça c'était l'aparté pour l'électrostimulation.

  • #Enora Teyssendier

    Les ondes.

  • #Marina Mahé

    Alors, les ondes. T'as effectivement plein de sortes d'ondes. Il y a des choses plus intéressantes que d'autres. C'est pas des ultrasons. La técartérapie, c'est pas des ultrasons. Les ultrasons, c'est quelque chose qui est utilisé depuis très longtemps en kiné et qui a pas trop prouvé son efficacité. Ça fait des espèces de fourmillements. Je t'avoue que j'en ai jamais utilisé, ça m'intéresse pas. J'ai vraiment pas l'impression que ce soit très utile. Et donc la TKR thérapie, ce sont aussi des ondes, mais la sensation n'est pas la même. Ce n'est pas des fourmillements, ça fait une douce chaleur. Et ce qui est important surtout, c'est que la fréquence n'est pas la même. Vraiment, ce n'est déjà pas du tout la même taille de machine. Moi j'ai une machine, elle fait presque ma taille. Ce n'est pas le même prix non plus, c'est 4 ou 5 fois plus cher, mais c'est surtout plus efficace parce que ça vient vraiment envoyer des fréquences. qui résonne avec le tissu, si je puis dire. Ça fait ésotérique comme ça, mais en tout cas, c'est quelque chose qui vient faire bouger le tissu. Et au niveau cellulaire, ça bouge aussi. Et ça va vers la régénération, la cicatrisation. Et tu peux l'utiliser aussi pour assouplir les tissus. Du coup, tu peux en faire une utilisation très vaste en kiné. Tu peux l'utiliser pour le musculo-squelettique, c'est-à-dire pour les sportifs, un bras, une jambe, ce n'est pas du tout ce que je fais. Je l'utilise pour la zone abdominale, la zone du bas du dos, au niveau du sacrum, au niveau du haut des fesses, c'est là où il y a des tensions musculaires quand il y a de la douleur chronique. Et puis je l'utilise aussi directement sur la vulve, par exemple. Tu peux l'utiliser en intra vaginal, il y a des sondes qui existent. Moi, je ne le fais pas parce qu'en fait, les ondes, elles traversent les tissus et je n'en ai jamais ressenti le besoin. Je pense que ce qui est chouette avec la TECAR, justement, c'est que ce n'est pas invasif et ça, les patientes, elles apprécient beaucoup. Donc ça ne fait pas mal, ça fait une douce chaleur, ça fait plutôt du bien, ça aide à cicatriser quand tu as une déchirure, une épisiotomie. Ça assouplit les tissus quand tu as des raideurs, des crispations et des douleurs. Voilà. Je l'utilise aussi pour des personnes qui sont très constipées, par exemple. Je vais masser un peu.

  • #Enora Teyssendier

    Parce que ça va faire quoi ?

  • #Marina Mahé

    Eh bien, c'est pareil. Le massage abdominal chez une personne constipée, tu vois, c'est intéressant. Si tu le fais dans le sens de la digestion. Et là, je rajoute en plus ma technique, ma machine. Donc, je profite et de mes mains et des ondes qui vont aller un petit peu plus en profondeur, essayer de remuer tout ça.

  • #Enora Teyssendier

    Mais ça se met comment, du coup ?

  • #Marina Mahé

    En fait, c'est un disque de métal aplati, arrondi, aplati. Et tu as une... Comment on peut appeler ça ? Ils disent que ce sont des électrodes, mais en fait, tu as un manche. Tu mets l'électrode sur le manche et moi, je tiens le manche. Et donc, je peux masser avec les deux mains, d'ailleurs. Je peux avoir l'électrode dans ma main et masser, utiliser mes deux mains pour masser, tout en ayant l'électrode dans le creux de ma main, qui va, en plus de ma thérapie manuelle, envoyer les fameuses ondes.

  • #Enora Teyssendier

    Ok, trop bien.

  • #Marina Mahé

    Ouais, c'est chouette. Franchement, c'est une machine, je ne regrette pas de l'avoir achetée, j'utilise beaucoup et c'est très très apprécié par les patients. Après, c'est comme tout, c'est pas parce que la machine est chouette qu'il faut l'utiliser à tout bout de champ. Ce qui est important, c'est de voir pourquoi tu le fais. Et là, c'est vrai que c'est chouette en kiné parce que tu as moyen de t'éclater, parce que tu peux utiliser... ton cerveau pour essayer de réfléchir et de comprendre d'où vient la douleur et essayer d'enquêter pour aider ton patient et puis tu as tes mains aussi pour toucher ce que tu as pas en psychosexo et c'est vrai que des fois ça me semble un peu frustrant mais moi ça c'est mon côté kiné, j'aime bien pouvoir poser les mains sur les patients et masser un ventre ou masser le bas du dos et voilà J'aime bien le côté manuel aussi de ce métier.

  • #Enora Teyssendier

    Ouais, ben voilà. Moi, ça me va de ne pas toucher en fait. Je pense qu'il y aurait encore la possibilité d'aborder d'autres outils, mais bon, le temps passe. Est-ce qu'il y a vraiment quelque chose d'autre que tu souhaites aborder comme outil avant qu'on aille sur quand orienter sur le kiné ou la kiné ?

  • #Marina Mahé

    Non, après, les outils que j'utilise sont très classiques et ils sont assez connus. La rééducation périnéale, ça va être soit en manuel, soit avec la sonde, et puis après, progressivement, vers une remise en activité, en mouvement, debout. Et c'est là où la posture, la respiration interviennent pour que le périnée ne soit pas que compétent quand tu es allongé sur la table. Oui, oui. Voilà. Mais ça, c'est quand même assez classique dans la rééducation périnéale. C'est l'objectif, c'est de se remettre en charge après. Voilà.

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Alors, du coup, quand orienter ? Enfin, voilà, si on est sexologue, par exemple, ou on va dire, ou psy, peut-être. Quand est-ce que ça peut être intéressant d'orienter sur un ou une kiné ?

  • #Marina Mahé

    Alors, de manière classique... en rééducation périnéale les choses les plus classiques c'est déjà les fuites ça mais les patientes le savent aussi si elles ont des fuites en général elles vont essayer de prendre rendez-vous maintenant c'est quand même bien démocratisé en France de prendre rendez-vous pour une rééducation périnéale après concernant les douleurs les douleurs pelviennes et périnéales dans ce qui me concerne ça me semble Hyper intéressant d'aller voir un kiné, pas n'importe lequel. C'est moins classique et c'est un peu plus... J'ai triki en tête. C'est un peu plus subtil. Il faut quand même, justement, pour pouvoir essayer de parler de douleurs chroniques et puis essayer de travailler un petit peu plus en finesse pour déshabituer le corps à ces douleurs-là. Ça demande des formations supplémentaires. Tu as des annuaires. Est-ce que tu veux que je te les dise sur le podcast ?

  • #Enora Teyssendier

    Eh bien, tu peux les dire, mais sinon, tu me donneras les liens. Je les mettrai dans la description.

  • #Marina Mahé

    Oui, on va faire ça. On va faire ça. Et effectivement, sur ces sites-là, tu peux choisir les spécialités. Donc, si vraiment c'est pour de la sexologie ou des douleurs pelviennes, tu peux chercher des kinés qui sont formés que à ça.

  • #Enora Teyssendier

    Je sais que tu vois, j'étais en charlotte maritime avant, des kinés formés à la rééducation périnéale, il n'y en avait pas beaucoup. Et là, maintenant, je suis en train de m'installer en sexo en Corrèze. Je n'ai pas encore regardé, mais je crains le pire.

  • #Marina Mahé

    Malheureusement, c'est vrai qu'il y a beaucoup de déserts médicaux en France. Dans ce domaine-là, j'ai la sensation... Après, je suis dans mon monde, donc je suis peut-être entourée que de personnes qui me ressemblent, mais j'ai la sensation que c'est de plus en plus à la mode, entre guillemets. Tu vois, la profession se féminise, et du coup, il y a ce genre de formation et de spécialisation qui... augmente un peu. Bon, je te vois faire la grimace.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, parce que c'est un peu ma problématique en ce moment. Dis-toi que pour trouver un médecin généraliste, déjà, c'est compliqué. Là, je fais deux heures de route pour aller chez le dentiste.

  • #Marina Mahé

    Allez !

  • #Enora Teyssendier

    Quatre heures aller-retour. Donc, un kiné spécialisé dans le périnée... Mais je vais chercher, et peut-être que dans la description de cet épisode, je pourrais vous dire que...

  • #Marina Mahé

    que c'est beau il y en a encore ça serait chouette ouais il y a plusieurs annuaires quand même c'est intéressant et puis c'est intéressant de regarder Périnée bien aimée alors c'est je ne l'ai pas dit d'ailleurs mais c'est la rééducation périnéale c'est pas que les kinés c'est aussi les sages-femmes évidemment et elles font du super boulot aussi on est complémentaires maintenant si t'as un homme tu vas l'orienter vers un kiné parce que les sages-femmes ne vont pas le prendre.

  • #Enora Teyssendier

    Voilà, il y a l'histoire de l'homme. Et en tout cas avant, mais là apparemment ça a l'air de changer, la sage-femme ne prenait pas en charge si la personne n'avait pas été enceinte, si la femme n'avait pas été enceinte. Et dernièrement, j'ai demandé à la maternité du sel, de là où j'habite, et les sages-femmes prennent en charge maintenant à la mater, même s'il n'y a pas eu de grossesse. Donc c'est une avancée, mais je ne sais pas si c'est national.

  • #Marina Mahé

    Je ne sais pas non plus. En tout cas, je ne sais pas pour la rééducation périnéale. Concernant le suivi gynéco, oui. Maintenant, en tant que jeune fille, jeune femme, tu peux aller vers ta sage-femme. Et au niveau de rééducation périnéale, je crois que là, on tombe sur des guéguerres historiques un peu débiles. Et surtout... Quand on voit l'état de la santé en France, avec tous ces déserts médicaux, je ne comprends pas. Donc, il y a moyen de... Il devrait y avoir moyen de... Je ne sais pas quoi te dire.

  • #Enora Teyssendier

    Oui.

  • #Marina Mahé

    Voilà. Je te donnerai les liens pour que tu les mettes en commentaire.

  • #Enora Teyssendier

    Super, merci. Alors... là c'est bon pour toi d'aller sur la fin de l'épisode on te retrouve où ? toi tu es kiné où ?

  • #Marina Mahé

    ah pardon je suis kiné aux avenières c'est où ? aux avenières alors c'est en Orisère tu es entre Lyon,

  • #Enora Teyssendier

    Chambéry et Grenoble ok ça marche je Est-ce que tu as des choses à aborder, à parler ? Il me semble que maintenant, tu as un compte Instagram. C'est tout nouveau.

  • #Marina Mahé

    C'est tout nouveau, grâce à toi. Je me suis vraiment sentie trop dinosaure. Je me suis dit, allez, il faut que je m'y mette. Ce n'est pas ce qui me réjouit le plus, mais je pense que ça peut être intéressant.

  • #Enora Teyssendier

    Donc, c'est quoi le nom ?

  • #Marina Mahé

    Cabinet d'Alia.

  • #Enora Teyssendier

    Je mettrai le lien dans la description. Et puis, tu vas proposer de la formation maintenant ou on n'en parle pas de ça encore ?

  • #Marina Mahé

    Alors, pour l'instant, c'est encore en réflexion, mais ça va venir. Oui, je vais proposer de la formation, notamment sur de la pathologie vulvaire, sur le lichen. Je pense qu'on aura l'occasion d'en rediscuter toutes les deux. C'est une pathologie vulvaire qui est sous-diagnostiquée et j'ai envie de m'engager là-dedans.

  • #Enora Teyssendier

    ouais alors du coup ça me permet de faire le lien justement on se retrouve avec Marina le 27 août enfin je veux dire on peut retrouver un autre épisode de podcast le 27 août c'est à dire dans 3 semaines pour parler du lichen sclérose c'est bien ça oui comme tu le disais c'est une maladie qui est sous-diagnostiquée et en plus elle majeure énormément les risques du cancer de la vulve

  • #Marina Mahé

    Tout à fait. Et donc, on a vraiment intérêt à améliorer le diagnostic et la prise en charge de cette pathologie.

  • #Enora Teyssendier

    Donc voilà, on se retrouve justement dans un épisode prochainement pour parler uniquement du lichen.

  • #Marina Mahé

    Voilà. Merci beaucoup, Edora.

  • #Enora Teyssendier

    Merci à toi d'avoir pris le temps pour nous, pour nous donner toutes ces infos, tous ces conseils. Et puis, je vous dis à... Je te dis à toi Marina, à bientôt. Et puis, est-ce que tu as autre chose à rajouter ?

  • #Marina Mahé

    Non, non, non, je suis ravie. Un grand merci. Merci beaucoup.

  • #Enora Teyssendier

    Merci à toi pour ton temps. Et donc, je vous souhaite une bonne fin de journée, bonne soirée ou bonne nuit, en fonction de là où vous êtes. Et je vous dis à la semaine prochaine pour un prochain épisode. Je rajoute un petit... bout à cet épisode pour vous donner l'information qu'on a oublié de dire, c'est que Marina fait partie des intervenantes de la formation en psychosexologie holistique et donc voilà, j'ai l'honneur de l'accueillir. Elle donne des cours sur le lichen sclérose, sur les maladies chroniques en lien avec le périnée et sur les interventions du kiné et comment on peut travailler en partenariat avec les kinés. Voilà, je vous souhaite une bonne journée, bonne soirée et à bientôt !

Description

Douleur pelvienne, rééducation périnéale, image corporelle : quand la kiné rencontre la sexologie, nos suivis gagnent en finesse.

Dans cet échange, Marina Mahé — kinésithérapeute depuis 2015 et sexologue depuis 2020 — dévoile son regard de clinicienne : outils, observations et ponts concrets entre rééducation périnéale et accompagnement sexo.


Au programme :

  • Comprendre le triptyque de la douleur chronique : tissu, nerf, cerveau… et l’influence des œstrogènes sur l’anxiété douloureuse.

  • TECAR-thérapie : chaleur douce, meilleure vascularisation, cicatrices périnéales qui respirent enfin.

  • Respiration diaphragme-périnée : le duo oublié qui optimise continence, posture et bien-être intime.

  • Cancer du sein chez l’homme : penser image corporelle, reconstruction… et sexualité.

  • Quand adresser en kiné : prostatectomie, dyspareunie, vaginisme, post-épisiotomie… et comment trouver un·e pro formé·e douleur pelvienne.

  • Ce que la formation en sexologie apporte au geste kiné (et inversement).


🎧 Curieux·se de booster vos accompagnements ? Écoutez l’épisode et partagez vos retours !



Retrouvez Marina Mahé :

sur Instagram : @cabinet_dahlia


Et tous les annuaires qu'elle propose (c'est pépite ! j'ai même réussi à trouvé des kiné spécialisés en Corrèze) :

Annuaires des kiné

eirpp.com

annuaire.ippp.fr

perinee-bien-aime.fr

lesclesdevenus.org

afrepp.org

convergencespp.com


Annuaire de médecin spécialiste en pathologie vulvaire :

www.sfdermato.org/


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Transcription

  • #Enora Teyssendier

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir Marina Maé, qui est kinésithérapeute et sexologue.

  • #Marina Mahé

    Salut Enora !

  • #Enora Teyssendier

    Donc aujourd'hui, on va parler des liens entre la kinésithérapie et la sexologie. Donc dans cet épisode, je ne vais pas présenter mon invité comme à mon habitude, mais quand même, je voulais faire une petite introduction. Juste... donner l'info, qu'on s'est rencontré en formation en psychosexologie. Je vais te laisser te présenter maintenant.

  • #Marina Mahé

    Je te remercie. Merci beaucoup de m'avoir invitée Enora, je suis ravie d'être ici avec toi aujourd'hui. Alors je suis effectivement kinésithérapeute depuis 2015 et comme toi sexologue depuis 2020. Est-ce que tu veux que je te raconte un petit peu mon parcours ? Ce qui a fait que j'en suis arrivée là succinctement.

  • #Enora Teyssendier

    Vas-y.

  • #Marina Mahé

    Alors, j'ai fait médecine pour commencer, en études supérieures. Bon, ça n'a pas fonctionné et donc j'ai atterri dans les études de kiné. C'est un métier que je ne connaissais pas du tout. Je me suis un peu demandé si j'allais y trouver mon compte. Et puis finalement, avec la rééducation périnéale, je me suis bien retrouvée. C'est quelque chose qui m'intéressait. J'aurais aimé être gynéco. Donc, je me suis dirigée vers le côté gynéco au départ. J'ai commencé par faire de la rééducation périnéale avec les femmes. Puis, la demande a fait que j'ai aussi vu des hommes et des enfants. J'étais un petit peu moins à l'aise avec ce public-là. C'est l'une des raisons qui... qui m'ont poussée à tenter la formation psychosexologie. Et puis, personnellement aussi, je rencontrais des troubles au niveau intime avec des gènes et des dyspareunies, des douleurs à la pénétration. Donc il y avait une curiosité intellectuelle et puis il y avait un côté un peu intéressé aussi quand j'ai commencé cette formation psychosexologue. C'est peut-être le cas un peu de tous les soignants. Je ne sais pas toi, mais quand on commence dans cette vocation, des fois, on se demande un petit peu qui est-ce qu'on veut soigner au départ.

  • #Enora Teyssendier

    Alors moi, je voulais soigner les autres, mais c'est vrai qu'il a fallu que j'arrive en formation de psychosexologie pour savoir que ce que je vivais, c'était des disparus nids.

  • #Marina Mahé

    Voilà. Donc peut-être qu'inconsciemment, il y avait peut-être... Une volonté de trouver des réponses.

  • #Enora Teyssendier

    Peut-être qui sait.

  • #Marina Mahé

    En tout cas, ça a été une grande joie de faire ces trois années de psychosexologie. C'est vraiment une ouverture sur le monde, sur le fonctionnement humain, le fonctionnement des relations, c'est pas que sur la sexualité, comme tu le sais. Et ça a été vraiment très, très riche et très, très intéressant. Et puis ça m'a aidée aussi dans ma pratique de kiné. Forcément, quand tu fais de la rééducation périnéale, tu peux être amenée à parler de sexo. Et je pense que c'est chouette pour les patients de savoir que la porte est ouverte, ils peuvent en parler avec moi. Et puis après, ils en parlent quand ils veulent ou ils n'en parlent pas, mais ils savent qu'ils peuvent le faire. Aujourd'hui, du coup, je pratique. cette rééducation périnale homme-femme-enfant je vois aussi surtout des femmes en psychosexuaux dans des séances de thérapie sexuaux mais le gros de ma pratique c'est quand même la kiné

  • #Enora Teyssendier

    Merci pour ta présentation est-ce qu'il y a autre chose que tu voulais préciser ?

  • #Marina Mahé

    Oui, alors forcément, j'ai des anecdotes, ça m'a apporté beaucoup de choses. De parler de sexualité avec mes patients, rééducation bien sûr, notamment avec les hommes, comme je te disais, c'était un domaine où j'étais peut-être un petit peu moins à l'aise. Les hommes, je les vois après ablation de prostate, quand ils ont un cancer de prostate. forcément ça joue sur leur sexualité derrière, donc ils peuvent être amenés à m'en parler parce qu'ils ont... Ils voient le chirurgien de manière assez rapide, même s'ils en parlent avec leur chirurgien. Je ne dis pas que tous les chirurgiens n'expliquent pas à leurs patients, mais c'est vrai qu'ils risquent de faire de la kiné 10, 20, 30 séances de kiné avec moi. Donc, il y a un lien de confiance qui s'établit, et c'est chouette que je puisse leur parler des possibilités pour retrouver une... Un bien-être au niveau sexuel ?

  • #Enora Teyssendier

    Oui, carrément.

  • #Marina Mahé

    Même, tu vois, je pense à une anecdote qui n'est pas tout à fait sur la sexualité, mais j'ai eu un patient avec un cancer du sein. Parce que oui, les hommes peuvent avoir le cancer du sein. Malheureusement, c'est 1% des patients qui ont le cancer du sein qui sont des hommes. Les hommes ont une glande mammaire, mais qui n'est pas développée. Malgré tout, ils peuvent développer le cancer. J'ai l'habitude de voir des patientes après le cancer du sein. Et puis là, c'est la première fois, c'est quand même assez rare, que je traitais ce monsieur. Et je pense que la formation psychosexo m'a vraiment apporté un recul sur la prise en charge de la personne globale. Parce que je n'ai pas juste traité un thorax ou une épaule. Je me suis dit, ce monsieur, il n'a plus de mamelons, il a une cicatrice, une grande balafre sur son thorax. Il a une pathologie qui est plutôt catégorisée comme une pathologie de femme. Presque qu'il aurait préféré peut-être avoir un cancer de la prostate pour en parler avec ses copains quand il va à la pétanque.

  • #Enora Teyssendier

    c'est quelque chose qu'il aurait pu retrouver avec son entourage et ce monsieur tu vois on lui a pas proposé de reconstruction du mamelon ça m'a surpris quand t'as dit qu'il a plus de mamelon je me suis dit bah pourtant ça se fait bien une reconstruction du mamelon ouais on le propose aux

  • #Marina Mahé

    femmes parce que parce qu'effectivement on imagine que c'est une zone un attrait féminin absolument important Oui, pourquoi pas. Mais pourquoi est-ce qu'on ne le proposerait pas aux hommes qui sont aussi torse nu, qui peuvent... Je ne sais pas. Je ne sais pas ce que ça revêtait pour lui, en fait, son mamelon. Alors après, bon, il a été assez pudique là-dessus et il m'a dit que ça ne le dérangeait pas. Mais je pense qu'on ne lui a pas posé la question, en fait. Donc voilà. C'est ce genre de finesse, de réflexion que ça m'a apporté et d'ouverture. aussi, de ne pas rentrer dans le cadre et puis de ne pas traiter juste une zone physique quoi.

  • #Enora Teyssendier

    Donc ma question suivante ça allait être ce que t'as apporté la sexo dans ta pratique de kiné mais je crois que tu y as répondu.

  • #Marina Mahé

    Oui.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce qu'il y a d'autres choses auxquelles tu penses ?

  • #Marina Mahé

    Non, bah plutôt peut-être l'inverse du coup. Qu'est-ce qui ferait qu'un psychosexologue envoie vers les kinés ?

  • #Enora Teyssendier

    Ben, carrément, ça fait partie de ce qui est au programme pour cet épisode.

  • #Marina Mahé

    On a trop vite, peut-être ?

  • #Enora Teyssendier

    Non, c'est très bien. Mais déjà, est-ce que tu peux nous dire un peu les outils du kiné ? Genre, toi, comment tu travailles ? Et par exemple, tu as parlé de la rééducation périnéale. Comment est-ce que tu travailles ? Est-ce que c'est pareil si c'est une rééducation pour, je ne sais pas, une prévention de fuites urinaires ? Est-ce que c'est pareil s'il y a déjà des fuites urinaires ? Est-ce que c'est pareil si c'est pour du vaginisme ? Est-ce que tu peux nous parler un peu de ta manière de travailler ?

  • #Marina Mahé

    Bien sûr. Oui. Effectivement, bien sûr, je vais m'adapter à la personne que j'ai en face de moi, en rééducation périnéale. Et puis les outils vont être différents, c'est sûr. Schématiquement déjà, je vais quand même avoir deux sortes de... comment dire, de tiroirs à outils. Mon tiroir pour tout ce qui va être un manque de force au niveau périnéal ou des soucis à gérer en tout cas avec des fuites au niveau urinaire ou au niveau anorectal. On va faire un bilan musculaire dans ces cas-là et on va voir comment la personne contracte, relâche son périnée, comment la personne respire, comment la personne se positionne, quelle est sa posture. Est-ce qu'elle a des abdos ou pas ? Est-ce que... Voilà, je vais être plutôt axée sur le muscle et sur la fonction entre le périnée et les abdos.

  • #Enora Teyssendier

    Et le lien avec la respiration, c'est quoi ?

  • #Marina Mahé

    Alors, le lien avec la respiration. Écoute, quand tu n'as pas d'effort, quand tu es au repos, Et donc que tu respires tranquillement. Ton périnée est censée être au repos aussi. Et on parle, comme pour le diaphragme respiratoire, pour le périnée on parle de diaphragme aussi. Et ces deux diaphragmes, ils fonctionnent en même temps. Ça veut dire qu'à l'inspiration, ton diaphragme respiratoire descend et ton périnée descend, se relâche. À l'expiration, ton diaphragme respiratoire se relâche, remonte, emmène l'air vers le haut, vers la bouche ou le nez pour sortir. Et en même temps, ton périnée remonte légèrement.

  • #Enora Teyssendier

    Ouais, je viens de vérifier.

  • #Marina Mahé

    C'est bon. C'est pour ça qu'on a tendance à dire périnée expire ou périnée souffle. Je ne sais pas si tu as entendu parler de la méthode notamment de Gasquet qui contracte le périnée pendant le souffle et qui laisse le périnée libre à l'inspiration. Parce que tu as une partie de tes muscles qui va réagir à une volonté. Tu vas dire je contracte mon périnée et ton périnée va se contracter. et tu as une partie de tes muscles qui... qui est endurante et qui a un tonus de base dans la durée. J'ai une question.

  • #Enora Teyssendier

    Parce que là, moi, ça marche bien comme ça en respirant par le ventre. Mais pour les personnes qui respirent via, on va dire, entre guillemets, la cage thoracique, l'air rentre dans la cage thoracique, a priori, le retour que j'ai eu des personnes, c'est que c'est plutôt quand ils inspirent que la cage thoracique se gonfle, que le périnée remonte.

  • #Marina Mahé

    Alors je vois pas pourquoi. Alors tu peux avoir des respirations paradoxales où le ventre va se gonfler à l'expire. C'est un peu l'inverse de ce qu'on décrit comme la physiologie. Maintenant le fait de respirer au niveau pulmonaire, d'avoir une respiration haute. c'est pas gênant et ça peut laisser ton périnée bouger. En fait, quand tu respires, quand tu inspires, pardon, tu as de l'air qui rentre dans tes poumons, tu as ton diaphragme respiratoire qui descend pour faire de la place au niveau du volume pulmonaire. Et comme ton diaphragme respiratoire descend, il va pousser les organes du ventre plutôt vers le bas et plutôt vers l'avant. Donc tu as... en général, si t'as une respiration physiologique, tu as en général le ventre qui se gonfle légèrement quand tu inspires.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, mais il y a beaucoup de gens qui ne respirent pas comme ça.

  • #Marina Mahé

    On est d'accord. Et il y a beaucoup de périnées qui ne bougent pas beaucoup. Du coup, tu vois. Et c'est pour ça qu'on dit que renforcer un périnée, c'est... important, mais que le relâcher c'est important aussi. Voilà. Parce qu'un périnée qui est relâché, c'est un périnée qui va bouger avec ta respiration. Et qui dit mouvement, dit meilleure vascularisation. Dit, du coup, si cette zone est mieux vascularisée, toutes les toxines vont mieux être drainées. Donc il n'y aura pas de molécules inflammatoires dans cette zone, ou en tout cas moins, et donc il y aura peut-être moins de douleurs. Donc effectivement, quand tu as des douleurs périnéales, tu vas avoir la douleur qui va créer une crispation musculaire. Mais en plus de ça, il n'y a pas que le muscle. Il y a tous les tissus, le milieu dans lequel il baigne. Et quand c'est mal vascularisé, en fait, je pense qu'il y a de l'inflammation qui peut s'installer et donc des douleurs qui peuvent arriver aussi. Voilà. Donc, le kiné, ou en tout cas moi, la manière dont je travaille, quand je vois la personne, déjà la première séance, on va faire un bilan. On va éventuellement faire un examen si le bilan a été rapide à l'oral, mais ce n'est pas obligatoire. On peut déjà juste parler et essayer de faire le tour un peu de la problématique ensemble. de me laisser le temps du coup de voir ce que je vais pouvoir proposer, quelle piste sur quoi je vais partir en fait, ce que je vais pouvoir conseiller au patient ou à la patiente. Pour ce qui est des douleurs, c'est quand même différent. Souvent, on veut que ça bouge, donc il va y avoir la volonté de contracter et de relâcher, mais pas dans l'objectif de... de continence. Juste dans cet objectif, comme je te parlais de mouvements libres, pour essayer de remettre des sensations autres que des sensations douloureuses. Et là, on rentre dans le sujet de la douleur chronique.

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Tu veux en parler un peu plus ?

  • #Marina Mahé

    Ouais. C'est possible. La douleur chronique, il y a des... Des avancées, je pense, les 20 dernières années dans les neurosciences de la douleur. Alors je ne suis pas du tout spécialiste, mais on commence à former de mieux en mieux les soignants et donc aussi les kinés à la prise en charge des douleurs chroniques. La douleur chronique, en fait, on peut voir ça comme une pathologie à part entière. Quand tu as mal tout le temps, c'est déjà une maladie, en fait. Tu pars d'un signal d'alarme pour une douleur aiguë qui est censée te sauver la vie, pour éviter un prédateur ou pour enlever ta main du feu. Et tu as tout un dysfonctionnement qui s'installe par la chronicité. On parle de douleur chronique à partir d'une douleur qui dure plus de trois mois. Avant c'était six, mais là maintenant c'est passé à trois mois. Ok. Et ça peut dysfonctionner à plusieurs étages. Si on part de la périphérie des tissus, ça peut être une douleur au niveau musculaire, une douleur au niveau des articulations du dos, des sacroiliacs, peu importe.

  • #Enora Teyssendier

    Quand tu dis périphérie, c'est ça ? Oui. Muscle, tissu ? Ok.

  • #Marina Mahé

    Oui. Si on parle d'une, par exemple, une lésion, tu t'es fait mal au dos et puis ça dure, tu vois. Il peut y avoir un processus lésionnel au départ. Il peut y avoir un traumatisme physique au départ. Quelque chose qui s'est passé. Il peut ne pas y avoir aussi, mais bon. Si on part de ça, tu as du coup ce premier personnage dans cette histoire de maladie chronique. ça va être euh Un traumatisme, quelque chose qui s'est passé, une lésion tissulaire quelque part. Le deuxième personnage, ça va être... Vas-y.

  • #Enora Teyssendier

    Un traumatisme, parce que moi sur ce podcast, je parle beaucoup de trauma, mais de psychotrauma. Donc toi, quand tu parles de traumatisme, on est d'accord, c'est sur un traumatisme physique.

  • #Marina Mahé

    Oui.

  • #Enora Teyssendier

    Juste, voilà, pour que les gens qui ont l'habitude d'écouter ne se perdent pas.

  • #Marina Mahé

    Oui, je pense plutôt à un traumatisme physique. Au niveau psychique, je ne suis pas sûre que ça puisse rentrer dans la même case. Après, un traumatisme physique peut être accompagné d'un traumatisme psychique. Mais c'est déjà complexe. Si on part du plus simple traumatisme physique, comme je te disais, tu vas avoir un premier personnage, c'est ce tissu qui est blessé, qui est lésé. Le deuxième personnage, c'est le messager. C'est le tissu neuro. les nerfs qui vont amener le message de la douleur du tissu jusqu'au cerveau. Et donc le troisième personnage, ça va être le cerveau. Le cerveau, il va recevoir le message de la douleur et il va l'interpréter d'une certaine manière. Il va dire si c'est quelque chose de grave ou pas, s'il faut réagir ou pas et comment. Et donc le message du cerveau est envoyé à nouveau par le messager. le système nerveux pour que la périphérie, ton corps, tes tissus, fassent quelque chose, réagissent. Et donc ces trois personnages peuvent dysfonctionner. Dans le cas d'une pathologie chronique inflammatoire, tu peux avoir de l'inflammation qui s'accumule absolument partout. C'est pour ça qu'on parle d'alimentation anti-inflammatoire, qu'on parle de faire du sport, etc. Donc là, le personnage... Je dis ça, moi, c'est dans ma tête pour essayer de simplifier les choses. Quand je parle de personnage, j'essaye de... C'est déjà pour moi simplifié, parce que je trouve ça vachement complexe, mais hyper intéressant. Voilà, il peut y avoir de l'inflammation dans les tissus, et de l'inflammation de manière trop élevée et chronique. Il peut y avoir aussi le personnage système nerveux qui dysfonctionne. Tu peux avoir des nerfs qui, à force d'envoyer un message douloureux, t'as... Comment ? À force d'envoyer un message douloureux, ils deviennent hyper entraînés pour envoyer ce message de la douleur.

  • #Enora Teyssendier

    Oui.

  • #Marina Mahé

    Et donc, ils vont envoyer le message douloureux très vite. Et puis, le seuil va s'abaisser. Pour des choses de plus en plus petites, le message de la douleur va arriver.

  • #Enora Teyssendier

    Oui.

  • #Marina Mahé

    Et tu as aussi le cerveau qui peut interpréter le message. Un peu bizarrement. Ça peut dysfonctionner à ce niveau-là aussi. Ça peut être du catastrophisme. Alors que, par exemple, je pense à quelque chose pour illustrer. Une patiente avec de l'endométriose qui va avoir des gaz, des ballonnements, elle ne va pas du tout vivre ça de la même manière qu'une personne qui n'a pas d'endométriose. Pour elle, un mouvement dans cette zone corporelle, c'est déjà un signal d'alarme. Oui. elle a déjà expérimenté tellement la douleur qu'il y a tout qui se met en alerte. Alors qu'une personne lambda qui n'a pas d'endométriose, bon ben voilà, je suis ballonnée, ça va passer. Et les trois peuvent dysfonctionner. Tu peux avoir énormément d'inflammations dans ton corps, tu peux avoir un seuil de la douleur abaissé et donc le message qui se déclenche très rapidement, le message de la douleur, et tu peux avoir le cerveau qui... qui, pareil, interprète très fort les signaux qui lui arrivent.

  • #Enora Teyssendier

    C'est génial comment tu expliques, ça permet vraiment de comprendre bien.

  • #Marina Mahé

    Écoute, j'ai trouvé cette espèce d'histoire dans ma tête avec les trois personnages, et je sais que c'est plus complexe que ça. Oui. Mais c'est déjà tellement complexe que quand tu expliques ça aux patients, ça aide déjà pas mal. Et de leur dire que... Alors la douleur que vous ressentez, ce n'est pas dans votre tête, ce n'est pas vous qui l'imaginez, c'est avec votre tête. Parce que votre cerveau, il fait partie de l'équation. Et d'autant plus chez les femmes, ou en tout cas chez les personnes qui ont plus d'hormones oestrogéniques. Je ne sais pas si tu as déjà entendu parler de douleurs sexuées.

  • #Enora Teyssendier

    Non, je te laisse nous expliquer. Oui. Oui, j'en ai entendu parler, tu m'en as parlé de tout à l'heure.

  • #Marina Mahé

    J'ai trop envie de t'en parler. C'est un éclairage nouveau pour moi. J'ai été en formation il n'y a pas longtemps sur l'endométriose, le syndrome des ovaires polycystiques et la congestion veineuse pelvienne. Le formateur s'appelle Rodolphe Benoît-Lévy. Il est kiné et ostéo, spécialisé dans ces pathologies-là. Je le cite. et je le remercie parce que ce que je vais dire, c'est ce que j'ai appris auprès de lui. En fait, il semblerait que dans les... Si on reprend la métaphore des personnages, au niveau du personnage du messager, le système nerveux, tu as différentes voies, différentes routes qui peuvent être empruntées. pour transmettre le message douloureux au cerveau. Et tu as une voix, une route qui est plus influencée par la testostérone. C'est la voix somatosensorielle. Je ressens quelque chose au niveau d'une zone physique, corporelle. Et tu as une voix médiale qui est une voix plutôt émotionnelle. Je ressens une douleur et ça m'angoisse et ça me stresse et je veux éviter ça. Voilà. Et ça, c'est une voix qui est plutôt du coup influencée par les oestrogènes. Donc la douleur sexuée existerait, et il semblerait que les... J'ai pas d'article scientifique là-dessus, mais je crois que lui en avait sur ses diapos, je m'en souviens. Il semblerait que les femmes, ou en tout cas les personnes qui ont plus d'oestrogène dans le corps, ont une façon de vivre les douleurs qui est teintée. d'émotions négatives plus plus plus par rapport aux hommes. Ça veut dire que le cerveau va l'interpréter en déclenchant, bien sûr il y a cette nociception, la sensation douloureuse, mais le cerveau déclenche aussi des émotions négatives, du catastrophisme, de l'anxiété, du stress. Et ça peut aller jusqu'à la dépression. Et on comprend du coup l'état psychologique qui peut accompagner nos patientes qui vont avoir par exemple de l'endométriose. Déjà, on comprend que quand tu as mal tout le temps, c'est déprimant. Au bout d'un moment, tu peux perdre espoir. Mais en plus de ça, il y a quelque chose de physiologique qui fait que ça leur déclenche des hormones du stress.

  • #Enora Teyssendier

    Et alors même sans endométriose, il y a des personnes qui, pendant la période prémenstruelle, qui sont insupportables pour dire simplement les choses. Est-ce que du coup, à priori, il y a une histoire d'hormones qui est mal régulée, mais est-ce que tu sais en dire plus ?

  • #Marina Mahé

    Voilà, tu me poses une colle, je pense. Je ne veux pas te dire de bêtises. Ce que je sais, c'est que la douleur peut déclencher de l'anxiété. Et donc, la personne peut se ressentir anxieuse. Et en fait, c'est de la douleur, voire déprimée. Mais là, avec le SPM, je ne sais pas si on peut relier les deux.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, parce que les personnes auxquelles je pense, il n'y avait pas de douleur.

  • #Marina Mahé

    Donc, je ne peux pas te dire. Investiguée. Voilà. J'ai trouvé ça vraiment chouette et quelque part rajouter de la finesse là-dedans pour essayer de mieux comprendre les choses, ça peut entre guillemets débunker les raccourcis qui peuvent être faits.

  • #Enora Teyssendier

    C'est-à-dire rajouter de la finesse ?

  • #Marina Mahé

    Le fait de comprendre que tu as euh... un lien avec les oestrogènes, ce n'est pas à confondre avec le fait que les femmes sont des hystériques et que... Comment dire ? J'ai du mal à expliquer mon propos. Je pense qu'il y a une différence de prise en charge sur la douleur masculine et la douleur féminine. je ne sais pas, je pense, et même j'en suis sûre, il y a une inégalité de prise en charge. Et le fait d'avoir des connaissances permet de redonner du pouvoir à nos patientes. C'est-à-dire qu'elles vont ressentir de l'anxiété, et plutôt que de dire « mais le médecin, il a raison, je suis complètement folle en fait, je suis complètement folle, ça se trouve, c'était qu'un ballonnement, et puis moi, j'ai appelé le SAMU, tu vois. » Eh bien, oui, mais en fait, c'est normal. C'est physiologique. C'est votre corps qui fonctionne comme ça. Et votre corps, il vous permet de survivre. Le fonctionnement de la douleur, c'est quand même ce qui nous a permis de survivre jusqu'à maintenant. Bon, il se trouve qu'avec le mode de vie actuel, on a des... des pathologies chroniques inflammatoires qui semblent s'être développées. Tu vois, que ce soit les perturbateurs endocriniens, la malbouffe, la sédentarité, tout ça, ça va provoquer des soucis d'ordre inflammatoire et avec des douleurs chroniques ou d'ordre hormonaux. J'ai perdu le fil. En tout cas... Ce que je voulais te dire, c'est que quand tu leur expliques ça aux femmes, je pense que ça peut décomplexer et que ça peut aider à prendre du recul et à mieux expliquer les choses pour elles-mêmes et puis pour le personnel soignant.

  • #Enora Teyssendier

    Merci pour toutes ces petites infos c'est super précieux

  • #Marina Mahé

    Avec plaisir

  • #Enora Teyssendier

    Si on revient sur les outils du kiné, il me semble que tu avais parlé de la TKR thérapie.

  • #Marina Mahé

    Oui.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce que tu veux nous en dire plus ?

  • #Marina Mahé

    Oui. C'est une super machine. Et justement, tu vois, je te parlais de différents outils selon si j'ai une personne qui vient me voir pour des fuites ou une personne qui vient me voir pour des douleurs. Là, pour le coup, c'est vrai qu'il y a ce dont je viens de te parler qu'on va pouvoir exposer à la patiente pour essayer de comprendre comment son corps fonctionne quand elle a une douleur chronique. Et puis, la Técar thérapie, c'est un outil qui est vraiment très, très, très, très chouette. Ce sont des ondes qui sont envoyées à une certaine fréquence. et la fréquence qui est envoyée, elle est choisie parce qu'elle favorise la régénération cellulaire. C'est assez vaste et en fait, ça peut être utilisé pour plein de choses.

  • #Enora Teyssendier

    Mais en fait, quand tu disais qu'il envoie des ondes, moi je pensais, tu sais, les trucs qui font comme des mini électrochocs que les kiné ils ont. Mais en fait, c'est pas ça.

  • #Marina Mahé

    Alors, pas du tout. Donc, c'est pas de l'électrostimulation. L'électrostimulation, c'est vrai que c'est quand même vachement moins à la mode chez les kinés maintenant. Ça peut être encore utilisé. Alors, je te vois faire la moue.

  • #Enora Teyssendier

    Il y a quelques années, j'ai eu le droit encore.

  • #Marina Mahé

    Non, mais ce n'est pas mauvais pour tout. Mais c'est comme n'importe quel outil. Il faut savoir pourquoi on l'utilise en tout cas.

  • #Enora Teyssendier

    En tout cas, moi, je n'aime pas ça.

  • #Marina Mahé

    Je comprends, je comprends. Écoute, alors, un petit aparté sur l'électrostimulation, ça m'arrive encore de l'utiliser avec des sondes en endocaviteur. Donc, c'est le truc qui est quand même hyper invasif et tu n'as pas du tout envie, au niveau du vagin, d'avoir des contractions électriques, des stimulations électriques. Mais ça m'arrive encore de l'utiliser pour vraiment les personnes qui n'ont aucune conscience de leur périnée et chez qui le périnée ne bouge pas. pas du tout ou alors est complètement faible, est à zéro et qu'il faut le comment dire le réveiller un petit peu et redonner le sens du mouvement à la patiente pour qu'elle puisse le faire elle-même. Voilà. Dans ces cas-là, on le fait une fois ou deux mais l'objectif c'est que la patiente le fasse elle-même. D'accord. Voilà. Ça c'était l'aparté pour l'électrostimulation.

  • #Enora Teyssendier

    Les ondes.

  • #Marina Mahé

    Alors, les ondes. T'as effectivement plein de sortes d'ondes. Il y a des choses plus intéressantes que d'autres. C'est pas des ultrasons. La técartérapie, c'est pas des ultrasons. Les ultrasons, c'est quelque chose qui est utilisé depuis très longtemps en kiné et qui a pas trop prouvé son efficacité. Ça fait des espèces de fourmillements. Je t'avoue que j'en ai jamais utilisé, ça m'intéresse pas. J'ai vraiment pas l'impression que ce soit très utile. Et donc la TKR thérapie, ce sont aussi des ondes, mais la sensation n'est pas la même. Ce n'est pas des fourmillements, ça fait une douce chaleur. Et ce qui est important surtout, c'est que la fréquence n'est pas la même. Vraiment, ce n'est déjà pas du tout la même taille de machine. Moi j'ai une machine, elle fait presque ma taille. Ce n'est pas le même prix non plus, c'est 4 ou 5 fois plus cher, mais c'est surtout plus efficace parce que ça vient vraiment envoyer des fréquences. qui résonne avec le tissu, si je puis dire. Ça fait ésotérique comme ça, mais en tout cas, c'est quelque chose qui vient faire bouger le tissu. Et au niveau cellulaire, ça bouge aussi. Et ça va vers la régénération, la cicatrisation. Et tu peux l'utiliser aussi pour assouplir les tissus. Du coup, tu peux en faire une utilisation très vaste en kiné. Tu peux l'utiliser pour le musculo-squelettique, c'est-à-dire pour les sportifs, un bras, une jambe, ce n'est pas du tout ce que je fais. Je l'utilise pour la zone abdominale, la zone du bas du dos, au niveau du sacrum, au niveau du haut des fesses, c'est là où il y a des tensions musculaires quand il y a de la douleur chronique. Et puis je l'utilise aussi directement sur la vulve, par exemple. Tu peux l'utiliser en intra vaginal, il y a des sondes qui existent. Moi, je ne le fais pas parce qu'en fait, les ondes, elles traversent les tissus et je n'en ai jamais ressenti le besoin. Je pense que ce qui est chouette avec la TECAR, justement, c'est que ce n'est pas invasif et ça, les patientes, elles apprécient beaucoup. Donc ça ne fait pas mal, ça fait une douce chaleur, ça fait plutôt du bien, ça aide à cicatriser quand tu as une déchirure, une épisiotomie. Ça assouplit les tissus quand tu as des raideurs, des crispations et des douleurs. Voilà. Je l'utilise aussi pour des personnes qui sont très constipées, par exemple. Je vais masser un peu.

  • #Enora Teyssendier

    Parce que ça va faire quoi ?

  • #Marina Mahé

    Eh bien, c'est pareil. Le massage abdominal chez une personne constipée, tu vois, c'est intéressant. Si tu le fais dans le sens de la digestion. Et là, je rajoute en plus ma technique, ma machine. Donc, je profite et de mes mains et des ondes qui vont aller un petit peu plus en profondeur, essayer de remuer tout ça.

  • #Enora Teyssendier

    Mais ça se met comment, du coup ?

  • #Marina Mahé

    En fait, c'est un disque de métal aplati, arrondi, aplati. Et tu as une... Comment on peut appeler ça ? Ils disent que ce sont des électrodes, mais en fait, tu as un manche. Tu mets l'électrode sur le manche et moi, je tiens le manche. Et donc, je peux masser avec les deux mains, d'ailleurs. Je peux avoir l'électrode dans ma main et masser, utiliser mes deux mains pour masser, tout en ayant l'électrode dans le creux de ma main, qui va, en plus de ma thérapie manuelle, envoyer les fameuses ondes.

  • #Enora Teyssendier

    Ok, trop bien.

  • #Marina Mahé

    Ouais, c'est chouette. Franchement, c'est une machine, je ne regrette pas de l'avoir achetée, j'utilise beaucoup et c'est très très apprécié par les patients. Après, c'est comme tout, c'est pas parce que la machine est chouette qu'il faut l'utiliser à tout bout de champ. Ce qui est important, c'est de voir pourquoi tu le fais. Et là, c'est vrai que c'est chouette en kiné parce que tu as moyen de t'éclater, parce que tu peux utiliser... ton cerveau pour essayer de réfléchir et de comprendre d'où vient la douleur et essayer d'enquêter pour aider ton patient et puis tu as tes mains aussi pour toucher ce que tu as pas en psychosexo et c'est vrai que des fois ça me semble un peu frustrant mais moi ça c'est mon côté kiné, j'aime bien pouvoir poser les mains sur les patients et masser un ventre ou masser le bas du dos et voilà J'aime bien le côté manuel aussi de ce métier.

  • #Enora Teyssendier

    Ouais, ben voilà. Moi, ça me va de ne pas toucher en fait. Je pense qu'il y aurait encore la possibilité d'aborder d'autres outils, mais bon, le temps passe. Est-ce qu'il y a vraiment quelque chose d'autre que tu souhaites aborder comme outil avant qu'on aille sur quand orienter sur le kiné ou la kiné ?

  • #Marina Mahé

    Non, après, les outils que j'utilise sont très classiques et ils sont assez connus. La rééducation périnéale, ça va être soit en manuel, soit avec la sonde, et puis après, progressivement, vers une remise en activité, en mouvement, debout. Et c'est là où la posture, la respiration interviennent pour que le périnée ne soit pas que compétent quand tu es allongé sur la table. Oui, oui. Voilà. Mais ça, c'est quand même assez classique dans la rééducation périnéale. C'est l'objectif, c'est de se remettre en charge après. Voilà.

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Alors, du coup, quand orienter ? Enfin, voilà, si on est sexologue, par exemple, ou on va dire, ou psy, peut-être. Quand est-ce que ça peut être intéressant d'orienter sur un ou une kiné ?

  • #Marina Mahé

    Alors, de manière classique... en rééducation périnéale les choses les plus classiques c'est déjà les fuites ça mais les patientes le savent aussi si elles ont des fuites en général elles vont essayer de prendre rendez-vous maintenant c'est quand même bien démocratisé en France de prendre rendez-vous pour une rééducation périnéale après concernant les douleurs les douleurs pelviennes et périnéales dans ce qui me concerne ça me semble Hyper intéressant d'aller voir un kiné, pas n'importe lequel. C'est moins classique et c'est un peu plus... J'ai triki en tête. C'est un peu plus subtil. Il faut quand même, justement, pour pouvoir essayer de parler de douleurs chroniques et puis essayer de travailler un petit peu plus en finesse pour déshabituer le corps à ces douleurs-là. Ça demande des formations supplémentaires. Tu as des annuaires. Est-ce que tu veux que je te les dise sur le podcast ?

  • #Enora Teyssendier

    Eh bien, tu peux les dire, mais sinon, tu me donneras les liens. Je les mettrai dans la description.

  • #Marina Mahé

    Oui, on va faire ça. On va faire ça. Et effectivement, sur ces sites-là, tu peux choisir les spécialités. Donc, si vraiment c'est pour de la sexologie ou des douleurs pelviennes, tu peux chercher des kinés qui sont formés que à ça.

  • #Enora Teyssendier

    Je sais que tu vois, j'étais en charlotte maritime avant, des kinés formés à la rééducation périnéale, il n'y en avait pas beaucoup. Et là, maintenant, je suis en train de m'installer en sexo en Corrèze. Je n'ai pas encore regardé, mais je crains le pire.

  • #Marina Mahé

    Malheureusement, c'est vrai qu'il y a beaucoup de déserts médicaux en France. Dans ce domaine-là, j'ai la sensation... Après, je suis dans mon monde, donc je suis peut-être entourée que de personnes qui me ressemblent, mais j'ai la sensation que c'est de plus en plus à la mode, entre guillemets. Tu vois, la profession se féminise, et du coup, il y a ce genre de formation et de spécialisation qui... augmente un peu. Bon, je te vois faire la grimace.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, parce que c'est un peu ma problématique en ce moment. Dis-toi que pour trouver un médecin généraliste, déjà, c'est compliqué. Là, je fais deux heures de route pour aller chez le dentiste.

  • #Marina Mahé

    Allez !

  • #Enora Teyssendier

    Quatre heures aller-retour. Donc, un kiné spécialisé dans le périnée... Mais je vais chercher, et peut-être que dans la description de cet épisode, je pourrais vous dire que...

  • #Marina Mahé

    que c'est beau il y en a encore ça serait chouette ouais il y a plusieurs annuaires quand même c'est intéressant et puis c'est intéressant de regarder Périnée bien aimée alors c'est je ne l'ai pas dit d'ailleurs mais c'est la rééducation périnéale c'est pas que les kinés c'est aussi les sages-femmes évidemment et elles font du super boulot aussi on est complémentaires maintenant si t'as un homme tu vas l'orienter vers un kiné parce que les sages-femmes ne vont pas le prendre.

  • #Enora Teyssendier

    Voilà, il y a l'histoire de l'homme. Et en tout cas avant, mais là apparemment ça a l'air de changer, la sage-femme ne prenait pas en charge si la personne n'avait pas été enceinte, si la femme n'avait pas été enceinte. Et dernièrement, j'ai demandé à la maternité du sel, de là où j'habite, et les sages-femmes prennent en charge maintenant à la mater, même s'il n'y a pas eu de grossesse. Donc c'est une avancée, mais je ne sais pas si c'est national.

  • #Marina Mahé

    Je ne sais pas non plus. En tout cas, je ne sais pas pour la rééducation périnéale. Concernant le suivi gynéco, oui. Maintenant, en tant que jeune fille, jeune femme, tu peux aller vers ta sage-femme. Et au niveau de rééducation périnéale, je crois que là, on tombe sur des guéguerres historiques un peu débiles. Et surtout... Quand on voit l'état de la santé en France, avec tous ces déserts médicaux, je ne comprends pas. Donc, il y a moyen de... Il devrait y avoir moyen de... Je ne sais pas quoi te dire.

  • #Enora Teyssendier

    Oui.

  • #Marina Mahé

    Voilà. Je te donnerai les liens pour que tu les mettes en commentaire.

  • #Enora Teyssendier

    Super, merci. Alors... là c'est bon pour toi d'aller sur la fin de l'épisode on te retrouve où ? toi tu es kiné où ?

  • #Marina Mahé

    ah pardon je suis kiné aux avenières c'est où ? aux avenières alors c'est en Orisère tu es entre Lyon,

  • #Enora Teyssendier

    Chambéry et Grenoble ok ça marche je Est-ce que tu as des choses à aborder, à parler ? Il me semble que maintenant, tu as un compte Instagram. C'est tout nouveau.

  • #Marina Mahé

    C'est tout nouveau, grâce à toi. Je me suis vraiment sentie trop dinosaure. Je me suis dit, allez, il faut que je m'y mette. Ce n'est pas ce qui me réjouit le plus, mais je pense que ça peut être intéressant.

  • #Enora Teyssendier

    Donc, c'est quoi le nom ?

  • #Marina Mahé

    Cabinet d'Alia.

  • #Enora Teyssendier

    Je mettrai le lien dans la description. Et puis, tu vas proposer de la formation maintenant ou on n'en parle pas de ça encore ?

  • #Marina Mahé

    Alors, pour l'instant, c'est encore en réflexion, mais ça va venir. Oui, je vais proposer de la formation, notamment sur de la pathologie vulvaire, sur le lichen. Je pense qu'on aura l'occasion d'en rediscuter toutes les deux. C'est une pathologie vulvaire qui est sous-diagnostiquée et j'ai envie de m'engager là-dedans.

  • #Enora Teyssendier

    ouais alors du coup ça me permet de faire le lien justement on se retrouve avec Marina le 27 août enfin je veux dire on peut retrouver un autre épisode de podcast le 27 août c'est à dire dans 3 semaines pour parler du lichen sclérose c'est bien ça oui comme tu le disais c'est une maladie qui est sous-diagnostiquée et en plus elle majeure énormément les risques du cancer de la vulve

  • #Marina Mahé

    Tout à fait. Et donc, on a vraiment intérêt à améliorer le diagnostic et la prise en charge de cette pathologie.

  • #Enora Teyssendier

    Donc voilà, on se retrouve justement dans un épisode prochainement pour parler uniquement du lichen.

  • #Marina Mahé

    Voilà. Merci beaucoup, Edora.

  • #Enora Teyssendier

    Merci à toi d'avoir pris le temps pour nous, pour nous donner toutes ces infos, tous ces conseils. Et puis, je vous dis à... Je te dis à toi Marina, à bientôt. Et puis, est-ce que tu as autre chose à rajouter ?

  • #Marina Mahé

    Non, non, non, je suis ravie. Un grand merci. Merci beaucoup.

  • #Enora Teyssendier

    Merci à toi pour ton temps. Et donc, je vous souhaite une bonne fin de journée, bonne soirée ou bonne nuit, en fonction de là où vous êtes. Et je vous dis à la semaine prochaine pour un prochain épisode. Je rajoute un petit... bout à cet épisode pour vous donner l'information qu'on a oublié de dire, c'est que Marina fait partie des intervenantes de la formation en psychosexologie holistique et donc voilà, j'ai l'honneur de l'accueillir. Elle donne des cours sur le lichen sclérose, sur les maladies chroniques en lien avec le périnée et sur les interventions du kiné et comment on peut travailler en partenariat avec les kinés. Voilà, je vous souhaite une bonne journée, bonne soirée et à bientôt !

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Description

Douleur pelvienne, rééducation périnéale, image corporelle : quand la kiné rencontre la sexologie, nos suivis gagnent en finesse.

Dans cet échange, Marina Mahé — kinésithérapeute depuis 2015 et sexologue depuis 2020 — dévoile son regard de clinicienne : outils, observations et ponts concrets entre rééducation périnéale et accompagnement sexo.


Au programme :

  • Comprendre le triptyque de la douleur chronique : tissu, nerf, cerveau… et l’influence des œstrogènes sur l’anxiété douloureuse.

  • TECAR-thérapie : chaleur douce, meilleure vascularisation, cicatrices périnéales qui respirent enfin.

  • Respiration diaphragme-périnée : le duo oublié qui optimise continence, posture et bien-être intime.

  • Cancer du sein chez l’homme : penser image corporelle, reconstruction… et sexualité.

  • Quand adresser en kiné : prostatectomie, dyspareunie, vaginisme, post-épisiotomie… et comment trouver un·e pro formé·e douleur pelvienne.

  • Ce que la formation en sexologie apporte au geste kiné (et inversement).


🎧 Curieux·se de booster vos accompagnements ? Écoutez l’épisode et partagez vos retours !



Retrouvez Marina Mahé :

sur Instagram : @cabinet_dahlia


Et tous les annuaires qu'elle propose (c'est pépite ! j'ai même réussi à trouvé des kiné spécialisés en Corrèze) :

Annuaires des kiné

eirpp.com

annuaire.ippp.fr

perinee-bien-aime.fr

lesclesdevenus.org

afrepp.org

convergencespp.com


Annuaire de médecin spécialiste en pathologie vulvaire :

www.sfdermato.org/


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Transcription

  • #Enora Teyssendier

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir Marina Maé, qui est kinésithérapeute et sexologue.

  • #Marina Mahé

    Salut Enora !

  • #Enora Teyssendier

    Donc aujourd'hui, on va parler des liens entre la kinésithérapie et la sexologie. Donc dans cet épisode, je ne vais pas présenter mon invité comme à mon habitude, mais quand même, je voulais faire une petite introduction. Juste... donner l'info, qu'on s'est rencontré en formation en psychosexologie. Je vais te laisser te présenter maintenant.

  • #Marina Mahé

    Je te remercie. Merci beaucoup de m'avoir invitée Enora, je suis ravie d'être ici avec toi aujourd'hui. Alors je suis effectivement kinésithérapeute depuis 2015 et comme toi sexologue depuis 2020. Est-ce que tu veux que je te raconte un petit peu mon parcours ? Ce qui a fait que j'en suis arrivée là succinctement.

  • #Enora Teyssendier

    Vas-y.

  • #Marina Mahé

    Alors, j'ai fait médecine pour commencer, en études supérieures. Bon, ça n'a pas fonctionné et donc j'ai atterri dans les études de kiné. C'est un métier que je ne connaissais pas du tout. Je me suis un peu demandé si j'allais y trouver mon compte. Et puis finalement, avec la rééducation périnéale, je me suis bien retrouvée. C'est quelque chose qui m'intéressait. J'aurais aimé être gynéco. Donc, je me suis dirigée vers le côté gynéco au départ. J'ai commencé par faire de la rééducation périnéale avec les femmes. Puis, la demande a fait que j'ai aussi vu des hommes et des enfants. J'étais un petit peu moins à l'aise avec ce public-là. C'est l'une des raisons qui... qui m'ont poussée à tenter la formation psychosexologie. Et puis, personnellement aussi, je rencontrais des troubles au niveau intime avec des gènes et des dyspareunies, des douleurs à la pénétration. Donc il y avait une curiosité intellectuelle et puis il y avait un côté un peu intéressé aussi quand j'ai commencé cette formation psychosexologue. C'est peut-être le cas un peu de tous les soignants. Je ne sais pas toi, mais quand on commence dans cette vocation, des fois, on se demande un petit peu qui est-ce qu'on veut soigner au départ.

  • #Enora Teyssendier

    Alors moi, je voulais soigner les autres, mais c'est vrai qu'il a fallu que j'arrive en formation de psychosexologie pour savoir que ce que je vivais, c'était des disparus nids.

  • #Marina Mahé

    Voilà. Donc peut-être qu'inconsciemment, il y avait peut-être... Une volonté de trouver des réponses.

  • #Enora Teyssendier

    Peut-être qui sait.

  • #Marina Mahé

    En tout cas, ça a été une grande joie de faire ces trois années de psychosexologie. C'est vraiment une ouverture sur le monde, sur le fonctionnement humain, le fonctionnement des relations, c'est pas que sur la sexualité, comme tu le sais. Et ça a été vraiment très, très riche et très, très intéressant. Et puis ça m'a aidée aussi dans ma pratique de kiné. Forcément, quand tu fais de la rééducation périnéale, tu peux être amenée à parler de sexo. Et je pense que c'est chouette pour les patients de savoir que la porte est ouverte, ils peuvent en parler avec moi. Et puis après, ils en parlent quand ils veulent ou ils n'en parlent pas, mais ils savent qu'ils peuvent le faire. Aujourd'hui, du coup, je pratique. cette rééducation périnale homme-femme-enfant je vois aussi surtout des femmes en psychosexuaux dans des séances de thérapie sexuaux mais le gros de ma pratique c'est quand même la kiné

  • #Enora Teyssendier

    Merci pour ta présentation est-ce qu'il y a autre chose que tu voulais préciser ?

  • #Marina Mahé

    Oui, alors forcément, j'ai des anecdotes, ça m'a apporté beaucoup de choses. De parler de sexualité avec mes patients, rééducation bien sûr, notamment avec les hommes, comme je te disais, c'était un domaine où j'étais peut-être un petit peu moins à l'aise. Les hommes, je les vois après ablation de prostate, quand ils ont un cancer de prostate. forcément ça joue sur leur sexualité derrière, donc ils peuvent être amenés à m'en parler parce qu'ils ont... Ils voient le chirurgien de manière assez rapide, même s'ils en parlent avec leur chirurgien. Je ne dis pas que tous les chirurgiens n'expliquent pas à leurs patients, mais c'est vrai qu'ils risquent de faire de la kiné 10, 20, 30 séances de kiné avec moi. Donc, il y a un lien de confiance qui s'établit, et c'est chouette que je puisse leur parler des possibilités pour retrouver une... Un bien-être au niveau sexuel ?

  • #Enora Teyssendier

    Oui, carrément.

  • #Marina Mahé

    Même, tu vois, je pense à une anecdote qui n'est pas tout à fait sur la sexualité, mais j'ai eu un patient avec un cancer du sein. Parce que oui, les hommes peuvent avoir le cancer du sein. Malheureusement, c'est 1% des patients qui ont le cancer du sein qui sont des hommes. Les hommes ont une glande mammaire, mais qui n'est pas développée. Malgré tout, ils peuvent développer le cancer. J'ai l'habitude de voir des patientes après le cancer du sein. Et puis là, c'est la première fois, c'est quand même assez rare, que je traitais ce monsieur. Et je pense que la formation psychosexo m'a vraiment apporté un recul sur la prise en charge de la personne globale. Parce que je n'ai pas juste traité un thorax ou une épaule. Je me suis dit, ce monsieur, il n'a plus de mamelons, il a une cicatrice, une grande balafre sur son thorax. Il a une pathologie qui est plutôt catégorisée comme une pathologie de femme. Presque qu'il aurait préféré peut-être avoir un cancer de la prostate pour en parler avec ses copains quand il va à la pétanque.

  • #Enora Teyssendier

    c'est quelque chose qu'il aurait pu retrouver avec son entourage et ce monsieur tu vois on lui a pas proposé de reconstruction du mamelon ça m'a surpris quand t'as dit qu'il a plus de mamelon je me suis dit bah pourtant ça se fait bien une reconstruction du mamelon ouais on le propose aux

  • #Marina Mahé

    femmes parce que parce qu'effectivement on imagine que c'est une zone un attrait féminin absolument important Oui, pourquoi pas. Mais pourquoi est-ce qu'on ne le proposerait pas aux hommes qui sont aussi torse nu, qui peuvent... Je ne sais pas. Je ne sais pas ce que ça revêtait pour lui, en fait, son mamelon. Alors après, bon, il a été assez pudique là-dessus et il m'a dit que ça ne le dérangeait pas. Mais je pense qu'on ne lui a pas posé la question, en fait. Donc voilà. C'est ce genre de finesse, de réflexion que ça m'a apporté et d'ouverture. aussi, de ne pas rentrer dans le cadre et puis de ne pas traiter juste une zone physique quoi.

  • #Enora Teyssendier

    Donc ma question suivante ça allait être ce que t'as apporté la sexo dans ta pratique de kiné mais je crois que tu y as répondu.

  • #Marina Mahé

    Oui.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce qu'il y a d'autres choses auxquelles tu penses ?

  • #Marina Mahé

    Non, bah plutôt peut-être l'inverse du coup. Qu'est-ce qui ferait qu'un psychosexologue envoie vers les kinés ?

  • #Enora Teyssendier

    Ben, carrément, ça fait partie de ce qui est au programme pour cet épisode.

  • #Marina Mahé

    On a trop vite, peut-être ?

  • #Enora Teyssendier

    Non, c'est très bien. Mais déjà, est-ce que tu peux nous dire un peu les outils du kiné ? Genre, toi, comment tu travailles ? Et par exemple, tu as parlé de la rééducation périnéale. Comment est-ce que tu travailles ? Est-ce que c'est pareil si c'est une rééducation pour, je ne sais pas, une prévention de fuites urinaires ? Est-ce que c'est pareil s'il y a déjà des fuites urinaires ? Est-ce que c'est pareil si c'est pour du vaginisme ? Est-ce que tu peux nous parler un peu de ta manière de travailler ?

  • #Marina Mahé

    Bien sûr. Oui. Effectivement, bien sûr, je vais m'adapter à la personne que j'ai en face de moi, en rééducation périnéale. Et puis les outils vont être différents, c'est sûr. Schématiquement déjà, je vais quand même avoir deux sortes de... comment dire, de tiroirs à outils. Mon tiroir pour tout ce qui va être un manque de force au niveau périnéal ou des soucis à gérer en tout cas avec des fuites au niveau urinaire ou au niveau anorectal. On va faire un bilan musculaire dans ces cas-là et on va voir comment la personne contracte, relâche son périnée, comment la personne respire, comment la personne se positionne, quelle est sa posture. Est-ce qu'elle a des abdos ou pas ? Est-ce que... Voilà, je vais être plutôt axée sur le muscle et sur la fonction entre le périnée et les abdos.

  • #Enora Teyssendier

    Et le lien avec la respiration, c'est quoi ?

  • #Marina Mahé

    Alors, le lien avec la respiration. Écoute, quand tu n'as pas d'effort, quand tu es au repos, Et donc que tu respires tranquillement. Ton périnée est censée être au repos aussi. Et on parle, comme pour le diaphragme respiratoire, pour le périnée on parle de diaphragme aussi. Et ces deux diaphragmes, ils fonctionnent en même temps. Ça veut dire qu'à l'inspiration, ton diaphragme respiratoire descend et ton périnée descend, se relâche. À l'expiration, ton diaphragme respiratoire se relâche, remonte, emmène l'air vers le haut, vers la bouche ou le nez pour sortir. Et en même temps, ton périnée remonte légèrement.

  • #Enora Teyssendier

    Ouais, je viens de vérifier.

  • #Marina Mahé

    C'est bon. C'est pour ça qu'on a tendance à dire périnée expire ou périnée souffle. Je ne sais pas si tu as entendu parler de la méthode notamment de Gasquet qui contracte le périnée pendant le souffle et qui laisse le périnée libre à l'inspiration. Parce que tu as une partie de tes muscles qui va réagir à une volonté. Tu vas dire je contracte mon périnée et ton périnée va se contracter. et tu as une partie de tes muscles qui... qui est endurante et qui a un tonus de base dans la durée. J'ai une question.

  • #Enora Teyssendier

    Parce que là, moi, ça marche bien comme ça en respirant par le ventre. Mais pour les personnes qui respirent via, on va dire, entre guillemets, la cage thoracique, l'air rentre dans la cage thoracique, a priori, le retour que j'ai eu des personnes, c'est que c'est plutôt quand ils inspirent que la cage thoracique se gonfle, que le périnée remonte.

  • #Marina Mahé

    Alors je vois pas pourquoi. Alors tu peux avoir des respirations paradoxales où le ventre va se gonfler à l'expire. C'est un peu l'inverse de ce qu'on décrit comme la physiologie. Maintenant le fait de respirer au niveau pulmonaire, d'avoir une respiration haute. c'est pas gênant et ça peut laisser ton périnée bouger. En fait, quand tu respires, quand tu inspires, pardon, tu as de l'air qui rentre dans tes poumons, tu as ton diaphragme respiratoire qui descend pour faire de la place au niveau du volume pulmonaire. Et comme ton diaphragme respiratoire descend, il va pousser les organes du ventre plutôt vers le bas et plutôt vers l'avant. Donc tu as... en général, si t'as une respiration physiologique, tu as en général le ventre qui se gonfle légèrement quand tu inspires.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, mais il y a beaucoup de gens qui ne respirent pas comme ça.

  • #Marina Mahé

    On est d'accord. Et il y a beaucoup de périnées qui ne bougent pas beaucoup. Du coup, tu vois. Et c'est pour ça qu'on dit que renforcer un périnée, c'est... important, mais que le relâcher c'est important aussi. Voilà. Parce qu'un périnée qui est relâché, c'est un périnée qui va bouger avec ta respiration. Et qui dit mouvement, dit meilleure vascularisation. Dit, du coup, si cette zone est mieux vascularisée, toutes les toxines vont mieux être drainées. Donc il n'y aura pas de molécules inflammatoires dans cette zone, ou en tout cas moins, et donc il y aura peut-être moins de douleurs. Donc effectivement, quand tu as des douleurs périnéales, tu vas avoir la douleur qui va créer une crispation musculaire. Mais en plus de ça, il n'y a pas que le muscle. Il y a tous les tissus, le milieu dans lequel il baigne. Et quand c'est mal vascularisé, en fait, je pense qu'il y a de l'inflammation qui peut s'installer et donc des douleurs qui peuvent arriver aussi. Voilà. Donc, le kiné, ou en tout cas moi, la manière dont je travaille, quand je vois la personne, déjà la première séance, on va faire un bilan. On va éventuellement faire un examen si le bilan a été rapide à l'oral, mais ce n'est pas obligatoire. On peut déjà juste parler et essayer de faire le tour un peu de la problématique ensemble. de me laisser le temps du coup de voir ce que je vais pouvoir proposer, quelle piste sur quoi je vais partir en fait, ce que je vais pouvoir conseiller au patient ou à la patiente. Pour ce qui est des douleurs, c'est quand même différent. Souvent, on veut que ça bouge, donc il va y avoir la volonté de contracter et de relâcher, mais pas dans l'objectif de... de continence. Juste dans cet objectif, comme je te parlais de mouvements libres, pour essayer de remettre des sensations autres que des sensations douloureuses. Et là, on rentre dans le sujet de la douleur chronique.

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Tu veux en parler un peu plus ?

  • #Marina Mahé

    Ouais. C'est possible. La douleur chronique, il y a des... Des avancées, je pense, les 20 dernières années dans les neurosciences de la douleur. Alors je ne suis pas du tout spécialiste, mais on commence à former de mieux en mieux les soignants et donc aussi les kinés à la prise en charge des douleurs chroniques. La douleur chronique, en fait, on peut voir ça comme une pathologie à part entière. Quand tu as mal tout le temps, c'est déjà une maladie, en fait. Tu pars d'un signal d'alarme pour une douleur aiguë qui est censée te sauver la vie, pour éviter un prédateur ou pour enlever ta main du feu. Et tu as tout un dysfonctionnement qui s'installe par la chronicité. On parle de douleur chronique à partir d'une douleur qui dure plus de trois mois. Avant c'était six, mais là maintenant c'est passé à trois mois. Ok. Et ça peut dysfonctionner à plusieurs étages. Si on part de la périphérie des tissus, ça peut être une douleur au niveau musculaire, une douleur au niveau des articulations du dos, des sacroiliacs, peu importe.

  • #Enora Teyssendier

    Quand tu dis périphérie, c'est ça ? Oui. Muscle, tissu ? Ok.

  • #Marina Mahé

    Oui. Si on parle d'une, par exemple, une lésion, tu t'es fait mal au dos et puis ça dure, tu vois. Il peut y avoir un processus lésionnel au départ. Il peut y avoir un traumatisme physique au départ. Quelque chose qui s'est passé. Il peut ne pas y avoir aussi, mais bon. Si on part de ça, tu as du coup ce premier personnage dans cette histoire de maladie chronique. ça va être euh Un traumatisme, quelque chose qui s'est passé, une lésion tissulaire quelque part. Le deuxième personnage, ça va être... Vas-y.

  • #Enora Teyssendier

    Un traumatisme, parce que moi sur ce podcast, je parle beaucoup de trauma, mais de psychotrauma. Donc toi, quand tu parles de traumatisme, on est d'accord, c'est sur un traumatisme physique.

  • #Marina Mahé

    Oui.

  • #Enora Teyssendier

    Juste, voilà, pour que les gens qui ont l'habitude d'écouter ne se perdent pas.

  • #Marina Mahé

    Oui, je pense plutôt à un traumatisme physique. Au niveau psychique, je ne suis pas sûre que ça puisse rentrer dans la même case. Après, un traumatisme physique peut être accompagné d'un traumatisme psychique. Mais c'est déjà complexe. Si on part du plus simple traumatisme physique, comme je te disais, tu vas avoir un premier personnage, c'est ce tissu qui est blessé, qui est lésé. Le deuxième personnage, c'est le messager. C'est le tissu neuro. les nerfs qui vont amener le message de la douleur du tissu jusqu'au cerveau. Et donc le troisième personnage, ça va être le cerveau. Le cerveau, il va recevoir le message de la douleur et il va l'interpréter d'une certaine manière. Il va dire si c'est quelque chose de grave ou pas, s'il faut réagir ou pas et comment. Et donc le message du cerveau est envoyé à nouveau par le messager. le système nerveux pour que la périphérie, ton corps, tes tissus, fassent quelque chose, réagissent. Et donc ces trois personnages peuvent dysfonctionner. Dans le cas d'une pathologie chronique inflammatoire, tu peux avoir de l'inflammation qui s'accumule absolument partout. C'est pour ça qu'on parle d'alimentation anti-inflammatoire, qu'on parle de faire du sport, etc. Donc là, le personnage... Je dis ça, moi, c'est dans ma tête pour essayer de simplifier les choses. Quand je parle de personnage, j'essaye de... C'est déjà pour moi simplifié, parce que je trouve ça vachement complexe, mais hyper intéressant. Voilà, il peut y avoir de l'inflammation dans les tissus, et de l'inflammation de manière trop élevée et chronique. Il peut y avoir aussi le personnage système nerveux qui dysfonctionne. Tu peux avoir des nerfs qui, à force d'envoyer un message douloureux, t'as... Comment ? À force d'envoyer un message douloureux, ils deviennent hyper entraînés pour envoyer ce message de la douleur.

  • #Enora Teyssendier

    Oui.

  • #Marina Mahé

    Et donc, ils vont envoyer le message douloureux très vite. Et puis, le seuil va s'abaisser. Pour des choses de plus en plus petites, le message de la douleur va arriver.

  • #Enora Teyssendier

    Oui.

  • #Marina Mahé

    Et tu as aussi le cerveau qui peut interpréter le message. Un peu bizarrement. Ça peut dysfonctionner à ce niveau-là aussi. Ça peut être du catastrophisme. Alors que, par exemple, je pense à quelque chose pour illustrer. Une patiente avec de l'endométriose qui va avoir des gaz, des ballonnements, elle ne va pas du tout vivre ça de la même manière qu'une personne qui n'a pas d'endométriose. Pour elle, un mouvement dans cette zone corporelle, c'est déjà un signal d'alarme. Oui. elle a déjà expérimenté tellement la douleur qu'il y a tout qui se met en alerte. Alors qu'une personne lambda qui n'a pas d'endométriose, bon ben voilà, je suis ballonnée, ça va passer. Et les trois peuvent dysfonctionner. Tu peux avoir énormément d'inflammations dans ton corps, tu peux avoir un seuil de la douleur abaissé et donc le message qui se déclenche très rapidement, le message de la douleur, et tu peux avoir le cerveau qui... qui, pareil, interprète très fort les signaux qui lui arrivent.

  • #Enora Teyssendier

    C'est génial comment tu expliques, ça permet vraiment de comprendre bien.

  • #Marina Mahé

    Écoute, j'ai trouvé cette espèce d'histoire dans ma tête avec les trois personnages, et je sais que c'est plus complexe que ça. Oui. Mais c'est déjà tellement complexe que quand tu expliques ça aux patients, ça aide déjà pas mal. Et de leur dire que... Alors la douleur que vous ressentez, ce n'est pas dans votre tête, ce n'est pas vous qui l'imaginez, c'est avec votre tête. Parce que votre cerveau, il fait partie de l'équation. Et d'autant plus chez les femmes, ou en tout cas chez les personnes qui ont plus d'hormones oestrogéniques. Je ne sais pas si tu as déjà entendu parler de douleurs sexuées.

  • #Enora Teyssendier

    Non, je te laisse nous expliquer. Oui. Oui, j'en ai entendu parler, tu m'en as parlé de tout à l'heure.

  • #Marina Mahé

    J'ai trop envie de t'en parler. C'est un éclairage nouveau pour moi. J'ai été en formation il n'y a pas longtemps sur l'endométriose, le syndrome des ovaires polycystiques et la congestion veineuse pelvienne. Le formateur s'appelle Rodolphe Benoît-Lévy. Il est kiné et ostéo, spécialisé dans ces pathologies-là. Je le cite. et je le remercie parce que ce que je vais dire, c'est ce que j'ai appris auprès de lui. En fait, il semblerait que dans les... Si on reprend la métaphore des personnages, au niveau du personnage du messager, le système nerveux, tu as différentes voies, différentes routes qui peuvent être empruntées. pour transmettre le message douloureux au cerveau. Et tu as une voix, une route qui est plus influencée par la testostérone. C'est la voix somatosensorielle. Je ressens quelque chose au niveau d'une zone physique, corporelle. Et tu as une voix médiale qui est une voix plutôt émotionnelle. Je ressens une douleur et ça m'angoisse et ça me stresse et je veux éviter ça. Voilà. Et ça, c'est une voix qui est plutôt du coup influencée par les oestrogènes. Donc la douleur sexuée existerait, et il semblerait que les... J'ai pas d'article scientifique là-dessus, mais je crois que lui en avait sur ses diapos, je m'en souviens. Il semblerait que les femmes, ou en tout cas les personnes qui ont plus d'oestrogène dans le corps, ont une façon de vivre les douleurs qui est teintée. d'émotions négatives plus plus plus par rapport aux hommes. Ça veut dire que le cerveau va l'interpréter en déclenchant, bien sûr il y a cette nociception, la sensation douloureuse, mais le cerveau déclenche aussi des émotions négatives, du catastrophisme, de l'anxiété, du stress. Et ça peut aller jusqu'à la dépression. Et on comprend du coup l'état psychologique qui peut accompagner nos patientes qui vont avoir par exemple de l'endométriose. Déjà, on comprend que quand tu as mal tout le temps, c'est déprimant. Au bout d'un moment, tu peux perdre espoir. Mais en plus de ça, il y a quelque chose de physiologique qui fait que ça leur déclenche des hormones du stress.

  • #Enora Teyssendier

    Et alors même sans endométriose, il y a des personnes qui, pendant la période prémenstruelle, qui sont insupportables pour dire simplement les choses. Est-ce que du coup, à priori, il y a une histoire d'hormones qui est mal régulée, mais est-ce que tu sais en dire plus ?

  • #Marina Mahé

    Voilà, tu me poses une colle, je pense. Je ne veux pas te dire de bêtises. Ce que je sais, c'est que la douleur peut déclencher de l'anxiété. Et donc, la personne peut se ressentir anxieuse. Et en fait, c'est de la douleur, voire déprimée. Mais là, avec le SPM, je ne sais pas si on peut relier les deux.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, parce que les personnes auxquelles je pense, il n'y avait pas de douleur.

  • #Marina Mahé

    Donc, je ne peux pas te dire. Investiguée. Voilà. J'ai trouvé ça vraiment chouette et quelque part rajouter de la finesse là-dedans pour essayer de mieux comprendre les choses, ça peut entre guillemets débunker les raccourcis qui peuvent être faits.

  • #Enora Teyssendier

    C'est-à-dire rajouter de la finesse ?

  • #Marina Mahé

    Le fait de comprendre que tu as euh... un lien avec les oestrogènes, ce n'est pas à confondre avec le fait que les femmes sont des hystériques et que... Comment dire ? J'ai du mal à expliquer mon propos. Je pense qu'il y a une différence de prise en charge sur la douleur masculine et la douleur féminine. je ne sais pas, je pense, et même j'en suis sûre, il y a une inégalité de prise en charge. Et le fait d'avoir des connaissances permet de redonner du pouvoir à nos patientes. C'est-à-dire qu'elles vont ressentir de l'anxiété, et plutôt que de dire « mais le médecin, il a raison, je suis complètement folle en fait, je suis complètement folle, ça se trouve, c'était qu'un ballonnement, et puis moi, j'ai appelé le SAMU, tu vois. » Eh bien, oui, mais en fait, c'est normal. C'est physiologique. C'est votre corps qui fonctionne comme ça. Et votre corps, il vous permet de survivre. Le fonctionnement de la douleur, c'est quand même ce qui nous a permis de survivre jusqu'à maintenant. Bon, il se trouve qu'avec le mode de vie actuel, on a des... des pathologies chroniques inflammatoires qui semblent s'être développées. Tu vois, que ce soit les perturbateurs endocriniens, la malbouffe, la sédentarité, tout ça, ça va provoquer des soucis d'ordre inflammatoire et avec des douleurs chroniques ou d'ordre hormonaux. J'ai perdu le fil. En tout cas... Ce que je voulais te dire, c'est que quand tu leur expliques ça aux femmes, je pense que ça peut décomplexer et que ça peut aider à prendre du recul et à mieux expliquer les choses pour elles-mêmes et puis pour le personnel soignant.

  • #Enora Teyssendier

    Merci pour toutes ces petites infos c'est super précieux

  • #Marina Mahé

    Avec plaisir

  • #Enora Teyssendier

    Si on revient sur les outils du kiné, il me semble que tu avais parlé de la TKR thérapie.

  • #Marina Mahé

    Oui.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce que tu veux nous en dire plus ?

  • #Marina Mahé

    Oui. C'est une super machine. Et justement, tu vois, je te parlais de différents outils selon si j'ai une personne qui vient me voir pour des fuites ou une personne qui vient me voir pour des douleurs. Là, pour le coup, c'est vrai qu'il y a ce dont je viens de te parler qu'on va pouvoir exposer à la patiente pour essayer de comprendre comment son corps fonctionne quand elle a une douleur chronique. Et puis, la Técar thérapie, c'est un outil qui est vraiment très, très, très, très chouette. Ce sont des ondes qui sont envoyées à une certaine fréquence. et la fréquence qui est envoyée, elle est choisie parce qu'elle favorise la régénération cellulaire. C'est assez vaste et en fait, ça peut être utilisé pour plein de choses.

  • #Enora Teyssendier

    Mais en fait, quand tu disais qu'il envoie des ondes, moi je pensais, tu sais, les trucs qui font comme des mini électrochocs que les kiné ils ont. Mais en fait, c'est pas ça.

  • #Marina Mahé

    Alors, pas du tout. Donc, c'est pas de l'électrostimulation. L'électrostimulation, c'est vrai que c'est quand même vachement moins à la mode chez les kinés maintenant. Ça peut être encore utilisé. Alors, je te vois faire la moue.

  • #Enora Teyssendier

    Il y a quelques années, j'ai eu le droit encore.

  • #Marina Mahé

    Non, mais ce n'est pas mauvais pour tout. Mais c'est comme n'importe quel outil. Il faut savoir pourquoi on l'utilise en tout cas.

  • #Enora Teyssendier

    En tout cas, moi, je n'aime pas ça.

  • #Marina Mahé

    Je comprends, je comprends. Écoute, alors, un petit aparté sur l'électrostimulation, ça m'arrive encore de l'utiliser avec des sondes en endocaviteur. Donc, c'est le truc qui est quand même hyper invasif et tu n'as pas du tout envie, au niveau du vagin, d'avoir des contractions électriques, des stimulations électriques. Mais ça m'arrive encore de l'utiliser pour vraiment les personnes qui n'ont aucune conscience de leur périnée et chez qui le périnée ne bouge pas. pas du tout ou alors est complètement faible, est à zéro et qu'il faut le comment dire le réveiller un petit peu et redonner le sens du mouvement à la patiente pour qu'elle puisse le faire elle-même. Voilà. Dans ces cas-là, on le fait une fois ou deux mais l'objectif c'est que la patiente le fasse elle-même. D'accord. Voilà. Ça c'était l'aparté pour l'électrostimulation.

  • #Enora Teyssendier

    Les ondes.

  • #Marina Mahé

    Alors, les ondes. T'as effectivement plein de sortes d'ondes. Il y a des choses plus intéressantes que d'autres. C'est pas des ultrasons. La técartérapie, c'est pas des ultrasons. Les ultrasons, c'est quelque chose qui est utilisé depuis très longtemps en kiné et qui a pas trop prouvé son efficacité. Ça fait des espèces de fourmillements. Je t'avoue que j'en ai jamais utilisé, ça m'intéresse pas. J'ai vraiment pas l'impression que ce soit très utile. Et donc la TKR thérapie, ce sont aussi des ondes, mais la sensation n'est pas la même. Ce n'est pas des fourmillements, ça fait une douce chaleur. Et ce qui est important surtout, c'est que la fréquence n'est pas la même. Vraiment, ce n'est déjà pas du tout la même taille de machine. Moi j'ai une machine, elle fait presque ma taille. Ce n'est pas le même prix non plus, c'est 4 ou 5 fois plus cher, mais c'est surtout plus efficace parce que ça vient vraiment envoyer des fréquences. qui résonne avec le tissu, si je puis dire. Ça fait ésotérique comme ça, mais en tout cas, c'est quelque chose qui vient faire bouger le tissu. Et au niveau cellulaire, ça bouge aussi. Et ça va vers la régénération, la cicatrisation. Et tu peux l'utiliser aussi pour assouplir les tissus. Du coup, tu peux en faire une utilisation très vaste en kiné. Tu peux l'utiliser pour le musculo-squelettique, c'est-à-dire pour les sportifs, un bras, une jambe, ce n'est pas du tout ce que je fais. Je l'utilise pour la zone abdominale, la zone du bas du dos, au niveau du sacrum, au niveau du haut des fesses, c'est là où il y a des tensions musculaires quand il y a de la douleur chronique. Et puis je l'utilise aussi directement sur la vulve, par exemple. Tu peux l'utiliser en intra vaginal, il y a des sondes qui existent. Moi, je ne le fais pas parce qu'en fait, les ondes, elles traversent les tissus et je n'en ai jamais ressenti le besoin. Je pense que ce qui est chouette avec la TECAR, justement, c'est que ce n'est pas invasif et ça, les patientes, elles apprécient beaucoup. Donc ça ne fait pas mal, ça fait une douce chaleur, ça fait plutôt du bien, ça aide à cicatriser quand tu as une déchirure, une épisiotomie. Ça assouplit les tissus quand tu as des raideurs, des crispations et des douleurs. Voilà. Je l'utilise aussi pour des personnes qui sont très constipées, par exemple. Je vais masser un peu.

  • #Enora Teyssendier

    Parce que ça va faire quoi ?

  • #Marina Mahé

    Eh bien, c'est pareil. Le massage abdominal chez une personne constipée, tu vois, c'est intéressant. Si tu le fais dans le sens de la digestion. Et là, je rajoute en plus ma technique, ma machine. Donc, je profite et de mes mains et des ondes qui vont aller un petit peu plus en profondeur, essayer de remuer tout ça.

  • #Enora Teyssendier

    Mais ça se met comment, du coup ?

  • #Marina Mahé

    En fait, c'est un disque de métal aplati, arrondi, aplati. Et tu as une... Comment on peut appeler ça ? Ils disent que ce sont des électrodes, mais en fait, tu as un manche. Tu mets l'électrode sur le manche et moi, je tiens le manche. Et donc, je peux masser avec les deux mains, d'ailleurs. Je peux avoir l'électrode dans ma main et masser, utiliser mes deux mains pour masser, tout en ayant l'électrode dans le creux de ma main, qui va, en plus de ma thérapie manuelle, envoyer les fameuses ondes.

  • #Enora Teyssendier

    Ok, trop bien.

  • #Marina Mahé

    Ouais, c'est chouette. Franchement, c'est une machine, je ne regrette pas de l'avoir achetée, j'utilise beaucoup et c'est très très apprécié par les patients. Après, c'est comme tout, c'est pas parce que la machine est chouette qu'il faut l'utiliser à tout bout de champ. Ce qui est important, c'est de voir pourquoi tu le fais. Et là, c'est vrai que c'est chouette en kiné parce que tu as moyen de t'éclater, parce que tu peux utiliser... ton cerveau pour essayer de réfléchir et de comprendre d'où vient la douleur et essayer d'enquêter pour aider ton patient et puis tu as tes mains aussi pour toucher ce que tu as pas en psychosexo et c'est vrai que des fois ça me semble un peu frustrant mais moi ça c'est mon côté kiné, j'aime bien pouvoir poser les mains sur les patients et masser un ventre ou masser le bas du dos et voilà J'aime bien le côté manuel aussi de ce métier.

  • #Enora Teyssendier

    Ouais, ben voilà. Moi, ça me va de ne pas toucher en fait. Je pense qu'il y aurait encore la possibilité d'aborder d'autres outils, mais bon, le temps passe. Est-ce qu'il y a vraiment quelque chose d'autre que tu souhaites aborder comme outil avant qu'on aille sur quand orienter sur le kiné ou la kiné ?

  • #Marina Mahé

    Non, après, les outils que j'utilise sont très classiques et ils sont assez connus. La rééducation périnéale, ça va être soit en manuel, soit avec la sonde, et puis après, progressivement, vers une remise en activité, en mouvement, debout. Et c'est là où la posture, la respiration interviennent pour que le périnée ne soit pas que compétent quand tu es allongé sur la table. Oui, oui. Voilà. Mais ça, c'est quand même assez classique dans la rééducation périnéale. C'est l'objectif, c'est de se remettre en charge après. Voilà.

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Alors, du coup, quand orienter ? Enfin, voilà, si on est sexologue, par exemple, ou on va dire, ou psy, peut-être. Quand est-ce que ça peut être intéressant d'orienter sur un ou une kiné ?

  • #Marina Mahé

    Alors, de manière classique... en rééducation périnéale les choses les plus classiques c'est déjà les fuites ça mais les patientes le savent aussi si elles ont des fuites en général elles vont essayer de prendre rendez-vous maintenant c'est quand même bien démocratisé en France de prendre rendez-vous pour une rééducation périnéale après concernant les douleurs les douleurs pelviennes et périnéales dans ce qui me concerne ça me semble Hyper intéressant d'aller voir un kiné, pas n'importe lequel. C'est moins classique et c'est un peu plus... J'ai triki en tête. C'est un peu plus subtil. Il faut quand même, justement, pour pouvoir essayer de parler de douleurs chroniques et puis essayer de travailler un petit peu plus en finesse pour déshabituer le corps à ces douleurs-là. Ça demande des formations supplémentaires. Tu as des annuaires. Est-ce que tu veux que je te les dise sur le podcast ?

  • #Enora Teyssendier

    Eh bien, tu peux les dire, mais sinon, tu me donneras les liens. Je les mettrai dans la description.

  • #Marina Mahé

    Oui, on va faire ça. On va faire ça. Et effectivement, sur ces sites-là, tu peux choisir les spécialités. Donc, si vraiment c'est pour de la sexologie ou des douleurs pelviennes, tu peux chercher des kinés qui sont formés que à ça.

  • #Enora Teyssendier

    Je sais que tu vois, j'étais en charlotte maritime avant, des kinés formés à la rééducation périnéale, il n'y en avait pas beaucoup. Et là, maintenant, je suis en train de m'installer en sexo en Corrèze. Je n'ai pas encore regardé, mais je crains le pire.

  • #Marina Mahé

    Malheureusement, c'est vrai qu'il y a beaucoup de déserts médicaux en France. Dans ce domaine-là, j'ai la sensation... Après, je suis dans mon monde, donc je suis peut-être entourée que de personnes qui me ressemblent, mais j'ai la sensation que c'est de plus en plus à la mode, entre guillemets. Tu vois, la profession se féminise, et du coup, il y a ce genre de formation et de spécialisation qui... augmente un peu. Bon, je te vois faire la grimace.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, parce que c'est un peu ma problématique en ce moment. Dis-toi que pour trouver un médecin généraliste, déjà, c'est compliqué. Là, je fais deux heures de route pour aller chez le dentiste.

  • #Marina Mahé

    Allez !

  • #Enora Teyssendier

    Quatre heures aller-retour. Donc, un kiné spécialisé dans le périnée... Mais je vais chercher, et peut-être que dans la description de cet épisode, je pourrais vous dire que...

  • #Marina Mahé

    que c'est beau il y en a encore ça serait chouette ouais il y a plusieurs annuaires quand même c'est intéressant et puis c'est intéressant de regarder Périnée bien aimée alors c'est je ne l'ai pas dit d'ailleurs mais c'est la rééducation périnéale c'est pas que les kinés c'est aussi les sages-femmes évidemment et elles font du super boulot aussi on est complémentaires maintenant si t'as un homme tu vas l'orienter vers un kiné parce que les sages-femmes ne vont pas le prendre.

  • #Enora Teyssendier

    Voilà, il y a l'histoire de l'homme. Et en tout cas avant, mais là apparemment ça a l'air de changer, la sage-femme ne prenait pas en charge si la personne n'avait pas été enceinte, si la femme n'avait pas été enceinte. Et dernièrement, j'ai demandé à la maternité du sel, de là où j'habite, et les sages-femmes prennent en charge maintenant à la mater, même s'il n'y a pas eu de grossesse. Donc c'est une avancée, mais je ne sais pas si c'est national.

  • #Marina Mahé

    Je ne sais pas non plus. En tout cas, je ne sais pas pour la rééducation périnéale. Concernant le suivi gynéco, oui. Maintenant, en tant que jeune fille, jeune femme, tu peux aller vers ta sage-femme. Et au niveau de rééducation périnéale, je crois que là, on tombe sur des guéguerres historiques un peu débiles. Et surtout... Quand on voit l'état de la santé en France, avec tous ces déserts médicaux, je ne comprends pas. Donc, il y a moyen de... Il devrait y avoir moyen de... Je ne sais pas quoi te dire.

  • #Enora Teyssendier

    Oui.

  • #Marina Mahé

    Voilà. Je te donnerai les liens pour que tu les mettes en commentaire.

  • #Enora Teyssendier

    Super, merci. Alors... là c'est bon pour toi d'aller sur la fin de l'épisode on te retrouve où ? toi tu es kiné où ?

  • #Marina Mahé

    ah pardon je suis kiné aux avenières c'est où ? aux avenières alors c'est en Orisère tu es entre Lyon,

  • #Enora Teyssendier

    Chambéry et Grenoble ok ça marche je Est-ce que tu as des choses à aborder, à parler ? Il me semble que maintenant, tu as un compte Instagram. C'est tout nouveau.

  • #Marina Mahé

    C'est tout nouveau, grâce à toi. Je me suis vraiment sentie trop dinosaure. Je me suis dit, allez, il faut que je m'y mette. Ce n'est pas ce qui me réjouit le plus, mais je pense que ça peut être intéressant.

  • #Enora Teyssendier

    Donc, c'est quoi le nom ?

  • #Marina Mahé

    Cabinet d'Alia.

  • #Enora Teyssendier

    Je mettrai le lien dans la description. Et puis, tu vas proposer de la formation maintenant ou on n'en parle pas de ça encore ?

  • #Marina Mahé

    Alors, pour l'instant, c'est encore en réflexion, mais ça va venir. Oui, je vais proposer de la formation, notamment sur de la pathologie vulvaire, sur le lichen. Je pense qu'on aura l'occasion d'en rediscuter toutes les deux. C'est une pathologie vulvaire qui est sous-diagnostiquée et j'ai envie de m'engager là-dedans.

  • #Enora Teyssendier

    ouais alors du coup ça me permet de faire le lien justement on se retrouve avec Marina le 27 août enfin je veux dire on peut retrouver un autre épisode de podcast le 27 août c'est à dire dans 3 semaines pour parler du lichen sclérose c'est bien ça oui comme tu le disais c'est une maladie qui est sous-diagnostiquée et en plus elle majeure énormément les risques du cancer de la vulve

  • #Marina Mahé

    Tout à fait. Et donc, on a vraiment intérêt à améliorer le diagnostic et la prise en charge de cette pathologie.

  • #Enora Teyssendier

    Donc voilà, on se retrouve justement dans un épisode prochainement pour parler uniquement du lichen.

  • #Marina Mahé

    Voilà. Merci beaucoup, Edora.

  • #Enora Teyssendier

    Merci à toi d'avoir pris le temps pour nous, pour nous donner toutes ces infos, tous ces conseils. Et puis, je vous dis à... Je te dis à toi Marina, à bientôt. Et puis, est-ce que tu as autre chose à rajouter ?

  • #Marina Mahé

    Non, non, non, je suis ravie. Un grand merci. Merci beaucoup.

  • #Enora Teyssendier

    Merci à toi pour ton temps. Et donc, je vous souhaite une bonne fin de journée, bonne soirée ou bonne nuit, en fonction de là où vous êtes. Et je vous dis à la semaine prochaine pour un prochain épisode. Je rajoute un petit... bout à cet épisode pour vous donner l'information qu'on a oublié de dire, c'est que Marina fait partie des intervenantes de la formation en psychosexologie holistique et donc voilà, j'ai l'honneur de l'accueillir. Elle donne des cours sur le lichen sclérose, sur les maladies chroniques en lien avec le périnée et sur les interventions du kiné et comment on peut travailler en partenariat avec les kinés. Voilà, je vous souhaite une bonne journée, bonne soirée et à bientôt !

Description

Douleur pelvienne, rééducation périnéale, image corporelle : quand la kiné rencontre la sexologie, nos suivis gagnent en finesse.

Dans cet échange, Marina Mahé — kinésithérapeute depuis 2015 et sexologue depuis 2020 — dévoile son regard de clinicienne : outils, observations et ponts concrets entre rééducation périnéale et accompagnement sexo.


Au programme :

  • Comprendre le triptyque de la douleur chronique : tissu, nerf, cerveau… et l’influence des œstrogènes sur l’anxiété douloureuse.

  • TECAR-thérapie : chaleur douce, meilleure vascularisation, cicatrices périnéales qui respirent enfin.

  • Respiration diaphragme-périnée : le duo oublié qui optimise continence, posture et bien-être intime.

  • Cancer du sein chez l’homme : penser image corporelle, reconstruction… et sexualité.

  • Quand adresser en kiné : prostatectomie, dyspareunie, vaginisme, post-épisiotomie… et comment trouver un·e pro formé·e douleur pelvienne.

  • Ce que la formation en sexologie apporte au geste kiné (et inversement).


🎧 Curieux·se de booster vos accompagnements ? Écoutez l’épisode et partagez vos retours !



Retrouvez Marina Mahé :

sur Instagram : @cabinet_dahlia


Et tous les annuaires qu'elle propose (c'est pépite ! j'ai même réussi à trouvé des kiné spécialisés en Corrèze) :

Annuaires des kiné

eirpp.com

annuaire.ippp.fr

perinee-bien-aime.fr

lesclesdevenus.org

afrepp.org

convergencespp.com


Annuaire de médecin spécialiste en pathologie vulvaire :

www.sfdermato.org/


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Transcription

  • #Enora Teyssendier

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir Marina Maé, qui est kinésithérapeute et sexologue.

  • #Marina Mahé

    Salut Enora !

  • #Enora Teyssendier

    Donc aujourd'hui, on va parler des liens entre la kinésithérapie et la sexologie. Donc dans cet épisode, je ne vais pas présenter mon invité comme à mon habitude, mais quand même, je voulais faire une petite introduction. Juste... donner l'info, qu'on s'est rencontré en formation en psychosexologie. Je vais te laisser te présenter maintenant.

  • #Marina Mahé

    Je te remercie. Merci beaucoup de m'avoir invitée Enora, je suis ravie d'être ici avec toi aujourd'hui. Alors je suis effectivement kinésithérapeute depuis 2015 et comme toi sexologue depuis 2020. Est-ce que tu veux que je te raconte un petit peu mon parcours ? Ce qui a fait que j'en suis arrivée là succinctement.

  • #Enora Teyssendier

    Vas-y.

  • #Marina Mahé

    Alors, j'ai fait médecine pour commencer, en études supérieures. Bon, ça n'a pas fonctionné et donc j'ai atterri dans les études de kiné. C'est un métier que je ne connaissais pas du tout. Je me suis un peu demandé si j'allais y trouver mon compte. Et puis finalement, avec la rééducation périnéale, je me suis bien retrouvée. C'est quelque chose qui m'intéressait. J'aurais aimé être gynéco. Donc, je me suis dirigée vers le côté gynéco au départ. J'ai commencé par faire de la rééducation périnéale avec les femmes. Puis, la demande a fait que j'ai aussi vu des hommes et des enfants. J'étais un petit peu moins à l'aise avec ce public-là. C'est l'une des raisons qui... qui m'ont poussée à tenter la formation psychosexologie. Et puis, personnellement aussi, je rencontrais des troubles au niveau intime avec des gènes et des dyspareunies, des douleurs à la pénétration. Donc il y avait une curiosité intellectuelle et puis il y avait un côté un peu intéressé aussi quand j'ai commencé cette formation psychosexologue. C'est peut-être le cas un peu de tous les soignants. Je ne sais pas toi, mais quand on commence dans cette vocation, des fois, on se demande un petit peu qui est-ce qu'on veut soigner au départ.

  • #Enora Teyssendier

    Alors moi, je voulais soigner les autres, mais c'est vrai qu'il a fallu que j'arrive en formation de psychosexologie pour savoir que ce que je vivais, c'était des disparus nids.

  • #Marina Mahé

    Voilà. Donc peut-être qu'inconsciemment, il y avait peut-être... Une volonté de trouver des réponses.

  • #Enora Teyssendier

    Peut-être qui sait.

  • #Marina Mahé

    En tout cas, ça a été une grande joie de faire ces trois années de psychosexologie. C'est vraiment une ouverture sur le monde, sur le fonctionnement humain, le fonctionnement des relations, c'est pas que sur la sexualité, comme tu le sais. Et ça a été vraiment très, très riche et très, très intéressant. Et puis ça m'a aidée aussi dans ma pratique de kiné. Forcément, quand tu fais de la rééducation périnéale, tu peux être amenée à parler de sexo. Et je pense que c'est chouette pour les patients de savoir que la porte est ouverte, ils peuvent en parler avec moi. Et puis après, ils en parlent quand ils veulent ou ils n'en parlent pas, mais ils savent qu'ils peuvent le faire. Aujourd'hui, du coup, je pratique. cette rééducation périnale homme-femme-enfant je vois aussi surtout des femmes en psychosexuaux dans des séances de thérapie sexuaux mais le gros de ma pratique c'est quand même la kiné

  • #Enora Teyssendier

    Merci pour ta présentation est-ce qu'il y a autre chose que tu voulais préciser ?

  • #Marina Mahé

    Oui, alors forcément, j'ai des anecdotes, ça m'a apporté beaucoup de choses. De parler de sexualité avec mes patients, rééducation bien sûr, notamment avec les hommes, comme je te disais, c'était un domaine où j'étais peut-être un petit peu moins à l'aise. Les hommes, je les vois après ablation de prostate, quand ils ont un cancer de prostate. forcément ça joue sur leur sexualité derrière, donc ils peuvent être amenés à m'en parler parce qu'ils ont... Ils voient le chirurgien de manière assez rapide, même s'ils en parlent avec leur chirurgien. Je ne dis pas que tous les chirurgiens n'expliquent pas à leurs patients, mais c'est vrai qu'ils risquent de faire de la kiné 10, 20, 30 séances de kiné avec moi. Donc, il y a un lien de confiance qui s'établit, et c'est chouette que je puisse leur parler des possibilités pour retrouver une... Un bien-être au niveau sexuel ?

  • #Enora Teyssendier

    Oui, carrément.

  • #Marina Mahé

    Même, tu vois, je pense à une anecdote qui n'est pas tout à fait sur la sexualité, mais j'ai eu un patient avec un cancer du sein. Parce que oui, les hommes peuvent avoir le cancer du sein. Malheureusement, c'est 1% des patients qui ont le cancer du sein qui sont des hommes. Les hommes ont une glande mammaire, mais qui n'est pas développée. Malgré tout, ils peuvent développer le cancer. J'ai l'habitude de voir des patientes après le cancer du sein. Et puis là, c'est la première fois, c'est quand même assez rare, que je traitais ce monsieur. Et je pense que la formation psychosexo m'a vraiment apporté un recul sur la prise en charge de la personne globale. Parce que je n'ai pas juste traité un thorax ou une épaule. Je me suis dit, ce monsieur, il n'a plus de mamelons, il a une cicatrice, une grande balafre sur son thorax. Il a une pathologie qui est plutôt catégorisée comme une pathologie de femme. Presque qu'il aurait préféré peut-être avoir un cancer de la prostate pour en parler avec ses copains quand il va à la pétanque.

  • #Enora Teyssendier

    c'est quelque chose qu'il aurait pu retrouver avec son entourage et ce monsieur tu vois on lui a pas proposé de reconstruction du mamelon ça m'a surpris quand t'as dit qu'il a plus de mamelon je me suis dit bah pourtant ça se fait bien une reconstruction du mamelon ouais on le propose aux

  • #Marina Mahé

    femmes parce que parce qu'effectivement on imagine que c'est une zone un attrait féminin absolument important Oui, pourquoi pas. Mais pourquoi est-ce qu'on ne le proposerait pas aux hommes qui sont aussi torse nu, qui peuvent... Je ne sais pas. Je ne sais pas ce que ça revêtait pour lui, en fait, son mamelon. Alors après, bon, il a été assez pudique là-dessus et il m'a dit que ça ne le dérangeait pas. Mais je pense qu'on ne lui a pas posé la question, en fait. Donc voilà. C'est ce genre de finesse, de réflexion que ça m'a apporté et d'ouverture. aussi, de ne pas rentrer dans le cadre et puis de ne pas traiter juste une zone physique quoi.

  • #Enora Teyssendier

    Donc ma question suivante ça allait être ce que t'as apporté la sexo dans ta pratique de kiné mais je crois que tu y as répondu.

  • #Marina Mahé

    Oui.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce qu'il y a d'autres choses auxquelles tu penses ?

  • #Marina Mahé

    Non, bah plutôt peut-être l'inverse du coup. Qu'est-ce qui ferait qu'un psychosexologue envoie vers les kinés ?

  • #Enora Teyssendier

    Ben, carrément, ça fait partie de ce qui est au programme pour cet épisode.

  • #Marina Mahé

    On a trop vite, peut-être ?

  • #Enora Teyssendier

    Non, c'est très bien. Mais déjà, est-ce que tu peux nous dire un peu les outils du kiné ? Genre, toi, comment tu travailles ? Et par exemple, tu as parlé de la rééducation périnéale. Comment est-ce que tu travailles ? Est-ce que c'est pareil si c'est une rééducation pour, je ne sais pas, une prévention de fuites urinaires ? Est-ce que c'est pareil s'il y a déjà des fuites urinaires ? Est-ce que c'est pareil si c'est pour du vaginisme ? Est-ce que tu peux nous parler un peu de ta manière de travailler ?

  • #Marina Mahé

    Bien sûr. Oui. Effectivement, bien sûr, je vais m'adapter à la personne que j'ai en face de moi, en rééducation périnéale. Et puis les outils vont être différents, c'est sûr. Schématiquement déjà, je vais quand même avoir deux sortes de... comment dire, de tiroirs à outils. Mon tiroir pour tout ce qui va être un manque de force au niveau périnéal ou des soucis à gérer en tout cas avec des fuites au niveau urinaire ou au niveau anorectal. On va faire un bilan musculaire dans ces cas-là et on va voir comment la personne contracte, relâche son périnée, comment la personne respire, comment la personne se positionne, quelle est sa posture. Est-ce qu'elle a des abdos ou pas ? Est-ce que... Voilà, je vais être plutôt axée sur le muscle et sur la fonction entre le périnée et les abdos.

  • #Enora Teyssendier

    Et le lien avec la respiration, c'est quoi ?

  • #Marina Mahé

    Alors, le lien avec la respiration. Écoute, quand tu n'as pas d'effort, quand tu es au repos, Et donc que tu respires tranquillement. Ton périnée est censée être au repos aussi. Et on parle, comme pour le diaphragme respiratoire, pour le périnée on parle de diaphragme aussi. Et ces deux diaphragmes, ils fonctionnent en même temps. Ça veut dire qu'à l'inspiration, ton diaphragme respiratoire descend et ton périnée descend, se relâche. À l'expiration, ton diaphragme respiratoire se relâche, remonte, emmène l'air vers le haut, vers la bouche ou le nez pour sortir. Et en même temps, ton périnée remonte légèrement.

  • #Enora Teyssendier

    Ouais, je viens de vérifier.

  • #Marina Mahé

    C'est bon. C'est pour ça qu'on a tendance à dire périnée expire ou périnée souffle. Je ne sais pas si tu as entendu parler de la méthode notamment de Gasquet qui contracte le périnée pendant le souffle et qui laisse le périnée libre à l'inspiration. Parce que tu as une partie de tes muscles qui va réagir à une volonté. Tu vas dire je contracte mon périnée et ton périnée va se contracter. et tu as une partie de tes muscles qui... qui est endurante et qui a un tonus de base dans la durée. J'ai une question.

  • #Enora Teyssendier

    Parce que là, moi, ça marche bien comme ça en respirant par le ventre. Mais pour les personnes qui respirent via, on va dire, entre guillemets, la cage thoracique, l'air rentre dans la cage thoracique, a priori, le retour que j'ai eu des personnes, c'est que c'est plutôt quand ils inspirent que la cage thoracique se gonfle, que le périnée remonte.

  • #Marina Mahé

    Alors je vois pas pourquoi. Alors tu peux avoir des respirations paradoxales où le ventre va se gonfler à l'expire. C'est un peu l'inverse de ce qu'on décrit comme la physiologie. Maintenant le fait de respirer au niveau pulmonaire, d'avoir une respiration haute. c'est pas gênant et ça peut laisser ton périnée bouger. En fait, quand tu respires, quand tu inspires, pardon, tu as de l'air qui rentre dans tes poumons, tu as ton diaphragme respiratoire qui descend pour faire de la place au niveau du volume pulmonaire. Et comme ton diaphragme respiratoire descend, il va pousser les organes du ventre plutôt vers le bas et plutôt vers l'avant. Donc tu as... en général, si t'as une respiration physiologique, tu as en général le ventre qui se gonfle légèrement quand tu inspires.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, mais il y a beaucoup de gens qui ne respirent pas comme ça.

  • #Marina Mahé

    On est d'accord. Et il y a beaucoup de périnées qui ne bougent pas beaucoup. Du coup, tu vois. Et c'est pour ça qu'on dit que renforcer un périnée, c'est... important, mais que le relâcher c'est important aussi. Voilà. Parce qu'un périnée qui est relâché, c'est un périnée qui va bouger avec ta respiration. Et qui dit mouvement, dit meilleure vascularisation. Dit, du coup, si cette zone est mieux vascularisée, toutes les toxines vont mieux être drainées. Donc il n'y aura pas de molécules inflammatoires dans cette zone, ou en tout cas moins, et donc il y aura peut-être moins de douleurs. Donc effectivement, quand tu as des douleurs périnéales, tu vas avoir la douleur qui va créer une crispation musculaire. Mais en plus de ça, il n'y a pas que le muscle. Il y a tous les tissus, le milieu dans lequel il baigne. Et quand c'est mal vascularisé, en fait, je pense qu'il y a de l'inflammation qui peut s'installer et donc des douleurs qui peuvent arriver aussi. Voilà. Donc, le kiné, ou en tout cas moi, la manière dont je travaille, quand je vois la personne, déjà la première séance, on va faire un bilan. On va éventuellement faire un examen si le bilan a été rapide à l'oral, mais ce n'est pas obligatoire. On peut déjà juste parler et essayer de faire le tour un peu de la problématique ensemble. de me laisser le temps du coup de voir ce que je vais pouvoir proposer, quelle piste sur quoi je vais partir en fait, ce que je vais pouvoir conseiller au patient ou à la patiente. Pour ce qui est des douleurs, c'est quand même différent. Souvent, on veut que ça bouge, donc il va y avoir la volonté de contracter et de relâcher, mais pas dans l'objectif de... de continence. Juste dans cet objectif, comme je te parlais de mouvements libres, pour essayer de remettre des sensations autres que des sensations douloureuses. Et là, on rentre dans le sujet de la douleur chronique.

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Tu veux en parler un peu plus ?

  • #Marina Mahé

    Ouais. C'est possible. La douleur chronique, il y a des... Des avancées, je pense, les 20 dernières années dans les neurosciences de la douleur. Alors je ne suis pas du tout spécialiste, mais on commence à former de mieux en mieux les soignants et donc aussi les kinés à la prise en charge des douleurs chroniques. La douleur chronique, en fait, on peut voir ça comme une pathologie à part entière. Quand tu as mal tout le temps, c'est déjà une maladie, en fait. Tu pars d'un signal d'alarme pour une douleur aiguë qui est censée te sauver la vie, pour éviter un prédateur ou pour enlever ta main du feu. Et tu as tout un dysfonctionnement qui s'installe par la chronicité. On parle de douleur chronique à partir d'une douleur qui dure plus de trois mois. Avant c'était six, mais là maintenant c'est passé à trois mois. Ok. Et ça peut dysfonctionner à plusieurs étages. Si on part de la périphérie des tissus, ça peut être une douleur au niveau musculaire, une douleur au niveau des articulations du dos, des sacroiliacs, peu importe.

  • #Enora Teyssendier

    Quand tu dis périphérie, c'est ça ? Oui. Muscle, tissu ? Ok.

  • #Marina Mahé

    Oui. Si on parle d'une, par exemple, une lésion, tu t'es fait mal au dos et puis ça dure, tu vois. Il peut y avoir un processus lésionnel au départ. Il peut y avoir un traumatisme physique au départ. Quelque chose qui s'est passé. Il peut ne pas y avoir aussi, mais bon. Si on part de ça, tu as du coup ce premier personnage dans cette histoire de maladie chronique. ça va être euh Un traumatisme, quelque chose qui s'est passé, une lésion tissulaire quelque part. Le deuxième personnage, ça va être... Vas-y.

  • #Enora Teyssendier

    Un traumatisme, parce que moi sur ce podcast, je parle beaucoup de trauma, mais de psychotrauma. Donc toi, quand tu parles de traumatisme, on est d'accord, c'est sur un traumatisme physique.

  • #Marina Mahé

    Oui.

  • #Enora Teyssendier

    Juste, voilà, pour que les gens qui ont l'habitude d'écouter ne se perdent pas.

  • #Marina Mahé

    Oui, je pense plutôt à un traumatisme physique. Au niveau psychique, je ne suis pas sûre que ça puisse rentrer dans la même case. Après, un traumatisme physique peut être accompagné d'un traumatisme psychique. Mais c'est déjà complexe. Si on part du plus simple traumatisme physique, comme je te disais, tu vas avoir un premier personnage, c'est ce tissu qui est blessé, qui est lésé. Le deuxième personnage, c'est le messager. C'est le tissu neuro. les nerfs qui vont amener le message de la douleur du tissu jusqu'au cerveau. Et donc le troisième personnage, ça va être le cerveau. Le cerveau, il va recevoir le message de la douleur et il va l'interpréter d'une certaine manière. Il va dire si c'est quelque chose de grave ou pas, s'il faut réagir ou pas et comment. Et donc le message du cerveau est envoyé à nouveau par le messager. le système nerveux pour que la périphérie, ton corps, tes tissus, fassent quelque chose, réagissent. Et donc ces trois personnages peuvent dysfonctionner. Dans le cas d'une pathologie chronique inflammatoire, tu peux avoir de l'inflammation qui s'accumule absolument partout. C'est pour ça qu'on parle d'alimentation anti-inflammatoire, qu'on parle de faire du sport, etc. Donc là, le personnage... Je dis ça, moi, c'est dans ma tête pour essayer de simplifier les choses. Quand je parle de personnage, j'essaye de... C'est déjà pour moi simplifié, parce que je trouve ça vachement complexe, mais hyper intéressant. Voilà, il peut y avoir de l'inflammation dans les tissus, et de l'inflammation de manière trop élevée et chronique. Il peut y avoir aussi le personnage système nerveux qui dysfonctionne. Tu peux avoir des nerfs qui, à force d'envoyer un message douloureux, t'as... Comment ? À force d'envoyer un message douloureux, ils deviennent hyper entraînés pour envoyer ce message de la douleur.

  • #Enora Teyssendier

    Oui.

  • #Marina Mahé

    Et donc, ils vont envoyer le message douloureux très vite. Et puis, le seuil va s'abaisser. Pour des choses de plus en plus petites, le message de la douleur va arriver.

  • #Enora Teyssendier

    Oui.

  • #Marina Mahé

    Et tu as aussi le cerveau qui peut interpréter le message. Un peu bizarrement. Ça peut dysfonctionner à ce niveau-là aussi. Ça peut être du catastrophisme. Alors que, par exemple, je pense à quelque chose pour illustrer. Une patiente avec de l'endométriose qui va avoir des gaz, des ballonnements, elle ne va pas du tout vivre ça de la même manière qu'une personne qui n'a pas d'endométriose. Pour elle, un mouvement dans cette zone corporelle, c'est déjà un signal d'alarme. Oui. elle a déjà expérimenté tellement la douleur qu'il y a tout qui se met en alerte. Alors qu'une personne lambda qui n'a pas d'endométriose, bon ben voilà, je suis ballonnée, ça va passer. Et les trois peuvent dysfonctionner. Tu peux avoir énormément d'inflammations dans ton corps, tu peux avoir un seuil de la douleur abaissé et donc le message qui se déclenche très rapidement, le message de la douleur, et tu peux avoir le cerveau qui... qui, pareil, interprète très fort les signaux qui lui arrivent.

  • #Enora Teyssendier

    C'est génial comment tu expliques, ça permet vraiment de comprendre bien.

  • #Marina Mahé

    Écoute, j'ai trouvé cette espèce d'histoire dans ma tête avec les trois personnages, et je sais que c'est plus complexe que ça. Oui. Mais c'est déjà tellement complexe que quand tu expliques ça aux patients, ça aide déjà pas mal. Et de leur dire que... Alors la douleur que vous ressentez, ce n'est pas dans votre tête, ce n'est pas vous qui l'imaginez, c'est avec votre tête. Parce que votre cerveau, il fait partie de l'équation. Et d'autant plus chez les femmes, ou en tout cas chez les personnes qui ont plus d'hormones oestrogéniques. Je ne sais pas si tu as déjà entendu parler de douleurs sexuées.

  • #Enora Teyssendier

    Non, je te laisse nous expliquer. Oui. Oui, j'en ai entendu parler, tu m'en as parlé de tout à l'heure.

  • #Marina Mahé

    J'ai trop envie de t'en parler. C'est un éclairage nouveau pour moi. J'ai été en formation il n'y a pas longtemps sur l'endométriose, le syndrome des ovaires polycystiques et la congestion veineuse pelvienne. Le formateur s'appelle Rodolphe Benoît-Lévy. Il est kiné et ostéo, spécialisé dans ces pathologies-là. Je le cite. et je le remercie parce que ce que je vais dire, c'est ce que j'ai appris auprès de lui. En fait, il semblerait que dans les... Si on reprend la métaphore des personnages, au niveau du personnage du messager, le système nerveux, tu as différentes voies, différentes routes qui peuvent être empruntées. pour transmettre le message douloureux au cerveau. Et tu as une voix, une route qui est plus influencée par la testostérone. C'est la voix somatosensorielle. Je ressens quelque chose au niveau d'une zone physique, corporelle. Et tu as une voix médiale qui est une voix plutôt émotionnelle. Je ressens une douleur et ça m'angoisse et ça me stresse et je veux éviter ça. Voilà. Et ça, c'est une voix qui est plutôt du coup influencée par les oestrogènes. Donc la douleur sexuée existerait, et il semblerait que les... J'ai pas d'article scientifique là-dessus, mais je crois que lui en avait sur ses diapos, je m'en souviens. Il semblerait que les femmes, ou en tout cas les personnes qui ont plus d'oestrogène dans le corps, ont une façon de vivre les douleurs qui est teintée. d'émotions négatives plus plus plus par rapport aux hommes. Ça veut dire que le cerveau va l'interpréter en déclenchant, bien sûr il y a cette nociception, la sensation douloureuse, mais le cerveau déclenche aussi des émotions négatives, du catastrophisme, de l'anxiété, du stress. Et ça peut aller jusqu'à la dépression. Et on comprend du coup l'état psychologique qui peut accompagner nos patientes qui vont avoir par exemple de l'endométriose. Déjà, on comprend que quand tu as mal tout le temps, c'est déprimant. Au bout d'un moment, tu peux perdre espoir. Mais en plus de ça, il y a quelque chose de physiologique qui fait que ça leur déclenche des hormones du stress.

  • #Enora Teyssendier

    Et alors même sans endométriose, il y a des personnes qui, pendant la période prémenstruelle, qui sont insupportables pour dire simplement les choses. Est-ce que du coup, à priori, il y a une histoire d'hormones qui est mal régulée, mais est-ce que tu sais en dire plus ?

  • #Marina Mahé

    Voilà, tu me poses une colle, je pense. Je ne veux pas te dire de bêtises. Ce que je sais, c'est que la douleur peut déclencher de l'anxiété. Et donc, la personne peut se ressentir anxieuse. Et en fait, c'est de la douleur, voire déprimée. Mais là, avec le SPM, je ne sais pas si on peut relier les deux.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, parce que les personnes auxquelles je pense, il n'y avait pas de douleur.

  • #Marina Mahé

    Donc, je ne peux pas te dire. Investiguée. Voilà. J'ai trouvé ça vraiment chouette et quelque part rajouter de la finesse là-dedans pour essayer de mieux comprendre les choses, ça peut entre guillemets débunker les raccourcis qui peuvent être faits.

  • #Enora Teyssendier

    C'est-à-dire rajouter de la finesse ?

  • #Marina Mahé

    Le fait de comprendre que tu as euh... un lien avec les oestrogènes, ce n'est pas à confondre avec le fait que les femmes sont des hystériques et que... Comment dire ? J'ai du mal à expliquer mon propos. Je pense qu'il y a une différence de prise en charge sur la douleur masculine et la douleur féminine. je ne sais pas, je pense, et même j'en suis sûre, il y a une inégalité de prise en charge. Et le fait d'avoir des connaissances permet de redonner du pouvoir à nos patientes. C'est-à-dire qu'elles vont ressentir de l'anxiété, et plutôt que de dire « mais le médecin, il a raison, je suis complètement folle en fait, je suis complètement folle, ça se trouve, c'était qu'un ballonnement, et puis moi, j'ai appelé le SAMU, tu vois. » Eh bien, oui, mais en fait, c'est normal. C'est physiologique. C'est votre corps qui fonctionne comme ça. Et votre corps, il vous permet de survivre. Le fonctionnement de la douleur, c'est quand même ce qui nous a permis de survivre jusqu'à maintenant. Bon, il se trouve qu'avec le mode de vie actuel, on a des... des pathologies chroniques inflammatoires qui semblent s'être développées. Tu vois, que ce soit les perturbateurs endocriniens, la malbouffe, la sédentarité, tout ça, ça va provoquer des soucis d'ordre inflammatoire et avec des douleurs chroniques ou d'ordre hormonaux. J'ai perdu le fil. En tout cas... Ce que je voulais te dire, c'est que quand tu leur expliques ça aux femmes, je pense que ça peut décomplexer et que ça peut aider à prendre du recul et à mieux expliquer les choses pour elles-mêmes et puis pour le personnel soignant.

  • #Enora Teyssendier

    Merci pour toutes ces petites infos c'est super précieux

  • #Marina Mahé

    Avec plaisir

  • #Enora Teyssendier

    Si on revient sur les outils du kiné, il me semble que tu avais parlé de la TKR thérapie.

  • #Marina Mahé

    Oui.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce que tu veux nous en dire plus ?

  • #Marina Mahé

    Oui. C'est une super machine. Et justement, tu vois, je te parlais de différents outils selon si j'ai une personne qui vient me voir pour des fuites ou une personne qui vient me voir pour des douleurs. Là, pour le coup, c'est vrai qu'il y a ce dont je viens de te parler qu'on va pouvoir exposer à la patiente pour essayer de comprendre comment son corps fonctionne quand elle a une douleur chronique. Et puis, la Técar thérapie, c'est un outil qui est vraiment très, très, très, très chouette. Ce sont des ondes qui sont envoyées à une certaine fréquence. et la fréquence qui est envoyée, elle est choisie parce qu'elle favorise la régénération cellulaire. C'est assez vaste et en fait, ça peut être utilisé pour plein de choses.

  • #Enora Teyssendier

    Mais en fait, quand tu disais qu'il envoie des ondes, moi je pensais, tu sais, les trucs qui font comme des mini électrochocs que les kiné ils ont. Mais en fait, c'est pas ça.

  • #Marina Mahé

    Alors, pas du tout. Donc, c'est pas de l'électrostimulation. L'électrostimulation, c'est vrai que c'est quand même vachement moins à la mode chez les kinés maintenant. Ça peut être encore utilisé. Alors, je te vois faire la moue.

  • #Enora Teyssendier

    Il y a quelques années, j'ai eu le droit encore.

  • #Marina Mahé

    Non, mais ce n'est pas mauvais pour tout. Mais c'est comme n'importe quel outil. Il faut savoir pourquoi on l'utilise en tout cas.

  • #Enora Teyssendier

    En tout cas, moi, je n'aime pas ça.

  • #Marina Mahé

    Je comprends, je comprends. Écoute, alors, un petit aparté sur l'électrostimulation, ça m'arrive encore de l'utiliser avec des sondes en endocaviteur. Donc, c'est le truc qui est quand même hyper invasif et tu n'as pas du tout envie, au niveau du vagin, d'avoir des contractions électriques, des stimulations électriques. Mais ça m'arrive encore de l'utiliser pour vraiment les personnes qui n'ont aucune conscience de leur périnée et chez qui le périnée ne bouge pas. pas du tout ou alors est complètement faible, est à zéro et qu'il faut le comment dire le réveiller un petit peu et redonner le sens du mouvement à la patiente pour qu'elle puisse le faire elle-même. Voilà. Dans ces cas-là, on le fait une fois ou deux mais l'objectif c'est que la patiente le fasse elle-même. D'accord. Voilà. Ça c'était l'aparté pour l'électrostimulation.

  • #Enora Teyssendier

    Les ondes.

  • #Marina Mahé

    Alors, les ondes. T'as effectivement plein de sortes d'ondes. Il y a des choses plus intéressantes que d'autres. C'est pas des ultrasons. La técartérapie, c'est pas des ultrasons. Les ultrasons, c'est quelque chose qui est utilisé depuis très longtemps en kiné et qui a pas trop prouvé son efficacité. Ça fait des espèces de fourmillements. Je t'avoue que j'en ai jamais utilisé, ça m'intéresse pas. J'ai vraiment pas l'impression que ce soit très utile. Et donc la TKR thérapie, ce sont aussi des ondes, mais la sensation n'est pas la même. Ce n'est pas des fourmillements, ça fait une douce chaleur. Et ce qui est important surtout, c'est que la fréquence n'est pas la même. Vraiment, ce n'est déjà pas du tout la même taille de machine. Moi j'ai une machine, elle fait presque ma taille. Ce n'est pas le même prix non plus, c'est 4 ou 5 fois plus cher, mais c'est surtout plus efficace parce que ça vient vraiment envoyer des fréquences. qui résonne avec le tissu, si je puis dire. Ça fait ésotérique comme ça, mais en tout cas, c'est quelque chose qui vient faire bouger le tissu. Et au niveau cellulaire, ça bouge aussi. Et ça va vers la régénération, la cicatrisation. Et tu peux l'utiliser aussi pour assouplir les tissus. Du coup, tu peux en faire une utilisation très vaste en kiné. Tu peux l'utiliser pour le musculo-squelettique, c'est-à-dire pour les sportifs, un bras, une jambe, ce n'est pas du tout ce que je fais. Je l'utilise pour la zone abdominale, la zone du bas du dos, au niveau du sacrum, au niveau du haut des fesses, c'est là où il y a des tensions musculaires quand il y a de la douleur chronique. Et puis je l'utilise aussi directement sur la vulve, par exemple. Tu peux l'utiliser en intra vaginal, il y a des sondes qui existent. Moi, je ne le fais pas parce qu'en fait, les ondes, elles traversent les tissus et je n'en ai jamais ressenti le besoin. Je pense que ce qui est chouette avec la TECAR, justement, c'est que ce n'est pas invasif et ça, les patientes, elles apprécient beaucoup. Donc ça ne fait pas mal, ça fait une douce chaleur, ça fait plutôt du bien, ça aide à cicatriser quand tu as une déchirure, une épisiotomie. Ça assouplit les tissus quand tu as des raideurs, des crispations et des douleurs. Voilà. Je l'utilise aussi pour des personnes qui sont très constipées, par exemple. Je vais masser un peu.

  • #Enora Teyssendier

    Parce que ça va faire quoi ?

  • #Marina Mahé

    Eh bien, c'est pareil. Le massage abdominal chez une personne constipée, tu vois, c'est intéressant. Si tu le fais dans le sens de la digestion. Et là, je rajoute en plus ma technique, ma machine. Donc, je profite et de mes mains et des ondes qui vont aller un petit peu plus en profondeur, essayer de remuer tout ça.

  • #Enora Teyssendier

    Mais ça se met comment, du coup ?

  • #Marina Mahé

    En fait, c'est un disque de métal aplati, arrondi, aplati. Et tu as une... Comment on peut appeler ça ? Ils disent que ce sont des électrodes, mais en fait, tu as un manche. Tu mets l'électrode sur le manche et moi, je tiens le manche. Et donc, je peux masser avec les deux mains, d'ailleurs. Je peux avoir l'électrode dans ma main et masser, utiliser mes deux mains pour masser, tout en ayant l'électrode dans le creux de ma main, qui va, en plus de ma thérapie manuelle, envoyer les fameuses ondes.

  • #Enora Teyssendier

    Ok, trop bien.

  • #Marina Mahé

    Ouais, c'est chouette. Franchement, c'est une machine, je ne regrette pas de l'avoir achetée, j'utilise beaucoup et c'est très très apprécié par les patients. Après, c'est comme tout, c'est pas parce que la machine est chouette qu'il faut l'utiliser à tout bout de champ. Ce qui est important, c'est de voir pourquoi tu le fais. Et là, c'est vrai que c'est chouette en kiné parce que tu as moyen de t'éclater, parce que tu peux utiliser... ton cerveau pour essayer de réfléchir et de comprendre d'où vient la douleur et essayer d'enquêter pour aider ton patient et puis tu as tes mains aussi pour toucher ce que tu as pas en psychosexo et c'est vrai que des fois ça me semble un peu frustrant mais moi ça c'est mon côté kiné, j'aime bien pouvoir poser les mains sur les patients et masser un ventre ou masser le bas du dos et voilà J'aime bien le côté manuel aussi de ce métier.

  • #Enora Teyssendier

    Ouais, ben voilà. Moi, ça me va de ne pas toucher en fait. Je pense qu'il y aurait encore la possibilité d'aborder d'autres outils, mais bon, le temps passe. Est-ce qu'il y a vraiment quelque chose d'autre que tu souhaites aborder comme outil avant qu'on aille sur quand orienter sur le kiné ou la kiné ?

  • #Marina Mahé

    Non, après, les outils que j'utilise sont très classiques et ils sont assez connus. La rééducation périnéale, ça va être soit en manuel, soit avec la sonde, et puis après, progressivement, vers une remise en activité, en mouvement, debout. Et c'est là où la posture, la respiration interviennent pour que le périnée ne soit pas que compétent quand tu es allongé sur la table. Oui, oui. Voilà. Mais ça, c'est quand même assez classique dans la rééducation périnéale. C'est l'objectif, c'est de se remettre en charge après. Voilà.

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Alors, du coup, quand orienter ? Enfin, voilà, si on est sexologue, par exemple, ou on va dire, ou psy, peut-être. Quand est-ce que ça peut être intéressant d'orienter sur un ou une kiné ?

  • #Marina Mahé

    Alors, de manière classique... en rééducation périnéale les choses les plus classiques c'est déjà les fuites ça mais les patientes le savent aussi si elles ont des fuites en général elles vont essayer de prendre rendez-vous maintenant c'est quand même bien démocratisé en France de prendre rendez-vous pour une rééducation périnéale après concernant les douleurs les douleurs pelviennes et périnéales dans ce qui me concerne ça me semble Hyper intéressant d'aller voir un kiné, pas n'importe lequel. C'est moins classique et c'est un peu plus... J'ai triki en tête. C'est un peu plus subtil. Il faut quand même, justement, pour pouvoir essayer de parler de douleurs chroniques et puis essayer de travailler un petit peu plus en finesse pour déshabituer le corps à ces douleurs-là. Ça demande des formations supplémentaires. Tu as des annuaires. Est-ce que tu veux que je te les dise sur le podcast ?

  • #Enora Teyssendier

    Eh bien, tu peux les dire, mais sinon, tu me donneras les liens. Je les mettrai dans la description.

  • #Marina Mahé

    Oui, on va faire ça. On va faire ça. Et effectivement, sur ces sites-là, tu peux choisir les spécialités. Donc, si vraiment c'est pour de la sexologie ou des douleurs pelviennes, tu peux chercher des kinés qui sont formés que à ça.

  • #Enora Teyssendier

    Je sais que tu vois, j'étais en charlotte maritime avant, des kinés formés à la rééducation périnéale, il n'y en avait pas beaucoup. Et là, maintenant, je suis en train de m'installer en sexo en Corrèze. Je n'ai pas encore regardé, mais je crains le pire.

  • #Marina Mahé

    Malheureusement, c'est vrai qu'il y a beaucoup de déserts médicaux en France. Dans ce domaine-là, j'ai la sensation... Après, je suis dans mon monde, donc je suis peut-être entourée que de personnes qui me ressemblent, mais j'ai la sensation que c'est de plus en plus à la mode, entre guillemets. Tu vois, la profession se féminise, et du coup, il y a ce genre de formation et de spécialisation qui... augmente un peu. Bon, je te vois faire la grimace.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, parce que c'est un peu ma problématique en ce moment. Dis-toi que pour trouver un médecin généraliste, déjà, c'est compliqué. Là, je fais deux heures de route pour aller chez le dentiste.

  • #Marina Mahé

    Allez !

  • #Enora Teyssendier

    Quatre heures aller-retour. Donc, un kiné spécialisé dans le périnée... Mais je vais chercher, et peut-être que dans la description de cet épisode, je pourrais vous dire que...

  • #Marina Mahé

    que c'est beau il y en a encore ça serait chouette ouais il y a plusieurs annuaires quand même c'est intéressant et puis c'est intéressant de regarder Périnée bien aimée alors c'est je ne l'ai pas dit d'ailleurs mais c'est la rééducation périnéale c'est pas que les kinés c'est aussi les sages-femmes évidemment et elles font du super boulot aussi on est complémentaires maintenant si t'as un homme tu vas l'orienter vers un kiné parce que les sages-femmes ne vont pas le prendre.

  • #Enora Teyssendier

    Voilà, il y a l'histoire de l'homme. Et en tout cas avant, mais là apparemment ça a l'air de changer, la sage-femme ne prenait pas en charge si la personne n'avait pas été enceinte, si la femme n'avait pas été enceinte. Et dernièrement, j'ai demandé à la maternité du sel, de là où j'habite, et les sages-femmes prennent en charge maintenant à la mater, même s'il n'y a pas eu de grossesse. Donc c'est une avancée, mais je ne sais pas si c'est national.

  • #Marina Mahé

    Je ne sais pas non plus. En tout cas, je ne sais pas pour la rééducation périnéale. Concernant le suivi gynéco, oui. Maintenant, en tant que jeune fille, jeune femme, tu peux aller vers ta sage-femme. Et au niveau de rééducation périnéale, je crois que là, on tombe sur des guéguerres historiques un peu débiles. Et surtout... Quand on voit l'état de la santé en France, avec tous ces déserts médicaux, je ne comprends pas. Donc, il y a moyen de... Il devrait y avoir moyen de... Je ne sais pas quoi te dire.

  • #Enora Teyssendier

    Oui.

  • #Marina Mahé

    Voilà. Je te donnerai les liens pour que tu les mettes en commentaire.

  • #Enora Teyssendier

    Super, merci. Alors... là c'est bon pour toi d'aller sur la fin de l'épisode on te retrouve où ? toi tu es kiné où ?

  • #Marina Mahé

    ah pardon je suis kiné aux avenières c'est où ? aux avenières alors c'est en Orisère tu es entre Lyon,

  • #Enora Teyssendier

    Chambéry et Grenoble ok ça marche je Est-ce que tu as des choses à aborder, à parler ? Il me semble que maintenant, tu as un compte Instagram. C'est tout nouveau.

  • #Marina Mahé

    C'est tout nouveau, grâce à toi. Je me suis vraiment sentie trop dinosaure. Je me suis dit, allez, il faut que je m'y mette. Ce n'est pas ce qui me réjouit le plus, mais je pense que ça peut être intéressant.

  • #Enora Teyssendier

    Donc, c'est quoi le nom ?

  • #Marina Mahé

    Cabinet d'Alia.

  • #Enora Teyssendier

    Je mettrai le lien dans la description. Et puis, tu vas proposer de la formation maintenant ou on n'en parle pas de ça encore ?

  • #Marina Mahé

    Alors, pour l'instant, c'est encore en réflexion, mais ça va venir. Oui, je vais proposer de la formation, notamment sur de la pathologie vulvaire, sur le lichen. Je pense qu'on aura l'occasion d'en rediscuter toutes les deux. C'est une pathologie vulvaire qui est sous-diagnostiquée et j'ai envie de m'engager là-dedans.

  • #Enora Teyssendier

    ouais alors du coup ça me permet de faire le lien justement on se retrouve avec Marina le 27 août enfin je veux dire on peut retrouver un autre épisode de podcast le 27 août c'est à dire dans 3 semaines pour parler du lichen sclérose c'est bien ça oui comme tu le disais c'est une maladie qui est sous-diagnostiquée et en plus elle majeure énormément les risques du cancer de la vulve

  • #Marina Mahé

    Tout à fait. Et donc, on a vraiment intérêt à améliorer le diagnostic et la prise en charge de cette pathologie.

  • #Enora Teyssendier

    Donc voilà, on se retrouve justement dans un épisode prochainement pour parler uniquement du lichen.

  • #Marina Mahé

    Voilà. Merci beaucoup, Edora.

  • #Enora Teyssendier

    Merci à toi d'avoir pris le temps pour nous, pour nous donner toutes ces infos, tous ces conseils. Et puis, je vous dis à... Je te dis à toi Marina, à bientôt. Et puis, est-ce que tu as autre chose à rajouter ?

  • #Marina Mahé

    Non, non, non, je suis ravie. Un grand merci. Merci beaucoup.

  • #Enora Teyssendier

    Merci à toi pour ton temps. Et donc, je vous souhaite une bonne fin de journée, bonne soirée ou bonne nuit, en fonction de là où vous êtes. Et je vous dis à la semaine prochaine pour un prochain épisode. Je rajoute un petit... bout à cet épisode pour vous donner l'information qu'on a oublié de dire, c'est que Marina fait partie des intervenantes de la formation en psychosexologie holistique et donc voilà, j'ai l'honneur de l'accueillir. Elle donne des cours sur le lichen sclérose, sur les maladies chroniques en lien avec le périnée et sur les interventions du kiné et comment on peut travailler en partenariat avec les kinés. Voilà, je vous souhaite une bonne journée, bonne soirée et à bientôt !

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