Speaker #0Bienvenue sur Psycho-Sexo, le podcast de l'EPSO. Je suis Enora Tessandier, psychopraticienne spécialisée en sexologie et psychotrauma et fondatrice de l'EPSO, l'école internationale de psychosexologie holistique. Dans ce podcast, je vous partage des ressources, des témoignages et des approches concrètes en psychosexologie pour approfondir vos compétences et enrichir votre pratique. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui je vais aborder le sujet du tutoiement et du vouvoiement dans la thérapie Est-ce qu'il faut absolument vouvoyer ? Est-ce qu'il faudrait absolument tutoyer ? Est-ce que le tutoiement c'est mal ? C'est toutes ces questions que je vais un petit peu aborder aujourd'hui et je vais surtout donner mon avis, mon point de vue et je vais peut-être même me faire lyncher en place publique Euh... Mais c'est pas grave, j'assume ma vision des choses. Donc quand j'ai commencé dans la thérapie, eh bien c'était le vouvoiement que j'avais mis en place parce que c'est ce qu'on apprend, il faut le vouvoiement, il faut la distance avec nos patients. Et puis j'étais en pédopsychiatrie avec des adolescents. Et alors là... Je leur demandais si je pouvais les tutoyer, en général c'était toujours oui, mais j'étais très gênée si eux me vouvoyaient. Et puis d'ailleurs je le posais, je disais bah comme je te tutoie, tu sais, toi tu peux me tutoyer aussi. Je le disais pas forcément, je crois pas que je disais que j'étais gênée par le fait qu'ils me vouvoyaient, mais je leur disais que moi j'appréciais comme je le tutoie, qu'ils me tutoient aussi. Ça permettait, moi je trouve, de baisser finalement cette barrière qu'il y a entre l'adulte, l'adolescent, entre la thérapeute, l'adolescent, et d'enlever un peu ce côté toute-puissance qu'aurait le thérapeute. Et puis, dans mes consultations avec des adultes, en libéral, eh bien c'était le vouvoiement, il y a eu une personne qui m'a tutoyée directe, Kisama. un peu mise mal à l'aise parce que j'avais l'impression qu'il se sentait en mode plus familier puis bon je me suis rendu compte après que j'avais pas l'impression que ça jouait finalement en défaveur de l'accompagnement thérapeutique voilà puis les années ont passé et je sais plus quel a été l'effet déclencheur mais Je me suis dit non mais attends, mais pourquoi est-ce que tu devrais rester dans le moule, dans ce qui a été dit, ce qui a été défini ? Il y a plein de choses de la psychanalyse, des origines on va dire de la psychologie que tu remets en question, mais par contre le vouvoiement à tout prix tu le remets pas en question. Peut-être c'est parce qu'à un moment donné j'ai accompagné une amie que j'ai vu que ça marchait tout autant. Donc ça ce sera un autre sujet, vous en faites pas. Parce que là aussi on pourrait débattre sur ce sujet. En tout cas j'ai décidé de dire dans les débuts de rendez-vous aux personnes que j'accompagnais que c'est comme ils veulent, on peut se tutoyer ou se vous voyez. Des fois, la réponse, elle est du tac au tac, ce qu'ils préfèrent. Et des fois, je vois qu'il y a une hésitation, je leur dis, on peut aussi, ce que vous voyez pour le premier rendez-vous, et vous voyez par la suite si à un moment donné, vous voulez passer au-dessus. Donc moi, je respecte vraiment ce qu'ils ont envie, ce qu'ils veulent. Et franchement, franchement de chez franchement, Je n'ai vu aucune différence entre si ça aide ou ça aide pas dans la thérapie de se vouvoyer ou de se tutoyer. Je devrais dire que ce qui aide, c'est de respecter la volonté, le choix de la personne qu'on accompagne. Avant de faire cet épisode, j'ai voulu regarder un petit peu sur internet. Et en fait, tout ce que ça a fait, c'est m'énerver plutôt qu'autre chose. Qu'est-ce que j'ai vu ? La distance professionnelle entre un psy et son patient. Mais en fait, c'est quoi la distance professionnelle ? Pourquoi est-ce qu'il faut instaurer une distance ? De toute façon... Il y a un accompagnant et une personne qui est accompagnée. En plus, à mon sens, moi je suis juste là pour guider et le chemin on le fait ensemble. Pourquoi est-ce qu'il faudrait mettre une, entre guillemets, distance professionnelle ? J'ai envie de dire, en fait, ça sert à quoi aux professionnels de mettre cette distance-là ? C'est pas parce qu'on enlève la... entre guillemets, de distance professionnelle, qu'on va devenir des amis. Que ça veut dire que la personne qui est accompagnée, elle confond tout, qu'elle est débile et qu'elle pense qu'on est amis. Alors des fois, oui, c'est pas qu'une histoire de débile, on pourrait rentrer dans d'autres débats, transfert contre transfert et tout ça. En tout cas... Maintenant ça fait plusieurs années que je vous vois, je tutoie aussi des adultes, qu'ils me tutoient. Par contre ce que je ne souhaite pas c'est qu'ils me disent ouais je préfère que vous me tutoyez mais qu'ils me vous voient. J'ai alors dit non si moi je vous tutoie c'est dans les deux sens et sinon je vais vous voyer. Parce que là par contre ça instaurerait aussi cette hiérarchie et moi c'est absolument pas ce que je veux. En fait pour moi il n'y a pas une hiérarchie. entre le thérapeute et la personne accompagnée. Bon j'ai aussi lu. C'est confortable, ça permet de se focaliser sur l'autre, d'être disponible pleinement tout en définissant un cadre. Euh... Moi je peux me focaliser sur l'autre en tutoyant aussi. Je peux être disponible pleinement en tutoyant aussi. Et définir un cadre, je crois que... Le fait d'avoir pris rendez-vous avec un thérapeute, une thérapeute, bah en fait le cadre il est là quoi. Le cadre pour moi il est posé dans le fait qu'un rendez-vous c'est entre 45 et 55 minutes, ça coûte tant d'argent. Enfin ça c'est le cadre. Si vous l'annulez moins de temps de temps à l'avance, il est dû, ça c'est un cadre. La personne, elle le sait qu'elle vient voir un thérapeute. Elle paye. Et effectivement, si à un moment donné, la personne a l'impression de rentrer dans quelque chose de plus l'amitié que thérapeutique, ben là c'est problématique et ça, ça se questionne et ça se travaille dans l'accompagnement. Et je pense que d'ailleurs, ce côté rentrer dans le côté plus amical que thérapeutique, ça... Ça marche plus quand c'est de la thérapie conversationnelle. Pour ma part, étant donné que très souvent, on n'est pas sur la conversation, on utilise d'autres outils thérapeutiques, je pense que ça, direct, de toute façon, ça rappelle qu'on est là pour avancer sur certaines problématiques. et pas pour parler comme une amie. Et là, ce côté, en fait, j'ai l'impression que finalement, je ferais mieux d'avoir une amie pour dire tout ça. Ça m'est arrivé une fois, c'était pendant le Covid. La personne, elle avait fini par faire ses consultes dans son livre. On était dans un contexte assez particulier. Peut-être qu'à ce moment-là, justement, poser le cadre, ça aurait pu être, en fait, on est assis. on n'est pas au téléphone, vous n'êtes pas au téléphone avec une amie. Effectivement, à ce moment-là, ça aurait pu être le cas que j'aurais pu poser. Et d'ailleurs, quand je me suis questionnée, que je me suis rendue compte de ça, que je me suis questionnée, elle l'a dit elle-même. Et en fait, elle a arrêté les rendez-vous. Et de toute façon, cette personne, je pense qu'elle n'était pas prête à avancer, tout simplement. Et le vouvoiement était là. À ce moment-là, le vouvoiement était là. cette frontière ami-thérapeute, est-ce vraiment le côté vouvoiement qui va l'enlever ? Donc oui, c'est ça aussi que j'ai pu voir sur Internet, que le vouvoiement, c'était pour que la personne, le patient, ne pense pas qu'on soit pote. Ouais, en fait... Je pense que la problématique de la frontière entre thérapie et potes amis, eh bien elle va bien au-delà du vouvoiement finalement. Donc oui, en fonction de la personne que j'accompagne, eh bien on se vouvoie ou on se tutoie. Par contre, c'est tous les deux qui utilisons le même langage, j'ai envie de dire. Et franchement, eh bien, pour moi, ça marche très bien. Ce sera ma petite conclusion du jour. Pour moi, ça marche très bien. Et ce sera avec grand plaisir que j'ai vos retours sur ce sujet. Est-ce que vous vous voyez ? Est-ce que vous avez déjà expérimenté le tutoiement ? Est-ce que vous tutoyez uniquement ? Est-ce que vous faites en fonction de ce que la personne vous demande ? Dites-moi tout en commentaire ou en message sur les réseaux sociaux. Et je vous dis à mercredi prochain pour un épisode avec Cécile où on parle de l'accompagnement sexo lors de la ménopause. À bientôt ! Nous voilà arrivés à la fin de cet épisode. Si vous entendez ce message, c'est que vous l'avez écouté jusqu'au bout. Et pour ça, je vous en remercie du fond du cœur. Si vous avez apprécié ce que vous avez entendu, pensez à le partager autour de vous en me taguant par exemple. à laisser 5 étoiles ou même à vous abonner pour ne rien manquer. Et puis, sachez que je suis toujours à l'écoute de vos envies pour de nouveaux sujets, alors dites-moi en commentaire ou sur les réseaux sociaux ce qui vous intéresserait pour les prochains épisodes. En attendant, prenez soin de vous et je vous dis à mercredi prochain !