Speaker #0Bonjour et bienvenue sur ce nouvel épisode du podcast PunkinDev. Aujourd'hui, j'ai choisi de vous parler de freelancing, concept plutôt en vogue en ce moment. Le nombre de freelancers augmente sans cesse et j'ai moi-même fini par céder à l'appel en 2018. Malgré cette tendance très marquée, on entend toujours autant d'avis très tranchés sur le sujet. Tu peux gagner beaucoup plus. Oui, mais t'as aucune sécurité de l'emploi. Oui, mais le marché de l'IT se porte bien actuellement, ça ne présente aucun risque. Ça peut changer. Et l'administratif, la compta, les charges sociales, tu y as pensé ? Non, mais c'est rien tout ça. Et t'as pensé à ta famille, c'est ta boîte cool ? Et j'en passe. Que des points de vue tout en nuances, n'est-ce pas ? Essayons tout de même de répondre à ces éléments de façon un peu plus factuelle, mais en gardant à l'esprit que je ne vais m'exprimer que dans le cadre de mon secteur d'activité, le dev. Une autre vérité semble bien guetter les coachs, les graphistes, les pigistes et d'autres professions dont j'ignore manifestement la situation. Est-ce qu'un freelance gagne plus d'argent ? Oui, clairement. Je gagne aujourd'hui plus au 4-5ème que ce que j'arrivais à gagner à temps plein en tant que salarié. même s'il faut compter les périodes de vacances ou d'intercontrats où on n'est pas payé, enfin où on ne facture pas. C'est comme tout, ça se prévoit. L'exercice du prévisionnel est un peu rébarbatif, mais il permet de savoir à partir de quand on aura assez de trésorerie pour se faire mettre une petite parenthèse ou un investissement qui va bien. L'administratif est super lourd et prend beaucoup de temps ? Oui et non. Si vous faites du conseil, du coaching ou de la formation, vous allez avoir beaucoup de clients en même temps. Il va falloir faire la facture. Ça va causer plus de charges avec le suivi des factures, tout ça. Dans mon cas, avec généralement un seul client à la fois, c'est plus léger. Pour la comptabilité, c'est un coup à prendre. Mais ça reste à mon goût beaucoup plus simple que les saisies de notes de frais que j'ai eu à faire en ESN. Pour le reste, je paye un cabinet comptable qui s'occupe du récurrent, déclaration de TVA, mon bilan annuel, tout ça. Mais on le voit avec le Covid, les freelances sont les premiers à sauter, non ? Et bien encore une fois, oui et non. Ça dépendra du client. Mais s'il est vrai que perdre sa mission quand on est salarié en OSN n'a pas trop de conséquences, pour un freelance, c'est de la perte sèche. En revanche, la souplesse du freelancing fait que ce sont globalement les premiers à être appelés à la reprise. Je n'ai pas d'études vraiment à ce sujet-là, j'ai juste vu comment ça se passait dans mon entourage. S'ils avaient des retours d'expérience différents, vraiment je suis preneur. Toutes ces questions pour quoi au final ? A mon sens, ce ne sont pas ces interrogations-là. qui doivent vous permettre de savoir si le freelancing peut vous convenir. Pour moi, la question centrale, ça devrait plutôt être comment voulez-vous travailler et comment voulez-vous gérer votre carrière de dev ? En ESN, on travaille bien souvent soit comme l'a décidé l'ESN, soit comme l'a décidé le client chez qui on intervient. Il y a bien certaines personnes qui arrivent à faire leur chemin dans ce type de société. J'en ai connu quelques-uns, sans problème. Mais la majeure partie d'entre nous va subir. ces modèles. Et à chaque fois, on espère trouver mieux en changeant de boîte. Spoiler, des illusions sous deux ans, la plupart des cas. Le freelancing permet de choisir comment on va travailler et comment on va évoluer. Mais attention, ceci n'est en rien une réponse. Se laisser guider par un modèle appliqué par une ESN ou une autre boîte peut avoir ça de confortable, on n'a pas à se poser la question de comment on va évoluer. On laisse venir les choses. en choisissant juste parmi les chemins qu'on nous propose. En tant que freelance, il va falloir tracer sa propre voie. Choisir avec soin les clients et les personnes avec qui on travaille. Sélectionner attentivement les formations qu'on veut suivre. Quand on n'en a jamais eu, ce n'est pas forcément évident. Puis également choisir la place qu'on veut donner au travail dans notre vie. Cumuler les clients pour rentrer énormément d'argent, c'est possible, mais ça rend un coût, à titre personnel, parfois sanitaire. travailler le moins possible pour avoir plus de temps pour la famille et les patients, c'est également possible, mais ça risque d'avoir un coût en termes de confort au quotidien. Si on couple ça avec les réalités du marché, qui possèdent ses propres contraintes, le freelancing peut vite devenir un numéro d'équilibriste, potentiellement complexe à gérer si on n'y prête pas attention. Avec tout ça, est-ce que le jeu en vaut vraiment la chandelle ? A titre personnel, je dirais un très grand oui. Si à l'origine vous aviez choisi de faire du code votre métier, et que petit à petit, venir au bureau est devenu une plaie, peut-être que le statut de freelance pourrait vous redonner ce que vous avez perdu en chemin. Mais encore une fois, attention, il ne suffit pas de créer son entité et de faire des factures pour se sentir mieux. Il va falloir prendre le sujet au sérieux et réfléchir au numéro d'équilibre dont je vous parlais juste avant. Les premiers mois sont rarement simples. On n'a pas forcément d'avance financière, on se sent à manger et on va aller vers la première mission pour se rassurer. Je l'ai fait. Après, personnellement, j'ai eu la chance d'avoir un bon TGM tout de suite. Ça m'a permis assez rapidement de commencer à me projeter. Mais le début... On a toujours cette espèce de stress qui reste là. Je suis aujourd'hui dans ma troisième année de freelancing, c'est encore assez récent, mais je commence à trouver l'équilibre qui me convient. Je travaille au 4-5ème, j'ai une partie de mon budget professionnel pour acheter des livres, aller à des conférences, des meet-ups. Je prends même, au moment où j'enregistre cet épisode, un week-end de travail, dans un hôtel un peu classe, financé par ma société. Je travaille dans un cadre qui m'intéresse. J'ai également fait le choix du télétravail. il y a à peu près un an. Il faut particulièrement aviser si on considère la situation du premier semestre 2020. Ça va faciliter les choses. Si vous êtes actuellement dans une société avec un management réellement bienveillant, qui vous permet d'avoir un bon équilibre vie pro-vie perso, avec des formations et vraiment que vous vous sentez bien, profitez-en. Vous faites partie des chanceux. Et ça me fait plaisir qu'il y ait des sociétés comme ça qui existent encore. Si en revanche... chaque retour de vacances est pour vous un enfer et que chaque matin est plus difficile que le précédent, commencez à vous poser la question. Pour alimenter ce questionnement, je vous conseille vivement la lecture du livre Code Freelance, écrit par Emilien Pécoule, à Twarzy sur Twitter. Vous pouvez également retrouver sur Youtube, sur la chaîne de Malte, un webinar intitulé La vie de freelance est-elle faite pour moi ? dans lequel je suis intervenu aux côtés d'Emilien justement, qui venait présenter son livre. Enfin, si vous souhaitez déjà vous lancer, que le questionnement est déjà passé pour vous, mais que vous avez toujours une retenue, que vous hésitez à franchir le pas, je vous invite à trouver une communauté freelance au plus proche de chez vous et qui pourra vous aider dans vos démarches. Sur Lyon, je pense tout particulièrement à Hackerjob, rodboulevier.hackerjob.fr, qui m'a grandement aidé quand je ressentais ces craintes-là et qui continue aujourd'hui d'accompagner de nouveaux devs régulièrement dans la transition vers le freelancing. Je voulais à ce titre sincèrement remercier et saluer pour leur travail les créateurs et fondateurs d'Acurjob, à savoir Emilien, dont je viens de vous parler, Florent Pelet, qui a été le premier à semer la graine du freelancing dans mon esprit, et Clément Boulier. Vous pouvez aussi suivre Hugo Lassiège, le fondateur de Malte, qui publie toujours de bons papiers sur le freelancing et l'entrepreneuriat. J'espère que cet épisode vous a plu, qu'il vous permettra d'avancer au moins un petit peu sur le questionnement lié au freelancing. N'hésitez pas à venir me poser des questions sur arrobase sylv-coudes sur Twitter, ou même à faire une demande de contact sur accurejob.fr. A très bientôt pour un nouvel épisode, d'ici là, geekez bien, soyez bien !