- Speaker #0
Un matin, on s'est réveillé et bim, 40 piges. Comment ça va les Quadras ? Bienvenue dans votre univers, bienvenue dans Quadra. Ensemble, on va parler des joies et des galères de la quarantaine. Vous savez, cette période où vous vous rendez compte que ce qui prend plus de poids que vous, ce sont vos responsabilités. Alors installez-vous bien, merci à ceux qui s'abonnent, pensez à mettre la petite cloche et le petit pouce pour ne rien rater de Quadra, mais surtout, laissez vos commentaires, vos histoires, vos anecdotes, pour peut-être vous aussi. venir au micro de Quadra. Quadra est diffusé sur les plateformes audio comme Spotify, Apple Podcast, Deezer, etc. Mais aussi sur YouTube et sur les réseaux sociaux Instagram et TikTok, quadra.podcast. Dans chaque épisode, je serai avec des personnalités inspirantes qui viendront nous raconter leur parcours, leur vision de la quarantaine, comment ils l'abordent, comment ils la vivent, comment ils l'ont vécu pour certains. Mais aussi avec des experts qui viendront aussi nous parler de la quarantaine dans la société aujourd'hui. L'idée dans Quadra, c'est de traverser cette... cette période de la quarantaine, en vous apportant des tips, des témoignages, le tout dans le respect, la bienveillance, mais surtout la bonne humeur. Donc faites une pause dans le Quadro-Univers, lâchez les biberons, lâchez les applis de rencontre, et bienvenue dans Quadra. Comment ça va les Quadras ? Bienvenue. Aujourd'hui, on est avec Alexia Borg, qui est l'auteur de La solitude est un connard. On va tout vous expliquer sur ce livre et pourquoi elle l'a écrit. Alexia Borg, elle est aussi entrepreneur, journaliste. Bonjour Alexia. Bonjour. Comment ça va ? Super. Bienvenue dans Quadras. Merci. Je suis là parce que tu es bientôt chez les Quadras. Bientôt,
- Speaker #1
bientôt.
- Speaker #0
On n'y est pas encore, mais chez Quadras, on ne cache pas son âge. D'accord. Mais bon, tu verras si tu as envie de le dire. Première question, Alexia, qui me vient direct, c'est pourquoi la solitude est un connard et non pas une connasse ?
- Speaker #1
Alors, parce que je parle d'un sentiment. Déjà, un sentiment, c'est au masculin. Donc, c'est le sentiment de solitude. Et en fait, si on va un petit peu plus creuser, je parle d'un démon.
- Speaker #0
On va creuser tout ça et on va aller découvrir ce fameux démon. Les étapes qui t'ont marqué, les étapes de ton parcours qui t'ont amené à ce que tu fais aujourd'hui ? Parce que tu fais beaucoup de choses.
- Speaker #1
C'est sûr que là, on n'en a que pour une demi-heure. J'ai essayé d'être courte, mais OK, si tu veux. J'ai commencé à 19 ans. J'ai ouvert ma première boîte. C'était un organisme de formation. Je l'ai mis en sommeil. La société. pour continuer mes études. J'ai été responsable marketing chez Orange à New York et je suis revenue en France. J'ai connu un emploi merveilleux qui est le chômage et qui n'est pas un emploi forcément mais donc ça m'a en fait donné beaucoup de compétences pour la suite. Parce qu'après, j'ai été Talent Acquisition Manager. C'est un poste qui s'occupe du marketing et de la communication des ressources humaines. Et le fait d'avoir été au chômage, ça m'a permis de comprendre le parcours candidat et tout ce que peut vivre quelqu'un qui recherche un emploi. J'ai été à ce poste pas très longtemps, 8 mois, et puis j'ai décidé d'ouvrir ma deuxième société, que j'ai gardée pendant 8 ans. Et donc pendant 8 ans, j'étais chef d'entreprise et j'accompagnais les DRH dans leur transformation digitale. Et puis j'en ai eu marre à un moment donné de répéter toujours la même chose. chose au DRH, donc j'ai créé mon propre média qui s'appelait à l'époque DLM News. Et c'est comme ça que je me suis ultra spécialisée dans la technologie. Pour les ressources humaines, le Covid n'existe pas encore. Je fais deux ans, je tâtonne en fait en tant qu'intervieweuse. Je commence à être dans les salons, j'interview des exposants pour qu'ils m'expliquent un petit peu ce qu'ils font.
- Speaker #0
C'est ça, tu ne viens pas du métier des médias au départ ?
- Speaker #1
Pas du tout, pas du tout. C'est d'ailleurs le salon du HR technologiste qui m'a dit viens on fait des vidéos, ça te changera un peu. Je dis bon pourquoi pas. Alors la première année justement... Comme je n'étais pas quadra, j'ai recruté un quadra, figure-toi, pour faire les interviews parce que je ne me sentais pas crédible. J'avais quoi, 27 ans ? Puis en fait, je me suis dit, en le regardant, je me suis dit, bon, en fait, je peux le faire. Je peux le faire toute seule. Et j'ai continué, mais j'ai tapé aux portes de gros médias comme BFM Business, Challenge. Et je leur ai dit, regardez mon contenu, il peut être sympa pour votre audience. Alors au départ, c'était oui, oui, d'accord, mais que sur les réseaux sociaux. Et puis, la magie du Covid arrive avec le confinement. On ne parle que de télétravail. Et la rédaction de BFM Business avait à l'époque décidé d'aborder ce sujet à l'antenne. Et qui était là déjà ultra spécialisé ? C'était moi. Donc ils m'ont proposé de devenir présentatrice télé. Et c'est là où j'ai dû faire un choix parce que je ne pouvais pas tout cumuler, à la fois conseiller des DRH, etc. Donc je me suis focalisée sur la partie journalistique. Donc j'ai fait pendant trois ans, deux ans et demi, BFM Business, une émission qui s'appelle Tech RH. C'est ce qui m'a un peu propulsée sur les réseaux sociaux aussi puisque je partageais tout ce que je faisais. Et puis maintenant, je suis au Figaro TV et aussi sur Forbes France, sur Brandvice.
- Speaker #0
Donc tu es la preuve qu'en l'espace d'une vingtaine d'années, on peut arriver à la quarantaine. Et à voir comme si on en avait déjà 60 en termes d'expérience.
- Speaker #1
D'ailleurs, c'est ce qu'on me dit souvent. On me dit, t'as eu combien de vies ? T'as quel âge ? Je ne comprends pas. Mais bon, je pense que ce qui est intéressant, c'est de voir qu'à n'importe quel âge, on peut se réinventer. Moi, j'en ai peut-être pas fini. Là, tu vois, j'ai 37 ans, ça y est, je le dis. J'ai écrit mon premier livre. Ça a ouvert une autre voie. Mais je pense que peut-être à 45 ans, je ferai encore autre chose.
- Speaker #0
La quarantaine, c'est souvent un moment de bilan et de renouveau. Comment tu la vis, toi, cette période ?
- Speaker #1
Écoute, je pense que pour une femme, la quarantaine arrive plus tôt. Non, c'est vrai. C'est bizarre. Oui, on n'a pas la même vitesse, on n'a pas la même maturité. On sait que les femmes ont grandi plus vite déjà, quand on est enfant et adolescent. Et je dirais qu'au final, c'est un petit peu cette question de... Déjà, je n'ai pas l'impression de faire mon âge, je ne fais pas mon âge dans ma tête. Tu vois, je n'ai pas l'impression. d'avoir 40 ans ou de m'approcher de ma quarantaine.
- Speaker #0
C'est une étape de renouveau.
- Speaker #1
Oui, c'est une étape de renouveau. Alors il y en a qui me disent, tu vois, je n'ai pas d'enfant. Il y en a qui me disent, tu verras, la quarantaine, ça va t'exploser à la gueule et tu vas vouloir en avoir. Alors moi, j'ai énormément de raisons de ne pas avoir d'enfant, mais ça ne me fait pas peur. Et je pense que moi, j'adore les remises en question. J'adore, j'adore. C'est inconfortable, mais j'aime bien l'incon... confort parce que ça fait bouger.
- Speaker #0
C'est bien parce que ça m'amène à ma question d'après qui était ça a été quoi, avec toutes ces expériences, ça a été quoi tes plus grands doutes, tes remises en question, tout ce que tu as rencontré dans ta carrière, comment tu les as surmontées ?
- Speaker #1
J'ai jamais eu la sensation de mériter. c'est de la place que j'occupe. Donc j'ai toujours eu, on appelle ça le syndrome de l'imposteur peut-être, mais ça ne m'a pas empêchée de faire ce que je dois faire et ce que j'estimais être bien pour moi et pour les autres. Donc en fait, le doute, il est permanent, mais il n'est pas paralysant pour moi. Donc au contraire, c'est-à-dire que si j'ai un doute, je me dis, ah, peut-être qu'il faut que je réajuste les voiles, je les réajuste un peu, parfois énormément, mais moi, le doute fait partie de la progression.
- Speaker #0
Tu dirais quoi, justement, à quelqu'un qui a la quarantaine et qui hésite encore à se lancer ?
- Speaker #1
Je dirais la même chose que ce que tu vas peut-être leur dire et que tu connais déjà. On connaît tous l'histoire de Walt Disney qui avait fait son premier dessin à l'âge de 50 ans et qui avait été refusé par plein de journaux. Son premier Mickey qui a été refusé et pourtant après il a explosé. On connaît aussi JFK. Non, c'est JFK ? Comment c'est ? Le président ? Non, je suis tellement nulle en fast-food. Ah, KFC !
- Speaker #0
Je saurais qu'Alexia ne mange pas de fast-food.
- Speaker #1
Pas du tout. KFC, voilà. Donc KFC, lui, il a commencé à faire son premier poulet à 60 ans. Et il a cartonné. Donc en fait, je pense qu'il faut se raccrocher aussi à ces figures inspirantes et se dire que rien n'est impossible. Et puis quand on commence à 40 ans, on commence avec de l'expérience, de la sagesse, un réseau. Donc c'est encore mieux, j'ai envie de dire, de commencer à 40 ans qu'à 25 ou à 30.
- Speaker #0
Donc une preuve que c'est surtout pas trop tard. Ton livre, donc La Solitude est un connard, qui est un thème puissant vu qu'il est dans le titre. Qu'est-ce qui t'a... poussé à explorer ce thème en particulier et pourquoi ?
- Speaker #1
Déjà la solitude je l'ai vécue toute ma vie de différentes façons, à l'école à l'adolescence, à l'école de commerce en couple célibataire, dans une vie remplie au quotidien d'une activité sociale débordante comme une façon d'être isolée aussi un peu de tout le monde. Donc en fait, je l'ai vécu de différentes façons. Ce qui est intéressant, c'est qu'à la fois, je l'ai cherchée, cette solitude, mais à la fois, je la subissais par moments. Et je ne comprenais pas pourquoi une même situation pouvait à la fois... être ressourçant et accablant. Donc j'ai décidé de me pencher sur la question et j'ai vu des études qui ont été faites sur le sujet. J'ai enfin compris ce que c'était au niveau des neurosciences, au niveau de notre cerveau. Et en fait, je me suis rendue compte qu'on nous a jamais appris à gérer cette solitude. Et si on ne nous apprend pas à gérer cette solitude, eh bien, il y a quelqu'un qui s'invite pour la gérer à notre place, c'est le fameux connard. Et tout ce que j'invite à faire dans le livre, c'est à démasquer ce connard qui profite de notre méconnaissance du sujet pour s'inviter dans nos vies à le démasquer et à s'en affranchir.
- Speaker #0
C'est fou parce que moi en lisant le livre ça m'a évidemment parlé on en a un petit peu parlé en off mais moi je me suis retrouvé dans cette solitude pendant à peu près 3 ans et pourtant je suis très bien entouré j'ai une famille, j'ai des amis j'avais du boulot etc et pourtant je me suis retrouvé là-dedans à subir cette solitude en fait c'est ça qui est fou c'est qu'on n'est pas conscient de vivre cette solitude et il a fallu que je m'éloigne que je parte pendant 6 mois pour me rendre compte qu'en réalité elle était nécessaire pour... pour avoir envie de retrouver l'élan. Et t'es passée, toi, par ces phases-là ?
- Speaker #1
Oui, complètement. Mais là, si je peux me permettre, t'as fait exactement ce que je recommande dans le livre et que pas tout le monde a le goût. courage de faire, c'est-à-dire d'aller affronter cet inconfort de la solitude pour y trouver des réponses. Parce qu'on y trouve des réponses. Il y a un chercheur qui s'appelle John Cassiopo, qui a fait des études en IRM pour comprendre ce que c'était que la solitude douloureuse, la solitude subie. Eh bien, figure-toi qu'elle s'apparente à un état d'alerte semblable à celui de la faim. Et qu'est-ce que la faim nous dit ? Quand on ressent de façon biologique, ça veut dire, va dans ton frigo, va dans ton armoire et va chercher à manger. Eh bien, pour la solitude, quand elle est douloureuse et subie, c'est exactement le même signal d'alerte qui nous donne... demande de passer à l'action et donc cette action-là c'est l'interaction sociale.
- Speaker #0
Mais est-ce qu'il faut passer par cette phase de vraiment être conscient qu'on est seul et aller se mettre, comme j'ai fait moi, aller me mettre en danger, à me retrouver seul, loin de tout ce que j'avais autour de moi ?
- Speaker #1
Est-ce que tu étais conscient de te sentir seul ? Pas du tout.
- Speaker #0
Et j'en étais conscient une fois que je suis parti. Mais j'ai senti ce besoin. vraiment d'y aller, j'avais besoin de m'éloigner de tout sans me dire j'y vais pour être seul. Une fois que j'y étais c'est là où j'ai compris que ça me faisait du bien de le faire pour justement pouvoir mettre en action ce que je fais aujourd'hui.
- Speaker #1
En fait ce que tu as fait c'est ce que j'appelle un jeûne, un jeûne de la solitude. C'est-à-dire que quand tu comprends par rapport toujours à ma comparaison sur la nourriture et la faim quand tu comprends qu'en fait tu t'es t'alimentes mal, en fait, tu as encore plus faim. Si tu commences à manger du sucre toute la journée, tu te rends compte qu'en fait, t'es jamais rassasié parce que tu t'alimentes mal. Et dans la solitude, quand tu vois que tu es nourri de la mauvaise façon avec des interactions sociales qui sont pas nourrissantes... qui ne viennent pas te stimuler. En fait, tu te sens encore plus seule. Donc, le conseil que j'ai à donner quand on arrive à ce stade-là, c'est de faire ce jeûne et donc d'aller s'isoler volontairement pour finalement comprendre quels sont les aliments qui sont bons pour notre santé et donc quelles sont les personnes qui sont bonnes pour notre santé mentale, qui on doit fréquenter, qui on doit arrêter de fréquenter pour finalement se connaître soi-même un peu plus et savoir ensuite aller chercher les bons aliments.
- Speaker #0
En effet, tu te rends compte par rapport aux fréquentations, qui tu dois fréquenter ou non, et tu te rends même compte compte que malheureusement ça peut être des amis proches, ça peut être ta famille, ta propre famille où tu te rends compte que peut-être parfois t'en éloigner pour mieux revenir mais qu'il y a un besoin d'aller retrouver quelque chose pour... Moi je me sens un homme meilleur depuis que je l'ai fait. C'est bizarre mais j'aborde plus les choses de la même manière. J'incite vraiment les gens qui vivent un peu ce truc-là à pas trop le savoir justement. À le lire pour peut-être se rendre compte que c'est le... ce qu'ils vivent. D'ailleurs, dans le livre, il y a plusieurs protagonistes. Donc, je me suis demandé, c'est des gens que tu as vus ou c'est juste une inspiration et après créée par ton esprit ?
- Speaker #1
Alors, j'ai décrit 20 situations différentes parce que le connard utilise des alliés.
- Speaker #0
Oui, quand je dis protagoniste,
- Speaker #1
c'est des alliés. Les alliés, c'est souvent la famille qui est toxique. C'est un amour impossible, un crush impossible. Ça peut être le conjoint. Ça peut être notre mari, notre épouse, notre copine, notre copain. Ça peut être aussi d'autres choses, comme je parle de la musique, des addictions. En fait, on va toujours trouver des béquilles anesthésiantes pour essayer de combler ce vide qu'on peut ressentir, finalement cette faim qui n'est pas rassasiée parce qu'on n'est pas nourri des bonnes personnes. Et quand on n'est pas nourri par les bonnes personnes... c'est toxique. Et donc, malheureusement, la famille peut en faire partie. Et là où il faut enlever un tabou, c'est que parfois, s'éloigner de la famille, c'est OK.
- Speaker #0
Est-ce que tu penses que cette fameuse solitude, elle touche beaucoup les quadras, justement, cette génération de la carotte ? quarantaines, qu'ils soient un peu plus affectés par cette solitude que la génération Z ou que nos grands-parents, par exemple ?
- Speaker #1
Alors, merci pour cette question. Je vais répondre de deux façons. La première, oui. Et à la fois, on a vu dans une étude récente que 83% des 18-25 ans se disent se sentir seuls. Donc, ça concerne vraiment toutes les générations. Mais ce n'est pas la même solitude. Ou en tout cas, elle ne vient pas attaquer de la même façon. Pour répondre à ta question sur les quadras... Moi, je le vois dans deux domaines, le domaine professionnel et le domaine personnel. Donc, dans le domaine professionnel, c'est souvent les dirigeants, ceux qui se lancent, les solopreneurs ou ceux qui ont une très, très haute fonction, qui se voient confrontés à la prise de décision, à devoir tout gérer tout seul et qui ressentent une solitude vraiment très difficile à partager parce qu'ils ont honte souvent de l'exprimer, cette solitude. Quand tu montes ta boîte, tu as envie de montrer à tout le monde que ça cartonne. Quand tu es dirigeant, tu as envie de montrer à tout le monde et à tes collaborateurs, que tu sais très bien gérer la situation. Or, non, tu peux te sentir extrêmement seule, et c'est une solitude qui est extrêmement pesante, et c'est vrai qu'on la trouve beaucoup chez les quarantenaires, voire même cinquantenaires.
- Speaker #0
Et est-ce que c'est peut-être pour ça qu'il y a beaucoup, surtout aujourd'hui, je trouve, d'ailleurs on en parle beaucoup, il y a ce côté où, à la quarantaine, il y a cette prise de conscience, et il y a une grosse remise en question des séparations, beaucoup de changements de boulot, de reconversion, etc. Est-ce que c'est... c'est parce que peut-être qu'à la quarantaine, il y a une prise de conscience, sans le savoir, qu'il y a une solitude, un démon à quitter plutôt.
- Speaker #1
Oui, c'est ça, un démon à quitter, tout à fait. Mais en fait, c'est normal, parce que quand on suit le parcours classique de 20 à 40, c'est-à-dire... On finit nos études, on trouve un premier job, on trouve une première copine, on se marie avec, on a un premier, un deuxième enfant. En fait, on fait tout ce que la société nous demande, tout ce que la société nous impose. Parfois, on vit pour les autres ou parce que les autres ont projeté sur nous une certaine compétence, un certain métier, une certaine forme de réussite qui finalement n'est pas du tout la nôtre. Et au bout d'un moment, le corps réagit. Le corps ne peut que réagir pour dire « warning, stop, c'est pas ça que je veux » .
- Speaker #0
Les fameux red flags de la vie.
- Speaker #1
Oui, et c'est aussi les red flags du burn-out et de plein de choses qui peuvent déclencher un déclic, voire une transformation complète. Mais moi, je l'adore, cette transformation.
- Speaker #0
Et c'est là où ton livre est nécessaire, c'est qu'il fait un peu comprendre que quand on les voit, ces red flags, il est temps de les écouter.
- Speaker #1
Complètement. Complètement, il faut les écouter. Et c'est, je l'espère en tout cas, une forme de guide, d'apprentissage pour reconnaître ces red flags. Et en être conscient et faire des choses avec. C'est qu'il faut les traiter ces red flags.
- Speaker #0
La solitude c'est un ballon de rugby et on transforme l'essai.
- Speaker #1
C'est ça, je ne me connais pas au rugby mais c'est ça.
- Speaker #0
Au début du livre, une question qui est venue tout à l'heure, tu précises que le livre n'est pas écrit en écriture inclusive. Pourquoi avoir eu besoin de le préciser ?
- Speaker #1
Alors ce n'est pas moi qui ai voulu le préciser, c'est la maison d'édition. mais parce qu'au début je ne savais pas parce que je voulais tellement m'adresser aux hommes et aux femmes j'avais très peur que le titre du livre refroidisse les hommes qui disent c'est quoi encore celui féministe tu vois non excuse-moi je ne voulais pas je ne veux pas j'ai pensé la
- Speaker #0
première fois que tu as sorti que tu sortais le livre j'ai pensé
- Speaker #1
J'ai fait mon petit benchmark sur une trentaine d'hommes en montrant déjà la couverture, voir comment ils réagissaient. Et c'est vrai qu'il y en a certains qui m'ont dit ça. Du coup, je me suis dit, qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je mets dans la baseline un autre truc ? À la base, c'était, vous allez aimer être seul à la place de vous aller apprendre à déjouer le mal du siècle. Et le seul, c'était entre parenthèses avec eux, entre parenthèses. Je me suis dit, peut-être que c'est un signe pour dire, les hommes, vous êtes concernés. Et puis, au bout d'un moment, je me suis dit, attends, c'est un peu condescendant vis-à-vis des hommes. Tu sais, si le livre... t'interpelle négativement ou positivement, tu sais lire la quatrième de couvre. Tu vas lire et tu vas voir que ça n'a rien à voir avec un livre à charge des hommes.
- Speaker #0
Parlons un peu de... Toi, par rapport à cette tranche de quarantaine qui arrive, on va considérer que tu es dedans. On va considérer qu'à partir de 35, tu es presque dedans. Toi, aujourd'hui, comment tu arrives à concilier vie professionnelle, qui est très prise, vie personnelle, et justement cette approche de cette décennie qui arrive ?
- Speaker #1
Alors là, tu me poses la question du moment. Alors, c'est vrai que si on regarde de l'extérieur, on pourrait croire que je n'ai absolument aucune place à donner ou à faire. à ma vie perso, c'est-à-dire à accueillir un homme dans ma vie ou quoi que ce soit. Mais ce n'est pas du tout le cas. En fait, c'est qu'à partir du moment où j'aurai rencontré une personne qui me plaît, qui me transcende ou ça match, je la ferai la place sans aucun problème. Mais tant que je ne la connais pas, qu'elle n'est pas là, c'est vrai que je comble un petit peu tout ça avec le boulot.
- Speaker #0
Est-ce que tu vas chercher des petits plaisirs simples ? Ça a dû changer par rapport à il y a dix ans. Tu n'as pas les mêmes envies, les mêmes plaisirs.
- Speaker #1
Écoute, là, honnêtement... Tu vois, comme je vis quand même une vie parisienne assez intense, j'ai commencé à découvrir le massage. Je ne m'étais jamais fait masser. Voilà. Je me suis dit, mon petit plaisir maintenant, c'est une fois tous les 15 jours d'aller me faire masser.
- Speaker #0
Tout à l'heure, tu as parlé du fait que tu n'avais pas d'enfant. Je vais aborder ce thème-là. Et j'imagine que comme moi, qui n'en ai pas non plus, tu es entourée de gens qu'on n'en... Comment, toi, tu perçois l'évolution des modèles familiaux des quadras aujourd'hui ?
- Speaker #1
Il y a de tout sur les modèles. Il y a les familles recomposées. il y a les divorcés, il y a les gens qui sont en couple depuis très longtemps et qui sont hyper heureux encore dans leur couple, donc il y a un peu de tout. Mais moi, quand je les regarde, déjà, je ne les envie pas. Je ne sais pas toi ?
- Speaker #0
Moi non plus.
- Speaker #1
Je ne les envie pas du tout. Après, j'attends le moment où ça me tombe dessus en mode, t'es passé à côté de quelque chose. J'aimerais bien qu'il arrive ce moment, mais il n'arrive pas.
- Speaker #0
Mais comment ça, t'es passé à côté de quelque chose ?
- Speaker #1
Que la vie me dise t'as pas eu d'enfant, t'es passé à côté de... quelque chose dans ta vie qui était important et d'être pleine de regrets, de me dire j'aurais dû et en fait je vais finir seule.
- Speaker #0
Tu penses que ce moment-là arrivera à un moment ?
- Speaker #1
Écoute, j'ai tellement étudié la solitude que je ne pense pas mais le cordonnier étant le plus mal chaussé, ça peut m'arriver. J'ai tellement, en fait, à chaque fois que quelque chose comme ça m'arrive, je le transforme dans quelque chose de précieux. Et donc j'anticipe même déjà ça, alors c'est pas la seule raison, mais par exemple j'ai envie d'ouvrir ma fondation pour aider des orphelinats dans le monde, parce que je pense que le jour où si vraiment je suis en détresse de me dire « Waouh, je suis pas maman, qu'est-ce que j'ai foutu ? » , je pourrais l'être et transmettre. être un amour différemment.
- Speaker #0
Justement, comment tu vis ces fameuses attentes de la société ? Parce que j'imagine que comme moi, tu dois avoir le droit à quand est-ce que tu fais un enfant et pourquoi tu n'en as pas fait ?
- Speaker #1
Écoute, bizarrement, je n'ai pas eu autant de pression que ça. Je l'ai eu au tout début, plutôt à ma vingtaine. Vingtaine. Ah, c'est ça qui est drôle. C'est vrai ? Ouais. Entre 22 et 27, 28... De 22 à 30. J'ai plutôt eu cette pression-là. Alors, c'était surtout à l'époque où mes grands-parents portugais étaient encore en vie. Et mon grand-père, je me souviens, on était toujours à 25 ans, il me disait que j'étais déjà une vieille fille. J'étais morte pour moi, j'ai raté ma vie.
- Speaker #0
C'est une autre culture et une autre génération.
- Speaker #1
Et puis, je me suis surprise à me justifier, alors qu'on ne m'avait rien demandé, mais à me justifier du pourquoi est-ce que je n'en avais pas encore, etc. Bon. Pour revenir à une de tes premières questions, mais qui va aussi répondre à celle-là, j'ai quand même eu, à un moment donné dans ma vie, à 30 ans, l'envie de faire ce modèle familial, mariage, enfant, le chien, la maison, tout. C'est une histoire qui n'a pas du tout marché, mais je sentais à ce moment-là qu'il y avait deux chemins qui s'offraient à moi. Soit je continuais dans cette relation, Et j'allais dans le schéma classique, avec le risque de me retrouver à la quarantaine avec des regrets, parce que j'ai suivi un modèle qui n'était finalement pas celui qui était dans mes tripes. Ou finalement tout faire, tout envoyer en l'air et tout faire éclater, à mes risques et périls, sachant que je ne pourrais peut-être plus jamais retrouver ce type d'amour-là. Mais finalement suivre une voie très solitaire, mais qui allait répondre à mon besoin de... Besoin de sens et ma mission de vie.
- Speaker #0
Est-ce que tu as l'impression qu'il y a de plus en plus de femmes, je vais prendre les femmes plutôt parce que c'est le sujet à cette pression sociale, est-ce que tu as l'impression qu'il y a de plus en plus de femmes, justement quadras, de la quarantaine, qui font ces choix de vie et qui, au bout du compte, se disent « je n'en ferai pas, je ne veux pas de ce modèle » .
- Speaker #1
Il y en a de plus en plus. Moi, ce qui m'étonne énormément, c'est ce qui, alors j'y ai pensé, mais ça m'a duré trois semaines, c'est passé par la tête et c'est reparti très vite, c'est de congeler les ovocytes. Pour se laisser plus de temps et justement ne pas subir cette pression sociale. Pourquoi pas ? En fait, chacune trouve un petit peu sa façon d'aborder la maternité quand on voit qu'elle tarde à venir et qu'on ne retrouve pas l'homme de sa vie année après année. Chacune va répondre à sa façon. Moi, j'ai décidé de ne pas le faire parce que je me suis dit que non, en fait. La nature fait bien les choses. Si ça ne doit pas se faire, ça ne doit pas se faire. Je ne vais pas forcer.
- Speaker #0
Donc, ce n'est pas grave, mesdames,
- Speaker #1
si vous ne le faites pas. Non, du tout.
- Speaker #0
Changement de sujet total. On va revenir sur un peu la tech qui arrache. Je voulais avoir ton avis. avis sur l'évolution forcément, ton avis à l'approche de la quarantaine, comme moi, comme nous tous, l'évolution de cette technologie, l'arrivée de l'IA, etc. Tu t'entraides beaucoup dans ce que tu fais, enseignement à BFM maintenant au Figaro TV. Comment tu perçois ces arrivées de nouvelles technologies, cette nouvelle façon de la consommer ?
- Speaker #1
Alors là, je vais être cash. Je vais être cash. Je ne sais pas si c'est bien ou pas que j'exprime à ce point mon avis, mais allons-y, soyons fous. ... Je pense que ça vient creuser un fossé énorme entre ceux qui n'utilisent pas la tech et ceux qui l'utilisent. Clairement, il faut arrêter de dire, enfin il faut arrêter. Non, on peut encore dire oui, l'IA ne va pas remplacer des métiers, mais vous allez plutôt être remplacé par ceux qui savent utiliser l'IA. C'est ce qu'on entend à tout bout de champ. Oui, ça va durer 2-3 ans ça. Mais excuse-moi, dans 4-5 ans, à mon avis, oui, il y a énormément de métiers qui vont disparaître. j'en suis certaine. Et oui, il faut maintenant, et surtout si on a 40 ans, se remettre en question et surtout avoir la réalité en face, c'est-à-dire ne pas se mentir à soi-même et voir est-ce que mon métier est remplaçable ou pas. Et s'il y a des chances qu'il le soit, on change maintenant, on ne va pas attendre que ce soit l'IA qui nous fout à la porte.
- Speaker #0
Ça fait flipper. Est-ce que tu penses que notre génération de la quarantaine est préparée ?
- Speaker #1
En fait, il n'y a pas vraiment de question de génération. Je trouve que justement la génération 40 et plus est beaucoup plus alerte ... que peut-être les plus jeunes. Les plus jeunes, ils sont juste paumés, parce qu'ils ne savent plus du coup quelles études il faut faire. Ils font des études, dans 5 ans ça n'existe plus, le métier n'existe plus. Alors que les quarantenaires, il y a ceux qui sont dans le déni, et il y a ceux qui sont hyper conscients. et qui savent qu'il faut vraiment prendre le sujet à bras-le-corps, se transformer, se réinventer. Bravo, vous êtes dans le bon chemin. Et ceux qui sont dans le déni et qui se disent « ça va être comme le métavers, c'est une bulle, ça va passer » , là, bon courage.
- Speaker #0
J'avoue que je me suis mis un peu dessus et c'est impressionnant quand même. Je comprends, on en parlait l'autre fois avec une amie, on disait qu'il y a même des métiers dans l'audiovisuel qui vont disparaître comme un des rushers, il n'y aura plus besoin d'un des rushers pour regarder des rushs. Si tu devais choisir une phrase ou une site Citation. Pour illustrer la quarantaine de manière générale, ça serait quoi ?
- Speaker #1
Wow, j'étais pas prête à ça, j'aurais dû me préparer.
- Speaker #0
Mais non, on se prépare jamais.
- Speaker #1
Finir la quarantaine...
- Speaker #0
Ça peut être une phrase à toi, t'es pas obligée d'aller chercher. Ouais, ouais,
- Speaker #1
ouais, ouais, la quarantaine...
- Speaker #0
mieux vaut tard que jamais en fait Est-ce que toi il y a des événements ou des déclics qui te font, même des trucs drôles des anecdotes qui te font voir qu'il y a des choses qui changent des habitudes qui changent tu parlais du massage mais est-ce que même dans ton quotidien est-ce que tu as des nouvelles habitudes des choses que tu manges plus des choses que tu manges maintenant est-ce qu'il y a des nouvelles habitudes de l'approche de ce qui se passe Oui quand même,
- Speaker #1
bien sûr déjà j'ai ma dose de collagène par jour parce que ça, voilà On sait qu'on perd du collagène. Et si, si, j'ai toujours été un petit peu freak out sur mon apparence et le fait de me sentir bien dans ma peau, de me plaire. Mais c'est vrai que je trouve qu'à l'approche de la quarantaine, on n'a plus trop de marge de manœuvre. Il faut faire du sport, il faut y aller. Il faut y aller, faire attention à ce qu'on mange. Si, si, il ne faut pas attendre 50 ou 60 ans. C'est à 40 ans qu'on doit vraiment prendre les choses très au sérieux.
- Speaker #0
Tu devais laisser un message à cette génération, au Quadra. Un message global par rapport à toi, ce que tu as vécu, ta carrière, etc. Comment tu l'as construite et ce que tu fais aujourd'hui. Et par rapport à ton livre, tu leur laisserais quel message ?
- Speaker #1
Le message, c'est... C'est un peu ma phrase et c'est peut-être pas forcément... C'est vite, on n'a pas le temps. On n'a pas le temps de se poser des questions, on n'a pas le temps de douter de soi, on n'a pas le temps d'avoir un manque de confiance en soi, on n'a pas le temps de se poser un milliard de questions avant d'agir, on n'a pas le temps de perdre son temps avec les mauvaises personnes, on n'a pas le temps de s'autoriser à périr. Non, c'est tout de suite en fait. C'est pas quand je ferai ci, quand je ferai ça. Quand les enfants seront grands, quand j'aurai réussi ma promotion, c'est tout de suite en fait, n'attendez pas, c'est réveillez-vous immédiatement, faites-le là maintenant, tout de suite à la fin de ce podcast, si vous avez une idée en tête, faites-le, passez à l'action maintenant. Bon,
- Speaker #0
le message est passé mes chers Quadra, merci beaucoup Alexia, c'était très enrichissant.
- Speaker #1
Merci Camille.
- Speaker #0
Je vous invite vraiment à regarder cet épisode, merci à tous d'avoir suivi Quadra et puis on se retrouve très vite dans le Quadrunivers.