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Valentin Neraudeau : un chef au grand cœur qui célèbre la cuisine, la vie et l'importance des relations humaines ! cover
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Quadras

Valentin Neraudeau : un chef au grand cœur qui célèbre la cuisine, la vie et l'importance des relations humaines !

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43min |24/11/2025
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Description


Et si la cuisine devenait le reflet de notre parcours de vie ? Dans cet épisode de Quadras, Camille Grieco reçoit Valentin Neraudeau, un chef cuisinier au parcours inspirant qui nous rappelle que chaque plat raconte une histoire. À 41 ans, Valentin nous plonge dans son univers gastronomique, dévoilant les défis et les réussites qui jalonnent sa carrière. Son enfance, empreinte de valeurs familiales transmises par son grand-père, a été le socle de sa passion pour la cuisine. Comment ces valeurs l'ont-elles guidé dans un monde aussi exigeant ?

Valentin partage avec nous son parcours, marqué par une discipline rigoureuse depuis son jeune âge et un apprentissage précoce en cuisine. Mais la route n’a pas toujours été facile : il a dû faire face à des problèmes de santé graves qui l'ont poussé à redéfinir ses priorités. Son passage dans l'émission Top Chef a été une véritable révélation, lui permettant de se démarquer et d'apprendre à aller à l'essentiel dans la vie. Dans cet épisode, nous découvrons comment il a su transformer les obstacles en opportunités.


La conversation entre Camille et Valentin ne s'arrête pas là ! Ils abordent également la nécessité de prendre soin de soi, tant physiquement que mentalement, dans un métier aussi exigeant que la gastronomie. Valentin nous offre des conseils pratiques sur la nutrition et l'hygiène de vie, tout en soulignant l'importance des relations humaines et du partage. Que ce soit à travers la cuisine ou dans la vie quotidienne, il nous rappelle que chaque moment compte et mérite d'être savouré.


Cet épisode de Quadras est une véritable ode à la résilience et à la passion pour la cuisine. C'est un appel à vivre pleinement chaque instant et à ne jamais oublier que derrière chaque plat se cache une histoire, une émotion, un lien. Ne manquez pas cette conversation inspirante qui vous donnera envie de réévaluer votre propre parcours et de redécouvrir la magie de la gastronomie. Rejoignez-nous pour cette aventure savoureuse et enrichissante, où chaque bouchée est une leçon de vie !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Dans la vie c'est la même chose, gère tes problèmes tout de suite et ne te pourris pas la vie avec des emmerdes ou des tracas parce qu'un problème c'est un cancer, un tracas c'est ce qu'on vit tous les jours et tu dois plus accepter les choses qui te tracassent inutilement en fait souvent le problème qui te pourrit la vie aujourd'hui dans trois mois tu penseras plus

  • Speaker #1

    Un matin on s'est réveillé et bim 40 piges Comment ça va les quadras ? Bienvenue dans votre univers, bienvenue dans Quadra Ensemble, on va parler des joies et des galères de la quarantaine. Vous savez, cette période où vous vous rendez compte que ce qui prend plus de poids que vous,

  • Speaker #0

    ce sont vos responsabilités.

  • Speaker #1

    Quadra est diffusé sur les plateformes audio comme Spotify, Apple Podcasts, Deezer, etc. Mais aussi sur YouTube et sur les réseaux sociaux Instagram et TikTok quadra.podcast. Donc faites une pause dans le Quadro-univers, lâchez les biberons, lâchez les applis de rencontre et bienvenue dans Quadra. Musique Comment ça va les Quadras ? Alors aujourd'hui je reçois encore un chef de cuisine, vous allez me dire non Quadra n'est pas devenu une émission culinaire Mais celui-ci m'a contacté et j'ai adoré découvrir son parcours. Il a un parcours très particulier, il est chef pour des personnalités, il est aussi le plus jeune chef de France, enfin il a été le plus jeune chef de France, il a été candidat de Top Chef, mais c'est surtout un homme avec un parcours plein de courage. Il vient de sortir un livre très personnel, du potager familial au table d'exception,

  • Speaker #0

    dans lequel il se livre vraiment. Valentin Nérodo, bonjour, comment ça va ? Bonjour Camille, merci, je suis ravi d'être là, dans Quadra. Merci à toi, je précise que tu m'as contacté en me disant que tu aimais beaucoup Quadra ça m'a beaucoup ému et du coup je suis allé faire le curieux et je suis ravi vraiment de te recevoir dans Quadra aujourd'hui Moi aussi Camille c'était important pour moi d'échanger car je trouve que à 41 ans

  • Speaker #1

    Tu l'as dit, ça y est, la bombée lâchée Voilà,

  • Speaker #0

    à 41 ans c'est vrai que j'écoutais tes podcasts Et c'est ce que je viens de te dire tout à l'heure, c'est que ça fait du bien en fait.

  • Speaker #1

    Parce que tu m'as dit que tu les écoutais en faisant du sport.

  • Speaker #0

    Ouais, ça fait beaucoup de bien.

  • Speaker #1

    Mais il y a de plus en plus de gens, j'ai l'impression, qui comme on disait, écoutent moins de musique, se mettent plus au podcast. Moi je le sais en voiture, parce que le sport comme tu vois,

  • Speaker #0

    c'est pas trop mon pote. Bientôt, bientôt. Voilà, après cette émission je l'ai mis. Mais même en voiture, j'écoute plus de musique, j'écoute des podcasts tout le temps. Ça fait du bien je trouve, et c'est utile. Eh ben écoute, je suis ravi que ce soit utile. avant qu'on rentre dans ton parcours, etc., qu'on comprenne tout ça, on comprendra qu'il y a eu des épreuves que tu as traversées. Et malgré ces épreuves,

  • Speaker #1

    Valentin, comment on fait pour être une machine de guerre à 41 ans ?

  • Speaker #0

    Je pense que je suis quelqu'un de très discipliné depuis tout petit. J'ai commencé l'apprentissage, c'était 15 ans. Ma maman a pu faire une dérogation, j'avais 13 ans et demi en fait. Ah ouais ? Ouais, auprès de la préfecture, c'est la chambre de commerce et de l'industrie. Donc j'ai commencé un CFA très tôt, avec un stage. Il y avait une forme de maturité déjà. J'ai eu un portable à 20 ans. Donc en fait, chez nous, je suis l'aîné d'une famille nombreuse. Donc le travail, aider maman. On avait plus de responsabilités, je trouve.

  • Speaker #1

    Mais ce n'était pas trop dur à 13 ans. Moi, j'ai connu un peu l'apprentissage en école hôtelière quand j'en avais 16. J'ai fait trois mois, je me suis fait virer après à Médéric. Donc première année de BEP, tu fais ça, les cuisines. Mais déjà, il y a un truc très dur à 16 ans. Mais à 13 ans, ça devait être...

  • Speaker #0

    Totalement. Mais c'est vrai que j'ai toujours été un garçon. J'étais un ovni. J'étais un ovni, j'ai jamais eu de copains, j'ai toujours été un peu décalé. J'apprenais très vite, j'étais soif d'apprendre, j'adorais lire, j'adorais l'histoire, passionné de cuisine, passionné de pâtisserie, et puis je voulais... À 14 ans, 15 ans, je savais que j'allais être patron. C'est étrange.

  • Speaker #1

    Mais non, mais c'est bien.

  • Speaker #0

    Je ne savais pas ce que ça représentait, mais j'avais envie de ça. J'avais cette tœuf-là, en fait. Et je me suis donné les moyens de faire ça. donc j'ai travaillé j'ai fait des stages, j'ai fait un apprentissage dans des belles maisons du sud-ouest. Et comment tu les regardes justement les mômes aujourd'hui qu'on stage là ? Je trouve qu'ils n'ont plus vraiment ces envies. Pour eux, patron, ce n'est même pas un mot qui existe. Je ne voudrais pas faire une généralité bien de là, mais il n'y a pas la même envie. En fait, on travaillait pour ça, on travaillait aussi pour un CV, on travaillait pour un patron. Et coûte que coûte, il fallait tenir un ou deux ans pour avoir l'obtention du diplôme et puis pour que votre patron... puissent vous recommander à une autre grande maison. En fait, on ne cherche pas du travail, on vous recommande toujours. C'était facile. Et ce n'est plus la même envie, c'est plus personne. C'est un métier manuel, il faut du temps. Un CAP c'était deux ans, aujourd'hui c'est un an, je ne comprends pas.

  • Speaker #1

    Ah bon ?

  • Speaker #0

    Un CAP c'est deux ans, un BEP c'est un an, mais c'est un métier manuel, il y a tellement de connaissances. Et puis vous savez que la cuisine quand même Camille, c'est toutes les cuissons, c'est tous les fruits, tous les légumes, les desserts, le poisson, les sauces, les fumées, les découpages, les viandes, les boissons, c'est considérable. Les données, les connaissances sont énormes. Il y a plus de 7200 bases de sauce, de garniture, c'est des connaissances énormes, donc aujourd'hui je trouve que c'est un peu l'immense.

  • Speaker #1

    C'est pour ça qu'on dit que c'est important d'avoir un bon saucier dans un resto.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est le poste le plus important. En fait, en connaissance. Oui, mais c'est vrai que ça change tout. Un mauvais saucier dans un resto, tu le sais.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu le sais très vite. Tu vas avoir le plus beau produit si la sauce ne va pas. Totalement,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #0

    Je me rappelle d'un mec, le cuisinier de mon pote Ben, il avait un... Le mec il est bon cuisinier mais surtout il sait des sauces.

  • Speaker #1

    Ça mourira. Mais c'est une connaissance, c'est la vraie vraie connaissance de la cuisine française qui a toutes ces complexités là et sans connaissance,

  • Speaker #0

    sans apprentissage même on peut être de la meilleure volonté possible. Il faut apprendre, il faut du temps. Oui le talent c'est bien mais le travail c'est mieux quoi. Exactement.

  • Speaker #1

    Justement ton livre s'appelle du potager familial aux tables d'exception. Pourquoi ce titre fait écho au jardin de ton grand-père ? Parce que...

  • Speaker #0

    Tu vois, on se parle et j'ai un flashback dans mon esprit avec mon grand-père. On plantait des légumes, on faisait des smiths, on dessert, on les plantait parce que ça me parle véritablement. Parce que j'ai toujours, aujourd'hui, à date, quand je travaille pour une personnalité, pour un chef d'État, pour un grand client ou une maison luxe, je repense quand je suis au potager de mon grand-père. Je repense à tout ce chemin parcouru qui a été long, qui a été de souffrance, qui a été de... des ups, des downs, mais c'est les valeurs de première que j'ai eues avec mon grand-père.

  • Speaker #1

    Mais c'est ça qui est fou, parce que quand on connaît un peu ton parcours, donc on va en parler, mais j'ai lu une anecdote où tu fais un truc chez Lenny Kravitz, c'est Beyoncé déboule dans la cuisine pour demander du risotto à pieds nus. Tu te dis, t'as vécu ça, et en même temps t'es capable de te rappeler ces bases-là, parce qu'on a tendance à se dire, quand on côtoie ces choses-là, on oublie d'où on vient. Oui,

  • Speaker #0

    mais en fait, je sais d'où je viens, vraiment. Donc on a les yeux qui brillent, on est heureux, on prend du plaisir, je suis blasé de rien du tout.

  • Speaker #1

    Je m'émerveille pour tout, mais rien ne me fait... j'ai les pieds sur terre en fait, tout simplement.

  • Speaker #0

    La terre de toute façon j'ai l'impression que c'est important pour toi.

  • Speaker #1

    C'est les valeurs premières en fait, c'est l'éducation, les choses importantes dans la vie en fait.

  • Speaker #0

    Cette passion pour la cuisine, elle est née dans ce potager.

  • Speaker #1

    Exactement. Ce qui était fantastique, c'est pour ça que j'ai aimé la cuisine,

  • Speaker #0

    c'était de faire des semis. de les planter. On expliquera ce que c'est que les semis. Non mais faire des semis dans des serres, on fait des plants, ces plants on les met en terre, et 2, 3, 4 mois après on a des légumes, et c'est cette transformation, et le matin à la fraîche on allait avec ma grand-mère ramasser des asperges, ramasser des légumes, et on les cuisinait. Et on les cuisinait de 7h-38h pour faire des poulos-pots, des pot-au-feu, des jolis plats. Jusqu'à 11h30, on se remangeait à 11h30.

  • Speaker #1

    Ça déconne pas chez Nérodo.

  • Speaker #0

    Ouais, c'était une grand-mère. C'était un moulin à eau avec 3 hectares de parc et de jardin. Le rêve des gosses. Il y avait deux jardiniers, c'était fantastique. Et en fait, c'est cette transformation de la graine à prendre le plaisir de voir les plants pousser, de les ramasser avec ma grand-mère. J'ai reçu une éducation où ce que la terre te donne, on doit pas le gaspiller. On doit faire attention. Moi j'ai toujours une image, même avec mon grand-père... Il donnait le pain frais à ses enfants, mais il ne voulait pas qu'on jette le pain. Et il mangeait le pain dur. Et il mangeait le pain dur. Et je trouvais ça... C'est ça qui est important, je trouve.

  • Speaker #1

    Mais c'est marrant parce que j'avais un... J'ai un pote François que j'embrasse, qui était un mec très spirituel que j'ai reçu dans mon ancien podcast. Et à une époque, j'ai eu un petit jardin là où j'habite. Pas un grand truc. Mais je me suis dit, tiens, je vais me mettre à essayer de faire pousser un peu deux, trois trucs. Et ça marchait. je me faisais pousser quelques tomates, des concombres et je lui disais, c'est fou comme quand je jardine

  • Speaker #0

    Ça me détend. Ça me fait un bien fou.

  • Speaker #1

    Et il m'avait dit parce que, à la François, de manière très spirituelle, il m'avait dit parce qu'en fait tu ne te rends pas compte que tu recrées quelque chose.

  • Speaker #0

    Mais en fait c'est du vivant. C'est magique. Moi j'ai 40 mètres carré de terrasse, c'est pas des fruits et des légumes, mais ça me fait un bien fou. C'est ma psychanalyse du matin et du soir chez moi. Quand est-ce que tu as su que la cuisine c'était pas juste un métier ? En fait, je suis très... Près tôt, le bonheur, quand on met de l'émotion, quand on a envie de faire plaisir.

  • Speaker #1

    En fait, la cuisine, c'est envie de faire plaisir. Tu lui partages. Et la sincérité, l'authenticité. Les gens qui n'aiment pas cuisiner, ça se voit. Comme Norbert,

  • Speaker #0

    tu passes quand même toute ta journée à faire plaisir aux autres. des gens qui n'aiment pas cuisiner C'est qu'ils n'aiment pas partager souvent, c'est ça que chacun ses envies. Je savais que j'avais, pas un talent, mais quelque chose qui pouvait faire plaisir et je vois l'émotion que ça peut donner.

  • Speaker #1

    Quand tu aimes ce que tu fais de base, mais c'est vrai que quand tu sais tout de suite...

  • Speaker #0

    Moi aujourd'hui, quand je fais mes dîners privés, il ne faut pas être excellent. Il faut être encore bien au-dessus de là. Parce que quand on travaille, c'est un microcosme, et quand on travaille pour des personnalités, il faut être exceptionnel. Et c'est donner les mots juste à regard avec le client ou les maisons pour qui je travaille et je sais que le pari est régné. Avant donc d'avoir été chef privé, tu as été plus jeune chef de France. Aujourd'hui, à 41 ans, quand tu regardes ça...

  • Speaker #1

    J'ai l'impression d'avoir fait 10 vies. Mais non, mais parce que c'est énorme de se dire... J'ai l'impression d'avoir fait 10 vies.

  • Speaker #0

    Mais le mec a été plus jeune chef de France. Parce qu'on se dit, un chef, c'est un mec qui commence à être chef à la quarantaine, pas avant. Oui, bien sûr. J'avais 19 ans. C'est fou. 19 ans et demi, le 9 juin. Je joue mon premier restaurant qui s'appelait le Valentin, un restaurant gastronomique dans le quartier historique de Toulouse. C'était fou, c'était fou.

  • Speaker #1

    J'imagine, t'imagines, 19 ans.

  • Speaker #0

    Mais surtout, c'est de l'inconscience. Surtout que j'ai économisé mes salaires d'apprenti, j'avais 18 000 euros. Mais j'ai économisé, économisé, économisé. Garçon de café, j'ai travaillé comme un fou. J'avais 18 000 balles et il a fallu lever 120 000 euros à 19 ans. 120 000 euros, je me suis pris des claques.

  • Speaker #1

    Mais les autres, ils te regardaient comment ?

  • Speaker #0

    Un ovni. En fait, personne ne me croyait. Personne ne me croyait. Je n'ai jamais été encouragé. Ma maman, bien sûr, mais mes proches ne m'ont jamais encouragé. Ils ne m'ont jamais pris au sérieux. Et j'ai été financé. Et la première année, j'avais 270 000 de prévisionnels à faire. J'ai eu plus du double en 11 mois.

  • Speaker #1

    Donc je vais remonter le j'aime.

  • Speaker #0

    Bon bah perdez pas espoir les jeunes.

  • Speaker #1

    En fait, il faut croire en soi. Coute que coûte. Corriger, s'arranger, peaufiner.

  • Speaker #0

    Il faut croire en soi. Il ne faut pas lâcher son cap. Mais pourquoi quitter les restaurants pour se diriger vers le côté chef privé ? Parce qu'aujourd'hui... Aujourd'hui ? Oui. Aujourd'hui parce que la vie est faite de rencontres et en sortant top chef. C'était les grandes années. On va y venir après tout à l'heure. Oui, on va en reparler. Mais c'était les grandes années. En fait, vous marquez les esprits avec votre cuisine. Vous créez quelque chose. J'ai rencontré le PDG d'Omega, qui m'a fait travailler pour faire les 45 ans d'Apollo 13, où je suis allé rester longtemps aux Etats-Unis. J'ai rencontré Georges Clooney. De Georges Clooney, quand vous travaillez, je travaille plus d'un an pour lui, vous faites des rencontres, j'ai rencontré des grands banquiers de Wall Street. Et de plus en plus, les projets sont exceptionnels, avec des budgets, et on vous donne carte blanche. Et ça c'est exceptionnel. Et vous créez un réseau comme ça. Et j'ai créé ce réseau, j'ai pris conscience très tôt que le réseau était très important. Et j'ai soigné mon réseau comme ça.

  • Speaker #1

    Et tu travailles pareil avec une brigade ?

  • Speaker #0

    On t'a pas foutu tout seul dans une cuisine ? Tiens vas-y cuisine ! Salut Georges Cloulet ! Non, je travaille avec une grosse équipe qui sont tous en freelance. Et comme ça c'est un business plan qui est canon. Et sur chaque opération, je travaille pour des maisons de luxe à Vendôme ou à Montaigne, où on travaille sur demande et beaucoup de last minute, parce que souvent les grands clients, on le sait que quelques jours avant, tout simplement.

  • Speaker #1

    Ah oui, donc tu t'es appelé juste avant.

  • Speaker #0

    Il y a une Kardashian qui est à Paris, 48 heures avant, je le sais, et on s'en occupe.

  • Speaker #1

    Donc tu as cuisiné pour les Kardashians ?

  • Speaker #0

    Entre autres.

  • Speaker #1

    Il y a une anecdote, ou plusieurs, un peu sympa. Bon, pas des trucs qu'on ne doit pas savoir, mais...

  • Speaker #0

    Non, je... Les plus fortes ? La première fois que je travaille pour le Prince Albert, je suis son chef à Paris, où il vient dans les coulisses en cuisine et il me dit c'est la première fois avec l'ambassadrice, c'est la première fois que je vais en cuisine en 15 ans. Et ça me touche. Ça me touche parce que j'ai appris tout ce qu'il aimait, tout ce qu'il n'aimait pas, tout ce qui était en lien avec sa mère parce qu'il aime la cuisine américaine. Et ça m'a touché. Comme quoi, quand on fait des efforts, quand on réfléchit bien, on peut toucher vraiment les gens. Je travaille pour les Nikravids, et puis il y avait tout Hollywood. Tout Hollywood, c'était l'année dernière. Il y avait Matt Damon, il y avait Leonardo DiCaprio. C'était impressionnant quand même. Et puis, pour des raisons de sécurité, en fait, je ne préviens pas le staff. Quand on va dans des endroits, on ne doit pas... pouvoir donner pour qui on travaille. Les téléphones sont confisqués, c'est vraiment... Ah oui, c'est quasi judiciaire, c'est vraiment... C'est normal.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends, mais c'est vrai que ça paraît énorme.

  • Speaker #0

    C'est énorme, oui, c'est énorme. Puis on doit donner les cartes d'identité trois mois avant, il y a des recherches et tout, c'est assez... D'accord,

  • Speaker #1

    ok.

  • Speaker #0

    Et puis on fait un menu fantastique pour les Nikravits, c'était la Fashion Week, la haute couture, et là... Beyoncé descend, c'est une cuisine qui est en mise sous sol, avec une parure, une robe de soirée incroyable, et puis elle descend avec son assiette déjà, qu'elle avait mangée, et on lui resserre de risotto. Et je vois mes employés, mes cuisiniers qui étaient en décomposition, qui étaient choqués, en fait. Il y a eu un bug, en fait.

  • Speaker #1

    Elle est venue au self-service. Bonjour, je vais reprendre des frites. C'est ça qu'il faut que je t'explique. Mais oui, en fait, t'as l'impression que la cuisine, ça rend les gens normaux.

  • Speaker #0

    Ça rend les gens normaux, ça rapproche, en fait. Ça rapproche, et pour moi, le luxe aujourd'hui... C'est l'authenticité, je pense que le Covid a accéléré ça. On a tout vu, tout fait. Faut être vrai. Et la cuisine doit être franche, en fait. Et tout cet esbrouf des chefs des années 90, 2000, c'est fini, quoi. Aujourd'hui, on n'a plus envie de ça. Oui. On n'a plus envie de ça. C'est quoi ta plus grande fierté en cuisine ? Ma plus grande fierté... En cuisine. En cuisine. Moi, ma plus grande fierté, c'est... Il y a une phrase de Oscar Wilde que j'aime beaucoup, c'est pas le résultat qui compte, c'est le chemin parcouru. Et c'est de voir tout ce que j'ai pu faire pour avoir ce... Peut-être, attention entre guillemets, pouvoir de vouloir, de pouvoir faire plaisir à des gens, à réussir des paris. Parce que des fois c'est compliqué.

  • Speaker #1

    T'aimes ça le défi j'ai l'impression. J'adore le défi.

  • Speaker #0

    Moi plus c'est compliqué, plus j'accepte en fait. C'est de faire des dîners incroyables. Une grande famille américaine disant je voulais absolument un château dans le limousin, il n'y avait pas d'eau, il n'y avait pas d'électricité, il a fallu faire un événement incroyable, il a fallu revenir des couples électrogènes, faire venir de l'eau, c'est dingue ! Et faire un menu gastronomique, c'est fou ! Plus c'est fou et c'est trippant !

  • Speaker #1

    T'as raconté dans une interview que t'as eu une enfance marquée par une relation complexe avec ton père, tu parles de ces démons... Comment est-ce que cette figure-là, ton père, a influencé ta vision de la vie et s'il y a un lien avec ton métier justement ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est intéressant, avec le recul aujourd'hui à 40 ans, j'avais besoin d'un papa, comme la plupart des garçons, qui était fier de moi. Et j'ai travaillé coûte que coûte, avec une énergie, une folie, une dinguerie. Et heureusement j'ai eu un grand-père qui était fier de moi, qui était un patriarche. qui était très dur mais qui m'appelait Fiston. Et heureusement j'ai eu cette figure paternelle. Mais j'ai toujours souffert de ça. J'ai eu un père alcoolique qui nous a fait vivre des misères avec maman et notre famille. Et c'est vrai que la cuisine m'a structuré. Et la cuisine m'a beaucoup aidé à avancer. C'était une passion mais ça m'a beaucoup structuré. Et cette souffrance-là m'a donné une naine. J'ai transformé ça. en énergie et en soif de réussite et d'ambition.

  • Speaker #1

    Je trouve ça bien parce qu'il y a eu un aché qui, malheureusement, ce genre de choses devient une faiblesse aussi.

  • Speaker #0

    On va parler de mon cas personnel, mais j'ai connu la même chose que toi et moi j'ai eu tendance à faire l'inverse, j'ai eu tendance à tomber dans la bouteille comme lui. Donc c'est là où je trouve ça très fort.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est très difficile à vivre et il faut prendre ça avec philosophie et je pense qu'il n'y a pas de hasard.

  • Speaker #0

    Et je transforme ça en force, mais c'est du travail sur soi. Beaucoup. Tu lui en veux encore aujourd'hui ? Non, je suis apaisé. Je suis très apaisé. Je le remercie de m'avoir fait souffrir comme ça. Parce que j'en serais pas là aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Pourquoi ? Faut lâcher prise. Mais c'est à 40 ans que c'est léger et que c'est un bonheur.

  • Speaker #1

    De toute façon, on sait, on en parlait tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Mais entre 20-30 ans, ça a été une croisade.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    C'était une croisade.

  • Speaker #1

    Il y a un moment dans ta vie où je pense que tu te rends compte que dans ton parcours,

  • Speaker #0

    il y a des gens qui sont des leçons et il y a des gens qui sont des bénédictions. Mais donc dans tous les cas, tu as quelque chose à prendre. Exactement. Tu as fait ton coming out nationalement dans Top Chef. Tu en as parlé, je ne veux pas te promener avec ça. Pourquoi tu as choisi ce moment si médiatisé et comment est-ce que tu as vécu les réactions ? Parce que j'ai lu qu'il y avait des fournisseurs qui te tournaient le dos.

  • Speaker #1

    Ça a été une croisade ça aussi.

  • Speaker #0

    À une époque, je n'étais pas forcément... J'étais pas conseillé au niveau de la com. Je pensais que c'était, et je pense que c'était le bon moment de le dire, mais je n'avais pas compris la répercussion que ça pouvait faire. C'est quand même une couverture de têtu. Bah oui,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #0

    C'était fou. J'en ai même fait deux.

  • Speaker #1

    T'as pas juste envoyé de SMS, quoi. Non, non, non,

  • Speaker #0

    je l'ai fait bien, quoi. Tu vois, Camille, non, non, je l'ai bien fait. C'était il y a 15 ans en arrière. Et il y a 15 ans, cette homophobie... C'était un autre monde. Aujourd'hui ça a évolué mais pas dans la gastronomie. Moi regarde, j'ai 41 ans, j'ai commencé très tôt, je n'ai jamais rencontré un chef homosexuel. Qui se dit homosexuel.

  • Speaker #1

    Tu te cachais en cuisine ? Totalement.

  • Speaker #0

    Mais totalement. Totalement, il n'y avait pas de sujet en fait, personne ne m'en a parlé. Oui donc si ça se trouve il y en avait mais personne ne le disait en fait. Même à date, je ne connais pas de chef gay. Tu vois ? Parce qu'on ne se le dit pas. Parce que c'est un milieu très fermé la gastronomie. Je sais que j'ai reçu des milliers de lettres, des milliers de messages, j'ai mis plus d'un an à pouvoir tout lire. Mais je sais que ça a aidé beaucoup de monde. C'est un vrai message, il faut avancer. Et si ça a pu aider des jeunes, si ça a pu aider des gens, j'en suis très fier aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Il y a des gens qui t'ont tourné le dos vraiment ?

  • Speaker #0

    La famille. Pas ma maman.

  • Speaker #1

    On voit comment tu l'aimes ta maman

  • Speaker #0

    Non non c'est Une partie de ma famille Quand tu as du succès les gens reviennent C'est drôle Tu vois ce que je veux dire Oui oui je vois très bien Et puis des fournisseurs et puis des grands clients Mais ça doit presque être sympa de les regarder quand ils reviennent C'est dur à vivre C'est vrai dur à vivre Aujourd'hui ça m'amuse Il y a presque un côté un peu revanche

  • Speaker #1

    Ouais, revanche, oui.

  • Speaker #0

    Pas vengeance, attention. Pas vengeance,

  • Speaker #1

    revanche, oui. Ça me fait un sourire.

  • Speaker #0

    C'est fou quand même.

  • Speaker #1

    Ça me fait un sourire.

  • Speaker #0

    Et dans le boulot aussi, j'imagine que... Parce que c'est vrai que la cuisine moche-pouline un peu... C'est très très dur. C'est très très dur.

  • Speaker #1

    C'est que c'est un milieu très militaire,

  • Speaker #0

    et même gay militaire, c'est facile, aujourd'hui. Mais en cuisine, c'est compliqué. C'est resté encore très très à l'ancienne. Ça, là-dessus, on est d'accord. Et donc, il y a eu ce coming-out,

  • Speaker #1

    ces couvertures de tétudes, donc déjà un passage à traverser T'avais quel âge à ce moment-là, de ton top chef ? 26, 27 ? 26,

  • Speaker #0

    et deux ans après,

  • Speaker #1

    à peu près...

  • Speaker #0

    J'ai fait une rupture d'anévrisme.

  • Speaker #1

    Une rupture d'anévrisme. Donc là, tu commences à les enchaîner, là. Est-ce que t'en connais les raisons ?

  • Speaker #0

    Oui, stress, surménage, anxiété. J'en étais sûr. Voilà, tu vois. En fait, je lâche pas coûte que coûte. Moi, j'aime les choses fortes. J'aime des moments forts. J'aime pas... Moi, c'est tout l'un ou tout l'autre. tout à fond, rien du tout je n'aime pas les choses fades je n'aime pas les choses chiantes, j'aime les choses intenses et c'est vrai que mon travail est intense tu sais un chef d'entreprise c'est la compta c'est la créativité, c'est les fournisseurs c'est un produit marketing il faut négocier il faut se vendre c'est un métier il n'y a pas de vie intime les week-ends il n'y en a pas t'es crevé quand tu reviens c'est une vie très très difficile j'ai poussé le bouchon un peu loin et c'est ça donc c'est ce qu'ils t'ont dit les médecins ? c'est à dire que je me suis poussé à bout à bout à bout quand il y a des pertes de poids quand tu te négliges vraiment... J'ai fait quand même 3 mois de scie intensive.

  • Speaker #1

    Avant cette rupture d'anévrisme, t'avais une vie plutôt dissolue ? C'était vraiment que le travail ?

  • Speaker #0

    Que le travail,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est fou. C'est fou, ça. C'est pas que ça. En fait, il faut se reposer. On apprend ça maintenant à 40 ans. Pour être performant, il faut arrêter, en fait. Il faut avoir des vrais week-ends. Ça fait que 1 an dans ma vie que quand il n'y a pas d'opération le week-end, je découvre le week-end. Ça y est, t'as découvert ce que c'est écrit à faire. J'ai un psy qui m'aide. À ralentir.

  • Speaker #1

    Et c'est important.

  • Speaker #0

    Et je trouve que ça fait beaucoup de bien. Bien sûr. Il m'aide à ralentir. De prendre cinq minutes à boire un café, je le bois d'une traite. Et c'est vrai parce qu'en un an, je suis beaucoup plus performant, je prends plus soin de moi. Et en fait, je suis un sprinter. Mais c'est vrai qu'à long terme, on va beaucoup plus loin.

  • Speaker #1

    Mais bon, c'est vrai qu'on a tendance à oublier que c'est important ces moments-là. Moi, je le dis tout le temps, les gens ne savent pas s'ennuyer.

  • Speaker #0

    Le repos commence quand on s'ennuie.

  • Speaker #1

    C'est important de savoir s'ennuyer et se dire, bon bah je me fais chier, c'est pas grave. Les gens qui tiennent pas en place, et je suis quelqu'un qui tient pas beaucoup en place. Alors je suis pas à ton niveau quand même, je suis un petit niveau en dessous. T'es moins cher que moi. Ouais je suis un petit niveau en dessous.

  • Speaker #0

    T'es un peu moins cher que moi. Mais c'est vrai que, voilà, maintenant je me force à me prendre des moments où...

  • Speaker #1

    C'est un vrai bonheur,

  • Speaker #0

    c'est un vrai kiff. Tu poses ton téléphone et c'est fini. Mais le problème c'est que malgré tout ça, donc après cette rupture d'annevrisme, en ce que tu prends quand même conscience des choses, tu reviens sur le travail au bout de combien de temps ? Chut !

  • Speaker #1

    Vas-y dis-le !

  • Speaker #0

    Sors pas des arriéables !

  • Speaker #1

    Non mais t'es revenu au bout de 6 mois j'imagine ?

  • Speaker #0

    Non, ouais 6 mois, parce qu'en fait j'ai eu un vaisseau, enfin c'est une veine, enfin un vaisseau derrière l'œil gauche en fait, et en fait je pouvais plus me tenir debout parce que sinon j'avais des vomissements, et j'arrivais plus à marcher debout en fait, j'avais plus d'équilibre. pendant 6 mois j'avais plus d'équilibre il fallait du repos total Et j'allais au resto, et il fallait que je m'allonge toutes les demi-heures. C'était n'importe quoi. Même toi, tu pousses. C'est n'importe quoi. C'est à 40 ans qu'on se dit que c'est n'importe quoi.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, ça t'arrivera, je pense que tu prends un an avant de reprendre le boulot. Oui, ça c'est sûr. Mais bon, malgré tout ça, il se trouve que malheureusement, la vie a décidé de s'acharner un peu. Et tu découvres que tu as un cancer de l'estomac.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ce qui est un peu un con pour un cuisinier, je trouve. Mais comment tu as... comment tu l'apprends, comment tu le gères sachant que tu as déjà traversé une première maladie je ne sais pas si on peut appeler ça une maladie une rupture d'anérosis mais qu'est-ce que tu te dis à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    à ce moment-là on a la moitié du pied en haut d'un building et on va tomber dans le vide à ce moment-là on se dit que tout peut s'arrêter aujourd'hui c'est quand on vit des moments comme ça qu'on se rend compte véritablement des choses Il faut vivre ce moment-là, il faut arriver à ce but, à ce sentiment difficile d'acceptation. Je me suis battu, j'ai cru en moi, j'ai beaucoup prié, j'étais très spirituel. C'est très lié corps-esprit. Je l'ai su en faisant une batterie de tests médicaux. Ça a duré deux ans et demi. J'ai perdu un poids considérable. J'ai été obligé dans toutes mes boîtes, parce que sans votre présence dans un commerce, c'est ce qui fait la valeur d'un lieu. Et j'ai cru en moi, et je me suis battu, et je me suis soigné, et ça a été la pire épreuve de ma vie.

  • Speaker #1

    Pas une seule seconde tu t'es dit je baisse les bras ?

  • Speaker #0

    Non, toujours en fin de journée, on a envie de partir, mais le matin c'est reparti et on lâche pas l'affaire. Mais ça a été très très difficile pour moi.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui t'es en rémission ou guéri ?

  • Speaker #0

    Guéri.

  • Speaker #1

    Guéri.

  • Speaker #0

    Guéri. Je peux t'y suivre bien sûr.

  • Speaker #1

    J'imagine que tu t'es testé tous les ans.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça a été un moment... En fait c'est pour ça que j'ai voulu aussi t'émoigner dans ce livre. Déjà la première chose c'est prendre soin de soi. De se respecter, de se donner des limites et de quel est ce qui est véritablement important dans ta vie. Quand tu enlèves tout ce qui n'est pas important, de gens qui ne t'apportent pas grand chose, qui te prennent une énergie folle, des rendez-vous inutiles, des gens qui n'ont pas de win-win, il n'y a rien d'intéressant. Ça fait un bien fou, déjà vous êtes plus léger. Et aujourd'hui, je ne fais plus rien si je n'apprécie pas les gens. Donc c'est sûr que les journées sont plus légères, il y a moins de stress, je prends plus soin de moi, je prends vraiment soin de moi, pas comme avant, et je fais que des choses importantes dans ma vie.

  • Speaker #1

    C'est quoi prendre soin de toi ?

  • Speaker #0

    Prendre soin de soi, c'est déjà lié à mon bonheur. Prendre soin de soi, c'est pour moi dormir 7-8 heures, d'aimer son appartement, d'aimer mes livres, mes plantes. Faire un peu de sport, d'avoir des projets, d'être bien accompagné et puis d'avoir une vie saine.

  • Speaker #1

    Comme quoi quand on est cuisinier c'est possible en fait.

  • Speaker #0

    C'est possible, c'est possible.

  • Speaker #1

    Tes proches ils ont eu quel rôle et quelle place à ce moment là ? J'ai toujours fait des concessions et j'ai toujours mis ma vie professionnelle avant tout. Donc suite à ça, pour moi mon premier cercle avait de l'importance. C'est maintenant le boulot passé après. Il a fallu ça pour comprendre que... Les moments précieux, tu sais que tu grandis quand tu vis des choses comme ça,

  • Speaker #0

    tu remets juste le curseur au bon endroit et c'est ce que j'ai fait, donc ma mère et ma famille.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on se dit quand on vit ça avant d'avoir 40 ans ? Parce qu'en général on se dit que ces choses-là ça arrivera après. On n'écoute pas, t'as jamais entendu toi les anciens qui disaient profite le temps passe vite, on les écoute pas, ça n'a pas de sens. C'est quand tu l'as vu qui ça a du sens. Maintenant tu t'en rends compte que ça passe vite. Exactement. Ouais et puis surtout pas le gâcher.

  • Speaker #0

    Tu sais, un cuisinier, dans une journée de travail ou de production, on optimise. On fait les choses les plus compliquées tout de suite et les plus longues. Et après, au fur et à mesure, moins longues et les finitions... T'as les jours et les journées quoi. Exactement. Dans la vie, c'est la même chose. Gère tes problèmes, tout de suite. Et ne te pourris pas la vie avec des emmerdes ou des tracas. Parce qu'un problème, c'est un cancer. Un tracas c'est ce qu'on vit tous les jours et tu dois plus accepter les choses qui te tracassent inutilement en fait. Souvent le problème qui te pourrit la vie aujourd'hui, dans trois mois tu penseras plus.

  • Speaker #1

    On va revenir un peu sur Top Chef, je veux savoir un peu comment ça s'est passé pour toi cette aventure Top Chef. Parce que t'arrives donc en saison 4, donc après une grosse saison avec les fameux Norbert et Jean. Comment tu te retrouves dans Top Chef ? Parce qu'au moment où tu fais Top Chef, t'as déjà ta carrière qui est bien commencée. T'as déjà tes restos, machin. Comment tu te retrouves dans Top Chef ? Pourquoi tu décides et comment tu l'as vécu cette aventure ?

  • Speaker #0

    Ce qui s'est passé c'est que j'avais travaillé toute la nuit la veille pour faire une énorme pièce montée en macaron pour démarrer et j'avais dormi l'après-midi comme tous les chefs, on fait la sieste.

  • Speaker #1

    C'est vrai que vous êtes le roi des siestes.

  • Speaker #0

    A 16h30, à la sortie de ma sieste avant de reprendre le service, j'ai la prod de M6 qui me dit « Bonjour, est-ce que vous êtes intéressé de faire Top Chef ? » Je ne suis jamais inscrit à Top Chef. Le lendemain je fais un casting à Paris Je me rends être un couchette, je te le déconseille Train couchette avec des gens que tu connais pas, je sais pas comment on fait pour dormir avec des gens que tu connais pas dans un train. 7h15 René Offray à Paris à un lycée hôtelier. Casting, 10 heures de casting. Alors déjà t'as pas dormi de la nuit, t'es paumé, t'es arrivé à Paris et donc je fais le casting avec Thierry Marx. J'ai fait trois épreuves éliminatoires, j'ai été pris et j'ai réussi le dernier casting. Et j'ai été pris, j'étais le 16ème candidat. Il moquait un candidat. Et sur les 16, je suis le seul qui n'a pas été inscrit. Donc c'est drôle. Il faut avoir de la réaction. Il y a des choses comme ça, des opportunités.

  • Speaker #1

    C'était important pour toi de le faire ou c'était juste presque un peu un jeu ?

  • Speaker #0

    Non, c'était pas un jeu. Non, c'était pas un jeu. Tu sais que c'était des raisés pour le vin quand même. Moi j'ai perdu 8 kilos. Pour la sèche, c'est pas mal. Le stress, le stress. Et puis c'était un show télévisé. On ne sait pas, tu sais, il y a un tournage à 7h, on te lève à 4h, t'as pas de téléphone, t'es paumé. Si je te rappelle, les 4 rings chez M6, c'est un peu limite. Je l'ai connu, pendant longtemps. Ouais, tu sais, que des... Voilà, bon, tout est compliqué, quoi. Et puis les épreuves, elles sont violentes. C'est que tu peux être le meilleur des cuisiniers, on t'annonce une épreuve, t'as une heure. Le temps que t'aies l'idée, le temps que t'aies l'économie, il te reste 50 minutes.

  • Speaker #1

    Mais t'en gardes un bon souvenir.

  • Speaker #0

    Évidemment que c'était fantastique. Évidemment que c'était fantastique. Ce que m'a appris... Top chef, va à l'essentiel dans ta vie. Ne perds pas de temps. Va à l'essentiel. Si tu as envie de dire je t'aime à quelqu'un, tu le dis. Va à l'essentiel. Tu as un beau produit. tu cuisines bien tu vas à l'essentiel, en fait. Et ça, aujourd'hui, je pense à tous les jours.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que de toute façon, tu gardes que des bons souvenirs de tout. C'est ça qui est faux.

  • Speaker #0

    T'as une philosophie de vie qui est quand même...

  • Speaker #1

    Après, je me dis, avec ce que t'as traversé, je comprends.

  • Speaker #0

    Je me dis, tout ce que tu vis, tu dois le prendre. Est-ce que c'est difficile ou compliqué ? J'essaye d'être un homme meilleur chaque jour. Et j'essaye... Je me dis, si tu vis un moment compliqué, si tu dois apprendre quelque chose... C'est mon délai, soit je perds, soit je perds jamais, soit je gagne, soit j'apprends. C'est fantastique ça.

  • Speaker #1

    Je ne déprime jamais. Oui, j'ai l'impression. Je ne déprime jamais. Il y a des moments tristes. Mais je déprime jamais. Tu traverses quoi. Ouais. Bah aujourd'hui j'ai armé. Et si je peux déprimer, je dis je suis en vie. Ouais. C'est bien ? Bah je trouve ça très bien. Ça c'est efficace hein. Et c'est quoi les projets justement ? Les projets ? Ouais. J'en ai plein. Ouais j'imagine. Mon rêve,

  • Speaker #0

    je vais te dire mon rêve. Mon rêve est d'avoir un lieu, un château, un beau lieu, dans la nature, avec une ou deux tables, un ou deux restaurants sur le site. Et mon plus grand rêve, c'est d'aider des gens. Mon plus grand rêve, c'est de faire de la transmission. C'est toujours du potager, toujours lié avec un potager. Parce que le vivant, le potager, et être dans la nature, c'est pour moi un leitmotiv dingue. C'est d'aider des gens qui sont dans le besoin, qui font des reconversions, des handicapés, faire quelque chose de social. et qui peut élever. Et ça, c'est quelque chose que j'aimerais beaucoup.

  • Speaker #1

    Tu te sentirais donc d'ouvrir une école un peu ouverte à tout le monde, surtout à ceux qui en ont besoin ?

  • Speaker #0

    C'est un rêve,

  • Speaker #1

    je te l'ai dit, c'est un rêve. D'aider des gens qui me... ça m'éleverait vraiment. T'as des regrets ? J'ai pas de regrets, non. Mais je ferais certaines choses différentes, comme toi, j'imagine. Oui, il y a sûrement des choses que je ferais différemment. Est-ce que t'as des fiertés, à l'inverse ? Ouais,

  • Speaker #0

    je suis... Il faut être... Suite à tous ces soucis, je me dis, sois gentil avec toi-même. Il faut être gentil, il faut être ton meilleur ami. Tous les jours, je me dis, je suis fier de toi. Et ça aide. Ça aide parce qu'on est dans le monde du luxe, par exemple. On est tout le temps rabaissé. Le luxe, c'est un jour tu es Dieu, un jour t'es rien. Un jour, un groupe important, un LVMH ou un Kering va te prendre dans les bras. C'était fantastique, fantastique. Et le lendemain, tu peux te limoger. Parce qu'ils ont pris quelqu'un d'autre. Et ils t'expliquent, tu fais... partie de la famille, mais c'est pas vrai. C'est une pièce de théâtre. Donc, il faut accepter ça.

  • Speaker #1

    C'est arrivé que tu te rates sur des opé comme ça ?

  • Speaker #0

    Je me suis jamais raté. À une époque, je prenais trop d'opérations et j'étais un peu moins bon. Mais ça, ça arrive. C'est de la fatigue. Mais aujourd'hui, je sais que je suis bon et je sais que je connais le pouvoir que ça peut faire. C'est un challenge à chaque fois.

  • Speaker #1

    Alors toi qui es cuisinier, qui prends en plus soin de toi, aussi bien physiquement que mentalement, etc. Pour les quadras qui nous écoutent et nous regardent, qui sont un peu dans mon cas, c'est-à-dire qui ne font pas spécialement attention à la façon dont ils bouffent, la façon dont ils vivent, qui n'ont rien de spirituel, enfin bon voilà, t'as compris, je suis un peu la caricature. Quel conseil tu donnerais pour au moins essayer de trouver une hygiène un peu sympa, prendre soin de tout soi, tout en prenant plaisir ?

  • Speaker #0

    En fait, il faut être cool. Prendre la première chose,

  • Speaker #1

    pas se prendre la tête.

  • Speaker #0

    Faut vraiment prendre des bonnes habitudes. Manger du cru, des oeufs durs, des légumes, des avocats, des bonnes huiles. Faire de la bonne viande, faire des choses intelligentes, faire un peu de sport, bien dormir. Conseil nutrition tu parles ?

  • Speaker #1

    Ouais, conseil nutrition. Conseil sommeil, j'ai compris qu'il fallait bien dormir. C'est la base. Ah mais c'est très important. Parce que ça vient de là, je lui dormais 4-5 heures par nuit. Ça ne suffit plus. Et conseil nutrition ? Nutrition, manger le cru,

  • Speaker #0

    quand on ne sait pas.

  • Speaker #1

    Beaucoup de légumes, des choses rôties,

  • Speaker #0

    des bonnes protéines, des bons assaisonnements.

  • Speaker #1

    Puis en fait, en soi, quand on y réfléchit, c'est pas compliqué,

  • Speaker #0

    c'est du basique. En fait, on le sait,

  • Speaker #1

    mais on ne le fait pas. Je te dis, je suis l'exemple type. Le cardiologue m'a dit, il faut faire baisser le cholestérol, parce que j'ai un taux de cholestérol, je n'explique même pas, ça va exploser. Je me suis affiché dans la cuisine qu'il faudrait que je mange, etc. Mais tu peux être sûr que je vais te faire deux jours et je vais craquer.

  • Speaker #0

    En fait, c'est très simple. Tu ne vas pas au sport. En fait, il faut que tu ailles au sport. En fait, il faut créer entre 21 et 66 jours pour créer une nouvelle habitude. C'est-à-dire que tu vas au sport, tu restes 20 minutes, tu fais un peu d'abdos, 2-3 machines, tu arrêtes. Tu te dis, j'y vais deux fois par semaine. Après, tu vas trois fois par semaine. Après tu fais 25 à 35 minutes. Au bout d'un moment, tu crées un rendez-vous pour toi. Tu écoutes des podcasts, tu peux t'en donner des bons. Et avec la nourriture, tu te dis, ok, bon maintenant, pas de soda, pas de friture, cool, j'évite l'alcool, et je me kiffe le week-end. C'est-à-dire le week-end, je kiffe, je mange des frites, je mange ce que je veux.

  • Speaker #1

    Ouais, je peux faire un bon resto.

  • Speaker #0

    Mais du lundi au vendredi, voilà, je suis important, je vais faire petit à petit. Je fais ce que je peux, pas de produits transformés, tout ça. Et au fur et à mesure, au bout des semaines et des semaines, tu vas changer ton cap et tu auras des effets et des résultats.

  • Speaker #1

    Et surtout qu'en fait, comme on en parlait tous les deux, comme tu dis, il n'y a pas besoin de bouffer du caviar pour être sublimé avec des tomates, tu peux le faire en fait.

  • Speaker #0

    Fais des choses simples. En fait, aujourd'hui, tu te foutais dans un franprix et tu manges des meilleurs produits en fait. Pas de produits transformés, du simple.

  • Speaker #1

    Et c'est important de faire attention à ça quand on a passé la quarantaine ?

  • Speaker #0

    Bah oui parce que déjà on met plus de temps à éliminer, on perd quand même 1% de masse musculaire tous les ans. C'est pas rien.

  • Speaker #1

    Non c'est pas rien.

  • Speaker #0

    Tu vois c'est pas rien. Non en fait, faut faire gaffe. On a kiffé. En fait en gros la récréation est terminée Camille. C'est fini.

  • Speaker #1

    C'est la première fois que je me fais engueuler dans mon podcast. Non mais en fait je me dis on a kiffé c'était génial. J'aime bien la métaphore de la récréation. Je me dis on a 20 ans devant nous là. On a 20 ans. Et les meilleurs. Oui c'est ça. C'est surtout les meilleurs. Donc je me dis, allez on va kiffer, on va les faire bien. C'est pour ça que tu la kiffes ta quarantaine.

  • Speaker #0

    Ouais, je suis tellement libéré. Ça fait tellement de bien. Donc autant le faire bien, autant que le chemin soit au top.

  • Speaker #1

    Bon bah pour la peine tu vas passer sur le grill des quadras comme tout le monde. 5 questions rapides sur les souvenirs. Tu réponds en un mot, en plus si t'as besoin de le dire en plus, le goût d'un bonbon de ton enfance qui te manque.

  • Speaker #0

    Le carambar.

  • Speaker #1

    Le carambar, celui qui éclate les dents.

  • Speaker #0

    Ouais il éclate les dents, ça c'est vrai, je peux plus en manger. Mais le carambar c'est des souvenirs de gosses.

  • Speaker #1

    Ouais, bon après t'en as encore aujourd'hui des carambars, mais j'ai l'impression qu'ils ont pas le même goût.

  • Speaker #0

    Non mais on n'allait pas à autant de choses en fait. C'était les bonbons, il y avait les tagada, les bananes dans les boulangeries à l'époque. Moi j'avais même le boulanger qui venait Dans le hameau Avec la camionnette Citroën C'était génial

  • Speaker #1

    L'émission de ton enfance qui a disparu et qui te manque Vidéogag

  • Speaker #0

    Ce qui est très drôle C'est qu'aujourd'hui c'est mon meilleur ami Bernard Montiel J'ai regardé Vidéogag et MacGyver C'était le dimanche parce que c'était le seul jour où on avait le droit Et il y a un truc qui est dingue C'est qu'aujourd'hui c'est mon meilleur ami Et c'était lui qui m'a porté beaucoup de bonheur parce que la télé c'était... Tu lui as dit ça ? Oui, il le sait, il le sait, il le sait.

  • Speaker #1

    Comment il s'appelait son chien dans Vidéogag ?

  • Speaker #0

    Farouk.

  • Speaker #1

    Farouk.

  • Speaker #0

    C'était la mante, ça.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, il le dit encore aujourd'hui, il dit qu'il s'en est toujours parmi.

  • Speaker #0

    Non mais c'est vrai.

  • Speaker #1

    Mais je peux le comprendre, moi quand je perdrais ma chienne, je vais dire, je vais juste mettre du temps à m'en remettre. Donc je comprends tout à fait. mais c'est rien que Vidéogag,

  • Speaker #0

    c'était bien c'était génial, c'est top

  • Speaker #1

    Un truc que disaient tes parents ou tes grands-parents qui te saoulait mais que t'appliques quand même malgré toi aujourd'hui ? Je sais pas. Pourtant ton grand-père il a dû t'en dire. Il était tellement dur. Il est dur. Qu'est-ce qu'il était dur ? Alors c'était une plaque de beurre. Son cœur c'est une plaque de beurre. Mais tellement dur. Il avait pas de formulation. C'était droit au but. C'était violent. Il a pris deux gifles dans ma vie. Par lui, je m'en souviendrai toute ma vie. Non je sais pas.

  • Speaker #0

    C'est pas grave. Un adjectif pour qualifier la génération Z,

  • Speaker #1

    les 20-30 ans. Il y a un truc que je ne comprends pas. C'est dans les salles de sport, ils se filment, ils se mettent un trépied avec une caméra, je n'arrive pas à comprendre. Narcissique. Narcissique. Mais je me suis souvent fait la réflexion.

  • Speaker #0

    Moi, je pense être bien plus musclé qu'eux, je n'arriverais pas à pouvoir faire ça. Qu'un coach de sport le fasse le matin quand la salle est vide.

  • Speaker #1

    Pour me donner des cours.

  • Speaker #0

    C'est génial. Mais ils n'ont pas la notion, c'est du narcissisme. Ils n'ont pas honte. La salle est pleine. Il n'y a pas assez de machines pour tout le monde. On doit tourner. Ce n'est pas le problème. Mais ils mettent le trépied au milieu de la salle. Et ce film, je n'arrive pas à comprendre.

  • Speaker #1

    Moi,

  • Speaker #0

    j'aurais la gêne.

  • Speaker #1

    Ça donne l'impression qu'ils ne font pas du sport pour faire du sport, mais ils font du sport pour le montrer. Je ne comprends pas.

  • Speaker #0

    Ils ont trois abdos. Ils ne ressemblent souvent pas à grand-chose. Et ils n'ont pas cette notion de gêne et de savoir-être.

  • Speaker #1

    Je suis gêné pour eux. Je faisais.

  • Speaker #0

    Ça me ferait rire.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, c'est marrant de parler avec Yanis Dargaud, que j'ai reçu. J'ai écrit un livre sur le voyage, etc. Et pareil, il me disait qu'il y a des gens aujourd'hui qui ne voyagent plus pour voyager, ils voyagent pour le montrer.

  • Speaker #0

    En fait, je crois qu'il y a un mot, Camille, il y a un mot, tu sais, qui signifie en fait, tu ne vis pas le moment, mais tu... Faites à côté du moment. En fait, il y a des moments magiques. Il y a des couchers de soleil. Pose ton téléphone. Profite. C'est beau. Non, ils regardent leur téléphone. Et pour faire des vidéos qu'ils ne regarderont même plus.

  • Speaker #1

    Oui, en plus. Parce que tu sais très bien, c'est la réalité.

  • Speaker #0

    On fait des photos, des vidéos, on ne les regarde jamais.

  • Speaker #1

    Bah non. La vérité.

  • Speaker #0

    Enfin, moi, je ne le vois plus. Je suis content d'avoir fait quelques photos, mais ça s'arrête là.

  • Speaker #1

    Tu te voyais faire quoi quand tu étais petit, il y a 40 ans ?

  • Speaker #0

    Moi, j'avais deux passions. Je voulais être joaillier. Oui, c'est cette notion de sublimer en fait. C'est sublimer, c'est d'avoir quelque chose et de pouvoir le sublimer. Donc j'hésitais entre cuisinier ou joaillier. J'étais passionné par ça. Et puis j'avais une passion qui me dévore, c'est l'archéologie.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je suis fan de ça. Fan de l'histoire romaine et de tous les empereurs romains.

  • Speaker #1

    À 60 ans à ta retraite, on va te retrouver en train de creuser. Voilà, bien là. Merci beaucoup Valentin. Merci beaucoup Camille. Merci beaucoup pour ce témoignage. Merci pour ta générosité. Merci pour ton authenticité. Je rappelle que ton livre du potager familial aux tables d'exception est sorti aux éditions Fayard. J'invite les gens à le lire. Vraiment, tu me l'as offert. J'en témoigne. Et ton histoire, c'est surtout une preuve vivante qu'après l'obscurité, il y a de la lumière. Merci beaucoup, Valentin. Merci beaucoup, les Quadras. Merci à ceux qui continuent à suivre, à ceux qui s'abonnent, à ceux qui likent, à ceux qui commentent. Vraiment, merci beaucoup. Vous êtes de plus en plus. Parce que c'est grâce à vous que Quadra existe. Merci encore Valentin. Merci Camille. Merci les Quadras. A bientôt.

Chapters

  • Introduction à Quadra et présentation de Valentin Nérodo

    00:00

  • Parcours de Valentin : de l'apprentissage à Top Chef

    01:22

  • Discipline et responsabilité dans la cuisine

    02:59

  • Le livre de Valentin : du potager familial aux tables d'exception

    06:17

  • Les défis de la santé et la résilience de Valentin

    10:40

  • Réflexions sur la vie, le bonheur et la cuisine

    17:00

  • Conseils pratiques pour prendre soin de soi après 40 ans

    23:10

  • Les rêves et projets futurs de Valentin Nérodo

    32:55

Description


Et si la cuisine devenait le reflet de notre parcours de vie ? Dans cet épisode de Quadras, Camille Grieco reçoit Valentin Neraudeau, un chef cuisinier au parcours inspirant qui nous rappelle que chaque plat raconte une histoire. À 41 ans, Valentin nous plonge dans son univers gastronomique, dévoilant les défis et les réussites qui jalonnent sa carrière. Son enfance, empreinte de valeurs familiales transmises par son grand-père, a été le socle de sa passion pour la cuisine. Comment ces valeurs l'ont-elles guidé dans un monde aussi exigeant ?

Valentin partage avec nous son parcours, marqué par une discipline rigoureuse depuis son jeune âge et un apprentissage précoce en cuisine. Mais la route n’a pas toujours été facile : il a dû faire face à des problèmes de santé graves qui l'ont poussé à redéfinir ses priorités. Son passage dans l'émission Top Chef a été une véritable révélation, lui permettant de se démarquer et d'apprendre à aller à l'essentiel dans la vie. Dans cet épisode, nous découvrons comment il a su transformer les obstacles en opportunités.


La conversation entre Camille et Valentin ne s'arrête pas là ! Ils abordent également la nécessité de prendre soin de soi, tant physiquement que mentalement, dans un métier aussi exigeant que la gastronomie. Valentin nous offre des conseils pratiques sur la nutrition et l'hygiène de vie, tout en soulignant l'importance des relations humaines et du partage. Que ce soit à travers la cuisine ou dans la vie quotidienne, il nous rappelle que chaque moment compte et mérite d'être savouré.


Cet épisode de Quadras est une véritable ode à la résilience et à la passion pour la cuisine. C'est un appel à vivre pleinement chaque instant et à ne jamais oublier que derrière chaque plat se cache une histoire, une émotion, un lien. Ne manquez pas cette conversation inspirante qui vous donnera envie de réévaluer votre propre parcours et de redécouvrir la magie de la gastronomie. Rejoignez-nous pour cette aventure savoureuse et enrichissante, où chaque bouchée est une leçon de vie !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Dans la vie c'est la même chose, gère tes problèmes tout de suite et ne te pourris pas la vie avec des emmerdes ou des tracas parce qu'un problème c'est un cancer, un tracas c'est ce qu'on vit tous les jours et tu dois plus accepter les choses qui te tracassent inutilement en fait souvent le problème qui te pourrit la vie aujourd'hui dans trois mois tu penseras plus

  • Speaker #1

    Un matin on s'est réveillé et bim 40 piges Comment ça va les quadras ? Bienvenue dans votre univers, bienvenue dans Quadra Ensemble, on va parler des joies et des galères de la quarantaine. Vous savez, cette période où vous vous rendez compte que ce qui prend plus de poids que vous,

  • Speaker #0

    ce sont vos responsabilités.

  • Speaker #1

    Quadra est diffusé sur les plateformes audio comme Spotify, Apple Podcasts, Deezer, etc. Mais aussi sur YouTube et sur les réseaux sociaux Instagram et TikTok quadra.podcast. Donc faites une pause dans le Quadro-univers, lâchez les biberons, lâchez les applis de rencontre et bienvenue dans Quadra. Musique Comment ça va les Quadras ? Alors aujourd'hui je reçois encore un chef de cuisine, vous allez me dire non Quadra n'est pas devenu une émission culinaire Mais celui-ci m'a contacté et j'ai adoré découvrir son parcours. Il a un parcours très particulier, il est chef pour des personnalités, il est aussi le plus jeune chef de France, enfin il a été le plus jeune chef de France, il a été candidat de Top Chef, mais c'est surtout un homme avec un parcours plein de courage. Il vient de sortir un livre très personnel, du potager familial au table d'exception,

  • Speaker #0

    dans lequel il se livre vraiment. Valentin Nérodo, bonjour, comment ça va ? Bonjour Camille, merci, je suis ravi d'être là, dans Quadra. Merci à toi, je précise que tu m'as contacté en me disant que tu aimais beaucoup Quadra ça m'a beaucoup ému et du coup je suis allé faire le curieux et je suis ravi vraiment de te recevoir dans Quadra aujourd'hui Moi aussi Camille c'était important pour moi d'échanger car je trouve que à 41 ans

  • Speaker #1

    Tu l'as dit, ça y est, la bombée lâchée Voilà,

  • Speaker #0

    à 41 ans c'est vrai que j'écoutais tes podcasts Et c'est ce que je viens de te dire tout à l'heure, c'est que ça fait du bien en fait.

  • Speaker #1

    Parce que tu m'as dit que tu les écoutais en faisant du sport.

  • Speaker #0

    Ouais, ça fait beaucoup de bien.

  • Speaker #1

    Mais il y a de plus en plus de gens, j'ai l'impression, qui comme on disait, écoutent moins de musique, se mettent plus au podcast. Moi je le sais en voiture, parce que le sport comme tu vois,

  • Speaker #0

    c'est pas trop mon pote. Bientôt, bientôt. Voilà, après cette émission je l'ai mis. Mais même en voiture, j'écoute plus de musique, j'écoute des podcasts tout le temps. Ça fait du bien je trouve, et c'est utile. Eh ben écoute, je suis ravi que ce soit utile. avant qu'on rentre dans ton parcours, etc., qu'on comprenne tout ça, on comprendra qu'il y a eu des épreuves que tu as traversées. Et malgré ces épreuves,

  • Speaker #1

    Valentin, comment on fait pour être une machine de guerre à 41 ans ?

  • Speaker #0

    Je pense que je suis quelqu'un de très discipliné depuis tout petit. J'ai commencé l'apprentissage, c'était 15 ans. Ma maman a pu faire une dérogation, j'avais 13 ans et demi en fait. Ah ouais ? Ouais, auprès de la préfecture, c'est la chambre de commerce et de l'industrie. Donc j'ai commencé un CFA très tôt, avec un stage. Il y avait une forme de maturité déjà. J'ai eu un portable à 20 ans. Donc en fait, chez nous, je suis l'aîné d'une famille nombreuse. Donc le travail, aider maman. On avait plus de responsabilités, je trouve.

  • Speaker #1

    Mais ce n'était pas trop dur à 13 ans. Moi, j'ai connu un peu l'apprentissage en école hôtelière quand j'en avais 16. J'ai fait trois mois, je me suis fait virer après à Médéric. Donc première année de BEP, tu fais ça, les cuisines. Mais déjà, il y a un truc très dur à 16 ans. Mais à 13 ans, ça devait être...

  • Speaker #0

    Totalement. Mais c'est vrai que j'ai toujours été un garçon. J'étais un ovni. J'étais un ovni, j'ai jamais eu de copains, j'ai toujours été un peu décalé. J'apprenais très vite, j'étais soif d'apprendre, j'adorais lire, j'adorais l'histoire, passionné de cuisine, passionné de pâtisserie, et puis je voulais... À 14 ans, 15 ans, je savais que j'allais être patron. C'est étrange.

  • Speaker #1

    Mais non, mais c'est bien.

  • Speaker #0

    Je ne savais pas ce que ça représentait, mais j'avais envie de ça. J'avais cette tœuf-là, en fait. Et je me suis donné les moyens de faire ça. donc j'ai travaillé j'ai fait des stages, j'ai fait un apprentissage dans des belles maisons du sud-ouest. Et comment tu les regardes justement les mômes aujourd'hui qu'on stage là ? Je trouve qu'ils n'ont plus vraiment ces envies. Pour eux, patron, ce n'est même pas un mot qui existe. Je ne voudrais pas faire une généralité bien de là, mais il n'y a pas la même envie. En fait, on travaillait pour ça, on travaillait aussi pour un CV, on travaillait pour un patron. Et coûte que coûte, il fallait tenir un ou deux ans pour avoir l'obtention du diplôme et puis pour que votre patron... puissent vous recommander à une autre grande maison. En fait, on ne cherche pas du travail, on vous recommande toujours. C'était facile. Et ce n'est plus la même envie, c'est plus personne. C'est un métier manuel, il faut du temps. Un CAP c'était deux ans, aujourd'hui c'est un an, je ne comprends pas.

  • Speaker #1

    Ah bon ?

  • Speaker #0

    Un CAP c'est deux ans, un BEP c'est un an, mais c'est un métier manuel, il y a tellement de connaissances. Et puis vous savez que la cuisine quand même Camille, c'est toutes les cuissons, c'est tous les fruits, tous les légumes, les desserts, le poisson, les sauces, les fumées, les découpages, les viandes, les boissons, c'est considérable. Les données, les connaissances sont énormes. Il y a plus de 7200 bases de sauce, de garniture, c'est des connaissances énormes, donc aujourd'hui je trouve que c'est un peu l'immense.

  • Speaker #1

    C'est pour ça qu'on dit que c'est important d'avoir un bon saucier dans un resto.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est le poste le plus important. En fait, en connaissance. Oui, mais c'est vrai que ça change tout. Un mauvais saucier dans un resto, tu le sais.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu le sais très vite. Tu vas avoir le plus beau produit si la sauce ne va pas. Totalement,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #0

    Je me rappelle d'un mec, le cuisinier de mon pote Ben, il avait un... Le mec il est bon cuisinier mais surtout il sait des sauces.

  • Speaker #1

    Ça mourira. Mais c'est une connaissance, c'est la vraie vraie connaissance de la cuisine française qui a toutes ces complexités là et sans connaissance,

  • Speaker #0

    sans apprentissage même on peut être de la meilleure volonté possible. Il faut apprendre, il faut du temps. Oui le talent c'est bien mais le travail c'est mieux quoi. Exactement.

  • Speaker #1

    Justement ton livre s'appelle du potager familial aux tables d'exception. Pourquoi ce titre fait écho au jardin de ton grand-père ? Parce que...

  • Speaker #0

    Tu vois, on se parle et j'ai un flashback dans mon esprit avec mon grand-père. On plantait des légumes, on faisait des smiths, on dessert, on les plantait parce que ça me parle véritablement. Parce que j'ai toujours, aujourd'hui, à date, quand je travaille pour une personnalité, pour un chef d'État, pour un grand client ou une maison luxe, je repense quand je suis au potager de mon grand-père. Je repense à tout ce chemin parcouru qui a été long, qui a été de souffrance, qui a été de... des ups, des downs, mais c'est les valeurs de première que j'ai eues avec mon grand-père.

  • Speaker #1

    Mais c'est ça qui est fou, parce que quand on connaît un peu ton parcours, donc on va en parler, mais j'ai lu une anecdote où tu fais un truc chez Lenny Kravitz, c'est Beyoncé déboule dans la cuisine pour demander du risotto à pieds nus. Tu te dis, t'as vécu ça, et en même temps t'es capable de te rappeler ces bases-là, parce qu'on a tendance à se dire, quand on côtoie ces choses-là, on oublie d'où on vient. Oui,

  • Speaker #0

    mais en fait, je sais d'où je viens, vraiment. Donc on a les yeux qui brillent, on est heureux, on prend du plaisir, je suis blasé de rien du tout.

  • Speaker #1

    Je m'émerveille pour tout, mais rien ne me fait... j'ai les pieds sur terre en fait, tout simplement.

  • Speaker #0

    La terre de toute façon j'ai l'impression que c'est important pour toi.

  • Speaker #1

    C'est les valeurs premières en fait, c'est l'éducation, les choses importantes dans la vie en fait.

  • Speaker #0

    Cette passion pour la cuisine, elle est née dans ce potager.

  • Speaker #1

    Exactement. Ce qui était fantastique, c'est pour ça que j'ai aimé la cuisine,

  • Speaker #0

    c'était de faire des semis. de les planter. On expliquera ce que c'est que les semis. Non mais faire des semis dans des serres, on fait des plants, ces plants on les met en terre, et 2, 3, 4 mois après on a des légumes, et c'est cette transformation, et le matin à la fraîche on allait avec ma grand-mère ramasser des asperges, ramasser des légumes, et on les cuisinait. Et on les cuisinait de 7h-38h pour faire des poulos-pots, des pot-au-feu, des jolis plats. Jusqu'à 11h30, on se remangeait à 11h30.

  • Speaker #1

    Ça déconne pas chez Nérodo.

  • Speaker #0

    Ouais, c'était une grand-mère. C'était un moulin à eau avec 3 hectares de parc et de jardin. Le rêve des gosses. Il y avait deux jardiniers, c'était fantastique. Et en fait, c'est cette transformation de la graine à prendre le plaisir de voir les plants pousser, de les ramasser avec ma grand-mère. J'ai reçu une éducation où ce que la terre te donne, on doit pas le gaspiller. On doit faire attention. Moi j'ai toujours une image, même avec mon grand-père... Il donnait le pain frais à ses enfants, mais il ne voulait pas qu'on jette le pain. Et il mangeait le pain dur. Et il mangeait le pain dur. Et je trouvais ça... C'est ça qui est important, je trouve.

  • Speaker #1

    Mais c'est marrant parce que j'avais un... J'ai un pote François que j'embrasse, qui était un mec très spirituel que j'ai reçu dans mon ancien podcast. Et à une époque, j'ai eu un petit jardin là où j'habite. Pas un grand truc. Mais je me suis dit, tiens, je vais me mettre à essayer de faire pousser un peu deux, trois trucs. Et ça marchait. je me faisais pousser quelques tomates, des concombres et je lui disais, c'est fou comme quand je jardine

  • Speaker #0

    Ça me détend. Ça me fait un bien fou.

  • Speaker #1

    Et il m'avait dit parce que, à la François, de manière très spirituelle, il m'avait dit parce qu'en fait tu ne te rends pas compte que tu recrées quelque chose.

  • Speaker #0

    Mais en fait c'est du vivant. C'est magique. Moi j'ai 40 mètres carré de terrasse, c'est pas des fruits et des légumes, mais ça me fait un bien fou. C'est ma psychanalyse du matin et du soir chez moi. Quand est-ce que tu as su que la cuisine c'était pas juste un métier ? En fait, je suis très... Près tôt, le bonheur, quand on met de l'émotion, quand on a envie de faire plaisir.

  • Speaker #1

    En fait, la cuisine, c'est envie de faire plaisir. Tu lui partages. Et la sincérité, l'authenticité. Les gens qui n'aiment pas cuisiner, ça se voit. Comme Norbert,

  • Speaker #0

    tu passes quand même toute ta journée à faire plaisir aux autres. des gens qui n'aiment pas cuisiner C'est qu'ils n'aiment pas partager souvent, c'est ça que chacun ses envies. Je savais que j'avais, pas un talent, mais quelque chose qui pouvait faire plaisir et je vois l'émotion que ça peut donner.

  • Speaker #1

    Quand tu aimes ce que tu fais de base, mais c'est vrai que quand tu sais tout de suite...

  • Speaker #0

    Moi aujourd'hui, quand je fais mes dîners privés, il ne faut pas être excellent. Il faut être encore bien au-dessus de là. Parce que quand on travaille, c'est un microcosme, et quand on travaille pour des personnalités, il faut être exceptionnel. Et c'est donner les mots juste à regard avec le client ou les maisons pour qui je travaille et je sais que le pari est régné. Avant donc d'avoir été chef privé, tu as été plus jeune chef de France. Aujourd'hui, à 41 ans, quand tu regardes ça...

  • Speaker #1

    J'ai l'impression d'avoir fait 10 vies. Mais non, mais parce que c'est énorme de se dire... J'ai l'impression d'avoir fait 10 vies.

  • Speaker #0

    Mais le mec a été plus jeune chef de France. Parce qu'on se dit, un chef, c'est un mec qui commence à être chef à la quarantaine, pas avant. Oui, bien sûr. J'avais 19 ans. C'est fou. 19 ans et demi, le 9 juin. Je joue mon premier restaurant qui s'appelait le Valentin, un restaurant gastronomique dans le quartier historique de Toulouse. C'était fou, c'était fou.

  • Speaker #1

    J'imagine, t'imagines, 19 ans.

  • Speaker #0

    Mais surtout, c'est de l'inconscience. Surtout que j'ai économisé mes salaires d'apprenti, j'avais 18 000 euros. Mais j'ai économisé, économisé, économisé. Garçon de café, j'ai travaillé comme un fou. J'avais 18 000 balles et il a fallu lever 120 000 euros à 19 ans. 120 000 euros, je me suis pris des claques.

  • Speaker #1

    Mais les autres, ils te regardaient comment ?

  • Speaker #0

    Un ovni. En fait, personne ne me croyait. Personne ne me croyait. Je n'ai jamais été encouragé. Ma maman, bien sûr, mais mes proches ne m'ont jamais encouragé. Ils ne m'ont jamais pris au sérieux. Et j'ai été financé. Et la première année, j'avais 270 000 de prévisionnels à faire. J'ai eu plus du double en 11 mois.

  • Speaker #1

    Donc je vais remonter le j'aime.

  • Speaker #0

    Bon bah perdez pas espoir les jeunes.

  • Speaker #1

    En fait, il faut croire en soi. Coute que coûte. Corriger, s'arranger, peaufiner.

  • Speaker #0

    Il faut croire en soi. Il ne faut pas lâcher son cap. Mais pourquoi quitter les restaurants pour se diriger vers le côté chef privé ? Parce qu'aujourd'hui... Aujourd'hui ? Oui. Aujourd'hui parce que la vie est faite de rencontres et en sortant top chef. C'était les grandes années. On va y venir après tout à l'heure. Oui, on va en reparler. Mais c'était les grandes années. En fait, vous marquez les esprits avec votre cuisine. Vous créez quelque chose. J'ai rencontré le PDG d'Omega, qui m'a fait travailler pour faire les 45 ans d'Apollo 13, où je suis allé rester longtemps aux Etats-Unis. J'ai rencontré Georges Clooney. De Georges Clooney, quand vous travaillez, je travaille plus d'un an pour lui, vous faites des rencontres, j'ai rencontré des grands banquiers de Wall Street. Et de plus en plus, les projets sont exceptionnels, avec des budgets, et on vous donne carte blanche. Et ça c'est exceptionnel. Et vous créez un réseau comme ça. Et j'ai créé ce réseau, j'ai pris conscience très tôt que le réseau était très important. Et j'ai soigné mon réseau comme ça.

  • Speaker #1

    Et tu travailles pareil avec une brigade ?

  • Speaker #0

    On t'a pas foutu tout seul dans une cuisine ? Tiens vas-y cuisine ! Salut Georges Cloulet ! Non, je travaille avec une grosse équipe qui sont tous en freelance. Et comme ça c'est un business plan qui est canon. Et sur chaque opération, je travaille pour des maisons de luxe à Vendôme ou à Montaigne, où on travaille sur demande et beaucoup de last minute, parce que souvent les grands clients, on le sait que quelques jours avant, tout simplement.

  • Speaker #1

    Ah oui, donc tu t'es appelé juste avant.

  • Speaker #0

    Il y a une Kardashian qui est à Paris, 48 heures avant, je le sais, et on s'en occupe.

  • Speaker #1

    Donc tu as cuisiné pour les Kardashians ?

  • Speaker #0

    Entre autres.

  • Speaker #1

    Il y a une anecdote, ou plusieurs, un peu sympa. Bon, pas des trucs qu'on ne doit pas savoir, mais...

  • Speaker #0

    Non, je... Les plus fortes ? La première fois que je travaille pour le Prince Albert, je suis son chef à Paris, où il vient dans les coulisses en cuisine et il me dit c'est la première fois avec l'ambassadrice, c'est la première fois que je vais en cuisine en 15 ans. Et ça me touche. Ça me touche parce que j'ai appris tout ce qu'il aimait, tout ce qu'il n'aimait pas, tout ce qui était en lien avec sa mère parce qu'il aime la cuisine américaine. Et ça m'a touché. Comme quoi, quand on fait des efforts, quand on réfléchit bien, on peut toucher vraiment les gens. Je travaille pour les Nikravids, et puis il y avait tout Hollywood. Tout Hollywood, c'était l'année dernière. Il y avait Matt Damon, il y avait Leonardo DiCaprio. C'était impressionnant quand même. Et puis, pour des raisons de sécurité, en fait, je ne préviens pas le staff. Quand on va dans des endroits, on ne doit pas... pouvoir donner pour qui on travaille. Les téléphones sont confisqués, c'est vraiment... Ah oui, c'est quasi judiciaire, c'est vraiment... C'est normal.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends, mais c'est vrai que ça paraît énorme.

  • Speaker #0

    C'est énorme, oui, c'est énorme. Puis on doit donner les cartes d'identité trois mois avant, il y a des recherches et tout, c'est assez... D'accord,

  • Speaker #1

    ok.

  • Speaker #0

    Et puis on fait un menu fantastique pour les Nikravits, c'était la Fashion Week, la haute couture, et là... Beyoncé descend, c'est une cuisine qui est en mise sous sol, avec une parure, une robe de soirée incroyable, et puis elle descend avec son assiette déjà, qu'elle avait mangée, et on lui resserre de risotto. Et je vois mes employés, mes cuisiniers qui étaient en décomposition, qui étaient choqués, en fait. Il y a eu un bug, en fait.

  • Speaker #1

    Elle est venue au self-service. Bonjour, je vais reprendre des frites. C'est ça qu'il faut que je t'explique. Mais oui, en fait, t'as l'impression que la cuisine, ça rend les gens normaux.

  • Speaker #0

    Ça rend les gens normaux, ça rapproche, en fait. Ça rapproche, et pour moi, le luxe aujourd'hui... C'est l'authenticité, je pense que le Covid a accéléré ça. On a tout vu, tout fait. Faut être vrai. Et la cuisine doit être franche, en fait. Et tout cet esbrouf des chefs des années 90, 2000, c'est fini, quoi. Aujourd'hui, on n'a plus envie de ça. Oui. On n'a plus envie de ça. C'est quoi ta plus grande fierté en cuisine ? Ma plus grande fierté... En cuisine. En cuisine. Moi, ma plus grande fierté, c'est... Il y a une phrase de Oscar Wilde que j'aime beaucoup, c'est pas le résultat qui compte, c'est le chemin parcouru. Et c'est de voir tout ce que j'ai pu faire pour avoir ce... Peut-être, attention entre guillemets, pouvoir de vouloir, de pouvoir faire plaisir à des gens, à réussir des paris. Parce que des fois c'est compliqué.

  • Speaker #1

    T'aimes ça le défi j'ai l'impression. J'adore le défi.

  • Speaker #0

    Moi plus c'est compliqué, plus j'accepte en fait. C'est de faire des dîners incroyables. Une grande famille américaine disant je voulais absolument un château dans le limousin, il n'y avait pas d'eau, il n'y avait pas d'électricité, il a fallu faire un événement incroyable, il a fallu revenir des couples électrogènes, faire venir de l'eau, c'est dingue ! Et faire un menu gastronomique, c'est fou ! Plus c'est fou et c'est trippant !

  • Speaker #1

    T'as raconté dans une interview que t'as eu une enfance marquée par une relation complexe avec ton père, tu parles de ces démons... Comment est-ce que cette figure-là, ton père, a influencé ta vision de la vie et s'il y a un lien avec ton métier justement ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est intéressant, avec le recul aujourd'hui à 40 ans, j'avais besoin d'un papa, comme la plupart des garçons, qui était fier de moi. Et j'ai travaillé coûte que coûte, avec une énergie, une folie, une dinguerie. Et heureusement j'ai eu un grand-père qui était fier de moi, qui était un patriarche. qui était très dur mais qui m'appelait Fiston. Et heureusement j'ai eu cette figure paternelle. Mais j'ai toujours souffert de ça. J'ai eu un père alcoolique qui nous a fait vivre des misères avec maman et notre famille. Et c'est vrai que la cuisine m'a structuré. Et la cuisine m'a beaucoup aidé à avancer. C'était une passion mais ça m'a beaucoup structuré. Et cette souffrance-là m'a donné une naine. J'ai transformé ça. en énergie et en soif de réussite et d'ambition.

  • Speaker #1

    Je trouve ça bien parce qu'il y a eu un aché qui, malheureusement, ce genre de choses devient une faiblesse aussi.

  • Speaker #0

    On va parler de mon cas personnel, mais j'ai connu la même chose que toi et moi j'ai eu tendance à faire l'inverse, j'ai eu tendance à tomber dans la bouteille comme lui. Donc c'est là où je trouve ça très fort.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est très difficile à vivre et il faut prendre ça avec philosophie et je pense qu'il n'y a pas de hasard.

  • Speaker #0

    Et je transforme ça en force, mais c'est du travail sur soi. Beaucoup. Tu lui en veux encore aujourd'hui ? Non, je suis apaisé. Je suis très apaisé. Je le remercie de m'avoir fait souffrir comme ça. Parce que j'en serais pas là aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Pourquoi ? Faut lâcher prise. Mais c'est à 40 ans que c'est léger et que c'est un bonheur.

  • Speaker #1

    De toute façon, on sait, on en parlait tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Mais entre 20-30 ans, ça a été une croisade.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    C'était une croisade.

  • Speaker #1

    Il y a un moment dans ta vie où je pense que tu te rends compte que dans ton parcours,

  • Speaker #0

    il y a des gens qui sont des leçons et il y a des gens qui sont des bénédictions. Mais donc dans tous les cas, tu as quelque chose à prendre. Exactement. Tu as fait ton coming out nationalement dans Top Chef. Tu en as parlé, je ne veux pas te promener avec ça. Pourquoi tu as choisi ce moment si médiatisé et comment est-ce que tu as vécu les réactions ? Parce que j'ai lu qu'il y avait des fournisseurs qui te tournaient le dos.

  • Speaker #1

    Ça a été une croisade ça aussi.

  • Speaker #0

    À une époque, je n'étais pas forcément... J'étais pas conseillé au niveau de la com. Je pensais que c'était, et je pense que c'était le bon moment de le dire, mais je n'avais pas compris la répercussion que ça pouvait faire. C'est quand même une couverture de têtu. Bah oui,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #0

    C'était fou. J'en ai même fait deux.

  • Speaker #1

    T'as pas juste envoyé de SMS, quoi. Non, non, non,

  • Speaker #0

    je l'ai fait bien, quoi. Tu vois, Camille, non, non, je l'ai bien fait. C'était il y a 15 ans en arrière. Et il y a 15 ans, cette homophobie... C'était un autre monde. Aujourd'hui ça a évolué mais pas dans la gastronomie. Moi regarde, j'ai 41 ans, j'ai commencé très tôt, je n'ai jamais rencontré un chef homosexuel. Qui se dit homosexuel.

  • Speaker #1

    Tu te cachais en cuisine ? Totalement.

  • Speaker #0

    Mais totalement. Totalement, il n'y avait pas de sujet en fait, personne ne m'en a parlé. Oui donc si ça se trouve il y en avait mais personne ne le disait en fait. Même à date, je ne connais pas de chef gay. Tu vois ? Parce qu'on ne se le dit pas. Parce que c'est un milieu très fermé la gastronomie. Je sais que j'ai reçu des milliers de lettres, des milliers de messages, j'ai mis plus d'un an à pouvoir tout lire. Mais je sais que ça a aidé beaucoup de monde. C'est un vrai message, il faut avancer. Et si ça a pu aider des jeunes, si ça a pu aider des gens, j'en suis très fier aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Il y a des gens qui t'ont tourné le dos vraiment ?

  • Speaker #0

    La famille. Pas ma maman.

  • Speaker #1

    On voit comment tu l'aimes ta maman

  • Speaker #0

    Non non c'est Une partie de ma famille Quand tu as du succès les gens reviennent C'est drôle Tu vois ce que je veux dire Oui oui je vois très bien Et puis des fournisseurs et puis des grands clients Mais ça doit presque être sympa de les regarder quand ils reviennent C'est dur à vivre C'est vrai dur à vivre Aujourd'hui ça m'amuse Il y a presque un côté un peu revanche

  • Speaker #1

    Ouais, revanche, oui.

  • Speaker #0

    Pas vengeance, attention. Pas vengeance,

  • Speaker #1

    revanche, oui. Ça me fait un sourire.

  • Speaker #0

    C'est fou quand même.

  • Speaker #1

    Ça me fait un sourire.

  • Speaker #0

    Et dans le boulot aussi, j'imagine que... Parce que c'est vrai que la cuisine moche-pouline un peu... C'est très très dur. C'est très très dur.

  • Speaker #1

    C'est que c'est un milieu très militaire,

  • Speaker #0

    et même gay militaire, c'est facile, aujourd'hui. Mais en cuisine, c'est compliqué. C'est resté encore très très à l'ancienne. Ça, là-dessus, on est d'accord. Et donc, il y a eu ce coming-out,

  • Speaker #1

    ces couvertures de tétudes, donc déjà un passage à traverser T'avais quel âge à ce moment-là, de ton top chef ? 26, 27 ? 26,

  • Speaker #0

    et deux ans après,

  • Speaker #1

    à peu près...

  • Speaker #0

    J'ai fait une rupture d'anévrisme.

  • Speaker #1

    Une rupture d'anévrisme. Donc là, tu commences à les enchaîner, là. Est-ce que t'en connais les raisons ?

  • Speaker #0

    Oui, stress, surménage, anxiété. J'en étais sûr. Voilà, tu vois. En fait, je lâche pas coûte que coûte. Moi, j'aime les choses fortes. J'aime des moments forts. J'aime pas... Moi, c'est tout l'un ou tout l'autre. tout à fond, rien du tout je n'aime pas les choses fades je n'aime pas les choses chiantes, j'aime les choses intenses et c'est vrai que mon travail est intense tu sais un chef d'entreprise c'est la compta c'est la créativité, c'est les fournisseurs c'est un produit marketing il faut négocier il faut se vendre c'est un métier il n'y a pas de vie intime les week-ends il n'y en a pas t'es crevé quand tu reviens c'est une vie très très difficile j'ai poussé le bouchon un peu loin et c'est ça donc c'est ce qu'ils t'ont dit les médecins ? c'est à dire que je me suis poussé à bout à bout à bout quand il y a des pertes de poids quand tu te négliges vraiment... J'ai fait quand même 3 mois de scie intensive.

  • Speaker #1

    Avant cette rupture d'anévrisme, t'avais une vie plutôt dissolue ? C'était vraiment que le travail ?

  • Speaker #0

    Que le travail,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est fou. C'est fou, ça. C'est pas que ça. En fait, il faut se reposer. On apprend ça maintenant à 40 ans. Pour être performant, il faut arrêter, en fait. Il faut avoir des vrais week-ends. Ça fait que 1 an dans ma vie que quand il n'y a pas d'opération le week-end, je découvre le week-end. Ça y est, t'as découvert ce que c'est écrit à faire. J'ai un psy qui m'aide. À ralentir.

  • Speaker #1

    Et c'est important.

  • Speaker #0

    Et je trouve que ça fait beaucoup de bien. Bien sûr. Il m'aide à ralentir. De prendre cinq minutes à boire un café, je le bois d'une traite. Et c'est vrai parce qu'en un an, je suis beaucoup plus performant, je prends plus soin de moi. Et en fait, je suis un sprinter. Mais c'est vrai qu'à long terme, on va beaucoup plus loin.

  • Speaker #1

    Mais bon, c'est vrai qu'on a tendance à oublier que c'est important ces moments-là. Moi, je le dis tout le temps, les gens ne savent pas s'ennuyer.

  • Speaker #0

    Le repos commence quand on s'ennuie.

  • Speaker #1

    C'est important de savoir s'ennuyer et se dire, bon bah je me fais chier, c'est pas grave. Les gens qui tiennent pas en place, et je suis quelqu'un qui tient pas beaucoup en place. Alors je suis pas à ton niveau quand même, je suis un petit niveau en dessous. T'es moins cher que moi. Ouais je suis un petit niveau en dessous.

  • Speaker #0

    T'es un peu moins cher que moi. Mais c'est vrai que, voilà, maintenant je me force à me prendre des moments où...

  • Speaker #1

    C'est un vrai bonheur,

  • Speaker #0

    c'est un vrai kiff. Tu poses ton téléphone et c'est fini. Mais le problème c'est que malgré tout ça, donc après cette rupture d'annevrisme, en ce que tu prends quand même conscience des choses, tu reviens sur le travail au bout de combien de temps ? Chut !

  • Speaker #1

    Vas-y dis-le !

  • Speaker #0

    Sors pas des arriéables !

  • Speaker #1

    Non mais t'es revenu au bout de 6 mois j'imagine ?

  • Speaker #0

    Non, ouais 6 mois, parce qu'en fait j'ai eu un vaisseau, enfin c'est une veine, enfin un vaisseau derrière l'œil gauche en fait, et en fait je pouvais plus me tenir debout parce que sinon j'avais des vomissements, et j'arrivais plus à marcher debout en fait, j'avais plus d'équilibre. pendant 6 mois j'avais plus d'équilibre il fallait du repos total Et j'allais au resto, et il fallait que je m'allonge toutes les demi-heures. C'était n'importe quoi. Même toi, tu pousses. C'est n'importe quoi. C'est à 40 ans qu'on se dit que c'est n'importe quoi.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, ça t'arrivera, je pense que tu prends un an avant de reprendre le boulot. Oui, ça c'est sûr. Mais bon, malgré tout ça, il se trouve que malheureusement, la vie a décidé de s'acharner un peu. Et tu découvres que tu as un cancer de l'estomac.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ce qui est un peu un con pour un cuisinier, je trouve. Mais comment tu as... comment tu l'apprends, comment tu le gères sachant que tu as déjà traversé une première maladie je ne sais pas si on peut appeler ça une maladie une rupture d'anérosis mais qu'est-ce que tu te dis à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    à ce moment-là on a la moitié du pied en haut d'un building et on va tomber dans le vide à ce moment-là on se dit que tout peut s'arrêter aujourd'hui c'est quand on vit des moments comme ça qu'on se rend compte véritablement des choses Il faut vivre ce moment-là, il faut arriver à ce but, à ce sentiment difficile d'acceptation. Je me suis battu, j'ai cru en moi, j'ai beaucoup prié, j'étais très spirituel. C'est très lié corps-esprit. Je l'ai su en faisant une batterie de tests médicaux. Ça a duré deux ans et demi. J'ai perdu un poids considérable. J'ai été obligé dans toutes mes boîtes, parce que sans votre présence dans un commerce, c'est ce qui fait la valeur d'un lieu. Et j'ai cru en moi, et je me suis battu, et je me suis soigné, et ça a été la pire épreuve de ma vie.

  • Speaker #1

    Pas une seule seconde tu t'es dit je baisse les bras ?

  • Speaker #0

    Non, toujours en fin de journée, on a envie de partir, mais le matin c'est reparti et on lâche pas l'affaire. Mais ça a été très très difficile pour moi.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui t'es en rémission ou guéri ?

  • Speaker #0

    Guéri.

  • Speaker #1

    Guéri.

  • Speaker #0

    Guéri. Je peux t'y suivre bien sûr.

  • Speaker #1

    J'imagine que tu t'es testé tous les ans.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça a été un moment... En fait c'est pour ça que j'ai voulu aussi t'émoigner dans ce livre. Déjà la première chose c'est prendre soin de soi. De se respecter, de se donner des limites et de quel est ce qui est véritablement important dans ta vie. Quand tu enlèves tout ce qui n'est pas important, de gens qui ne t'apportent pas grand chose, qui te prennent une énergie folle, des rendez-vous inutiles, des gens qui n'ont pas de win-win, il n'y a rien d'intéressant. Ça fait un bien fou, déjà vous êtes plus léger. Et aujourd'hui, je ne fais plus rien si je n'apprécie pas les gens. Donc c'est sûr que les journées sont plus légères, il y a moins de stress, je prends plus soin de moi, je prends vraiment soin de moi, pas comme avant, et je fais que des choses importantes dans ma vie.

  • Speaker #1

    C'est quoi prendre soin de toi ?

  • Speaker #0

    Prendre soin de soi, c'est déjà lié à mon bonheur. Prendre soin de soi, c'est pour moi dormir 7-8 heures, d'aimer son appartement, d'aimer mes livres, mes plantes. Faire un peu de sport, d'avoir des projets, d'être bien accompagné et puis d'avoir une vie saine.

  • Speaker #1

    Comme quoi quand on est cuisinier c'est possible en fait.

  • Speaker #0

    C'est possible, c'est possible.

  • Speaker #1

    Tes proches ils ont eu quel rôle et quelle place à ce moment là ? J'ai toujours fait des concessions et j'ai toujours mis ma vie professionnelle avant tout. Donc suite à ça, pour moi mon premier cercle avait de l'importance. C'est maintenant le boulot passé après. Il a fallu ça pour comprendre que... Les moments précieux, tu sais que tu grandis quand tu vis des choses comme ça,

  • Speaker #0

    tu remets juste le curseur au bon endroit et c'est ce que j'ai fait, donc ma mère et ma famille.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on se dit quand on vit ça avant d'avoir 40 ans ? Parce qu'en général on se dit que ces choses-là ça arrivera après. On n'écoute pas, t'as jamais entendu toi les anciens qui disaient profite le temps passe vite, on les écoute pas, ça n'a pas de sens. C'est quand tu l'as vu qui ça a du sens. Maintenant tu t'en rends compte que ça passe vite. Exactement. Ouais et puis surtout pas le gâcher.

  • Speaker #0

    Tu sais, un cuisinier, dans une journée de travail ou de production, on optimise. On fait les choses les plus compliquées tout de suite et les plus longues. Et après, au fur et à mesure, moins longues et les finitions... T'as les jours et les journées quoi. Exactement. Dans la vie, c'est la même chose. Gère tes problèmes, tout de suite. Et ne te pourris pas la vie avec des emmerdes ou des tracas. Parce qu'un problème, c'est un cancer. Un tracas c'est ce qu'on vit tous les jours et tu dois plus accepter les choses qui te tracassent inutilement en fait. Souvent le problème qui te pourrit la vie aujourd'hui, dans trois mois tu penseras plus.

  • Speaker #1

    On va revenir un peu sur Top Chef, je veux savoir un peu comment ça s'est passé pour toi cette aventure Top Chef. Parce que t'arrives donc en saison 4, donc après une grosse saison avec les fameux Norbert et Jean. Comment tu te retrouves dans Top Chef ? Parce qu'au moment où tu fais Top Chef, t'as déjà ta carrière qui est bien commencée. T'as déjà tes restos, machin. Comment tu te retrouves dans Top Chef ? Pourquoi tu décides et comment tu l'as vécu cette aventure ?

  • Speaker #0

    Ce qui s'est passé c'est que j'avais travaillé toute la nuit la veille pour faire une énorme pièce montée en macaron pour démarrer et j'avais dormi l'après-midi comme tous les chefs, on fait la sieste.

  • Speaker #1

    C'est vrai que vous êtes le roi des siestes.

  • Speaker #0

    A 16h30, à la sortie de ma sieste avant de reprendre le service, j'ai la prod de M6 qui me dit « Bonjour, est-ce que vous êtes intéressé de faire Top Chef ? » Je ne suis jamais inscrit à Top Chef. Le lendemain je fais un casting à Paris Je me rends être un couchette, je te le déconseille Train couchette avec des gens que tu connais pas, je sais pas comment on fait pour dormir avec des gens que tu connais pas dans un train. 7h15 René Offray à Paris à un lycée hôtelier. Casting, 10 heures de casting. Alors déjà t'as pas dormi de la nuit, t'es paumé, t'es arrivé à Paris et donc je fais le casting avec Thierry Marx. J'ai fait trois épreuves éliminatoires, j'ai été pris et j'ai réussi le dernier casting. Et j'ai été pris, j'étais le 16ème candidat. Il moquait un candidat. Et sur les 16, je suis le seul qui n'a pas été inscrit. Donc c'est drôle. Il faut avoir de la réaction. Il y a des choses comme ça, des opportunités.

  • Speaker #1

    C'était important pour toi de le faire ou c'était juste presque un peu un jeu ?

  • Speaker #0

    Non, c'était pas un jeu. Non, c'était pas un jeu. Tu sais que c'était des raisés pour le vin quand même. Moi j'ai perdu 8 kilos. Pour la sèche, c'est pas mal. Le stress, le stress. Et puis c'était un show télévisé. On ne sait pas, tu sais, il y a un tournage à 7h, on te lève à 4h, t'as pas de téléphone, t'es paumé. Si je te rappelle, les 4 rings chez M6, c'est un peu limite. Je l'ai connu, pendant longtemps. Ouais, tu sais, que des... Voilà, bon, tout est compliqué, quoi. Et puis les épreuves, elles sont violentes. C'est que tu peux être le meilleur des cuisiniers, on t'annonce une épreuve, t'as une heure. Le temps que t'aies l'idée, le temps que t'aies l'économie, il te reste 50 minutes.

  • Speaker #1

    Mais t'en gardes un bon souvenir.

  • Speaker #0

    Évidemment que c'était fantastique. Évidemment que c'était fantastique. Ce que m'a appris... Top chef, va à l'essentiel dans ta vie. Ne perds pas de temps. Va à l'essentiel. Si tu as envie de dire je t'aime à quelqu'un, tu le dis. Va à l'essentiel. Tu as un beau produit. tu cuisines bien tu vas à l'essentiel, en fait. Et ça, aujourd'hui, je pense à tous les jours.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que de toute façon, tu gardes que des bons souvenirs de tout. C'est ça qui est faux.

  • Speaker #0

    T'as une philosophie de vie qui est quand même...

  • Speaker #1

    Après, je me dis, avec ce que t'as traversé, je comprends.

  • Speaker #0

    Je me dis, tout ce que tu vis, tu dois le prendre. Est-ce que c'est difficile ou compliqué ? J'essaye d'être un homme meilleur chaque jour. Et j'essaye... Je me dis, si tu vis un moment compliqué, si tu dois apprendre quelque chose... C'est mon délai, soit je perds, soit je perds jamais, soit je gagne, soit j'apprends. C'est fantastique ça.

  • Speaker #1

    Je ne déprime jamais. Oui, j'ai l'impression. Je ne déprime jamais. Il y a des moments tristes. Mais je déprime jamais. Tu traverses quoi. Ouais. Bah aujourd'hui j'ai armé. Et si je peux déprimer, je dis je suis en vie. Ouais. C'est bien ? Bah je trouve ça très bien. Ça c'est efficace hein. Et c'est quoi les projets justement ? Les projets ? Ouais. J'en ai plein. Ouais j'imagine. Mon rêve,

  • Speaker #0

    je vais te dire mon rêve. Mon rêve est d'avoir un lieu, un château, un beau lieu, dans la nature, avec une ou deux tables, un ou deux restaurants sur le site. Et mon plus grand rêve, c'est d'aider des gens. Mon plus grand rêve, c'est de faire de la transmission. C'est toujours du potager, toujours lié avec un potager. Parce que le vivant, le potager, et être dans la nature, c'est pour moi un leitmotiv dingue. C'est d'aider des gens qui sont dans le besoin, qui font des reconversions, des handicapés, faire quelque chose de social. et qui peut élever. Et ça, c'est quelque chose que j'aimerais beaucoup.

  • Speaker #1

    Tu te sentirais donc d'ouvrir une école un peu ouverte à tout le monde, surtout à ceux qui en ont besoin ?

  • Speaker #0

    C'est un rêve,

  • Speaker #1

    je te l'ai dit, c'est un rêve. D'aider des gens qui me... ça m'éleverait vraiment. T'as des regrets ? J'ai pas de regrets, non. Mais je ferais certaines choses différentes, comme toi, j'imagine. Oui, il y a sûrement des choses que je ferais différemment. Est-ce que t'as des fiertés, à l'inverse ? Ouais,

  • Speaker #0

    je suis... Il faut être... Suite à tous ces soucis, je me dis, sois gentil avec toi-même. Il faut être gentil, il faut être ton meilleur ami. Tous les jours, je me dis, je suis fier de toi. Et ça aide. Ça aide parce qu'on est dans le monde du luxe, par exemple. On est tout le temps rabaissé. Le luxe, c'est un jour tu es Dieu, un jour t'es rien. Un jour, un groupe important, un LVMH ou un Kering va te prendre dans les bras. C'était fantastique, fantastique. Et le lendemain, tu peux te limoger. Parce qu'ils ont pris quelqu'un d'autre. Et ils t'expliquent, tu fais... partie de la famille, mais c'est pas vrai. C'est une pièce de théâtre. Donc, il faut accepter ça.

  • Speaker #1

    C'est arrivé que tu te rates sur des opé comme ça ?

  • Speaker #0

    Je me suis jamais raté. À une époque, je prenais trop d'opérations et j'étais un peu moins bon. Mais ça, ça arrive. C'est de la fatigue. Mais aujourd'hui, je sais que je suis bon et je sais que je connais le pouvoir que ça peut faire. C'est un challenge à chaque fois.

  • Speaker #1

    Alors toi qui es cuisinier, qui prends en plus soin de toi, aussi bien physiquement que mentalement, etc. Pour les quadras qui nous écoutent et nous regardent, qui sont un peu dans mon cas, c'est-à-dire qui ne font pas spécialement attention à la façon dont ils bouffent, la façon dont ils vivent, qui n'ont rien de spirituel, enfin bon voilà, t'as compris, je suis un peu la caricature. Quel conseil tu donnerais pour au moins essayer de trouver une hygiène un peu sympa, prendre soin de tout soi, tout en prenant plaisir ?

  • Speaker #0

    En fait, il faut être cool. Prendre la première chose,

  • Speaker #1

    pas se prendre la tête.

  • Speaker #0

    Faut vraiment prendre des bonnes habitudes. Manger du cru, des oeufs durs, des légumes, des avocats, des bonnes huiles. Faire de la bonne viande, faire des choses intelligentes, faire un peu de sport, bien dormir. Conseil nutrition tu parles ?

  • Speaker #1

    Ouais, conseil nutrition. Conseil sommeil, j'ai compris qu'il fallait bien dormir. C'est la base. Ah mais c'est très important. Parce que ça vient de là, je lui dormais 4-5 heures par nuit. Ça ne suffit plus. Et conseil nutrition ? Nutrition, manger le cru,

  • Speaker #0

    quand on ne sait pas.

  • Speaker #1

    Beaucoup de légumes, des choses rôties,

  • Speaker #0

    des bonnes protéines, des bons assaisonnements.

  • Speaker #1

    Puis en fait, en soi, quand on y réfléchit, c'est pas compliqué,

  • Speaker #0

    c'est du basique. En fait, on le sait,

  • Speaker #1

    mais on ne le fait pas. Je te dis, je suis l'exemple type. Le cardiologue m'a dit, il faut faire baisser le cholestérol, parce que j'ai un taux de cholestérol, je n'explique même pas, ça va exploser. Je me suis affiché dans la cuisine qu'il faudrait que je mange, etc. Mais tu peux être sûr que je vais te faire deux jours et je vais craquer.

  • Speaker #0

    En fait, c'est très simple. Tu ne vas pas au sport. En fait, il faut que tu ailles au sport. En fait, il faut créer entre 21 et 66 jours pour créer une nouvelle habitude. C'est-à-dire que tu vas au sport, tu restes 20 minutes, tu fais un peu d'abdos, 2-3 machines, tu arrêtes. Tu te dis, j'y vais deux fois par semaine. Après, tu vas trois fois par semaine. Après tu fais 25 à 35 minutes. Au bout d'un moment, tu crées un rendez-vous pour toi. Tu écoutes des podcasts, tu peux t'en donner des bons. Et avec la nourriture, tu te dis, ok, bon maintenant, pas de soda, pas de friture, cool, j'évite l'alcool, et je me kiffe le week-end. C'est-à-dire le week-end, je kiffe, je mange des frites, je mange ce que je veux.

  • Speaker #1

    Ouais, je peux faire un bon resto.

  • Speaker #0

    Mais du lundi au vendredi, voilà, je suis important, je vais faire petit à petit. Je fais ce que je peux, pas de produits transformés, tout ça. Et au fur et à mesure, au bout des semaines et des semaines, tu vas changer ton cap et tu auras des effets et des résultats.

  • Speaker #1

    Et surtout qu'en fait, comme on en parlait tous les deux, comme tu dis, il n'y a pas besoin de bouffer du caviar pour être sublimé avec des tomates, tu peux le faire en fait.

  • Speaker #0

    Fais des choses simples. En fait, aujourd'hui, tu te foutais dans un franprix et tu manges des meilleurs produits en fait. Pas de produits transformés, du simple.

  • Speaker #1

    Et c'est important de faire attention à ça quand on a passé la quarantaine ?

  • Speaker #0

    Bah oui parce que déjà on met plus de temps à éliminer, on perd quand même 1% de masse musculaire tous les ans. C'est pas rien.

  • Speaker #1

    Non c'est pas rien.

  • Speaker #0

    Tu vois c'est pas rien. Non en fait, faut faire gaffe. On a kiffé. En fait en gros la récréation est terminée Camille. C'est fini.

  • Speaker #1

    C'est la première fois que je me fais engueuler dans mon podcast. Non mais en fait je me dis on a kiffé c'était génial. J'aime bien la métaphore de la récréation. Je me dis on a 20 ans devant nous là. On a 20 ans. Et les meilleurs. Oui c'est ça. C'est surtout les meilleurs. Donc je me dis, allez on va kiffer, on va les faire bien. C'est pour ça que tu la kiffes ta quarantaine.

  • Speaker #0

    Ouais, je suis tellement libéré. Ça fait tellement de bien. Donc autant le faire bien, autant que le chemin soit au top.

  • Speaker #1

    Bon bah pour la peine tu vas passer sur le grill des quadras comme tout le monde. 5 questions rapides sur les souvenirs. Tu réponds en un mot, en plus si t'as besoin de le dire en plus, le goût d'un bonbon de ton enfance qui te manque.

  • Speaker #0

    Le carambar.

  • Speaker #1

    Le carambar, celui qui éclate les dents.

  • Speaker #0

    Ouais il éclate les dents, ça c'est vrai, je peux plus en manger. Mais le carambar c'est des souvenirs de gosses.

  • Speaker #1

    Ouais, bon après t'en as encore aujourd'hui des carambars, mais j'ai l'impression qu'ils ont pas le même goût.

  • Speaker #0

    Non mais on n'allait pas à autant de choses en fait. C'était les bonbons, il y avait les tagada, les bananes dans les boulangeries à l'époque. Moi j'avais même le boulanger qui venait Dans le hameau Avec la camionnette Citroën C'était génial

  • Speaker #1

    L'émission de ton enfance qui a disparu et qui te manque Vidéogag

  • Speaker #0

    Ce qui est très drôle C'est qu'aujourd'hui c'est mon meilleur ami Bernard Montiel J'ai regardé Vidéogag et MacGyver C'était le dimanche parce que c'était le seul jour où on avait le droit Et il y a un truc qui est dingue C'est qu'aujourd'hui c'est mon meilleur ami Et c'était lui qui m'a porté beaucoup de bonheur parce que la télé c'était... Tu lui as dit ça ? Oui, il le sait, il le sait, il le sait.

  • Speaker #1

    Comment il s'appelait son chien dans Vidéogag ?

  • Speaker #0

    Farouk.

  • Speaker #1

    Farouk.

  • Speaker #0

    C'était la mante, ça.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, il le dit encore aujourd'hui, il dit qu'il s'en est toujours parmi.

  • Speaker #0

    Non mais c'est vrai.

  • Speaker #1

    Mais je peux le comprendre, moi quand je perdrais ma chienne, je vais dire, je vais juste mettre du temps à m'en remettre. Donc je comprends tout à fait. mais c'est rien que Vidéogag,

  • Speaker #0

    c'était bien c'était génial, c'est top

  • Speaker #1

    Un truc que disaient tes parents ou tes grands-parents qui te saoulait mais que t'appliques quand même malgré toi aujourd'hui ? Je sais pas. Pourtant ton grand-père il a dû t'en dire. Il était tellement dur. Il est dur. Qu'est-ce qu'il était dur ? Alors c'était une plaque de beurre. Son cœur c'est une plaque de beurre. Mais tellement dur. Il avait pas de formulation. C'était droit au but. C'était violent. Il a pris deux gifles dans ma vie. Par lui, je m'en souviendrai toute ma vie. Non je sais pas.

  • Speaker #0

    C'est pas grave. Un adjectif pour qualifier la génération Z,

  • Speaker #1

    les 20-30 ans. Il y a un truc que je ne comprends pas. C'est dans les salles de sport, ils se filment, ils se mettent un trépied avec une caméra, je n'arrive pas à comprendre. Narcissique. Narcissique. Mais je me suis souvent fait la réflexion.

  • Speaker #0

    Moi, je pense être bien plus musclé qu'eux, je n'arriverais pas à pouvoir faire ça. Qu'un coach de sport le fasse le matin quand la salle est vide.

  • Speaker #1

    Pour me donner des cours.

  • Speaker #0

    C'est génial. Mais ils n'ont pas la notion, c'est du narcissisme. Ils n'ont pas honte. La salle est pleine. Il n'y a pas assez de machines pour tout le monde. On doit tourner. Ce n'est pas le problème. Mais ils mettent le trépied au milieu de la salle. Et ce film, je n'arrive pas à comprendre.

  • Speaker #1

    Moi,

  • Speaker #0

    j'aurais la gêne.

  • Speaker #1

    Ça donne l'impression qu'ils ne font pas du sport pour faire du sport, mais ils font du sport pour le montrer. Je ne comprends pas.

  • Speaker #0

    Ils ont trois abdos. Ils ne ressemblent souvent pas à grand-chose. Et ils n'ont pas cette notion de gêne et de savoir-être.

  • Speaker #1

    Je suis gêné pour eux. Je faisais.

  • Speaker #0

    Ça me ferait rire.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, c'est marrant de parler avec Yanis Dargaud, que j'ai reçu. J'ai écrit un livre sur le voyage, etc. Et pareil, il me disait qu'il y a des gens aujourd'hui qui ne voyagent plus pour voyager, ils voyagent pour le montrer.

  • Speaker #0

    En fait, je crois qu'il y a un mot, Camille, il y a un mot, tu sais, qui signifie en fait, tu ne vis pas le moment, mais tu... Faites à côté du moment. En fait, il y a des moments magiques. Il y a des couchers de soleil. Pose ton téléphone. Profite. C'est beau. Non, ils regardent leur téléphone. Et pour faire des vidéos qu'ils ne regarderont même plus.

  • Speaker #1

    Oui, en plus. Parce que tu sais très bien, c'est la réalité.

  • Speaker #0

    On fait des photos, des vidéos, on ne les regarde jamais.

  • Speaker #1

    Bah non. La vérité.

  • Speaker #0

    Enfin, moi, je ne le vois plus. Je suis content d'avoir fait quelques photos, mais ça s'arrête là.

  • Speaker #1

    Tu te voyais faire quoi quand tu étais petit, il y a 40 ans ?

  • Speaker #0

    Moi, j'avais deux passions. Je voulais être joaillier. Oui, c'est cette notion de sublimer en fait. C'est sublimer, c'est d'avoir quelque chose et de pouvoir le sublimer. Donc j'hésitais entre cuisinier ou joaillier. J'étais passionné par ça. Et puis j'avais une passion qui me dévore, c'est l'archéologie.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je suis fan de ça. Fan de l'histoire romaine et de tous les empereurs romains.

  • Speaker #1

    À 60 ans à ta retraite, on va te retrouver en train de creuser. Voilà, bien là. Merci beaucoup Valentin. Merci beaucoup Camille. Merci beaucoup pour ce témoignage. Merci pour ta générosité. Merci pour ton authenticité. Je rappelle que ton livre du potager familial aux tables d'exception est sorti aux éditions Fayard. J'invite les gens à le lire. Vraiment, tu me l'as offert. J'en témoigne. Et ton histoire, c'est surtout une preuve vivante qu'après l'obscurité, il y a de la lumière. Merci beaucoup, Valentin. Merci beaucoup, les Quadras. Merci à ceux qui continuent à suivre, à ceux qui s'abonnent, à ceux qui likent, à ceux qui commentent. Vraiment, merci beaucoup. Vous êtes de plus en plus. Parce que c'est grâce à vous que Quadra existe. Merci encore Valentin. Merci Camille. Merci les Quadras. A bientôt.

Chapters

  • Introduction à Quadra et présentation de Valentin Nérodo

    00:00

  • Parcours de Valentin : de l'apprentissage à Top Chef

    01:22

  • Discipline et responsabilité dans la cuisine

    02:59

  • Le livre de Valentin : du potager familial aux tables d'exception

    06:17

  • Les défis de la santé et la résilience de Valentin

    10:40

  • Réflexions sur la vie, le bonheur et la cuisine

    17:00

  • Conseils pratiques pour prendre soin de soi après 40 ans

    23:10

  • Les rêves et projets futurs de Valentin Nérodo

    32:55

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Description


Et si la cuisine devenait le reflet de notre parcours de vie ? Dans cet épisode de Quadras, Camille Grieco reçoit Valentin Neraudeau, un chef cuisinier au parcours inspirant qui nous rappelle que chaque plat raconte une histoire. À 41 ans, Valentin nous plonge dans son univers gastronomique, dévoilant les défis et les réussites qui jalonnent sa carrière. Son enfance, empreinte de valeurs familiales transmises par son grand-père, a été le socle de sa passion pour la cuisine. Comment ces valeurs l'ont-elles guidé dans un monde aussi exigeant ?

Valentin partage avec nous son parcours, marqué par une discipline rigoureuse depuis son jeune âge et un apprentissage précoce en cuisine. Mais la route n’a pas toujours été facile : il a dû faire face à des problèmes de santé graves qui l'ont poussé à redéfinir ses priorités. Son passage dans l'émission Top Chef a été une véritable révélation, lui permettant de se démarquer et d'apprendre à aller à l'essentiel dans la vie. Dans cet épisode, nous découvrons comment il a su transformer les obstacles en opportunités.


La conversation entre Camille et Valentin ne s'arrête pas là ! Ils abordent également la nécessité de prendre soin de soi, tant physiquement que mentalement, dans un métier aussi exigeant que la gastronomie. Valentin nous offre des conseils pratiques sur la nutrition et l'hygiène de vie, tout en soulignant l'importance des relations humaines et du partage. Que ce soit à travers la cuisine ou dans la vie quotidienne, il nous rappelle que chaque moment compte et mérite d'être savouré.


Cet épisode de Quadras est une véritable ode à la résilience et à la passion pour la cuisine. C'est un appel à vivre pleinement chaque instant et à ne jamais oublier que derrière chaque plat se cache une histoire, une émotion, un lien. Ne manquez pas cette conversation inspirante qui vous donnera envie de réévaluer votre propre parcours et de redécouvrir la magie de la gastronomie. Rejoignez-nous pour cette aventure savoureuse et enrichissante, où chaque bouchée est une leçon de vie !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Dans la vie c'est la même chose, gère tes problèmes tout de suite et ne te pourris pas la vie avec des emmerdes ou des tracas parce qu'un problème c'est un cancer, un tracas c'est ce qu'on vit tous les jours et tu dois plus accepter les choses qui te tracassent inutilement en fait souvent le problème qui te pourrit la vie aujourd'hui dans trois mois tu penseras plus

  • Speaker #1

    Un matin on s'est réveillé et bim 40 piges Comment ça va les quadras ? Bienvenue dans votre univers, bienvenue dans Quadra Ensemble, on va parler des joies et des galères de la quarantaine. Vous savez, cette période où vous vous rendez compte que ce qui prend plus de poids que vous,

  • Speaker #0

    ce sont vos responsabilités.

  • Speaker #1

    Quadra est diffusé sur les plateformes audio comme Spotify, Apple Podcasts, Deezer, etc. Mais aussi sur YouTube et sur les réseaux sociaux Instagram et TikTok quadra.podcast. Donc faites une pause dans le Quadro-univers, lâchez les biberons, lâchez les applis de rencontre et bienvenue dans Quadra. Musique Comment ça va les Quadras ? Alors aujourd'hui je reçois encore un chef de cuisine, vous allez me dire non Quadra n'est pas devenu une émission culinaire Mais celui-ci m'a contacté et j'ai adoré découvrir son parcours. Il a un parcours très particulier, il est chef pour des personnalités, il est aussi le plus jeune chef de France, enfin il a été le plus jeune chef de France, il a été candidat de Top Chef, mais c'est surtout un homme avec un parcours plein de courage. Il vient de sortir un livre très personnel, du potager familial au table d'exception,

  • Speaker #0

    dans lequel il se livre vraiment. Valentin Nérodo, bonjour, comment ça va ? Bonjour Camille, merci, je suis ravi d'être là, dans Quadra. Merci à toi, je précise que tu m'as contacté en me disant que tu aimais beaucoup Quadra ça m'a beaucoup ému et du coup je suis allé faire le curieux et je suis ravi vraiment de te recevoir dans Quadra aujourd'hui Moi aussi Camille c'était important pour moi d'échanger car je trouve que à 41 ans

  • Speaker #1

    Tu l'as dit, ça y est, la bombée lâchée Voilà,

  • Speaker #0

    à 41 ans c'est vrai que j'écoutais tes podcasts Et c'est ce que je viens de te dire tout à l'heure, c'est que ça fait du bien en fait.

  • Speaker #1

    Parce que tu m'as dit que tu les écoutais en faisant du sport.

  • Speaker #0

    Ouais, ça fait beaucoup de bien.

  • Speaker #1

    Mais il y a de plus en plus de gens, j'ai l'impression, qui comme on disait, écoutent moins de musique, se mettent plus au podcast. Moi je le sais en voiture, parce que le sport comme tu vois,

  • Speaker #0

    c'est pas trop mon pote. Bientôt, bientôt. Voilà, après cette émission je l'ai mis. Mais même en voiture, j'écoute plus de musique, j'écoute des podcasts tout le temps. Ça fait du bien je trouve, et c'est utile. Eh ben écoute, je suis ravi que ce soit utile. avant qu'on rentre dans ton parcours, etc., qu'on comprenne tout ça, on comprendra qu'il y a eu des épreuves que tu as traversées. Et malgré ces épreuves,

  • Speaker #1

    Valentin, comment on fait pour être une machine de guerre à 41 ans ?

  • Speaker #0

    Je pense que je suis quelqu'un de très discipliné depuis tout petit. J'ai commencé l'apprentissage, c'était 15 ans. Ma maman a pu faire une dérogation, j'avais 13 ans et demi en fait. Ah ouais ? Ouais, auprès de la préfecture, c'est la chambre de commerce et de l'industrie. Donc j'ai commencé un CFA très tôt, avec un stage. Il y avait une forme de maturité déjà. J'ai eu un portable à 20 ans. Donc en fait, chez nous, je suis l'aîné d'une famille nombreuse. Donc le travail, aider maman. On avait plus de responsabilités, je trouve.

  • Speaker #1

    Mais ce n'était pas trop dur à 13 ans. Moi, j'ai connu un peu l'apprentissage en école hôtelière quand j'en avais 16. J'ai fait trois mois, je me suis fait virer après à Médéric. Donc première année de BEP, tu fais ça, les cuisines. Mais déjà, il y a un truc très dur à 16 ans. Mais à 13 ans, ça devait être...

  • Speaker #0

    Totalement. Mais c'est vrai que j'ai toujours été un garçon. J'étais un ovni. J'étais un ovni, j'ai jamais eu de copains, j'ai toujours été un peu décalé. J'apprenais très vite, j'étais soif d'apprendre, j'adorais lire, j'adorais l'histoire, passionné de cuisine, passionné de pâtisserie, et puis je voulais... À 14 ans, 15 ans, je savais que j'allais être patron. C'est étrange.

  • Speaker #1

    Mais non, mais c'est bien.

  • Speaker #0

    Je ne savais pas ce que ça représentait, mais j'avais envie de ça. J'avais cette tœuf-là, en fait. Et je me suis donné les moyens de faire ça. donc j'ai travaillé j'ai fait des stages, j'ai fait un apprentissage dans des belles maisons du sud-ouest. Et comment tu les regardes justement les mômes aujourd'hui qu'on stage là ? Je trouve qu'ils n'ont plus vraiment ces envies. Pour eux, patron, ce n'est même pas un mot qui existe. Je ne voudrais pas faire une généralité bien de là, mais il n'y a pas la même envie. En fait, on travaillait pour ça, on travaillait aussi pour un CV, on travaillait pour un patron. Et coûte que coûte, il fallait tenir un ou deux ans pour avoir l'obtention du diplôme et puis pour que votre patron... puissent vous recommander à une autre grande maison. En fait, on ne cherche pas du travail, on vous recommande toujours. C'était facile. Et ce n'est plus la même envie, c'est plus personne. C'est un métier manuel, il faut du temps. Un CAP c'était deux ans, aujourd'hui c'est un an, je ne comprends pas.

  • Speaker #1

    Ah bon ?

  • Speaker #0

    Un CAP c'est deux ans, un BEP c'est un an, mais c'est un métier manuel, il y a tellement de connaissances. Et puis vous savez que la cuisine quand même Camille, c'est toutes les cuissons, c'est tous les fruits, tous les légumes, les desserts, le poisson, les sauces, les fumées, les découpages, les viandes, les boissons, c'est considérable. Les données, les connaissances sont énormes. Il y a plus de 7200 bases de sauce, de garniture, c'est des connaissances énormes, donc aujourd'hui je trouve que c'est un peu l'immense.

  • Speaker #1

    C'est pour ça qu'on dit que c'est important d'avoir un bon saucier dans un resto.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est le poste le plus important. En fait, en connaissance. Oui, mais c'est vrai que ça change tout. Un mauvais saucier dans un resto, tu le sais.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu le sais très vite. Tu vas avoir le plus beau produit si la sauce ne va pas. Totalement,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #0

    Je me rappelle d'un mec, le cuisinier de mon pote Ben, il avait un... Le mec il est bon cuisinier mais surtout il sait des sauces.

  • Speaker #1

    Ça mourira. Mais c'est une connaissance, c'est la vraie vraie connaissance de la cuisine française qui a toutes ces complexités là et sans connaissance,

  • Speaker #0

    sans apprentissage même on peut être de la meilleure volonté possible. Il faut apprendre, il faut du temps. Oui le talent c'est bien mais le travail c'est mieux quoi. Exactement.

  • Speaker #1

    Justement ton livre s'appelle du potager familial aux tables d'exception. Pourquoi ce titre fait écho au jardin de ton grand-père ? Parce que...

  • Speaker #0

    Tu vois, on se parle et j'ai un flashback dans mon esprit avec mon grand-père. On plantait des légumes, on faisait des smiths, on dessert, on les plantait parce que ça me parle véritablement. Parce que j'ai toujours, aujourd'hui, à date, quand je travaille pour une personnalité, pour un chef d'État, pour un grand client ou une maison luxe, je repense quand je suis au potager de mon grand-père. Je repense à tout ce chemin parcouru qui a été long, qui a été de souffrance, qui a été de... des ups, des downs, mais c'est les valeurs de première que j'ai eues avec mon grand-père.

  • Speaker #1

    Mais c'est ça qui est fou, parce que quand on connaît un peu ton parcours, donc on va en parler, mais j'ai lu une anecdote où tu fais un truc chez Lenny Kravitz, c'est Beyoncé déboule dans la cuisine pour demander du risotto à pieds nus. Tu te dis, t'as vécu ça, et en même temps t'es capable de te rappeler ces bases-là, parce qu'on a tendance à se dire, quand on côtoie ces choses-là, on oublie d'où on vient. Oui,

  • Speaker #0

    mais en fait, je sais d'où je viens, vraiment. Donc on a les yeux qui brillent, on est heureux, on prend du plaisir, je suis blasé de rien du tout.

  • Speaker #1

    Je m'émerveille pour tout, mais rien ne me fait... j'ai les pieds sur terre en fait, tout simplement.

  • Speaker #0

    La terre de toute façon j'ai l'impression que c'est important pour toi.

  • Speaker #1

    C'est les valeurs premières en fait, c'est l'éducation, les choses importantes dans la vie en fait.

  • Speaker #0

    Cette passion pour la cuisine, elle est née dans ce potager.

  • Speaker #1

    Exactement. Ce qui était fantastique, c'est pour ça que j'ai aimé la cuisine,

  • Speaker #0

    c'était de faire des semis. de les planter. On expliquera ce que c'est que les semis. Non mais faire des semis dans des serres, on fait des plants, ces plants on les met en terre, et 2, 3, 4 mois après on a des légumes, et c'est cette transformation, et le matin à la fraîche on allait avec ma grand-mère ramasser des asperges, ramasser des légumes, et on les cuisinait. Et on les cuisinait de 7h-38h pour faire des poulos-pots, des pot-au-feu, des jolis plats. Jusqu'à 11h30, on se remangeait à 11h30.

  • Speaker #1

    Ça déconne pas chez Nérodo.

  • Speaker #0

    Ouais, c'était une grand-mère. C'était un moulin à eau avec 3 hectares de parc et de jardin. Le rêve des gosses. Il y avait deux jardiniers, c'était fantastique. Et en fait, c'est cette transformation de la graine à prendre le plaisir de voir les plants pousser, de les ramasser avec ma grand-mère. J'ai reçu une éducation où ce que la terre te donne, on doit pas le gaspiller. On doit faire attention. Moi j'ai toujours une image, même avec mon grand-père... Il donnait le pain frais à ses enfants, mais il ne voulait pas qu'on jette le pain. Et il mangeait le pain dur. Et il mangeait le pain dur. Et je trouvais ça... C'est ça qui est important, je trouve.

  • Speaker #1

    Mais c'est marrant parce que j'avais un... J'ai un pote François que j'embrasse, qui était un mec très spirituel que j'ai reçu dans mon ancien podcast. Et à une époque, j'ai eu un petit jardin là où j'habite. Pas un grand truc. Mais je me suis dit, tiens, je vais me mettre à essayer de faire pousser un peu deux, trois trucs. Et ça marchait. je me faisais pousser quelques tomates, des concombres et je lui disais, c'est fou comme quand je jardine

  • Speaker #0

    Ça me détend. Ça me fait un bien fou.

  • Speaker #1

    Et il m'avait dit parce que, à la François, de manière très spirituelle, il m'avait dit parce qu'en fait tu ne te rends pas compte que tu recrées quelque chose.

  • Speaker #0

    Mais en fait c'est du vivant. C'est magique. Moi j'ai 40 mètres carré de terrasse, c'est pas des fruits et des légumes, mais ça me fait un bien fou. C'est ma psychanalyse du matin et du soir chez moi. Quand est-ce que tu as su que la cuisine c'était pas juste un métier ? En fait, je suis très... Près tôt, le bonheur, quand on met de l'émotion, quand on a envie de faire plaisir.

  • Speaker #1

    En fait, la cuisine, c'est envie de faire plaisir. Tu lui partages. Et la sincérité, l'authenticité. Les gens qui n'aiment pas cuisiner, ça se voit. Comme Norbert,

  • Speaker #0

    tu passes quand même toute ta journée à faire plaisir aux autres. des gens qui n'aiment pas cuisiner C'est qu'ils n'aiment pas partager souvent, c'est ça que chacun ses envies. Je savais que j'avais, pas un talent, mais quelque chose qui pouvait faire plaisir et je vois l'émotion que ça peut donner.

  • Speaker #1

    Quand tu aimes ce que tu fais de base, mais c'est vrai que quand tu sais tout de suite...

  • Speaker #0

    Moi aujourd'hui, quand je fais mes dîners privés, il ne faut pas être excellent. Il faut être encore bien au-dessus de là. Parce que quand on travaille, c'est un microcosme, et quand on travaille pour des personnalités, il faut être exceptionnel. Et c'est donner les mots juste à regard avec le client ou les maisons pour qui je travaille et je sais que le pari est régné. Avant donc d'avoir été chef privé, tu as été plus jeune chef de France. Aujourd'hui, à 41 ans, quand tu regardes ça...

  • Speaker #1

    J'ai l'impression d'avoir fait 10 vies. Mais non, mais parce que c'est énorme de se dire... J'ai l'impression d'avoir fait 10 vies.

  • Speaker #0

    Mais le mec a été plus jeune chef de France. Parce qu'on se dit, un chef, c'est un mec qui commence à être chef à la quarantaine, pas avant. Oui, bien sûr. J'avais 19 ans. C'est fou. 19 ans et demi, le 9 juin. Je joue mon premier restaurant qui s'appelait le Valentin, un restaurant gastronomique dans le quartier historique de Toulouse. C'était fou, c'était fou.

  • Speaker #1

    J'imagine, t'imagines, 19 ans.

  • Speaker #0

    Mais surtout, c'est de l'inconscience. Surtout que j'ai économisé mes salaires d'apprenti, j'avais 18 000 euros. Mais j'ai économisé, économisé, économisé. Garçon de café, j'ai travaillé comme un fou. J'avais 18 000 balles et il a fallu lever 120 000 euros à 19 ans. 120 000 euros, je me suis pris des claques.

  • Speaker #1

    Mais les autres, ils te regardaient comment ?

  • Speaker #0

    Un ovni. En fait, personne ne me croyait. Personne ne me croyait. Je n'ai jamais été encouragé. Ma maman, bien sûr, mais mes proches ne m'ont jamais encouragé. Ils ne m'ont jamais pris au sérieux. Et j'ai été financé. Et la première année, j'avais 270 000 de prévisionnels à faire. J'ai eu plus du double en 11 mois.

  • Speaker #1

    Donc je vais remonter le j'aime.

  • Speaker #0

    Bon bah perdez pas espoir les jeunes.

  • Speaker #1

    En fait, il faut croire en soi. Coute que coûte. Corriger, s'arranger, peaufiner.

  • Speaker #0

    Il faut croire en soi. Il ne faut pas lâcher son cap. Mais pourquoi quitter les restaurants pour se diriger vers le côté chef privé ? Parce qu'aujourd'hui... Aujourd'hui ? Oui. Aujourd'hui parce que la vie est faite de rencontres et en sortant top chef. C'était les grandes années. On va y venir après tout à l'heure. Oui, on va en reparler. Mais c'était les grandes années. En fait, vous marquez les esprits avec votre cuisine. Vous créez quelque chose. J'ai rencontré le PDG d'Omega, qui m'a fait travailler pour faire les 45 ans d'Apollo 13, où je suis allé rester longtemps aux Etats-Unis. J'ai rencontré Georges Clooney. De Georges Clooney, quand vous travaillez, je travaille plus d'un an pour lui, vous faites des rencontres, j'ai rencontré des grands banquiers de Wall Street. Et de plus en plus, les projets sont exceptionnels, avec des budgets, et on vous donne carte blanche. Et ça c'est exceptionnel. Et vous créez un réseau comme ça. Et j'ai créé ce réseau, j'ai pris conscience très tôt que le réseau était très important. Et j'ai soigné mon réseau comme ça.

  • Speaker #1

    Et tu travailles pareil avec une brigade ?

  • Speaker #0

    On t'a pas foutu tout seul dans une cuisine ? Tiens vas-y cuisine ! Salut Georges Cloulet ! Non, je travaille avec une grosse équipe qui sont tous en freelance. Et comme ça c'est un business plan qui est canon. Et sur chaque opération, je travaille pour des maisons de luxe à Vendôme ou à Montaigne, où on travaille sur demande et beaucoup de last minute, parce que souvent les grands clients, on le sait que quelques jours avant, tout simplement.

  • Speaker #1

    Ah oui, donc tu t'es appelé juste avant.

  • Speaker #0

    Il y a une Kardashian qui est à Paris, 48 heures avant, je le sais, et on s'en occupe.

  • Speaker #1

    Donc tu as cuisiné pour les Kardashians ?

  • Speaker #0

    Entre autres.

  • Speaker #1

    Il y a une anecdote, ou plusieurs, un peu sympa. Bon, pas des trucs qu'on ne doit pas savoir, mais...

  • Speaker #0

    Non, je... Les plus fortes ? La première fois que je travaille pour le Prince Albert, je suis son chef à Paris, où il vient dans les coulisses en cuisine et il me dit c'est la première fois avec l'ambassadrice, c'est la première fois que je vais en cuisine en 15 ans. Et ça me touche. Ça me touche parce que j'ai appris tout ce qu'il aimait, tout ce qu'il n'aimait pas, tout ce qui était en lien avec sa mère parce qu'il aime la cuisine américaine. Et ça m'a touché. Comme quoi, quand on fait des efforts, quand on réfléchit bien, on peut toucher vraiment les gens. Je travaille pour les Nikravids, et puis il y avait tout Hollywood. Tout Hollywood, c'était l'année dernière. Il y avait Matt Damon, il y avait Leonardo DiCaprio. C'était impressionnant quand même. Et puis, pour des raisons de sécurité, en fait, je ne préviens pas le staff. Quand on va dans des endroits, on ne doit pas... pouvoir donner pour qui on travaille. Les téléphones sont confisqués, c'est vraiment... Ah oui, c'est quasi judiciaire, c'est vraiment... C'est normal.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends, mais c'est vrai que ça paraît énorme.

  • Speaker #0

    C'est énorme, oui, c'est énorme. Puis on doit donner les cartes d'identité trois mois avant, il y a des recherches et tout, c'est assez... D'accord,

  • Speaker #1

    ok.

  • Speaker #0

    Et puis on fait un menu fantastique pour les Nikravits, c'était la Fashion Week, la haute couture, et là... Beyoncé descend, c'est une cuisine qui est en mise sous sol, avec une parure, une robe de soirée incroyable, et puis elle descend avec son assiette déjà, qu'elle avait mangée, et on lui resserre de risotto. Et je vois mes employés, mes cuisiniers qui étaient en décomposition, qui étaient choqués, en fait. Il y a eu un bug, en fait.

  • Speaker #1

    Elle est venue au self-service. Bonjour, je vais reprendre des frites. C'est ça qu'il faut que je t'explique. Mais oui, en fait, t'as l'impression que la cuisine, ça rend les gens normaux.

  • Speaker #0

    Ça rend les gens normaux, ça rapproche, en fait. Ça rapproche, et pour moi, le luxe aujourd'hui... C'est l'authenticité, je pense que le Covid a accéléré ça. On a tout vu, tout fait. Faut être vrai. Et la cuisine doit être franche, en fait. Et tout cet esbrouf des chefs des années 90, 2000, c'est fini, quoi. Aujourd'hui, on n'a plus envie de ça. Oui. On n'a plus envie de ça. C'est quoi ta plus grande fierté en cuisine ? Ma plus grande fierté... En cuisine. En cuisine. Moi, ma plus grande fierté, c'est... Il y a une phrase de Oscar Wilde que j'aime beaucoup, c'est pas le résultat qui compte, c'est le chemin parcouru. Et c'est de voir tout ce que j'ai pu faire pour avoir ce... Peut-être, attention entre guillemets, pouvoir de vouloir, de pouvoir faire plaisir à des gens, à réussir des paris. Parce que des fois c'est compliqué.

  • Speaker #1

    T'aimes ça le défi j'ai l'impression. J'adore le défi.

  • Speaker #0

    Moi plus c'est compliqué, plus j'accepte en fait. C'est de faire des dîners incroyables. Une grande famille américaine disant je voulais absolument un château dans le limousin, il n'y avait pas d'eau, il n'y avait pas d'électricité, il a fallu faire un événement incroyable, il a fallu revenir des couples électrogènes, faire venir de l'eau, c'est dingue ! Et faire un menu gastronomique, c'est fou ! Plus c'est fou et c'est trippant !

  • Speaker #1

    T'as raconté dans une interview que t'as eu une enfance marquée par une relation complexe avec ton père, tu parles de ces démons... Comment est-ce que cette figure-là, ton père, a influencé ta vision de la vie et s'il y a un lien avec ton métier justement ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est intéressant, avec le recul aujourd'hui à 40 ans, j'avais besoin d'un papa, comme la plupart des garçons, qui était fier de moi. Et j'ai travaillé coûte que coûte, avec une énergie, une folie, une dinguerie. Et heureusement j'ai eu un grand-père qui était fier de moi, qui était un patriarche. qui était très dur mais qui m'appelait Fiston. Et heureusement j'ai eu cette figure paternelle. Mais j'ai toujours souffert de ça. J'ai eu un père alcoolique qui nous a fait vivre des misères avec maman et notre famille. Et c'est vrai que la cuisine m'a structuré. Et la cuisine m'a beaucoup aidé à avancer. C'était une passion mais ça m'a beaucoup structuré. Et cette souffrance-là m'a donné une naine. J'ai transformé ça. en énergie et en soif de réussite et d'ambition.

  • Speaker #1

    Je trouve ça bien parce qu'il y a eu un aché qui, malheureusement, ce genre de choses devient une faiblesse aussi.

  • Speaker #0

    On va parler de mon cas personnel, mais j'ai connu la même chose que toi et moi j'ai eu tendance à faire l'inverse, j'ai eu tendance à tomber dans la bouteille comme lui. Donc c'est là où je trouve ça très fort.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est très difficile à vivre et il faut prendre ça avec philosophie et je pense qu'il n'y a pas de hasard.

  • Speaker #0

    Et je transforme ça en force, mais c'est du travail sur soi. Beaucoup. Tu lui en veux encore aujourd'hui ? Non, je suis apaisé. Je suis très apaisé. Je le remercie de m'avoir fait souffrir comme ça. Parce que j'en serais pas là aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Pourquoi ? Faut lâcher prise. Mais c'est à 40 ans que c'est léger et que c'est un bonheur.

  • Speaker #1

    De toute façon, on sait, on en parlait tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Mais entre 20-30 ans, ça a été une croisade.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    C'était une croisade.

  • Speaker #1

    Il y a un moment dans ta vie où je pense que tu te rends compte que dans ton parcours,

  • Speaker #0

    il y a des gens qui sont des leçons et il y a des gens qui sont des bénédictions. Mais donc dans tous les cas, tu as quelque chose à prendre. Exactement. Tu as fait ton coming out nationalement dans Top Chef. Tu en as parlé, je ne veux pas te promener avec ça. Pourquoi tu as choisi ce moment si médiatisé et comment est-ce que tu as vécu les réactions ? Parce que j'ai lu qu'il y avait des fournisseurs qui te tournaient le dos.

  • Speaker #1

    Ça a été une croisade ça aussi.

  • Speaker #0

    À une époque, je n'étais pas forcément... J'étais pas conseillé au niveau de la com. Je pensais que c'était, et je pense que c'était le bon moment de le dire, mais je n'avais pas compris la répercussion que ça pouvait faire. C'est quand même une couverture de têtu. Bah oui,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #0

    C'était fou. J'en ai même fait deux.

  • Speaker #1

    T'as pas juste envoyé de SMS, quoi. Non, non, non,

  • Speaker #0

    je l'ai fait bien, quoi. Tu vois, Camille, non, non, je l'ai bien fait. C'était il y a 15 ans en arrière. Et il y a 15 ans, cette homophobie... C'était un autre monde. Aujourd'hui ça a évolué mais pas dans la gastronomie. Moi regarde, j'ai 41 ans, j'ai commencé très tôt, je n'ai jamais rencontré un chef homosexuel. Qui se dit homosexuel.

  • Speaker #1

    Tu te cachais en cuisine ? Totalement.

  • Speaker #0

    Mais totalement. Totalement, il n'y avait pas de sujet en fait, personne ne m'en a parlé. Oui donc si ça se trouve il y en avait mais personne ne le disait en fait. Même à date, je ne connais pas de chef gay. Tu vois ? Parce qu'on ne se le dit pas. Parce que c'est un milieu très fermé la gastronomie. Je sais que j'ai reçu des milliers de lettres, des milliers de messages, j'ai mis plus d'un an à pouvoir tout lire. Mais je sais que ça a aidé beaucoup de monde. C'est un vrai message, il faut avancer. Et si ça a pu aider des jeunes, si ça a pu aider des gens, j'en suis très fier aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Il y a des gens qui t'ont tourné le dos vraiment ?

  • Speaker #0

    La famille. Pas ma maman.

  • Speaker #1

    On voit comment tu l'aimes ta maman

  • Speaker #0

    Non non c'est Une partie de ma famille Quand tu as du succès les gens reviennent C'est drôle Tu vois ce que je veux dire Oui oui je vois très bien Et puis des fournisseurs et puis des grands clients Mais ça doit presque être sympa de les regarder quand ils reviennent C'est dur à vivre C'est vrai dur à vivre Aujourd'hui ça m'amuse Il y a presque un côté un peu revanche

  • Speaker #1

    Ouais, revanche, oui.

  • Speaker #0

    Pas vengeance, attention. Pas vengeance,

  • Speaker #1

    revanche, oui. Ça me fait un sourire.

  • Speaker #0

    C'est fou quand même.

  • Speaker #1

    Ça me fait un sourire.

  • Speaker #0

    Et dans le boulot aussi, j'imagine que... Parce que c'est vrai que la cuisine moche-pouline un peu... C'est très très dur. C'est très très dur.

  • Speaker #1

    C'est que c'est un milieu très militaire,

  • Speaker #0

    et même gay militaire, c'est facile, aujourd'hui. Mais en cuisine, c'est compliqué. C'est resté encore très très à l'ancienne. Ça, là-dessus, on est d'accord. Et donc, il y a eu ce coming-out,

  • Speaker #1

    ces couvertures de tétudes, donc déjà un passage à traverser T'avais quel âge à ce moment-là, de ton top chef ? 26, 27 ? 26,

  • Speaker #0

    et deux ans après,

  • Speaker #1

    à peu près...

  • Speaker #0

    J'ai fait une rupture d'anévrisme.

  • Speaker #1

    Une rupture d'anévrisme. Donc là, tu commences à les enchaîner, là. Est-ce que t'en connais les raisons ?

  • Speaker #0

    Oui, stress, surménage, anxiété. J'en étais sûr. Voilà, tu vois. En fait, je lâche pas coûte que coûte. Moi, j'aime les choses fortes. J'aime des moments forts. J'aime pas... Moi, c'est tout l'un ou tout l'autre. tout à fond, rien du tout je n'aime pas les choses fades je n'aime pas les choses chiantes, j'aime les choses intenses et c'est vrai que mon travail est intense tu sais un chef d'entreprise c'est la compta c'est la créativité, c'est les fournisseurs c'est un produit marketing il faut négocier il faut se vendre c'est un métier il n'y a pas de vie intime les week-ends il n'y en a pas t'es crevé quand tu reviens c'est une vie très très difficile j'ai poussé le bouchon un peu loin et c'est ça donc c'est ce qu'ils t'ont dit les médecins ? c'est à dire que je me suis poussé à bout à bout à bout quand il y a des pertes de poids quand tu te négliges vraiment... J'ai fait quand même 3 mois de scie intensive.

  • Speaker #1

    Avant cette rupture d'anévrisme, t'avais une vie plutôt dissolue ? C'était vraiment que le travail ?

  • Speaker #0

    Que le travail,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est fou. C'est fou, ça. C'est pas que ça. En fait, il faut se reposer. On apprend ça maintenant à 40 ans. Pour être performant, il faut arrêter, en fait. Il faut avoir des vrais week-ends. Ça fait que 1 an dans ma vie que quand il n'y a pas d'opération le week-end, je découvre le week-end. Ça y est, t'as découvert ce que c'est écrit à faire. J'ai un psy qui m'aide. À ralentir.

  • Speaker #1

    Et c'est important.

  • Speaker #0

    Et je trouve que ça fait beaucoup de bien. Bien sûr. Il m'aide à ralentir. De prendre cinq minutes à boire un café, je le bois d'une traite. Et c'est vrai parce qu'en un an, je suis beaucoup plus performant, je prends plus soin de moi. Et en fait, je suis un sprinter. Mais c'est vrai qu'à long terme, on va beaucoup plus loin.

  • Speaker #1

    Mais bon, c'est vrai qu'on a tendance à oublier que c'est important ces moments-là. Moi, je le dis tout le temps, les gens ne savent pas s'ennuyer.

  • Speaker #0

    Le repos commence quand on s'ennuie.

  • Speaker #1

    C'est important de savoir s'ennuyer et se dire, bon bah je me fais chier, c'est pas grave. Les gens qui tiennent pas en place, et je suis quelqu'un qui tient pas beaucoup en place. Alors je suis pas à ton niveau quand même, je suis un petit niveau en dessous. T'es moins cher que moi. Ouais je suis un petit niveau en dessous.

  • Speaker #0

    T'es un peu moins cher que moi. Mais c'est vrai que, voilà, maintenant je me force à me prendre des moments où...

  • Speaker #1

    C'est un vrai bonheur,

  • Speaker #0

    c'est un vrai kiff. Tu poses ton téléphone et c'est fini. Mais le problème c'est que malgré tout ça, donc après cette rupture d'annevrisme, en ce que tu prends quand même conscience des choses, tu reviens sur le travail au bout de combien de temps ? Chut !

  • Speaker #1

    Vas-y dis-le !

  • Speaker #0

    Sors pas des arriéables !

  • Speaker #1

    Non mais t'es revenu au bout de 6 mois j'imagine ?

  • Speaker #0

    Non, ouais 6 mois, parce qu'en fait j'ai eu un vaisseau, enfin c'est une veine, enfin un vaisseau derrière l'œil gauche en fait, et en fait je pouvais plus me tenir debout parce que sinon j'avais des vomissements, et j'arrivais plus à marcher debout en fait, j'avais plus d'équilibre. pendant 6 mois j'avais plus d'équilibre il fallait du repos total Et j'allais au resto, et il fallait que je m'allonge toutes les demi-heures. C'était n'importe quoi. Même toi, tu pousses. C'est n'importe quoi. C'est à 40 ans qu'on se dit que c'est n'importe quoi.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, ça t'arrivera, je pense que tu prends un an avant de reprendre le boulot. Oui, ça c'est sûr. Mais bon, malgré tout ça, il se trouve que malheureusement, la vie a décidé de s'acharner un peu. Et tu découvres que tu as un cancer de l'estomac.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ce qui est un peu un con pour un cuisinier, je trouve. Mais comment tu as... comment tu l'apprends, comment tu le gères sachant que tu as déjà traversé une première maladie je ne sais pas si on peut appeler ça une maladie une rupture d'anérosis mais qu'est-ce que tu te dis à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    à ce moment-là on a la moitié du pied en haut d'un building et on va tomber dans le vide à ce moment-là on se dit que tout peut s'arrêter aujourd'hui c'est quand on vit des moments comme ça qu'on se rend compte véritablement des choses Il faut vivre ce moment-là, il faut arriver à ce but, à ce sentiment difficile d'acceptation. Je me suis battu, j'ai cru en moi, j'ai beaucoup prié, j'étais très spirituel. C'est très lié corps-esprit. Je l'ai su en faisant une batterie de tests médicaux. Ça a duré deux ans et demi. J'ai perdu un poids considérable. J'ai été obligé dans toutes mes boîtes, parce que sans votre présence dans un commerce, c'est ce qui fait la valeur d'un lieu. Et j'ai cru en moi, et je me suis battu, et je me suis soigné, et ça a été la pire épreuve de ma vie.

  • Speaker #1

    Pas une seule seconde tu t'es dit je baisse les bras ?

  • Speaker #0

    Non, toujours en fin de journée, on a envie de partir, mais le matin c'est reparti et on lâche pas l'affaire. Mais ça a été très très difficile pour moi.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui t'es en rémission ou guéri ?

  • Speaker #0

    Guéri.

  • Speaker #1

    Guéri.

  • Speaker #0

    Guéri. Je peux t'y suivre bien sûr.

  • Speaker #1

    J'imagine que tu t'es testé tous les ans.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça a été un moment... En fait c'est pour ça que j'ai voulu aussi t'émoigner dans ce livre. Déjà la première chose c'est prendre soin de soi. De se respecter, de se donner des limites et de quel est ce qui est véritablement important dans ta vie. Quand tu enlèves tout ce qui n'est pas important, de gens qui ne t'apportent pas grand chose, qui te prennent une énergie folle, des rendez-vous inutiles, des gens qui n'ont pas de win-win, il n'y a rien d'intéressant. Ça fait un bien fou, déjà vous êtes plus léger. Et aujourd'hui, je ne fais plus rien si je n'apprécie pas les gens. Donc c'est sûr que les journées sont plus légères, il y a moins de stress, je prends plus soin de moi, je prends vraiment soin de moi, pas comme avant, et je fais que des choses importantes dans ma vie.

  • Speaker #1

    C'est quoi prendre soin de toi ?

  • Speaker #0

    Prendre soin de soi, c'est déjà lié à mon bonheur. Prendre soin de soi, c'est pour moi dormir 7-8 heures, d'aimer son appartement, d'aimer mes livres, mes plantes. Faire un peu de sport, d'avoir des projets, d'être bien accompagné et puis d'avoir une vie saine.

  • Speaker #1

    Comme quoi quand on est cuisinier c'est possible en fait.

  • Speaker #0

    C'est possible, c'est possible.

  • Speaker #1

    Tes proches ils ont eu quel rôle et quelle place à ce moment là ? J'ai toujours fait des concessions et j'ai toujours mis ma vie professionnelle avant tout. Donc suite à ça, pour moi mon premier cercle avait de l'importance. C'est maintenant le boulot passé après. Il a fallu ça pour comprendre que... Les moments précieux, tu sais que tu grandis quand tu vis des choses comme ça,

  • Speaker #0

    tu remets juste le curseur au bon endroit et c'est ce que j'ai fait, donc ma mère et ma famille.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on se dit quand on vit ça avant d'avoir 40 ans ? Parce qu'en général on se dit que ces choses-là ça arrivera après. On n'écoute pas, t'as jamais entendu toi les anciens qui disaient profite le temps passe vite, on les écoute pas, ça n'a pas de sens. C'est quand tu l'as vu qui ça a du sens. Maintenant tu t'en rends compte que ça passe vite. Exactement. Ouais et puis surtout pas le gâcher.

  • Speaker #0

    Tu sais, un cuisinier, dans une journée de travail ou de production, on optimise. On fait les choses les plus compliquées tout de suite et les plus longues. Et après, au fur et à mesure, moins longues et les finitions... T'as les jours et les journées quoi. Exactement. Dans la vie, c'est la même chose. Gère tes problèmes, tout de suite. Et ne te pourris pas la vie avec des emmerdes ou des tracas. Parce qu'un problème, c'est un cancer. Un tracas c'est ce qu'on vit tous les jours et tu dois plus accepter les choses qui te tracassent inutilement en fait. Souvent le problème qui te pourrit la vie aujourd'hui, dans trois mois tu penseras plus.

  • Speaker #1

    On va revenir un peu sur Top Chef, je veux savoir un peu comment ça s'est passé pour toi cette aventure Top Chef. Parce que t'arrives donc en saison 4, donc après une grosse saison avec les fameux Norbert et Jean. Comment tu te retrouves dans Top Chef ? Parce qu'au moment où tu fais Top Chef, t'as déjà ta carrière qui est bien commencée. T'as déjà tes restos, machin. Comment tu te retrouves dans Top Chef ? Pourquoi tu décides et comment tu l'as vécu cette aventure ?

  • Speaker #0

    Ce qui s'est passé c'est que j'avais travaillé toute la nuit la veille pour faire une énorme pièce montée en macaron pour démarrer et j'avais dormi l'après-midi comme tous les chefs, on fait la sieste.

  • Speaker #1

    C'est vrai que vous êtes le roi des siestes.

  • Speaker #0

    A 16h30, à la sortie de ma sieste avant de reprendre le service, j'ai la prod de M6 qui me dit « Bonjour, est-ce que vous êtes intéressé de faire Top Chef ? » Je ne suis jamais inscrit à Top Chef. Le lendemain je fais un casting à Paris Je me rends être un couchette, je te le déconseille Train couchette avec des gens que tu connais pas, je sais pas comment on fait pour dormir avec des gens que tu connais pas dans un train. 7h15 René Offray à Paris à un lycée hôtelier. Casting, 10 heures de casting. Alors déjà t'as pas dormi de la nuit, t'es paumé, t'es arrivé à Paris et donc je fais le casting avec Thierry Marx. J'ai fait trois épreuves éliminatoires, j'ai été pris et j'ai réussi le dernier casting. Et j'ai été pris, j'étais le 16ème candidat. Il moquait un candidat. Et sur les 16, je suis le seul qui n'a pas été inscrit. Donc c'est drôle. Il faut avoir de la réaction. Il y a des choses comme ça, des opportunités.

  • Speaker #1

    C'était important pour toi de le faire ou c'était juste presque un peu un jeu ?

  • Speaker #0

    Non, c'était pas un jeu. Non, c'était pas un jeu. Tu sais que c'était des raisés pour le vin quand même. Moi j'ai perdu 8 kilos. Pour la sèche, c'est pas mal. Le stress, le stress. Et puis c'était un show télévisé. On ne sait pas, tu sais, il y a un tournage à 7h, on te lève à 4h, t'as pas de téléphone, t'es paumé. Si je te rappelle, les 4 rings chez M6, c'est un peu limite. Je l'ai connu, pendant longtemps. Ouais, tu sais, que des... Voilà, bon, tout est compliqué, quoi. Et puis les épreuves, elles sont violentes. C'est que tu peux être le meilleur des cuisiniers, on t'annonce une épreuve, t'as une heure. Le temps que t'aies l'idée, le temps que t'aies l'économie, il te reste 50 minutes.

  • Speaker #1

    Mais t'en gardes un bon souvenir.

  • Speaker #0

    Évidemment que c'était fantastique. Évidemment que c'était fantastique. Ce que m'a appris... Top chef, va à l'essentiel dans ta vie. Ne perds pas de temps. Va à l'essentiel. Si tu as envie de dire je t'aime à quelqu'un, tu le dis. Va à l'essentiel. Tu as un beau produit. tu cuisines bien tu vas à l'essentiel, en fait. Et ça, aujourd'hui, je pense à tous les jours.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que de toute façon, tu gardes que des bons souvenirs de tout. C'est ça qui est faux.

  • Speaker #0

    T'as une philosophie de vie qui est quand même...

  • Speaker #1

    Après, je me dis, avec ce que t'as traversé, je comprends.

  • Speaker #0

    Je me dis, tout ce que tu vis, tu dois le prendre. Est-ce que c'est difficile ou compliqué ? J'essaye d'être un homme meilleur chaque jour. Et j'essaye... Je me dis, si tu vis un moment compliqué, si tu dois apprendre quelque chose... C'est mon délai, soit je perds, soit je perds jamais, soit je gagne, soit j'apprends. C'est fantastique ça.

  • Speaker #1

    Je ne déprime jamais. Oui, j'ai l'impression. Je ne déprime jamais. Il y a des moments tristes. Mais je déprime jamais. Tu traverses quoi. Ouais. Bah aujourd'hui j'ai armé. Et si je peux déprimer, je dis je suis en vie. Ouais. C'est bien ? Bah je trouve ça très bien. Ça c'est efficace hein. Et c'est quoi les projets justement ? Les projets ? Ouais. J'en ai plein. Ouais j'imagine. Mon rêve,

  • Speaker #0

    je vais te dire mon rêve. Mon rêve est d'avoir un lieu, un château, un beau lieu, dans la nature, avec une ou deux tables, un ou deux restaurants sur le site. Et mon plus grand rêve, c'est d'aider des gens. Mon plus grand rêve, c'est de faire de la transmission. C'est toujours du potager, toujours lié avec un potager. Parce que le vivant, le potager, et être dans la nature, c'est pour moi un leitmotiv dingue. C'est d'aider des gens qui sont dans le besoin, qui font des reconversions, des handicapés, faire quelque chose de social. et qui peut élever. Et ça, c'est quelque chose que j'aimerais beaucoup.

  • Speaker #1

    Tu te sentirais donc d'ouvrir une école un peu ouverte à tout le monde, surtout à ceux qui en ont besoin ?

  • Speaker #0

    C'est un rêve,

  • Speaker #1

    je te l'ai dit, c'est un rêve. D'aider des gens qui me... ça m'éleverait vraiment. T'as des regrets ? J'ai pas de regrets, non. Mais je ferais certaines choses différentes, comme toi, j'imagine. Oui, il y a sûrement des choses que je ferais différemment. Est-ce que t'as des fiertés, à l'inverse ? Ouais,

  • Speaker #0

    je suis... Il faut être... Suite à tous ces soucis, je me dis, sois gentil avec toi-même. Il faut être gentil, il faut être ton meilleur ami. Tous les jours, je me dis, je suis fier de toi. Et ça aide. Ça aide parce qu'on est dans le monde du luxe, par exemple. On est tout le temps rabaissé. Le luxe, c'est un jour tu es Dieu, un jour t'es rien. Un jour, un groupe important, un LVMH ou un Kering va te prendre dans les bras. C'était fantastique, fantastique. Et le lendemain, tu peux te limoger. Parce qu'ils ont pris quelqu'un d'autre. Et ils t'expliquent, tu fais... partie de la famille, mais c'est pas vrai. C'est une pièce de théâtre. Donc, il faut accepter ça.

  • Speaker #1

    C'est arrivé que tu te rates sur des opé comme ça ?

  • Speaker #0

    Je me suis jamais raté. À une époque, je prenais trop d'opérations et j'étais un peu moins bon. Mais ça, ça arrive. C'est de la fatigue. Mais aujourd'hui, je sais que je suis bon et je sais que je connais le pouvoir que ça peut faire. C'est un challenge à chaque fois.

  • Speaker #1

    Alors toi qui es cuisinier, qui prends en plus soin de toi, aussi bien physiquement que mentalement, etc. Pour les quadras qui nous écoutent et nous regardent, qui sont un peu dans mon cas, c'est-à-dire qui ne font pas spécialement attention à la façon dont ils bouffent, la façon dont ils vivent, qui n'ont rien de spirituel, enfin bon voilà, t'as compris, je suis un peu la caricature. Quel conseil tu donnerais pour au moins essayer de trouver une hygiène un peu sympa, prendre soin de tout soi, tout en prenant plaisir ?

  • Speaker #0

    En fait, il faut être cool. Prendre la première chose,

  • Speaker #1

    pas se prendre la tête.

  • Speaker #0

    Faut vraiment prendre des bonnes habitudes. Manger du cru, des oeufs durs, des légumes, des avocats, des bonnes huiles. Faire de la bonne viande, faire des choses intelligentes, faire un peu de sport, bien dormir. Conseil nutrition tu parles ?

  • Speaker #1

    Ouais, conseil nutrition. Conseil sommeil, j'ai compris qu'il fallait bien dormir. C'est la base. Ah mais c'est très important. Parce que ça vient de là, je lui dormais 4-5 heures par nuit. Ça ne suffit plus. Et conseil nutrition ? Nutrition, manger le cru,

  • Speaker #0

    quand on ne sait pas.

  • Speaker #1

    Beaucoup de légumes, des choses rôties,

  • Speaker #0

    des bonnes protéines, des bons assaisonnements.

  • Speaker #1

    Puis en fait, en soi, quand on y réfléchit, c'est pas compliqué,

  • Speaker #0

    c'est du basique. En fait, on le sait,

  • Speaker #1

    mais on ne le fait pas. Je te dis, je suis l'exemple type. Le cardiologue m'a dit, il faut faire baisser le cholestérol, parce que j'ai un taux de cholestérol, je n'explique même pas, ça va exploser. Je me suis affiché dans la cuisine qu'il faudrait que je mange, etc. Mais tu peux être sûr que je vais te faire deux jours et je vais craquer.

  • Speaker #0

    En fait, c'est très simple. Tu ne vas pas au sport. En fait, il faut que tu ailles au sport. En fait, il faut créer entre 21 et 66 jours pour créer une nouvelle habitude. C'est-à-dire que tu vas au sport, tu restes 20 minutes, tu fais un peu d'abdos, 2-3 machines, tu arrêtes. Tu te dis, j'y vais deux fois par semaine. Après, tu vas trois fois par semaine. Après tu fais 25 à 35 minutes. Au bout d'un moment, tu crées un rendez-vous pour toi. Tu écoutes des podcasts, tu peux t'en donner des bons. Et avec la nourriture, tu te dis, ok, bon maintenant, pas de soda, pas de friture, cool, j'évite l'alcool, et je me kiffe le week-end. C'est-à-dire le week-end, je kiffe, je mange des frites, je mange ce que je veux.

  • Speaker #1

    Ouais, je peux faire un bon resto.

  • Speaker #0

    Mais du lundi au vendredi, voilà, je suis important, je vais faire petit à petit. Je fais ce que je peux, pas de produits transformés, tout ça. Et au fur et à mesure, au bout des semaines et des semaines, tu vas changer ton cap et tu auras des effets et des résultats.

  • Speaker #1

    Et surtout qu'en fait, comme on en parlait tous les deux, comme tu dis, il n'y a pas besoin de bouffer du caviar pour être sublimé avec des tomates, tu peux le faire en fait.

  • Speaker #0

    Fais des choses simples. En fait, aujourd'hui, tu te foutais dans un franprix et tu manges des meilleurs produits en fait. Pas de produits transformés, du simple.

  • Speaker #1

    Et c'est important de faire attention à ça quand on a passé la quarantaine ?

  • Speaker #0

    Bah oui parce que déjà on met plus de temps à éliminer, on perd quand même 1% de masse musculaire tous les ans. C'est pas rien.

  • Speaker #1

    Non c'est pas rien.

  • Speaker #0

    Tu vois c'est pas rien. Non en fait, faut faire gaffe. On a kiffé. En fait en gros la récréation est terminée Camille. C'est fini.

  • Speaker #1

    C'est la première fois que je me fais engueuler dans mon podcast. Non mais en fait je me dis on a kiffé c'était génial. J'aime bien la métaphore de la récréation. Je me dis on a 20 ans devant nous là. On a 20 ans. Et les meilleurs. Oui c'est ça. C'est surtout les meilleurs. Donc je me dis, allez on va kiffer, on va les faire bien. C'est pour ça que tu la kiffes ta quarantaine.

  • Speaker #0

    Ouais, je suis tellement libéré. Ça fait tellement de bien. Donc autant le faire bien, autant que le chemin soit au top.

  • Speaker #1

    Bon bah pour la peine tu vas passer sur le grill des quadras comme tout le monde. 5 questions rapides sur les souvenirs. Tu réponds en un mot, en plus si t'as besoin de le dire en plus, le goût d'un bonbon de ton enfance qui te manque.

  • Speaker #0

    Le carambar.

  • Speaker #1

    Le carambar, celui qui éclate les dents.

  • Speaker #0

    Ouais il éclate les dents, ça c'est vrai, je peux plus en manger. Mais le carambar c'est des souvenirs de gosses.

  • Speaker #1

    Ouais, bon après t'en as encore aujourd'hui des carambars, mais j'ai l'impression qu'ils ont pas le même goût.

  • Speaker #0

    Non mais on n'allait pas à autant de choses en fait. C'était les bonbons, il y avait les tagada, les bananes dans les boulangeries à l'époque. Moi j'avais même le boulanger qui venait Dans le hameau Avec la camionnette Citroën C'était génial

  • Speaker #1

    L'émission de ton enfance qui a disparu et qui te manque Vidéogag

  • Speaker #0

    Ce qui est très drôle C'est qu'aujourd'hui c'est mon meilleur ami Bernard Montiel J'ai regardé Vidéogag et MacGyver C'était le dimanche parce que c'était le seul jour où on avait le droit Et il y a un truc qui est dingue C'est qu'aujourd'hui c'est mon meilleur ami Et c'était lui qui m'a porté beaucoup de bonheur parce que la télé c'était... Tu lui as dit ça ? Oui, il le sait, il le sait, il le sait.

  • Speaker #1

    Comment il s'appelait son chien dans Vidéogag ?

  • Speaker #0

    Farouk.

  • Speaker #1

    Farouk.

  • Speaker #0

    C'était la mante, ça.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, il le dit encore aujourd'hui, il dit qu'il s'en est toujours parmi.

  • Speaker #0

    Non mais c'est vrai.

  • Speaker #1

    Mais je peux le comprendre, moi quand je perdrais ma chienne, je vais dire, je vais juste mettre du temps à m'en remettre. Donc je comprends tout à fait. mais c'est rien que Vidéogag,

  • Speaker #0

    c'était bien c'était génial, c'est top

  • Speaker #1

    Un truc que disaient tes parents ou tes grands-parents qui te saoulait mais que t'appliques quand même malgré toi aujourd'hui ? Je sais pas. Pourtant ton grand-père il a dû t'en dire. Il était tellement dur. Il est dur. Qu'est-ce qu'il était dur ? Alors c'était une plaque de beurre. Son cœur c'est une plaque de beurre. Mais tellement dur. Il avait pas de formulation. C'était droit au but. C'était violent. Il a pris deux gifles dans ma vie. Par lui, je m'en souviendrai toute ma vie. Non je sais pas.

  • Speaker #0

    C'est pas grave. Un adjectif pour qualifier la génération Z,

  • Speaker #1

    les 20-30 ans. Il y a un truc que je ne comprends pas. C'est dans les salles de sport, ils se filment, ils se mettent un trépied avec une caméra, je n'arrive pas à comprendre. Narcissique. Narcissique. Mais je me suis souvent fait la réflexion.

  • Speaker #0

    Moi, je pense être bien plus musclé qu'eux, je n'arriverais pas à pouvoir faire ça. Qu'un coach de sport le fasse le matin quand la salle est vide.

  • Speaker #1

    Pour me donner des cours.

  • Speaker #0

    C'est génial. Mais ils n'ont pas la notion, c'est du narcissisme. Ils n'ont pas honte. La salle est pleine. Il n'y a pas assez de machines pour tout le monde. On doit tourner. Ce n'est pas le problème. Mais ils mettent le trépied au milieu de la salle. Et ce film, je n'arrive pas à comprendre.

  • Speaker #1

    Moi,

  • Speaker #0

    j'aurais la gêne.

  • Speaker #1

    Ça donne l'impression qu'ils ne font pas du sport pour faire du sport, mais ils font du sport pour le montrer. Je ne comprends pas.

  • Speaker #0

    Ils ont trois abdos. Ils ne ressemblent souvent pas à grand-chose. Et ils n'ont pas cette notion de gêne et de savoir-être.

  • Speaker #1

    Je suis gêné pour eux. Je faisais.

  • Speaker #0

    Ça me ferait rire.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, c'est marrant de parler avec Yanis Dargaud, que j'ai reçu. J'ai écrit un livre sur le voyage, etc. Et pareil, il me disait qu'il y a des gens aujourd'hui qui ne voyagent plus pour voyager, ils voyagent pour le montrer.

  • Speaker #0

    En fait, je crois qu'il y a un mot, Camille, il y a un mot, tu sais, qui signifie en fait, tu ne vis pas le moment, mais tu... Faites à côté du moment. En fait, il y a des moments magiques. Il y a des couchers de soleil. Pose ton téléphone. Profite. C'est beau. Non, ils regardent leur téléphone. Et pour faire des vidéos qu'ils ne regarderont même plus.

  • Speaker #1

    Oui, en plus. Parce que tu sais très bien, c'est la réalité.

  • Speaker #0

    On fait des photos, des vidéos, on ne les regarde jamais.

  • Speaker #1

    Bah non. La vérité.

  • Speaker #0

    Enfin, moi, je ne le vois plus. Je suis content d'avoir fait quelques photos, mais ça s'arrête là.

  • Speaker #1

    Tu te voyais faire quoi quand tu étais petit, il y a 40 ans ?

  • Speaker #0

    Moi, j'avais deux passions. Je voulais être joaillier. Oui, c'est cette notion de sublimer en fait. C'est sublimer, c'est d'avoir quelque chose et de pouvoir le sublimer. Donc j'hésitais entre cuisinier ou joaillier. J'étais passionné par ça. Et puis j'avais une passion qui me dévore, c'est l'archéologie.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je suis fan de ça. Fan de l'histoire romaine et de tous les empereurs romains.

  • Speaker #1

    À 60 ans à ta retraite, on va te retrouver en train de creuser. Voilà, bien là. Merci beaucoup Valentin. Merci beaucoup Camille. Merci beaucoup pour ce témoignage. Merci pour ta générosité. Merci pour ton authenticité. Je rappelle que ton livre du potager familial aux tables d'exception est sorti aux éditions Fayard. J'invite les gens à le lire. Vraiment, tu me l'as offert. J'en témoigne. Et ton histoire, c'est surtout une preuve vivante qu'après l'obscurité, il y a de la lumière. Merci beaucoup, Valentin. Merci beaucoup, les Quadras. Merci à ceux qui continuent à suivre, à ceux qui s'abonnent, à ceux qui likent, à ceux qui commentent. Vraiment, merci beaucoup. Vous êtes de plus en plus. Parce que c'est grâce à vous que Quadra existe. Merci encore Valentin. Merci Camille. Merci les Quadras. A bientôt.

Chapters

  • Introduction à Quadra et présentation de Valentin Nérodo

    00:00

  • Parcours de Valentin : de l'apprentissage à Top Chef

    01:22

  • Discipline et responsabilité dans la cuisine

    02:59

  • Le livre de Valentin : du potager familial aux tables d'exception

    06:17

  • Les défis de la santé et la résilience de Valentin

    10:40

  • Réflexions sur la vie, le bonheur et la cuisine

    17:00

  • Conseils pratiques pour prendre soin de soi après 40 ans

    23:10

  • Les rêves et projets futurs de Valentin Nérodo

    32:55

Description


Et si la cuisine devenait le reflet de notre parcours de vie ? Dans cet épisode de Quadras, Camille Grieco reçoit Valentin Neraudeau, un chef cuisinier au parcours inspirant qui nous rappelle que chaque plat raconte une histoire. À 41 ans, Valentin nous plonge dans son univers gastronomique, dévoilant les défis et les réussites qui jalonnent sa carrière. Son enfance, empreinte de valeurs familiales transmises par son grand-père, a été le socle de sa passion pour la cuisine. Comment ces valeurs l'ont-elles guidé dans un monde aussi exigeant ?

Valentin partage avec nous son parcours, marqué par une discipline rigoureuse depuis son jeune âge et un apprentissage précoce en cuisine. Mais la route n’a pas toujours été facile : il a dû faire face à des problèmes de santé graves qui l'ont poussé à redéfinir ses priorités. Son passage dans l'émission Top Chef a été une véritable révélation, lui permettant de se démarquer et d'apprendre à aller à l'essentiel dans la vie. Dans cet épisode, nous découvrons comment il a su transformer les obstacles en opportunités.


La conversation entre Camille et Valentin ne s'arrête pas là ! Ils abordent également la nécessité de prendre soin de soi, tant physiquement que mentalement, dans un métier aussi exigeant que la gastronomie. Valentin nous offre des conseils pratiques sur la nutrition et l'hygiène de vie, tout en soulignant l'importance des relations humaines et du partage. Que ce soit à travers la cuisine ou dans la vie quotidienne, il nous rappelle que chaque moment compte et mérite d'être savouré.


Cet épisode de Quadras est une véritable ode à la résilience et à la passion pour la cuisine. C'est un appel à vivre pleinement chaque instant et à ne jamais oublier que derrière chaque plat se cache une histoire, une émotion, un lien. Ne manquez pas cette conversation inspirante qui vous donnera envie de réévaluer votre propre parcours et de redécouvrir la magie de la gastronomie. Rejoignez-nous pour cette aventure savoureuse et enrichissante, où chaque bouchée est une leçon de vie !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Dans la vie c'est la même chose, gère tes problèmes tout de suite et ne te pourris pas la vie avec des emmerdes ou des tracas parce qu'un problème c'est un cancer, un tracas c'est ce qu'on vit tous les jours et tu dois plus accepter les choses qui te tracassent inutilement en fait souvent le problème qui te pourrit la vie aujourd'hui dans trois mois tu penseras plus

  • Speaker #1

    Un matin on s'est réveillé et bim 40 piges Comment ça va les quadras ? Bienvenue dans votre univers, bienvenue dans Quadra Ensemble, on va parler des joies et des galères de la quarantaine. Vous savez, cette période où vous vous rendez compte que ce qui prend plus de poids que vous,

  • Speaker #0

    ce sont vos responsabilités.

  • Speaker #1

    Quadra est diffusé sur les plateformes audio comme Spotify, Apple Podcasts, Deezer, etc. Mais aussi sur YouTube et sur les réseaux sociaux Instagram et TikTok quadra.podcast. Donc faites une pause dans le Quadro-univers, lâchez les biberons, lâchez les applis de rencontre et bienvenue dans Quadra. Musique Comment ça va les Quadras ? Alors aujourd'hui je reçois encore un chef de cuisine, vous allez me dire non Quadra n'est pas devenu une émission culinaire Mais celui-ci m'a contacté et j'ai adoré découvrir son parcours. Il a un parcours très particulier, il est chef pour des personnalités, il est aussi le plus jeune chef de France, enfin il a été le plus jeune chef de France, il a été candidat de Top Chef, mais c'est surtout un homme avec un parcours plein de courage. Il vient de sortir un livre très personnel, du potager familial au table d'exception,

  • Speaker #0

    dans lequel il se livre vraiment. Valentin Nérodo, bonjour, comment ça va ? Bonjour Camille, merci, je suis ravi d'être là, dans Quadra. Merci à toi, je précise que tu m'as contacté en me disant que tu aimais beaucoup Quadra ça m'a beaucoup ému et du coup je suis allé faire le curieux et je suis ravi vraiment de te recevoir dans Quadra aujourd'hui Moi aussi Camille c'était important pour moi d'échanger car je trouve que à 41 ans

  • Speaker #1

    Tu l'as dit, ça y est, la bombée lâchée Voilà,

  • Speaker #0

    à 41 ans c'est vrai que j'écoutais tes podcasts Et c'est ce que je viens de te dire tout à l'heure, c'est que ça fait du bien en fait.

  • Speaker #1

    Parce que tu m'as dit que tu les écoutais en faisant du sport.

  • Speaker #0

    Ouais, ça fait beaucoup de bien.

  • Speaker #1

    Mais il y a de plus en plus de gens, j'ai l'impression, qui comme on disait, écoutent moins de musique, se mettent plus au podcast. Moi je le sais en voiture, parce que le sport comme tu vois,

  • Speaker #0

    c'est pas trop mon pote. Bientôt, bientôt. Voilà, après cette émission je l'ai mis. Mais même en voiture, j'écoute plus de musique, j'écoute des podcasts tout le temps. Ça fait du bien je trouve, et c'est utile. Eh ben écoute, je suis ravi que ce soit utile. avant qu'on rentre dans ton parcours, etc., qu'on comprenne tout ça, on comprendra qu'il y a eu des épreuves que tu as traversées. Et malgré ces épreuves,

  • Speaker #1

    Valentin, comment on fait pour être une machine de guerre à 41 ans ?

  • Speaker #0

    Je pense que je suis quelqu'un de très discipliné depuis tout petit. J'ai commencé l'apprentissage, c'était 15 ans. Ma maman a pu faire une dérogation, j'avais 13 ans et demi en fait. Ah ouais ? Ouais, auprès de la préfecture, c'est la chambre de commerce et de l'industrie. Donc j'ai commencé un CFA très tôt, avec un stage. Il y avait une forme de maturité déjà. J'ai eu un portable à 20 ans. Donc en fait, chez nous, je suis l'aîné d'une famille nombreuse. Donc le travail, aider maman. On avait plus de responsabilités, je trouve.

  • Speaker #1

    Mais ce n'était pas trop dur à 13 ans. Moi, j'ai connu un peu l'apprentissage en école hôtelière quand j'en avais 16. J'ai fait trois mois, je me suis fait virer après à Médéric. Donc première année de BEP, tu fais ça, les cuisines. Mais déjà, il y a un truc très dur à 16 ans. Mais à 13 ans, ça devait être...

  • Speaker #0

    Totalement. Mais c'est vrai que j'ai toujours été un garçon. J'étais un ovni. J'étais un ovni, j'ai jamais eu de copains, j'ai toujours été un peu décalé. J'apprenais très vite, j'étais soif d'apprendre, j'adorais lire, j'adorais l'histoire, passionné de cuisine, passionné de pâtisserie, et puis je voulais... À 14 ans, 15 ans, je savais que j'allais être patron. C'est étrange.

  • Speaker #1

    Mais non, mais c'est bien.

  • Speaker #0

    Je ne savais pas ce que ça représentait, mais j'avais envie de ça. J'avais cette tœuf-là, en fait. Et je me suis donné les moyens de faire ça. donc j'ai travaillé j'ai fait des stages, j'ai fait un apprentissage dans des belles maisons du sud-ouest. Et comment tu les regardes justement les mômes aujourd'hui qu'on stage là ? Je trouve qu'ils n'ont plus vraiment ces envies. Pour eux, patron, ce n'est même pas un mot qui existe. Je ne voudrais pas faire une généralité bien de là, mais il n'y a pas la même envie. En fait, on travaillait pour ça, on travaillait aussi pour un CV, on travaillait pour un patron. Et coûte que coûte, il fallait tenir un ou deux ans pour avoir l'obtention du diplôme et puis pour que votre patron... puissent vous recommander à une autre grande maison. En fait, on ne cherche pas du travail, on vous recommande toujours. C'était facile. Et ce n'est plus la même envie, c'est plus personne. C'est un métier manuel, il faut du temps. Un CAP c'était deux ans, aujourd'hui c'est un an, je ne comprends pas.

  • Speaker #1

    Ah bon ?

  • Speaker #0

    Un CAP c'est deux ans, un BEP c'est un an, mais c'est un métier manuel, il y a tellement de connaissances. Et puis vous savez que la cuisine quand même Camille, c'est toutes les cuissons, c'est tous les fruits, tous les légumes, les desserts, le poisson, les sauces, les fumées, les découpages, les viandes, les boissons, c'est considérable. Les données, les connaissances sont énormes. Il y a plus de 7200 bases de sauce, de garniture, c'est des connaissances énormes, donc aujourd'hui je trouve que c'est un peu l'immense.

  • Speaker #1

    C'est pour ça qu'on dit que c'est important d'avoir un bon saucier dans un resto.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est le poste le plus important. En fait, en connaissance. Oui, mais c'est vrai que ça change tout. Un mauvais saucier dans un resto, tu le sais.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu le sais très vite. Tu vas avoir le plus beau produit si la sauce ne va pas. Totalement,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #0

    Je me rappelle d'un mec, le cuisinier de mon pote Ben, il avait un... Le mec il est bon cuisinier mais surtout il sait des sauces.

  • Speaker #1

    Ça mourira. Mais c'est une connaissance, c'est la vraie vraie connaissance de la cuisine française qui a toutes ces complexités là et sans connaissance,

  • Speaker #0

    sans apprentissage même on peut être de la meilleure volonté possible. Il faut apprendre, il faut du temps. Oui le talent c'est bien mais le travail c'est mieux quoi. Exactement.

  • Speaker #1

    Justement ton livre s'appelle du potager familial aux tables d'exception. Pourquoi ce titre fait écho au jardin de ton grand-père ? Parce que...

  • Speaker #0

    Tu vois, on se parle et j'ai un flashback dans mon esprit avec mon grand-père. On plantait des légumes, on faisait des smiths, on dessert, on les plantait parce que ça me parle véritablement. Parce que j'ai toujours, aujourd'hui, à date, quand je travaille pour une personnalité, pour un chef d'État, pour un grand client ou une maison luxe, je repense quand je suis au potager de mon grand-père. Je repense à tout ce chemin parcouru qui a été long, qui a été de souffrance, qui a été de... des ups, des downs, mais c'est les valeurs de première que j'ai eues avec mon grand-père.

  • Speaker #1

    Mais c'est ça qui est fou, parce que quand on connaît un peu ton parcours, donc on va en parler, mais j'ai lu une anecdote où tu fais un truc chez Lenny Kravitz, c'est Beyoncé déboule dans la cuisine pour demander du risotto à pieds nus. Tu te dis, t'as vécu ça, et en même temps t'es capable de te rappeler ces bases-là, parce qu'on a tendance à se dire, quand on côtoie ces choses-là, on oublie d'où on vient. Oui,

  • Speaker #0

    mais en fait, je sais d'où je viens, vraiment. Donc on a les yeux qui brillent, on est heureux, on prend du plaisir, je suis blasé de rien du tout.

  • Speaker #1

    Je m'émerveille pour tout, mais rien ne me fait... j'ai les pieds sur terre en fait, tout simplement.

  • Speaker #0

    La terre de toute façon j'ai l'impression que c'est important pour toi.

  • Speaker #1

    C'est les valeurs premières en fait, c'est l'éducation, les choses importantes dans la vie en fait.

  • Speaker #0

    Cette passion pour la cuisine, elle est née dans ce potager.

  • Speaker #1

    Exactement. Ce qui était fantastique, c'est pour ça que j'ai aimé la cuisine,

  • Speaker #0

    c'était de faire des semis. de les planter. On expliquera ce que c'est que les semis. Non mais faire des semis dans des serres, on fait des plants, ces plants on les met en terre, et 2, 3, 4 mois après on a des légumes, et c'est cette transformation, et le matin à la fraîche on allait avec ma grand-mère ramasser des asperges, ramasser des légumes, et on les cuisinait. Et on les cuisinait de 7h-38h pour faire des poulos-pots, des pot-au-feu, des jolis plats. Jusqu'à 11h30, on se remangeait à 11h30.

  • Speaker #1

    Ça déconne pas chez Nérodo.

  • Speaker #0

    Ouais, c'était une grand-mère. C'était un moulin à eau avec 3 hectares de parc et de jardin. Le rêve des gosses. Il y avait deux jardiniers, c'était fantastique. Et en fait, c'est cette transformation de la graine à prendre le plaisir de voir les plants pousser, de les ramasser avec ma grand-mère. J'ai reçu une éducation où ce que la terre te donne, on doit pas le gaspiller. On doit faire attention. Moi j'ai toujours une image, même avec mon grand-père... Il donnait le pain frais à ses enfants, mais il ne voulait pas qu'on jette le pain. Et il mangeait le pain dur. Et il mangeait le pain dur. Et je trouvais ça... C'est ça qui est important, je trouve.

  • Speaker #1

    Mais c'est marrant parce que j'avais un... J'ai un pote François que j'embrasse, qui était un mec très spirituel que j'ai reçu dans mon ancien podcast. Et à une époque, j'ai eu un petit jardin là où j'habite. Pas un grand truc. Mais je me suis dit, tiens, je vais me mettre à essayer de faire pousser un peu deux, trois trucs. Et ça marchait. je me faisais pousser quelques tomates, des concombres et je lui disais, c'est fou comme quand je jardine

  • Speaker #0

    Ça me détend. Ça me fait un bien fou.

  • Speaker #1

    Et il m'avait dit parce que, à la François, de manière très spirituelle, il m'avait dit parce qu'en fait tu ne te rends pas compte que tu recrées quelque chose.

  • Speaker #0

    Mais en fait c'est du vivant. C'est magique. Moi j'ai 40 mètres carré de terrasse, c'est pas des fruits et des légumes, mais ça me fait un bien fou. C'est ma psychanalyse du matin et du soir chez moi. Quand est-ce que tu as su que la cuisine c'était pas juste un métier ? En fait, je suis très... Près tôt, le bonheur, quand on met de l'émotion, quand on a envie de faire plaisir.

  • Speaker #1

    En fait, la cuisine, c'est envie de faire plaisir. Tu lui partages. Et la sincérité, l'authenticité. Les gens qui n'aiment pas cuisiner, ça se voit. Comme Norbert,

  • Speaker #0

    tu passes quand même toute ta journée à faire plaisir aux autres. des gens qui n'aiment pas cuisiner C'est qu'ils n'aiment pas partager souvent, c'est ça que chacun ses envies. Je savais que j'avais, pas un talent, mais quelque chose qui pouvait faire plaisir et je vois l'émotion que ça peut donner.

  • Speaker #1

    Quand tu aimes ce que tu fais de base, mais c'est vrai que quand tu sais tout de suite...

  • Speaker #0

    Moi aujourd'hui, quand je fais mes dîners privés, il ne faut pas être excellent. Il faut être encore bien au-dessus de là. Parce que quand on travaille, c'est un microcosme, et quand on travaille pour des personnalités, il faut être exceptionnel. Et c'est donner les mots juste à regard avec le client ou les maisons pour qui je travaille et je sais que le pari est régné. Avant donc d'avoir été chef privé, tu as été plus jeune chef de France. Aujourd'hui, à 41 ans, quand tu regardes ça...

  • Speaker #1

    J'ai l'impression d'avoir fait 10 vies. Mais non, mais parce que c'est énorme de se dire... J'ai l'impression d'avoir fait 10 vies.

  • Speaker #0

    Mais le mec a été plus jeune chef de France. Parce qu'on se dit, un chef, c'est un mec qui commence à être chef à la quarantaine, pas avant. Oui, bien sûr. J'avais 19 ans. C'est fou. 19 ans et demi, le 9 juin. Je joue mon premier restaurant qui s'appelait le Valentin, un restaurant gastronomique dans le quartier historique de Toulouse. C'était fou, c'était fou.

  • Speaker #1

    J'imagine, t'imagines, 19 ans.

  • Speaker #0

    Mais surtout, c'est de l'inconscience. Surtout que j'ai économisé mes salaires d'apprenti, j'avais 18 000 euros. Mais j'ai économisé, économisé, économisé. Garçon de café, j'ai travaillé comme un fou. J'avais 18 000 balles et il a fallu lever 120 000 euros à 19 ans. 120 000 euros, je me suis pris des claques.

  • Speaker #1

    Mais les autres, ils te regardaient comment ?

  • Speaker #0

    Un ovni. En fait, personne ne me croyait. Personne ne me croyait. Je n'ai jamais été encouragé. Ma maman, bien sûr, mais mes proches ne m'ont jamais encouragé. Ils ne m'ont jamais pris au sérieux. Et j'ai été financé. Et la première année, j'avais 270 000 de prévisionnels à faire. J'ai eu plus du double en 11 mois.

  • Speaker #1

    Donc je vais remonter le j'aime.

  • Speaker #0

    Bon bah perdez pas espoir les jeunes.

  • Speaker #1

    En fait, il faut croire en soi. Coute que coûte. Corriger, s'arranger, peaufiner.

  • Speaker #0

    Il faut croire en soi. Il ne faut pas lâcher son cap. Mais pourquoi quitter les restaurants pour se diriger vers le côté chef privé ? Parce qu'aujourd'hui... Aujourd'hui ? Oui. Aujourd'hui parce que la vie est faite de rencontres et en sortant top chef. C'était les grandes années. On va y venir après tout à l'heure. Oui, on va en reparler. Mais c'était les grandes années. En fait, vous marquez les esprits avec votre cuisine. Vous créez quelque chose. J'ai rencontré le PDG d'Omega, qui m'a fait travailler pour faire les 45 ans d'Apollo 13, où je suis allé rester longtemps aux Etats-Unis. J'ai rencontré Georges Clooney. De Georges Clooney, quand vous travaillez, je travaille plus d'un an pour lui, vous faites des rencontres, j'ai rencontré des grands banquiers de Wall Street. Et de plus en plus, les projets sont exceptionnels, avec des budgets, et on vous donne carte blanche. Et ça c'est exceptionnel. Et vous créez un réseau comme ça. Et j'ai créé ce réseau, j'ai pris conscience très tôt que le réseau était très important. Et j'ai soigné mon réseau comme ça.

  • Speaker #1

    Et tu travailles pareil avec une brigade ?

  • Speaker #0

    On t'a pas foutu tout seul dans une cuisine ? Tiens vas-y cuisine ! Salut Georges Cloulet ! Non, je travaille avec une grosse équipe qui sont tous en freelance. Et comme ça c'est un business plan qui est canon. Et sur chaque opération, je travaille pour des maisons de luxe à Vendôme ou à Montaigne, où on travaille sur demande et beaucoup de last minute, parce que souvent les grands clients, on le sait que quelques jours avant, tout simplement.

  • Speaker #1

    Ah oui, donc tu t'es appelé juste avant.

  • Speaker #0

    Il y a une Kardashian qui est à Paris, 48 heures avant, je le sais, et on s'en occupe.

  • Speaker #1

    Donc tu as cuisiné pour les Kardashians ?

  • Speaker #0

    Entre autres.

  • Speaker #1

    Il y a une anecdote, ou plusieurs, un peu sympa. Bon, pas des trucs qu'on ne doit pas savoir, mais...

  • Speaker #0

    Non, je... Les plus fortes ? La première fois que je travaille pour le Prince Albert, je suis son chef à Paris, où il vient dans les coulisses en cuisine et il me dit c'est la première fois avec l'ambassadrice, c'est la première fois que je vais en cuisine en 15 ans. Et ça me touche. Ça me touche parce que j'ai appris tout ce qu'il aimait, tout ce qu'il n'aimait pas, tout ce qui était en lien avec sa mère parce qu'il aime la cuisine américaine. Et ça m'a touché. Comme quoi, quand on fait des efforts, quand on réfléchit bien, on peut toucher vraiment les gens. Je travaille pour les Nikravids, et puis il y avait tout Hollywood. Tout Hollywood, c'était l'année dernière. Il y avait Matt Damon, il y avait Leonardo DiCaprio. C'était impressionnant quand même. Et puis, pour des raisons de sécurité, en fait, je ne préviens pas le staff. Quand on va dans des endroits, on ne doit pas... pouvoir donner pour qui on travaille. Les téléphones sont confisqués, c'est vraiment... Ah oui, c'est quasi judiciaire, c'est vraiment... C'est normal.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends, mais c'est vrai que ça paraît énorme.

  • Speaker #0

    C'est énorme, oui, c'est énorme. Puis on doit donner les cartes d'identité trois mois avant, il y a des recherches et tout, c'est assez... D'accord,

  • Speaker #1

    ok.

  • Speaker #0

    Et puis on fait un menu fantastique pour les Nikravits, c'était la Fashion Week, la haute couture, et là... Beyoncé descend, c'est une cuisine qui est en mise sous sol, avec une parure, une robe de soirée incroyable, et puis elle descend avec son assiette déjà, qu'elle avait mangée, et on lui resserre de risotto. Et je vois mes employés, mes cuisiniers qui étaient en décomposition, qui étaient choqués, en fait. Il y a eu un bug, en fait.

  • Speaker #1

    Elle est venue au self-service. Bonjour, je vais reprendre des frites. C'est ça qu'il faut que je t'explique. Mais oui, en fait, t'as l'impression que la cuisine, ça rend les gens normaux.

  • Speaker #0

    Ça rend les gens normaux, ça rapproche, en fait. Ça rapproche, et pour moi, le luxe aujourd'hui... C'est l'authenticité, je pense que le Covid a accéléré ça. On a tout vu, tout fait. Faut être vrai. Et la cuisine doit être franche, en fait. Et tout cet esbrouf des chefs des années 90, 2000, c'est fini, quoi. Aujourd'hui, on n'a plus envie de ça. Oui. On n'a plus envie de ça. C'est quoi ta plus grande fierté en cuisine ? Ma plus grande fierté... En cuisine. En cuisine. Moi, ma plus grande fierté, c'est... Il y a une phrase de Oscar Wilde que j'aime beaucoup, c'est pas le résultat qui compte, c'est le chemin parcouru. Et c'est de voir tout ce que j'ai pu faire pour avoir ce... Peut-être, attention entre guillemets, pouvoir de vouloir, de pouvoir faire plaisir à des gens, à réussir des paris. Parce que des fois c'est compliqué.

  • Speaker #1

    T'aimes ça le défi j'ai l'impression. J'adore le défi.

  • Speaker #0

    Moi plus c'est compliqué, plus j'accepte en fait. C'est de faire des dîners incroyables. Une grande famille américaine disant je voulais absolument un château dans le limousin, il n'y avait pas d'eau, il n'y avait pas d'électricité, il a fallu faire un événement incroyable, il a fallu revenir des couples électrogènes, faire venir de l'eau, c'est dingue ! Et faire un menu gastronomique, c'est fou ! Plus c'est fou et c'est trippant !

  • Speaker #1

    T'as raconté dans une interview que t'as eu une enfance marquée par une relation complexe avec ton père, tu parles de ces démons... Comment est-ce que cette figure-là, ton père, a influencé ta vision de la vie et s'il y a un lien avec ton métier justement ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est intéressant, avec le recul aujourd'hui à 40 ans, j'avais besoin d'un papa, comme la plupart des garçons, qui était fier de moi. Et j'ai travaillé coûte que coûte, avec une énergie, une folie, une dinguerie. Et heureusement j'ai eu un grand-père qui était fier de moi, qui était un patriarche. qui était très dur mais qui m'appelait Fiston. Et heureusement j'ai eu cette figure paternelle. Mais j'ai toujours souffert de ça. J'ai eu un père alcoolique qui nous a fait vivre des misères avec maman et notre famille. Et c'est vrai que la cuisine m'a structuré. Et la cuisine m'a beaucoup aidé à avancer. C'était une passion mais ça m'a beaucoup structuré. Et cette souffrance-là m'a donné une naine. J'ai transformé ça. en énergie et en soif de réussite et d'ambition.

  • Speaker #1

    Je trouve ça bien parce qu'il y a eu un aché qui, malheureusement, ce genre de choses devient une faiblesse aussi.

  • Speaker #0

    On va parler de mon cas personnel, mais j'ai connu la même chose que toi et moi j'ai eu tendance à faire l'inverse, j'ai eu tendance à tomber dans la bouteille comme lui. Donc c'est là où je trouve ça très fort.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est très difficile à vivre et il faut prendre ça avec philosophie et je pense qu'il n'y a pas de hasard.

  • Speaker #0

    Et je transforme ça en force, mais c'est du travail sur soi. Beaucoup. Tu lui en veux encore aujourd'hui ? Non, je suis apaisé. Je suis très apaisé. Je le remercie de m'avoir fait souffrir comme ça. Parce que j'en serais pas là aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Pourquoi ? Faut lâcher prise. Mais c'est à 40 ans que c'est léger et que c'est un bonheur.

  • Speaker #1

    De toute façon, on sait, on en parlait tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Mais entre 20-30 ans, ça a été une croisade.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    C'était une croisade.

  • Speaker #1

    Il y a un moment dans ta vie où je pense que tu te rends compte que dans ton parcours,

  • Speaker #0

    il y a des gens qui sont des leçons et il y a des gens qui sont des bénédictions. Mais donc dans tous les cas, tu as quelque chose à prendre. Exactement. Tu as fait ton coming out nationalement dans Top Chef. Tu en as parlé, je ne veux pas te promener avec ça. Pourquoi tu as choisi ce moment si médiatisé et comment est-ce que tu as vécu les réactions ? Parce que j'ai lu qu'il y avait des fournisseurs qui te tournaient le dos.

  • Speaker #1

    Ça a été une croisade ça aussi.

  • Speaker #0

    À une époque, je n'étais pas forcément... J'étais pas conseillé au niveau de la com. Je pensais que c'était, et je pense que c'était le bon moment de le dire, mais je n'avais pas compris la répercussion que ça pouvait faire. C'est quand même une couverture de têtu. Bah oui,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #0

    C'était fou. J'en ai même fait deux.

  • Speaker #1

    T'as pas juste envoyé de SMS, quoi. Non, non, non,

  • Speaker #0

    je l'ai fait bien, quoi. Tu vois, Camille, non, non, je l'ai bien fait. C'était il y a 15 ans en arrière. Et il y a 15 ans, cette homophobie... C'était un autre monde. Aujourd'hui ça a évolué mais pas dans la gastronomie. Moi regarde, j'ai 41 ans, j'ai commencé très tôt, je n'ai jamais rencontré un chef homosexuel. Qui se dit homosexuel.

  • Speaker #1

    Tu te cachais en cuisine ? Totalement.

  • Speaker #0

    Mais totalement. Totalement, il n'y avait pas de sujet en fait, personne ne m'en a parlé. Oui donc si ça se trouve il y en avait mais personne ne le disait en fait. Même à date, je ne connais pas de chef gay. Tu vois ? Parce qu'on ne se le dit pas. Parce que c'est un milieu très fermé la gastronomie. Je sais que j'ai reçu des milliers de lettres, des milliers de messages, j'ai mis plus d'un an à pouvoir tout lire. Mais je sais que ça a aidé beaucoup de monde. C'est un vrai message, il faut avancer. Et si ça a pu aider des jeunes, si ça a pu aider des gens, j'en suis très fier aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Il y a des gens qui t'ont tourné le dos vraiment ?

  • Speaker #0

    La famille. Pas ma maman.

  • Speaker #1

    On voit comment tu l'aimes ta maman

  • Speaker #0

    Non non c'est Une partie de ma famille Quand tu as du succès les gens reviennent C'est drôle Tu vois ce que je veux dire Oui oui je vois très bien Et puis des fournisseurs et puis des grands clients Mais ça doit presque être sympa de les regarder quand ils reviennent C'est dur à vivre C'est vrai dur à vivre Aujourd'hui ça m'amuse Il y a presque un côté un peu revanche

  • Speaker #1

    Ouais, revanche, oui.

  • Speaker #0

    Pas vengeance, attention. Pas vengeance,

  • Speaker #1

    revanche, oui. Ça me fait un sourire.

  • Speaker #0

    C'est fou quand même.

  • Speaker #1

    Ça me fait un sourire.

  • Speaker #0

    Et dans le boulot aussi, j'imagine que... Parce que c'est vrai que la cuisine moche-pouline un peu... C'est très très dur. C'est très très dur.

  • Speaker #1

    C'est que c'est un milieu très militaire,

  • Speaker #0

    et même gay militaire, c'est facile, aujourd'hui. Mais en cuisine, c'est compliqué. C'est resté encore très très à l'ancienne. Ça, là-dessus, on est d'accord. Et donc, il y a eu ce coming-out,

  • Speaker #1

    ces couvertures de tétudes, donc déjà un passage à traverser T'avais quel âge à ce moment-là, de ton top chef ? 26, 27 ? 26,

  • Speaker #0

    et deux ans après,

  • Speaker #1

    à peu près...

  • Speaker #0

    J'ai fait une rupture d'anévrisme.

  • Speaker #1

    Une rupture d'anévrisme. Donc là, tu commences à les enchaîner, là. Est-ce que t'en connais les raisons ?

  • Speaker #0

    Oui, stress, surménage, anxiété. J'en étais sûr. Voilà, tu vois. En fait, je lâche pas coûte que coûte. Moi, j'aime les choses fortes. J'aime des moments forts. J'aime pas... Moi, c'est tout l'un ou tout l'autre. tout à fond, rien du tout je n'aime pas les choses fades je n'aime pas les choses chiantes, j'aime les choses intenses et c'est vrai que mon travail est intense tu sais un chef d'entreprise c'est la compta c'est la créativité, c'est les fournisseurs c'est un produit marketing il faut négocier il faut se vendre c'est un métier il n'y a pas de vie intime les week-ends il n'y en a pas t'es crevé quand tu reviens c'est une vie très très difficile j'ai poussé le bouchon un peu loin et c'est ça donc c'est ce qu'ils t'ont dit les médecins ? c'est à dire que je me suis poussé à bout à bout à bout quand il y a des pertes de poids quand tu te négliges vraiment... J'ai fait quand même 3 mois de scie intensive.

  • Speaker #1

    Avant cette rupture d'anévrisme, t'avais une vie plutôt dissolue ? C'était vraiment que le travail ?

  • Speaker #0

    Que le travail,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est fou. C'est fou, ça. C'est pas que ça. En fait, il faut se reposer. On apprend ça maintenant à 40 ans. Pour être performant, il faut arrêter, en fait. Il faut avoir des vrais week-ends. Ça fait que 1 an dans ma vie que quand il n'y a pas d'opération le week-end, je découvre le week-end. Ça y est, t'as découvert ce que c'est écrit à faire. J'ai un psy qui m'aide. À ralentir.

  • Speaker #1

    Et c'est important.

  • Speaker #0

    Et je trouve que ça fait beaucoup de bien. Bien sûr. Il m'aide à ralentir. De prendre cinq minutes à boire un café, je le bois d'une traite. Et c'est vrai parce qu'en un an, je suis beaucoup plus performant, je prends plus soin de moi. Et en fait, je suis un sprinter. Mais c'est vrai qu'à long terme, on va beaucoup plus loin.

  • Speaker #1

    Mais bon, c'est vrai qu'on a tendance à oublier que c'est important ces moments-là. Moi, je le dis tout le temps, les gens ne savent pas s'ennuyer.

  • Speaker #0

    Le repos commence quand on s'ennuie.

  • Speaker #1

    C'est important de savoir s'ennuyer et se dire, bon bah je me fais chier, c'est pas grave. Les gens qui tiennent pas en place, et je suis quelqu'un qui tient pas beaucoup en place. Alors je suis pas à ton niveau quand même, je suis un petit niveau en dessous. T'es moins cher que moi. Ouais je suis un petit niveau en dessous.

  • Speaker #0

    T'es un peu moins cher que moi. Mais c'est vrai que, voilà, maintenant je me force à me prendre des moments où...

  • Speaker #1

    C'est un vrai bonheur,

  • Speaker #0

    c'est un vrai kiff. Tu poses ton téléphone et c'est fini. Mais le problème c'est que malgré tout ça, donc après cette rupture d'annevrisme, en ce que tu prends quand même conscience des choses, tu reviens sur le travail au bout de combien de temps ? Chut !

  • Speaker #1

    Vas-y dis-le !

  • Speaker #0

    Sors pas des arriéables !

  • Speaker #1

    Non mais t'es revenu au bout de 6 mois j'imagine ?

  • Speaker #0

    Non, ouais 6 mois, parce qu'en fait j'ai eu un vaisseau, enfin c'est une veine, enfin un vaisseau derrière l'œil gauche en fait, et en fait je pouvais plus me tenir debout parce que sinon j'avais des vomissements, et j'arrivais plus à marcher debout en fait, j'avais plus d'équilibre. pendant 6 mois j'avais plus d'équilibre il fallait du repos total Et j'allais au resto, et il fallait que je m'allonge toutes les demi-heures. C'était n'importe quoi. Même toi, tu pousses. C'est n'importe quoi. C'est à 40 ans qu'on se dit que c'est n'importe quoi.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, ça t'arrivera, je pense que tu prends un an avant de reprendre le boulot. Oui, ça c'est sûr. Mais bon, malgré tout ça, il se trouve que malheureusement, la vie a décidé de s'acharner un peu. Et tu découvres que tu as un cancer de l'estomac.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ce qui est un peu un con pour un cuisinier, je trouve. Mais comment tu as... comment tu l'apprends, comment tu le gères sachant que tu as déjà traversé une première maladie je ne sais pas si on peut appeler ça une maladie une rupture d'anérosis mais qu'est-ce que tu te dis à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    à ce moment-là on a la moitié du pied en haut d'un building et on va tomber dans le vide à ce moment-là on se dit que tout peut s'arrêter aujourd'hui c'est quand on vit des moments comme ça qu'on se rend compte véritablement des choses Il faut vivre ce moment-là, il faut arriver à ce but, à ce sentiment difficile d'acceptation. Je me suis battu, j'ai cru en moi, j'ai beaucoup prié, j'étais très spirituel. C'est très lié corps-esprit. Je l'ai su en faisant une batterie de tests médicaux. Ça a duré deux ans et demi. J'ai perdu un poids considérable. J'ai été obligé dans toutes mes boîtes, parce que sans votre présence dans un commerce, c'est ce qui fait la valeur d'un lieu. Et j'ai cru en moi, et je me suis battu, et je me suis soigné, et ça a été la pire épreuve de ma vie.

  • Speaker #1

    Pas une seule seconde tu t'es dit je baisse les bras ?

  • Speaker #0

    Non, toujours en fin de journée, on a envie de partir, mais le matin c'est reparti et on lâche pas l'affaire. Mais ça a été très très difficile pour moi.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui t'es en rémission ou guéri ?

  • Speaker #0

    Guéri.

  • Speaker #1

    Guéri.

  • Speaker #0

    Guéri. Je peux t'y suivre bien sûr.

  • Speaker #1

    J'imagine que tu t'es testé tous les ans.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça a été un moment... En fait c'est pour ça que j'ai voulu aussi t'émoigner dans ce livre. Déjà la première chose c'est prendre soin de soi. De se respecter, de se donner des limites et de quel est ce qui est véritablement important dans ta vie. Quand tu enlèves tout ce qui n'est pas important, de gens qui ne t'apportent pas grand chose, qui te prennent une énergie folle, des rendez-vous inutiles, des gens qui n'ont pas de win-win, il n'y a rien d'intéressant. Ça fait un bien fou, déjà vous êtes plus léger. Et aujourd'hui, je ne fais plus rien si je n'apprécie pas les gens. Donc c'est sûr que les journées sont plus légères, il y a moins de stress, je prends plus soin de moi, je prends vraiment soin de moi, pas comme avant, et je fais que des choses importantes dans ma vie.

  • Speaker #1

    C'est quoi prendre soin de toi ?

  • Speaker #0

    Prendre soin de soi, c'est déjà lié à mon bonheur. Prendre soin de soi, c'est pour moi dormir 7-8 heures, d'aimer son appartement, d'aimer mes livres, mes plantes. Faire un peu de sport, d'avoir des projets, d'être bien accompagné et puis d'avoir une vie saine.

  • Speaker #1

    Comme quoi quand on est cuisinier c'est possible en fait.

  • Speaker #0

    C'est possible, c'est possible.

  • Speaker #1

    Tes proches ils ont eu quel rôle et quelle place à ce moment là ? J'ai toujours fait des concessions et j'ai toujours mis ma vie professionnelle avant tout. Donc suite à ça, pour moi mon premier cercle avait de l'importance. C'est maintenant le boulot passé après. Il a fallu ça pour comprendre que... Les moments précieux, tu sais que tu grandis quand tu vis des choses comme ça,

  • Speaker #0

    tu remets juste le curseur au bon endroit et c'est ce que j'ai fait, donc ma mère et ma famille.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on se dit quand on vit ça avant d'avoir 40 ans ? Parce qu'en général on se dit que ces choses-là ça arrivera après. On n'écoute pas, t'as jamais entendu toi les anciens qui disaient profite le temps passe vite, on les écoute pas, ça n'a pas de sens. C'est quand tu l'as vu qui ça a du sens. Maintenant tu t'en rends compte que ça passe vite. Exactement. Ouais et puis surtout pas le gâcher.

  • Speaker #0

    Tu sais, un cuisinier, dans une journée de travail ou de production, on optimise. On fait les choses les plus compliquées tout de suite et les plus longues. Et après, au fur et à mesure, moins longues et les finitions... T'as les jours et les journées quoi. Exactement. Dans la vie, c'est la même chose. Gère tes problèmes, tout de suite. Et ne te pourris pas la vie avec des emmerdes ou des tracas. Parce qu'un problème, c'est un cancer. Un tracas c'est ce qu'on vit tous les jours et tu dois plus accepter les choses qui te tracassent inutilement en fait. Souvent le problème qui te pourrit la vie aujourd'hui, dans trois mois tu penseras plus.

  • Speaker #1

    On va revenir un peu sur Top Chef, je veux savoir un peu comment ça s'est passé pour toi cette aventure Top Chef. Parce que t'arrives donc en saison 4, donc après une grosse saison avec les fameux Norbert et Jean. Comment tu te retrouves dans Top Chef ? Parce qu'au moment où tu fais Top Chef, t'as déjà ta carrière qui est bien commencée. T'as déjà tes restos, machin. Comment tu te retrouves dans Top Chef ? Pourquoi tu décides et comment tu l'as vécu cette aventure ?

  • Speaker #0

    Ce qui s'est passé c'est que j'avais travaillé toute la nuit la veille pour faire une énorme pièce montée en macaron pour démarrer et j'avais dormi l'après-midi comme tous les chefs, on fait la sieste.

  • Speaker #1

    C'est vrai que vous êtes le roi des siestes.

  • Speaker #0

    A 16h30, à la sortie de ma sieste avant de reprendre le service, j'ai la prod de M6 qui me dit « Bonjour, est-ce que vous êtes intéressé de faire Top Chef ? » Je ne suis jamais inscrit à Top Chef. Le lendemain je fais un casting à Paris Je me rends être un couchette, je te le déconseille Train couchette avec des gens que tu connais pas, je sais pas comment on fait pour dormir avec des gens que tu connais pas dans un train. 7h15 René Offray à Paris à un lycée hôtelier. Casting, 10 heures de casting. Alors déjà t'as pas dormi de la nuit, t'es paumé, t'es arrivé à Paris et donc je fais le casting avec Thierry Marx. J'ai fait trois épreuves éliminatoires, j'ai été pris et j'ai réussi le dernier casting. Et j'ai été pris, j'étais le 16ème candidat. Il moquait un candidat. Et sur les 16, je suis le seul qui n'a pas été inscrit. Donc c'est drôle. Il faut avoir de la réaction. Il y a des choses comme ça, des opportunités.

  • Speaker #1

    C'était important pour toi de le faire ou c'était juste presque un peu un jeu ?

  • Speaker #0

    Non, c'était pas un jeu. Non, c'était pas un jeu. Tu sais que c'était des raisés pour le vin quand même. Moi j'ai perdu 8 kilos. Pour la sèche, c'est pas mal. Le stress, le stress. Et puis c'était un show télévisé. On ne sait pas, tu sais, il y a un tournage à 7h, on te lève à 4h, t'as pas de téléphone, t'es paumé. Si je te rappelle, les 4 rings chez M6, c'est un peu limite. Je l'ai connu, pendant longtemps. Ouais, tu sais, que des... Voilà, bon, tout est compliqué, quoi. Et puis les épreuves, elles sont violentes. C'est que tu peux être le meilleur des cuisiniers, on t'annonce une épreuve, t'as une heure. Le temps que t'aies l'idée, le temps que t'aies l'économie, il te reste 50 minutes.

  • Speaker #1

    Mais t'en gardes un bon souvenir.

  • Speaker #0

    Évidemment que c'était fantastique. Évidemment que c'était fantastique. Ce que m'a appris... Top chef, va à l'essentiel dans ta vie. Ne perds pas de temps. Va à l'essentiel. Si tu as envie de dire je t'aime à quelqu'un, tu le dis. Va à l'essentiel. Tu as un beau produit. tu cuisines bien tu vas à l'essentiel, en fait. Et ça, aujourd'hui, je pense à tous les jours.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que de toute façon, tu gardes que des bons souvenirs de tout. C'est ça qui est faux.

  • Speaker #0

    T'as une philosophie de vie qui est quand même...

  • Speaker #1

    Après, je me dis, avec ce que t'as traversé, je comprends.

  • Speaker #0

    Je me dis, tout ce que tu vis, tu dois le prendre. Est-ce que c'est difficile ou compliqué ? J'essaye d'être un homme meilleur chaque jour. Et j'essaye... Je me dis, si tu vis un moment compliqué, si tu dois apprendre quelque chose... C'est mon délai, soit je perds, soit je perds jamais, soit je gagne, soit j'apprends. C'est fantastique ça.

  • Speaker #1

    Je ne déprime jamais. Oui, j'ai l'impression. Je ne déprime jamais. Il y a des moments tristes. Mais je déprime jamais. Tu traverses quoi. Ouais. Bah aujourd'hui j'ai armé. Et si je peux déprimer, je dis je suis en vie. Ouais. C'est bien ? Bah je trouve ça très bien. Ça c'est efficace hein. Et c'est quoi les projets justement ? Les projets ? Ouais. J'en ai plein. Ouais j'imagine. Mon rêve,

  • Speaker #0

    je vais te dire mon rêve. Mon rêve est d'avoir un lieu, un château, un beau lieu, dans la nature, avec une ou deux tables, un ou deux restaurants sur le site. Et mon plus grand rêve, c'est d'aider des gens. Mon plus grand rêve, c'est de faire de la transmission. C'est toujours du potager, toujours lié avec un potager. Parce que le vivant, le potager, et être dans la nature, c'est pour moi un leitmotiv dingue. C'est d'aider des gens qui sont dans le besoin, qui font des reconversions, des handicapés, faire quelque chose de social. et qui peut élever. Et ça, c'est quelque chose que j'aimerais beaucoup.

  • Speaker #1

    Tu te sentirais donc d'ouvrir une école un peu ouverte à tout le monde, surtout à ceux qui en ont besoin ?

  • Speaker #0

    C'est un rêve,

  • Speaker #1

    je te l'ai dit, c'est un rêve. D'aider des gens qui me... ça m'éleverait vraiment. T'as des regrets ? J'ai pas de regrets, non. Mais je ferais certaines choses différentes, comme toi, j'imagine. Oui, il y a sûrement des choses que je ferais différemment. Est-ce que t'as des fiertés, à l'inverse ? Ouais,

  • Speaker #0

    je suis... Il faut être... Suite à tous ces soucis, je me dis, sois gentil avec toi-même. Il faut être gentil, il faut être ton meilleur ami. Tous les jours, je me dis, je suis fier de toi. Et ça aide. Ça aide parce qu'on est dans le monde du luxe, par exemple. On est tout le temps rabaissé. Le luxe, c'est un jour tu es Dieu, un jour t'es rien. Un jour, un groupe important, un LVMH ou un Kering va te prendre dans les bras. C'était fantastique, fantastique. Et le lendemain, tu peux te limoger. Parce qu'ils ont pris quelqu'un d'autre. Et ils t'expliquent, tu fais... partie de la famille, mais c'est pas vrai. C'est une pièce de théâtre. Donc, il faut accepter ça.

  • Speaker #1

    C'est arrivé que tu te rates sur des opé comme ça ?

  • Speaker #0

    Je me suis jamais raté. À une époque, je prenais trop d'opérations et j'étais un peu moins bon. Mais ça, ça arrive. C'est de la fatigue. Mais aujourd'hui, je sais que je suis bon et je sais que je connais le pouvoir que ça peut faire. C'est un challenge à chaque fois.

  • Speaker #1

    Alors toi qui es cuisinier, qui prends en plus soin de toi, aussi bien physiquement que mentalement, etc. Pour les quadras qui nous écoutent et nous regardent, qui sont un peu dans mon cas, c'est-à-dire qui ne font pas spécialement attention à la façon dont ils bouffent, la façon dont ils vivent, qui n'ont rien de spirituel, enfin bon voilà, t'as compris, je suis un peu la caricature. Quel conseil tu donnerais pour au moins essayer de trouver une hygiène un peu sympa, prendre soin de tout soi, tout en prenant plaisir ?

  • Speaker #0

    En fait, il faut être cool. Prendre la première chose,

  • Speaker #1

    pas se prendre la tête.

  • Speaker #0

    Faut vraiment prendre des bonnes habitudes. Manger du cru, des oeufs durs, des légumes, des avocats, des bonnes huiles. Faire de la bonne viande, faire des choses intelligentes, faire un peu de sport, bien dormir. Conseil nutrition tu parles ?

  • Speaker #1

    Ouais, conseil nutrition. Conseil sommeil, j'ai compris qu'il fallait bien dormir. C'est la base. Ah mais c'est très important. Parce que ça vient de là, je lui dormais 4-5 heures par nuit. Ça ne suffit plus. Et conseil nutrition ? Nutrition, manger le cru,

  • Speaker #0

    quand on ne sait pas.

  • Speaker #1

    Beaucoup de légumes, des choses rôties,

  • Speaker #0

    des bonnes protéines, des bons assaisonnements.

  • Speaker #1

    Puis en fait, en soi, quand on y réfléchit, c'est pas compliqué,

  • Speaker #0

    c'est du basique. En fait, on le sait,

  • Speaker #1

    mais on ne le fait pas. Je te dis, je suis l'exemple type. Le cardiologue m'a dit, il faut faire baisser le cholestérol, parce que j'ai un taux de cholestérol, je n'explique même pas, ça va exploser. Je me suis affiché dans la cuisine qu'il faudrait que je mange, etc. Mais tu peux être sûr que je vais te faire deux jours et je vais craquer.

  • Speaker #0

    En fait, c'est très simple. Tu ne vas pas au sport. En fait, il faut que tu ailles au sport. En fait, il faut créer entre 21 et 66 jours pour créer une nouvelle habitude. C'est-à-dire que tu vas au sport, tu restes 20 minutes, tu fais un peu d'abdos, 2-3 machines, tu arrêtes. Tu te dis, j'y vais deux fois par semaine. Après, tu vas trois fois par semaine. Après tu fais 25 à 35 minutes. Au bout d'un moment, tu crées un rendez-vous pour toi. Tu écoutes des podcasts, tu peux t'en donner des bons. Et avec la nourriture, tu te dis, ok, bon maintenant, pas de soda, pas de friture, cool, j'évite l'alcool, et je me kiffe le week-end. C'est-à-dire le week-end, je kiffe, je mange des frites, je mange ce que je veux.

  • Speaker #1

    Ouais, je peux faire un bon resto.

  • Speaker #0

    Mais du lundi au vendredi, voilà, je suis important, je vais faire petit à petit. Je fais ce que je peux, pas de produits transformés, tout ça. Et au fur et à mesure, au bout des semaines et des semaines, tu vas changer ton cap et tu auras des effets et des résultats.

  • Speaker #1

    Et surtout qu'en fait, comme on en parlait tous les deux, comme tu dis, il n'y a pas besoin de bouffer du caviar pour être sublimé avec des tomates, tu peux le faire en fait.

  • Speaker #0

    Fais des choses simples. En fait, aujourd'hui, tu te foutais dans un franprix et tu manges des meilleurs produits en fait. Pas de produits transformés, du simple.

  • Speaker #1

    Et c'est important de faire attention à ça quand on a passé la quarantaine ?

  • Speaker #0

    Bah oui parce que déjà on met plus de temps à éliminer, on perd quand même 1% de masse musculaire tous les ans. C'est pas rien.

  • Speaker #1

    Non c'est pas rien.

  • Speaker #0

    Tu vois c'est pas rien. Non en fait, faut faire gaffe. On a kiffé. En fait en gros la récréation est terminée Camille. C'est fini.

  • Speaker #1

    C'est la première fois que je me fais engueuler dans mon podcast. Non mais en fait je me dis on a kiffé c'était génial. J'aime bien la métaphore de la récréation. Je me dis on a 20 ans devant nous là. On a 20 ans. Et les meilleurs. Oui c'est ça. C'est surtout les meilleurs. Donc je me dis, allez on va kiffer, on va les faire bien. C'est pour ça que tu la kiffes ta quarantaine.

  • Speaker #0

    Ouais, je suis tellement libéré. Ça fait tellement de bien. Donc autant le faire bien, autant que le chemin soit au top.

  • Speaker #1

    Bon bah pour la peine tu vas passer sur le grill des quadras comme tout le monde. 5 questions rapides sur les souvenirs. Tu réponds en un mot, en plus si t'as besoin de le dire en plus, le goût d'un bonbon de ton enfance qui te manque.

  • Speaker #0

    Le carambar.

  • Speaker #1

    Le carambar, celui qui éclate les dents.

  • Speaker #0

    Ouais il éclate les dents, ça c'est vrai, je peux plus en manger. Mais le carambar c'est des souvenirs de gosses.

  • Speaker #1

    Ouais, bon après t'en as encore aujourd'hui des carambars, mais j'ai l'impression qu'ils ont pas le même goût.

  • Speaker #0

    Non mais on n'allait pas à autant de choses en fait. C'était les bonbons, il y avait les tagada, les bananes dans les boulangeries à l'époque. Moi j'avais même le boulanger qui venait Dans le hameau Avec la camionnette Citroën C'était génial

  • Speaker #1

    L'émission de ton enfance qui a disparu et qui te manque Vidéogag

  • Speaker #0

    Ce qui est très drôle C'est qu'aujourd'hui c'est mon meilleur ami Bernard Montiel J'ai regardé Vidéogag et MacGyver C'était le dimanche parce que c'était le seul jour où on avait le droit Et il y a un truc qui est dingue C'est qu'aujourd'hui c'est mon meilleur ami Et c'était lui qui m'a porté beaucoup de bonheur parce que la télé c'était... Tu lui as dit ça ? Oui, il le sait, il le sait, il le sait.

  • Speaker #1

    Comment il s'appelait son chien dans Vidéogag ?

  • Speaker #0

    Farouk.

  • Speaker #1

    Farouk.

  • Speaker #0

    C'était la mante, ça.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, il le dit encore aujourd'hui, il dit qu'il s'en est toujours parmi.

  • Speaker #0

    Non mais c'est vrai.

  • Speaker #1

    Mais je peux le comprendre, moi quand je perdrais ma chienne, je vais dire, je vais juste mettre du temps à m'en remettre. Donc je comprends tout à fait. mais c'est rien que Vidéogag,

  • Speaker #0

    c'était bien c'était génial, c'est top

  • Speaker #1

    Un truc que disaient tes parents ou tes grands-parents qui te saoulait mais que t'appliques quand même malgré toi aujourd'hui ? Je sais pas. Pourtant ton grand-père il a dû t'en dire. Il était tellement dur. Il est dur. Qu'est-ce qu'il était dur ? Alors c'était une plaque de beurre. Son cœur c'est une plaque de beurre. Mais tellement dur. Il avait pas de formulation. C'était droit au but. C'était violent. Il a pris deux gifles dans ma vie. Par lui, je m'en souviendrai toute ma vie. Non je sais pas.

  • Speaker #0

    C'est pas grave. Un adjectif pour qualifier la génération Z,

  • Speaker #1

    les 20-30 ans. Il y a un truc que je ne comprends pas. C'est dans les salles de sport, ils se filment, ils se mettent un trépied avec une caméra, je n'arrive pas à comprendre. Narcissique. Narcissique. Mais je me suis souvent fait la réflexion.

  • Speaker #0

    Moi, je pense être bien plus musclé qu'eux, je n'arriverais pas à pouvoir faire ça. Qu'un coach de sport le fasse le matin quand la salle est vide.

  • Speaker #1

    Pour me donner des cours.

  • Speaker #0

    C'est génial. Mais ils n'ont pas la notion, c'est du narcissisme. Ils n'ont pas honte. La salle est pleine. Il n'y a pas assez de machines pour tout le monde. On doit tourner. Ce n'est pas le problème. Mais ils mettent le trépied au milieu de la salle. Et ce film, je n'arrive pas à comprendre.

  • Speaker #1

    Moi,

  • Speaker #0

    j'aurais la gêne.

  • Speaker #1

    Ça donne l'impression qu'ils ne font pas du sport pour faire du sport, mais ils font du sport pour le montrer. Je ne comprends pas.

  • Speaker #0

    Ils ont trois abdos. Ils ne ressemblent souvent pas à grand-chose. Et ils n'ont pas cette notion de gêne et de savoir-être.

  • Speaker #1

    Je suis gêné pour eux. Je faisais.

  • Speaker #0

    Ça me ferait rire.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, c'est marrant de parler avec Yanis Dargaud, que j'ai reçu. J'ai écrit un livre sur le voyage, etc. Et pareil, il me disait qu'il y a des gens aujourd'hui qui ne voyagent plus pour voyager, ils voyagent pour le montrer.

  • Speaker #0

    En fait, je crois qu'il y a un mot, Camille, il y a un mot, tu sais, qui signifie en fait, tu ne vis pas le moment, mais tu... Faites à côté du moment. En fait, il y a des moments magiques. Il y a des couchers de soleil. Pose ton téléphone. Profite. C'est beau. Non, ils regardent leur téléphone. Et pour faire des vidéos qu'ils ne regarderont même plus.

  • Speaker #1

    Oui, en plus. Parce que tu sais très bien, c'est la réalité.

  • Speaker #0

    On fait des photos, des vidéos, on ne les regarde jamais.

  • Speaker #1

    Bah non. La vérité.

  • Speaker #0

    Enfin, moi, je ne le vois plus. Je suis content d'avoir fait quelques photos, mais ça s'arrête là.

  • Speaker #1

    Tu te voyais faire quoi quand tu étais petit, il y a 40 ans ?

  • Speaker #0

    Moi, j'avais deux passions. Je voulais être joaillier. Oui, c'est cette notion de sublimer en fait. C'est sublimer, c'est d'avoir quelque chose et de pouvoir le sublimer. Donc j'hésitais entre cuisinier ou joaillier. J'étais passionné par ça. Et puis j'avais une passion qui me dévore, c'est l'archéologie.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je suis fan de ça. Fan de l'histoire romaine et de tous les empereurs romains.

  • Speaker #1

    À 60 ans à ta retraite, on va te retrouver en train de creuser. Voilà, bien là. Merci beaucoup Valentin. Merci beaucoup Camille. Merci beaucoup pour ce témoignage. Merci pour ta générosité. Merci pour ton authenticité. Je rappelle que ton livre du potager familial aux tables d'exception est sorti aux éditions Fayard. J'invite les gens à le lire. Vraiment, tu me l'as offert. J'en témoigne. Et ton histoire, c'est surtout une preuve vivante qu'après l'obscurité, il y a de la lumière. Merci beaucoup, Valentin. Merci beaucoup, les Quadras. Merci à ceux qui continuent à suivre, à ceux qui s'abonnent, à ceux qui likent, à ceux qui commentent. Vraiment, merci beaucoup. Vous êtes de plus en plus. Parce que c'est grâce à vous que Quadra existe. Merci encore Valentin. Merci Camille. Merci les Quadras. A bientôt.

Chapters

  • Introduction à Quadra et présentation de Valentin Nérodo

    00:00

  • Parcours de Valentin : de l'apprentissage à Top Chef

    01:22

  • Discipline et responsabilité dans la cuisine

    02:59

  • Le livre de Valentin : du potager familial aux tables d'exception

    06:17

  • Les défis de la santé et la résilience de Valentin

    10:40

  • Réflexions sur la vie, le bonheur et la cuisine

    17:00

  • Conseils pratiques pour prendre soin de soi après 40 ans

    23:10

  • Les rêves et projets futurs de Valentin Nérodo

    32:55

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