- Speaker #0
Quand on voyage, on cherche à se couper, on laisse tout derrière soi. Là, en fait, maintenant, quand on voyage, c'est pour le montrer aux autres. On ramène tout le monde avec nous.
- Speaker #1
Un matin, on s'est réveillé et bim, 40 piges. Comment ça va les Quadras ? Bienvenue dans votre univers, bienvenue dans Quadra. Ensemble, on va parler des joies et des galères de la quarantaine. Vous savez, cette période où vous vous rendez compte que ce qui prend plus de poids que vous,
- Speaker #0
ce sont vos responsabilités.
- Speaker #1
Quadra est diffusé sur les plateformes audio comme Spotify, Apple Podcasts, Deezer, etc. Mais aussi sur YouTube et sur les réseaux sociaux Instagram et TikTok quadra.podcast. Donc faites une pause dans le Quadro-univers, lâchez les biberons, lâchez les applis de rencontre et bienvenue dans Quadra. Oui, je pense que c'est une belle émission à la personne. Comment ça va les Quadras ? Aujourd'hui, je reçois un philosophe, surfeur, ancien enseignant, engagé dans la politique, et aussi auteur, auteur de son premier roman, Le Voyage de Personnes, un premier roman qui explore le deuil, la quête de sens, et l'appel de l'horizon. Yanis Dargaud, bonjour, comment ça va ?
- Speaker #0
Bonjour Camille, ça va très bien, merci.
- Speaker #1
C'est parfait, merci à toi d'être venu. On va parler un peu voyage, on va parler de ce livre, on va parler de toi, qui est maintenant chez les Quadras, enfin qui l'est depuis 4 ans. Tu les fais pas du tout, c'est ça qui est bien. Yanis, quand on est quadra, c'est quoi vivre dans une boîte ?
- Speaker #0
Être quadra, c'est l'âge où justement on est le plus engagé dans une boîte. C'est l'âge où on dit qu'on a trouvé sa place, où on coche toutes les cases. Et justement, cette place-là, ces cases-là, parfois... peuvent constituer une sorte d'enfermement. D'où on souhaite se libérer, et parfois ouvrir ses boîtes et casser ses cases.
- Speaker #1
C'est marrant parce qu'au moment où tu le dis, je suis en train de penser est-ce que moi je suis dans une boîte ? Est-ce qu'on s'en rend compte qu'on est enfermé dans une case ou dans une boîte ?
- Speaker #0
C'est toute la question. Le problème finalement, c'est pas d'être enfermé dans une boîte, parce que quelque part, on l'est tous un peu. Le problème, c'est de l'oublier. C'est de ne plus s'en rendre compte. de vivre dedans comme si ce n'était pas le cas. Et si tu ne sais pas que tu es dans une incarcération relative, tu ne peux pas t'en libérer. Alors qu'est-ce que c'est une incarcération relative ? C'est un système d'habitude, c'est le fait de s'oublier dans une fonction par exemple, de ne pas se rendre compte que ta fonction c'est peut-être juste un moment de ta vie, où tu peux sortir. c'est oublier que au-delà de tes habitudes, il y a un monde possible, quelque chose de nouveau.
- Speaker #1
Mais comment on s'en rend compte en fait ? Comment tu te rends compte qu'à un moment donné t'es enfermé dans ce truc et que bam, tu vas taper contre le mur pour sortir quoi ?
- Speaker #0
Tu t'en rends compte quand c'est trop tard. Tu t'en rends compte quand...
- Speaker #1
Mais c'est en fait tous ceux qui regrettent.
- Speaker #0
Tu t'en rends compte quand on t'en peut plus. Et quelque part, c'est un piège. Souvent. que tu te fais à toi-même, dans lequel tu rentres par ta propre volonté, et que tu regrettes quand tu n'en peux plus.
- Speaker #1
C'est du vécu ça ?
- Speaker #0
Ah c'est du vécu ! C'est du vécu et c'est quelque chose qui n'est pas propre en fait. Je le rencontre beaucoup et notamment chez les quadras. Donc c'est la fameuse crise de la quarantaine où on se dit que ça y est, on a trouvé son job, on a trouvé son appart, on est dans son couple, on est dans sa vie de famille. Et maintenant ?
- Speaker #1
Et maintenant ? C'est vrai que je crois que le lendemain de mes 40 ans, c'est la première réflexion que je me suis faite après le mal de tête. Mais je me suis dit, et maintenant, j'ai 40 ans. C'est fou. Et donc toi, tu as eu plusieurs vies. Tu as été prof de philo, surfeur, guitariste, engagé en politique. Est-ce que du coup, avec tout ça, ce n'est pas difficile de se laisser enfermer dans une case ? Est-ce que tu as toujours cultivé la liberté en ayant toutes ces vies différentes ?
- Speaker #0
Oui. c'est à dire que comme je te l'ai dit on en fait on ne fait que passer de case en case et de boîte en boîte et si tu veux cette forme d'instabilité quelque part ou de réflexe de libération a fait que moi j'ai jamais Je ne me suis jamais engagé dans une seule voie. Et j'ai toujours multiplié...
- Speaker #1
Mais t'arrivais à mener tous les fronts en même temps ?
- Speaker #0
Oui, alors ça ne veut pas dire que je les menais bien, attention.
- Speaker #1
Donc en fait tu surfais mal.
- Speaker #0
Ouais, c'est ça, c'est pas grave de mal faire. L'essentiel c'est d'essayer et de vivre autant de vie que tu peux.
- Speaker #1
L'autre fois j'ai reçu Norbert et il parlait de l'échec en disant que l'échec c'est pas une fin en fait.
- Speaker #0
Non, non, non, l'échec maintenant c'est devenu un compagnon, l'échec. C'est comme disait la phrase d'Edouard Robert l'autre fois, l'échec j'en sors, j'y retourne. Mais c'est exactement ça. Et alors ça c'est un des avantages de nos âges, c'est que personnellement je suis devenu beaucoup plus indulgent avec moi-même. C'est-à-dire que quand j'étais plus jeune, les échecs, disons que je les prenais en pleine face et c'était dur. et vraiment je remets en cause vraiment beaucoup de choses aujourd'hui bon un échec un plus un moins ouais c'est ça en fait c'est même ça t'aide en fait pour éviter d'en refaire quoi bien sûr,
- Speaker #1
pas pour éviter d'en refaire et au bout du compte t'en refais quand même mais est-ce que justement quand on est dans ces cases comme tu les appelles, dans ces boîtes est-ce que c'est pas une forme d'échec parce que ce que ça sous-entend c'est qu'on manque de liberté mais enfin moi c'est vrai Pour ma part, manquer de liberté, c'est un échec.
- Speaker #0
Oui, c'est-à-dire que ce sera un échec si jamais tu en restes là. Si jamais tu ne rebats pas les cartes, mais si jamais tu t'en rends compte et que tu travailles, enfin, si tu travailles, c'est beaucoup dire, si jamais tu rebats les cartes et tu essayes d'autres chemins, des chemins nouveaux, ce ne sera pas un échec. En fait, l'échec, ce n'est pas de rater ce que tu es en train d'entreprendre. L'échec, c'est de ne pas entreprendre.
- Speaker #1
Oui, d'accord. Oui, c'est vrai.
- Speaker #0
Tu aurais pu rester, toi, dans ton travail que tu avais, et t'ennuyer, et recommencer tous les jours la même chose. Tu t'es dit, non, ça ne va pas se passer comme ça. Je vais faire un podcast. Et puis, si jamais ça marche, tant mieux. Et si ça ne marche pas, tant pis, au moins.
- Speaker #1
En plus, c'est exactement comme ça que je me suis dit quand j'ai créé Quadra.
- Speaker #0
Eh oui. et c'est ça, c'est la prise de risque en fait, la prise de risque même si elle est sanctionnée par un échec, c'est pas un échec, c'est un essai, t'es sorti de ta boîte de ton ennui en fait quotidien, de ta finitude, c'est pour prendre un petit peu un terme qu'on peut c'est à dire qu'en fait je pense qu'il y a en nous quelque chose qui nous appelle vers la nouveauté, on a un élan vital vers l'infini et que le fait que l'aventure soit terminée, ça nous dérange profondément.
- Speaker #1
Et à quel moment toi tu as ressenti le besoin de l'écrire tout ça ?
- Speaker #0
Je crois quand même que le moment... Le fondateur, ça a été le décès de mon père.
- Speaker #1
Oui, j'allais y venir après.
- Speaker #0
Je pense que c'est à ce moment-là que, quand... Bon, pareil, quand on est quadra, c'est l'âge un petit peu où les parents vieillissent, où les malades... On pensait être confrontés à la mort. Et donc, la mort des proches, c'est quelque chose qui remet en cause profondément tous les modèles. Enfin, ta vie en général. Donc là, tu te dis, est-ce que je veux refaire la même chose ? Est-ce que je suis pareil ? Est-ce que je suis différent ? Et puis, c'est vrai que... dans la démarche de l'écriture, ça peut être un élément qui déclenche.
- Speaker #1
Est-ce que, justement, quand on est quadra encore plus, comme on est confronté à ces pertes de nos proches, etc., on commence à... même malheureusement, des potes qui tombent malades, etc. Est-ce que quand on perd quelqu'un, est-ce qu'il n'y a pas un côté un peu libérateur ? Malgré le malheur que ça procure.
- Speaker #0
Ah ouais, ben là tu vas fort.
- Speaker #1
Je te prendrai mon exemple personnel après.
- Speaker #0
C'est évidemment le cas. Ne serait-ce que par rapport à la culpabilité. C'est-à-dire que, tu sais, les autres, notamment tes parents, ils te renvoient des attentes. Donc tu veux être à la hauteur de leur attente, tu veux te comporter comme un bon fils, et puis tout ça, ça te pèse beaucoup. Et c'est encore une case,
- Speaker #1
la case du bon fils.
- Speaker #0
Exactement, exactement. Tu ne crois pas si bien dire. Et c'est une case dont tu... Tu peux te libérer, donc tu dois te libérer, je pense, d'ailleurs, pour devenir véritablement, passer véritablement dans l'âge adulte. Et oui, c'est la... Le décès, c'est à la fois un événement tragique d'une très grande tristesse, mais aussi c'est le moment où tu es libéré d'un poids. J'ai pas de la culpabilité.
- Speaker #1
Je te demande des choses. Moi, personnellement, je l'ai vécu. J'ai perdu quelqu'un de très proche, mon beau-père. Ça a été très dur. Je crois que le jour où il est parti, j'ai rarement autant pleuré. Bon, je me faisais larguer en même temps, j'avais la totale. Au bout d'un moment, je me suis rendu compte, assez vite d'ailleurs, en deux semaines, qu'en fait, j'étais libéré de quelque chose et que je pouvais commencer à avancer différemment. Peut-être comme lui, il aurait voulu que j'avance déjà quand il était là. Moi,
- Speaker #0
je trouve ça super de... Pardon, mais d'enchaîner les... les malheurs comme ça, il n'y a pas plus libérateur. Parce qu'en fait, tu parles du décès qui quelque part t'a libéré. La rupture aussi est un événement qui libère. C'est douloureux.
- Speaker #1
J'ai toujours dit, la différence entre un deuil émotionnel et un deuil réel, c'est que dans un des deux cas, il y a toujours WhatsApp. Mais sinon, pour moi, ça fait aussi mal. Même si on va me dire, mais non, c'est pas pareil. Si, pour moi, je trouve que c'est même pire une rupture, parce que tu peux toujours garder contact avec les autres. Mais oui,
- Speaker #0
mais alors, en fait, c'est douloureux, parce que ce sont des choses qui te constituent, le couple comme la fonction filiale. Ce sont des déterminants, ça te constitue en tant que personne. Et le jour où ça se casse tout ça, tu t'es perdu, tu sais plus qui t'es. Tu sais plus qui t'es, tu sais plus ce que tu fais, tu sais plus ce que t'as à faire. Mais justement... cette place vide c'est aussi un avenir possible tu vois on parlait de l'horizon tout à l'heure la place nette que tu fais dans ta vie c'est l'ouverture de l'horizon Là tu peux tout être, une fois que tes fonctions comme ça sont un peu remises en question.
- Speaker #1
Et pour toi ça a été une manière de rabattre les cartes justement, ce décès ?
- Speaker #0
Oui, ça a été une manière de rabattre les cartes. Et puis moi j'ai fait comme toi, c'est-à-dire que tout y est passé. Couple, boulot, ville, ça a été le grand départ. C'est pour ça que ça s'appelle d'ailleurs le voyage de personne. C'est bien,
- Speaker #1
t'anticipes.
- Speaker #0
c'est qu'à un moment donné personne une fois que tu as tout détruit dans ta vie il reste quoi mais c'est pas un état de détresse au contraire c'est l'accueil de la nouveauté c'est la possibilité du monde dans toute sa richesse ce sont des rencontres que tu fais et
- Speaker #1
puis tout est possible et c'est plus facile à la quarantaine qu'avant ou après selon toi Parce que moi, j'ai tendance à me dire que ça y est, j'ai fait la moitié, il me reste une moitié, autant qu'elle soit bien.
- Speaker #0
Je ne sais pas si c'est plus facile. Mais en tout cas, je crois que c'est l'âge où ce sera le plus rentable, le plus riche. Avant, tu n'es pas tout à fait construit, donc ce n'est pas le moment de tout détruire. Après, est-ce que tu as encore la force, l'énergie de tout recommencer ? Je trouve que moi, la quarantaine, je crois vraiment que c'est un âge formidable. justement parce que ... T'as encore l'énergie de la jeunesse, t'as encore le temps, mais t'as déjà accumulé de l'expérience. T'as un peu de matière, t'as des choses à raconter, t'as du vécu.
- Speaker #1
Ouais, tu transformes tes miles.
- Speaker #0
Voilà, voilà.
- Speaker #1
Ça tombe bien.
- Speaker #0
Et donc, toi recommencer avec tout ce que tu sais, ce que t'as appris, c'est beaucoup plus fécond. Donc moi je trouve que c'est un âge formidable, la quarantaine, j'adore, personnellement.
- Speaker #1
Et donc pourquoi ce titre, Le Voyage de Personne ? Est-ce que c'est une métaphore par rapport à la place qu'on peut se faire dans le monde ? Ou c'était juste une quête d'identité et de repartir à zéro, comme tu l'as dit ?
- Speaker #0
Déjà c'est un roman de voyage. qui parle du voyage, qui s'interroge sur les raisons de voyager, et où j'ai trouvé à l'écriture un rapport entre l'identité et le cas d'identité. Mais le fait de voyager. Et comme je te l'ai dit, quelque part, voyager, c'est-à-dire quelque part laisser tout ce qu'on est derrière soi. C'est ça qu'on fait.
- Speaker #1
Mais il y a plein de gens qui, dans leur tête, c'est impossible de se dire, je laisse tout. derrière moi.
- Speaker #0
C'est peut-être que dans leur tête, il y a encore beaucoup trop de contraintes et de brides. J'ai envie de te dire qu'il faut l'écloison, il faut se décloisonner l'esprit. faut, on fait ce qu'on peut.
- Speaker #1
Oui, il faut essayer.
- Speaker #0
Il faut essayer, il faut se rendre compte, la première chose à faire c'est se rendre compte qu'il y en a des cloisons. Et puis, ma foi, de temps en temps tu ouvres une écoutille, une porte, et puis quelque chose de nouveau arrive et ça fait du bien. Bon, je te raconte une brève anecdote.
- Speaker #1
Mais vas-y,
- Speaker #0
t'es là pour ça. Pour te dire qu'en fait le voyage quelque part... Moi, j'ai pris l'exemple du voyage. C'était une excuse. C'était mon expérience personnelle. Mais finalement, c'est un prétexte pour parler de la liberté et de la quête de soi. Tu peux être libre, tu n'as pas besoin d'aller en Indonésie ou à Madagascar ou traverser l'océan pour que ça arrive. Tu peux le faire en bas de chez toi. L'anecdote que j'aime bien, c'est tu prends le métro, ça m'est arrivé ça aussi.
- Speaker #1
Ton roman c'est un peu autobiographique de toute façon.
- Speaker #0
Oui, il y a toute ressemblance à ce qu'il y a. Alors cette anecdote,
- Speaker #1
je veux la connaître.
- Speaker #0
Alors je prends le métro, C'était il y a un an ou deux, peut-être un petit peu plus. Et il y a un clarinettiste qui rentre dans la rame. Bon, le gars, clairement, c'est un génie. Il te joue la chaconne de Bach à la perfection. C'est pas Bessaye Muccio, machin. C'est vraiment chaconne de Bach à la perfection. Moi, j'en crois pas mes oreilles. Je lève la tête, je fais mais qu'est-ce que c'est que ce phénomène, quoi ? Donc, il finit son morceau. Et là... Pas une réaction.
- Speaker #1
Mais non.
- Speaker #0
Pas une réaction du métro, rien. Les gens sur leur téléphone, fixés sur leur truc, etc. Et là je me dis, tu vois, là on est pris dans le circuit de l'habitude où il est impossible de se rendre compte du génie ou de la beauté quand elle arrive. Parce que justement, trop de cloison quoi. Ouais. Et j'ai trouvé ça d'une très grande tristesse.
- Speaker #1
Ah ouais ?
- Speaker #0
Tout ça pour dire que l'aventure, enfin le... La grandeur, c'est au coin de la rue. C'est pas... J'entends ce que tu me dis, moi je peux pas, je peux pas partir, etc. Mais en fait si, tu peux.
- Speaker #1
Ah oui, je parle pas de cas personnel.
- Speaker #0
Tu peux, là, aujourd'hui, sors, ouvre un livre, écoute de la musique, va voir de l'art.
- Speaker #1
C'est là où c'est important, c'était des trucs dont j'allais te parler après, mais autant y aller maintenant. Moi qui ai une... Dans le voyage de personne, tu racontes ton voyage. Tu racontes un carnet de voyages. Toi, tu as beaucoup voyagé. Mais quelqu'un comme moi, qui par exemple ne voyage pas, et je pense qu'il y en a beaucoup, pour une raison simple, j'ai une phobie de l'avion qui est hallucinante. Je ne rentre même pas dans un aéroport. En gros, tu vois, parce que tu te dis, on est toujours en train de te rabattre les oreilles en disant pour découvrir, il faut aller loin, il faut machin. Mais en fait, du coup, ça me rassure un peu ce que tu dis. En fait cette découverte et ton voyage de personne il est peut-être en bas de chez toi.
- Speaker #0
Je vais paraphraser, je crois que c'est Gilles qui dit ça, que la beauté soit dans le regard et non dans la chose regardée. Ça veut dire qu'en gros, peu importe, c'est une manière de penser. L'aventure ou la nouveauté ou l'horizon il est dans la tête. Ça veut dire que, ben voilà, effectivement, tu sors, tu regardes les arbres, tu vas dans la rue, tu regardes les gens, t'observes. Et puis oui, l'horizon est là. Un livre, tu lis un livre. Moi, je propose une expérience de lecture aussi avant tout. Avant de dire, allons voyager, c'est allons lire. Installe-toi dans le véhicule que j'ai fait pour toi, boucle ta ceinture et puis regarde si tu veux venir voyager, prendre le bateau, plonger avec une tortue.
- Speaker #1
Et toi, pourquoi avoir choisi le voyage plutôt que, comme tu dis, d'aller voir en bas de chez toi ?
- Speaker #0
Ça aurait pu, ça aurait pu. Ça aurait été plus difficile de faire un objet littéraire avec une aventure domestique.
- Speaker #1
Eh bien, c'est ton prochain défi.
- Speaker #0
Eh bien, pourquoi pas ?
- Speaker #1
Parce que tu poses cette question, tu dis pourquoi voyage-t-on, en fait ? Donc oui, pourquoi toi, il y a eu ce besoin de voyager et d'aller... Tu peux me dire en même temps par où t'es passé, évidemment. Après, j'invite les gens à lire le livre. Mais pourquoi ce besoin d'aller voir ailleurs pour aller trouver cette quête de sens, justement ?
- Speaker #0
Ça part d'un sentiment de révolte. C'est une révolte contre les standards, contre les modèles qui, quelque part, sont un appauvrissement de la vie. Bon alors je parle beaucoup du couple, je fustige un peu, je ne suis pas très sympa. Il n'y a pas de question sur le couple, t'inquiète.
- Speaker #1
Parce que là je peux en avoir un.
- Speaker #0
Si tu veux mon personnage, il est pris dans le schéma métro-boulot-dodo, il habite dans un appart, toutes les boîtes. Les fameuses boîtes, on y revient.
- Speaker #1
En fait tu te rends compte qu'on y revient.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Et puis, donc, ils se révoltent contre ce système de standards qui souvent t'est imposé, mais dans lequel tu as une place un peu de complice aussi. Et c'est une révolte qui se fait parce que ce système dans lequel tu évolues est un système qui est quand même lourdement appauvrissant. C'est-à-dire qu'en fait, il te réduit à un certain nombre de déterminants, tes fonctions, etc. La fonction de couple, tu vois. J'allais dire, et le couple,
- Speaker #1
ça en fait partie ?
- Speaker #0
Le couple, il y a toujours un côté... On parle de pecs citron et de sopalin quoi. Tu vois donc bon c'est un peu vasif.
- Speaker #1
J'ai du mal avec le couple je suis très honnête, les gens qui regardent Quadra le savent, je le dis assez souvent.
- Speaker #0
Ça part d'une aventure le couple où on va découvrir l'autre et ça devient un système de gestion domestique.
- Speaker #1
Moi j'ai tendance à dire, je préfère le mot être amoureux qu'être en couple. Le terme couple me pose problème. C'est un plus, comme dit Lucchini, c'est un plus un qui forme un nom. individu et plus de moi-même c'est voilà c'est donc comme je dis je préfère être amoureux qu'être en couple le terme coupe c'est vrai que ça a quelque chose là je trouve que c'est la boîte ultime assez la boîte ultime mais le mois c'était ton cas oui c'est c'était c'était mon cas ça
- Speaker #0
peut s'appuyer rien il ya un de tes amis que j'ai reçu ici et qui avait dit c'est une question de chance aussi ça aurait pu très bien j'aurais pu très bien basculer alors c'est le cas c'est qu'à On donne l'impression que tout est choix dans la vie. Demain, tu peux très bien retomber amoureux. Mais j'espère. Et puis la nana te dit, bon bah vas-y, c'est couple, c'est famille, etc. Et tu replonges.
- Speaker #1
Ah bah oui ! Bien sûr, on est faible par rapport à ça. L'être humain, j'entends. Pas l'homme ou la femme, mais l'être humain. De manière générale, on a tendance à s'enfermer là-dedans. Mais c'est vrai qu'on a tendance à mettre la valeur de couple avant la valeur sentimentale Deux êtres. Moi je parle comme un philosophe moi aussi. Mais c'est ça qui est assez fou. On dirait qu'on veut aller s'enfermer dans le futur.
- Speaker #0
Mais tu sais pourquoi ? Moi je crois avoir trouvé la... J'ai ma modeste théorie, c'est-à-dire qu'en fait quand on est amoureux, on est tellement attaché à ce sentiment qu'on veut l'enfermer. C'est-à-dire qu'on veut l'apprivoiser. Donc on contractualise. C'est-à-dire qu'on va dire, bon bah tiens, on est amoureux, on va s'engager à être amoureux maintenant. Et donc on essaie de garder tout ça dans une petite boîte, c'est-à-dire dans son petit nid douillet, sauf que ça marche pas du tout. Ce sentiment-là ne s'enferme pas. Il est complètement libre, il est enfant de bohème, et dès qu'à un moment où tu veux le fixer, c'est là qu'il s'échappe. Et ce qu'on essaie de faire, c'est humain. On veut garder notre bonheur, il est là, on veut le garder pour nous. Et bien c'est en voulant regarder qu'il s'étiole en fait.
- Speaker #1
Mais ce qui est fou c'est que pour beaucoup de gens, c'est un modèle. Je prends l'exemple de, j'ai fait une vidéo avec Galen Falderrana, et il y a un short qui fait énormément de vues parce qu'elle parle du fait que aujourd'hui à 40 ans elle aurait aimé être en couple, elle dit être en couple en plus. Elle aurait aimé être en couple, elle aurait aimé avoir des enfants. Mais qu'aujourd'hui, si elle doit faire le bilan, ce qui lui reste c'est sa liberté. Ce qui n'est pas péjoratif quand elle le dit. Mais tu verrais les commentaires des gens. pour qui, d'ailleurs ça se bat entre eux, mais pour qui le couple est un modèle, tu verrais les seaux de merde qu'elle se prend dans la gueule. Si tu n'es pas dans ce modèle-là, t'es un paria en fait.
- Speaker #0
Moi je te prends mon exemple personnel. Bon, je ne suis jamais marié, etc. Mais j'ai connu la période où tous mes potes des études, là, ils sont tous mariés. Ils sont rentrés dedans.
- Speaker #1
Un vilain petit canard.
- Speaker #0
Et j'étais le vilain petit canard. Et donc ils sont rentrés dedans, mais vraiment plein pot, tous. Mariage, enfants et tout. Et puis bon, moi j'allais de temps en temps les voir, j'étais encore invité. Et vraiment, j'étais la contestation, j'incarnais la contestation de leur modèle. Et vraiment, c'était comme un débat politique. C'était vraiment, mon exemple, quelque part, menaçait. Je menaçais quelque part Leur modèle Parce qu'en gros ils appliquaient un modèle Et il fallait surtout pas le contester Il fallait y croire Quand tu vas dans un mariage d'une famille il faut croire Si jamais t'as un vilain petit canard Ou une mauvaise conscience qui arrive et qui dit La liberté là
- Speaker #1
T'es celui qui va engrainer ton pote à faire des conneries Alors que je le dis aux femmes de mes potes Au contraire
- Speaker #0
Il y avait vraiment de la colère J'irais pas jusqu'à dire qu'il y avait de la haine Mais c'était assez marrant Merci. Et c'était il y a 10-15 ans tout ça. Donc on a vu aussi les premiers divorces. Et là tout d'un coup, ah ! Évidemment, si racontait l'autre là ! C'était pas mal !
- Speaker #1
Dans ton livre, tu évoques le malaise de la modernité. Et donc qu'est-ce qui, selon toi, nous éloigne de nous-mêmes aujourd'hui ? Est-ce que c'est par rapport à cette histoire de malaise de la modernité ?
- Speaker #0
Toujours sur le modèle de l'enfermement. Il y a de plus en plus un rapport, je te prends un exemple, l'attente des autres et la validation sociale. Bon, ça, pour moi, c'est la case ultime, la dernière case. La case finale. La case finale, on a parlé du couple, de la famille, de la fonction, du travail, de la ville. Tout ça, ce sont des choses qui ne sont pas vraiment nouvelles. Mais ce qui se passe avec la validation sociale... et les réseaux sociaux pour ne pas les citer, c'est vraiment... Là, on est vraiment dans une haute forme d'incarcération. C'est-à-dire qu'on se... se conforme à l'attente des autres, à leur validation, à leur désir. C'est le contraire de la liberté et de ce qu'on recherche dans le voyage, du point de vue métaphysique, du point de vue philosophique. Quand on voyage, on cherche à se couper, on laisse tout derrière soi. Là, en fait, maintenant, quand on voyage, c'est pour le montrer aux autres. on ramène tout le monde avec nous et on reste dans sa vie en fait on voyage mais on reste chez soi parce qu'on reste parmi les autres alors que ce qu'on voulait c'était justement couper c'était redécouvrir une personne une identité plus profonde et on retombe dans les travers de l'identité de réseau oui tu voyages plus pour toi tu voyages pour pour...
- Speaker #1
pour qu'on te valide ton voyage. Et tu perds envie aux autres. Il y a un truc comme ça.
- Speaker #0
Et je dirais même qu'on ne voyage pas. On croit qu'on voyage parce qu'on se déplace, mais on ne voyage pas. D'une part parce que souvent, on reste dans des circuits touristiques. C'est la logistique. C'est encore des boîtes. Tu as l'impression de te déboîter, mais tu repars dans une autre boîte. C'est ce que je dis dans le chapitre sur Bali, par exemple.
- Speaker #1
J'allais prendre l'exemple de Bali. C'est devenu C'est le nouveau truc C'est une usine
- Speaker #0
Tu crois que tu vas dans un autre pays Mais t'es pris en charge C'est une logistique C'est entièrement du circuit touristique Et t'as aucun rapport Avec une tradition Ou un pays T'as l'air je rigolais quand tu parlais de ça Parce que j'ai une application de rencontre Qui s'appelle Inge Merci.
- Speaker #1
dans laquelle tu mets des photos, des accroches, machin, c'est un peu plus original que Tinder et tous ces trucs-là. Et en fait, moi, dans mon truc, j'ai mis... J'ai l'impression que ce site est un truc d'agence de voyage. Parce que je sais pas comment c'est chez les mecs, mais chez les filles que je vois sur cette appli...
- Speaker #0
2 sur 2 sur 3 c'est que des photos de voyage où elles sont devant un truc c'est pitié je me dis tu veux me montrer quoi en fait que tu fuites à maison ou tu veux vraiment montrer parce qu'en plus moi ça me conséduit pas moi qui voyage pas et puis bon tu fais dans un autre pays comme
- Speaker #1
tu dis on se met en se met devant c'est la glorification de la glorification narcissique la plupart du temps c'est à dire que tu poses de tous les On ne voit que des gens posés devant les monuments ou devant les paysages avec leurs cocktails, leurs pieds ou je sais pas quoi. Et puis voilà, tu es devant le spectacle du narcissisme. Alors que finalement le voyage c'est aller à la découverte de l'autre ou de ce qui est différent. Et finalement tu retombes sur ton nombril et sur toi. Donc oui voilà, le piège de la modernité pour moi il est là.
- Speaker #0
Il n'y a pas un côté malsain aussi ? Genre moi je voyage pendant que vous vous êtes en train de vous faire chier à Paris quoi.
- Speaker #1
Bien sûr, c'est exciter le désir des autres pour être à soi-même désirable quelque part. C'est pour que ta vie... Regardez comme ma vie est désirable, peut-être parce que toi tu trouves qu'elle ne l'est pas. Donc tu as besoin qu'on te dise, oui oui elle l'est, c'est magnifique, t'es trop beau, t'es trop belle. Validation.
- Speaker #0
Est-ce que les quadras voyagent plus maintenant que, je prends l'exemple de nos parents. Mes parents, ils voyageaient une fois dans l'année. J'ai l'impression que tous mes potes ils sont toujours en week-end je sais pas où Ouais ça voyage beaucoup,
- Speaker #1
j'ai l'impression Il y a peut-être un peu de ce qu'on disait tout à l'heure C'est-à-dire l'envie de fuir quelque chose Mais fuir quoi ? Ce sont peut-être des gens qui vont cocher des cases T'as l'impression de fuir quoi aujourd'hui ? Moi j'ai pas l'impression de fuir parce que j'ai aucune...
- Speaker #0
Aujourd'hui, maintenant que tu as écrit ce livre et que tu as fait ce voyage, tu es dans quelle case ?
- Speaker #1
Je suis dans une zone floue de la porte.
- Speaker #0
Mais tu es donc roulé.
- Speaker #1
Non mais je ne sais pas. Je suis à l'affût de l'aventure qui peut se présenter à tous les coins de rue. Alors bon, l'écriture, moi ça me plaît, j'en ferai bien un deuxième.
- Speaker #0
J'espère bien.
- Speaker #1
Mais va savoir, ça peut être autre chose.
- Speaker #0
Ça peut être un film, ça peut être un film, un blog.
- Speaker #1
Ouais, ouais.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui t'anime ? aujourd'hui ?
- Speaker #1
J'ai envie de continuer j'ai envie de continuer à faire comme je fais avec mes méthodes que j'ai mises en place et découvertes au fur et à mesure ce qui m'anime en tout cas, ce qui m'anime c'est pas la poursuite d'un modèle je me dis pas c'est c'est de continuer en fait cette espèce d'errance joyeuse.
- Speaker #0
Mais est-ce qu'il y a la place pour quelqu'un ? Ah oui, oui, oui, il y a de la place pour... Ça peut faire peur, hein ?
- Speaker #1
Oui, mais je comprends. Mais en fait, il y a de la place pour tout ce qui sera exaltant, sympathique, joyeux. Ce qui est bien quand t'as pas de... de standard, c'est que tout peut être le bienvenu. C'est quand même pratique. Tout peut être le bienvenu, il y a de la place. Maintenant, est-ce que tu vas garder ta place ? C'est pas sûr.
- Speaker #0
Est-ce que tu as eu des regrets en chemin ?
- Speaker #1
Non, aucun regret.
- Speaker #0
Ou des choses que tu aurais aimé faire autrement ? Non,
- Speaker #1
je refais tout exactement de la même manière. Parce que, quelque part, ça participe de ce que je suis aujourd'hui. Y compris les échecs.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
c'est ce dont on parlait tout au début. C'est-à-dire que tout ça, ça te constitue. Et puis, il est impossible de savoir si un événement de ta vie t'apporte... Il est impossible de savoir ce que ça va t'apporter, ce que ça t'apporte au final, si c'est bon ou mauvais. Sur le coup, ça peut faire mal ou ça peut être mauvais, mais tu ne sais pas quelles sont les conséquences. Et il peut se passer des choses que tu considères comme bonnes. qui finalement te rendent ni meilleur ni plus heureux. Donc je crois qu'il faut un peu tout accueillir comme c'est. puisque de toute façon c'est ce qui te constitue aujourd'hui. Donc moi ce que je suis aujourd'hui, je ne suis pas un autre, c'est ma réalité. Donc ce qui est autre chose que cette réalité, c'est que je ne passe du néant. Donc je suis content de tout ce qui s'est passé, le bon comme le mauvais.
- Speaker #0
Après c'est comme dit Vincent Cassel, faites attention à ce que vous voulez parce que vous allez finir par l'obtenir. Le titre du roman c'est le voyage de personne. Dans l'inconscient, personne c'est quelque chose de négatif. Et pourtant, dans ce roman, personne c'est hyper. hyper positif. Comment tu as fait pour transformer cette personne en quelqu'un ?
- Speaker #1
C'est vrai que il y a quelque chose comme une angoisse du vide.
- Speaker #0
Pour moi, c'est la vie de personne.
- Speaker #1
Personne, c'est le vide. Mais en fait, en réalité, cette place vide, c'est le lieu où c'est le miroir où le monde peut se refléter. Et en fait, personne, c'est pas quelque chose de vide, c'est quelque chose de plein. Mais plein, non pas de sa petite identité, si tu veux. Il y a une phrase qui est un petit peu la phrase principale du livre. C'est où je dis les grandes choses apparaissent quand les petites s'effacent. En gros, le... L'identité, notre identité, finalement, notre égo, notre nombril. C'est une bien petite chose. Donc, si jamais tu arrives à mettre ça de côté, c'est-à-dire ton nom, ta fonction, tes petites cases, tu oublies ça, tu deviens personne. Qu'est-ce qui se passe ? C'est la grandeur qui apparaît. L'image que je prends, c'est cette nuit sur le bateau, où il y a un noir complet, tu ne vois plus du tout les lumières de la ville, puisque tu es à des centaines de kilomètres de la première ville. Il n'y a absolument rien. Et là, comme tu ne vois rien, même tes propres mains, tu ne vois rien. Et qu'est-ce qui apparaît ? La voûte céleste. Et tu la vois très bien. Quand tu ne vois plus rien à côté de toi, c'est là que la voûte céleste éclate. A contrario, tu sors là ce soir et tu regardes dans le ciel. Non,
- Speaker #0
pas ce soir.
- Speaker #1
Mais voilà, tu prends une ville fouillée d'identité et de cas, etc. Tu regardes le ciel, tu ne vois rien. Il y a trop de bruit.
- Speaker #0
Ouais, bien sûr.
- Speaker #1
Tu vois ?
- Speaker #0
Oui, alors que quand je vais chez mon père en Bourgogne, qui vit dans le trou du... Le soir, c'est vrai qu'il peut regarder des heures en l'air. Et c'est marrant parce que t'as dit un terme, t'as dit apparaître. C'est pas genre tu lèves la tête, c'est là. Ça apparaît. Cette espèce de voûte céleste, ce ciel. C'est complètement dingue. J'adore.
- Speaker #1
Et donc, personne, c'est la possibilité de l'immensité.
- Speaker #0
Je trouve ça très bien expliqué. Mais tu passes quand même sur le grill des quadras maintenant, comme tout le monde. Cinq questions rapides, t'essayes de répondre en un mot. Si c'est plus, c'est pas très grave. Attention, c'est parti. Le goût d'un bonbon de ton enfance qui te manque ?
- Speaker #1
Alors moi, c'était le Mr Freeze au coca.
- Speaker #0
Ah, au coca ?
- Speaker #1
Ouais, alors j'aimais bien le rouge aussi. Et le bleu,
- Speaker #0
non ?
- Speaker #1
Le bleu, pas mal. Et moi, j'ai jamais compris d'ailleurs pourquoi le bleu était le plus beau. Je me souviens, mais franchement, je t'assure, le Mr Freeze coca est... sorti des cours là.
- Speaker #0
Est-ce que tu gardais le plastique que tu remplissais avec du sirop et de l'eau ? Avec une pince à linge, tu en mettais au congélateur.
- Speaker #1
On a fait beaucoup de trucs avec ce bout de plastique.
- Speaker #0
L'émission de ton enfance qui te manque ?
- Speaker #1
Tu te rappelles de Téléchat ?
- Speaker #0
Bien sûr !
- Speaker #1
Ça, c'était perché.
- Speaker #0
Avec l'autruche et le chat noir et blanc.
- Speaker #1
J'étais mi-figne, mi-raisin, parce que je t'avoue que j'aimais bien, mais ça faisait quand même un peu flipper. J'ai pas le... l'espèce de... il y avait un phare passé qui parlait... C'était... c'était... Tu le revois aujourd'hui,
- Speaker #0
je pense que si tu le regardes... Ah ouais, ouais, ouais... Un truc que disaient tes parents, qui te saoulait, mais que t'appliques malgré toi aujourd'hui ?
- Speaker #1
Ah, ma mère, elle me disait toujours, mets ta tête en place.
- Speaker #0
Quoi ?
- Speaker #1
Ouais, mets ta tête en... toujours. Parce que j'étais extrêmement...
- Speaker #0
Mets ta tête en place.
- Speaker #1
Mets ta tête en place. J'étais... j'étais distrait, quoi.
- Speaker #0
Ah oui, je t'ai dit. Je t'ai dit.
- Speaker #1
Non, c'est parce que c'est vrai que j'étais distrait. Et d'ailleurs, je ne mets toujours pas ma tête en place. Je ne sais pas où elle est.
- Speaker #0
Un adjectif pour qualifier la génération Z ?
- Speaker #1
Je dirais accro.
- Speaker #0
Accro ?
- Speaker #1
Oui, accro.
- Speaker #0
Pas mal du tout. Tu te voyais faire quoi à 40 ans ?
- Speaker #1
Quand j'étais plus jeune ?
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et je ne me voyais pas. Tu ne te voyais pas ? Tu n'étais personne ? Je n'étais personne, oui. Ça a toujours été très abstrait pour moi.
- Speaker #0
C'était flou.
- Speaker #1
L'avenir, quoi.
- Speaker #0
Même pas envisageable, quoi.
- Speaker #1
Non, non, non. J'ai toujours vu, tu sais, après deux ans, trois ans. Après,
- Speaker #0
je fais un court terme.
- Speaker #1
Je ne sais pas ce qui se passe, c'est flou.
- Speaker #0
Yanis, merci beaucoup pour cette conversation inspirante. Merci en plus. Je rappelle que le voyage de personnes vient de paraître. Donc, j'invite... tous ceux qui se posent des questions sur leur quête de sens et même sur le voyage et pour lire ce carnet de voyage et découvrir un petit peu plus tout ce qu'on vient de se dire. Donc j'invite les gens à le lire. Encore merci beaucoup Yanis. Merci beaucoup les Quadras. Merci de continuer à suivre, à vous abonner, à liker, à commenter. Vous êtes de plus en plus nombreux, donc vraiment merci parce que c'est grâce à vous que Quadras existe. On se retrouve très vite dans un épisode de Quadras. Encore merci Yanis. Ciao les Quadras.