Speaker #0salut les parents j'espère que vous allez bien vous souvenez-vous de ce film antoinette dans les cévennes dans lequel antoinette conduite par son amant décide de partir le retrouver coûte que coûte sur le chemin de stevenson accompagné d'un âne dénommé patrick Après avoir vu ce film, je me souviens de m'être trouvé une appétence pour la randonnée et d'avoir eu envie, moi aussi, de partir seule, dans les Cévennes, avec un panorama montagneux époustouflant pour horizon et des rencontres aussi riches qu'inattendues dans les refuges. Pour beaucoup d'entre vous, cet été peut-être le premier que vous allez passer en mode solo, sans vos enfants. Peut-être n'avez-vous rien organisé pour vous-même quand ils seront avec l'autre parent. Peut-être n'en avez-vous tout simplement pas envie, peut-être manquez-vous d'énergie, de budget ou tout simplement de proches à qui vous greffez. Dans l'épisode du jour, je vous parle des raisons pour lesquelles j'ai décidé de partir en vacances solo cette année. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois et je vous avoue que cette perspective est totalement grisante. Comme le confiait Claire Marin, philosophe et autrice du livre Rupture, dans les colonnes du Nouvel Observateur la semaine dernière, On parle beaucoup de ce que l'on perd dans la rupture, mais il y a aussi ce qu'on gagne, ce qu'on découvre comme type de vie dont on ne pensait pas qu'elle nous plairait. Et ce nouveau type de vie, on le découvre notamment en se confrontant à soi-même, en sortant de sa zone de confort et en s'exposant à l'inconnu. Être un bon compagnon et une bonne compagne de route pour soi-même, c'est une solide base pour poursuivre son chemin post-séparation. J'espère que l'épisode du jour vous inspirera pour vos prochaines vacances. Bonne écoute ! Épisode 36 Pourquoi j'ai décidé de partir en vacances solo ? Cet été, j'ai décidé de prendre une semaine de vacances solo. J'ai envie d'entendre le bruit des vagues, de ne dépendre de personne, de ne pas être interrompue par des mamans-mamans, de n'avoir aucun programme, de dormir à n'importe quelle heure de la journée, de lire au beau milieu de la nuit, de manger tous les jours le même plat si j'en ai envie, de me lever aux aurores pour observer les pêcheurs s'activer, de me laisser bercer par les bribes de conversation d'une langue que je ne maîtrise absolument pas, d'écouter discrètement les conversations de la table à côté au restaurant, et de me laisser porter par les rencontres de la vie. Bref, j'ai envie de partir seule et peinarde. Quand on est parent solo et qu'on pense aux vacances d'été, on se pose d'abord la question de ce qu'on va faire avec ses enfants. Où, comment, combien de temps et avec quel budget. Prendre des vacances pour soi peut sembler être un véritable luxe et je conçois très bien que tout le monde ne puisse pas s'offrir ce luxe-là. soit pour des raisons financières, soit parce que l'idée même de partir seul nous effraie. C'est à la suite d'un sondage sur Instagram que m'est venue l'idée de cet épisode. Je n'aime pas trop parler de moi sur ce podcast, et loin de moi l'idée de vous apprendre la vie, mais je me suis dit que sur ce sujet-là, j'avais peut-être quelque chose à vous apporter. Dans le sondage, vous étiez en effet 50% à m'indiquer que vous trouviez tentantes les vacances solo, mais que vous n'oseriez pas, et ces réponses venaient principalement de femmes. Alors l'idée a germé que ma propre expérience de vacances en solo pourrait vous inspirer. Pourquoi ? Commençons d'abord par les raisons qui m'ont poussé à choisir de partir seule. Depuis longtemps, je m'applique un principe tout simple dans mon quotidien. N'attends pas les autres pour vivre ta vie. En gros, quand j'ai envie de faire quelque chose, je n'hésite pas très longtemps, je le fais. Vous l'avez certainement déjà expérimenté, quand on part en vacances, c'est difficile de trouver quelqu'un qui a les mêmes envies que nous, au même moment. On aura toujours des compromis à faire, et c'est normal. Mais parfois, ajuster ses heures de lever et de coucher à celles de ses amis, personnellement, je suis lève tôt, couche tôt, sauf s'il y a un karaoké dans les parages, là, généralement, c'est moi qui ferme. Adapter ses préférences culturelles, culinaires. Parfois, on n'a juste pas envie. Et cet été, après une très grosse année professionnelle, j'avais vraiment besoin d'y inclure un vrai break, sans compromis. Partir en vacances seule, c'est s'offrir ce luxe inouï d'être totalement égoïste pendant quelques jours. Et pour moi, partir seule, c'est une sorte de célébration de ma liberté et c'est complètement kiffant. Je trouve aussi que voyager seul, c'est apprendre à s'aimer davantage, c'est prendre le temps de s'observer face à l'inconnu, c'est prendre confiance en soi, s'écouter et réaliser qu'on est capable de tout. Arriver à destination seul, manger seul au restaurant, rencontrer seul de nouvelles personnes, visiter seul des lieux incroyables où l'on peut passer le temps que l'on souhaite, voire même y retourner une seconde fois. Et en ce qui me concerne, bouquiner, bouquiner, bouquiner. Dans notre quotidien, on doit penser à ses enfants, à son travail. On est souvent dans un tunnel. Partir seul, c'est se reconnecter à sa partie sauvage. C'est accepter de ne pas tout maîtriser. C'est accepter de placer son quotidien entre les mains de la chance. C'est aussi accepter l'imprévu et se donner l'opportunité de faire des rencontres incroyables ou pas et prendre du temps pour soi, car on le mérite. Partir seul, c'est aussi ne pas faire de programme. Et ça, je crois que c'est ce que je préfère. Je me lève, je déjeune, je me baigne, j'ai envie de dormir, je dors. Je ne veux rien faire de la journée, je ne fais rien. Je veux retourner manger dans le petit resto d'hier, car c'était tellement bon, j'y vais. Je n'ai pas d'horaire, pas de contraintes, et je prends le temps de regarder le temps s'écouler. Partir seul. c'est apprendre à apprivoiser sa solitude. Je pense que la meilleure façon d'être bien dans sa vie, c'est d'abord d'apprécier sa propre compagnie. Comme je vous l'avais déjà dit dans l'épisode sur les 5 conseils pour mieux vivre sa séparation, je vous mets le lien dans les notes de cet épisode, votre meilleur allié, c'est vous-même. Si vous ne prenez pas soin de vous, qui le fera à votre place ? La psychologue Marie-France Irigoyenne disait dans l'épisode 35 du podcast que l'on a tendance à attendre du couple qu'il vienne régler tous nos problèmes. La séparation nous permet de nous confronter à nos propres travers et de les assumer. Et prendre du temps pour soi, seul, nous permet de faire un véritable reset et de tester ce que c'est que de vivre avec soi et de s'adonner à des activités qui nous font vibrer. Si la solitude vous pèse, rien ne vous empêche d'aller vers les autres. Je suis quelqu'un de solitaire mais qui aime beaucoup les interactions sociales. Je crois que je ne peux pas passer plus de 24 heures sans interaction. En vacances, je trouve toujours des solutions pour rencontrer du monde, participer à des visites guidées, rejoindre un groupe Facebook de l'endroit où je me rends, ou tout simplement utiliser une application de rencontre qui propose aussi des espaces rencontres amicales. Si vous ne souhaitez pas être seul dans votre logement, privilégiez les auberges de jeunesse ou les AirBnB avec une chambre privée plutôt qu'un logement privatisé. Cela facilitera largement vos interactions et vous permettra de rencontrer des locaux qui vous donneront leur bon plan de sortie. Si vous partez en randonnée, vous croiserez nécessairement des gens dans les refuges autour de grandes tablées qui facilitent les rencontres. Faire fi du regard des autres L'une des objections à partir seul est encore trop souvent le fameux au regard des autres Je pense que cette obsession du regard des autres est extrêmement stérilisante pour tout ce que l'on souhaite entreprendre. Chaque fois que je suis partie seule en vacances et que je me trouvais par exemple dans un restaurant pour déjeuner, j'ai remarqué que les gens ne me calculaient absolument pas. Je n'ai jamais senti de regard éprobateur, inquisiteur, insistant. J'ai juste constaté qu'autour de moi, les vacanciers vivaient leurs vacances et les locaux s'adonnaient à leurs activités de locaux. Je ne me suis jamais sentie épiée ni critiquée parce que j'étais une femme seule en vacances. Mettez-vous deux minutes à la place des autres. Qui vous voit en vacances seul ? Je suis persuadée que la plupart des gens se contrefichent complètement qu'une femme ou un homme dînent seul dans un restaurant par exemple. Ils vivent leur propre vie. Et je suis également persuadée que l'on reçoit souvent un traitement plus humain et attentif lorsqu'on dîne seul justement. Je l'ai d'ailleurs plusieurs fois expérimenté. Et l'on est nous-mêmes plus attentifs aux autres, aux gestes et à l'attitude des serveurs, du personnel de l'hôtel, ce qui ne nous aurait peut-être pas traversé l'esprit. Si nous étions occupés dans une conversation avec des amis, cela nous rend plus humains, plus sympathiques et finalement plus attirants et ouverts aux rencontres. Se réapproprier l'ennui Partir seul, c'est aussi se réapproprier l'ennui. C'est s'autoriser à ne rien faire du tout pendant tout le temps que l'on souhaite. Et cela ne veut pas dire se plonger dans son téléphone et mettre sa story Insta à jour toutes les 20 minutes. Il s'agit plutôt de se réapproprier la douceur de vivre. Et c'est un combo gagnant, car en vous libérant du temps pour ne rien faire du tout, vous remplissez de nouveau votre imaginaire de nouvelles idées et de nouveaux projets. S'offrir le luxe de divaguer, c'est investir dans son imagination finalement. J'aime beaucoup cette réflexion du psychologue Christophe André, à qui sa fille disait qu'elle s'ennuyait. De petites doses d'ennui jouent un rôle important dans nos équilibres intérieurs, nous poussant à l'introspection et pouvant nourrir dans un second temps notre créativité. L'ennui, dit-il, est un état d'âme utile, mais il doit nous inciter autant à repenser notre mode de vie. Pas assez de mouvements et de changements ? Ne passons-nous pas à côté de tout un tas de choses intéressantes autour de nous par manque d'attention et d'approfondissement ? à méditer. Enfin, partir seul, c'est sortir de sa zone de confort. Sortir de sa zone de confort, c'est l'occasion unique de vivre autre chose. C'est oser repousser ses propres limites. En gardant un esprit ouvert, des vacances solo peuvent se transformer en véritable aventure. J'ai passé plusieurs semaines seule en Thaïlande il y a quelques années. Je n'avais pas de programme très précis, si ce n'est sortir des circuits touristiques classiques. Un jour, j'ai décidé de prendre un bus vers l'ouest pour rejoindre une ville proche de la frontière birmane qui s'appelait Sangla Buri. Le voyage a duré des heures, mais quand je suis arrivée à destination, j'ai découvert le plus impressionnant pont en bois que j'ai vu de ma vie et j'ai passé une soirée mémorable avec des membres du groupe ethnique des Mons. Je ne suis pas sûre qu'accompagnée, j'aurais eu le même accès à ces gens ni l'envie de me laisser embarquer dans cette soirée-là. Osez une activité que vous n'auriez jamais tentée, une initiation à la plongée, au surf, à la voile. Tentez un cours de céramique ou un cours de cuisine locale. Allez écouter un concert dans un bar le soir. Quoi de plus dépaysant que de se fondre dans la culture locale et d'être attentif aux autres. Commencez petit. Vous n'êtes pas obligé de partir à l'autre bout du monde pour être dépaysé, ni de partir très longtemps si c'est la première fois que vous tentez l'aventure. On peut se sentir complètement dépaysé dans son propre pays, car le dépaysement c'est avant tout le fait de partir seul. C'est cela qui va donner une autre saveur et une autre couleur à vos vacances. Avez-vous déjà visité l'abbaye d'Orval qui fabrique cette bière faite par les moines en Belgique ? C'est à quelques heures de route de Bruxelles. Avez-vous déjà poussé votre amour de la Bretagne jusqu'au Finistère et découvert la côte de l'Eau-Kirek, Saint-Jean-du-Dois ou Roscoff ? Avez-vous déjà découvert les marais poiteux à Embarque ? Connaissez-vous la vallée du Louron dans les Pyrénées et les concerts qui sont organisés l'été dans le petit village de Germes ? Avez-vous déjà visité la pagode vietnamienne et le Bouddha en or de 7 mètres de haut de Noyandalié en Auvergne ? Pourquoi ne pas vous offrir trois jours d'immersion dans l'un des nombreux festivals cet été ? Avignon pour le théâtre, Arles pour la photographie ou pourquoi pas le festival Esperanza en Belgique ? Je terminerai ce petit monologue par vous rappeler qu'il existe aussi des plateformes en ligne qui permettent de partir seul mais avec un groupe. C'est un autre concept de vacances, mais cela peut être une première étape pour oser vous lancer.