- Speaker #0
Mais j'avais pas de choix émotionnellement. J'avais besoin, en fait, de se séparer de mon ex pour pouvoir avoir la vie qu'il me fallait avoir. Parce que j'étais pas heureuse. Je le savais quelque part au fond de mon cœur que j'étais pas heureuse, mais j'avais quand même grandi dans une famille catholique traditionnelle où personne ne divorce. Donc j'étais contre l'idée de divorcer. La séparation... d'être un échec, non, parce que chaque séparation fait son chemin. Il y aura toujours, j'ai jamais vu de couple qui a eu une séparation magique. Je pense que c'est normal d'avoir des difficultés, parce que tout ressort souvent pendant la séparation, et nous étions pareils.
- Speaker #1
Vous écoutez Quelque chose à vous dire, le podcast des parents séparés. Comment dire à ces enfants qu'on se sépare ? Comment organiser la garde partagée ? Et nous, parents, comment se remettons d'une décision qui chamboule inévitablement notre quotidien et celui de notre famille ? La bonne nouvelle, c'est qu'on s'en sort. Je suis Pamela Morinière et vous écoutez la saison 3 de Quelque chose à vous dire, le podcast des parents séparés. Tous les 15 jours, je donne la parole à des parents séparés qui viennent vous partager leur expérience de la séparation et les ressources qu'ils ont utilisées pour se préserver et préserver leurs enfants. J'interview également des professionnels qui oeuvrent autour du divorce et de la séparation pour vous apporter un point de vue d'experts sur une situation compliquée qui touche presque un couple sur deux et que l'on a tendance à banaliser alors que ses conséquences sur la vie familiale et personnelle sont titanesques. J'espère que ce podcast vous apportera le réconfort dont vous avez besoin. Si vous aimez le podcast et souhaitez le soutenir, n'hésitez pas à vous abonner et à en parler autour de vous pour qu'il puisse aider d'autres parents. Bonne écoute ! Salut les parents, j'espère que vous allez bien. Aujourd'hui, je voulais vous partager le message que m'a envoyé Manuel, un auditeur du podcast. Tout d'abord, un grand merci pour votre podcast, qui m'aide réellement dans cette période de rupture que je traverse. Ayant été quittée, du moins n'ayant pas choisi la séparation, j'ai le sentiment de mieux accéder à ce que traverse mon ex-compagne par le prisme des témoignages que vous diffusez. Je me sens moins victime et plus dans l'empathie vis-à-vis d'elle et de sa souffrance. Ces témoignages se font parole pour elle, d'une certaine manière. là où la communication est pour le moment bien difficile. Mon cheminement est ainsi plus léger, moins solitaire. Merci. Merci beaucoup, Manuel. Votre témoignage explore un aspect que je n'avais pas mesuré dans le podcast, celui de la compréhension de l'autre, cet autre dont on ne s'explique pas toujours le départ et dont on doit faire le deuil tant bien que mal. Je crois que parfois, il faut savoir accepter de ne pas tout comprendre et se concentrer sur ce sur quoi on a encore une certaine maîtrise, soi-même, avec toujours ses enfants pour boussole, car s'ils vont bien, cela signifie que vous ne vous en sortez pas si mal dans votre séparation. C'est de cette boussole notamment, dont nous allons parler aujourd'hui, grâce à notre invité du jour, qui est un incroyable modèle de résilience, et bouscule aussi complètement nos schémas traditionnels familiaux. Bonne écoute. Épisode 43, Siobhan. Hey !
- Speaker #0
Salut Père ! Ça va et toi ? Oui,
- Speaker #1
je vais bien. Ben bon... Siobhan est irlando-américaine. Elle a 44 ans et vit à Bruxelles. Je la connais depuis quelques années. C'est une personne lumineuse, et toujours très positive. Son histoire de séparation est très différente de tout ce que vous avez pu entendre jusqu'ici. On a bu un verre de rosé pendant cet entretien. Il faisait beau. On était en plein juillet à Bruxelles. Divorcée depuis dix ans et remariée depuis, elle est mère de deux garçons de 18 et 15 ans. Quand elle apprend que son plus jeune fils, alors âgé de deux ans, est atteint d'une leucémie, le couple qu'elle formait alors avec le père de son fils est déjà un peu bancal. Les trois années de traitement que va devoir subir son enfant vont leur être fatales. Chivonne, qui était restée durant six ans femme au foyer pour s'occuper de son fils, décide de partir à Bruxelles, travailler dans un domaine qui la passionne, la politique européenne. Alors qu'elle s'imaginait n'être que temporairement séparée de ses enfants, qui vont rester en Irlande, dans le petit village où elle a vécu avec leur père, la situation va durer sept ans, et elle devra se battre pour obtenir leur garde. Je trouve l'histoire de Chivonne bouleversante. D'abord parce qu'elle fait voler en éclats le mode traditionnel de garde des enfants, généralement dévolu à la mère. Ensuite parce qu'elle montre la résilience incroyable de Chivonne face au manque de ses enfants et les priorités qu'elle décide de suivre pour leur propre bien-être, malgré ses angoisses de les savoir loin d'elle la majeure partie de l'année. Le témoignage que vous allez entendre aujourd'hui est aussi une belle leçon de vie sur le changement et le regard de l'autre. J'espère qu'il vous plaira. permettra de mieux comprendre votre situation, celle de votre ex, voire même de certaines personnes de votre entourage. Merci infiniment Siobhan pour ta générosité dans cet échange. Bonne écoute.
- Speaker #0
Je m'appelle Siobhan, je viens de fêter mes 44 ans il y a deux jours et je suis des nationalités américaines et irlandaises. Divorcée il y a dix ans. avec deux enfants qui ont aujourd'hui 18 et 15 ans et remariés il y a trois ans.
- Speaker #1
Si tu pouvais décrire ta séparation, donc ça fait dix ans déjà, donc tu as quand même pas mal de recul, en un mot, quel mot tu utiliserais ?
- Speaker #0
Très mal.
- Speaker #1
Très mal. Pourquoi ?
- Speaker #0
Mais en fait, pour arriver au divorce, nous avions avec mon ex-mari, avons passé une période très difficile. Il y avait une période de trois ans qui était très compliquée parce que mon jeune fils, qui a actuellement 15 ans, avait la leucémie. Il s'était fait diagnostiquer avec la leucémie il y a 13 ans. Je dois réfléchir même avant de répondre parce que j'ai l'impression que ça fait une autre vie presque. Et ça, c'était le début, je pense, de l'exposition des problèmes qui existaient déjà. et qui, en fait, ont été mises en avant à cause de la situation très compliquée, très difficile, avec un enfant de deux ans, à peine deux ans, qui avait une maladie très grave.
- Speaker #1
Dont il s'est sorti ?
- Speaker #0
Oui, oui, il s'est guéri après 39 mois de traitement, mais pendant toute cette période, au début de son traitement, juste suite à être diagnostiqué, On s'était disputé et mon ex m'a dit, mais en fait, je ne veux plus être mariée avec toi. Je veux divorcer. Je pense que pour toute famille avec un enfant qui a une grave maladie.
- Speaker #1
Beaucoup d'inquiétude et bien sûr.
- Speaker #0
Beaucoup de stress, beaucoup de décisions à prendre assez rapidement. Et même pour un couple qui est sur une base très solide, cela aurait été très difficile. Mais même encore plus difficile pour un couple qui n'avait pas de bonne base. C'était le début d'une période où on n'était pas ensemble pendant presque un an. On vivait dans la même maison.
- Speaker #1
Vous avez fait un break,
- Speaker #0
c'est ça ? On avait fait un break. En fait, il m'a dit, je ribe. Ce n'était pas du tout rigolo à l'époque, mais quand j'y pense, je pense à l'absurdité de la situation. À peine sortie de l'hôpital après trois semaines et demie avec notre fils qui était sous chimiothérapie intense. Avec mon mari qui me menaçait de divorcer, qui m'a en fait livré les documents pour divorcer un mois après le diagnostic de notre jeune fils. Moi, j'étais en fait femme de foyer à l'époque.
- Speaker #1
Vous ne travaillez pas à l'époque ?
- Speaker #0
Je ne travaillais pas. Je n'avais pas mes propres revenus, donc je dépendais 100% de lui.
- Speaker #1
C'était un choix ou c'était un... tu cherchais un emploi ou c'était un choix de vie à ce moment-là ?
- Speaker #0
C'était un choix de vie à ce moment-là. Au début, après la naissance de notre fils aîné, on travaillait tous les deux. Et il y avait toujours un appel de la crèche de venir chercher notre fils parce qu'il avait une fièvre, il avait un virus. Et on avait vraiment trouvé très difficile de gérer de l'emploi à temps plein avec des enfants. Donc c'était un choix de vie que, tandis que les enfants étaient jeunes, que j'allais rester à la maison parce qu'il avait en fait un métier très stable, donc avec un revenu très stable. Et je ne m'attendais pas à ce que ça devienne en fait des années, ce qui était le cas. Suite à la diagnostic de mon fils, j'ai fini par passer six ans sans travailler.
- Speaker #1
Pour t'occuper de lui.
- Speaker #0
Oui, pour s'occuper, je m'occupais de lui parce que c'était en fait même conseillé par les médecins de ne pas que l'un des parents, si les deux parents travaillaient en plein, c'était conseillé que l'un des deux s'arrête pendant le traitement. Pour faire court, on a passé trois ans, les trois ans de son traitement, entre des périodes de séparation et des périodes ensemble, avant qu'un jour il est revenu en me disant qu'il voulait faire fin au mariage, et j'étais d'accord avec lui. J'ai pu assez rapidement faire le nécessaire pour gérer le divorce, qui n'est pas forcément le cas en Irlande, qui est un pays où c'est en fait très difficile de divorcer.
- Speaker #1
Pourquoi tu dis que c'est difficile de divorcer ?
- Speaker #0
Normalement, pour divorcer en Irlande, pendant les cinq années qui précèdent le divorce, il faut que le couple soit séparé pendant quatre ans, quatre de ces cinq ans. Pour, en fait, arriver à un accord assez rapidement, il faut que le couple soit d'accord sur la date de séparation. Et heureusement, mon ex, il était d'accord sur la date de la séparation parce que... On avait... pas mis, on n'avait pas vécu séparément pendant quatre ans des cinq années. Il n'y a pas de demande de preuve.
- Speaker #1
Mais alors donc, on peut très bien se mettre d'accord en disant, ça fait cinq ans, on dit que ça fait cinq ans et voilà.
- Speaker #0
Exactement. Et c'était le cas pour nous.
- Speaker #1
Qu'est-ce qui s'est passé ensuite alors ? Parce que tu habitais en Irlande et puis tu habites maintenant en Bruxelles. Comment tu t'es retrouvée ici ?
- Speaker #0
Mais je voulais vraiment trouver mon indépendance financière surtout. Et comme j'habitais dans un village de 4000 habitants, je cherchais des moyens pour travailler, sachant que je n'allais pas probablement trouver d'emploi qui correspondait à mes diplômes. J'ai quand même un bachelor en français en sociologie et un master de politique. Et dans un village de 4000 habitants, c'est pas forcément les diplômes les plus recherchés. Donc au début, je réfléchissais à m'installer à Dublin. L'inconvénient, et c'est un grand inconvénient de Dublin, c'est le coût de la vie. Et en plus, j'avais jamais étudié, travaillé les politiques irlandaises. Je trouvais que c'était pas des sujets qui m'intéressaient beaucoup. Tandis que j'avais... Quand même j'ai fait un master à Washington, c'était les politiques internationales et surtout européennes qui m'intéressaient. Et par hasard, je suis venue pour revoir une copine d'université qui habitait à Bruxelles à l'époque, il y a dix ans et demi, donc juste avant mon divorce, quand même on s'était déjà séparés. Donc je vivais déjà avec mes enfants, j'avais la garde de mes enfants. On avait une garde... En arturance, mais j'avais la garde principale des enfants, donc 12 jours sur 14.
- Speaker #1
D'accord. Il les avait le week-end plutôt ou il les prenait en semaine ?
- Speaker #0
Le week-end, au début, il les avait en semaine, mais au bout de deux mois, il m'a demandé de modifier la garde et donc je les avais 12 jours sur
- Speaker #1
15. Donc il voulait que tu les aies plus que lui ?
- Speaker #0
Oui. C'est ça.
- Speaker #1
Et c'est quoi la situation ? Je fais juste un petit point sur l'Irlande quand même parce que... Les décisions de justice sont différentes. Ici, on est en Belgique où on tend vraiment vers un mode de garde en alternance entre les deux ex-conjoints. Comment ça se passe en Irlande ? Est-ce qu'il y a un conjoint qui a généralement la garde de manière plus simple, souvent la maman, ou c'est égalitaire aussi dans les décisions de justice ?
- Speaker #0
En fait, c'est plutôt... traditionnelle par rapport à la Belgique. C'est souvent la maman qui maintient la garde des enfants, surtout dans les villages. Peut-être à Dublin, dans les villes, c'est moins le cas, mais dans les villages, j'avais vu avec les mamans des amis de mes enfants que c'était principalement les mamans qui ne travaillaient pas. J'avais en fait très peu de copines qui travaillaient à temps plein et donc moi j'étais dans une situation Donc ma situation à l'époque n'était pas du tout différente de celle des mamans des amis de mes fils. Mais le problème que j'ai trouvé, c'est que comme j'avais fait des études, j'avais envie de travailler. Et surtout, à la fin de la maladie de mon fils, au point de divorcer, j'avais très envie d'être indépendante financièrement. Parce que je voyais que le salaire de mon ex-mari n'allait jamais arriver à soutenir deux foyers. Et donc, j'avais vraiment envie de partir de ce village aussi pour des raisons. personnel parce que je trouvais d'être divorcée dans un village de 4000 habitants, le problème était qu'on arrivait à se croiser souvent. Donc quand j'avais pas les enfants, le week-end sur deux où ils étaient avec lui et je sortais au resto avec une copine, je le croisais avec les enfants. Et c'était pas de croiser mes enfants qui m'embêtaient, c'était de croiser mon ex-mari dans un village et tout le monde Parler de notre séparation, que c'était vraiment dommage. Ça reste une société qui est assez traditionnelle. Même si le divorce existe, il y en a très peu. Et les couples, ils ont tendance à se séparer sans divorcer. Et moi, je voulais continuer à vivre ma vie. Et je ne voyais pas d'option pour faire ça dans ce village. Donc, je voulais... Et au début, mon ex, il était en faveur de cette idée que je partais avec les enfants pour trouver, entre guillemets, mon indépendance financière parce qu'il sentait aussi que c'était très difficile pour lui. Donc, il voulait reviser notre accord parce qu'en fait, notre jugement de divorce, pour revenir à ta question principale, ne faisait pas référence à la garde. Il faisait référence à la rente qu'il devrait me verser. Et on avait négocié une garde. avec moi, avec la garde principale des enfants, mais ils voulaient revenir sur la rente, qu'il fallait qu'ils me versent, parce qu'ils voulaient la diminuer.
- Speaker #1
Donc la pension alimentaire.
- Speaker #0
La pension alimentaire. Donc on était dans une situation où je sentais qu'on allait se disputer toutes les semaines, parce qu'ils voulaient modifier ceci, cela. Peut-être que ça arrive dans les divorces.
- Speaker #1
Je crois que c'est assez fréquent, les problèmes de pension alimentaire qui ne sont pas payés ou qu'on demande de réviser. Oui, je crois que c'est assez fréquent malheureusement. Et donc tu es partie à Bruxelles, tu as retrouvé une amie à Bruxelles et c'est comme ça que tu as eu le déclic et tu t'es dit pourquoi pas Bruxelles ?
- Speaker #0
Exactement. Au début, je suis venue pour un stage. En fait, j'étais stagiaire de trois mois. Comme je n'avais pas travaillé pendant six ans, comme j'étais à la maison avec les enfants et je m'occupais de mon fils pendant sa maladie, Ce qui m'a été proposé était de venir pour trois mois pour faire un essai dans un cabinet de consultants. Et j'ai tout de suite accepté de venir parce que je voyais ça comme une sortie, un moyen de refaire ma vie avec mes enfants. Donc au début, le plan était, et mon ex était d'accord, était que je parte avec les enfants.
- Speaker #1
Pour faire ton stage de trois mois ?
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et tu les mettais où pendant que tu étais en stage ?
- Speaker #0
J'allais prendre un baby-sitter. Je n'avais pas trop réfléchi et lui non plus. C'était pendant l'été ? C'était pendant l'été. D'accord. Donc, je pense que j'aurais pu, si j'avais recherché, j'aurais pu trouver des stages. Mais il avait raison de me proposer de les garder pendant l'été, de prendre une fille au père pour au moins leur donner la stabilité et de me permettre aussi de reprendre le travail tranquillement. Donc au bout de trois mois,
- Speaker #1
j'avais écrit ça quelque part ou c'était juste un accord oral ?
- Speaker #0
Il y avait des échanges de mail et de WhatsApp, mais on n'est pas retourné à la cour pour modifier notre jugement. Donc peut-être que c'était l'erreur que j'ai faite à l'époque, ça je ne peux pas dire. Mais je voulais m'entendre avec lui et comme je dépendais de lui en quelque sorte pour me permettre cette possibilité de pouvoir relancer ma carrière, je ne voulais pas... n'ont pu me battre pour mettre quelque chose sur papier concrètement devant le juge. Donc je suis partie. À la fin de ces trois mois de stage, j'ai été proposé un contrat de six mois, donc une prolongation de six mois. Donc toujours pas très stable au niveau professionnel. Et donc chaque fois que je le relançais, il me disait, mais en fait, tu sais que c'est pas, peut-être que ce n'est pas une bonne idée parce que tu n'as pas encore la stabilité professionnelle et financière. Prends ton temps. Et au bout d'un an, j'ai eu un contrat de longue durée. Et bien entendu, je l'ai relancé pour faire venir les enfants. Il me dit, mais ils vont bien, je pense que c'est une bonne idée qu'ils restent ici.
- Speaker #1
Et comment ça se passait, je t'interromps, mais comment ça s'est passé pendant toute cette période ? Pendant un an, tu t'es retrouvée seule ici à Bruxelles avec tes enfants en Irlande. Comment ça s'est passé la relation pendant tout ce temps-là et comment ils l'ont vécu ? Et toi, comment tu l'as vécu aussi ?
- Speaker #0
Au début, j'étais dans l'espoir de les faire venir rapidement. Je n'avais pas de raison de douter de mon ex. Je croyais qu'il était de bonne foi. Et mes enfants avaient aussi compris qu'ils allaient me rejoindre à un moment donné. Parce qu'avant de partir, comme au début on avait prévu de partir à trois, ils avaient prévenu leur professeur, leur maîtresse à l'école, qu'ils allaient partir vivre à Bruxelles. Et donc je pense qu'ils avaient... Ils l'avaient... pas mal vécu au début. Et j'étais en contact avec eux tous les soirs, je les appelais, je faisais des FaceTime avec eux. Et moi aussi, je l'ai pas mal vécu parce que je croyais que c'était temporaire, que c'était quelque chose qui n'allait pas durer longtemps. Et je repartais souvent pour les revoir et donc pendant toute cette période...
- Speaker #1
Tu rentrais le week-end de temps en temps, c'est ça ?
- Speaker #0
Oui, une fois par mois, une fois toutes les six semaines au maximum. Et donc, je faisais beaucoup d'aller-retour. J'avais l'impression de connaître même tous les hôtesses dans tous les vœux de Ryanair. Et donc, voilà, mais un an, en fait, s'est transformé assez rapidement dans plusieurs années.
- Speaker #1
Alors, en fait, pour résumer, ton ex... Le fait d'avoir finalement retrouvé l'entièreté de la garde des enfants, il s'est découvert un rôle de père qu'il ignorait jusque-là ? Ou est-ce qu'il se faisait aider lui-même ? Ou c'était simplement tel sentiment que c'était plus contre toi plutôt que pour eux ?
- Speaker #0
Tous les trois. Certes, il a retrouvé un rôle de papa qui lui convenait et qui lui plaisait. Et il avait de l'aide des filles au père donc je pense que ça fonctionnait. Et il y avait aussi l'élément que c'était contre moi. Parce qu'il y a toujours, même après 10 ans, un élément de se venger qui peut être fatigant mais qui est moins présent comme j'ai moins d'interactions avec lui aujourd'hui parce que nos enfants sont adolescents maintenant. Je ne dépends plus de lui pour... avoir ce contact avec mes enfants tandis que quand ils étaient domiciliés chez lui, je dépendais de mon ex pour pouvoir les revoir. Ils étaient trop jeunes pour s'organiser, pour donner leur accord que oui maman ce week-end nous convient, oui non maman en fait ce week-end là j'ai une soirée pyjama chez mon copain donc je dépendais de mon ex à 100% pour maintenir cette relation.
- Speaker #1
On peut comprendre qu'en tout cas, c'est compliqué pour des enfants. Ils doivent être dans un pays ou dans l'autre. C'est sûr qu'ils ne peuvent pas se permettre de faire l'aller-retour. On peut difficilement organiser une garde alternée quand les parents ne sont pas dans le même pays. Donc, ça a duré combien de temps, en fait, cette situation ? Et comment ils ont réagi, les enfants ? Comment ils le vivaient,
- Speaker #0
ça ? Pour mon fils aîné, il nous a rejoints à Bruxelles il y a trois ans. Donc, pour lui, la situation a duré sept ans. et pour mon jeune fils, il nous a rejoints il y a deux ans. Donc pour lui, la situation a duré huit ans, donc un an de plus. Donc il était chez son père un an de plus que son frère aîné. Je pense que globalement, ils ont assez bien vécu jusqu'au COVID. Surtout mon aîné qui a vraiment très mal vécu le COVID. Moi, je retenais tout ce que je sentais. et que je vivais avec leur papa, je ne voulais pas évoquer avec mes enfants parce que ce n'est pas leur sujet. Qu'est-ce que cela aurait fait ? Cela aurait rajouté une couche de stress, d'inquiétude pour mes enfants. Et ce n'est pas le choix quand les enfants sont jeunes. Ce n'est pas juste mettre cette pression sur les enfants. Tu sais ce que ton père fait, tu sais ce qu'il m'a dit.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Moi, j'ai toujours essayé de maintenir. une façade d'adulte, parce que c'est mon rôle en tant que mère, et d'être quand même adulte et mature dans mes interactions avec leur papa. J'ai commencé à avoir un psychologue parce que j'avais des angoisses en fait par rapport à mes enfants. Chaque fois que je revenais après un week-end en Irlande, j'avais de grosses angoisses, j'étais toujours dans une sorte de dépression. Je n'étais pas dépressive et non plus je veux respecter le fait qu'il y a des gens qui sont en dépression. Ce n'était pas une dépression, mais pour moi, je vivais ça comme une sorte de deuil. Chaque fois que je repartais, je mettais en question ma vie, même si je savais que, en fait, pour moi, je suis sortie d'une situation où j'aurais été, on dit en anglais, sous le pouce de mon ex si j'étais restée en Europe.
- Speaker #1
Sous la coupe de ton ex.
- Speaker #0
Sous la coupe, voilà. Et en partant, ça m'a permis aussi de trouver une indépendance. Donc, ils ne pouvaient pas me contrôler via l'argent. Ils pouvaient seulement me contrôler via les enfants. J'ai au moins coupé un lien qui est un lien très important qui nous attachait. Mon fils aîné a très mal vécu la COVID. Et c'était le début d'une discussion que je poussais. plus profondément avec mon ex pour les faire venir. Mon fils aîné, il a commencé à ne plus aller à l'école, il ne voulait plus aller, il mentait. Le matin, comme ils vivaient très près de leur école, normalement ils allaient à l'école à pied. Donc ils partaient à l'école le matin et mon fils aîné, maman, il ne mettait jamais de pieds dans l'école. Et mon ex cachait le fait que mon fils aîné n'allait pas à l'école. Donc c'était au bout de 15 jours que j'ai appris qu'en fait il était en fait absent pendant les 15 jours précédents. Et quand j'ai fait le point avec mon fils aîné, il m'a dit « Mais tu sais, en fait je suis plus content ici. J'aimerais venir te rejoindre l'année prochaine. » Et cela a déclenché un processus juridique qui était assez complexe, coutueux aussi, qui m'a permis de le faire venir en Belgique.
- Speaker #1
Mais c'est normal aussi, je pense, qu'un enfant qui voit très peu l'un de ses parents, à un moment, ait envie de se rapprocher de ce parent-là aussi. C'était légitime qu'il y pense COVID ou pas COVID, non ?
- Speaker #0
Tout à fait, tout à fait. Pour mes enfants, je pense qu'ils avaient un doute sur la vie qu'ils auraient eue ici. Et le COVID nous a permis aussi, comme on ne pouvait pas partir en vacances, on a loué une maison à 40 kilomètres de Bruxelles, on a passé un été en famille, y compris avec mon mari actuel et avec son fils, qui a 18 mois moins que mon jeune fils. Donc on a pu vivre, passer un été à 5. pour la première fois. Et je pense que ça a donné... En famille recomposée. Oui, en famille recomposée. Et cela a donné, a permis à mes enfants de s'imaginer dans cette vie de famille recomposée qu'ils n'auraient jamais pu avoir sans le COVID. Donc je trouve ça quand même un des gros avantages, un des gros... atout du COVID pour notre famille recomposée était d'avoir pu passer cet été dans un endroit magnifique à 40 kilomètres de Bruxelles, dans une maison où chacun avait sa chambre, donc de l'espace chacun pour soi, donc on n'a pas imposé qu'ils partagent une chambre, qu'ils soient de bons copains, mais en fait, ils ont passé un été à trois, les trois enfants, ils se sont vraiment ... rapprochés, ils partaient faire des activités ensemble de manière volontaire. On n'était même pas obligés de les forcer à passer du temps ensemble. Donc, on a permis les choses à venir dans leur temps. Et pour mon fils aîné, je pense que c'était aussi le début de cette réflexion. En fait, si je viens vivre avec maman en Belgique, voici la vie que je pourrais avoir avec toutes ces possibilités de pouvoir. partir faire du vélo parce qu'il y a des pistes de vélo, parce qu'il y a des villages, des villes autour où je peux visiter les choses. Et en plus, je vois maman heureuse en couple avec son conjoint. Et je vois ma place dans cette famille recomposée en tant que l'aînée de mon beau-fils actuel. Et c'était en fait la source d'une idée qui a commencé à s'implanter. Pour mon jeune fils, pourtant, il aimait beaucoup venir parce que je les faisais venir chaque vacances, chaque Toussaint, chaque Pâques. Donc, ils avaient une connaissance déjà de la Belgique. Mais mon fils, mon jeune fils, il était toujours quelqu'un qui a un caractère heureux, peu importe où il se trouve.
- Speaker #1
C'est le fils qui a eu la leucémie.
- Speaker #0
Oui. Et lui, il ne voulait pas vraiment... Casser le statu quo. Donc c'est pour ça que je me suis trouvée avec mon aîné ici un an avant son frère. C'est parce que mon aîné avait fortement exprimé le souhait de venir vivre en Belgique, tandis que mon jeune fils, il n'était pas encore convaincu.
- Speaker #1
Et là, ton ex a accepté qu'il vienne, ton aîné. Alors ça n'a pas été trop compliqué, ça.
- Speaker #0
Si, c'était très compliqué parce qu'il refusait en fait d'écouter son fils qui... Et la raison pour laquelle mon fils ne voulait plus aller à l'école, c'est parce qu'il voulait que son père l'écoute. Et c'était pour lui le seul moyen de contrôler sa vie, était de dire à son papa, mais alors je ne vais plus à l'école. Tu ne peux pas me forcer, qu'est-ce que tu vas faire ? Tu vas me mettre dans la voiture, tu vas me conduire, mais bon, je ne vais pas mettre mes pieds dans la porte de l'école. J'ai vraiment forcé le sujet, je lui ai dit... mais en fait, pourquoi tu l'empêches de venir vivre ici ? Il a 14 ans, il en est demandeur, il sait de quoi il parle. Donc j'ai fini par lancer un contentieux pour récupérer la garde de mes deux enfants. Mais j'ai réussi à la fin du contentieux, de la première phase, à seulement récupérer la garde de mon aîné, comme il exprimait ce souhait clair de venir.
- Speaker #1
Et pourquoi tu ne l'avais pas lancé avant ce contentieux alors ?
- Speaker #0
Les deux raisons étaient parce que j'étais aussi dans l'idée qu'en fait le statu quo, ils allaient bien, mes enfants allaient bien. Je n'avais pas de raison dans les faits de me dire mais ça ne va pas là-bas, ils ont besoin, besoin, un vrai besoin de venir vivre ici, ils vont bien. Je vais continuer à faire mes allers-retours parce que je vois que ça leur convient. Ils sont heureux d'être avec moi. Ils sont heureux d'être avec leur papa. Je ne vois pas de raison de tout mettre dans l'air juste parce que j'aimerais. Donc, j'avais aussi un doute, quelque part aussi dans ma tête que ça ne pourrait aboutir à rien. Et c'est mon fils aîné qui m'a donné cette force de me dire, mais je vais me battre. Enfin, je vais me battre parce que mon ex... Quand j'ai eu le déclic, il n'allait jamais m'écouter.
- Speaker #1
Peut-être qu'il n'exprimait pas non plus ce besoin devant lui. Les enfants sont souvent aussi face à un conflit de loyauté et ils ne veulent pas forcément se mettre mal vis-à-vis du parent chez qui ils sont. Et donc, ils vont aller dans le sens du parent chez qui ils sont pour ne pas créer de conflit, etc. Il y a quelque chose qui m'interpelle. Comment tu as réussi ? pendant cette année quand même, on tous les voyait le week-end et je suis sûre qu'il y a beaucoup de parents qui nous écoutent et qui sont dans cette situation. Beaucoup plus d'hommes que de femmes même, j'imagine. Comment tu as réussi, toi, à maintenir un lien, à créer une relation en étant en Belgique, tes enfants en Irlande pendant sept ans ? C'est énorme sept ans ! On voit déjà quand on ne voit pas ses enfants pendant une semaine, comme ils peuvent avoir changé, comme ils peuvent prendre certaines habitudes, etc. Comment est-ce que tu as fait pour maintenir un lien et construire une relation ? satisfaisante avec tes enfants pendant toutes ces années ?
- Speaker #0
Le contact en présence était très important, je pense, mais intercalé avec des appels, je les appelais tous les soirs. Si je les avais pendant cinq minutes, dix minutes, un quart d'heure, ça n'avait pas d'importance. L'important pour moi était qu'ils sachent que... Je voulais leur parler, je voulais avoir leurs nouvelles, et je voulais pas non plus les forcer à sentir qu'ils étaient dans l'obligation de me parler tous les soirs en détail de leur journée.
- Speaker #1
Oui, c'est-à-dire comment tu fais ça ? Parce qu'effectivement, ils sont là, « mince, je suis en train de jouer aux jeux vidéo, elle me appelle là, comment ça se passait ? »
- Speaker #0
Mais il fallait que j'accepte qu'il y avait des fois quand un des deux voulait me parler, et pas l'autre. C'était souvent mon fils aîné qui voulait me parler, mon jeune fils était un petit peu « ouais, ouais, ok » . Et c'est en partie pourquoi je dépendais de mon ex, parce que quand j'avais pas mon jeune fils au téléphone pendant quelques jours, ou peut-être pour cinq minutes et puis une minute, je lui disais « mais est-ce que tu peux lui demander de m'appeler ? » Le fait d'y aller souvent était aussi un aspect clé de maintenir cette relation. Je les voyais une fois par mois, une fois toutes les six semaines, et cela m'a permis aussi de créer des attaches et de faire des activités avec eux en présentiel. Et j'essayais toujours de proposer quelque chose de fun pendant mes week-ends, même si c'était juste d'aller revoir. un de mes cousins ou un membre de ma famille, mais au moins de faire un petit voyage, une excursion, ou d'inviter un copain pour faire de la natation. Mais j'essaie vraiment de m'intégrer dans leur vie, mais aussi de les intégrer dans ma vie, parce que j'avais quand même vécu là-bas pendant quelques années, et j'ai encore beaucoup de membres de ma famille là-bas. J'ai une grande famille, donc ils étaient très proches de ma famille et je voulais qu'ils puissent maintenir ces liens familiaux. Et donc c'était en vivant des choses ensemble qui m'a permis de maintenir des attaches, mais j'avoue que c'était parfois fatigant. Et voilà, il y avait ces angoisses. qui m'arrivait aussi du fait que j'avais une vie qui n'était pas traditionnelle, ni ici, ni là-bas, surtout pour la mère. Parce que comme tu as déjà évoqué, c'est souvent le père qui se trouve en situation éloignée de ses enfants.
- Speaker #1
Et quel est le regard de la société là-dessus, justement ? C'est vrai qu'on a beaucoup moins ce cas de figure que celui du père qui vit à l'étranger ou qui... qui voient moins ses enfants. Quelle a été la réaction de la société, de ta famille, de tes amis ?
- Speaker #0
Au début, ma famille était fortement contre le divorce, déjà, de base. Mais je leur ai laissé le temps d'accepter. Mais je suppose que quand les gens, dans un contexte professionnel, on ne sait pas la vie, on ne connaît pas la vie de nos collègues, on ne sait pas s'ils sont divorcés. Mariés, remariés, en couple ou pas du tout s'ils ont des enfants. Donc pour moi, ça m'a pas personnellement posé des difficultés. Mais oui, parfois comme une... en tant que femme aussi je me sentais jugée, mais plus par les gens qui ne me connaissaient pas bien. Tout ce qui me connaissait savait que je mettais beaucoup d'efforts sur... Le maintien d'une relation très proche de mes enfants.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a des livres ou des films qui t'ont aidé à tenir le coup pendant cette période-là ? Qui t'ont inspiré ? Ou des personnes peut-être qui t'ont aidé ? Parce que c'est pas facile.
- Speaker #0
Ben, mon mari. C'était une grande source de soutien parce que comme il était aussi divorcé avec un enfant, c'était quelqu'un qui devait et qui doit encore gérer des relations avec son ex. Donc c'était une source de conseil pour moi. J'ai aussi commencé à avoir un psychologue, comme j'ai déjà dit, pour aussi... essayer d'enlever la culpabilité que je sentais parfois.
- Speaker #1
La culpabilité, oui. Oui,
- Speaker #0
le fait que j'étais partie, que ce n'était pas du tout traditionnel, la vie que je vivais, loin de mes enfants, que ce n'était pas du tout prévu, mais que quand même, je n'étais pas malheureuse, j'étais quand même heureuse et je voyais que mes enfants étaient aussi heureux. Et ça se voyait quand on était en famille avec ma famille en vacances ou avec des amis ici ou en Irlande. Ils voyaient que mes enfants allaient globalement bien, que ce n'était pas des enfants avec de grandes difficultés sociales. Ça m'a permis aussi de mettre mes angoisses en perspective, mais c'était des angoisses qui restaient quand même.
- Speaker #1
Si tu devais tirer un enseignement de toute cette période-là, de ce départ d'Irlande pour des raisons professionnelles, de cette volonté de faire venir tes enfants qui a pris un temps inconsidérable, qu'est-ce que tu retires comme enseignement ? Quel conseil tu donnerais à des parents qui se trouvent dans cette situation, qui ont décidé de partir ou qui hésitent pour l'une ou l'autre raison qui leur appartienne ? Comment est-ce qu'on se sort d'une existence où les enfants sont loin ?
- Speaker #0
Cela m'a donné beaucoup d'empathie pour des situations atypiques. pour des gardes atypiques, je ne sais pas si je peux dire que le système en Belgique est meilleur ou pas que ce que j'ai vécu en Irlande. En Belgique, d'avoir cette... comme base, la garde à tourner. Parce que chaque couple, quand ils se séparent, doivent décider ce qui leur convient, ce qui est en fait dans l'intérêt de leurs enfants. Et si c'est d'avoir... une garde qui est plus du côté du papa, plus du côté de la maman, oui pourquoi pas.
- Speaker #1
C'est possible ici aussi, c'est simplement quand les parents ne disent rien que c'est comme ça.
- Speaker #0
Ouais, que d'office et de la garde est alternée. J'ai vraiment beaucoup de... je compatis énormément avec des parents qui se retrouvent loin de leurs enfants parce que je pense pas qu'il y ait des parents qui choisissent de s'éloigner de leurs enfants, ça peut arriver pour des raisons personnelles, professionnelles. Et dans ma situation, c'était pour trouver cette indépendance et pour pouvoir avoir une carrière, ce que j'ai réussi à faire. Donc je leur ai donné des possibilités qu'ils n'auraient jamais eues si j'avais juste accepté le statu quo proposé par la cour en Irlande. Et donc, Donc il faut être créatif parfois. Et je pense que c'est pour toute famille recomposée aussi, c'est important d'avoir cette empathie pour des situations qui ne sont pas pareilles parfois. Il y a peut-être un parent qui a la garde exclusive de leur enfant, tandis qu'il y a un parent qui a la garde alternée. Donc, on doit être vraiment très flexible en tant que parents divorcés et en famille recomposée aussi.
- Speaker #1
Une question traditionnelle dans le podcast, est-ce que pour toi, la séparation, c'est un échec ?
- Speaker #0
Non, mais je n'avais pas de choix émotionnellement. J'avais besoin, en fait, de se séparer de mon ex pour pouvoir avoir la vie qu'il me fallait avoir. Parce que je n'étais pas heureuse. Je le savais quelque part au fond de mon cœur que je n'étais pas heureuse, mais j'avais quand même grandi dans une famille catholique traditionnelle où personne ne divorce. Donc j'étais contre l'idée de divorcer. La séparation, d'être un échec, non, parce que chaque séparation fait son chemin. Il y aura toujours, je n'ai jamais vu de couple qui a eu une séparation magique. Je pense que c'est normal d'avoir des difficultés, parce que tout ressort souvent pendant la séparation, et nous étions pareils. Non, pour moi, ça fait juste partie de l'histoire d'arriver où je suis, où je suis mariée avec un homme absolument fantastique, avec un beau-fils magique, avec une belle maison, avec deux enfants heureux. Tout est dans le passé, mais ça fait quand même partie de qui je suis et où je suis maintenant. Donc, aucun regret.
- Speaker #1
C'est très, très bien dit. Une dernière question, la question traditionnelle. Est-ce que tu aurais un podcast ou des podcasts à faire découvrir à nos auditeurices, si ça nous permet de te connaître un petit peu davantage, de voir quels sont tes centres d'intérêt ?
- Speaker #0
J'aime beaucoup écouter des podcasts sur les politiques. Donc, je reste quelqu'un toujours. attiré par les politiques était une raison principale pour m'installer à Bruxelles.
- Speaker #1
La matière politique, oui.
- Speaker #0
Oui, je voulais être dans la capitale de l'Europe, de l'UE. Et donc, j'écoute beaucoup de podcasts sur les politiques internationales, surtout les politiques américaines, parce que je reste quand même américaine dans mon esprit. Mais j'écoute souvent un podcast qui est en anglais, qui est... c'est une comédie sur les politiques américaines qui s'appelle... bon, maintenant ça m'échappe complètement, ça m'est complètement... Wait, Wait, Don't Tell Me, c'est le nom en anglais. Wait,
- Speaker #1
Wait, Don't Tell Me.
- Speaker #0
Oui, c'est vraiment un sketch avec des comédiens qui se moquent des actualités, parce que j'ai aussi besoin de rigoler. à propos de notre métier dans le monde politique bruxellois, même des politiques internationales. J'écoute des podcasts de musique parce que j'aime beaucoup découvrir. Donc, j'ai aussi un podcast également en anglais. Donc, je n'écoute pas trop des podcasts en français. Mais c'est pas grave, je dois avouer.
- Speaker #1
C'est un podcast musical que tu écoutes alors ?
- Speaker #0
Ça s'appelle All Songs Considered.
- Speaker #1
All songs considered.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Et là, pour découvrir de nouveaux morceaux, pour ne pas me sentir comme une vieille qui est complètement éloignée de toute la musique des jeunesses, ça me permet de rester quand même en contact aussi avec la musique de mes adolescents.
- Speaker #1
Merci pour ce partage, parce qu'on n'a jamais... Tu peux l'imaginer, on a plutôt des invités francophones dans le podcast et on n'a jamais encore eu de... de podcasts proposés comme ça en anglais et je suis sûre, en tout cas moi, je vais faire partie de celles qui vont aller jeter une oreille pour voir un peu ce que ça donne.
- Speaker #2
Merci beaucoup,
- Speaker #0
Simone, d'avoir fait ça.
- Speaker #2
Merci pour votre écoute. Je suis Pamela Mourinière et vous venez d'écouter un épisode de Quelque chose à vous dire, le podcast des parents séparés. Si ce podcast vous plaît, s'il vous aide, ou à aider des personnes de votre entourage, n'hésitez pas à le partager, à en parler autour de vous, à lui mettre 5 étoiles sur vos plateformes d'écoute préférées ainsi que des commentaires positifs pour aider le podcast à remonter dans les classements et à devenir plus visible. Si vous souhaitez me contacter, me suggérer des invités ou de nouveaux thèmes à explorer dans le podcast, envoyez-moi un message à quelquechoseavoudirepodcast arrobas gmail.com quelquechoseavoudirepodcast arrobas gmail.com Si vous souhaitez suivre les aventures du podcast et en savoir plus sur son making-of, ses invités, ou tout simplement vous tenir informé de l'actualité en lien avec la séparation et le divorce, suivez Quelque chose à vous dire sur les réseaux sociaux Instagram, Facebook et LinkedIn. Et n'hésitez pas à interagir, c'est toujours un plaisir de vous lire et de vous répondre. Rendez-vous donc un jour pour un nouvel épisode et huit là, portez-vous bien. Ciao !