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#56 (1)- La Malbaise de la sexologue Margaux Terrou cover
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Quelque chose à vous dire- le podcast des parents séparés

#56 (1)- La Malbaise de la sexologue Margaux Terrou

#56 (1)- La Malbaise de la sexologue Margaux Terrou

32min |06/10/2025|

218

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Quelque chose à vous dire- le podcast des parents séparés

#56 (1)- La Malbaise de la sexologue Margaux Terrou

#56 (1)- La Malbaise de la sexologue Margaux Terrou

32min |06/10/2025|

218

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Description

🎙️ Saviez-vous que 24% des français n’ont pas eu de rapport sexuel en 1 an et que 69% des femmes contre 48% des hommes se disent capables de ne pas avoir de rapport du tout, selon une étude de l’IFOP?

👩Derrière ces chiffres se cachent des réalités multiples : des choix personnels d’abstinence, des contraintes liées à la santé ou à la vie de couple, mais aussi un rapport au désir et à la sexualité qui a évolué au cours de ces dernières années et sur lequel on va se pencher aujourd’hui avec notre invitée du jour, la sexologue Margaux Terrou.

📚Elle vient de publier son première livre, La Malbaise, une bonne claque au patriarcat et à la façon dont il dicte notre façon de faire l’amour et de vivre notre sexualité.


🎙️Margaux est aussi la co-animatrice de Basium, un podcast qui traite de la sexualité sans tabou, et, cerise sur le gateau, elle maîtrise ce petit franc-parler revivifiant et plein d’humour qui ne laisse personne indifférent.


Cet épisode ne pouvait être qu’en deux parties tant Margaux a de choses à partager. 


👉Dans cette première partie, nous allons explorer son livre, La Malbaise, qui décortique nos relations intimes sous un prisme féministe, mais pas que!

👉Nous allons parler de ce désintérêt croissant autour de la sexualité et en explorer les causes, de la place de la séduction dans le couple, de libido et de désir, evidemment, mais aussi de la sexualité masculine et des stéréotypes auxquels les hommes s’efforcent encore de se conformer. 


👉Le mois prochain nous nous pencherons sur la communication autour de la sexualité dans le couple, sur les moyens de relancer notre désir, et sur les 5 pilliers du couple que Margaux a identifié.

🎧Bonne écoute



✍️ Notes de l'épisode


🎙️ Podcasts

Basium

📚 Lectures

La Malbaise, Margaux Terrou, éditions Payot

Ne reste pas à ta place, Rokhaya Diallo


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👉Suivez le podcast sur Instagram, Facebook, et Linkedin

📩Email: quelquechoseavousdirepodcast@gmail.com


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, ce désintérêt autour de la sexualité, il est multiple et il va être propre à chacune et à chacun. Dans les choses positives, c'est que je vois aujourd'hui que les hommes et les femmes, et surtout les femmes, se forcent de moins en moins. Et donc là où avant il y avait l'idée d'un pseudo devoir conjugal, qui existe encore chez certaines personnes, et pas chez que les personnes d'un certain âge, il ne faut pas faire du jeunisme. Il y a des personnes de 20 ans, 30 ans, qui pensent qu'une femme doit répondre à certaines choses. Donc, pourquoi les gens font moins l'amour ? Déjà parce qu'effectivement, on ne se force plus. Parce que ce qui peut sembler paradoxal, c'est qu'on nous parle de sexualité partout. Et donc, on est un peu saoulés de cette surreprésentation de la sexualité dans les médias. C'est ça qui est assez paradoxal, c'est qu'on fait beaucoup moins l'amour. Enfin, on fait moins l'amour, mais on parle plus de sexe. Et aussi, les personnes, en fait, elles sont en train de s'autoriser à vivre les choses comme elles ont envie et non plus les faire comme elles devraient le faire la première fois, etc.

  • Speaker #1

    Vous écoutez Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Gare partagée, logement, école, finances, communication, la séparation bouscule nos vies et celles de nos enfants et l'on se sent souvent démuni quand tout s'écroule, que notre avenir devient flou et que l'on doit apprendre à reconstruire, pas à pas, une nouvelle vie. Je suis Pamela Morinière et vous écoutez la saison 4 de Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Chaque semaine, je donne la parole à des parents séparés qui viennent partager leur expérience et les ressources qui les ont aidées à se préserver et à mieux accompagner leurs enfants. J'interview aussi des experts pour vous apporter des clés afin de mieux anticiper et naviguer dans votre propre séparation. Cette saison, j'accueille également des chroniqueuses et chroniqueurs qui, à travers leur regard sensible et concret, vous aideront à naviguer dans votre chemin post-séparation et à trouver de l'inspiration dans votre quotidien. Parce que la séparation, ce n'est pas une fatalité, et vous le constaterez au fil des épisodes, on s'en sort. Si vous aimez le podcast et souhaitez le soutenir, abonnez-vous et parlez-en autour de vous pour qu'il puisse aider d'autres parents. Bonne écoute ! Salut les parents, j'espère que vous allez bien. Merci d'être de plus en plus nombreuses et nombreux à écouter le podcast et bienvenue si vous tombez sur ce podcast pour la première fois. Cette semaine, j'ai besoin de vous. Si vous ne l'avez pas encore fait, s'il vous plaît, prenez deux minutes pour aller mettre un commentaire sur Spotify ou Apple Podcast. Je sais, je me répète, mais vous ne pouvez pas imaginer à quel point c'est important. Pourquoi ? Parce que ce podcast ne fonctionne... que sur fond propre, les miens en l'occurrence, et que mettre des commentaires et des étoiles sur les plateformes d'écoute, c'est un gage de qualité, mine de rien, de crédibilité, et que cela donne envie à d'autres auditeurs et auditrices de s'abonner. On n'a pas encore trouvé de recette miracle pour faire vivre les podcasts natifs comme celui-ci, et donc je compte sur vous à 200%. Si les 500 premiers auditoristes de cet épisode s'y mettent, c'est gagné. Et vous ? Vous gagnerez le plaisir d'écouter ce podcast encore et encore. C'est facile, appuyez sur pause, allez vite mettre un petit commentaire avant d'écouter l'épisode du jour, et on se retrouve dans deux minutes. Bonne écoute. Épisode 56, Margot Thérault.

  • Speaker #0

    Parfait, je vais juste mettre mon téléphone en silencieux.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #1

    Saviez-vous que 24% des Français n'ont pas eu de rapport sexuel en un an et que 69% des femmes contre 48% des hommes se disent capables de ne pas avoir de rapport du tout, selon une étude de l'IFOP en France ? Ça fait peur. En tout cas, ça impressionne. Et derrière ce chiffre se cachent des réalités multiples, des choix personnels d'abstinence. des contraintes liées à la santé ou à la vie de couple, mais aussi un rapport au désir et à la sexualité qui a évolué au cours de ces dernières années et sur lequel on va se pencher aujourd'hui avec notre invitée du jour, la sexologue Margot Théroux. On a mis du temps à pouvoir caler cette interview avec Margot, mais je n'ai pas été déçue. Elle vient de sortir La Melbaise, un livre qui balance une bonne claque en travers du patriarcat et de la façon dont il dicte notre façon de faire l'amour et de vivre notre sexualité. Elle est la co-animatrice de Basium, un podcast qui traite de la sexualité sans tabou. Et cerise sur le gâteau, elle maîtrise ce petit franc-parler revivifiant et plein d'humour qui ne laisse personne indifférent. Cet épisode ne pouvait être qu'en deux parties, tant Marco a de choses à partager. Dans cette première partie, nous allons explorer son livre, La Malbaise, qui décortique nos relations intimes sous un prisme féministe, mais pas que. Nous allons parler de ce désintérêt croissant autour de la sexualité, en explorer les causes. Nous allons parler de la place de la séduction dans le couple, de libido et de désir évidemment, mais aussi de la sexualité masculine et des stéréotypes. auquel les hommes s'efforcent encore de se conformer. Le mois prochain, dans la deuxième partie de l'épisode, nous nous pencherons sur la communication autour de la sexualité dans le couple, sur les moyens de relancer notre désir et sur les cinq piliers du couple que Margot a identifiés. J'espère que cet épisode vous plaira. J'ai eu beaucoup de plaisir à discuter avec Margot et je crois que cela s'entend. N'hésitez pas à me faire un petit retour sur Instagram ou LinkedIn si l'épisode vous a plu et très bonne écoute.

  • Speaker #0

    Je m'appelle Margot Terrouve et je suis sexologue clinicienne, mais aussi nouvellement plus ou moins autrice d'un essai qui s'appelle La Malbaise, paru en avril aux éditions Payot.

  • Speaker #2

    Alors La Malbaise, même pour compléter, on peut dire que c'est La Malbaise, pourquoi nous faisons moins l'amour et comment réenchanter nos débats ? Je trouve que le titre a son importance parce que sinon on a l'impression que c'est juste sur le côté négatif, mais en fait vous donnez aussi pas mal de clés. pour s'en sortir. C'est un livre que j'ai lu avec énormément d'intérêt. J'avais une petite question avant de commencer parce qu'on a des personnes de tous horizons qui nous écoutent. Ce livre s'adresse davantage aux couples hétérosexuels. Est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Dans le livre, il y a un note à béné où j'explique pourquoi je m'adresse aux couples hétérosexuels. pour éviter toute incompréhension, c'est qu'aujourd'hui, pour moi, le couple hétérosexuel vient rejouer certaines dominations entre les hommes et les femmes et, entre guillemets, le berceau des inégalités qui peuvent exister. Et on va dire, la sexualité fait le lit, sans mauvais jeu de mots, des différents hommes-femmes que l'on nous présente au quotidien, à tort, évidemment. et donc c'est pour ça que j'ai voulu m'adresser au couple hétérosexuel, c'est que on a une histoire tellement lourde autour de la sexualité, tellement lourde entre les hommes et les femmes que j'ai voulu prendre le problème à la racine et m'adresser à ces personnes

  • Speaker #2

    Vous dites une chose très intéressante dans votre livre vous dites la sexualité des couples hétérosexuels et c'est un peu ce que vous êtes en train de dire d'ailleurs en filigrane c'est le berceau de la domination patriarcale Oui,

  • Speaker #0

    oui, totalement Parce qu'en fait, ce qui se passe, c'est qu'aujourd'hui, la sexualité chez un homme hétéro fait partie de son identité. Donc, être homme aujourd'hui et avant, ça passe par différentes façons, dont la virilité qui est la façon majoritaire. Et la virilité, en fait, elle s'appuie sur trois pans qui sont le pouvoir, l'argent et le sexe. Et donc, si la construction d'un individu se base sur ce qu'il se passe dans son intimité, ça veut dire qu'en fait, finalement, son intimité... il va y avoir des choses qui sont autres que ce qui se passe, qui vont se jouer et qui vont venir la nourrir et le nourrir. Et donc c'est pour ça que j'explique qu'un homme se définissant comme... Enfin, un homme, on reprend les codes de la vérité, forcément, dans la sexualité, ça va dépasser le simple cadre du plaisir et de la rencontre, etc. Et il va y avoir tout un tas d'enjeux qui vont se jouer à ce moment-là.

  • Speaker #2

    Alors, vous revenez aussi sur un certain nombre de chiffres, donc je ne vais pas non plus vous livrer tous les chiffres aujourd'hui, mais il y en a quand même un certain nombre, plusieurs en tout cas, qui sont intéressants. Notamment, vous dites que 24% des Français n'ont pas eu de rapport sexuel en un an. Et vous dites aussi que 69% des femmes et 48% des hommes sont d'accord de ne plus avoir de rapport du tout. Comment est-ce qu'on explique ce désintérêt ?

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. en fait Aujourd'hui, ce désintérêt autour de la sexualité, il est multiple et il va être propre à chacune et à chacun. Dans les choses positives, c'est que je vois aujourd'hui que les hommes et les femmes, et surtout les femmes, se forcent de moins en moins. Et donc là où avant il y avait l'idée d'un pseudo devoir conjugal qui existe encore chez certaines personnes, et pas chez que les personnes d'un certain âge, il ne faut pas faire du jeunisme, il y a des personnes de 20 ans, 30 ans qui pensent qu'une femme doit répondre à certaines choses. Donc pourquoi les gens font moins l'amour ? Déjà parce qu'effectivement on ne se force plus. Parce que ce qui peut sembler paradoxal c'est qu'on nous parle de sexualité partout. Et donc du coup, en fait, on est un peu saoulés aussi de cette surreprésentation de la sexualité dans les médias. C'est ça qui est assez paradoxal, c'est qu'on fait beaucoup moins l'amour. Enfin, on fait moins l'amour, mais on parle plus de sexe. Et aussi, les personnes, en fait, elles sont en train de s'autoriser à vivre les choses comme elles ont envie et non plus les faire comme elles devraient le faire la première fois, etc. Plus, sans compter... le contexte aussi économique et ça j'en parle pas trop parce que j'allais repartir sur 15 chapitres, le contexte politique économique actuel qui est un contexte assez stressant il y a eu la guerre entre l'Ukraine et la Russie, il y a ce qui se passe au Moyen et Proche-Orient et donc en fait tous ces événements là en fait font que les personnes et puis aussi fondamentalement parce que peut-être qu'on sait moins bien faire l'amour, on balbaise aujourd'hui et peut-être qu'aujourd'hui les personnes, les hommes et les femmes ne sont plus satisfaits de leur sexualité et autant ne rien faire dans ces cas-là.

  • Speaker #2

    Alors, c'est... très intéressant ce que vous dites, notamment ce que vous dites à propos des femmes qui se forcent moins. Parce qu'il y a une semaine, je crois, vous avez partagé sur vos réseaux un certain nombre de retours que vous aviez reçus aux followers. Et parmi tous ces retours, moi, ce qui m'a marquée, c'est qu'un certain nombre de sexologues leur avaient dit « il faut se forcer un peu, l'appétit vient en mangeant » . Alors là, vous contredisez un peu certaines sexologues, même certaines qui sont Sur la place publique, d'ailleurs,

  • Speaker #0

    comment vous expliquez... Elle est belge, d'ailleurs. Oui, non, mais alors ça, pardon, c'est des conneries. Je suis très énervée et je suis volontairement vulgaire parce qu'en fait, je veux être choquante autant que je suis choquée. Pour moi, l'appétit vient en mangeant. En fait, forcer quelqu'un... Déjà, dans la vraie vie, se forcer à manger un aliment qu'on n'a pas envie. Au pire, au mieux, on a une indigestion. Au pire, on développe des troubles du comportement alimentaire. Donc, c'est dangereux. Et sur le plan sexuel, c'est la même chose. C'est-à-dire qu'au pire, au mieux, on développe du dégoût, et au pire, on se force et on est sur un biais de consentement, voire sur un viol. Donc en fait, ça ne va absolument pas. Effectivement, j'ai partagé des témoignages sur des femmes qui avaient été victimes de violences gynécologiques et de la part de certains professionnels paramédicaux comme des psy ou des sexologues, qui, je pense, surtout face à l'évidence de leur inaptitude, C'est-à-dire au lieu de dire à son ou sa patiente « je ne peux pas vous accompagner, je pense que j'ai tout essayé et je n'y arrive pas » , préfère leur dire de mettre un peu de lubrifiant et se forcer « ça ira mieux » . Et non, en fait, ce n'est pas du tout le cas, parce que tout comme le parallèle que je faisais à l'instant sur la nourriture et la sexualité, qui est un vrai sujet parce qu'il existe des vrais liens entre les troubles du comportement alimentaire et la sexualité, ce que ces professionnels oublient totalement, c'est que la sexualité ne va être que la résultante de tout un tas de facteurs et de réponses à un environnement intime, professionnelle, sociétale et que en fait, la sexualité ou l'absence de sexualité dans ces cas-là n'est plus la conséquence de quelque chose qu'un fait en tant que tel. Et donc du coup, cette fameuse sexologue, d'ailleurs on m'oppose souvent avec elle parce que on n'est pas d'accord, on n'est pas du tout d'accord sur bon nombre des sujets et je trouve que c'est dangereux de dire ça parce que moi j'ai eu des femmes qui sont venues en me disant mais attendez, vous avez un gage d'autorité, elle a un gage d'autorité, on fait comment en fait ? Qui a raison, qui a tort ? Je dis, écoutez-vous. Et voyez ce que vous avez envie de faire. Je dis, je n'ai pas envie de me forcer. Vous ne forcez pas, évidemment.

  • Speaker #2

    D'accord. C'est vrai qu'on dit, alors là, je m'adresse aussi plus particulièrement à notre audience aujourd'hui. On dit que souvent, en fait, on entend que les personnes, les gens se séparent parce qu'au niveau de la sexualité, il ne se passe plus grand-chose. Donc justement, parfois on se dit, si je veux sauver mon couple, il faut peut-être que je me force un peu. Et c'est souvent les femmes d'ailleurs qui disent ça. Peut-être que je me force un peu parce que sinon mon couple part à la dérive. Et j'aime toujours cet homme, puisqu'on parle de couple hétéro. J'aime toujours cet homme, je n'ai pas envie de briser ma famille, de faire du mal à mes enfants. Et puis il peut y arriver que dans ces cas-là, on se force un petit peu.

  • Speaker #0

    Oui, mais ce n'est pas du tout... En fait, effectivement, je ne connais pas les statistiques en Belgique, mais dans les trois quarts des divorces qui sont initiés par des femmes, donc effectivement, même si elles ont tendance à se forcer plus, en fait, la sexualité, ça va être, comme je vous dis, c'est la partie émergée de l'iceberg. si madame n'a pas de désir peut-être qu'elle n'a pas de l'espace pour le cultiver parce qu'en fait elle a une charge mentale de dingue, elle a une charge parentale tout aussi importante, qu'elle a un mari qui est absent, voire qui fait rien qu'en fait après avoir couché les enfants, elle aimerait bien juste avoir du temps pour elle sauf que monsieur a des désirs auxquels il faut répondre selon certains clichés et stéréotypes qui est absolument faux je répète et donc du coup en fait elle va se sentir étouffée et aussi effectivement il y a un point qui me vient c'est que Oui, l'herbe est toujours plus verte ailleurs. Mais moi, je trouve ça beaucoup plus beau un couple qui est ensemble depuis 10 ans, 20 ans ou 30 ans qu'un couple qui vient de se rencontrer. Parce que l'amour, le désir, ça se cultive. Et ça, les personnes, on leur rabâche tellement que la sexualité, c'est naturel, qu'elles ont tendance à oublier cette dimension-là. Et oui, effectivement, moi, je les vois en consultation, en thérapie de couple, les personnes vont avoir tendance à venir dire, on est sur le bord de la rupture, on fait moins l'amour. D'accord ? Très bien, donc on va essayer de comprendre. qu'est-ce qui se passe dans la relation, mais très souvent, l'absence de sexualité, c'est pas le problème, c'est le motif, c'est le coupable idéal. Mais c'est que derrière, il y a des choses indicibles, il y a de la frustration, il y a des choses qui viennent du passé. Et puis il y a aussi, surtout, le fait que les personnes ne prennent pas soin de leur relation. Elles n'ont pas le temps, elles n'ont pas l'espace pour le faire, ou il y a tout un tas de raisons, mais il y a la séduction qui part avec le temps. Mais le problème d'aujourd'hui, si je... je décide d'avoir une nouvelle relation avec quelqu'un, il va se reposer dans dix ans, en fait.

  • Speaker #2

    Mais ce n'est pas inévitable, cette séduction qui s'étiole un petit peu avec les années ?

  • Speaker #0

    Non, non, ça se travaille. Ça se travaille...

  • Speaker #2

    Comment ça se travaille ?

  • Speaker #0

    Déjà, en partant du principe que l'autre ne les a jamais acquis. Il y a aussi le fait de prendre soin de soi, pour soi, et de continuer à cultiver ce qui fait de nous des êtres uniques. Il y a un truc tout bête, mais moi, j'ai des personnes qui me relatent de se faire priver ou se faire proportionnel aller aux toilettes, la porte ouverte. Non, mais à quel moment on fait ça, en fait ? On ne ferait pas ça avec ses amis. Pourquoi on fait ça avec la personne que l'on aime ? C'est hyper anecdotique, mais c'est vrai. Je ne sais pas si autour de vous, là, vous avez des personnes comme ça, mais...

  • Speaker #2

    Je ne vais pas les dénoncer aujourd'hui.

  • Speaker #0

    On ne balance pas. Il y a trop de personnes qui écoutent, on ne peut pas balancer. Mais c'est un sujet. Même je le vois, j'avoue, je ne devrais pas faire ça. Mais bon, tant pis, quand je suis invitée chez des amis, je regarde en fait. Et il y a des trucs, il y a des fois, je me dis, mais non, tu ne peux pas pisser la porte ouverte, toi.

  • Speaker #2

    Vous hésitez.

  • Speaker #0

    De quoi ?

  • Speaker #2

    Quand vous allez chez des amis.

  • Speaker #0

    Non, je n'hésite pas, mais j'observe. Non, non, je n'hésite pas, j'aime trop mes amis. Mais je veux dire, j'observe ce qui se passe. Et en fait, ces espèces de petits grains de sable du quotidien, où c'est des tues l'amour. Récemment... Voilà, en fait, je discutais avec une de mes meilleures amies. Et en fait, on s'est fait... Enfin, moi, je me suis fait de la réflexion qu'effectivement, pour le contexte, je suis mariée. En fait, même le week-end, je m'habille comme si j'allais bosser. Parce que... Alors, l'idée, c'est pas de se foutre sur son quotidien tout le temps. Mais il y a ce truc de séduction et de se dire, maintenant, à tes patients, tu t'habilles bien, tu fais attention, tu te maquilles. Pourquoi le week-end, tu devrais... C'est hyper stéréotypé. Mais en tout cas, dans moi, ma vision de ce que c'est la féminité, je trouve que c'est important de garder cette séduction, mais déjà de soi à soi. Oui,

  • Speaker #2

    tout à fait, c'est de soi à soi aussi.

  • Speaker #0

    Parce que, bien sûr, la première personne qu'on doit désirer sur Terre, c'est nous. On va passer toute notre vie avec nous-mêmes. Ça, on en est sûr. Les impôts aussi, en ce qui concerne la France. En France, on est sûr de deux choses, qu'on va mourir et qu'on paye des impôts. Petite blague. Non, mais blague à part et plus sérieusement. La première personne qu'on doit séduire, c'est soi-même. Et donc, en fait, il faut déjà qu'on se désire soi. Et par tout ce que l'on met derrière, il y a des personnes, ça va être de cultiver une forme d'art, d'autres, faire du sport, d'avoir des soins, cheveux, maquillage, barbier pour les hommes.

  • Speaker #2

    C'est un peu ça aussi, j'ai l'impression. Je ne suis pas sexologue, mais d'après ce que j'ai vu dans votre livre, c'est un peu ça aussi. Cette question de libido qu'on a tendance à confondre avec désir aussi, je pense. Et ce que vous décrivez là, ça ressemble à ce que vous décrivez dans votre livre comme étant de la libido, c'est-à-dire du plaisir pour la vie, pour un certain nombre de choses, qui est différent du désir, qui est vraiment l'allant envers quelqu'un.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. En fait, la libido, c'est cette énergie de vie qui va, je dis très souvent en plus juste que c'est comme un fleuve, et de ce fleuve, il va y avoir des ramifications qui sont les rivières et qui vont s'auto-nourrir. Voilà, c'est un espèce de... de cercle vertueux. Et en fait, moi, enfin moi, pas moi, Margot, mais moi en tant qu'individu qui écoute quelque chose à vous dire, il faut que je me demande où je puise mon énergie et ce qui me fait me sentir vivant. Est-ce que c'est le sport ? Est-ce que c'est l'art ? Et c'est par exemple la première chose que je conseille aux femmes qui sont un peu spartomes d'aller cultiver ce qu'ils font d'elles des personnes vivantes. Dans la mythologie grecque, on oppose je ne vais pas faire un cours sur le grec, mais éros et thanatos. Éros, c'est la libido, c'est l'élan de vie. Thanatos, c'est la mort, les ténèbres, etc.

  • Speaker #2

    Donc, un conseil que vous donnez quand même à des personnes qui sont pas forcément en ce moment au summum de leur couple et de leur relation, c'est de commencer par prendre soin d'elles et se redonner une place dans leur propre vie.

  • Speaker #0

    Et même les personnes qui sont séparées, c'est quand même un traumatisme ou en tout cas quelque chose d'assez dur, voire violent, une séparation. C'est une forme de confrontation à la mort. Alors pas la mort physique, mais la mort d'un projet, la mort d'une vision du couple, d'une certaine vision de la famille, la mort d'idéaux, etc. Et Et quand, voilà, il n'est pas rare de vivre des épisodes dépressifs, enfin pas de dépression, d'épisodes dépressifs dans ces moments-là. Et donc, en fait, finalement, si on le peut, parce qu'on n'en est pas toutes et tous capables, et tant mieux, parce que je refuse ces phrases de « ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts » , quelle connerie ! Non, mais c'est de la bouchite, ce truc-là, ça ne veut rien dire. En tout cas, si on en a les moyens, dans le sens où...

  • Speaker #2

    Vous ne pensez pas que les leçons peuvent nous rendre, justement, plus forts ? Les leçons de la vie peuvent nous rendre plus forts ?

  • Speaker #0

    Non, vraiment pas. Parce que je suis confrontée à beaucoup de personnes qui ont vécu des, entre guillemets, leçons de vie, des viols, des incestes, des traumatismes. Et ça ne les rend pas plus forts, en fait. Elles développent une résilience parce qu'elles n'ont pas eu le choix. Mais si elles avaient pu éviter, elles l'auraient évité,

  • Speaker #2

    vous voyez ce que je veux dire.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça que je me suis un peu calmée sur les réseaux, mais je vais peut-être reprendre. Je faisais beaucoup la guerre à ces espèces de, comme dans la Malbaise, à ces phrases toutes faites. L'appétit vient en mangeant. Une cupano en plus fort. Quand on veut, on peut. Parce que c'est oublié fondamentalement qu'on est toutes et tous différents et qu'on n'a pas le même socle psychologique, sans parler de bien ou de mauvais socle. Pardon, je me suis un peu éloignée. En tout cas, pour les personnes qui écoutent votre podcast et qui sont confrontées à une forme de mort, en tout cas la mort d'un idéal, ça c'est sûr, se reconnecter à soi, ce que l'on aime. un truc hyper banal, la règle des kiffes par jour, la des trois kiffes par jour, de trouver de la joie un tout petit peu, sans se forcer, ça peut être s'asseoir, après avoir déposé les enfants, et se prendre un café, et tant pis si on arrive en retard au travail.

  • Speaker #2

    Alors, je vais revenir sur votre livre. J'aime beaucoup, j'ai une petite manie quand je lis des livres, c'est que je lis avec beaucoup d'attention, surtout le début et la fin. J'ai vraiment tout lu de votre livre.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas grave si vous ne l'avez pas lu.

  • Speaker #2

    Non, mais j'ai vraiment tout lu et annoté, je vous rassure. J'en ai même partagé plusieurs pages d'ailleurs sur les réseaux. Mais vous avez une dédicace assez intéressante au début du livre. Et puis, j'aime beaucoup aussi la fin parce que vous redédicacez, vous remerciez un certain nombre de gens. Il y a une petite histoire pour chacun, je trouve ça super touchant. Mais si pour le début, vous avez cette petite dédicace et puis il y en a une qui m'a particulièrement interpellée. Évidemment, vous dédiez ce livre à ceux qui ne comprennent pas les codes de la baise. Compte tenu du titre du livre, rien d'étonnant à ce que vous envoyez ce terme-là et que vous le dédiez à certaines personnes. Mais quels sont les codes de la baise,

  • Speaker #1

    finalement ?

  • Speaker #0

    Ah, vraie question. Les codes de la baise, c'est que justement, il n'y en a pas. Voilà, réponse de Suisse. Je ne suis pas Suisse. J'aime bien faire des petits twists psychologiques un peu de rigueur. C'est que oui, il n'y en a pas, en fait. Il n'y a pas de code de la baise.

  • Speaker #2

    Je me suis demandé s'il n'y avait pas une petite référence quand même au consentement. Je sais que c'est un thème qui vous tient beaucoup à cœur. Elle est à raison d'ailleurs. Et je me suis dit, il y a peut-être un peu de ça aussi.

  • Speaker #0

    En vrai, pour moi, si je devais expliquer ce que c'est la sexualité à quelqu'un qui ne connaît pas, qui est la maturité émotionnelle et psychosexuelle pour la comprendre, je dirais qu'en fait, la sexualité, il y a deux ingrédients qui sont très importants. Le plaisir. et le consentement. Globalement, si on devait faire un code de la baise, ce serait celui-là, c'est-à-dire respecter le consentement. Mais déjà, pareil, j'y reviens, mais de soi à soi. Qu'est-ce qui est OK pour moi, qu'est-ce qui n'est pas OK, et ce qui peut être OK pour moi à l'instant T ne peut ne pas l'être dans 5 minutes. Ce qui est OK pour moi, ma partenaire aujourd'hui, ou maintenant, ne peut ne plus l'être dans 5 minutes aussi. C'est pour ça que je dis que le consentement, c'est minute par minute et millimètre par millimètre. Alors... Il y a une vidéo qui est passée sur un média qui s'appelle Blast, et j'ai eu beaucoup de retours très positifs, mais une vague de cyberharcèlement, parce qu'il y en a qui m'ont demandé s'il fallait signer un formulaire, et en fait ce sont des personnes qui n'ont pas compris les codes de la baise. C'est en fait dire, mais ça veut dire quoi ? Ça veut dire que toi quand tu touches ton ou ta partenaire, tu fais sans savoir si elle aime ou il aime, on va dire elle, vu que ce sont des hommes majoritairement hétérosexuels je pense, essentiellement. Donc tu la touches sans savoir si elle aime, tu touches sans savoir si elle est ok. Donc en fait, toi tu y vas, son corps c'est le tien et puis il va ça. Enfin, on va dire eux et ses mascus et ces personnes qui me sont tombées dessus. Lorsque cet extrait de vidéo qui est sorti, c'est la preuve vivante que j'ai frappé là où ça fait mal. Parce qu'en fait, j'ai osé remettre en cause leur façon de faire l'amour où je dis clairement qu'elle est mauvaise. Et donc c'est ça, c'est le consentement et ça peut être très très sexy du consentement. Enfin, susurrer à l'oreille, j'ai très envie de t'embrasser là tout de suite maintenant. Pardon, mais je trouve ça pas trop déconnant et plutôt excitant en réalité.

  • Speaker #2

    Et comment, juste on fait une petite parenthèse, mais comment vous l'avez vécu ce harcèlement ?

  • Speaker #0

    En fait, ce qui s'est passé, c'est que j'ai vécu quelque chose de très très grave à la naissance de mon fils, où il a failli mourir. Et donc du coup, j'ai développé une forme d'impendie mentale, je me suis quand même pas mal blindée du coup. Et je me suis beaucoup inspirée de Rokhaya Diallo, qui est une journaliste que j'admire énormément, qui a été victime d'un cyberharcèlement de la part de Cyber Zemmour, comme il s'appelle au travail de l'outil là, Eric Zemmour, voilà, et qu'on frère et qu'on soeur, je pense qu'il y avait des mecs. Et en fait, ce qu'elle a fait, c'est qu'elle a, il me semble, elle a écrit un article dans le Washington Post où elle a raconté ce qui lui est arrivé. Et je crois que cet article lui a valu un prix. Et donc, je me suis souvenue d'elle. Je la connais personnellement, mais... Nous ne sommes pas amies, mais je la respecte énormément. On se croise et on se prend des nouvelles de temps en temps. Et du coup, j'ai fait la même chose. Je me suis dit, tiens, soit je décide que ça m'atteigne, ou soit je vais transformer ce qui se passe et je vais essayer de m'attirer un capital sympathie autour du livre. Et peut-être que ça va me faire connaître auprès de personnes qui, à la base, ne connaissaient pas du tout le livre. Et du coup, ça a fonctionné parce que le livre,

  • Speaker #2

    ils en étaient à la deuxième réédition du livre.

  • Speaker #0

    Mais c'est grâce à eux, en fait. C'est grâce à ces petits cons. C'est pour ça que le livre est parti en réédition. J'ai eu une vague d'amour, de soutien. En plus, Salomé, elle a été trop mince. Je lui ai dit, non, mais tu n'étais pas obligée. Elle a dit, non, mais elle est soutenaire Margot, etc. Elle s'en prend plein la gueule. Et du coup, c'est parti en réimpression.

  • Speaker #2

    Ça va. Oui,

  • Speaker #0

    non, ça va. Mais c'est pour ça. Moi, je n'ai aucun souci, même qu'on laisse ce passage-là dans le podcast. Il n'y a aucun problème pour en parler. Je pense que c'est important aussi de savoir de l'autre côté, parce que tout le monde me voit là, en train de... En tout pimpant sur Insta, dans mes stories. J'ai parlé de la vague de cyberharcèlement.

  • Speaker #2

    Et qu'est-ce que ça vient titiller, ça ? Ok, il y a cette vague de harcèlement, mais derrière, il y a autre chose aussi.

  • Speaker #0

    Je suis une femme. Je suis jeune et je parle de sexualité. Donc, en fait, pour citer Roi Kaya Diallo, que j'admire énormément dans tout ce qu'elle est, dans ses combats à temps dans la personne, je ne suis pas restée à ma place. Parce qu'elle a écrit un livre qui s'appelle « Ne reste pas à ta place » . Et je ne suis pas restée à ma place. Je ne suis pas restée à ma place, une femme, jeune, qui parle de sexe, mais qui suis-je ?

  • Speaker #2

    Bravo en tout cas pour avoir su transformer tout ça. Je voudrais préciser pour nos auditeurices un point très important de votre livre. Parce qu'on s'imagine que c'est un livre féministe. Oui, c'est un livre féministe, il n'y a pas à dire forcément. Et je trouve que ce qui est intéressant, si c'est tout ce que vous... ça va bien au-delà de la sexualité parce que vous avez fait des références à la Grèce, à l'histoire des femmes, etc. C'est extrêmement riche aussi d'enseignements à différents niveaux. Mais ce n'est pas que ça. Je trouve que ce livre s'adresse aux hommes et on aurait tort de dire que ce livre est juste féministe. En fait, c'est un livre qui rééquilibre les rapports hommes-femmes et qui donne à réfléchir. Et justement, je voudrais qu'on... On parle de toute la partie sur les hommes, ce que vous évoquez, la virilité. Vous dites qu'il faut en finir avec la performance.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. C'est-à-dire que quand j'ai pensé la malbaise, et d'ailleurs ça se voit sur la couverture, c'est un homme et une femme. C'est violé, bien évidemment, parce que j'ai repris l'école du féminisme. C'est un homme et une femme parce que moi, dans mes consultations, je reçois autant, si ce n'est plus, d'hommes que de femmes. Parce qu'ils n'ont pas l'espace pour parler de santé mentale. On ne leur laisse pas l'espace public entre eux pour pouvoir parler de ces choses-là. Et très souvent, alors c'est vrai qu'effectivement, on m'a beaucoup questionné dans les interviews sur les femmes, etc. J'avais vraiment cette volonté de m'adresser aux hommes aussi, parce qu'ils représentent ma patientèle, que je n'ai pas envie de les silencier, et que ce n'est pas facile, et c'est vraiment dur pour eux. Dans le sens où dans une sexualité hétérosexuelle pénétrative, le poids qui est mis sur la pénétration, il est immense. Et donc, petite anecdote pour vous illustrer, récemment j'avais une de mes patientes qui n'a pas eu de relation sexuelle depuis quelques temps, plusieurs années, et qui allait dater, rencontrer un homme, et qui était hyper stressée. Et je lui ai dit, mais attendez, je lui ai dit mais... Vous êtes stressé, peut-être lui aussi. Je lui dis, mais vous savez, lui aussi, il est stressé. Parce que ça se trouve, lui aussi, ça fait longtemps qu'il n'a pas rencontré de femme. Si jamais votre date vous amène à un rapport sexuel qui sera consenti, peut-être que lui, il va se dire, il faut que j'ai une érection. Il faut que l'érection tienne. Il faut que je ne jouisse pas trop vite. Et il faut que je lui donne du plaisir. Donc, c'est-à-dire qu'en fait, si on part sur le rapport pénétratif, classico-classique du script sexuel, Lui, si ça ne fonctionne pas physiquement, il n'y a pas de rapport. Et en fait, cette pression-là, on ne s'en rend pas compte parce que... On ne la pense pas, c'est un impensé, mais en réalité, moi, en consultation, pareil, je vois une dichotomie entre ce que j'entends et ce que je vois au quotidien. Il y a beaucoup d'hommes qui s'ouvrent, qui sont stressés. Les troubles erectiles, ça concerne un homme sur quatre avant 30 ans, un homme sur deux à partir de 50, l'éjaculation précoce. Ça concerne énormément de personnes. Et puis, il y en a qui vont se considérer éjaculateurs précoces parce que leur copine leur a fait une réflexion, alors que d'autres, ce n'était jamais le cas avant. Il y a tout un tas, effectivement. Il y a toute une pression qui est exercée sur les hommes qu'il ne faut absolument pas minimiser et qui est la source et le terrain de beaucoup de souffrance.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Je suis Pamela Mourinière et vous venez d'écouter un épisode de Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Si le podcast vous plaît, parlez-en autour de vous, recommandez-le à celles et ceux qui pourraient t'aider, mettez-lui 5 étoiles sur vos plateformes d'écoute préférées, ainsi que des commentaires positifs pour l'aider à se faire connaître davantage. Pour toute proposition de thème, d'invité ou pour me contacter tout simplement, laissez-moi un message sur les réseaux sociaux Instagram et LinkedIn envoyez-moi un email quelquechoseavoudirepodcast arrobas gmail.com quelquechoseavoudirepodcast arrobas gmail.com A la semaine prochaine pour un nouvel épisode et d'ici là, portez-vous bien. Ciao !

Description

🎙️ Saviez-vous que 24% des français n’ont pas eu de rapport sexuel en 1 an et que 69% des femmes contre 48% des hommes se disent capables de ne pas avoir de rapport du tout, selon une étude de l’IFOP?

👩Derrière ces chiffres se cachent des réalités multiples : des choix personnels d’abstinence, des contraintes liées à la santé ou à la vie de couple, mais aussi un rapport au désir et à la sexualité qui a évolué au cours de ces dernières années et sur lequel on va se pencher aujourd’hui avec notre invitée du jour, la sexologue Margaux Terrou.

📚Elle vient de publier son première livre, La Malbaise, une bonne claque au patriarcat et à la façon dont il dicte notre façon de faire l’amour et de vivre notre sexualité.


🎙️Margaux est aussi la co-animatrice de Basium, un podcast qui traite de la sexualité sans tabou, et, cerise sur le gateau, elle maîtrise ce petit franc-parler revivifiant et plein d’humour qui ne laisse personne indifférent.


Cet épisode ne pouvait être qu’en deux parties tant Margaux a de choses à partager. 


👉Dans cette première partie, nous allons explorer son livre, La Malbaise, qui décortique nos relations intimes sous un prisme féministe, mais pas que!

👉Nous allons parler de ce désintérêt croissant autour de la sexualité et en explorer les causes, de la place de la séduction dans le couple, de libido et de désir, evidemment, mais aussi de la sexualité masculine et des stéréotypes auxquels les hommes s’efforcent encore de se conformer. 


👉Le mois prochain nous nous pencherons sur la communication autour de la sexualité dans le couple, sur les moyens de relancer notre désir, et sur les 5 pilliers du couple que Margaux a identifié.

🎧Bonne écoute



✍️ Notes de l'épisode


🎙️ Podcasts

Basium

📚 Lectures

La Malbaise, Margaux Terrou, éditions Payot

Ne reste pas à ta place, Rokhaya Diallo


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Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, ce désintérêt autour de la sexualité, il est multiple et il va être propre à chacune et à chacun. Dans les choses positives, c'est que je vois aujourd'hui que les hommes et les femmes, et surtout les femmes, se forcent de moins en moins. Et donc là où avant il y avait l'idée d'un pseudo devoir conjugal, qui existe encore chez certaines personnes, et pas chez que les personnes d'un certain âge, il ne faut pas faire du jeunisme. Il y a des personnes de 20 ans, 30 ans, qui pensent qu'une femme doit répondre à certaines choses. Donc, pourquoi les gens font moins l'amour ? Déjà parce qu'effectivement, on ne se force plus. Parce que ce qui peut sembler paradoxal, c'est qu'on nous parle de sexualité partout. Et donc, on est un peu saoulés de cette surreprésentation de la sexualité dans les médias. C'est ça qui est assez paradoxal, c'est qu'on fait beaucoup moins l'amour. Enfin, on fait moins l'amour, mais on parle plus de sexe. Et aussi, les personnes, en fait, elles sont en train de s'autoriser à vivre les choses comme elles ont envie et non plus les faire comme elles devraient le faire la première fois, etc.

  • Speaker #1

    Vous écoutez Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Gare partagée, logement, école, finances, communication, la séparation bouscule nos vies et celles de nos enfants et l'on se sent souvent démuni quand tout s'écroule, que notre avenir devient flou et que l'on doit apprendre à reconstruire, pas à pas, une nouvelle vie. Je suis Pamela Morinière et vous écoutez la saison 4 de Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Chaque semaine, je donne la parole à des parents séparés qui viennent partager leur expérience et les ressources qui les ont aidées à se préserver et à mieux accompagner leurs enfants. J'interview aussi des experts pour vous apporter des clés afin de mieux anticiper et naviguer dans votre propre séparation. Cette saison, j'accueille également des chroniqueuses et chroniqueurs qui, à travers leur regard sensible et concret, vous aideront à naviguer dans votre chemin post-séparation et à trouver de l'inspiration dans votre quotidien. Parce que la séparation, ce n'est pas une fatalité, et vous le constaterez au fil des épisodes, on s'en sort. Si vous aimez le podcast et souhaitez le soutenir, abonnez-vous et parlez-en autour de vous pour qu'il puisse aider d'autres parents. Bonne écoute ! Salut les parents, j'espère que vous allez bien. Merci d'être de plus en plus nombreuses et nombreux à écouter le podcast et bienvenue si vous tombez sur ce podcast pour la première fois. Cette semaine, j'ai besoin de vous. Si vous ne l'avez pas encore fait, s'il vous plaît, prenez deux minutes pour aller mettre un commentaire sur Spotify ou Apple Podcast. Je sais, je me répète, mais vous ne pouvez pas imaginer à quel point c'est important. Pourquoi ? Parce que ce podcast ne fonctionne... que sur fond propre, les miens en l'occurrence, et que mettre des commentaires et des étoiles sur les plateformes d'écoute, c'est un gage de qualité, mine de rien, de crédibilité, et que cela donne envie à d'autres auditeurs et auditrices de s'abonner. On n'a pas encore trouvé de recette miracle pour faire vivre les podcasts natifs comme celui-ci, et donc je compte sur vous à 200%. Si les 500 premiers auditoristes de cet épisode s'y mettent, c'est gagné. Et vous ? Vous gagnerez le plaisir d'écouter ce podcast encore et encore. C'est facile, appuyez sur pause, allez vite mettre un petit commentaire avant d'écouter l'épisode du jour, et on se retrouve dans deux minutes. Bonne écoute. Épisode 56, Margot Thérault.

  • Speaker #0

    Parfait, je vais juste mettre mon téléphone en silencieux.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #1

    Saviez-vous que 24% des Français n'ont pas eu de rapport sexuel en un an et que 69% des femmes contre 48% des hommes se disent capables de ne pas avoir de rapport du tout, selon une étude de l'IFOP en France ? Ça fait peur. En tout cas, ça impressionne. Et derrière ce chiffre se cachent des réalités multiples, des choix personnels d'abstinence. des contraintes liées à la santé ou à la vie de couple, mais aussi un rapport au désir et à la sexualité qui a évolué au cours de ces dernières années et sur lequel on va se pencher aujourd'hui avec notre invitée du jour, la sexologue Margot Théroux. On a mis du temps à pouvoir caler cette interview avec Margot, mais je n'ai pas été déçue. Elle vient de sortir La Melbaise, un livre qui balance une bonne claque en travers du patriarcat et de la façon dont il dicte notre façon de faire l'amour et de vivre notre sexualité. Elle est la co-animatrice de Basium, un podcast qui traite de la sexualité sans tabou. Et cerise sur le gâteau, elle maîtrise ce petit franc-parler revivifiant et plein d'humour qui ne laisse personne indifférent. Cet épisode ne pouvait être qu'en deux parties, tant Marco a de choses à partager. Dans cette première partie, nous allons explorer son livre, La Malbaise, qui décortique nos relations intimes sous un prisme féministe, mais pas que. Nous allons parler de ce désintérêt croissant autour de la sexualité, en explorer les causes. Nous allons parler de la place de la séduction dans le couple, de libido et de désir évidemment, mais aussi de la sexualité masculine et des stéréotypes. auquel les hommes s'efforcent encore de se conformer. Le mois prochain, dans la deuxième partie de l'épisode, nous nous pencherons sur la communication autour de la sexualité dans le couple, sur les moyens de relancer notre désir et sur les cinq piliers du couple que Margot a identifiés. J'espère que cet épisode vous plaira. J'ai eu beaucoup de plaisir à discuter avec Margot et je crois que cela s'entend. N'hésitez pas à me faire un petit retour sur Instagram ou LinkedIn si l'épisode vous a plu et très bonne écoute.

  • Speaker #0

    Je m'appelle Margot Terrouve et je suis sexologue clinicienne, mais aussi nouvellement plus ou moins autrice d'un essai qui s'appelle La Malbaise, paru en avril aux éditions Payot.

  • Speaker #2

    Alors La Malbaise, même pour compléter, on peut dire que c'est La Malbaise, pourquoi nous faisons moins l'amour et comment réenchanter nos débats ? Je trouve que le titre a son importance parce que sinon on a l'impression que c'est juste sur le côté négatif, mais en fait vous donnez aussi pas mal de clés. pour s'en sortir. C'est un livre que j'ai lu avec énormément d'intérêt. J'avais une petite question avant de commencer parce qu'on a des personnes de tous horizons qui nous écoutent. Ce livre s'adresse davantage aux couples hétérosexuels. Est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Dans le livre, il y a un note à béné où j'explique pourquoi je m'adresse aux couples hétérosexuels. pour éviter toute incompréhension, c'est qu'aujourd'hui, pour moi, le couple hétérosexuel vient rejouer certaines dominations entre les hommes et les femmes et, entre guillemets, le berceau des inégalités qui peuvent exister. Et on va dire, la sexualité fait le lit, sans mauvais jeu de mots, des différents hommes-femmes que l'on nous présente au quotidien, à tort, évidemment. et donc c'est pour ça que j'ai voulu m'adresser au couple hétérosexuel, c'est que on a une histoire tellement lourde autour de la sexualité, tellement lourde entre les hommes et les femmes que j'ai voulu prendre le problème à la racine et m'adresser à ces personnes

  • Speaker #2

    Vous dites une chose très intéressante dans votre livre vous dites la sexualité des couples hétérosexuels et c'est un peu ce que vous êtes en train de dire d'ailleurs en filigrane c'est le berceau de la domination patriarcale Oui,

  • Speaker #0

    oui, totalement Parce qu'en fait, ce qui se passe, c'est qu'aujourd'hui, la sexualité chez un homme hétéro fait partie de son identité. Donc, être homme aujourd'hui et avant, ça passe par différentes façons, dont la virilité qui est la façon majoritaire. Et la virilité, en fait, elle s'appuie sur trois pans qui sont le pouvoir, l'argent et le sexe. Et donc, si la construction d'un individu se base sur ce qu'il se passe dans son intimité, ça veut dire qu'en fait, finalement, son intimité... il va y avoir des choses qui sont autres que ce qui se passe, qui vont se jouer et qui vont venir la nourrir et le nourrir. Et donc c'est pour ça que j'explique qu'un homme se définissant comme... Enfin, un homme, on reprend les codes de la vérité, forcément, dans la sexualité, ça va dépasser le simple cadre du plaisir et de la rencontre, etc. Et il va y avoir tout un tas d'enjeux qui vont se jouer à ce moment-là.

  • Speaker #2

    Alors, vous revenez aussi sur un certain nombre de chiffres, donc je ne vais pas non plus vous livrer tous les chiffres aujourd'hui, mais il y en a quand même un certain nombre, plusieurs en tout cas, qui sont intéressants. Notamment, vous dites que 24% des Français n'ont pas eu de rapport sexuel en un an. Et vous dites aussi que 69% des femmes et 48% des hommes sont d'accord de ne plus avoir de rapport du tout. Comment est-ce qu'on explique ce désintérêt ?

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. en fait Aujourd'hui, ce désintérêt autour de la sexualité, il est multiple et il va être propre à chacune et à chacun. Dans les choses positives, c'est que je vois aujourd'hui que les hommes et les femmes, et surtout les femmes, se forcent de moins en moins. Et donc là où avant il y avait l'idée d'un pseudo devoir conjugal qui existe encore chez certaines personnes, et pas chez que les personnes d'un certain âge, il ne faut pas faire du jeunisme, il y a des personnes de 20 ans, 30 ans qui pensent qu'une femme doit répondre à certaines choses. Donc pourquoi les gens font moins l'amour ? Déjà parce qu'effectivement on ne se force plus. Parce que ce qui peut sembler paradoxal c'est qu'on nous parle de sexualité partout. Et donc du coup, en fait, on est un peu saoulés aussi de cette surreprésentation de la sexualité dans les médias. C'est ça qui est assez paradoxal, c'est qu'on fait beaucoup moins l'amour. Enfin, on fait moins l'amour, mais on parle plus de sexe. Et aussi, les personnes, en fait, elles sont en train de s'autoriser à vivre les choses comme elles ont envie et non plus les faire comme elles devraient le faire la première fois, etc. Plus, sans compter... le contexte aussi économique et ça j'en parle pas trop parce que j'allais repartir sur 15 chapitres, le contexte politique économique actuel qui est un contexte assez stressant il y a eu la guerre entre l'Ukraine et la Russie, il y a ce qui se passe au Moyen et Proche-Orient et donc en fait tous ces événements là en fait font que les personnes et puis aussi fondamentalement parce que peut-être qu'on sait moins bien faire l'amour, on balbaise aujourd'hui et peut-être qu'aujourd'hui les personnes, les hommes et les femmes ne sont plus satisfaits de leur sexualité et autant ne rien faire dans ces cas-là.

  • Speaker #2

    Alors, c'est... très intéressant ce que vous dites, notamment ce que vous dites à propos des femmes qui se forcent moins. Parce qu'il y a une semaine, je crois, vous avez partagé sur vos réseaux un certain nombre de retours que vous aviez reçus aux followers. Et parmi tous ces retours, moi, ce qui m'a marquée, c'est qu'un certain nombre de sexologues leur avaient dit « il faut se forcer un peu, l'appétit vient en mangeant » . Alors là, vous contredisez un peu certaines sexologues, même certaines qui sont Sur la place publique, d'ailleurs,

  • Speaker #0

    comment vous expliquez... Elle est belge, d'ailleurs. Oui, non, mais alors ça, pardon, c'est des conneries. Je suis très énervée et je suis volontairement vulgaire parce qu'en fait, je veux être choquante autant que je suis choquée. Pour moi, l'appétit vient en mangeant. En fait, forcer quelqu'un... Déjà, dans la vraie vie, se forcer à manger un aliment qu'on n'a pas envie. Au pire, au mieux, on a une indigestion. Au pire, on développe des troubles du comportement alimentaire. Donc, c'est dangereux. Et sur le plan sexuel, c'est la même chose. C'est-à-dire qu'au pire, au mieux, on développe du dégoût, et au pire, on se force et on est sur un biais de consentement, voire sur un viol. Donc en fait, ça ne va absolument pas. Effectivement, j'ai partagé des témoignages sur des femmes qui avaient été victimes de violences gynécologiques et de la part de certains professionnels paramédicaux comme des psy ou des sexologues, qui, je pense, surtout face à l'évidence de leur inaptitude, C'est-à-dire au lieu de dire à son ou sa patiente « je ne peux pas vous accompagner, je pense que j'ai tout essayé et je n'y arrive pas » , préfère leur dire de mettre un peu de lubrifiant et se forcer « ça ira mieux » . Et non, en fait, ce n'est pas du tout le cas, parce que tout comme le parallèle que je faisais à l'instant sur la nourriture et la sexualité, qui est un vrai sujet parce qu'il existe des vrais liens entre les troubles du comportement alimentaire et la sexualité, ce que ces professionnels oublient totalement, c'est que la sexualité ne va être que la résultante de tout un tas de facteurs et de réponses à un environnement intime, professionnelle, sociétale et que en fait, la sexualité ou l'absence de sexualité dans ces cas-là n'est plus la conséquence de quelque chose qu'un fait en tant que tel. Et donc du coup, cette fameuse sexologue, d'ailleurs on m'oppose souvent avec elle parce que on n'est pas d'accord, on n'est pas du tout d'accord sur bon nombre des sujets et je trouve que c'est dangereux de dire ça parce que moi j'ai eu des femmes qui sont venues en me disant mais attendez, vous avez un gage d'autorité, elle a un gage d'autorité, on fait comment en fait ? Qui a raison, qui a tort ? Je dis, écoutez-vous. Et voyez ce que vous avez envie de faire. Je dis, je n'ai pas envie de me forcer. Vous ne forcez pas, évidemment.

  • Speaker #2

    D'accord. C'est vrai qu'on dit, alors là, je m'adresse aussi plus particulièrement à notre audience aujourd'hui. On dit que souvent, en fait, on entend que les personnes, les gens se séparent parce qu'au niveau de la sexualité, il ne se passe plus grand-chose. Donc justement, parfois on se dit, si je veux sauver mon couple, il faut peut-être que je me force un peu. Et c'est souvent les femmes d'ailleurs qui disent ça. Peut-être que je me force un peu parce que sinon mon couple part à la dérive. Et j'aime toujours cet homme, puisqu'on parle de couple hétéro. J'aime toujours cet homme, je n'ai pas envie de briser ma famille, de faire du mal à mes enfants. Et puis il peut y arriver que dans ces cas-là, on se force un petit peu.

  • Speaker #0

    Oui, mais ce n'est pas du tout... En fait, effectivement, je ne connais pas les statistiques en Belgique, mais dans les trois quarts des divorces qui sont initiés par des femmes, donc effectivement, même si elles ont tendance à se forcer plus, en fait, la sexualité, ça va être, comme je vous dis, c'est la partie émergée de l'iceberg. si madame n'a pas de désir peut-être qu'elle n'a pas de l'espace pour le cultiver parce qu'en fait elle a une charge mentale de dingue, elle a une charge parentale tout aussi importante, qu'elle a un mari qui est absent, voire qui fait rien qu'en fait après avoir couché les enfants, elle aimerait bien juste avoir du temps pour elle sauf que monsieur a des désirs auxquels il faut répondre selon certains clichés et stéréotypes qui est absolument faux je répète et donc du coup en fait elle va se sentir étouffée et aussi effectivement il y a un point qui me vient c'est que Oui, l'herbe est toujours plus verte ailleurs. Mais moi, je trouve ça beaucoup plus beau un couple qui est ensemble depuis 10 ans, 20 ans ou 30 ans qu'un couple qui vient de se rencontrer. Parce que l'amour, le désir, ça se cultive. Et ça, les personnes, on leur rabâche tellement que la sexualité, c'est naturel, qu'elles ont tendance à oublier cette dimension-là. Et oui, effectivement, moi, je les vois en consultation, en thérapie de couple, les personnes vont avoir tendance à venir dire, on est sur le bord de la rupture, on fait moins l'amour. D'accord ? Très bien, donc on va essayer de comprendre. qu'est-ce qui se passe dans la relation, mais très souvent, l'absence de sexualité, c'est pas le problème, c'est le motif, c'est le coupable idéal. Mais c'est que derrière, il y a des choses indicibles, il y a de la frustration, il y a des choses qui viennent du passé. Et puis il y a aussi, surtout, le fait que les personnes ne prennent pas soin de leur relation. Elles n'ont pas le temps, elles n'ont pas l'espace pour le faire, ou il y a tout un tas de raisons, mais il y a la séduction qui part avec le temps. Mais le problème d'aujourd'hui, si je... je décide d'avoir une nouvelle relation avec quelqu'un, il va se reposer dans dix ans, en fait.

  • Speaker #2

    Mais ce n'est pas inévitable, cette séduction qui s'étiole un petit peu avec les années ?

  • Speaker #0

    Non, non, ça se travaille. Ça se travaille...

  • Speaker #2

    Comment ça se travaille ?

  • Speaker #0

    Déjà, en partant du principe que l'autre ne les a jamais acquis. Il y a aussi le fait de prendre soin de soi, pour soi, et de continuer à cultiver ce qui fait de nous des êtres uniques. Il y a un truc tout bête, mais moi, j'ai des personnes qui me relatent de se faire priver ou se faire proportionnel aller aux toilettes, la porte ouverte. Non, mais à quel moment on fait ça, en fait ? On ne ferait pas ça avec ses amis. Pourquoi on fait ça avec la personne que l'on aime ? C'est hyper anecdotique, mais c'est vrai. Je ne sais pas si autour de vous, là, vous avez des personnes comme ça, mais...

  • Speaker #2

    Je ne vais pas les dénoncer aujourd'hui.

  • Speaker #0

    On ne balance pas. Il y a trop de personnes qui écoutent, on ne peut pas balancer. Mais c'est un sujet. Même je le vois, j'avoue, je ne devrais pas faire ça. Mais bon, tant pis, quand je suis invitée chez des amis, je regarde en fait. Et il y a des trucs, il y a des fois, je me dis, mais non, tu ne peux pas pisser la porte ouverte, toi.

  • Speaker #2

    Vous hésitez.

  • Speaker #0

    De quoi ?

  • Speaker #2

    Quand vous allez chez des amis.

  • Speaker #0

    Non, je n'hésite pas, mais j'observe. Non, non, je n'hésite pas, j'aime trop mes amis. Mais je veux dire, j'observe ce qui se passe. Et en fait, ces espèces de petits grains de sable du quotidien, où c'est des tues l'amour. Récemment... Voilà, en fait, je discutais avec une de mes meilleures amies. Et en fait, on s'est fait... Enfin, moi, je me suis fait de la réflexion qu'effectivement, pour le contexte, je suis mariée. En fait, même le week-end, je m'habille comme si j'allais bosser. Parce que... Alors, l'idée, c'est pas de se foutre sur son quotidien tout le temps. Mais il y a ce truc de séduction et de se dire, maintenant, à tes patients, tu t'habilles bien, tu fais attention, tu te maquilles. Pourquoi le week-end, tu devrais... C'est hyper stéréotypé. Mais en tout cas, dans moi, ma vision de ce que c'est la féminité, je trouve que c'est important de garder cette séduction, mais déjà de soi à soi. Oui,

  • Speaker #2

    tout à fait, c'est de soi à soi aussi.

  • Speaker #0

    Parce que, bien sûr, la première personne qu'on doit désirer sur Terre, c'est nous. On va passer toute notre vie avec nous-mêmes. Ça, on en est sûr. Les impôts aussi, en ce qui concerne la France. En France, on est sûr de deux choses, qu'on va mourir et qu'on paye des impôts. Petite blague. Non, mais blague à part et plus sérieusement. La première personne qu'on doit séduire, c'est soi-même. Et donc, en fait, il faut déjà qu'on se désire soi. Et par tout ce que l'on met derrière, il y a des personnes, ça va être de cultiver une forme d'art, d'autres, faire du sport, d'avoir des soins, cheveux, maquillage, barbier pour les hommes.

  • Speaker #2

    C'est un peu ça aussi, j'ai l'impression. Je ne suis pas sexologue, mais d'après ce que j'ai vu dans votre livre, c'est un peu ça aussi. Cette question de libido qu'on a tendance à confondre avec désir aussi, je pense. Et ce que vous décrivez là, ça ressemble à ce que vous décrivez dans votre livre comme étant de la libido, c'est-à-dire du plaisir pour la vie, pour un certain nombre de choses, qui est différent du désir, qui est vraiment l'allant envers quelqu'un.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. En fait, la libido, c'est cette énergie de vie qui va, je dis très souvent en plus juste que c'est comme un fleuve, et de ce fleuve, il va y avoir des ramifications qui sont les rivières et qui vont s'auto-nourrir. Voilà, c'est un espèce de... de cercle vertueux. Et en fait, moi, enfin moi, pas moi, Margot, mais moi en tant qu'individu qui écoute quelque chose à vous dire, il faut que je me demande où je puise mon énergie et ce qui me fait me sentir vivant. Est-ce que c'est le sport ? Est-ce que c'est l'art ? Et c'est par exemple la première chose que je conseille aux femmes qui sont un peu spartomes d'aller cultiver ce qu'ils font d'elles des personnes vivantes. Dans la mythologie grecque, on oppose je ne vais pas faire un cours sur le grec, mais éros et thanatos. Éros, c'est la libido, c'est l'élan de vie. Thanatos, c'est la mort, les ténèbres, etc.

  • Speaker #2

    Donc, un conseil que vous donnez quand même à des personnes qui sont pas forcément en ce moment au summum de leur couple et de leur relation, c'est de commencer par prendre soin d'elles et se redonner une place dans leur propre vie.

  • Speaker #0

    Et même les personnes qui sont séparées, c'est quand même un traumatisme ou en tout cas quelque chose d'assez dur, voire violent, une séparation. C'est une forme de confrontation à la mort. Alors pas la mort physique, mais la mort d'un projet, la mort d'une vision du couple, d'une certaine vision de la famille, la mort d'idéaux, etc. Et Et quand, voilà, il n'est pas rare de vivre des épisodes dépressifs, enfin pas de dépression, d'épisodes dépressifs dans ces moments-là. Et donc, en fait, finalement, si on le peut, parce qu'on n'en est pas toutes et tous capables, et tant mieux, parce que je refuse ces phrases de « ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts » , quelle connerie ! Non, mais c'est de la bouchite, ce truc-là, ça ne veut rien dire. En tout cas, si on en a les moyens, dans le sens où...

  • Speaker #2

    Vous ne pensez pas que les leçons peuvent nous rendre, justement, plus forts ? Les leçons de la vie peuvent nous rendre plus forts ?

  • Speaker #0

    Non, vraiment pas. Parce que je suis confrontée à beaucoup de personnes qui ont vécu des, entre guillemets, leçons de vie, des viols, des incestes, des traumatismes. Et ça ne les rend pas plus forts, en fait. Elles développent une résilience parce qu'elles n'ont pas eu le choix. Mais si elles avaient pu éviter, elles l'auraient évité,

  • Speaker #2

    vous voyez ce que je veux dire.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça que je me suis un peu calmée sur les réseaux, mais je vais peut-être reprendre. Je faisais beaucoup la guerre à ces espèces de, comme dans la Malbaise, à ces phrases toutes faites. L'appétit vient en mangeant. Une cupano en plus fort. Quand on veut, on peut. Parce que c'est oublié fondamentalement qu'on est toutes et tous différents et qu'on n'a pas le même socle psychologique, sans parler de bien ou de mauvais socle. Pardon, je me suis un peu éloignée. En tout cas, pour les personnes qui écoutent votre podcast et qui sont confrontées à une forme de mort, en tout cas la mort d'un idéal, ça c'est sûr, se reconnecter à soi, ce que l'on aime. un truc hyper banal, la règle des kiffes par jour, la des trois kiffes par jour, de trouver de la joie un tout petit peu, sans se forcer, ça peut être s'asseoir, après avoir déposé les enfants, et se prendre un café, et tant pis si on arrive en retard au travail.

  • Speaker #2

    Alors, je vais revenir sur votre livre. J'aime beaucoup, j'ai une petite manie quand je lis des livres, c'est que je lis avec beaucoup d'attention, surtout le début et la fin. J'ai vraiment tout lu de votre livre.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas grave si vous ne l'avez pas lu.

  • Speaker #2

    Non, mais j'ai vraiment tout lu et annoté, je vous rassure. J'en ai même partagé plusieurs pages d'ailleurs sur les réseaux. Mais vous avez une dédicace assez intéressante au début du livre. Et puis, j'aime beaucoup aussi la fin parce que vous redédicacez, vous remerciez un certain nombre de gens. Il y a une petite histoire pour chacun, je trouve ça super touchant. Mais si pour le début, vous avez cette petite dédicace et puis il y en a une qui m'a particulièrement interpellée. Évidemment, vous dédiez ce livre à ceux qui ne comprennent pas les codes de la baise. Compte tenu du titre du livre, rien d'étonnant à ce que vous envoyez ce terme-là et que vous le dédiez à certaines personnes. Mais quels sont les codes de la baise,

  • Speaker #1

    finalement ?

  • Speaker #0

    Ah, vraie question. Les codes de la baise, c'est que justement, il n'y en a pas. Voilà, réponse de Suisse. Je ne suis pas Suisse. J'aime bien faire des petits twists psychologiques un peu de rigueur. C'est que oui, il n'y en a pas, en fait. Il n'y a pas de code de la baise.

  • Speaker #2

    Je me suis demandé s'il n'y avait pas une petite référence quand même au consentement. Je sais que c'est un thème qui vous tient beaucoup à cœur. Elle est à raison d'ailleurs. Et je me suis dit, il y a peut-être un peu de ça aussi.

  • Speaker #0

    En vrai, pour moi, si je devais expliquer ce que c'est la sexualité à quelqu'un qui ne connaît pas, qui est la maturité émotionnelle et psychosexuelle pour la comprendre, je dirais qu'en fait, la sexualité, il y a deux ingrédients qui sont très importants. Le plaisir. et le consentement. Globalement, si on devait faire un code de la baise, ce serait celui-là, c'est-à-dire respecter le consentement. Mais déjà, pareil, j'y reviens, mais de soi à soi. Qu'est-ce qui est OK pour moi, qu'est-ce qui n'est pas OK, et ce qui peut être OK pour moi à l'instant T ne peut ne pas l'être dans 5 minutes. Ce qui est OK pour moi, ma partenaire aujourd'hui, ou maintenant, ne peut ne plus l'être dans 5 minutes aussi. C'est pour ça que je dis que le consentement, c'est minute par minute et millimètre par millimètre. Alors... Il y a une vidéo qui est passée sur un média qui s'appelle Blast, et j'ai eu beaucoup de retours très positifs, mais une vague de cyberharcèlement, parce qu'il y en a qui m'ont demandé s'il fallait signer un formulaire, et en fait ce sont des personnes qui n'ont pas compris les codes de la baise. C'est en fait dire, mais ça veut dire quoi ? Ça veut dire que toi quand tu touches ton ou ta partenaire, tu fais sans savoir si elle aime ou il aime, on va dire elle, vu que ce sont des hommes majoritairement hétérosexuels je pense, essentiellement. Donc tu la touches sans savoir si elle aime, tu touches sans savoir si elle est ok. Donc en fait, toi tu y vas, son corps c'est le tien et puis il va ça. Enfin, on va dire eux et ses mascus et ces personnes qui me sont tombées dessus. Lorsque cet extrait de vidéo qui est sorti, c'est la preuve vivante que j'ai frappé là où ça fait mal. Parce qu'en fait, j'ai osé remettre en cause leur façon de faire l'amour où je dis clairement qu'elle est mauvaise. Et donc c'est ça, c'est le consentement et ça peut être très très sexy du consentement. Enfin, susurrer à l'oreille, j'ai très envie de t'embrasser là tout de suite maintenant. Pardon, mais je trouve ça pas trop déconnant et plutôt excitant en réalité.

  • Speaker #2

    Et comment, juste on fait une petite parenthèse, mais comment vous l'avez vécu ce harcèlement ?

  • Speaker #0

    En fait, ce qui s'est passé, c'est que j'ai vécu quelque chose de très très grave à la naissance de mon fils, où il a failli mourir. Et donc du coup, j'ai développé une forme d'impendie mentale, je me suis quand même pas mal blindée du coup. Et je me suis beaucoup inspirée de Rokhaya Diallo, qui est une journaliste que j'admire énormément, qui a été victime d'un cyberharcèlement de la part de Cyber Zemmour, comme il s'appelle au travail de l'outil là, Eric Zemmour, voilà, et qu'on frère et qu'on soeur, je pense qu'il y avait des mecs. Et en fait, ce qu'elle a fait, c'est qu'elle a, il me semble, elle a écrit un article dans le Washington Post où elle a raconté ce qui lui est arrivé. Et je crois que cet article lui a valu un prix. Et donc, je me suis souvenue d'elle. Je la connais personnellement, mais... Nous ne sommes pas amies, mais je la respecte énormément. On se croise et on se prend des nouvelles de temps en temps. Et du coup, j'ai fait la même chose. Je me suis dit, tiens, soit je décide que ça m'atteigne, ou soit je vais transformer ce qui se passe et je vais essayer de m'attirer un capital sympathie autour du livre. Et peut-être que ça va me faire connaître auprès de personnes qui, à la base, ne connaissaient pas du tout le livre. Et du coup, ça a fonctionné parce que le livre,

  • Speaker #2

    ils en étaient à la deuxième réédition du livre.

  • Speaker #0

    Mais c'est grâce à eux, en fait. C'est grâce à ces petits cons. C'est pour ça que le livre est parti en réédition. J'ai eu une vague d'amour, de soutien. En plus, Salomé, elle a été trop mince. Je lui ai dit, non, mais tu n'étais pas obligée. Elle a dit, non, mais elle est soutenaire Margot, etc. Elle s'en prend plein la gueule. Et du coup, c'est parti en réimpression.

  • Speaker #2

    Ça va. Oui,

  • Speaker #0

    non, ça va. Mais c'est pour ça. Moi, je n'ai aucun souci, même qu'on laisse ce passage-là dans le podcast. Il n'y a aucun problème pour en parler. Je pense que c'est important aussi de savoir de l'autre côté, parce que tout le monde me voit là, en train de... En tout pimpant sur Insta, dans mes stories. J'ai parlé de la vague de cyberharcèlement.

  • Speaker #2

    Et qu'est-ce que ça vient titiller, ça ? Ok, il y a cette vague de harcèlement, mais derrière, il y a autre chose aussi.

  • Speaker #0

    Je suis une femme. Je suis jeune et je parle de sexualité. Donc, en fait, pour citer Roi Kaya Diallo, que j'admire énormément dans tout ce qu'elle est, dans ses combats à temps dans la personne, je ne suis pas restée à ma place. Parce qu'elle a écrit un livre qui s'appelle « Ne reste pas à ta place » . Et je ne suis pas restée à ma place. Je ne suis pas restée à ma place, une femme, jeune, qui parle de sexe, mais qui suis-je ?

  • Speaker #2

    Bravo en tout cas pour avoir su transformer tout ça. Je voudrais préciser pour nos auditeurices un point très important de votre livre. Parce qu'on s'imagine que c'est un livre féministe. Oui, c'est un livre féministe, il n'y a pas à dire forcément. Et je trouve que ce qui est intéressant, si c'est tout ce que vous... ça va bien au-delà de la sexualité parce que vous avez fait des références à la Grèce, à l'histoire des femmes, etc. C'est extrêmement riche aussi d'enseignements à différents niveaux. Mais ce n'est pas que ça. Je trouve que ce livre s'adresse aux hommes et on aurait tort de dire que ce livre est juste féministe. En fait, c'est un livre qui rééquilibre les rapports hommes-femmes et qui donne à réfléchir. Et justement, je voudrais qu'on... On parle de toute la partie sur les hommes, ce que vous évoquez, la virilité. Vous dites qu'il faut en finir avec la performance.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. C'est-à-dire que quand j'ai pensé la malbaise, et d'ailleurs ça se voit sur la couverture, c'est un homme et une femme. C'est violé, bien évidemment, parce que j'ai repris l'école du féminisme. C'est un homme et une femme parce que moi, dans mes consultations, je reçois autant, si ce n'est plus, d'hommes que de femmes. Parce qu'ils n'ont pas l'espace pour parler de santé mentale. On ne leur laisse pas l'espace public entre eux pour pouvoir parler de ces choses-là. Et très souvent, alors c'est vrai qu'effectivement, on m'a beaucoup questionné dans les interviews sur les femmes, etc. J'avais vraiment cette volonté de m'adresser aux hommes aussi, parce qu'ils représentent ma patientèle, que je n'ai pas envie de les silencier, et que ce n'est pas facile, et c'est vraiment dur pour eux. Dans le sens où dans une sexualité hétérosexuelle pénétrative, le poids qui est mis sur la pénétration, il est immense. Et donc, petite anecdote pour vous illustrer, récemment j'avais une de mes patientes qui n'a pas eu de relation sexuelle depuis quelques temps, plusieurs années, et qui allait dater, rencontrer un homme, et qui était hyper stressée. Et je lui ai dit, mais attendez, je lui ai dit mais... Vous êtes stressé, peut-être lui aussi. Je lui dis, mais vous savez, lui aussi, il est stressé. Parce que ça se trouve, lui aussi, ça fait longtemps qu'il n'a pas rencontré de femme. Si jamais votre date vous amène à un rapport sexuel qui sera consenti, peut-être que lui, il va se dire, il faut que j'ai une érection. Il faut que l'érection tienne. Il faut que je ne jouisse pas trop vite. Et il faut que je lui donne du plaisir. Donc, c'est-à-dire qu'en fait, si on part sur le rapport pénétratif, classico-classique du script sexuel, Lui, si ça ne fonctionne pas physiquement, il n'y a pas de rapport. Et en fait, cette pression-là, on ne s'en rend pas compte parce que... On ne la pense pas, c'est un impensé, mais en réalité, moi, en consultation, pareil, je vois une dichotomie entre ce que j'entends et ce que je vois au quotidien. Il y a beaucoup d'hommes qui s'ouvrent, qui sont stressés. Les troubles erectiles, ça concerne un homme sur quatre avant 30 ans, un homme sur deux à partir de 50, l'éjaculation précoce. Ça concerne énormément de personnes. Et puis, il y en a qui vont se considérer éjaculateurs précoces parce que leur copine leur a fait une réflexion, alors que d'autres, ce n'était jamais le cas avant. Il y a tout un tas, effectivement. Il y a toute une pression qui est exercée sur les hommes qu'il ne faut absolument pas minimiser et qui est la source et le terrain de beaucoup de souffrance.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Je suis Pamela Mourinière et vous venez d'écouter un épisode de Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Si le podcast vous plaît, parlez-en autour de vous, recommandez-le à celles et ceux qui pourraient t'aider, mettez-lui 5 étoiles sur vos plateformes d'écoute préférées, ainsi que des commentaires positifs pour l'aider à se faire connaître davantage. Pour toute proposition de thème, d'invité ou pour me contacter tout simplement, laissez-moi un message sur les réseaux sociaux Instagram et LinkedIn envoyez-moi un email quelquechoseavoudirepodcast arrobas gmail.com quelquechoseavoudirepodcast arrobas gmail.com A la semaine prochaine pour un nouvel épisode et d'ici là, portez-vous bien. Ciao !

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Description

🎙️ Saviez-vous que 24% des français n’ont pas eu de rapport sexuel en 1 an et que 69% des femmes contre 48% des hommes se disent capables de ne pas avoir de rapport du tout, selon une étude de l’IFOP?

👩Derrière ces chiffres se cachent des réalités multiples : des choix personnels d’abstinence, des contraintes liées à la santé ou à la vie de couple, mais aussi un rapport au désir et à la sexualité qui a évolué au cours de ces dernières années et sur lequel on va se pencher aujourd’hui avec notre invitée du jour, la sexologue Margaux Terrou.

📚Elle vient de publier son première livre, La Malbaise, une bonne claque au patriarcat et à la façon dont il dicte notre façon de faire l’amour et de vivre notre sexualité.


🎙️Margaux est aussi la co-animatrice de Basium, un podcast qui traite de la sexualité sans tabou, et, cerise sur le gateau, elle maîtrise ce petit franc-parler revivifiant et plein d’humour qui ne laisse personne indifférent.


Cet épisode ne pouvait être qu’en deux parties tant Margaux a de choses à partager. 


👉Dans cette première partie, nous allons explorer son livre, La Malbaise, qui décortique nos relations intimes sous un prisme féministe, mais pas que!

👉Nous allons parler de ce désintérêt croissant autour de la sexualité et en explorer les causes, de la place de la séduction dans le couple, de libido et de désir, evidemment, mais aussi de la sexualité masculine et des stéréotypes auxquels les hommes s’efforcent encore de se conformer. 


👉Le mois prochain nous nous pencherons sur la communication autour de la sexualité dans le couple, sur les moyens de relancer notre désir, et sur les 5 pilliers du couple que Margaux a identifié.

🎧Bonne écoute



✍️ Notes de l'épisode


🎙️ Podcasts

Basium

📚 Lectures

La Malbaise, Margaux Terrou, éditions Payot

Ne reste pas à ta place, Rokhaya Diallo


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, ce désintérêt autour de la sexualité, il est multiple et il va être propre à chacune et à chacun. Dans les choses positives, c'est que je vois aujourd'hui que les hommes et les femmes, et surtout les femmes, se forcent de moins en moins. Et donc là où avant il y avait l'idée d'un pseudo devoir conjugal, qui existe encore chez certaines personnes, et pas chez que les personnes d'un certain âge, il ne faut pas faire du jeunisme. Il y a des personnes de 20 ans, 30 ans, qui pensent qu'une femme doit répondre à certaines choses. Donc, pourquoi les gens font moins l'amour ? Déjà parce qu'effectivement, on ne se force plus. Parce que ce qui peut sembler paradoxal, c'est qu'on nous parle de sexualité partout. Et donc, on est un peu saoulés de cette surreprésentation de la sexualité dans les médias. C'est ça qui est assez paradoxal, c'est qu'on fait beaucoup moins l'amour. Enfin, on fait moins l'amour, mais on parle plus de sexe. Et aussi, les personnes, en fait, elles sont en train de s'autoriser à vivre les choses comme elles ont envie et non plus les faire comme elles devraient le faire la première fois, etc.

  • Speaker #1

    Vous écoutez Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Gare partagée, logement, école, finances, communication, la séparation bouscule nos vies et celles de nos enfants et l'on se sent souvent démuni quand tout s'écroule, que notre avenir devient flou et que l'on doit apprendre à reconstruire, pas à pas, une nouvelle vie. Je suis Pamela Morinière et vous écoutez la saison 4 de Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Chaque semaine, je donne la parole à des parents séparés qui viennent partager leur expérience et les ressources qui les ont aidées à se préserver et à mieux accompagner leurs enfants. J'interview aussi des experts pour vous apporter des clés afin de mieux anticiper et naviguer dans votre propre séparation. Cette saison, j'accueille également des chroniqueuses et chroniqueurs qui, à travers leur regard sensible et concret, vous aideront à naviguer dans votre chemin post-séparation et à trouver de l'inspiration dans votre quotidien. Parce que la séparation, ce n'est pas une fatalité, et vous le constaterez au fil des épisodes, on s'en sort. Si vous aimez le podcast et souhaitez le soutenir, abonnez-vous et parlez-en autour de vous pour qu'il puisse aider d'autres parents. Bonne écoute ! Salut les parents, j'espère que vous allez bien. Merci d'être de plus en plus nombreuses et nombreux à écouter le podcast et bienvenue si vous tombez sur ce podcast pour la première fois. Cette semaine, j'ai besoin de vous. Si vous ne l'avez pas encore fait, s'il vous plaît, prenez deux minutes pour aller mettre un commentaire sur Spotify ou Apple Podcast. Je sais, je me répète, mais vous ne pouvez pas imaginer à quel point c'est important. Pourquoi ? Parce que ce podcast ne fonctionne... que sur fond propre, les miens en l'occurrence, et que mettre des commentaires et des étoiles sur les plateformes d'écoute, c'est un gage de qualité, mine de rien, de crédibilité, et que cela donne envie à d'autres auditeurs et auditrices de s'abonner. On n'a pas encore trouvé de recette miracle pour faire vivre les podcasts natifs comme celui-ci, et donc je compte sur vous à 200%. Si les 500 premiers auditoristes de cet épisode s'y mettent, c'est gagné. Et vous ? Vous gagnerez le plaisir d'écouter ce podcast encore et encore. C'est facile, appuyez sur pause, allez vite mettre un petit commentaire avant d'écouter l'épisode du jour, et on se retrouve dans deux minutes. Bonne écoute. Épisode 56, Margot Thérault.

  • Speaker #0

    Parfait, je vais juste mettre mon téléphone en silencieux.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #1

    Saviez-vous que 24% des Français n'ont pas eu de rapport sexuel en un an et que 69% des femmes contre 48% des hommes se disent capables de ne pas avoir de rapport du tout, selon une étude de l'IFOP en France ? Ça fait peur. En tout cas, ça impressionne. Et derrière ce chiffre se cachent des réalités multiples, des choix personnels d'abstinence. des contraintes liées à la santé ou à la vie de couple, mais aussi un rapport au désir et à la sexualité qui a évolué au cours de ces dernières années et sur lequel on va se pencher aujourd'hui avec notre invitée du jour, la sexologue Margot Théroux. On a mis du temps à pouvoir caler cette interview avec Margot, mais je n'ai pas été déçue. Elle vient de sortir La Melbaise, un livre qui balance une bonne claque en travers du patriarcat et de la façon dont il dicte notre façon de faire l'amour et de vivre notre sexualité. Elle est la co-animatrice de Basium, un podcast qui traite de la sexualité sans tabou. Et cerise sur le gâteau, elle maîtrise ce petit franc-parler revivifiant et plein d'humour qui ne laisse personne indifférent. Cet épisode ne pouvait être qu'en deux parties, tant Marco a de choses à partager. Dans cette première partie, nous allons explorer son livre, La Malbaise, qui décortique nos relations intimes sous un prisme féministe, mais pas que. Nous allons parler de ce désintérêt croissant autour de la sexualité, en explorer les causes. Nous allons parler de la place de la séduction dans le couple, de libido et de désir évidemment, mais aussi de la sexualité masculine et des stéréotypes. auquel les hommes s'efforcent encore de se conformer. Le mois prochain, dans la deuxième partie de l'épisode, nous nous pencherons sur la communication autour de la sexualité dans le couple, sur les moyens de relancer notre désir et sur les cinq piliers du couple que Margot a identifiés. J'espère que cet épisode vous plaira. J'ai eu beaucoup de plaisir à discuter avec Margot et je crois que cela s'entend. N'hésitez pas à me faire un petit retour sur Instagram ou LinkedIn si l'épisode vous a plu et très bonne écoute.

  • Speaker #0

    Je m'appelle Margot Terrouve et je suis sexologue clinicienne, mais aussi nouvellement plus ou moins autrice d'un essai qui s'appelle La Malbaise, paru en avril aux éditions Payot.

  • Speaker #2

    Alors La Malbaise, même pour compléter, on peut dire que c'est La Malbaise, pourquoi nous faisons moins l'amour et comment réenchanter nos débats ? Je trouve que le titre a son importance parce que sinon on a l'impression que c'est juste sur le côté négatif, mais en fait vous donnez aussi pas mal de clés. pour s'en sortir. C'est un livre que j'ai lu avec énormément d'intérêt. J'avais une petite question avant de commencer parce qu'on a des personnes de tous horizons qui nous écoutent. Ce livre s'adresse davantage aux couples hétérosexuels. Est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Dans le livre, il y a un note à béné où j'explique pourquoi je m'adresse aux couples hétérosexuels. pour éviter toute incompréhension, c'est qu'aujourd'hui, pour moi, le couple hétérosexuel vient rejouer certaines dominations entre les hommes et les femmes et, entre guillemets, le berceau des inégalités qui peuvent exister. Et on va dire, la sexualité fait le lit, sans mauvais jeu de mots, des différents hommes-femmes que l'on nous présente au quotidien, à tort, évidemment. et donc c'est pour ça que j'ai voulu m'adresser au couple hétérosexuel, c'est que on a une histoire tellement lourde autour de la sexualité, tellement lourde entre les hommes et les femmes que j'ai voulu prendre le problème à la racine et m'adresser à ces personnes

  • Speaker #2

    Vous dites une chose très intéressante dans votre livre vous dites la sexualité des couples hétérosexuels et c'est un peu ce que vous êtes en train de dire d'ailleurs en filigrane c'est le berceau de la domination patriarcale Oui,

  • Speaker #0

    oui, totalement Parce qu'en fait, ce qui se passe, c'est qu'aujourd'hui, la sexualité chez un homme hétéro fait partie de son identité. Donc, être homme aujourd'hui et avant, ça passe par différentes façons, dont la virilité qui est la façon majoritaire. Et la virilité, en fait, elle s'appuie sur trois pans qui sont le pouvoir, l'argent et le sexe. Et donc, si la construction d'un individu se base sur ce qu'il se passe dans son intimité, ça veut dire qu'en fait, finalement, son intimité... il va y avoir des choses qui sont autres que ce qui se passe, qui vont se jouer et qui vont venir la nourrir et le nourrir. Et donc c'est pour ça que j'explique qu'un homme se définissant comme... Enfin, un homme, on reprend les codes de la vérité, forcément, dans la sexualité, ça va dépasser le simple cadre du plaisir et de la rencontre, etc. Et il va y avoir tout un tas d'enjeux qui vont se jouer à ce moment-là.

  • Speaker #2

    Alors, vous revenez aussi sur un certain nombre de chiffres, donc je ne vais pas non plus vous livrer tous les chiffres aujourd'hui, mais il y en a quand même un certain nombre, plusieurs en tout cas, qui sont intéressants. Notamment, vous dites que 24% des Français n'ont pas eu de rapport sexuel en un an. Et vous dites aussi que 69% des femmes et 48% des hommes sont d'accord de ne plus avoir de rapport du tout. Comment est-ce qu'on explique ce désintérêt ?

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. en fait Aujourd'hui, ce désintérêt autour de la sexualité, il est multiple et il va être propre à chacune et à chacun. Dans les choses positives, c'est que je vois aujourd'hui que les hommes et les femmes, et surtout les femmes, se forcent de moins en moins. Et donc là où avant il y avait l'idée d'un pseudo devoir conjugal qui existe encore chez certaines personnes, et pas chez que les personnes d'un certain âge, il ne faut pas faire du jeunisme, il y a des personnes de 20 ans, 30 ans qui pensent qu'une femme doit répondre à certaines choses. Donc pourquoi les gens font moins l'amour ? Déjà parce qu'effectivement on ne se force plus. Parce que ce qui peut sembler paradoxal c'est qu'on nous parle de sexualité partout. Et donc du coup, en fait, on est un peu saoulés aussi de cette surreprésentation de la sexualité dans les médias. C'est ça qui est assez paradoxal, c'est qu'on fait beaucoup moins l'amour. Enfin, on fait moins l'amour, mais on parle plus de sexe. Et aussi, les personnes, en fait, elles sont en train de s'autoriser à vivre les choses comme elles ont envie et non plus les faire comme elles devraient le faire la première fois, etc. Plus, sans compter... le contexte aussi économique et ça j'en parle pas trop parce que j'allais repartir sur 15 chapitres, le contexte politique économique actuel qui est un contexte assez stressant il y a eu la guerre entre l'Ukraine et la Russie, il y a ce qui se passe au Moyen et Proche-Orient et donc en fait tous ces événements là en fait font que les personnes et puis aussi fondamentalement parce que peut-être qu'on sait moins bien faire l'amour, on balbaise aujourd'hui et peut-être qu'aujourd'hui les personnes, les hommes et les femmes ne sont plus satisfaits de leur sexualité et autant ne rien faire dans ces cas-là.

  • Speaker #2

    Alors, c'est... très intéressant ce que vous dites, notamment ce que vous dites à propos des femmes qui se forcent moins. Parce qu'il y a une semaine, je crois, vous avez partagé sur vos réseaux un certain nombre de retours que vous aviez reçus aux followers. Et parmi tous ces retours, moi, ce qui m'a marquée, c'est qu'un certain nombre de sexologues leur avaient dit « il faut se forcer un peu, l'appétit vient en mangeant » . Alors là, vous contredisez un peu certaines sexologues, même certaines qui sont Sur la place publique, d'ailleurs,

  • Speaker #0

    comment vous expliquez... Elle est belge, d'ailleurs. Oui, non, mais alors ça, pardon, c'est des conneries. Je suis très énervée et je suis volontairement vulgaire parce qu'en fait, je veux être choquante autant que je suis choquée. Pour moi, l'appétit vient en mangeant. En fait, forcer quelqu'un... Déjà, dans la vraie vie, se forcer à manger un aliment qu'on n'a pas envie. Au pire, au mieux, on a une indigestion. Au pire, on développe des troubles du comportement alimentaire. Donc, c'est dangereux. Et sur le plan sexuel, c'est la même chose. C'est-à-dire qu'au pire, au mieux, on développe du dégoût, et au pire, on se force et on est sur un biais de consentement, voire sur un viol. Donc en fait, ça ne va absolument pas. Effectivement, j'ai partagé des témoignages sur des femmes qui avaient été victimes de violences gynécologiques et de la part de certains professionnels paramédicaux comme des psy ou des sexologues, qui, je pense, surtout face à l'évidence de leur inaptitude, C'est-à-dire au lieu de dire à son ou sa patiente « je ne peux pas vous accompagner, je pense que j'ai tout essayé et je n'y arrive pas » , préfère leur dire de mettre un peu de lubrifiant et se forcer « ça ira mieux » . Et non, en fait, ce n'est pas du tout le cas, parce que tout comme le parallèle que je faisais à l'instant sur la nourriture et la sexualité, qui est un vrai sujet parce qu'il existe des vrais liens entre les troubles du comportement alimentaire et la sexualité, ce que ces professionnels oublient totalement, c'est que la sexualité ne va être que la résultante de tout un tas de facteurs et de réponses à un environnement intime, professionnelle, sociétale et que en fait, la sexualité ou l'absence de sexualité dans ces cas-là n'est plus la conséquence de quelque chose qu'un fait en tant que tel. Et donc du coup, cette fameuse sexologue, d'ailleurs on m'oppose souvent avec elle parce que on n'est pas d'accord, on n'est pas du tout d'accord sur bon nombre des sujets et je trouve que c'est dangereux de dire ça parce que moi j'ai eu des femmes qui sont venues en me disant mais attendez, vous avez un gage d'autorité, elle a un gage d'autorité, on fait comment en fait ? Qui a raison, qui a tort ? Je dis, écoutez-vous. Et voyez ce que vous avez envie de faire. Je dis, je n'ai pas envie de me forcer. Vous ne forcez pas, évidemment.

  • Speaker #2

    D'accord. C'est vrai qu'on dit, alors là, je m'adresse aussi plus particulièrement à notre audience aujourd'hui. On dit que souvent, en fait, on entend que les personnes, les gens se séparent parce qu'au niveau de la sexualité, il ne se passe plus grand-chose. Donc justement, parfois on se dit, si je veux sauver mon couple, il faut peut-être que je me force un peu. Et c'est souvent les femmes d'ailleurs qui disent ça. Peut-être que je me force un peu parce que sinon mon couple part à la dérive. Et j'aime toujours cet homme, puisqu'on parle de couple hétéro. J'aime toujours cet homme, je n'ai pas envie de briser ma famille, de faire du mal à mes enfants. Et puis il peut y arriver que dans ces cas-là, on se force un petit peu.

  • Speaker #0

    Oui, mais ce n'est pas du tout... En fait, effectivement, je ne connais pas les statistiques en Belgique, mais dans les trois quarts des divorces qui sont initiés par des femmes, donc effectivement, même si elles ont tendance à se forcer plus, en fait, la sexualité, ça va être, comme je vous dis, c'est la partie émergée de l'iceberg. si madame n'a pas de désir peut-être qu'elle n'a pas de l'espace pour le cultiver parce qu'en fait elle a une charge mentale de dingue, elle a une charge parentale tout aussi importante, qu'elle a un mari qui est absent, voire qui fait rien qu'en fait après avoir couché les enfants, elle aimerait bien juste avoir du temps pour elle sauf que monsieur a des désirs auxquels il faut répondre selon certains clichés et stéréotypes qui est absolument faux je répète et donc du coup en fait elle va se sentir étouffée et aussi effectivement il y a un point qui me vient c'est que Oui, l'herbe est toujours plus verte ailleurs. Mais moi, je trouve ça beaucoup plus beau un couple qui est ensemble depuis 10 ans, 20 ans ou 30 ans qu'un couple qui vient de se rencontrer. Parce que l'amour, le désir, ça se cultive. Et ça, les personnes, on leur rabâche tellement que la sexualité, c'est naturel, qu'elles ont tendance à oublier cette dimension-là. Et oui, effectivement, moi, je les vois en consultation, en thérapie de couple, les personnes vont avoir tendance à venir dire, on est sur le bord de la rupture, on fait moins l'amour. D'accord ? Très bien, donc on va essayer de comprendre. qu'est-ce qui se passe dans la relation, mais très souvent, l'absence de sexualité, c'est pas le problème, c'est le motif, c'est le coupable idéal. Mais c'est que derrière, il y a des choses indicibles, il y a de la frustration, il y a des choses qui viennent du passé. Et puis il y a aussi, surtout, le fait que les personnes ne prennent pas soin de leur relation. Elles n'ont pas le temps, elles n'ont pas l'espace pour le faire, ou il y a tout un tas de raisons, mais il y a la séduction qui part avec le temps. Mais le problème d'aujourd'hui, si je... je décide d'avoir une nouvelle relation avec quelqu'un, il va se reposer dans dix ans, en fait.

  • Speaker #2

    Mais ce n'est pas inévitable, cette séduction qui s'étiole un petit peu avec les années ?

  • Speaker #0

    Non, non, ça se travaille. Ça se travaille...

  • Speaker #2

    Comment ça se travaille ?

  • Speaker #0

    Déjà, en partant du principe que l'autre ne les a jamais acquis. Il y a aussi le fait de prendre soin de soi, pour soi, et de continuer à cultiver ce qui fait de nous des êtres uniques. Il y a un truc tout bête, mais moi, j'ai des personnes qui me relatent de se faire priver ou se faire proportionnel aller aux toilettes, la porte ouverte. Non, mais à quel moment on fait ça, en fait ? On ne ferait pas ça avec ses amis. Pourquoi on fait ça avec la personne que l'on aime ? C'est hyper anecdotique, mais c'est vrai. Je ne sais pas si autour de vous, là, vous avez des personnes comme ça, mais...

  • Speaker #2

    Je ne vais pas les dénoncer aujourd'hui.

  • Speaker #0

    On ne balance pas. Il y a trop de personnes qui écoutent, on ne peut pas balancer. Mais c'est un sujet. Même je le vois, j'avoue, je ne devrais pas faire ça. Mais bon, tant pis, quand je suis invitée chez des amis, je regarde en fait. Et il y a des trucs, il y a des fois, je me dis, mais non, tu ne peux pas pisser la porte ouverte, toi.

  • Speaker #2

    Vous hésitez.

  • Speaker #0

    De quoi ?

  • Speaker #2

    Quand vous allez chez des amis.

  • Speaker #0

    Non, je n'hésite pas, mais j'observe. Non, non, je n'hésite pas, j'aime trop mes amis. Mais je veux dire, j'observe ce qui se passe. Et en fait, ces espèces de petits grains de sable du quotidien, où c'est des tues l'amour. Récemment... Voilà, en fait, je discutais avec une de mes meilleures amies. Et en fait, on s'est fait... Enfin, moi, je me suis fait de la réflexion qu'effectivement, pour le contexte, je suis mariée. En fait, même le week-end, je m'habille comme si j'allais bosser. Parce que... Alors, l'idée, c'est pas de se foutre sur son quotidien tout le temps. Mais il y a ce truc de séduction et de se dire, maintenant, à tes patients, tu t'habilles bien, tu fais attention, tu te maquilles. Pourquoi le week-end, tu devrais... C'est hyper stéréotypé. Mais en tout cas, dans moi, ma vision de ce que c'est la féminité, je trouve que c'est important de garder cette séduction, mais déjà de soi à soi. Oui,

  • Speaker #2

    tout à fait, c'est de soi à soi aussi.

  • Speaker #0

    Parce que, bien sûr, la première personne qu'on doit désirer sur Terre, c'est nous. On va passer toute notre vie avec nous-mêmes. Ça, on en est sûr. Les impôts aussi, en ce qui concerne la France. En France, on est sûr de deux choses, qu'on va mourir et qu'on paye des impôts. Petite blague. Non, mais blague à part et plus sérieusement. La première personne qu'on doit séduire, c'est soi-même. Et donc, en fait, il faut déjà qu'on se désire soi. Et par tout ce que l'on met derrière, il y a des personnes, ça va être de cultiver une forme d'art, d'autres, faire du sport, d'avoir des soins, cheveux, maquillage, barbier pour les hommes.

  • Speaker #2

    C'est un peu ça aussi, j'ai l'impression. Je ne suis pas sexologue, mais d'après ce que j'ai vu dans votre livre, c'est un peu ça aussi. Cette question de libido qu'on a tendance à confondre avec désir aussi, je pense. Et ce que vous décrivez là, ça ressemble à ce que vous décrivez dans votre livre comme étant de la libido, c'est-à-dire du plaisir pour la vie, pour un certain nombre de choses, qui est différent du désir, qui est vraiment l'allant envers quelqu'un.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. En fait, la libido, c'est cette énergie de vie qui va, je dis très souvent en plus juste que c'est comme un fleuve, et de ce fleuve, il va y avoir des ramifications qui sont les rivières et qui vont s'auto-nourrir. Voilà, c'est un espèce de... de cercle vertueux. Et en fait, moi, enfin moi, pas moi, Margot, mais moi en tant qu'individu qui écoute quelque chose à vous dire, il faut que je me demande où je puise mon énergie et ce qui me fait me sentir vivant. Est-ce que c'est le sport ? Est-ce que c'est l'art ? Et c'est par exemple la première chose que je conseille aux femmes qui sont un peu spartomes d'aller cultiver ce qu'ils font d'elles des personnes vivantes. Dans la mythologie grecque, on oppose je ne vais pas faire un cours sur le grec, mais éros et thanatos. Éros, c'est la libido, c'est l'élan de vie. Thanatos, c'est la mort, les ténèbres, etc.

  • Speaker #2

    Donc, un conseil que vous donnez quand même à des personnes qui sont pas forcément en ce moment au summum de leur couple et de leur relation, c'est de commencer par prendre soin d'elles et se redonner une place dans leur propre vie.

  • Speaker #0

    Et même les personnes qui sont séparées, c'est quand même un traumatisme ou en tout cas quelque chose d'assez dur, voire violent, une séparation. C'est une forme de confrontation à la mort. Alors pas la mort physique, mais la mort d'un projet, la mort d'une vision du couple, d'une certaine vision de la famille, la mort d'idéaux, etc. Et Et quand, voilà, il n'est pas rare de vivre des épisodes dépressifs, enfin pas de dépression, d'épisodes dépressifs dans ces moments-là. Et donc, en fait, finalement, si on le peut, parce qu'on n'en est pas toutes et tous capables, et tant mieux, parce que je refuse ces phrases de « ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts » , quelle connerie ! Non, mais c'est de la bouchite, ce truc-là, ça ne veut rien dire. En tout cas, si on en a les moyens, dans le sens où...

  • Speaker #2

    Vous ne pensez pas que les leçons peuvent nous rendre, justement, plus forts ? Les leçons de la vie peuvent nous rendre plus forts ?

  • Speaker #0

    Non, vraiment pas. Parce que je suis confrontée à beaucoup de personnes qui ont vécu des, entre guillemets, leçons de vie, des viols, des incestes, des traumatismes. Et ça ne les rend pas plus forts, en fait. Elles développent une résilience parce qu'elles n'ont pas eu le choix. Mais si elles avaient pu éviter, elles l'auraient évité,

  • Speaker #2

    vous voyez ce que je veux dire.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça que je me suis un peu calmée sur les réseaux, mais je vais peut-être reprendre. Je faisais beaucoup la guerre à ces espèces de, comme dans la Malbaise, à ces phrases toutes faites. L'appétit vient en mangeant. Une cupano en plus fort. Quand on veut, on peut. Parce que c'est oublié fondamentalement qu'on est toutes et tous différents et qu'on n'a pas le même socle psychologique, sans parler de bien ou de mauvais socle. Pardon, je me suis un peu éloignée. En tout cas, pour les personnes qui écoutent votre podcast et qui sont confrontées à une forme de mort, en tout cas la mort d'un idéal, ça c'est sûr, se reconnecter à soi, ce que l'on aime. un truc hyper banal, la règle des kiffes par jour, la des trois kiffes par jour, de trouver de la joie un tout petit peu, sans se forcer, ça peut être s'asseoir, après avoir déposé les enfants, et se prendre un café, et tant pis si on arrive en retard au travail.

  • Speaker #2

    Alors, je vais revenir sur votre livre. J'aime beaucoup, j'ai une petite manie quand je lis des livres, c'est que je lis avec beaucoup d'attention, surtout le début et la fin. J'ai vraiment tout lu de votre livre.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas grave si vous ne l'avez pas lu.

  • Speaker #2

    Non, mais j'ai vraiment tout lu et annoté, je vous rassure. J'en ai même partagé plusieurs pages d'ailleurs sur les réseaux. Mais vous avez une dédicace assez intéressante au début du livre. Et puis, j'aime beaucoup aussi la fin parce que vous redédicacez, vous remerciez un certain nombre de gens. Il y a une petite histoire pour chacun, je trouve ça super touchant. Mais si pour le début, vous avez cette petite dédicace et puis il y en a une qui m'a particulièrement interpellée. Évidemment, vous dédiez ce livre à ceux qui ne comprennent pas les codes de la baise. Compte tenu du titre du livre, rien d'étonnant à ce que vous envoyez ce terme-là et que vous le dédiez à certaines personnes. Mais quels sont les codes de la baise,

  • Speaker #1

    finalement ?

  • Speaker #0

    Ah, vraie question. Les codes de la baise, c'est que justement, il n'y en a pas. Voilà, réponse de Suisse. Je ne suis pas Suisse. J'aime bien faire des petits twists psychologiques un peu de rigueur. C'est que oui, il n'y en a pas, en fait. Il n'y a pas de code de la baise.

  • Speaker #2

    Je me suis demandé s'il n'y avait pas une petite référence quand même au consentement. Je sais que c'est un thème qui vous tient beaucoup à cœur. Elle est à raison d'ailleurs. Et je me suis dit, il y a peut-être un peu de ça aussi.

  • Speaker #0

    En vrai, pour moi, si je devais expliquer ce que c'est la sexualité à quelqu'un qui ne connaît pas, qui est la maturité émotionnelle et psychosexuelle pour la comprendre, je dirais qu'en fait, la sexualité, il y a deux ingrédients qui sont très importants. Le plaisir. et le consentement. Globalement, si on devait faire un code de la baise, ce serait celui-là, c'est-à-dire respecter le consentement. Mais déjà, pareil, j'y reviens, mais de soi à soi. Qu'est-ce qui est OK pour moi, qu'est-ce qui n'est pas OK, et ce qui peut être OK pour moi à l'instant T ne peut ne pas l'être dans 5 minutes. Ce qui est OK pour moi, ma partenaire aujourd'hui, ou maintenant, ne peut ne plus l'être dans 5 minutes aussi. C'est pour ça que je dis que le consentement, c'est minute par minute et millimètre par millimètre. Alors... Il y a une vidéo qui est passée sur un média qui s'appelle Blast, et j'ai eu beaucoup de retours très positifs, mais une vague de cyberharcèlement, parce qu'il y en a qui m'ont demandé s'il fallait signer un formulaire, et en fait ce sont des personnes qui n'ont pas compris les codes de la baise. C'est en fait dire, mais ça veut dire quoi ? Ça veut dire que toi quand tu touches ton ou ta partenaire, tu fais sans savoir si elle aime ou il aime, on va dire elle, vu que ce sont des hommes majoritairement hétérosexuels je pense, essentiellement. Donc tu la touches sans savoir si elle aime, tu touches sans savoir si elle est ok. Donc en fait, toi tu y vas, son corps c'est le tien et puis il va ça. Enfin, on va dire eux et ses mascus et ces personnes qui me sont tombées dessus. Lorsque cet extrait de vidéo qui est sorti, c'est la preuve vivante que j'ai frappé là où ça fait mal. Parce qu'en fait, j'ai osé remettre en cause leur façon de faire l'amour où je dis clairement qu'elle est mauvaise. Et donc c'est ça, c'est le consentement et ça peut être très très sexy du consentement. Enfin, susurrer à l'oreille, j'ai très envie de t'embrasser là tout de suite maintenant. Pardon, mais je trouve ça pas trop déconnant et plutôt excitant en réalité.

  • Speaker #2

    Et comment, juste on fait une petite parenthèse, mais comment vous l'avez vécu ce harcèlement ?

  • Speaker #0

    En fait, ce qui s'est passé, c'est que j'ai vécu quelque chose de très très grave à la naissance de mon fils, où il a failli mourir. Et donc du coup, j'ai développé une forme d'impendie mentale, je me suis quand même pas mal blindée du coup. Et je me suis beaucoup inspirée de Rokhaya Diallo, qui est une journaliste que j'admire énormément, qui a été victime d'un cyberharcèlement de la part de Cyber Zemmour, comme il s'appelle au travail de l'outil là, Eric Zemmour, voilà, et qu'on frère et qu'on soeur, je pense qu'il y avait des mecs. Et en fait, ce qu'elle a fait, c'est qu'elle a, il me semble, elle a écrit un article dans le Washington Post où elle a raconté ce qui lui est arrivé. Et je crois que cet article lui a valu un prix. Et donc, je me suis souvenue d'elle. Je la connais personnellement, mais... Nous ne sommes pas amies, mais je la respecte énormément. On se croise et on se prend des nouvelles de temps en temps. Et du coup, j'ai fait la même chose. Je me suis dit, tiens, soit je décide que ça m'atteigne, ou soit je vais transformer ce qui se passe et je vais essayer de m'attirer un capital sympathie autour du livre. Et peut-être que ça va me faire connaître auprès de personnes qui, à la base, ne connaissaient pas du tout le livre. Et du coup, ça a fonctionné parce que le livre,

  • Speaker #2

    ils en étaient à la deuxième réédition du livre.

  • Speaker #0

    Mais c'est grâce à eux, en fait. C'est grâce à ces petits cons. C'est pour ça que le livre est parti en réédition. J'ai eu une vague d'amour, de soutien. En plus, Salomé, elle a été trop mince. Je lui ai dit, non, mais tu n'étais pas obligée. Elle a dit, non, mais elle est soutenaire Margot, etc. Elle s'en prend plein la gueule. Et du coup, c'est parti en réimpression.

  • Speaker #2

    Ça va. Oui,

  • Speaker #0

    non, ça va. Mais c'est pour ça. Moi, je n'ai aucun souci, même qu'on laisse ce passage-là dans le podcast. Il n'y a aucun problème pour en parler. Je pense que c'est important aussi de savoir de l'autre côté, parce que tout le monde me voit là, en train de... En tout pimpant sur Insta, dans mes stories. J'ai parlé de la vague de cyberharcèlement.

  • Speaker #2

    Et qu'est-ce que ça vient titiller, ça ? Ok, il y a cette vague de harcèlement, mais derrière, il y a autre chose aussi.

  • Speaker #0

    Je suis une femme. Je suis jeune et je parle de sexualité. Donc, en fait, pour citer Roi Kaya Diallo, que j'admire énormément dans tout ce qu'elle est, dans ses combats à temps dans la personne, je ne suis pas restée à ma place. Parce qu'elle a écrit un livre qui s'appelle « Ne reste pas à ta place » . Et je ne suis pas restée à ma place. Je ne suis pas restée à ma place, une femme, jeune, qui parle de sexe, mais qui suis-je ?

  • Speaker #2

    Bravo en tout cas pour avoir su transformer tout ça. Je voudrais préciser pour nos auditeurices un point très important de votre livre. Parce qu'on s'imagine que c'est un livre féministe. Oui, c'est un livre féministe, il n'y a pas à dire forcément. Et je trouve que ce qui est intéressant, si c'est tout ce que vous... ça va bien au-delà de la sexualité parce que vous avez fait des références à la Grèce, à l'histoire des femmes, etc. C'est extrêmement riche aussi d'enseignements à différents niveaux. Mais ce n'est pas que ça. Je trouve que ce livre s'adresse aux hommes et on aurait tort de dire que ce livre est juste féministe. En fait, c'est un livre qui rééquilibre les rapports hommes-femmes et qui donne à réfléchir. Et justement, je voudrais qu'on... On parle de toute la partie sur les hommes, ce que vous évoquez, la virilité. Vous dites qu'il faut en finir avec la performance.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. C'est-à-dire que quand j'ai pensé la malbaise, et d'ailleurs ça se voit sur la couverture, c'est un homme et une femme. C'est violé, bien évidemment, parce que j'ai repris l'école du féminisme. C'est un homme et une femme parce que moi, dans mes consultations, je reçois autant, si ce n'est plus, d'hommes que de femmes. Parce qu'ils n'ont pas l'espace pour parler de santé mentale. On ne leur laisse pas l'espace public entre eux pour pouvoir parler de ces choses-là. Et très souvent, alors c'est vrai qu'effectivement, on m'a beaucoup questionné dans les interviews sur les femmes, etc. J'avais vraiment cette volonté de m'adresser aux hommes aussi, parce qu'ils représentent ma patientèle, que je n'ai pas envie de les silencier, et que ce n'est pas facile, et c'est vraiment dur pour eux. Dans le sens où dans une sexualité hétérosexuelle pénétrative, le poids qui est mis sur la pénétration, il est immense. Et donc, petite anecdote pour vous illustrer, récemment j'avais une de mes patientes qui n'a pas eu de relation sexuelle depuis quelques temps, plusieurs années, et qui allait dater, rencontrer un homme, et qui était hyper stressée. Et je lui ai dit, mais attendez, je lui ai dit mais... Vous êtes stressé, peut-être lui aussi. Je lui dis, mais vous savez, lui aussi, il est stressé. Parce que ça se trouve, lui aussi, ça fait longtemps qu'il n'a pas rencontré de femme. Si jamais votre date vous amène à un rapport sexuel qui sera consenti, peut-être que lui, il va se dire, il faut que j'ai une érection. Il faut que l'érection tienne. Il faut que je ne jouisse pas trop vite. Et il faut que je lui donne du plaisir. Donc, c'est-à-dire qu'en fait, si on part sur le rapport pénétratif, classico-classique du script sexuel, Lui, si ça ne fonctionne pas physiquement, il n'y a pas de rapport. Et en fait, cette pression-là, on ne s'en rend pas compte parce que... On ne la pense pas, c'est un impensé, mais en réalité, moi, en consultation, pareil, je vois une dichotomie entre ce que j'entends et ce que je vois au quotidien. Il y a beaucoup d'hommes qui s'ouvrent, qui sont stressés. Les troubles erectiles, ça concerne un homme sur quatre avant 30 ans, un homme sur deux à partir de 50, l'éjaculation précoce. Ça concerne énormément de personnes. Et puis, il y en a qui vont se considérer éjaculateurs précoces parce que leur copine leur a fait une réflexion, alors que d'autres, ce n'était jamais le cas avant. Il y a tout un tas, effectivement. Il y a toute une pression qui est exercée sur les hommes qu'il ne faut absolument pas minimiser et qui est la source et le terrain de beaucoup de souffrance.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Je suis Pamela Mourinière et vous venez d'écouter un épisode de Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Si le podcast vous plaît, parlez-en autour de vous, recommandez-le à celles et ceux qui pourraient t'aider, mettez-lui 5 étoiles sur vos plateformes d'écoute préférées, ainsi que des commentaires positifs pour l'aider à se faire connaître davantage. Pour toute proposition de thème, d'invité ou pour me contacter tout simplement, laissez-moi un message sur les réseaux sociaux Instagram et LinkedIn envoyez-moi un email quelquechoseavoudirepodcast arrobas gmail.com quelquechoseavoudirepodcast arrobas gmail.com A la semaine prochaine pour un nouvel épisode et d'ici là, portez-vous bien. Ciao !

Description

🎙️ Saviez-vous que 24% des français n’ont pas eu de rapport sexuel en 1 an et que 69% des femmes contre 48% des hommes se disent capables de ne pas avoir de rapport du tout, selon une étude de l’IFOP?

👩Derrière ces chiffres se cachent des réalités multiples : des choix personnels d’abstinence, des contraintes liées à la santé ou à la vie de couple, mais aussi un rapport au désir et à la sexualité qui a évolué au cours de ces dernières années et sur lequel on va se pencher aujourd’hui avec notre invitée du jour, la sexologue Margaux Terrou.

📚Elle vient de publier son première livre, La Malbaise, une bonne claque au patriarcat et à la façon dont il dicte notre façon de faire l’amour et de vivre notre sexualité.


🎙️Margaux est aussi la co-animatrice de Basium, un podcast qui traite de la sexualité sans tabou, et, cerise sur le gateau, elle maîtrise ce petit franc-parler revivifiant et plein d’humour qui ne laisse personne indifférent.


Cet épisode ne pouvait être qu’en deux parties tant Margaux a de choses à partager. 


👉Dans cette première partie, nous allons explorer son livre, La Malbaise, qui décortique nos relations intimes sous un prisme féministe, mais pas que!

👉Nous allons parler de ce désintérêt croissant autour de la sexualité et en explorer les causes, de la place de la séduction dans le couple, de libido et de désir, evidemment, mais aussi de la sexualité masculine et des stéréotypes auxquels les hommes s’efforcent encore de se conformer. 


👉Le mois prochain nous nous pencherons sur la communication autour de la sexualité dans le couple, sur les moyens de relancer notre désir, et sur les 5 pilliers du couple que Margaux a identifié.

🎧Bonne écoute



✍️ Notes de l'épisode


🎙️ Podcasts

Basium

📚 Lectures

La Malbaise, Margaux Terrou, éditions Payot

Ne reste pas à ta place, Rokhaya Diallo


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, ce désintérêt autour de la sexualité, il est multiple et il va être propre à chacune et à chacun. Dans les choses positives, c'est que je vois aujourd'hui que les hommes et les femmes, et surtout les femmes, se forcent de moins en moins. Et donc là où avant il y avait l'idée d'un pseudo devoir conjugal, qui existe encore chez certaines personnes, et pas chez que les personnes d'un certain âge, il ne faut pas faire du jeunisme. Il y a des personnes de 20 ans, 30 ans, qui pensent qu'une femme doit répondre à certaines choses. Donc, pourquoi les gens font moins l'amour ? Déjà parce qu'effectivement, on ne se force plus. Parce que ce qui peut sembler paradoxal, c'est qu'on nous parle de sexualité partout. Et donc, on est un peu saoulés de cette surreprésentation de la sexualité dans les médias. C'est ça qui est assez paradoxal, c'est qu'on fait beaucoup moins l'amour. Enfin, on fait moins l'amour, mais on parle plus de sexe. Et aussi, les personnes, en fait, elles sont en train de s'autoriser à vivre les choses comme elles ont envie et non plus les faire comme elles devraient le faire la première fois, etc.

  • Speaker #1

    Vous écoutez Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Gare partagée, logement, école, finances, communication, la séparation bouscule nos vies et celles de nos enfants et l'on se sent souvent démuni quand tout s'écroule, que notre avenir devient flou et que l'on doit apprendre à reconstruire, pas à pas, une nouvelle vie. Je suis Pamela Morinière et vous écoutez la saison 4 de Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Chaque semaine, je donne la parole à des parents séparés qui viennent partager leur expérience et les ressources qui les ont aidées à se préserver et à mieux accompagner leurs enfants. J'interview aussi des experts pour vous apporter des clés afin de mieux anticiper et naviguer dans votre propre séparation. Cette saison, j'accueille également des chroniqueuses et chroniqueurs qui, à travers leur regard sensible et concret, vous aideront à naviguer dans votre chemin post-séparation et à trouver de l'inspiration dans votre quotidien. Parce que la séparation, ce n'est pas une fatalité, et vous le constaterez au fil des épisodes, on s'en sort. Si vous aimez le podcast et souhaitez le soutenir, abonnez-vous et parlez-en autour de vous pour qu'il puisse aider d'autres parents. Bonne écoute ! Salut les parents, j'espère que vous allez bien. Merci d'être de plus en plus nombreuses et nombreux à écouter le podcast et bienvenue si vous tombez sur ce podcast pour la première fois. Cette semaine, j'ai besoin de vous. Si vous ne l'avez pas encore fait, s'il vous plaît, prenez deux minutes pour aller mettre un commentaire sur Spotify ou Apple Podcast. Je sais, je me répète, mais vous ne pouvez pas imaginer à quel point c'est important. Pourquoi ? Parce que ce podcast ne fonctionne... que sur fond propre, les miens en l'occurrence, et que mettre des commentaires et des étoiles sur les plateformes d'écoute, c'est un gage de qualité, mine de rien, de crédibilité, et que cela donne envie à d'autres auditeurs et auditrices de s'abonner. On n'a pas encore trouvé de recette miracle pour faire vivre les podcasts natifs comme celui-ci, et donc je compte sur vous à 200%. Si les 500 premiers auditoristes de cet épisode s'y mettent, c'est gagné. Et vous ? Vous gagnerez le plaisir d'écouter ce podcast encore et encore. C'est facile, appuyez sur pause, allez vite mettre un petit commentaire avant d'écouter l'épisode du jour, et on se retrouve dans deux minutes. Bonne écoute. Épisode 56, Margot Thérault.

  • Speaker #0

    Parfait, je vais juste mettre mon téléphone en silencieux.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #1

    Saviez-vous que 24% des Français n'ont pas eu de rapport sexuel en un an et que 69% des femmes contre 48% des hommes se disent capables de ne pas avoir de rapport du tout, selon une étude de l'IFOP en France ? Ça fait peur. En tout cas, ça impressionne. Et derrière ce chiffre se cachent des réalités multiples, des choix personnels d'abstinence. des contraintes liées à la santé ou à la vie de couple, mais aussi un rapport au désir et à la sexualité qui a évolué au cours de ces dernières années et sur lequel on va se pencher aujourd'hui avec notre invitée du jour, la sexologue Margot Théroux. On a mis du temps à pouvoir caler cette interview avec Margot, mais je n'ai pas été déçue. Elle vient de sortir La Melbaise, un livre qui balance une bonne claque en travers du patriarcat et de la façon dont il dicte notre façon de faire l'amour et de vivre notre sexualité. Elle est la co-animatrice de Basium, un podcast qui traite de la sexualité sans tabou. Et cerise sur le gâteau, elle maîtrise ce petit franc-parler revivifiant et plein d'humour qui ne laisse personne indifférent. Cet épisode ne pouvait être qu'en deux parties, tant Marco a de choses à partager. Dans cette première partie, nous allons explorer son livre, La Malbaise, qui décortique nos relations intimes sous un prisme féministe, mais pas que. Nous allons parler de ce désintérêt croissant autour de la sexualité, en explorer les causes. Nous allons parler de la place de la séduction dans le couple, de libido et de désir évidemment, mais aussi de la sexualité masculine et des stéréotypes. auquel les hommes s'efforcent encore de se conformer. Le mois prochain, dans la deuxième partie de l'épisode, nous nous pencherons sur la communication autour de la sexualité dans le couple, sur les moyens de relancer notre désir et sur les cinq piliers du couple que Margot a identifiés. J'espère que cet épisode vous plaira. J'ai eu beaucoup de plaisir à discuter avec Margot et je crois que cela s'entend. N'hésitez pas à me faire un petit retour sur Instagram ou LinkedIn si l'épisode vous a plu et très bonne écoute.

  • Speaker #0

    Je m'appelle Margot Terrouve et je suis sexologue clinicienne, mais aussi nouvellement plus ou moins autrice d'un essai qui s'appelle La Malbaise, paru en avril aux éditions Payot.

  • Speaker #2

    Alors La Malbaise, même pour compléter, on peut dire que c'est La Malbaise, pourquoi nous faisons moins l'amour et comment réenchanter nos débats ? Je trouve que le titre a son importance parce que sinon on a l'impression que c'est juste sur le côté négatif, mais en fait vous donnez aussi pas mal de clés. pour s'en sortir. C'est un livre que j'ai lu avec énormément d'intérêt. J'avais une petite question avant de commencer parce qu'on a des personnes de tous horizons qui nous écoutent. Ce livre s'adresse davantage aux couples hétérosexuels. Est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Dans le livre, il y a un note à béné où j'explique pourquoi je m'adresse aux couples hétérosexuels. pour éviter toute incompréhension, c'est qu'aujourd'hui, pour moi, le couple hétérosexuel vient rejouer certaines dominations entre les hommes et les femmes et, entre guillemets, le berceau des inégalités qui peuvent exister. Et on va dire, la sexualité fait le lit, sans mauvais jeu de mots, des différents hommes-femmes que l'on nous présente au quotidien, à tort, évidemment. et donc c'est pour ça que j'ai voulu m'adresser au couple hétérosexuel, c'est que on a une histoire tellement lourde autour de la sexualité, tellement lourde entre les hommes et les femmes que j'ai voulu prendre le problème à la racine et m'adresser à ces personnes

  • Speaker #2

    Vous dites une chose très intéressante dans votre livre vous dites la sexualité des couples hétérosexuels et c'est un peu ce que vous êtes en train de dire d'ailleurs en filigrane c'est le berceau de la domination patriarcale Oui,

  • Speaker #0

    oui, totalement Parce qu'en fait, ce qui se passe, c'est qu'aujourd'hui, la sexualité chez un homme hétéro fait partie de son identité. Donc, être homme aujourd'hui et avant, ça passe par différentes façons, dont la virilité qui est la façon majoritaire. Et la virilité, en fait, elle s'appuie sur trois pans qui sont le pouvoir, l'argent et le sexe. Et donc, si la construction d'un individu se base sur ce qu'il se passe dans son intimité, ça veut dire qu'en fait, finalement, son intimité... il va y avoir des choses qui sont autres que ce qui se passe, qui vont se jouer et qui vont venir la nourrir et le nourrir. Et donc c'est pour ça que j'explique qu'un homme se définissant comme... Enfin, un homme, on reprend les codes de la vérité, forcément, dans la sexualité, ça va dépasser le simple cadre du plaisir et de la rencontre, etc. Et il va y avoir tout un tas d'enjeux qui vont se jouer à ce moment-là.

  • Speaker #2

    Alors, vous revenez aussi sur un certain nombre de chiffres, donc je ne vais pas non plus vous livrer tous les chiffres aujourd'hui, mais il y en a quand même un certain nombre, plusieurs en tout cas, qui sont intéressants. Notamment, vous dites que 24% des Français n'ont pas eu de rapport sexuel en un an. Et vous dites aussi que 69% des femmes et 48% des hommes sont d'accord de ne plus avoir de rapport du tout. Comment est-ce qu'on explique ce désintérêt ?

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. en fait Aujourd'hui, ce désintérêt autour de la sexualité, il est multiple et il va être propre à chacune et à chacun. Dans les choses positives, c'est que je vois aujourd'hui que les hommes et les femmes, et surtout les femmes, se forcent de moins en moins. Et donc là où avant il y avait l'idée d'un pseudo devoir conjugal qui existe encore chez certaines personnes, et pas chez que les personnes d'un certain âge, il ne faut pas faire du jeunisme, il y a des personnes de 20 ans, 30 ans qui pensent qu'une femme doit répondre à certaines choses. Donc pourquoi les gens font moins l'amour ? Déjà parce qu'effectivement on ne se force plus. Parce que ce qui peut sembler paradoxal c'est qu'on nous parle de sexualité partout. Et donc du coup, en fait, on est un peu saoulés aussi de cette surreprésentation de la sexualité dans les médias. C'est ça qui est assez paradoxal, c'est qu'on fait beaucoup moins l'amour. Enfin, on fait moins l'amour, mais on parle plus de sexe. Et aussi, les personnes, en fait, elles sont en train de s'autoriser à vivre les choses comme elles ont envie et non plus les faire comme elles devraient le faire la première fois, etc. Plus, sans compter... le contexte aussi économique et ça j'en parle pas trop parce que j'allais repartir sur 15 chapitres, le contexte politique économique actuel qui est un contexte assez stressant il y a eu la guerre entre l'Ukraine et la Russie, il y a ce qui se passe au Moyen et Proche-Orient et donc en fait tous ces événements là en fait font que les personnes et puis aussi fondamentalement parce que peut-être qu'on sait moins bien faire l'amour, on balbaise aujourd'hui et peut-être qu'aujourd'hui les personnes, les hommes et les femmes ne sont plus satisfaits de leur sexualité et autant ne rien faire dans ces cas-là.

  • Speaker #2

    Alors, c'est... très intéressant ce que vous dites, notamment ce que vous dites à propos des femmes qui se forcent moins. Parce qu'il y a une semaine, je crois, vous avez partagé sur vos réseaux un certain nombre de retours que vous aviez reçus aux followers. Et parmi tous ces retours, moi, ce qui m'a marquée, c'est qu'un certain nombre de sexologues leur avaient dit « il faut se forcer un peu, l'appétit vient en mangeant » . Alors là, vous contredisez un peu certaines sexologues, même certaines qui sont Sur la place publique, d'ailleurs,

  • Speaker #0

    comment vous expliquez... Elle est belge, d'ailleurs. Oui, non, mais alors ça, pardon, c'est des conneries. Je suis très énervée et je suis volontairement vulgaire parce qu'en fait, je veux être choquante autant que je suis choquée. Pour moi, l'appétit vient en mangeant. En fait, forcer quelqu'un... Déjà, dans la vraie vie, se forcer à manger un aliment qu'on n'a pas envie. Au pire, au mieux, on a une indigestion. Au pire, on développe des troubles du comportement alimentaire. Donc, c'est dangereux. Et sur le plan sexuel, c'est la même chose. C'est-à-dire qu'au pire, au mieux, on développe du dégoût, et au pire, on se force et on est sur un biais de consentement, voire sur un viol. Donc en fait, ça ne va absolument pas. Effectivement, j'ai partagé des témoignages sur des femmes qui avaient été victimes de violences gynécologiques et de la part de certains professionnels paramédicaux comme des psy ou des sexologues, qui, je pense, surtout face à l'évidence de leur inaptitude, C'est-à-dire au lieu de dire à son ou sa patiente « je ne peux pas vous accompagner, je pense que j'ai tout essayé et je n'y arrive pas » , préfère leur dire de mettre un peu de lubrifiant et se forcer « ça ira mieux » . Et non, en fait, ce n'est pas du tout le cas, parce que tout comme le parallèle que je faisais à l'instant sur la nourriture et la sexualité, qui est un vrai sujet parce qu'il existe des vrais liens entre les troubles du comportement alimentaire et la sexualité, ce que ces professionnels oublient totalement, c'est que la sexualité ne va être que la résultante de tout un tas de facteurs et de réponses à un environnement intime, professionnelle, sociétale et que en fait, la sexualité ou l'absence de sexualité dans ces cas-là n'est plus la conséquence de quelque chose qu'un fait en tant que tel. Et donc du coup, cette fameuse sexologue, d'ailleurs on m'oppose souvent avec elle parce que on n'est pas d'accord, on n'est pas du tout d'accord sur bon nombre des sujets et je trouve que c'est dangereux de dire ça parce que moi j'ai eu des femmes qui sont venues en me disant mais attendez, vous avez un gage d'autorité, elle a un gage d'autorité, on fait comment en fait ? Qui a raison, qui a tort ? Je dis, écoutez-vous. Et voyez ce que vous avez envie de faire. Je dis, je n'ai pas envie de me forcer. Vous ne forcez pas, évidemment.

  • Speaker #2

    D'accord. C'est vrai qu'on dit, alors là, je m'adresse aussi plus particulièrement à notre audience aujourd'hui. On dit que souvent, en fait, on entend que les personnes, les gens se séparent parce qu'au niveau de la sexualité, il ne se passe plus grand-chose. Donc justement, parfois on se dit, si je veux sauver mon couple, il faut peut-être que je me force un peu. Et c'est souvent les femmes d'ailleurs qui disent ça. Peut-être que je me force un peu parce que sinon mon couple part à la dérive. Et j'aime toujours cet homme, puisqu'on parle de couple hétéro. J'aime toujours cet homme, je n'ai pas envie de briser ma famille, de faire du mal à mes enfants. Et puis il peut y arriver que dans ces cas-là, on se force un petit peu.

  • Speaker #0

    Oui, mais ce n'est pas du tout... En fait, effectivement, je ne connais pas les statistiques en Belgique, mais dans les trois quarts des divorces qui sont initiés par des femmes, donc effectivement, même si elles ont tendance à se forcer plus, en fait, la sexualité, ça va être, comme je vous dis, c'est la partie émergée de l'iceberg. si madame n'a pas de désir peut-être qu'elle n'a pas de l'espace pour le cultiver parce qu'en fait elle a une charge mentale de dingue, elle a une charge parentale tout aussi importante, qu'elle a un mari qui est absent, voire qui fait rien qu'en fait après avoir couché les enfants, elle aimerait bien juste avoir du temps pour elle sauf que monsieur a des désirs auxquels il faut répondre selon certains clichés et stéréotypes qui est absolument faux je répète et donc du coup en fait elle va se sentir étouffée et aussi effectivement il y a un point qui me vient c'est que Oui, l'herbe est toujours plus verte ailleurs. Mais moi, je trouve ça beaucoup plus beau un couple qui est ensemble depuis 10 ans, 20 ans ou 30 ans qu'un couple qui vient de se rencontrer. Parce que l'amour, le désir, ça se cultive. Et ça, les personnes, on leur rabâche tellement que la sexualité, c'est naturel, qu'elles ont tendance à oublier cette dimension-là. Et oui, effectivement, moi, je les vois en consultation, en thérapie de couple, les personnes vont avoir tendance à venir dire, on est sur le bord de la rupture, on fait moins l'amour. D'accord ? Très bien, donc on va essayer de comprendre. qu'est-ce qui se passe dans la relation, mais très souvent, l'absence de sexualité, c'est pas le problème, c'est le motif, c'est le coupable idéal. Mais c'est que derrière, il y a des choses indicibles, il y a de la frustration, il y a des choses qui viennent du passé. Et puis il y a aussi, surtout, le fait que les personnes ne prennent pas soin de leur relation. Elles n'ont pas le temps, elles n'ont pas l'espace pour le faire, ou il y a tout un tas de raisons, mais il y a la séduction qui part avec le temps. Mais le problème d'aujourd'hui, si je... je décide d'avoir une nouvelle relation avec quelqu'un, il va se reposer dans dix ans, en fait.

  • Speaker #2

    Mais ce n'est pas inévitable, cette séduction qui s'étiole un petit peu avec les années ?

  • Speaker #0

    Non, non, ça se travaille. Ça se travaille...

  • Speaker #2

    Comment ça se travaille ?

  • Speaker #0

    Déjà, en partant du principe que l'autre ne les a jamais acquis. Il y a aussi le fait de prendre soin de soi, pour soi, et de continuer à cultiver ce qui fait de nous des êtres uniques. Il y a un truc tout bête, mais moi, j'ai des personnes qui me relatent de se faire priver ou se faire proportionnel aller aux toilettes, la porte ouverte. Non, mais à quel moment on fait ça, en fait ? On ne ferait pas ça avec ses amis. Pourquoi on fait ça avec la personne que l'on aime ? C'est hyper anecdotique, mais c'est vrai. Je ne sais pas si autour de vous, là, vous avez des personnes comme ça, mais...

  • Speaker #2

    Je ne vais pas les dénoncer aujourd'hui.

  • Speaker #0

    On ne balance pas. Il y a trop de personnes qui écoutent, on ne peut pas balancer. Mais c'est un sujet. Même je le vois, j'avoue, je ne devrais pas faire ça. Mais bon, tant pis, quand je suis invitée chez des amis, je regarde en fait. Et il y a des trucs, il y a des fois, je me dis, mais non, tu ne peux pas pisser la porte ouverte, toi.

  • Speaker #2

    Vous hésitez.

  • Speaker #0

    De quoi ?

  • Speaker #2

    Quand vous allez chez des amis.

  • Speaker #0

    Non, je n'hésite pas, mais j'observe. Non, non, je n'hésite pas, j'aime trop mes amis. Mais je veux dire, j'observe ce qui se passe. Et en fait, ces espèces de petits grains de sable du quotidien, où c'est des tues l'amour. Récemment... Voilà, en fait, je discutais avec une de mes meilleures amies. Et en fait, on s'est fait... Enfin, moi, je me suis fait de la réflexion qu'effectivement, pour le contexte, je suis mariée. En fait, même le week-end, je m'habille comme si j'allais bosser. Parce que... Alors, l'idée, c'est pas de se foutre sur son quotidien tout le temps. Mais il y a ce truc de séduction et de se dire, maintenant, à tes patients, tu t'habilles bien, tu fais attention, tu te maquilles. Pourquoi le week-end, tu devrais... C'est hyper stéréotypé. Mais en tout cas, dans moi, ma vision de ce que c'est la féminité, je trouve que c'est important de garder cette séduction, mais déjà de soi à soi. Oui,

  • Speaker #2

    tout à fait, c'est de soi à soi aussi.

  • Speaker #0

    Parce que, bien sûr, la première personne qu'on doit désirer sur Terre, c'est nous. On va passer toute notre vie avec nous-mêmes. Ça, on en est sûr. Les impôts aussi, en ce qui concerne la France. En France, on est sûr de deux choses, qu'on va mourir et qu'on paye des impôts. Petite blague. Non, mais blague à part et plus sérieusement. La première personne qu'on doit séduire, c'est soi-même. Et donc, en fait, il faut déjà qu'on se désire soi. Et par tout ce que l'on met derrière, il y a des personnes, ça va être de cultiver une forme d'art, d'autres, faire du sport, d'avoir des soins, cheveux, maquillage, barbier pour les hommes.

  • Speaker #2

    C'est un peu ça aussi, j'ai l'impression. Je ne suis pas sexologue, mais d'après ce que j'ai vu dans votre livre, c'est un peu ça aussi. Cette question de libido qu'on a tendance à confondre avec désir aussi, je pense. Et ce que vous décrivez là, ça ressemble à ce que vous décrivez dans votre livre comme étant de la libido, c'est-à-dire du plaisir pour la vie, pour un certain nombre de choses, qui est différent du désir, qui est vraiment l'allant envers quelqu'un.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. En fait, la libido, c'est cette énergie de vie qui va, je dis très souvent en plus juste que c'est comme un fleuve, et de ce fleuve, il va y avoir des ramifications qui sont les rivières et qui vont s'auto-nourrir. Voilà, c'est un espèce de... de cercle vertueux. Et en fait, moi, enfin moi, pas moi, Margot, mais moi en tant qu'individu qui écoute quelque chose à vous dire, il faut que je me demande où je puise mon énergie et ce qui me fait me sentir vivant. Est-ce que c'est le sport ? Est-ce que c'est l'art ? Et c'est par exemple la première chose que je conseille aux femmes qui sont un peu spartomes d'aller cultiver ce qu'ils font d'elles des personnes vivantes. Dans la mythologie grecque, on oppose je ne vais pas faire un cours sur le grec, mais éros et thanatos. Éros, c'est la libido, c'est l'élan de vie. Thanatos, c'est la mort, les ténèbres, etc.

  • Speaker #2

    Donc, un conseil que vous donnez quand même à des personnes qui sont pas forcément en ce moment au summum de leur couple et de leur relation, c'est de commencer par prendre soin d'elles et se redonner une place dans leur propre vie.

  • Speaker #0

    Et même les personnes qui sont séparées, c'est quand même un traumatisme ou en tout cas quelque chose d'assez dur, voire violent, une séparation. C'est une forme de confrontation à la mort. Alors pas la mort physique, mais la mort d'un projet, la mort d'une vision du couple, d'une certaine vision de la famille, la mort d'idéaux, etc. Et Et quand, voilà, il n'est pas rare de vivre des épisodes dépressifs, enfin pas de dépression, d'épisodes dépressifs dans ces moments-là. Et donc, en fait, finalement, si on le peut, parce qu'on n'en est pas toutes et tous capables, et tant mieux, parce que je refuse ces phrases de « ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts » , quelle connerie ! Non, mais c'est de la bouchite, ce truc-là, ça ne veut rien dire. En tout cas, si on en a les moyens, dans le sens où...

  • Speaker #2

    Vous ne pensez pas que les leçons peuvent nous rendre, justement, plus forts ? Les leçons de la vie peuvent nous rendre plus forts ?

  • Speaker #0

    Non, vraiment pas. Parce que je suis confrontée à beaucoup de personnes qui ont vécu des, entre guillemets, leçons de vie, des viols, des incestes, des traumatismes. Et ça ne les rend pas plus forts, en fait. Elles développent une résilience parce qu'elles n'ont pas eu le choix. Mais si elles avaient pu éviter, elles l'auraient évité,

  • Speaker #2

    vous voyez ce que je veux dire.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça que je me suis un peu calmée sur les réseaux, mais je vais peut-être reprendre. Je faisais beaucoup la guerre à ces espèces de, comme dans la Malbaise, à ces phrases toutes faites. L'appétit vient en mangeant. Une cupano en plus fort. Quand on veut, on peut. Parce que c'est oublié fondamentalement qu'on est toutes et tous différents et qu'on n'a pas le même socle psychologique, sans parler de bien ou de mauvais socle. Pardon, je me suis un peu éloignée. En tout cas, pour les personnes qui écoutent votre podcast et qui sont confrontées à une forme de mort, en tout cas la mort d'un idéal, ça c'est sûr, se reconnecter à soi, ce que l'on aime. un truc hyper banal, la règle des kiffes par jour, la des trois kiffes par jour, de trouver de la joie un tout petit peu, sans se forcer, ça peut être s'asseoir, après avoir déposé les enfants, et se prendre un café, et tant pis si on arrive en retard au travail.

  • Speaker #2

    Alors, je vais revenir sur votre livre. J'aime beaucoup, j'ai une petite manie quand je lis des livres, c'est que je lis avec beaucoup d'attention, surtout le début et la fin. J'ai vraiment tout lu de votre livre.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas grave si vous ne l'avez pas lu.

  • Speaker #2

    Non, mais j'ai vraiment tout lu et annoté, je vous rassure. J'en ai même partagé plusieurs pages d'ailleurs sur les réseaux. Mais vous avez une dédicace assez intéressante au début du livre. Et puis, j'aime beaucoup aussi la fin parce que vous redédicacez, vous remerciez un certain nombre de gens. Il y a une petite histoire pour chacun, je trouve ça super touchant. Mais si pour le début, vous avez cette petite dédicace et puis il y en a une qui m'a particulièrement interpellée. Évidemment, vous dédiez ce livre à ceux qui ne comprennent pas les codes de la baise. Compte tenu du titre du livre, rien d'étonnant à ce que vous envoyez ce terme-là et que vous le dédiez à certaines personnes. Mais quels sont les codes de la baise,

  • Speaker #1

    finalement ?

  • Speaker #0

    Ah, vraie question. Les codes de la baise, c'est que justement, il n'y en a pas. Voilà, réponse de Suisse. Je ne suis pas Suisse. J'aime bien faire des petits twists psychologiques un peu de rigueur. C'est que oui, il n'y en a pas, en fait. Il n'y a pas de code de la baise.

  • Speaker #2

    Je me suis demandé s'il n'y avait pas une petite référence quand même au consentement. Je sais que c'est un thème qui vous tient beaucoup à cœur. Elle est à raison d'ailleurs. Et je me suis dit, il y a peut-être un peu de ça aussi.

  • Speaker #0

    En vrai, pour moi, si je devais expliquer ce que c'est la sexualité à quelqu'un qui ne connaît pas, qui est la maturité émotionnelle et psychosexuelle pour la comprendre, je dirais qu'en fait, la sexualité, il y a deux ingrédients qui sont très importants. Le plaisir. et le consentement. Globalement, si on devait faire un code de la baise, ce serait celui-là, c'est-à-dire respecter le consentement. Mais déjà, pareil, j'y reviens, mais de soi à soi. Qu'est-ce qui est OK pour moi, qu'est-ce qui n'est pas OK, et ce qui peut être OK pour moi à l'instant T ne peut ne pas l'être dans 5 minutes. Ce qui est OK pour moi, ma partenaire aujourd'hui, ou maintenant, ne peut ne plus l'être dans 5 minutes aussi. C'est pour ça que je dis que le consentement, c'est minute par minute et millimètre par millimètre. Alors... Il y a une vidéo qui est passée sur un média qui s'appelle Blast, et j'ai eu beaucoup de retours très positifs, mais une vague de cyberharcèlement, parce qu'il y en a qui m'ont demandé s'il fallait signer un formulaire, et en fait ce sont des personnes qui n'ont pas compris les codes de la baise. C'est en fait dire, mais ça veut dire quoi ? Ça veut dire que toi quand tu touches ton ou ta partenaire, tu fais sans savoir si elle aime ou il aime, on va dire elle, vu que ce sont des hommes majoritairement hétérosexuels je pense, essentiellement. Donc tu la touches sans savoir si elle aime, tu touches sans savoir si elle est ok. Donc en fait, toi tu y vas, son corps c'est le tien et puis il va ça. Enfin, on va dire eux et ses mascus et ces personnes qui me sont tombées dessus. Lorsque cet extrait de vidéo qui est sorti, c'est la preuve vivante que j'ai frappé là où ça fait mal. Parce qu'en fait, j'ai osé remettre en cause leur façon de faire l'amour où je dis clairement qu'elle est mauvaise. Et donc c'est ça, c'est le consentement et ça peut être très très sexy du consentement. Enfin, susurrer à l'oreille, j'ai très envie de t'embrasser là tout de suite maintenant. Pardon, mais je trouve ça pas trop déconnant et plutôt excitant en réalité.

  • Speaker #2

    Et comment, juste on fait une petite parenthèse, mais comment vous l'avez vécu ce harcèlement ?

  • Speaker #0

    En fait, ce qui s'est passé, c'est que j'ai vécu quelque chose de très très grave à la naissance de mon fils, où il a failli mourir. Et donc du coup, j'ai développé une forme d'impendie mentale, je me suis quand même pas mal blindée du coup. Et je me suis beaucoup inspirée de Rokhaya Diallo, qui est une journaliste que j'admire énormément, qui a été victime d'un cyberharcèlement de la part de Cyber Zemmour, comme il s'appelle au travail de l'outil là, Eric Zemmour, voilà, et qu'on frère et qu'on soeur, je pense qu'il y avait des mecs. Et en fait, ce qu'elle a fait, c'est qu'elle a, il me semble, elle a écrit un article dans le Washington Post où elle a raconté ce qui lui est arrivé. Et je crois que cet article lui a valu un prix. Et donc, je me suis souvenue d'elle. Je la connais personnellement, mais... Nous ne sommes pas amies, mais je la respecte énormément. On se croise et on se prend des nouvelles de temps en temps. Et du coup, j'ai fait la même chose. Je me suis dit, tiens, soit je décide que ça m'atteigne, ou soit je vais transformer ce qui se passe et je vais essayer de m'attirer un capital sympathie autour du livre. Et peut-être que ça va me faire connaître auprès de personnes qui, à la base, ne connaissaient pas du tout le livre. Et du coup, ça a fonctionné parce que le livre,

  • Speaker #2

    ils en étaient à la deuxième réédition du livre.

  • Speaker #0

    Mais c'est grâce à eux, en fait. C'est grâce à ces petits cons. C'est pour ça que le livre est parti en réédition. J'ai eu une vague d'amour, de soutien. En plus, Salomé, elle a été trop mince. Je lui ai dit, non, mais tu n'étais pas obligée. Elle a dit, non, mais elle est soutenaire Margot, etc. Elle s'en prend plein la gueule. Et du coup, c'est parti en réimpression.

  • Speaker #2

    Ça va. Oui,

  • Speaker #0

    non, ça va. Mais c'est pour ça. Moi, je n'ai aucun souci, même qu'on laisse ce passage-là dans le podcast. Il n'y a aucun problème pour en parler. Je pense que c'est important aussi de savoir de l'autre côté, parce que tout le monde me voit là, en train de... En tout pimpant sur Insta, dans mes stories. J'ai parlé de la vague de cyberharcèlement.

  • Speaker #2

    Et qu'est-ce que ça vient titiller, ça ? Ok, il y a cette vague de harcèlement, mais derrière, il y a autre chose aussi.

  • Speaker #0

    Je suis une femme. Je suis jeune et je parle de sexualité. Donc, en fait, pour citer Roi Kaya Diallo, que j'admire énormément dans tout ce qu'elle est, dans ses combats à temps dans la personne, je ne suis pas restée à ma place. Parce qu'elle a écrit un livre qui s'appelle « Ne reste pas à ta place » . Et je ne suis pas restée à ma place. Je ne suis pas restée à ma place, une femme, jeune, qui parle de sexe, mais qui suis-je ?

  • Speaker #2

    Bravo en tout cas pour avoir su transformer tout ça. Je voudrais préciser pour nos auditeurices un point très important de votre livre. Parce qu'on s'imagine que c'est un livre féministe. Oui, c'est un livre féministe, il n'y a pas à dire forcément. Et je trouve que ce qui est intéressant, si c'est tout ce que vous... ça va bien au-delà de la sexualité parce que vous avez fait des références à la Grèce, à l'histoire des femmes, etc. C'est extrêmement riche aussi d'enseignements à différents niveaux. Mais ce n'est pas que ça. Je trouve que ce livre s'adresse aux hommes et on aurait tort de dire que ce livre est juste féministe. En fait, c'est un livre qui rééquilibre les rapports hommes-femmes et qui donne à réfléchir. Et justement, je voudrais qu'on... On parle de toute la partie sur les hommes, ce que vous évoquez, la virilité. Vous dites qu'il faut en finir avec la performance.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. C'est-à-dire que quand j'ai pensé la malbaise, et d'ailleurs ça se voit sur la couverture, c'est un homme et une femme. C'est violé, bien évidemment, parce que j'ai repris l'école du féminisme. C'est un homme et une femme parce que moi, dans mes consultations, je reçois autant, si ce n'est plus, d'hommes que de femmes. Parce qu'ils n'ont pas l'espace pour parler de santé mentale. On ne leur laisse pas l'espace public entre eux pour pouvoir parler de ces choses-là. Et très souvent, alors c'est vrai qu'effectivement, on m'a beaucoup questionné dans les interviews sur les femmes, etc. J'avais vraiment cette volonté de m'adresser aux hommes aussi, parce qu'ils représentent ma patientèle, que je n'ai pas envie de les silencier, et que ce n'est pas facile, et c'est vraiment dur pour eux. Dans le sens où dans une sexualité hétérosexuelle pénétrative, le poids qui est mis sur la pénétration, il est immense. Et donc, petite anecdote pour vous illustrer, récemment j'avais une de mes patientes qui n'a pas eu de relation sexuelle depuis quelques temps, plusieurs années, et qui allait dater, rencontrer un homme, et qui était hyper stressée. Et je lui ai dit, mais attendez, je lui ai dit mais... Vous êtes stressé, peut-être lui aussi. Je lui dis, mais vous savez, lui aussi, il est stressé. Parce que ça se trouve, lui aussi, ça fait longtemps qu'il n'a pas rencontré de femme. Si jamais votre date vous amène à un rapport sexuel qui sera consenti, peut-être que lui, il va se dire, il faut que j'ai une érection. Il faut que l'érection tienne. Il faut que je ne jouisse pas trop vite. Et il faut que je lui donne du plaisir. Donc, c'est-à-dire qu'en fait, si on part sur le rapport pénétratif, classico-classique du script sexuel, Lui, si ça ne fonctionne pas physiquement, il n'y a pas de rapport. Et en fait, cette pression-là, on ne s'en rend pas compte parce que... On ne la pense pas, c'est un impensé, mais en réalité, moi, en consultation, pareil, je vois une dichotomie entre ce que j'entends et ce que je vois au quotidien. Il y a beaucoup d'hommes qui s'ouvrent, qui sont stressés. Les troubles erectiles, ça concerne un homme sur quatre avant 30 ans, un homme sur deux à partir de 50, l'éjaculation précoce. Ça concerne énormément de personnes. Et puis, il y en a qui vont se considérer éjaculateurs précoces parce que leur copine leur a fait une réflexion, alors que d'autres, ce n'était jamais le cas avant. Il y a tout un tas, effectivement. Il y a toute une pression qui est exercée sur les hommes qu'il ne faut absolument pas minimiser et qui est la source et le terrain de beaucoup de souffrance.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Je suis Pamela Mourinière et vous venez d'écouter un épisode de Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Si le podcast vous plaît, parlez-en autour de vous, recommandez-le à celles et ceux qui pourraient t'aider, mettez-lui 5 étoiles sur vos plateformes d'écoute préférées, ainsi que des commentaires positifs pour l'aider à se faire connaître davantage. Pour toute proposition de thème, d'invité ou pour me contacter tout simplement, laissez-moi un message sur les réseaux sociaux Instagram et LinkedIn envoyez-moi un email quelquechoseavoudirepodcast arrobas gmail.com quelquechoseavoudirepodcast arrobas gmail.com A la semaine prochaine pour un nouvel épisode et d'ici là, portez-vous bien. Ciao !

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