- Speaker #0
La cause que je porte, elle s'est imposée à moi et aujourd'hui, quand je vois que l'impact qu'elle a concrètement de tous les sacrifices ou les difficultés ou les choses pénibles que moi j'ai pu rencontrer, et bien comment aujourd'hui ça peut rayonner aussi et agir positivement sur d'autres, je me dis bon, tout ça n'était pas vain. et donc j'ai dit vraiment il est urgent de vivre parce que Parce que je ne sais pas de quoi va être fait demain. Je ne sais pas où je serai demain. Et pareil pour tous. En fait, on a quand même cette chance-là, c'est de ne pas savoir ce qui va se passer demain. Et donc, de pouvoir vivre dans cette espèce d'innocence et de sentiment d'infinité qui est vraiment faux. C'est vraiment un sentiment. Et de se dire, dans cet espace-temps où je traverse, qu'est-ce que je fais ? Qu'est-ce que je veux apporter à mes enfants ? Qu'est-ce que je veux apporter, transmettre à mes enfants comme valeur ? Qu'est-ce que je veux faire aussi pour moi, pour ne pas me dire à un moment donné « mais je n'ai pas vécu, je n'ai pas fait ce qui m'animait, je n'ai pas fait ce qui me rendait heureuse, je suis passée à côté » . Et ça, c'est terrible d'avoir ce sentiment-là. Donc préservons-nous d'avoir ce sentiment. Et qu'est-ce que j'ai fait pour redonner aussi ? Parce que je crois que ce qui nourrit tellement, c'est de donner.
- Speaker #1
Vous écoutez Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Garde partagée, logement, école, finances, communication, la séparation bouscule nos vies et celles de nos enfants et l'on se sent souvent démuni quand tout s'écroule. que notre avenir devient flou et que l'on doit apprendre à reconstruire, pas à pas, une nouvelle vie. Je suis Pamela Mourinière et vous écoutez la saison 4 de Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Chaque semaine, je donne la parole à des parents séparés qui viennent partager leur expérience et les ressources qui les ont aidés à se préserver et à mieux accompagner leurs enfants. J'interview aussi des experts pour vous apporter des clés. afin de mieux anticiper et naviguer dans votre propre séparation. Cette saison, j'accueille également des chroniqueuses et chroniqueurs qui, à travers leur regard sensible et concret, vous aideront à naviguer dans votre chemin post-séparation et à trouver de l'inspiration dans votre quotidien. Parce que la séparation, ce n'est pas une fatalité et vous le constaterez au fil des épisodes, on s'en sort. Si vous aimez le podcast et souhaitez le soutenir,
- Speaker #0
abonnez-vous. et parlez-en autour de vous pour qu'ils puissent aider d'autres parents. Bonne écoute !
- Speaker #1
Salut les parents, j'espère que vous allez bien. On se rapproche tout doucement de la fin de l'année et c'est souvent une période assez mouvementée émotionnellement quand on est en pleine séparation. Ce qui est difficile pendant les fêtes, c'est que tout, absolument tout, nous incite à fêter Noël et rien n'est fait pour que l'on ne se sente pas exclu. ou sous pression de faire quelque chose, notamment le soir de Noël. La publicité incessante, les affiches dans les magasins, tout cela peut être assez douloureux à vivre, surtout quand c'est la première fois que l'on doit s'organiser autrement et que l'on ne fêtera pas forcément Noël avec ses enfants cette année. Et si c'est votre cas, vous pouvez aussi décider de faire de ces fêtes autre chose. Aller au cinéma, retrouver d'autres amis dans la même situation, donner un coup de main dans une association ou rester tout bêtement tranquillement chez vous. avec un bon petit plat et une série à binger toute la nuit. Pour trouver de l'inspiration et mieux vivre cette fin d'année si vous la trouvez pesante, je vous invite en tout cas à écouter l'épisode 44 avec la psychologue Evelyne Fournier-Messiret sur l'impact psychologique d'une séparation sur les fêtes de fin d'année ou l'épisode 28 avec la coach Sandrine Merci qui vous propose plein d'idées pour passer des fêtes autrement. Je vous laisse à présent avec l'épisode du jour. Bonne écoute. Épisode 57, Olivia Barraud. Comment transformer sa séparation pour en faire quelque chose de beau et d'utile à des milliers d'autres familles ? La réponse est entre les mains d'Olivia Barraud, parisienne, maman de deux enfants de 11 et 15 ans, qui a décidé, à la suite de sa propre rupture, de venir en aide aux familles monoparentales. et en est progressivement devenue la porte-parole. C'est de son expérience, mais aussi de son association, Moi et mes enfants, et de tout son travail de plaidoyer, dont nous allons parler aujourd'hui.
- Speaker #0
Il y avait l'air d'avoir une super énergie dans ce que j'ai vu avec les mamans.
- Speaker #1
Cela fait longtemps que j'observe Olivia sur les réseaux. Lauréate, elle, la tribune du prix Femmes concrètes 2024, elle a cette personnalité pétillante, chaleureuse et inspirante que j'adore recevoir dans le podcast. Sa sincérité, son humilité et sa détermination donnent envie de soulever des montagnes et de faire briller davantage encore tous les petits cailloux qu'elle sème sur son chemin. Je me suis donc rendu à Paris pour découvrir son fameux tiers-lieu, un espace d'accueil et d'accompagnement pour les familles monoparentales. Sur place, j'ai pu prendre le temps de me poser, de discuter avec les bénéficiaires et le personnel de l'association présents ce jour-là. Ce fut chaleureux, bienveillant et joyeux. Et on en reparlera d'ailleurs dans un prochain épisode du podcast. Mais aujourd'hui, c'est aussi d'Olivia et de son combat qu'il s'agit. Après une séparation qu'elle vit comme une déflagration, Olivia essaie d'abord de mener de front sa vie de maman de deux enfants en bas âge, dont elle a majoritairement la garde, et sa carrière de comédienne, avant de réaliser que c'est tout simplement mission impossible. Elle décide alors de créer l'association qu'elle aurait aimé trouver au moment de sa propre séparation. C'est ainsi que naît, en 2017, Moi et mes enfants, une association qui répond aux défis que rencontrent les parents à la tête de familles monoparentales. En France, un quart des familles sont monoparentales et 82% des parents à la tête de ces familles sont des femmes. Un tiers vivent sous le seuil de pauvreté et 41% des enfants vivant dans une famille monoparentale sont considérés comme des enfants pauvres. Les défis sont donc légions pour mener à bien l'éducation de ces enfants, le paiement des factures et s'assurer de conserver un semblant de vie sociale. Avec Olivia, on va parler du tiers-lieu évidemment. de cet espace chaleureux qu'elle a créé à son image. On va aussi parler violence économique, pension alimentaire et haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, dont elle fait désormais partie. On reviendra aussi sur l'importance de créer un statut pour les familles monoparentales et sur le droit au répit, car comme le dit si joliment Olivia, il est urgent de vivre. Mille merci Olivia pour ta présence lumineuse et ton travail essentiel. Bonne écoute.
- Speaker #0
Je m'appelle. Olivia Barreau. Je suis l'heureuse maman de deux super enfants qui ont maintenant 15 et 11 ans, qui ont bien grandi. Et je suis aussi la fondatrice et la directrice de l'association Moi et mes enfants, qui accompagne les familles monoparentales depuis 2017.
- Speaker #1
Alors, tu es toi-même séparée. Depuis combien de temps tu es séparée, Olivia ?
- Speaker #0
Ah là là ! Ça commence à faire, ça fait déjà une décennie, ça fait dix ans. Donc je disais au père de mes enfants, je disais on va fêter nos dix ans, non ? On n'a pas fêté, mais c'est vrai qu'on a quand même une bonne relation parentale, je trouve. Donc les choses sont assez zen.
- Speaker #1
Et si tu devais décrire ta séparation en un mot, tu dirais quoi ?
- Speaker #0
En un mot, je dirais déflagration quand même, je crois. Ça a été le chaos, le chaos total. En 2015, je n'étais pas du tout préparée, j'avais anticipé rien du tout. Et je n'étais pas préparée à toutes les difficultés que j'allais rencontrer par la suite. Et surtout, à faire le deuil de cette image parfaite que j'avais de la famille, des choses qui doivent durer pour toujours. Et donc oui, ça a été une déflagration. Mais de ce Big Bang est né quelque chose de positif et de beau. Donc je pense que parfois, il faut en passer par certains endroits pour comprendre vraiment l'essence des choses.
- Speaker #1
Et puis on va reparler d'ailleurs de ce bébé qu'il y a eu par la suite. Tu parles de défis, c'est quoi les défis ? Quels sont en tout cas les défis que toi tu as rencontrés quand tu t'es séparée ?
- Speaker #0
Alors les défis sont vraiment énormes. En premier lieu, il y a toute la question économique. Bien entendu, je ne peux pas ne pas la mettre en premier parce que lorsqu'on vit avec deux salaires et qu'on se retrouve finalement avec un seul, voire pas du tout puisque la question professionnelle est hyper liée au fait d'être seule à la tête de son foyer. Moi, je sais qu'à l'époque, je travaillais dans le spectacle et que j'étais très souvent en tournée ou sur scène. Et que de toute façon, avec un enfant de 10 mois, il m'était compliqué, voire impossible de poursuivre cette carrière. Et donc, ça remettait aussi en question tout mon équilibre économique, puisque j'étais intermittente du spectacle. Et donc, dans l'intermittence, il n'y a vraiment rien de permanent. Et donc, il faut aller toujours regagner ses heures. Il y a beaucoup d'angoisse de se dire, est-ce qu'on va pouvoir... finir les fins de mois. Donc, il y a cette question de défi économique, le défi de la gestion, de la gestion de tout ce qui se passe après la rupture, après la séparation. Donc, de tout réorganiser. Bien sûr, le fait de gérer les questions des gardes, les questions... Nous, nous n'étions pas mariés, donc je ne peux pas dire qu'il y avait toute la question juridique du divorce et tout ça. Mais malgré tout, il y a des choses à mettre en place pour que tout se passe au mieux, que ce soit à travers des juges ou à travers de la médiation familiale. Nous, ce qu'on a choisi, c'est la médiation. Donc, ça a été très important aussi et j'encourage les familles qui ont besoin aussi ou qui n'ont pas l'impression d'en avoir besoin, mais de quand même ouvrir la porte à un tiers comme ça, une personne tierce qui est bienveillante et qui est là pour accompagner au moment de la rupture.
- Speaker #1
Ce n'est pas si développé en France,
- Speaker #0
je crois. Ça commence quand même, mais nous, on en fait à l'association. Par exemple, il y a une association qui fait de la médiation familiale, qui est partenaire de l'association et qui fait aussi, pas simplement pour les familles de l'association, mais pour aussi des familles qui font partie de leur réseau à elles, mais qui l'association est... est présente dans nos locaux une fois par semaine. Donc c'est quelque chose qui n'est pas encore très développé, mais qui vraiment j'encourage à aller se renseigner, à lire ou à questionner sur ça, parce que ça n'a rien à voir avec le côté vraiment juridique, très carré, froid parfois d'un jugement réellement, mais ça sécurise. par endroit et ça aide à délier la parole et aussi à dire des choses de façon protégée en se disant dans cet espace-là c'est notre espace pour mieux gérer la suite.
- Speaker #1
Et en ce qui concerne la garde, vous avez opté pour quel type de garde ?
- Speaker #0
Alors nous c'est vrai que ça a été tout de suite plutôt évident dans le sens où mon fils avait dit moi, j'allaitais encore euh Et donc, c'était assez clair pour nous qu'on ne voulait pas perturber ça, perturber ce rythme-là. Donc, les enfants sont restés à la maison avec moi. Et on a mis en place assez rapidement une garde, un week-end sur deux, avec leur père.
- Speaker #1
Un week-end sur deux. Donc, tu étais comédienne. avec des horaires complètement décalés. Mais en plus, tu avais la garde de ton enfant quasiment de manière permanente.
- Speaker #0
Oui, normalement de manière permanente. Oui, c'est pour ça que j'ai pu continuer un petit peu rapidement. Mais ça a été très vite. J'ai dû très vite décliner des projets de théâtre, des choses comme ça. Ce n'était pas gérable. Déjà, je n'avais pas envie de confier mon... Ma fille n'était pas... beaucoup plus grande, elle avait 4 ans et demi, et je n'avais pas envie de confier mes enfants sur des temps si longs, surtout mon fils qui était tout petit, mais en même temps, financièrement, ça n'allait pas être du tout réaliste, et oui, c'est une logistique très particulière. Je me rappelle quand même toutefois avoir monté des spectacles, j'avais monté un spectacle avec un un ami qui m'avait demandé de faire la mise en scène et je me vois faire les répétitions dans la salle avec mon enfant au sein donc ça c'était assez rigolo mais donc c'était pas encore très très développé à l'époque mais ça heureusement ça heureusement ça arrive aujourd'hui fin en tout cas ça ne choque plus autant aujourd'hui heureusement et donc tu as quand même renoncé à une carrière de comédienne J'ai renoncé, oui et non, parce que, disons renoncer, je pense que je vais y revenir par d'autres endroits, en tout cas pas forcément comédienne, mais en tout cas le fait de délivrer des messages. Pour moi, la scène, c'était vraiment une façon de délivrer une énergie, des messages. Là, je choisir les textes en fonction des auteurs qui me parlaient et avec lesquels j'étais alignée. Donc aujourd'hui, au lieu d'utiliser... les mots de Racine ou Victor Hugo, que sais-je. J'utilise les miens ou alors les mots des engagements sociétaux que je porte et je délivre des messages qui sont peut-être encore plus proches de moi aujourd'hui. Donc, c'est une autre façon pour moi d'utiliser la tribune, je dirais. Le fait d'être acteur, comédien, dramaturge, c'est d'avoir une tribune et de pouvoir apporter. à porter sa patte et qui on est et pourquoi on est là. Il y a quelque chose de très irrationnel pour moi, enfin incompréhensible, disons, c'est le fait de traverser la vie sans avoir de mission et sans avoir vraiment fait bouger quoi que ce soit. Je pense qu'on est tous là à notre échelle et même sans s'en rendre compte pour accompagner, faciliter, transformer quelque chose. Et donc, c'est ce que je fais à travers l'association aujourd'hui.
- Speaker #1
Alors, on va parler de cette association. J'ai eu la chance de m'y rendre. Je t'avoue que je m'attendais à toute autre chose. Enfin, j'avais lu beaucoup de choses. J'avais lu beaucoup de choses très positives sur cette association. Ce n'est pas pour rien parce que vous avez gagné des prix. Cette association, elle reçoit quand même pas mal de louanges. Mais ce qui m'a impressionnée, c'est la chaleur qui émanait de ce lieu. Et je n'imagine... J'imaginais un lieu avec des murs blancs, des hauts plafonds. Je ne sais pas pourquoi j'imaginais ça. Je suis arrivée là, c'est très chaleureux. Il y a ces murs dans les tons, un bleu foncé, je ne sais pas comment tu...
- Speaker #0
Oui, un peu bleu froid.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. On s'y sent honnêtement tellement bien. Franchement, et je ne dis pas parce que c'est toi qui l'as créé, mais je m'y suis sentie tellement bien, tellement accueillie. Et il y avait une telle chaleur dans ce lieu. Alors tu vas nous expliquer un peu ta recette, mais avant, cette association, elle date déjà de 2017, c'est ça ?
- Speaker #0
Tout à fait.
- Speaker #1
Comment c'est arrivé ça ? Parce que je veux quand même revenir sur une chose, c'est que c'est une famille, une association qui est destinée aux familles monoparentales. Et toi, tu te considères aussi comme une famille monoparentale ?
- Speaker #0
Oui, oui, en fait, c'est une association que j'ai créée par rapport aux défis dont tu parlais tout à l'heure, les difficultés que moi-même j'ai rencontrées. Oui, les difficultés financières, les difficultés au niveau d'une charge mentale incroyable, l'isolement, le fait de devoir dealer avec sa propre tristesse ou ses propres empêchements, et de se dire qu'est-ce que je vais faire demain, comment je vais pouvoir accompagner mes enfants alors que moi j'ai déjà du mal à mettre un pied devant l'autre. Et donc c'était l'envie. d'accompagner dans quelque chose de vraiment positif et de vertueux et de travailler sur le collectif. Donc de se dire des personnes un petit peu comme des passeurs, des personnes qui peuvent transmettre et dire je suis passé par là, c'est difficile oui, mais tu vas y arriver et on va mettre ça en place ensemble. Vraiment c'est de créer du lien, de créer de la rencontre et de faciliter le quotidien. Au tout départ c'était vraiment ça.
- Speaker #1
Est-ce que c'était aussi pour répondre, donc tu l'expliques, pour répondre à tes défis, mais est-ce que toi, tu aurais bien aimé, à l'époque de ta propre séparation, tomber sur une association pareille ? C'est un peu ça,
- Speaker #0
du coup. Oui, franchement, j'ai créé ce que j'aurais aimé trouver, mais en mieux, dans le sens où, au départ, c'était dans ma tête, mais ce que j'ai fait, lorsque j'ai commencé à avoir cette idée, c'est que j'ai eu la chance d'être accompagnée par... des structures incroyables, des incubateurs sociaux comme Ticket for Change, comme Empower, et qui m'ont aidée à aller nourrir mon besoin du besoin des bénéficiaires. Donc quand je dis c'est encore mieux, c'est qu'il y avait des choses que moi j'avais identifiées, qui étaient dans ma tête et que je rencontrais chaque jour, mais qui étaient encore en deçà de l'ensemble des familles que j'ai pu rencontrer, que j'ai pu croiser sur ma route. Et donc ce projet se nourrit à chaque fois. des retours, des besoins, des demandes des familles que l'on croise. Et tous les programmes d'accompagnement qu'on fait à l'association, il n'y en a pas un qui n'est pas né directement d'un bénéficiaire, une bénéficiaire nous a dit que, et paf, ça fait un déclic, ça fait un tilt, et on s'est dit, il faut absolument travailler sur ça.
- Speaker #1
Alors, c'est une association qui défend les droits des familles monoparentales. Comment tu défierais une famille monoparentale ?
- Speaker #0
Alors, la définition classique chez nous, ce serait de dire que c'est une famille avec une seule personne en charge du foyer, avec des enfants qui vivent chez elles, qui ont moins de 25 ans. Donc, ça, ce serait notre définition.
- Speaker #1
Qui vivent chez elles à 80%,
- Speaker #0
à 100% ? À 100%, disons. Mais pour nous, à l'association, on a… Voilà. Pour nous, famille monoparentale peut être une famille dont les parents sont en garde alternée. Ça peut être une maman ou un papa qui a ses enfants seulement le week-end. Ça peut être élargi à des familles qui sont parfois familles recomposées, mais pour autant, la responsabilité des enfants d'avant la recomposition ne repose pas forcément sur la nouvelle personne qui entrait dans le foyer. Donc, vraiment, c'est assez large, beaucoup plus large et beaucoup plus inclusif que la définition générale.
- Speaker #1
Alors, vous avez créé un tiers-lieu. C'est un peu la matérialisation, l'une des matérialisations de cette association. Mais je pense que ce n'est pas la seule. Il y a donc ce tiers-lieu, ce lieu d'accueil. Comment ça fonctionne, ça ?
- Speaker #0
Alors, c'est vrai que ce tiers-lieu, j'ai bien aimé tout à l'heure quand vous disiez qu'on s'y sentait bien, parce que c'est vraiment quelque chose qui a été... la ligne conductrice de la création de cet espace, qu'on se sente comme à la maison. Donc, c'est vraiment la maison des familles. Et donc, ça fonctionne comme à la maison. En fait, lorsqu'on arrive dans l'espace, il faudra que les personnes qui nous écoutent viennent à notre rencontre pour vraiment toucher du doigt cette énergie-là. On arrive dans un espace, comme à la maison, on peut arriver, se faire un café, se faire un thé, utiliser les plaques de cuisson si on a envie de cuisiner parce que c'est l'heure du déjeuner, venir avec ou sans ses enfants. Mais bien entendu, la première chose qu'on s'est dite lorsqu'on a voulu créer un lieu pour les familles monoparentales, c'est qu'il fallait deux espaces séparés, ce qui n'empêche pas d'être ensemble et de passer des moments de qualité avec nos enfants. Mais ce qui est important, c'est aussi qu'il y ait... eux, ils aient leurs espaces et que nous, on est le nôtre, les adultes. Je vous parle vraiment des moments où on est tous ensemble, mais il y a beaucoup de moments où on a des ateliers individuels qui nécessitent vraiment d'avoir une intimité pour parler sur des questions juridiques, sur des questions financières, sur de l'accompagnement aussi, sur du coaching, de l'art-thérapie, de la socio-esthétique. Tout ça, ça se passe aussi dans une pièce qu'on a aménagée qui s'appelle le boudoir. Et qui est aussi, tout ce qu'on fait, on essaie un peu de le déplacer un petit peu du cadre, de le désaxer.
- Speaker #1
Mais alors par contre, ce qui m'a marquée, c'était une idée aussi préconçue que j'avais, tu vois, décidément, j'en avais plusieurs. Je pensais que ce seraient des familles, des alentours qui viendraient. Et je me suis rendu compte que les gens étaient capables de faire une heure de trajet, une heure de transport en commun pour venir.
- Speaker #0
Oui, oui, oui, c'est vraiment... Le nerf de la guerre, nous sommes en plein développement et sémage de nos modèles de tiers-lieu. J'en profite aussi pour dire que s'il y a des personnes qui souhaitent que ce soit des personnes comme vous et moi ou des gens qui travaillent dans une commune, une municipalité, qui ont envie de développer des espaces comme les nôtres, N'hésitez pas à venir nous voir parce que nous, On est vraiment en réflexion sur le fait d'amener ces espaces dans d'autres villes, sur d'autres territoires, parce que réellement, ce que l'on propose n'existe pas ailleurs. Et on le voit ici à Paris, Île-de-France, effectivement, il y a des familles qui font une heure, une heure et demie de transport en commun pour venir avoir du répit une demi-journée. Et quand on y pense, c'est complètement hallucinant. C'est effectivement des solutions qui devraient être au pied de... Au pied de chaque personne, au même titre que des centres sociaux ou des centres d'animation qui sont dans tous les quartiers et qui permettent justement de créer du lien de la vie, de la solidarité dans un quartier, c'est ce que fait aussi notre espace. Donc, en grande partie, il y a cette question qui est prêt à se mouiller, qui est prêt à aller au bout de ses engagements, de dire aujourd'hui la question de la monoparentalité, c'est une famille sur quatre en France, 82% de femmes qui sont à la tête de ces familles, un tiers d'entre elles qui vit en dessous du seuil de pauvreté, 41% d'enfants qui vivent en famille monoparentale qu'on considère comme des enfants pauvres. Donc qui un jour, là réellement, on arrive aux élections municipales, puis bientôt aux présidentielles, qui veut vraiment se mouiller et au-delà ? des paroles, veut ajouter les actes et concrètement est prêt à sortir des budgets qui sont cohérents avec les politiques familiales qui sont mises en place actuellement. On va parler de fermement démographique, mais oui, d'accord, mais déjà accompagnons les parents actuellement, accompagnons les personnes qui sont dans des situations compliquées et aidons-les déjà à pouvoir mener leur mission de parents comme ils le souhaitent le mieux. pour leurs enfants. Il n'y a personne qui s'est levé en matin en se disant j'ai envie d'être la pire mère possible et la pire galère possible et puis surtout rien offrir à mes enfants. Non. On veut tous le mieux. On veut tous la réalité, le beau, le bienveillant, leur apporter les valeurs et les ambitions les plus hautes possibles et leur dire que tout est possible et que le monde n'est pas injuste mais alors il faut aider et soutenir ces actions-là. Donc oui, si tu comprends Toutefois, concrètement, pour ouvrir un espace comme le nôtre, si on est là pour être honnête et franc, il faut 100 000 euros à minima.
- Speaker #1
Et si on veut vous aider en tant que personne privée ou en une entreprise, etc., qu'est-ce qu'on peut faire ?
- Speaker #0
Alors, merci, merci de cette question. Déjà, il faut savoir qu'effectivement, vu que nous sommes d'intérêt général, lorsque l'on fait un don, On peut faire un don concrètement, écrire à l'association ou aller sur nos réseaux sociaux. On a des plateformes, des sites sur lesquels on peut faire des dons. Donc 66% des dons sont déductibles des impôts. Donc concrètement, si on fait un don de 100 euros, à la fin ça nous reviendra juste à 33 euros. Donc c'est vraiment une façon aussi de donner sans avoir non plus à ce que ce soit trop pesant pour un budget, parce qu'on a tous des difficultés et j'en suis la première consciente. Et les entreprises, c'est la même chose. Si vous voulez, si les entreprises souhaitent donner, je ne sais pas, mais surtout qu'on arrive à la fin de l'année. Donc oui, la première chose, c'est les dons financiers. Les dons financiers pour des structures comme les nôtres, c'est énorme. Après, il y a bien sûr la possibilité de venir faire du bénévolat dans notre structure. On a toujours besoin de compétences, de talents, de personnes qui sont motivées et qui ont envie de donner d'elles-mêmes. Et ça, c'est toujours avec un grand plaisir, un grand bonheur. Et encore une fois, nous accompagner dans le développement de nouveaux espaces, parce que ce n'est pas normal qu'on ne puisse pas avoir accès à moins d'une demi-heure de chez soi, à des espaces comme les nôtres, qui sont des vrais sas de répit, d'émancipation, qui permettent à des femmes, je dis des femmes, puisque là, on a quand même 95% de femmes, même si les hommes sont... tous les bienvenus dans nos espaces, mais qui permettent, je dis surtout à des femmes, à des mères, de monter en compétence, puisqu'on a vraiment des programmes d'accompagnement aussi à la remobilisation dans un projet professionnel, et qui permettent de ce fait de sécuriser le foyer. Donc plus, effectivement, on va avoir un emploi stable, un emploi épanouissant, un emploi mieux rémunéré, et plus on accompagne aussi ces enfants pour la suite. Donc c'est tout ce que permet Merci. finalement, ce que permet un lieu comme le nôtre. Ce qui est vraiment chouette dans l'association, c'est que ce sont des milieux, des cultures très différentes. On a toutes et tous à apprendre les uns des autres. Et ça, c'est hyper riche. Mais par contre, il y a une chose qui lie tout le monde, c'est le besoin d'échanger, de ne pas être seule, d'avoir du soutien, de pouvoir faire circuler la parole.
- Speaker #1
Qu'est-ce qu'on peut conseiller à... À des mamans qui nous écoutent, qui sont à la tête de familles monoparentales et qui sont par exemple à Lille ou à Toulouse, il n'y a pas de tiers-lieu là-bas. Mais bon, il y a quand même des besoins. Et en attendant que le tiers-lieu soit créé, qu'est-ce qu'on peut faire ?
- Speaker #0
Je leur conseille de nous contacter déjà. Et nous, ce serait un plaisir de les accompagner si elles veulent faire la démarche de devenir ambassadrice, par exemple, de l'association, et tout simplement de créer leur réseau. de faire savoir, connaître qu'elles ont envie de changer les choses pour d'autres familles monoparentales autour d'elles. Et si c'est même pour dix familles, ça vaut le coup, même si c'est pour deux familles, ça vaut le coup. Si elles font un tea time, nous on a commencé par des piqueniques dans des parcs, si elles font des piqueniques, des tea times, c'est des événements du dimanche où on discute, on échange. Si elles font ça une fois par mois, déjà, Ça peut accompagner des familles qui sont des fois au bord de la rupture, de la rupture je veux dire du burn-out parental, de l'épuisement. ça peut éviter ce genre de drame-là.
- Speaker #1
Alors toi, tu es devenue quand même en France. Notre audience, elle est francophone, elle n'est pas uniquement française. On a aussi beaucoup de Belges, des Suisses, des Canadiens qui nous écoutent. On nous écoute même au Sénégal, on nous écoute au Congo, on nous écoute un peu partout. Toi, en France, pour ceux qui ne te connaissent pas, c'est quand même une des voix qui défend les familles monoparentales. On commence vraiment à t'associer à ce combat-là. Et récemment, tu as fait ton entrée au Haut Conseil pour l'égalité hommes-femmes.
- Speaker #0
Oui, tout à fait. Je suis vraiment honorée d'avoir rejoint le Haut Conseil à l'égalité.
- Speaker #1
C'est un organe qui dépend du gouvernement français, c'est ça ? Qui est associé à un ministère ?
- Speaker #0
Oui, de l'égalité femmes-hommes. Et donc, je suis vraiment au cœur, disons, au cœur du sujet. Donc, je suis rentrée, j'ai été nommée au conseil. Ensuite, j'ai été nommée coprésidente de la commission dans laquelle je suis, donc c'est la parité sociale, économique et politique. Et au sein de cette commission, je pilote un rapport sur un sujet qui me touche vraiment énormément et qui est totalement en lien avec nos combats. qui est sur l'impact économique de la maternité chez les femmes. Donc c'est un grand sujet et ça permet vraiment de décortiquer, de déconstruire, de questionner sur vraiment l'état actuel des choses et comment on est arrivé là dans notre société à faire en sorte que la maternité finalement pèse systématiquement sur les femmes alors que c'est une question pour moi de responsabilité. collective et à quel endroit, quelles sont les préconisations, qu'est-ce qu'on pourrait faire pour faire bouger les choses pour que les maires ne se retrouvent pas toujours finalement les oublier. Je n'aime pas employer le mot « perdant » , ce n'est pas ça, mais en tout cas, sur les épaules de qui toute la charge et la charge financière reposent.
- Speaker #1
Oui, alors ça, ça me fait penser, je ne sais pas si vous avez abordé ce sujet-là, mais le rapport à l'argent dans le couple est quand même une thématique super intéressante.
- Speaker #0
C'est notre grand sujet, la violence économique. D'ailleurs, on a une table ronde dans deux semaines sur ce sujet-là, sur les violences faites aux femmes avec un gros focus violence économique.
- Speaker #1
Qu'est-ce qu'on entend par violence économique ?
- Speaker #0
Pour moi, les violences économiques, c'est vraiment sa part quasiment du départ. Du départ, quand on est déjà enfant, des différences qu'on peut faire sans le vouloir, sans vouloir mal faire, mais entre déjà les garçons et les filles, même au sein d'un foyer. Donc voilà, sur le fait de ne pas accompagner de la même manière les femmes à l'argent, à l'étude et à l'acceptation de l'argent comme un outil, pas comme une chose, pas comme le Graal, mais vraiment comme un outil. lorsqu'on veut aller à un point A, un point B, si on a du... du charbon à mettre dans sa machine, ça va marcher. Si on n'en a pas, ça ne marchera pas. Donc, il y a vraiment comment on utilise l'outil argent et comment on arrive lorsqu'on est justement sur nos questions. Là, je parlerai juste sur cet angle-là de couples hétérosexuels parce qu'on n'accompagne pas que des familles monoparentales, couples hétérosexuels. C'est vraiment pour nous la façon de questionner les familles aujourd'hui. Donc, c'est encore autre chose. Mais dans le genre couple hétérosexuel, effectivement, comment on en arrive dès le départ quasiment et au moment où, question d'enfant, il y a, où les trajectoires se font complètement différentes, où l'homme, lui, va avoir une croissance vraiment exponentielle lorsque la femme va stagner, va perdre en pouvoir d'achat, en pouvoir économique, en statut social, en statut professionnel. et tout ça, bien sûr, au moment de la séparation. va ressortir de façon flagrante. Et toutes les choses qu'on n'avait pas anticipées vont faire que la mère va se retrouver souvent dans une situation économique très compliquée et en plus avec la garde des enfants. On est sur ces niveaux-là de violence et puisqu'on continue dans la question des violences, actuellement nous sommes enfin en train d'être entendus sur... sur une injustice sur laquelle on travaille depuis quasiment le début de l'association, la question de la fiscalisation des pensions alimentaires.
- Speaker #1
Parce que pour le moment, les pensions alimentaires sont soumises à impôts.
- Speaker #0
En France, la personne qui touche la pension est fiscalisée, elle est considérée comme un revenu, c'est intégré à ses revenus dans les impôts, donc elle est fiscalisée. Et la personne qui verse la pension, par contre, donc 96% c'est la femme qui la touche et le reste, 96% c'est l'homme qui la verse, et bien cette personne par contre elle défiscalise sur cette pension comme s'il s'agissait d'un tableau ou quoi que ce soit. Donc, nous, on se bat contre cette injustice-là. Et aujourd'hui, ces dernières semaines, un amendement a été voté à l'Assemblée nationale qui doit passer au Sénat pour voir si, enfin, nous allons obtenir justice, sachant que les pensions alimentaires, lorsqu'elles sont versées, on parle juste de 30% des cas, mais lorsqu'elles sont versées, en tout cas...
- Speaker #1
dans 30%
- Speaker #0
des cas elles sont versées ouais elles représentent que on a une moyenne de 180-190 euros par pension alors que pour élever un enfant on a pu évaluer et estimer qu'il fallait un minima entre 650-700 euros par mois il y a à l'association il y a beaucoup de mamans par exemple qui ne touchent pas de pension parce qu'elles ne veulent même pas la réclamer ou... ou pouvoir créer un conflit ou avoir à faire avec l'autre parent ou quoi, parce qu'elles craignent des représailles, de la violence, des insultes, tout ça.
- Speaker #1
Il y a une solution pour confronter ce problème du non-payement des pensions alimentaires ?
- Speaker #0
Nous, on a travaillé, il y a déjà 5-6 ans, sur la question de l'ARIPA, l'Agence de recouvrement des impayés de pensions alimentaires. Donc le fait de mettre en place ce système qui fait qu'au lieu d'intermédiation, déjà pour aller chercher la pension directement chez le payeur ou mauvais payeur, pour éviter des confrontations entre les parents et qui vient aussi en soutien si les pensions ne sont pas versées. Mais encore une fois... On est toujours, c'est toujours mieux. J'aime bien cette expression, c'est toujours beaucoup mieux que si c'était moins bien. Mais toutefois, on n'est pas à la hauteur de la réalité.
- Speaker #1
Alors, il y a une autre demande que fait l'association, c'est celle d'obtenir un statut officiel des familles monoparentales.
- Speaker #0
Tout à fait. Dans notre plaidoyer, il y a vraiment en tête de proue le fait d'être reconnu. que les familles monoparentales soient reconnues au même titre que des familles nombreuses, en tout cas avoir un statut qui fait qu'il n'est pas nécessaire d'aller à chaque fois défendre, plaider à nouveau le fait d'être famille monoparentale et d'avoir de mériter tel ou tel aide, tel ou tel soutien, tel ou tel tarif, ou quoi que ce soit. Mais que ce soit acquis, que ce soit un droit en lien avec son statut. Et donc, que ça facilite vraiment le quotidien et la charge et l'espace et les finances des familles. Et le troisième point qu'on défend, c'est le droit au répit. Donc vraiment, que le fait que le répit soit considéré réellement comme un droit, et à partir du moment où on inscrit ça comme un droit réellement nécessaire, applicable, mettre en place les politiques publiques qui vont avec ce droit-là et qui permettent, obligent, voire, à développer des espaces comme le nôtre, de répit pour les familles monoparentales, mais aussi plein d'autres dispositifs, comme des dispositifs de garde, qui soient intégrés et qui soient obligatoires à la fois au niveau de notre espace, espaces comme ça civils, mais aussi qui amènent des réflexions en entreprise. Au niveau de l'évolution aussi de carrière des salariés mères et mères-chefs de famille monoparentales qui auraient et auront besoin à des moments d'espace et de temps de répit et que ce ne soit pas des choses qui puissent être utilisées pour mettre des freins et des stops et des no-go à leur carrière, ce qu'on voit un peu trop souvent.
- Speaker #1
D'accord, le message est passé, mais on arrive à la fin de cet entretien. Olivia, est-ce qu'il y a quelque chose que tu souhaiterais rajouter sur ton association dont on n'a pas parlé encore ? On a parlé du plaidoyer, on a parlé des bénéficiaires, on a parlé de comment développer les tiers-lieux et comment sortir de l'isolement quand on n'a pas la chance d'être près de votre tiers-lieu à Paris. Est-ce qu'il y a quelque chose d'important qu'il faudrait partager avec nous ?
- Speaker #0
Oui, je pense que c'est une chose que j'aimerais dire, que j'ai dite un petit peu tout à l'heure, rapidement, mais c'est qu'il est absolument urgent de vivre. Lorsque je prends conscience, quand je me couche et quand je me lève à chaque fois, chaque matin, que mes enfants sont là, que j'ai plein de missions à faire, je me dis Bon, des fois, je suis moyen motivée, mais non, je me dis, mais waouh, la chance que j'ai. Je suis vivante et je suis vivante dans le sens où je suis vraiment en vie parce que j'ai quelque chose qui me porte, qui m'a choisie plus que je l'ai choisie. Je dirais la cause que je porte, elle s'est imposée à moi. Et aujourd'hui, quand je vois que l'impact qu'elle a concrètement de tous les sacrifices, Oui. les difficultés ou les choses pénibles que moi j'ai pu rencontrer, comment aujourd'hui ça peut rayonner aussi et agir positivement sur d'autres. Je me dis que tout ça n'était pas vain. Et donc je dis vraiment qu'il est urgent de vivre parce que je ne sais pas de quoi va être fait demain, je ne sais pas où je serai demain. Et pareil pour tous, en fait, on a quand même cette chance-là, c'est de ne pas savoir. ce qui va se passer demain et donc de pouvoir vivre dans cette espèce d'innocence et de sentiments d'infinité qui est vraiment faux. C'est vraiment un sentiment. Et de se dire, dans cet espace-temps là où je traverse vraiment, qu'est-ce que je fais, qu'est-ce que je veux apporter à mes enfants, puisqu'on en est, pour beaucoup de personnes qui vont écouter, sur la question d'être parent aussi, qu'est-ce que je veux apporter, transmettre à mes enfants comme valeur. Qu'est-ce que je veux faire aussi pour moi pour ne pas me dire à un moment donné « mais je n'ai pas vécu, je n'ai pas fait ce qui m'animait, je n'ai pas fait ce qui me rendait heureuse, je suis passée à côté » . Et ça, c'est terrible d'avoir ce sentiment-là. Donc préservons-nous d'avoir ce sentiment. Et qu'est-ce que j'ai fait pour redonner aussi ? Parce que je crois que ce qui nourrit tellement, c'est de donner.
- Speaker #1
Est-ce que la séparation, pour toi, c'est un échec ?
- Speaker #0
La séparation, je ne dirais pas aujourd'hui, avec du recul, que c'est un échec. Je ne vais pas dire que lorsque j'étais en plein dedans, dans la douleur, je ne l'ai pas vécu comme ça, si. Mais aujourd'hui, non, je me dis juste que c'est un pont. C'est quelque chose qui m'a emmenée jamais de la vie. Je n'aurais travaillé sur la question de la monoparentalité si je n'avais pas rencontré cette séparation. Et jamais de la vie, j'aurais pu... accompagner et faire bouger les choses et activer tout ce que j'ai pu activer pour les familles monoparentales. Je suis extrêmement fière parce que c'est concret. C'était une étape, il fallait en passer par là.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a un conseil que tu aurais aimé entendre au moment où toi tu étais dans le dur de la séparation ?
- Speaker #0
Qu'est-ce qui m'a aidée ? Vraiment, j'ai quelque chose que j'appelle tous ces mamans-là. Et c'est tous les mamans, mamans par-ci, Et je l'écris, dans mon livre, j'écris, et pour tous ces mamans-là, j'ai tenu. Et voilà, le conseil, c'est de savoir écouter tous ces mamans-là, même si on a envie des fois de dire, c'est bon, ça suffit, je connais ce mot moi aussi. Mais de dire après, quand on se dit, ah ouais, mais c'est en fait, c'est le mot le plus beau au monde lorsqu'il est dit par mes enfants. Et donc, le conseil, c'est de savoir écouter les plus petites mamans-là. les tout petites choses de la vie, de savoir se raccrocher au moindre petit, ce qui nous semble être le moindre petit bonheur, qui parfois est un bonheur immense, mais sur l'instant, on n'a pas la capacité de se dire que c'est un bonheur immense, mais de savoir se raccrocher à chaque chose dans la journée qui peut vous apporter du boost, et savoir aussi être reconnaissant. À la fin de la journée, savoir se retourner et se dire, cette journée a été géniale parce qu'il y a eu ça, même si c'est un tout petit truc. Et ça m'a beaucoup aidée.
- Speaker #1
C'est un super joli conseil, ça. On a une petite tradition aussi dans le podcast, c'est qu'on parle podcast. Qu'est-ce que tu écoutes, toi, comme podcast ? Tu en aurais à nous recommander ?
- Speaker #0
J'aime, oui... Bon, après, effectivement, c'est sur les sujets que je porte, mais j'aime beaucoup le podcast Hello Solo, Shine I Love. Je trouve ça très intéressant aussi d'interviewer des femmes, des mères anonymes qui vont chacune apporter, dont chacune pourra se reconnaître. Donc, j'aime beaucoup.
- Speaker #1
C'est un podcast sur les familles monoparentales, justement, sur les parents.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Sur la tête des familles monoparentales.
- Speaker #0
Et il y a un podcast qui va sortir. Donc, j'en fais un petit peu la réclame avant l'heure, mais il va sortir le 27 novembre. c'est le tout premier épisode podcast le bruit des familles qui est un podcast de la fondation pour les familles du groupe pierre et vacances qui est un de nos mécènes mais vraiment de coeur parce qu'on travaille ensemble sur tellement de choses au delà du financier et donc ils nous ont demandé pour la première première première édition de leur podcast nous ont voulu le faire sur la monoparentalité les familles monoparentales et donc ce sont des mamans de l'association qui témoigne dans ce podcast Je pense que ça va être aussi un très bel... un très beau moment.
- Speaker #1
Et moi, je pourrais peut-être retrouver des mamans que j'ai rencontrées d'ailleurs chez vous. J'imagine qu'il y a des ambassadrices, c'est comme j'en ai rencontré. Oui,
- Speaker #0
exactement. Et j'ai vu, oui, je peux te dire qu'en effet, il y a des ambassadrices dans le podcast. Et puis oui, merci à toi aussi de donner la parole et d'ouvrir des sujets aussi importants que ce que tu fais parce que c'est comme le fait qu'on va arriver. On va parvenir enfin, je pense, à avoir une action puissante ensemble en servant de caisse de résonance un peu partout.
- Speaker #1
Tout à fait.
- Speaker #0
Et qu'on va pouvoir bouger.
- Speaker #1
Ça faisait très longtemps que je voulais traiter ce sujet et j'attendais le bon moment. Et le bon moment, je l'ai trouvé avec vous, finalement. Merci beaucoup pour tout ce que tu fais, Olivia. Il y a beaucoup de personnes qui nous écoutent et qui sont à la tête de familles monoparentales. Je pense que ça va avoir beaucoup d'écho. Olivia Barraud, la fondatrice de Moi et mes enfants, l'association qui soutient les familles monoparentales. A bientôt Olivia.
- Speaker #0
Merci, à bientôt Pamela.
- Speaker #1
Merci pour votre écoute. Je suis Pamela Mourinière et vous venez d'écouter un épisode de Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Si le podcast vous aide ou a aidé des personnes de votre entourage, soutenez-le à votre tour en en parlant autour de vous et en lui mettant 5 étoiles et un commentaire positif sur vos plateformes d'écoute préférées. Cela ne vous prendra que quelques minutes et c'est crucial pour rendre le podcast plus visible et soutenir mon travail. Si vous souhaitez me contacter, me suggérer des invités ou de nouveaux thèmes à explorer dans le podcast, envoyez-moi un message à quelquechoseavoudirepodcast.com.
- Speaker #0
Il y avait l'air d'avoir une super énergie dans ce que j'ai vu avec les mamans. Qu'est-ce que tu as ressenti, toi, comme ça ?
- Speaker #1
Oui, j'ai trouvé ça super. Je suis embêtée parce que j'avais une heure de retard, parce que j'ai mis les pinceaux dans mon entrain mais mais elle m'avait gentiment attendu et puis quand on était là en fait on a été bien efficace elle m'a raconté plein de choses, j'ai appris plein de choses