undefined cover
undefined cover
[SUMMER REDIFF🏝️] Psycho: Dire à ses enfants que l'on a tout tenté cover
[SUMMER REDIFF🏝️] Psycho: Dire à ses enfants que l'on a tout tenté cover
Quelque chose à vous dire- le podcast des parents séparés

[SUMMER REDIFF🏝️] Psycho: Dire à ses enfants que l'on a tout tenté

[SUMMER REDIFF🏝️] Psycho: Dire à ses enfants que l'on a tout tenté

22min |21/07/2025|

120

Play
undefined cover
undefined cover
[SUMMER REDIFF🏝️] Psycho: Dire à ses enfants que l'on a tout tenté cover
[SUMMER REDIFF🏝️] Psycho: Dire à ses enfants que l'on a tout tenté cover
Quelque chose à vous dire- le podcast des parents séparés

[SUMMER REDIFF🏝️] Psycho: Dire à ses enfants que l'on a tout tenté

[SUMMER REDIFF🏝️] Psycho: Dire à ses enfants que l'on a tout tenté

22min |21/07/2025|

120

Play

Description

🎙️ Bel été à toutes et tous! Aujourd'hui je vous rediffuse l'épisode #3 avec la psychologue et psychothérapeute Claire Béréni.

👉Ma discussion avec Claire a porté sur la place des enfants dans la séparation et comment les épargner au maximum.


👉Claire nous parle des problématiques rencontrées par les parents en instance de séparation, l’impact de leurs disputes sur la santé mentale des enfants, comment déculpabiliser les enfants quand on décide de se séparer et plein d’idées pour préserver leur bien-être quand on a épuisé toutes les solutions de conciliation du couple.

Une discussion très inspirante et pleine de bon sens.


🎧Bonne écoute!


✍️ Notes de l'épisode


Cité dans le podcast, Robert Neuburger, psychiatre, psychothérapeute de famille


☎️Laissez un message sur la boite vocale!  

👉Suivez le podcast sur Instagram et Linkedin

📩Email: quelquechoseavousdirepodcast@gmail.com


POUR SOUTENIR LE PODCAST METTEZ-LUI 5 ETOILES SUR VOTRE PLATEFORME DE PODCAST PREFEREE, ABONNEZ-VOUS, COMMENTEZ LE PODCAST. MERCI 🙏🙏!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez Quelque chose à vous dire, le podcast des parents séparés. Comment dire à ces enfants qu'on se sépare ? Et après, comment on s'en sort financièrement ? Et pour les vacances, on fait quoi ? La décision de se séparer et ses conséquences sur notre vie familiale et personnelle chamboulent inévitablement notre quotidien. Mais on s'en sort. Je m'appelle Pamela Morinière et vous écoutez la saison 1 de Quelque chose à vous dire, le podcast des parents séparés, qui s'en sortent. Tous les 15 jours, j'interview des parents séparés, mais aussi des professionnels du divorce et de la séparation pour apporter un point de vue d'expert sur une situation bouleversante qui touche près d'un couple sur deux et que l'on a tendance à banaliser alors que ses conséquences sur notre vie familiale et personnelle sont titanesques. J'espère que ce podcast vous aidera à mieux vivre votre séparation en préservant vos enfants. Mais place à l'épisode du jour. Bonne écoute ! Épisode 3. La vie de la psy. Claire est psychologue et psychothérapeute. J'avais rendez-vous dans son cabinet de consultation bruxellois, où trône jeux d'enfants et canapés douillets. Ma discussion avec Claire a porté sur la place des enfants dans la séparation et comment les épargner au maximum. Claire nous parle des problématiques rencontrées par les parents en instance de séparation, l'impact de leurs disputes sur la santé mentale des enfants, comment déculpabiliser les enfants quand on décide de se séparer, et plein d'idées pour préserver leur bien-être quand on a épuisé toutes les solutions de conciliation du couple. Une discussion très inspirante et pleine de bon sens. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Alors je m'appelle Claire, je suis psychologue, psychothérapeute et je travaille en privé chez moi. Et puis aussi dans un hôpital, plutôt avec des enfants qui vivent dans des contextes de violence ou de négligence. Donc voilà, j'ai une clinique assez diverse.

  • Speaker #2

    Pourquoi les couples viennent te voir généralement ?

  • Speaker #1

    Alors les couples qui viennent me voir, à mon privé en tout cas... Ce sont des couples qui se posent des questions, déjà depuis souvent un long moment, qui ont des enfants ou pas d'enfants, mais souvent ils ont des enfants. Et soit il y en a un qui est plutôt dans un processus déjà dans sa tête de séparation, soit c'est les deux, mais plus souvent il y en a un qui est plus, voilà, à portée la demande de thérapie et de mettre au travail des choses difficiles dans le couple.

  • Speaker #2

    Tu veux dire que les gens, quand ils viennent te voir, ce n'est pas uniquement parce que ça ne va pas bien entre eux, ils sont déjà dans une démarche d'aller vers autre chose ?

  • Speaker #1

    Bien souvent, oui. Ils sont déjà fort avancés. Alors, j'ai une fois un couple qui est venu à titre préventif, avant de faire famille, d'avoir des enfants, parce qu'il sentait qu'il y avait deux, trois choses qui revenaient dans les disputes difficiles. Ça fait un moment que je les accompagne, ils sont dans un processus de faire un enfant, mais c'est plutôt rare. On vient souvent chez le thérapeute quand il y a déjà pas mal de bagages.

  • Speaker #2

    Et quels sont les problèmes les plus récurrents qui sont soulevés par ces couples ?

  • Speaker #1

    Souvent, c'est une petite blessure, au fur et à mesure des années. Ça peut être dans le domaine de... qui fait quoi à la maison, la charge mentale, les inégalités, mais ça peut être aussi d'autres blessures, une tromperie, ça peut être au niveau financier, au niveau de la sexualité, vraiment tout ce qui touche à l'intime, et où chacun, dans un couple, vient avec son histoire, ses croyances, et où parfois... il n'y a pas de point de rencontre, voire il y a des points de friction et qui, au fur et à mesure des années, parfois se rigidifient et font que la situation devient insupportable, inacceptable.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que tu conseilles à un couple qui va mal, généralement ?

  • Speaker #1

    Alors moi, je ne conseille rien, ou en tout cas le moins possible. Il faut que ça vienne quand même des gens parce qu'on n'est pas, en tant que psychologue ou psychothérapeute, tout puissant et à dire aux gens ce qu'il faut faire. C'est vraiment en fonction de ce que chacun ressent. Moi, je préconise quand même de surtout ne rien changer pendant le processus thérapeutique. Alors, il arrive qu'il y ait des couples qui en viennent à se séparer pendant une thérapie, et là, on ne va pas les empêcher. C'est qu'ils sont arrivés au bout et que c'est un processus. Et voilà. Mais voilà, pouvoir se donner le temps et tous les moyens possibles que pour se dire qu'on a tout fait pour sauver le couple et donc peut-être se laisser un petit temps. Mais après, au bout parfois d'une séance, c'est arrivé, en tout cas ça m'est arrivé qu'il y ait des couples qui ne prennent pas rendez-vous parce que finalement, cette première séance, ça suffit à acter que le couple était terminé, qu'il n'y avait plus de couple.

  • Speaker #2

    Alors tout faire pour essayer de... d'arranger la situation, ça va jusqu'à où ? Tout faire.

  • Speaker #1

    En tout cas, déjà, une thérapie, je crois que c'est un sacré engagement, financier, en énergie, en temps, vraiment dans son emploi du temps, mais en temps psychique, en énergie, oui. On y met, les gens y mettent souvent tout leur cœur. Et donc, je trouve que surtout pouvoir dire à ces enfants, quand on en a, que... Papa et maman ont tout essayé, ont tout tenté, mais que c'est vraiment plus possible et que pour le bien de tous, c'est important qu'ils se séparent. Voilà, je trouve que, quel que soit l'âge des enfants, c'est un message important à dire. Et une thérapie, en tout cas, ça peut être déjà faire beaucoup.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que tu vas dire, par exemple, à des parents qui se disputent énormément devant leurs enfants ? On sait que ce n'est pas bien.

  • Speaker #1

    c'est pas bien comment on fait pour éviter ça qu'est-ce qu'on peut mettre en place alors il y a dispute et dispute moi je différencie les disputes liées à la vie normale on se dispute avec ses propres parents, on se dispute parfois avec des amis avec des collègues pour moi c'est pas vraiment des disputes c'est des points de désaccord on se confronte, on négocie puis on s'apaise Il y a les disputes où là on utilise des mots durs, où on blesse l'autre, on s'attaque mutuellement. Et ça c'est vraiment des disputes qui font mal et qui laissent des blessures, notamment aux enfants quand ils y assistent ou qu'ils entendent de loin. Et voilà ce que je dis, c'est que ça peut être une forme, ça dépend de la récurrence, de l'importance de la dispute, mais une forme de maltraitance faite aux enfants que d'assister à des conflits répétés de leurs parents.

  • Speaker #2

    Quelles peuvent être les conséquences pour les enfants, justement ?

  • Speaker #1

    Quand un parent attaque l'autre devant les enfants, un enfant, c'est 50-50. C'est 50% papa, 50% maman. Donc, quand maman attaque papa devant l'enfant, elle attaque, d'une certaine manière, un peu son enfant. La part de papa qu'il a en lui. Et donc, ça fait vraiment des blessures narcissiques, parfois profondes, dans l'estime de soi. Et ça crée, comme ça, ben Aussi une charge mentale pour l'enfant qui part avec ça à l'école, qui repense, qui peut avoir des difficultés à dormir, des difficultés d'apprentissage, si vraiment ça prend beaucoup de place et beaucoup d'ampleur.

  • Speaker #2

    Si par exemple l'enfant ne dit rien, comment est-ce qu'on peut détecter ? Alors tu parles de difficultés pour dormir, difficultés d'apprentissage, parfois la blessure elle ne se voit pas si bien. Comment est-ce qu'on peut détecter que notre enfant va mal à cause de ça ? et qu'on peut en déduire que c'est à cause de ces disputes ?

  • Speaker #1

    Effectivement, il y a des enfants qui montrent bruyamment que ça ne va pas. Alors ça peut être, comme je disais, à l'école, des problèmes de comportement, ou à la maison. Ça peut être des choses beaucoup plus psychosomatiques, un retour de l'éthiopie au lit. Ça peut être des maladies à répétition. Mais ça peut être aussi un retrait et un renfermement. Et donc, je pense que tout changement de comportement par rapport à ce qu'on connaît de son enfant habituellement peut être un signe de souffrance. Mais c'est vraiment, il faut partir de ce qu'est l'enfant en temps normal, habituel. Et puis surtout, je crois que ce qui prime avant tout, c'est la communication. Et pouvoir dire tout simplement aussi, écoute, je sais que c'est dur. En ce moment, on se dispute beaucoup, on essaie de faire des efforts, mais on a trop de choses, c'est trop difficile émotionnellement, et on est désolés, on n'arrive pas à vous épargner, à t'épargner. Mais c'est important que tu puisses dire comment tu te sens toi aussi, offrir un espace de parole et d'écoute pour son enfant, et pas l'oublier, parce que les enfants, même dans la séparation la plus... la plus simple possible, sans trop de disputes, les enfants souffrent, on le sait.

  • Speaker #2

    On dit que les enfants sont des éponges, tu confirmes ?

  • Speaker #1

    Oui, je dis souvent qu'ils ont des antennes et même ce qu'on ne leur dit pas, ils le ressentent parce qu'ils captent chaque changement d'ambiance, d'intonation. Ils sont très sensibles, les enfants, justement, à tout ce qui n'est pas verbal, puisque c'est vraiment en grandissant que la parole prend toute son importance. pleure et qu'on l'utilise à bon escient pour s'exprimer, mais avant quand même d'être adolescent ou un jeune adulte, c'est très difficile de... Voilà, d'utiliser les mots. Et donc, ils utilisent le corps beaucoup. Et donc, ils sont très sensibles au corps de l'autre, au corps de son parent, et comment ils parlent.

  • Speaker #2

    Comment ça, ils utilisent le corps beaucoup ?

  • Speaker #1

    Les enfants, ils utilisent beaucoup leur corps pour s'exprimer, pour montrer. Alors, les tout-petits, avant d'avoir la parole, c'est parler pleurs, c'est taper aussi. Et donc, avant d'avoir une maîtrise de son... de bien le comprendre, de le contrôler, tout passe par le corps jusqu'à un certain âge et même encore à l'adolescence. On utilise beaucoup le corps pour parler, pour montrer, que ce soit à travers les marques qu'on fait sur le corps ou voilà la manière de se mouvoir est très importante.

  • Speaker #2

    Quels conseils tu donnerais à des parents qui ont décidé de se séparer ? dans l'annonce qu'ils doivent en faire à leurs enfants ?

  • Speaker #1

    Dans la mesure de possible de pouvoir l'annoncer ensemble, ça me semble important, qu'une même parole soit énoncée au même moment, qu'ils sentent que même si papa et maman se séparent, là, ils sont un peu d'accord réunis. Et surtout, déculpabiliser les enfants, parce que les enfants, ils ont la capacité à se sentir souvent responsables dans la séparation de leurs parents, même si on leur dit le contraire. Donc, leur dire qu'ils n'y sont pour rien et qu'ils ne peuvent rien changer, que même tout ce qu'ils peuvent faire, parce que les enfants sont très créatifs, et souvent, quand les parents se séparent, quand ils sont séparés, ils trouvent toujours un moyen de les réunir, à travers des problèmes à l'école ou des bobos par-ci, par-là, mais essayer de leur faire comprendre le plus possible que quoi qu'ils fassent, quoi qu'ils disent, rien ne pourra changer. que la décision est prise et ça ne repose pas sur leurs épaules.

  • Speaker #2

    On entend aussi des enfants qui disent qu'ils ont beaucoup de mal à passer du temps avec leurs copains qui ont leurs parents ensemble et que ça les fait beaucoup souffrir. Comment est-ce qu'on peut répondre à ça ?

  • Speaker #1

    Je crois que c'est important de respecter le rythme de l'enfant, le deuil nécessaire d'une famille, de ses parents réunis.

  • Speaker #2

    Et qu'est-ce qu'on peut leur dire ?

  • Speaker #1

    Que c'est OK de ne pas avoir envie et que peut-être pour un temps, et le temps qu'il faudra, il peut s'autoriser à ne pas aller chez tel copain parce que ça le fait trop souffrir. Que le bénéfice qu'il en retire n'est pas assez grand. Et que s'il y a plus de souffrance que de plaisir, alors c'est peut-être important de mettre ça de côté pour un temps.

  • Speaker #2

    Quel conseil tu donnerais à des parents pour organiser la coparentalité, une fois qu'ils se sont séparés ? Je ne sais pas si tu es parfois confrontée à ce genre de questions.

  • Speaker #1

    J'y suis parfois confrontée, même quand les couples sont ensemble, parce que ce n'est jamais simple. Même quand on fait toujours couple et qu'on est a priori bien ensemble, de toujours s'entendre sur comment on éduque, c'est quoi les limites, qu'est-ce qui est autorisé, pas autorisé. Et donc, j'avais écouté une conférence assez intéressante pendant le Covid de Neuberger, qui est un psychothérapeute assez connu et qui invitait même les parents en couple à fonctionner comme les parents séparés. C'est pouvoir s'autoriser à faire une semaine maman et faire une semaine papa. Et que pendant la semaine maman, c'est maman qui décide, maman qui fixe les règles. et pendant la semaine papa l'inverse. Et donc, c'est comment pouvoir autoriser un peu de créativité, de souplesse, mais aussi pouvoir, parce que c'est un des bénéfices parfois d'être séparé, c'est d'avoir une semaine aussi pour souffler, d'avoir comme ça des bulles à soi. Et donc, autoriser des moments de liberté pour chaque parent aussi, parce que c'est une charge mentale que de penser au repos. pas, les devoirs, devoir mettre les limites, rappeler l'heure du coucher, les dents. Le conseil que je donnerais, c'est pouvoir se poser et en parler dans la mesure du possible. Pour ça, il faut que la relation soit suffisamment apaisée que pour le faire.

  • Speaker #2

    Parce que ça, c'est quand même l'un des grands problèmes, c'est qu'on ne se quitte pas forcément très bons amis et que la situation n'est pas forcément au beau fixe au départ. La relation n'est pas vraiment... au beau fixe au départ. Il y a plusieurs formules de garde aussi. Il y a plusieurs façons de... On le voit d'ailleurs dans le podcast que les gens s'organisent différemment. Bien que je me rende compte que beaucoup privilégient des semaines coupées en deux. En tout cas, jusqu'ici, c'est ce que j'ai constaté. Moi, par exemple, sur ce mode de garde en alternance, on a deux jours, trois jours. Est-ce que tu penses que c'est une bonne idée ?

  • Speaker #1

    Alors, pour revenir un peu à la question précédente, juste préciser que quand on ne sait pas suffisamment au beau fixe, je trouve que c'est toujours intéressant de se dire qu'on a besoin de quelqu'un, de faire appel à un tiers, un médiateur, un avocat, former en médiation, à quelqu'un de proche, ça peut être un ami du couple, quelqu'un de la famille, mais vraiment quelqu'un pour faire tiers et vraiment s'autoriser à... Là aussi, être créatif. Par rapport au système de garde, du point de vue des enfants, que je rencontre parfois, c'est compliqué de passer d'une ambiance, d'un cadre de vie à un autre. Et donc, quand c'est trop coupé, ça demande beaucoup d'énergie à l'enfant pour s'adapter et se réadapter. Après, ça dépend de l'âge de l'enfant. Pour des tout petits, des vraiment petits enfants, dans les trois premières années en tout cas, c'est compliqué d'être séparé trop longtemps d'un parent. Alors... Je crois que là aussi, c'est à adapter et réadapter au fur et à mesure qu'on se rend compte de ce que ça provoque pour l'enfant. D'être toujours attentif à comment l'enfant se sent et est-ce que c'est bon pour lui avant que ce soit bon pour le parent. Mais ça,

  • Speaker #2

    on ne le sait pas toujours. Même quand les enfants ont 5 ans, personne ne sait à l'avance comment ça va se passer. Personne ne sait si ça va être bien pour l'enfant et les parents. Ils ont du mal aussi à ne pas voir leurs enfants pendant une semaine. Donc, comment on fait ? On teste ?

  • Speaker #1

    On teste, on apprend par essais-erreurs, et ça je pense que c'est valable pour toute chose dans la vie. Après on peut aussi se dire que c'est coupé, mais juste sur une demi-journée, qu'il n'y a pas forcément un dodo chez l'autre parent. Là encore pour vraiment au maximum préserver une continuité dans le rythme de vie et dans le lieu de vie de l'enfant.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que tu veux dire par là, coupé sur une demi-journée ?

  • Speaker #1

    Ça peut être une semaine chez l'un et une semaine chez l'autre. Ça, ça dépend vraiment de l'âge de l'enfant. Et puis, le mercredi après-midi de la semaine chez papa, il peut y avoir un temps avec maman et inversement. Ça peut être, pas forcément le mercredi, mais un autre jour. Mais comment aussi, peut-être parfois couper la semaine et avoir un contact avec l'autre parent et passer du temps avec lui. Parce que ça peut être long, une semaine.

  • Speaker #2

    Que faire face à un coparent qui est violent ? ou menaçants après la séparation ? On a des enfants qui vont une semaine sur deux chez l'un, chez l'autre. Il y a l'un des coparents qui est violent et menaçant avec l'autre coparent. Qu'est-ce qu'on peut faire ?

  • Speaker #1

    Alors, ça dépend quel est le type de violence, si elle est verbale, physique, si c'est des menaces. Mais là encore, je reviens à l'enfant, tout parent qui se montre violent devant ses enfants. C'est une forme de maltraitance et pour ça, il y a des équipes spécialisées qui peuvent aider et faire tiers, vraiment pour comprendre pourquoi il y a conflit, comprendre un peu dans l'histoire du couple, de la famille et comment apprendre à ses parents à bien se séparer. En tout cas, à trouver des espaces pour construire une coparentalité, pour parfois des espaces thérapeutiques individuels de manière séparée, parfois faire appel aussi à comme je disais, des tiers, qu'ils soient au sein de la famille ou en dehors, à aller voir parfois un juge, pour statuer sur la garde parce qu'on n'arrive pas à se mettre d'accord. Donc il faut comprendre la nature de cette violence et de ce conflit, avant toute chose. Et parfois, c'est tellement pas possible de le faire à deux qu'il faut vraiment aller chercher de l'aide ailleurs.

  • Speaker #2

    Et si on est le coparent qui est victime de menaces ou de clairement d'abus, qu'est-ce qu'on peut faire ? On dépose une main courante ?

  • Speaker #1

    C'est possible. Des fois, si l'autre est un peu au-dessus des lois, n'entend pas, il faut parfois avoir recours à la loi pour rappeler que tout n'est pas possible. On ne peut pas tout faire, on ne peut pas tout dire. Et donc, il y a des choses inacceptables. Et s'il faut en arriver là, parfois, c'est important pour tout le monde, pour que les enfants se sentent aussi protégés.

  • Speaker #2

    Quel conseil tu donnerais aux parents qui nous écoutent, qui sont peut-être... en train de se séparer pour essayer de mieux vivre leur séparation ?

  • Speaker #1

    De ne pas hésiter à aller chercher de l'aide, à demander conseil, mais aussi à prendre du temps pour soi et souffler. Donc, aller demander aux amis, parfois de garder les enfants, une après-midi, une soirée, aller demander de l'aide à la famille. Je crois que c'est vraiment important d'avoir un lien et de s'entourer. dans ces moments-là, de ne pas rester seule. Et puis, penser à soi, parce que pour que les enfants aillent bien, il faut que les parents aillent bien. Et donc, même si c'est très compliqué dans ce moment-là, mais essayer de prendre soin de soi au maximum.

  • Speaker #2

    Le burn-out parental, ça existe ?

  • Speaker #1

    Je pense que l'épuisement, il existe, que ce soit au travail, à la maison, dans son rôle de conjoint, de conjointe, de parent. Oui, je pense que l'épuisement, c'est quelque chose qui est quand même... de plus en plus parler, énoncer, accepter entendu et pour lequel on peut aller consulter.

  • Speaker #2

    Merci Claire, merci d'avoir passé cette demi-heure avec nous et je vais mettre en note de ce podcast le nom du psychologue dont tu as parlé un peu plus tôt et je pense que ça va intéresser pas mal de personnes.

  • Speaker #0

    Un grand,

  • Speaker #2

    grand merci pour ton aide et tous tes conseils. À bientôt.

  • Speaker #1

    Merci, au revoir.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Merci d'avoir écouté le podcast. Pour le soutenir, n'hésitez pas à lui mettre 5 étoiles sur votre plateforme de podcast préférée, à en parler autour de vous, voire même à en parler entre vous. Vous pouvez également retrouver le podcast sur Instagram et sur Facebook. Et si vous avez des suggestions ou des commentaires, contactez-moi sur quelquechoseavoudirepodcast.com gmail.com. Quelque chose à vous dire, podcast, arrobas, gmail.com. On se retrouve dans 15 jours pour un nouvel épisode, et d'ici là, portez-vous bien. Ciao !

Description

🎙️ Bel été à toutes et tous! Aujourd'hui je vous rediffuse l'épisode #3 avec la psychologue et psychothérapeute Claire Béréni.

👉Ma discussion avec Claire a porté sur la place des enfants dans la séparation et comment les épargner au maximum.


👉Claire nous parle des problématiques rencontrées par les parents en instance de séparation, l’impact de leurs disputes sur la santé mentale des enfants, comment déculpabiliser les enfants quand on décide de se séparer et plein d’idées pour préserver leur bien-être quand on a épuisé toutes les solutions de conciliation du couple.

Une discussion très inspirante et pleine de bon sens.


🎧Bonne écoute!


✍️ Notes de l'épisode


Cité dans le podcast, Robert Neuburger, psychiatre, psychothérapeute de famille


☎️Laissez un message sur la boite vocale!  

👉Suivez le podcast sur Instagram et Linkedin

📩Email: quelquechoseavousdirepodcast@gmail.com


POUR SOUTENIR LE PODCAST METTEZ-LUI 5 ETOILES SUR VOTRE PLATEFORME DE PODCAST PREFEREE, ABONNEZ-VOUS, COMMENTEZ LE PODCAST. MERCI 🙏🙏!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez Quelque chose à vous dire, le podcast des parents séparés. Comment dire à ces enfants qu'on se sépare ? Et après, comment on s'en sort financièrement ? Et pour les vacances, on fait quoi ? La décision de se séparer et ses conséquences sur notre vie familiale et personnelle chamboulent inévitablement notre quotidien. Mais on s'en sort. Je m'appelle Pamela Morinière et vous écoutez la saison 1 de Quelque chose à vous dire, le podcast des parents séparés, qui s'en sortent. Tous les 15 jours, j'interview des parents séparés, mais aussi des professionnels du divorce et de la séparation pour apporter un point de vue d'expert sur une situation bouleversante qui touche près d'un couple sur deux et que l'on a tendance à banaliser alors que ses conséquences sur notre vie familiale et personnelle sont titanesques. J'espère que ce podcast vous aidera à mieux vivre votre séparation en préservant vos enfants. Mais place à l'épisode du jour. Bonne écoute ! Épisode 3. La vie de la psy. Claire est psychologue et psychothérapeute. J'avais rendez-vous dans son cabinet de consultation bruxellois, où trône jeux d'enfants et canapés douillets. Ma discussion avec Claire a porté sur la place des enfants dans la séparation et comment les épargner au maximum. Claire nous parle des problématiques rencontrées par les parents en instance de séparation, l'impact de leurs disputes sur la santé mentale des enfants, comment déculpabiliser les enfants quand on décide de se séparer, et plein d'idées pour préserver leur bien-être quand on a épuisé toutes les solutions de conciliation du couple. Une discussion très inspirante et pleine de bon sens. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Alors je m'appelle Claire, je suis psychologue, psychothérapeute et je travaille en privé chez moi. Et puis aussi dans un hôpital, plutôt avec des enfants qui vivent dans des contextes de violence ou de négligence. Donc voilà, j'ai une clinique assez diverse.

  • Speaker #2

    Pourquoi les couples viennent te voir généralement ?

  • Speaker #1

    Alors les couples qui viennent me voir, à mon privé en tout cas... Ce sont des couples qui se posent des questions, déjà depuis souvent un long moment, qui ont des enfants ou pas d'enfants, mais souvent ils ont des enfants. Et soit il y en a un qui est plutôt dans un processus déjà dans sa tête de séparation, soit c'est les deux, mais plus souvent il y en a un qui est plus, voilà, à portée la demande de thérapie et de mettre au travail des choses difficiles dans le couple.

  • Speaker #2

    Tu veux dire que les gens, quand ils viennent te voir, ce n'est pas uniquement parce que ça ne va pas bien entre eux, ils sont déjà dans une démarche d'aller vers autre chose ?

  • Speaker #1

    Bien souvent, oui. Ils sont déjà fort avancés. Alors, j'ai une fois un couple qui est venu à titre préventif, avant de faire famille, d'avoir des enfants, parce qu'il sentait qu'il y avait deux, trois choses qui revenaient dans les disputes difficiles. Ça fait un moment que je les accompagne, ils sont dans un processus de faire un enfant, mais c'est plutôt rare. On vient souvent chez le thérapeute quand il y a déjà pas mal de bagages.

  • Speaker #2

    Et quels sont les problèmes les plus récurrents qui sont soulevés par ces couples ?

  • Speaker #1

    Souvent, c'est une petite blessure, au fur et à mesure des années. Ça peut être dans le domaine de... qui fait quoi à la maison, la charge mentale, les inégalités, mais ça peut être aussi d'autres blessures, une tromperie, ça peut être au niveau financier, au niveau de la sexualité, vraiment tout ce qui touche à l'intime, et où chacun, dans un couple, vient avec son histoire, ses croyances, et où parfois... il n'y a pas de point de rencontre, voire il y a des points de friction et qui, au fur et à mesure des années, parfois se rigidifient et font que la situation devient insupportable, inacceptable.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que tu conseilles à un couple qui va mal, généralement ?

  • Speaker #1

    Alors moi, je ne conseille rien, ou en tout cas le moins possible. Il faut que ça vienne quand même des gens parce qu'on n'est pas, en tant que psychologue ou psychothérapeute, tout puissant et à dire aux gens ce qu'il faut faire. C'est vraiment en fonction de ce que chacun ressent. Moi, je préconise quand même de surtout ne rien changer pendant le processus thérapeutique. Alors, il arrive qu'il y ait des couples qui en viennent à se séparer pendant une thérapie, et là, on ne va pas les empêcher. C'est qu'ils sont arrivés au bout et que c'est un processus. Et voilà. Mais voilà, pouvoir se donner le temps et tous les moyens possibles que pour se dire qu'on a tout fait pour sauver le couple et donc peut-être se laisser un petit temps. Mais après, au bout parfois d'une séance, c'est arrivé, en tout cas ça m'est arrivé qu'il y ait des couples qui ne prennent pas rendez-vous parce que finalement, cette première séance, ça suffit à acter que le couple était terminé, qu'il n'y avait plus de couple.

  • Speaker #2

    Alors tout faire pour essayer de... d'arranger la situation, ça va jusqu'à où ? Tout faire.

  • Speaker #1

    En tout cas, déjà, une thérapie, je crois que c'est un sacré engagement, financier, en énergie, en temps, vraiment dans son emploi du temps, mais en temps psychique, en énergie, oui. On y met, les gens y mettent souvent tout leur cœur. Et donc, je trouve que surtout pouvoir dire à ces enfants, quand on en a, que... Papa et maman ont tout essayé, ont tout tenté, mais que c'est vraiment plus possible et que pour le bien de tous, c'est important qu'ils se séparent. Voilà, je trouve que, quel que soit l'âge des enfants, c'est un message important à dire. Et une thérapie, en tout cas, ça peut être déjà faire beaucoup.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que tu vas dire, par exemple, à des parents qui se disputent énormément devant leurs enfants ? On sait que ce n'est pas bien.

  • Speaker #1

    c'est pas bien comment on fait pour éviter ça qu'est-ce qu'on peut mettre en place alors il y a dispute et dispute moi je différencie les disputes liées à la vie normale on se dispute avec ses propres parents, on se dispute parfois avec des amis avec des collègues pour moi c'est pas vraiment des disputes c'est des points de désaccord on se confronte, on négocie puis on s'apaise Il y a les disputes où là on utilise des mots durs, où on blesse l'autre, on s'attaque mutuellement. Et ça c'est vraiment des disputes qui font mal et qui laissent des blessures, notamment aux enfants quand ils y assistent ou qu'ils entendent de loin. Et voilà ce que je dis, c'est que ça peut être une forme, ça dépend de la récurrence, de l'importance de la dispute, mais une forme de maltraitance faite aux enfants que d'assister à des conflits répétés de leurs parents.

  • Speaker #2

    Quelles peuvent être les conséquences pour les enfants, justement ?

  • Speaker #1

    Quand un parent attaque l'autre devant les enfants, un enfant, c'est 50-50. C'est 50% papa, 50% maman. Donc, quand maman attaque papa devant l'enfant, elle attaque, d'une certaine manière, un peu son enfant. La part de papa qu'il a en lui. Et donc, ça fait vraiment des blessures narcissiques, parfois profondes, dans l'estime de soi. Et ça crée, comme ça, ben Aussi une charge mentale pour l'enfant qui part avec ça à l'école, qui repense, qui peut avoir des difficultés à dormir, des difficultés d'apprentissage, si vraiment ça prend beaucoup de place et beaucoup d'ampleur.

  • Speaker #2

    Si par exemple l'enfant ne dit rien, comment est-ce qu'on peut détecter ? Alors tu parles de difficultés pour dormir, difficultés d'apprentissage, parfois la blessure elle ne se voit pas si bien. Comment est-ce qu'on peut détecter que notre enfant va mal à cause de ça ? et qu'on peut en déduire que c'est à cause de ces disputes ?

  • Speaker #1

    Effectivement, il y a des enfants qui montrent bruyamment que ça ne va pas. Alors ça peut être, comme je disais, à l'école, des problèmes de comportement, ou à la maison. Ça peut être des choses beaucoup plus psychosomatiques, un retour de l'éthiopie au lit. Ça peut être des maladies à répétition. Mais ça peut être aussi un retrait et un renfermement. Et donc, je pense que tout changement de comportement par rapport à ce qu'on connaît de son enfant habituellement peut être un signe de souffrance. Mais c'est vraiment, il faut partir de ce qu'est l'enfant en temps normal, habituel. Et puis surtout, je crois que ce qui prime avant tout, c'est la communication. Et pouvoir dire tout simplement aussi, écoute, je sais que c'est dur. En ce moment, on se dispute beaucoup, on essaie de faire des efforts, mais on a trop de choses, c'est trop difficile émotionnellement, et on est désolés, on n'arrive pas à vous épargner, à t'épargner. Mais c'est important que tu puisses dire comment tu te sens toi aussi, offrir un espace de parole et d'écoute pour son enfant, et pas l'oublier, parce que les enfants, même dans la séparation la plus... la plus simple possible, sans trop de disputes, les enfants souffrent, on le sait.

  • Speaker #2

    On dit que les enfants sont des éponges, tu confirmes ?

  • Speaker #1

    Oui, je dis souvent qu'ils ont des antennes et même ce qu'on ne leur dit pas, ils le ressentent parce qu'ils captent chaque changement d'ambiance, d'intonation. Ils sont très sensibles, les enfants, justement, à tout ce qui n'est pas verbal, puisque c'est vraiment en grandissant que la parole prend toute son importance. pleure et qu'on l'utilise à bon escient pour s'exprimer, mais avant quand même d'être adolescent ou un jeune adulte, c'est très difficile de... Voilà, d'utiliser les mots. Et donc, ils utilisent le corps beaucoup. Et donc, ils sont très sensibles au corps de l'autre, au corps de son parent, et comment ils parlent.

  • Speaker #2

    Comment ça, ils utilisent le corps beaucoup ?

  • Speaker #1

    Les enfants, ils utilisent beaucoup leur corps pour s'exprimer, pour montrer. Alors, les tout-petits, avant d'avoir la parole, c'est parler pleurs, c'est taper aussi. Et donc, avant d'avoir une maîtrise de son... de bien le comprendre, de le contrôler, tout passe par le corps jusqu'à un certain âge et même encore à l'adolescence. On utilise beaucoup le corps pour parler, pour montrer, que ce soit à travers les marques qu'on fait sur le corps ou voilà la manière de se mouvoir est très importante.

  • Speaker #2

    Quels conseils tu donnerais à des parents qui ont décidé de se séparer ? dans l'annonce qu'ils doivent en faire à leurs enfants ?

  • Speaker #1

    Dans la mesure de possible de pouvoir l'annoncer ensemble, ça me semble important, qu'une même parole soit énoncée au même moment, qu'ils sentent que même si papa et maman se séparent, là, ils sont un peu d'accord réunis. Et surtout, déculpabiliser les enfants, parce que les enfants, ils ont la capacité à se sentir souvent responsables dans la séparation de leurs parents, même si on leur dit le contraire. Donc, leur dire qu'ils n'y sont pour rien et qu'ils ne peuvent rien changer, que même tout ce qu'ils peuvent faire, parce que les enfants sont très créatifs, et souvent, quand les parents se séparent, quand ils sont séparés, ils trouvent toujours un moyen de les réunir, à travers des problèmes à l'école ou des bobos par-ci, par-là, mais essayer de leur faire comprendre le plus possible que quoi qu'ils fassent, quoi qu'ils disent, rien ne pourra changer. que la décision est prise et ça ne repose pas sur leurs épaules.

  • Speaker #2

    On entend aussi des enfants qui disent qu'ils ont beaucoup de mal à passer du temps avec leurs copains qui ont leurs parents ensemble et que ça les fait beaucoup souffrir. Comment est-ce qu'on peut répondre à ça ?

  • Speaker #1

    Je crois que c'est important de respecter le rythme de l'enfant, le deuil nécessaire d'une famille, de ses parents réunis.

  • Speaker #2

    Et qu'est-ce qu'on peut leur dire ?

  • Speaker #1

    Que c'est OK de ne pas avoir envie et que peut-être pour un temps, et le temps qu'il faudra, il peut s'autoriser à ne pas aller chez tel copain parce que ça le fait trop souffrir. Que le bénéfice qu'il en retire n'est pas assez grand. Et que s'il y a plus de souffrance que de plaisir, alors c'est peut-être important de mettre ça de côté pour un temps.

  • Speaker #2

    Quel conseil tu donnerais à des parents pour organiser la coparentalité, une fois qu'ils se sont séparés ? Je ne sais pas si tu es parfois confrontée à ce genre de questions.

  • Speaker #1

    J'y suis parfois confrontée, même quand les couples sont ensemble, parce que ce n'est jamais simple. Même quand on fait toujours couple et qu'on est a priori bien ensemble, de toujours s'entendre sur comment on éduque, c'est quoi les limites, qu'est-ce qui est autorisé, pas autorisé. Et donc, j'avais écouté une conférence assez intéressante pendant le Covid de Neuberger, qui est un psychothérapeute assez connu et qui invitait même les parents en couple à fonctionner comme les parents séparés. C'est pouvoir s'autoriser à faire une semaine maman et faire une semaine papa. Et que pendant la semaine maman, c'est maman qui décide, maman qui fixe les règles. et pendant la semaine papa l'inverse. Et donc, c'est comment pouvoir autoriser un peu de créativité, de souplesse, mais aussi pouvoir, parce que c'est un des bénéfices parfois d'être séparé, c'est d'avoir une semaine aussi pour souffler, d'avoir comme ça des bulles à soi. Et donc, autoriser des moments de liberté pour chaque parent aussi, parce que c'est une charge mentale que de penser au repos. pas, les devoirs, devoir mettre les limites, rappeler l'heure du coucher, les dents. Le conseil que je donnerais, c'est pouvoir se poser et en parler dans la mesure du possible. Pour ça, il faut que la relation soit suffisamment apaisée que pour le faire.

  • Speaker #2

    Parce que ça, c'est quand même l'un des grands problèmes, c'est qu'on ne se quitte pas forcément très bons amis et que la situation n'est pas forcément au beau fixe au départ. La relation n'est pas vraiment... au beau fixe au départ. Il y a plusieurs formules de garde aussi. Il y a plusieurs façons de... On le voit d'ailleurs dans le podcast que les gens s'organisent différemment. Bien que je me rende compte que beaucoup privilégient des semaines coupées en deux. En tout cas, jusqu'ici, c'est ce que j'ai constaté. Moi, par exemple, sur ce mode de garde en alternance, on a deux jours, trois jours. Est-ce que tu penses que c'est une bonne idée ?

  • Speaker #1

    Alors, pour revenir un peu à la question précédente, juste préciser que quand on ne sait pas suffisamment au beau fixe, je trouve que c'est toujours intéressant de se dire qu'on a besoin de quelqu'un, de faire appel à un tiers, un médiateur, un avocat, former en médiation, à quelqu'un de proche, ça peut être un ami du couple, quelqu'un de la famille, mais vraiment quelqu'un pour faire tiers et vraiment s'autoriser à... Là aussi, être créatif. Par rapport au système de garde, du point de vue des enfants, que je rencontre parfois, c'est compliqué de passer d'une ambiance, d'un cadre de vie à un autre. Et donc, quand c'est trop coupé, ça demande beaucoup d'énergie à l'enfant pour s'adapter et se réadapter. Après, ça dépend de l'âge de l'enfant. Pour des tout petits, des vraiment petits enfants, dans les trois premières années en tout cas, c'est compliqué d'être séparé trop longtemps d'un parent. Alors... Je crois que là aussi, c'est à adapter et réadapter au fur et à mesure qu'on se rend compte de ce que ça provoque pour l'enfant. D'être toujours attentif à comment l'enfant se sent et est-ce que c'est bon pour lui avant que ce soit bon pour le parent. Mais ça,

  • Speaker #2

    on ne le sait pas toujours. Même quand les enfants ont 5 ans, personne ne sait à l'avance comment ça va se passer. Personne ne sait si ça va être bien pour l'enfant et les parents. Ils ont du mal aussi à ne pas voir leurs enfants pendant une semaine. Donc, comment on fait ? On teste ?

  • Speaker #1

    On teste, on apprend par essais-erreurs, et ça je pense que c'est valable pour toute chose dans la vie. Après on peut aussi se dire que c'est coupé, mais juste sur une demi-journée, qu'il n'y a pas forcément un dodo chez l'autre parent. Là encore pour vraiment au maximum préserver une continuité dans le rythme de vie et dans le lieu de vie de l'enfant.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que tu veux dire par là, coupé sur une demi-journée ?

  • Speaker #1

    Ça peut être une semaine chez l'un et une semaine chez l'autre. Ça, ça dépend vraiment de l'âge de l'enfant. Et puis, le mercredi après-midi de la semaine chez papa, il peut y avoir un temps avec maman et inversement. Ça peut être, pas forcément le mercredi, mais un autre jour. Mais comment aussi, peut-être parfois couper la semaine et avoir un contact avec l'autre parent et passer du temps avec lui. Parce que ça peut être long, une semaine.

  • Speaker #2

    Que faire face à un coparent qui est violent ? ou menaçants après la séparation ? On a des enfants qui vont une semaine sur deux chez l'un, chez l'autre. Il y a l'un des coparents qui est violent et menaçant avec l'autre coparent. Qu'est-ce qu'on peut faire ?

  • Speaker #1

    Alors, ça dépend quel est le type de violence, si elle est verbale, physique, si c'est des menaces. Mais là encore, je reviens à l'enfant, tout parent qui se montre violent devant ses enfants. C'est une forme de maltraitance et pour ça, il y a des équipes spécialisées qui peuvent aider et faire tiers, vraiment pour comprendre pourquoi il y a conflit, comprendre un peu dans l'histoire du couple, de la famille et comment apprendre à ses parents à bien se séparer. En tout cas, à trouver des espaces pour construire une coparentalité, pour parfois des espaces thérapeutiques individuels de manière séparée, parfois faire appel aussi à comme je disais, des tiers, qu'ils soient au sein de la famille ou en dehors, à aller voir parfois un juge, pour statuer sur la garde parce qu'on n'arrive pas à se mettre d'accord. Donc il faut comprendre la nature de cette violence et de ce conflit, avant toute chose. Et parfois, c'est tellement pas possible de le faire à deux qu'il faut vraiment aller chercher de l'aide ailleurs.

  • Speaker #2

    Et si on est le coparent qui est victime de menaces ou de clairement d'abus, qu'est-ce qu'on peut faire ? On dépose une main courante ?

  • Speaker #1

    C'est possible. Des fois, si l'autre est un peu au-dessus des lois, n'entend pas, il faut parfois avoir recours à la loi pour rappeler que tout n'est pas possible. On ne peut pas tout faire, on ne peut pas tout dire. Et donc, il y a des choses inacceptables. Et s'il faut en arriver là, parfois, c'est important pour tout le monde, pour que les enfants se sentent aussi protégés.

  • Speaker #2

    Quel conseil tu donnerais aux parents qui nous écoutent, qui sont peut-être... en train de se séparer pour essayer de mieux vivre leur séparation ?

  • Speaker #1

    De ne pas hésiter à aller chercher de l'aide, à demander conseil, mais aussi à prendre du temps pour soi et souffler. Donc, aller demander aux amis, parfois de garder les enfants, une après-midi, une soirée, aller demander de l'aide à la famille. Je crois que c'est vraiment important d'avoir un lien et de s'entourer. dans ces moments-là, de ne pas rester seule. Et puis, penser à soi, parce que pour que les enfants aillent bien, il faut que les parents aillent bien. Et donc, même si c'est très compliqué dans ce moment-là, mais essayer de prendre soin de soi au maximum.

  • Speaker #2

    Le burn-out parental, ça existe ?

  • Speaker #1

    Je pense que l'épuisement, il existe, que ce soit au travail, à la maison, dans son rôle de conjoint, de conjointe, de parent. Oui, je pense que l'épuisement, c'est quelque chose qui est quand même... de plus en plus parler, énoncer, accepter entendu et pour lequel on peut aller consulter.

  • Speaker #2

    Merci Claire, merci d'avoir passé cette demi-heure avec nous et je vais mettre en note de ce podcast le nom du psychologue dont tu as parlé un peu plus tôt et je pense que ça va intéresser pas mal de personnes.

  • Speaker #0

    Un grand,

  • Speaker #2

    grand merci pour ton aide et tous tes conseils. À bientôt.

  • Speaker #1

    Merci, au revoir.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Merci d'avoir écouté le podcast. Pour le soutenir, n'hésitez pas à lui mettre 5 étoiles sur votre plateforme de podcast préférée, à en parler autour de vous, voire même à en parler entre vous. Vous pouvez également retrouver le podcast sur Instagram et sur Facebook. Et si vous avez des suggestions ou des commentaires, contactez-moi sur quelquechoseavoudirepodcast.com gmail.com. Quelque chose à vous dire, podcast, arrobas, gmail.com. On se retrouve dans 15 jours pour un nouvel épisode, et d'ici là, portez-vous bien. Ciao !

Share

Embed

You may also like

Description

🎙️ Bel été à toutes et tous! Aujourd'hui je vous rediffuse l'épisode #3 avec la psychologue et psychothérapeute Claire Béréni.

👉Ma discussion avec Claire a porté sur la place des enfants dans la séparation et comment les épargner au maximum.


👉Claire nous parle des problématiques rencontrées par les parents en instance de séparation, l’impact de leurs disputes sur la santé mentale des enfants, comment déculpabiliser les enfants quand on décide de se séparer et plein d’idées pour préserver leur bien-être quand on a épuisé toutes les solutions de conciliation du couple.

Une discussion très inspirante et pleine de bon sens.


🎧Bonne écoute!


✍️ Notes de l'épisode


Cité dans le podcast, Robert Neuburger, psychiatre, psychothérapeute de famille


☎️Laissez un message sur la boite vocale!  

👉Suivez le podcast sur Instagram et Linkedin

📩Email: quelquechoseavousdirepodcast@gmail.com


POUR SOUTENIR LE PODCAST METTEZ-LUI 5 ETOILES SUR VOTRE PLATEFORME DE PODCAST PREFEREE, ABONNEZ-VOUS, COMMENTEZ LE PODCAST. MERCI 🙏🙏!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez Quelque chose à vous dire, le podcast des parents séparés. Comment dire à ces enfants qu'on se sépare ? Et après, comment on s'en sort financièrement ? Et pour les vacances, on fait quoi ? La décision de se séparer et ses conséquences sur notre vie familiale et personnelle chamboulent inévitablement notre quotidien. Mais on s'en sort. Je m'appelle Pamela Morinière et vous écoutez la saison 1 de Quelque chose à vous dire, le podcast des parents séparés, qui s'en sortent. Tous les 15 jours, j'interview des parents séparés, mais aussi des professionnels du divorce et de la séparation pour apporter un point de vue d'expert sur une situation bouleversante qui touche près d'un couple sur deux et que l'on a tendance à banaliser alors que ses conséquences sur notre vie familiale et personnelle sont titanesques. J'espère que ce podcast vous aidera à mieux vivre votre séparation en préservant vos enfants. Mais place à l'épisode du jour. Bonne écoute ! Épisode 3. La vie de la psy. Claire est psychologue et psychothérapeute. J'avais rendez-vous dans son cabinet de consultation bruxellois, où trône jeux d'enfants et canapés douillets. Ma discussion avec Claire a porté sur la place des enfants dans la séparation et comment les épargner au maximum. Claire nous parle des problématiques rencontrées par les parents en instance de séparation, l'impact de leurs disputes sur la santé mentale des enfants, comment déculpabiliser les enfants quand on décide de se séparer, et plein d'idées pour préserver leur bien-être quand on a épuisé toutes les solutions de conciliation du couple. Une discussion très inspirante et pleine de bon sens. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Alors je m'appelle Claire, je suis psychologue, psychothérapeute et je travaille en privé chez moi. Et puis aussi dans un hôpital, plutôt avec des enfants qui vivent dans des contextes de violence ou de négligence. Donc voilà, j'ai une clinique assez diverse.

  • Speaker #2

    Pourquoi les couples viennent te voir généralement ?

  • Speaker #1

    Alors les couples qui viennent me voir, à mon privé en tout cas... Ce sont des couples qui se posent des questions, déjà depuis souvent un long moment, qui ont des enfants ou pas d'enfants, mais souvent ils ont des enfants. Et soit il y en a un qui est plutôt dans un processus déjà dans sa tête de séparation, soit c'est les deux, mais plus souvent il y en a un qui est plus, voilà, à portée la demande de thérapie et de mettre au travail des choses difficiles dans le couple.

  • Speaker #2

    Tu veux dire que les gens, quand ils viennent te voir, ce n'est pas uniquement parce que ça ne va pas bien entre eux, ils sont déjà dans une démarche d'aller vers autre chose ?

  • Speaker #1

    Bien souvent, oui. Ils sont déjà fort avancés. Alors, j'ai une fois un couple qui est venu à titre préventif, avant de faire famille, d'avoir des enfants, parce qu'il sentait qu'il y avait deux, trois choses qui revenaient dans les disputes difficiles. Ça fait un moment que je les accompagne, ils sont dans un processus de faire un enfant, mais c'est plutôt rare. On vient souvent chez le thérapeute quand il y a déjà pas mal de bagages.

  • Speaker #2

    Et quels sont les problèmes les plus récurrents qui sont soulevés par ces couples ?

  • Speaker #1

    Souvent, c'est une petite blessure, au fur et à mesure des années. Ça peut être dans le domaine de... qui fait quoi à la maison, la charge mentale, les inégalités, mais ça peut être aussi d'autres blessures, une tromperie, ça peut être au niveau financier, au niveau de la sexualité, vraiment tout ce qui touche à l'intime, et où chacun, dans un couple, vient avec son histoire, ses croyances, et où parfois... il n'y a pas de point de rencontre, voire il y a des points de friction et qui, au fur et à mesure des années, parfois se rigidifient et font que la situation devient insupportable, inacceptable.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que tu conseilles à un couple qui va mal, généralement ?

  • Speaker #1

    Alors moi, je ne conseille rien, ou en tout cas le moins possible. Il faut que ça vienne quand même des gens parce qu'on n'est pas, en tant que psychologue ou psychothérapeute, tout puissant et à dire aux gens ce qu'il faut faire. C'est vraiment en fonction de ce que chacun ressent. Moi, je préconise quand même de surtout ne rien changer pendant le processus thérapeutique. Alors, il arrive qu'il y ait des couples qui en viennent à se séparer pendant une thérapie, et là, on ne va pas les empêcher. C'est qu'ils sont arrivés au bout et que c'est un processus. Et voilà. Mais voilà, pouvoir se donner le temps et tous les moyens possibles que pour se dire qu'on a tout fait pour sauver le couple et donc peut-être se laisser un petit temps. Mais après, au bout parfois d'une séance, c'est arrivé, en tout cas ça m'est arrivé qu'il y ait des couples qui ne prennent pas rendez-vous parce que finalement, cette première séance, ça suffit à acter que le couple était terminé, qu'il n'y avait plus de couple.

  • Speaker #2

    Alors tout faire pour essayer de... d'arranger la situation, ça va jusqu'à où ? Tout faire.

  • Speaker #1

    En tout cas, déjà, une thérapie, je crois que c'est un sacré engagement, financier, en énergie, en temps, vraiment dans son emploi du temps, mais en temps psychique, en énergie, oui. On y met, les gens y mettent souvent tout leur cœur. Et donc, je trouve que surtout pouvoir dire à ces enfants, quand on en a, que... Papa et maman ont tout essayé, ont tout tenté, mais que c'est vraiment plus possible et que pour le bien de tous, c'est important qu'ils se séparent. Voilà, je trouve que, quel que soit l'âge des enfants, c'est un message important à dire. Et une thérapie, en tout cas, ça peut être déjà faire beaucoup.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que tu vas dire, par exemple, à des parents qui se disputent énormément devant leurs enfants ? On sait que ce n'est pas bien.

  • Speaker #1

    c'est pas bien comment on fait pour éviter ça qu'est-ce qu'on peut mettre en place alors il y a dispute et dispute moi je différencie les disputes liées à la vie normale on se dispute avec ses propres parents, on se dispute parfois avec des amis avec des collègues pour moi c'est pas vraiment des disputes c'est des points de désaccord on se confronte, on négocie puis on s'apaise Il y a les disputes où là on utilise des mots durs, où on blesse l'autre, on s'attaque mutuellement. Et ça c'est vraiment des disputes qui font mal et qui laissent des blessures, notamment aux enfants quand ils y assistent ou qu'ils entendent de loin. Et voilà ce que je dis, c'est que ça peut être une forme, ça dépend de la récurrence, de l'importance de la dispute, mais une forme de maltraitance faite aux enfants que d'assister à des conflits répétés de leurs parents.

  • Speaker #2

    Quelles peuvent être les conséquences pour les enfants, justement ?

  • Speaker #1

    Quand un parent attaque l'autre devant les enfants, un enfant, c'est 50-50. C'est 50% papa, 50% maman. Donc, quand maman attaque papa devant l'enfant, elle attaque, d'une certaine manière, un peu son enfant. La part de papa qu'il a en lui. Et donc, ça fait vraiment des blessures narcissiques, parfois profondes, dans l'estime de soi. Et ça crée, comme ça, ben Aussi une charge mentale pour l'enfant qui part avec ça à l'école, qui repense, qui peut avoir des difficultés à dormir, des difficultés d'apprentissage, si vraiment ça prend beaucoup de place et beaucoup d'ampleur.

  • Speaker #2

    Si par exemple l'enfant ne dit rien, comment est-ce qu'on peut détecter ? Alors tu parles de difficultés pour dormir, difficultés d'apprentissage, parfois la blessure elle ne se voit pas si bien. Comment est-ce qu'on peut détecter que notre enfant va mal à cause de ça ? et qu'on peut en déduire que c'est à cause de ces disputes ?

  • Speaker #1

    Effectivement, il y a des enfants qui montrent bruyamment que ça ne va pas. Alors ça peut être, comme je disais, à l'école, des problèmes de comportement, ou à la maison. Ça peut être des choses beaucoup plus psychosomatiques, un retour de l'éthiopie au lit. Ça peut être des maladies à répétition. Mais ça peut être aussi un retrait et un renfermement. Et donc, je pense que tout changement de comportement par rapport à ce qu'on connaît de son enfant habituellement peut être un signe de souffrance. Mais c'est vraiment, il faut partir de ce qu'est l'enfant en temps normal, habituel. Et puis surtout, je crois que ce qui prime avant tout, c'est la communication. Et pouvoir dire tout simplement aussi, écoute, je sais que c'est dur. En ce moment, on se dispute beaucoup, on essaie de faire des efforts, mais on a trop de choses, c'est trop difficile émotionnellement, et on est désolés, on n'arrive pas à vous épargner, à t'épargner. Mais c'est important que tu puisses dire comment tu te sens toi aussi, offrir un espace de parole et d'écoute pour son enfant, et pas l'oublier, parce que les enfants, même dans la séparation la plus... la plus simple possible, sans trop de disputes, les enfants souffrent, on le sait.

  • Speaker #2

    On dit que les enfants sont des éponges, tu confirmes ?

  • Speaker #1

    Oui, je dis souvent qu'ils ont des antennes et même ce qu'on ne leur dit pas, ils le ressentent parce qu'ils captent chaque changement d'ambiance, d'intonation. Ils sont très sensibles, les enfants, justement, à tout ce qui n'est pas verbal, puisque c'est vraiment en grandissant que la parole prend toute son importance. pleure et qu'on l'utilise à bon escient pour s'exprimer, mais avant quand même d'être adolescent ou un jeune adulte, c'est très difficile de... Voilà, d'utiliser les mots. Et donc, ils utilisent le corps beaucoup. Et donc, ils sont très sensibles au corps de l'autre, au corps de son parent, et comment ils parlent.

  • Speaker #2

    Comment ça, ils utilisent le corps beaucoup ?

  • Speaker #1

    Les enfants, ils utilisent beaucoup leur corps pour s'exprimer, pour montrer. Alors, les tout-petits, avant d'avoir la parole, c'est parler pleurs, c'est taper aussi. Et donc, avant d'avoir une maîtrise de son... de bien le comprendre, de le contrôler, tout passe par le corps jusqu'à un certain âge et même encore à l'adolescence. On utilise beaucoup le corps pour parler, pour montrer, que ce soit à travers les marques qu'on fait sur le corps ou voilà la manière de se mouvoir est très importante.

  • Speaker #2

    Quels conseils tu donnerais à des parents qui ont décidé de se séparer ? dans l'annonce qu'ils doivent en faire à leurs enfants ?

  • Speaker #1

    Dans la mesure de possible de pouvoir l'annoncer ensemble, ça me semble important, qu'une même parole soit énoncée au même moment, qu'ils sentent que même si papa et maman se séparent, là, ils sont un peu d'accord réunis. Et surtout, déculpabiliser les enfants, parce que les enfants, ils ont la capacité à se sentir souvent responsables dans la séparation de leurs parents, même si on leur dit le contraire. Donc, leur dire qu'ils n'y sont pour rien et qu'ils ne peuvent rien changer, que même tout ce qu'ils peuvent faire, parce que les enfants sont très créatifs, et souvent, quand les parents se séparent, quand ils sont séparés, ils trouvent toujours un moyen de les réunir, à travers des problèmes à l'école ou des bobos par-ci, par-là, mais essayer de leur faire comprendre le plus possible que quoi qu'ils fassent, quoi qu'ils disent, rien ne pourra changer. que la décision est prise et ça ne repose pas sur leurs épaules.

  • Speaker #2

    On entend aussi des enfants qui disent qu'ils ont beaucoup de mal à passer du temps avec leurs copains qui ont leurs parents ensemble et que ça les fait beaucoup souffrir. Comment est-ce qu'on peut répondre à ça ?

  • Speaker #1

    Je crois que c'est important de respecter le rythme de l'enfant, le deuil nécessaire d'une famille, de ses parents réunis.

  • Speaker #2

    Et qu'est-ce qu'on peut leur dire ?

  • Speaker #1

    Que c'est OK de ne pas avoir envie et que peut-être pour un temps, et le temps qu'il faudra, il peut s'autoriser à ne pas aller chez tel copain parce que ça le fait trop souffrir. Que le bénéfice qu'il en retire n'est pas assez grand. Et que s'il y a plus de souffrance que de plaisir, alors c'est peut-être important de mettre ça de côté pour un temps.

  • Speaker #2

    Quel conseil tu donnerais à des parents pour organiser la coparentalité, une fois qu'ils se sont séparés ? Je ne sais pas si tu es parfois confrontée à ce genre de questions.

  • Speaker #1

    J'y suis parfois confrontée, même quand les couples sont ensemble, parce que ce n'est jamais simple. Même quand on fait toujours couple et qu'on est a priori bien ensemble, de toujours s'entendre sur comment on éduque, c'est quoi les limites, qu'est-ce qui est autorisé, pas autorisé. Et donc, j'avais écouté une conférence assez intéressante pendant le Covid de Neuberger, qui est un psychothérapeute assez connu et qui invitait même les parents en couple à fonctionner comme les parents séparés. C'est pouvoir s'autoriser à faire une semaine maman et faire une semaine papa. Et que pendant la semaine maman, c'est maman qui décide, maman qui fixe les règles. et pendant la semaine papa l'inverse. Et donc, c'est comment pouvoir autoriser un peu de créativité, de souplesse, mais aussi pouvoir, parce que c'est un des bénéfices parfois d'être séparé, c'est d'avoir une semaine aussi pour souffler, d'avoir comme ça des bulles à soi. Et donc, autoriser des moments de liberté pour chaque parent aussi, parce que c'est une charge mentale que de penser au repos. pas, les devoirs, devoir mettre les limites, rappeler l'heure du coucher, les dents. Le conseil que je donnerais, c'est pouvoir se poser et en parler dans la mesure du possible. Pour ça, il faut que la relation soit suffisamment apaisée que pour le faire.

  • Speaker #2

    Parce que ça, c'est quand même l'un des grands problèmes, c'est qu'on ne se quitte pas forcément très bons amis et que la situation n'est pas forcément au beau fixe au départ. La relation n'est pas vraiment... au beau fixe au départ. Il y a plusieurs formules de garde aussi. Il y a plusieurs façons de... On le voit d'ailleurs dans le podcast que les gens s'organisent différemment. Bien que je me rende compte que beaucoup privilégient des semaines coupées en deux. En tout cas, jusqu'ici, c'est ce que j'ai constaté. Moi, par exemple, sur ce mode de garde en alternance, on a deux jours, trois jours. Est-ce que tu penses que c'est une bonne idée ?

  • Speaker #1

    Alors, pour revenir un peu à la question précédente, juste préciser que quand on ne sait pas suffisamment au beau fixe, je trouve que c'est toujours intéressant de se dire qu'on a besoin de quelqu'un, de faire appel à un tiers, un médiateur, un avocat, former en médiation, à quelqu'un de proche, ça peut être un ami du couple, quelqu'un de la famille, mais vraiment quelqu'un pour faire tiers et vraiment s'autoriser à... Là aussi, être créatif. Par rapport au système de garde, du point de vue des enfants, que je rencontre parfois, c'est compliqué de passer d'une ambiance, d'un cadre de vie à un autre. Et donc, quand c'est trop coupé, ça demande beaucoup d'énergie à l'enfant pour s'adapter et se réadapter. Après, ça dépend de l'âge de l'enfant. Pour des tout petits, des vraiment petits enfants, dans les trois premières années en tout cas, c'est compliqué d'être séparé trop longtemps d'un parent. Alors... Je crois que là aussi, c'est à adapter et réadapter au fur et à mesure qu'on se rend compte de ce que ça provoque pour l'enfant. D'être toujours attentif à comment l'enfant se sent et est-ce que c'est bon pour lui avant que ce soit bon pour le parent. Mais ça,

  • Speaker #2

    on ne le sait pas toujours. Même quand les enfants ont 5 ans, personne ne sait à l'avance comment ça va se passer. Personne ne sait si ça va être bien pour l'enfant et les parents. Ils ont du mal aussi à ne pas voir leurs enfants pendant une semaine. Donc, comment on fait ? On teste ?

  • Speaker #1

    On teste, on apprend par essais-erreurs, et ça je pense que c'est valable pour toute chose dans la vie. Après on peut aussi se dire que c'est coupé, mais juste sur une demi-journée, qu'il n'y a pas forcément un dodo chez l'autre parent. Là encore pour vraiment au maximum préserver une continuité dans le rythme de vie et dans le lieu de vie de l'enfant.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que tu veux dire par là, coupé sur une demi-journée ?

  • Speaker #1

    Ça peut être une semaine chez l'un et une semaine chez l'autre. Ça, ça dépend vraiment de l'âge de l'enfant. Et puis, le mercredi après-midi de la semaine chez papa, il peut y avoir un temps avec maman et inversement. Ça peut être, pas forcément le mercredi, mais un autre jour. Mais comment aussi, peut-être parfois couper la semaine et avoir un contact avec l'autre parent et passer du temps avec lui. Parce que ça peut être long, une semaine.

  • Speaker #2

    Que faire face à un coparent qui est violent ? ou menaçants après la séparation ? On a des enfants qui vont une semaine sur deux chez l'un, chez l'autre. Il y a l'un des coparents qui est violent et menaçant avec l'autre coparent. Qu'est-ce qu'on peut faire ?

  • Speaker #1

    Alors, ça dépend quel est le type de violence, si elle est verbale, physique, si c'est des menaces. Mais là encore, je reviens à l'enfant, tout parent qui se montre violent devant ses enfants. C'est une forme de maltraitance et pour ça, il y a des équipes spécialisées qui peuvent aider et faire tiers, vraiment pour comprendre pourquoi il y a conflit, comprendre un peu dans l'histoire du couple, de la famille et comment apprendre à ses parents à bien se séparer. En tout cas, à trouver des espaces pour construire une coparentalité, pour parfois des espaces thérapeutiques individuels de manière séparée, parfois faire appel aussi à comme je disais, des tiers, qu'ils soient au sein de la famille ou en dehors, à aller voir parfois un juge, pour statuer sur la garde parce qu'on n'arrive pas à se mettre d'accord. Donc il faut comprendre la nature de cette violence et de ce conflit, avant toute chose. Et parfois, c'est tellement pas possible de le faire à deux qu'il faut vraiment aller chercher de l'aide ailleurs.

  • Speaker #2

    Et si on est le coparent qui est victime de menaces ou de clairement d'abus, qu'est-ce qu'on peut faire ? On dépose une main courante ?

  • Speaker #1

    C'est possible. Des fois, si l'autre est un peu au-dessus des lois, n'entend pas, il faut parfois avoir recours à la loi pour rappeler que tout n'est pas possible. On ne peut pas tout faire, on ne peut pas tout dire. Et donc, il y a des choses inacceptables. Et s'il faut en arriver là, parfois, c'est important pour tout le monde, pour que les enfants se sentent aussi protégés.

  • Speaker #2

    Quel conseil tu donnerais aux parents qui nous écoutent, qui sont peut-être... en train de se séparer pour essayer de mieux vivre leur séparation ?

  • Speaker #1

    De ne pas hésiter à aller chercher de l'aide, à demander conseil, mais aussi à prendre du temps pour soi et souffler. Donc, aller demander aux amis, parfois de garder les enfants, une après-midi, une soirée, aller demander de l'aide à la famille. Je crois que c'est vraiment important d'avoir un lien et de s'entourer. dans ces moments-là, de ne pas rester seule. Et puis, penser à soi, parce que pour que les enfants aillent bien, il faut que les parents aillent bien. Et donc, même si c'est très compliqué dans ce moment-là, mais essayer de prendre soin de soi au maximum.

  • Speaker #2

    Le burn-out parental, ça existe ?

  • Speaker #1

    Je pense que l'épuisement, il existe, que ce soit au travail, à la maison, dans son rôle de conjoint, de conjointe, de parent. Oui, je pense que l'épuisement, c'est quelque chose qui est quand même... de plus en plus parler, énoncer, accepter entendu et pour lequel on peut aller consulter.

  • Speaker #2

    Merci Claire, merci d'avoir passé cette demi-heure avec nous et je vais mettre en note de ce podcast le nom du psychologue dont tu as parlé un peu plus tôt et je pense que ça va intéresser pas mal de personnes.

  • Speaker #0

    Un grand,

  • Speaker #2

    grand merci pour ton aide et tous tes conseils. À bientôt.

  • Speaker #1

    Merci, au revoir.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Merci d'avoir écouté le podcast. Pour le soutenir, n'hésitez pas à lui mettre 5 étoiles sur votre plateforme de podcast préférée, à en parler autour de vous, voire même à en parler entre vous. Vous pouvez également retrouver le podcast sur Instagram et sur Facebook. Et si vous avez des suggestions ou des commentaires, contactez-moi sur quelquechoseavoudirepodcast.com gmail.com. Quelque chose à vous dire, podcast, arrobas, gmail.com. On se retrouve dans 15 jours pour un nouvel épisode, et d'ici là, portez-vous bien. Ciao !

Description

🎙️ Bel été à toutes et tous! Aujourd'hui je vous rediffuse l'épisode #3 avec la psychologue et psychothérapeute Claire Béréni.

👉Ma discussion avec Claire a porté sur la place des enfants dans la séparation et comment les épargner au maximum.


👉Claire nous parle des problématiques rencontrées par les parents en instance de séparation, l’impact de leurs disputes sur la santé mentale des enfants, comment déculpabiliser les enfants quand on décide de se séparer et plein d’idées pour préserver leur bien-être quand on a épuisé toutes les solutions de conciliation du couple.

Une discussion très inspirante et pleine de bon sens.


🎧Bonne écoute!


✍️ Notes de l'épisode


Cité dans le podcast, Robert Neuburger, psychiatre, psychothérapeute de famille


☎️Laissez un message sur la boite vocale!  

👉Suivez le podcast sur Instagram et Linkedin

📩Email: quelquechoseavousdirepodcast@gmail.com


POUR SOUTENIR LE PODCAST METTEZ-LUI 5 ETOILES SUR VOTRE PLATEFORME DE PODCAST PREFEREE, ABONNEZ-VOUS, COMMENTEZ LE PODCAST. MERCI 🙏🙏!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez Quelque chose à vous dire, le podcast des parents séparés. Comment dire à ces enfants qu'on se sépare ? Et après, comment on s'en sort financièrement ? Et pour les vacances, on fait quoi ? La décision de se séparer et ses conséquences sur notre vie familiale et personnelle chamboulent inévitablement notre quotidien. Mais on s'en sort. Je m'appelle Pamela Morinière et vous écoutez la saison 1 de Quelque chose à vous dire, le podcast des parents séparés, qui s'en sortent. Tous les 15 jours, j'interview des parents séparés, mais aussi des professionnels du divorce et de la séparation pour apporter un point de vue d'expert sur une situation bouleversante qui touche près d'un couple sur deux et que l'on a tendance à banaliser alors que ses conséquences sur notre vie familiale et personnelle sont titanesques. J'espère que ce podcast vous aidera à mieux vivre votre séparation en préservant vos enfants. Mais place à l'épisode du jour. Bonne écoute ! Épisode 3. La vie de la psy. Claire est psychologue et psychothérapeute. J'avais rendez-vous dans son cabinet de consultation bruxellois, où trône jeux d'enfants et canapés douillets. Ma discussion avec Claire a porté sur la place des enfants dans la séparation et comment les épargner au maximum. Claire nous parle des problématiques rencontrées par les parents en instance de séparation, l'impact de leurs disputes sur la santé mentale des enfants, comment déculpabiliser les enfants quand on décide de se séparer, et plein d'idées pour préserver leur bien-être quand on a épuisé toutes les solutions de conciliation du couple. Une discussion très inspirante et pleine de bon sens. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Alors je m'appelle Claire, je suis psychologue, psychothérapeute et je travaille en privé chez moi. Et puis aussi dans un hôpital, plutôt avec des enfants qui vivent dans des contextes de violence ou de négligence. Donc voilà, j'ai une clinique assez diverse.

  • Speaker #2

    Pourquoi les couples viennent te voir généralement ?

  • Speaker #1

    Alors les couples qui viennent me voir, à mon privé en tout cas... Ce sont des couples qui se posent des questions, déjà depuis souvent un long moment, qui ont des enfants ou pas d'enfants, mais souvent ils ont des enfants. Et soit il y en a un qui est plutôt dans un processus déjà dans sa tête de séparation, soit c'est les deux, mais plus souvent il y en a un qui est plus, voilà, à portée la demande de thérapie et de mettre au travail des choses difficiles dans le couple.

  • Speaker #2

    Tu veux dire que les gens, quand ils viennent te voir, ce n'est pas uniquement parce que ça ne va pas bien entre eux, ils sont déjà dans une démarche d'aller vers autre chose ?

  • Speaker #1

    Bien souvent, oui. Ils sont déjà fort avancés. Alors, j'ai une fois un couple qui est venu à titre préventif, avant de faire famille, d'avoir des enfants, parce qu'il sentait qu'il y avait deux, trois choses qui revenaient dans les disputes difficiles. Ça fait un moment que je les accompagne, ils sont dans un processus de faire un enfant, mais c'est plutôt rare. On vient souvent chez le thérapeute quand il y a déjà pas mal de bagages.

  • Speaker #2

    Et quels sont les problèmes les plus récurrents qui sont soulevés par ces couples ?

  • Speaker #1

    Souvent, c'est une petite blessure, au fur et à mesure des années. Ça peut être dans le domaine de... qui fait quoi à la maison, la charge mentale, les inégalités, mais ça peut être aussi d'autres blessures, une tromperie, ça peut être au niveau financier, au niveau de la sexualité, vraiment tout ce qui touche à l'intime, et où chacun, dans un couple, vient avec son histoire, ses croyances, et où parfois... il n'y a pas de point de rencontre, voire il y a des points de friction et qui, au fur et à mesure des années, parfois se rigidifient et font que la situation devient insupportable, inacceptable.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que tu conseilles à un couple qui va mal, généralement ?

  • Speaker #1

    Alors moi, je ne conseille rien, ou en tout cas le moins possible. Il faut que ça vienne quand même des gens parce qu'on n'est pas, en tant que psychologue ou psychothérapeute, tout puissant et à dire aux gens ce qu'il faut faire. C'est vraiment en fonction de ce que chacun ressent. Moi, je préconise quand même de surtout ne rien changer pendant le processus thérapeutique. Alors, il arrive qu'il y ait des couples qui en viennent à se séparer pendant une thérapie, et là, on ne va pas les empêcher. C'est qu'ils sont arrivés au bout et que c'est un processus. Et voilà. Mais voilà, pouvoir se donner le temps et tous les moyens possibles que pour se dire qu'on a tout fait pour sauver le couple et donc peut-être se laisser un petit temps. Mais après, au bout parfois d'une séance, c'est arrivé, en tout cas ça m'est arrivé qu'il y ait des couples qui ne prennent pas rendez-vous parce que finalement, cette première séance, ça suffit à acter que le couple était terminé, qu'il n'y avait plus de couple.

  • Speaker #2

    Alors tout faire pour essayer de... d'arranger la situation, ça va jusqu'à où ? Tout faire.

  • Speaker #1

    En tout cas, déjà, une thérapie, je crois que c'est un sacré engagement, financier, en énergie, en temps, vraiment dans son emploi du temps, mais en temps psychique, en énergie, oui. On y met, les gens y mettent souvent tout leur cœur. Et donc, je trouve que surtout pouvoir dire à ces enfants, quand on en a, que... Papa et maman ont tout essayé, ont tout tenté, mais que c'est vraiment plus possible et que pour le bien de tous, c'est important qu'ils se séparent. Voilà, je trouve que, quel que soit l'âge des enfants, c'est un message important à dire. Et une thérapie, en tout cas, ça peut être déjà faire beaucoup.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que tu vas dire, par exemple, à des parents qui se disputent énormément devant leurs enfants ? On sait que ce n'est pas bien.

  • Speaker #1

    c'est pas bien comment on fait pour éviter ça qu'est-ce qu'on peut mettre en place alors il y a dispute et dispute moi je différencie les disputes liées à la vie normale on se dispute avec ses propres parents, on se dispute parfois avec des amis avec des collègues pour moi c'est pas vraiment des disputes c'est des points de désaccord on se confronte, on négocie puis on s'apaise Il y a les disputes où là on utilise des mots durs, où on blesse l'autre, on s'attaque mutuellement. Et ça c'est vraiment des disputes qui font mal et qui laissent des blessures, notamment aux enfants quand ils y assistent ou qu'ils entendent de loin. Et voilà ce que je dis, c'est que ça peut être une forme, ça dépend de la récurrence, de l'importance de la dispute, mais une forme de maltraitance faite aux enfants que d'assister à des conflits répétés de leurs parents.

  • Speaker #2

    Quelles peuvent être les conséquences pour les enfants, justement ?

  • Speaker #1

    Quand un parent attaque l'autre devant les enfants, un enfant, c'est 50-50. C'est 50% papa, 50% maman. Donc, quand maman attaque papa devant l'enfant, elle attaque, d'une certaine manière, un peu son enfant. La part de papa qu'il a en lui. Et donc, ça fait vraiment des blessures narcissiques, parfois profondes, dans l'estime de soi. Et ça crée, comme ça, ben Aussi une charge mentale pour l'enfant qui part avec ça à l'école, qui repense, qui peut avoir des difficultés à dormir, des difficultés d'apprentissage, si vraiment ça prend beaucoup de place et beaucoup d'ampleur.

  • Speaker #2

    Si par exemple l'enfant ne dit rien, comment est-ce qu'on peut détecter ? Alors tu parles de difficultés pour dormir, difficultés d'apprentissage, parfois la blessure elle ne se voit pas si bien. Comment est-ce qu'on peut détecter que notre enfant va mal à cause de ça ? et qu'on peut en déduire que c'est à cause de ces disputes ?

  • Speaker #1

    Effectivement, il y a des enfants qui montrent bruyamment que ça ne va pas. Alors ça peut être, comme je disais, à l'école, des problèmes de comportement, ou à la maison. Ça peut être des choses beaucoup plus psychosomatiques, un retour de l'éthiopie au lit. Ça peut être des maladies à répétition. Mais ça peut être aussi un retrait et un renfermement. Et donc, je pense que tout changement de comportement par rapport à ce qu'on connaît de son enfant habituellement peut être un signe de souffrance. Mais c'est vraiment, il faut partir de ce qu'est l'enfant en temps normal, habituel. Et puis surtout, je crois que ce qui prime avant tout, c'est la communication. Et pouvoir dire tout simplement aussi, écoute, je sais que c'est dur. En ce moment, on se dispute beaucoup, on essaie de faire des efforts, mais on a trop de choses, c'est trop difficile émotionnellement, et on est désolés, on n'arrive pas à vous épargner, à t'épargner. Mais c'est important que tu puisses dire comment tu te sens toi aussi, offrir un espace de parole et d'écoute pour son enfant, et pas l'oublier, parce que les enfants, même dans la séparation la plus... la plus simple possible, sans trop de disputes, les enfants souffrent, on le sait.

  • Speaker #2

    On dit que les enfants sont des éponges, tu confirmes ?

  • Speaker #1

    Oui, je dis souvent qu'ils ont des antennes et même ce qu'on ne leur dit pas, ils le ressentent parce qu'ils captent chaque changement d'ambiance, d'intonation. Ils sont très sensibles, les enfants, justement, à tout ce qui n'est pas verbal, puisque c'est vraiment en grandissant que la parole prend toute son importance. pleure et qu'on l'utilise à bon escient pour s'exprimer, mais avant quand même d'être adolescent ou un jeune adulte, c'est très difficile de... Voilà, d'utiliser les mots. Et donc, ils utilisent le corps beaucoup. Et donc, ils sont très sensibles au corps de l'autre, au corps de son parent, et comment ils parlent.

  • Speaker #2

    Comment ça, ils utilisent le corps beaucoup ?

  • Speaker #1

    Les enfants, ils utilisent beaucoup leur corps pour s'exprimer, pour montrer. Alors, les tout-petits, avant d'avoir la parole, c'est parler pleurs, c'est taper aussi. Et donc, avant d'avoir une maîtrise de son... de bien le comprendre, de le contrôler, tout passe par le corps jusqu'à un certain âge et même encore à l'adolescence. On utilise beaucoup le corps pour parler, pour montrer, que ce soit à travers les marques qu'on fait sur le corps ou voilà la manière de se mouvoir est très importante.

  • Speaker #2

    Quels conseils tu donnerais à des parents qui ont décidé de se séparer ? dans l'annonce qu'ils doivent en faire à leurs enfants ?

  • Speaker #1

    Dans la mesure de possible de pouvoir l'annoncer ensemble, ça me semble important, qu'une même parole soit énoncée au même moment, qu'ils sentent que même si papa et maman se séparent, là, ils sont un peu d'accord réunis. Et surtout, déculpabiliser les enfants, parce que les enfants, ils ont la capacité à se sentir souvent responsables dans la séparation de leurs parents, même si on leur dit le contraire. Donc, leur dire qu'ils n'y sont pour rien et qu'ils ne peuvent rien changer, que même tout ce qu'ils peuvent faire, parce que les enfants sont très créatifs, et souvent, quand les parents se séparent, quand ils sont séparés, ils trouvent toujours un moyen de les réunir, à travers des problèmes à l'école ou des bobos par-ci, par-là, mais essayer de leur faire comprendre le plus possible que quoi qu'ils fassent, quoi qu'ils disent, rien ne pourra changer. que la décision est prise et ça ne repose pas sur leurs épaules.

  • Speaker #2

    On entend aussi des enfants qui disent qu'ils ont beaucoup de mal à passer du temps avec leurs copains qui ont leurs parents ensemble et que ça les fait beaucoup souffrir. Comment est-ce qu'on peut répondre à ça ?

  • Speaker #1

    Je crois que c'est important de respecter le rythme de l'enfant, le deuil nécessaire d'une famille, de ses parents réunis.

  • Speaker #2

    Et qu'est-ce qu'on peut leur dire ?

  • Speaker #1

    Que c'est OK de ne pas avoir envie et que peut-être pour un temps, et le temps qu'il faudra, il peut s'autoriser à ne pas aller chez tel copain parce que ça le fait trop souffrir. Que le bénéfice qu'il en retire n'est pas assez grand. Et que s'il y a plus de souffrance que de plaisir, alors c'est peut-être important de mettre ça de côté pour un temps.

  • Speaker #2

    Quel conseil tu donnerais à des parents pour organiser la coparentalité, une fois qu'ils se sont séparés ? Je ne sais pas si tu es parfois confrontée à ce genre de questions.

  • Speaker #1

    J'y suis parfois confrontée, même quand les couples sont ensemble, parce que ce n'est jamais simple. Même quand on fait toujours couple et qu'on est a priori bien ensemble, de toujours s'entendre sur comment on éduque, c'est quoi les limites, qu'est-ce qui est autorisé, pas autorisé. Et donc, j'avais écouté une conférence assez intéressante pendant le Covid de Neuberger, qui est un psychothérapeute assez connu et qui invitait même les parents en couple à fonctionner comme les parents séparés. C'est pouvoir s'autoriser à faire une semaine maman et faire une semaine papa. Et que pendant la semaine maman, c'est maman qui décide, maman qui fixe les règles. et pendant la semaine papa l'inverse. Et donc, c'est comment pouvoir autoriser un peu de créativité, de souplesse, mais aussi pouvoir, parce que c'est un des bénéfices parfois d'être séparé, c'est d'avoir une semaine aussi pour souffler, d'avoir comme ça des bulles à soi. Et donc, autoriser des moments de liberté pour chaque parent aussi, parce que c'est une charge mentale que de penser au repos. pas, les devoirs, devoir mettre les limites, rappeler l'heure du coucher, les dents. Le conseil que je donnerais, c'est pouvoir se poser et en parler dans la mesure du possible. Pour ça, il faut que la relation soit suffisamment apaisée que pour le faire.

  • Speaker #2

    Parce que ça, c'est quand même l'un des grands problèmes, c'est qu'on ne se quitte pas forcément très bons amis et que la situation n'est pas forcément au beau fixe au départ. La relation n'est pas vraiment... au beau fixe au départ. Il y a plusieurs formules de garde aussi. Il y a plusieurs façons de... On le voit d'ailleurs dans le podcast que les gens s'organisent différemment. Bien que je me rende compte que beaucoup privilégient des semaines coupées en deux. En tout cas, jusqu'ici, c'est ce que j'ai constaté. Moi, par exemple, sur ce mode de garde en alternance, on a deux jours, trois jours. Est-ce que tu penses que c'est une bonne idée ?

  • Speaker #1

    Alors, pour revenir un peu à la question précédente, juste préciser que quand on ne sait pas suffisamment au beau fixe, je trouve que c'est toujours intéressant de se dire qu'on a besoin de quelqu'un, de faire appel à un tiers, un médiateur, un avocat, former en médiation, à quelqu'un de proche, ça peut être un ami du couple, quelqu'un de la famille, mais vraiment quelqu'un pour faire tiers et vraiment s'autoriser à... Là aussi, être créatif. Par rapport au système de garde, du point de vue des enfants, que je rencontre parfois, c'est compliqué de passer d'une ambiance, d'un cadre de vie à un autre. Et donc, quand c'est trop coupé, ça demande beaucoup d'énergie à l'enfant pour s'adapter et se réadapter. Après, ça dépend de l'âge de l'enfant. Pour des tout petits, des vraiment petits enfants, dans les trois premières années en tout cas, c'est compliqué d'être séparé trop longtemps d'un parent. Alors... Je crois que là aussi, c'est à adapter et réadapter au fur et à mesure qu'on se rend compte de ce que ça provoque pour l'enfant. D'être toujours attentif à comment l'enfant se sent et est-ce que c'est bon pour lui avant que ce soit bon pour le parent. Mais ça,

  • Speaker #2

    on ne le sait pas toujours. Même quand les enfants ont 5 ans, personne ne sait à l'avance comment ça va se passer. Personne ne sait si ça va être bien pour l'enfant et les parents. Ils ont du mal aussi à ne pas voir leurs enfants pendant une semaine. Donc, comment on fait ? On teste ?

  • Speaker #1

    On teste, on apprend par essais-erreurs, et ça je pense que c'est valable pour toute chose dans la vie. Après on peut aussi se dire que c'est coupé, mais juste sur une demi-journée, qu'il n'y a pas forcément un dodo chez l'autre parent. Là encore pour vraiment au maximum préserver une continuité dans le rythme de vie et dans le lieu de vie de l'enfant.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que tu veux dire par là, coupé sur une demi-journée ?

  • Speaker #1

    Ça peut être une semaine chez l'un et une semaine chez l'autre. Ça, ça dépend vraiment de l'âge de l'enfant. Et puis, le mercredi après-midi de la semaine chez papa, il peut y avoir un temps avec maman et inversement. Ça peut être, pas forcément le mercredi, mais un autre jour. Mais comment aussi, peut-être parfois couper la semaine et avoir un contact avec l'autre parent et passer du temps avec lui. Parce que ça peut être long, une semaine.

  • Speaker #2

    Que faire face à un coparent qui est violent ? ou menaçants après la séparation ? On a des enfants qui vont une semaine sur deux chez l'un, chez l'autre. Il y a l'un des coparents qui est violent et menaçant avec l'autre coparent. Qu'est-ce qu'on peut faire ?

  • Speaker #1

    Alors, ça dépend quel est le type de violence, si elle est verbale, physique, si c'est des menaces. Mais là encore, je reviens à l'enfant, tout parent qui se montre violent devant ses enfants. C'est une forme de maltraitance et pour ça, il y a des équipes spécialisées qui peuvent aider et faire tiers, vraiment pour comprendre pourquoi il y a conflit, comprendre un peu dans l'histoire du couple, de la famille et comment apprendre à ses parents à bien se séparer. En tout cas, à trouver des espaces pour construire une coparentalité, pour parfois des espaces thérapeutiques individuels de manière séparée, parfois faire appel aussi à comme je disais, des tiers, qu'ils soient au sein de la famille ou en dehors, à aller voir parfois un juge, pour statuer sur la garde parce qu'on n'arrive pas à se mettre d'accord. Donc il faut comprendre la nature de cette violence et de ce conflit, avant toute chose. Et parfois, c'est tellement pas possible de le faire à deux qu'il faut vraiment aller chercher de l'aide ailleurs.

  • Speaker #2

    Et si on est le coparent qui est victime de menaces ou de clairement d'abus, qu'est-ce qu'on peut faire ? On dépose une main courante ?

  • Speaker #1

    C'est possible. Des fois, si l'autre est un peu au-dessus des lois, n'entend pas, il faut parfois avoir recours à la loi pour rappeler que tout n'est pas possible. On ne peut pas tout faire, on ne peut pas tout dire. Et donc, il y a des choses inacceptables. Et s'il faut en arriver là, parfois, c'est important pour tout le monde, pour que les enfants se sentent aussi protégés.

  • Speaker #2

    Quel conseil tu donnerais aux parents qui nous écoutent, qui sont peut-être... en train de se séparer pour essayer de mieux vivre leur séparation ?

  • Speaker #1

    De ne pas hésiter à aller chercher de l'aide, à demander conseil, mais aussi à prendre du temps pour soi et souffler. Donc, aller demander aux amis, parfois de garder les enfants, une après-midi, une soirée, aller demander de l'aide à la famille. Je crois que c'est vraiment important d'avoir un lien et de s'entourer. dans ces moments-là, de ne pas rester seule. Et puis, penser à soi, parce que pour que les enfants aillent bien, il faut que les parents aillent bien. Et donc, même si c'est très compliqué dans ce moment-là, mais essayer de prendre soin de soi au maximum.

  • Speaker #2

    Le burn-out parental, ça existe ?

  • Speaker #1

    Je pense que l'épuisement, il existe, que ce soit au travail, à la maison, dans son rôle de conjoint, de conjointe, de parent. Oui, je pense que l'épuisement, c'est quelque chose qui est quand même... de plus en plus parler, énoncer, accepter entendu et pour lequel on peut aller consulter.

  • Speaker #2

    Merci Claire, merci d'avoir passé cette demi-heure avec nous et je vais mettre en note de ce podcast le nom du psychologue dont tu as parlé un peu plus tôt et je pense que ça va intéresser pas mal de personnes.

  • Speaker #0

    Un grand,

  • Speaker #2

    grand merci pour ton aide et tous tes conseils. À bientôt.

  • Speaker #1

    Merci, au revoir.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Merci d'avoir écouté le podcast. Pour le soutenir, n'hésitez pas à lui mettre 5 étoiles sur votre plateforme de podcast préférée, à en parler autour de vous, voire même à en parler entre vous. Vous pouvez également retrouver le podcast sur Instagram et sur Facebook. Et si vous avez des suggestions ou des commentaires, contactez-moi sur quelquechoseavoudirepodcast.com gmail.com. Quelque chose à vous dire, podcast, arrobas, gmail.com. On se retrouve dans 15 jours pour un nouvel épisode, et d'ici là, portez-vous bien. Ciao !

Share

Embed

You may also like