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Quoi d'neuf Maître ?

Enseigner en double-niveau : Entre défis et opportunités

Enseigner en double-niveau : Entre défis et opportunités

24min |06/02/2025
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24min |06/02/2025
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Description

✨ Bienvenue dans “Quoi d’neuf Maître ?”, le podcast qui explore les coulisses de l'enseignement. ✨


Dans ce troisième épisode, je vous propose de plonger dans un sujet aussi riche que complexe : l’enseignement en double-niveau.


Si vous êtes enseignant, vous savez à quel point il peut être exigeant de gérer une classe. Mais en double-niveau, les défis s’intensifient : il faut jongler avec deux programmes, répondre aux besoins divers des élèves, organiser des séances adaptées à tous… tout en maintenant une dynamique de classe positive.


Dans cet épisode, je vais :

• Définir ce qu’est un double-niveau ;

• Aborder ses spécificités pédagogiques, notamment pour un CP-CE1 ;

• Vous partager des stratégies pratiques pour optimiser votre organisation ;

• Et pour finir, je vous proposerai un exemple de journée type en double-niveau.


Bref, attendez-vous à un épisode dense, mais concret, qui, je l’espère, vous donnera des outils et des idées.


🎙 Rendez-vous tous les jeudis dès 7h pour découvrir un nouvel épisode !


🔔 Abonnez-vous pour explorer les coulisses de l’enseignement avec moi !


Podcast (dispo sur toutes les plateformes) : Quoi d'neuf Maître ?

Instagram : @jonathan_rms

Blog : https://quoidneufmaitre.wixsite.com/website


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hey, c'est Jonathan et bienvenue dans "Quoi d'neuf Maître ?", le podcast où l'on explore les coulisses de l'enseignement. Dans chaque épisode, je vous raconte des anecdotes de ma vie de prof, mes galères, mes réussites et bien sûr, mes idées pour rendre l'école un endroit plus fun et créatif. Que vous soyez étudiant, collègue enseignant ou simplement curieux, je suis sûr qu'on aura... plein de choses à se dire. Abonnez-vous pour explorer les coulisses de l'enseignement avec moi. Bienvenue dans ce troisième épisode de "Quoi d'neuf Maître ?". Aujourd'hui, on va parler d'un sujet qui concerne de nombreux enseignants, surtout en primaire, l'enseignement en double niveau. Si vous êtes professeur des écoles, déjà en poste ou en formation, vous avez sûrement déjà entendu parler de ces classes où l'on retrouve deux niveaux différents dans une même salle avec un seul enseignant pour tout gérer. Peut-être que vous avez déjà eu un double niveau ou que vous appréhendez d'en avoir un un jour. Vous vous demandez sûrement comment faire pour tout organiser, comment jongler entre deux programmes scolaires, comment réussir à maintenir une bonne ambiance de classe, etc. C'est justement de quoi nous allons parler aujourd'hui. Dans cet épisode, je vais vous expliquer ce qu'est une classe à double niveau et pourquoi ce type de classe existe, les défis et avantages que cela représente pour un enseignant et pour les élèves, les particularités d'un double niveau, comme le double niveau CPC1, et enfin un exemple de journée type. pour vous aider à visualiser le quotidien d'un enseignant en double niveau. Attendez-vous à un épisode dense mais concret qui, je l'espère, vous donnera des clés concrètes et des idées pour aborder ce type de classe avec plus de sérénité. Qu'est-ce qu'un double niveau ? Un double niveau, c'est une classe où l'on retrouve des élèves de deux niveaux scolaires différents avec un seul enseignant, une seule enseignante, pour les accompagner. On pourrait penser que c'est une situation rare, mais en réalité c'est assez fréquent, surtout dans les écoles rurales. Dans ces écoles, les effectifs sont parfois trop faibles pour ouvrir une classe par niveau. Or, REP, au lieu d'avoir une classe de CP avec 10 élèves et une classe de CE1 avec 12 élèves, par exemple, on regroupe ces deux niveaux dans une seule classe, dans une seule salle, avec un... Seul enseignant. On peut aussi trouver des classes à double niveau en ville, notamment lorsque les écoles doivent équilibrer le nombre d'élèves par classe. Parfois, une école a un nombre d'élèves qui ne permet pas de faire des groupes parfaitement homogènes. Plutôt que d'avoir une classe surchargée et une autre trop petite, on fait souvent le choix d'un double niveau pour harmoniser les effectifs. Une classe à double niveau, ce n'est pas seulement une question d'espace et de répartition des élèves. C'est aussi une véritable approche pédagogique, puisque l'enseignant doit gérer deux programmes scolaires en même temps, en veillant à ce que chaque élève progresse dans son apprentissage, assurer une continuité pédagogique, c'est-à-dire que tout s'enchaîne logiquement et que les élèves des deux niveaux puissent suivre un rythme cohérent, et enfin maintenir une bonne dynamique de classe où chacun trouve sa place, où personne ne se sent délaissé et où tout le monde peut apprendre efficacement. Si enseigner en double niveau représente un défi, cela peut être une vraie opportunité, autant pour les élèves que pour l'enseignant, puisque les élèves vont devenir de plus en plus autonomes. Dans une classe traditionnelle, les élèves ont souvent l'enseignant disponible immédiatement pour répondre à leurs questions, alors qu'en double niveau, comme l'enseignant est parfois occupé avec l'autre groupe, les élèves apprennent à se débrouiller, à chercher par eux-mêmes, à attendre leur tour intelligemment, cela les pousse à développer leur autonomie. une compétence précieuse et importante pour toute leur scolarité. Également, les plus grands aident les plus jeunes. Dans une classe double niveau, il y a souvent un phénomène naturel qui se met en place, qui est que les plus grands viennent en aide aux plus jeunes. Par exemple, un élève de CE1 peut aider un élève de CP à relire une consigne ou à s'entraîner à écrire une lettre. Cette entraide est bénéfique pour tout le monde, puisque l'élève plus jeune se sent accompagné et rassuré, tandis que l'élève plus âgé... consolide ses propres connaissances en expliquant. C'est ce qu'on appelle l'apprentissage par les pairs. En enseignant aux autres, on apprend encore mieux soi-même. Dans une classe à double niveau, il y a forcément des élèves avec des niveaux et des rythmes différents. Certains avancent vite, d'autres ont besoin de plus de temps, mais cette diversité n'est pas un problème puisque, bien au contraire, comme le cite un chercheur en sciences de l'éducation, Philippe Perrenou, l'hétérogénéité est une richesse lorsqu'elle est exploitée intelligemment. Autrement dit, le fait d'avoir des élèves de niveaux différents peut être une force à condition d'adopter la bonne approche pédagogique en encourageant l'entraide, la coopération et l'autonomie. L'enseignant... crée une dynamique de classe riche et stimulante où chacun, chaque élève, trouvera et trouve sa place et progresse à son rythme. Quand on parle de classe à double niveau, la première réaction est souvent Mais comment fait l'enseignant pour gérer deux niveaux en même temps ? Comment l'enseignant, l'enseignante fait pour gérer divers niveaux dans une seule salle ? Et c'est vrai que ça représente un défi d'organisation. Pourtant, loin d'être un simple plan B, réel avantage, à la fois pour les enfants et pour les enseignants. comme je vous l'ai expliqué juste avant. Quand on a des élèves de niveaux différents dans une même classe, on ne peut pas enseigner de manière uniforme, comme si tout le monde apprenait au même rythme. L'enseignant ou l'enseignante est obligé d'adapter son enseignement, de progresser, de proposer des activités variées et de tenir compte des besoins de chaque élève. C'est ce qu'on appelle la différenciation pédagogique. Les élèves qui ont des facilités ne s'ennuient pas, car ils peuvent aller plus loin dans les apprentissages. Les élèves qui ont plus de... difficultés sont mieux accompagnées car l'enseignant doit varier ses approches et proposer du soutien cible. Le fait d'avoir deux niveaux pousse donc naturellement l'enseignant l'enseignante à varier ses méthodes ce qui bénéficie à toute la classe. Apprendre ce n'est pas juste écouter un cours c'est aussi répéter, reformuler, réexpliquer. Dans une classe à double niveau les élèves plus âgés ont souvent l'occasion d'aider les plus jeunes par exemple en expliquant une consigne ou en relisant un un exercice avec eux. Ce rôle d'enseignant entre guillemets que l'élève va se procurer est très bénéfique pour leur propre apprentissage. Il y a des études qui montrent que lorsque les élèves expliquent une notion à un camarade, ils la retiennent mieux et plus longtemps. Alors pourquoi ? Parce qu'ils sont obligés d'organiser leurs idées, de simplifier, de réexpliquer ce qu'ils ont compris et de trouver des mots clairs pour l'expliquer aux autres. Et du côté des plus jeunes, et bien eux aussi en profitent car ils sont exposés à un modèle, voir un élève un peu plus âgé réussir une tâche, c'est motivant pour eux, puisque cela leur montre que c'est possible, qu'ils y arriveront aussi avec de l'entraînement. Dans une classe classique, un élève peut rapidement prendre l'habitude d'attendre que l'enseignant ou l'enseignante viennent l'aider à chaque difficulté. En double niveau, comme le maître ou la maîtresse, ne peut pas être partout en même temps, les élèves apprennent à gérer certaines tâches seuls, ils réfléchissent par eux-mêmes avant de demander de l'aide, alors bien sûr... Bien sûr, tout ça c'est un travail à faire en amont. Ils développent des stratégies pour trouver des solutions, regarder dans leur cahier, demander à un camarade, essayer autrement, regarder les affichages. Ils prennent l'habitude d'organiser leur travail en fonction des moments où l'enseignant est disponible. Des recherches ont montré que les élèves en classe double niveau développent une plus grande autonomie et que cette compétence leur est très utile tout au long de leur scolarité. Dans une classe où tout le monde a le même âge et suit le même programme, programme, on peut parfois ressentir aussi un esprit de compétition, qui a la meilleure note, qui a fini en premier, qui est le dernier, etc. Alors que dans une classe à double niveau, on peut toujours avoir cet esprit de compétition, mais c'est différent, puisque les élèves savent qu'ils ne sont pas tous au même point dans leurs apprentissages, ce qui favorise un climat plus bienveillant et plus coopératif. Les plus grands comprennent que leur rôle peut être d'aider et non de se comparer. Les plus jeunes voient les autres comme des modèles, sans se sentir en retard ou en échec, et l'entraide devient une habitude naturelle et non quelque chose qu'ils ne vont pas penser à faire. Le psychologue Vygotsky parle de la zone proximale de développement. Il explique que les enfants progressent mieux lorsqu'ils apprennent au contact de père un peu plus avancé qu'eux. C'est exactement ce qui se passe justement en double niveau. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les élèves d'une classe double niveau ne progresse pas moins vite que ceux d'une classe classique. Au contraire, certaines études montrent aussi qu'ils peuvent avoir de meilleurs résultats scolaires. Alors pourquoi ? Parce qu'ils évoluent dans un cadre où on ne met pas la pression sur la comparaison, mais où chacun apprend à son rythme, avec des temps d'entraide et de travail personnel. En résumé, les classes à double niveau ne sont pas un simple choix par défaut. Elles ont de réels avantages comme pousser l'enseignant à diversifier ses méthodes, ce qui profite à tous les élèves. Elles favorisent aussi l'autonomie et la responsabilisation des enfants. Elles encouragent la coopération et l'entraide entre élèves. Et elles créent un climat de classe plus bienveillant et moins compétitif. Pour cette troisième partie, je voulais vous parler des spécificités pédagogiques d'un CPCE1, donc un double niveau que j'ai pu déjà faire. Donc quand on enseigne dans une classe de CPCE1, on se retrouve face à deux niveaux d'apprentissage très différents. D'un côté les CP qui découvrent tout, entre guillemets, la lecture, l'écriture, les bases du calcul, et de l'autre les CE1 qui consolident leurs acquis et commencent à aller plus loin dans les apprentissages. On peut se laisser à son rythme sans que l'un des groupes ne se sente mis de côté. Avant de voir comment organiser concrètement une journée en CP-C1, on va faire un tour sur les attentes spécifiques pour chaque niveau. Donc le CP, le cours préparatoire, c'est l'année où tout commence. C'est un grand saut pour les élèves, ils passent de la maternelle à la grande école pour eux, car ils doivent apprendre à lire, à écrire et à compter. Donc tout le travail qui a été fait en maternelle sera beaucoup plus poussé en CP, ce qui demande beaucoup de rigueur et de répétition. Donc en lecture et écriture, déchiffrer des mots en associant les sons, lire des phrases simples en autonomie, commencer à écrire des phrases courtes en respectant l'orthographe des mots appris. Donc l'objectif principal du CP est qu'en fin d'année, tous les élèves sachent lire et écrire des phrases simples. En mathématiques, comprendre et manipuler les nombres jusqu'à 100, apprendre à compter, comparer, additionner et soustraire, travailler avec des dizaines et des unités, souvent avec du matériel concret comme des cubes, des jetons, des barres de 10, etc. Donc le CP est une année très guidée. puisque les élèves ont besoin d'accompagnement constant avec beaucoup de répétitions, de manipulations et d'encouragement. Au CE1, au cours élémentaire 1, les bases sont déjà posées, mais il faut les renforcer et aller plus loin. En lecture et écriture, passer du simple déchiffrage à une lecture fluide et compréhensive, enrichir son vocabulaire, produire des textes plus longs et mieux structurés, comme des petites histoires, des phrases plus complexes. En mathématiques, approfondir la numération jusqu'à 1000. apprendre et mémoriser l'étape d'addition et de la multiplication, commencer à résoudre des problèmes plus complexes. Donc, au CE1, les élèves gagnent en autonomie et commencent à réfléchir par eux-mêmes, mais ils ont encore besoin d'un accompagnement progressif. Quand on regarde les apprentissages des CP et des CE1, on voit tout de suite deux grands écarts. D'un côté, le CP est une année d'acquisition des bases, donc les élèves découvrent la lecture et l'écriture, ils doivent tout décoder, associer et comprendre. Ils ont besoin de guidages constants et l'apprentissage passe beaucoup par le jeu, la manipulation et la répétition. Et de l'autre côté, on a les CE1 qui est une année de consolidation et d'approfondissement. Donc les élèves savent déjà lire, dans le meilleur des cas bien sûr, mais doivent fluidifier leur lecture, la rendre beaucoup plus fluide et enrichir leur vocabulaire. Ils apprennent également à rédiger des textes plus longs et plus structurés. et développent leur autonomie notamment en mathématiques ou dans d'autres domaines. Cette différence fait que dans un double niveau CP-C20, il faut penser l'organisation de la classe de manière adaptée. Donc trouver des moments où les CP et les CE1 travaillent ensemble pour favoriser l'entraide et la motivation et également prendre du temps pour différencier les apprentissages en permettant à chacun de progresser à son niveau. L'enseignement en double niveau demande une organisation précise et bien pensée pour que tout fonctionne harmonieusement. Mais il y a plusieurs principes essentiels à garder en tête, surtout pour garantir une gestion efficace de la classe et offrir à chaque élève une expérience d'apprentissage optimale, comme par exemple, premier point, anticiper et planifier. Donc tout commence avec une planification minutieuse. En tant qu'enseignant, il est primordial de programmer l'année entière en anticipant les objectifs des deux niveaux, CP et CE1, CE1-CE2, CM1-CM2, bref, peu importe le double niveau. Donc cela implique de savoir où l'on veut amener chaque élève et de préparer des séquences de cours adaptées à leurs besoins spécifiques. Par exemple, vous pouvez choisir un thème commun aux deux niveaux, comme les saisons en découvert du monde. Cette thématique peut être abordée de manière différente en fonction des compétences des élèves. Les CP pourront travailler sur des activités de reconnaissance, observer et nommer les saisons, tandis que les CE1 pourront approfondir le sujet avec des notions plus complexes, comme les raisons scientifiques des changements de saison. Une autre façon de procéder est de lister les compétences à atteindre pour chaque niveau, tout en trouvant des passages, des points qui sont liés entre ces compétences. Par exemple, les deux niveaux peuvent travailler sur des activités de lecture, mais à des niveaux de difficultés différents bien sûr. Elle travaille de base, mais elle aide à structurer l'année de façon cohérente, puisqu'elle pousse également l'enseignant à être créatif dans sa manière de différencier les activités, en veillant à ce que chaque élève progresse à son rythme. Deuxième point, alterner entre collectif et différencier. Je m'explique. Il est important de trouver un équilibre entre des moments où toute la classe travaille ensemble et des moments où chaque groupe de niveau est pris en charge de manière plus ciblée sur une certaine compétence. Il existe plusieurs façons de mettre ça en place, donc le travail collectif. Par exemple, vous pouvez commencer la journée avec une activité commune, comme un moment de lecture ou de chant, où tous les élèves participent ensemble. C'est en tout cas un bon moyen de renforcer le sentiment de groupe pour ces enfants-là et de partage tout en créant une dynamique positive dans la classe. Et le travail différencié, donc ensuite pendant que les élèves travaillent sur un exercice spécifique comme une activité de phonologie ou de calcul mental, les élèves de C1 peuvent réaliser une tâche plus complexe comme résoudre des problèmes mathématiques ou rédiger un petit texte. Vous, en tant qu'enseignant ou en tant qu'enseignante, vous pouvez alors vous concentrer sur l'un des niveaux pendant que l'autre travaille de manière autonome ou en petits groupes. Il y a également des ateliers de travail en petits groupes donc ces moments sont particulièrement efficaces pour que les élèves puissent avancer à leur rythme. L'idée est de faire en sorte que chacun des niveaux puisse avancer sans se perdre donc il est important que les élèves, même s'ils ont des niveaux différents, se sentent toujours intégrés dans un groupe classe. Concernant le troisième point qui est favoriser l'autonomie c'est l'un des grands objectifs du double niveau c'est d'apprendre aux élèves à être plus autonomes alors déjà de base lorsque nous faisons la structure de classe la structure de l'école on essaye plus ou moins de mettre des élèves plutôt autonomes ou susceptibles à être autonome dans ces niveaux là pour que ce soit beaucoup plus simple aussi à gérer pour le collègue, la collègue donc favoriser l'autonomie cela est d'autant plus vrai que pour les élèves du C1 par exemple qui commencent à acquérir des compétences solides et peuvent travailler de manière plus indépendante. Pour cela, il est essentiel de leur donner des outils pour y arriver, donc des rituels clairs et réguliers. Donc dès le début de l'année, il faut installer des routines et des rituels que tous les élèves pourront suivre sans avoir besoin de l'aide constante de l'enseignant. Par exemple, moi en classe, ce que je leur propose, c'est beaucoup d'exercices de révision, des calculs, des exercices de grammaire, repérer le verbe, tout cela c'est le matin quand ils arrivent en classe, ils font cet exercice-là. Et je le fais encore aujourd'hui avec ma collègue en cours d'intervention. On leur propose des exercices de révision quand ils s'installent en classe pour qu'ils puissent se mettre au travail le temps que tout le monde arrive. Également prévoir des consignes précises et adaptées. Les consignes doivent être très claires pour que tous les élèves puissent les comprendre. Donc ces moments d'autonomie ne sont pas seulement bénéfiques pour les élèves, ils permettent aussi à l'enseignant de se concentrer sur l'autre niveau et de répondre aux besoins spécifiques de chaque groupe sans être constamment interrompu. En résumé, une bonne organisation pédagogique en double niveau repose sur une planification réfléchie, donc avec la programmation, les progressions, un équilibre entre travail collectif et différencié et une priorité à l'autonomie des élèves. Ces principes permettent à la classe de fonctionner de manière fluide et cohérente tout en répondant aux besoins spécifiques de chaque niveau. Je vais à présent vous proposer une journée type en double niveau que je faisais à l'époque quand j'étais en CPC1. Donc de 8h20 à 8h30, il y avait l'accueil des enfants. C'était un accueil échelonné, donc les enfants montaient en classe tout seuls. Et durant ce laps de temps, ils devaient s'installer, déposer le cahier de liaison dans la boîte, prendre les cahiers qu'il fallait prendre, le porte-vue, etc. Donc de 8h30 à 9h, il y a ce qu'on appelle le rituel du matin. Donc la journée commençait par l'accueil échelonné comme je viens de vous l'expliquer et les élèves avaient un exercice de réinvestissement en autonomie dès l'heure arrivée en classe. Ensuite tout le monde se retrouvait pour la lecture de la date et quelques minutes de calme avant de débuter les apprentissages. Donc le matin est souvent consacré aux français, c'est le moment où l'on adapte les activités pour chaque niveau puisqu'avec les CP, les élèves découvrent un nouveau son. soit en écoutant, soit en manipulant des lettres ou des cartes. L'objectif est qu'ils associent son et lettres tout en s'amusant avec des jeux de mots ou des activités de manipulation, comme des jeux de son ou des activités liées à tracer de la lettre, du son étudié. Tandis que le C1, tout dépendait du jour de la semaine, mais le lundi matin, ils avaient un exercice de phonologie, et le reste de la semaine, c'était des exercices de grammaire ou de conjugaison, donc d'études de la langue. Et donc les élèves lisaient un texte ensemble ou travaillent sur un son, justement le son de la semaine, pour vérifier la compréhension du texte en mettant l'accent sur les détails et les idées principales. Et on avait un petit temps collectif juste avant la récréation pour renforcer l'entraide, où on organisait une activité où les élèves de C1 aidaient les CP à lire. Par exemple, un C1 peut lire une phrase ou une consigne à un CP, ce qui permettait aux petits de mieux comprendre et de pratiquer à ses côtés. La récréation passée, on faisait les mathématiques. Donc on avait un moment commun où on commençait par des manipulations collectives, comme compter des objets, des perles, des jetons... On avait une boîte de manipulation pour deux élèves, dans laquelle on avait des jetons, des barres de 10, des billets, des pièces pour la monnaie, etc. Et également, ils pouvaient classer des formes géométriques pour familiariser les élèves avec les concepts mathématiques de manière concrète. Pour les CP, les élèves faisaient des additions simples, par exemple jusqu'à 20, et commençaient à se familiariser avec la notion de nombre. L'objectif est qu'ils comprennent... les bases des opérations en utilisant des objets ou des cartes pour mieux visualiser les calculs tandis que les C20, les élèves les plus avancés résolvaient des problèmes mathématiques simples et commençaient à aborder la multiplication par exemple tout dépendait de ce qu'on faisait durant la période proposée et ce que je leur montrais c'était comment regrouper des objets par petits paquets pour comprendre le principe de la multiplication etc l'après-midi de 13h30 jusqu'à 14h30, on faisait la découverte du monde. Donc déjà les élèves arrivaient en classe avec un temps calme que ce soit du piano, calme comme une petite grenouille, enfin plein de petits exercices pour travailler le temps calme. Et ensuite on travaillait la découverte du monde donc ça pouvait être un thème commun avec les CP comme avec les CE1, mais les exercices étaient différenciés. Ensuite on faisait des activités artistiques comme la musique, comme l'art plastique et tout ça c'était en atelier collectif, c'était ensemble, c'était en groupe classe. Il n'y avait pas des CP qui faisaient des choses d'un côté et les CE1 de l'autre. C'était vraiment commun et ça renforçait justement la cohésion du groupe classe. Ensuite il y avait la récréation et en fin de journée on faisait souvent de l'écriture. Alors les CP c'était tous les jours de l'écriture avec moi. Les CE1, c'était beaucoup de littérature aussi. Une fois sur deux, c'était écriture et littérature, donc on suivait une histoire ensemble en lecture guidée. Tandis que les CP, après avoir travaillé la lettre avec moi, ils travaillaient en autonomie sur leur cahier d'écriture. Et après, je jonglais entre les deux niveaux pour voir comment ça avançait. Et les CE1 pouvaient aller voir les CP pour les aider sur le tracé de la lettre. Donc, en résumé, chaque journée en double niveau, et préparer et organiser pour que tous les élèves puissent progresser à leur rythme tout en apprenant ensemble. Donc l'enseignant ou l'enseignante doit alterner entre des moments de travail collectif où tout le monde participe et des moments différenciés où les activités sont adaptées à chaque groupe d'élèves. Grâce à cette organisation, chaque enfant peut développer des compétences, ses compétences tout en étant soutenu par ses camarades que ce soit par l'entraide ou par des activités créatives et ludiques. Enseigner en double niveau, donc, c'est bien un défi, mais aussi une formidable opportunité de repenser sa pédagogie. Avec une bonne organisation et une approche adaptée, il est possible d'en faire une expérience enrichissante pour les élèves comme pour l'enseignant, l'enseignante. Donc, merci d'avoir écouté cet épisode de "Quoi d'neuf Maître ?". Vous pouvez me suivre sur mes réseaux sociaux, tout est dans la bio. pour partager vos idées, vous poser vos questions, me dire ce que j'aurais pu dire également dans l'épisode. Donc n'hésitez pas à écouter également les autres épisodes du podcast si vous en avez envie. On se retrouve la semaine prochaine pour le prochain épisode qui concernera des projets, des thématiques de classe et l'impact qu'ils peuvent avoir sur la réussite des élèves. Abonnez-vous pour explorer les coulisses de l'enseignement avec moi. C'était "Quoi d'neuf Maître ?", prenez soin de vous.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Qu'est-ce qu'un double-niveau ?

    01:53

  • Pourquoi créer des classes à double-niveau ?

    05:15

  • Les spécificités pédagogiques du CP-CE1

    09:53

  • Organisation pédagogique : Comment s'y pendre ?

    13:17

  • Une journée type en double-niveau

    18:09

  • Conclusion et remerciements

    23:01

Description

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Dans ce troisième épisode, je vous propose de plonger dans un sujet aussi riche que complexe : l’enseignement en double-niveau.


Si vous êtes enseignant, vous savez à quel point il peut être exigeant de gérer une classe. Mais en double-niveau, les défis s’intensifient : il faut jongler avec deux programmes, répondre aux besoins divers des élèves, organiser des séances adaptées à tous… tout en maintenant une dynamique de classe positive.


Dans cet épisode, je vais :

• Définir ce qu’est un double-niveau ;

• Aborder ses spécificités pédagogiques, notamment pour un CP-CE1 ;

• Vous partager des stratégies pratiques pour optimiser votre organisation ;

• Et pour finir, je vous proposerai un exemple de journée type en double-niveau.


Bref, attendez-vous à un épisode dense, mais concret, qui, je l’espère, vous donnera des outils et des idées.


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  • Speaker #0

    Hey, c'est Jonathan et bienvenue dans "Quoi d'neuf Maître ?", le podcast où l'on explore les coulisses de l'enseignement. Dans chaque épisode, je vous raconte des anecdotes de ma vie de prof, mes galères, mes réussites et bien sûr, mes idées pour rendre l'école un endroit plus fun et créatif. Que vous soyez étudiant, collègue enseignant ou simplement curieux, je suis sûr qu'on aura... plein de choses à se dire. Abonnez-vous pour explorer les coulisses de l'enseignement avec moi. Bienvenue dans ce troisième épisode de "Quoi d'neuf Maître ?". Aujourd'hui, on va parler d'un sujet qui concerne de nombreux enseignants, surtout en primaire, l'enseignement en double niveau. Si vous êtes professeur des écoles, déjà en poste ou en formation, vous avez sûrement déjà entendu parler de ces classes où l'on retrouve deux niveaux différents dans une même salle avec un seul enseignant pour tout gérer. Peut-être que vous avez déjà eu un double niveau ou que vous appréhendez d'en avoir un un jour. Vous vous demandez sûrement comment faire pour tout organiser, comment jongler entre deux programmes scolaires, comment réussir à maintenir une bonne ambiance de classe, etc. C'est justement de quoi nous allons parler aujourd'hui. Dans cet épisode, je vais vous expliquer ce qu'est une classe à double niveau et pourquoi ce type de classe existe, les défis et avantages que cela représente pour un enseignant et pour les élèves, les particularités d'un double niveau, comme le double niveau CPC1, et enfin un exemple de journée type. pour vous aider à visualiser le quotidien d'un enseignant en double niveau. Attendez-vous à un épisode dense mais concret qui, je l'espère, vous donnera des clés concrètes et des idées pour aborder ce type de classe avec plus de sérénité. Qu'est-ce qu'un double niveau ? Un double niveau, c'est une classe où l'on retrouve des élèves de deux niveaux scolaires différents avec un seul enseignant, une seule enseignante, pour les accompagner. On pourrait penser que c'est une situation rare, mais en réalité c'est assez fréquent, surtout dans les écoles rurales. Dans ces écoles, les effectifs sont parfois trop faibles pour ouvrir une classe par niveau. Or, REP, au lieu d'avoir une classe de CP avec 10 élèves et une classe de CE1 avec 12 élèves, par exemple, on regroupe ces deux niveaux dans une seule classe, dans une seule salle, avec un... Seul enseignant. On peut aussi trouver des classes à double niveau en ville, notamment lorsque les écoles doivent équilibrer le nombre d'élèves par classe. Parfois, une école a un nombre d'élèves qui ne permet pas de faire des groupes parfaitement homogènes. Plutôt que d'avoir une classe surchargée et une autre trop petite, on fait souvent le choix d'un double niveau pour harmoniser les effectifs. Une classe à double niveau, ce n'est pas seulement une question d'espace et de répartition des élèves. C'est aussi une véritable approche pédagogique, puisque l'enseignant doit gérer deux programmes scolaires en même temps, en veillant à ce que chaque élève progresse dans son apprentissage, assurer une continuité pédagogique, c'est-à-dire que tout s'enchaîne logiquement et que les élèves des deux niveaux puissent suivre un rythme cohérent, et enfin maintenir une bonne dynamique de classe où chacun trouve sa place, où personne ne se sent délaissé et où tout le monde peut apprendre efficacement. Si enseigner en double niveau représente un défi, cela peut être une vraie opportunité, autant pour les élèves que pour l'enseignant, puisque les élèves vont devenir de plus en plus autonomes. Dans une classe traditionnelle, les élèves ont souvent l'enseignant disponible immédiatement pour répondre à leurs questions, alors qu'en double niveau, comme l'enseignant est parfois occupé avec l'autre groupe, les élèves apprennent à se débrouiller, à chercher par eux-mêmes, à attendre leur tour intelligemment, cela les pousse à développer leur autonomie. une compétence précieuse et importante pour toute leur scolarité. Également, les plus grands aident les plus jeunes. Dans une classe double niveau, il y a souvent un phénomène naturel qui se met en place, qui est que les plus grands viennent en aide aux plus jeunes. Par exemple, un élève de CE1 peut aider un élève de CP à relire une consigne ou à s'entraîner à écrire une lettre. Cette entraide est bénéfique pour tout le monde, puisque l'élève plus jeune se sent accompagné et rassuré, tandis que l'élève plus âgé... consolide ses propres connaissances en expliquant. C'est ce qu'on appelle l'apprentissage par les pairs. En enseignant aux autres, on apprend encore mieux soi-même. Dans une classe à double niveau, il y a forcément des élèves avec des niveaux et des rythmes différents. Certains avancent vite, d'autres ont besoin de plus de temps, mais cette diversité n'est pas un problème puisque, bien au contraire, comme le cite un chercheur en sciences de l'éducation, Philippe Perrenou, l'hétérogénéité est une richesse lorsqu'elle est exploitée intelligemment. Autrement dit, le fait d'avoir des élèves de niveaux différents peut être une force à condition d'adopter la bonne approche pédagogique en encourageant l'entraide, la coopération et l'autonomie. L'enseignant... crée une dynamique de classe riche et stimulante où chacun, chaque élève, trouvera et trouve sa place et progresse à son rythme. Quand on parle de classe à double niveau, la première réaction est souvent Mais comment fait l'enseignant pour gérer deux niveaux en même temps ? Comment l'enseignant, l'enseignante fait pour gérer divers niveaux dans une seule salle ? Et c'est vrai que ça représente un défi d'organisation. Pourtant, loin d'être un simple plan B, réel avantage, à la fois pour les enfants et pour les enseignants. comme je vous l'ai expliqué juste avant. Quand on a des élèves de niveaux différents dans une même classe, on ne peut pas enseigner de manière uniforme, comme si tout le monde apprenait au même rythme. L'enseignant ou l'enseignante est obligé d'adapter son enseignement, de progresser, de proposer des activités variées et de tenir compte des besoins de chaque élève. C'est ce qu'on appelle la différenciation pédagogique. Les élèves qui ont des facilités ne s'ennuient pas, car ils peuvent aller plus loin dans les apprentissages. Les élèves qui ont plus de... difficultés sont mieux accompagnées car l'enseignant doit varier ses approches et proposer du soutien cible. Le fait d'avoir deux niveaux pousse donc naturellement l'enseignant l'enseignante à varier ses méthodes ce qui bénéficie à toute la classe. Apprendre ce n'est pas juste écouter un cours c'est aussi répéter, reformuler, réexpliquer. Dans une classe à double niveau les élèves plus âgés ont souvent l'occasion d'aider les plus jeunes par exemple en expliquant une consigne ou en relisant un un exercice avec eux. Ce rôle d'enseignant entre guillemets que l'élève va se procurer est très bénéfique pour leur propre apprentissage. Il y a des études qui montrent que lorsque les élèves expliquent une notion à un camarade, ils la retiennent mieux et plus longtemps. Alors pourquoi ? Parce qu'ils sont obligés d'organiser leurs idées, de simplifier, de réexpliquer ce qu'ils ont compris et de trouver des mots clairs pour l'expliquer aux autres. Et du côté des plus jeunes, et bien eux aussi en profitent car ils sont exposés à un modèle, voir un élève un peu plus âgé réussir une tâche, c'est motivant pour eux, puisque cela leur montre que c'est possible, qu'ils y arriveront aussi avec de l'entraînement. Dans une classe classique, un élève peut rapidement prendre l'habitude d'attendre que l'enseignant ou l'enseignante viennent l'aider à chaque difficulté. En double niveau, comme le maître ou la maîtresse, ne peut pas être partout en même temps, les élèves apprennent à gérer certaines tâches seuls, ils réfléchissent par eux-mêmes avant de demander de l'aide, alors bien sûr... Bien sûr, tout ça c'est un travail à faire en amont. Ils développent des stratégies pour trouver des solutions, regarder dans leur cahier, demander à un camarade, essayer autrement, regarder les affichages. Ils prennent l'habitude d'organiser leur travail en fonction des moments où l'enseignant est disponible. Des recherches ont montré que les élèves en classe double niveau développent une plus grande autonomie et que cette compétence leur est très utile tout au long de leur scolarité. Dans une classe où tout le monde a le même âge et suit le même programme, programme, on peut parfois ressentir aussi un esprit de compétition, qui a la meilleure note, qui a fini en premier, qui est le dernier, etc. Alors que dans une classe à double niveau, on peut toujours avoir cet esprit de compétition, mais c'est différent, puisque les élèves savent qu'ils ne sont pas tous au même point dans leurs apprentissages, ce qui favorise un climat plus bienveillant et plus coopératif. Les plus grands comprennent que leur rôle peut être d'aider et non de se comparer. Les plus jeunes voient les autres comme des modèles, sans se sentir en retard ou en échec, et l'entraide devient une habitude naturelle et non quelque chose qu'ils ne vont pas penser à faire. Le psychologue Vygotsky parle de la zone proximale de développement. Il explique que les enfants progressent mieux lorsqu'ils apprennent au contact de père un peu plus avancé qu'eux. C'est exactement ce qui se passe justement en double niveau. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les élèves d'une classe double niveau ne progresse pas moins vite que ceux d'une classe classique. Au contraire, certaines études montrent aussi qu'ils peuvent avoir de meilleurs résultats scolaires. Alors pourquoi ? Parce qu'ils évoluent dans un cadre où on ne met pas la pression sur la comparaison, mais où chacun apprend à son rythme, avec des temps d'entraide et de travail personnel. En résumé, les classes à double niveau ne sont pas un simple choix par défaut. Elles ont de réels avantages comme pousser l'enseignant à diversifier ses méthodes, ce qui profite à tous les élèves. Elles favorisent aussi l'autonomie et la responsabilisation des enfants. Elles encouragent la coopération et l'entraide entre élèves. Et elles créent un climat de classe plus bienveillant et moins compétitif. Pour cette troisième partie, je voulais vous parler des spécificités pédagogiques d'un CPCE1, donc un double niveau que j'ai pu déjà faire. Donc quand on enseigne dans une classe de CPCE1, on se retrouve face à deux niveaux d'apprentissage très différents. D'un côté les CP qui découvrent tout, entre guillemets, la lecture, l'écriture, les bases du calcul, et de l'autre les CE1 qui consolident leurs acquis et commencent à aller plus loin dans les apprentissages. On peut se laisser à son rythme sans que l'un des groupes ne se sente mis de côté. Avant de voir comment organiser concrètement une journée en CP-C1, on va faire un tour sur les attentes spécifiques pour chaque niveau. Donc le CP, le cours préparatoire, c'est l'année où tout commence. C'est un grand saut pour les élèves, ils passent de la maternelle à la grande école pour eux, car ils doivent apprendre à lire, à écrire et à compter. Donc tout le travail qui a été fait en maternelle sera beaucoup plus poussé en CP, ce qui demande beaucoup de rigueur et de répétition. Donc en lecture et écriture, déchiffrer des mots en associant les sons, lire des phrases simples en autonomie, commencer à écrire des phrases courtes en respectant l'orthographe des mots appris. Donc l'objectif principal du CP est qu'en fin d'année, tous les élèves sachent lire et écrire des phrases simples. En mathématiques, comprendre et manipuler les nombres jusqu'à 100, apprendre à compter, comparer, additionner et soustraire, travailler avec des dizaines et des unités, souvent avec du matériel concret comme des cubes, des jetons, des barres de 10, etc. Donc le CP est une année très guidée. puisque les élèves ont besoin d'accompagnement constant avec beaucoup de répétitions, de manipulations et d'encouragement. Au CE1, au cours élémentaire 1, les bases sont déjà posées, mais il faut les renforcer et aller plus loin. En lecture et écriture, passer du simple déchiffrage à une lecture fluide et compréhensive, enrichir son vocabulaire, produire des textes plus longs et mieux structurés, comme des petites histoires, des phrases plus complexes. En mathématiques, approfondir la numération jusqu'à 1000. apprendre et mémoriser l'étape d'addition et de la multiplication, commencer à résoudre des problèmes plus complexes. Donc, au CE1, les élèves gagnent en autonomie et commencent à réfléchir par eux-mêmes, mais ils ont encore besoin d'un accompagnement progressif. Quand on regarde les apprentissages des CP et des CE1, on voit tout de suite deux grands écarts. D'un côté, le CP est une année d'acquisition des bases, donc les élèves découvrent la lecture et l'écriture, ils doivent tout décoder, associer et comprendre. Ils ont besoin de guidages constants et l'apprentissage passe beaucoup par le jeu, la manipulation et la répétition. Et de l'autre côté, on a les CE1 qui est une année de consolidation et d'approfondissement. Donc les élèves savent déjà lire, dans le meilleur des cas bien sûr, mais doivent fluidifier leur lecture, la rendre beaucoup plus fluide et enrichir leur vocabulaire. Ils apprennent également à rédiger des textes plus longs et plus structurés. et développent leur autonomie notamment en mathématiques ou dans d'autres domaines. Cette différence fait que dans un double niveau CP-C20, il faut penser l'organisation de la classe de manière adaptée. Donc trouver des moments où les CP et les CE1 travaillent ensemble pour favoriser l'entraide et la motivation et également prendre du temps pour différencier les apprentissages en permettant à chacun de progresser à son niveau. L'enseignement en double niveau demande une organisation précise et bien pensée pour que tout fonctionne harmonieusement. Mais il y a plusieurs principes essentiels à garder en tête, surtout pour garantir une gestion efficace de la classe et offrir à chaque élève une expérience d'apprentissage optimale, comme par exemple, premier point, anticiper et planifier. Donc tout commence avec une planification minutieuse. En tant qu'enseignant, il est primordial de programmer l'année entière en anticipant les objectifs des deux niveaux, CP et CE1, CE1-CE2, CM1-CM2, bref, peu importe le double niveau. Donc cela implique de savoir où l'on veut amener chaque élève et de préparer des séquences de cours adaptées à leurs besoins spécifiques. Par exemple, vous pouvez choisir un thème commun aux deux niveaux, comme les saisons en découvert du monde. Cette thématique peut être abordée de manière différente en fonction des compétences des élèves. Les CP pourront travailler sur des activités de reconnaissance, observer et nommer les saisons, tandis que les CE1 pourront approfondir le sujet avec des notions plus complexes, comme les raisons scientifiques des changements de saison. Une autre façon de procéder est de lister les compétences à atteindre pour chaque niveau, tout en trouvant des passages, des points qui sont liés entre ces compétences. Par exemple, les deux niveaux peuvent travailler sur des activités de lecture, mais à des niveaux de difficultés différents bien sûr. Elle travaille de base, mais elle aide à structurer l'année de façon cohérente, puisqu'elle pousse également l'enseignant à être créatif dans sa manière de différencier les activités, en veillant à ce que chaque élève progresse à son rythme. Deuxième point, alterner entre collectif et différencier. Je m'explique. Il est important de trouver un équilibre entre des moments où toute la classe travaille ensemble et des moments où chaque groupe de niveau est pris en charge de manière plus ciblée sur une certaine compétence. Il existe plusieurs façons de mettre ça en place, donc le travail collectif. Par exemple, vous pouvez commencer la journée avec une activité commune, comme un moment de lecture ou de chant, où tous les élèves participent ensemble. C'est en tout cas un bon moyen de renforcer le sentiment de groupe pour ces enfants-là et de partage tout en créant une dynamique positive dans la classe. Et le travail différencié, donc ensuite pendant que les élèves travaillent sur un exercice spécifique comme une activité de phonologie ou de calcul mental, les élèves de C1 peuvent réaliser une tâche plus complexe comme résoudre des problèmes mathématiques ou rédiger un petit texte. Vous, en tant qu'enseignant ou en tant qu'enseignante, vous pouvez alors vous concentrer sur l'un des niveaux pendant que l'autre travaille de manière autonome ou en petits groupes. Il y a également des ateliers de travail en petits groupes donc ces moments sont particulièrement efficaces pour que les élèves puissent avancer à leur rythme. L'idée est de faire en sorte que chacun des niveaux puisse avancer sans se perdre donc il est important que les élèves, même s'ils ont des niveaux différents, se sentent toujours intégrés dans un groupe classe. Concernant le troisième point qui est favoriser l'autonomie c'est l'un des grands objectifs du double niveau c'est d'apprendre aux élèves à être plus autonomes alors déjà de base lorsque nous faisons la structure de classe la structure de l'école on essaye plus ou moins de mettre des élèves plutôt autonomes ou susceptibles à être autonome dans ces niveaux là pour que ce soit beaucoup plus simple aussi à gérer pour le collègue, la collègue donc favoriser l'autonomie cela est d'autant plus vrai que pour les élèves du C1 par exemple qui commencent à acquérir des compétences solides et peuvent travailler de manière plus indépendante. Pour cela, il est essentiel de leur donner des outils pour y arriver, donc des rituels clairs et réguliers. Donc dès le début de l'année, il faut installer des routines et des rituels que tous les élèves pourront suivre sans avoir besoin de l'aide constante de l'enseignant. Par exemple, moi en classe, ce que je leur propose, c'est beaucoup d'exercices de révision, des calculs, des exercices de grammaire, repérer le verbe, tout cela c'est le matin quand ils arrivent en classe, ils font cet exercice-là. Et je le fais encore aujourd'hui avec ma collègue en cours d'intervention. On leur propose des exercices de révision quand ils s'installent en classe pour qu'ils puissent se mettre au travail le temps que tout le monde arrive. Également prévoir des consignes précises et adaptées. Les consignes doivent être très claires pour que tous les élèves puissent les comprendre. Donc ces moments d'autonomie ne sont pas seulement bénéfiques pour les élèves, ils permettent aussi à l'enseignant de se concentrer sur l'autre niveau et de répondre aux besoins spécifiques de chaque groupe sans être constamment interrompu. En résumé, une bonne organisation pédagogique en double niveau repose sur une planification réfléchie, donc avec la programmation, les progressions, un équilibre entre travail collectif et différencié et une priorité à l'autonomie des élèves. Ces principes permettent à la classe de fonctionner de manière fluide et cohérente tout en répondant aux besoins spécifiques de chaque niveau. Je vais à présent vous proposer une journée type en double niveau que je faisais à l'époque quand j'étais en CPC1. Donc de 8h20 à 8h30, il y avait l'accueil des enfants. C'était un accueil échelonné, donc les enfants montaient en classe tout seuls. Et durant ce laps de temps, ils devaient s'installer, déposer le cahier de liaison dans la boîte, prendre les cahiers qu'il fallait prendre, le porte-vue, etc. Donc de 8h30 à 9h, il y a ce qu'on appelle le rituel du matin. Donc la journée commençait par l'accueil échelonné comme je viens de vous l'expliquer et les élèves avaient un exercice de réinvestissement en autonomie dès l'heure arrivée en classe. Ensuite tout le monde se retrouvait pour la lecture de la date et quelques minutes de calme avant de débuter les apprentissages. Donc le matin est souvent consacré aux français, c'est le moment où l'on adapte les activités pour chaque niveau puisqu'avec les CP, les élèves découvrent un nouveau son. soit en écoutant, soit en manipulant des lettres ou des cartes. L'objectif est qu'ils associent son et lettres tout en s'amusant avec des jeux de mots ou des activités de manipulation, comme des jeux de son ou des activités liées à tracer de la lettre, du son étudié. Tandis que le C1, tout dépendait du jour de la semaine, mais le lundi matin, ils avaient un exercice de phonologie, et le reste de la semaine, c'était des exercices de grammaire ou de conjugaison, donc d'études de la langue. Et donc les élèves lisaient un texte ensemble ou travaillent sur un son, justement le son de la semaine, pour vérifier la compréhension du texte en mettant l'accent sur les détails et les idées principales. Et on avait un petit temps collectif juste avant la récréation pour renforcer l'entraide, où on organisait une activité où les élèves de C1 aidaient les CP à lire. Par exemple, un C1 peut lire une phrase ou une consigne à un CP, ce qui permettait aux petits de mieux comprendre et de pratiquer à ses côtés. La récréation passée, on faisait les mathématiques. Donc on avait un moment commun où on commençait par des manipulations collectives, comme compter des objets, des perles, des jetons... On avait une boîte de manipulation pour deux élèves, dans laquelle on avait des jetons, des barres de 10, des billets, des pièces pour la monnaie, etc. Et également, ils pouvaient classer des formes géométriques pour familiariser les élèves avec les concepts mathématiques de manière concrète. Pour les CP, les élèves faisaient des additions simples, par exemple jusqu'à 20, et commençaient à se familiariser avec la notion de nombre. L'objectif est qu'ils comprennent... les bases des opérations en utilisant des objets ou des cartes pour mieux visualiser les calculs tandis que les C20, les élèves les plus avancés résolvaient des problèmes mathématiques simples et commençaient à aborder la multiplication par exemple tout dépendait de ce qu'on faisait durant la période proposée et ce que je leur montrais c'était comment regrouper des objets par petits paquets pour comprendre le principe de la multiplication etc l'après-midi de 13h30 jusqu'à 14h30, on faisait la découverte du monde. Donc déjà les élèves arrivaient en classe avec un temps calme que ce soit du piano, calme comme une petite grenouille, enfin plein de petits exercices pour travailler le temps calme. Et ensuite on travaillait la découverte du monde donc ça pouvait être un thème commun avec les CP comme avec les CE1, mais les exercices étaient différenciés. Ensuite on faisait des activités artistiques comme la musique, comme l'art plastique et tout ça c'était en atelier collectif, c'était ensemble, c'était en groupe classe. Il n'y avait pas des CP qui faisaient des choses d'un côté et les CE1 de l'autre. C'était vraiment commun et ça renforçait justement la cohésion du groupe classe. Ensuite il y avait la récréation et en fin de journée on faisait souvent de l'écriture. Alors les CP c'était tous les jours de l'écriture avec moi. Les CE1, c'était beaucoup de littérature aussi. Une fois sur deux, c'était écriture et littérature, donc on suivait une histoire ensemble en lecture guidée. Tandis que les CP, après avoir travaillé la lettre avec moi, ils travaillaient en autonomie sur leur cahier d'écriture. Et après, je jonglais entre les deux niveaux pour voir comment ça avançait. Et les CE1 pouvaient aller voir les CP pour les aider sur le tracé de la lettre. Donc, en résumé, chaque journée en double niveau, et préparer et organiser pour que tous les élèves puissent progresser à leur rythme tout en apprenant ensemble. Donc l'enseignant ou l'enseignante doit alterner entre des moments de travail collectif où tout le monde participe et des moments différenciés où les activités sont adaptées à chaque groupe d'élèves. Grâce à cette organisation, chaque enfant peut développer des compétences, ses compétences tout en étant soutenu par ses camarades que ce soit par l'entraide ou par des activités créatives et ludiques. Enseigner en double niveau, donc, c'est bien un défi, mais aussi une formidable opportunité de repenser sa pédagogie. Avec une bonne organisation et une approche adaptée, il est possible d'en faire une expérience enrichissante pour les élèves comme pour l'enseignant, l'enseignante. Donc, merci d'avoir écouté cet épisode de "Quoi d'neuf Maître ?". Vous pouvez me suivre sur mes réseaux sociaux, tout est dans la bio. pour partager vos idées, vous poser vos questions, me dire ce que j'aurais pu dire également dans l'épisode. Donc n'hésitez pas à écouter également les autres épisodes du podcast si vous en avez envie. On se retrouve la semaine prochaine pour le prochain épisode qui concernera des projets, des thématiques de classe et l'impact qu'ils peuvent avoir sur la réussite des élèves. Abonnez-vous pour explorer les coulisses de l'enseignement avec moi. C'était "Quoi d'neuf Maître ?", prenez soin de vous.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Qu'est-ce qu'un double-niveau ?

    01:53

  • Pourquoi créer des classes à double-niveau ?

    05:15

  • Les spécificités pédagogiques du CP-CE1

    09:53

  • Organisation pédagogique : Comment s'y pendre ?

    13:17

  • Une journée type en double-niveau

    18:09

  • Conclusion et remerciements

    23:01

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Description

✨ Bienvenue dans “Quoi d’neuf Maître ?”, le podcast qui explore les coulisses de l'enseignement. ✨


Dans ce troisième épisode, je vous propose de plonger dans un sujet aussi riche que complexe : l’enseignement en double-niveau.


Si vous êtes enseignant, vous savez à quel point il peut être exigeant de gérer une classe. Mais en double-niveau, les défis s’intensifient : il faut jongler avec deux programmes, répondre aux besoins divers des élèves, organiser des séances adaptées à tous… tout en maintenant une dynamique de classe positive.


Dans cet épisode, je vais :

• Définir ce qu’est un double-niveau ;

• Aborder ses spécificités pédagogiques, notamment pour un CP-CE1 ;

• Vous partager des stratégies pratiques pour optimiser votre organisation ;

• Et pour finir, je vous proposerai un exemple de journée type en double-niveau.


Bref, attendez-vous à un épisode dense, mais concret, qui, je l’espère, vous donnera des outils et des idées.


🎙 Rendez-vous tous les jeudis dès 7h pour découvrir un nouvel épisode !


🔔 Abonnez-vous pour explorer les coulisses de l’enseignement avec moi !


Podcast (dispo sur toutes les plateformes) : Quoi d'neuf Maître ?

Instagram : @jonathan_rms

Blog : https://quoidneufmaitre.wixsite.com/website


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hey, c'est Jonathan et bienvenue dans "Quoi d'neuf Maître ?", le podcast où l'on explore les coulisses de l'enseignement. Dans chaque épisode, je vous raconte des anecdotes de ma vie de prof, mes galères, mes réussites et bien sûr, mes idées pour rendre l'école un endroit plus fun et créatif. Que vous soyez étudiant, collègue enseignant ou simplement curieux, je suis sûr qu'on aura... plein de choses à se dire. Abonnez-vous pour explorer les coulisses de l'enseignement avec moi. Bienvenue dans ce troisième épisode de "Quoi d'neuf Maître ?". Aujourd'hui, on va parler d'un sujet qui concerne de nombreux enseignants, surtout en primaire, l'enseignement en double niveau. Si vous êtes professeur des écoles, déjà en poste ou en formation, vous avez sûrement déjà entendu parler de ces classes où l'on retrouve deux niveaux différents dans une même salle avec un seul enseignant pour tout gérer. Peut-être que vous avez déjà eu un double niveau ou que vous appréhendez d'en avoir un un jour. Vous vous demandez sûrement comment faire pour tout organiser, comment jongler entre deux programmes scolaires, comment réussir à maintenir une bonne ambiance de classe, etc. C'est justement de quoi nous allons parler aujourd'hui. Dans cet épisode, je vais vous expliquer ce qu'est une classe à double niveau et pourquoi ce type de classe existe, les défis et avantages que cela représente pour un enseignant et pour les élèves, les particularités d'un double niveau, comme le double niveau CPC1, et enfin un exemple de journée type. pour vous aider à visualiser le quotidien d'un enseignant en double niveau. Attendez-vous à un épisode dense mais concret qui, je l'espère, vous donnera des clés concrètes et des idées pour aborder ce type de classe avec plus de sérénité. Qu'est-ce qu'un double niveau ? Un double niveau, c'est une classe où l'on retrouve des élèves de deux niveaux scolaires différents avec un seul enseignant, une seule enseignante, pour les accompagner. On pourrait penser que c'est une situation rare, mais en réalité c'est assez fréquent, surtout dans les écoles rurales. Dans ces écoles, les effectifs sont parfois trop faibles pour ouvrir une classe par niveau. Or, REP, au lieu d'avoir une classe de CP avec 10 élèves et une classe de CE1 avec 12 élèves, par exemple, on regroupe ces deux niveaux dans une seule classe, dans une seule salle, avec un... Seul enseignant. On peut aussi trouver des classes à double niveau en ville, notamment lorsque les écoles doivent équilibrer le nombre d'élèves par classe. Parfois, une école a un nombre d'élèves qui ne permet pas de faire des groupes parfaitement homogènes. Plutôt que d'avoir une classe surchargée et une autre trop petite, on fait souvent le choix d'un double niveau pour harmoniser les effectifs. Une classe à double niveau, ce n'est pas seulement une question d'espace et de répartition des élèves. C'est aussi une véritable approche pédagogique, puisque l'enseignant doit gérer deux programmes scolaires en même temps, en veillant à ce que chaque élève progresse dans son apprentissage, assurer une continuité pédagogique, c'est-à-dire que tout s'enchaîne logiquement et que les élèves des deux niveaux puissent suivre un rythme cohérent, et enfin maintenir une bonne dynamique de classe où chacun trouve sa place, où personne ne se sent délaissé et où tout le monde peut apprendre efficacement. Si enseigner en double niveau représente un défi, cela peut être une vraie opportunité, autant pour les élèves que pour l'enseignant, puisque les élèves vont devenir de plus en plus autonomes. Dans une classe traditionnelle, les élèves ont souvent l'enseignant disponible immédiatement pour répondre à leurs questions, alors qu'en double niveau, comme l'enseignant est parfois occupé avec l'autre groupe, les élèves apprennent à se débrouiller, à chercher par eux-mêmes, à attendre leur tour intelligemment, cela les pousse à développer leur autonomie. une compétence précieuse et importante pour toute leur scolarité. Également, les plus grands aident les plus jeunes. Dans une classe double niveau, il y a souvent un phénomène naturel qui se met en place, qui est que les plus grands viennent en aide aux plus jeunes. Par exemple, un élève de CE1 peut aider un élève de CP à relire une consigne ou à s'entraîner à écrire une lettre. Cette entraide est bénéfique pour tout le monde, puisque l'élève plus jeune se sent accompagné et rassuré, tandis que l'élève plus âgé... consolide ses propres connaissances en expliquant. C'est ce qu'on appelle l'apprentissage par les pairs. En enseignant aux autres, on apprend encore mieux soi-même. Dans une classe à double niveau, il y a forcément des élèves avec des niveaux et des rythmes différents. Certains avancent vite, d'autres ont besoin de plus de temps, mais cette diversité n'est pas un problème puisque, bien au contraire, comme le cite un chercheur en sciences de l'éducation, Philippe Perrenou, l'hétérogénéité est une richesse lorsqu'elle est exploitée intelligemment. Autrement dit, le fait d'avoir des élèves de niveaux différents peut être une force à condition d'adopter la bonne approche pédagogique en encourageant l'entraide, la coopération et l'autonomie. L'enseignant... crée une dynamique de classe riche et stimulante où chacun, chaque élève, trouvera et trouve sa place et progresse à son rythme. Quand on parle de classe à double niveau, la première réaction est souvent Mais comment fait l'enseignant pour gérer deux niveaux en même temps ? Comment l'enseignant, l'enseignante fait pour gérer divers niveaux dans une seule salle ? Et c'est vrai que ça représente un défi d'organisation. Pourtant, loin d'être un simple plan B, réel avantage, à la fois pour les enfants et pour les enseignants. comme je vous l'ai expliqué juste avant. Quand on a des élèves de niveaux différents dans une même classe, on ne peut pas enseigner de manière uniforme, comme si tout le monde apprenait au même rythme. L'enseignant ou l'enseignante est obligé d'adapter son enseignement, de progresser, de proposer des activités variées et de tenir compte des besoins de chaque élève. C'est ce qu'on appelle la différenciation pédagogique. Les élèves qui ont des facilités ne s'ennuient pas, car ils peuvent aller plus loin dans les apprentissages. Les élèves qui ont plus de... difficultés sont mieux accompagnées car l'enseignant doit varier ses approches et proposer du soutien cible. Le fait d'avoir deux niveaux pousse donc naturellement l'enseignant l'enseignante à varier ses méthodes ce qui bénéficie à toute la classe. Apprendre ce n'est pas juste écouter un cours c'est aussi répéter, reformuler, réexpliquer. Dans une classe à double niveau les élèves plus âgés ont souvent l'occasion d'aider les plus jeunes par exemple en expliquant une consigne ou en relisant un un exercice avec eux. Ce rôle d'enseignant entre guillemets que l'élève va se procurer est très bénéfique pour leur propre apprentissage. Il y a des études qui montrent que lorsque les élèves expliquent une notion à un camarade, ils la retiennent mieux et plus longtemps. Alors pourquoi ? Parce qu'ils sont obligés d'organiser leurs idées, de simplifier, de réexpliquer ce qu'ils ont compris et de trouver des mots clairs pour l'expliquer aux autres. Et du côté des plus jeunes, et bien eux aussi en profitent car ils sont exposés à un modèle, voir un élève un peu plus âgé réussir une tâche, c'est motivant pour eux, puisque cela leur montre que c'est possible, qu'ils y arriveront aussi avec de l'entraînement. Dans une classe classique, un élève peut rapidement prendre l'habitude d'attendre que l'enseignant ou l'enseignante viennent l'aider à chaque difficulté. En double niveau, comme le maître ou la maîtresse, ne peut pas être partout en même temps, les élèves apprennent à gérer certaines tâches seuls, ils réfléchissent par eux-mêmes avant de demander de l'aide, alors bien sûr... Bien sûr, tout ça c'est un travail à faire en amont. Ils développent des stratégies pour trouver des solutions, regarder dans leur cahier, demander à un camarade, essayer autrement, regarder les affichages. Ils prennent l'habitude d'organiser leur travail en fonction des moments où l'enseignant est disponible. Des recherches ont montré que les élèves en classe double niveau développent une plus grande autonomie et que cette compétence leur est très utile tout au long de leur scolarité. Dans une classe où tout le monde a le même âge et suit le même programme, programme, on peut parfois ressentir aussi un esprit de compétition, qui a la meilleure note, qui a fini en premier, qui est le dernier, etc. Alors que dans une classe à double niveau, on peut toujours avoir cet esprit de compétition, mais c'est différent, puisque les élèves savent qu'ils ne sont pas tous au même point dans leurs apprentissages, ce qui favorise un climat plus bienveillant et plus coopératif. Les plus grands comprennent que leur rôle peut être d'aider et non de se comparer. Les plus jeunes voient les autres comme des modèles, sans se sentir en retard ou en échec, et l'entraide devient une habitude naturelle et non quelque chose qu'ils ne vont pas penser à faire. Le psychologue Vygotsky parle de la zone proximale de développement. Il explique que les enfants progressent mieux lorsqu'ils apprennent au contact de père un peu plus avancé qu'eux. C'est exactement ce qui se passe justement en double niveau. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les élèves d'une classe double niveau ne progresse pas moins vite que ceux d'une classe classique. Au contraire, certaines études montrent aussi qu'ils peuvent avoir de meilleurs résultats scolaires. Alors pourquoi ? Parce qu'ils évoluent dans un cadre où on ne met pas la pression sur la comparaison, mais où chacun apprend à son rythme, avec des temps d'entraide et de travail personnel. En résumé, les classes à double niveau ne sont pas un simple choix par défaut. Elles ont de réels avantages comme pousser l'enseignant à diversifier ses méthodes, ce qui profite à tous les élèves. Elles favorisent aussi l'autonomie et la responsabilisation des enfants. Elles encouragent la coopération et l'entraide entre élèves. Et elles créent un climat de classe plus bienveillant et moins compétitif. Pour cette troisième partie, je voulais vous parler des spécificités pédagogiques d'un CPCE1, donc un double niveau que j'ai pu déjà faire. Donc quand on enseigne dans une classe de CPCE1, on se retrouve face à deux niveaux d'apprentissage très différents. D'un côté les CP qui découvrent tout, entre guillemets, la lecture, l'écriture, les bases du calcul, et de l'autre les CE1 qui consolident leurs acquis et commencent à aller plus loin dans les apprentissages. On peut se laisser à son rythme sans que l'un des groupes ne se sente mis de côté. Avant de voir comment organiser concrètement une journée en CP-C1, on va faire un tour sur les attentes spécifiques pour chaque niveau. Donc le CP, le cours préparatoire, c'est l'année où tout commence. C'est un grand saut pour les élèves, ils passent de la maternelle à la grande école pour eux, car ils doivent apprendre à lire, à écrire et à compter. Donc tout le travail qui a été fait en maternelle sera beaucoup plus poussé en CP, ce qui demande beaucoup de rigueur et de répétition. Donc en lecture et écriture, déchiffrer des mots en associant les sons, lire des phrases simples en autonomie, commencer à écrire des phrases courtes en respectant l'orthographe des mots appris. Donc l'objectif principal du CP est qu'en fin d'année, tous les élèves sachent lire et écrire des phrases simples. En mathématiques, comprendre et manipuler les nombres jusqu'à 100, apprendre à compter, comparer, additionner et soustraire, travailler avec des dizaines et des unités, souvent avec du matériel concret comme des cubes, des jetons, des barres de 10, etc. Donc le CP est une année très guidée. puisque les élèves ont besoin d'accompagnement constant avec beaucoup de répétitions, de manipulations et d'encouragement. Au CE1, au cours élémentaire 1, les bases sont déjà posées, mais il faut les renforcer et aller plus loin. En lecture et écriture, passer du simple déchiffrage à une lecture fluide et compréhensive, enrichir son vocabulaire, produire des textes plus longs et mieux structurés, comme des petites histoires, des phrases plus complexes. En mathématiques, approfondir la numération jusqu'à 1000. apprendre et mémoriser l'étape d'addition et de la multiplication, commencer à résoudre des problèmes plus complexes. Donc, au CE1, les élèves gagnent en autonomie et commencent à réfléchir par eux-mêmes, mais ils ont encore besoin d'un accompagnement progressif. Quand on regarde les apprentissages des CP et des CE1, on voit tout de suite deux grands écarts. D'un côté, le CP est une année d'acquisition des bases, donc les élèves découvrent la lecture et l'écriture, ils doivent tout décoder, associer et comprendre. Ils ont besoin de guidages constants et l'apprentissage passe beaucoup par le jeu, la manipulation et la répétition. Et de l'autre côté, on a les CE1 qui est une année de consolidation et d'approfondissement. Donc les élèves savent déjà lire, dans le meilleur des cas bien sûr, mais doivent fluidifier leur lecture, la rendre beaucoup plus fluide et enrichir leur vocabulaire. Ils apprennent également à rédiger des textes plus longs et plus structurés. et développent leur autonomie notamment en mathématiques ou dans d'autres domaines. Cette différence fait que dans un double niveau CP-C20, il faut penser l'organisation de la classe de manière adaptée. Donc trouver des moments où les CP et les CE1 travaillent ensemble pour favoriser l'entraide et la motivation et également prendre du temps pour différencier les apprentissages en permettant à chacun de progresser à son niveau. L'enseignement en double niveau demande une organisation précise et bien pensée pour que tout fonctionne harmonieusement. Mais il y a plusieurs principes essentiels à garder en tête, surtout pour garantir une gestion efficace de la classe et offrir à chaque élève une expérience d'apprentissage optimale, comme par exemple, premier point, anticiper et planifier. Donc tout commence avec une planification minutieuse. En tant qu'enseignant, il est primordial de programmer l'année entière en anticipant les objectifs des deux niveaux, CP et CE1, CE1-CE2, CM1-CM2, bref, peu importe le double niveau. Donc cela implique de savoir où l'on veut amener chaque élève et de préparer des séquences de cours adaptées à leurs besoins spécifiques. Par exemple, vous pouvez choisir un thème commun aux deux niveaux, comme les saisons en découvert du monde. Cette thématique peut être abordée de manière différente en fonction des compétences des élèves. Les CP pourront travailler sur des activités de reconnaissance, observer et nommer les saisons, tandis que les CE1 pourront approfondir le sujet avec des notions plus complexes, comme les raisons scientifiques des changements de saison. Une autre façon de procéder est de lister les compétences à atteindre pour chaque niveau, tout en trouvant des passages, des points qui sont liés entre ces compétences. Par exemple, les deux niveaux peuvent travailler sur des activités de lecture, mais à des niveaux de difficultés différents bien sûr. Elle travaille de base, mais elle aide à structurer l'année de façon cohérente, puisqu'elle pousse également l'enseignant à être créatif dans sa manière de différencier les activités, en veillant à ce que chaque élève progresse à son rythme. Deuxième point, alterner entre collectif et différencier. Je m'explique. Il est important de trouver un équilibre entre des moments où toute la classe travaille ensemble et des moments où chaque groupe de niveau est pris en charge de manière plus ciblée sur une certaine compétence. Il existe plusieurs façons de mettre ça en place, donc le travail collectif. Par exemple, vous pouvez commencer la journée avec une activité commune, comme un moment de lecture ou de chant, où tous les élèves participent ensemble. C'est en tout cas un bon moyen de renforcer le sentiment de groupe pour ces enfants-là et de partage tout en créant une dynamique positive dans la classe. Et le travail différencié, donc ensuite pendant que les élèves travaillent sur un exercice spécifique comme une activité de phonologie ou de calcul mental, les élèves de C1 peuvent réaliser une tâche plus complexe comme résoudre des problèmes mathématiques ou rédiger un petit texte. Vous, en tant qu'enseignant ou en tant qu'enseignante, vous pouvez alors vous concentrer sur l'un des niveaux pendant que l'autre travaille de manière autonome ou en petits groupes. Il y a également des ateliers de travail en petits groupes donc ces moments sont particulièrement efficaces pour que les élèves puissent avancer à leur rythme. L'idée est de faire en sorte que chacun des niveaux puisse avancer sans se perdre donc il est important que les élèves, même s'ils ont des niveaux différents, se sentent toujours intégrés dans un groupe classe. Concernant le troisième point qui est favoriser l'autonomie c'est l'un des grands objectifs du double niveau c'est d'apprendre aux élèves à être plus autonomes alors déjà de base lorsque nous faisons la structure de classe la structure de l'école on essaye plus ou moins de mettre des élèves plutôt autonomes ou susceptibles à être autonome dans ces niveaux là pour que ce soit beaucoup plus simple aussi à gérer pour le collègue, la collègue donc favoriser l'autonomie cela est d'autant plus vrai que pour les élèves du C1 par exemple qui commencent à acquérir des compétences solides et peuvent travailler de manière plus indépendante. Pour cela, il est essentiel de leur donner des outils pour y arriver, donc des rituels clairs et réguliers. Donc dès le début de l'année, il faut installer des routines et des rituels que tous les élèves pourront suivre sans avoir besoin de l'aide constante de l'enseignant. Par exemple, moi en classe, ce que je leur propose, c'est beaucoup d'exercices de révision, des calculs, des exercices de grammaire, repérer le verbe, tout cela c'est le matin quand ils arrivent en classe, ils font cet exercice-là. Et je le fais encore aujourd'hui avec ma collègue en cours d'intervention. On leur propose des exercices de révision quand ils s'installent en classe pour qu'ils puissent se mettre au travail le temps que tout le monde arrive. Également prévoir des consignes précises et adaptées. Les consignes doivent être très claires pour que tous les élèves puissent les comprendre. Donc ces moments d'autonomie ne sont pas seulement bénéfiques pour les élèves, ils permettent aussi à l'enseignant de se concentrer sur l'autre niveau et de répondre aux besoins spécifiques de chaque groupe sans être constamment interrompu. En résumé, une bonne organisation pédagogique en double niveau repose sur une planification réfléchie, donc avec la programmation, les progressions, un équilibre entre travail collectif et différencié et une priorité à l'autonomie des élèves. Ces principes permettent à la classe de fonctionner de manière fluide et cohérente tout en répondant aux besoins spécifiques de chaque niveau. Je vais à présent vous proposer une journée type en double niveau que je faisais à l'époque quand j'étais en CPC1. Donc de 8h20 à 8h30, il y avait l'accueil des enfants. C'était un accueil échelonné, donc les enfants montaient en classe tout seuls. Et durant ce laps de temps, ils devaient s'installer, déposer le cahier de liaison dans la boîte, prendre les cahiers qu'il fallait prendre, le porte-vue, etc. Donc de 8h30 à 9h, il y a ce qu'on appelle le rituel du matin. Donc la journée commençait par l'accueil échelonné comme je viens de vous l'expliquer et les élèves avaient un exercice de réinvestissement en autonomie dès l'heure arrivée en classe. Ensuite tout le monde se retrouvait pour la lecture de la date et quelques minutes de calme avant de débuter les apprentissages. Donc le matin est souvent consacré aux français, c'est le moment où l'on adapte les activités pour chaque niveau puisqu'avec les CP, les élèves découvrent un nouveau son. soit en écoutant, soit en manipulant des lettres ou des cartes. L'objectif est qu'ils associent son et lettres tout en s'amusant avec des jeux de mots ou des activités de manipulation, comme des jeux de son ou des activités liées à tracer de la lettre, du son étudié. Tandis que le C1, tout dépendait du jour de la semaine, mais le lundi matin, ils avaient un exercice de phonologie, et le reste de la semaine, c'était des exercices de grammaire ou de conjugaison, donc d'études de la langue. Et donc les élèves lisaient un texte ensemble ou travaillent sur un son, justement le son de la semaine, pour vérifier la compréhension du texte en mettant l'accent sur les détails et les idées principales. Et on avait un petit temps collectif juste avant la récréation pour renforcer l'entraide, où on organisait une activité où les élèves de C1 aidaient les CP à lire. Par exemple, un C1 peut lire une phrase ou une consigne à un CP, ce qui permettait aux petits de mieux comprendre et de pratiquer à ses côtés. La récréation passée, on faisait les mathématiques. Donc on avait un moment commun où on commençait par des manipulations collectives, comme compter des objets, des perles, des jetons... On avait une boîte de manipulation pour deux élèves, dans laquelle on avait des jetons, des barres de 10, des billets, des pièces pour la monnaie, etc. Et également, ils pouvaient classer des formes géométriques pour familiariser les élèves avec les concepts mathématiques de manière concrète. Pour les CP, les élèves faisaient des additions simples, par exemple jusqu'à 20, et commençaient à se familiariser avec la notion de nombre. L'objectif est qu'ils comprennent... les bases des opérations en utilisant des objets ou des cartes pour mieux visualiser les calculs tandis que les C20, les élèves les plus avancés résolvaient des problèmes mathématiques simples et commençaient à aborder la multiplication par exemple tout dépendait de ce qu'on faisait durant la période proposée et ce que je leur montrais c'était comment regrouper des objets par petits paquets pour comprendre le principe de la multiplication etc l'après-midi de 13h30 jusqu'à 14h30, on faisait la découverte du monde. Donc déjà les élèves arrivaient en classe avec un temps calme que ce soit du piano, calme comme une petite grenouille, enfin plein de petits exercices pour travailler le temps calme. Et ensuite on travaillait la découverte du monde donc ça pouvait être un thème commun avec les CP comme avec les CE1, mais les exercices étaient différenciés. Ensuite on faisait des activités artistiques comme la musique, comme l'art plastique et tout ça c'était en atelier collectif, c'était ensemble, c'était en groupe classe. Il n'y avait pas des CP qui faisaient des choses d'un côté et les CE1 de l'autre. C'était vraiment commun et ça renforçait justement la cohésion du groupe classe. Ensuite il y avait la récréation et en fin de journée on faisait souvent de l'écriture. Alors les CP c'était tous les jours de l'écriture avec moi. Les CE1, c'était beaucoup de littérature aussi. Une fois sur deux, c'était écriture et littérature, donc on suivait une histoire ensemble en lecture guidée. Tandis que les CP, après avoir travaillé la lettre avec moi, ils travaillaient en autonomie sur leur cahier d'écriture. Et après, je jonglais entre les deux niveaux pour voir comment ça avançait. Et les CE1 pouvaient aller voir les CP pour les aider sur le tracé de la lettre. Donc, en résumé, chaque journée en double niveau, et préparer et organiser pour que tous les élèves puissent progresser à leur rythme tout en apprenant ensemble. Donc l'enseignant ou l'enseignante doit alterner entre des moments de travail collectif où tout le monde participe et des moments différenciés où les activités sont adaptées à chaque groupe d'élèves. Grâce à cette organisation, chaque enfant peut développer des compétences, ses compétences tout en étant soutenu par ses camarades que ce soit par l'entraide ou par des activités créatives et ludiques. Enseigner en double niveau, donc, c'est bien un défi, mais aussi une formidable opportunité de repenser sa pédagogie. Avec une bonne organisation et une approche adaptée, il est possible d'en faire une expérience enrichissante pour les élèves comme pour l'enseignant, l'enseignante. Donc, merci d'avoir écouté cet épisode de "Quoi d'neuf Maître ?". Vous pouvez me suivre sur mes réseaux sociaux, tout est dans la bio. pour partager vos idées, vous poser vos questions, me dire ce que j'aurais pu dire également dans l'épisode. Donc n'hésitez pas à écouter également les autres épisodes du podcast si vous en avez envie. On se retrouve la semaine prochaine pour le prochain épisode qui concernera des projets, des thématiques de classe et l'impact qu'ils peuvent avoir sur la réussite des élèves. Abonnez-vous pour explorer les coulisses de l'enseignement avec moi. C'était "Quoi d'neuf Maître ?", prenez soin de vous.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Qu'est-ce qu'un double-niveau ?

    01:53

  • Pourquoi créer des classes à double-niveau ?

    05:15

  • Les spécificités pédagogiques du CP-CE1

    09:53

  • Organisation pédagogique : Comment s'y pendre ?

    13:17

  • Une journée type en double-niveau

    18:09

  • Conclusion et remerciements

    23:01

Description

✨ Bienvenue dans “Quoi d’neuf Maître ?”, le podcast qui explore les coulisses de l'enseignement. ✨


Dans ce troisième épisode, je vous propose de plonger dans un sujet aussi riche que complexe : l’enseignement en double-niveau.


Si vous êtes enseignant, vous savez à quel point il peut être exigeant de gérer une classe. Mais en double-niveau, les défis s’intensifient : il faut jongler avec deux programmes, répondre aux besoins divers des élèves, organiser des séances adaptées à tous… tout en maintenant une dynamique de classe positive.


Dans cet épisode, je vais :

• Définir ce qu’est un double-niveau ;

• Aborder ses spécificités pédagogiques, notamment pour un CP-CE1 ;

• Vous partager des stratégies pratiques pour optimiser votre organisation ;

• Et pour finir, je vous proposerai un exemple de journée type en double-niveau.


Bref, attendez-vous à un épisode dense, mais concret, qui, je l’espère, vous donnera des outils et des idées.


🎙 Rendez-vous tous les jeudis dès 7h pour découvrir un nouvel épisode !


🔔 Abonnez-vous pour explorer les coulisses de l’enseignement avec moi !


Podcast (dispo sur toutes les plateformes) : Quoi d'neuf Maître ?

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Transcription

  • Speaker #0

    Hey, c'est Jonathan et bienvenue dans "Quoi d'neuf Maître ?", le podcast où l'on explore les coulisses de l'enseignement. Dans chaque épisode, je vous raconte des anecdotes de ma vie de prof, mes galères, mes réussites et bien sûr, mes idées pour rendre l'école un endroit plus fun et créatif. Que vous soyez étudiant, collègue enseignant ou simplement curieux, je suis sûr qu'on aura... plein de choses à se dire. Abonnez-vous pour explorer les coulisses de l'enseignement avec moi. Bienvenue dans ce troisième épisode de "Quoi d'neuf Maître ?". Aujourd'hui, on va parler d'un sujet qui concerne de nombreux enseignants, surtout en primaire, l'enseignement en double niveau. Si vous êtes professeur des écoles, déjà en poste ou en formation, vous avez sûrement déjà entendu parler de ces classes où l'on retrouve deux niveaux différents dans une même salle avec un seul enseignant pour tout gérer. Peut-être que vous avez déjà eu un double niveau ou que vous appréhendez d'en avoir un un jour. Vous vous demandez sûrement comment faire pour tout organiser, comment jongler entre deux programmes scolaires, comment réussir à maintenir une bonne ambiance de classe, etc. C'est justement de quoi nous allons parler aujourd'hui. Dans cet épisode, je vais vous expliquer ce qu'est une classe à double niveau et pourquoi ce type de classe existe, les défis et avantages que cela représente pour un enseignant et pour les élèves, les particularités d'un double niveau, comme le double niveau CPC1, et enfin un exemple de journée type. pour vous aider à visualiser le quotidien d'un enseignant en double niveau. Attendez-vous à un épisode dense mais concret qui, je l'espère, vous donnera des clés concrètes et des idées pour aborder ce type de classe avec plus de sérénité. Qu'est-ce qu'un double niveau ? Un double niveau, c'est une classe où l'on retrouve des élèves de deux niveaux scolaires différents avec un seul enseignant, une seule enseignante, pour les accompagner. On pourrait penser que c'est une situation rare, mais en réalité c'est assez fréquent, surtout dans les écoles rurales. Dans ces écoles, les effectifs sont parfois trop faibles pour ouvrir une classe par niveau. Or, REP, au lieu d'avoir une classe de CP avec 10 élèves et une classe de CE1 avec 12 élèves, par exemple, on regroupe ces deux niveaux dans une seule classe, dans une seule salle, avec un... Seul enseignant. On peut aussi trouver des classes à double niveau en ville, notamment lorsque les écoles doivent équilibrer le nombre d'élèves par classe. Parfois, une école a un nombre d'élèves qui ne permet pas de faire des groupes parfaitement homogènes. Plutôt que d'avoir une classe surchargée et une autre trop petite, on fait souvent le choix d'un double niveau pour harmoniser les effectifs. Une classe à double niveau, ce n'est pas seulement une question d'espace et de répartition des élèves. C'est aussi une véritable approche pédagogique, puisque l'enseignant doit gérer deux programmes scolaires en même temps, en veillant à ce que chaque élève progresse dans son apprentissage, assurer une continuité pédagogique, c'est-à-dire que tout s'enchaîne logiquement et que les élèves des deux niveaux puissent suivre un rythme cohérent, et enfin maintenir une bonne dynamique de classe où chacun trouve sa place, où personne ne se sent délaissé et où tout le monde peut apprendre efficacement. Si enseigner en double niveau représente un défi, cela peut être une vraie opportunité, autant pour les élèves que pour l'enseignant, puisque les élèves vont devenir de plus en plus autonomes. Dans une classe traditionnelle, les élèves ont souvent l'enseignant disponible immédiatement pour répondre à leurs questions, alors qu'en double niveau, comme l'enseignant est parfois occupé avec l'autre groupe, les élèves apprennent à se débrouiller, à chercher par eux-mêmes, à attendre leur tour intelligemment, cela les pousse à développer leur autonomie. une compétence précieuse et importante pour toute leur scolarité. Également, les plus grands aident les plus jeunes. Dans une classe double niveau, il y a souvent un phénomène naturel qui se met en place, qui est que les plus grands viennent en aide aux plus jeunes. Par exemple, un élève de CE1 peut aider un élève de CP à relire une consigne ou à s'entraîner à écrire une lettre. Cette entraide est bénéfique pour tout le monde, puisque l'élève plus jeune se sent accompagné et rassuré, tandis que l'élève plus âgé... consolide ses propres connaissances en expliquant. C'est ce qu'on appelle l'apprentissage par les pairs. En enseignant aux autres, on apprend encore mieux soi-même. Dans une classe à double niveau, il y a forcément des élèves avec des niveaux et des rythmes différents. Certains avancent vite, d'autres ont besoin de plus de temps, mais cette diversité n'est pas un problème puisque, bien au contraire, comme le cite un chercheur en sciences de l'éducation, Philippe Perrenou, l'hétérogénéité est une richesse lorsqu'elle est exploitée intelligemment. Autrement dit, le fait d'avoir des élèves de niveaux différents peut être une force à condition d'adopter la bonne approche pédagogique en encourageant l'entraide, la coopération et l'autonomie. L'enseignant... crée une dynamique de classe riche et stimulante où chacun, chaque élève, trouvera et trouve sa place et progresse à son rythme. Quand on parle de classe à double niveau, la première réaction est souvent Mais comment fait l'enseignant pour gérer deux niveaux en même temps ? Comment l'enseignant, l'enseignante fait pour gérer divers niveaux dans une seule salle ? Et c'est vrai que ça représente un défi d'organisation. Pourtant, loin d'être un simple plan B, réel avantage, à la fois pour les enfants et pour les enseignants. comme je vous l'ai expliqué juste avant. Quand on a des élèves de niveaux différents dans une même classe, on ne peut pas enseigner de manière uniforme, comme si tout le monde apprenait au même rythme. L'enseignant ou l'enseignante est obligé d'adapter son enseignement, de progresser, de proposer des activités variées et de tenir compte des besoins de chaque élève. C'est ce qu'on appelle la différenciation pédagogique. Les élèves qui ont des facilités ne s'ennuient pas, car ils peuvent aller plus loin dans les apprentissages. Les élèves qui ont plus de... difficultés sont mieux accompagnées car l'enseignant doit varier ses approches et proposer du soutien cible. Le fait d'avoir deux niveaux pousse donc naturellement l'enseignant l'enseignante à varier ses méthodes ce qui bénéficie à toute la classe. Apprendre ce n'est pas juste écouter un cours c'est aussi répéter, reformuler, réexpliquer. Dans une classe à double niveau les élèves plus âgés ont souvent l'occasion d'aider les plus jeunes par exemple en expliquant une consigne ou en relisant un un exercice avec eux. Ce rôle d'enseignant entre guillemets que l'élève va se procurer est très bénéfique pour leur propre apprentissage. Il y a des études qui montrent que lorsque les élèves expliquent une notion à un camarade, ils la retiennent mieux et plus longtemps. Alors pourquoi ? Parce qu'ils sont obligés d'organiser leurs idées, de simplifier, de réexpliquer ce qu'ils ont compris et de trouver des mots clairs pour l'expliquer aux autres. Et du côté des plus jeunes, et bien eux aussi en profitent car ils sont exposés à un modèle, voir un élève un peu plus âgé réussir une tâche, c'est motivant pour eux, puisque cela leur montre que c'est possible, qu'ils y arriveront aussi avec de l'entraînement. Dans une classe classique, un élève peut rapidement prendre l'habitude d'attendre que l'enseignant ou l'enseignante viennent l'aider à chaque difficulté. En double niveau, comme le maître ou la maîtresse, ne peut pas être partout en même temps, les élèves apprennent à gérer certaines tâches seuls, ils réfléchissent par eux-mêmes avant de demander de l'aide, alors bien sûr... Bien sûr, tout ça c'est un travail à faire en amont. Ils développent des stratégies pour trouver des solutions, regarder dans leur cahier, demander à un camarade, essayer autrement, regarder les affichages. Ils prennent l'habitude d'organiser leur travail en fonction des moments où l'enseignant est disponible. Des recherches ont montré que les élèves en classe double niveau développent une plus grande autonomie et que cette compétence leur est très utile tout au long de leur scolarité. Dans une classe où tout le monde a le même âge et suit le même programme, programme, on peut parfois ressentir aussi un esprit de compétition, qui a la meilleure note, qui a fini en premier, qui est le dernier, etc. Alors que dans une classe à double niveau, on peut toujours avoir cet esprit de compétition, mais c'est différent, puisque les élèves savent qu'ils ne sont pas tous au même point dans leurs apprentissages, ce qui favorise un climat plus bienveillant et plus coopératif. Les plus grands comprennent que leur rôle peut être d'aider et non de se comparer. Les plus jeunes voient les autres comme des modèles, sans se sentir en retard ou en échec, et l'entraide devient une habitude naturelle et non quelque chose qu'ils ne vont pas penser à faire. Le psychologue Vygotsky parle de la zone proximale de développement. Il explique que les enfants progressent mieux lorsqu'ils apprennent au contact de père un peu plus avancé qu'eux. C'est exactement ce qui se passe justement en double niveau. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les élèves d'une classe double niveau ne progresse pas moins vite que ceux d'une classe classique. Au contraire, certaines études montrent aussi qu'ils peuvent avoir de meilleurs résultats scolaires. Alors pourquoi ? Parce qu'ils évoluent dans un cadre où on ne met pas la pression sur la comparaison, mais où chacun apprend à son rythme, avec des temps d'entraide et de travail personnel. En résumé, les classes à double niveau ne sont pas un simple choix par défaut. Elles ont de réels avantages comme pousser l'enseignant à diversifier ses méthodes, ce qui profite à tous les élèves. Elles favorisent aussi l'autonomie et la responsabilisation des enfants. Elles encouragent la coopération et l'entraide entre élèves. Et elles créent un climat de classe plus bienveillant et moins compétitif. Pour cette troisième partie, je voulais vous parler des spécificités pédagogiques d'un CPCE1, donc un double niveau que j'ai pu déjà faire. Donc quand on enseigne dans une classe de CPCE1, on se retrouve face à deux niveaux d'apprentissage très différents. D'un côté les CP qui découvrent tout, entre guillemets, la lecture, l'écriture, les bases du calcul, et de l'autre les CE1 qui consolident leurs acquis et commencent à aller plus loin dans les apprentissages. On peut se laisser à son rythme sans que l'un des groupes ne se sente mis de côté. Avant de voir comment organiser concrètement une journée en CP-C1, on va faire un tour sur les attentes spécifiques pour chaque niveau. Donc le CP, le cours préparatoire, c'est l'année où tout commence. C'est un grand saut pour les élèves, ils passent de la maternelle à la grande école pour eux, car ils doivent apprendre à lire, à écrire et à compter. Donc tout le travail qui a été fait en maternelle sera beaucoup plus poussé en CP, ce qui demande beaucoup de rigueur et de répétition. Donc en lecture et écriture, déchiffrer des mots en associant les sons, lire des phrases simples en autonomie, commencer à écrire des phrases courtes en respectant l'orthographe des mots appris. Donc l'objectif principal du CP est qu'en fin d'année, tous les élèves sachent lire et écrire des phrases simples. En mathématiques, comprendre et manipuler les nombres jusqu'à 100, apprendre à compter, comparer, additionner et soustraire, travailler avec des dizaines et des unités, souvent avec du matériel concret comme des cubes, des jetons, des barres de 10, etc. Donc le CP est une année très guidée. puisque les élèves ont besoin d'accompagnement constant avec beaucoup de répétitions, de manipulations et d'encouragement. Au CE1, au cours élémentaire 1, les bases sont déjà posées, mais il faut les renforcer et aller plus loin. En lecture et écriture, passer du simple déchiffrage à une lecture fluide et compréhensive, enrichir son vocabulaire, produire des textes plus longs et mieux structurés, comme des petites histoires, des phrases plus complexes. En mathématiques, approfondir la numération jusqu'à 1000. apprendre et mémoriser l'étape d'addition et de la multiplication, commencer à résoudre des problèmes plus complexes. Donc, au CE1, les élèves gagnent en autonomie et commencent à réfléchir par eux-mêmes, mais ils ont encore besoin d'un accompagnement progressif. Quand on regarde les apprentissages des CP et des CE1, on voit tout de suite deux grands écarts. D'un côté, le CP est une année d'acquisition des bases, donc les élèves découvrent la lecture et l'écriture, ils doivent tout décoder, associer et comprendre. Ils ont besoin de guidages constants et l'apprentissage passe beaucoup par le jeu, la manipulation et la répétition. Et de l'autre côté, on a les CE1 qui est une année de consolidation et d'approfondissement. Donc les élèves savent déjà lire, dans le meilleur des cas bien sûr, mais doivent fluidifier leur lecture, la rendre beaucoup plus fluide et enrichir leur vocabulaire. Ils apprennent également à rédiger des textes plus longs et plus structurés. et développent leur autonomie notamment en mathématiques ou dans d'autres domaines. Cette différence fait que dans un double niveau CP-C20, il faut penser l'organisation de la classe de manière adaptée. Donc trouver des moments où les CP et les CE1 travaillent ensemble pour favoriser l'entraide et la motivation et également prendre du temps pour différencier les apprentissages en permettant à chacun de progresser à son niveau. L'enseignement en double niveau demande une organisation précise et bien pensée pour que tout fonctionne harmonieusement. Mais il y a plusieurs principes essentiels à garder en tête, surtout pour garantir une gestion efficace de la classe et offrir à chaque élève une expérience d'apprentissage optimale, comme par exemple, premier point, anticiper et planifier. Donc tout commence avec une planification minutieuse. En tant qu'enseignant, il est primordial de programmer l'année entière en anticipant les objectifs des deux niveaux, CP et CE1, CE1-CE2, CM1-CM2, bref, peu importe le double niveau. Donc cela implique de savoir où l'on veut amener chaque élève et de préparer des séquences de cours adaptées à leurs besoins spécifiques. Par exemple, vous pouvez choisir un thème commun aux deux niveaux, comme les saisons en découvert du monde. Cette thématique peut être abordée de manière différente en fonction des compétences des élèves. Les CP pourront travailler sur des activités de reconnaissance, observer et nommer les saisons, tandis que les CE1 pourront approfondir le sujet avec des notions plus complexes, comme les raisons scientifiques des changements de saison. Une autre façon de procéder est de lister les compétences à atteindre pour chaque niveau, tout en trouvant des passages, des points qui sont liés entre ces compétences. Par exemple, les deux niveaux peuvent travailler sur des activités de lecture, mais à des niveaux de difficultés différents bien sûr. Elle travaille de base, mais elle aide à structurer l'année de façon cohérente, puisqu'elle pousse également l'enseignant à être créatif dans sa manière de différencier les activités, en veillant à ce que chaque élève progresse à son rythme. Deuxième point, alterner entre collectif et différencier. Je m'explique. Il est important de trouver un équilibre entre des moments où toute la classe travaille ensemble et des moments où chaque groupe de niveau est pris en charge de manière plus ciblée sur une certaine compétence. Il existe plusieurs façons de mettre ça en place, donc le travail collectif. Par exemple, vous pouvez commencer la journée avec une activité commune, comme un moment de lecture ou de chant, où tous les élèves participent ensemble. C'est en tout cas un bon moyen de renforcer le sentiment de groupe pour ces enfants-là et de partage tout en créant une dynamique positive dans la classe. Et le travail différencié, donc ensuite pendant que les élèves travaillent sur un exercice spécifique comme une activité de phonologie ou de calcul mental, les élèves de C1 peuvent réaliser une tâche plus complexe comme résoudre des problèmes mathématiques ou rédiger un petit texte. Vous, en tant qu'enseignant ou en tant qu'enseignante, vous pouvez alors vous concentrer sur l'un des niveaux pendant que l'autre travaille de manière autonome ou en petits groupes. Il y a également des ateliers de travail en petits groupes donc ces moments sont particulièrement efficaces pour que les élèves puissent avancer à leur rythme. L'idée est de faire en sorte que chacun des niveaux puisse avancer sans se perdre donc il est important que les élèves, même s'ils ont des niveaux différents, se sentent toujours intégrés dans un groupe classe. Concernant le troisième point qui est favoriser l'autonomie c'est l'un des grands objectifs du double niveau c'est d'apprendre aux élèves à être plus autonomes alors déjà de base lorsque nous faisons la structure de classe la structure de l'école on essaye plus ou moins de mettre des élèves plutôt autonomes ou susceptibles à être autonome dans ces niveaux là pour que ce soit beaucoup plus simple aussi à gérer pour le collègue, la collègue donc favoriser l'autonomie cela est d'autant plus vrai que pour les élèves du C1 par exemple qui commencent à acquérir des compétences solides et peuvent travailler de manière plus indépendante. Pour cela, il est essentiel de leur donner des outils pour y arriver, donc des rituels clairs et réguliers. Donc dès le début de l'année, il faut installer des routines et des rituels que tous les élèves pourront suivre sans avoir besoin de l'aide constante de l'enseignant. Par exemple, moi en classe, ce que je leur propose, c'est beaucoup d'exercices de révision, des calculs, des exercices de grammaire, repérer le verbe, tout cela c'est le matin quand ils arrivent en classe, ils font cet exercice-là. Et je le fais encore aujourd'hui avec ma collègue en cours d'intervention. On leur propose des exercices de révision quand ils s'installent en classe pour qu'ils puissent se mettre au travail le temps que tout le monde arrive. Également prévoir des consignes précises et adaptées. Les consignes doivent être très claires pour que tous les élèves puissent les comprendre. Donc ces moments d'autonomie ne sont pas seulement bénéfiques pour les élèves, ils permettent aussi à l'enseignant de se concentrer sur l'autre niveau et de répondre aux besoins spécifiques de chaque groupe sans être constamment interrompu. En résumé, une bonne organisation pédagogique en double niveau repose sur une planification réfléchie, donc avec la programmation, les progressions, un équilibre entre travail collectif et différencié et une priorité à l'autonomie des élèves. Ces principes permettent à la classe de fonctionner de manière fluide et cohérente tout en répondant aux besoins spécifiques de chaque niveau. Je vais à présent vous proposer une journée type en double niveau que je faisais à l'époque quand j'étais en CPC1. Donc de 8h20 à 8h30, il y avait l'accueil des enfants. C'était un accueil échelonné, donc les enfants montaient en classe tout seuls. Et durant ce laps de temps, ils devaient s'installer, déposer le cahier de liaison dans la boîte, prendre les cahiers qu'il fallait prendre, le porte-vue, etc. Donc de 8h30 à 9h, il y a ce qu'on appelle le rituel du matin. Donc la journée commençait par l'accueil échelonné comme je viens de vous l'expliquer et les élèves avaient un exercice de réinvestissement en autonomie dès l'heure arrivée en classe. Ensuite tout le monde se retrouvait pour la lecture de la date et quelques minutes de calme avant de débuter les apprentissages. Donc le matin est souvent consacré aux français, c'est le moment où l'on adapte les activités pour chaque niveau puisqu'avec les CP, les élèves découvrent un nouveau son. soit en écoutant, soit en manipulant des lettres ou des cartes. L'objectif est qu'ils associent son et lettres tout en s'amusant avec des jeux de mots ou des activités de manipulation, comme des jeux de son ou des activités liées à tracer de la lettre, du son étudié. Tandis que le C1, tout dépendait du jour de la semaine, mais le lundi matin, ils avaient un exercice de phonologie, et le reste de la semaine, c'était des exercices de grammaire ou de conjugaison, donc d'études de la langue. Et donc les élèves lisaient un texte ensemble ou travaillent sur un son, justement le son de la semaine, pour vérifier la compréhension du texte en mettant l'accent sur les détails et les idées principales. Et on avait un petit temps collectif juste avant la récréation pour renforcer l'entraide, où on organisait une activité où les élèves de C1 aidaient les CP à lire. Par exemple, un C1 peut lire une phrase ou une consigne à un CP, ce qui permettait aux petits de mieux comprendre et de pratiquer à ses côtés. La récréation passée, on faisait les mathématiques. Donc on avait un moment commun où on commençait par des manipulations collectives, comme compter des objets, des perles, des jetons... On avait une boîte de manipulation pour deux élèves, dans laquelle on avait des jetons, des barres de 10, des billets, des pièces pour la monnaie, etc. Et également, ils pouvaient classer des formes géométriques pour familiariser les élèves avec les concepts mathématiques de manière concrète. Pour les CP, les élèves faisaient des additions simples, par exemple jusqu'à 20, et commençaient à se familiariser avec la notion de nombre. L'objectif est qu'ils comprennent... les bases des opérations en utilisant des objets ou des cartes pour mieux visualiser les calculs tandis que les C20, les élèves les plus avancés résolvaient des problèmes mathématiques simples et commençaient à aborder la multiplication par exemple tout dépendait de ce qu'on faisait durant la période proposée et ce que je leur montrais c'était comment regrouper des objets par petits paquets pour comprendre le principe de la multiplication etc l'après-midi de 13h30 jusqu'à 14h30, on faisait la découverte du monde. Donc déjà les élèves arrivaient en classe avec un temps calme que ce soit du piano, calme comme une petite grenouille, enfin plein de petits exercices pour travailler le temps calme. Et ensuite on travaillait la découverte du monde donc ça pouvait être un thème commun avec les CP comme avec les CE1, mais les exercices étaient différenciés. Ensuite on faisait des activités artistiques comme la musique, comme l'art plastique et tout ça c'était en atelier collectif, c'était ensemble, c'était en groupe classe. Il n'y avait pas des CP qui faisaient des choses d'un côté et les CE1 de l'autre. C'était vraiment commun et ça renforçait justement la cohésion du groupe classe. Ensuite il y avait la récréation et en fin de journée on faisait souvent de l'écriture. Alors les CP c'était tous les jours de l'écriture avec moi. Les CE1, c'était beaucoup de littérature aussi. Une fois sur deux, c'était écriture et littérature, donc on suivait une histoire ensemble en lecture guidée. Tandis que les CP, après avoir travaillé la lettre avec moi, ils travaillaient en autonomie sur leur cahier d'écriture. Et après, je jonglais entre les deux niveaux pour voir comment ça avançait. Et les CE1 pouvaient aller voir les CP pour les aider sur le tracé de la lettre. Donc, en résumé, chaque journée en double niveau, et préparer et organiser pour que tous les élèves puissent progresser à leur rythme tout en apprenant ensemble. Donc l'enseignant ou l'enseignante doit alterner entre des moments de travail collectif où tout le monde participe et des moments différenciés où les activités sont adaptées à chaque groupe d'élèves. Grâce à cette organisation, chaque enfant peut développer des compétences, ses compétences tout en étant soutenu par ses camarades que ce soit par l'entraide ou par des activités créatives et ludiques. Enseigner en double niveau, donc, c'est bien un défi, mais aussi une formidable opportunité de repenser sa pédagogie. Avec une bonne organisation et une approche adaptée, il est possible d'en faire une expérience enrichissante pour les élèves comme pour l'enseignant, l'enseignante. Donc, merci d'avoir écouté cet épisode de "Quoi d'neuf Maître ?". Vous pouvez me suivre sur mes réseaux sociaux, tout est dans la bio. pour partager vos idées, vous poser vos questions, me dire ce que j'aurais pu dire également dans l'épisode. Donc n'hésitez pas à écouter également les autres épisodes du podcast si vous en avez envie. On se retrouve la semaine prochaine pour le prochain épisode qui concernera des projets, des thématiques de classe et l'impact qu'ils peuvent avoir sur la réussite des élèves. Abonnez-vous pour explorer les coulisses de l'enseignement avec moi. C'était "Quoi d'neuf Maître ?", prenez soin de vous.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Qu'est-ce qu'un double-niveau ?

    01:53

  • Pourquoi créer des classes à double-niveau ?

    05:15

  • Les spécificités pédagogiques du CP-CE1

    09:53

  • Organisation pédagogique : Comment s'y pendre ?

    13:17

  • Une journée type en double-niveau

    18:09

  • Conclusion et remerciements

    23:01

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