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#182 Valérie GARBAY Série "Femmes et entrepreneuriat en radioprotection : elles racontent ! » cover
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#182 Valérie GARBAY Série "Femmes et entrepreneuriat en radioprotection : elles racontent ! »

#182 Valérie GARBAY Série "Femmes et entrepreneuriat en radioprotection : elles racontent ! »

58min |13/03/2025
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Transcription

  • Speaker #0

    Hello collègues radioprotectionnistes, je te souhaite la bienvenue dans Radioprotection, le podcast où moi, Stéphanie Moura, j'explore l'univers de la radioprotection à travers le prisme de l'entrepreneuriat et de la formation, deux domaines qui me sont particulièrement chers. Alors tu le sais, le domaine de la formation PCR en pleine transformation, en pleine mutation. Et comme tout changement, il s'en campagne de défis, mais finalement aussi d'opportunités. Et alors dans ce podcast, je te partage mon chemin d'apprentissage au contact d'entrepreneurs, d'experts, d'acteurs clés du secteur pour mieux comprendre toutes ces évolutions qui nous attendent et comment je vais moi adapter mon offre de formation PCR pour coller à toutes ces mutations. Alors à travers ces échanges, moi je veux non seulement progresser dans mon propre parcours, mais je veux aussi t'aider. Toi qui évolues dans cet écosystème passionnant, mais challengeant. Allez, tu es prêt à embarquer avec moi dans cette aventure ? C'est parti ! Merci Valérie de me recevoir chez toi.

  • Speaker #1

    Je t'en prie, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Par cette belle journée ensoleillée, ça fait plaisir. Je t'avoue,

  • Speaker #1

    après la pluie, je vais y aller au bon temps.

  • Speaker #0

    Tu m'as remis ça d'amener le soleil. Moi, je me suis dit, moi qui ai amené le soleil, c'est toi qui l'as commandé parce qu'on se voyait aujourd'hui.

  • Speaker #1

    On est dans le rayonnement, on est dans le rayonnement.

  • Speaker #0

    Complètement. Bon, c'est parfait. En tout cas, merci de me recevoir chez toi, en tout cas, pour cette série d'épisodes qui me tient particulièrement à cœur. Ça fait longtemps que je voulais la faire. Je n'avais pas pris le temps de le faire. Mais ça y est, au mois de mars, c'est une série de quatre épisodes qui sera consacrée. à l'entrepreneuriat au féminin dans le domaine de la radioprotection. Alors, plus ou moins large, on verra avec les autres invités, mais toi, c'était vraiment dans le thème. Et puis, ça fait longtemps qu'on se connaît. Il ne faut plus compter les années. Non,

  • Speaker #1

    non, on est jeunes depuis longtemps.

  • Speaker #0

    Oh là là, c'est très bien dit, ça. On a de l'expérience et on est jeunes depuis longtemps. En fait, c'est le combo idéal.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Donc Valérie, je tenais à t'avoir au micro du podcast Radio Protection parce que tu es peut-être la première entrepreneur dans la radio pro que je connais finalement, à qui on a parlé longtemps quand je me suis lancée. Je me rappelle que je t'ai dit que je voulais faire des choses que je n'ai absolument pas suivies derrière. Je me rappelle que tu m'as dit est-ce que tu as envie de te déplacer ou non. Non, je ne vais pas me déplacer. Finalement. Et finalement, je ne fais que ça. Mais peut-être qu'il faudra que je me repose la question de ce que j'ai vraiment envie de faire. Je me rappelle avoir eu des jolies discussions sur l'entrepreneuriat avec toi. Tu m'avais bien conseillé quand je me suis lancée. Je me suis dit que je ne peux que faire cette série avec Valérie. Est-ce que pour commencer, je peux te laisser te présenter comme tu le souhaites ?

  • Speaker #1

    Oui, Valérie Garbaille. Je suis manipulatrice radio de formation initiale. Arrivée à la quarantaine après 20 ans d'exercice en imagerie médicale privée. J'avais commencé par de la radiothérapie qui m'avait... énormément plu mais il n'y avait pas de poste à l'époque alors que maintenant on cherche et donc j'ai fait la radiopédiatrie de la radiologie interventionnelle tout ça mais dans le privé et au bout de 20 ans le matériel avait beaucoup évolué et on faisait de nouveaux examens etc c'était super intéressant mais là je commençais à m'ennuyer parce que ça changeait plus trop et là je me voyais pas travailler j'arrivais pas à me projeter dans les vingt suivantes années en faisant la même chose Parce que moi, j'ai toujours ce besoin de me coucher en ayant appris quelque chose dans la journée. Mais dépend parfois, mais voilà. Et donc, j'ai eu l'occasion de retourner en cours pour faire un diplôme de responsable qualité, suite à une formation que j'avais faite, qui parlait d'hygiène, à vrai dire, et pour laquelle l'intervenant était... Il était cadre d'un service d'imagerie et c'était le premier service d'imagerie qui avait été certifié ISO 9001. À l'époque, je ne me rappelle plus parce que c'était très, très loin. Et donc, mon patron, quand je suis revenu, j'étais très enthousiaste. Je lui ai dit écoutez, l'hygiène, c'était très bien. On a plein de choses à faire. Mais par contre, ce qui m'a scotché, c'est tout ce qu'on peut faire avec la qualité. Il m'a dit bon, c'est très bien. Si vous voulez, vous allez vous y atteler. Il ne l'a pas dit dans ces mots-là, mais enfin voilà.

  • Speaker #0

    Mais il était content que tu te désignes volontaire.

  • Speaker #1

    Ça tombe bien que je sois fille de militaire, parce que ça s'appelle un peu volontaire désignée de police. Et donc, j'ai fait ça. Ça a été quand même une grande partie de mon activité, souvent sous forme de sacerdoce. C'est-à-dire que j'ai fait ça sur mon temps perso, sur mes deniers perso. Mais justement, j'ai amené le service où j'étais manip à la certification ISO 9001 en V2000 à l'époque, qui venait juste de sortir. Suite à quoi mon patron m'a dit « écoutez, c'est très bien, j'ai cet autre site, donc si vous voulez, je ne peux pas vous garantir que vous aurez encore du travail dans 5 ans, mais si vous voulez, je vous propose d'aller amener ces sites dans une démarche d'amélioration continue de la qualité, je vous laisse choisir le référentiel » . Et donc, c'était juste le moment où le LabelX commençait, où il y avait 20 sites pilotes. Comme c'était un référentiel qui avait été fait par et pour des radiologues, j'ai choisi ce référentiel. Et j'ai même pris le risque, avec l'accord de mon patron, d'amener ces sept sites pour un label unique. C'est-à-dire que s'il y avait un des sites qui n'était pas dans les clous, on n'aurait pas le label. Et en fait, j'ai eu la chance de travailler avec des équipes fantastiques, des manipulateurs, des secrétaires, etc. Tout le monde a... très bien joué le jeu. Après, on reste avec de l'humain. Dans chaque site, on a une douce représentation de la société. Mais vraiment, j'ai pu m'appuyer sur des collègues, etc., qui ont bien joué le jeu. Et on a même eu, on a été le premier site à être labellisé sans accompagnement, puisque c'était pendant ma formation, et que moi, c'était le sujet de ma thèse. Et ma pratique aussi. Et donc, on a même été labellisé en 2007. Donc, avant certains sites, des 20 pilotes. Et donc sans non-conformité. Donc on était un peu fiers. Et voilà. Et donc ça c'était en 2007. Et justement c'est au travers de la qualité que je suis arrivée à la radioprotection. Parce que quand j'ai mis en place ce référentiel fait par des radiologues pour des radiologues, à l'époque les radiologues étaient PCR du fait d'être radiologues. Sauf que dans les faits, il n'y avait rien de fait quoi. Et personne vérifiait. Donc on avait bien des sociétés qui venaient faire des contrôles à l'époque, pas des vérifications. Et quand j'ai commencé à mettre le nez dedans, je me suis rendu compte qu'on avait des copiés-collés de rapports, d'appareils qui existaient plus depuis cinq ans. Mais les contrôles étaient soi-disant faits. Ils étaient payés toujours, mais ils n'étaient pas conformes. Donc, il fallait un peu mettre le nez dedans. Et donc, j'ai demandé, en plus de ma formation qualité, à être aussi à passer la formation PCR. Et donc, pendant un certain nombre d'années, j'ai mis en... dans les clous la radioprotection des structures.

  • Speaker #0

    Donc, tu étais manip, c'est ton métier de cœur.

  • Speaker #1

    Je suis toujours. Oui,

  • Speaker #0

    tu es toujours. Après, tu as passé ton diplôme d'ingénieur en qualité. Et après, tu étais PCR. Ce n'est pas la radio pro qui t'a amené à la qualité, c'est l'inverse.

  • Speaker #1

    C'est la qualité qui m'a amené à la radioprotection, justement, parce qu'en faisant l'état des lieux, je me suis rendu compte qu'il y avait beaucoup de choses à faire et qu'en fait, même si les radiologues étaient PCR, ils ne le faisaient pas. D'abord, ils n'avaient pas le temps, ils n'avaient pas non plus la conviction, et puis il y avait moins de contrôles, etc. Donc on se plaint beaucoup en France qu'il y a toujours des contrôles, toujours des contraintes, toujours des normes, mais s'il n'y en a pas, il n'y a personne qui bouge. Donc à un moment donné, la poule ou de l'œuf, il y en a un qui est arrivé en premier. Et donc c'est comme ça qu'on a fait évoluer les choses et on est avancé.

  • Speaker #0

    D'accord. Et en quelle année tu es devenue pêcheur ?

  • Speaker #1

    2007.

  • Speaker #0

    2007, ok. Ah oui, après, on a dû se recaler parce que moi, c'était 2004.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'à parler des dates anniversaires, on tombait ensemble.

  • Speaker #1

    Parce qu'après, notre formateur avait besoin de cobayes pour faire valider sa formation de formateur. Donc, on avait un peu devancé l'appel.

  • Speaker #0

    Ah ouais, mais ça, c'était quand ? 2009, peut-être ? Non, 2010. Je suis perdue dans les dates.

  • Speaker #1

    C'était 2010, un truc comme ça. On est repassé de 5 ans en 5 ans.

  • Speaker #0

    Ouais. Ah oui, tu as anticipé un renouvellement pour que, quand on n'est pas ici sur le nouveau texte, c'est 2013 peut-être ? Oui. Enfin bon bref, ce n'est pas très grave. D'accord, oui. Donc on s'est recalé et nous on s'est retrouvés ensemble avec le même formateur. Parfait. Je peux le citer, Bernard.

  • Speaker #1

    Le fameux Bernard.

  • Speaker #0

    Bernard Basquiat-Halina qui a sévi dans le Sud-Ouest et qui a marqué très positivement des générations de PCR.

  • Speaker #1

    Et qui nous a incités justement à te rejoindre dans la création du réseau PCR Sud-Ouest. C'est vrai. C'est vrai. Et donc là, ça a été une belle aventure aussi, puisque j'ai été pendant plus de 11 ans vice-présidente de ce réseau. Et avec plein de belles rencontres, du partage, de la co-construction, on s'est beaucoup questionnés, on a fait des ateliers. Donc on s'est vraiment penchés, toujours pareil, en ce qui me concerne, c'était sur mon temps et mes deniers perso, mais vraiment en ayant la foi, en y croyant, parce qu'on voulait vraiment améliorer les choses, aussi bien pour les professionnels que pour nos patients. Donc moi, c'est vrai que j'étais un petit peu plus sensible parce que j'étais très orientée radiopédiatrie. Mais la radiologie interventionnelle, tout ça, ça nous parlait. Ça, à un moment donné, c'était important. Et dans le privé, on n'a pas toutes ces structures et toute cette hiérarchie où il y a des gens qui viennent nous aider et autres. Là, c'est souvent des prestataires externes. Donc, il faut cadrer bien les choses et savoir à qui on s'adresse pour être bien entouré. C'était important.

  • Speaker #0

    Finalement ce projet en transversal sur tes 7 sites où tu as mené ce projet, tu étais seule, tu avais une mission finalement, être vice-présidente d'un réseau de PCR, enfin créé de toutes pièces, je ne sais plus quelle année non plus, peut-être 2010 ou quelques à peu près. Est-ce que tout ça, ça t'a amené petit à petit, ça a été la petite graine qui a germé, qui a fait que tu t'es lancée dans la création de ton entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors à vrai dire, quand j'ai passé mon diplôme de PCR, à l'époque j'avais un... Pour tout te dire, on avait un mobilhome dans un village de vacances et on avait un pote qui était dentiste.

  • Speaker #0

    Ça commence souvent comme ça, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Et ils ont commencé à les embêter un petit peu, etc. Et il dit, avec le langage du sud-ouest, oh putain Valérie !

  • Speaker #0

    Putain !

  • Speaker #1

    Putain Valérie !

  • Speaker #0

    Quel accent s'il te plaît !

  • Speaker #1

    Il commençait à me faire chier. Il m'a fait beaucoup rire, sauf que moi c'était mon patron qui m'avait payé ma formation PCR. Donc je ne sais pas mentir, je n'ai pas essayé. Je suis allée voir mon patron en disant, écoutez, j'ai un copain qui me demande si je peux être pêcheur de son cabinet dentaire. Est-ce que vous m'y autorisez dans la mesure où c'est vous qui m'avez payé ? C'est un minimum de correction quand même. Donc, je passe les détails avec mon patron, ce qu'il a essayé de marchander. Enfin, bon, bref, il m'a donné l'autorisation. Et donc, j'ai attendu un petit peu. Et justement, j'ai commencé vraiment au premier trimestre 2009, au moment de la création du statut d'auto-entrepreneur. D'accord. Parce que tu ne peux pas... Ouvrir une activité, moi en fait, ce n'était pas pour faire de l'argent. Au départ, c'était pour lui rendre service. Donc, j'ai commencé à faire les papiers, etc. pour lui, mais ça gracieusement. Et puis en 2009, de loin en loin, j'ai attendu mars 2009 pour créer mon entreprise en auto-entrepreneur. Ça a duré moins longtemps que les impôts, l'auto-entreprise, parce que c'est absolument... À l'époque, je ne sais pas si c'est mieux maintenant, mais à l'époque, ce n'était pas super intéressant.

  • Speaker #0

    Tu as changé de statut ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai changé fin 2010 déjà.

  • Speaker #0

    D'accord, assez vite.

  • Speaker #1

    Assez vite, parce qu'en fait, à l'époque, je te dis, aujourd'hui, je ne sais pas ce que ça donne, mais on ne pouvait rien dégréver. Moi, j'avais des déplacements, etc. Donc bon, c'était bien, tu cotisais pour ta retraite, pour ta maladie, proportionnellement à ce que tu gagnais. Et là, moi, j'étais, il faut savoir que de 2009 à 2018, moi, j'ai eu cette double activité. J'étais salariée à temps complet et j'avais cette activité. Donc, je me levais à 5 heures tous les matins. Et entre midi et deux, quand j'avais une pause déjeuner, j'allais voir un client. Ou voilà, le week-end, je faisais mes dossiers. Donc, il fallait vraiment que j'ai la foi. Mais c'est vrai que ce qui m'a aidée, c'est que c'était le moment où mes enfants avaient besoin de commencer des études. Donc, si tu ne sais pas pourquoi tu travailles...

  • Speaker #0

    Mais non, ce qui t'a aidée,

  • Speaker #1

    c'est un facteur de motivation. Voilà,

  • Speaker #0

    c'est ce qu'il y a. Moi, je me suis lancée, mes enfants sont grands.

  • Speaker #1

    En cours d'études,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai que je... Moi, c'est le... le temps que je leur consacre qui m'a libérée, effectivement. Mais toi, c'était une motivation pour être en capacité.

  • Speaker #1

    Parce qu'effectivement, je me suis souvenu aussi que moi, je voulais faire des études de médecine et mes parents n'avaient pas les moyens de me payer des études de médecine. Et je ne voulais absolument pas que ça arrive à mes enfants. Donc voilà, j'en ai trois. Et donc, l'aîné faisait des études d'ingénieur. Le deuxième était en fac de sport. La petite dernière, elle était toute petite, elle avait huit ans. Mais bon, voilà, c'est pour ça que je commençais très tôt, pour malgré tout, ne pas les... de ne pas leur faire manquer un temps de parents aussi. Parce qu'il faut pouvoir...

  • Speaker #0

    Tu avais combien de vie à cette époque-là dans ta vie ? Est-ce que 8 ans ? Enfin, tu vois,

  • Speaker #1

    c'est plus... J'étais aussi présidente des parents d'élèves, etc. Mais bon, je pense qu'au départ, on m'a mis une pile nucléaire dans le genre. Je ne sais pas rester sans rien faire.

  • Speaker #0

    Mais là, c'est pas sans rien faire. C'est vraiment...

  • Speaker #1

    Oui, mais tu sais, quand les enfants doivent choisir une orientation, on leur dit... Fais un métier que tu aimes, tu n'auras jamais la sensation de travailler. Quand j'ai fait mon diplôme d'État de Manip, je crois que je n'ai jamais eu aussi peu la sensation de travailler, alors que j'étais bien classée quand je suis en... Mais ça ne me coûtait pas puisque je faisais ce que j'aimais et ce que j'avais choisi. Là, c'était pareil. Pendant que j'étais encore Manip, j'adorais... Ce qui me manque beaucoup, c'est les patients, même s'ils deviennent peut-être un peu difficiles aussi. Mais aider les gens, je pense qu'on vient sur Terre avec une mission. Et aider les gens. Moi, c'est une patiente, la mère d'un petit enfant à qui je devais faire un examen, qui m'a donné cette clé de me dire, mais Valérie, faites donc de la qualité, puisque vous faites une prestation de qualité, allez porter la bonne parole ailleurs, en santé. Et c'est elle qui m'a parrainée pour rentrer à l'école. Voilà, il n'y a pas de hasard, en fait. Aujourd'hui, ce que je peux faire, c'est que si j'arrive à le faire, c'est parce que... Je ne me ferme pas les portes et je n'ai pas peur de prendre un risque. Quand mon patron m'a dit, je ne sais pas si dans cinq ans, vous aurez encore du travail. À l'époque, j'avais trois enfants. Cinq ans plus tard, c'était peut-être un petit peu risqué. Et je me suis dit, si je n'essaye pas, je vais regretter. Et puis, franchement, je n'arrivais pas à me voir aller au travail tous les jours pour faire la même chose et m'ennuyer. Il y a des gens à qui ça convient très bien. Et je ne les critique pas, il faut de tout pour faire un monde, mais moi, ce n'était pas ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est pas ton truc.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai besoin que ça bouge, j'ai besoin que ça avance et j'ai besoin d'aider. Donc du coup, le fait d'être... ça a peut-être paraître un peu inconvenant pour certaines personnes, mais j'ai eu la sensation, et c'était ma motivation aussi, de passer de la fonction de manip, et j'ai beaucoup de respect pour mes collègues, et d'ailleurs, quand je réalise des audits, franchement, j'ai l'impression d'être le processus support pour faire valoir leur savoir-faire. L'idée, c'est qu'en montant, et c'est ce que m'avait dit la maman de ma petite patiente, qui s'appelait aussi Valérie d'ailleurs, qui m'avait dit, mais au moins, au lieu d'aider une personne à la fois, quand c'est un patient, en montant d'un cran, plus vous montrez, plus vous pourrez. aider davantage de personnes en mettant en place des bonnes pratiques, etc. Et donc, voilà, c'est ce qui m'a motivée. Donc oui, effectivement, j'avais plusieurs vies, plusieurs casquettes, mais aujourd'hui, je ne regrette pas.

  • Speaker #0

    Justement, ce côté soins et contacts patients, ça ne t'a pas manqué quand même à un moment donné ?

  • Speaker #1

    Mais ça m'a manqué, ça me manquera toujours quand aujourd'hui je vais faire des audits, que ce soit des audits par des pairs ou un audit, un temps zéro avant une formation. ou un audit pour un accompagnement dans une démarche qualité. Je ne peux pas passer à côté d'un patient qui n'est pas couvert ou quelqu'un qui cherche ça. Le patient me manque, effectivement. L'aide au patient. À l'époque, quand je me suis inscrite pour passer le diplôme d'État, on avait un entretien. Au-delà de l'examen, on avait un entretien pour savoir mesurer nos qualités humaines. C'est quelque chose qui a disparu. Pour autant, j'ai eu aussi des étudiants Manip qui étaient là. parfois à l'insu de leur plein gré comme on dit, et qui était plus versé vers la technique, mais on a du patience et de la chair humaine. Donc en fait, quand je leur dis, vous savez, on est armé aujourd'hui, on a des rayonnements ionisants ou des rayonnements électromagnétiques, on a des aiguilles, on a des produits qui peuvent être dangereux s'ils sont mal utilisés. Donc en fait, si on n'aime pas l'humain, il ne faut pas faire ce métier. Il ne faut pas faire ce métier. Alors même si effectivement, quand on est trop humain, Ce métier peut te manger. Aujourd'hui, on a toutes les deux une connaissance commune. Le métier peut manger aussi. À un moment donné, il faut aussi savoir où on met le créneau. Quelques fois, on apprend à s'y dépendre. Effectivement, les patients me manquent toujours.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui a déclenché ton déclic ? Parce que tu paraissais bien dans ces vies. Tu as amené tes sept équipes à l'Orlabélix. donc avec les félicitations du jury ou à peu près, enfin c'est pas dit comme ça, mais...

  • Speaker #1

    C'est normal de bien travailler, ça veut dire sussement patron.

  • Speaker #0

    Merci patron ! Donc tu as ton activité de... Alors à l'époque on disait PCR externe ? Oui. Bon, c'est le matin, le soir, le week-end, j'imagine. C'est quoi, quel a été le déclic pour te créer toi ta boîte et ton entreprise et te lancer à ton compte ?

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, du coup, de bouche à oreille, j'avais de plus en plus de demandes. Donc voilà, la création du statut d'auto-entrepreneur, je ne prenais pas trop de risques. Et puis, on était plusieurs avec d'autres collègues qui avions cette connaissance. On avait poussé le truc un peu loin, on faisait partie du même réseau, etc. Et on avait cette volonté de se dire, attention si c'est des grosses boîtes qui prennent ça et qui n'ont pas ce contact avec le terrain. Moi, pendant toutes les années où j'ai eu cette activité de PCR externe, j'ai fini par OCR. Mais je n'ai jamais éteint mon téléphone. Nuit, jour, vacances, pas vacances. Et mes clients, ils pouvaient m'appeler n'importe quel moment. C'est ce qu'on leur doit. Et c'est aussi ce qui fait la qualité, à mon sens, ce qu'on met dans la qualité de service. Donc pour moi, c'était important. C'était aussi une autre façon d'accompagner. Et il y avait vraiment une réelle demande. Et donc, comme par le bouche à oreille, moi je n'ai jamais ni ouvert de site. ni créé, ni fait de publication.

  • Speaker #0

    Ça me paraît tellement fou,

  • Speaker #1

    tellement dingue. Je ne suis passée que par le bouche à oreille.

  • Speaker #0

    Par le bouche à oreille, ça c'est fou.

  • Speaker #1

    Et donc, en fait, comme les gens étaient à priori satisfaits de mes services, ils en parlaient à leurs collègues, etc. Et c'est comme ça que ça s'est développé. Je suis allée jusqu'à 220 clients, enfin 220 structures.

  • Speaker #0

    Attention, t'as pas dépassé le seuil, c'est 200,

  • Speaker #1

    250 ?

  • Speaker #0

    Mais oui,

  • Speaker #1

    d'accord. On est d'accord. Bon,

  • Speaker #0

    t'étais dans l'enveloppe de 200.

  • Speaker #1

    Oui, je fais 200 orthodontistes, ils ont un seul générateur. Si je fais 200 cliniques, c'est pas la même chose. Oui, c'est la même chose. Moi, j'avoue que je, par contre, je me suis mis une marge de sécurité parce que malgré tout, j'ai créé mon activité, mais je ne faisais pas que de la radioprotection. J'avais aussi dans cette activité une branche... radioprotection que j'ai limitée au champ du dentaire, mais aussi, dans le même temps, une branche d'accompagnement qualité, et ça, c'était uniquement pour les radiologues. Donc, en fait, à cette époque-là, je n'étais plus manip, mais j'étais encore salariée. Donc, en fait, l'idée, c'est que la radioprotection, je la faisais sur toute la Nouvelle-Aquitaine, avec cette obligation de pouvoir être disponible dans la journée. Donc, moi, je m'étais limitée sur ce... même si c'est une grande, grande région. Donc, les...

  • Speaker #0

    Ça, c'est une demande de texte, du texte récolté qui demande aux OCR maintenant, aux organismes compétents en radioprotection, de pouvoir se déplacer sur un client en cas d'urgence.

  • Speaker #1

    Au départ, j'avais dit que la nouvelle ad quittem pour la radioprotection, mais par contre, pour la qualité, déjà, dès le départ, je faisais toute la France. Donc, quand vous allez faire de la qualité à Strasbourg, ne partez pas.

  • Speaker #0

    Et donc, tu as fait ça depuis le début ? Tu avais cet accompagnement-là ? Oui. Alors moi je t'ai vu répondre, on était en week-end, on était en soirée, je t'ai vu répondre à des clients en les amenant, en répondant à leurs questions. Je ne sais plus quelle était l'expression que tu avais eue, mais c'était presque du maternage en fait.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais après ce n'est pas leur métier, donc je peux l'entendre. Puis en fait, ils ont énormément de choses à faire en soin d'antenne.

  • Speaker #0

    Ça ne t'a jamais coûté justement ce... Non, jamais. Cette... On parle beaucoup d'équilibre pro-perso, de pouvoir couper, de fermer la porte du bureau et de te consacrer à ta vie privée le soir, le week-end. Mais en fait, vu tout ce que tu faisais...

  • Speaker #1

    Non, mais j'arrivais à conjuguer. Moi, ça ne m'a pas... Tu n'as jamais écouté ? Non, non, ça ne m'a pas... Et même encore maintenant, alors que je n'ai plus cette activité, j'ai encore des gens qui m'appellent. Ah, Valérie, je ne comprends pas ce truc. L'IRSN m'envoie un mail. Comme quoi, il faut que je renouvelle mes NRD. En tant que PCR, ce n'est pas ma mission. Pour autant, je les ai amenés, moi. Je suis en train de... Vous m'avez choisi, ce n'est pas moi qui suis venue vous chercher, je vous préviens, je suis chiante. Et c'est ce que je dis aussi quand j'accompagne des structures d'imagerie, quand je fais le débrief d'un audit, je dis, je vous préviens, je suis grassement payée pour emmerder le monde et j'adore ça. Donc au départ, ils rigolent, après un peu moins quand ils se rendent compte que c'est vrai.

  • Speaker #0

    Oui, non, ils ne savaient pas que c'était vrai en fait, ils n'y croyaient pas.

  • Speaker #1

    Mais par contre, c'est... Je n'ai pas la sensation d'avoir un problème d'ego, mais j'avoue que je suis assez satisfaite quand je vois que des structures que j'ai accompagnées se présentent au Label X ou à d'autres démarches et qui n'ont pas de non-conformité. Je me suis dit, bon, j'ai été pénible, mais au moins... Voilà, quand tu as bossé ton bac, si tu as ton bac avec une mention, c'est plutôt cool. Et donc voilà, c'est ça. Et quand j'accompagnais les structures de cabinets dentaires, etc., même si les NRD, ce n'était pas la mission de la PCR, je leur expliquais. Et souvent, ils n'en avaient jamais entendu parler. Contrôle qualité. Et pourquoi les contrôles ? Mais voilà.

  • Speaker #0

    Est-ce que ta famille, alors toi, ça ne t'a pas coûté, mais est-ce que ta famille a pu te reprocher à un moment donné ? Alors, je dis ça parce que, bon, ça commence à se calmer un petit peu, mais moi j'avoue, quand j'ai lancé l'organisme de formation, le fait de devoir être tout de suite caliopiée, d'avoir la certification, comme toi d'OCR, mais moi d'organisme de formation de personnes compétentes en radioprotection, il y a une masse de boulot, de formalisme, de préparation, enfin un truc de fou. Je pense que je n'ai jamais autant travaillé de ma vie depuis les deux dernières années, en faisant que ça et à temps plein. Mais mes enfants m'ont dit, m'ont reproché justement de... Alors, peut-être parce que j'ai été très présente à un moment donné, et même s'ils sont grands maintenant, mais de trop travailler. Est-ce que toi, tu as eu un reproche ou une remarque de la part de ta famille ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'ai eu plusieurs choses. J'ai eu une première chose dont je ne m'étais absolument pas rendue compte. C'était mon fils aîné, quand il a eu besoin de faire sa thèse pour son diplôme d'ingénieur. Je me rappelle parce qu'il était dans cette chambre. Il ne savait pas par quel bout le prendre. J'ai dit écoute, maman, est-ce que tu peux m'aider ? Nicolas, ingénieur en électro, je ne sais pas quoi, avionique, bref. J'ai dit comment ? J'y connais rien, qu'est-ce que tu veux que je te dise ? J'ai dit la seule chose que je peux te donner, c'est comment j'ai fait moi pour faire la mienne de Tess. Et là, on est parti sur un jeu avec des post-it et des couleurs et comment je calme, etc. Et mon fils m'a dit mais maman, tu ne te rends pas compte ? J'ai fait une bêtise et il m'a dit mais non, mais... Moi, je suis vachement fière que tu aies fait ça, te rends compte. Et moi, je n'étais rendue compte de rien, puisque j'étais dans le faire. J'avais demandé à mon patron de me payer ses études, etc. Quand je lui avais demandé une augmentation, parce que j'avais eu mon diplôme, vous saviez faire le travail avant, donc je n'ai pas eu d'augmentation. D'où l'intérêt d'être patron. Et donc, du coup, pour moi, c'était une affaire blanche. Ça n'avait aucune valeur ajoutée. Et comme je travaillais à cette époque-là, en dehors de leurs heures. je travaillais pendant qu'ils dormaient.

  • Speaker #0

    Mais toi, tu dormais de temps en temps ?

  • Speaker #1

    Tu sais, comme je te disais tout à l'heure, j'ai été habituée à la naissance du premier à dormir très peu. Donc voilà, je travaillais pendant qu'ils dormaient de façon à pouvoir faire mon travail de salarié dans les temps, respecter mes engagements. Mais après, effectivement, quand ça a été un peu compliqué, avant que je quitte mon poste de salarié, là, ils étaient un peu inquiets. Parce qu'ils voyaient effectivement que c'était un moment difficile. Toi, tu le vis, tu essaies de cacher et tu ne te rends pas compte que peut-être tu ne parles pas sur le même ton. Peut-être tu démarres plus vite. Donc, ils ne me l'ont pas dit, mais ils m'ont fait comprendre. Et sinon, non, ça a été la seule chose qu'ils m'ont reproché, entre guillemets. Ils se sont beaucoup moqués de moi et ce ne sont pas les seuls. C'est quand je leur ai expliqué, enfin, quand ils m'ont demandé de leur expliquer comment je faisais dans ma boîte, etc. Parce que mon fils aîné, justement, a créé aussi une activité. Et ils me disaient, ils m'ont dit « Maman, depuis 2009, tu n'as jamais augmenté tes tarifs » . Et ça m'a fait rire parce qu'en fait, moi, je... Effectivement, tout travail mérite salaire, on est d'accord, mais moi, je ne faisais pas ça pour l'argent. Bien sûr que ça m'a aidée, puisqu'après, je n'étais plus salariée et... travailleur indépendant, je n'étais plus que travailleur indépendant. Mais ce n'est pas pour ça que j'ai augmenté mes tarifs. Si je voulais gagner plus, j'ai travaillé plus. Mais donc non, il n'y a pas eu de... Ou sinon, je ne l'ai pas vu.

  • Speaker #0

    Il te l'aurait dit maintenant, ils sont grands quand même.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Souvent, ils me disent, maman, maintenant, il faudrait que tu commences à ralentir. Ça fait quelques années déjà que mon mari est à la retraite. Je pense qu'il aimerait bien qu'on fasse autre chose que travailler.

  • Speaker #0

    Oui, ils t'ont dit que tu étais fière de toi, mais est-ce que toi, tu es fière de toi ?

  • Speaker #1

    Non, pas particulièrement. C'est vrai ? Non, non. C'est vrai. Je n'ai pas de problème d'ego, mais j'aime ce que je fais.

  • Speaker #0

    Mais tu t'es posée, tu as regardé en arrière tout ce que tu as fait, tout ce que tu as accompli quand même ou pas ? Ou tu ne te rends pas compte ?

  • Speaker #1

    Tous les gens de l'extérieur, j'ai une amie qui est radiologue qui me dit tout le temps, mais Valérie, tu ne te rends pas compte ? Non, je ne me rends pas compte parce que c'est normal en fait. Moi, je n'ai pas eu le... J'ai pas fait ça pour obtenir ça ou autre chose, une reconnaissance ou autre. Et puis quand même, c'est quand même un milieu. Il faut quand même se battre un peu pour exister. Heureusement que je ne le fais pas pour être connu et reconnu. Je n'ai pas du tout l'intention de laisser mon nom. La postérité, ce n'est pas le truc. Maintenant, il est écrit sur une norme. Personne ne lit les noms sur les normes, donc ça devrait pouvoir aller.

  • Speaker #0

    C'est la norme 99S300, non ? Oui, 99S300. Ah, ça y est, je connais le numéro. Il y a ton nom dessus. Oui, oui. Je fais partie du secteur.

  • Speaker #1

    Mais moi,

  • Speaker #0

    je ne l'ai pas fait pour ça. Tu imagines ?

  • Speaker #1

    Moi, je ne l'ai pas fait pour Non, j'ai eu cette chance d'avoir aimé, de continuer à aimer ce que je fais. Après, c'est déjà pas mal.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est déjà énorme, en fait,

  • Speaker #1

    quand on voit autour de nous. Je pense que ça doit être très violent d'être obligée de faire un travail qu'on n'aime pas. Moi, j'ai réussi. Sans fausse modestie, j'ai pris des risques et je me suis donné les moyens de faire quelque chose que j'aimais. J'ai eu des collègues qui sont restés manibles, qui travaillaient toujours là où je travaillais avant. Et à un moment donné, c'est vrai que moi, souvent, je dis, il faudrait que tout salarié ait eu, à un moment donné, l'occasion de travailler à son compte. Pour se rendre compte à quel point... Parce qu'on se dit, ah oui, mais toi, tu gagnes boucardin. Ce matin, j'ai fait ma déclaration d'impôt.

  • Speaker #0

    Alors ne pas confondre chiffre d'affaires et revenus.

  • Speaker #1

    Voilà, voilà, voilà. Et effectivement, ça permet de savoir aussi, et ça, moi, j'avais eu déjà ce travail à faire au début de la démarche qualité, de savoir, oui, mais c'est vrai que c'est dur d'être salarié, mais ce n'est pas évident d'être patron non plus. Et donc, faire des jeux de rôle, souvent, quand j'arrive dans des structures, que ce soit de la radioprotection ou de la qualité, je fais toujours le parallèle avec la nounou.

  • Speaker #0

    Quand vous êtes la nounou, vous trouvez toujours que vous n'êtes pas assez payé, mais quand vous payez la nounou, vous trouvez toujours que c'est trop cher. C'est la même chose avec... Vous avez un rôle de patron, à un moment donné, il faut souvent aller se mettre de l'autre côté pour voir comment ça se fait. Et c'est pareil en radioprotection. C'est pareil avec les dentistes, avec les radiologues. Quand ils râlent, et là j'ai un copain qui fait de la radioprotection et qui me disait que la dernière fois, il avait une cliente qui lui avait dit Oui, enfin, je ne suis pas une centrale nucléaire. Et il lui avait répondu, heureusement pour vous, le billet d'entrée, c'est 15 000 euros. Bizarrement, après, elle était très sympa. Donc voilà, effectivement, quand on n'a pas de notion. Donc, quand moi, j'ai eu un client qui m'a dit, ah, mais c'est cher. C'est bizarre, je me dis la même chose quand je vais chez le dentiste.

  • Speaker #1

    Bien vu.

  • Speaker #0

    Voilà, un moment donné.

  • Speaker #1

    Sauf que toi, t'es allongée sur le fauteuil, la bouche ouverte en même temps.

  • Speaker #0

    Moi, tu peux me mordre.

  • Speaker #1

    Tu peux me mordre aussi, ouais. Donc bon, chacun a son petit pouvoir de chaque côté.

  • Speaker #0

    C'est ça, donc il faut effectivement regarder des deux côtés.

  • Speaker #1

    Tout à l'heure, tu disais que c'est pas toujours facile. Qu'est-ce que c'est qui a été difficile alors pour toi ?

  • Speaker #0

    Quelquefois, se faire entendre dans un... Il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Aussi bien quand tu es salarié et que tu vas parler de radioprotection à des personnes qui... Ils ne savent pas ce que c'est. Quand tu commences à parler des doses sur les comptes rendus, de l'identification du matériel sur le compte rendu, quand les gens n'y connaissent rien, tu as un peu l'impression de prêcher dans le désert. Il faut vraiment convaincre. Moi, j'ai vu au fur et à mesure des formations qu'on faisait, la mise à jour de la formation radioprotection des travailleurs. Au fur et à mesure, tu appliques. tu t'appliques aussi des exigences, tu es aussi dans de l'amélioration continue. Effectivement, moi j'avais compris que quand tu voulais faire bouger certaines personnes, notamment des personnes qui ont des pouvoirs de direction, tu leur parlais euro. Hop là, tu captes tout de suite l'attention. Mais du coup, pour faire venir des gens à des formations en dehors des heures de travail, ce qu'on pouvait faire dans le privé, si tu voulais faire venir, il faut faire un apéro. Bien vu. Donc on faisait la formation, puis après on faisait un apéro ou un petit quelque chose pour les faire venir, sachant qu'ils étaient volontaires désignés d'office quand même pour venir. Et donc au tout départ, je faisais la messe. Et puis à la fin, les autres années, retour d'expérience de ce qu'on a pu voir dans l'année, qu'est-ce qui s'est passé de bien, qu'est-ce qui s'est passé de pas bien, et comment on peut faire pour que ça ne se reproduise pas. Et puis la fois d'après, finalement, on a mis en place des quiz avant. là pourtant n'était pas qu'à lyopi quiz avant la formation formation quiz après la formation et pour à tout le monde et pour voir est-ce que il ya quelque chose qui ça s'imprègne un peu quoi parce que si c'est juste vécu comme une contrainte mais pas un outil d'appropriation c'est un peu comme quand c'est le collègue ou l'épouse qui vient faire sa radio on va super bien dit décapé le plateau de la table de radio alors que ben quand c'est Le patient lambda qui passe, on les embraye les uns sur les autres. Donc, tu vois, à un moment donné, il y a une acculturation à faire, mais aussi bien du terrain que de la hiérarchie, pour avoir des moyens, quoi, en fait.

  • Speaker #1

    Ça, c'est ce qui est dur pour toi dans ta mission de qualité sienne ou de radioprotectionniste. Est-ce qu'il y a des choses qui ont été dures pour toi, créatrice d'entreprise ? Est-ce qu'il y a des choses qui ont été compliquées ?

  • Speaker #0

    Alors... Compliqué, jamais insurmontable parce que tu te donnes les moyens. Mais quand tu passes de... J'ai le savoir, je sais ce que je dois faire dans ma technique professionnelle. Mais ma mission de travailleur indépendant, la comptabilité, les démarches, l'URSSAF, les impôts, la TVA. Tu apprends. J'ai appris en me confrontant. Dans le style de ce qui ne te tue pas te rend plus fort. Tu butes, tu butes, tu butes et tu y arrives. Et moi, je n'ai jamais pris de cours ni quoi que ce soit. Je me suis arrangée pour tout faire moi-même, de façon à maîtriser tout le process. C'est-à-dire, je n'ai même jamais délégué ma comptabilité, etc. Je fais tout moi-même.

  • Speaker #1

    Ça veut dire que le fameux CERFA, la 2035, c'est toi qui fais ? Je fais tout. Donc là, ça ne parle qu'aux entrepreneurs, mais c'est le bilan financier d'une entreprise.

  • Speaker #0

    Alors, il y a quelques années, je me suis... Je me suis dotée d'un logiciel de comptabilité, mais je garde quand même mon grand cahier, mais je pointe, etc. Et voilà, je suis... Il faut que ça tombe au centime près,

  • Speaker #1

    à l'euro près, mais c'est ça.

  • Speaker #0

    Et j'ai eu passé des heures et des heures à regarder, à trouver pourquoi, où étaient passés ces 20 centimes.

  • Speaker #1

    Et c'est toi qui as toujours tout fait toute seule ?

  • Speaker #0

    Toujours. D'accord. Mes factures...

  • Speaker #1

    Et ça, tu ne regrettes pas ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout, parce que justement... S'il y a un doute, c'est qu'il n'y a pas de doute. Donc là, au moins, de toute façon, à chaque fois, je connais mes clients par cœur. Quand j'ai l'assistante du docteur, je suis là, oui, bonjour Patricia. Et je sais si le dossier, dans la mesure où je ne peux pas imposer, à mon sens, mais ce n'est pas parce que je le fais que c'est la bonne solution. Comme je suis toute seule, ce que je ne fais pas n'est pas fait. Si je délègue quelque chose, une mission à quelqu'un, si ce n'est pas fait, tout de suite, ça devient très compliqué. Tandis que là, en le faisant moi-même, j'avais cette rigueur. C'est quand je faisais un dossier, quand j'allais faire une visite, donc c'était moi qui programmais, toujours, je n'imposais pas. Peut-être que j'étais un peu trop bienveillante, mais voilà, je me suis toujours mis à la portée. Mais si je faisais la mission, si je fais la mission demain, demain soir, le dossier, il est fini. Et voilà. Et donc, pour pouvoir ne pas avoir de retard, je ne sais pas si après-demain, il va m'arriver quelque chose ou pas. Donc, il faut que, que ce soit pour ma famille ou autre, que tout soit dans les clous. S'il est arrivé quoi que ce soit, tout est dans les clous. Donc,

  • Speaker #1

    tu n'as jamais fait appel à une assistante administrative ? Jamais. Pas un assistant ? Pas féminiser l'assistant administratif, comptable ?

  • Speaker #0

    J'ai eu une chance énorme. C'est que, comme mon mari est parti à la retraite il y a un petit moment, et même avant, quand j'avais des déplacements, ou tout au nord de la Nouvelle-Aquitaine, ou tout au sud de la Nouvelle-Aquitaine.

  • Speaker #1

    La Nouvelle-Aquitaine, c'est un quart de la France quand même, enfin même une métropole.

  • Speaker #0

    J'avais mon Jens, je faisais ça sur ses jours de repos, et il me faisait mon taxi. Ce qui fait que moi, je ne suis pas malade en transport.

  • Speaker #1

    Tu peux travailler,

  • Speaker #0

    c'est ça que tu travailles. Je travaille pendant qu'il conduit. Et ça, c'est super, ça m'a fait gagner un temps fantastique. Et après, on a les outils informatiques. Je traitais mes dossiers, je faisais imprimer et quand j'arrivais, je branchais mon ordinateur. Et ça,

  • Speaker #1

    c'est la clinicienne, tu vois ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est vrai que je suis restée très longtemps au format papier parce que mes clients, ils voulaient ça. Donc, je mettais des dossiers à disposition avec bien les intercalaires en disant, voilà, tel chapitre, c'est la déclaration SN, tel chapitre, ce sont vos fiches d'identification, etc. Donc, ils avaient l'habitude et je leur écrivais, j'aurais toujours fait un rapport écrit. parce que que des chiffres, quand tu vas prendre le dossier, tu vas le mettre. Le rapport écrit, on te dit, je leur disais par item ce qui a été fait, ce que j'ai vu, ce qui reste à faire. Donc, comme je leur explique dès le départ, quand je commence à écrire en rouge, c'est qu'il y a une inflammation, ça c'est mon côté soignante. Et quand j'écris en rouge sur du jaune, c'est que là, il y a du pu, il y a une infection, il faut y aller. Mais ils ont bien compris. Ah, ils ont bien compris. Et comme je leur demandais de valider la lecture du compte-rendu et de m'en renvoyer un exemplaire, comme quoi ils en avaient pris connaissance. Après, moi, je leur ai donné l'information. Ils font, ils font pas, ça n'est plus ma responsabilité.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des choses que tu aurais fait différemment maintenant, avec ton expérience, quand tu t'es lancée, où finalement, chaque étape est nécessaire et t'as appris et c'était peut-être important de passer par ces étapes-là ? Est-ce qu'il y a des choses que tu regrettes ou que tu aurais fait différemment ?

  • Speaker #0

    Ce que je regrette, c'est de ne pas avoir encore 20 ans devant, de ne pas pouvoir faire développer. Non, non, franchement, non. Parce que de toute façon, même si aujourd'hui, je sais que j'aurais dû inclure dans mes contrats une clause comme quoi, comme tout le monde, je faisais évoluer mes tarifs. Je ne suis pas une fan d'argent. Donc, je ne regrette même pas. N'en fiche. De toute façon, si pour tout donner à l'État, ça ne sert à rien. Voilà. Moi, j'ai eu la chance de faire. Je ne le dis pas assez, en fait. J'ai eu la chance de faire ce que j'ai aimé. Voilà. Après, c'est énorme, aussi bien en radioprotection qu'en qualité. Moi, j'apprends tous les jours des autres. Et puis, les autres ont le droit à l'erreur, mais moi aussi, à un moment donné, il peut m'arriver de me tromper. Et je l'admets, il n'y a pas de souci. Heureusement, ça n'arrive pas souvent. Mais il faut être humble. Il faut savoir que nul n'est exempt d'erreur. Et puis... Et puis, en fait, l'idée de continuer, là, on parlait de la norme NFS 99-300. Là, on est en train de travailler pour la... C'était déjà bien avancé, pour la faire monter au niveau européen. Ma collègue Elisabeth Schumann, le professeur Elisabeth Schumann-Clay, est en train de relire la traduction. Enfin, il y a tout un tas de... Et il va y avoir une lecture publique. Donc, c'est encore pas fini. Donc, une fois que ce sera validé au niveau européen, ça va redescendre au niveau français. Et là, ça va devenir... Et bien une fois de plus, les gens vont râler parce que ça va devenir obligatoire. Ça serait obligatoire. Et oui, mais après, tu sais, c'est... Moi, ce que je dis, si on fait bien les choses, on n'a pas... Moi, je suis désolée. T'es pas inquiète. T'es pas inquiète si tu sais que t'es dans les clous. Alors, il peut t'avoir... Un peu comme quand tu conduis, quelquefois, tu peux être à 56, et puis tu vas te faire prendre une prune, bon, 1.90 euros. En soi,

  • Speaker #1

    une non-conformité, c'est pas... Il faut peut-être prendre ça comme une marge de progression. C'est pas forcément...

  • Speaker #0

    Dans une démarche d'amélioration continue de la qualité. Et puis, en plus, moi, c'est ce que je dis à mes collègues, ça permet beaucoup de faire valoir leur savoir-faire, aussi bien en radioprotection... qu'en qualité. D'ailleurs, dans cette norme, il y a un gros, gros registre radioprotection qu'on avait présenté aux journées PCR de la SFRP. Et oui, oui, et là, par contre, c'est quelque chose qui doit être vu, parce qu'il y a quand même 600, dans les audits par les pairs qui sont en cours, il y a quand même 600 critères, mais il y a des critères, des super priorités, dont la radioprotection fait partie. Effectivement, le fait d'être PCR et de connaître ça et autre, ça aide beaucoup. pour réaliser ces audits. Parce que moi, je me rends compte encore aujourd'hui qu'il y a des sites où il y a une seule personne qui gère les NRD. Enfin bon... Donc,

  • Speaker #1

    il y a des références diagnostiques pour les personnes qui nous écoutent qui ne seraient pas du médical.

  • Speaker #0

    Et qu'il y a des gens qui ne savent même pas que le texte a été remis à jour en 2019. Donc, les 30 patients à suivre, etc. Bon, ben là, dans l'audit, c'est vu. Donc, pour l'instant, on est dans la phase pilote. Donc, les gens qui... On invite tout le monde, toutes les structures d'imagerie, qu'elles soient privées ou publiques, à se porter volontaire. D'abord parce que c'est gratuit. Et puis en plus, ça permet de faire un temps zéro. Donc il y a des gens qui sont déjà en démarche qualité, qui se sont inscrits et qui sont audités. Et pourtant, ils ont encore des choses à voir. Et il y en a d'autres qui se disent, bon attends, moi je ne suis pas encore lancé dans une démarche qualité, j'y vais. Ce qui est particulièrement intéressant et intelligent, je trouve, parce que ça leur fait leur temps zéro. Et là, ils ont des pairs, c'est-à-dire un radiologue, un manip. qui viennent et qui regardent. Donc, c'est des gens du métier et qui regardent et qui vont identifier certaines choses par rapport à ce référentiel qui a été fait par et pour des radiologues. Et du coup, à partir de là, ils ont leur feuille de route pour s'améliorer. Et le jour où ça devient obligatoire et certainement payante, je n'imagine pas que ça puisse être autrement, ils sont déjà partis avant. Et là, on avait vu aux journées francophones de radiologie qui, On a rencontré plusieurs manips qui ont été formés à être père-auditeurs. Et il y en a une qui me disait « Eh bien justement, la semaine dernière, on a eu une inspection à Essen et quand on leur a dit qu'on s'était porté volontaire et qu'on leur a montré nos résultats, on a eu les félicitations » . Ils sont pas un peu fiers d'avoir les félicitations de la Essen ? Mais oui, parce que la Essen était partie prenante et suit beaucoup. Oui. tous les comités de pilotage étaient là lors de la rédaction de la norme, etc. C'est important aussi d'avoir la reconnaissance des pairs et des instances. C'est important. C'est du travail quotidien.

  • Speaker #1

    T'en parles avec passion, en tous les cas. Oui, ça t'anime.

  • Speaker #0

    Alors, je vais revenir.

  • Speaker #1

    Pourquoi t'en parles un peu au passé ? Pourquoi tu utilises ce terme, ce temps-là ? Avant,

  • Speaker #0

    je voudrais quand même...

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui, pour toi... Est-ce que tu penses que le fait que tu sois une femme... Dans cette carrière, dans la création d'entreprise, dans la radio pro, dans la qualité, est-ce que tu penses que ça a joué une part ? Est-ce que ça a été important ? Ou finalement, homme-femme, tu penses qu'on a les mêmes chances, les mêmes difficultés ? Ça n'aurait pas changé grand-chose si tu avais été un homme.

  • Speaker #0

    Alors moi, je crois être une femme avec un tempérament d'homme. Et si je dis le tempérament, peut-être que ça ne s'arrête pas là. Parce qu'effectivement, j'ai pris dans ma vie perso un certain nombre d'obstacles, comme on dit toujours, ce qui ne te tue pas te rend plus fort. Et je ne sais pas mentir et je n'ai pas du tout l'intention d'apprendre. Par contre, quand j'ai quelque chose à dire, je peux le dire poliment, mais je le dis, quel que soit mon interlocuteur. Que ce soit un radiologue.

  • Speaker #1

    Je viens en tête une certaine réunion au réseau PCR avec certaines autorités où tu effectivement exprimes un sentiment général. Alors ça peut être reproché d'ailleurs par des femmes ou par des hommes d'avoir dit ça.

  • Speaker #0

    Ça m'a été reproché d'ailleurs le même jour. Mais en fait le fait de dire qu'on n'est pas d'accord, ça ne veut pas dire qu'on manque de respect à une personne.

  • Speaker #1

    Mais ça tu penses que c'est lié à ton côté féminin ou non ? Justement en fait, tu imagines ça comme un côté masculin ? En fait, c'est une...

  • Speaker #0

    à mon sens, mais ça n'engage que moi. Même si on a évolué, il y a quand même encore, on le voit, moi je le ressens beaucoup, surtout dans le milieu de la santé, le fait d'être une femme, que vous soyez médecin, qu'on soit médecin, manip ou autre, il y a quand même un delta, ne serait-ce que dans le salaire. dans la reconnaissance. Quand on entend des professionnels de santé, des médecins dire que, ben oui, s'il manque du monde, c'est parce qu'il y a eu la féminisation de la profession. Oui, aujourd'hui, moi, je vois très bien un certain nombre de praticiens qui sont des papas et qui prennent du temps pour être des papas, ce qui est très bien, ce qui est très bien pour leur vie privée, pour leurs enfants, pour leur équilibre. Et voilà, il y a d'autres problématiques, mais c'est vrai que... C'est vraiment suivant les interlocuteurs. En France, on n'est quand même que la somme de ses diplômes. On n'est pas forcément la somme de ses expériences. On a pris beaucoup de côtés, on prend beaucoup de côtés pervers des pays outre-Atlantique, par exemple, mais les bons côtés, on ne les prend pas. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je le vois encore autour de moi et autour de mes enfants. Si on a un métier manuel, par rapport à quelqu'un qui est ingénieur, moi j'ai toujours dit à mes enfants, franchement, le diplôme on s'en fiche quoi. Réalisez-vous, c'est tout ce qui pourra vous réussir. Mais aujourd'hui, il y a déjà cette première barrière qui est le diplôme, et en plus effectivement si après vous n'êtes déjà pas le médecin et vous êtes une femme, il y a des moments c'est un petit peu... ça peut être suivant. Quoi ? suivant les équipes. Moi, j'ai ressenti plus la reconnaissance du fait d'être médecin ou pas médecin, etc. Ou en radioprotection, faire être expert radioprotection dans l'industrie ou le nucléaire par rapport à une petite PCR médicale. Il y a quelquefois un gap, donc on n'a pas les mêmes rayons.

  • Speaker #1

    Ça doit être ça.

  • Speaker #0

    Il y en a qui n'ont pas les mêmes valeurs et nous, on n'a pas les mêmes rayons.

  • Speaker #1

    On n'a pas les mêmes rayons, ça doit être ça.

  • Speaker #0

    Mais pour autant, quand on voit les formations qu'on doit faire, etc.

  • Speaker #1

    Donc, lancer, créer ta boîte, finalement, tu l'as peut-être pilotée comme une femme. Après, je ne sais pas trop ce que ça veut dire, mais tu n'as pas senti...

  • Speaker #0

    Moi, je ne l'ai pas fait en tant que femme. Je l'ai fait en tant qu'individu. Je l'ai fait parce que... Et en plus, je n'avais pas de compte à rendre. J'ai la chance d'avoir un mari depuis longtemps. qui ne s'est mêlé de rien, qui a toujours été présent, et qui me disait des choses. Moi, je n'ai pas de conseils à donner, mais pour autant, si je n'en tenais pas compte... C'est une perle,

  • Speaker #1

    je ne sais pas si on peut donner son prénom, mais c'est une perle.

  • Speaker #0

    C'est une perle. Et donc, l'idée, c'est qu'il m'a laissé faire, parce que j'ai pris des risques aussi, même par rapport à la famille, parce qu'à un moment donné, le jour où... Vous ne trouvez plus qu'avec votre statut de travailleur non salarié. Ce n'est pas la même. Et puis finalement, je me suis réalisée. Donc, si ça te plaît, ça te plaît, ça me va. Non, non, moi, je n'ai pas vécu ça en tant que femme. Déjà, je ne suis pas particulièrement féministe. Mais je ne revendique pas mon statut de femme parce que je sais que je suis en capacité de me défendre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà. Parce que quand je ne connais pas un sujet, je m'ouvre pour m'y intéresser, mais je ne vais pas aller défendre un point de vue sur un sujet que je ne connais pas. Tu ne sais pas, tu ne sais pas, apprends et puis tu reviendras après. Mais quand je connais, par contre, je ne me laisse pas faire. Ce n'est pas parce que je ne suis pas médecin ou que je ne suis pas ingénieur à la centrale nucléaire de trucs muchelégeois que je sais.

  • Speaker #1

    Alors, c'est quoi ton actualité en ce moment ? Parce qu'en fait, tu parlais de ton passé, de ton activité un peu au passé. Oui. Est-ce que tu peux nous dire ce que tu viens de faire ? Alors, quelle est ton actualité actuellement ?

  • Speaker #0

    Alors, effectivement, comme je te disais, j'avais beaucoup, beaucoup de structures et toujours de plus en plus de demandes. Et donc, mon côté psycho-rigide, souvent je dis à mes amis, je suis psycho-rigide et j'en ai fait un métier. De façon à être sûre, moi, mon but, c'est d'accompagner... les structures que ce soit dans la qualité ou de la radioprotection, je prends une responsabilité et je la porte complètement. Et donc, à un moment donné, je me suis dit, la qualité commençait à prendre de plus en plus de place, puisque la norme dont on a parlé, sur laquelle j'ai travaillé depuis 2017 avec l'AFNOR, la DGS, etc., elle a été validée en 2021, après l'épisode du Covid et les changements de ministre. Et la phase pilote a commencé en 2024. Je fais partie des commissions, du comité, la commission Label X, etc. Ça me prend beaucoup de temps et on ne peut pas tout faire et tout faire bien. Donc l'année dernière, j'ai décidé que ça faisait déjà 15 ans que je faisais de la radioprotection, que je connaissais très très bien mes clients, mais que si je voulais continuer à mener... cette histoire de qualité jusqu'au bout, puisque tant qu'Affaires de Miettes réinvesties attend, et Denis est perdu, autant aller jusqu'au bout, voir si ça va voir le jour, puisque c'est quand même quelque chose qui est décliné, qui descend de la directive européenne 2013. On est juste en 2025, on n'est pas super particulièrement en avance, mais bon, bref. Que 12 ans, on est français de toute façon, voilà. Et donc j'ai décidé de mettre fin à mon activité de personne. personnes compétentes en radioprotection et OCR, notamment organismes compétents en radioprotection. Donc j'ai passé mon année 2024 à accompagner tous mes clients. Je suis allée voir mes clients lors des visites de vérification périodique et leur mettre en place une passation de façon à ce qu'ils ne se retrouvent pas dans l'embarras. Parce que j'avais vu plusieurs fois et de plus en plus dans les dernières années, j'avais l'impression d'être... SOS-PCR en détresse. Les dentistes m'appelaient en me disant « Ma PCR a pris sa retraite, je n'arrivais pas à la joindre, je viens d'apprendre qu'elle était partie à la retraite. » Ça,

  • Speaker #1

    tu ne voulais pas. Tu voulais prévenir les PCR.

  • Speaker #0

    Donc voilà, j'étais obligée de faire ça, de prendre le relais, parce que même s'il y a un seul générateur, certains diront que ce n'est pas très intéressant. De la même manière qu'on ne laisse pas un patient seul, on ne laisse pas un dentiste qui veut bien faire, s'il se pose la question. Donc voilà, alléluia. Et donc, je ne voulais pas faire ça. Donc je les ai accompagnées, j'ai mis en place un relais et donc au 31 décembre, j'ai arrêté mon activité d'OCA.

  • Speaker #1

    Mais tu n'es pas sans activité du coup.

  • Speaker #0

    Non, non.

  • Speaker #1

    L'idée c'est de me recentrer.

  • Speaker #0

    Et de continuer. Je désigne complètement, je pense, mon temps sur la qualité maintenant et dans la qualité, la radioprotection, puisque aussi bien dans les accompagnements que dans les audits, il y a ce gros volet qui est en plus incontournable. Ça fait partie des super priorités qui doivent être vues à chaque visite. Donc c'est aussi comme ça que je reste en contact avec la radioprotection et puis des gens que je connais et qui me tiennent bien au courant de ce qui bouge, parce que ça bouge quand même plutôt beaucoup. On ne sait jamais si c'est dans le bon sens ou pas, mais en fait, ça bouge. Et donc, voilà, je pense qu'on ne peut pas tout faire et tout faire bien. Parce que même si on travaille beaucoup, d'abord, on commence à être jeune depuis longtemps. Et puis, voilà, moi, j'ai cette... C'est peut-être à tort, je n'en sais rien, mais c'était mon choix et je l'assume complètement de me consacrer pour faire bien les choses.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, c'est quoi ton nouveau métier en fait ? Maintenant, c'est l'accompagnement.

  • Speaker #0

    Je fais du conseil en management, en organisation qualité, mais uniquement en imagerie médicale, en santé.

  • Speaker #1

    Ok. Tu as refait ton business plan, tu as augmenté tes prix.

  • Speaker #0

    Pas du tout. Mais tu n'as rien appris. Non, non, non. Si, j'ai appris que je n'allais pas changer ma nature profonde. Et tu sais, on revient à cette... Ça me fait penser à quelque chose que j'ai vu. Je ne sais pas si tu suis... On en parlait tout à l'heure, tu fais des podcasts. Moi, j'ai récemment fait connaissance avec le podcast Legend. Et il y a ce jeune homme qui était intervenu à Annecy lorsqu'il y a eu le terroriste qui a essayé de tuer des bébés. D'accord. Et qui a été invité. Et voilà, qui est quelqu'un de très... versé vers la religion, etc. C'est bien, c'est pas bien, on n'a pas à juger. Un scout, etc. Moi, mon père a été chef des scouts, donc même si je n'ai pas été propulsée avec obligation dans la culture, mais pour autant, j'ai ces valeurs. Et ce que j'ai beaucoup apprécié de ce jeune homme, qui disait, j'ai un rôle, j'ai beaucoup reçu, sa mère lui avait dit, puisque tu as beaucoup reçu, il faudra que tu donnes beaucoup. Et je pense que j'ai beaucoup reçu, et il faut que je donne beaucoup, et ça passe aussi par... Par le fait de... Aujourd'hui, ce qui me fait mal dans la société, c'est que dès que ça tourne un peu trop à l'argent, ça perd tout son sens. Et finalement, on se rend compte que tout ce qui ne marche pas aujourd'hui, tout ce qui ne fonctionne pas, c'est parce que derrière, devant, au milieu, partout, il y a de l'argent. Que ce soit l'éducation, que ce soit la santé, dès qu'il y a de l'argent, ça pervertit tout. Et donc, quand on voit des belles âmes comme ça qui sont capables de prendre un risque avec... Un simple sac à dos et d'aller s'opposer. Mais voilà, là, je suis fière d'être française, même si le reste du temps, j'ai un peu mal à ma France. Tu ne travailles pas gratuitement. Je ne travaille pas gratuitement, mais ce n'est pas pour autant que je...

  • Speaker #1

    Tu es en accord avec... Tu te sens bien avec eux.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et après, effectivement, c'est un peu comme les gens qui... Il y a des pubs en ce moment qui sont un peu rigolotes, entre guillemets. Je dis ça un peu... C'est un peu amer. Si c'est pas cher, c'est pas bon.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Et on a la même chose en qualité. Il y a des gens qui choisissent quelqu'un. Non, mais parce que si lui-là, il n'est pas très cher, c'est qu'il n'est pas le meilleur. L'emballage ne fait pas le contenu.

  • Speaker #1

    Très bien. Si tu devais donner un seul message à quelqu'un qui souhaite entreprendre dans la radioprotection, tu aurais un choix, tu aurais une idée de ce que tu aurais envie de lui dire ?

  • Speaker #0

    Oui, d'y aller, bien sûr, il faut y aller. Il faut bien s'entourer, mais il faut le faire très sérieusement. Et ne pas avoir peur, en fait. Ne pas avoir... Peut-être ne pas lâcher la proie pour l'ombre, on est d'accord, mais ne pas avoir... croire en soi. Il faut se donner les moyens et croire en soi, en fait. Parce qu'à partir du moment où on doute, ça devient plus compliqué. Parce qu'effectivement, de toute façon, la perfection n'étant pas de ce monde, on pourra toujours améliorer. Mais au moins,

  • Speaker #1

    c'est peut-être bien ennuyeux la perfection.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais l'idée, c'est au moins de se lancer, d'essayer de progresser. En plus, moi, toutes mes démarches sont améliorations continues. Donc voilà. Et puis même, je le vois, je l'ai vu pendant les 15 ans. Il n'y avait pas une année où je n'avais pas optimisé un petit quelque chose. Optimiser.

  • Speaker #1

    Oui, de se lancer. Ce n'est pas parfait, mais ce n'est pas grave.

  • Speaker #0

    On y va et on s'améliore en chemin. On va apprendre parce que de toute façon, c'est la vie ça. Tous les jours, on apprend. Sinon... celui qui n'avance pas recule c'est ça c'est bien ça ok on va garder ça en tête alors bon merci Valérie si on veut te joindre on te joint comment t'as un donc t'as pas de site non j'ai pas de site genre pas mais peut-être un réseau social LinkedIn ou t'as un ou un adresse mail je suis sur LinkedIn voilà mon adresse mail elle est comme moi elle est vintage valérie.garbaille g-a-r-b-a-y carobas ou anadou.fr Ça fait beaucoup rire. Donc, quand on me demande mes coordonnées, je dis ne riez pas, je suis vintage.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est hyper à la mode d'être vintage. Peut-être que je ne connaissais pas les adresses mail vintage, mais peut-être que c'est pas bien. Et sur LinkedIn, Valérie Garbaille.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est elle. Mais après, j'avoue que... Comment ils appellent ça, mes enfants ? Je suis un fantôme ou je ne sais pas quoi. Parce que je ne publie pas, en fait. Je relais des trucs intéressants. Mais tu commandes, tu participes au débat. Oui, je commande, voilà. Mais comme je n'ai pas la culture de l'ego, et puis comme mes missions, je suis quand même un peu soumise aux secrets professionnels, je ne vais pas aller raconter ce que j'ai vu à droite, à gauche, au milieu. À un moment donné, aussi bien que quand je vais dans...

  • Speaker #1

    Il y en a qui le font, mais ce n'est pas tes valeurs.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc non, vis-à-vis de mes clients, je ne peux pas. Je n'en ai pas du tout envie.

  • Speaker #1

    Écoute, merci,

  • Speaker #0

    on te fait le plaisir. Merci à toi.

  • Speaker #1

    J'ai appris plein de choses. pouvoir m'inspirer et tout ça pour continuer mon cheminement entrepreneurial dans la radio pro alors.

  • Speaker #0

    Oui, il n'y a pas de raison. Là, toi, tu vas connaître des choses encore, des changements avec les fakes, etc.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas fini, ce n'est que le début. Oui, c'est un interne recommencement.

  • Speaker #0

    De toute façon,

  • Speaker #1

    de ce qu'on est dedans, dans ce milieu, ça change.

  • Speaker #0

    Oui, un peu beaucoup, un peu beaucoup moins, etc. Et tu regarderas que finalement, qui est-ce qui est au milieu ? L'argent.

  • Speaker #1

    C'est possible. Bon, voilà.

  • Speaker #0

    Je rappelle une phrase de... un des enseignants de formation PCR qui nous disait « Quel est le prix du millisievert ? »

  • Speaker #1

    Exactement, c'est vrai. Quel est le coût du microsievert ? Quel est le coût de l'économie du microsievert ? C'est un coût financier, je me rappelle même, il y a eu un coût en TMS, le muscle squelettique du port d'établié de 1 mm. C'est ça. Ok, bon, je garde ça en tête alors. Merci Valérie. Merci, à toi. Merci infiniment d'avoir écouté cet épisode de Radio Protection. J'espère que cet épisode t'a inspiré, qu'il t'a donné des pistes de réflexion sur l'avenir de notre métier, de nos missions et finalement de ce qu'est un PCR ou un conseiller en radioprotection. Alors si jamais tu as une question, une idée ou si tu as simplement envie d'échanger, de papoter, tu sais, je suis toujours partante pour discuter. Tu m'envoies un message. Peut-être le plus simple, c'est sur LinkedIn. Donc Stéphanie. Mora, M-O-R-A, tout simple. Ou alors, tu m'envoies un mail à stéphanie-radio-protection.fr C'est assez simple. Et puis, voilà, on échange. Ça sera avec grand plaisir. Je te dis surtout à très bientôt pour un nouvel épisode où je continue à explorer, à apprendre, à partager avec toi ce grand virage de la formation en radioprotection. À très vite. Ciao, ciao.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello collègues radioprotectionnistes, je te souhaite la bienvenue dans Radioprotection, le podcast où moi, Stéphanie Moura, j'explore l'univers de la radioprotection à travers le prisme de l'entrepreneuriat et de la formation, deux domaines qui me sont particulièrement chers. Alors tu le sais, le domaine de la formation PCR en pleine transformation, en pleine mutation. Et comme tout changement, il s'en campagne de défis, mais finalement aussi d'opportunités. Et alors dans ce podcast, je te partage mon chemin d'apprentissage au contact d'entrepreneurs, d'experts, d'acteurs clés du secteur pour mieux comprendre toutes ces évolutions qui nous attendent et comment je vais moi adapter mon offre de formation PCR pour coller à toutes ces mutations. Alors à travers ces échanges, moi je veux non seulement progresser dans mon propre parcours, mais je veux aussi t'aider. Toi qui évolues dans cet écosystème passionnant, mais challengeant. Allez, tu es prêt à embarquer avec moi dans cette aventure ? C'est parti ! Merci Valérie de me recevoir chez toi.

  • Speaker #1

    Je t'en prie, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Par cette belle journée ensoleillée, ça fait plaisir. Je t'avoue,

  • Speaker #1

    après la pluie, je vais y aller au bon temps.

  • Speaker #0

    Tu m'as remis ça d'amener le soleil. Moi, je me suis dit, moi qui ai amené le soleil, c'est toi qui l'as commandé parce qu'on se voyait aujourd'hui.

  • Speaker #1

    On est dans le rayonnement, on est dans le rayonnement.

  • Speaker #0

    Complètement. Bon, c'est parfait. En tout cas, merci de me recevoir chez toi, en tout cas, pour cette série d'épisodes qui me tient particulièrement à cœur. Ça fait longtemps que je voulais la faire. Je n'avais pas pris le temps de le faire. Mais ça y est, au mois de mars, c'est une série de quatre épisodes qui sera consacrée. à l'entrepreneuriat au féminin dans le domaine de la radioprotection. Alors, plus ou moins large, on verra avec les autres invités, mais toi, c'était vraiment dans le thème. Et puis, ça fait longtemps qu'on se connaît. Il ne faut plus compter les années. Non,

  • Speaker #1

    non, on est jeunes depuis longtemps.

  • Speaker #0

    Oh là là, c'est très bien dit, ça. On a de l'expérience et on est jeunes depuis longtemps. En fait, c'est le combo idéal.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Donc Valérie, je tenais à t'avoir au micro du podcast Radio Protection parce que tu es peut-être la première entrepreneur dans la radio pro que je connais finalement, à qui on a parlé longtemps quand je me suis lancée. Je me rappelle que je t'ai dit que je voulais faire des choses que je n'ai absolument pas suivies derrière. Je me rappelle que tu m'as dit est-ce que tu as envie de te déplacer ou non. Non, je ne vais pas me déplacer. Finalement. Et finalement, je ne fais que ça. Mais peut-être qu'il faudra que je me repose la question de ce que j'ai vraiment envie de faire. Je me rappelle avoir eu des jolies discussions sur l'entrepreneuriat avec toi. Tu m'avais bien conseillé quand je me suis lancée. Je me suis dit que je ne peux que faire cette série avec Valérie. Est-ce que pour commencer, je peux te laisser te présenter comme tu le souhaites ?

  • Speaker #1

    Oui, Valérie Garbaille. Je suis manipulatrice radio de formation initiale. Arrivée à la quarantaine après 20 ans d'exercice en imagerie médicale privée. J'avais commencé par de la radiothérapie qui m'avait... énormément plu mais il n'y avait pas de poste à l'époque alors que maintenant on cherche et donc j'ai fait la radiopédiatrie de la radiologie interventionnelle tout ça mais dans le privé et au bout de 20 ans le matériel avait beaucoup évolué et on faisait de nouveaux examens etc c'était super intéressant mais là je commençais à m'ennuyer parce que ça changeait plus trop et là je me voyais pas travailler j'arrivais pas à me projeter dans les vingt suivantes années en faisant la même chose Parce que moi, j'ai toujours ce besoin de me coucher en ayant appris quelque chose dans la journée. Mais dépend parfois, mais voilà. Et donc, j'ai eu l'occasion de retourner en cours pour faire un diplôme de responsable qualité, suite à une formation que j'avais faite, qui parlait d'hygiène, à vrai dire, et pour laquelle l'intervenant était... Il était cadre d'un service d'imagerie et c'était le premier service d'imagerie qui avait été certifié ISO 9001. À l'époque, je ne me rappelle plus parce que c'était très, très loin. Et donc, mon patron, quand je suis revenu, j'étais très enthousiaste. Je lui ai dit écoutez, l'hygiène, c'était très bien. On a plein de choses à faire. Mais par contre, ce qui m'a scotché, c'est tout ce qu'on peut faire avec la qualité. Il m'a dit bon, c'est très bien. Si vous voulez, vous allez vous y atteler. Il ne l'a pas dit dans ces mots-là, mais enfin voilà.

  • Speaker #0

    Mais il était content que tu te désignes volontaire.

  • Speaker #1

    Ça tombe bien que je sois fille de militaire, parce que ça s'appelle un peu volontaire désignée de police. Et donc, j'ai fait ça. Ça a été quand même une grande partie de mon activité, souvent sous forme de sacerdoce. C'est-à-dire que j'ai fait ça sur mon temps perso, sur mes deniers perso. Mais justement, j'ai amené le service où j'étais manip à la certification ISO 9001 en V2000 à l'époque, qui venait juste de sortir. Suite à quoi mon patron m'a dit « écoutez, c'est très bien, j'ai cet autre site, donc si vous voulez, je ne peux pas vous garantir que vous aurez encore du travail dans 5 ans, mais si vous voulez, je vous propose d'aller amener ces sites dans une démarche d'amélioration continue de la qualité, je vous laisse choisir le référentiel » . Et donc, c'était juste le moment où le LabelX commençait, où il y avait 20 sites pilotes. Comme c'était un référentiel qui avait été fait par et pour des radiologues, j'ai choisi ce référentiel. Et j'ai même pris le risque, avec l'accord de mon patron, d'amener ces sept sites pour un label unique. C'est-à-dire que s'il y avait un des sites qui n'était pas dans les clous, on n'aurait pas le label. Et en fait, j'ai eu la chance de travailler avec des équipes fantastiques, des manipulateurs, des secrétaires, etc. Tout le monde a... très bien joué le jeu. Après, on reste avec de l'humain. Dans chaque site, on a une douce représentation de la société. Mais vraiment, j'ai pu m'appuyer sur des collègues, etc., qui ont bien joué le jeu. Et on a même eu, on a été le premier site à être labellisé sans accompagnement, puisque c'était pendant ma formation, et que moi, c'était le sujet de ma thèse. Et ma pratique aussi. Et donc, on a même été labellisé en 2007. Donc, avant certains sites, des 20 pilotes. Et donc sans non-conformité. Donc on était un peu fiers. Et voilà. Et donc ça c'était en 2007. Et justement c'est au travers de la qualité que je suis arrivée à la radioprotection. Parce que quand j'ai mis en place ce référentiel fait par des radiologues pour des radiologues, à l'époque les radiologues étaient PCR du fait d'être radiologues. Sauf que dans les faits, il n'y avait rien de fait quoi. Et personne vérifiait. Donc on avait bien des sociétés qui venaient faire des contrôles à l'époque, pas des vérifications. Et quand j'ai commencé à mettre le nez dedans, je me suis rendu compte qu'on avait des copiés-collés de rapports, d'appareils qui existaient plus depuis cinq ans. Mais les contrôles étaient soi-disant faits. Ils étaient payés toujours, mais ils n'étaient pas conformes. Donc, il fallait un peu mettre le nez dedans. Et donc, j'ai demandé, en plus de ma formation qualité, à être aussi à passer la formation PCR. Et donc, pendant un certain nombre d'années, j'ai mis en... dans les clous la radioprotection des structures.

  • Speaker #0

    Donc, tu étais manip, c'est ton métier de cœur.

  • Speaker #1

    Je suis toujours. Oui,

  • Speaker #0

    tu es toujours. Après, tu as passé ton diplôme d'ingénieur en qualité. Et après, tu étais PCR. Ce n'est pas la radio pro qui t'a amené à la qualité, c'est l'inverse.

  • Speaker #1

    C'est la qualité qui m'a amené à la radioprotection, justement, parce qu'en faisant l'état des lieux, je me suis rendu compte qu'il y avait beaucoup de choses à faire et qu'en fait, même si les radiologues étaient PCR, ils ne le faisaient pas. D'abord, ils n'avaient pas le temps, ils n'avaient pas non plus la conviction, et puis il y avait moins de contrôles, etc. Donc on se plaint beaucoup en France qu'il y a toujours des contrôles, toujours des contraintes, toujours des normes, mais s'il n'y en a pas, il n'y a personne qui bouge. Donc à un moment donné, la poule ou de l'œuf, il y en a un qui est arrivé en premier. Et donc c'est comme ça qu'on a fait évoluer les choses et on est avancé.

  • Speaker #0

    D'accord. Et en quelle année tu es devenue pêcheur ?

  • Speaker #1

    2007.

  • Speaker #0

    2007, ok. Ah oui, après, on a dû se recaler parce que moi, c'était 2004.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'à parler des dates anniversaires, on tombait ensemble.

  • Speaker #1

    Parce qu'après, notre formateur avait besoin de cobayes pour faire valider sa formation de formateur. Donc, on avait un peu devancé l'appel.

  • Speaker #0

    Ah ouais, mais ça, c'était quand ? 2009, peut-être ? Non, 2010. Je suis perdue dans les dates.

  • Speaker #1

    C'était 2010, un truc comme ça. On est repassé de 5 ans en 5 ans.

  • Speaker #0

    Ouais. Ah oui, tu as anticipé un renouvellement pour que, quand on n'est pas ici sur le nouveau texte, c'est 2013 peut-être ? Oui. Enfin bon bref, ce n'est pas très grave. D'accord, oui. Donc on s'est recalé et nous on s'est retrouvés ensemble avec le même formateur. Parfait. Je peux le citer, Bernard.

  • Speaker #1

    Le fameux Bernard.

  • Speaker #0

    Bernard Basquiat-Halina qui a sévi dans le Sud-Ouest et qui a marqué très positivement des générations de PCR.

  • Speaker #1

    Et qui nous a incités justement à te rejoindre dans la création du réseau PCR Sud-Ouest. C'est vrai. C'est vrai. Et donc là, ça a été une belle aventure aussi, puisque j'ai été pendant plus de 11 ans vice-présidente de ce réseau. Et avec plein de belles rencontres, du partage, de la co-construction, on s'est beaucoup questionnés, on a fait des ateliers. Donc on s'est vraiment penchés, toujours pareil, en ce qui me concerne, c'était sur mon temps et mes deniers perso, mais vraiment en ayant la foi, en y croyant, parce qu'on voulait vraiment améliorer les choses, aussi bien pour les professionnels que pour nos patients. Donc moi, c'est vrai que j'étais un petit peu plus sensible parce que j'étais très orientée radiopédiatrie. Mais la radiologie interventionnelle, tout ça, ça nous parlait. Ça, à un moment donné, c'était important. Et dans le privé, on n'a pas toutes ces structures et toute cette hiérarchie où il y a des gens qui viennent nous aider et autres. Là, c'est souvent des prestataires externes. Donc, il faut cadrer bien les choses et savoir à qui on s'adresse pour être bien entouré. C'était important.

  • Speaker #0

    Finalement ce projet en transversal sur tes 7 sites où tu as mené ce projet, tu étais seule, tu avais une mission finalement, être vice-présidente d'un réseau de PCR, enfin créé de toutes pièces, je ne sais plus quelle année non plus, peut-être 2010 ou quelques à peu près. Est-ce que tout ça, ça t'a amené petit à petit, ça a été la petite graine qui a germé, qui a fait que tu t'es lancée dans la création de ton entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors à vrai dire, quand j'ai passé mon diplôme de PCR, à l'époque j'avais un... Pour tout te dire, on avait un mobilhome dans un village de vacances et on avait un pote qui était dentiste.

  • Speaker #0

    Ça commence souvent comme ça, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Et ils ont commencé à les embêter un petit peu, etc. Et il dit, avec le langage du sud-ouest, oh putain Valérie !

  • Speaker #0

    Putain !

  • Speaker #1

    Putain Valérie !

  • Speaker #0

    Quel accent s'il te plaît !

  • Speaker #1

    Il commençait à me faire chier. Il m'a fait beaucoup rire, sauf que moi c'était mon patron qui m'avait payé ma formation PCR. Donc je ne sais pas mentir, je n'ai pas essayé. Je suis allée voir mon patron en disant, écoutez, j'ai un copain qui me demande si je peux être pêcheur de son cabinet dentaire. Est-ce que vous m'y autorisez dans la mesure où c'est vous qui m'avez payé ? C'est un minimum de correction quand même. Donc, je passe les détails avec mon patron, ce qu'il a essayé de marchander. Enfin, bon, bref, il m'a donné l'autorisation. Et donc, j'ai attendu un petit peu. Et justement, j'ai commencé vraiment au premier trimestre 2009, au moment de la création du statut d'auto-entrepreneur. D'accord. Parce que tu ne peux pas... Ouvrir une activité, moi en fait, ce n'était pas pour faire de l'argent. Au départ, c'était pour lui rendre service. Donc, j'ai commencé à faire les papiers, etc. pour lui, mais ça gracieusement. Et puis en 2009, de loin en loin, j'ai attendu mars 2009 pour créer mon entreprise en auto-entrepreneur. Ça a duré moins longtemps que les impôts, l'auto-entreprise, parce que c'est absolument... À l'époque, je ne sais pas si c'est mieux maintenant, mais à l'époque, ce n'était pas super intéressant.

  • Speaker #0

    Tu as changé de statut ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai changé fin 2010 déjà.

  • Speaker #0

    D'accord, assez vite.

  • Speaker #1

    Assez vite, parce qu'en fait, à l'époque, je te dis, aujourd'hui, je ne sais pas ce que ça donne, mais on ne pouvait rien dégréver. Moi, j'avais des déplacements, etc. Donc bon, c'était bien, tu cotisais pour ta retraite, pour ta maladie, proportionnellement à ce que tu gagnais. Et là, moi, j'étais, il faut savoir que de 2009 à 2018, moi, j'ai eu cette double activité. J'étais salariée à temps complet et j'avais cette activité. Donc, je me levais à 5 heures tous les matins. Et entre midi et deux, quand j'avais une pause déjeuner, j'allais voir un client. Ou voilà, le week-end, je faisais mes dossiers. Donc, il fallait vraiment que j'ai la foi. Mais c'est vrai que ce qui m'a aidée, c'est que c'était le moment où mes enfants avaient besoin de commencer des études. Donc, si tu ne sais pas pourquoi tu travailles...

  • Speaker #0

    Mais non, ce qui t'a aidée,

  • Speaker #1

    c'est un facteur de motivation. Voilà,

  • Speaker #0

    c'est ce qu'il y a. Moi, je me suis lancée, mes enfants sont grands.

  • Speaker #1

    En cours d'études,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai que je... Moi, c'est le... le temps que je leur consacre qui m'a libérée, effectivement. Mais toi, c'était une motivation pour être en capacité.

  • Speaker #1

    Parce qu'effectivement, je me suis souvenu aussi que moi, je voulais faire des études de médecine et mes parents n'avaient pas les moyens de me payer des études de médecine. Et je ne voulais absolument pas que ça arrive à mes enfants. Donc voilà, j'en ai trois. Et donc, l'aîné faisait des études d'ingénieur. Le deuxième était en fac de sport. La petite dernière, elle était toute petite, elle avait huit ans. Mais bon, voilà, c'est pour ça que je commençais très tôt, pour malgré tout, ne pas les... de ne pas leur faire manquer un temps de parents aussi. Parce qu'il faut pouvoir...

  • Speaker #0

    Tu avais combien de vie à cette époque-là dans ta vie ? Est-ce que 8 ans ? Enfin, tu vois,

  • Speaker #1

    c'est plus... J'étais aussi présidente des parents d'élèves, etc. Mais bon, je pense qu'au départ, on m'a mis une pile nucléaire dans le genre. Je ne sais pas rester sans rien faire.

  • Speaker #0

    Mais là, c'est pas sans rien faire. C'est vraiment...

  • Speaker #1

    Oui, mais tu sais, quand les enfants doivent choisir une orientation, on leur dit... Fais un métier que tu aimes, tu n'auras jamais la sensation de travailler. Quand j'ai fait mon diplôme d'État de Manip, je crois que je n'ai jamais eu aussi peu la sensation de travailler, alors que j'étais bien classée quand je suis en... Mais ça ne me coûtait pas puisque je faisais ce que j'aimais et ce que j'avais choisi. Là, c'était pareil. Pendant que j'étais encore Manip, j'adorais... Ce qui me manque beaucoup, c'est les patients, même s'ils deviennent peut-être un peu difficiles aussi. Mais aider les gens, je pense qu'on vient sur Terre avec une mission. Et aider les gens. Moi, c'est une patiente, la mère d'un petit enfant à qui je devais faire un examen, qui m'a donné cette clé de me dire, mais Valérie, faites donc de la qualité, puisque vous faites une prestation de qualité, allez porter la bonne parole ailleurs, en santé. Et c'est elle qui m'a parrainée pour rentrer à l'école. Voilà, il n'y a pas de hasard, en fait. Aujourd'hui, ce que je peux faire, c'est que si j'arrive à le faire, c'est parce que... Je ne me ferme pas les portes et je n'ai pas peur de prendre un risque. Quand mon patron m'a dit, je ne sais pas si dans cinq ans, vous aurez encore du travail. À l'époque, j'avais trois enfants. Cinq ans plus tard, c'était peut-être un petit peu risqué. Et je me suis dit, si je n'essaye pas, je vais regretter. Et puis, franchement, je n'arrivais pas à me voir aller au travail tous les jours pour faire la même chose et m'ennuyer. Il y a des gens à qui ça convient très bien. Et je ne les critique pas, il faut de tout pour faire un monde, mais moi, ce n'était pas ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est pas ton truc.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai besoin que ça bouge, j'ai besoin que ça avance et j'ai besoin d'aider. Donc du coup, le fait d'être... ça a peut-être paraître un peu inconvenant pour certaines personnes, mais j'ai eu la sensation, et c'était ma motivation aussi, de passer de la fonction de manip, et j'ai beaucoup de respect pour mes collègues, et d'ailleurs, quand je réalise des audits, franchement, j'ai l'impression d'être le processus support pour faire valoir leur savoir-faire. L'idée, c'est qu'en montant, et c'est ce que m'avait dit la maman de ma petite patiente, qui s'appelait aussi Valérie d'ailleurs, qui m'avait dit, mais au moins, au lieu d'aider une personne à la fois, quand c'est un patient, en montant d'un cran, plus vous montrez, plus vous pourrez. aider davantage de personnes en mettant en place des bonnes pratiques, etc. Et donc, voilà, c'est ce qui m'a motivée. Donc oui, effectivement, j'avais plusieurs vies, plusieurs casquettes, mais aujourd'hui, je ne regrette pas.

  • Speaker #0

    Justement, ce côté soins et contacts patients, ça ne t'a pas manqué quand même à un moment donné ?

  • Speaker #1

    Mais ça m'a manqué, ça me manquera toujours quand aujourd'hui je vais faire des audits, que ce soit des audits par des pairs ou un audit, un temps zéro avant une formation. ou un audit pour un accompagnement dans une démarche qualité. Je ne peux pas passer à côté d'un patient qui n'est pas couvert ou quelqu'un qui cherche ça. Le patient me manque, effectivement. L'aide au patient. À l'époque, quand je me suis inscrite pour passer le diplôme d'État, on avait un entretien. Au-delà de l'examen, on avait un entretien pour savoir mesurer nos qualités humaines. C'est quelque chose qui a disparu. Pour autant, j'ai eu aussi des étudiants Manip qui étaient là. parfois à l'insu de leur plein gré comme on dit, et qui était plus versé vers la technique, mais on a du patience et de la chair humaine. Donc en fait, quand je leur dis, vous savez, on est armé aujourd'hui, on a des rayonnements ionisants ou des rayonnements électromagnétiques, on a des aiguilles, on a des produits qui peuvent être dangereux s'ils sont mal utilisés. Donc en fait, si on n'aime pas l'humain, il ne faut pas faire ce métier. Il ne faut pas faire ce métier. Alors même si effectivement, quand on est trop humain, Ce métier peut te manger. Aujourd'hui, on a toutes les deux une connaissance commune. Le métier peut manger aussi. À un moment donné, il faut aussi savoir où on met le créneau. Quelques fois, on apprend à s'y dépendre. Effectivement, les patients me manquent toujours.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui a déclenché ton déclic ? Parce que tu paraissais bien dans ces vies. Tu as amené tes sept équipes à l'Orlabélix. donc avec les félicitations du jury ou à peu près, enfin c'est pas dit comme ça, mais...

  • Speaker #1

    C'est normal de bien travailler, ça veut dire sussement patron.

  • Speaker #0

    Merci patron ! Donc tu as ton activité de... Alors à l'époque on disait PCR externe ? Oui. Bon, c'est le matin, le soir, le week-end, j'imagine. C'est quoi, quel a été le déclic pour te créer toi ta boîte et ton entreprise et te lancer à ton compte ?

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, du coup, de bouche à oreille, j'avais de plus en plus de demandes. Donc voilà, la création du statut d'auto-entrepreneur, je ne prenais pas trop de risques. Et puis, on était plusieurs avec d'autres collègues qui avions cette connaissance. On avait poussé le truc un peu loin, on faisait partie du même réseau, etc. Et on avait cette volonté de se dire, attention si c'est des grosses boîtes qui prennent ça et qui n'ont pas ce contact avec le terrain. Moi, pendant toutes les années où j'ai eu cette activité de PCR externe, j'ai fini par OCR. Mais je n'ai jamais éteint mon téléphone. Nuit, jour, vacances, pas vacances. Et mes clients, ils pouvaient m'appeler n'importe quel moment. C'est ce qu'on leur doit. Et c'est aussi ce qui fait la qualité, à mon sens, ce qu'on met dans la qualité de service. Donc pour moi, c'était important. C'était aussi une autre façon d'accompagner. Et il y avait vraiment une réelle demande. Et donc, comme par le bouche à oreille, moi je n'ai jamais ni ouvert de site. ni créé, ni fait de publication.

  • Speaker #0

    Ça me paraît tellement fou,

  • Speaker #1

    tellement dingue. Je ne suis passée que par le bouche à oreille.

  • Speaker #0

    Par le bouche à oreille, ça c'est fou.

  • Speaker #1

    Et donc, en fait, comme les gens étaient à priori satisfaits de mes services, ils en parlaient à leurs collègues, etc. Et c'est comme ça que ça s'est développé. Je suis allée jusqu'à 220 clients, enfin 220 structures.

  • Speaker #0

    Attention, t'as pas dépassé le seuil, c'est 200,

  • Speaker #1

    250 ?

  • Speaker #0

    Mais oui,

  • Speaker #1

    d'accord. On est d'accord. Bon,

  • Speaker #0

    t'étais dans l'enveloppe de 200.

  • Speaker #1

    Oui, je fais 200 orthodontistes, ils ont un seul générateur. Si je fais 200 cliniques, c'est pas la même chose. Oui, c'est la même chose. Moi, j'avoue que je, par contre, je me suis mis une marge de sécurité parce que malgré tout, j'ai créé mon activité, mais je ne faisais pas que de la radioprotection. J'avais aussi dans cette activité une branche... radioprotection que j'ai limitée au champ du dentaire, mais aussi, dans le même temps, une branche d'accompagnement qualité, et ça, c'était uniquement pour les radiologues. Donc, en fait, à cette époque-là, je n'étais plus manip, mais j'étais encore salariée. Donc, en fait, l'idée, c'est que la radioprotection, je la faisais sur toute la Nouvelle-Aquitaine, avec cette obligation de pouvoir être disponible dans la journée. Donc, moi, je m'étais limitée sur ce... même si c'est une grande, grande région. Donc, les...

  • Speaker #0

    Ça, c'est une demande de texte, du texte récolté qui demande aux OCR maintenant, aux organismes compétents en radioprotection, de pouvoir se déplacer sur un client en cas d'urgence.

  • Speaker #1

    Au départ, j'avais dit que la nouvelle ad quittem pour la radioprotection, mais par contre, pour la qualité, déjà, dès le départ, je faisais toute la France. Donc, quand vous allez faire de la qualité à Strasbourg, ne partez pas.

  • Speaker #0

    Et donc, tu as fait ça depuis le début ? Tu avais cet accompagnement-là ? Oui. Alors moi je t'ai vu répondre, on était en week-end, on était en soirée, je t'ai vu répondre à des clients en les amenant, en répondant à leurs questions. Je ne sais plus quelle était l'expression que tu avais eue, mais c'était presque du maternage en fait.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais après ce n'est pas leur métier, donc je peux l'entendre. Puis en fait, ils ont énormément de choses à faire en soin d'antenne.

  • Speaker #0

    Ça ne t'a jamais coûté justement ce... Non, jamais. Cette... On parle beaucoup d'équilibre pro-perso, de pouvoir couper, de fermer la porte du bureau et de te consacrer à ta vie privée le soir, le week-end. Mais en fait, vu tout ce que tu faisais...

  • Speaker #1

    Non, mais j'arrivais à conjuguer. Moi, ça ne m'a pas... Tu n'as jamais écouté ? Non, non, ça ne m'a pas... Et même encore maintenant, alors que je n'ai plus cette activité, j'ai encore des gens qui m'appellent. Ah, Valérie, je ne comprends pas ce truc. L'IRSN m'envoie un mail. Comme quoi, il faut que je renouvelle mes NRD. En tant que PCR, ce n'est pas ma mission. Pour autant, je les ai amenés, moi. Je suis en train de... Vous m'avez choisi, ce n'est pas moi qui suis venue vous chercher, je vous préviens, je suis chiante. Et c'est ce que je dis aussi quand j'accompagne des structures d'imagerie, quand je fais le débrief d'un audit, je dis, je vous préviens, je suis grassement payée pour emmerder le monde et j'adore ça. Donc au départ, ils rigolent, après un peu moins quand ils se rendent compte que c'est vrai.

  • Speaker #0

    Oui, non, ils ne savaient pas que c'était vrai en fait, ils n'y croyaient pas.

  • Speaker #1

    Mais par contre, c'est... Je n'ai pas la sensation d'avoir un problème d'ego, mais j'avoue que je suis assez satisfaite quand je vois que des structures que j'ai accompagnées se présentent au Label X ou à d'autres démarches et qui n'ont pas de non-conformité. Je me suis dit, bon, j'ai été pénible, mais au moins... Voilà, quand tu as bossé ton bac, si tu as ton bac avec une mention, c'est plutôt cool. Et donc voilà, c'est ça. Et quand j'accompagnais les structures de cabinets dentaires, etc., même si les NRD, ce n'était pas la mission de la PCR, je leur expliquais. Et souvent, ils n'en avaient jamais entendu parler. Contrôle qualité. Et pourquoi les contrôles ? Mais voilà.

  • Speaker #0

    Est-ce que ta famille, alors toi, ça ne t'a pas coûté, mais est-ce que ta famille a pu te reprocher à un moment donné ? Alors, je dis ça parce que, bon, ça commence à se calmer un petit peu, mais moi j'avoue, quand j'ai lancé l'organisme de formation, le fait de devoir être tout de suite caliopiée, d'avoir la certification, comme toi d'OCR, mais moi d'organisme de formation de personnes compétentes en radioprotection, il y a une masse de boulot, de formalisme, de préparation, enfin un truc de fou. Je pense que je n'ai jamais autant travaillé de ma vie depuis les deux dernières années, en faisant que ça et à temps plein. Mais mes enfants m'ont dit, m'ont reproché justement de... Alors, peut-être parce que j'ai été très présente à un moment donné, et même s'ils sont grands maintenant, mais de trop travailler. Est-ce que toi, tu as eu un reproche ou une remarque de la part de ta famille ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'ai eu plusieurs choses. J'ai eu une première chose dont je ne m'étais absolument pas rendue compte. C'était mon fils aîné, quand il a eu besoin de faire sa thèse pour son diplôme d'ingénieur. Je me rappelle parce qu'il était dans cette chambre. Il ne savait pas par quel bout le prendre. J'ai dit écoute, maman, est-ce que tu peux m'aider ? Nicolas, ingénieur en électro, je ne sais pas quoi, avionique, bref. J'ai dit comment ? J'y connais rien, qu'est-ce que tu veux que je te dise ? J'ai dit la seule chose que je peux te donner, c'est comment j'ai fait moi pour faire la mienne de Tess. Et là, on est parti sur un jeu avec des post-it et des couleurs et comment je calme, etc. Et mon fils m'a dit mais maman, tu ne te rends pas compte ? J'ai fait une bêtise et il m'a dit mais non, mais... Moi, je suis vachement fière que tu aies fait ça, te rends compte. Et moi, je n'étais rendue compte de rien, puisque j'étais dans le faire. J'avais demandé à mon patron de me payer ses études, etc. Quand je lui avais demandé une augmentation, parce que j'avais eu mon diplôme, vous saviez faire le travail avant, donc je n'ai pas eu d'augmentation. D'où l'intérêt d'être patron. Et donc, du coup, pour moi, c'était une affaire blanche. Ça n'avait aucune valeur ajoutée. Et comme je travaillais à cette époque-là, en dehors de leurs heures. je travaillais pendant qu'ils dormaient.

  • Speaker #0

    Mais toi, tu dormais de temps en temps ?

  • Speaker #1

    Tu sais, comme je te disais tout à l'heure, j'ai été habituée à la naissance du premier à dormir très peu. Donc voilà, je travaillais pendant qu'ils dormaient de façon à pouvoir faire mon travail de salarié dans les temps, respecter mes engagements. Mais après, effectivement, quand ça a été un peu compliqué, avant que je quitte mon poste de salarié, là, ils étaient un peu inquiets. Parce qu'ils voyaient effectivement que c'était un moment difficile. Toi, tu le vis, tu essaies de cacher et tu ne te rends pas compte que peut-être tu ne parles pas sur le même ton. Peut-être tu démarres plus vite. Donc, ils ne me l'ont pas dit, mais ils m'ont fait comprendre. Et sinon, non, ça a été la seule chose qu'ils m'ont reproché, entre guillemets. Ils se sont beaucoup moqués de moi et ce ne sont pas les seuls. C'est quand je leur ai expliqué, enfin, quand ils m'ont demandé de leur expliquer comment je faisais dans ma boîte, etc. Parce que mon fils aîné, justement, a créé aussi une activité. Et ils me disaient, ils m'ont dit « Maman, depuis 2009, tu n'as jamais augmenté tes tarifs » . Et ça m'a fait rire parce qu'en fait, moi, je... Effectivement, tout travail mérite salaire, on est d'accord, mais moi, je ne faisais pas ça pour l'argent. Bien sûr que ça m'a aidée, puisqu'après, je n'étais plus salariée et... travailleur indépendant, je n'étais plus que travailleur indépendant. Mais ce n'est pas pour ça que j'ai augmenté mes tarifs. Si je voulais gagner plus, j'ai travaillé plus. Mais donc non, il n'y a pas eu de... Ou sinon, je ne l'ai pas vu.

  • Speaker #0

    Il te l'aurait dit maintenant, ils sont grands quand même.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Souvent, ils me disent, maman, maintenant, il faudrait que tu commences à ralentir. Ça fait quelques années déjà que mon mari est à la retraite. Je pense qu'il aimerait bien qu'on fasse autre chose que travailler.

  • Speaker #0

    Oui, ils t'ont dit que tu étais fière de toi, mais est-ce que toi, tu es fière de toi ?

  • Speaker #1

    Non, pas particulièrement. C'est vrai ? Non, non. C'est vrai. Je n'ai pas de problème d'ego, mais j'aime ce que je fais.

  • Speaker #0

    Mais tu t'es posée, tu as regardé en arrière tout ce que tu as fait, tout ce que tu as accompli quand même ou pas ? Ou tu ne te rends pas compte ?

  • Speaker #1

    Tous les gens de l'extérieur, j'ai une amie qui est radiologue qui me dit tout le temps, mais Valérie, tu ne te rends pas compte ? Non, je ne me rends pas compte parce que c'est normal en fait. Moi, je n'ai pas eu le... J'ai pas fait ça pour obtenir ça ou autre chose, une reconnaissance ou autre. Et puis quand même, c'est quand même un milieu. Il faut quand même se battre un peu pour exister. Heureusement que je ne le fais pas pour être connu et reconnu. Je n'ai pas du tout l'intention de laisser mon nom. La postérité, ce n'est pas le truc. Maintenant, il est écrit sur une norme. Personne ne lit les noms sur les normes, donc ça devrait pouvoir aller.

  • Speaker #0

    C'est la norme 99S300, non ? Oui, 99S300. Ah, ça y est, je connais le numéro. Il y a ton nom dessus. Oui, oui. Je fais partie du secteur.

  • Speaker #1

    Mais moi,

  • Speaker #0

    je ne l'ai pas fait pour ça. Tu imagines ?

  • Speaker #1

    Moi, je ne l'ai pas fait pour Non, j'ai eu cette chance d'avoir aimé, de continuer à aimer ce que je fais. Après, c'est déjà pas mal.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est déjà énorme, en fait,

  • Speaker #1

    quand on voit autour de nous. Je pense que ça doit être très violent d'être obligée de faire un travail qu'on n'aime pas. Moi, j'ai réussi. Sans fausse modestie, j'ai pris des risques et je me suis donné les moyens de faire quelque chose que j'aimais. J'ai eu des collègues qui sont restés manibles, qui travaillaient toujours là où je travaillais avant. Et à un moment donné, c'est vrai que moi, souvent, je dis, il faudrait que tout salarié ait eu, à un moment donné, l'occasion de travailler à son compte. Pour se rendre compte à quel point... Parce qu'on se dit, ah oui, mais toi, tu gagnes boucardin. Ce matin, j'ai fait ma déclaration d'impôt.

  • Speaker #0

    Alors ne pas confondre chiffre d'affaires et revenus.

  • Speaker #1

    Voilà, voilà, voilà. Et effectivement, ça permet de savoir aussi, et ça, moi, j'avais eu déjà ce travail à faire au début de la démarche qualité, de savoir, oui, mais c'est vrai que c'est dur d'être salarié, mais ce n'est pas évident d'être patron non plus. Et donc, faire des jeux de rôle, souvent, quand j'arrive dans des structures, que ce soit de la radioprotection ou de la qualité, je fais toujours le parallèle avec la nounou.

  • Speaker #0

    Quand vous êtes la nounou, vous trouvez toujours que vous n'êtes pas assez payé, mais quand vous payez la nounou, vous trouvez toujours que c'est trop cher. C'est la même chose avec... Vous avez un rôle de patron, à un moment donné, il faut souvent aller se mettre de l'autre côté pour voir comment ça se fait. Et c'est pareil en radioprotection. C'est pareil avec les dentistes, avec les radiologues. Quand ils râlent, et là j'ai un copain qui fait de la radioprotection et qui me disait que la dernière fois, il avait une cliente qui lui avait dit Oui, enfin, je ne suis pas une centrale nucléaire. Et il lui avait répondu, heureusement pour vous, le billet d'entrée, c'est 15 000 euros. Bizarrement, après, elle était très sympa. Donc voilà, effectivement, quand on n'a pas de notion. Donc, quand moi, j'ai eu un client qui m'a dit, ah, mais c'est cher. C'est bizarre, je me dis la même chose quand je vais chez le dentiste.

  • Speaker #1

    Bien vu.

  • Speaker #0

    Voilà, un moment donné.

  • Speaker #1

    Sauf que toi, t'es allongée sur le fauteuil, la bouche ouverte en même temps.

  • Speaker #0

    Moi, tu peux me mordre.

  • Speaker #1

    Tu peux me mordre aussi, ouais. Donc bon, chacun a son petit pouvoir de chaque côté.

  • Speaker #0

    C'est ça, donc il faut effectivement regarder des deux côtés.

  • Speaker #1

    Tout à l'heure, tu disais que c'est pas toujours facile. Qu'est-ce que c'est qui a été difficile alors pour toi ?

  • Speaker #0

    Quelquefois, se faire entendre dans un... Il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Aussi bien quand tu es salarié et que tu vas parler de radioprotection à des personnes qui... Ils ne savent pas ce que c'est. Quand tu commences à parler des doses sur les comptes rendus, de l'identification du matériel sur le compte rendu, quand les gens n'y connaissent rien, tu as un peu l'impression de prêcher dans le désert. Il faut vraiment convaincre. Moi, j'ai vu au fur et à mesure des formations qu'on faisait, la mise à jour de la formation radioprotection des travailleurs. Au fur et à mesure, tu appliques. tu t'appliques aussi des exigences, tu es aussi dans de l'amélioration continue. Effectivement, moi j'avais compris que quand tu voulais faire bouger certaines personnes, notamment des personnes qui ont des pouvoirs de direction, tu leur parlais euro. Hop là, tu captes tout de suite l'attention. Mais du coup, pour faire venir des gens à des formations en dehors des heures de travail, ce qu'on pouvait faire dans le privé, si tu voulais faire venir, il faut faire un apéro. Bien vu. Donc on faisait la formation, puis après on faisait un apéro ou un petit quelque chose pour les faire venir, sachant qu'ils étaient volontaires désignés d'office quand même pour venir. Et donc au tout départ, je faisais la messe. Et puis à la fin, les autres années, retour d'expérience de ce qu'on a pu voir dans l'année, qu'est-ce qui s'est passé de bien, qu'est-ce qui s'est passé de pas bien, et comment on peut faire pour que ça ne se reproduise pas. Et puis la fois d'après, finalement, on a mis en place des quiz avant. là pourtant n'était pas qu'à lyopi quiz avant la formation formation quiz après la formation et pour à tout le monde et pour voir est-ce que il ya quelque chose qui ça s'imprègne un peu quoi parce que si c'est juste vécu comme une contrainte mais pas un outil d'appropriation c'est un peu comme quand c'est le collègue ou l'épouse qui vient faire sa radio on va super bien dit décapé le plateau de la table de radio alors que ben quand c'est Le patient lambda qui passe, on les embraye les uns sur les autres. Donc, tu vois, à un moment donné, il y a une acculturation à faire, mais aussi bien du terrain que de la hiérarchie, pour avoir des moyens, quoi, en fait.

  • Speaker #1

    Ça, c'est ce qui est dur pour toi dans ta mission de qualité sienne ou de radioprotectionniste. Est-ce qu'il y a des choses qui ont été dures pour toi, créatrice d'entreprise ? Est-ce qu'il y a des choses qui ont été compliquées ?

  • Speaker #0

    Alors... Compliqué, jamais insurmontable parce que tu te donnes les moyens. Mais quand tu passes de... J'ai le savoir, je sais ce que je dois faire dans ma technique professionnelle. Mais ma mission de travailleur indépendant, la comptabilité, les démarches, l'URSSAF, les impôts, la TVA. Tu apprends. J'ai appris en me confrontant. Dans le style de ce qui ne te tue pas te rend plus fort. Tu butes, tu butes, tu butes et tu y arrives. Et moi, je n'ai jamais pris de cours ni quoi que ce soit. Je me suis arrangée pour tout faire moi-même, de façon à maîtriser tout le process. C'est-à-dire, je n'ai même jamais délégué ma comptabilité, etc. Je fais tout moi-même.

  • Speaker #1

    Ça veut dire que le fameux CERFA, la 2035, c'est toi qui fais ? Je fais tout. Donc là, ça ne parle qu'aux entrepreneurs, mais c'est le bilan financier d'une entreprise.

  • Speaker #0

    Alors, il y a quelques années, je me suis... Je me suis dotée d'un logiciel de comptabilité, mais je garde quand même mon grand cahier, mais je pointe, etc. Et voilà, je suis... Il faut que ça tombe au centime près,

  • Speaker #1

    à l'euro près, mais c'est ça.

  • Speaker #0

    Et j'ai eu passé des heures et des heures à regarder, à trouver pourquoi, où étaient passés ces 20 centimes.

  • Speaker #1

    Et c'est toi qui as toujours tout fait toute seule ?

  • Speaker #0

    Toujours. D'accord. Mes factures...

  • Speaker #1

    Et ça, tu ne regrettes pas ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout, parce que justement... S'il y a un doute, c'est qu'il n'y a pas de doute. Donc là, au moins, de toute façon, à chaque fois, je connais mes clients par cœur. Quand j'ai l'assistante du docteur, je suis là, oui, bonjour Patricia. Et je sais si le dossier, dans la mesure où je ne peux pas imposer, à mon sens, mais ce n'est pas parce que je le fais que c'est la bonne solution. Comme je suis toute seule, ce que je ne fais pas n'est pas fait. Si je délègue quelque chose, une mission à quelqu'un, si ce n'est pas fait, tout de suite, ça devient très compliqué. Tandis que là, en le faisant moi-même, j'avais cette rigueur. C'est quand je faisais un dossier, quand j'allais faire une visite, donc c'était moi qui programmais, toujours, je n'imposais pas. Peut-être que j'étais un peu trop bienveillante, mais voilà, je me suis toujours mis à la portée. Mais si je faisais la mission, si je fais la mission demain, demain soir, le dossier, il est fini. Et voilà. Et donc, pour pouvoir ne pas avoir de retard, je ne sais pas si après-demain, il va m'arriver quelque chose ou pas. Donc, il faut que, que ce soit pour ma famille ou autre, que tout soit dans les clous. S'il est arrivé quoi que ce soit, tout est dans les clous. Donc,

  • Speaker #1

    tu n'as jamais fait appel à une assistante administrative ? Jamais. Pas un assistant ? Pas féminiser l'assistant administratif, comptable ?

  • Speaker #0

    J'ai eu une chance énorme. C'est que, comme mon mari est parti à la retraite il y a un petit moment, et même avant, quand j'avais des déplacements, ou tout au nord de la Nouvelle-Aquitaine, ou tout au sud de la Nouvelle-Aquitaine.

  • Speaker #1

    La Nouvelle-Aquitaine, c'est un quart de la France quand même, enfin même une métropole.

  • Speaker #0

    J'avais mon Jens, je faisais ça sur ses jours de repos, et il me faisait mon taxi. Ce qui fait que moi, je ne suis pas malade en transport.

  • Speaker #1

    Tu peux travailler,

  • Speaker #0

    c'est ça que tu travailles. Je travaille pendant qu'il conduit. Et ça, c'est super, ça m'a fait gagner un temps fantastique. Et après, on a les outils informatiques. Je traitais mes dossiers, je faisais imprimer et quand j'arrivais, je branchais mon ordinateur. Et ça,

  • Speaker #1

    c'est la clinicienne, tu vois ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est vrai que je suis restée très longtemps au format papier parce que mes clients, ils voulaient ça. Donc, je mettais des dossiers à disposition avec bien les intercalaires en disant, voilà, tel chapitre, c'est la déclaration SN, tel chapitre, ce sont vos fiches d'identification, etc. Donc, ils avaient l'habitude et je leur écrivais, j'aurais toujours fait un rapport écrit. parce que que des chiffres, quand tu vas prendre le dossier, tu vas le mettre. Le rapport écrit, on te dit, je leur disais par item ce qui a été fait, ce que j'ai vu, ce qui reste à faire. Donc, comme je leur explique dès le départ, quand je commence à écrire en rouge, c'est qu'il y a une inflammation, ça c'est mon côté soignante. Et quand j'écris en rouge sur du jaune, c'est que là, il y a du pu, il y a une infection, il faut y aller. Mais ils ont bien compris. Ah, ils ont bien compris. Et comme je leur demandais de valider la lecture du compte-rendu et de m'en renvoyer un exemplaire, comme quoi ils en avaient pris connaissance. Après, moi, je leur ai donné l'information. Ils font, ils font pas, ça n'est plus ma responsabilité.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des choses que tu aurais fait différemment maintenant, avec ton expérience, quand tu t'es lancée, où finalement, chaque étape est nécessaire et t'as appris et c'était peut-être important de passer par ces étapes-là ? Est-ce qu'il y a des choses que tu regrettes ou que tu aurais fait différemment ?

  • Speaker #0

    Ce que je regrette, c'est de ne pas avoir encore 20 ans devant, de ne pas pouvoir faire développer. Non, non, franchement, non. Parce que de toute façon, même si aujourd'hui, je sais que j'aurais dû inclure dans mes contrats une clause comme quoi, comme tout le monde, je faisais évoluer mes tarifs. Je ne suis pas une fan d'argent. Donc, je ne regrette même pas. N'en fiche. De toute façon, si pour tout donner à l'État, ça ne sert à rien. Voilà. Moi, j'ai eu la chance de faire. Je ne le dis pas assez, en fait. J'ai eu la chance de faire ce que j'ai aimé. Voilà. Après, c'est énorme, aussi bien en radioprotection qu'en qualité. Moi, j'apprends tous les jours des autres. Et puis, les autres ont le droit à l'erreur, mais moi aussi, à un moment donné, il peut m'arriver de me tromper. Et je l'admets, il n'y a pas de souci. Heureusement, ça n'arrive pas souvent. Mais il faut être humble. Il faut savoir que nul n'est exempt d'erreur. Et puis... Et puis, en fait, l'idée de continuer, là, on parlait de la norme NFS 99-300. Là, on est en train de travailler pour la... C'était déjà bien avancé, pour la faire monter au niveau européen. Ma collègue Elisabeth Schumann, le professeur Elisabeth Schumann-Clay, est en train de relire la traduction. Enfin, il y a tout un tas de... Et il va y avoir une lecture publique. Donc, c'est encore pas fini. Donc, une fois que ce sera validé au niveau européen, ça va redescendre au niveau français. Et là, ça va devenir... Et bien une fois de plus, les gens vont râler parce que ça va devenir obligatoire. Ça serait obligatoire. Et oui, mais après, tu sais, c'est... Moi, ce que je dis, si on fait bien les choses, on n'a pas... Moi, je suis désolée. T'es pas inquiète. T'es pas inquiète si tu sais que t'es dans les clous. Alors, il peut t'avoir... Un peu comme quand tu conduis, quelquefois, tu peux être à 56, et puis tu vas te faire prendre une prune, bon, 1.90 euros. En soi,

  • Speaker #1

    une non-conformité, c'est pas... Il faut peut-être prendre ça comme une marge de progression. C'est pas forcément...

  • Speaker #0

    Dans une démarche d'amélioration continue de la qualité. Et puis, en plus, moi, c'est ce que je dis à mes collègues, ça permet beaucoup de faire valoir leur savoir-faire, aussi bien en radioprotection... qu'en qualité. D'ailleurs, dans cette norme, il y a un gros, gros registre radioprotection qu'on avait présenté aux journées PCR de la SFRP. Et oui, oui, et là, par contre, c'est quelque chose qui doit être vu, parce qu'il y a quand même 600, dans les audits par les pairs qui sont en cours, il y a quand même 600 critères, mais il y a des critères, des super priorités, dont la radioprotection fait partie. Effectivement, le fait d'être PCR et de connaître ça et autre, ça aide beaucoup. pour réaliser ces audits. Parce que moi, je me rends compte encore aujourd'hui qu'il y a des sites où il y a une seule personne qui gère les NRD. Enfin bon... Donc,

  • Speaker #1

    il y a des références diagnostiques pour les personnes qui nous écoutent qui ne seraient pas du médical.

  • Speaker #0

    Et qu'il y a des gens qui ne savent même pas que le texte a été remis à jour en 2019. Donc, les 30 patients à suivre, etc. Bon, ben là, dans l'audit, c'est vu. Donc, pour l'instant, on est dans la phase pilote. Donc, les gens qui... On invite tout le monde, toutes les structures d'imagerie, qu'elles soient privées ou publiques, à se porter volontaire. D'abord parce que c'est gratuit. Et puis en plus, ça permet de faire un temps zéro. Donc il y a des gens qui sont déjà en démarche qualité, qui se sont inscrits et qui sont audités. Et pourtant, ils ont encore des choses à voir. Et il y en a d'autres qui se disent, bon attends, moi je ne suis pas encore lancé dans une démarche qualité, j'y vais. Ce qui est particulièrement intéressant et intelligent, je trouve, parce que ça leur fait leur temps zéro. Et là, ils ont des pairs, c'est-à-dire un radiologue, un manip. qui viennent et qui regardent. Donc, c'est des gens du métier et qui regardent et qui vont identifier certaines choses par rapport à ce référentiel qui a été fait par et pour des radiologues. Et du coup, à partir de là, ils ont leur feuille de route pour s'améliorer. Et le jour où ça devient obligatoire et certainement payante, je n'imagine pas que ça puisse être autrement, ils sont déjà partis avant. Et là, on avait vu aux journées francophones de radiologie qui, On a rencontré plusieurs manips qui ont été formés à être père-auditeurs. Et il y en a une qui me disait « Eh bien justement, la semaine dernière, on a eu une inspection à Essen et quand on leur a dit qu'on s'était porté volontaire et qu'on leur a montré nos résultats, on a eu les félicitations » . Ils sont pas un peu fiers d'avoir les félicitations de la Essen ? Mais oui, parce que la Essen était partie prenante et suit beaucoup. Oui. tous les comités de pilotage étaient là lors de la rédaction de la norme, etc. C'est important aussi d'avoir la reconnaissance des pairs et des instances. C'est important. C'est du travail quotidien.

  • Speaker #1

    T'en parles avec passion, en tous les cas. Oui, ça t'anime.

  • Speaker #0

    Alors, je vais revenir.

  • Speaker #1

    Pourquoi t'en parles un peu au passé ? Pourquoi tu utilises ce terme, ce temps-là ? Avant,

  • Speaker #0

    je voudrais quand même...

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui, pour toi... Est-ce que tu penses que le fait que tu sois une femme... Dans cette carrière, dans la création d'entreprise, dans la radio pro, dans la qualité, est-ce que tu penses que ça a joué une part ? Est-ce que ça a été important ? Ou finalement, homme-femme, tu penses qu'on a les mêmes chances, les mêmes difficultés ? Ça n'aurait pas changé grand-chose si tu avais été un homme.

  • Speaker #0

    Alors moi, je crois être une femme avec un tempérament d'homme. Et si je dis le tempérament, peut-être que ça ne s'arrête pas là. Parce qu'effectivement, j'ai pris dans ma vie perso un certain nombre d'obstacles, comme on dit toujours, ce qui ne te tue pas te rend plus fort. Et je ne sais pas mentir et je n'ai pas du tout l'intention d'apprendre. Par contre, quand j'ai quelque chose à dire, je peux le dire poliment, mais je le dis, quel que soit mon interlocuteur. Que ce soit un radiologue.

  • Speaker #1

    Je viens en tête une certaine réunion au réseau PCR avec certaines autorités où tu effectivement exprimes un sentiment général. Alors ça peut être reproché d'ailleurs par des femmes ou par des hommes d'avoir dit ça.

  • Speaker #0

    Ça m'a été reproché d'ailleurs le même jour. Mais en fait le fait de dire qu'on n'est pas d'accord, ça ne veut pas dire qu'on manque de respect à une personne.

  • Speaker #1

    Mais ça tu penses que c'est lié à ton côté féminin ou non ? Justement en fait, tu imagines ça comme un côté masculin ? En fait, c'est une...

  • Speaker #0

    à mon sens, mais ça n'engage que moi. Même si on a évolué, il y a quand même encore, on le voit, moi je le ressens beaucoup, surtout dans le milieu de la santé, le fait d'être une femme, que vous soyez médecin, qu'on soit médecin, manip ou autre, il y a quand même un delta, ne serait-ce que dans le salaire. dans la reconnaissance. Quand on entend des professionnels de santé, des médecins dire que, ben oui, s'il manque du monde, c'est parce qu'il y a eu la féminisation de la profession. Oui, aujourd'hui, moi, je vois très bien un certain nombre de praticiens qui sont des papas et qui prennent du temps pour être des papas, ce qui est très bien, ce qui est très bien pour leur vie privée, pour leurs enfants, pour leur équilibre. Et voilà, il y a d'autres problématiques, mais c'est vrai que... C'est vraiment suivant les interlocuteurs. En France, on n'est quand même que la somme de ses diplômes. On n'est pas forcément la somme de ses expériences. On a pris beaucoup de côtés, on prend beaucoup de côtés pervers des pays outre-Atlantique, par exemple, mais les bons côtés, on ne les prend pas. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je le vois encore autour de moi et autour de mes enfants. Si on a un métier manuel, par rapport à quelqu'un qui est ingénieur, moi j'ai toujours dit à mes enfants, franchement, le diplôme on s'en fiche quoi. Réalisez-vous, c'est tout ce qui pourra vous réussir. Mais aujourd'hui, il y a déjà cette première barrière qui est le diplôme, et en plus effectivement si après vous n'êtes déjà pas le médecin et vous êtes une femme, il y a des moments c'est un petit peu... ça peut être suivant. Quoi ? suivant les équipes. Moi, j'ai ressenti plus la reconnaissance du fait d'être médecin ou pas médecin, etc. Ou en radioprotection, faire être expert radioprotection dans l'industrie ou le nucléaire par rapport à une petite PCR médicale. Il y a quelquefois un gap, donc on n'a pas les mêmes rayons.

  • Speaker #1

    Ça doit être ça.

  • Speaker #0

    Il y en a qui n'ont pas les mêmes valeurs et nous, on n'a pas les mêmes rayons.

  • Speaker #1

    On n'a pas les mêmes rayons, ça doit être ça.

  • Speaker #0

    Mais pour autant, quand on voit les formations qu'on doit faire, etc.

  • Speaker #1

    Donc, lancer, créer ta boîte, finalement, tu l'as peut-être pilotée comme une femme. Après, je ne sais pas trop ce que ça veut dire, mais tu n'as pas senti...

  • Speaker #0

    Moi, je ne l'ai pas fait en tant que femme. Je l'ai fait en tant qu'individu. Je l'ai fait parce que... Et en plus, je n'avais pas de compte à rendre. J'ai la chance d'avoir un mari depuis longtemps. qui ne s'est mêlé de rien, qui a toujours été présent, et qui me disait des choses. Moi, je n'ai pas de conseils à donner, mais pour autant, si je n'en tenais pas compte... C'est une perle,

  • Speaker #1

    je ne sais pas si on peut donner son prénom, mais c'est une perle.

  • Speaker #0

    C'est une perle. Et donc, l'idée, c'est qu'il m'a laissé faire, parce que j'ai pris des risques aussi, même par rapport à la famille, parce qu'à un moment donné, le jour où... Vous ne trouvez plus qu'avec votre statut de travailleur non salarié. Ce n'est pas la même. Et puis finalement, je me suis réalisée. Donc, si ça te plaît, ça te plaît, ça me va. Non, non, moi, je n'ai pas vécu ça en tant que femme. Déjà, je ne suis pas particulièrement féministe. Mais je ne revendique pas mon statut de femme parce que je sais que je suis en capacité de me défendre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà. Parce que quand je ne connais pas un sujet, je m'ouvre pour m'y intéresser, mais je ne vais pas aller défendre un point de vue sur un sujet que je ne connais pas. Tu ne sais pas, tu ne sais pas, apprends et puis tu reviendras après. Mais quand je connais, par contre, je ne me laisse pas faire. Ce n'est pas parce que je ne suis pas médecin ou que je ne suis pas ingénieur à la centrale nucléaire de trucs muchelégeois que je sais.

  • Speaker #1

    Alors, c'est quoi ton actualité en ce moment ? Parce qu'en fait, tu parlais de ton passé, de ton activité un peu au passé. Oui. Est-ce que tu peux nous dire ce que tu viens de faire ? Alors, quelle est ton actualité actuellement ?

  • Speaker #0

    Alors, effectivement, comme je te disais, j'avais beaucoup, beaucoup de structures et toujours de plus en plus de demandes. Et donc, mon côté psycho-rigide, souvent je dis à mes amis, je suis psycho-rigide et j'en ai fait un métier. De façon à être sûre, moi, mon but, c'est d'accompagner... les structures que ce soit dans la qualité ou de la radioprotection, je prends une responsabilité et je la porte complètement. Et donc, à un moment donné, je me suis dit, la qualité commençait à prendre de plus en plus de place, puisque la norme dont on a parlé, sur laquelle j'ai travaillé depuis 2017 avec l'AFNOR, la DGS, etc., elle a été validée en 2021, après l'épisode du Covid et les changements de ministre. Et la phase pilote a commencé en 2024. Je fais partie des commissions, du comité, la commission Label X, etc. Ça me prend beaucoup de temps et on ne peut pas tout faire et tout faire bien. Donc l'année dernière, j'ai décidé que ça faisait déjà 15 ans que je faisais de la radioprotection, que je connaissais très très bien mes clients, mais que si je voulais continuer à mener... cette histoire de qualité jusqu'au bout, puisque tant qu'Affaires de Miettes réinvesties attend, et Denis est perdu, autant aller jusqu'au bout, voir si ça va voir le jour, puisque c'est quand même quelque chose qui est décliné, qui descend de la directive européenne 2013. On est juste en 2025, on n'est pas super particulièrement en avance, mais bon, bref. Que 12 ans, on est français de toute façon, voilà. Et donc j'ai décidé de mettre fin à mon activité de personne. personnes compétentes en radioprotection et OCR, notamment organismes compétents en radioprotection. Donc j'ai passé mon année 2024 à accompagner tous mes clients. Je suis allée voir mes clients lors des visites de vérification périodique et leur mettre en place une passation de façon à ce qu'ils ne se retrouvent pas dans l'embarras. Parce que j'avais vu plusieurs fois et de plus en plus dans les dernières années, j'avais l'impression d'être... SOS-PCR en détresse. Les dentistes m'appelaient en me disant « Ma PCR a pris sa retraite, je n'arrivais pas à la joindre, je viens d'apprendre qu'elle était partie à la retraite. » Ça,

  • Speaker #1

    tu ne voulais pas. Tu voulais prévenir les PCR.

  • Speaker #0

    Donc voilà, j'étais obligée de faire ça, de prendre le relais, parce que même s'il y a un seul générateur, certains diront que ce n'est pas très intéressant. De la même manière qu'on ne laisse pas un patient seul, on ne laisse pas un dentiste qui veut bien faire, s'il se pose la question. Donc voilà, alléluia. Et donc, je ne voulais pas faire ça. Donc je les ai accompagnées, j'ai mis en place un relais et donc au 31 décembre, j'ai arrêté mon activité d'OCA.

  • Speaker #1

    Mais tu n'es pas sans activité du coup.

  • Speaker #0

    Non, non.

  • Speaker #1

    L'idée c'est de me recentrer.

  • Speaker #0

    Et de continuer. Je désigne complètement, je pense, mon temps sur la qualité maintenant et dans la qualité, la radioprotection, puisque aussi bien dans les accompagnements que dans les audits, il y a ce gros volet qui est en plus incontournable. Ça fait partie des super priorités qui doivent être vues à chaque visite. Donc c'est aussi comme ça que je reste en contact avec la radioprotection et puis des gens que je connais et qui me tiennent bien au courant de ce qui bouge, parce que ça bouge quand même plutôt beaucoup. On ne sait jamais si c'est dans le bon sens ou pas, mais en fait, ça bouge. Et donc, voilà, je pense qu'on ne peut pas tout faire et tout faire bien. Parce que même si on travaille beaucoup, d'abord, on commence à être jeune depuis longtemps. Et puis, voilà, moi, j'ai cette... C'est peut-être à tort, je n'en sais rien, mais c'était mon choix et je l'assume complètement de me consacrer pour faire bien les choses.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, c'est quoi ton nouveau métier en fait ? Maintenant, c'est l'accompagnement.

  • Speaker #0

    Je fais du conseil en management, en organisation qualité, mais uniquement en imagerie médicale, en santé.

  • Speaker #1

    Ok. Tu as refait ton business plan, tu as augmenté tes prix.

  • Speaker #0

    Pas du tout. Mais tu n'as rien appris. Non, non, non. Si, j'ai appris que je n'allais pas changer ma nature profonde. Et tu sais, on revient à cette... Ça me fait penser à quelque chose que j'ai vu. Je ne sais pas si tu suis... On en parlait tout à l'heure, tu fais des podcasts. Moi, j'ai récemment fait connaissance avec le podcast Legend. Et il y a ce jeune homme qui était intervenu à Annecy lorsqu'il y a eu le terroriste qui a essayé de tuer des bébés. D'accord. Et qui a été invité. Et voilà, qui est quelqu'un de très... versé vers la religion, etc. C'est bien, c'est pas bien, on n'a pas à juger. Un scout, etc. Moi, mon père a été chef des scouts, donc même si je n'ai pas été propulsée avec obligation dans la culture, mais pour autant, j'ai ces valeurs. Et ce que j'ai beaucoup apprécié de ce jeune homme, qui disait, j'ai un rôle, j'ai beaucoup reçu, sa mère lui avait dit, puisque tu as beaucoup reçu, il faudra que tu donnes beaucoup. Et je pense que j'ai beaucoup reçu, et il faut que je donne beaucoup, et ça passe aussi par... Par le fait de... Aujourd'hui, ce qui me fait mal dans la société, c'est que dès que ça tourne un peu trop à l'argent, ça perd tout son sens. Et finalement, on se rend compte que tout ce qui ne marche pas aujourd'hui, tout ce qui ne fonctionne pas, c'est parce que derrière, devant, au milieu, partout, il y a de l'argent. Que ce soit l'éducation, que ce soit la santé, dès qu'il y a de l'argent, ça pervertit tout. Et donc, quand on voit des belles âmes comme ça qui sont capables de prendre un risque avec... Un simple sac à dos et d'aller s'opposer. Mais voilà, là, je suis fière d'être française, même si le reste du temps, j'ai un peu mal à ma France. Tu ne travailles pas gratuitement. Je ne travaille pas gratuitement, mais ce n'est pas pour autant que je...

  • Speaker #1

    Tu es en accord avec... Tu te sens bien avec eux.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et après, effectivement, c'est un peu comme les gens qui... Il y a des pubs en ce moment qui sont un peu rigolotes, entre guillemets. Je dis ça un peu... C'est un peu amer. Si c'est pas cher, c'est pas bon.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Et on a la même chose en qualité. Il y a des gens qui choisissent quelqu'un. Non, mais parce que si lui-là, il n'est pas très cher, c'est qu'il n'est pas le meilleur. L'emballage ne fait pas le contenu.

  • Speaker #1

    Très bien. Si tu devais donner un seul message à quelqu'un qui souhaite entreprendre dans la radioprotection, tu aurais un choix, tu aurais une idée de ce que tu aurais envie de lui dire ?

  • Speaker #0

    Oui, d'y aller, bien sûr, il faut y aller. Il faut bien s'entourer, mais il faut le faire très sérieusement. Et ne pas avoir peur, en fait. Ne pas avoir... Peut-être ne pas lâcher la proie pour l'ombre, on est d'accord, mais ne pas avoir... croire en soi. Il faut se donner les moyens et croire en soi, en fait. Parce qu'à partir du moment où on doute, ça devient plus compliqué. Parce qu'effectivement, de toute façon, la perfection n'étant pas de ce monde, on pourra toujours améliorer. Mais au moins,

  • Speaker #1

    c'est peut-être bien ennuyeux la perfection.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais l'idée, c'est au moins de se lancer, d'essayer de progresser. En plus, moi, toutes mes démarches sont améliorations continues. Donc voilà. Et puis même, je le vois, je l'ai vu pendant les 15 ans. Il n'y avait pas une année où je n'avais pas optimisé un petit quelque chose. Optimiser.

  • Speaker #1

    Oui, de se lancer. Ce n'est pas parfait, mais ce n'est pas grave.

  • Speaker #0

    On y va et on s'améliore en chemin. On va apprendre parce que de toute façon, c'est la vie ça. Tous les jours, on apprend. Sinon... celui qui n'avance pas recule c'est ça c'est bien ça ok on va garder ça en tête alors bon merci Valérie si on veut te joindre on te joint comment t'as un donc t'as pas de site non j'ai pas de site genre pas mais peut-être un réseau social LinkedIn ou t'as un ou un adresse mail je suis sur LinkedIn voilà mon adresse mail elle est comme moi elle est vintage valérie.garbaille g-a-r-b-a-y carobas ou anadou.fr Ça fait beaucoup rire. Donc, quand on me demande mes coordonnées, je dis ne riez pas, je suis vintage.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est hyper à la mode d'être vintage. Peut-être que je ne connaissais pas les adresses mail vintage, mais peut-être que c'est pas bien. Et sur LinkedIn, Valérie Garbaille.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est elle. Mais après, j'avoue que... Comment ils appellent ça, mes enfants ? Je suis un fantôme ou je ne sais pas quoi. Parce que je ne publie pas, en fait. Je relais des trucs intéressants. Mais tu commandes, tu participes au débat. Oui, je commande, voilà. Mais comme je n'ai pas la culture de l'ego, et puis comme mes missions, je suis quand même un peu soumise aux secrets professionnels, je ne vais pas aller raconter ce que j'ai vu à droite, à gauche, au milieu. À un moment donné, aussi bien que quand je vais dans...

  • Speaker #1

    Il y en a qui le font, mais ce n'est pas tes valeurs.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc non, vis-à-vis de mes clients, je ne peux pas. Je n'en ai pas du tout envie.

  • Speaker #1

    Écoute, merci,

  • Speaker #0

    on te fait le plaisir. Merci à toi.

  • Speaker #1

    J'ai appris plein de choses. pouvoir m'inspirer et tout ça pour continuer mon cheminement entrepreneurial dans la radio pro alors.

  • Speaker #0

    Oui, il n'y a pas de raison. Là, toi, tu vas connaître des choses encore, des changements avec les fakes, etc.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas fini, ce n'est que le début. Oui, c'est un interne recommencement.

  • Speaker #0

    De toute façon,

  • Speaker #1

    de ce qu'on est dedans, dans ce milieu, ça change.

  • Speaker #0

    Oui, un peu beaucoup, un peu beaucoup moins, etc. Et tu regarderas que finalement, qui est-ce qui est au milieu ? L'argent.

  • Speaker #1

    C'est possible. Bon, voilà.

  • Speaker #0

    Je rappelle une phrase de... un des enseignants de formation PCR qui nous disait « Quel est le prix du millisievert ? »

  • Speaker #1

    Exactement, c'est vrai. Quel est le coût du microsievert ? Quel est le coût de l'économie du microsievert ? C'est un coût financier, je me rappelle même, il y a eu un coût en TMS, le muscle squelettique du port d'établié de 1 mm. C'est ça. Ok, bon, je garde ça en tête alors. Merci Valérie. Merci, à toi. Merci infiniment d'avoir écouté cet épisode de Radio Protection. J'espère que cet épisode t'a inspiré, qu'il t'a donné des pistes de réflexion sur l'avenir de notre métier, de nos missions et finalement de ce qu'est un PCR ou un conseiller en radioprotection. Alors si jamais tu as une question, une idée ou si tu as simplement envie d'échanger, de papoter, tu sais, je suis toujours partante pour discuter. Tu m'envoies un message. Peut-être le plus simple, c'est sur LinkedIn. Donc Stéphanie. Mora, M-O-R-A, tout simple. Ou alors, tu m'envoies un mail à stéphanie-radio-protection.fr C'est assez simple. Et puis, voilà, on échange. Ça sera avec grand plaisir. Je te dis surtout à très bientôt pour un nouvel épisode où je continue à explorer, à apprendre, à partager avec toi ce grand virage de la formation en radioprotection. À très vite. Ciao, ciao.

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Transcription

  • Speaker #0

    Hello collègues radioprotectionnistes, je te souhaite la bienvenue dans Radioprotection, le podcast où moi, Stéphanie Moura, j'explore l'univers de la radioprotection à travers le prisme de l'entrepreneuriat et de la formation, deux domaines qui me sont particulièrement chers. Alors tu le sais, le domaine de la formation PCR en pleine transformation, en pleine mutation. Et comme tout changement, il s'en campagne de défis, mais finalement aussi d'opportunités. Et alors dans ce podcast, je te partage mon chemin d'apprentissage au contact d'entrepreneurs, d'experts, d'acteurs clés du secteur pour mieux comprendre toutes ces évolutions qui nous attendent et comment je vais moi adapter mon offre de formation PCR pour coller à toutes ces mutations. Alors à travers ces échanges, moi je veux non seulement progresser dans mon propre parcours, mais je veux aussi t'aider. Toi qui évolues dans cet écosystème passionnant, mais challengeant. Allez, tu es prêt à embarquer avec moi dans cette aventure ? C'est parti ! Merci Valérie de me recevoir chez toi.

  • Speaker #1

    Je t'en prie, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Par cette belle journée ensoleillée, ça fait plaisir. Je t'avoue,

  • Speaker #1

    après la pluie, je vais y aller au bon temps.

  • Speaker #0

    Tu m'as remis ça d'amener le soleil. Moi, je me suis dit, moi qui ai amené le soleil, c'est toi qui l'as commandé parce qu'on se voyait aujourd'hui.

  • Speaker #1

    On est dans le rayonnement, on est dans le rayonnement.

  • Speaker #0

    Complètement. Bon, c'est parfait. En tout cas, merci de me recevoir chez toi, en tout cas, pour cette série d'épisodes qui me tient particulièrement à cœur. Ça fait longtemps que je voulais la faire. Je n'avais pas pris le temps de le faire. Mais ça y est, au mois de mars, c'est une série de quatre épisodes qui sera consacrée. à l'entrepreneuriat au féminin dans le domaine de la radioprotection. Alors, plus ou moins large, on verra avec les autres invités, mais toi, c'était vraiment dans le thème. Et puis, ça fait longtemps qu'on se connaît. Il ne faut plus compter les années. Non,

  • Speaker #1

    non, on est jeunes depuis longtemps.

  • Speaker #0

    Oh là là, c'est très bien dit, ça. On a de l'expérience et on est jeunes depuis longtemps. En fait, c'est le combo idéal.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Donc Valérie, je tenais à t'avoir au micro du podcast Radio Protection parce que tu es peut-être la première entrepreneur dans la radio pro que je connais finalement, à qui on a parlé longtemps quand je me suis lancée. Je me rappelle que je t'ai dit que je voulais faire des choses que je n'ai absolument pas suivies derrière. Je me rappelle que tu m'as dit est-ce que tu as envie de te déplacer ou non. Non, je ne vais pas me déplacer. Finalement. Et finalement, je ne fais que ça. Mais peut-être qu'il faudra que je me repose la question de ce que j'ai vraiment envie de faire. Je me rappelle avoir eu des jolies discussions sur l'entrepreneuriat avec toi. Tu m'avais bien conseillé quand je me suis lancée. Je me suis dit que je ne peux que faire cette série avec Valérie. Est-ce que pour commencer, je peux te laisser te présenter comme tu le souhaites ?

  • Speaker #1

    Oui, Valérie Garbaille. Je suis manipulatrice radio de formation initiale. Arrivée à la quarantaine après 20 ans d'exercice en imagerie médicale privée. J'avais commencé par de la radiothérapie qui m'avait... énormément plu mais il n'y avait pas de poste à l'époque alors que maintenant on cherche et donc j'ai fait la radiopédiatrie de la radiologie interventionnelle tout ça mais dans le privé et au bout de 20 ans le matériel avait beaucoup évolué et on faisait de nouveaux examens etc c'était super intéressant mais là je commençais à m'ennuyer parce que ça changeait plus trop et là je me voyais pas travailler j'arrivais pas à me projeter dans les vingt suivantes années en faisant la même chose Parce que moi, j'ai toujours ce besoin de me coucher en ayant appris quelque chose dans la journée. Mais dépend parfois, mais voilà. Et donc, j'ai eu l'occasion de retourner en cours pour faire un diplôme de responsable qualité, suite à une formation que j'avais faite, qui parlait d'hygiène, à vrai dire, et pour laquelle l'intervenant était... Il était cadre d'un service d'imagerie et c'était le premier service d'imagerie qui avait été certifié ISO 9001. À l'époque, je ne me rappelle plus parce que c'était très, très loin. Et donc, mon patron, quand je suis revenu, j'étais très enthousiaste. Je lui ai dit écoutez, l'hygiène, c'était très bien. On a plein de choses à faire. Mais par contre, ce qui m'a scotché, c'est tout ce qu'on peut faire avec la qualité. Il m'a dit bon, c'est très bien. Si vous voulez, vous allez vous y atteler. Il ne l'a pas dit dans ces mots-là, mais enfin voilà.

  • Speaker #0

    Mais il était content que tu te désignes volontaire.

  • Speaker #1

    Ça tombe bien que je sois fille de militaire, parce que ça s'appelle un peu volontaire désignée de police. Et donc, j'ai fait ça. Ça a été quand même une grande partie de mon activité, souvent sous forme de sacerdoce. C'est-à-dire que j'ai fait ça sur mon temps perso, sur mes deniers perso. Mais justement, j'ai amené le service où j'étais manip à la certification ISO 9001 en V2000 à l'époque, qui venait juste de sortir. Suite à quoi mon patron m'a dit « écoutez, c'est très bien, j'ai cet autre site, donc si vous voulez, je ne peux pas vous garantir que vous aurez encore du travail dans 5 ans, mais si vous voulez, je vous propose d'aller amener ces sites dans une démarche d'amélioration continue de la qualité, je vous laisse choisir le référentiel » . Et donc, c'était juste le moment où le LabelX commençait, où il y avait 20 sites pilotes. Comme c'était un référentiel qui avait été fait par et pour des radiologues, j'ai choisi ce référentiel. Et j'ai même pris le risque, avec l'accord de mon patron, d'amener ces sept sites pour un label unique. C'est-à-dire que s'il y avait un des sites qui n'était pas dans les clous, on n'aurait pas le label. Et en fait, j'ai eu la chance de travailler avec des équipes fantastiques, des manipulateurs, des secrétaires, etc. Tout le monde a... très bien joué le jeu. Après, on reste avec de l'humain. Dans chaque site, on a une douce représentation de la société. Mais vraiment, j'ai pu m'appuyer sur des collègues, etc., qui ont bien joué le jeu. Et on a même eu, on a été le premier site à être labellisé sans accompagnement, puisque c'était pendant ma formation, et que moi, c'était le sujet de ma thèse. Et ma pratique aussi. Et donc, on a même été labellisé en 2007. Donc, avant certains sites, des 20 pilotes. Et donc sans non-conformité. Donc on était un peu fiers. Et voilà. Et donc ça c'était en 2007. Et justement c'est au travers de la qualité que je suis arrivée à la radioprotection. Parce que quand j'ai mis en place ce référentiel fait par des radiologues pour des radiologues, à l'époque les radiologues étaient PCR du fait d'être radiologues. Sauf que dans les faits, il n'y avait rien de fait quoi. Et personne vérifiait. Donc on avait bien des sociétés qui venaient faire des contrôles à l'époque, pas des vérifications. Et quand j'ai commencé à mettre le nez dedans, je me suis rendu compte qu'on avait des copiés-collés de rapports, d'appareils qui existaient plus depuis cinq ans. Mais les contrôles étaient soi-disant faits. Ils étaient payés toujours, mais ils n'étaient pas conformes. Donc, il fallait un peu mettre le nez dedans. Et donc, j'ai demandé, en plus de ma formation qualité, à être aussi à passer la formation PCR. Et donc, pendant un certain nombre d'années, j'ai mis en... dans les clous la radioprotection des structures.

  • Speaker #0

    Donc, tu étais manip, c'est ton métier de cœur.

  • Speaker #1

    Je suis toujours. Oui,

  • Speaker #0

    tu es toujours. Après, tu as passé ton diplôme d'ingénieur en qualité. Et après, tu étais PCR. Ce n'est pas la radio pro qui t'a amené à la qualité, c'est l'inverse.

  • Speaker #1

    C'est la qualité qui m'a amené à la radioprotection, justement, parce qu'en faisant l'état des lieux, je me suis rendu compte qu'il y avait beaucoup de choses à faire et qu'en fait, même si les radiologues étaient PCR, ils ne le faisaient pas. D'abord, ils n'avaient pas le temps, ils n'avaient pas non plus la conviction, et puis il y avait moins de contrôles, etc. Donc on se plaint beaucoup en France qu'il y a toujours des contrôles, toujours des contraintes, toujours des normes, mais s'il n'y en a pas, il n'y a personne qui bouge. Donc à un moment donné, la poule ou de l'œuf, il y en a un qui est arrivé en premier. Et donc c'est comme ça qu'on a fait évoluer les choses et on est avancé.

  • Speaker #0

    D'accord. Et en quelle année tu es devenue pêcheur ?

  • Speaker #1

    2007.

  • Speaker #0

    2007, ok. Ah oui, après, on a dû se recaler parce que moi, c'était 2004.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'à parler des dates anniversaires, on tombait ensemble.

  • Speaker #1

    Parce qu'après, notre formateur avait besoin de cobayes pour faire valider sa formation de formateur. Donc, on avait un peu devancé l'appel.

  • Speaker #0

    Ah ouais, mais ça, c'était quand ? 2009, peut-être ? Non, 2010. Je suis perdue dans les dates.

  • Speaker #1

    C'était 2010, un truc comme ça. On est repassé de 5 ans en 5 ans.

  • Speaker #0

    Ouais. Ah oui, tu as anticipé un renouvellement pour que, quand on n'est pas ici sur le nouveau texte, c'est 2013 peut-être ? Oui. Enfin bon bref, ce n'est pas très grave. D'accord, oui. Donc on s'est recalé et nous on s'est retrouvés ensemble avec le même formateur. Parfait. Je peux le citer, Bernard.

  • Speaker #1

    Le fameux Bernard.

  • Speaker #0

    Bernard Basquiat-Halina qui a sévi dans le Sud-Ouest et qui a marqué très positivement des générations de PCR.

  • Speaker #1

    Et qui nous a incités justement à te rejoindre dans la création du réseau PCR Sud-Ouest. C'est vrai. C'est vrai. Et donc là, ça a été une belle aventure aussi, puisque j'ai été pendant plus de 11 ans vice-présidente de ce réseau. Et avec plein de belles rencontres, du partage, de la co-construction, on s'est beaucoup questionnés, on a fait des ateliers. Donc on s'est vraiment penchés, toujours pareil, en ce qui me concerne, c'était sur mon temps et mes deniers perso, mais vraiment en ayant la foi, en y croyant, parce qu'on voulait vraiment améliorer les choses, aussi bien pour les professionnels que pour nos patients. Donc moi, c'est vrai que j'étais un petit peu plus sensible parce que j'étais très orientée radiopédiatrie. Mais la radiologie interventionnelle, tout ça, ça nous parlait. Ça, à un moment donné, c'était important. Et dans le privé, on n'a pas toutes ces structures et toute cette hiérarchie où il y a des gens qui viennent nous aider et autres. Là, c'est souvent des prestataires externes. Donc, il faut cadrer bien les choses et savoir à qui on s'adresse pour être bien entouré. C'était important.

  • Speaker #0

    Finalement ce projet en transversal sur tes 7 sites où tu as mené ce projet, tu étais seule, tu avais une mission finalement, être vice-présidente d'un réseau de PCR, enfin créé de toutes pièces, je ne sais plus quelle année non plus, peut-être 2010 ou quelques à peu près. Est-ce que tout ça, ça t'a amené petit à petit, ça a été la petite graine qui a germé, qui a fait que tu t'es lancée dans la création de ton entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors à vrai dire, quand j'ai passé mon diplôme de PCR, à l'époque j'avais un... Pour tout te dire, on avait un mobilhome dans un village de vacances et on avait un pote qui était dentiste.

  • Speaker #0

    Ça commence souvent comme ça, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Et ils ont commencé à les embêter un petit peu, etc. Et il dit, avec le langage du sud-ouest, oh putain Valérie !

  • Speaker #0

    Putain !

  • Speaker #1

    Putain Valérie !

  • Speaker #0

    Quel accent s'il te plaît !

  • Speaker #1

    Il commençait à me faire chier. Il m'a fait beaucoup rire, sauf que moi c'était mon patron qui m'avait payé ma formation PCR. Donc je ne sais pas mentir, je n'ai pas essayé. Je suis allée voir mon patron en disant, écoutez, j'ai un copain qui me demande si je peux être pêcheur de son cabinet dentaire. Est-ce que vous m'y autorisez dans la mesure où c'est vous qui m'avez payé ? C'est un minimum de correction quand même. Donc, je passe les détails avec mon patron, ce qu'il a essayé de marchander. Enfin, bon, bref, il m'a donné l'autorisation. Et donc, j'ai attendu un petit peu. Et justement, j'ai commencé vraiment au premier trimestre 2009, au moment de la création du statut d'auto-entrepreneur. D'accord. Parce que tu ne peux pas... Ouvrir une activité, moi en fait, ce n'était pas pour faire de l'argent. Au départ, c'était pour lui rendre service. Donc, j'ai commencé à faire les papiers, etc. pour lui, mais ça gracieusement. Et puis en 2009, de loin en loin, j'ai attendu mars 2009 pour créer mon entreprise en auto-entrepreneur. Ça a duré moins longtemps que les impôts, l'auto-entreprise, parce que c'est absolument... À l'époque, je ne sais pas si c'est mieux maintenant, mais à l'époque, ce n'était pas super intéressant.

  • Speaker #0

    Tu as changé de statut ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai changé fin 2010 déjà.

  • Speaker #0

    D'accord, assez vite.

  • Speaker #1

    Assez vite, parce qu'en fait, à l'époque, je te dis, aujourd'hui, je ne sais pas ce que ça donne, mais on ne pouvait rien dégréver. Moi, j'avais des déplacements, etc. Donc bon, c'était bien, tu cotisais pour ta retraite, pour ta maladie, proportionnellement à ce que tu gagnais. Et là, moi, j'étais, il faut savoir que de 2009 à 2018, moi, j'ai eu cette double activité. J'étais salariée à temps complet et j'avais cette activité. Donc, je me levais à 5 heures tous les matins. Et entre midi et deux, quand j'avais une pause déjeuner, j'allais voir un client. Ou voilà, le week-end, je faisais mes dossiers. Donc, il fallait vraiment que j'ai la foi. Mais c'est vrai que ce qui m'a aidée, c'est que c'était le moment où mes enfants avaient besoin de commencer des études. Donc, si tu ne sais pas pourquoi tu travailles...

  • Speaker #0

    Mais non, ce qui t'a aidée,

  • Speaker #1

    c'est un facteur de motivation. Voilà,

  • Speaker #0

    c'est ce qu'il y a. Moi, je me suis lancée, mes enfants sont grands.

  • Speaker #1

    En cours d'études,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai que je... Moi, c'est le... le temps que je leur consacre qui m'a libérée, effectivement. Mais toi, c'était une motivation pour être en capacité.

  • Speaker #1

    Parce qu'effectivement, je me suis souvenu aussi que moi, je voulais faire des études de médecine et mes parents n'avaient pas les moyens de me payer des études de médecine. Et je ne voulais absolument pas que ça arrive à mes enfants. Donc voilà, j'en ai trois. Et donc, l'aîné faisait des études d'ingénieur. Le deuxième était en fac de sport. La petite dernière, elle était toute petite, elle avait huit ans. Mais bon, voilà, c'est pour ça que je commençais très tôt, pour malgré tout, ne pas les... de ne pas leur faire manquer un temps de parents aussi. Parce qu'il faut pouvoir...

  • Speaker #0

    Tu avais combien de vie à cette époque-là dans ta vie ? Est-ce que 8 ans ? Enfin, tu vois,

  • Speaker #1

    c'est plus... J'étais aussi présidente des parents d'élèves, etc. Mais bon, je pense qu'au départ, on m'a mis une pile nucléaire dans le genre. Je ne sais pas rester sans rien faire.

  • Speaker #0

    Mais là, c'est pas sans rien faire. C'est vraiment...

  • Speaker #1

    Oui, mais tu sais, quand les enfants doivent choisir une orientation, on leur dit... Fais un métier que tu aimes, tu n'auras jamais la sensation de travailler. Quand j'ai fait mon diplôme d'État de Manip, je crois que je n'ai jamais eu aussi peu la sensation de travailler, alors que j'étais bien classée quand je suis en... Mais ça ne me coûtait pas puisque je faisais ce que j'aimais et ce que j'avais choisi. Là, c'était pareil. Pendant que j'étais encore Manip, j'adorais... Ce qui me manque beaucoup, c'est les patients, même s'ils deviennent peut-être un peu difficiles aussi. Mais aider les gens, je pense qu'on vient sur Terre avec une mission. Et aider les gens. Moi, c'est une patiente, la mère d'un petit enfant à qui je devais faire un examen, qui m'a donné cette clé de me dire, mais Valérie, faites donc de la qualité, puisque vous faites une prestation de qualité, allez porter la bonne parole ailleurs, en santé. Et c'est elle qui m'a parrainée pour rentrer à l'école. Voilà, il n'y a pas de hasard, en fait. Aujourd'hui, ce que je peux faire, c'est que si j'arrive à le faire, c'est parce que... Je ne me ferme pas les portes et je n'ai pas peur de prendre un risque. Quand mon patron m'a dit, je ne sais pas si dans cinq ans, vous aurez encore du travail. À l'époque, j'avais trois enfants. Cinq ans plus tard, c'était peut-être un petit peu risqué. Et je me suis dit, si je n'essaye pas, je vais regretter. Et puis, franchement, je n'arrivais pas à me voir aller au travail tous les jours pour faire la même chose et m'ennuyer. Il y a des gens à qui ça convient très bien. Et je ne les critique pas, il faut de tout pour faire un monde, mais moi, ce n'était pas ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est pas ton truc.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai besoin que ça bouge, j'ai besoin que ça avance et j'ai besoin d'aider. Donc du coup, le fait d'être... ça a peut-être paraître un peu inconvenant pour certaines personnes, mais j'ai eu la sensation, et c'était ma motivation aussi, de passer de la fonction de manip, et j'ai beaucoup de respect pour mes collègues, et d'ailleurs, quand je réalise des audits, franchement, j'ai l'impression d'être le processus support pour faire valoir leur savoir-faire. L'idée, c'est qu'en montant, et c'est ce que m'avait dit la maman de ma petite patiente, qui s'appelait aussi Valérie d'ailleurs, qui m'avait dit, mais au moins, au lieu d'aider une personne à la fois, quand c'est un patient, en montant d'un cran, plus vous montrez, plus vous pourrez. aider davantage de personnes en mettant en place des bonnes pratiques, etc. Et donc, voilà, c'est ce qui m'a motivée. Donc oui, effectivement, j'avais plusieurs vies, plusieurs casquettes, mais aujourd'hui, je ne regrette pas.

  • Speaker #0

    Justement, ce côté soins et contacts patients, ça ne t'a pas manqué quand même à un moment donné ?

  • Speaker #1

    Mais ça m'a manqué, ça me manquera toujours quand aujourd'hui je vais faire des audits, que ce soit des audits par des pairs ou un audit, un temps zéro avant une formation. ou un audit pour un accompagnement dans une démarche qualité. Je ne peux pas passer à côté d'un patient qui n'est pas couvert ou quelqu'un qui cherche ça. Le patient me manque, effectivement. L'aide au patient. À l'époque, quand je me suis inscrite pour passer le diplôme d'État, on avait un entretien. Au-delà de l'examen, on avait un entretien pour savoir mesurer nos qualités humaines. C'est quelque chose qui a disparu. Pour autant, j'ai eu aussi des étudiants Manip qui étaient là. parfois à l'insu de leur plein gré comme on dit, et qui était plus versé vers la technique, mais on a du patience et de la chair humaine. Donc en fait, quand je leur dis, vous savez, on est armé aujourd'hui, on a des rayonnements ionisants ou des rayonnements électromagnétiques, on a des aiguilles, on a des produits qui peuvent être dangereux s'ils sont mal utilisés. Donc en fait, si on n'aime pas l'humain, il ne faut pas faire ce métier. Il ne faut pas faire ce métier. Alors même si effectivement, quand on est trop humain, Ce métier peut te manger. Aujourd'hui, on a toutes les deux une connaissance commune. Le métier peut manger aussi. À un moment donné, il faut aussi savoir où on met le créneau. Quelques fois, on apprend à s'y dépendre. Effectivement, les patients me manquent toujours.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui a déclenché ton déclic ? Parce que tu paraissais bien dans ces vies. Tu as amené tes sept équipes à l'Orlabélix. donc avec les félicitations du jury ou à peu près, enfin c'est pas dit comme ça, mais...

  • Speaker #1

    C'est normal de bien travailler, ça veut dire sussement patron.

  • Speaker #0

    Merci patron ! Donc tu as ton activité de... Alors à l'époque on disait PCR externe ? Oui. Bon, c'est le matin, le soir, le week-end, j'imagine. C'est quoi, quel a été le déclic pour te créer toi ta boîte et ton entreprise et te lancer à ton compte ?

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, du coup, de bouche à oreille, j'avais de plus en plus de demandes. Donc voilà, la création du statut d'auto-entrepreneur, je ne prenais pas trop de risques. Et puis, on était plusieurs avec d'autres collègues qui avions cette connaissance. On avait poussé le truc un peu loin, on faisait partie du même réseau, etc. Et on avait cette volonté de se dire, attention si c'est des grosses boîtes qui prennent ça et qui n'ont pas ce contact avec le terrain. Moi, pendant toutes les années où j'ai eu cette activité de PCR externe, j'ai fini par OCR. Mais je n'ai jamais éteint mon téléphone. Nuit, jour, vacances, pas vacances. Et mes clients, ils pouvaient m'appeler n'importe quel moment. C'est ce qu'on leur doit. Et c'est aussi ce qui fait la qualité, à mon sens, ce qu'on met dans la qualité de service. Donc pour moi, c'était important. C'était aussi une autre façon d'accompagner. Et il y avait vraiment une réelle demande. Et donc, comme par le bouche à oreille, moi je n'ai jamais ni ouvert de site. ni créé, ni fait de publication.

  • Speaker #0

    Ça me paraît tellement fou,

  • Speaker #1

    tellement dingue. Je ne suis passée que par le bouche à oreille.

  • Speaker #0

    Par le bouche à oreille, ça c'est fou.

  • Speaker #1

    Et donc, en fait, comme les gens étaient à priori satisfaits de mes services, ils en parlaient à leurs collègues, etc. Et c'est comme ça que ça s'est développé. Je suis allée jusqu'à 220 clients, enfin 220 structures.

  • Speaker #0

    Attention, t'as pas dépassé le seuil, c'est 200,

  • Speaker #1

    250 ?

  • Speaker #0

    Mais oui,

  • Speaker #1

    d'accord. On est d'accord. Bon,

  • Speaker #0

    t'étais dans l'enveloppe de 200.

  • Speaker #1

    Oui, je fais 200 orthodontistes, ils ont un seul générateur. Si je fais 200 cliniques, c'est pas la même chose. Oui, c'est la même chose. Moi, j'avoue que je, par contre, je me suis mis une marge de sécurité parce que malgré tout, j'ai créé mon activité, mais je ne faisais pas que de la radioprotection. J'avais aussi dans cette activité une branche... radioprotection que j'ai limitée au champ du dentaire, mais aussi, dans le même temps, une branche d'accompagnement qualité, et ça, c'était uniquement pour les radiologues. Donc, en fait, à cette époque-là, je n'étais plus manip, mais j'étais encore salariée. Donc, en fait, l'idée, c'est que la radioprotection, je la faisais sur toute la Nouvelle-Aquitaine, avec cette obligation de pouvoir être disponible dans la journée. Donc, moi, je m'étais limitée sur ce... même si c'est une grande, grande région. Donc, les...

  • Speaker #0

    Ça, c'est une demande de texte, du texte récolté qui demande aux OCR maintenant, aux organismes compétents en radioprotection, de pouvoir se déplacer sur un client en cas d'urgence.

  • Speaker #1

    Au départ, j'avais dit que la nouvelle ad quittem pour la radioprotection, mais par contre, pour la qualité, déjà, dès le départ, je faisais toute la France. Donc, quand vous allez faire de la qualité à Strasbourg, ne partez pas.

  • Speaker #0

    Et donc, tu as fait ça depuis le début ? Tu avais cet accompagnement-là ? Oui. Alors moi je t'ai vu répondre, on était en week-end, on était en soirée, je t'ai vu répondre à des clients en les amenant, en répondant à leurs questions. Je ne sais plus quelle était l'expression que tu avais eue, mais c'était presque du maternage en fait.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais après ce n'est pas leur métier, donc je peux l'entendre. Puis en fait, ils ont énormément de choses à faire en soin d'antenne.

  • Speaker #0

    Ça ne t'a jamais coûté justement ce... Non, jamais. Cette... On parle beaucoup d'équilibre pro-perso, de pouvoir couper, de fermer la porte du bureau et de te consacrer à ta vie privée le soir, le week-end. Mais en fait, vu tout ce que tu faisais...

  • Speaker #1

    Non, mais j'arrivais à conjuguer. Moi, ça ne m'a pas... Tu n'as jamais écouté ? Non, non, ça ne m'a pas... Et même encore maintenant, alors que je n'ai plus cette activité, j'ai encore des gens qui m'appellent. Ah, Valérie, je ne comprends pas ce truc. L'IRSN m'envoie un mail. Comme quoi, il faut que je renouvelle mes NRD. En tant que PCR, ce n'est pas ma mission. Pour autant, je les ai amenés, moi. Je suis en train de... Vous m'avez choisi, ce n'est pas moi qui suis venue vous chercher, je vous préviens, je suis chiante. Et c'est ce que je dis aussi quand j'accompagne des structures d'imagerie, quand je fais le débrief d'un audit, je dis, je vous préviens, je suis grassement payée pour emmerder le monde et j'adore ça. Donc au départ, ils rigolent, après un peu moins quand ils se rendent compte que c'est vrai.

  • Speaker #0

    Oui, non, ils ne savaient pas que c'était vrai en fait, ils n'y croyaient pas.

  • Speaker #1

    Mais par contre, c'est... Je n'ai pas la sensation d'avoir un problème d'ego, mais j'avoue que je suis assez satisfaite quand je vois que des structures que j'ai accompagnées se présentent au Label X ou à d'autres démarches et qui n'ont pas de non-conformité. Je me suis dit, bon, j'ai été pénible, mais au moins... Voilà, quand tu as bossé ton bac, si tu as ton bac avec une mention, c'est plutôt cool. Et donc voilà, c'est ça. Et quand j'accompagnais les structures de cabinets dentaires, etc., même si les NRD, ce n'était pas la mission de la PCR, je leur expliquais. Et souvent, ils n'en avaient jamais entendu parler. Contrôle qualité. Et pourquoi les contrôles ? Mais voilà.

  • Speaker #0

    Est-ce que ta famille, alors toi, ça ne t'a pas coûté, mais est-ce que ta famille a pu te reprocher à un moment donné ? Alors, je dis ça parce que, bon, ça commence à se calmer un petit peu, mais moi j'avoue, quand j'ai lancé l'organisme de formation, le fait de devoir être tout de suite caliopiée, d'avoir la certification, comme toi d'OCR, mais moi d'organisme de formation de personnes compétentes en radioprotection, il y a une masse de boulot, de formalisme, de préparation, enfin un truc de fou. Je pense que je n'ai jamais autant travaillé de ma vie depuis les deux dernières années, en faisant que ça et à temps plein. Mais mes enfants m'ont dit, m'ont reproché justement de... Alors, peut-être parce que j'ai été très présente à un moment donné, et même s'ils sont grands maintenant, mais de trop travailler. Est-ce que toi, tu as eu un reproche ou une remarque de la part de ta famille ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'ai eu plusieurs choses. J'ai eu une première chose dont je ne m'étais absolument pas rendue compte. C'était mon fils aîné, quand il a eu besoin de faire sa thèse pour son diplôme d'ingénieur. Je me rappelle parce qu'il était dans cette chambre. Il ne savait pas par quel bout le prendre. J'ai dit écoute, maman, est-ce que tu peux m'aider ? Nicolas, ingénieur en électro, je ne sais pas quoi, avionique, bref. J'ai dit comment ? J'y connais rien, qu'est-ce que tu veux que je te dise ? J'ai dit la seule chose que je peux te donner, c'est comment j'ai fait moi pour faire la mienne de Tess. Et là, on est parti sur un jeu avec des post-it et des couleurs et comment je calme, etc. Et mon fils m'a dit mais maman, tu ne te rends pas compte ? J'ai fait une bêtise et il m'a dit mais non, mais... Moi, je suis vachement fière que tu aies fait ça, te rends compte. Et moi, je n'étais rendue compte de rien, puisque j'étais dans le faire. J'avais demandé à mon patron de me payer ses études, etc. Quand je lui avais demandé une augmentation, parce que j'avais eu mon diplôme, vous saviez faire le travail avant, donc je n'ai pas eu d'augmentation. D'où l'intérêt d'être patron. Et donc, du coup, pour moi, c'était une affaire blanche. Ça n'avait aucune valeur ajoutée. Et comme je travaillais à cette époque-là, en dehors de leurs heures. je travaillais pendant qu'ils dormaient.

  • Speaker #0

    Mais toi, tu dormais de temps en temps ?

  • Speaker #1

    Tu sais, comme je te disais tout à l'heure, j'ai été habituée à la naissance du premier à dormir très peu. Donc voilà, je travaillais pendant qu'ils dormaient de façon à pouvoir faire mon travail de salarié dans les temps, respecter mes engagements. Mais après, effectivement, quand ça a été un peu compliqué, avant que je quitte mon poste de salarié, là, ils étaient un peu inquiets. Parce qu'ils voyaient effectivement que c'était un moment difficile. Toi, tu le vis, tu essaies de cacher et tu ne te rends pas compte que peut-être tu ne parles pas sur le même ton. Peut-être tu démarres plus vite. Donc, ils ne me l'ont pas dit, mais ils m'ont fait comprendre. Et sinon, non, ça a été la seule chose qu'ils m'ont reproché, entre guillemets. Ils se sont beaucoup moqués de moi et ce ne sont pas les seuls. C'est quand je leur ai expliqué, enfin, quand ils m'ont demandé de leur expliquer comment je faisais dans ma boîte, etc. Parce que mon fils aîné, justement, a créé aussi une activité. Et ils me disaient, ils m'ont dit « Maman, depuis 2009, tu n'as jamais augmenté tes tarifs » . Et ça m'a fait rire parce qu'en fait, moi, je... Effectivement, tout travail mérite salaire, on est d'accord, mais moi, je ne faisais pas ça pour l'argent. Bien sûr que ça m'a aidée, puisqu'après, je n'étais plus salariée et... travailleur indépendant, je n'étais plus que travailleur indépendant. Mais ce n'est pas pour ça que j'ai augmenté mes tarifs. Si je voulais gagner plus, j'ai travaillé plus. Mais donc non, il n'y a pas eu de... Ou sinon, je ne l'ai pas vu.

  • Speaker #0

    Il te l'aurait dit maintenant, ils sont grands quand même.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Souvent, ils me disent, maman, maintenant, il faudrait que tu commences à ralentir. Ça fait quelques années déjà que mon mari est à la retraite. Je pense qu'il aimerait bien qu'on fasse autre chose que travailler.

  • Speaker #0

    Oui, ils t'ont dit que tu étais fière de toi, mais est-ce que toi, tu es fière de toi ?

  • Speaker #1

    Non, pas particulièrement. C'est vrai ? Non, non. C'est vrai. Je n'ai pas de problème d'ego, mais j'aime ce que je fais.

  • Speaker #0

    Mais tu t'es posée, tu as regardé en arrière tout ce que tu as fait, tout ce que tu as accompli quand même ou pas ? Ou tu ne te rends pas compte ?

  • Speaker #1

    Tous les gens de l'extérieur, j'ai une amie qui est radiologue qui me dit tout le temps, mais Valérie, tu ne te rends pas compte ? Non, je ne me rends pas compte parce que c'est normal en fait. Moi, je n'ai pas eu le... J'ai pas fait ça pour obtenir ça ou autre chose, une reconnaissance ou autre. Et puis quand même, c'est quand même un milieu. Il faut quand même se battre un peu pour exister. Heureusement que je ne le fais pas pour être connu et reconnu. Je n'ai pas du tout l'intention de laisser mon nom. La postérité, ce n'est pas le truc. Maintenant, il est écrit sur une norme. Personne ne lit les noms sur les normes, donc ça devrait pouvoir aller.

  • Speaker #0

    C'est la norme 99S300, non ? Oui, 99S300. Ah, ça y est, je connais le numéro. Il y a ton nom dessus. Oui, oui. Je fais partie du secteur.

  • Speaker #1

    Mais moi,

  • Speaker #0

    je ne l'ai pas fait pour ça. Tu imagines ?

  • Speaker #1

    Moi, je ne l'ai pas fait pour Non, j'ai eu cette chance d'avoir aimé, de continuer à aimer ce que je fais. Après, c'est déjà pas mal.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est déjà énorme, en fait,

  • Speaker #1

    quand on voit autour de nous. Je pense que ça doit être très violent d'être obligée de faire un travail qu'on n'aime pas. Moi, j'ai réussi. Sans fausse modestie, j'ai pris des risques et je me suis donné les moyens de faire quelque chose que j'aimais. J'ai eu des collègues qui sont restés manibles, qui travaillaient toujours là où je travaillais avant. Et à un moment donné, c'est vrai que moi, souvent, je dis, il faudrait que tout salarié ait eu, à un moment donné, l'occasion de travailler à son compte. Pour se rendre compte à quel point... Parce qu'on se dit, ah oui, mais toi, tu gagnes boucardin. Ce matin, j'ai fait ma déclaration d'impôt.

  • Speaker #0

    Alors ne pas confondre chiffre d'affaires et revenus.

  • Speaker #1

    Voilà, voilà, voilà. Et effectivement, ça permet de savoir aussi, et ça, moi, j'avais eu déjà ce travail à faire au début de la démarche qualité, de savoir, oui, mais c'est vrai que c'est dur d'être salarié, mais ce n'est pas évident d'être patron non plus. Et donc, faire des jeux de rôle, souvent, quand j'arrive dans des structures, que ce soit de la radioprotection ou de la qualité, je fais toujours le parallèle avec la nounou.

  • Speaker #0

    Quand vous êtes la nounou, vous trouvez toujours que vous n'êtes pas assez payé, mais quand vous payez la nounou, vous trouvez toujours que c'est trop cher. C'est la même chose avec... Vous avez un rôle de patron, à un moment donné, il faut souvent aller se mettre de l'autre côté pour voir comment ça se fait. Et c'est pareil en radioprotection. C'est pareil avec les dentistes, avec les radiologues. Quand ils râlent, et là j'ai un copain qui fait de la radioprotection et qui me disait que la dernière fois, il avait une cliente qui lui avait dit Oui, enfin, je ne suis pas une centrale nucléaire. Et il lui avait répondu, heureusement pour vous, le billet d'entrée, c'est 15 000 euros. Bizarrement, après, elle était très sympa. Donc voilà, effectivement, quand on n'a pas de notion. Donc, quand moi, j'ai eu un client qui m'a dit, ah, mais c'est cher. C'est bizarre, je me dis la même chose quand je vais chez le dentiste.

  • Speaker #1

    Bien vu.

  • Speaker #0

    Voilà, un moment donné.

  • Speaker #1

    Sauf que toi, t'es allongée sur le fauteuil, la bouche ouverte en même temps.

  • Speaker #0

    Moi, tu peux me mordre.

  • Speaker #1

    Tu peux me mordre aussi, ouais. Donc bon, chacun a son petit pouvoir de chaque côté.

  • Speaker #0

    C'est ça, donc il faut effectivement regarder des deux côtés.

  • Speaker #1

    Tout à l'heure, tu disais que c'est pas toujours facile. Qu'est-ce que c'est qui a été difficile alors pour toi ?

  • Speaker #0

    Quelquefois, se faire entendre dans un... Il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Aussi bien quand tu es salarié et que tu vas parler de radioprotection à des personnes qui... Ils ne savent pas ce que c'est. Quand tu commences à parler des doses sur les comptes rendus, de l'identification du matériel sur le compte rendu, quand les gens n'y connaissent rien, tu as un peu l'impression de prêcher dans le désert. Il faut vraiment convaincre. Moi, j'ai vu au fur et à mesure des formations qu'on faisait, la mise à jour de la formation radioprotection des travailleurs. Au fur et à mesure, tu appliques. tu t'appliques aussi des exigences, tu es aussi dans de l'amélioration continue. Effectivement, moi j'avais compris que quand tu voulais faire bouger certaines personnes, notamment des personnes qui ont des pouvoirs de direction, tu leur parlais euro. Hop là, tu captes tout de suite l'attention. Mais du coup, pour faire venir des gens à des formations en dehors des heures de travail, ce qu'on pouvait faire dans le privé, si tu voulais faire venir, il faut faire un apéro. Bien vu. Donc on faisait la formation, puis après on faisait un apéro ou un petit quelque chose pour les faire venir, sachant qu'ils étaient volontaires désignés d'office quand même pour venir. Et donc au tout départ, je faisais la messe. Et puis à la fin, les autres années, retour d'expérience de ce qu'on a pu voir dans l'année, qu'est-ce qui s'est passé de bien, qu'est-ce qui s'est passé de pas bien, et comment on peut faire pour que ça ne se reproduise pas. Et puis la fois d'après, finalement, on a mis en place des quiz avant. là pourtant n'était pas qu'à lyopi quiz avant la formation formation quiz après la formation et pour à tout le monde et pour voir est-ce que il ya quelque chose qui ça s'imprègne un peu quoi parce que si c'est juste vécu comme une contrainte mais pas un outil d'appropriation c'est un peu comme quand c'est le collègue ou l'épouse qui vient faire sa radio on va super bien dit décapé le plateau de la table de radio alors que ben quand c'est Le patient lambda qui passe, on les embraye les uns sur les autres. Donc, tu vois, à un moment donné, il y a une acculturation à faire, mais aussi bien du terrain que de la hiérarchie, pour avoir des moyens, quoi, en fait.

  • Speaker #1

    Ça, c'est ce qui est dur pour toi dans ta mission de qualité sienne ou de radioprotectionniste. Est-ce qu'il y a des choses qui ont été dures pour toi, créatrice d'entreprise ? Est-ce qu'il y a des choses qui ont été compliquées ?

  • Speaker #0

    Alors... Compliqué, jamais insurmontable parce que tu te donnes les moyens. Mais quand tu passes de... J'ai le savoir, je sais ce que je dois faire dans ma technique professionnelle. Mais ma mission de travailleur indépendant, la comptabilité, les démarches, l'URSSAF, les impôts, la TVA. Tu apprends. J'ai appris en me confrontant. Dans le style de ce qui ne te tue pas te rend plus fort. Tu butes, tu butes, tu butes et tu y arrives. Et moi, je n'ai jamais pris de cours ni quoi que ce soit. Je me suis arrangée pour tout faire moi-même, de façon à maîtriser tout le process. C'est-à-dire, je n'ai même jamais délégué ma comptabilité, etc. Je fais tout moi-même.

  • Speaker #1

    Ça veut dire que le fameux CERFA, la 2035, c'est toi qui fais ? Je fais tout. Donc là, ça ne parle qu'aux entrepreneurs, mais c'est le bilan financier d'une entreprise.

  • Speaker #0

    Alors, il y a quelques années, je me suis... Je me suis dotée d'un logiciel de comptabilité, mais je garde quand même mon grand cahier, mais je pointe, etc. Et voilà, je suis... Il faut que ça tombe au centime près,

  • Speaker #1

    à l'euro près, mais c'est ça.

  • Speaker #0

    Et j'ai eu passé des heures et des heures à regarder, à trouver pourquoi, où étaient passés ces 20 centimes.

  • Speaker #1

    Et c'est toi qui as toujours tout fait toute seule ?

  • Speaker #0

    Toujours. D'accord. Mes factures...

  • Speaker #1

    Et ça, tu ne regrettes pas ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout, parce que justement... S'il y a un doute, c'est qu'il n'y a pas de doute. Donc là, au moins, de toute façon, à chaque fois, je connais mes clients par cœur. Quand j'ai l'assistante du docteur, je suis là, oui, bonjour Patricia. Et je sais si le dossier, dans la mesure où je ne peux pas imposer, à mon sens, mais ce n'est pas parce que je le fais que c'est la bonne solution. Comme je suis toute seule, ce que je ne fais pas n'est pas fait. Si je délègue quelque chose, une mission à quelqu'un, si ce n'est pas fait, tout de suite, ça devient très compliqué. Tandis que là, en le faisant moi-même, j'avais cette rigueur. C'est quand je faisais un dossier, quand j'allais faire une visite, donc c'était moi qui programmais, toujours, je n'imposais pas. Peut-être que j'étais un peu trop bienveillante, mais voilà, je me suis toujours mis à la portée. Mais si je faisais la mission, si je fais la mission demain, demain soir, le dossier, il est fini. Et voilà. Et donc, pour pouvoir ne pas avoir de retard, je ne sais pas si après-demain, il va m'arriver quelque chose ou pas. Donc, il faut que, que ce soit pour ma famille ou autre, que tout soit dans les clous. S'il est arrivé quoi que ce soit, tout est dans les clous. Donc,

  • Speaker #1

    tu n'as jamais fait appel à une assistante administrative ? Jamais. Pas un assistant ? Pas féminiser l'assistant administratif, comptable ?

  • Speaker #0

    J'ai eu une chance énorme. C'est que, comme mon mari est parti à la retraite il y a un petit moment, et même avant, quand j'avais des déplacements, ou tout au nord de la Nouvelle-Aquitaine, ou tout au sud de la Nouvelle-Aquitaine.

  • Speaker #1

    La Nouvelle-Aquitaine, c'est un quart de la France quand même, enfin même une métropole.

  • Speaker #0

    J'avais mon Jens, je faisais ça sur ses jours de repos, et il me faisait mon taxi. Ce qui fait que moi, je ne suis pas malade en transport.

  • Speaker #1

    Tu peux travailler,

  • Speaker #0

    c'est ça que tu travailles. Je travaille pendant qu'il conduit. Et ça, c'est super, ça m'a fait gagner un temps fantastique. Et après, on a les outils informatiques. Je traitais mes dossiers, je faisais imprimer et quand j'arrivais, je branchais mon ordinateur. Et ça,

  • Speaker #1

    c'est la clinicienne, tu vois ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est vrai que je suis restée très longtemps au format papier parce que mes clients, ils voulaient ça. Donc, je mettais des dossiers à disposition avec bien les intercalaires en disant, voilà, tel chapitre, c'est la déclaration SN, tel chapitre, ce sont vos fiches d'identification, etc. Donc, ils avaient l'habitude et je leur écrivais, j'aurais toujours fait un rapport écrit. parce que que des chiffres, quand tu vas prendre le dossier, tu vas le mettre. Le rapport écrit, on te dit, je leur disais par item ce qui a été fait, ce que j'ai vu, ce qui reste à faire. Donc, comme je leur explique dès le départ, quand je commence à écrire en rouge, c'est qu'il y a une inflammation, ça c'est mon côté soignante. Et quand j'écris en rouge sur du jaune, c'est que là, il y a du pu, il y a une infection, il faut y aller. Mais ils ont bien compris. Ah, ils ont bien compris. Et comme je leur demandais de valider la lecture du compte-rendu et de m'en renvoyer un exemplaire, comme quoi ils en avaient pris connaissance. Après, moi, je leur ai donné l'information. Ils font, ils font pas, ça n'est plus ma responsabilité.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des choses que tu aurais fait différemment maintenant, avec ton expérience, quand tu t'es lancée, où finalement, chaque étape est nécessaire et t'as appris et c'était peut-être important de passer par ces étapes-là ? Est-ce qu'il y a des choses que tu regrettes ou que tu aurais fait différemment ?

  • Speaker #0

    Ce que je regrette, c'est de ne pas avoir encore 20 ans devant, de ne pas pouvoir faire développer. Non, non, franchement, non. Parce que de toute façon, même si aujourd'hui, je sais que j'aurais dû inclure dans mes contrats une clause comme quoi, comme tout le monde, je faisais évoluer mes tarifs. Je ne suis pas une fan d'argent. Donc, je ne regrette même pas. N'en fiche. De toute façon, si pour tout donner à l'État, ça ne sert à rien. Voilà. Moi, j'ai eu la chance de faire. Je ne le dis pas assez, en fait. J'ai eu la chance de faire ce que j'ai aimé. Voilà. Après, c'est énorme, aussi bien en radioprotection qu'en qualité. Moi, j'apprends tous les jours des autres. Et puis, les autres ont le droit à l'erreur, mais moi aussi, à un moment donné, il peut m'arriver de me tromper. Et je l'admets, il n'y a pas de souci. Heureusement, ça n'arrive pas souvent. Mais il faut être humble. Il faut savoir que nul n'est exempt d'erreur. Et puis... Et puis, en fait, l'idée de continuer, là, on parlait de la norme NFS 99-300. Là, on est en train de travailler pour la... C'était déjà bien avancé, pour la faire monter au niveau européen. Ma collègue Elisabeth Schumann, le professeur Elisabeth Schumann-Clay, est en train de relire la traduction. Enfin, il y a tout un tas de... Et il va y avoir une lecture publique. Donc, c'est encore pas fini. Donc, une fois que ce sera validé au niveau européen, ça va redescendre au niveau français. Et là, ça va devenir... Et bien une fois de plus, les gens vont râler parce que ça va devenir obligatoire. Ça serait obligatoire. Et oui, mais après, tu sais, c'est... Moi, ce que je dis, si on fait bien les choses, on n'a pas... Moi, je suis désolée. T'es pas inquiète. T'es pas inquiète si tu sais que t'es dans les clous. Alors, il peut t'avoir... Un peu comme quand tu conduis, quelquefois, tu peux être à 56, et puis tu vas te faire prendre une prune, bon, 1.90 euros. En soi,

  • Speaker #1

    une non-conformité, c'est pas... Il faut peut-être prendre ça comme une marge de progression. C'est pas forcément...

  • Speaker #0

    Dans une démarche d'amélioration continue de la qualité. Et puis, en plus, moi, c'est ce que je dis à mes collègues, ça permet beaucoup de faire valoir leur savoir-faire, aussi bien en radioprotection... qu'en qualité. D'ailleurs, dans cette norme, il y a un gros, gros registre radioprotection qu'on avait présenté aux journées PCR de la SFRP. Et oui, oui, et là, par contre, c'est quelque chose qui doit être vu, parce qu'il y a quand même 600, dans les audits par les pairs qui sont en cours, il y a quand même 600 critères, mais il y a des critères, des super priorités, dont la radioprotection fait partie. Effectivement, le fait d'être PCR et de connaître ça et autre, ça aide beaucoup. pour réaliser ces audits. Parce que moi, je me rends compte encore aujourd'hui qu'il y a des sites où il y a une seule personne qui gère les NRD. Enfin bon... Donc,

  • Speaker #1

    il y a des références diagnostiques pour les personnes qui nous écoutent qui ne seraient pas du médical.

  • Speaker #0

    Et qu'il y a des gens qui ne savent même pas que le texte a été remis à jour en 2019. Donc, les 30 patients à suivre, etc. Bon, ben là, dans l'audit, c'est vu. Donc, pour l'instant, on est dans la phase pilote. Donc, les gens qui... On invite tout le monde, toutes les structures d'imagerie, qu'elles soient privées ou publiques, à se porter volontaire. D'abord parce que c'est gratuit. Et puis en plus, ça permet de faire un temps zéro. Donc il y a des gens qui sont déjà en démarche qualité, qui se sont inscrits et qui sont audités. Et pourtant, ils ont encore des choses à voir. Et il y en a d'autres qui se disent, bon attends, moi je ne suis pas encore lancé dans une démarche qualité, j'y vais. Ce qui est particulièrement intéressant et intelligent, je trouve, parce que ça leur fait leur temps zéro. Et là, ils ont des pairs, c'est-à-dire un radiologue, un manip. qui viennent et qui regardent. Donc, c'est des gens du métier et qui regardent et qui vont identifier certaines choses par rapport à ce référentiel qui a été fait par et pour des radiologues. Et du coup, à partir de là, ils ont leur feuille de route pour s'améliorer. Et le jour où ça devient obligatoire et certainement payante, je n'imagine pas que ça puisse être autrement, ils sont déjà partis avant. Et là, on avait vu aux journées francophones de radiologie qui, On a rencontré plusieurs manips qui ont été formés à être père-auditeurs. Et il y en a une qui me disait « Eh bien justement, la semaine dernière, on a eu une inspection à Essen et quand on leur a dit qu'on s'était porté volontaire et qu'on leur a montré nos résultats, on a eu les félicitations » . Ils sont pas un peu fiers d'avoir les félicitations de la Essen ? Mais oui, parce que la Essen était partie prenante et suit beaucoup. Oui. tous les comités de pilotage étaient là lors de la rédaction de la norme, etc. C'est important aussi d'avoir la reconnaissance des pairs et des instances. C'est important. C'est du travail quotidien.

  • Speaker #1

    T'en parles avec passion, en tous les cas. Oui, ça t'anime.

  • Speaker #0

    Alors, je vais revenir.

  • Speaker #1

    Pourquoi t'en parles un peu au passé ? Pourquoi tu utilises ce terme, ce temps-là ? Avant,

  • Speaker #0

    je voudrais quand même...

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui, pour toi... Est-ce que tu penses que le fait que tu sois une femme... Dans cette carrière, dans la création d'entreprise, dans la radio pro, dans la qualité, est-ce que tu penses que ça a joué une part ? Est-ce que ça a été important ? Ou finalement, homme-femme, tu penses qu'on a les mêmes chances, les mêmes difficultés ? Ça n'aurait pas changé grand-chose si tu avais été un homme.

  • Speaker #0

    Alors moi, je crois être une femme avec un tempérament d'homme. Et si je dis le tempérament, peut-être que ça ne s'arrête pas là. Parce qu'effectivement, j'ai pris dans ma vie perso un certain nombre d'obstacles, comme on dit toujours, ce qui ne te tue pas te rend plus fort. Et je ne sais pas mentir et je n'ai pas du tout l'intention d'apprendre. Par contre, quand j'ai quelque chose à dire, je peux le dire poliment, mais je le dis, quel que soit mon interlocuteur. Que ce soit un radiologue.

  • Speaker #1

    Je viens en tête une certaine réunion au réseau PCR avec certaines autorités où tu effectivement exprimes un sentiment général. Alors ça peut être reproché d'ailleurs par des femmes ou par des hommes d'avoir dit ça.

  • Speaker #0

    Ça m'a été reproché d'ailleurs le même jour. Mais en fait le fait de dire qu'on n'est pas d'accord, ça ne veut pas dire qu'on manque de respect à une personne.

  • Speaker #1

    Mais ça tu penses que c'est lié à ton côté féminin ou non ? Justement en fait, tu imagines ça comme un côté masculin ? En fait, c'est une...

  • Speaker #0

    à mon sens, mais ça n'engage que moi. Même si on a évolué, il y a quand même encore, on le voit, moi je le ressens beaucoup, surtout dans le milieu de la santé, le fait d'être une femme, que vous soyez médecin, qu'on soit médecin, manip ou autre, il y a quand même un delta, ne serait-ce que dans le salaire. dans la reconnaissance. Quand on entend des professionnels de santé, des médecins dire que, ben oui, s'il manque du monde, c'est parce qu'il y a eu la féminisation de la profession. Oui, aujourd'hui, moi, je vois très bien un certain nombre de praticiens qui sont des papas et qui prennent du temps pour être des papas, ce qui est très bien, ce qui est très bien pour leur vie privée, pour leurs enfants, pour leur équilibre. Et voilà, il y a d'autres problématiques, mais c'est vrai que... C'est vraiment suivant les interlocuteurs. En France, on n'est quand même que la somme de ses diplômes. On n'est pas forcément la somme de ses expériences. On a pris beaucoup de côtés, on prend beaucoup de côtés pervers des pays outre-Atlantique, par exemple, mais les bons côtés, on ne les prend pas. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je le vois encore autour de moi et autour de mes enfants. Si on a un métier manuel, par rapport à quelqu'un qui est ingénieur, moi j'ai toujours dit à mes enfants, franchement, le diplôme on s'en fiche quoi. Réalisez-vous, c'est tout ce qui pourra vous réussir. Mais aujourd'hui, il y a déjà cette première barrière qui est le diplôme, et en plus effectivement si après vous n'êtes déjà pas le médecin et vous êtes une femme, il y a des moments c'est un petit peu... ça peut être suivant. Quoi ? suivant les équipes. Moi, j'ai ressenti plus la reconnaissance du fait d'être médecin ou pas médecin, etc. Ou en radioprotection, faire être expert radioprotection dans l'industrie ou le nucléaire par rapport à une petite PCR médicale. Il y a quelquefois un gap, donc on n'a pas les mêmes rayons.

  • Speaker #1

    Ça doit être ça.

  • Speaker #0

    Il y en a qui n'ont pas les mêmes valeurs et nous, on n'a pas les mêmes rayons.

  • Speaker #1

    On n'a pas les mêmes rayons, ça doit être ça.

  • Speaker #0

    Mais pour autant, quand on voit les formations qu'on doit faire, etc.

  • Speaker #1

    Donc, lancer, créer ta boîte, finalement, tu l'as peut-être pilotée comme une femme. Après, je ne sais pas trop ce que ça veut dire, mais tu n'as pas senti...

  • Speaker #0

    Moi, je ne l'ai pas fait en tant que femme. Je l'ai fait en tant qu'individu. Je l'ai fait parce que... Et en plus, je n'avais pas de compte à rendre. J'ai la chance d'avoir un mari depuis longtemps. qui ne s'est mêlé de rien, qui a toujours été présent, et qui me disait des choses. Moi, je n'ai pas de conseils à donner, mais pour autant, si je n'en tenais pas compte... C'est une perle,

  • Speaker #1

    je ne sais pas si on peut donner son prénom, mais c'est une perle.

  • Speaker #0

    C'est une perle. Et donc, l'idée, c'est qu'il m'a laissé faire, parce que j'ai pris des risques aussi, même par rapport à la famille, parce qu'à un moment donné, le jour où... Vous ne trouvez plus qu'avec votre statut de travailleur non salarié. Ce n'est pas la même. Et puis finalement, je me suis réalisée. Donc, si ça te plaît, ça te plaît, ça me va. Non, non, moi, je n'ai pas vécu ça en tant que femme. Déjà, je ne suis pas particulièrement féministe. Mais je ne revendique pas mon statut de femme parce que je sais que je suis en capacité de me défendre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà. Parce que quand je ne connais pas un sujet, je m'ouvre pour m'y intéresser, mais je ne vais pas aller défendre un point de vue sur un sujet que je ne connais pas. Tu ne sais pas, tu ne sais pas, apprends et puis tu reviendras après. Mais quand je connais, par contre, je ne me laisse pas faire. Ce n'est pas parce que je ne suis pas médecin ou que je ne suis pas ingénieur à la centrale nucléaire de trucs muchelégeois que je sais.

  • Speaker #1

    Alors, c'est quoi ton actualité en ce moment ? Parce qu'en fait, tu parlais de ton passé, de ton activité un peu au passé. Oui. Est-ce que tu peux nous dire ce que tu viens de faire ? Alors, quelle est ton actualité actuellement ?

  • Speaker #0

    Alors, effectivement, comme je te disais, j'avais beaucoup, beaucoup de structures et toujours de plus en plus de demandes. Et donc, mon côté psycho-rigide, souvent je dis à mes amis, je suis psycho-rigide et j'en ai fait un métier. De façon à être sûre, moi, mon but, c'est d'accompagner... les structures que ce soit dans la qualité ou de la radioprotection, je prends une responsabilité et je la porte complètement. Et donc, à un moment donné, je me suis dit, la qualité commençait à prendre de plus en plus de place, puisque la norme dont on a parlé, sur laquelle j'ai travaillé depuis 2017 avec l'AFNOR, la DGS, etc., elle a été validée en 2021, après l'épisode du Covid et les changements de ministre. Et la phase pilote a commencé en 2024. Je fais partie des commissions, du comité, la commission Label X, etc. Ça me prend beaucoup de temps et on ne peut pas tout faire et tout faire bien. Donc l'année dernière, j'ai décidé que ça faisait déjà 15 ans que je faisais de la radioprotection, que je connaissais très très bien mes clients, mais que si je voulais continuer à mener... cette histoire de qualité jusqu'au bout, puisque tant qu'Affaires de Miettes réinvesties attend, et Denis est perdu, autant aller jusqu'au bout, voir si ça va voir le jour, puisque c'est quand même quelque chose qui est décliné, qui descend de la directive européenne 2013. On est juste en 2025, on n'est pas super particulièrement en avance, mais bon, bref. Que 12 ans, on est français de toute façon, voilà. Et donc j'ai décidé de mettre fin à mon activité de personne. personnes compétentes en radioprotection et OCR, notamment organismes compétents en radioprotection. Donc j'ai passé mon année 2024 à accompagner tous mes clients. Je suis allée voir mes clients lors des visites de vérification périodique et leur mettre en place une passation de façon à ce qu'ils ne se retrouvent pas dans l'embarras. Parce que j'avais vu plusieurs fois et de plus en plus dans les dernières années, j'avais l'impression d'être... SOS-PCR en détresse. Les dentistes m'appelaient en me disant « Ma PCR a pris sa retraite, je n'arrivais pas à la joindre, je viens d'apprendre qu'elle était partie à la retraite. » Ça,

  • Speaker #1

    tu ne voulais pas. Tu voulais prévenir les PCR.

  • Speaker #0

    Donc voilà, j'étais obligée de faire ça, de prendre le relais, parce que même s'il y a un seul générateur, certains diront que ce n'est pas très intéressant. De la même manière qu'on ne laisse pas un patient seul, on ne laisse pas un dentiste qui veut bien faire, s'il se pose la question. Donc voilà, alléluia. Et donc, je ne voulais pas faire ça. Donc je les ai accompagnées, j'ai mis en place un relais et donc au 31 décembre, j'ai arrêté mon activité d'OCA.

  • Speaker #1

    Mais tu n'es pas sans activité du coup.

  • Speaker #0

    Non, non.

  • Speaker #1

    L'idée c'est de me recentrer.

  • Speaker #0

    Et de continuer. Je désigne complètement, je pense, mon temps sur la qualité maintenant et dans la qualité, la radioprotection, puisque aussi bien dans les accompagnements que dans les audits, il y a ce gros volet qui est en plus incontournable. Ça fait partie des super priorités qui doivent être vues à chaque visite. Donc c'est aussi comme ça que je reste en contact avec la radioprotection et puis des gens que je connais et qui me tiennent bien au courant de ce qui bouge, parce que ça bouge quand même plutôt beaucoup. On ne sait jamais si c'est dans le bon sens ou pas, mais en fait, ça bouge. Et donc, voilà, je pense qu'on ne peut pas tout faire et tout faire bien. Parce que même si on travaille beaucoup, d'abord, on commence à être jeune depuis longtemps. Et puis, voilà, moi, j'ai cette... C'est peut-être à tort, je n'en sais rien, mais c'était mon choix et je l'assume complètement de me consacrer pour faire bien les choses.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, c'est quoi ton nouveau métier en fait ? Maintenant, c'est l'accompagnement.

  • Speaker #0

    Je fais du conseil en management, en organisation qualité, mais uniquement en imagerie médicale, en santé.

  • Speaker #1

    Ok. Tu as refait ton business plan, tu as augmenté tes prix.

  • Speaker #0

    Pas du tout. Mais tu n'as rien appris. Non, non, non. Si, j'ai appris que je n'allais pas changer ma nature profonde. Et tu sais, on revient à cette... Ça me fait penser à quelque chose que j'ai vu. Je ne sais pas si tu suis... On en parlait tout à l'heure, tu fais des podcasts. Moi, j'ai récemment fait connaissance avec le podcast Legend. Et il y a ce jeune homme qui était intervenu à Annecy lorsqu'il y a eu le terroriste qui a essayé de tuer des bébés. D'accord. Et qui a été invité. Et voilà, qui est quelqu'un de très... versé vers la religion, etc. C'est bien, c'est pas bien, on n'a pas à juger. Un scout, etc. Moi, mon père a été chef des scouts, donc même si je n'ai pas été propulsée avec obligation dans la culture, mais pour autant, j'ai ces valeurs. Et ce que j'ai beaucoup apprécié de ce jeune homme, qui disait, j'ai un rôle, j'ai beaucoup reçu, sa mère lui avait dit, puisque tu as beaucoup reçu, il faudra que tu donnes beaucoup. Et je pense que j'ai beaucoup reçu, et il faut que je donne beaucoup, et ça passe aussi par... Par le fait de... Aujourd'hui, ce qui me fait mal dans la société, c'est que dès que ça tourne un peu trop à l'argent, ça perd tout son sens. Et finalement, on se rend compte que tout ce qui ne marche pas aujourd'hui, tout ce qui ne fonctionne pas, c'est parce que derrière, devant, au milieu, partout, il y a de l'argent. Que ce soit l'éducation, que ce soit la santé, dès qu'il y a de l'argent, ça pervertit tout. Et donc, quand on voit des belles âmes comme ça qui sont capables de prendre un risque avec... Un simple sac à dos et d'aller s'opposer. Mais voilà, là, je suis fière d'être française, même si le reste du temps, j'ai un peu mal à ma France. Tu ne travailles pas gratuitement. Je ne travaille pas gratuitement, mais ce n'est pas pour autant que je...

  • Speaker #1

    Tu es en accord avec... Tu te sens bien avec eux.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et après, effectivement, c'est un peu comme les gens qui... Il y a des pubs en ce moment qui sont un peu rigolotes, entre guillemets. Je dis ça un peu... C'est un peu amer. Si c'est pas cher, c'est pas bon.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Et on a la même chose en qualité. Il y a des gens qui choisissent quelqu'un. Non, mais parce que si lui-là, il n'est pas très cher, c'est qu'il n'est pas le meilleur. L'emballage ne fait pas le contenu.

  • Speaker #1

    Très bien. Si tu devais donner un seul message à quelqu'un qui souhaite entreprendre dans la radioprotection, tu aurais un choix, tu aurais une idée de ce que tu aurais envie de lui dire ?

  • Speaker #0

    Oui, d'y aller, bien sûr, il faut y aller. Il faut bien s'entourer, mais il faut le faire très sérieusement. Et ne pas avoir peur, en fait. Ne pas avoir... Peut-être ne pas lâcher la proie pour l'ombre, on est d'accord, mais ne pas avoir... croire en soi. Il faut se donner les moyens et croire en soi, en fait. Parce qu'à partir du moment où on doute, ça devient plus compliqué. Parce qu'effectivement, de toute façon, la perfection n'étant pas de ce monde, on pourra toujours améliorer. Mais au moins,

  • Speaker #1

    c'est peut-être bien ennuyeux la perfection.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais l'idée, c'est au moins de se lancer, d'essayer de progresser. En plus, moi, toutes mes démarches sont améliorations continues. Donc voilà. Et puis même, je le vois, je l'ai vu pendant les 15 ans. Il n'y avait pas une année où je n'avais pas optimisé un petit quelque chose. Optimiser.

  • Speaker #1

    Oui, de se lancer. Ce n'est pas parfait, mais ce n'est pas grave.

  • Speaker #0

    On y va et on s'améliore en chemin. On va apprendre parce que de toute façon, c'est la vie ça. Tous les jours, on apprend. Sinon... celui qui n'avance pas recule c'est ça c'est bien ça ok on va garder ça en tête alors bon merci Valérie si on veut te joindre on te joint comment t'as un donc t'as pas de site non j'ai pas de site genre pas mais peut-être un réseau social LinkedIn ou t'as un ou un adresse mail je suis sur LinkedIn voilà mon adresse mail elle est comme moi elle est vintage valérie.garbaille g-a-r-b-a-y carobas ou anadou.fr Ça fait beaucoup rire. Donc, quand on me demande mes coordonnées, je dis ne riez pas, je suis vintage.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est hyper à la mode d'être vintage. Peut-être que je ne connaissais pas les adresses mail vintage, mais peut-être que c'est pas bien. Et sur LinkedIn, Valérie Garbaille.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est elle. Mais après, j'avoue que... Comment ils appellent ça, mes enfants ? Je suis un fantôme ou je ne sais pas quoi. Parce que je ne publie pas, en fait. Je relais des trucs intéressants. Mais tu commandes, tu participes au débat. Oui, je commande, voilà. Mais comme je n'ai pas la culture de l'ego, et puis comme mes missions, je suis quand même un peu soumise aux secrets professionnels, je ne vais pas aller raconter ce que j'ai vu à droite, à gauche, au milieu. À un moment donné, aussi bien que quand je vais dans...

  • Speaker #1

    Il y en a qui le font, mais ce n'est pas tes valeurs.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc non, vis-à-vis de mes clients, je ne peux pas. Je n'en ai pas du tout envie.

  • Speaker #1

    Écoute, merci,

  • Speaker #0

    on te fait le plaisir. Merci à toi.

  • Speaker #1

    J'ai appris plein de choses. pouvoir m'inspirer et tout ça pour continuer mon cheminement entrepreneurial dans la radio pro alors.

  • Speaker #0

    Oui, il n'y a pas de raison. Là, toi, tu vas connaître des choses encore, des changements avec les fakes, etc.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas fini, ce n'est que le début. Oui, c'est un interne recommencement.

  • Speaker #0

    De toute façon,

  • Speaker #1

    de ce qu'on est dedans, dans ce milieu, ça change.

  • Speaker #0

    Oui, un peu beaucoup, un peu beaucoup moins, etc. Et tu regarderas que finalement, qui est-ce qui est au milieu ? L'argent.

  • Speaker #1

    C'est possible. Bon, voilà.

  • Speaker #0

    Je rappelle une phrase de... un des enseignants de formation PCR qui nous disait « Quel est le prix du millisievert ? »

  • Speaker #1

    Exactement, c'est vrai. Quel est le coût du microsievert ? Quel est le coût de l'économie du microsievert ? C'est un coût financier, je me rappelle même, il y a eu un coût en TMS, le muscle squelettique du port d'établié de 1 mm. C'est ça. Ok, bon, je garde ça en tête alors. Merci Valérie. Merci, à toi. Merci infiniment d'avoir écouté cet épisode de Radio Protection. J'espère que cet épisode t'a inspiré, qu'il t'a donné des pistes de réflexion sur l'avenir de notre métier, de nos missions et finalement de ce qu'est un PCR ou un conseiller en radioprotection. Alors si jamais tu as une question, une idée ou si tu as simplement envie d'échanger, de papoter, tu sais, je suis toujours partante pour discuter. Tu m'envoies un message. Peut-être le plus simple, c'est sur LinkedIn. Donc Stéphanie. Mora, M-O-R-A, tout simple. Ou alors, tu m'envoies un mail à stéphanie-radio-protection.fr C'est assez simple. Et puis, voilà, on échange. Ça sera avec grand plaisir. Je te dis surtout à très bientôt pour un nouvel épisode où je continue à explorer, à apprendre, à partager avec toi ce grand virage de la formation en radioprotection. À très vite. Ciao, ciao.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello collègues radioprotectionnistes, je te souhaite la bienvenue dans Radioprotection, le podcast où moi, Stéphanie Moura, j'explore l'univers de la radioprotection à travers le prisme de l'entrepreneuriat et de la formation, deux domaines qui me sont particulièrement chers. Alors tu le sais, le domaine de la formation PCR en pleine transformation, en pleine mutation. Et comme tout changement, il s'en campagne de défis, mais finalement aussi d'opportunités. Et alors dans ce podcast, je te partage mon chemin d'apprentissage au contact d'entrepreneurs, d'experts, d'acteurs clés du secteur pour mieux comprendre toutes ces évolutions qui nous attendent et comment je vais moi adapter mon offre de formation PCR pour coller à toutes ces mutations. Alors à travers ces échanges, moi je veux non seulement progresser dans mon propre parcours, mais je veux aussi t'aider. Toi qui évolues dans cet écosystème passionnant, mais challengeant. Allez, tu es prêt à embarquer avec moi dans cette aventure ? C'est parti ! Merci Valérie de me recevoir chez toi.

  • Speaker #1

    Je t'en prie, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Par cette belle journée ensoleillée, ça fait plaisir. Je t'avoue,

  • Speaker #1

    après la pluie, je vais y aller au bon temps.

  • Speaker #0

    Tu m'as remis ça d'amener le soleil. Moi, je me suis dit, moi qui ai amené le soleil, c'est toi qui l'as commandé parce qu'on se voyait aujourd'hui.

  • Speaker #1

    On est dans le rayonnement, on est dans le rayonnement.

  • Speaker #0

    Complètement. Bon, c'est parfait. En tout cas, merci de me recevoir chez toi, en tout cas, pour cette série d'épisodes qui me tient particulièrement à cœur. Ça fait longtemps que je voulais la faire. Je n'avais pas pris le temps de le faire. Mais ça y est, au mois de mars, c'est une série de quatre épisodes qui sera consacrée. à l'entrepreneuriat au féminin dans le domaine de la radioprotection. Alors, plus ou moins large, on verra avec les autres invités, mais toi, c'était vraiment dans le thème. Et puis, ça fait longtemps qu'on se connaît. Il ne faut plus compter les années. Non,

  • Speaker #1

    non, on est jeunes depuis longtemps.

  • Speaker #0

    Oh là là, c'est très bien dit, ça. On a de l'expérience et on est jeunes depuis longtemps. En fait, c'est le combo idéal.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Donc Valérie, je tenais à t'avoir au micro du podcast Radio Protection parce que tu es peut-être la première entrepreneur dans la radio pro que je connais finalement, à qui on a parlé longtemps quand je me suis lancée. Je me rappelle que je t'ai dit que je voulais faire des choses que je n'ai absolument pas suivies derrière. Je me rappelle que tu m'as dit est-ce que tu as envie de te déplacer ou non. Non, je ne vais pas me déplacer. Finalement. Et finalement, je ne fais que ça. Mais peut-être qu'il faudra que je me repose la question de ce que j'ai vraiment envie de faire. Je me rappelle avoir eu des jolies discussions sur l'entrepreneuriat avec toi. Tu m'avais bien conseillé quand je me suis lancée. Je me suis dit que je ne peux que faire cette série avec Valérie. Est-ce que pour commencer, je peux te laisser te présenter comme tu le souhaites ?

  • Speaker #1

    Oui, Valérie Garbaille. Je suis manipulatrice radio de formation initiale. Arrivée à la quarantaine après 20 ans d'exercice en imagerie médicale privée. J'avais commencé par de la radiothérapie qui m'avait... énormément plu mais il n'y avait pas de poste à l'époque alors que maintenant on cherche et donc j'ai fait la radiopédiatrie de la radiologie interventionnelle tout ça mais dans le privé et au bout de 20 ans le matériel avait beaucoup évolué et on faisait de nouveaux examens etc c'était super intéressant mais là je commençais à m'ennuyer parce que ça changeait plus trop et là je me voyais pas travailler j'arrivais pas à me projeter dans les vingt suivantes années en faisant la même chose Parce que moi, j'ai toujours ce besoin de me coucher en ayant appris quelque chose dans la journée. Mais dépend parfois, mais voilà. Et donc, j'ai eu l'occasion de retourner en cours pour faire un diplôme de responsable qualité, suite à une formation que j'avais faite, qui parlait d'hygiène, à vrai dire, et pour laquelle l'intervenant était... Il était cadre d'un service d'imagerie et c'était le premier service d'imagerie qui avait été certifié ISO 9001. À l'époque, je ne me rappelle plus parce que c'était très, très loin. Et donc, mon patron, quand je suis revenu, j'étais très enthousiaste. Je lui ai dit écoutez, l'hygiène, c'était très bien. On a plein de choses à faire. Mais par contre, ce qui m'a scotché, c'est tout ce qu'on peut faire avec la qualité. Il m'a dit bon, c'est très bien. Si vous voulez, vous allez vous y atteler. Il ne l'a pas dit dans ces mots-là, mais enfin voilà.

  • Speaker #0

    Mais il était content que tu te désignes volontaire.

  • Speaker #1

    Ça tombe bien que je sois fille de militaire, parce que ça s'appelle un peu volontaire désignée de police. Et donc, j'ai fait ça. Ça a été quand même une grande partie de mon activité, souvent sous forme de sacerdoce. C'est-à-dire que j'ai fait ça sur mon temps perso, sur mes deniers perso. Mais justement, j'ai amené le service où j'étais manip à la certification ISO 9001 en V2000 à l'époque, qui venait juste de sortir. Suite à quoi mon patron m'a dit « écoutez, c'est très bien, j'ai cet autre site, donc si vous voulez, je ne peux pas vous garantir que vous aurez encore du travail dans 5 ans, mais si vous voulez, je vous propose d'aller amener ces sites dans une démarche d'amélioration continue de la qualité, je vous laisse choisir le référentiel » . Et donc, c'était juste le moment où le LabelX commençait, où il y avait 20 sites pilotes. Comme c'était un référentiel qui avait été fait par et pour des radiologues, j'ai choisi ce référentiel. Et j'ai même pris le risque, avec l'accord de mon patron, d'amener ces sept sites pour un label unique. C'est-à-dire que s'il y avait un des sites qui n'était pas dans les clous, on n'aurait pas le label. Et en fait, j'ai eu la chance de travailler avec des équipes fantastiques, des manipulateurs, des secrétaires, etc. Tout le monde a... très bien joué le jeu. Après, on reste avec de l'humain. Dans chaque site, on a une douce représentation de la société. Mais vraiment, j'ai pu m'appuyer sur des collègues, etc., qui ont bien joué le jeu. Et on a même eu, on a été le premier site à être labellisé sans accompagnement, puisque c'était pendant ma formation, et que moi, c'était le sujet de ma thèse. Et ma pratique aussi. Et donc, on a même été labellisé en 2007. Donc, avant certains sites, des 20 pilotes. Et donc sans non-conformité. Donc on était un peu fiers. Et voilà. Et donc ça c'était en 2007. Et justement c'est au travers de la qualité que je suis arrivée à la radioprotection. Parce que quand j'ai mis en place ce référentiel fait par des radiologues pour des radiologues, à l'époque les radiologues étaient PCR du fait d'être radiologues. Sauf que dans les faits, il n'y avait rien de fait quoi. Et personne vérifiait. Donc on avait bien des sociétés qui venaient faire des contrôles à l'époque, pas des vérifications. Et quand j'ai commencé à mettre le nez dedans, je me suis rendu compte qu'on avait des copiés-collés de rapports, d'appareils qui existaient plus depuis cinq ans. Mais les contrôles étaient soi-disant faits. Ils étaient payés toujours, mais ils n'étaient pas conformes. Donc, il fallait un peu mettre le nez dedans. Et donc, j'ai demandé, en plus de ma formation qualité, à être aussi à passer la formation PCR. Et donc, pendant un certain nombre d'années, j'ai mis en... dans les clous la radioprotection des structures.

  • Speaker #0

    Donc, tu étais manip, c'est ton métier de cœur.

  • Speaker #1

    Je suis toujours. Oui,

  • Speaker #0

    tu es toujours. Après, tu as passé ton diplôme d'ingénieur en qualité. Et après, tu étais PCR. Ce n'est pas la radio pro qui t'a amené à la qualité, c'est l'inverse.

  • Speaker #1

    C'est la qualité qui m'a amené à la radioprotection, justement, parce qu'en faisant l'état des lieux, je me suis rendu compte qu'il y avait beaucoup de choses à faire et qu'en fait, même si les radiologues étaient PCR, ils ne le faisaient pas. D'abord, ils n'avaient pas le temps, ils n'avaient pas non plus la conviction, et puis il y avait moins de contrôles, etc. Donc on se plaint beaucoup en France qu'il y a toujours des contrôles, toujours des contraintes, toujours des normes, mais s'il n'y en a pas, il n'y a personne qui bouge. Donc à un moment donné, la poule ou de l'œuf, il y en a un qui est arrivé en premier. Et donc c'est comme ça qu'on a fait évoluer les choses et on est avancé.

  • Speaker #0

    D'accord. Et en quelle année tu es devenue pêcheur ?

  • Speaker #1

    2007.

  • Speaker #0

    2007, ok. Ah oui, après, on a dû se recaler parce que moi, c'était 2004.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'à parler des dates anniversaires, on tombait ensemble.

  • Speaker #1

    Parce qu'après, notre formateur avait besoin de cobayes pour faire valider sa formation de formateur. Donc, on avait un peu devancé l'appel.

  • Speaker #0

    Ah ouais, mais ça, c'était quand ? 2009, peut-être ? Non, 2010. Je suis perdue dans les dates.

  • Speaker #1

    C'était 2010, un truc comme ça. On est repassé de 5 ans en 5 ans.

  • Speaker #0

    Ouais. Ah oui, tu as anticipé un renouvellement pour que, quand on n'est pas ici sur le nouveau texte, c'est 2013 peut-être ? Oui. Enfin bon bref, ce n'est pas très grave. D'accord, oui. Donc on s'est recalé et nous on s'est retrouvés ensemble avec le même formateur. Parfait. Je peux le citer, Bernard.

  • Speaker #1

    Le fameux Bernard.

  • Speaker #0

    Bernard Basquiat-Halina qui a sévi dans le Sud-Ouest et qui a marqué très positivement des générations de PCR.

  • Speaker #1

    Et qui nous a incités justement à te rejoindre dans la création du réseau PCR Sud-Ouest. C'est vrai. C'est vrai. Et donc là, ça a été une belle aventure aussi, puisque j'ai été pendant plus de 11 ans vice-présidente de ce réseau. Et avec plein de belles rencontres, du partage, de la co-construction, on s'est beaucoup questionnés, on a fait des ateliers. Donc on s'est vraiment penchés, toujours pareil, en ce qui me concerne, c'était sur mon temps et mes deniers perso, mais vraiment en ayant la foi, en y croyant, parce qu'on voulait vraiment améliorer les choses, aussi bien pour les professionnels que pour nos patients. Donc moi, c'est vrai que j'étais un petit peu plus sensible parce que j'étais très orientée radiopédiatrie. Mais la radiologie interventionnelle, tout ça, ça nous parlait. Ça, à un moment donné, c'était important. Et dans le privé, on n'a pas toutes ces structures et toute cette hiérarchie où il y a des gens qui viennent nous aider et autres. Là, c'est souvent des prestataires externes. Donc, il faut cadrer bien les choses et savoir à qui on s'adresse pour être bien entouré. C'était important.

  • Speaker #0

    Finalement ce projet en transversal sur tes 7 sites où tu as mené ce projet, tu étais seule, tu avais une mission finalement, être vice-présidente d'un réseau de PCR, enfin créé de toutes pièces, je ne sais plus quelle année non plus, peut-être 2010 ou quelques à peu près. Est-ce que tout ça, ça t'a amené petit à petit, ça a été la petite graine qui a germé, qui a fait que tu t'es lancée dans la création de ton entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors à vrai dire, quand j'ai passé mon diplôme de PCR, à l'époque j'avais un... Pour tout te dire, on avait un mobilhome dans un village de vacances et on avait un pote qui était dentiste.

  • Speaker #0

    Ça commence souvent comme ça, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Et ils ont commencé à les embêter un petit peu, etc. Et il dit, avec le langage du sud-ouest, oh putain Valérie !

  • Speaker #0

    Putain !

  • Speaker #1

    Putain Valérie !

  • Speaker #0

    Quel accent s'il te plaît !

  • Speaker #1

    Il commençait à me faire chier. Il m'a fait beaucoup rire, sauf que moi c'était mon patron qui m'avait payé ma formation PCR. Donc je ne sais pas mentir, je n'ai pas essayé. Je suis allée voir mon patron en disant, écoutez, j'ai un copain qui me demande si je peux être pêcheur de son cabinet dentaire. Est-ce que vous m'y autorisez dans la mesure où c'est vous qui m'avez payé ? C'est un minimum de correction quand même. Donc, je passe les détails avec mon patron, ce qu'il a essayé de marchander. Enfin, bon, bref, il m'a donné l'autorisation. Et donc, j'ai attendu un petit peu. Et justement, j'ai commencé vraiment au premier trimestre 2009, au moment de la création du statut d'auto-entrepreneur. D'accord. Parce que tu ne peux pas... Ouvrir une activité, moi en fait, ce n'était pas pour faire de l'argent. Au départ, c'était pour lui rendre service. Donc, j'ai commencé à faire les papiers, etc. pour lui, mais ça gracieusement. Et puis en 2009, de loin en loin, j'ai attendu mars 2009 pour créer mon entreprise en auto-entrepreneur. Ça a duré moins longtemps que les impôts, l'auto-entreprise, parce que c'est absolument... À l'époque, je ne sais pas si c'est mieux maintenant, mais à l'époque, ce n'était pas super intéressant.

  • Speaker #0

    Tu as changé de statut ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai changé fin 2010 déjà.

  • Speaker #0

    D'accord, assez vite.

  • Speaker #1

    Assez vite, parce qu'en fait, à l'époque, je te dis, aujourd'hui, je ne sais pas ce que ça donne, mais on ne pouvait rien dégréver. Moi, j'avais des déplacements, etc. Donc bon, c'était bien, tu cotisais pour ta retraite, pour ta maladie, proportionnellement à ce que tu gagnais. Et là, moi, j'étais, il faut savoir que de 2009 à 2018, moi, j'ai eu cette double activité. J'étais salariée à temps complet et j'avais cette activité. Donc, je me levais à 5 heures tous les matins. Et entre midi et deux, quand j'avais une pause déjeuner, j'allais voir un client. Ou voilà, le week-end, je faisais mes dossiers. Donc, il fallait vraiment que j'ai la foi. Mais c'est vrai que ce qui m'a aidée, c'est que c'était le moment où mes enfants avaient besoin de commencer des études. Donc, si tu ne sais pas pourquoi tu travailles...

  • Speaker #0

    Mais non, ce qui t'a aidée,

  • Speaker #1

    c'est un facteur de motivation. Voilà,

  • Speaker #0

    c'est ce qu'il y a. Moi, je me suis lancée, mes enfants sont grands.

  • Speaker #1

    En cours d'études,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai que je... Moi, c'est le... le temps que je leur consacre qui m'a libérée, effectivement. Mais toi, c'était une motivation pour être en capacité.

  • Speaker #1

    Parce qu'effectivement, je me suis souvenu aussi que moi, je voulais faire des études de médecine et mes parents n'avaient pas les moyens de me payer des études de médecine. Et je ne voulais absolument pas que ça arrive à mes enfants. Donc voilà, j'en ai trois. Et donc, l'aîné faisait des études d'ingénieur. Le deuxième était en fac de sport. La petite dernière, elle était toute petite, elle avait huit ans. Mais bon, voilà, c'est pour ça que je commençais très tôt, pour malgré tout, ne pas les... de ne pas leur faire manquer un temps de parents aussi. Parce qu'il faut pouvoir...

  • Speaker #0

    Tu avais combien de vie à cette époque-là dans ta vie ? Est-ce que 8 ans ? Enfin, tu vois,

  • Speaker #1

    c'est plus... J'étais aussi présidente des parents d'élèves, etc. Mais bon, je pense qu'au départ, on m'a mis une pile nucléaire dans le genre. Je ne sais pas rester sans rien faire.

  • Speaker #0

    Mais là, c'est pas sans rien faire. C'est vraiment...

  • Speaker #1

    Oui, mais tu sais, quand les enfants doivent choisir une orientation, on leur dit... Fais un métier que tu aimes, tu n'auras jamais la sensation de travailler. Quand j'ai fait mon diplôme d'État de Manip, je crois que je n'ai jamais eu aussi peu la sensation de travailler, alors que j'étais bien classée quand je suis en... Mais ça ne me coûtait pas puisque je faisais ce que j'aimais et ce que j'avais choisi. Là, c'était pareil. Pendant que j'étais encore Manip, j'adorais... Ce qui me manque beaucoup, c'est les patients, même s'ils deviennent peut-être un peu difficiles aussi. Mais aider les gens, je pense qu'on vient sur Terre avec une mission. Et aider les gens. Moi, c'est une patiente, la mère d'un petit enfant à qui je devais faire un examen, qui m'a donné cette clé de me dire, mais Valérie, faites donc de la qualité, puisque vous faites une prestation de qualité, allez porter la bonne parole ailleurs, en santé. Et c'est elle qui m'a parrainée pour rentrer à l'école. Voilà, il n'y a pas de hasard, en fait. Aujourd'hui, ce que je peux faire, c'est que si j'arrive à le faire, c'est parce que... Je ne me ferme pas les portes et je n'ai pas peur de prendre un risque. Quand mon patron m'a dit, je ne sais pas si dans cinq ans, vous aurez encore du travail. À l'époque, j'avais trois enfants. Cinq ans plus tard, c'était peut-être un petit peu risqué. Et je me suis dit, si je n'essaye pas, je vais regretter. Et puis, franchement, je n'arrivais pas à me voir aller au travail tous les jours pour faire la même chose et m'ennuyer. Il y a des gens à qui ça convient très bien. Et je ne les critique pas, il faut de tout pour faire un monde, mais moi, ce n'était pas ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est pas ton truc.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai besoin que ça bouge, j'ai besoin que ça avance et j'ai besoin d'aider. Donc du coup, le fait d'être... ça a peut-être paraître un peu inconvenant pour certaines personnes, mais j'ai eu la sensation, et c'était ma motivation aussi, de passer de la fonction de manip, et j'ai beaucoup de respect pour mes collègues, et d'ailleurs, quand je réalise des audits, franchement, j'ai l'impression d'être le processus support pour faire valoir leur savoir-faire. L'idée, c'est qu'en montant, et c'est ce que m'avait dit la maman de ma petite patiente, qui s'appelait aussi Valérie d'ailleurs, qui m'avait dit, mais au moins, au lieu d'aider une personne à la fois, quand c'est un patient, en montant d'un cran, plus vous montrez, plus vous pourrez. aider davantage de personnes en mettant en place des bonnes pratiques, etc. Et donc, voilà, c'est ce qui m'a motivée. Donc oui, effectivement, j'avais plusieurs vies, plusieurs casquettes, mais aujourd'hui, je ne regrette pas.

  • Speaker #0

    Justement, ce côté soins et contacts patients, ça ne t'a pas manqué quand même à un moment donné ?

  • Speaker #1

    Mais ça m'a manqué, ça me manquera toujours quand aujourd'hui je vais faire des audits, que ce soit des audits par des pairs ou un audit, un temps zéro avant une formation. ou un audit pour un accompagnement dans une démarche qualité. Je ne peux pas passer à côté d'un patient qui n'est pas couvert ou quelqu'un qui cherche ça. Le patient me manque, effectivement. L'aide au patient. À l'époque, quand je me suis inscrite pour passer le diplôme d'État, on avait un entretien. Au-delà de l'examen, on avait un entretien pour savoir mesurer nos qualités humaines. C'est quelque chose qui a disparu. Pour autant, j'ai eu aussi des étudiants Manip qui étaient là. parfois à l'insu de leur plein gré comme on dit, et qui était plus versé vers la technique, mais on a du patience et de la chair humaine. Donc en fait, quand je leur dis, vous savez, on est armé aujourd'hui, on a des rayonnements ionisants ou des rayonnements électromagnétiques, on a des aiguilles, on a des produits qui peuvent être dangereux s'ils sont mal utilisés. Donc en fait, si on n'aime pas l'humain, il ne faut pas faire ce métier. Il ne faut pas faire ce métier. Alors même si effectivement, quand on est trop humain, Ce métier peut te manger. Aujourd'hui, on a toutes les deux une connaissance commune. Le métier peut manger aussi. À un moment donné, il faut aussi savoir où on met le créneau. Quelques fois, on apprend à s'y dépendre. Effectivement, les patients me manquent toujours.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui a déclenché ton déclic ? Parce que tu paraissais bien dans ces vies. Tu as amené tes sept équipes à l'Orlabélix. donc avec les félicitations du jury ou à peu près, enfin c'est pas dit comme ça, mais...

  • Speaker #1

    C'est normal de bien travailler, ça veut dire sussement patron.

  • Speaker #0

    Merci patron ! Donc tu as ton activité de... Alors à l'époque on disait PCR externe ? Oui. Bon, c'est le matin, le soir, le week-end, j'imagine. C'est quoi, quel a été le déclic pour te créer toi ta boîte et ton entreprise et te lancer à ton compte ?

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, du coup, de bouche à oreille, j'avais de plus en plus de demandes. Donc voilà, la création du statut d'auto-entrepreneur, je ne prenais pas trop de risques. Et puis, on était plusieurs avec d'autres collègues qui avions cette connaissance. On avait poussé le truc un peu loin, on faisait partie du même réseau, etc. Et on avait cette volonté de se dire, attention si c'est des grosses boîtes qui prennent ça et qui n'ont pas ce contact avec le terrain. Moi, pendant toutes les années où j'ai eu cette activité de PCR externe, j'ai fini par OCR. Mais je n'ai jamais éteint mon téléphone. Nuit, jour, vacances, pas vacances. Et mes clients, ils pouvaient m'appeler n'importe quel moment. C'est ce qu'on leur doit. Et c'est aussi ce qui fait la qualité, à mon sens, ce qu'on met dans la qualité de service. Donc pour moi, c'était important. C'était aussi une autre façon d'accompagner. Et il y avait vraiment une réelle demande. Et donc, comme par le bouche à oreille, moi je n'ai jamais ni ouvert de site. ni créé, ni fait de publication.

  • Speaker #0

    Ça me paraît tellement fou,

  • Speaker #1

    tellement dingue. Je ne suis passée que par le bouche à oreille.

  • Speaker #0

    Par le bouche à oreille, ça c'est fou.

  • Speaker #1

    Et donc, en fait, comme les gens étaient à priori satisfaits de mes services, ils en parlaient à leurs collègues, etc. Et c'est comme ça que ça s'est développé. Je suis allée jusqu'à 220 clients, enfin 220 structures.

  • Speaker #0

    Attention, t'as pas dépassé le seuil, c'est 200,

  • Speaker #1

    250 ?

  • Speaker #0

    Mais oui,

  • Speaker #1

    d'accord. On est d'accord. Bon,

  • Speaker #0

    t'étais dans l'enveloppe de 200.

  • Speaker #1

    Oui, je fais 200 orthodontistes, ils ont un seul générateur. Si je fais 200 cliniques, c'est pas la même chose. Oui, c'est la même chose. Moi, j'avoue que je, par contre, je me suis mis une marge de sécurité parce que malgré tout, j'ai créé mon activité, mais je ne faisais pas que de la radioprotection. J'avais aussi dans cette activité une branche... radioprotection que j'ai limitée au champ du dentaire, mais aussi, dans le même temps, une branche d'accompagnement qualité, et ça, c'était uniquement pour les radiologues. Donc, en fait, à cette époque-là, je n'étais plus manip, mais j'étais encore salariée. Donc, en fait, l'idée, c'est que la radioprotection, je la faisais sur toute la Nouvelle-Aquitaine, avec cette obligation de pouvoir être disponible dans la journée. Donc, moi, je m'étais limitée sur ce... même si c'est une grande, grande région. Donc, les...

  • Speaker #0

    Ça, c'est une demande de texte, du texte récolté qui demande aux OCR maintenant, aux organismes compétents en radioprotection, de pouvoir se déplacer sur un client en cas d'urgence.

  • Speaker #1

    Au départ, j'avais dit que la nouvelle ad quittem pour la radioprotection, mais par contre, pour la qualité, déjà, dès le départ, je faisais toute la France. Donc, quand vous allez faire de la qualité à Strasbourg, ne partez pas.

  • Speaker #0

    Et donc, tu as fait ça depuis le début ? Tu avais cet accompagnement-là ? Oui. Alors moi je t'ai vu répondre, on était en week-end, on était en soirée, je t'ai vu répondre à des clients en les amenant, en répondant à leurs questions. Je ne sais plus quelle était l'expression que tu avais eue, mais c'était presque du maternage en fait.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais après ce n'est pas leur métier, donc je peux l'entendre. Puis en fait, ils ont énormément de choses à faire en soin d'antenne.

  • Speaker #0

    Ça ne t'a jamais coûté justement ce... Non, jamais. Cette... On parle beaucoup d'équilibre pro-perso, de pouvoir couper, de fermer la porte du bureau et de te consacrer à ta vie privée le soir, le week-end. Mais en fait, vu tout ce que tu faisais...

  • Speaker #1

    Non, mais j'arrivais à conjuguer. Moi, ça ne m'a pas... Tu n'as jamais écouté ? Non, non, ça ne m'a pas... Et même encore maintenant, alors que je n'ai plus cette activité, j'ai encore des gens qui m'appellent. Ah, Valérie, je ne comprends pas ce truc. L'IRSN m'envoie un mail. Comme quoi, il faut que je renouvelle mes NRD. En tant que PCR, ce n'est pas ma mission. Pour autant, je les ai amenés, moi. Je suis en train de... Vous m'avez choisi, ce n'est pas moi qui suis venue vous chercher, je vous préviens, je suis chiante. Et c'est ce que je dis aussi quand j'accompagne des structures d'imagerie, quand je fais le débrief d'un audit, je dis, je vous préviens, je suis grassement payée pour emmerder le monde et j'adore ça. Donc au départ, ils rigolent, après un peu moins quand ils se rendent compte que c'est vrai.

  • Speaker #0

    Oui, non, ils ne savaient pas que c'était vrai en fait, ils n'y croyaient pas.

  • Speaker #1

    Mais par contre, c'est... Je n'ai pas la sensation d'avoir un problème d'ego, mais j'avoue que je suis assez satisfaite quand je vois que des structures que j'ai accompagnées se présentent au Label X ou à d'autres démarches et qui n'ont pas de non-conformité. Je me suis dit, bon, j'ai été pénible, mais au moins... Voilà, quand tu as bossé ton bac, si tu as ton bac avec une mention, c'est plutôt cool. Et donc voilà, c'est ça. Et quand j'accompagnais les structures de cabinets dentaires, etc., même si les NRD, ce n'était pas la mission de la PCR, je leur expliquais. Et souvent, ils n'en avaient jamais entendu parler. Contrôle qualité. Et pourquoi les contrôles ? Mais voilà.

  • Speaker #0

    Est-ce que ta famille, alors toi, ça ne t'a pas coûté, mais est-ce que ta famille a pu te reprocher à un moment donné ? Alors, je dis ça parce que, bon, ça commence à se calmer un petit peu, mais moi j'avoue, quand j'ai lancé l'organisme de formation, le fait de devoir être tout de suite caliopiée, d'avoir la certification, comme toi d'OCR, mais moi d'organisme de formation de personnes compétentes en radioprotection, il y a une masse de boulot, de formalisme, de préparation, enfin un truc de fou. Je pense que je n'ai jamais autant travaillé de ma vie depuis les deux dernières années, en faisant que ça et à temps plein. Mais mes enfants m'ont dit, m'ont reproché justement de... Alors, peut-être parce que j'ai été très présente à un moment donné, et même s'ils sont grands maintenant, mais de trop travailler. Est-ce que toi, tu as eu un reproche ou une remarque de la part de ta famille ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'ai eu plusieurs choses. J'ai eu une première chose dont je ne m'étais absolument pas rendue compte. C'était mon fils aîné, quand il a eu besoin de faire sa thèse pour son diplôme d'ingénieur. Je me rappelle parce qu'il était dans cette chambre. Il ne savait pas par quel bout le prendre. J'ai dit écoute, maman, est-ce que tu peux m'aider ? Nicolas, ingénieur en électro, je ne sais pas quoi, avionique, bref. J'ai dit comment ? J'y connais rien, qu'est-ce que tu veux que je te dise ? J'ai dit la seule chose que je peux te donner, c'est comment j'ai fait moi pour faire la mienne de Tess. Et là, on est parti sur un jeu avec des post-it et des couleurs et comment je calme, etc. Et mon fils m'a dit mais maman, tu ne te rends pas compte ? J'ai fait une bêtise et il m'a dit mais non, mais... Moi, je suis vachement fière que tu aies fait ça, te rends compte. Et moi, je n'étais rendue compte de rien, puisque j'étais dans le faire. J'avais demandé à mon patron de me payer ses études, etc. Quand je lui avais demandé une augmentation, parce que j'avais eu mon diplôme, vous saviez faire le travail avant, donc je n'ai pas eu d'augmentation. D'où l'intérêt d'être patron. Et donc, du coup, pour moi, c'était une affaire blanche. Ça n'avait aucune valeur ajoutée. Et comme je travaillais à cette époque-là, en dehors de leurs heures. je travaillais pendant qu'ils dormaient.

  • Speaker #0

    Mais toi, tu dormais de temps en temps ?

  • Speaker #1

    Tu sais, comme je te disais tout à l'heure, j'ai été habituée à la naissance du premier à dormir très peu. Donc voilà, je travaillais pendant qu'ils dormaient de façon à pouvoir faire mon travail de salarié dans les temps, respecter mes engagements. Mais après, effectivement, quand ça a été un peu compliqué, avant que je quitte mon poste de salarié, là, ils étaient un peu inquiets. Parce qu'ils voyaient effectivement que c'était un moment difficile. Toi, tu le vis, tu essaies de cacher et tu ne te rends pas compte que peut-être tu ne parles pas sur le même ton. Peut-être tu démarres plus vite. Donc, ils ne me l'ont pas dit, mais ils m'ont fait comprendre. Et sinon, non, ça a été la seule chose qu'ils m'ont reproché, entre guillemets. Ils se sont beaucoup moqués de moi et ce ne sont pas les seuls. C'est quand je leur ai expliqué, enfin, quand ils m'ont demandé de leur expliquer comment je faisais dans ma boîte, etc. Parce que mon fils aîné, justement, a créé aussi une activité. Et ils me disaient, ils m'ont dit « Maman, depuis 2009, tu n'as jamais augmenté tes tarifs » . Et ça m'a fait rire parce qu'en fait, moi, je... Effectivement, tout travail mérite salaire, on est d'accord, mais moi, je ne faisais pas ça pour l'argent. Bien sûr que ça m'a aidée, puisqu'après, je n'étais plus salariée et... travailleur indépendant, je n'étais plus que travailleur indépendant. Mais ce n'est pas pour ça que j'ai augmenté mes tarifs. Si je voulais gagner plus, j'ai travaillé plus. Mais donc non, il n'y a pas eu de... Ou sinon, je ne l'ai pas vu.

  • Speaker #0

    Il te l'aurait dit maintenant, ils sont grands quand même.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Souvent, ils me disent, maman, maintenant, il faudrait que tu commences à ralentir. Ça fait quelques années déjà que mon mari est à la retraite. Je pense qu'il aimerait bien qu'on fasse autre chose que travailler.

  • Speaker #0

    Oui, ils t'ont dit que tu étais fière de toi, mais est-ce que toi, tu es fière de toi ?

  • Speaker #1

    Non, pas particulièrement. C'est vrai ? Non, non. C'est vrai. Je n'ai pas de problème d'ego, mais j'aime ce que je fais.

  • Speaker #0

    Mais tu t'es posée, tu as regardé en arrière tout ce que tu as fait, tout ce que tu as accompli quand même ou pas ? Ou tu ne te rends pas compte ?

  • Speaker #1

    Tous les gens de l'extérieur, j'ai une amie qui est radiologue qui me dit tout le temps, mais Valérie, tu ne te rends pas compte ? Non, je ne me rends pas compte parce que c'est normal en fait. Moi, je n'ai pas eu le... J'ai pas fait ça pour obtenir ça ou autre chose, une reconnaissance ou autre. Et puis quand même, c'est quand même un milieu. Il faut quand même se battre un peu pour exister. Heureusement que je ne le fais pas pour être connu et reconnu. Je n'ai pas du tout l'intention de laisser mon nom. La postérité, ce n'est pas le truc. Maintenant, il est écrit sur une norme. Personne ne lit les noms sur les normes, donc ça devrait pouvoir aller.

  • Speaker #0

    C'est la norme 99S300, non ? Oui, 99S300. Ah, ça y est, je connais le numéro. Il y a ton nom dessus. Oui, oui. Je fais partie du secteur.

  • Speaker #1

    Mais moi,

  • Speaker #0

    je ne l'ai pas fait pour ça. Tu imagines ?

  • Speaker #1

    Moi, je ne l'ai pas fait pour Non, j'ai eu cette chance d'avoir aimé, de continuer à aimer ce que je fais. Après, c'est déjà pas mal.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est déjà énorme, en fait,

  • Speaker #1

    quand on voit autour de nous. Je pense que ça doit être très violent d'être obligée de faire un travail qu'on n'aime pas. Moi, j'ai réussi. Sans fausse modestie, j'ai pris des risques et je me suis donné les moyens de faire quelque chose que j'aimais. J'ai eu des collègues qui sont restés manibles, qui travaillaient toujours là où je travaillais avant. Et à un moment donné, c'est vrai que moi, souvent, je dis, il faudrait que tout salarié ait eu, à un moment donné, l'occasion de travailler à son compte. Pour se rendre compte à quel point... Parce qu'on se dit, ah oui, mais toi, tu gagnes boucardin. Ce matin, j'ai fait ma déclaration d'impôt.

  • Speaker #0

    Alors ne pas confondre chiffre d'affaires et revenus.

  • Speaker #1

    Voilà, voilà, voilà. Et effectivement, ça permet de savoir aussi, et ça, moi, j'avais eu déjà ce travail à faire au début de la démarche qualité, de savoir, oui, mais c'est vrai que c'est dur d'être salarié, mais ce n'est pas évident d'être patron non plus. Et donc, faire des jeux de rôle, souvent, quand j'arrive dans des structures, que ce soit de la radioprotection ou de la qualité, je fais toujours le parallèle avec la nounou.

  • Speaker #0

    Quand vous êtes la nounou, vous trouvez toujours que vous n'êtes pas assez payé, mais quand vous payez la nounou, vous trouvez toujours que c'est trop cher. C'est la même chose avec... Vous avez un rôle de patron, à un moment donné, il faut souvent aller se mettre de l'autre côté pour voir comment ça se fait. Et c'est pareil en radioprotection. C'est pareil avec les dentistes, avec les radiologues. Quand ils râlent, et là j'ai un copain qui fait de la radioprotection et qui me disait que la dernière fois, il avait une cliente qui lui avait dit Oui, enfin, je ne suis pas une centrale nucléaire. Et il lui avait répondu, heureusement pour vous, le billet d'entrée, c'est 15 000 euros. Bizarrement, après, elle était très sympa. Donc voilà, effectivement, quand on n'a pas de notion. Donc, quand moi, j'ai eu un client qui m'a dit, ah, mais c'est cher. C'est bizarre, je me dis la même chose quand je vais chez le dentiste.

  • Speaker #1

    Bien vu.

  • Speaker #0

    Voilà, un moment donné.

  • Speaker #1

    Sauf que toi, t'es allongée sur le fauteuil, la bouche ouverte en même temps.

  • Speaker #0

    Moi, tu peux me mordre.

  • Speaker #1

    Tu peux me mordre aussi, ouais. Donc bon, chacun a son petit pouvoir de chaque côté.

  • Speaker #0

    C'est ça, donc il faut effectivement regarder des deux côtés.

  • Speaker #1

    Tout à l'heure, tu disais que c'est pas toujours facile. Qu'est-ce que c'est qui a été difficile alors pour toi ?

  • Speaker #0

    Quelquefois, se faire entendre dans un... Il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Aussi bien quand tu es salarié et que tu vas parler de radioprotection à des personnes qui... Ils ne savent pas ce que c'est. Quand tu commences à parler des doses sur les comptes rendus, de l'identification du matériel sur le compte rendu, quand les gens n'y connaissent rien, tu as un peu l'impression de prêcher dans le désert. Il faut vraiment convaincre. Moi, j'ai vu au fur et à mesure des formations qu'on faisait, la mise à jour de la formation radioprotection des travailleurs. Au fur et à mesure, tu appliques. tu t'appliques aussi des exigences, tu es aussi dans de l'amélioration continue. Effectivement, moi j'avais compris que quand tu voulais faire bouger certaines personnes, notamment des personnes qui ont des pouvoirs de direction, tu leur parlais euro. Hop là, tu captes tout de suite l'attention. Mais du coup, pour faire venir des gens à des formations en dehors des heures de travail, ce qu'on pouvait faire dans le privé, si tu voulais faire venir, il faut faire un apéro. Bien vu. Donc on faisait la formation, puis après on faisait un apéro ou un petit quelque chose pour les faire venir, sachant qu'ils étaient volontaires désignés d'office quand même pour venir. Et donc au tout départ, je faisais la messe. Et puis à la fin, les autres années, retour d'expérience de ce qu'on a pu voir dans l'année, qu'est-ce qui s'est passé de bien, qu'est-ce qui s'est passé de pas bien, et comment on peut faire pour que ça ne se reproduise pas. Et puis la fois d'après, finalement, on a mis en place des quiz avant. là pourtant n'était pas qu'à lyopi quiz avant la formation formation quiz après la formation et pour à tout le monde et pour voir est-ce que il ya quelque chose qui ça s'imprègne un peu quoi parce que si c'est juste vécu comme une contrainte mais pas un outil d'appropriation c'est un peu comme quand c'est le collègue ou l'épouse qui vient faire sa radio on va super bien dit décapé le plateau de la table de radio alors que ben quand c'est Le patient lambda qui passe, on les embraye les uns sur les autres. Donc, tu vois, à un moment donné, il y a une acculturation à faire, mais aussi bien du terrain que de la hiérarchie, pour avoir des moyens, quoi, en fait.

  • Speaker #1

    Ça, c'est ce qui est dur pour toi dans ta mission de qualité sienne ou de radioprotectionniste. Est-ce qu'il y a des choses qui ont été dures pour toi, créatrice d'entreprise ? Est-ce qu'il y a des choses qui ont été compliquées ?

  • Speaker #0

    Alors... Compliqué, jamais insurmontable parce que tu te donnes les moyens. Mais quand tu passes de... J'ai le savoir, je sais ce que je dois faire dans ma technique professionnelle. Mais ma mission de travailleur indépendant, la comptabilité, les démarches, l'URSSAF, les impôts, la TVA. Tu apprends. J'ai appris en me confrontant. Dans le style de ce qui ne te tue pas te rend plus fort. Tu butes, tu butes, tu butes et tu y arrives. Et moi, je n'ai jamais pris de cours ni quoi que ce soit. Je me suis arrangée pour tout faire moi-même, de façon à maîtriser tout le process. C'est-à-dire, je n'ai même jamais délégué ma comptabilité, etc. Je fais tout moi-même.

  • Speaker #1

    Ça veut dire que le fameux CERFA, la 2035, c'est toi qui fais ? Je fais tout. Donc là, ça ne parle qu'aux entrepreneurs, mais c'est le bilan financier d'une entreprise.

  • Speaker #0

    Alors, il y a quelques années, je me suis... Je me suis dotée d'un logiciel de comptabilité, mais je garde quand même mon grand cahier, mais je pointe, etc. Et voilà, je suis... Il faut que ça tombe au centime près,

  • Speaker #1

    à l'euro près, mais c'est ça.

  • Speaker #0

    Et j'ai eu passé des heures et des heures à regarder, à trouver pourquoi, où étaient passés ces 20 centimes.

  • Speaker #1

    Et c'est toi qui as toujours tout fait toute seule ?

  • Speaker #0

    Toujours. D'accord. Mes factures...

  • Speaker #1

    Et ça, tu ne regrettes pas ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout, parce que justement... S'il y a un doute, c'est qu'il n'y a pas de doute. Donc là, au moins, de toute façon, à chaque fois, je connais mes clients par cœur. Quand j'ai l'assistante du docteur, je suis là, oui, bonjour Patricia. Et je sais si le dossier, dans la mesure où je ne peux pas imposer, à mon sens, mais ce n'est pas parce que je le fais que c'est la bonne solution. Comme je suis toute seule, ce que je ne fais pas n'est pas fait. Si je délègue quelque chose, une mission à quelqu'un, si ce n'est pas fait, tout de suite, ça devient très compliqué. Tandis que là, en le faisant moi-même, j'avais cette rigueur. C'est quand je faisais un dossier, quand j'allais faire une visite, donc c'était moi qui programmais, toujours, je n'imposais pas. Peut-être que j'étais un peu trop bienveillante, mais voilà, je me suis toujours mis à la portée. Mais si je faisais la mission, si je fais la mission demain, demain soir, le dossier, il est fini. Et voilà. Et donc, pour pouvoir ne pas avoir de retard, je ne sais pas si après-demain, il va m'arriver quelque chose ou pas. Donc, il faut que, que ce soit pour ma famille ou autre, que tout soit dans les clous. S'il est arrivé quoi que ce soit, tout est dans les clous. Donc,

  • Speaker #1

    tu n'as jamais fait appel à une assistante administrative ? Jamais. Pas un assistant ? Pas féminiser l'assistant administratif, comptable ?

  • Speaker #0

    J'ai eu une chance énorme. C'est que, comme mon mari est parti à la retraite il y a un petit moment, et même avant, quand j'avais des déplacements, ou tout au nord de la Nouvelle-Aquitaine, ou tout au sud de la Nouvelle-Aquitaine.

  • Speaker #1

    La Nouvelle-Aquitaine, c'est un quart de la France quand même, enfin même une métropole.

  • Speaker #0

    J'avais mon Jens, je faisais ça sur ses jours de repos, et il me faisait mon taxi. Ce qui fait que moi, je ne suis pas malade en transport.

  • Speaker #1

    Tu peux travailler,

  • Speaker #0

    c'est ça que tu travailles. Je travaille pendant qu'il conduit. Et ça, c'est super, ça m'a fait gagner un temps fantastique. Et après, on a les outils informatiques. Je traitais mes dossiers, je faisais imprimer et quand j'arrivais, je branchais mon ordinateur. Et ça,

  • Speaker #1

    c'est la clinicienne, tu vois ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est vrai que je suis restée très longtemps au format papier parce que mes clients, ils voulaient ça. Donc, je mettais des dossiers à disposition avec bien les intercalaires en disant, voilà, tel chapitre, c'est la déclaration SN, tel chapitre, ce sont vos fiches d'identification, etc. Donc, ils avaient l'habitude et je leur écrivais, j'aurais toujours fait un rapport écrit. parce que que des chiffres, quand tu vas prendre le dossier, tu vas le mettre. Le rapport écrit, on te dit, je leur disais par item ce qui a été fait, ce que j'ai vu, ce qui reste à faire. Donc, comme je leur explique dès le départ, quand je commence à écrire en rouge, c'est qu'il y a une inflammation, ça c'est mon côté soignante. Et quand j'écris en rouge sur du jaune, c'est que là, il y a du pu, il y a une infection, il faut y aller. Mais ils ont bien compris. Ah, ils ont bien compris. Et comme je leur demandais de valider la lecture du compte-rendu et de m'en renvoyer un exemplaire, comme quoi ils en avaient pris connaissance. Après, moi, je leur ai donné l'information. Ils font, ils font pas, ça n'est plus ma responsabilité.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des choses que tu aurais fait différemment maintenant, avec ton expérience, quand tu t'es lancée, où finalement, chaque étape est nécessaire et t'as appris et c'était peut-être important de passer par ces étapes-là ? Est-ce qu'il y a des choses que tu regrettes ou que tu aurais fait différemment ?

  • Speaker #0

    Ce que je regrette, c'est de ne pas avoir encore 20 ans devant, de ne pas pouvoir faire développer. Non, non, franchement, non. Parce que de toute façon, même si aujourd'hui, je sais que j'aurais dû inclure dans mes contrats une clause comme quoi, comme tout le monde, je faisais évoluer mes tarifs. Je ne suis pas une fan d'argent. Donc, je ne regrette même pas. N'en fiche. De toute façon, si pour tout donner à l'État, ça ne sert à rien. Voilà. Moi, j'ai eu la chance de faire. Je ne le dis pas assez, en fait. J'ai eu la chance de faire ce que j'ai aimé. Voilà. Après, c'est énorme, aussi bien en radioprotection qu'en qualité. Moi, j'apprends tous les jours des autres. Et puis, les autres ont le droit à l'erreur, mais moi aussi, à un moment donné, il peut m'arriver de me tromper. Et je l'admets, il n'y a pas de souci. Heureusement, ça n'arrive pas souvent. Mais il faut être humble. Il faut savoir que nul n'est exempt d'erreur. Et puis... Et puis, en fait, l'idée de continuer, là, on parlait de la norme NFS 99-300. Là, on est en train de travailler pour la... C'était déjà bien avancé, pour la faire monter au niveau européen. Ma collègue Elisabeth Schumann, le professeur Elisabeth Schumann-Clay, est en train de relire la traduction. Enfin, il y a tout un tas de... Et il va y avoir une lecture publique. Donc, c'est encore pas fini. Donc, une fois que ce sera validé au niveau européen, ça va redescendre au niveau français. Et là, ça va devenir... Et bien une fois de plus, les gens vont râler parce que ça va devenir obligatoire. Ça serait obligatoire. Et oui, mais après, tu sais, c'est... Moi, ce que je dis, si on fait bien les choses, on n'a pas... Moi, je suis désolée. T'es pas inquiète. T'es pas inquiète si tu sais que t'es dans les clous. Alors, il peut t'avoir... Un peu comme quand tu conduis, quelquefois, tu peux être à 56, et puis tu vas te faire prendre une prune, bon, 1.90 euros. En soi,

  • Speaker #1

    une non-conformité, c'est pas... Il faut peut-être prendre ça comme une marge de progression. C'est pas forcément...

  • Speaker #0

    Dans une démarche d'amélioration continue de la qualité. Et puis, en plus, moi, c'est ce que je dis à mes collègues, ça permet beaucoup de faire valoir leur savoir-faire, aussi bien en radioprotection... qu'en qualité. D'ailleurs, dans cette norme, il y a un gros, gros registre radioprotection qu'on avait présenté aux journées PCR de la SFRP. Et oui, oui, et là, par contre, c'est quelque chose qui doit être vu, parce qu'il y a quand même 600, dans les audits par les pairs qui sont en cours, il y a quand même 600 critères, mais il y a des critères, des super priorités, dont la radioprotection fait partie. Effectivement, le fait d'être PCR et de connaître ça et autre, ça aide beaucoup. pour réaliser ces audits. Parce que moi, je me rends compte encore aujourd'hui qu'il y a des sites où il y a une seule personne qui gère les NRD. Enfin bon... Donc,

  • Speaker #1

    il y a des références diagnostiques pour les personnes qui nous écoutent qui ne seraient pas du médical.

  • Speaker #0

    Et qu'il y a des gens qui ne savent même pas que le texte a été remis à jour en 2019. Donc, les 30 patients à suivre, etc. Bon, ben là, dans l'audit, c'est vu. Donc, pour l'instant, on est dans la phase pilote. Donc, les gens qui... On invite tout le monde, toutes les structures d'imagerie, qu'elles soient privées ou publiques, à se porter volontaire. D'abord parce que c'est gratuit. Et puis en plus, ça permet de faire un temps zéro. Donc il y a des gens qui sont déjà en démarche qualité, qui se sont inscrits et qui sont audités. Et pourtant, ils ont encore des choses à voir. Et il y en a d'autres qui se disent, bon attends, moi je ne suis pas encore lancé dans une démarche qualité, j'y vais. Ce qui est particulièrement intéressant et intelligent, je trouve, parce que ça leur fait leur temps zéro. Et là, ils ont des pairs, c'est-à-dire un radiologue, un manip. qui viennent et qui regardent. Donc, c'est des gens du métier et qui regardent et qui vont identifier certaines choses par rapport à ce référentiel qui a été fait par et pour des radiologues. Et du coup, à partir de là, ils ont leur feuille de route pour s'améliorer. Et le jour où ça devient obligatoire et certainement payante, je n'imagine pas que ça puisse être autrement, ils sont déjà partis avant. Et là, on avait vu aux journées francophones de radiologie qui, On a rencontré plusieurs manips qui ont été formés à être père-auditeurs. Et il y en a une qui me disait « Eh bien justement, la semaine dernière, on a eu une inspection à Essen et quand on leur a dit qu'on s'était porté volontaire et qu'on leur a montré nos résultats, on a eu les félicitations » . Ils sont pas un peu fiers d'avoir les félicitations de la Essen ? Mais oui, parce que la Essen était partie prenante et suit beaucoup. Oui. tous les comités de pilotage étaient là lors de la rédaction de la norme, etc. C'est important aussi d'avoir la reconnaissance des pairs et des instances. C'est important. C'est du travail quotidien.

  • Speaker #1

    T'en parles avec passion, en tous les cas. Oui, ça t'anime.

  • Speaker #0

    Alors, je vais revenir.

  • Speaker #1

    Pourquoi t'en parles un peu au passé ? Pourquoi tu utilises ce terme, ce temps-là ? Avant,

  • Speaker #0

    je voudrais quand même...

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui, pour toi... Est-ce que tu penses que le fait que tu sois une femme... Dans cette carrière, dans la création d'entreprise, dans la radio pro, dans la qualité, est-ce que tu penses que ça a joué une part ? Est-ce que ça a été important ? Ou finalement, homme-femme, tu penses qu'on a les mêmes chances, les mêmes difficultés ? Ça n'aurait pas changé grand-chose si tu avais été un homme.

  • Speaker #0

    Alors moi, je crois être une femme avec un tempérament d'homme. Et si je dis le tempérament, peut-être que ça ne s'arrête pas là. Parce qu'effectivement, j'ai pris dans ma vie perso un certain nombre d'obstacles, comme on dit toujours, ce qui ne te tue pas te rend plus fort. Et je ne sais pas mentir et je n'ai pas du tout l'intention d'apprendre. Par contre, quand j'ai quelque chose à dire, je peux le dire poliment, mais je le dis, quel que soit mon interlocuteur. Que ce soit un radiologue.

  • Speaker #1

    Je viens en tête une certaine réunion au réseau PCR avec certaines autorités où tu effectivement exprimes un sentiment général. Alors ça peut être reproché d'ailleurs par des femmes ou par des hommes d'avoir dit ça.

  • Speaker #0

    Ça m'a été reproché d'ailleurs le même jour. Mais en fait le fait de dire qu'on n'est pas d'accord, ça ne veut pas dire qu'on manque de respect à une personne.

  • Speaker #1

    Mais ça tu penses que c'est lié à ton côté féminin ou non ? Justement en fait, tu imagines ça comme un côté masculin ? En fait, c'est une...

  • Speaker #0

    à mon sens, mais ça n'engage que moi. Même si on a évolué, il y a quand même encore, on le voit, moi je le ressens beaucoup, surtout dans le milieu de la santé, le fait d'être une femme, que vous soyez médecin, qu'on soit médecin, manip ou autre, il y a quand même un delta, ne serait-ce que dans le salaire. dans la reconnaissance. Quand on entend des professionnels de santé, des médecins dire que, ben oui, s'il manque du monde, c'est parce qu'il y a eu la féminisation de la profession. Oui, aujourd'hui, moi, je vois très bien un certain nombre de praticiens qui sont des papas et qui prennent du temps pour être des papas, ce qui est très bien, ce qui est très bien pour leur vie privée, pour leurs enfants, pour leur équilibre. Et voilà, il y a d'autres problématiques, mais c'est vrai que... C'est vraiment suivant les interlocuteurs. En France, on n'est quand même que la somme de ses diplômes. On n'est pas forcément la somme de ses expériences. On a pris beaucoup de côtés, on prend beaucoup de côtés pervers des pays outre-Atlantique, par exemple, mais les bons côtés, on ne les prend pas. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je le vois encore autour de moi et autour de mes enfants. Si on a un métier manuel, par rapport à quelqu'un qui est ingénieur, moi j'ai toujours dit à mes enfants, franchement, le diplôme on s'en fiche quoi. Réalisez-vous, c'est tout ce qui pourra vous réussir. Mais aujourd'hui, il y a déjà cette première barrière qui est le diplôme, et en plus effectivement si après vous n'êtes déjà pas le médecin et vous êtes une femme, il y a des moments c'est un petit peu... ça peut être suivant. Quoi ? suivant les équipes. Moi, j'ai ressenti plus la reconnaissance du fait d'être médecin ou pas médecin, etc. Ou en radioprotection, faire être expert radioprotection dans l'industrie ou le nucléaire par rapport à une petite PCR médicale. Il y a quelquefois un gap, donc on n'a pas les mêmes rayons.

  • Speaker #1

    Ça doit être ça.

  • Speaker #0

    Il y en a qui n'ont pas les mêmes valeurs et nous, on n'a pas les mêmes rayons.

  • Speaker #1

    On n'a pas les mêmes rayons, ça doit être ça.

  • Speaker #0

    Mais pour autant, quand on voit les formations qu'on doit faire, etc.

  • Speaker #1

    Donc, lancer, créer ta boîte, finalement, tu l'as peut-être pilotée comme une femme. Après, je ne sais pas trop ce que ça veut dire, mais tu n'as pas senti...

  • Speaker #0

    Moi, je ne l'ai pas fait en tant que femme. Je l'ai fait en tant qu'individu. Je l'ai fait parce que... Et en plus, je n'avais pas de compte à rendre. J'ai la chance d'avoir un mari depuis longtemps. qui ne s'est mêlé de rien, qui a toujours été présent, et qui me disait des choses. Moi, je n'ai pas de conseils à donner, mais pour autant, si je n'en tenais pas compte... C'est une perle,

  • Speaker #1

    je ne sais pas si on peut donner son prénom, mais c'est une perle.

  • Speaker #0

    C'est une perle. Et donc, l'idée, c'est qu'il m'a laissé faire, parce que j'ai pris des risques aussi, même par rapport à la famille, parce qu'à un moment donné, le jour où... Vous ne trouvez plus qu'avec votre statut de travailleur non salarié. Ce n'est pas la même. Et puis finalement, je me suis réalisée. Donc, si ça te plaît, ça te plaît, ça me va. Non, non, moi, je n'ai pas vécu ça en tant que femme. Déjà, je ne suis pas particulièrement féministe. Mais je ne revendique pas mon statut de femme parce que je sais que je suis en capacité de me défendre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà. Parce que quand je ne connais pas un sujet, je m'ouvre pour m'y intéresser, mais je ne vais pas aller défendre un point de vue sur un sujet que je ne connais pas. Tu ne sais pas, tu ne sais pas, apprends et puis tu reviendras après. Mais quand je connais, par contre, je ne me laisse pas faire. Ce n'est pas parce que je ne suis pas médecin ou que je ne suis pas ingénieur à la centrale nucléaire de trucs muchelégeois que je sais.

  • Speaker #1

    Alors, c'est quoi ton actualité en ce moment ? Parce qu'en fait, tu parlais de ton passé, de ton activité un peu au passé. Oui. Est-ce que tu peux nous dire ce que tu viens de faire ? Alors, quelle est ton actualité actuellement ?

  • Speaker #0

    Alors, effectivement, comme je te disais, j'avais beaucoup, beaucoup de structures et toujours de plus en plus de demandes. Et donc, mon côté psycho-rigide, souvent je dis à mes amis, je suis psycho-rigide et j'en ai fait un métier. De façon à être sûre, moi, mon but, c'est d'accompagner... les structures que ce soit dans la qualité ou de la radioprotection, je prends une responsabilité et je la porte complètement. Et donc, à un moment donné, je me suis dit, la qualité commençait à prendre de plus en plus de place, puisque la norme dont on a parlé, sur laquelle j'ai travaillé depuis 2017 avec l'AFNOR, la DGS, etc., elle a été validée en 2021, après l'épisode du Covid et les changements de ministre. Et la phase pilote a commencé en 2024. Je fais partie des commissions, du comité, la commission Label X, etc. Ça me prend beaucoup de temps et on ne peut pas tout faire et tout faire bien. Donc l'année dernière, j'ai décidé que ça faisait déjà 15 ans que je faisais de la radioprotection, que je connaissais très très bien mes clients, mais que si je voulais continuer à mener... cette histoire de qualité jusqu'au bout, puisque tant qu'Affaires de Miettes réinvesties attend, et Denis est perdu, autant aller jusqu'au bout, voir si ça va voir le jour, puisque c'est quand même quelque chose qui est décliné, qui descend de la directive européenne 2013. On est juste en 2025, on n'est pas super particulièrement en avance, mais bon, bref. Que 12 ans, on est français de toute façon, voilà. Et donc j'ai décidé de mettre fin à mon activité de personne. personnes compétentes en radioprotection et OCR, notamment organismes compétents en radioprotection. Donc j'ai passé mon année 2024 à accompagner tous mes clients. Je suis allée voir mes clients lors des visites de vérification périodique et leur mettre en place une passation de façon à ce qu'ils ne se retrouvent pas dans l'embarras. Parce que j'avais vu plusieurs fois et de plus en plus dans les dernières années, j'avais l'impression d'être... SOS-PCR en détresse. Les dentistes m'appelaient en me disant « Ma PCR a pris sa retraite, je n'arrivais pas à la joindre, je viens d'apprendre qu'elle était partie à la retraite. » Ça,

  • Speaker #1

    tu ne voulais pas. Tu voulais prévenir les PCR.

  • Speaker #0

    Donc voilà, j'étais obligée de faire ça, de prendre le relais, parce que même s'il y a un seul générateur, certains diront que ce n'est pas très intéressant. De la même manière qu'on ne laisse pas un patient seul, on ne laisse pas un dentiste qui veut bien faire, s'il se pose la question. Donc voilà, alléluia. Et donc, je ne voulais pas faire ça. Donc je les ai accompagnées, j'ai mis en place un relais et donc au 31 décembre, j'ai arrêté mon activité d'OCA.

  • Speaker #1

    Mais tu n'es pas sans activité du coup.

  • Speaker #0

    Non, non.

  • Speaker #1

    L'idée c'est de me recentrer.

  • Speaker #0

    Et de continuer. Je désigne complètement, je pense, mon temps sur la qualité maintenant et dans la qualité, la radioprotection, puisque aussi bien dans les accompagnements que dans les audits, il y a ce gros volet qui est en plus incontournable. Ça fait partie des super priorités qui doivent être vues à chaque visite. Donc c'est aussi comme ça que je reste en contact avec la radioprotection et puis des gens que je connais et qui me tiennent bien au courant de ce qui bouge, parce que ça bouge quand même plutôt beaucoup. On ne sait jamais si c'est dans le bon sens ou pas, mais en fait, ça bouge. Et donc, voilà, je pense qu'on ne peut pas tout faire et tout faire bien. Parce que même si on travaille beaucoup, d'abord, on commence à être jeune depuis longtemps. Et puis, voilà, moi, j'ai cette... C'est peut-être à tort, je n'en sais rien, mais c'était mon choix et je l'assume complètement de me consacrer pour faire bien les choses.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, c'est quoi ton nouveau métier en fait ? Maintenant, c'est l'accompagnement.

  • Speaker #0

    Je fais du conseil en management, en organisation qualité, mais uniquement en imagerie médicale, en santé.

  • Speaker #1

    Ok. Tu as refait ton business plan, tu as augmenté tes prix.

  • Speaker #0

    Pas du tout. Mais tu n'as rien appris. Non, non, non. Si, j'ai appris que je n'allais pas changer ma nature profonde. Et tu sais, on revient à cette... Ça me fait penser à quelque chose que j'ai vu. Je ne sais pas si tu suis... On en parlait tout à l'heure, tu fais des podcasts. Moi, j'ai récemment fait connaissance avec le podcast Legend. Et il y a ce jeune homme qui était intervenu à Annecy lorsqu'il y a eu le terroriste qui a essayé de tuer des bébés. D'accord. Et qui a été invité. Et voilà, qui est quelqu'un de très... versé vers la religion, etc. C'est bien, c'est pas bien, on n'a pas à juger. Un scout, etc. Moi, mon père a été chef des scouts, donc même si je n'ai pas été propulsée avec obligation dans la culture, mais pour autant, j'ai ces valeurs. Et ce que j'ai beaucoup apprécié de ce jeune homme, qui disait, j'ai un rôle, j'ai beaucoup reçu, sa mère lui avait dit, puisque tu as beaucoup reçu, il faudra que tu donnes beaucoup. Et je pense que j'ai beaucoup reçu, et il faut que je donne beaucoup, et ça passe aussi par... Par le fait de... Aujourd'hui, ce qui me fait mal dans la société, c'est que dès que ça tourne un peu trop à l'argent, ça perd tout son sens. Et finalement, on se rend compte que tout ce qui ne marche pas aujourd'hui, tout ce qui ne fonctionne pas, c'est parce que derrière, devant, au milieu, partout, il y a de l'argent. Que ce soit l'éducation, que ce soit la santé, dès qu'il y a de l'argent, ça pervertit tout. Et donc, quand on voit des belles âmes comme ça qui sont capables de prendre un risque avec... Un simple sac à dos et d'aller s'opposer. Mais voilà, là, je suis fière d'être française, même si le reste du temps, j'ai un peu mal à ma France. Tu ne travailles pas gratuitement. Je ne travaille pas gratuitement, mais ce n'est pas pour autant que je...

  • Speaker #1

    Tu es en accord avec... Tu te sens bien avec eux.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et après, effectivement, c'est un peu comme les gens qui... Il y a des pubs en ce moment qui sont un peu rigolotes, entre guillemets. Je dis ça un peu... C'est un peu amer. Si c'est pas cher, c'est pas bon.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Et on a la même chose en qualité. Il y a des gens qui choisissent quelqu'un. Non, mais parce que si lui-là, il n'est pas très cher, c'est qu'il n'est pas le meilleur. L'emballage ne fait pas le contenu.

  • Speaker #1

    Très bien. Si tu devais donner un seul message à quelqu'un qui souhaite entreprendre dans la radioprotection, tu aurais un choix, tu aurais une idée de ce que tu aurais envie de lui dire ?

  • Speaker #0

    Oui, d'y aller, bien sûr, il faut y aller. Il faut bien s'entourer, mais il faut le faire très sérieusement. Et ne pas avoir peur, en fait. Ne pas avoir... Peut-être ne pas lâcher la proie pour l'ombre, on est d'accord, mais ne pas avoir... croire en soi. Il faut se donner les moyens et croire en soi, en fait. Parce qu'à partir du moment où on doute, ça devient plus compliqué. Parce qu'effectivement, de toute façon, la perfection n'étant pas de ce monde, on pourra toujours améliorer. Mais au moins,

  • Speaker #1

    c'est peut-être bien ennuyeux la perfection.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais l'idée, c'est au moins de se lancer, d'essayer de progresser. En plus, moi, toutes mes démarches sont améliorations continues. Donc voilà. Et puis même, je le vois, je l'ai vu pendant les 15 ans. Il n'y avait pas une année où je n'avais pas optimisé un petit quelque chose. Optimiser.

  • Speaker #1

    Oui, de se lancer. Ce n'est pas parfait, mais ce n'est pas grave.

  • Speaker #0

    On y va et on s'améliore en chemin. On va apprendre parce que de toute façon, c'est la vie ça. Tous les jours, on apprend. Sinon... celui qui n'avance pas recule c'est ça c'est bien ça ok on va garder ça en tête alors bon merci Valérie si on veut te joindre on te joint comment t'as un donc t'as pas de site non j'ai pas de site genre pas mais peut-être un réseau social LinkedIn ou t'as un ou un adresse mail je suis sur LinkedIn voilà mon adresse mail elle est comme moi elle est vintage valérie.garbaille g-a-r-b-a-y carobas ou anadou.fr Ça fait beaucoup rire. Donc, quand on me demande mes coordonnées, je dis ne riez pas, je suis vintage.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est hyper à la mode d'être vintage. Peut-être que je ne connaissais pas les adresses mail vintage, mais peut-être que c'est pas bien. Et sur LinkedIn, Valérie Garbaille.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est elle. Mais après, j'avoue que... Comment ils appellent ça, mes enfants ? Je suis un fantôme ou je ne sais pas quoi. Parce que je ne publie pas, en fait. Je relais des trucs intéressants. Mais tu commandes, tu participes au débat. Oui, je commande, voilà. Mais comme je n'ai pas la culture de l'ego, et puis comme mes missions, je suis quand même un peu soumise aux secrets professionnels, je ne vais pas aller raconter ce que j'ai vu à droite, à gauche, au milieu. À un moment donné, aussi bien que quand je vais dans...

  • Speaker #1

    Il y en a qui le font, mais ce n'est pas tes valeurs.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc non, vis-à-vis de mes clients, je ne peux pas. Je n'en ai pas du tout envie.

  • Speaker #1

    Écoute, merci,

  • Speaker #0

    on te fait le plaisir. Merci à toi.

  • Speaker #1

    J'ai appris plein de choses. pouvoir m'inspirer et tout ça pour continuer mon cheminement entrepreneurial dans la radio pro alors.

  • Speaker #0

    Oui, il n'y a pas de raison. Là, toi, tu vas connaître des choses encore, des changements avec les fakes, etc.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas fini, ce n'est que le début. Oui, c'est un interne recommencement.

  • Speaker #0

    De toute façon,

  • Speaker #1

    de ce qu'on est dedans, dans ce milieu, ça change.

  • Speaker #0

    Oui, un peu beaucoup, un peu beaucoup moins, etc. Et tu regarderas que finalement, qui est-ce qui est au milieu ? L'argent.

  • Speaker #1

    C'est possible. Bon, voilà.

  • Speaker #0

    Je rappelle une phrase de... un des enseignants de formation PCR qui nous disait « Quel est le prix du millisievert ? »

  • Speaker #1

    Exactement, c'est vrai. Quel est le coût du microsievert ? Quel est le coût de l'économie du microsievert ? C'est un coût financier, je me rappelle même, il y a eu un coût en TMS, le muscle squelettique du port d'établié de 1 mm. C'est ça. Ok, bon, je garde ça en tête alors. Merci Valérie. Merci, à toi. Merci infiniment d'avoir écouté cet épisode de Radio Protection. J'espère que cet épisode t'a inspiré, qu'il t'a donné des pistes de réflexion sur l'avenir de notre métier, de nos missions et finalement de ce qu'est un PCR ou un conseiller en radioprotection. Alors si jamais tu as une question, une idée ou si tu as simplement envie d'échanger, de papoter, tu sais, je suis toujours partante pour discuter. Tu m'envoies un message. Peut-être le plus simple, c'est sur LinkedIn. Donc Stéphanie. Mora, M-O-R-A, tout simple. Ou alors, tu m'envoies un mail à stéphanie-radio-protection.fr C'est assez simple. Et puis, voilà, on échange. Ça sera avec grand plaisir. Je te dis surtout à très bientôt pour un nouvel épisode où je continue à explorer, à apprendre, à partager avec toi ce grand virage de la formation en radioprotection. À très vite. Ciao, ciao.

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