- Speaker #0
Hello à tous, je suis Eleonore Vigneron et je suis ravie de vous accueillir sur Rayon Nantes. Dans ce podcast, je pars à la rencontre de personnalités inspirantes qui rythment l'actualité ou l'innovation à Nantes et dans la région. Ensemble, nous discutons de leur parcours de vie, de l'origine de leurs projets et de leur vision de l'entrepreneuriat à Nantes. Rayon Nantes, un podcast... original, à écouter quand vous le voulez sur toutes vos plateformes de podcast. Aujourd'hui, je reçois dans Rayonnante, Émilie Abel, la moitié du duo derrière Imagination Machine, le startup studio nantais qui lance des projets à impact social et environnemental. Créé en 2018 avec Rob Spiro, Imagination Machine est bien plus qu'un simple incubateur, c'est un acteur clé derrière des startups local stars comme BIM, Smala, Joe et les Minimondes. Avec Émilie, on parle de son arrivée à Nantes, de sa rencontre avec Rob, spoiler, c'est un matché, et de leurs recettes secrètes pour transformer des idées en entreprises qui changent la donne. Forte de ses expériences à l'athlète de l'incubateur et du master entrepreneuriat d'HEC, Émilie partage ici sa vision unique de l'entrepreneuriat. Préparez-vous à une vraie masterclass où douceur, passion et rire sont au rendez-vous. Bonne écoute !
- Speaker #1
Bonjour Émilie. Bonjour Eleonore.
- Speaker #0
Bienvenue dans Rayonnante.
- Speaker #1
Merci beaucoup.
- Speaker #0
Je suis ravie de t'avoir au micro de Rayonnante aujourd'hui. On va parler du coup d'Imagination Machine, du travail que vous faites ici à Nantes, dans tout l'écosystème entrepreneurial nantais. Mais déjà, je voudrais qu'on commence par parler de toi, Émilie, qu'on découvre un peu qui tu es, d'où tu viens, quel a été ton parcours, comment es-tu arrivée jusqu'ici ? Et déjà, je crois savoir que tu n'es pas nantaise, non ?
- Speaker #1
Tout à fait, je suis plutôt parisienne, mais avec quand même des racines nantaises. Mes grands-parents étaient imprimeurs à Nantes et j'ai des racines lotoises aussi, donc je viens du sud-ouest.
- Speaker #0
Eh bien écoute, Émilie, je vais commencer par te laisser te présenter, si tu veux bien.
- Speaker #1
Eh bien, je suis Émilie Abel, j'ai 40 ans, je suis maman de deux enfants et je suis la cofondatrice d'un start-up studio qui s'appelle Imagination Machine et qui a un ancrage très fort à Nantes.
- Speaker #0
Alors si on revient justement sur ton enfance, ça m'intéresserait de savoir d'où tu viens, quels étaient tes centres d'intérêt quand tu étais petite, à quoi est-ce que tu rêvais lorsque tu étais jeune ?
- Speaker #1
Alors quand j'étais jeune, moi j'étais plutôt très créative, on va dire. Donc je rêvais de quoi ? Je rêvais d'être musicienne, je rêvais d'être... comédienne, je rêvais d'être paysagiste aussi, ça c'est quelque chose qui m'a pas quittée. En fait, rien de tout ça m'a quittée. Je crois que j'étais une petite fille très curieuse, donc je touchais à beaucoup de choses et j'étais très passionnée. Je pense que je le suis encore. Mais voilà, j'étais ce type de petite fille qui mettait de l'énergie dans beaucoup de choses.
- Speaker #0
Passionnée et touche à tout.
- Speaker #1
Tout à fait.
- Speaker #0
Et est-ce qu'il y a des valeurs justement que ta famille t'a transmises qui te guident encore aujourd'hui dans ton parcours ?
- Speaker #1
Ah oui, complètement. Je pense que la... La première des valeurs que mes parents m'ont transmises, c'est la générosité. Mes parents sont des exemples que j'essaie d'honorer sur ce terrain-là. La générosité, la curiosité. Toujours vécu dans un environnement où c'est quelque chose de très important d'être curieux des autres, notamment. Et puis, il y a pas mal de choses autour de rêver grand, mais faire les choses aussi, faire les choses bien. On est droit dans ses bottes. Et voilà, c'est des choses qui sont importantes dans ma famille.
- Speaker #0
Et alors raconte-nous justement ton parcours.
- Speaker #1
J'ai fait des études de lettres. Je suis une littéraire au départ. Et ensuite, j'ai fait des études d'histoire. Et j'ai enchaîné sur un master en sciences politiques qui était spécialisé sur les affaires européennes. Donc je suis devenue spécialiste des relations entre les États-Unis et l'Europe depuis les années 80. Voilà, tout ce qui m'a... pas beaucoup servi par la suite, pour être honnête. Mais donc voilà, j'ai fait un Master 2 en lobbying européen, pour être précise. J'ai commencé mes stages de fin d'études sur le sujet et en fait, assez vite, je suis partie en courant en me disant que ce n'était pas du tout, du tout ce que je voulais faire de ma vie, que ça n'allait pas me passionner pendant les 40 prochaines années. Et donc, je suis un peu partie en courant de ce truc-là en me disant que j'allais aller voir autre chose. Donc, je suis allée... parti faire un petit tour d'Europe et quand je suis rentrée j'avais les idées un peu plus claires en me disant je vais me trouver un job alimentaire et comme ça ça me laissera le temps de savoir réellement ce que je veux et de cette manière là j'ai commencé à travailler avec une femme qui crée sa boîte elle crée un cabinet de chasse de tête dans le milieu de la mode donc quelque chose d'assez pointu on est vraiment sur une niche mais voilà qui était assez... assez amusant. Et moi, je suis rentrée dans cette boîte-là pour faire un tableur Excel de base, pour commencer à tout simplement avoir une vision sur l'ensemble des profils qu'elle recevait et qu'elle rencontrait. Donc c'était quelqu'un qui, elle, avait passé 20 ans dans le milieu de la mode, qui connaissait ce milieu-là par cœur, et qui avait positionné son cabinet de chasse de tête pour trouver les meilleurs talents créatifs pour les maisons de prêt-à-porter, haut de gamme, etc., toutes les belles maisons de l'avenue Montaigne. Et c'était une aventure assez fascinante. C'était un cabinet qui s'appelait Agence Secret. J'ai finalement trouvé une boîte qui a voulu m'embaucher par ailleurs. Et donc, je suis retournée voir cette dame en lui disant, écoute, j'ai une proposition d'embauche ailleurs. Mais en fait, tu sais quoi ? Je m'amuse tellement chez toi que propose-moi quelque chose et je reste. C'était une bibliothèque ? Oui, mais en même temps c'était une aventure. Moi j'étais salariée dans cette boîte, mais en même temps on était deux et on faisait tout ensemble. Donc ça, ça a été une superbe expérience. Et en fait, moi j'ai appris comme ça. La fondatrice de ce cabinet était quelqu'un de très créatif, qui avait une vraie connaissance de son métier, qui n'était peut-être pas la personne la plus organisée par ailleurs. Et du coup, moi je me retrouvais à faire des entretiens, alors que ce n'était pas mon métier au départ. Mais voilà, j'ai tout appris comme ça. J'ai appris parce qu'il fallait faire et j'ai fait. Et donc, j'ai fait passer des entretiens d'embauche à des gens qui avaient 40 ans de maison dans des maisons incroyables. Au bout de deux ans, j'ai décidé de quitter cette boîte-là parce que c'est un monde un peu particulier, la mode quand même. Ce n'est pas le mien fondamentalement. Et donc, j'ai cherché à recruter la personne qui allait me succéder sur ce poste-là parce que j'avais quand même mis deux ans de mes tripes dans cette boîte. Je m'étais vraiment éclatée. J'avais vécu le truc à fond. Et du coup, j'ai cherché la bonne personne pour prendre ma place. Et j'ai rencontré comme ça quelqu'un qui sortait du master entrepreneur d'HEC, qu'on finalement n'a pas recruté sur ce poste-là, mais en tout cas, elle, elle m'avait déjà bien âme saunée, on va dire. Et en fait, à la suite de cet échange-là, moi, j'ai postulé sur ce master et j'ai du coup fait une année de master entrepreneur.
- Speaker #0
Et quand tu postules pour ce master, tu as une idée de l'entreprise que tu veux créer après, du business que tu souhaites monter ? Non,
- Speaker #1
pas du tout. Là, à l'époque, j'avais 24 ans, quelque chose comme ça. Je n'avais aucune idée d'où j'allais pouvoir mettre mon énergie, sur quel secteur ou quoi, pas du tout. Non, ce qui me passionnait, c'était de pouvoir lancer quelque chose. peu importe quoi.
- Speaker #0
La précédente expérience, ça avait fait que tu avais l'optimisme entrepreneurial et tu voulais être en dedans.
- Speaker #1
Et de créer quelque chose de rien, d'avoir à un donné une entreprise qui existe et qui dépasse un peu les simples individus que sont les gens de l'équipe. Quand la boîte commence à avoir une existence en elle-même, c'est génial. Tu passes à quelque chose qui te dépasse et c'est ça ton objectif.
- Speaker #0
Et en finissant ce master, tu te voyais où ?
- Speaker #1
À la fin de ce master, j'ai créé une boîte avec mon frère. Là aussi, expérience pleine d'apprentissage. Travailler en famille, déjà. Premier apprentissage, ne pas travailler en famille. Cette boîte-là, c'était une boîte qui s'appelait Please Don't Show. On avait créé un espèce de logiciel de présentation, sauf que ce n'était pas des slides, c'était un seul espace. Et tu créais des objets dans l'espace et tu créais un cheminement entre ces différents objets. Et ça créait la présentation. C'est un peu comme du prézi qui existait à un moment donné. Mais on avait fait du présier en 3D. Donc, on rajoutait du sens au fond par la forme. C'était un peu ça notre postulat. Mais fondamentalement, on avait un peu du mal à travailler ensemble avec mon frère.
- Speaker #0
Cette fois, tu étais à l'origine de la technos.
- Speaker #1
Non,
- Speaker #0
c'était lui qui avait développé cette casquette-là. Tu avais quelle casquette ?
- Speaker #1
Eh bien, moi, mon objectif, c'était de faire en sorte qu'on rencontre un client à la fin. Lui, il codait. Puis moi, j'essayais de rapporter du feedback client. Et ce n'était pas simple.
- Speaker #0
Pas simple pour l'outil, tu veux dire ?
- Speaker #1
Non, pas simple dans les interactions entre nous, parce qu'on n'avait pas la même approche, tout simplement. Et tu vois, au bout de huit mois, j'ai préféré garder mon frère plutôt que de garder ma boîte, tout simplement. Et donc, à ce moment-là, j'ai pris du recul sur cette boîte-là.
- Speaker #0
Pas simple en même temps d'avoir cette discussion avec son frère,
- Speaker #1
non ? Pas simple et en même temps, tu vois, comme je te disais, il y a des valeurs assez fortes qui sont ancrées dans la famille. Il y a un moment où ce n'est pas un sujet, il y a un moment où on sait ce qui est le plus important dans nos vies à nous, donc pas simple et en même temps assez évident au bout d'un moment. Et donc à ce moment-là, j'ai pris du recul et j'ai un de mes profs d'HEC qui est venu me chercher pour prendre la direction de l'incubateur d'HEC. J'ai démarré en 2011, expérience hors du commun parce que j'avais 25 ans à l'époque.
- Speaker #0
Il existait déjà cet incubateur ?
- Speaker #1
Il existait depuis 4 ans, il avait été créé par deux étudiants. d'HEC et managé par Guilhem Berthollet, qui est un entrepreneur qui ensuite a rejoint la sienne lyonnaise. Et voilà, gros démarrage avec des super boîtes qui sont sorties, qui étaient déjà sorties à l'époque, type Litchi, Jimmy Fairly, Octa.Vision, des boîtes comme ça. Des grosses boîtes qui ont vraiment performé derrière. Donc, premier beau jalon. Et il a fallu accompagner un peu la montée en puissance d'un incubateur comme celui-là à une période où l'écosystème entrepreneurial explosait de total. Et donc, il y a beaucoup de choses qui commençaient à avoir le jour. 2011, c'est vraiment l'année où il y a une multitude d'acteurs qui ont commencé à se mettre en place. Les incubateurs, c'était les premiers. Ensuite, tu as eu des formats type accélérateur ou ce genre de choses, ou même Startup Studio. Il y a un ou deux acteurs historiques qui sont plus vieux que ça, mais pas beaucoup. Donc voilà, c'était vraiment le démarrage de cet écosystème.
- Speaker #0
Et quel était le rôle de cet incubateur ?
- Speaker #1
C'était d'accompagner les étudiants, d'accompagner les étudiants à se lancer, d'avoir les bonnes ressources autour d'eux, d'avoir des experts, parce que c'est... aussi la marque de fabrique d'HEC que d'avoir une communauté d'experts qui peuvent intervenir à tout moment sur le projet et qui peuvent donner des bons conseils, donner des conseils avisés et faire profiter de leur réseau, tout simplement. Et donc ça, c'était vraiment la mission de l'incubateur HEC. Et aventure un peu hors du commun aussi, parce qu'à l'époque, j'étais seule dans l'équipe de l'incubateur HEC et que, tu vois, en quatre ans, on est... Et je suis passée du coup de quatre projets que j'accompagnais par an à 40. Et donc, en fait, le gros challenge de cette expérience-là, ça a été d'aller créer l'équipe qui allait me permettre justement cette montée en puissance et d'aller créer l'équipe de tuteurs, d'experts pour entourer toutes ces boîtes-là. Ça a été un des gros challenges. C'était génial.
- Speaker #0
Ils te présentaient leurs projets, toi tu les sélectionnais et après tu les accompagnais.
- Speaker #1
Tout à fait. Je ne les sélectionnais pas seules, je les sélectionnais avec un panel de tuteurs et d'experts. Et ensuite, l'accompagnement démarrait. Donc, on créait des contenus, des ateliers, des sessions de travail, des sessions pour créer les feuilles de route pour ces entrepreneurs. C'était très dense et voilà, c'était très chouette comme expérience.
- Speaker #0
Ça devait être passionnant. Oui. T'as été quoi les projets qui t'ont marqué pendant ces années ?
- Speaker #1
Écoute, il y en a eu plein. En fait, l'incubateur HEC, ça a été un melting pot de... Plein de boîtes, on a accompagné des boîtes comme Innoverder, SoShape, Divin, Isé Lingerie, on a eu WazeUp qui a été racheté par Blablacar derrière, on a eu BirdOffice pareil qui a rejoint Cactus ensuite. C'est plein de boîtes qui ont vraiment tiré leur épingle du jeu et surtout c'est une communauté d'entrepreneurs génialissime. Tous les entrepreneurs qui sont derrière ces boîtes-là, c'est des gens incroyables. Et il y a plein de boîtes aussi dans cet incubateur qui n'ont pas duré, mais dont les entrepreneurs ont relancé des boîtes derrière. Tu vois, je pense à Nicolas Merlot, le fondateur de Thiel, qui avait monté une première boîte à l'incubateur. Je ne sais pas si ça te parle, mais en fait, il y a une galaxie de boîtes qui sortent de cet incubateur-là, qui est assez exceptionnelle. Et toi,
- Speaker #0
tu les accompagnes de la création jusqu'au lancement ?
- Speaker #1
Oui, et en fait de la création et même de l'idéation, parce qu'au départ, la boîte n'est pas créée quasiment, et on est en mode, on va chercher des clients, et on commence à tester ce qu'on appelle le product market fit, et on essaye de comprendre si on est vraiment au bon endroit. Et ça, c'est tous ces challenges du business model. On adresse tous les sujets de la boîte, et on essaye de faire en sorte que ces boîtes-là sortent, que ces entrepreneurs-là, ils sachent... où sont leurs forces pour être au bon endroit, au bon moment, et ensuite qui se financent et compagnie. Je pense que ce que j'ai le plus appris à ce moment-là, c'est de reconnaître des entrepreneurs. C'est assez simple, mais ce process de sélection, on avait énormément de candidatures, tu peux l'imaginer. Ce process de sélection, il s'agissait de trouver les entrepreneurs sur lesquels on savait que nous, la valeur qu'on allait apporter serait au bon endroit. que c'était des entrepreneurs qui allaient créer un service, qui allaient changer quelque chose et qui avaient une possibilité de se développer à très grande échelle. Et donc moi j'ai beaucoup appris à ce moment-là sur ce que c'est que la personnalité de l'entrepreneur qui peut permettre ça. Je pense que dans l'expérience précédente à Jean Secret, j'ai appris ce que c'était que la personnalité des créatifs et ça recouvre quelques-uns des entrepreneurs, pas forcément tous. Et à l'incubateur HEC, j'ai appris ça, j'ai appris... Voilà, la personnalité de l'entrepreneur, qu'est-ce qui fait que ça peut marcher ? C'est des choses qui me servent tous les jours. Alors,
- Speaker #0
quelles sont les réponses à ces questions, justement ?
- Speaker #1
Écoute, je pense qu'un entrepreneur... J'ai identifié qu'un entrepreneur, c'est quelqu'un qui a une vraie capacité d'écoute. C'est un peu... C'est assez paradoxal, peut-être, mais... Tu vois, on peut avoir l'image d'un entrepreneur comme étant quelqu'un qui... qui a des convictions hyper ancrées, qui est capable de s'enflammer sur un sujet et qui porte son projet avec une énergie de fou. Et parfois, on peut confondre ça avec de l'ego. Or, moi, je suis persuadée qu'un super entrepreneur, c'est un entrepreneur qui a du leadership, mais qui n'a pas forcément un gros ego. Parce que qui dit gros ego ne dit pas forcément une vraie capacité d'écoute. Or, pour designer un produit ou un service ou whatever, qui soit... colle au plus près des attentes des utilisateurs, il faut avoir cette capacité à entendre ce que disent les utilisateurs. Et ce n'est pas simple si tu as un projet ou un concept qui est chevillé au corps et que tu y mets de l'ego. Parce que le jeter à la poubelle, si tu as mis beaucoup de toi-même dedans, ce n'est pas simple. Alors que si tu es dans une posture où réellement tu écoutes, là, tu peux aller loin, tu peux rester très agile et du coup... Voilà, être vraiment au plus près de ce que l'utilisateur attend. Donc je pense que c'est ça. Et donc tu vois, il y a deux choses. Il y a capacité d'écoute et l'humilité qui va avec. De se dire en fait, ce n'est pas moi qui ai la réponse, je ne suis pas mon propre consommateur. Et j'ai une vision, certes, et j'ai quelques convictions, certes. Mais je vais attendre que ce soit l'utilisateur qui me dicte ce qui est réellement son problème, son besoin.
- Speaker #0
Si j'en viens sur toi, ton parcours, donc tu quittes cet incubateur d'HEC. Oui. Tu prends donc un autre poste toujours au sein de HEC.
- Speaker #1
Je suis exécutive du Master Entrepreneur.
- Speaker #0
Voilà, exactement. Et donc là, raconte-nous tes challenges et tes défis.
- Speaker #1
Alors là, je remontais un peu la chaîne. À l'incubateur HEC, j'ai accompagné des entrepreneurs qui avaient un projet. Et donc au Master Entrepreneur, je remonte, je n'accompagne pas des entrepreneurs qui ont un projet, j'accompagne des étudiants qui se posent la question de devenir entrepreneur. Donc le Master Entrepreneur HEC, c'est un master où... La pédagogie, c'est une pédagogie par l'action. Le mot d'ordre de ce master, c'est learning by doing c'est jeter les halos, ils apprendront à nager On confronte les étudiants le plus possible à la création d'entreprises. Ils font une mission avec des entrepreneurs, ils font une mission de redressement, de reprise d'entreprise, et ils font une mission de création de leur propre projet. On est vraiment dans un process de transformation d'un individu qui passe de son statut et de son mental d'étudiant. à un mental d'entrepreneur qui réellement se dit que oui, il peut lancer une boîte, que c'est faisable, que c'est accessible et que c'est le meilleur moment pour lui de le faire.
- Speaker #0
Donc toi, ton rôle, c'était quoi concrètement ?
- Speaker #1
Moi, j'ai accompagné les étudiants dans ce process de transformation et j'étais beaucoup sur les contenus de ce programme-là. Donc j'ai lancé plein de choses. Mon objectif, c'était de suivre un petit peu les tendances aussi. J'ai lancé une track... Usine IO, qui était une entité, toute une logique de Fab Lab à Paris. Et donc, on faisait en sorte que les étudiants puissent designer des choses avec cette entité-là. J'ai participé à la création du master Bio-Entrepreneur, qui est un master qui est co-construit avec Polytechnique. Donc, on faisait en sorte que les étudiants puissent travailler sur des projets de santé apportés par des instituts de ce monde-là. Et donc, l'idée, c'était d'apporter des projets et qu'ensuite, les étudiants puissent s'en saisir et potentiellement créer des boîtes à partir de ça. Bref, il y avait beaucoup d'émulation pour aller chercher les projets sur lesquels les entrepreneurs pouvaient se lancer potentiellement. Moi, j'étais en mode générer toutes les possibilités pour que les étudiants aient des opportunités. C'était ça mon truc.
- Speaker #0
Il y a des étudiants qui abandonnent en cours de route ou à la fin, ils disent finalement, c'est pas du tout mon...
- Speaker #1
Alors, qui abandonnent en cours de route, non. Parce que c'était OK aussi de ne pas lancer une boîte à la fin, tu vois. Et fondamentalement, c'est d'ailleurs un sujet vraiment intéressant. Non, mais... fondamentalement tu peux avoir un parcours très entrepreneurial sans être un entrepreneur tu vois tu peux avoir une posture très entrepreneurial et pas forcément monter une boîte moi j'ai plein de copains de promo qui ont fait ça qui sont pas des entrepreneurs aujourd'hui qui n'ont pas créé leur société mais qui sont dans des super jobs où en fait ils font preuve de qualité entrepreneuriale tous les jours tu vois et donc c'était complètement ok qu'un entrepreneur se lance pas mais mais c'est vrai qu'il y avait aussi une espèce de message qui était de dire et Vous avez beaucoup moins à perdre à tenter maintenant qu'à tenter dans dix ans quand vous aurez une famille, un job installé et que ce sera beaucoup plus difficile de vous lancer si c'est ce que vous voulez. Donc on essayait de faciliter le passage à l'action.
- Speaker #0
Et parmi tous ces étudiants que tu as accompagnés, tu as travaillé quatre ans. Oui. Il y a eu des profils qui t'ont marqué plus que d'autres, des projets qui t'ont marqué plus que d'autres ?
- Speaker #1
Alors des projets c'est difficile à dire, j'en ai vu des centaines en vrai. Des profils, je peux te citer le parcours d'une étudiante, une étudiante incroyable. qui avait une volonté de fou. Et ça, tu vois, tu le décèles très très vite. Quand elle t'explique qu'elle a été très malade et qu'en fait, elle te demande si elle peut ne pas faire les 100 kilomètres à pied qui sont le séminaire d'intégration de départ de ce master-là. Et en fait, tu... Tu comprends qu'elle a été opérée trois semaines avant et tu vois, juste, elle demandait la permission de s'arrêter. Et moi, j'étais là en train de me dire, mais bien sûr que tu peux t'arrêter. Mais en fait, je t'admire d'être là, tu vois. Il y a des profils comme ça qui m'ont marquée, ouais, carrément. Où tu te rends compte de la résilience de ce type de personnes. Moi, je suis très admirative de tous ces entrepreneurs. Ce sont des modèles. Complètement.
- Speaker #0
Et est-ce qu'il y a une erreur que tu repérais souvent justement chez ces jeunes entrepreneurs que tu accompagnais ?
- Speaker #1
Une erreur de jeunesse, je crois. C'est peut-être de se focaliser beaucoup sur le projet plutôt que de se focaliser sur son équipe. Je pense que ça c'est une erreur récurrente chez les jeunes entrepreneurs. C'est de se dire, je cherche absolument l'idée géniale pour démarrer. En fait, quand tu as quelques années d'expérience sur le sujet, tu finis par comprendre que... C'est relativement secondaire l'idée. Alors on te le dit, tout le monde te le dit, mais tant que tu n'en as pas fait l'expérimentation par toi-même, c'est compliqué de l'entendre. Je crois que le succès de la plupart des startups, c'est les équipes. C'est de mettre les bonnes personnes au bon endroit et puis de capitaliser sur leurs talents et sur leurs réflexions stratégiques, sur leur capacité à faire, mais aussi à penser et à développer une vision pour une boîte. Et ça, je pense que c'est l'erreur numéro un des très jeunes entrepreneurs, mais ça s'apprend.
- Speaker #0
Et si on revient sur toi, en 2018, tu fondes ici à Nantes avec Rob Spiro, donc Imagination Machine, qui est un startup studio dédié aux entreprises à impact social et environnemental positif. Comment est-ce que justement ces deux rôles entre l'incubateur d'HEC et ton rôle de directrice du master entrepreneuriat d'HEC ont influencé toi ta vision de l'entrepreneuriat et ton donné justement envie de créer ton propre studio d'accompagnement ?
- Speaker #1
Quand je suis arrivée, je ne suis pas arrivée en me disant que je voulais absolument créer un startup studio. Je suis sortie d'HEC avec deux convictions. La première, c'est que j'avais adoré ces années-là, que le monde de l'entrepreneuriat était le mien et ça, c'était clair dans ma tête. Mais aussi avec vraiment l'envie de passer à l'action. Je pense qu'à HEC, pendant sept ans, vraiment, j'ai adoré ces années-là. Mais c'est aussi des années où j'étais une intermédiaire, où j'ai accompagné des gens à faire. Et je suis arrivée, j'ai quitté HEC et je suis arrivée à Nantes en me disant que je voulais mettre les mains dans le cambouis maintenant. qu'en fait, il était temps de passer à l'action moi-même. Donc oui, j'avais vraiment ce souci de faire. Le deuxième point, c'est que je voulais avoir un impact, tout simplement. Je voulais faire les choses à bon escient. J'ai vu des super succès de boîtes. Il y a quelques-unes des boîtes de l'incubateur, je sais qu'ils sont des boîtes avec des effets de viralité de dingue. Bon, avec un impact sur lequel je trouvais que ce n'était pas forcément absolument évident. Moi, j'avais en tête qu'il fallait mettre cette énergie-là. à quelque chose qui allait changer la donne dans le bon sens. Et c'est vraiment dans cet esprit-là qu'on a créé Imagination Machine ensuite.
- Speaker #0
Comment tu es arrivée à Nantes ?
- Speaker #1
Je suis arrivée à Nantes parce que j'ai un petit garçon qui a 7 ans et demi maintenant, mais qui à l'époque avait un an tout juste et qui était asthmatique sévère. Quand il est né en région parisienne, la vie a été un peu compliquée pour nous. On habitait à Vannes, au sud du 15e. Et ce petit chou-là avait du mal à respirer, donc on a fini par faire un choix assez drastique d'aller prendre l'air ailleurs, tout simplement. Et c'est comme ça qu'on a choisi de s'installer à Nantes avec mon mari. Donc on a quitté nos jobs respectifs et on s'est installés à Nantes à ce moment-là, et on a très bien fait. Parce que ce cas de figure-là, 15 jours après, on avait rendez-vous avec un pneumologue et il arrêtait tous les traitements, il était sous traitement lourd. vraiment très lourds. Et donc, on a tout arrêté 15 jours après notre arrivée à Nantes. Donc, on peut dire qu'on était persuadés d'avoir fait le bon choix.
- Speaker #0
Donc, vous avez été nantée ?
- Speaker #1
Non.
- Speaker #0
Mais pourquoi avoir choisi Nantes parmi d'autres villes ?
- Speaker #1
On cherchait une ville dans le grand quart nord-ouest, on va dire, parce que les familles, et donc l'envie de rester à proximité des familles. Marie a décroché des rendez-vous à Lille. Et à ce moment-là, on s'est posé la question en se disant, est-ce que vraiment on a envie d'aller à Lille ? Ou est-ce qu'on préfère aller ? à Nantes ? Et voilà, la question, elle était toute répondue. Voilà, donc ça a été assez rapide comme choix. Moi, je n'avais pas envie de vivre à Rennes parce que j'y avais fait une partie de mes études et ce n'était pas... J'avais envie de voir autre chose. Donc, on a fini par choisir Nantes.
- Speaker #0
Comment est-ce que tu as rencontré Rob Spirou, avec qui tu as cofondé ce startup studio Machine Machine ?
- Speaker #1
Eh bien, je l'ai rencontré un peu par hasard. Quoi que, est-ce que c'est vraiment un hasard, je ne sais pas. Mais quand je suis arrivée à Nantes, mon mari avait un job et moi je cherchais ma prochaine aventure. J'arrivais avec mes deux enfants en bas âge et donc en me disant que c'était peut-être pas tout de suite le bon moment de créer une boîte. Mais en me disant qu'il fallait que j'aille mettre les mains dans une boîte industrielle puisque je voulais être dans le fer. Et que potentiellement, la porte d'entrée, c'était d'être sur de l'innovation dans une boîte de ce type-là. Parce que c'était là-dessus que j'étais à peu près bankable en sortant du parcours qui était le mien. Et donc, j'ai commencé à rencontrer un peu les acteurs ici. J'ai rencontré un entrepreneur qui m'a dit, écoute, il faut absolument que tu rencontres Rob Spiro. Il vient de lancer un accélérateur. Et moi, je lui ai dit, enfin, je ne sais plus si je lui ai dit sur le moment ou si j'ai été très polie, j'ai dit oui, oui, puis en fait, je n'en pensais pas moins. Mais en tout cas, moi, je m'étais dit, accélérateur, en fait, je ne veux pas refaire ce que j'ai fait déjà. Je veux passer à une autre étape. Donc, je n'étais pas convaincue. Et lui avait passé mon CV à Rob. Et Rob, à Chossé, ça ne lui parlait pas. Rob, il arrivait des États-Unis. Les écoles de commerce en France, ce n'était pas ce qu'il connaissait le mieux. Et donc, il avait exprimé qu'il n'avait pas forcément un besoin. Mais on a fini par déjeuner ensemble, par politesse, envers notre contact commun. Et on a bien fait. En fait, on a passé une heure et demie à parler de... d'entrepreneuriat, je pense, mais on est sortis de ce déjeuner en se disant qu'on aurait plaisir à travailler ensemble. Et en se topant dans la main, en se disant qu'on se sentait très alignés en termes de valeur, et ça n'a pas changé dans IOTA depuis six ans.
- Speaker #0
On raconte un petit peu l'histoire de Rob, pour ceux qui ne le connaissent pas. Tout à fait. Donc Rob, qui tu as cofondé Imagination Machine, je le disais, est américain. Il a lancé deux startups au cœur de la Silicon Valley, dont l'une a été rachetée par Google, donc une belle success story. Et après ces deux succès, Rob a quitté les Etats-Unis pour s'installer à Nantes parce que ça fait mes Nantaises.
- Speaker #1
Tout à fait.
- Speaker #0
A quel moment, lui il avait déjà, si je comprends bien dans ton histoire, lui il avait déjà créé la Startup Studio ?
- Speaker #1
Il avait créé Imagine Show Machine, il avait démarré en décembre 2017. Il avait à ce moment-là déjà lancé une première expérimentation qui était Vite mon marché. Quand je suis arrivée, moi je suis arrivée en mai 2018. Et donc quelques semaines avant, il avait lancé avec Colline et Dorothée, il avait lancé Jo, qui est une boîte qui fait des protections hygiéniques féminines en coton bio sur abonnement. Et donc, à l'époque, c'était des premières discussions avec Colline et Dorothée. Et c'était assez embryonnaire encore. Il y avait des premiers tests, des premiers user tests qui étaient en train d'être faits. Et voilà. Et donc, c'est à ce moment-là que moi, je l'ai rencontré et qu'on a démarré ensemble. Donc, là où c'était un modèle assez accélérateur, on a très vite orienté le truc vers un modèle beaucoup plus startup studio pour aligner... Ce que nous, on voulait mettre dans toutes ces boîtes, c'est-à-dire, notre objectif, ce n'était pas d'être un investisseur, mais c'était de mettre les mains dedans, encore une fois, et donc d'être opérationnel dans ces boîtes et d'être vraiment dans une posture de cofondateur de ces entreprises.
- Speaker #0
Parce que quelle est la différence entre un accélérateur et une startup studio ?
- Speaker #1
Précisément, un accélérateur, c'est une structure qui va être au bon endroit au bon moment pour une startup, pour lui permettre de se déployer et de connaître un développement iconique important. Et donc, c'est... Et ça va être des moyens opérationnels pour accélérer le développement commercial. Et ça va être des moyens financiers. Donc c'est un investissement dans une boîte. Et souvent, il y a des services en plus, donc de l'hébergement ou ce genre de choses. Un startup studio, la différence, c'est que dans de nombreux cas, les projets de boîtes viennent de nous. Donc c'est nous qui avons l'idée de départ. Et on va chercher des cofondateurs pour monter ces boîtes-là avec nous. C'est ce qui s'est passé dans le cadre de Jo. Rob avait identifié un business qui fonctionnait bien aux US Il a rencontré Colline et Dorothée, ils ont démarré le truc ensemble Et dans aujourd'hui à peu près 50% des cas, c'est toujours le cas C'est-à-dire qu'on a une idée de boîte, on a un sujet, on a une opportunité de business qu'on a identifié Et on va chercher un cofondateur, puis un second,
- Speaker #0
et on démarre le truc ensemble C'est forcément des associations ?
- Speaker #1
Oui Pourquoi ? Parce que c'est le meilleur setup On a testé plusieurs choses différentes Oui C'est ce qui fait que ça marche, tu vois, c'est ce qui fait que, tu sais, on parle beaucoup de la solitude de l'entrepreneur. Et quand on démarre ensemble avec un Startup Studio, t'es pas seul. Mais le Startup Studio, soyons réalistes, il n'est pas opérationnel ad vitam dans la boîte, il ne peut pas. Nous, on crée dix boîtes à la fois, donc c'est pas possible d'être à 2000% sur chacune des boîtes. Donc c'est hyper important d'avoir un binôme de départ avec lequel tu démarres. Et voilà, qui sont là aussi pour s'épauler l'un l'autre. Et en fait, on est un trio, en fait. Mais voilà, c'est important d'avoir cet équilibre-là. En tout cas, nous, c'est vraiment des choses sur lesquelles on a beaucoup itéré et sur lesquelles aujourd'hui, on a une vision assez précise du sujet. Et ça nous paraît très important de ne pas déroger à ça.
- Speaker #0
Et comment est-ce que vous faites pour sourcer vos idées, vos projets ?
- Speaker #1
Écoute, on a...
- Speaker #0
Plein de sources différentes. La première, c'est qu'on n'est pas tout seul chez Imagination Machine. On a des investisseurs autour de nous qui sont pour beaucoup des acteurs, déjà des acteurs très engagés sur l'impact, c'est la première chose, mais aussi des acteurs qui ont une vraie vision de leur business chacun. Tu vois, on a démarré Imagination Machine avec un socle d'industriels qui ont soutenu Imagination Machine. C'était génial parce que, c'est toujours génial d'ailleurs, parce que c'est... Ça nous a permis d'identifier des opportunités sur des terrains de jeu que nous, nous ne connaissions pas au départ. Et puis, dans les investisseurs d'Imagination Machine, tu as aussi beaucoup d'entrepreneurs. Et en fait, c'est un terreau impeccable. C'est génial parce qu'on a plein de feedback sur les marchés qui nous remontent. Et c'est ce qui nous permet de démarrer des choses. Et puis, on est aussi au sein d'Imagination Machine, une équipe d'entrepreneurs. Dans l'équipe d'Imagination, l'équipe interne d'Imagination Machine, des salariés d'Imagination Machine, aujourd'hui, tu as à peu près la moitié de l'équipe qui sont des anciens entrepreneurs en résidence avec qui on a commencé des projets. Et en fait, on les a internalisés après. Mais voilà, c'est te dire, c'est une posture. Ce sont des gens qui ont une capacité d'étonnement qui nous permet derrière de saisir des petites tendances ou de saisir des problèmes. Et avec un œil où en fait, chaque fois que tu as un problème... Ce que tu commences par chercher, c'est la solution et tu commences par itérer sur le sujet. C'est vraiment notre approche.
- Speaker #1
Et comment est-ce que tu fais à l'inverse pour trouver justement les bonnes personnes pour porter ces projets ?
- Speaker #0
Alors ça, pour le coup, c'est ma casquette à moi. Au sein d'Imagination Machine, je source tous nos cofondateurs. Et comment je fais ça ? Aujourd'hui, j'ai trois façons de le faire. La première, c'est un terme qui est moche, mais... Mais je ne sais pas trop comment le dire autrement, c'est notre marque employeur. Aujourd'hui, Imagination Machine est assez bien identifiée sur des projets entrepreneuriat, impact, ambition. Et ça nous draine plein de candidatures géniales. On a aussi notre communauté d'entrepreneurs qui nous apporte des super candidats parce que nos entrepreneurs nous recommandent des gens et ça c'est de leur embarras. Et puis c'est là où moi j'ai retrouvé mon premier métier, c'est que je chasse des entrepreneurs. Je vais chercher moi-même des entrepreneurs et j'essaye de trouver les bonnes personnes pour monter les projets qu'on a envie de lancer. Et du coup, parce qu'il faut aussi avoir cette vision-là complète, c'est qu'il y a les projets que nous on lance et on va chercher des entrepreneurs pour les monter avec nous, mais il y a aussi des entrepreneurs qui viennent nous voir avec leurs propres projets. Et si c'est suffisamment tôt et que du coup, nous on sait que... on peut réellement apporter de la valeur au bon endroit. Nous, on peut se pluguer comme cofondateur très tôt dans l'aventure.
- Speaker #1
Tu as un pool, du coup, d'entrepreneurs que tu as rencontrés, avec qui tu as échangé, mais tu n'as pas forcément un projet en face à leur proposer. Par contre, tu les as en tête, tu les as identifiés. Est-ce que ça t'arrive de dire, du coup, à posteriori, sur ce projet-là, tiens, je peux mettre telle personne parce qu'elle a ces qualités-là, ces qualités-là ?
- Speaker #0
Tout à fait.
- Speaker #1
Tu mets n'importe quelle personne sur un projet. C'est un peu bête, ma question, mais...
- Speaker #0
Le plus souvent... la façon dont ça se passe c'est que je vais mettre quatre lignes sur un projet je vais commencer à idéer un tout petit peu à formuler plutôt l'idéation qu'on a commencé à amorcer et je vais poster ça tout simplement et à partir de ça je vais chasser, je vais recruter je vais rencontrer des entrepreneurs et parfois j'ai déjà dans ma besace la bonne personne en fait c'est souvent un alignement d'étoiles il faut trouver l'alignement entre... Le projet, le premier entrepreneur, le second entrepreneur qui arrive derrière, souvent. Souvent, on démarre avec un premier entrepreneur, on creuse, on creuse, on commence notre exploration et ensuite seulement, on va chercher un second entrepreneur parce qu'on sait davantage ce qu'on cherche et s'il y a quelque chose de particulier à couvrir et puis on se connaît mieux avec le premier entrepreneur. Donc, on sait aussi ce que sont les qualités en termes de profil, de personnalité qu'il faut aller chercher. Tout ça est un peu une conjonction. On essaie d'aligner les planètes, tout simplement.
- Speaker #1
Et toi, comment est-ce que tu fais pour te souvenir des qualités de chacun des entrepreneurs que tu rencontres ? Tu notes tout dans un fichier Excel.
- Speaker #0
J'avoue que moi, je suis écrivaine old school. Ce n'est pas toujours simple, mais j'avoue que moi, je suis très manuelle. Donc, tu vois, j'écris tout. J'écris à la main. J'ai des carnets sur les six dernières années. Et donc, je note mes impressions. C'est... Ce qui est important et vraiment très important dans la création d'une entreprise, c'est que quand on crée une boîte, en fait, on se marie un peu avec les cofondateurs qu'on choisit. Et donc, c'est important de miser sur la bonne personne. Tu ne crées pas une boîte avec un pote. Tu crées une boîte avec quelqu'un avec qui tu vas évoluer. Tu crées une boîte avec quelqu'un avec qui tu partages des valeurs. Et par conséquent, quand moi je fais passer des entretiens à des entrepreneurs, en fait, j'ai assez peu de radar sur ces compétences. J'ai envie de te dire que je m'en fous un peu, je forci le trait, mais quand même, c'est pas loin. C'est-à-dire que moi, ce qui va susciter mon... Mon attention, voire mon excitation si je rencontre la bonne personne, c'est est-ce qu'il y a un fit humain ? Est-ce que je me sens alignée avec cette personne-là ? Est-ce que je sens qu'il y a de la sincérité, de l'honnêteté, de l'ambition, de l'humilité, de l'écoute ? Et en fait, c'est vraiment mon radar. Comme quand tu crées une boîte, tu te lances sur un sujet. En fait, six mois plus tard, la boîte a complètement changé de tête, c'est sûr. Donc tu ne peux pas recruter un entrepreneur sur un point de départ. Tu recrutes un entrepreneur sur la façon dont il va rebondir, dont il va pivoter, dont il va réagir quand il va être face aux obstacles. Et donc, tu ne peux le recruter que sur les qualités humaines qui sont les siennes. En tout cas, moi, c'est vraiment mon prisme. C'est vraiment ça mon radar. Et du coup, je me souviens des personnes, en fait. Je ne me souviens pas des parcours. Et la réalité, c'est que les personnes avec qui il y a un fit, on démarre.
- Speaker #1
Ça t'est arrivé de te rendre compte dans la post-adjurée, de te planter, d'avoir ce fit au départ, et puis finalement de te rendre compte que ce n'était pas forcément la bonne personne au bon endroit ?
- Speaker #0
Ça m'est arrivé, oui, mais tu vois, j'ai appris. J'ai appris qu'il y a plusieurs cas de figure, mais tu vois, j'ai appris par exemple que ce fit-là, il faut que je l'ai au premier échange, mais il faut aussi que je l'ai en présentiel, ça n'a l'air de rien. Mais en fait, aujourd'hui... Je ne fais pas rentrer quelqu'un chez Imagination Machine que je n'ai pas rencontré en vrai, en live, ce qui à un moment donné a pu être le cas au moment du Covid. Bon, ça c'est un vrai apprentissage. Il y a des choses qu'on perçoit en live. J'ai appris à faire confiance à mes intuitions aussi. Donc oui, des erreurs j'en ai faites. À chaque fois, c'est des apprentissages.
- Speaker #1
Et sur ton profil LinkedIn, tu as écrit ? Idealistic Entrepreneur at Imagination Machine. C'est quoi pour toi un entrepreneur idéaliste ? Ça veut dire quoi ?
- Speaker #0
Écoute, pour moi, c'est un entrepreneur qui a envie de changer les choses dans le bon sens et qui va utiliser son intelligence et sa capacité d'action pour le faire, qui est prêt à prendre des risques pour ça, qui identifie que l'entrepreneuriat est un bon moyen pour changer les choses. Je considère qu'il y a plein de choses qui permettent de changer la donne. On peut être mobilisé sur le plan associatif, sur le plan politique, sur le plan médiatique. Et l'entrepreneuriat est un des moyens qui permet de changer la donne. C'est ma conviction.
- Speaker #1
Quand j'ai rencontré Marine, elle a beaucoup parlé de la méthodologie IEM, Imagination Machine. En gros, le studio se distingue par sa méthodologie unique. J'aimerais justement que tu nous racontes les secrets de cette méthodologie. C'est quoi la recette ?
- Speaker #0
La secret sauce. Écoute, chez Imagination Machine, on se concentre énormément sur l'utilisateur. Je pense que c'est notre focus absolu. On passe énormément de temps dans les premiers mois d'exploration d'un projet à parler avec des utilisateurs, à essayer de comprendre la psychologie des gens qui potentiellement sont concernés par le sujet dont on parle. Et donc on va passer énormément de temps à leur parler. On fait des entretiens où on... On essaie de comprendre ce qui leur passe par la tête, de comprendre tout ce à quoi ils sont soumis, tout ce qui fait qu'ils ont la position qu'ils ont sur un sujet. Et petit à petit, de cette manière-là, on va essayer de comprendre, enfin on va essayer d'analyser dans tous ces verbatims s'il y a des éléments qui sont saillants. Tu vois, est-ce qu'il y a des tendances qui ressortent et les gens vont dire... Des choses sur lesquelles tu peux regrouper un peu en paquets, où tu te dis, il y a quelque chose d'évident, là il y a quelque chose d'évident. Et puis il y a des points un peu saillants, des choses qui sortent, où tu te dis, tiens, ça, c'est un problème sur lequel il n'y a pas encore une réponse. Où est-ce qu'on peut creuser ? Et petit à petit, de cette manière-là, on va commencer à concevoir des propositions de valeur. On va en concevoir 15, et on va les retester. On va les soumettre à ses utilisateurs. Et on va prendre tous les feedbacks. On va prendre tous les feedbacks, et on va... à nouveau refusseler des propositions de valeur, on va en faire 10. Et puis on va les retester, et puis on va garder ce qui est saillant, ce qui retient l'attention de nos utilisateurs. Et voilà, on va procéder comme ça par itération permanente, continue, jusqu'à arriver à une proposition de valeur où les utilisateurs, une fois qu'on leur pitche ça, tu sens qu'ils ont des étoiles dans les yeux, tu sens que tu déclenches une émotion. Si tu sens que tu déclenches une émotion, tu as gagné un truc. En fait, si tu sens que tu déclenches une émotion, tu sais que tu es au bon endroit. Et là, tu peux commencer. Ça, c'est le point de départ. Et c'est tellement important chez nous, ça, que c'est un métier qu'on a internalisé. Donc, dans notre équipe chez Imagination Machine, on a quelqu'un, Pauline. dont le métier, c'est un métier de UX Researcher. Donc son métier, c'est de faire de la recherche auprès des utilisateurs, et voilà, de creuser, de fouiller, de comprendre en fait. Et c'est tellement important chez nous, que la plupart de nos boîtes qui sont passées par Imagination Machine, même si elles ont 4-5 ans d'existence, sont des boîtes qui continuent à parler à leurs utilisateurs toutes les semaines. Et c'est ça qui fait que ça marche. c'est qu'en fait elles sont des boîtes qui collent au plus près des attentes de leurs utilisateurs non-stop et qui se posent tout le temps la question de savoir si c'est ce que l'utilisateur attend mais comment tu fais pour aller le chercher l'utilisateur quand ta boîte n'a pas été créée ? Ah bah ça c'est pas très compliqué en fait en réalité selon les sujets selon selon les secteurs et bien on va chercher à parler à des gens qui sont concernés donc tu vois là on fait une exploration en ce moment sur le tourisme durable et on va et on a commencé à identifier qu'il y a un gros panel qui sont les familles. Bon, en fait, ce n'est pas très compliqué. On va chercher toutes les familles qu'on connaît autour de nous. Et on n'a pas prétention à être statistique, à avoir une approche statistique. Notre objectif, ce n'est pas de parler au plus grand nombre de personnes. Notre objectif, c'est d'avoir des vrais entretiens avec ces gens-là et d'avoir une approche qualitative. On fait 5 à 7 entretiens par semaine sur des phases d'exploration. avec ce type de personnes.
- Speaker #1
Et même si tu vas toujours chercher dans ton réseau, au bout d'un moment, tu ne restes pas toujours dans le même écosystème ?
- Speaker #0
Ce n'est pas toujours dans notre réseau. C'est aussi pour ça que nos entrepreneurs, c'est important, c'est qu'ils apportent aussi leurs pierres. Et donc, on va aussi chercher dans leur réseau. C'est aussi pour ça que la communauté d'entrepreneurs d'Imagination Machine, elle est très importante. C'est que, en fait, ce n'est pas que notre réseau, c'est le réseau de tous les entrepreneurs d'Imagination Machine, c'est le réseau de tous nos investisseurs aussi. Donc en fait, ça dépasse largement l'équipe d'Imagination Machine. Et heureusement, c'est ça qui est chouette. C'est ça qui fait qu'on peut vraiment penser grand.
- Speaker #1
Et vous avez lancé beaucoup de startups que j'ai interrogées, beaucoup.
- Speaker #0
Oui. Trois.
- Speaker #1
Je vais arrêter d'exagérer. Attention.
- Speaker #0
Il y a eu
- Speaker #1
Smala, il y a eu Joe, il y a eu les Minimons, plus récemment. Mais je sais que tu en as lancé beaucoup d'autres. Combien est-ce que vous en avez lancé depuis 2018 ?
- Speaker #0
Depuis 2018, j'ai calculé qu'on avait lancé une trentaine d'explorations. Petite trentaine, un peu moins sans doute. d'exploration, c'est-à-dire qu'on démarre la recherche sur un sujet. Ça a donné lieu à une quinzaine de boîtes, donc on a créé une quinzaine de sociétés. Et aujourd'hui, on en a deux autres de plus qui sont sur des rails prêts à être lancés dans les prochains mois. Et on a deux nouvelles explorations qu'on a lancées les jours derniers.
- Speaker #1
Et parmi toutes ces startups, est-ce qu'il y en a une qui t'a particulièrement marquée ou quel a été ton projet coup de cœur ?
- Speaker #0
Je pense que tu as compris dès le début de cette conversation que mon prisme, c'est un prisme qui est très lié aux individus. Plus que des startups qui m'ont marqué, c'est des entrepreneurs qui m'ont marqué. En vrai, je suis incapable de te dire s'il y en a un qui m'a marqué plus que les autres. La réalité, c'est que c'est tous des gens incroyables. Les fondateurs de BIM, BIM Energy, c'est une boîte qui connaît un développement de fou. Ils ont une résistance incroyable. Une boîte comme Smala. J'admire énormément Aude. Aude, c'est quelqu'un qui a une résilience incroyable, c'est quelqu'un qui est hyper costaud et qui plus est, à fortiori, est une super recruteuse en plus, ce qui est un vrai talent, je pense, chez un entrepreneur. C'est, enfin, tu vois, toutes ces boîtes-là, là, on a lancé il y a quelques mois une boîte qui s'appelle Prolong, qui fait du service après-vente pour les marques de mode, pour leur permettre de proposer des services d'entretien et une réparation de leurs produits. Bon, bah, Prolong, tac. quatre cofondateurs à la tête de Prolong qui sont... C'est une équipe dont je suis hyper fière. C'est des gens hyper bons, qui ont une vraie vision stratégique et qui en plus de ça, n'ont pas peur de mettre les mains dans le cambouis. Et pour de vrai, je fais probablement pas preuve d'humilité en disant ça, mais je suis très fière de la communauté des entrepreneurs. Imagination Machine, ce sont des gens bien et ce sont des gens qui changent un peu le monde.
- Speaker #1
Quatre ? Pourquoi quatre ?
- Speaker #0
En l'occurrence, sur ce projet-là, on avait... démarrer avec deux et puis en fait les quatre étaient super et donc en fait c'était une évidence. On a un principe de base mais encore une fois on est des entrepreneurs quoi donc s'il faut s'écarter de ce principe là c'est pas grave.
- Speaker #1
L'objectif est d'agilité. Si demain, moi, j'ai envie de me lancer sur un business, si je suis un entrepreneur qui arrive, qui vient de voir, tu me conseilles de me lancer sur quel business ?
- Speaker #0
Écoute, déjà, je ne te conseillerais pas de te lancer sur un business.
- Speaker #1
Parce que je n'ai pas le profil. C'est ça, pas du tout.
- Speaker #0
C'est que tu as moi et la réponse, c'est toi, en fait. Donc, je te pose la question de savoir ce dans quoi tu estimes avoir un talent, ce dans quoi tu estimes avoir une sensibilité. Et puis probablement que je te poserai aussi la question de ce que tu analyses comme étant ton profil. Est-ce que tu es une créative ? Est-ce que tu es quelqu'un qui va te poser la question ? Il y a les entrepreneurs qui se posent la question de savoir sur quelle étoile on va. Et puis il y a ceux qui se posent la question de savoir comment on construit la fusée pour y aller. Tu as les bâtisseurs et tu as les rêveurs. Quand tu as les deux, c'est génial. Ça crée des étincelles. Et du coup, tu vois, c'est plus ces questions-là que je te poserai. Et ensuite, on peut aller n'importe où.
- Speaker #1
Et toi, tu penses quel est ton talent ?
- Speaker #0
Moi, je crois que j'ai l'intuition des gens. Petit à petit, je crois que je suis de plus en plus au clair là-dessus.
- Speaker #1
Tu nous as dit que tu étais arrivée à Nantes, tu nous as dit que tu avais rencontré Rob. Tu nous as dit aussi que tu en avais un peu marre de ce côté-là et que tu avais envie de faire autre chose, que tu avais envie d'entreprendre par toi-même. Qu'est-ce qui t'a convaincue de te lancer dans ce nouveau projet ?
- Speaker #0
Tout simplement, c'est que Rob, c'est un vrai entrepreneur et que lui... il ne concevait pas d'accompagner des boîtes sans mettre les deux mains dedans. Donc ce qui m'a vendu très bien à ce moment-là, c'est qu'on allait faire. Donc ça, c'était tout à fait ce que je cherchais. Et c'est complètement la posture d'Imagination Machine aujourd'hui. Et c'est pour ça qu'on est allé vers le format de Startup Studio et qu'on a laissé de côté le format d'accélération. C'est qu'on est des entrepreneurs, on n'est pas à côté de nos boîtes, on est dedans, on est avec. Et voilà, c'était ça qui m'a convaincue, c'est qu'on est complètement dedans. Si je me rappelle les débuts de Smala, pour te donner un exemple, Smala, c'est une plateforme de vêtements de seconde main pour enfants. Smala, moi j'ai commencé par aller faire du repassage, pour comprendre en fait, pour savoir ce dont on parlait, pour savoir quel était le process, pour comprendre ce que serait le process du client. Dans toutes les boîtes d'Imagination Machine, on met la main à la pâte. J'ai distribué des flyers pour Vite mon marché dans toutes les boîtes aux lettres de toutes les résidences de ma rue pour faire de la pub parce que en fait la première question qu'on se posait quand on démarrait une boîte c'était qu'est-ce qu'on peut faire pour que ça marche ? Voilà et donc t'es pas à côté, t'es dedans, complètement, les deux pieds dedans, les deux mains dedans, à fond. Et voilà c'est ça qui m'a convaincue complètement. Et qui plus est, encore une fois, il y avait une question de valeur très importante. C'est-à-dire que l'idée c'était et c'est toujours de créer des boîtes à grande échelle avec un positionnement où on veut avoir un impact positif, mais aussi où on veut avoir une vraie ambition économique, parce qu'on a la conviction que c'est en ayant cette ambition-là que réellement on pourra changer quelque chose. Donc il y avait aussi ce prisme-là. Et troisième chose, il y avait cette valeur de on fait les choses bien On a cette ambition-là, mais on le fait bien.
- Speaker #1
Comment est-ce que tu vois évoluer Imagination Machine dans les prochaines années ? Où est-ce que tu as envie de porter ce projet ?
- Speaker #0
Écoute, ce que je te dis là, sur la façon de faire les choses, sur les valeurs qu'on met dedans, sur la communauté d'entrepreneurs qu'on a réunies autour de nous, c'est quelque chose qui me porte complètement. Et je pense qu'Imagination Machine a un rôle à jouer là-dedans. On a construit sur les dernières années, une communauté d'entrepreneurs et une communauté de, pas que d'entrepreneurs d'ailleurs, mais aussi une communauté de personnes qui ont une posture entrepreneuriale, qui sont concernées par l'impact et qui veulent faire les choses bien et qui sont des gens qui sont très attirés par les boîtes d'Imagination Machine pour rentrer dans ces boîtes-là, pour devenir des acteurs de ces boîtes. Et voilà. Moi, je pense qu'Imagination Machine a un rôle à jouer, qu'on a toutes les forces pour ça. Le modèle de Startup Studio, on le connaît, on a beaucoup appris sur ce modèle-là, on est en bonne position pour pouvoir aller encore plus loin sur ce modèle et pour en plus de ça capitaliser sur cet écosystème en soi qu'on a créé petit à petit.
- Speaker #1
Et aujourd'hui les startups sont un peu chahutées sur la notion de rentabilité, est-ce que ça n'est pas un peu fini du modèle de la Startup Nation ?
- Speaker #0
Je crois pas, je crois que la période fait qu'il y a du tri. C'est pas la première fois que ça arrive, mais pour autant, je pense qu'on peut continuer à arriver grand. Et qu'avoir cette ambition-là, c'est quelque chose qui... Si ton positionnement est hyper cohérent, ce sera pas un sujet d'aller chercher du développement, du volume, etc. Si ta proposition de valeur, elle est... Elle est pertinente, elle est cohérente, elle répond réellement à un besoin. Dans ces cas-là, il n'y a pas d'enjeu d'être bousculée ou quoi, parce que tu es au bon endroit. Et que si tu es au bon endroit, tu pourras convaincre tous ceux qui doivent l'être, que ce soit des clients, des investisseurs, des équipes. Ça marche. Quand tu es complètement au bon endroit, ça marche. Après, ça ne veut pas dire que c'est facile. C'est jamais facile. Mais je pense que c'est possible, tout à fait. Et justement,
- Speaker #1
je te questionnais sur l'avenir d'Imagination Machine, mais aussi sur son impact sur Nantes, sur l'entrepreneuriat à Nantes. Qu'est-ce que tout ça te dit de votre place dans cet écosystème et comment est-ce que tu vois Imagination Machine évoluer dans cet univers ?
- Speaker #0
Écoute, comme je te disais tout à l'heure, on a un ancrage nantais qui est historique. On a été très soutenus et on l'est toujours par l'écosystème nantais, donc par cette communauté d'industriels, d'entrepreneurs. On a une grosse partie de notre équipe qui est nantaise, ou pays de la Loire plus largement. On a bon nombre de nos entrepreneurs qui sont nantais, mais pas que. Et on a pas mal de collaborateurs de nos startups qui sont nantais. Mais je crois, moi, que Nantes est une ville où tu n'as pas besoin d'être exclusivement à Nantes pour faire ta place. Et que c'est une ville qui est ouverte. Je pense que c'est une vraie qualité de cette ville-là. Et donc nous, on n'a jamais... Enfin, tu vois, on a un rayon, entre guillemets, qui va au-delà de seulement Nantes. Et on a donc cette communauté dont je te parlais, d'investisseurs qui est aujourd'hui nationale. On a des family office, on a des business angels, des entrepreneurs, des industriels qui nous soutiennent. Et on a des entrepreneurs qui sont partout, qui sont aussi à Paris, qui sont... J'ai une entrepreneuse qui est à Milan, on a des entrepreneurs dans le sud de la France, notre réseau d'entrepreneurs est un peu partout. Dans l'équipe interne d'Imagination Machine, on a aussi des collaborateurs qui sont à Annecy, à Paris, à Barcelone. Et pour nous, ce n'est pas un frein. On essaye de... Notre ancrage est une racine, et c'est important quand tu es agile d'avoir des racines. C'est un roseau. Mais c'est aussi ce qui nous permet d'aller au-delà. Et donc, tu vois, notre impact, je pense que très belles boîtes qu'on arrive à développer dans cet écosystème-là. Mais notre objectif, c'est aussi d'avoir un impact qui va au-delà.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a des domaines où tu penses que la ville peut encore s'améliorer ?
- Speaker #0
Je pense qu'il y a peut-être un sujet sur lequel on voit que... Il y a beaucoup de choses sur l'amorçage, sur le financement, je pense au financement. Tu as beaucoup de choses sur l'amorçage des projets et tu as un vrai soutien. Je pense que pour les boîtes qui commencent à passer un certain cap, c'est important pour elles d'aller aussi discuter avec des fonds parisiens. Tu as des fonds à Nantes qui sont bien présents, mais pour peu que tu ne sois pas complètement dans la thèse d'investissement, mais en fait tu n'en as pas beaucoup. Donc nos entrepreneurs à nous, ils sont... Il y en a beaucoup qui se sont fait financer par des fonds parisiens. Et c'est jamais très facile de faire venir des investisseurs à Nantes. En vrai, ce n'est pas un énorme problème parce que Paris est à deux heures de Nantes. Mais peut-être que s'il y avait une chose à faire, ce serait peut-être celle-là, d'essayer de renforcer les relations et de rendre ça plus facile. Je ne sais pas comment, je n'ai pas la recette. Non, mais c'est intéressant.
- Speaker #1
Est-ce que tu penses que Nantes peut s'imposer comme un hub entrepreneurial international ?
- Speaker #0
Écoute, s'imposer, je ne sais pas. il y a des très belles boîtes nantaises qui sont parties à l'international. Je pense à une boîte comme Akeneo. Nous, dans les boîtes qu'on a, on a BIM qui s'exporte en Italie. Il y a des très beaux exemples. Est-ce que ça suffit à faire de Nantes un hub international qui représente l'entrepreneuriat ? Je ne sais pas. Mais encore une fois, ce que je te disais, c'est que moi, j'ai la perception que Nantes, dans sa mentalité, Nantes est un port. Nantes, c'est ouvert. Et l'international, c'est possible, c'est accessible. Moi, j'ai vraiment cette sensation-là. C'est qu'il y a un champ des possibles qui est énorme. Et il n'y a pas de frein. On n'est pas à l'intérieur des terres, on est ouvert, tu vois.
- Speaker #1
Quelles sont les initiatives ou les infrastructures locales qui, selon toi, sont essentielles justement pour construire sa boîte à Nantes ?
- Speaker #0
Il y a un réseau ici à Nantes d'acteurs qui soutient. qui est fou en vrai, je trouve que c'est relativement facile de lancer sa boîte à Nantes. Quand tu regardes tous les acteurs type la cantine numérique, ici lundi, tous les réseaux, réseau d'entreprendre, le CIGD, tous les financeurs, les réseaux de business angels, tu as énormément d'acteurs qui soutiennent la création d'entreprises. Pour moi tous ces acteurs-là ils sont essentiels, ils font ce jeu collectif à la Nantaise qui fait que tu peux... Tu peux aller les solliciter, en fait, c'est non seulement admis mais encouragé. Les gens se parlent beaucoup, les entrepreneurs se parlent beaucoup à Nantes. Je pense que c'est probablement vrai dans pas mal d'écosystèmes. Ça fonctionne très bien, je trouve.
- Speaker #1
Et toi, à titre perso, qu'aimes-tu faire à Nantes ?
- Speaker #0
Alors moi, je suis plutôt du genre nature-peinture, tu vois. Moi, ce que j'aime faire, c'est balader mon chien. Je balade mon chien au parc du Grand Blotreau, qui est le plus grand parc de Nantes. que j'adore, qui est pas très loin de chez moi, un parc paysager, et j'adore ça pour moi, avoir de la verdure à perte de vue, c'est hyper important.
- Speaker #1
C'est un point de l'histoire du début où tu vois exactement tout ça.
- Speaker #0
Et peut-être que je ferai ça un jour. Je sais. Je fais quoi ? Je me balade en vélo, j'habite plutôt à l'est de Nantes, et donc pour venir en centre-ville, je viens en vélo le long des bords de Loire, et en ce moment c'est magnifique, avec les couleurs qu'il y a, c'est ouf. J'adore, tu vois, ce genre de choses.
- Speaker #1
Et quelles adresses tu aimerais partager aux auditeurs de Réunions Nantes ?
- Speaker #0
Je peux vous partager un plan que j'ai découvert l'an dernier, que je kiffe à fond. C'est la programmation du Palais Gralin. J'ai découvert ça pour les enfants. Ils font une programmation qui s'appelle Ça va mieux en le chantant Et en fait, c'est des concerts d'une heure le mercredi soir. où tu as des chanteurs lyriques, souvent, mais qui abordent un répertoire hyper large. Donc la semaine dernière, j'étais avec mes enfants, on est allés sur un concert qui s'appelle Bohémian Rhapsody. C'est tout un concert autour des tiganes et des bohémiens. Et donc tu as aussi bien du Carmen que du Belle de Notre-Dame de Paris, ou que Bohémian Rhapsody de Freddie Mercury, quoi. Et chanté par des chanteurs lyriques. J'adore, je trouve ça vraiment très bien fichu, et ça coûte 4 euros la place. Donc franchement, allez-y. C'est génial. Je viens de s'y rendre à un plan.
- Speaker #1
Ce n'est pas que pendant les vacances.
- Speaker #0
Ce n'est pas que pendant les vacances. Non, pas du tout.
- Speaker #1
Trop bien.
- Speaker #0
Allez-y. Je vais vous le contenter. Et puis c'est génial parce qu'ils font participer le public. Et donc mes enfants, ils chantent Bohemian Rhapsody dans le théâtre du Palais-Gralin. C'est génial, quoi. C'est bien fichu. Voilà, bon plan pour vous.
- Speaker #1
Gros samba. Merci,
- Speaker #0
Milly.
- Speaker #1
Merci pour aujourd'hui. C'était une vraie masterclass de l'entrepreneuriat. J'ai adoré t'écouter. Et en plus, une vraie masterclass de l'entrepreneuriat à Nantes. Et puis, à très bientôt. Merci beaucoup.
- Speaker #0
Merci de l'invitation.
- Speaker #1
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