- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Reconnect, je suis Séverine Lapp, naturopathe et coach. J'accompagne les femmes à prendre leur place dans la société, pleinement épanouie et alignée avec elle-même. Bonjour Catherine, je suis ravie de te recevoir dans ce nouvel épisode de mon podcast. Je vais te laisser te présenter et nous expliquer qui tu es, ton parcours.
- Speaker #1
Bonjour Séverine et merci beaucoup de ton invitation. Alors je suis Catherine Pilly, je suis une spécialiste des transitions professionnelles après un burn-out. J'ai une formation de psychologue du travail à la base, j'ai travaillé une vingtaine d'années dans les RH, dans les entreprises. J'ai eu la joie, le bonheur et la gloire de connaître un burn-out qui, comme je le dis souvent, a changé ma vie. Parce qu'à la suite de ce burn-out, que comme beaucoup, je n'ai pas vu arriver, que je n'ai pas pressenti, que je croyais que ça ne m'arriverait jamais, eh bien, ça m'a énormément forcément perturbée. À la suite de ce burn-out, j'ai essayé de retourner dans mon entreprise, mais ça ne s'est pas fait. Donc, bref, tout ça pour dire que, de fil en aiguille, j'aurai peut-être l'occasion d'y revenir après, je me suis lancée dans l'entrepreneuriat. Et depuis 2018 maintenant, j'accompagne les transitions professionnelles après un burn-out, c'est-à-dire que je me suis rendue compte pour avoir vécu l'expérience moi-même que c'était assez difficile de se retrouver professionnellement parlant après et de repartir. Donc j'aide les gens à comprendre ce qui leur est arrivé pour ne pas que ça se reproduise et à définir un nouveau projet professionnel qui leur redonne envie de retravailler. Je partage maintenant, donc très bientôt, ma méthode auprès des professionnels qui souhaitent à leur tour acquérir une méthode pour pouvoir accompagner ce public qui, je le considère, est spécifique dans l'accompagnement des transitions pro. Et j'accompagne également ceux qui veulent se lancer dans l'entrepreneuriat pour se lancer avec une vie Lyon slow qui vise en tout cas à se préserver. dans l'entrepreneuriat.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ce que c'est ce slow dans l'entrepreneuriat ?
- Speaker #1
L'idée du slow entrepreneuriat, c'est l'idée de faire plus avec moins. C'est bien un peu plus que ça. C'est essayer d'entreprendre en se focalisant principalement sur ses forces, sur ce que l'on sait très bien faire. De rester en fait dans sa zone de confort au maximum et d'exploiter sa zone de confort au maximum plutôt que l'inverse qui est souvent ce qu'on entend, à savoir il faut sortir de sa zone de confort. Justement quand on est entrepreneur, il faut savoir, j'allais dire se sortir les doigts, mais excusez-moi pour l'expression, ce n'est pas très joli, mais c'est un peu ce qu'on entend. En tout cas, il faut cravacher dur, il faut être prêt à travailler dur. Et ma vision de l'entrepreneuriat, en tout cas telle que je l'ai adoptée moi dès le départ, n'est pas du tout celle-ci. Et j'ai découvert par hasard que finalement, ce que je faisais, ça avait un nom. Je m'appelais Le Slow Entrepreneuriat. Et j'ai décidé de me former avec une spécialiste pour approfondir le sujet. Et voilà, l'idée, c'est vraiment d'être entrepreneur et que ce soit le plus fluide et facile possible. Pour, encore une fois, se respecter, respecter son temps de travail, son investissement au travail et de faire en sorte que ce soit le plus dans le plaisir possible.
- Speaker #0
Je te rejoins complètement sur cette notion. Moi aussi, je pense que je suis une slow entrepreneur sans le savoir. En fait, pour moi, l'idée quand on entreprend, c'est souvent un projet qui nous passionne. Et quand on est passé par un burn-out, c'est pour faire en sorte, en tout cas au quotidien, de ne pas... Re-basculer dans le côté obscur de la force.
- Speaker #1
Obscur de la force.
- Speaker #0
Et comme tu dis, de se préserver au quotidien. Alors moi, je vais utiliser beaucoup la naturopathie sur ces aspects-là, sur l'hygiène de vie, le contact régulier avec les éléments naturels, pratiquer une activité physique douce ou quelque chose en tout cas qui nous donne du plaisir. Parce qu'il y a cette notion d'envie et de plaisir, je pense, qui est essentielle. Quand on sort d'un burn-out, c'est de renouer avec... des choses qui nous donnent envie.
- Speaker #1
C'est ça, c'est la première base. C'est avec justement mon accompagnement en vol, on essaye de trouver le projet. Et puis pour certains, moi j'avoue que c'est les qui veulent, qui ont envie de se lancer dans l'entrepreneuriat. J'avoue que c'est les projets qui m'excitent le plus, entre guillemets, parce que c'est ceux qui me ressemblent le plus. Et même si on a cette volonté d'y aller à son rythme, on peut retomber quand même assez vite dans ses travers. Et je suis pas, comment dire, j'en fais partie. Donc, c'est un apprentissage et c'est des fois beaucoup plus facile à dire qu'à faire. Mais en tout cas, je sais que très souvent, il m'arrive encore de me comparer à des entrepreneurs qui ont aujourd'hui pignon sur rue. qui sont des entrepreneurs à six chiffres, voire qui font le million, qui ont démarré en même temps que moi. Et quand je les vois, je me dis, mais bon sang, Catherine, qu'est-ce que tu as fichu ? Tu n'y étais pas. Et souvent, quand je les écoute, ces personnes-là, justement, c'est des femmes qui ont, c'est en l'occurrence des femmes auxquelles je pense, qui ont quand même, pour la plupart, cravaché très dur dans leur démarrage. Et moi, ça n'a jamais été ma volonté. Donc, j'ai... Je fais petit à petit l'oiseau fait son nid. Et je monte les marches une par une en essayant de me préserver. Ce n'est pas toujours simple, mais voilà, j'essaye.
- Speaker #0
Je pense qu'on est beaucoup, de ce que j'entends aussi d'autres entrepreneurs que je côtoie, on est beaucoup à avoir cette philosophie. Moi aussi, j'ai tendance à me comparer, notamment parce qu'on est présents toutes les deux sur les réseaux sociaux. Donc, on voit bien. Effectivement, des femmes qui ont beaucoup de succès, ça donne envie. Mais en même temps, je me dis, non, je suis très bien là où je suis. Mais voilà,
- Speaker #1
c'est la comparaisonnite. Je pense qu'on souffre toutes. Donc, c'est le jeu des réseaux sociaux. Il faut savoir raison garder.
- Speaker #0
Et du coup, quand tu dis, est-ce que tu as des signaux d'alerte ? Qu'est-ce qui t'alarme au quotidien ? Voilà. Il y a quelque chose qui, chez toi, il y a un peu un truc où tu dis, attention, là, je suis peut-être en train de basculer dans le fast entrepreneuriat. Je ne suis plus dans le slow.
- Speaker #1
Alors, il se trouve qu'on discute de ce sujet et je parle de ce sujet, mais il se trouve que depuis un an et demi, moi, on peut dire que j'ai été un peu borderline sur ces derniers temps parce que j'ai eu des... Des projets à gérer en plus de tout le reste, c'est-à-dire des clients à gérer, de la communication à faire, de tout ça, tout ça. Et j'avoue que je n'ai pas été un modèle justement de slow entrepreneuriat ces derniers temps. Je sens aussi à quel point ça joue sur ma joie de vivre, tout simplement. Ça, c'est vraiment un objectif que j'ai cette année. Je sais que j'ai le lancement de la formation ATPBO, mais après, je me fous la paix. Je me fous la paix parce que j'ai beaucoup donné, voire trop donné. Je pense que fin d'année, j'étais pas loin de... de vraiment en avoir ras-le-bol. Donc, comme quoi, ça peut arriver à tout le monde. Donc, les signes, pour moi, c'est un sentiment d'étouffement. C'est-à-dire que quand il y a trop, moi, je suis devenue entrepreneur, notamment parce que j'ai besoin de beaucoup d'espace. de liberté. J'ai toujours eu horreur de la contrainte, c'est-à-dire que moi, si tu me donnes un rendez-vous à 16h, ça me fait chier, forcément, par définition.
- Speaker #0
On peut s'en isoler.
- Speaker #1
Non, mais c'est n'importe quelle heure. Au début, le fait d'avoir une obligation est toujours quelque chose qui me serre le ventre. Après, une fois que j'y suis, je suis très contente d'y être et je prends du plaisir dans l'interaction, dans le rendez-vous, etc. Mais le fait de me dire « Ah, si je fais un truc, je vais devoir arrêter parce qu'à telle heure, j'ai telle autre obligation » , c'est quelque chose qui est douloureux pour moi. Alors peut-être que ça l'est pour tout le monde, je ne sais pas. Mais moi, c'est quelque chose que je vis vraiment. Je sens que c'est quelque chose qui me pèse. Donc, enfin qui me pèse.
- Speaker #0
Qui te met en contraction, comme on dit. Qui me met en contraction,
- Speaker #1
à laquelle il faut que je m'adapte. J'arrive très bien à m'adapter, la preuve en est. Mais voilà. Donc, quand ce qui m'est arrivé là ces derniers temps, donc avec beaucoup de clients, donc ça, c'était plutôt positif, mais aussi des objectifs, des ambitions, parce que malheureusement, je suis aussi une femme ambitieuse, pas malheureusement, c'est un reculant, mais oui, j'ai aussi de l'ambition, c'est-à-dire que je ne fais pas mon entreprise et je ne gère pas mon entreprise comme une association caritative. En tout cas, j'en vis, donc j'ai besoin d'en vivre. J'ai envie de... De la mener loin, c'est vrai que c'est quelque chose qui me porte. Alors le pourquoi, c'est encore un autre sujet. Du coup, je suis arrivée à un moment donné où justement, dans mon agenda, je n'avais plus d'espace. C'est-à-dire que même un client qui avait besoin de changer un rendez-vous parce qu'il était malade, je me prenais les cheveux. Je me disais, mais comment je vais faire, etc. Et j'étais obligée de rogner sur autre chose. Et ça, c'est un sentiment que je ne veux plus jamais revivre. J'ai eu l'occasion de le vivre, bien évidemment, quand j'étais salariée RH avant de tomber en burn-out. Et là, tu vois, en fin d'année dernière, je suis retombée finalement. Et c'est moi qui l'ai créé, ce système-là. Alors, ce n'est pas vendeur, tout ce que je suis en train de dire, c'est du slow entrepreneuriat et qui s'en mêle les pinceaux elles-mêmes. Mais je trouve que c'est, en même temps, c'est la vraie vie. On vit et on apprend de ses erreurs. Mais l'année dernière, fin d'année dernière, je me suis retrouvée dans cette situation où j'étais dans un étau. Et ça me rend très malheureuse et j'ai le sentiment d'étouffer. Et d'ailleurs, il m'arrivait la nuit, tu vois, de me relever de mon lit parce que j'avais la voule pour respirer. Donc ça, c'est un signe fort. Et là, du coup, j'ai pris des dispositions pour, justement, ne plus que ça se produise, mettre en place un business model différent. avec des coachs qui vont faire partie de mon équipe pour venir me soutenir, etc. Donc voilà, j'ai pris les devants et je suis en train de gérer tout ça, mais il y a eu une phase de transition du coup à gérer qui était compliquée. Donc ouais, ce sentiment d'étouffement, ce sentiment de ne plus avoir assez d'espace, d'avoir la tête et les idées qui tournent. quasiment exclusivement autour du travail donc beaucoup de difficultés à se sortir de la tête de ce qu'on a à faire et ce qu'on voudrait faire ça je pense que c'est un vrai piège de l'entrepreneuriat surtout quand on alors moi en l'occurrence je vis seul actuellement Donc, mine de rien, quand on a un mari à la maison ou une femme à la maison, des enfants à la maison, alors ça nous embête sans doute, ça nous enquiquine peut-être parfois parce qu'on n'a pas tout le loisir de faire ce qu'on veut. Mais en même temps, c'est aussi un super pare-feu pour quand la famille vous attend pour manger. Voilà, vous y allez quand vous êtes toute seule. Il m'est arrivé de manger à 21h le soir. Et ce n'est pas bien. Ce n'est pas bien, je le sais.
- Speaker #0
Oui, c'est la nature qui va parler. c'est pas bien effectivement.
- Speaker #1
Voilà c'est pour ça que je parle de slow entrepreneuriat et je dis toujours que c'est plus facile à dire qu'à faire parce que voilà même moi qui prêche pour ça et qui vraiment à la volonté d'entreprendre dans ces conditions là on est parfois vite rattrapé par ces mécanismes, ces obligations qu'on se fixe soi-même finalement on est son propre son propre bourreau. Et c'est pour ça que je trouve que c'est important aussi d'accompagner les personnes qui se lancent vers l'entrepreneuriat, parce que des fois, on a besoin justement d'avoir quelqu'un qui nous dise « Eh oh, cocotte, regarde ce que tu es en train de faire là, ça ne va pas. Qu'est-ce que tu peux réorganiser ? Qu'est-ce que tu peux repousser comme deadline ? Qu'est-ce qui n'est pas finalement urgent que tu voulais faire et que tu peux faire autrement ? » Voilà, et parfois, quand on est en train de se noyer dans son verre d'eau, on ne s'en rend plus compte.
- Speaker #0
Merci beaucoup, j'aime beaucoup ta transparence et ton honnêteté par rapport à tout ça. Je te rejoins beaucoup, moi, sur les signaux d'alerte, en général, c'est des problématiques de sommeil. Dès que je sens que je dors beaucoup moins bien, que je suis anxieuse, que ça cogite beaucoup trop, je me dis, attends, là, il y a quelque chose à réajuster. Et effectivement, on se met la pression toute seule, mais on a aussi une entreprise à gérer, pérenniser son activité. Et moi, je sais que dans ces cas-là, et notamment quand je suis partie en début d'année à Bali pour celles qui ont suivi, j'ai pris le temps de me poser et de me dire, mais dans quoi est-ce que tu mets ton énergie ? Qu'est-ce que tu peux faire différemment ? Parce que là, tu es en train de te disperser et tu perds un peu de vue, ta vision. Et pourquoi tu es devenue entrepreneur ? C'est pour avoir la liberté, mais une liberté de gérer mon temps de travail. Moi aussi, je peux être contractée parfois avec certains horaires de rendez-vous. Mais c'est aussi pour avoir le temps de prendre du temps pour moi, pour me balader, faire un peu de sport, me faire à manger. Prendre soin en hygiène de vie au quotidien, ça fait partie. aussi des raisons qui m'ont poussé à devenir entrepreneur.
- Speaker #1
Exactement. Moi aussi. Non, mais voilà. Mais alors, je ne sais pas si toi, tu l'as vécu. Là, moi, j'ai vécu encore une fois une période de forte intensité. Franchement, je ne me la resouhaite pas. Mais voilà, ce qui est important à se dire, c'est qu'on apprend toujours, en fait. On apprend de son burn-out. On apprend quand... Quand... On commence à s'emmêler dans le tapis en tant qu'entrepreneur. Et l'important, c'est d'avoir ce petit moment de recul comme tu l'as eu toi et comme je l'ai aujourd'hui, en me disant, ça ne va pas, qu'est-ce que tu changes, qu'est-ce que tu fais différemment ? Et de corriger le tir surtout. Je pense que ce qui fait que la première fois on est tombé en burn-out, c'est que... On n'a pas eu ce temps de recul, on n'a pas eu peut-être ce courage de prendre certaines décisions qui ne sont pas toujours faciles et qui font qu'à un moment donné, on décide de changer de braquet, de changer de direction et de faire autre chose avec les risques que ça enclenche. Parce qu'il y a toujours des risques dans chacune des décisions, c'est-à-dire qu'on ne sait jamais à l'avance si c'est la bonne ou pas. Ça, c'est une autre source de stress, mais c'est le faire avec la conviction chevillée. corps que de toute façon ça peut pas continuer comme ça donc c'est ce qui m'a toujours animé en tout cas à prendre des décisions parfois comment dire j'allais dire ouais parfois un peu folle mais d'y aller quand même quoi d'y aller quand même et ce qui est intéressant aussi c'est de noter qu'à chaque fois même si ça peut paraître des décisions un peu folle À partir du moment où elles sont faites avec le cœur, ça s'est toujours avéré être les bonnes décisions.
- Speaker #0
Oui, c'est quand tu suis ton intuition, en fait, cette petite voix à l'intérieur de toi qui t'anime, qui est là pour te dire ça, c'est juste. Là, ça me paraît moins bien comme piste.
- Speaker #1
Souvent, c'est fou de voir à quel point le mental, il combat.
- Speaker #0
Pas ça,
- Speaker #1
parce que quand tu fais des plans, tu te rends des... Et ça, c'est un message pour peut-être toutes les personnes qui nous écoutent, mais on n'est pas tous calibrés pareil, on n'a pas le cerveau qui fonctionne tous pareil. Moi, j'ai peut-être cette chance d'être calibrée de façon à pouvoir réussir à écouter cette petite voix. J'ai connu et j'ai accompagné des personnes qui étaient au contraire, on va dire, très dans le plan, très dans le plan détaillé, le besoin de... de réassurance, de tout réfléchir, de sonder toutes les pistes avant de prendre une décision. Je comprends ce fonctionnement, il n'y a pas de bon et de mauvais fonctionnement, mais je suis personnellement intimement convaincue que ce n'est pas forcément le fonctionnement qui marche le mieux et qui est le plus efficace. C'est-à-dire qu'on n'aura jamais réponse à toutes les questions, on n'aura jamais 100% des réponses qu'on se pose et 100% d'assurance que ça va arriver. fonctionner et qu'on prend la bonne décision. Et à un moment donné, je crois qu'il faut oser avancer, oser se lancer, oser passer à l'action. Et que c'est l'action qui est le cœur qu'on met à l'ouvrage et l'envie qu'on met à l'ouvrage qui fait toute la différence et pas forcément toute la préparation et l'anticipation qu'on peut chercher à y mettre.
- Speaker #0
Oui, parce qu'on ne peut pas contrôler ce qui va se passer. Et je suis assez d'accord avec ça. Je fonctionne beaucoup à l'intuition. Et c'est vrai que quand je me suis lancée dans l'entrepreneuriat, je te l'avais déjà partagé, je suis rentrée comme une touriste là-dedans. Mais bon, en fait, voilà, cinq ans après, je suis encore là. Et ça roule, quoi. Avec des périodes, effectivement, où c'est parfois plus compliqué, où on réajuste un peu. sa façon de... En tout cas, la vision qu'on avait pour son entreprise. Et je trouve que ça fait partie aussi, justement, de la vie de l'entrepreneur. C'est de faire évoluer son activité en fonction aussi de sa propre évolution, de ses propres envies. Et c'est ce qui permet, effectivement, de continuer à exercer quelque chose qui nous anime, qui donne du sens.
- Speaker #1
Et je crois que ça, c'est vraiment l'essentiel. Alors moi, c'est ce que je... C'est ce que je préconise beaucoup et je pense que là-dessus, on est sur la même longueur d'onde, Séverine. Mais après un burn-out... On a besoin de retrouver avant tout, justement je parlais de cœur à l'ouvrage, tu parlais d'envie, on parle de plaisir, c'est ça le moteur principal à retrouver. Et moi je dis, alors je sais que ça a déjà choqué des personnes quand je dis ça, même si ce n'est pas le projet de ta vie, c'est-à-dire même si ce n'est pas le truc que tu vas faire jusqu'à la retraite, ce n'est pas ça l'important, l'important c'est de réussir à remettre le pied à l'étrier, de repartir avec envie. Et ça, c'est la première mission, c'est mon premier accompagnement aussi, d'ailleurs, du coup, le bilan de compétences en vol, qui a pour but d'essayer de remettre les gens sur, OK, c'est quoi qui te fait kiffer, en fait ? C'est quoi qui te redonnerait envie de repartir ? Et si derrière, ça nous renvoie vers un projet entrepreneurial avec, encore une fois, toutes les questions, tous les risques qu'il peut y avoir derrière ça, parce que... On a très souvent, et moi la première et toi aussi sans doute, quand on se lance, on se demande si on va réussir à en vivre, si on va en être capable, si on va savoir faire, etc. Mais si on n'a pas à la base cette envie, ce feu-là à l'intérieur, on parle dans le jargon marketing, pourquoi je le fais ? Pourquoi ça me tient tellement à cœur ? S'il n'y a pas ça, si on fait juste ça en se disant « Oh, je reprends mon ancien métier, je me mets à mon compte, bon, ça ne me plaît plus trop, mais je ne sais plus faire que ça, donc ça me permettra toujours de manger » , moi, je suis sûre que ça ne tient pas. Ça ne tient pas dans la durée parce qu'on s'essouffle, parce que l'entrepreneuriat, c'est malgré tout compliqué, c'est plein de challenges, c'est plein d'enjeux. Et si on n'a pas ce feu, on n'a pas cette capacité à un moment donné de se réorienter, de se re-questionner. pour trouver des solutions, on abandonne.
- Speaker #0
Oui, en fait, quand je parle d'envie, moi ça me fait penser, en tout cas au niveau des neurotransmetteurs, à la dopamine. La dopamine, c'est notre starter, c'est justement ce qui nous donne le plaisir et la motivation le matin. Donc si on sent que le matin, on traîne de la pâte, on n'a pas envie d'y aller, c'est qu'on n'est pas au bon endroit.
- Speaker #1
Exactement. Et quand on est au bon endroit, on a les planètes qui s'alignent.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Je pense pas, mais c'est fou. Moi, je l'ai vécu plusieurs fois. Alors, on croit ou on croit pas à l'énergie éthique. Moi, je suis pas forcément... Comment dire ? Je suis pas spécialiste du sujet, justement. Mais je trouve que des fois, il y a des choses assez extraordinaires qui peuvent se dérouler juste par une question d'énergie. Oui, oui. L'énergie qu'on a à faire les choses, l'énergie qu'on... qu'on a à parler d'un programme, l'état d'esprit dans lequel on est quand on parle d'un programme ou pas, ça fait parfois toute la différence auprès des gens qui nous écoutent et qui vont nous faire confiance ou pas.
- Speaker #0
On est d'accord, en fait, on fonctionne un peu, il y a toute cette fréquence vibratoire quand on s'intéresse un peu à ça. Je ne suis pas spécialiste du sujet non plus, mais je vois bien que s'il y a des matins où je suis là, il faut que j'y aille, il faut que je fasse ça. C'est sûr que derrière, en termes d'énergie, je ne vais pas dégager quelque chose d'hyper dynamique ou d'hyper inspirant.
- Speaker #1
Tout à fait.
- Speaker #0
Et dans les pourcentages de personnes que tu accompagnes, il y en a combien qui se dirigent vers l'entrepreneuriat ? Tu as une idée ?
- Speaker #1
Je n'ai pas tenu les calculs. Ce n'est pas la majorité. Donc comme ça, je dirais à la louche, je dirais un petit 20%.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et à la louche. Il faudrait que je fasse le calcul un jour. À un moment donné, j'avais pensé à ne chercher que des gens qui voulaient se lancer vers l'entrepreneuriat. Finalement, j'ai fait marche arrière parce que j'ai trouvé que c'était peut-être un peu trop discriminant. J'avouerais quand même, même si je comprends tout à fait, et encore une fois, il n'y a aucun jugement dans ce que je dis, chacun trouve midi à sa porte, et je comprends tout à fait que certaines personnes se sentent mieux dans le salariat plutôt que l'entrepreneuriat, il n'y a aucun souci avec ça, et c'est tout à fait normal. Mais j'avoue que j'ai parfois du mal à imaginer qu'on ait envie d'y retourner. Alors pourtant, moi, je l'ai souvent dit, mais je n'étais pas du tout destinée à devenir entrepreneur. Je me souviens encore de mon voisin, quand j'étais en arrêt maladie, qui me disait « Mais pourquoi tu ne te mets pas à ton compte ? » Je disais « Mais jamais de la vie ! » Parce que j'avais cette vision d'entrepreneuriat où on bosse comme un malade, où on fait ses factures le week-end et où on n'a plus de vie. Moi, je comparais ça à mes oncles qui sont... qui sont des artisans et je voyais ça comme ça. Et puis c'est vrai que... Quand on parlait de planètes qui s'alignent, mais j'ai trouvé sur mon chemin pas mal de personnes qui m'ont mis sur le chemin de l'entrepreneuriat en ligne. Et là, un monde s'est ouvert devant moi en me disant, mais waouh, en fait, je pourrais faire des choses en travaillant de chez moi. Ah, mais je pourrais faire des choses en voyageant et en même temps. proposer mes services. Ah, mais je ne suis pas limitée à la petite ville où j'habite. En fait, je peux toucher des gens sur toute la France, voire sur toute la francophonie. Enfin, moi, ça m'a mis des étoiles dans les yeux. Je me suis dit, waouh, mais en fait, je ne pensais pas que c'était possible. Alors, à l'époque, c'était en 2017-2018. On n'est pas à l'ère de l'après-Covid où tout ça est devenu assez évident. Mais à l'époque, c'était... Oui, oui. C'était génial de pouvoir imaginer ça. Et à l'époque, quand je me suis lancée dans l'entrepreneuriat en ligne, je me rappelle aussi que j'avais pris un accompagnement pour apprendre, parce que c'est bien joli de vouloir faire de l'entrepreneuriat en ligne, mais je mets quoi sur mon site internet ? Je parle comment ? C'est quoi les réseaux sociaux sur lesquels il faut que je sois ? Qu'est-ce que je raconte ? Je ne savais rien de tout ça. Et ça aussi, je voudrais le dire, c'est qu'on nous voit peut-être maintenant avec un niveau de maîtrise des réseaux sociaux, de la communication, etc. Mais parce que ça fait des années qu'on y est. Mais moi, j'ai tout appris et j'imagine que toi aussi, tu as tout appris. Et tout s'apprend en fait. Il n'y a rien d'impossible. Tout s'apprend, tout change très vite à partir du moment où on a encore une fois cette envie d'apprendre, de découvrir. qu'on sait pourquoi on le fait, qu'on sait l'intérêt dans lequel on le fait, au début, on patauge, au début, on met du temps, puis petit à petit, ça devient automatique et ça devient fluide et on s'améliore et on devient de meilleur et on devient meilleur. Et c'est ça qui est chouette. Mais en tout cas, voilà, moi, je sais que ça a été un nouvel univers qui s'est ouvert à moi et encore aujourd'hui, je ne regrette pas. d'avoir pris cette voie et je trouve ça tellement chouette pourtant encore une fois il y a des aspects négatifs que c'est la raison pour laquelle je me dis mais bon sang si demain on disait tu signes un CDI alors certes tu aurais un salaire assuré à la fin du mois, tu n'aurais plus de questions à te poser mais alors là tu vois pour le coup mon ventre se contracte je n'ai pas envie alors il ne faut jamais dire jamais moi je n'ai pas envie
- Speaker #0
Moi non plus, je n'ai pas envie. J'ai envie d'avoir cette liberté. Et comme tu dis, ce n'est pas simple au quotidien. Effectivement, on se pose des questions, on revoit sa stratégie, on revoit sa copie, on va dire. On continue à s'informer ou à se former. Mais je ne me vois plus dans le salariat parce que cette liberté que j'ai aujourd'hui de me dire, tiens, le mois prochain, il fait moche en France, je m'en vais là ou là ou là. C'est possible. Et moi, aujourd'hui, je suis plus effectivement dans cette dynamique de me dire que tout est possible. Tout à fait. Et on se donne les moyens, effectivement, parce qu'évidemment, l'entrepreneuriat, ce n'est pas simple tous les jours. Mais il y a ce côté état d'esprit. Pour moi, c'est aussi savoir demander de l'aide, s'entourer. Ça fait partie, je pense, en tout cas de ma vision de l'entrepreneuriat. Parce que c'est sûr que si on reste coincé seul dans ses problématiques et qu'on n'a pas de personne ressource, l'entrepreneuriat, un peu comme moi en tant que naturopathe, quand j'accompagne, je dis je suis une personne ressource pour une personne qui a une problématique de santé ou qui traverse un burn-out. Je suis une personne ressource comme une sophrologue, comme une psychologue pourrait être une personne ressource. Nous, en tant qu'entrepreneurs, on a besoin aussi parfois de personnes ressources autour de nous pour nous faire. faire grandir, évoluer ou nous challenger quand on est un peu trop dans notre zone de confort. Moi, je n'aime pas quand tout roule.
- Speaker #1
Oui, c'est important de le dire parce qu'on a beau être naturopathe, coach, entrepreneur, slow entrepreneur et puis en même temps, on n'est pas parfaite. On n'a pas réponse à tout. On n'a pas réponse à tout. on a parfois aussi des coups de mou, on a parfois des fois besoin d'aide et la différence c'est est-ce que tu vas la chercher cette aide ou pas, est-ce que tu es capable d'aller la chercher, est-ce que tu es capable de payer pour que quelqu'un aide. Ça ne fait pas plaisir mais effectivement tout n'est pas gratuit. Et il ne faut pas forcément toujours attendre que la solution vienne à nous. Il faut parfois aller la chercher, il faut parfois oser effectivement investir.
- Speaker #0
Et c'est d'ailleurs ce que je voulais dire tout à l'heure, mais excuse-moi parce que moi j'ai un peu la pensée qui part dans tous les sens, donc faut me cadrer.
- Speaker #1
Moi aussi ça tombe bien.
- Speaker #0
Je suis en train de me dire que c'était ça que je voulais dire tout à l'heure, mais je ne l'ai pas dit. Que j'ai commencé du coup, avant même de démarrer mon activité, j'ai investi à l'époque, c'était environ plus de 4000 euros, dans un accompagnement justement pour apprendre l'entrepreneuriat, pour apprendre le webmarketing, etc. Et je me souviens encore des personnes qui, autour de moi, me disaient « Mais t'es folle ! Tu ne sais même pas si ça va marcher. Tu mets déjà 4000 balles dedans. Et puis, c'est qui cette fille sur le web ? Est-ce que tu la connais ? » Parce que sur le web, c'est louche. Et c'est vachement révélateur, finalement, de ce que les gens pensent. Et je crois qu'il faut... à oser aller demander de l'aide, qu'il faut oser effectivement investir si tant est qu'on en ait forcément les moyens. Il s'agit de se faire un crédit sur le dos. Et si on veut avancer. Moi, je suis très, très... S'il y a une notion qui me touche particulièrement et qui est dans mon pourquoi, c'est le fait d'être responsable de sa vie, d'être actrice de sa vie. Moi, j'ai eu un flash et un déclic après avoir lu le livre que sans doute beaucoup connaissent, « Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une » de Raffaella Giordano. Et dans ce livre, il y a une phrase que j'ai accrochée sur mon frigo pendant des mois, c'est… Alors attends… Tu es la seule personne responsable de ta vie et de ton bonheur. Cette phrase-là, mais vraiment, quand je l'ai lue, il s'est passé un truc dans ma tête. Tu es la seule personne responsable de ta vie et de ton bonheur. Et je ne l'ai jamais lâchée, cette phrase. Et pour moi, cette notion d'être responsable, d'être acteur, justement, on parlait de son pourquoi, de pourquoi je fais ce que je fais. Moi, je fais ce que je fais, pas avec une âme de sauveuse, de psychologue qui veut soigner les gens. Je fais ce que je fais parce que je veux inspirer les gens et guider les gens pour leur faire comprendre qu'ils peuvent être responsables, ils peuvent être acteurs, ils peuvent sortir de la soumission, entre guillemets, du système dans lequel on baigne depuis toute petite, à savoir, tu n'as pas le choix. C'est comme ça, il faut travailler dur et puis tu profiteras de ta retraite plus tard.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
En fait, ce n'est pas vrai. Ce n'est pas vrai et on peut être responsable et prendre les devants pour faire autre chose. Et ça, quand je réussis ça auprès des gens que j'accompagne, quand les gens s'en vont avec la banane, le sourire, la pêche, le sentiment d'être acteur, actrice de leur vie,
- Speaker #1
de c'est ça me comble de bonheur c'est ton pourquoi c'est ce qui te c'est ce qui t'anime ouais moi le mien je les la phrase que tu que tu dis de donner tout à l'heure tu tu la lu quand c'était avant ton burn out pendant après après pendant ma reconstruction dans ta reconstruction ouais moi mon pourquoi il a affiché en fond d'écran sur sur mon ordinateur donc à chaque fois que je l'ouvre je sais pourquoi je suis là Pourquoi ? C'est d'aider les femmes à trouver leur place dans la société, à être pleinement épanouies et à être alignées avec elles-mêmes. À travers ça, c'est l'équilibre intérieur sur lequel on travaille en naturopathie.
- Speaker #0
La phrase que j'avais trouvée, c'est « inspirer et guider les autres pour les aider à vivre une vie de liberté et d'aventure » . Je ne l'assume pas encore complètement, cette mission de ce pouvoir. Mais en fait, c'est intéressant parce que j'ai retravaillé dessus il n'y a pas très longtemps. Et cette notion d'une vie de liberté et d'aventure, je ne l'assumais pas. Et je l'avais retransformée en vivre une vie plus épanouie. Et Laure Dodier, qui m'accompagne sur le slow entrepreneurial, m'a dit « c'est quand même pas la même chose de dire une vie équilibrée, une vie de liberté d'aventure » . Et je me suis dit « ben ouais, en fait, c'est vrai » . Et moi, ce qui me fait vibrer, c'est de, j'avais envie de dire, bouffer la vie. Ouais, t'es partie il n'y a pas très longtemps à Bali. Moi, c'est ce que j'ai fait il y a 2-3 ans, je ne sais plus. Partir 3 ans. 3 mois toute seule à Bali. Quand je suis partie avec mon chéri en van faire un road trip Maroc-Portugal-Espagne et travailler en même temps. de travailler sur mon ordinateur et de tourner la tête et de voir les dunes du Sahara derrière. Enfin, c'est... Tu te sens vivante. Moi, je dis toujours, quand je voyage et que je travaille en même temps, il y a beaucoup de gens qui ne comprennent pas parce qu'ils disent « Pourquoi tu ne fais pas les deux choses bien séparées ? » Moi, j'adore, en fait. J'adore parce que, je ne sais pas, je vais peut-être travailler le matin. Et après, je vais aller visiter une ville, je vais aller... Et vraiment, dans ces moments-là, c'est ce sentiment de me sentir vivante. Et ça, c'est peut-être...
- Speaker #1
Non, mais je suis tout à fait d'accord. La vie, c'est ici et maintenant. Tu parlais d'attendre la retraite pour profiter. Moi, c'est des choses qui m'angoissent. J'ai envie de pouvoir allier les deux également. Je le fais déjà, de pouvoir allier les deux.
- Speaker #0
Tu t'en es donné les moyens.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Tu disais tout à l'heure être prête à changer, c'est être prête à investir sur soi aussi. Comme tu disais, se responsabiliser face à ses choix. Parce qu'on a toujours plusieurs solutions. C'est soit on continue à se plaindre et on reste dans la même façon de fonctionner. Soit on se donne les moyens et là, le changement peut On peut s'opérer.
- Speaker #0
Et voilà, avec toute la... Il ne faut pas croire que c'est forcément facile, qu'on ne se prend pas la tête, qu'on n'a pas peur. Ce n'est pas vrai. Je m'imagine que toi aussi, quand tu as décidé, il n'y a pas longtemps, de lâcher le présentiel. Oui.
- Speaker #1
Ah ben oui.
- Speaker #0
J'imagine bien que tu ne fais pas ça...
- Speaker #1
Le soir... Le soir dans mon lystème. Qu'est-ce qui t'a encore primé ? Tu ne peux pas te stabiliser. Donc ça, c'était le mental qui cherchait la sécurité, tous les mécanismes de survie, qui me disait « Mais pourquoi tu te mets toujours dans des situations comme ça alors qu'en fait, ça va très bien ? » Mais sur le coup, de nouveau, de sortir de quelque chose de connu pour aller vers quelque chose d'inconnu, il y a les peurs qui reviennent. Je me souviens des premières fois où j'ai pris la parole sur Instagram, en live ou en story. J'étais mort de trouille. Là maintenant ça se fait de manière complètement automatique, et c'est automatique facile, fluide. Et je pense que c'est pour chaque chose, dès qu'elle est nouvelle, dès qu'on veut faire autrement, il y a des peurs qui s'activent, le syndrome de l'imposteur, je ne suis pas assez, je suis nulle, je suis ceci. Mais on apprend sans arrêt sur soi. Et tout à l'heure quand tu disais retrouver l'envie, oser passer à l'action. Pour moi, passer à l'action, ça nous permet de travailler sur notre confiance en nous, parce qu'on y va, tout simplement on avance. Et je pense que c'est important, effectivement, pour celles qui nous écoutent qui sont peut-être encore en plein burn-out et qui ont perdu complètement confiance en elles, c'est qu'à un moment, de remettre un pas après l'autre vers quelque chose qui nous donne envie, c'est ce qui nous permet aussi de retrouver confiance en nous.
- Speaker #0
C'est ça, oui. Alors, c'est vrai que le podcast d'aujourd'hui est peut-être un peu différent de ce que tu fais d'habitude.
- Speaker #1
Pas du tout, non.
- Speaker #0
C'est peut-être des personnes qui parlaient de leur burn-out, mais je ne parle pas trop. Mais pour donner un exemple de ce que tu dis et qui est très vrai, et ça, effectivement, ça peut aider des personnes qui nous écoutent et qui sont encore aujourd'hui en plein doute. Moi, je sais qu'après mon burn-out, j'ai fait un peu de… Je lançais mon activité et en parallèle, j'étais dans le freelancing, comme on dit. Je faisais du conseil RH et des bilans de compétences auprès de centres en bilan de compétences. Et un jour, on m'a proposé de venir animer une conférence, on va dire, sur le burn-out. C'était la première fois et j'ai accepté, en tout cas hyper enthousiaste à cette idée. Alors avant, j'étais RH, mais j'avais été aussi formatrice auparavant, etc. Et là où je veux en venir, c'est qu'au moment de commencer cette conférence, j'ai eu une montée d'angoisse. Mais alors, je m'en rappelle encore parce que je crois que ça a été la pire de ma vie. Et je tenais à peine sur mes jambes, c'est-à-dire que je parlais, j'avais les jambes qui flageolaient, la voix qui trembletait. Je me disais, mais ce n'est pas possible. Et ce qui se passait, c'est que c'était pour la première fois que je revenais en face de chefs d'entreprise. Parce que le public, c'était des publics de chefs d'entreprise, RH, etc. Et j'avais vécu un tel traumatisme. On dit souvent que le burn-out est un traumatisme. Mais là, je ne l'ai pas vu venir. Au moment de commencer l'animation, j'étais morte de trouille. Heureusement, j'ai donné un petit exercice aux gens. de récupérer, de ressouffler un peu, de récupérer ma respiration, parce que je ne pouvais même pas parler, c'était affreux. Je me disais, tout le monde doit le voir, la honte. Et bref, j'ai quand même réussi à terminer cette session de formation qui s'est finalement très bien déroulée. Et je dis toujours, franchement, si on m'avait demandé à la fin de cette formation, est-ce que tu peux le refaire ? Mais jamais de la vie, parce que ça fait horrible pour moi. Et il se trouve que l'après-midi, je renclenchais. conférence dans un autre lieu pour dire la même chose et là la deuxième fois ça s'est super bien passé et pourquoi je dis ça parce que c'est comme les gens voilà on a encore une fois vécu un traumatisme après un burn out et parfois c'est très difficile mais c'est comme quand on tombe d'un cheval on te dit remonte dessus Alors, encore une fois, il ne faut pas mal comprendre ce que je dis. Il ne s'agit pas de se forcer à y retourner. Là, c'était dans des bonnes conditions. Je veux dire, je faisais ce que je voulais faire, etc. Donc, j'avais juste mon corps. Il a pris peur à un moment donné parce qu'il s'est retrouvé face à l'ennemi public numéro un, les chefs d'entreprise dans ma tête. Et en fait, j'ai compris. Je me suis dit, mais en fait, ton corps a eu tellement peur. qu'il a voulu que tu te remettes dans ta petite boîte noire et que tu ne bouges pas. Mais comme tu étais obligé, que tu avais un engagement l'après-midi, tu y es retourné. Une fois qu'il a vu que tu t'en sortais bien, que ça se passait bien, que tu étais en sécurité, eh bien, ça s'est bien passé. Donc, ce que je veux dire par là, c'est que pour rebondir sur ce que tu dis, que l'action, en fait, est le meilleur moyen de recommencer, de rebondir. Je ne dis pas qu'il faut vivre ce que j'ai vécu, parce que ce n'est pas agréable. Mais une chose est sûre, c'est que toutes les avancées que j'ai pu faire après mon burn-out, je les ai faites parce qu'à un moment donné, je suis passée à l'action. Tu vois, je disais, j'ai commencé en faisant des bilans de compétences dans un centre des bilans de compétences. Forcément, c'est pareil, toujours les mêmes questions. Est-ce que je vais être capable ? Est-ce que ça va marcher ? Sauf que c'est... Pourquoi ? Non, je reprends même en arrière. C'est-à-dire que j'ai décidé à un moment donné de me faire aider pour m'aider à trouver ce que je pourrais faire quand je serais grande parce que je n'avais pas copié mon burn-out. Et c'est cette action-là, j'ai pris encore une fois, on parlait d'investir sur soi pour faire un coaching bilan de compétences. Cette action-là qui m'a donné la possibilité qu'on me demande de faire des bilans de compétences chez eux, et cette action-là qui m'a amenée à animer cette fameuse conférence. En fait, à chaque fois, c'est prendre conscience que les petits pas qu'on fait, qui sont peut-être difficiles à un moment donné, c'est ça qui te remet en confiance, et c'est ça qui te donne des nouvelles opportunités. Et c'est ça qui est génial.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Je me suis un peu perdue dans mes explications, mais voilà, l'idée, c'est...
- Speaker #1
Je t'ai suivie.
- Speaker #0
Je reviens à ce que je disais tout à l'heure, c'est-à-dire qu'il y a encore une fois des profils de personnes qui veulent tout penser aux petits oignons et préparer aux petits oignons avant de passer à l'action, et ça n'est pas le bon mode d'emploi. Parce que forcément, il y aura toujours des peurs, il y aura toujours des doutes, il y aura toujours des incertitudes. Et comme tu n'en viens jamais à bout, effectivement, comme tu dis, on ne contrôle jamais rien. À un moment donné, il faut se dire, OK, de quoi j'ai envie ? Qu'est-ce qui me ferait juste plaisir ? Je ne sais pas ce que ça va donner, je ne sais pas si ça va marcher ou pas, mais je me fais plaisir. Pour commencer, je me fais plaisir. Et ça, voilà, c'est ce qui fait que ça peut fonctionner à un moment donné et nous ouvrir des nouvelles portes.
- Speaker #1
Et moi, je pense effectivement, quand on est dans ces questionnements, tu parlais d'angoisse, c'est une suractivation du système nerveux. Le burnout, il nous invite, si on en tire les leçons, à voir tout ça. ces techniques pour mieux faire face au stress, à l'anxiété et d'avoir compris effectivement les situations que notre cerveau considère comme dangereuses et d'avoir sa boîte à outils. Parce que des situations de stress, on en vivra toutes nos dîmes. On ne peut pas rester, comme tu dis, dans sa boîte. Alors, quand on est au début du burn-out, qu'on soit apeuré par certaines situations, ça fait partie du processus de reconstruction. Mais comme pour tout, on y va petit à petit. On apaise son système nerveux et après, on retrouve l'envie, la joie et la motivation pour changer. Oui, voilà. On s'en sort, oui. Est-ce que tu aimerais partager un conseil pour des personnes qui seraient en cours de reconstruction dans leur processus post-burnout ?
- Speaker #0
Si j'avais un conseil, je l'ai peut-être déjà un peu dit, mais à toutes les personnes qui sont peut-être aujourd'hui en arrêt de travail et qui se questionnent sur l'après. Il ne faut pas croire que simplement y retourner parce que la raison te dit que c'est plus justement sécure que d'y retourner ça ça suffira c'est ce que je veux dire par là c'est que le burn out ouais je crois vraiment nous change profondément et c'est comme s'il faisait en sorte que ce qu'on a réussi à supporter pendant des années mais qui se passait très très bien jusque là n'est plus supportable après. Et je rencontre, il n'y a encore pas très longtemps, là je discutais avec une personne sur Instagram en message, beaucoup de gens qui me disent « je ne comprends pas, ça fait deux, trois ans que j'ai fait mon burn-out, je suis retournée au boulot, alors bon, je ne suis pas tout à fait dans le même service, je suis dans un autre, mais je n'ai plus de motivation, je suis comme un mort-vivant. » Et ce n'est pas neutre, et ça veut dire qu'on n'a pas pris le temps de se poser les bonnes questions, encore une fois, sur qu'est-ce que j'ai envie, qu'est-ce qui serait de nature à rallumer ma flamme, à me redonner l'envie d'avoir envie. Et je crois vraiment que c'est un élément essentiel à faire après un burn-out pour pouvoir repartir. Repartir, en tout cas, en se sentant vivant et en pouvant ressentir du plaisir, de la joie, etc. Donc, si j'ai un conseil à donner, C'est prenez ce temps. Prenez ce temps pour faire cette réflexion, pour avoir cette réflexion. Que votre entourage n'est pas toujours le meilleur allié, parce que l'entourage y cherche avant tout, généralement, la sécurité. Il ne vous comprend pas toujours, parce qu'il n'a pas forcément vécu, justement, ce burn-out. Et la réponse de l'extérieur, elle est souvent assez facile, c'est repose-toi et puis ça ira mieux et tu y retourneras après. Et si c'était aussi simple que ça, on ne serait sans doute pas là aujourd'hui. pour accompagner les personnes en burn-out. Donc, l'entourage n'est pas toujours le meilleur allié. Prenez ce temps pour vous, allez chercher quelqu'un qui va vous aider à retrouver justement votre flamme, à prendre les bonnes décisions pour que vous réussissiez à vous sentir à nouveau vivante après, dans un nouveau projet, encore une fois, qui ne sera peut-être pas le projet que vous ferez jusqu'à la fin de vos jours. Mais peu importe, c'est le projet qui vous aura permis de remettre le pied à l'étrier, de retrouver l'envie, d'acquérir des compétences, d'ouvrir des nouvelles portes, etc. Et c'est comme ça qu'on repart, et qu'on repart des fois complètement différemment de ce qu'on avait pu imaginer. C'est ce que j'appelle ma deuxième vie. C'est toujours un peu en réponse au livre de Raphaël. J'appelle ça la deuxième vie, je pense, en lien avec ça. Et cette deuxième vie, elle peut être... bien plus belle que la première.
- Speaker #1
On est d'accord. En tout cas, merci beaucoup Catherine pour notre échange, c'était passionnant comme d'habitude.
- Speaker #0
J'espère, ça intéressera en tout cas les gens qui nous écouteront.