- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Reconnect, je suis Séverine Lapp, naturopathe et coach. J'accompagne les femmes à prendre leur place dans la société, pleinement épanouie et alignée avec elle-même. Bonjour Angelina, je suis ravie de te recevoir pour ce nouvel épisode de podcast et notamment au sujet de ce que tu as traversé. Je vais te laisser te présenter.
- Speaker #1
Bonjour, je m'appelle Angelina, j'ai 30 ans. et j'ai traversé un burn-out. Je suis encore un peu dedans, mais j'ai traversé ça il y a à peu près un an et deux mois. J'ai mis plein de petites choses en place pour essayer de sortir de la tête de l'eau.
- Speaker #0
Ce burn-out qui est arrivé il y a un peu plus d'un an, est-ce que tu as eu un peu des signes avant-coureurs, avant de t'effondrer ?
- Speaker #1
Oui. Ça a commencé par une fatigue intense. Je ne savais pas ce qui m'arrivait, j'étais constamment fatiguée, j'étais vraiment dissociée. Et j'arrive au début, je ne comprenais pas du tout, je me disais je suis fatiguée. Et puis après, ça a commencé à être un stress. Tous les matins, quand j'allais au travail, je me levais, mais j'étais stressée de plus en plus. Jusqu'à ce que ça arrive presque à une phobie. Je me levais, j'étais presque tétanisée à l'idée d'aller au travail. Donc la docteure a commencé à me mettre en arrêt à peu près deux mois après. Et la nuit, je me réveillais beaucoup en sursaut. Après 3 et 4 heures du matin, je faisais des bonds dans le lit. Je faisais des sursauts, je ne dormais pas bien. J'étais assez irritée. Au début, du coup, j'allais au travail avec mes petites villes essentielles pour essayer de me détendre. Mais après, c'est devenu un peu plus compliqué. Les petites villes ne suffisaient plus.
- Speaker #0
Et du coup... Oui, pardon, vas-y.
- Speaker #1
Il y a de l'anxiété. Avant, je ne savais pas ce que c'était vraiment l'anxiété. Du coup, maintenant, je sais que j'en avais déjà eu, mais je ne savais pas ce que c'était aussi prononcé. Je pensais que c'était juste des petits pics de stress. Et après, je me suis dit que c'est quand même un peu plus qu'un petit peu de stress. Et voilà.
- Speaker #0
Et donc, cette anxiété, est-ce que... Pour les personnes qui ne connaissent pas, est-ce que c'est lié à quelque chose qui s'est passé au travail ou c'est vraiment venu progressivement ?
- Speaker #1
C'est vraiment venu progressivement, en fait. Je voyais que selon les personnes avec qui je travaillais ou pas, c'est vrai que plus ou moins, mais après, ça s'est un peu généralisé. Je pense qu'il n'y avait pas vraiment de facteur, c'était vraiment généralisé et ce n'était plus vraiment une personne ciblée ou ce n'est même pas le métier en soi, parce que mon métier me plaisait beaucoup. Donc, où on soit l'équipe dans l'ensemble avec qui je travaillais, on s'entendait bien aussi. C'est juste que ça s'est un peu généralisé et ce n'était plus possible pour moi d'aller dans cette entreprise.
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu faisais comme métier ?
- Speaker #1
Vendeuse. D'accord.
- Speaker #0
Et dans le commerce. Donc, un métier en contact avec du public.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Et donc, ton médecin a tout de suite pensé au burn-out quand tu as exprimé tes symptômes ?
- Speaker #1
Alors au début, quand je lui en ai parlé, elle m'a dit, il faut vous reposer. Elle m'a dit, je pense que vous êtes en surmenage. Donc c'est exactement ce qu'elle m'a dit. Elle m'a dit, il faut vous reposer. Donc après, elle m'a mis un arrêt et j'ai essayé d'y retourner. C'était très compliqué et elle m'a reprolongé les arrêts, les arrêts, jusqu'à ce que je sois inapte du coup à mon poste, donc au boulot où j'étais. De là, du coup, inaptitude. Et depuis, du coup, le mois de février exactement. J'étais inapte au poste, du coup, j'étais au chômage, je suis restée au chômage à la maison. Et là, j'ai repris un petit boulot, 15 heures par semaine. Pour l'instant, ça me va très bien, je reprends en douceur et c'est pas mal.
- Speaker #0
Cette inaptitude, en fait, comment, pareil pour les personnes qui ne connaissent pas trop, qui sont peut-être, comme toi, dans une situation d'épuisement, de burn-out, et qui cherchent à trouver une solution pour quitter leur entreprise, comment ça fonctionne ?
- Speaker #1
Alors moi j'ai demandé déjà une rupture conventionnelle avec mes patrons. Ils ont refusé la rupture conventionnelle parce que je leur ai dit que le problème ne venait même pas d'eux parce qu'en soi on ne réveillait pas du tout la pression au travail ni quoi que ce soit. Moi j'étais vraiment épuisée. C'était plus que de l'épuisement je pense, le corps il répondait plus.
- Speaker #0
On dit souvent que c'est un effondrement.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
C'est un épuisement.
- Speaker #1
J'ai eu plusieurs rendez-vous à la médecine du travail, ça a pris un peu de temps. Il fallait que je sois en arrêt et après ne plus être en arrêt jusqu'à temps d'être inapte. On a vraiment regardé au niveau des rendez-vous pour que je sois quand même dans mes délais. J'ai eu bien trois rendez-vous, il me semble, à la médecine du travail. Il a fallu que je passe aussi par une psychiatre. Et la psychiatre, du coup, elle m'a vue et elle a constaté, elle a fait un papier pour la médecine du travail en disant que je n'étais pas apte à reprendre le poste.
- Speaker #0
Dans cette entreprise, en tout cas.
- Speaker #1
Dans cette entreprise, oui.
- Speaker #0
Oui, pardon, vas-y, continue.
- Speaker #1
Et du coup, il fallait absolument ce papier. Mais médecin généraliste, ça ne suffit pas pour être inapte.
- Speaker #0
D'accord, c'est vraiment un document qui vient d'un médecin psychiatre.
- Speaker #1
C'est ça. Et après, ils m'ont déclarée inapte. Du coup, mes patrons ont reçu l'inaptitude. Mes patrons m'ont convoquée aussi pour que je passe un entretien avec elle, voir un petit peu ce qu'il en était. Après, on ne pouvait pas aller à l'encontre de ce qu'avait dit le médecin. Mais pour qu'on se rencontre, j'étais hyper stressée parce que j'avais peur de me faire engueuler. Mes patrons-là ne m'avaient jamais engolée, mais une crainte, je pense, qui vient de moi depuis le plus jeune.
- Speaker #0
C'est assez caractéristique, on a l'impression qu'on est en faute, on culpabilise d'en être arrivé là, surtout si, comme tu dis, au niveau du travail, ce n'est pas lié à l'employeur, c'était lié peut-être au contexte dans lequel tu évoluais par rapport aux clients et à une surcharge. de stimulation peut-être de ce côté-là.
- Speaker #1
Oui. Et du coup, mon entretien s'est très bien passé. Elle m'a dit, voilà, gardez-moi toujours votre sourire. Et ça s'est bien passé. Depuis, j'y suis repassée et ça s'est bien passé. Ils m'ont dit, vous serez toujours bienvenue ici. Donc ça s'est bien fini. Mais c'est vrai que beaucoup de culpabilité, déjà, de les laisser. à Noël parce que dans le commerce il y a beaucoup de monde à Noël donc c'est vrai que de me dire je les laisse un peu dans la panade comment ils vont faire,
- Speaker #0
je m'en voulais alors que je m'en voulais mais en même temps je ne pouvais pas faire autrement parce que le corps il ne voulait plus c'est très juste ce que tu dis les personnes qui s'épuisent ce sont des personnes qui sont très investies c'est les bons soldats les battants, ceux qui ... Ceux qui vraiment aiment leur métier, tu l'as dit, tu étais passionné par ce que tu faisais, il n'y avait pas du tout de problème par rapport au métier en lui-même. Je trouve ça important de souligner cet aspect-là, pour que les personnes qui nous écoutent prennent bien conscience que le burn-out n'arrive pas aux faibles. Ce n'est absolument pas un signe de faiblesse. L'idée, ce n'est pas non plus de culpabiliser parce qu'on n'a pas fait une erreur, on ne s'est pas trompé. C'est qu'à un moment, on a tiré peut-être un petit peu trop sur la corde, on s'est peut-être un peu trop investi par rapport à ce métier ou ce boulot. Et que du coup, comme tu l'expliques, le corps n'a plus les ressources pour faire face, pour continuer comme le mental aimerait que ça se passe.
- Speaker #1
Et c'est vrai que c'est assez… Moi qui ne suis pas du tout comme ça habituellement, c'est vrai que je suis plutôt quelqu'un de solaire et tout, même dans l'équipe. C'est vrai qu'elle me disait « t'es un petit soleil » parce que c'est vrai que j'aime bien qu'il y ait une bonne énergie, que ça se passe bien. Par contre, le conflit, ça me fait fuir. Mais du coup, j'aime bien quand ça se passe bien tout ça. Et là, du coup, même moi, même à la maison, je ne me reconnaissais plus. Moi qui suis de base plutôt quelqu'un de coquette et tout, même là, aller se doucher, c'était compliqué. que de base, ça n'allait pas du tout. Mais là, vraiment, je le faisais du coup quand même. Mais c'est vrai que tout devenait compliqué. Puis j'ai une petite fille qui va à l'école aussi. Je devais du coup l'amener jusque dans la classe. Et même l'amener, ça devenait compliqué jusqu'à un moment où j'ai dit à mon conjoint « Je crois que tu vas devoir l'amener parce que pour moi, c'est compliqué. » Même d'amener la petite à l'école, ça devenait compliqué. Donc c'est vraiment une phase où je ne me reconnaissais plus. Je pense que j'ai vraiment tiré beaucoup. Et voilà, on prend le temps. On prend le temps de se reconstruire. Pour le coup, ça prend beaucoup de temps. Mais je pense qu'on est obligé de le prendre ce temps.
- Speaker #0
Je te rejoins, en fait. Parce que sortir d'un burn-out, ça ne se fait pas en deux semaines. Effectivement, les arrêts de travail sont renouvelés jusqu'à ce que tu te sentes prête. Alors, selon chaque situation, soit retourner dans l'entreprise dans laquelle tu es, soit la quitter. soit voilà il ya plein de solutions pour changer peut-être aussi de métier le burn out je trouve que c'est une période enfin cette période de reconstruction elle invite à réfléchir vraiment sur ce qui est important et je trouve ça très très juste aussi ce que tu dis ce côté cette fatigue où elle est tellement profonde tellement intense qu'on n'arrive même plus à faire des gestes simples prendre une douche emmener sa fille à l'école Ce qui paraît anodin, c'est des choses qu'on fait au quotidien très facilement. Et là, on n'a même plus de jus pour faire ça. Oui, le burn-out, vraiment, je trouve ça important de dire que c'est une grosse, grosse, grosse, grosse fatigue. Et que ce n'est pas du tout un signe de fainéantise, c'est qu'en fait, on n'arrive plus, vraiment.
- Speaker #1
Oui, c'est que le corps, il ne veut plus, il n'est pas là.
- Speaker #0
Oui, oui, oui. Et qu'est-ce que tu as mis en place, justement, pendant cette... période de un an pour te reconstruire est ce que tu es allé consulter des professionnels est ce que tu as mis en place une routine qu'est ce que tu as fait pour pour t'en sortir alors moi j'ai commencé à aller voir une sophrologue un
- Speaker #1
ange que j'ai vu pendant sept mois ensuite j'ai vu aussi psychologue du coup pour travailler sur le présent et pas mal de passer à travailler aussi Ensuite, je vois toujours une kinésiologue aussi. Pour moi, c'était vraiment important d'avoir les deux, d'avoir l'approche psychologique, mais en même temps, corporelle, je trouve que c'est vraiment hyper intéressant parce que c'est vraiment sur le corps et c'est vraiment dans le corps que ça se passe. En tout cas, j'ai vu vraiment une réelle évolution entre juste mon travail chez que le psychologue parce que ça fait plus d'un an que je le vois et en même temps… compléter avec la kinésiologie je trouvais que c'était vraiment complémentaire et que ça amenait vraiment autre chose moi c'était vraiment un plus j'ai pu faire de l'acupuncture aussi j'avais fait une séance aussi de magnétisme ouais j'ai essayé pas mal de choses j'ai essayé une méthode aussi de alors c'est la de la méditation dansante, en entrant dans une trance douce. Pour ma part, j'ai trouvé que ce n'était pas forcément la solution quand on était en burn-out, parce qu'on a quand même une fragilité. Pour ma part, j'avais quand même une fragilité assez importante. Et je trouve que cette dernière méthode, je pense que c'est à faire, pour ma part, quand on a les épaules un petit peu plus solides. parce que c'est une méthode qui remue beaucoup. Après, je prends des compléments alimentaires aussi, alors magnésium et oméga-3, ça tous les jours, d'autant. Et ensuite, de temps en temps, je prends de l'ashwagandha aussi, je fais des petites cures d'ashwagandha. Après, pareil, l'alimentation, du coup, j'ai éliminé au plus possible le sucre. Un petit peu tout ce qui était alimentation un peu inflammatoire. J'ai essayé d'éliminer le sucre, je ne bois plus de café, je ne bois pas d'alcool. J'ai un peu repris la cigarette, mais je vais arrêter. Après, pareil, le sommeil, j'essaie quand même de ne pas me coucher trop tard. J'essaie dès que je peux de faire une micro-sieste. Et au début, c'est vrai qu'au niveau du sport, par exemple, je me suis dit qu'il faut que j'aille courir. Comme ça, ça va me donner de l'énergie. Mais en fait, vu que j'étais déjà... pleine d'anxiété, le fait d'aller courir, je revenais, c'était pire, parce que c'était une explosion, j'avais l'impression je me disais, mais c'est pas possible, je suis allée courir une heure, une heure et demie et c'est encore pire qu'avant. Et du coup, j'ai un peu changé la donne, je fais du pilates maintenant, ou de la marche, et je pense que c'est plus adapté.
- Speaker #0
Je trouve ça chouette, tout ce que tu partages là, j'aime beaucoup cette approche pluridisciplinaire, je te rejoins sur le côté accompagnement psycho corporel pour moi l'un va pas sans l'autre et dans le burn out il ya vraiment une déconnexion entre ce qui se passe dans la tête ce qui se passe dans le corps moi je parle beaucoup de disharmonie corps esprit donc de d'avoir en fait un des personnes ressources autour de toi qui te permettent de réaligner réharmoniser tout ça ouais c'est vraiment top Après, dans les approches que tu as citées, on est sur beaucoup de domaines énergétiques. Donc, selon les personnes, évidemment, ça parle ou ça ne parle pas. Chacun fait comme il a envie. Moi aussi, j'ai testé énormément de choses à l'époque quand j'étais en burn-out pour trouver des pistes, pour me sentir mieux. Et je me suis bien rendue compte que tout le travail que j'avais fait en psychanalyse, j'avais quand même mis beaucoup d'émotions sous cloche. J'avais l'impression qu'il y avait des trucs qui étaient réglés, alors qu'en fait, au niveau de mon corps, c'était encore bien, bien présent. Et puis après, je te rejoins évidemment sur le côté hygiène de vie, comme je suis naturopathe. L'importance de ce qu'on met dans son assiette, d'avoir plutôt une alimentation anti-inflammatoire. Alors c'est bien sûr souvent des choses qu'on met en place au fur et à mesure, parce que quand on est extrêmement fatigué, ce n'est pas là où on révolutionne tout en cuisine. C'est quand on recommence à trouver un peu d'énergie pour cuisiner qu'on arrive à s'intéresser un peu à tout ça. C'est pour ça que le côté micronutrition est passé par des compléments alimentaires, surtout au début du burn-out, c'est une bonne piste. Plus les plantes comme l'âge vaganda que tu as cité, les plantes adaptogènes qui te permettent d'avoir de l'énergie. Et pour l'âge vaganda aussi, meilleure qualité de sommeil. Évidemment, c'est tout ce qui permet de rééquilibrer le système neuro-endocrinien. Et pour la part sport, je te rejoins aussi. Quand on est en burn-out, ça fait suite à une période où on a vraiment tiré à fond sur le cortisol, l'hormone du stress. Donc de faire des activités physiques intenses ou de faire des jeûnes intermittents. ça reste un stress pour le corps et pas forcément ce qui est adapté alors toujours en fonction évidemment de chacun pardon mais si on a un système nerveux déjà complètement déséquilibré qui fonctionne en hyper que tout et tout va trop vite quelque part en termes d'anxiété d'angoissé enfin il ya des appréhensions c'est pas l'idée c'est plutôt de trouver des choses aussi douce peut-être je te parle je vois je te rejoins beaucoup surtout ce qui est yoga pilates
- Speaker #1
ça va mettre après c'est vrai que des fois selon sur qui on tombe aussi avec mon psychologue je lui parlais de la dissociation cet état un peu de sentir qu'on est là sans être là je sais pas si il me dit j'aime pas trop ce terme et en fait Je lui dis, mais comment sortir de cet état ? Parce que c'est un peu presque frustrant, en fait, d'être... Et il me dit, oui, mais regardez, dans mon métier, par exemple, heureusement que des fois, je suis dissociée parce qu'en écoutant les problèmes des gens, oui, mais moi, il me faut une solution, en fait. Et cette solution, je ne l'ai pas encore trouvée.
- Speaker #0
Oui, c'est ce qu'on appelle aussi un peu la dépersonnalisation. C'est une caractéristique du burn-out, quand on a l'impression de tout mettre à distance. À un moment, il y a une espèce de prise de distance qui s'est créée quand on glisse vers le burn-out pour mettre justement de la distance entre ce qu'on ressent et ce qui se passe, pour éviter parce que déjà émotionnellement, on n'arrive plus trop à gérer certaines situations. Donc, on dépersonnalise et on a l'impression parfois qu'on voit les trucs comme si on était à l'extérieur de notre corps.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Alors que je te rejoins sur le fait d'avoir envie de réinvestir son corps et ça passe par des techniques. corporelle, c'est évidemment aussi une histoire de chacun parce qu'on est tous différents. Aujourd'hui, donc là tu as repris un poste à temps partiel, c'est bien ça, est-ce que tu arrives à avoir des moments dans la journée où tu prends du temps pour toi, où tu te ressources ?
- Speaker #1
Alors j'avoue que j'essaie, c'est pas inné chez moi ce que je me suis... Souvent oublié pour ne pas dire toute ma vie. C'est vrai que j'essaie. Ce matin, je suis allée au Pilates. Là, je vais aller marcher tout à l'heure parce qu'il fait beau. J'essaie, mais c'est vrai que c'est pas... Puis des fois, j'avoue que j'ai la flemme. Je ne sais pas si c'est la flemme ou si c'est un manque de motivation. Mais ce matin, je n'avais pas du tout envie d'aller au Pilates et je me suis dit, allez, pas de motivation, mais discipline. Ouais. Quand on est tout seul, parce que quand ma fille est à l'école et mon conjoint au travail, ce n'est pas toujours évident de se booster tout seul aussi. J'ai créé un groupe aussi sur Facebook, sur la commune, il y a quelque temps de ça, pour rencontrer des gens aussi et aller marcher avec ces personnes-là. C'est super.
- Speaker #0
Pour investir un peu, c'est vrai que les personnes qui traversent un burn-out, souvent il y a beaucoup de choses. En fait, il y a beaucoup d'énergie qui est mise dans le travail, parfois au détriment d'autres aspects de la vie, alors que la vie, il y a le travail, il y a la vie amoureuse, la vie amicale, la vie sociale, les hobbies. Et les femmes, bien souvent, n'investissent pas toujours suffisamment dans certaines sphères, parce qu'il y a la famille qui prend déjà beaucoup de place, il y a le travail qui prend beaucoup de place, et l'équilibre, il n'est plus toujours là. Oui. C'est chouette aussi ce que tu as initié comme projet pour trouver des gens qui t'accompagnent pour aller marcher.
- Speaker #1
Et puis je me suis rendu compte qu'en fait il y avait beaucoup de personnes qui étaient seules aussi. Et je trouve ça sympa, c'est un moment de partage, on échange. Je me rends compte aussi quand je rencontre ces personnes-là qui vont marcher souvent seules ou avec qui, mais du coup qui intègrent le groupe maintenant, il y en a pas mal qui connaissent le burnout aussi. Et au début, c'est vrai que j'en avais presque honte de dire, ben voilà, je traverse ça. Ou des fois, je me rappelle au tout début, l'associé de mon conjoint, il m'avait dit, mais t'es en dépression. Et moi, j'ai dit... Ben non, n'importe quoi. Pas moi, quoi. Et quand j'ai commencé à regarder un petit peu ce que c'était les symptômes, je me suis dit, ben si, si, ma grande. Et je pense que tant que tu seras dans le déni, que tu n'accepteras pas, ça ne va pas t'aider à le traverser. Donc, c'est vrai que cette année 2024, elle m'a énormément chamboulée parce que c'est un gros chamboulement. Mais en même temps, sans ce burn-out, j'aurais peut-être... pas en tout cas à ce moment commencer une thérapie sur moi, un travail sur moi, de même développement personnel parce que ça me plaît aussi beaucoup. Et en fait, franchement, je me dis alors oui, c'était très dur émotionnellement, mais en même temps, je me trouve tellement grandie et changée et waouh, c'est cool. Franchement, c'est chouette. Oui,
- Speaker #0
je trouve ça très beau ce que tu dis parce que quand on est en plein dedans ou tout au début, parfois il y a cette phase de déni que tu as décrite. Non, ça ne peut pas m'arriver à moi. Alors juste petite précision, pour moi le burn-out n'est pas une dépression. On peut être en burn-out sans être en dépression, ou on peut faire une dépression suite à un burn-out, mais au départ, physiologiquement, ce n'est pas forcément les mêmes choses qui se jouent, d'un point de vue en tout cas de l'organisme. Et du coup, que tu puisses aujourd'hui dire « waouh » il y a une fierté de cette transformation, de faire, ce que je dis souvent, du burn-out, une opportunité de mieux se connaître. Et pour moi, c'est ça le plus beau cadeau qui est caché derrière le burn-out.
- Speaker #1
Ah oui, c'est vrai que pour le coup, même autour de moi, on me dit « mais t'as changé » , même dans ma façon de faire, on veut dire, parce qu'avant j'étais toujours d'accord avec tout le monde. Bah, vous faire décevoir, faire de quand même plus, faire que ceci, cela. Et en fait, ben non. Non, parce qu'alors oui, la confiance en moi, elle est pas encore forcément au taquet, surtout quand on traverse, je pense, le burnout. Mais ça se construit petit à petit. Alors bien sûr, je me prends pas pour Miss France, je me dis pas, je suis trop belle. Par contre, intérieurement, j'ai plus confiance en moi qu'avant, parce que maintenant, je sais ce que je vaux, je sais qui. un peu plus qui je suis et je sais ce que j'accepte ou pas d'ailleurs et j'en ai fait l'expérience il y a pas longtemps où on m'a proposé un poste dans une enseigne de vêtements j'ai fait une journée d'essai et j'ai dit non ça va pas être pour moi c'est pas possible, pression s'agripper au client et tout c'est pas du tout comme ça que je vois les choses donc j'ai dit ça va pas être pour moi et ça m'a presque chamboulé pendant deux jours parce que Je me suis dit, mais tu as 30 ans et c'est la première fois de ta vie que tu refuses un poste. Je mettais des CV partout et le premier qui me disait oui, j'y allais quoi. Sans vraiment me dire, est-ce que ça va me plaire, j'y allais et je me disais, écoute, au moins tu as un travail. Et là, quand je me suis dit, ben non, en fait, c'est pas pour moi, ça ne me correspond pas et je ne me vois pas là-bas, je sais que je ne serai pas épanouie. Je me suis dit, mais tu as dit non.
- Speaker #0
Comment est-ce possible ? Ça, c'est une des belles leçons du burn-out, parce que les personnes qui s'épuisent, ce sont des personnes souvent qui ne mettent pas les limites. Il y a plein d'autres profils, mais justement, de tirer les enseignements de ce burn-out, c'est d'arriver à comprendre qui on est et à avoir une estime de soi suffisante. Et quand je parle d'estime de soi, on est sur la notion de valeur qu'on s'accorde. Ouais, effectivement, par rapport à cette enseigne-là, t'avais l'impression que ta valeur, elle n'allait pas être utilisée de façon juste pour toi. Ouais. Bon, ben c'est chouette. Et si aujourd'hui, tu avais un message à donner ou à transmettre aux personnes qui traversent le burnout, qu'est-ce que tu aimerais leur dire ?
- Speaker #1
Qu'il faut vraiment se prendre soin de soi, et être patient avec soi-même, parce que... Patience, même si des fois c'est pas facile. Il faut être patient. Je pense qu'on en voit quand même le bout à un moment donné, c'est sûr. Et puis quand on le traverse, alors après il y a des personnes qui ne veulent pas consulter, ça c'est chacun fait comme il veut, mais je trouve en tout cas pour les personnes qui font les démarches, on ne peut que voir le positif. Moi personnellement j'en tire énormément de positif, même si ce n'était pas facile, parce qu'il y a eu d'autres événements qui se sont passés en même temps. Donc c'est sûr que c'était pas simple, mais je trouve quand même qu'on se rend compte de la chance qu'on a quand on arrive à aller vraiment mieux. même si je n'en suis pas tout à fait encore sortie, je le sais, mais quand on arrive à aller mieux, on sent que, comment dire, on se rend compte de la chance qu'on a d'être en bonne santé,
- Speaker #0
surtout. Moi, j'aime beaucoup ce que tu dis là, et je trouve que pour moi, il y a vraiment cette résilience, cette capacité qu'on a à surmonter des épreuves difficiles, quelles qu'elles soient, et à mener une vie plus alignée. C'est étonnissante parce qu'on a fait un chemin sur la connaissance de nous-mêmes. On a une force intérieure, une force vitale qui est quand même assez phénoménale.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai. C'est vrai que c'est incroyable. Et moi, il y a des fois où je me disais, mais ce n'est pas possible. Et puis avec l'anxiété et tout, des fois, on a l'impression qu'on va devenir… Enfin, moi, j'avais l'impression de devenir folle. Je me disais, les phobies d'impulsion et tout, c'était très compliqué tellement l'anxiété était haute. mais après petit à petit j'ai continué j'ai fait un travail sur moi j'ai vu des plusieurs spécialistes aussi différents et les exercices aussi de respiration que je fais au besoin et ça m'aide beaucoup et je me dis non tu n'es pas folle c'est peut-être que le corps aussi voilà c'est des signes il te dit voilà c'est des choses que t'as peut-être pas extériorisé qui reviennent en tout cas apprendre à s'écouter vraiment prendre soin de soi patient avec soi je pense qu'il faut vraiment être aussi patient voire plus patient avec soi que ce qu'on peut l'être avec les autres à part j'avais une patience énorme avec les autres et très peu avec moi la bienveillance peut-être aussi bon on est très on
- Speaker #0
peut être très empathique ou très tourné vers les autres et finalement être notre pire ennemi dans le discours intérieur Envers soi-même, on se juge, on se dévalorise, on n'est jamais assez ceci ou jamais assez cela, ou on se compare. Moi, je dis souvent, se parler comme à sa meilleure amie.
- Speaker #1
Oui, aussi.
- Speaker #0
Ce discours bienveillant et gentil envers soi-même pour m'assortir, justement, comme tu disais tout à l'heure, grandi de cette expérience douloureuse. Merci beaucoup Angelina pour ton témoignage sur ton burn-out, qui pourra j'espère éclairer des personnes qui traversent malheureusement cette période difficile. En tout cas, je te souhaite vraiment plein de bonnes choses pour la suite.
- Speaker #1
Merci beaucoup à toi Séverine pour ton écoute et prenez soin de vous.