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RECONNECT - Le podcast des femmes épuisées

Episode 4 - Témoignage de Sophie-Lise : "Le burn out est un arrêt provisoire qui nous invite à repartir autrement."

Episode 4 - Témoignage de Sophie-Lise : "Le burn out est un arrêt provisoire qui nous invite à repartir autrement."

27min |04/03/2025|

104

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27min |04/03/2025|

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Description

Dans cet épisode, j'ai eu la joie de discuter avec Sophie-Lise, thérapeute et médium. Elle nous livre son témoignage avec une grande douceur. Après avoir traversé un début de burn out durant la crise sanitaire en tant qu'indépendante, elle partage son expérience et ses réflexions avec beaucoup de bienveillance. Un échange précieux, riche en conseils pour celles qui font face à la phase de vide liée à l'effondrement. Le burn out est un arrêt provisoire qui nous invite à repartir autrement.


Pour contacter Sophie-Lise Fargue, thérapeute et médium : https://www.sophielisefargue.com


Retrouvez un nouvel épisode de RECONNECT, un lundi sur deux sur toutes les plateformes de podcast (Apple Podcasts, Spotify, Deezer...).


Séverine Lapp est naturopathe et coach, experte du burn out et des troubles liés au cycle féminin depuis 5 ans.


Retrouvez Séverine tous les jours sur Instagram :

https://www.instagram.com/severine.lapp


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Reconnect, je suis Séverine Lapp, naturopathe et coach. J'accompagne les femmes à prendre leur place dans la société, pleinement épanouie et alignée avec elle-même. Bonjour Sophie-Lise, je suis ravie de te retrouver pour ce nouvel épisode de mon podcast. Je vais te laisser te présenter.

  • Speaker #1

    Bonjour Séverine et bonjour à toutes et à tous. Avec grand plaisir d'être là et de pouvoir témoigner sur ce sujet qui est pour moi très important, qui est le burn-out. Moi je suis Sophie Lys, je suis thérapeute et médium, j'accompagne principalement des femmes depuis bientôt 20 ans. Parce que pour moi les femmes sont vraiment les agents du changement de notre société. Et mes modalités vont de la relation d'aide jusqu'aux neurosciences en passant par l'énergie. C'est là que j'ai utilisé le plus ma médiumnité d'ailleurs. pour ce que je fais.

  • Speaker #0

    Et donc toi-même, me semble-t-il, tu es passée par un épisode de burn-out il y a quelques années. Est-ce que tu pourrais nous en dire plus ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors moi, c'était en 2020. Donc c'était dans le contexte du Covid. Donc c'est, comme pour beaucoup de thérapeutes, un contexte en fait où je n'ai pas vraiment arrêté de travailler. C'est même l'inverse. J'ai eu pas mal de personnes que j'ai accompagnées, que j'ai soutenues. de contenu, de projet et puis aussi au niveau de ma vie personnelle, quelque chose qui a été dur. Et tout ça s'est accumulé. J'ai recommencé à ouvrir mon cabinet à l'été, je pense que ça devait être à l'été 2020, alors que je n'en avais pas vraiment envie. J'avais envie plutôt de changer, de travailler à distance. Mais plutôt que d'écouter mon envie, j'ai continué, j'y suis allée et ça a créé des problèmes en fait. Ça n'a pas été bon. et après ça je suis partie en vacances mais je suis partie en vacances en étant pas bien, fatiguée je ne remontais pas, je ne remontais pas la pente je ne comprenais pas pourquoi et j'ai eu beaucoup de chance parce que j'étais en vacances avec une amie qui elle-même a vécu un burn-out et elle m'a posé quelques questions et au bout d'un moment elle m'a dit la façon dont tu réfléchis ce que tu vis, ça y ressemble et à partir de là j'ai consulté et effectivement c'est le diagnostic qui est tombé

  • Speaker #0

    Et comment tu t'es sentie quand ce mot a été prononcé ?

  • Speaker #1

    D'une certaine façon, j'ai été soulagée parce que ça a mis une explication sur le brouillard mental que je vivais. Je ne comprenais pas pourquoi je tournais en rond dans ma tête, pourquoi je n'arrivais pas à voir la lumière au bout du tunnel. Moi, je suis quand même quelqu'un de plutôt positif. La spiritualité est très importante pour moi. J'étais partie en vacances au bord de l'océan, j'étais sur la côte basque dans un endroit que j'adore, que je trouve merveilleux. J'arrivais à trouver des petits moments de joie, mais ça ne tenait pas en fait. Et je ne comprenais pas pourquoi j'étais comme ça. Et en fait, quand on a posé ce mot de burn-out, que je suis allée lire des choses là-dessus, ça m'a vraiment déculpabilisée, ça m'a permis de comprendre, de prendre au sérieux aussi ce qui m'arrivait et de comprendre que c'était un vrai tournant et qu'il fallait que je fasse attention. J'ai eu la chance que c'était un début de burn-out, je n'étais pas dans un effondrement total. Et là, j'ai pris très au sérieux ce qu'on m'a dit. On m'a dit vraiment, arrête-toi, parce que d'aller plus loin, plus on va dans l'effondrement, plus on met de temps à se relever. Et ce n'est vraiment pas souhaitable.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, c'est très juste, sur le temps de reconstruction nécessaire pour sortir d'un burn-out. Pour certaines personnes, il va falloir quelques semaines ou quelques mois. Et pour d'autres, lorsque c'est un burn-out sévère, il va falloir malheureusement quelques années.

  • Speaker #1

    Et ça, en fait, la plupart des gens ne se rendent pas compte de ça. Et en fait, c'est normal parce qu'on n'est pas prévenu. Mais un burn-out qui va très loin, quand on arrive à des moments de personnes qui tombent dans leur douche, qui s'évanouissent au travail ou qui restent prostrés quelque part, c'est le... Le cerveau, en fait, en neurosciences, on le voit, c'est un mécanisme de défense qui est très particulier, qui fait que c'est comme un shutdown, quelque part. Hop, ça s'arrête, comme quand votre ordinateur s'arrête soudainement pour le remonter derrière. Là, c'est ça, il y a une reconfiguration qui va être dans le disque dur, quelque part. Alors que si on s'arrête au début, et en fait, ce qui est paradoxal, c'est que la plupart des gens ont du mal à s'arrêter au début d'un burn-out parce qu'ils ont encore un peu de réserve.

  • Speaker #0

    On a l'impression qu'on va pouvoir tirer sur le corps pendant un certain temps.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et en fait, moi, j'ai eu cette chance, parce que je suis une professionnelle aussi de la psychologie, de me dire, ah non, non, non, non, non, il faut que je le prenne très au sérieux, ce qu'on est en train de me dire, et que je m'arrête là. Donc, j'avais des projets pour l'automne, j'avais des programmes à lancer. J'ai mis le stop. Je l'ai expliqué sur les réseaux aussi à l'époque. J'avais un autre compte. Et j'ai dit, non, non, là, je vais m'arrêter. Et je ne savais pas combien de temps, je savais juste que je n'allais plus gagner d'argent. que j'étais un peu dans le vide, mais que c'était... J'aime pas dire une question de vie ou de mort, mais quelque part, ça peut aller loin, quand même, le burn-out. Et voilà, moi, je l'ai pris au sérieux, en tout cas.

  • Speaker #0

    Alors, moi, j'aime beaucoup quand tu dis que c'est un mécanisme de défense. Moi, j'aime bien dire aussi plutôt que c'est un mécanisme de protection. En gros, on protège le cœur et le cerveau. Le reste, c'est un peu annexe et en force. Le corps te force à t'arrêter pour prendre du repos, apprendre à prendre soin de toi et apprendre surtout à faire différemment.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça.

  • Speaker #0

    Donc j'aime bien aussi quand tu dis reprogrammation du cerveau, apprendre à faire différemment.

  • Speaker #1

    Oui, on apprend à se préserver, on apprend à mettre le haut là tout simplement. Et en fait, moi j'espère vraiment que mon exemple peut servir. en particulier, d'abord à toutes les personnes qui font un burn-out, mais en particulier aux personnes qui sont au début et qui sont encore en train de se dire « Mais non, non, ça va aller, je suis juste un peu fatiguée, une petite semaine de vacances et ça repart. » Ce n'est pas du tout une question d'une semaine de vacances. Moi, j'étais en vacances quand je m'en suis rendue compte. Et en vacances, dans un bel endroit, je ne faisais rien. J'étais avec des amis. On se baladait toute la journée. C'était vraiment bonheur total. Enfin, ça aurait dû être. Non, ce n'est pas une question de ça. c'est beaucoup plus profond et j'ai envie de dire à toutes ces personnes là de vous arrêter quelques semaines quelques mois comme tu dis c'est pouvoir repartir derrière vraiment bien,

  • Speaker #0

    moi depuis j'ai eu même une puissance de travail que j'avais peut-être pas avant parce que je sais m'équilibrer me préserver ça c'est des actions qu'on mène au quotidien pour éviter que la batterie s'épuise complètement à nouveau, c'est d'avoir au quotidien des moments ressources des moments ... J'aime bien utiliser l'image du téléphone, on est comme un téléphone, à aucun moment on sortirait de chez soi avec la batterie chargée à 5%.

  • Speaker #1

    Bien sûr, et il ne faut pas oublier qu'on est dans une société qui pousse à l'action. Quand je disais tout à l'heure, moi j'aime accompagner les femmes parce que c'est les agents du changement, je veux dire par là qu'on est dans une société très young. Je n'aime pas parler uniquement de patriarcat, ce n'est pas une opposition homme-femme pour moi. Mais il est certain que les femmes, nécessairement, vont plus incarner les valeurs du féminin. Et ces valeurs du féminin, on en a besoin sur le lieu de travail. On en a besoin dans les lieux de pouvoir. On en a besoin dans les institutions. Et donc, je travaille avec des particuliers, mais aussi des dirigeantes. Parce que, justement, c'est l'idée que ces valeurs du féminin, si elles étaient mises en place dans tous ces endroits-là, il n'y aurait pas de burn-out.

  • Speaker #0

    Quand tu dis valeurs du féminin, c'est... plus d'écoute, de bienveillance,

  • Speaker #1

    de douceur, d'écoute, de patience, de respect du rythme, des cycles. Les femmes sont par nature cycliques. Donc en fait, d'ailleurs, les femmes qui font du burn-out, quand on les ramène à ça, au fait qu'on leur dit tout naturellement « mais vous vivez un cycle dans votre corps tous les mois ? » « Ah bah oui, tiens, c'est vrai, vous n'êtes pas la même en fait, en début, en milieu, en fin de cycle. Il y a des moments où vous êtes fatiguée, vous prenez soin de vous différemment. » ah ben oui, ben voilà là elles comprennent de quoi il s'agit, ben la vie c'est pareil en fait, si on met cette valeur qui est en fait une valeur universelle qui est présente dans la nature mais qui est plus une valeur yin que yang, ben on se rend compte que on peut pas aller dans le burn-out si on respecte ça une notion d'équilibre en fait tout à fait, équilibre de compréhension que la phase de réflexion de retrait ... même de mort, destruction, et juste aussi en fait. Et ça c'est quelque chose qui est beaucoup perdu dans notre monde, qui est un monde pour moi très young, en particulier depuis le 19e siècle, où on est dans l'industrie, le faire, la production, et je ne dis pas que ce soit mal de créer, de produire, mais quand c'est à des rythmes, en fait on est dans le faire, faire, faire tout le temps, on ne respecte pas. les cycles naturels, or nous sommes des êtres de la nature avant tout.

  • Speaker #0

    Je te rejoins complètement. Donc il y a effectivement ce cycle féminin lié aux hormones sexuelles, mais il y a aussi un cycle saisonnier duquel on ne tient pas compte du tout. On sent bien qu'on a moins d'énergie en automne et en hiver qu'au printemps et en été, alors qu'à contrario, en entreprise, souvent en fin d'année, c'est là où on nous demande d'être performants pour fixer les objectifs pour l'année suivante.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Oui, il y a beaucoup de choses qui sont incomprises comme ça et je pense que d'ailleurs il y a vraiment un... Un message aussi à passer aux personnes qui vivent leur burn-out en fin d'année. C'est encore plus important de se saisir de ce temps de retrait qui nous est proposé par la nature et d'aller hiberner, d'aller prendre soin d'elle. De ne pas forcer, c'est vraiment un temps dans lequel on n'a pas beaucoup d'énergie l'hiver. Et c'est normal.

  • Speaker #0

    Oui, je te rejoins complètement. Tout à l'heure, tu parlais de notion de vide. Moi, je sais que j'ai beaucoup de clientes qui ont de la difficulté à se mettre en arrêt de travail parce qu'elles craignent justement d'être confrontées au vide. Comment est-ce que tu l'as vécu, toi ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, je l'ai vécu... Ce qui a été compliqué pour moi, c'était la notion de ne plus gagner d'argent. Pas dans un besoin... J'avais de l'argent à la banque. Ce n'était pas dans un besoin effréné de... d'entasser ou quoi, c'est que depuis mes 12 ans, je gagne de l'argent. J'ai fait des babysitting depuis mes 12 ans, des raps et des petits boulots et tout. Donc tout d'un coup, je me suis retrouvée face à A. Eh bien, j'ai découvert Vinted. J'ai découvert Vinted et ça a été intéressant parce que du coup, ça va rejoindre cette notion de vide. Ça a été une façon aussi de faire des tris.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    parce que je ne peux pas dire que j'ai gagné beaucoup d'argent. Ça ne remplaçait pas un salaire. mais ça m'occupait, ça m'amenait à faire des tris à me sentir utile à quelque chose mais c'était utile à moi et c'était finalement une bonne manière d'occuper mon temps alors je pense que ce qui a aidé par rapport à des personnes qui sont en entreprise, c'est que moi ça fait 20 ans que je suis à mon compte donc j'ai déjà l'habitude de vivre en décalé des gens qui sont en entreprise je pense qu'il y a un côté violent il y a des personnes qui m'ont déjà rapporté ça j'imagine que toi aussi ce côté ... Ah bah oui, mais moi j'ai l'habitude de me lever à 8h, 7h, 8h, prendre le petit café avec les collègues, d'avoir une journée très rythmée, des choses qu'elles ne choisissent pas en fait, qui sont imposées mais qui du coup vont scander la journée. Et tout d'un coup, elles se retrouvent face à des heures et des heures qu'il faut occuper. Mais moi je trouve que c'est le moment de réveiller sa créativité, d'aller faire ses albums photos que peut-être on a laissé de côté depuis des années, d'aller se promener, d'aller... appeler des gens qu'on n'a pas appelés depuis longtemps, d'accepter que la vie peut être vécue totalement à un autre rythme. On va retrouver aussi cette idée de rythme qui peut être différente.

  • Speaker #0

    Je te rejoins beaucoup sur cet aspect. Je sais que je propose souvent à mes clientes de refaire des activités manuelles ou de renouer avec des choses qu'elles aimaient faire étant enfants, qu'elles ne prennent plus du tout. temps de faire, alors ça va être peut-être de peindre, de dessiner, de bricoler,

  • Speaker #1

    de cuisiner pour sortir en fait du mental pour avoir un résultat à la fin de la journée oui et puis on n'a pas assez valorisé toutes les activités manuelles dans notre parcours scolaire or c'est extrêmement précieux Alors nous, effectivement, quand on est professionnel de la psychologie, on le sait, c'est ce qui vraiment permet de sortir du mental. Mais il y a aussi cette satisfaction, comme tu dis, d'avoir produit quelque chose. Il y a aussi un calme intérieur qui se met en place. Ça fait travailler les neurones différemment, parce que souvent on va avoir les deux mains occupées. Il y a des circuits neuronaux qui se mettent en place, c'est complet. C'est vraiment très précieux. moi aussi j'encourage beaucoup à ça et puis alors celles qui ont un don artistique il va y avoir quelque chose de cathartique à créer alors qu'on est dans une phase un petit peu sombre quand même de sa vie c'est aussi important j'ai toujours fait de la photo, j'ai toujours écrit donc ça a continué de faire partie de ma vie mais il m'a fallu aussi retourner vers la joie c'était quelque chose qui était pas mal parti c'est une période où petit à petit je suis retournée vers la joie

  • Speaker #0

    On dit souvent à traverser la nuit noire de l'âme, pour que ce soit une dépression ou un burn-out. Alors le burn-out n'est pas une dépression, mais j'aime beaucoup cette image. Et derrière, au bout du tunnel, on retrouve la lumière et cette joie de vivre.

  • Speaker #1

    Ah oui, complètement. Et puis je dirais même, on peut être fier de soi parce qu'on s'est offert de prendre soin de soi. Donc ça n'arrive jamais pour rien, un burn-out. Je veux dire, quelles que soient les raisons de base, ça va être une opportunité de vraiment prendre soin de soi. Et en fait, peu d'entre nous, quand on regarde bien, prennent vraiment soin d'eux-mêmes ou d'elles-mêmes. C'est assez courant. On parle de bien-être de plus en plus, et tant mieux. Moi, je trouve qu'il y a quand même un beau progrès dans ce sens. Mais dans la réalité des faits, c'est encore le bien-être, il va encore être associé à « oui, si, si, je suis allée au spa une fois dans le trimestre » , ou « je me suis intégrée à des amis » . C'est bien plus que ça.

  • Speaker #0

    Oui, je suis d'accord avec toi. Cette notion de bien-être, c'est aussi… Ça s'apprend en fait. J'aime beaucoup dire qu'on apprend à prendre soin de soi et ce n'est pas juste aller se faire masser ou aller chez le coiffeur ou se faire faire une manucure. Ça va être aussi, moi sur le côté natureau, l'alimentation, manger par rapport à nos besoins physiologiques. Ça va être de bien dormir, souvent retourner aux bases, de s'oxygéner dans la nature. On a quand même pour beaucoup des vies plutôt citadines, donc on n'est pas au contact régulier avec les éléments naturels. Donc ça passe souvent par un retour aux fondamentaux, on va dire, de la naturopathie.

  • Speaker #1

    Complètement. Moi, c'est ce que j'aime beaucoup dans ton approche, c'est que c'est complet. Et je pense en particulier pour des gens qui peut-être ne connaissent pas ça. Moi, je connaissais déjà, donc j'ai profité de toute façon pour faire un rendez-vous en naturopathie à cette époque. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est vraiment un bon moment pour investir tout ça. Parce qu'on est quand même dans ce moment de vulnérabilité et d'ouverture, comme à chaque fois qu'on traverse une crise dans sa vie. Et on va pouvoir s'ouvrir à de la nouveauté. Et observer, tester, voir ce qui nous fait du bien. Je ne dis pas qu'il y ait une solution pour tout le monde, ce n'est pas ça. Mais peut-être au moins d'aller tester des méthodes alternatives, dites alternatives. pour voir ce qui va vous convenir.

  • Speaker #0

    Oui, moi je parle beaucoup d'approche pluridisciplinaire, et pour moi c'est vraiment une question de rencontre entre quelqu'un qui à un moment va pouvoir prendre la personne qui traverse le burn-out par la main pour l'aider justement à se relever, à prendre soin d'elle différemment.

  • Speaker #1

    Exactement, et il faut reconstruire ces bases-là, parce que de toute façon, si on est tombé à un moment donné avec le burn-out, c'est que ces bases... elles ont été très très abîmées. Pour plein de raisons, ça peut être professionnel, personnel, ou qu'on a eu une maladie, il peut y avoir plein de choses. Mais en tout cas, en général, c'est des personnes qui ont plus l'habitude de prendre soin des autres que de prendre soin d'elles-mêmes. Donc encore une fois, le burn-out, même si c'est difficile, c'est un cadeau sur la route.

  • Speaker #0

    Exactement. Moi, je donne souvent l'image de la maison qui brûle. Alors burn, ça veut bien dire ce que ça veut dire, brûler. Et donc, c'est comme si on avait brûlé notre maison de l'intérieur. Il reste... Plus que les fondations qui sont fragiles, et l'idée c'est de reconsolider tout ça depuis la base pour reconstruire une nouvelle maison, une nouvelle version de soi, ni mieux ni moins bien, mais différente et plus alignée effectivement avec qui on est, parce que si on est arrivé jusqu'au burn-out, c'est qu'on ne s'est pas écouté tout simplement.

  • Speaker #1

    À un moment donné, on ne s'écoute pas, on met de côté la petite voix, on n'ose pas, on veut continuer à correspondre, à se conformer. On a peur de déranger, que ce qu'on nous propose ne corresponde plus à ce que les autres attendent. C'est tout ça en fait. C'est encore et toujours une façon de se faire passer en deuxième. Et le burn-out, il est là pour nous rappeler de nous aimer.

  • Speaker #0

    Exactement, on est sur cette notion fondamentale d'amour de soi. Et bien souvent, comme tu dis, les femmes en fait passer. On a été conditionnées comme ça à faire passer les besoins des autres avant les nôtres.

  • Speaker #1

    Énormément. Alors, je ne connais pas le pourcentage hommes-femmes, mais je ne serais pas étonnée qu'il y en ait quand même pas mal de femmes.

  • Speaker #0

    Il y a plus de femmes. Je n'ai pas le pourcentage exact en tête non plus, mais il y a plus de femmes du fait de la charge mentale supplémentaire aussi lorsqu'il y a des enfants ou toute la logistique. lié à l'organisation familiale.

  • Speaker #1

    Oui, ça s'ajoute également, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et bien souvent, moi j'entends « mais je ne peux pas faire différemment et j'aimerais bien redevenir comme avant » . J'ai envie de passer aussi ce message, c'est qu'on ne redevient jamais la version d'avant.

  • Speaker #1

    On ne redevient pas la version d'avant, tout simplement parce que, en tout cas si on a compris et si on a vraiment traversé. en conscience ce moment-là, on comprend que la version d'avant, c'est une version qui devient obsolète. Ça serait comme de mettre l'ancien programme dans son ordinateur, en fait. Donc, non, ça ne va pas vraiment marcher. Ça ne sera pas compatible avec tout le reste. Ça va tourner lentement. On ne va pas retrouver... Le burn-out, il n'est pas là pour nous faire ralentir dans le sens de ne plus avoir de beaux projets. Et ce n'est pas ça qu'il faut comprendre. C'est un ralentissement, voire un arrêt provisoire, mais pour repartir autrement. Donc, encore une fois, il ne faut surtout pas le voir comme une punition ou comme quelque chose qui fait que derrière, on va toujours être fragile. Non. Moi, je pense que c'est juste une invitation, effectivement, à faire autrement. Et derrière, encore une fois, je travaille plus que je ne travaillais avant, mais mieux en fait.

  • Speaker #0

    Et alors, aujourd'hui, qu'est-ce que tu as changé dans ton quotidien pour éviter de t'épuiser ? Si tu as changé quelque chose, je sais que tu as changé.

  • Speaker #1

    J'ai pas mal de choses. En fait, j'ai déménagé plus près de la nature. Je suis dans une ville où je suis vraiment à deux minutes à pied d'une forêt. Puis du coup, une ville qui est très calme, qui est très agréable. Donc ça, c'est... Voilà, ça joue. Bien-être, j'ai un bien meilleur sommeil depuis que je suis ici aussi. J'ai changé dans ma façon de travailler. Je fais des choses vraiment qui me plaisent. Dès que quelque chose ne me plaît plus vraiment, ça ne tient pas longtemps.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas à l'idée.

  • Speaker #1

    Oui, je suis capable de mettre le stop. Donc ça aussi, ça a changé. Et ça, au début, c'est un peu vertigineux, surtout quand on est dans des métiers de service, d'accompagnement. On se dit, oui, mais s'il y a des gens à qui ça fait du bien. Oui, mais non, en fait, si moi, je ne suis pas vraiment alignée, ça ne marchera pas.

  • Speaker #0

    Il t'a fallu combien de temps ? Tu étais arrêtée combien de temps ?

  • Speaker #1

    Alors, je me suis arrêtée un bon mois et demi.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je sais que j'ai repris finalement vers mi-octobre, quelque chose comme ça. Moi, j'avais visé plutôt novembre et finalement, j'ai juste écouté. À ce moment-là, j'ai dit, tiens, là, je retrouve des envies. J'ai suivi mon envie et je crois que c'est surtout ça qui nous guide au sortir d'un burn-out.

  • Speaker #0

    Parce que bien souvent, avant le burn-out, on est beaucoup dans l'injonction « il faut que, il faut que, il faut que » et on n'est plus, comme tu dis, dans cette notion de « j'ai envie de » et « qu'est-ce qui me fait du bien ? »

  • Speaker #1

    Oui, d'ailleurs, ne pas se poser la question trop tôt parce que Quand je parlais de ce vide tout à l'heure, c'est un vide d'envie, de désir. Et c'est ça qui est difficile à vivre. On est dans la vie sans y être. C'est vrai que moi, j'ai fait une dépression très jeune. Je voyais bien que je n'étais pas en dépression. Mais il y a quand même des ponts entre les deux. Il y a quand même cette notion de je ne sais plus ce qui me ferait plaisir. On est très à fleur de peau. On pleure quand même pas mal. On dort, mais on n'est pas... Quand on dort, finalement, ça ne nous régénère pas vraiment. Donc, il y a des ponts entre les deux.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et je pense que dans les deux cas, de toute façon, c'est une part de nous qui vient dire tu es arrivé au bout de quelque chose. Donc, j'ai ta façon de faire.

  • Speaker #0

    Si aujourd'hui, tu avais un mot ou une leçon que tu aimerais partager aux personnes qui nous écoutent, qu'est-ce que ça serait ?

  • Speaker #1

    Mais c'est vraiment de ne surtout pas avoir honte. Moi, je trouve que la honte, c'est une vibration très basse qui nous maintient, encore une fois, dans l'obligation. Et je pense que j'ai vu beaucoup ça, moi, avec des femmes qui étaient en burn-out, qui disaient, ou qui allaient vers le burn-out, malheureusement, et qui disaient, mais non, je ne peux pas m'arrêter, il faut, comme tu disais tout à l'heure. Et on sent que derrière, il y a une honte. Je ne vais plus être utile. Qui suis-je si je ne suis pas en train de rendre service à tout le monde, finalement ? Et je veux dire, vous êtes précieuse. Même si vous êtes posée sur le canapé, vous avez une utilité, vous êtes précieuse. Et surtout, n'ayez pas honte de vous arrêter et de vous faire du bien. Parce qu'il n'y a pas à avoir honte de se faire du bien. Je pense qu'au contraire, c'est courageux.

  • Speaker #0

    Je te rejoins. Moi, j'entends se parler beaucoup de culpabilité aussi. culpabilisé d'avoir tellement tiré sur la corde et du coup de ne plus pouvoir rien faire. Ça rejoint beaucoup.

  • Speaker #1

    Et souvent, c'est dans un deuxième temps. C'est-à-dire qu'avant, il y a carrément la honte de « je n'ai même pas le droit » . Et une fois que la personne réalise, elle se dit « ah bah oui, mince, je ne me suis pas fait du bien » . Mais je trouve que c'est ce moment qui est charnière, qui n'est pas facile. « Ah bah si je m'arrête, qu'est-ce que les autres vont penser ? Pourtant, je suis une battante, ce n'est pas moi » . je suis quelqu'un de positif. Enfin, toutes les idées qu'on peut avoir sur soi, qui ne sont pas nécessairement fausses, mais l'un n'empêche pas l'autre, en fait. On peut être une battante, une femme formidable et avoir besoin de s'arrêter complètement. Ce n'est pas de la paresse, c'est ça que je veux dire, en fait.

  • Speaker #0

    pas de la paresse c'est pas du tout ça c'est une nécessité de s'arrêter dans ces moments là oui je suis tout à fait d'accord le burn out c'est pas du tout n'arrive pas aux faibles ou aux personnes le burn out arrive aux personnes qui sont très investies très impliqués passionnés fortes battantes qui ont de la volonté Et malheureusement, ça arrive parce qu'on n'a pas écouté suffisamment certains signaux d'alerte et que du coup, derrière le corps, il dit stop. Moi, je n'ai plus envie de continuer de cette manière-là.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il a envoyé des intuitions, il a envoyé des signaux. Et puis nous, on les a mis sous le tapis, en fait. À un moment donné, il crie plus fort. Mais le burn-out, là aussi, c'est une chance. c'est pas sûr non plus compris par beaucoup de gens mais moi je me considère très chanceuse d'avoir fait une dépression et un burn-out plutôt que d'avoir eu une maladie grave parce que ça c'est l'autre façon que le corps a de crier et bon ça c'est encore d'autres soucis le burn-out on est quand même entre guillemets on est très fatigué mais on est quand même en santé on peut se relever à partir du moment où on se repose on prend soin de soi, on sort de certaines habitudes et de certains cadres d'activité. Mais on n'est pas dans la pathologie. On ne va pas avoir besoin d'un traitement médicamenteux. Donc ça, c'est quand même déjà une grande chance.

  • Speaker #0

    La chance, effectivement, de pouvoir se lever à un moment de nouveau, respirer à plein poumon et de se sentir vivante, avec un corps qui, malgré tout, il a peut-être crié, mais il est encore là, il nous porte. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Sophie-Lise. Est-ce que tu voulais rajouter encore quelque chose ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Et merci énormément à toi pour tous les messages que tu portes parce que c'est tellement essentiel.

  • Speaker #0

    Merci. À bientôt.

  • Speaker #1

    Bientôt.

Description

Dans cet épisode, j'ai eu la joie de discuter avec Sophie-Lise, thérapeute et médium. Elle nous livre son témoignage avec une grande douceur. Après avoir traversé un début de burn out durant la crise sanitaire en tant qu'indépendante, elle partage son expérience et ses réflexions avec beaucoup de bienveillance. Un échange précieux, riche en conseils pour celles qui font face à la phase de vide liée à l'effondrement. Le burn out est un arrêt provisoire qui nous invite à repartir autrement.


Pour contacter Sophie-Lise Fargue, thérapeute et médium : https://www.sophielisefargue.com


Retrouvez un nouvel épisode de RECONNECT, un lundi sur deux sur toutes les plateformes de podcast (Apple Podcasts, Spotify, Deezer...).


Séverine Lapp est naturopathe et coach, experte du burn out et des troubles liés au cycle féminin depuis 5 ans.


Retrouvez Séverine tous les jours sur Instagram :

https://www.instagram.com/severine.lapp


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Reconnect, je suis Séverine Lapp, naturopathe et coach. J'accompagne les femmes à prendre leur place dans la société, pleinement épanouie et alignée avec elle-même. Bonjour Sophie-Lise, je suis ravie de te retrouver pour ce nouvel épisode de mon podcast. Je vais te laisser te présenter.

  • Speaker #1

    Bonjour Séverine et bonjour à toutes et à tous. Avec grand plaisir d'être là et de pouvoir témoigner sur ce sujet qui est pour moi très important, qui est le burn-out. Moi je suis Sophie Lys, je suis thérapeute et médium, j'accompagne principalement des femmes depuis bientôt 20 ans. Parce que pour moi les femmes sont vraiment les agents du changement de notre société. Et mes modalités vont de la relation d'aide jusqu'aux neurosciences en passant par l'énergie. C'est là que j'ai utilisé le plus ma médiumnité d'ailleurs. pour ce que je fais.

  • Speaker #0

    Et donc toi-même, me semble-t-il, tu es passée par un épisode de burn-out il y a quelques années. Est-ce que tu pourrais nous en dire plus ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors moi, c'était en 2020. Donc c'était dans le contexte du Covid. Donc c'est, comme pour beaucoup de thérapeutes, un contexte en fait où je n'ai pas vraiment arrêté de travailler. C'est même l'inverse. J'ai eu pas mal de personnes que j'ai accompagnées, que j'ai soutenues. de contenu, de projet et puis aussi au niveau de ma vie personnelle, quelque chose qui a été dur. Et tout ça s'est accumulé. J'ai recommencé à ouvrir mon cabinet à l'été, je pense que ça devait être à l'été 2020, alors que je n'en avais pas vraiment envie. J'avais envie plutôt de changer, de travailler à distance. Mais plutôt que d'écouter mon envie, j'ai continué, j'y suis allée et ça a créé des problèmes en fait. Ça n'a pas été bon. et après ça je suis partie en vacances mais je suis partie en vacances en étant pas bien, fatiguée je ne remontais pas, je ne remontais pas la pente je ne comprenais pas pourquoi et j'ai eu beaucoup de chance parce que j'étais en vacances avec une amie qui elle-même a vécu un burn-out et elle m'a posé quelques questions et au bout d'un moment elle m'a dit la façon dont tu réfléchis ce que tu vis, ça y ressemble et à partir de là j'ai consulté et effectivement c'est le diagnostic qui est tombé

  • Speaker #0

    Et comment tu t'es sentie quand ce mot a été prononcé ?

  • Speaker #1

    D'une certaine façon, j'ai été soulagée parce que ça a mis une explication sur le brouillard mental que je vivais. Je ne comprenais pas pourquoi je tournais en rond dans ma tête, pourquoi je n'arrivais pas à voir la lumière au bout du tunnel. Moi, je suis quand même quelqu'un de plutôt positif. La spiritualité est très importante pour moi. J'étais partie en vacances au bord de l'océan, j'étais sur la côte basque dans un endroit que j'adore, que je trouve merveilleux. J'arrivais à trouver des petits moments de joie, mais ça ne tenait pas en fait. Et je ne comprenais pas pourquoi j'étais comme ça. Et en fait, quand on a posé ce mot de burn-out, que je suis allée lire des choses là-dessus, ça m'a vraiment déculpabilisée, ça m'a permis de comprendre, de prendre au sérieux aussi ce qui m'arrivait et de comprendre que c'était un vrai tournant et qu'il fallait que je fasse attention. J'ai eu la chance que c'était un début de burn-out, je n'étais pas dans un effondrement total. Et là, j'ai pris très au sérieux ce qu'on m'a dit. On m'a dit vraiment, arrête-toi, parce que d'aller plus loin, plus on va dans l'effondrement, plus on met de temps à se relever. Et ce n'est vraiment pas souhaitable.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, c'est très juste, sur le temps de reconstruction nécessaire pour sortir d'un burn-out. Pour certaines personnes, il va falloir quelques semaines ou quelques mois. Et pour d'autres, lorsque c'est un burn-out sévère, il va falloir malheureusement quelques années.

  • Speaker #1

    Et ça, en fait, la plupart des gens ne se rendent pas compte de ça. Et en fait, c'est normal parce qu'on n'est pas prévenu. Mais un burn-out qui va très loin, quand on arrive à des moments de personnes qui tombent dans leur douche, qui s'évanouissent au travail ou qui restent prostrés quelque part, c'est le... Le cerveau, en fait, en neurosciences, on le voit, c'est un mécanisme de défense qui est très particulier, qui fait que c'est comme un shutdown, quelque part. Hop, ça s'arrête, comme quand votre ordinateur s'arrête soudainement pour le remonter derrière. Là, c'est ça, il y a une reconfiguration qui va être dans le disque dur, quelque part. Alors que si on s'arrête au début, et en fait, ce qui est paradoxal, c'est que la plupart des gens ont du mal à s'arrêter au début d'un burn-out parce qu'ils ont encore un peu de réserve.

  • Speaker #0

    On a l'impression qu'on va pouvoir tirer sur le corps pendant un certain temps.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et en fait, moi, j'ai eu cette chance, parce que je suis une professionnelle aussi de la psychologie, de me dire, ah non, non, non, non, non, il faut que je le prenne très au sérieux, ce qu'on est en train de me dire, et que je m'arrête là. Donc, j'avais des projets pour l'automne, j'avais des programmes à lancer. J'ai mis le stop. Je l'ai expliqué sur les réseaux aussi à l'époque. J'avais un autre compte. Et j'ai dit, non, non, là, je vais m'arrêter. Et je ne savais pas combien de temps, je savais juste que je n'allais plus gagner d'argent. que j'étais un peu dans le vide, mais que c'était... J'aime pas dire une question de vie ou de mort, mais quelque part, ça peut aller loin, quand même, le burn-out. Et voilà, moi, je l'ai pris au sérieux, en tout cas.

  • Speaker #0

    Alors, moi, j'aime beaucoup quand tu dis que c'est un mécanisme de défense. Moi, j'aime bien dire aussi plutôt que c'est un mécanisme de protection. En gros, on protège le cœur et le cerveau. Le reste, c'est un peu annexe et en force. Le corps te force à t'arrêter pour prendre du repos, apprendre à prendre soin de toi et apprendre surtout à faire différemment.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça.

  • Speaker #0

    Donc j'aime bien aussi quand tu dis reprogrammation du cerveau, apprendre à faire différemment.

  • Speaker #1

    Oui, on apprend à se préserver, on apprend à mettre le haut là tout simplement. Et en fait, moi j'espère vraiment que mon exemple peut servir. en particulier, d'abord à toutes les personnes qui font un burn-out, mais en particulier aux personnes qui sont au début et qui sont encore en train de se dire « Mais non, non, ça va aller, je suis juste un peu fatiguée, une petite semaine de vacances et ça repart. » Ce n'est pas du tout une question d'une semaine de vacances. Moi, j'étais en vacances quand je m'en suis rendue compte. Et en vacances, dans un bel endroit, je ne faisais rien. J'étais avec des amis. On se baladait toute la journée. C'était vraiment bonheur total. Enfin, ça aurait dû être. Non, ce n'est pas une question de ça. c'est beaucoup plus profond et j'ai envie de dire à toutes ces personnes là de vous arrêter quelques semaines quelques mois comme tu dis c'est pouvoir repartir derrière vraiment bien,

  • Speaker #0

    moi depuis j'ai eu même une puissance de travail que j'avais peut-être pas avant parce que je sais m'équilibrer me préserver ça c'est des actions qu'on mène au quotidien pour éviter que la batterie s'épuise complètement à nouveau, c'est d'avoir au quotidien des moments ressources des moments ... J'aime bien utiliser l'image du téléphone, on est comme un téléphone, à aucun moment on sortirait de chez soi avec la batterie chargée à 5%.

  • Speaker #1

    Bien sûr, et il ne faut pas oublier qu'on est dans une société qui pousse à l'action. Quand je disais tout à l'heure, moi j'aime accompagner les femmes parce que c'est les agents du changement, je veux dire par là qu'on est dans une société très young. Je n'aime pas parler uniquement de patriarcat, ce n'est pas une opposition homme-femme pour moi. Mais il est certain que les femmes, nécessairement, vont plus incarner les valeurs du féminin. Et ces valeurs du féminin, on en a besoin sur le lieu de travail. On en a besoin dans les lieux de pouvoir. On en a besoin dans les institutions. Et donc, je travaille avec des particuliers, mais aussi des dirigeantes. Parce que, justement, c'est l'idée que ces valeurs du féminin, si elles étaient mises en place dans tous ces endroits-là, il n'y aurait pas de burn-out.

  • Speaker #0

    Quand tu dis valeurs du féminin, c'est... plus d'écoute, de bienveillance,

  • Speaker #1

    de douceur, d'écoute, de patience, de respect du rythme, des cycles. Les femmes sont par nature cycliques. Donc en fait, d'ailleurs, les femmes qui font du burn-out, quand on les ramène à ça, au fait qu'on leur dit tout naturellement « mais vous vivez un cycle dans votre corps tous les mois ? » « Ah bah oui, tiens, c'est vrai, vous n'êtes pas la même en fait, en début, en milieu, en fin de cycle. Il y a des moments où vous êtes fatiguée, vous prenez soin de vous différemment. » ah ben oui, ben voilà là elles comprennent de quoi il s'agit, ben la vie c'est pareil en fait, si on met cette valeur qui est en fait une valeur universelle qui est présente dans la nature mais qui est plus une valeur yin que yang, ben on se rend compte que on peut pas aller dans le burn-out si on respecte ça une notion d'équilibre en fait tout à fait, équilibre de compréhension que la phase de réflexion de retrait ... même de mort, destruction, et juste aussi en fait. Et ça c'est quelque chose qui est beaucoup perdu dans notre monde, qui est un monde pour moi très young, en particulier depuis le 19e siècle, où on est dans l'industrie, le faire, la production, et je ne dis pas que ce soit mal de créer, de produire, mais quand c'est à des rythmes, en fait on est dans le faire, faire, faire tout le temps, on ne respecte pas. les cycles naturels, or nous sommes des êtres de la nature avant tout.

  • Speaker #0

    Je te rejoins complètement. Donc il y a effectivement ce cycle féminin lié aux hormones sexuelles, mais il y a aussi un cycle saisonnier duquel on ne tient pas compte du tout. On sent bien qu'on a moins d'énergie en automne et en hiver qu'au printemps et en été, alors qu'à contrario, en entreprise, souvent en fin d'année, c'est là où on nous demande d'être performants pour fixer les objectifs pour l'année suivante.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Oui, il y a beaucoup de choses qui sont incomprises comme ça et je pense que d'ailleurs il y a vraiment un... Un message aussi à passer aux personnes qui vivent leur burn-out en fin d'année. C'est encore plus important de se saisir de ce temps de retrait qui nous est proposé par la nature et d'aller hiberner, d'aller prendre soin d'elle. De ne pas forcer, c'est vraiment un temps dans lequel on n'a pas beaucoup d'énergie l'hiver. Et c'est normal.

  • Speaker #0

    Oui, je te rejoins complètement. Tout à l'heure, tu parlais de notion de vide. Moi, je sais que j'ai beaucoup de clientes qui ont de la difficulté à se mettre en arrêt de travail parce qu'elles craignent justement d'être confrontées au vide. Comment est-ce que tu l'as vécu, toi ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, je l'ai vécu... Ce qui a été compliqué pour moi, c'était la notion de ne plus gagner d'argent. Pas dans un besoin... J'avais de l'argent à la banque. Ce n'était pas dans un besoin effréné de... d'entasser ou quoi, c'est que depuis mes 12 ans, je gagne de l'argent. J'ai fait des babysitting depuis mes 12 ans, des raps et des petits boulots et tout. Donc tout d'un coup, je me suis retrouvée face à A. Eh bien, j'ai découvert Vinted. J'ai découvert Vinted et ça a été intéressant parce que du coup, ça va rejoindre cette notion de vide. Ça a été une façon aussi de faire des tris.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    parce que je ne peux pas dire que j'ai gagné beaucoup d'argent. Ça ne remplaçait pas un salaire. mais ça m'occupait, ça m'amenait à faire des tris à me sentir utile à quelque chose mais c'était utile à moi et c'était finalement une bonne manière d'occuper mon temps alors je pense que ce qui a aidé par rapport à des personnes qui sont en entreprise, c'est que moi ça fait 20 ans que je suis à mon compte donc j'ai déjà l'habitude de vivre en décalé des gens qui sont en entreprise je pense qu'il y a un côté violent il y a des personnes qui m'ont déjà rapporté ça j'imagine que toi aussi ce côté ... Ah bah oui, mais moi j'ai l'habitude de me lever à 8h, 7h, 8h, prendre le petit café avec les collègues, d'avoir une journée très rythmée, des choses qu'elles ne choisissent pas en fait, qui sont imposées mais qui du coup vont scander la journée. Et tout d'un coup, elles se retrouvent face à des heures et des heures qu'il faut occuper. Mais moi je trouve que c'est le moment de réveiller sa créativité, d'aller faire ses albums photos que peut-être on a laissé de côté depuis des années, d'aller se promener, d'aller... appeler des gens qu'on n'a pas appelés depuis longtemps, d'accepter que la vie peut être vécue totalement à un autre rythme. On va retrouver aussi cette idée de rythme qui peut être différente.

  • Speaker #0

    Je te rejoins beaucoup sur cet aspect. Je sais que je propose souvent à mes clientes de refaire des activités manuelles ou de renouer avec des choses qu'elles aimaient faire étant enfants, qu'elles ne prennent plus du tout. temps de faire, alors ça va être peut-être de peindre, de dessiner, de bricoler,

  • Speaker #1

    de cuisiner pour sortir en fait du mental pour avoir un résultat à la fin de la journée oui et puis on n'a pas assez valorisé toutes les activités manuelles dans notre parcours scolaire or c'est extrêmement précieux Alors nous, effectivement, quand on est professionnel de la psychologie, on le sait, c'est ce qui vraiment permet de sortir du mental. Mais il y a aussi cette satisfaction, comme tu dis, d'avoir produit quelque chose. Il y a aussi un calme intérieur qui se met en place. Ça fait travailler les neurones différemment, parce que souvent on va avoir les deux mains occupées. Il y a des circuits neuronaux qui se mettent en place, c'est complet. C'est vraiment très précieux. moi aussi j'encourage beaucoup à ça et puis alors celles qui ont un don artistique il va y avoir quelque chose de cathartique à créer alors qu'on est dans une phase un petit peu sombre quand même de sa vie c'est aussi important j'ai toujours fait de la photo, j'ai toujours écrit donc ça a continué de faire partie de ma vie mais il m'a fallu aussi retourner vers la joie c'était quelque chose qui était pas mal parti c'est une période où petit à petit je suis retournée vers la joie

  • Speaker #0

    On dit souvent à traverser la nuit noire de l'âme, pour que ce soit une dépression ou un burn-out. Alors le burn-out n'est pas une dépression, mais j'aime beaucoup cette image. Et derrière, au bout du tunnel, on retrouve la lumière et cette joie de vivre.

  • Speaker #1

    Ah oui, complètement. Et puis je dirais même, on peut être fier de soi parce qu'on s'est offert de prendre soin de soi. Donc ça n'arrive jamais pour rien, un burn-out. Je veux dire, quelles que soient les raisons de base, ça va être une opportunité de vraiment prendre soin de soi. Et en fait, peu d'entre nous, quand on regarde bien, prennent vraiment soin d'eux-mêmes ou d'elles-mêmes. C'est assez courant. On parle de bien-être de plus en plus, et tant mieux. Moi, je trouve qu'il y a quand même un beau progrès dans ce sens. Mais dans la réalité des faits, c'est encore le bien-être, il va encore être associé à « oui, si, si, je suis allée au spa une fois dans le trimestre » , ou « je me suis intégrée à des amis » . C'est bien plus que ça.

  • Speaker #0

    Oui, je suis d'accord avec toi. Cette notion de bien-être, c'est aussi… Ça s'apprend en fait. J'aime beaucoup dire qu'on apprend à prendre soin de soi et ce n'est pas juste aller se faire masser ou aller chez le coiffeur ou se faire faire une manucure. Ça va être aussi, moi sur le côté natureau, l'alimentation, manger par rapport à nos besoins physiologiques. Ça va être de bien dormir, souvent retourner aux bases, de s'oxygéner dans la nature. On a quand même pour beaucoup des vies plutôt citadines, donc on n'est pas au contact régulier avec les éléments naturels. Donc ça passe souvent par un retour aux fondamentaux, on va dire, de la naturopathie.

  • Speaker #1

    Complètement. Moi, c'est ce que j'aime beaucoup dans ton approche, c'est que c'est complet. Et je pense en particulier pour des gens qui peut-être ne connaissent pas ça. Moi, je connaissais déjà, donc j'ai profité de toute façon pour faire un rendez-vous en naturopathie à cette époque. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est vraiment un bon moment pour investir tout ça. Parce qu'on est quand même dans ce moment de vulnérabilité et d'ouverture, comme à chaque fois qu'on traverse une crise dans sa vie. Et on va pouvoir s'ouvrir à de la nouveauté. Et observer, tester, voir ce qui nous fait du bien. Je ne dis pas qu'il y ait une solution pour tout le monde, ce n'est pas ça. Mais peut-être au moins d'aller tester des méthodes alternatives, dites alternatives. pour voir ce qui va vous convenir.

  • Speaker #0

    Oui, moi je parle beaucoup d'approche pluridisciplinaire, et pour moi c'est vraiment une question de rencontre entre quelqu'un qui à un moment va pouvoir prendre la personne qui traverse le burn-out par la main pour l'aider justement à se relever, à prendre soin d'elle différemment.

  • Speaker #1

    Exactement, et il faut reconstruire ces bases-là, parce que de toute façon, si on est tombé à un moment donné avec le burn-out, c'est que ces bases... elles ont été très très abîmées. Pour plein de raisons, ça peut être professionnel, personnel, ou qu'on a eu une maladie, il peut y avoir plein de choses. Mais en tout cas, en général, c'est des personnes qui ont plus l'habitude de prendre soin des autres que de prendre soin d'elles-mêmes. Donc encore une fois, le burn-out, même si c'est difficile, c'est un cadeau sur la route.

  • Speaker #0

    Exactement. Moi, je donne souvent l'image de la maison qui brûle. Alors burn, ça veut bien dire ce que ça veut dire, brûler. Et donc, c'est comme si on avait brûlé notre maison de l'intérieur. Il reste... Plus que les fondations qui sont fragiles, et l'idée c'est de reconsolider tout ça depuis la base pour reconstruire une nouvelle maison, une nouvelle version de soi, ni mieux ni moins bien, mais différente et plus alignée effectivement avec qui on est, parce que si on est arrivé jusqu'au burn-out, c'est qu'on ne s'est pas écouté tout simplement.

  • Speaker #1

    À un moment donné, on ne s'écoute pas, on met de côté la petite voix, on n'ose pas, on veut continuer à correspondre, à se conformer. On a peur de déranger, que ce qu'on nous propose ne corresponde plus à ce que les autres attendent. C'est tout ça en fait. C'est encore et toujours une façon de se faire passer en deuxième. Et le burn-out, il est là pour nous rappeler de nous aimer.

  • Speaker #0

    Exactement, on est sur cette notion fondamentale d'amour de soi. Et bien souvent, comme tu dis, les femmes en fait passer. On a été conditionnées comme ça à faire passer les besoins des autres avant les nôtres.

  • Speaker #1

    Énormément. Alors, je ne connais pas le pourcentage hommes-femmes, mais je ne serais pas étonnée qu'il y en ait quand même pas mal de femmes.

  • Speaker #0

    Il y a plus de femmes. Je n'ai pas le pourcentage exact en tête non plus, mais il y a plus de femmes du fait de la charge mentale supplémentaire aussi lorsqu'il y a des enfants ou toute la logistique. lié à l'organisation familiale.

  • Speaker #1

    Oui, ça s'ajoute également, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et bien souvent, moi j'entends « mais je ne peux pas faire différemment et j'aimerais bien redevenir comme avant » . J'ai envie de passer aussi ce message, c'est qu'on ne redevient jamais la version d'avant.

  • Speaker #1

    On ne redevient pas la version d'avant, tout simplement parce que, en tout cas si on a compris et si on a vraiment traversé. en conscience ce moment-là, on comprend que la version d'avant, c'est une version qui devient obsolète. Ça serait comme de mettre l'ancien programme dans son ordinateur, en fait. Donc, non, ça ne va pas vraiment marcher. Ça ne sera pas compatible avec tout le reste. Ça va tourner lentement. On ne va pas retrouver... Le burn-out, il n'est pas là pour nous faire ralentir dans le sens de ne plus avoir de beaux projets. Et ce n'est pas ça qu'il faut comprendre. C'est un ralentissement, voire un arrêt provisoire, mais pour repartir autrement. Donc, encore une fois, il ne faut surtout pas le voir comme une punition ou comme quelque chose qui fait que derrière, on va toujours être fragile. Non. Moi, je pense que c'est juste une invitation, effectivement, à faire autrement. Et derrière, encore une fois, je travaille plus que je ne travaillais avant, mais mieux en fait.

  • Speaker #0

    Et alors, aujourd'hui, qu'est-ce que tu as changé dans ton quotidien pour éviter de t'épuiser ? Si tu as changé quelque chose, je sais que tu as changé.

  • Speaker #1

    J'ai pas mal de choses. En fait, j'ai déménagé plus près de la nature. Je suis dans une ville où je suis vraiment à deux minutes à pied d'une forêt. Puis du coup, une ville qui est très calme, qui est très agréable. Donc ça, c'est... Voilà, ça joue. Bien-être, j'ai un bien meilleur sommeil depuis que je suis ici aussi. J'ai changé dans ma façon de travailler. Je fais des choses vraiment qui me plaisent. Dès que quelque chose ne me plaît plus vraiment, ça ne tient pas longtemps.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas à l'idée.

  • Speaker #1

    Oui, je suis capable de mettre le stop. Donc ça aussi, ça a changé. Et ça, au début, c'est un peu vertigineux, surtout quand on est dans des métiers de service, d'accompagnement. On se dit, oui, mais s'il y a des gens à qui ça fait du bien. Oui, mais non, en fait, si moi, je ne suis pas vraiment alignée, ça ne marchera pas.

  • Speaker #0

    Il t'a fallu combien de temps ? Tu étais arrêtée combien de temps ?

  • Speaker #1

    Alors, je me suis arrêtée un bon mois et demi.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je sais que j'ai repris finalement vers mi-octobre, quelque chose comme ça. Moi, j'avais visé plutôt novembre et finalement, j'ai juste écouté. À ce moment-là, j'ai dit, tiens, là, je retrouve des envies. J'ai suivi mon envie et je crois que c'est surtout ça qui nous guide au sortir d'un burn-out.

  • Speaker #0

    Parce que bien souvent, avant le burn-out, on est beaucoup dans l'injonction « il faut que, il faut que, il faut que » et on n'est plus, comme tu dis, dans cette notion de « j'ai envie de » et « qu'est-ce qui me fait du bien ? »

  • Speaker #1

    Oui, d'ailleurs, ne pas se poser la question trop tôt parce que Quand je parlais de ce vide tout à l'heure, c'est un vide d'envie, de désir. Et c'est ça qui est difficile à vivre. On est dans la vie sans y être. C'est vrai que moi, j'ai fait une dépression très jeune. Je voyais bien que je n'étais pas en dépression. Mais il y a quand même des ponts entre les deux. Il y a quand même cette notion de je ne sais plus ce qui me ferait plaisir. On est très à fleur de peau. On pleure quand même pas mal. On dort, mais on n'est pas... Quand on dort, finalement, ça ne nous régénère pas vraiment. Donc, il y a des ponts entre les deux.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et je pense que dans les deux cas, de toute façon, c'est une part de nous qui vient dire tu es arrivé au bout de quelque chose. Donc, j'ai ta façon de faire.

  • Speaker #0

    Si aujourd'hui, tu avais un mot ou une leçon que tu aimerais partager aux personnes qui nous écoutent, qu'est-ce que ça serait ?

  • Speaker #1

    Mais c'est vraiment de ne surtout pas avoir honte. Moi, je trouve que la honte, c'est une vibration très basse qui nous maintient, encore une fois, dans l'obligation. Et je pense que j'ai vu beaucoup ça, moi, avec des femmes qui étaient en burn-out, qui disaient, ou qui allaient vers le burn-out, malheureusement, et qui disaient, mais non, je ne peux pas m'arrêter, il faut, comme tu disais tout à l'heure. Et on sent que derrière, il y a une honte. Je ne vais plus être utile. Qui suis-je si je ne suis pas en train de rendre service à tout le monde, finalement ? Et je veux dire, vous êtes précieuse. Même si vous êtes posée sur le canapé, vous avez une utilité, vous êtes précieuse. Et surtout, n'ayez pas honte de vous arrêter et de vous faire du bien. Parce qu'il n'y a pas à avoir honte de se faire du bien. Je pense qu'au contraire, c'est courageux.

  • Speaker #0

    Je te rejoins. Moi, j'entends se parler beaucoup de culpabilité aussi. culpabilisé d'avoir tellement tiré sur la corde et du coup de ne plus pouvoir rien faire. Ça rejoint beaucoup.

  • Speaker #1

    Et souvent, c'est dans un deuxième temps. C'est-à-dire qu'avant, il y a carrément la honte de « je n'ai même pas le droit » . Et une fois que la personne réalise, elle se dit « ah bah oui, mince, je ne me suis pas fait du bien » . Mais je trouve que c'est ce moment qui est charnière, qui n'est pas facile. « Ah bah si je m'arrête, qu'est-ce que les autres vont penser ? Pourtant, je suis une battante, ce n'est pas moi » . je suis quelqu'un de positif. Enfin, toutes les idées qu'on peut avoir sur soi, qui ne sont pas nécessairement fausses, mais l'un n'empêche pas l'autre, en fait. On peut être une battante, une femme formidable et avoir besoin de s'arrêter complètement. Ce n'est pas de la paresse, c'est ça que je veux dire, en fait.

  • Speaker #0

    pas de la paresse c'est pas du tout ça c'est une nécessité de s'arrêter dans ces moments là oui je suis tout à fait d'accord le burn out c'est pas du tout n'arrive pas aux faibles ou aux personnes le burn out arrive aux personnes qui sont très investies très impliqués passionnés fortes battantes qui ont de la volonté Et malheureusement, ça arrive parce qu'on n'a pas écouté suffisamment certains signaux d'alerte et que du coup, derrière le corps, il dit stop. Moi, je n'ai plus envie de continuer de cette manière-là.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il a envoyé des intuitions, il a envoyé des signaux. Et puis nous, on les a mis sous le tapis, en fait. À un moment donné, il crie plus fort. Mais le burn-out, là aussi, c'est une chance. c'est pas sûr non plus compris par beaucoup de gens mais moi je me considère très chanceuse d'avoir fait une dépression et un burn-out plutôt que d'avoir eu une maladie grave parce que ça c'est l'autre façon que le corps a de crier et bon ça c'est encore d'autres soucis le burn-out on est quand même entre guillemets on est très fatigué mais on est quand même en santé on peut se relever à partir du moment où on se repose on prend soin de soi, on sort de certaines habitudes et de certains cadres d'activité. Mais on n'est pas dans la pathologie. On ne va pas avoir besoin d'un traitement médicamenteux. Donc ça, c'est quand même déjà une grande chance.

  • Speaker #0

    La chance, effectivement, de pouvoir se lever à un moment de nouveau, respirer à plein poumon et de se sentir vivante, avec un corps qui, malgré tout, il a peut-être crié, mais il est encore là, il nous porte. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Sophie-Lise. Est-ce que tu voulais rajouter encore quelque chose ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Et merci énormément à toi pour tous les messages que tu portes parce que c'est tellement essentiel.

  • Speaker #0

    Merci. À bientôt.

  • Speaker #1

    Bientôt.

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Dans cet épisode, j'ai eu la joie de discuter avec Sophie-Lise, thérapeute et médium. Elle nous livre son témoignage avec une grande douceur. Après avoir traversé un début de burn out durant la crise sanitaire en tant qu'indépendante, elle partage son expérience et ses réflexions avec beaucoup de bienveillance. Un échange précieux, riche en conseils pour celles qui font face à la phase de vide liée à l'effondrement. Le burn out est un arrêt provisoire qui nous invite à repartir autrement.


Pour contacter Sophie-Lise Fargue, thérapeute et médium : https://www.sophielisefargue.com


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Séverine Lapp est naturopathe et coach, experte du burn out et des troubles liés au cycle féminin depuis 5 ans.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Reconnect, je suis Séverine Lapp, naturopathe et coach. J'accompagne les femmes à prendre leur place dans la société, pleinement épanouie et alignée avec elle-même. Bonjour Sophie-Lise, je suis ravie de te retrouver pour ce nouvel épisode de mon podcast. Je vais te laisser te présenter.

  • Speaker #1

    Bonjour Séverine et bonjour à toutes et à tous. Avec grand plaisir d'être là et de pouvoir témoigner sur ce sujet qui est pour moi très important, qui est le burn-out. Moi je suis Sophie Lys, je suis thérapeute et médium, j'accompagne principalement des femmes depuis bientôt 20 ans. Parce que pour moi les femmes sont vraiment les agents du changement de notre société. Et mes modalités vont de la relation d'aide jusqu'aux neurosciences en passant par l'énergie. C'est là que j'ai utilisé le plus ma médiumnité d'ailleurs. pour ce que je fais.

  • Speaker #0

    Et donc toi-même, me semble-t-il, tu es passée par un épisode de burn-out il y a quelques années. Est-ce que tu pourrais nous en dire plus ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors moi, c'était en 2020. Donc c'était dans le contexte du Covid. Donc c'est, comme pour beaucoup de thérapeutes, un contexte en fait où je n'ai pas vraiment arrêté de travailler. C'est même l'inverse. J'ai eu pas mal de personnes que j'ai accompagnées, que j'ai soutenues. de contenu, de projet et puis aussi au niveau de ma vie personnelle, quelque chose qui a été dur. Et tout ça s'est accumulé. J'ai recommencé à ouvrir mon cabinet à l'été, je pense que ça devait être à l'été 2020, alors que je n'en avais pas vraiment envie. J'avais envie plutôt de changer, de travailler à distance. Mais plutôt que d'écouter mon envie, j'ai continué, j'y suis allée et ça a créé des problèmes en fait. Ça n'a pas été bon. et après ça je suis partie en vacances mais je suis partie en vacances en étant pas bien, fatiguée je ne remontais pas, je ne remontais pas la pente je ne comprenais pas pourquoi et j'ai eu beaucoup de chance parce que j'étais en vacances avec une amie qui elle-même a vécu un burn-out et elle m'a posé quelques questions et au bout d'un moment elle m'a dit la façon dont tu réfléchis ce que tu vis, ça y ressemble et à partir de là j'ai consulté et effectivement c'est le diagnostic qui est tombé

  • Speaker #0

    Et comment tu t'es sentie quand ce mot a été prononcé ?

  • Speaker #1

    D'une certaine façon, j'ai été soulagée parce que ça a mis une explication sur le brouillard mental que je vivais. Je ne comprenais pas pourquoi je tournais en rond dans ma tête, pourquoi je n'arrivais pas à voir la lumière au bout du tunnel. Moi, je suis quand même quelqu'un de plutôt positif. La spiritualité est très importante pour moi. J'étais partie en vacances au bord de l'océan, j'étais sur la côte basque dans un endroit que j'adore, que je trouve merveilleux. J'arrivais à trouver des petits moments de joie, mais ça ne tenait pas en fait. Et je ne comprenais pas pourquoi j'étais comme ça. Et en fait, quand on a posé ce mot de burn-out, que je suis allée lire des choses là-dessus, ça m'a vraiment déculpabilisée, ça m'a permis de comprendre, de prendre au sérieux aussi ce qui m'arrivait et de comprendre que c'était un vrai tournant et qu'il fallait que je fasse attention. J'ai eu la chance que c'était un début de burn-out, je n'étais pas dans un effondrement total. Et là, j'ai pris très au sérieux ce qu'on m'a dit. On m'a dit vraiment, arrête-toi, parce que d'aller plus loin, plus on va dans l'effondrement, plus on met de temps à se relever. Et ce n'est vraiment pas souhaitable.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, c'est très juste, sur le temps de reconstruction nécessaire pour sortir d'un burn-out. Pour certaines personnes, il va falloir quelques semaines ou quelques mois. Et pour d'autres, lorsque c'est un burn-out sévère, il va falloir malheureusement quelques années.

  • Speaker #1

    Et ça, en fait, la plupart des gens ne se rendent pas compte de ça. Et en fait, c'est normal parce qu'on n'est pas prévenu. Mais un burn-out qui va très loin, quand on arrive à des moments de personnes qui tombent dans leur douche, qui s'évanouissent au travail ou qui restent prostrés quelque part, c'est le... Le cerveau, en fait, en neurosciences, on le voit, c'est un mécanisme de défense qui est très particulier, qui fait que c'est comme un shutdown, quelque part. Hop, ça s'arrête, comme quand votre ordinateur s'arrête soudainement pour le remonter derrière. Là, c'est ça, il y a une reconfiguration qui va être dans le disque dur, quelque part. Alors que si on s'arrête au début, et en fait, ce qui est paradoxal, c'est que la plupart des gens ont du mal à s'arrêter au début d'un burn-out parce qu'ils ont encore un peu de réserve.

  • Speaker #0

    On a l'impression qu'on va pouvoir tirer sur le corps pendant un certain temps.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et en fait, moi, j'ai eu cette chance, parce que je suis une professionnelle aussi de la psychologie, de me dire, ah non, non, non, non, non, il faut que je le prenne très au sérieux, ce qu'on est en train de me dire, et que je m'arrête là. Donc, j'avais des projets pour l'automne, j'avais des programmes à lancer. J'ai mis le stop. Je l'ai expliqué sur les réseaux aussi à l'époque. J'avais un autre compte. Et j'ai dit, non, non, là, je vais m'arrêter. Et je ne savais pas combien de temps, je savais juste que je n'allais plus gagner d'argent. que j'étais un peu dans le vide, mais que c'était... J'aime pas dire une question de vie ou de mort, mais quelque part, ça peut aller loin, quand même, le burn-out. Et voilà, moi, je l'ai pris au sérieux, en tout cas.

  • Speaker #0

    Alors, moi, j'aime beaucoup quand tu dis que c'est un mécanisme de défense. Moi, j'aime bien dire aussi plutôt que c'est un mécanisme de protection. En gros, on protège le cœur et le cerveau. Le reste, c'est un peu annexe et en force. Le corps te force à t'arrêter pour prendre du repos, apprendre à prendre soin de toi et apprendre surtout à faire différemment.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça.

  • Speaker #0

    Donc j'aime bien aussi quand tu dis reprogrammation du cerveau, apprendre à faire différemment.

  • Speaker #1

    Oui, on apprend à se préserver, on apprend à mettre le haut là tout simplement. Et en fait, moi j'espère vraiment que mon exemple peut servir. en particulier, d'abord à toutes les personnes qui font un burn-out, mais en particulier aux personnes qui sont au début et qui sont encore en train de se dire « Mais non, non, ça va aller, je suis juste un peu fatiguée, une petite semaine de vacances et ça repart. » Ce n'est pas du tout une question d'une semaine de vacances. Moi, j'étais en vacances quand je m'en suis rendue compte. Et en vacances, dans un bel endroit, je ne faisais rien. J'étais avec des amis. On se baladait toute la journée. C'était vraiment bonheur total. Enfin, ça aurait dû être. Non, ce n'est pas une question de ça. c'est beaucoup plus profond et j'ai envie de dire à toutes ces personnes là de vous arrêter quelques semaines quelques mois comme tu dis c'est pouvoir repartir derrière vraiment bien,

  • Speaker #0

    moi depuis j'ai eu même une puissance de travail que j'avais peut-être pas avant parce que je sais m'équilibrer me préserver ça c'est des actions qu'on mène au quotidien pour éviter que la batterie s'épuise complètement à nouveau, c'est d'avoir au quotidien des moments ressources des moments ... J'aime bien utiliser l'image du téléphone, on est comme un téléphone, à aucun moment on sortirait de chez soi avec la batterie chargée à 5%.

  • Speaker #1

    Bien sûr, et il ne faut pas oublier qu'on est dans une société qui pousse à l'action. Quand je disais tout à l'heure, moi j'aime accompagner les femmes parce que c'est les agents du changement, je veux dire par là qu'on est dans une société très young. Je n'aime pas parler uniquement de patriarcat, ce n'est pas une opposition homme-femme pour moi. Mais il est certain que les femmes, nécessairement, vont plus incarner les valeurs du féminin. Et ces valeurs du féminin, on en a besoin sur le lieu de travail. On en a besoin dans les lieux de pouvoir. On en a besoin dans les institutions. Et donc, je travaille avec des particuliers, mais aussi des dirigeantes. Parce que, justement, c'est l'idée que ces valeurs du féminin, si elles étaient mises en place dans tous ces endroits-là, il n'y aurait pas de burn-out.

  • Speaker #0

    Quand tu dis valeurs du féminin, c'est... plus d'écoute, de bienveillance,

  • Speaker #1

    de douceur, d'écoute, de patience, de respect du rythme, des cycles. Les femmes sont par nature cycliques. Donc en fait, d'ailleurs, les femmes qui font du burn-out, quand on les ramène à ça, au fait qu'on leur dit tout naturellement « mais vous vivez un cycle dans votre corps tous les mois ? » « Ah bah oui, tiens, c'est vrai, vous n'êtes pas la même en fait, en début, en milieu, en fin de cycle. Il y a des moments où vous êtes fatiguée, vous prenez soin de vous différemment. » ah ben oui, ben voilà là elles comprennent de quoi il s'agit, ben la vie c'est pareil en fait, si on met cette valeur qui est en fait une valeur universelle qui est présente dans la nature mais qui est plus une valeur yin que yang, ben on se rend compte que on peut pas aller dans le burn-out si on respecte ça une notion d'équilibre en fait tout à fait, équilibre de compréhension que la phase de réflexion de retrait ... même de mort, destruction, et juste aussi en fait. Et ça c'est quelque chose qui est beaucoup perdu dans notre monde, qui est un monde pour moi très young, en particulier depuis le 19e siècle, où on est dans l'industrie, le faire, la production, et je ne dis pas que ce soit mal de créer, de produire, mais quand c'est à des rythmes, en fait on est dans le faire, faire, faire tout le temps, on ne respecte pas. les cycles naturels, or nous sommes des êtres de la nature avant tout.

  • Speaker #0

    Je te rejoins complètement. Donc il y a effectivement ce cycle féminin lié aux hormones sexuelles, mais il y a aussi un cycle saisonnier duquel on ne tient pas compte du tout. On sent bien qu'on a moins d'énergie en automne et en hiver qu'au printemps et en été, alors qu'à contrario, en entreprise, souvent en fin d'année, c'est là où on nous demande d'être performants pour fixer les objectifs pour l'année suivante.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Oui, il y a beaucoup de choses qui sont incomprises comme ça et je pense que d'ailleurs il y a vraiment un... Un message aussi à passer aux personnes qui vivent leur burn-out en fin d'année. C'est encore plus important de se saisir de ce temps de retrait qui nous est proposé par la nature et d'aller hiberner, d'aller prendre soin d'elle. De ne pas forcer, c'est vraiment un temps dans lequel on n'a pas beaucoup d'énergie l'hiver. Et c'est normal.

  • Speaker #0

    Oui, je te rejoins complètement. Tout à l'heure, tu parlais de notion de vide. Moi, je sais que j'ai beaucoup de clientes qui ont de la difficulté à se mettre en arrêt de travail parce qu'elles craignent justement d'être confrontées au vide. Comment est-ce que tu l'as vécu, toi ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, je l'ai vécu... Ce qui a été compliqué pour moi, c'était la notion de ne plus gagner d'argent. Pas dans un besoin... J'avais de l'argent à la banque. Ce n'était pas dans un besoin effréné de... d'entasser ou quoi, c'est que depuis mes 12 ans, je gagne de l'argent. J'ai fait des babysitting depuis mes 12 ans, des raps et des petits boulots et tout. Donc tout d'un coup, je me suis retrouvée face à A. Eh bien, j'ai découvert Vinted. J'ai découvert Vinted et ça a été intéressant parce que du coup, ça va rejoindre cette notion de vide. Ça a été une façon aussi de faire des tris.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    parce que je ne peux pas dire que j'ai gagné beaucoup d'argent. Ça ne remplaçait pas un salaire. mais ça m'occupait, ça m'amenait à faire des tris à me sentir utile à quelque chose mais c'était utile à moi et c'était finalement une bonne manière d'occuper mon temps alors je pense que ce qui a aidé par rapport à des personnes qui sont en entreprise, c'est que moi ça fait 20 ans que je suis à mon compte donc j'ai déjà l'habitude de vivre en décalé des gens qui sont en entreprise je pense qu'il y a un côté violent il y a des personnes qui m'ont déjà rapporté ça j'imagine que toi aussi ce côté ... Ah bah oui, mais moi j'ai l'habitude de me lever à 8h, 7h, 8h, prendre le petit café avec les collègues, d'avoir une journée très rythmée, des choses qu'elles ne choisissent pas en fait, qui sont imposées mais qui du coup vont scander la journée. Et tout d'un coup, elles se retrouvent face à des heures et des heures qu'il faut occuper. Mais moi je trouve que c'est le moment de réveiller sa créativité, d'aller faire ses albums photos que peut-être on a laissé de côté depuis des années, d'aller se promener, d'aller... appeler des gens qu'on n'a pas appelés depuis longtemps, d'accepter que la vie peut être vécue totalement à un autre rythme. On va retrouver aussi cette idée de rythme qui peut être différente.

  • Speaker #0

    Je te rejoins beaucoup sur cet aspect. Je sais que je propose souvent à mes clientes de refaire des activités manuelles ou de renouer avec des choses qu'elles aimaient faire étant enfants, qu'elles ne prennent plus du tout. temps de faire, alors ça va être peut-être de peindre, de dessiner, de bricoler,

  • Speaker #1

    de cuisiner pour sortir en fait du mental pour avoir un résultat à la fin de la journée oui et puis on n'a pas assez valorisé toutes les activités manuelles dans notre parcours scolaire or c'est extrêmement précieux Alors nous, effectivement, quand on est professionnel de la psychologie, on le sait, c'est ce qui vraiment permet de sortir du mental. Mais il y a aussi cette satisfaction, comme tu dis, d'avoir produit quelque chose. Il y a aussi un calme intérieur qui se met en place. Ça fait travailler les neurones différemment, parce que souvent on va avoir les deux mains occupées. Il y a des circuits neuronaux qui se mettent en place, c'est complet. C'est vraiment très précieux. moi aussi j'encourage beaucoup à ça et puis alors celles qui ont un don artistique il va y avoir quelque chose de cathartique à créer alors qu'on est dans une phase un petit peu sombre quand même de sa vie c'est aussi important j'ai toujours fait de la photo, j'ai toujours écrit donc ça a continué de faire partie de ma vie mais il m'a fallu aussi retourner vers la joie c'était quelque chose qui était pas mal parti c'est une période où petit à petit je suis retournée vers la joie

  • Speaker #0

    On dit souvent à traverser la nuit noire de l'âme, pour que ce soit une dépression ou un burn-out. Alors le burn-out n'est pas une dépression, mais j'aime beaucoup cette image. Et derrière, au bout du tunnel, on retrouve la lumière et cette joie de vivre.

  • Speaker #1

    Ah oui, complètement. Et puis je dirais même, on peut être fier de soi parce qu'on s'est offert de prendre soin de soi. Donc ça n'arrive jamais pour rien, un burn-out. Je veux dire, quelles que soient les raisons de base, ça va être une opportunité de vraiment prendre soin de soi. Et en fait, peu d'entre nous, quand on regarde bien, prennent vraiment soin d'eux-mêmes ou d'elles-mêmes. C'est assez courant. On parle de bien-être de plus en plus, et tant mieux. Moi, je trouve qu'il y a quand même un beau progrès dans ce sens. Mais dans la réalité des faits, c'est encore le bien-être, il va encore être associé à « oui, si, si, je suis allée au spa une fois dans le trimestre » , ou « je me suis intégrée à des amis » . C'est bien plus que ça.

  • Speaker #0

    Oui, je suis d'accord avec toi. Cette notion de bien-être, c'est aussi… Ça s'apprend en fait. J'aime beaucoup dire qu'on apprend à prendre soin de soi et ce n'est pas juste aller se faire masser ou aller chez le coiffeur ou se faire faire une manucure. Ça va être aussi, moi sur le côté natureau, l'alimentation, manger par rapport à nos besoins physiologiques. Ça va être de bien dormir, souvent retourner aux bases, de s'oxygéner dans la nature. On a quand même pour beaucoup des vies plutôt citadines, donc on n'est pas au contact régulier avec les éléments naturels. Donc ça passe souvent par un retour aux fondamentaux, on va dire, de la naturopathie.

  • Speaker #1

    Complètement. Moi, c'est ce que j'aime beaucoup dans ton approche, c'est que c'est complet. Et je pense en particulier pour des gens qui peut-être ne connaissent pas ça. Moi, je connaissais déjà, donc j'ai profité de toute façon pour faire un rendez-vous en naturopathie à cette époque. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est vraiment un bon moment pour investir tout ça. Parce qu'on est quand même dans ce moment de vulnérabilité et d'ouverture, comme à chaque fois qu'on traverse une crise dans sa vie. Et on va pouvoir s'ouvrir à de la nouveauté. Et observer, tester, voir ce qui nous fait du bien. Je ne dis pas qu'il y ait une solution pour tout le monde, ce n'est pas ça. Mais peut-être au moins d'aller tester des méthodes alternatives, dites alternatives. pour voir ce qui va vous convenir.

  • Speaker #0

    Oui, moi je parle beaucoup d'approche pluridisciplinaire, et pour moi c'est vraiment une question de rencontre entre quelqu'un qui à un moment va pouvoir prendre la personne qui traverse le burn-out par la main pour l'aider justement à se relever, à prendre soin d'elle différemment.

  • Speaker #1

    Exactement, et il faut reconstruire ces bases-là, parce que de toute façon, si on est tombé à un moment donné avec le burn-out, c'est que ces bases... elles ont été très très abîmées. Pour plein de raisons, ça peut être professionnel, personnel, ou qu'on a eu une maladie, il peut y avoir plein de choses. Mais en tout cas, en général, c'est des personnes qui ont plus l'habitude de prendre soin des autres que de prendre soin d'elles-mêmes. Donc encore une fois, le burn-out, même si c'est difficile, c'est un cadeau sur la route.

  • Speaker #0

    Exactement. Moi, je donne souvent l'image de la maison qui brûle. Alors burn, ça veut bien dire ce que ça veut dire, brûler. Et donc, c'est comme si on avait brûlé notre maison de l'intérieur. Il reste... Plus que les fondations qui sont fragiles, et l'idée c'est de reconsolider tout ça depuis la base pour reconstruire une nouvelle maison, une nouvelle version de soi, ni mieux ni moins bien, mais différente et plus alignée effectivement avec qui on est, parce que si on est arrivé jusqu'au burn-out, c'est qu'on ne s'est pas écouté tout simplement.

  • Speaker #1

    À un moment donné, on ne s'écoute pas, on met de côté la petite voix, on n'ose pas, on veut continuer à correspondre, à se conformer. On a peur de déranger, que ce qu'on nous propose ne corresponde plus à ce que les autres attendent. C'est tout ça en fait. C'est encore et toujours une façon de se faire passer en deuxième. Et le burn-out, il est là pour nous rappeler de nous aimer.

  • Speaker #0

    Exactement, on est sur cette notion fondamentale d'amour de soi. Et bien souvent, comme tu dis, les femmes en fait passer. On a été conditionnées comme ça à faire passer les besoins des autres avant les nôtres.

  • Speaker #1

    Énormément. Alors, je ne connais pas le pourcentage hommes-femmes, mais je ne serais pas étonnée qu'il y en ait quand même pas mal de femmes.

  • Speaker #0

    Il y a plus de femmes. Je n'ai pas le pourcentage exact en tête non plus, mais il y a plus de femmes du fait de la charge mentale supplémentaire aussi lorsqu'il y a des enfants ou toute la logistique. lié à l'organisation familiale.

  • Speaker #1

    Oui, ça s'ajoute également, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et bien souvent, moi j'entends « mais je ne peux pas faire différemment et j'aimerais bien redevenir comme avant » . J'ai envie de passer aussi ce message, c'est qu'on ne redevient jamais la version d'avant.

  • Speaker #1

    On ne redevient pas la version d'avant, tout simplement parce que, en tout cas si on a compris et si on a vraiment traversé. en conscience ce moment-là, on comprend que la version d'avant, c'est une version qui devient obsolète. Ça serait comme de mettre l'ancien programme dans son ordinateur, en fait. Donc, non, ça ne va pas vraiment marcher. Ça ne sera pas compatible avec tout le reste. Ça va tourner lentement. On ne va pas retrouver... Le burn-out, il n'est pas là pour nous faire ralentir dans le sens de ne plus avoir de beaux projets. Et ce n'est pas ça qu'il faut comprendre. C'est un ralentissement, voire un arrêt provisoire, mais pour repartir autrement. Donc, encore une fois, il ne faut surtout pas le voir comme une punition ou comme quelque chose qui fait que derrière, on va toujours être fragile. Non. Moi, je pense que c'est juste une invitation, effectivement, à faire autrement. Et derrière, encore une fois, je travaille plus que je ne travaillais avant, mais mieux en fait.

  • Speaker #0

    Et alors, aujourd'hui, qu'est-ce que tu as changé dans ton quotidien pour éviter de t'épuiser ? Si tu as changé quelque chose, je sais que tu as changé.

  • Speaker #1

    J'ai pas mal de choses. En fait, j'ai déménagé plus près de la nature. Je suis dans une ville où je suis vraiment à deux minutes à pied d'une forêt. Puis du coup, une ville qui est très calme, qui est très agréable. Donc ça, c'est... Voilà, ça joue. Bien-être, j'ai un bien meilleur sommeil depuis que je suis ici aussi. J'ai changé dans ma façon de travailler. Je fais des choses vraiment qui me plaisent. Dès que quelque chose ne me plaît plus vraiment, ça ne tient pas longtemps.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas à l'idée.

  • Speaker #1

    Oui, je suis capable de mettre le stop. Donc ça aussi, ça a changé. Et ça, au début, c'est un peu vertigineux, surtout quand on est dans des métiers de service, d'accompagnement. On se dit, oui, mais s'il y a des gens à qui ça fait du bien. Oui, mais non, en fait, si moi, je ne suis pas vraiment alignée, ça ne marchera pas.

  • Speaker #0

    Il t'a fallu combien de temps ? Tu étais arrêtée combien de temps ?

  • Speaker #1

    Alors, je me suis arrêtée un bon mois et demi.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je sais que j'ai repris finalement vers mi-octobre, quelque chose comme ça. Moi, j'avais visé plutôt novembre et finalement, j'ai juste écouté. À ce moment-là, j'ai dit, tiens, là, je retrouve des envies. J'ai suivi mon envie et je crois que c'est surtout ça qui nous guide au sortir d'un burn-out.

  • Speaker #0

    Parce que bien souvent, avant le burn-out, on est beaucoup dans l'injonction « il faut que, il faut que, il faut que » et on n'est plus, comme tu dis, dans cette notion de « j'ai envie de » et « qu'est-ce qui me fait du bien ? »

  • Speaker #1

    Oui, d'ailleurs, ne pas se poser la question trop tôt parce que Quand je parlais de ce vide tout à l'heure, c'est un vide d'envie, de désir. Et c'est ça qui est difficile à vivre. On est dans la vie sans y être. C'est vrai que moi, j'ai fait une dépression très jeune. Je voyais bien que je n'étais pas en dépression. Mais il y a quand même des ponts entre les deux. Il y a quand même cette notion de je ne sais plus ce qui me ferait plaisir. On est très à fleur de peau. On pleure quand même pas mal. On dort, mais on n'est pas... Quand on dort, finalement, ça ne nous régénère pas vraiment. Donc, il y a des ponts entre les deux.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et je pense que dans les deux cas, de toute façon, c'est une part de nous qui vient dire tu es arrivé au bout de quelque chose. Donc, j'ai ta façon de faire.

  • Speaker #0

    Si aujourd'hui, tu avais un mot ou une leçon que tu aimerais partager aux personnes qui nous écoutent, qu'est-ce que ça serait ?

  • Speaker #1

    Mais c'est vraiment de ne surtout pas avoir honte. Moi, je trouve que la honte, c'est une vibration très basse qui nous maintient, encore une fois, dans l'obligation. Et je pense que j'ai vu beaucoup ça, moi, avec des femmes qui étaient en burn-out, qui disaient, ou qui allaient vers le burn-out, malheureusement, et qui disaient, mais non, je ne peux pas m'arrêter, il faut, comme tu disais tout à l'heure. Et on sent que derrière, il y a une honte. Je ne vais plus être utile. Qui suis-je si je ne suis pas en train de rendre service à tout le monde, finalement ? Et je veux dire, vous êtes précieuse. Même si vous êtes posée sur le canapé, vous avez une utilité, vous êtes précieuse. Et surtout, n'ayez pas honte de vous arrêter et de vous faire du bien. Parce qu'il n'y a pas à avoir honte de se faire du bien. Je pense qu'au contraire, c'est courageux.

  • Speaker #0

    Je te rejoins. Moi, j'entends se parler beaucoup de culpabilité aussi. culpabilisé d'avoir tellement tiré sur la corde et du coup de ne plus pouvoir rien faire. Ça rejoint beaucoup.

  • Speaker #1

    Et souvent, c'est dans un deuxième temps. C'est-à-dire qu'avant, il y a carrément la honte de « je n'ai même pas le droit » . Et une fois que la personne réalise, elle se dit « ah bah oui, mince, je ne me suis pas fait du bien » . Mais je trouve que c'est ce moment qui est charnière, qui n'est pas facile. « Ah bah si je m'arrête, qu'est-ce que les autres vont penser ? Pourtant, je suis une battante, ce n'est pas moi » . je suis quelqu'un de positif. Enfin, toutes les idées qu'on peut avoir sur soi, qui ne sont pas nécessairement fausses, mais l'un n'empêche pas l'autre, en fait. On peut être une battante, une femme formidable et avoir besoin de s'arrêter complètement. Ce n'est pas de la paresse, c'est ça que je veux dire, en fait.

  • Speaker #0

    pas de la paresse c'est pas du tout ça c'est une nécessité de s'arrêter dans ces moments là oui je suis tout à fait d'accord le burn out c'est pas du tout n'arrive pas aux faibles ou aux personnes le burn out arrive aux personnes qui sont très investies très impliqués passionnés fortes battantes qui ont de la volonté Et malheureusement, ça arrive parce qu'on n'a pas écouté suffisamment certains signaux d'alerte et que du coup, derrière le corps, il dit stop. Moi, je n'ai plus envie de continuer de cette manière-là.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il a envoyé des intuitions, il a envoyé des signaux. Et puis nous, on les a mis sous le tapis, en fait. À un moment donné, il crie plus fort. Mais le burn-out, là aussi, c'est une chance. c'est pas sûr non plus compris par beaucoup de gens mais moi je me considère très chanceuse d'avoir fait une dépression et un burn-out plutôt que d'avoir eu une maladie grave parce que ça c'est l'autre façon que le corps a de crier et bon ça c'est encore d'autres soucis le burn-out on est quand même entre guillemets on est très fatigué mais on est quand même en santé on peut se relever à partir du moment où on se repose on prend soin de soi, on sort de certaines habitudes et de certains cadres d'activité. Mais on n'est pas dans la pathologie. On ne va pas avoir besoin d'un traitement médicamenteux. Donc ça, c'est quand même déjà une grande chance.

  • Speaker #0

    La chance, effectivement, de pouvoir se lever à un moment de nouveau, respirer à plein poumon et de se sentir vivante, avec un corps qui, malgré tout, il a peut-être crié, mais il est encore là, il nous porte. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Sophie-Lise. Est-ce que tu voulais rajouter encore quelque chose ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Et merci énormément à toi pour tous les messages que tu portes parce que c'est tellement essentiel.

  • Speaker #0

    Merci. À bientôt.

  • Speaker #1

    Bientôt.

Description

Dans cet épisode, j'ai eu la joie de discuter avec Sophie-Lise, thérapeute et médium. Elle nous livre son témoignage avec une grande douceur. Après avoir traversé un début de burn out durant la crise sanitaire en tant qu'indépendante, elle partage son expérience et ses réflexions avec beaucoup de bienveillance. Un échange précieux, riche en conseils pour celles qui font face à la phase de vide liée à l'effondrement. Le burn out est un arrêt provisoire qui nous invite à repartir autrement.


Pour contacter Sophie-Lise Fargue, thérapeute et médium : https://www.sophielisefargue.com


Retrouvez un nouvel épisode de RECONNECT, un lundi sur deux sur toutes les plateformes de podcast (Apple Podcasts, Spotify, Deezer...).


Séverine Lapp est naturopathe et coach, experte du burn out et des troubles liés au cycle féminin depuis 5 ans.


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  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Reconnect, je suis Séverine Lapp, naturopathe et coach. J'accompagne les femmes à prendre leur place dans la société, pleinement épanouie et alignée avec elle-même. Bonjour Sophie-Lise, je suis ravie de te retrouver pour ce nouvel épisode de mon podcast. Je vais te laisser te présenter.

  • Speaker #1

    Bonjour Séverine et bonjour à toutes et à tous. Avec grand plaisir d'être là et de pouvoir témoigner sur ce sujet qui est pour moi très important, qui est le burn-out. Moi je suis Sophie Lys, je suis thérapeute et médium, j'accompagne principalement des femmes depuis bientôt 20 ans. Parce que pour moi les femmes sont vraiment les agents du changement de notre société. Et mes modalités vont de la relation d'aide jusqu'aux neurosciences en passant par l'énergie. C'est là que j'ai utilisé le plus ma médiumnité d'ailleurs. pour ce que je fais.

  • Speaker #0

    Et donc toi-même, me semble-t-il, tu es passée par un épisode de burn-out il y a quelques années. Est-ce que tu pourrais nous en dire plus ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors moi, c'était en 2020. Donc c'était dans le contexte du Covid. Donc c'est, comme pour beaucoup de thérapeutes, un contexte en fait où je n'ai pas vraiment arrêté de travailler. C'est même l'inverse. J'ai eu pas mal de personnes que j'ai accompagnées, que j'ai soutenues. de contenu, de projet et puis aussi au niveau de ma vie personnelle, quelque chose qui a été dur. Et tout ça s'est accumulé. J'ai recommencé à ouvrir mon cabinet à l'été, je pense que ça devait être à l'été 2020, alors que je n'en avais pas vraiment envie. J'avais envie plutôt de changer, de travailler à distance. Mais plutôt que d'écouter mon envie, j'ai continué, j'y suis allée et ça a créé des problèmes en fait. Ça n'a pas été bon. et après ça je suis partie en vacances mais je suis partie en vacances en étant pas bien, fatiguée je ne remontais pas, je ne remontais pas la pente je ne comprenais pas pourquoi et j'ai eu beaucoup de chance parce que j'étais en vacances avec une amie qui elle-même a vécu un burn-out et elle m'a posé quelques questions et au bout d'un moment elle m'a dit la façon dont tu réfléchis ce que tu vis, ça y ressemble et à partir de là j'ai consulté et effectivement c'est le diagnostic qui est tombé

  • Speaker #0

    Et comment tu t'es sentie quand ce mot a été prononcé ?

  • Speaker #1

    D'une certaine façon, j'ai été soulagée parce que ça a mis une explication sur le brouillard mental que je vivais. Je ne comprenais pas pourquoi je tournais en rond dans ma tête, pourquoi je n'arrivais pas à voir la lumière au bout du tunnel. Moi, je suis quand même quelqu'un de plutôt positif. La spiritualité est très importante pour moi. J'étais partie en vacances au bord de l'océan, j'étais sur la côte basque dans un endroit que j'adore, que je trouve merveilleux. J'arrivais à trouver des petits moments de joie, mais ça ne tenait pas en fait. Et je ne comprenais pas pourquoi j'étais comme ça. Et en fait, quand on a posé ce mot de burn-out, que je suis allée lire des choses là-dessus, ça m'a vraiment déculpabilisée, ça m'a permis de comprendre, de prendre au sérieux aussi ce qui m'arrivait et de comprendre que c'était un vrai tournant et qu'il fallait que je fasse attention. J'ai eu la chance que c'était un début de burn-out, je n'étais pas dans un effondrement total. Et là, j'ai pris très au sérieux ce qu'on m'a dit. On m'a dit vraiment, arrête-toi, parce que d'aller plus loin, plus on va dans l'effondrement, plus on met de temps à se relever. Et ce n'est vraiment pas souhaitable.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, c'est très juste, sur le temps de reconstruction nécessaire pour sortir d'un burn-out. Pour certaines personnes, il va falloir quelques semaines ou quelques mois. Et pour d'autres, lorsque c'est un burn-out sévère, il va falloir malheureusement quelques années.

  • Speaker #1

    Et ça, en fait, la plupart des gens ne se rendent pas compte de ça. Et en fait, c'est normal parce qu'on n'est pas prévenu. Mais un burn-out qui va très loin, quand on arrive à des moments de personnes qui tombent dans leur douche, qui s'évanouissent au travail ou qui restent prostrés quelque part, c'est le... Le cerveau, en fait, en neurosciences, on le voit, c'est un mécanisme de défense qui est très particulier, qui fait que c'est comme un shutdown, quelque part. Hop, ça s'arrête, comme quand votre ordinateur s'arrête soudainement pour le remonter derrière. Là, c'est ça, il y a une reconfiguration qui va être dans le disque dur, quelque part. Alors que si on s'arrête au début, et en fait, ce qui est paradoxal, c'est que la plupart des gens ont du mal à s'arrêter au début d'un burn-out parce qu'ils ont encore un peu de réserve.

  • Speaker #0

    On a l'impression qu'on va pouvoir tirer sur le corps pendant un certain temps.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et en fait, moi, j'ai eu cette chance, parce que je suis une professionnelle aussi de la psychologie, de me dire, ah non, non, non, non, non, il faut que je le prenne très au sérieux, ce qu'on est en train de me dire, et que je m'arrête là. Donc, j'avais des projets pour l'automne, j'avais des programmes à lancer. J'ai mis le stop. Je l'ai expliqué sur les réseaux aussi à l'époque. J'avais un autre compte. Et j'ai dit, non, non, là, je vais m'arrêter. Et je ne savais pas combien de temps, je savais juste que je n'allais plus gagner d'argent. que j'étais un peu dans le vide, mais que c'était... J'aime pas dire une question de vie ou de mort, mais quelque part, ça peut aller loin, quand même, le burn-out. Et voilà, moi, je l'ai pris au sérieux, en tout cas.

  • Speaker #0

    Alors, moi, j'aime beaucoup quand tu dis que c'est un mécanisme de défense. Moi, j'aime bien dire aussi plutôt que c'est un mécanisme de protection. En gros, on protège le cœur et le cerveau. Le reste, c'est un peu annexe et en force. Le corps te force à t'arrêter pour prendre du repos, apprendre à prendre soin de toi et apprendre surtout à faire différemment.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça.

  • Speaker #0

    Donc j'aime bien aussi quand tu dis reprogrammation du cerveau, apprendre à faire différemment.

  • Speaker #1

    Oui, on apprend à se préserver, on apprend à mettre le haut là tout simplement. Et en fait, moi j'espère vraiment que mon exemple peut servir. en particulier, d'abord à toutes les personnes qui font un burn-out, mais en particulier aux personnes qui sont au début et qui sont encore en train de se dire « Mais non, non, ça va aller, je suis juste un peu fatiguée, une petite semaine de vacances et ça repart. » Ce n'est pas du tout une question d'une semaine de vacances. Moi, j'étais en vacances quand je m'en suis rendue compte. Et en vacances, dans un bel endroit, je ne faisais rien. J'étais avec des amis. On se baladait toute la journée. C'était vraiment bonheur total. Enfin, ça aurait dû être. Non, ce n'est pas une question de ça. c'est beaucoup plus profond et j'ai envie de dire à toutes ces personnes là de vous arrêter quelques semaines quelques mois comme tu dis c'est pouvoir repartir derrière vraiment bien,

  • Speaker #0

    moi depuis j'ai eu même une puissance de travail que j'avais peut-être pas avant parce que je sais m'équilibrer me préserver ça c'est des actions qu'on mène au quotidien pour éviter que la batterie s'épuise complètement à nouveau, c'est d'avoir au quotidien des moments ressources des moments ... J'aime bien utiliser l'image du téléphone, on est comme un téléphone, à aucun moment on sortirait de chez soi avec la batterie chargée à 5%.

  • Speaker #1

    Bien sûr, et il ne faut pas oublier qu'on est dans une société qui pousse à l'action. Quand je disais tout à l'heure, moi j'aime accompagner les femmes parce que c'est les agents du changement, je veux dire par là qu'on est dans une société très young. Je n'aime pas parler uniquement de patriarcat, ce n'est pas une opposition homme-femme pour moi. Mais il est certain que les femmes, nécessairement, vont plus incarner les valeurs du féminin. Et ces valeurs du féminin, on en a besoin sur le lieu de travail. On en a besoin dans les lieux de pouvoir. On en a besoin dans les institutions. Et donc, je travaille avec des particuliers, mais aussi des dirigeantes. Parce que, justement, c'est l'idée que ces valeurs du féminin, si elles étaient mises en place dans tous ces endroits-là, il n'y aurait pas de burn-out.

  • Speaker #0

    Quand tu dis valeurs du féminin, c'est... plus d'écoute, de bienveillance,

  • Speaker #1

    de douceur, d'écoute, de patience, de respect du rythme, des cycles. Les femmes sont par nature cycliques. Donc en fait, d'ailleurs, les femmes qui font du burn-out, quand on les ramène à ça, au fait qu'on leur dit tout naturellement « mais vous vivez un cycle dans votre corps tous les mois ? » « Ah bah oui, tiens, c'est vrai, vous n'êtes pas la même en fait, en début, en milieu, en fin de cycle. Il y a des moments où vous êtes fatiguée, vous prenez soin de vous différemment. » ah ben oui, ben voilà là elles comprennent de quoi il s'agit, ben la vie c'est pareil en fait, si on met cette valeur qui est en fait une valeur universelle qui est présente dans la nature mais qui est plus une valeur yin que yang, ben on se rend compte que on peut pas aller dans le burn-out si on respecte ça une notion d'équilibre en fait tout à fait, équilibre de compréhension que la phase de réflexion de retrait ... même de mort, destruction, et juste aussi en fait. Et ça c'est quelque chose qui est beaucoup perdu dans notre monde, qui est un monde pour moi très young, en particulier depuis le 19e siècle, où on est dans l'industrie, le faire, la production, et je ne dis pas que ce soit mal de créer, de produire, mais quand c'est à des rythmes, en fait on est dans le faire, faire, faire tout le temps, on ne respecte pas. les cycles naturels, or nous sommes des êtres de la nature avant tout.

  • Speaker #0

    Je te rejoins complètement. Donc il y a effectivement ce cycle féminin lié aux hormones sexuelles, mais il y a aussi un cycle saisonnier duquel on ne tient pas compte du tout. On sent bien qu'on a moins d'énergie en automne et en hiver qu'au printemps et en été, alors qu'à contrario, en entreprise, souvent en fin d'année, c'est là où on nous demande d'être performants pour fixer les objectifs pour l'année suivante.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Oui, il y a beaucoup de choses qui sont incomprises comme ça et je pense que d'ailleurs il y a vraiment un... Un message aussi à passer aux personnes qui vivent leur burn-out en fin d'année. C'est encore plus important de se saisir de ce temps de retrait qui nous est proposé par la nature et d'aller hiberner, d'aller prendre soin d'elle. De ne pas forcer, c'est vraiment un temps dans lequel on n'a pas beaucoup d'énergie l'hiver. Et c'est normal.

  • Speaker #0

    Oui, je te rejoins complètement. Tout à l'heure, tu parlais de notion de vide. Moi, je sais que j'ai beaucoup de clientes qui ont de la difficulté à se mettre en arrêt de travail parce qu'elles craignent justement d'être confrontées au vide. Comment est-ce que tu l'as vécu, toi ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, je l'ai vécu... Ce qui a été compliqué pour moi, c'était la notion de ne plus gagner d'argent. Pas dans un besoin... J'avais de l'argent à la banque. Ce n'était pas dans un besoin effréné de... d'entasser ou quoi, c'est que depuis mes 12 ans, je gagne de l'argent. J'ai fait des babysitting depuis mes 12 ans, des raps et des petits boulots et tout. Donc tout d'un coup, je me suis retrouvée face à A. Eh bien, j'ai découvert Vinted. J'ai découvert Vinted et ça a été intéressant parce que du coup, ça va rejoindre cette notion de vide. Ça a été une façon aussi de faire des tris.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    parce que je ne peux pas dire que j'ai gagné beaucoup d'argent. Ça ne remplaçait pas un salaire. mais ça m'occupait, ça m'amenait à faire des tris à me sentir utile à quelque chose mais c'était utile à moi et c'était finalement une bonne manière d'occuper mon temps alors je pense que ce qui a aidé par rapport à des personnes qui sont en entreprise, c'est que moi ça fait 20 ans que je suis à mon compte donc j'ai déjà l'habitude de vivre en décalé des gens qui sont en entreprise je pense qu'il y a un côté violent il y a des personnes qui m'ont déjà rapporté ça j'imagine que toi aussi ce côté ... Ah bah oui, mais moi j'ai l'habitude de me lever à 8h, 7h, 8h, prendre le petit café avec les collègues, d'avoir une journée très rythmée, des choses qu'elles ne choisissent pas en fait, qui sont imposées mais qui du coup vont scander la journée. Et tout d'un coup, elles se retrouvent face à des heures et des heures qu'il faut occuper. Mais moi je trouve que c'est le moment de réveiller sa créativité, d'aller faire ses albums photos que peut-être on a laissé de côté depuis des années, d'aller se promener, d'aller... appeler des gens qu'on n'a pas appelés depuis longtemps, d'accepter que la vie peut être vécue totalement à un autre rythme. On va retrouver aussi cette idée de rythme qui peut être différente.

  • Speaker #0

    Je te rejoins beaucoup sur cet aspect. Je sais que je propose souvent à mes clientes de refaire des activités manuelles ou de renouer avec des choses qu'elles aimaient faire étant enfants, qu'elles ne prennent plus du tout. temps de faire, alors ça va être peut-être de peindre, de dessiner, de bricoler,

  • Speaker #1

    de cuisiner pour sortir en fait du mental pour avoir un résultat à la fin de la journée oui et puis on n'a pas assez valorisé toutes les activités manuelles dans notre parcours scolaire or c'est extrêmement précieux Alors nous, effectivement, quand on est professionnel de la psychologie, on le sait, c'est ce qui vraiment permet de sortir du mental. Mais il y a aussi cette satisfaction, comme tu dis, d'avoir produit quelque chose. Il y a aussi un calme intérieur qui se met en place. Ça fait travailler les neurones différemment, parce que souvent on va avoir les deux mains occupées. Il y a des circuits neuronaux qui se mettent en place, c'est complet. C'est vraiment très précieux. moi aussi j'encourage beaucoup à ça et puis alors celles qui ont un don artistique il va y avoir quelque chose de cathartique à créer alors qu'on est dans une phase un petit peu sombre quand même de sa vie c'est aussi important j'ai toujours fait de la photo, j'ai toujours écrit donc ça a continué de faire partie de ma vie mais il m'a fallu aussi retourner vers la joie c'était quelque chose qui était pas mal parti c'est une période où petit à petit je suis retournée vers la joie

  • Speaker #0

    On dit souvent à traverser la nuit noire de l'âme, pour que ce soit une dépression ou un burn-out. Alors le burn-out n'est pas une dépression, mais j'aime beaucoup cette image. Et derrière, au bout du tunnel, on retrouve la lumière et cette joie de vivre.

  • Speaker #1

    Ah oui, complètement. Et puis je dirais même, on peut être fier de soi parce qu'on s'est offert de prendre soin de soi. Donc ça n'arrive jamais pour rien, un burn-out. Je veux dire, quelles que soient les raisons de base, ça va être une opportunité de vraiment prendre soin de soi. Et en fait, peu d'entre nous, quand on regarde bien, prennent vraiment soin d'eux-mêmes ou d'elles-mêmes. C'est assez courant. On parle de bien-être de plus en plus, et tant mieux. Moi, je trouve qu'il y a quand même un beau progrès dans ce sens. Mais dans la réalité des faits, c'est encore le bien-être, il va encore être associé à « oui, si, si, je suis allée au spa une fois dans le trimestre » , ou « je me suis intégrée à des amis » . C'est bien plus que ça.

  • Speaker #0

    Oui, je suis d'accord avec toi. Cette notion de bien-être, c'est aussi… Ça s'apprend en fait. J'aime beaucoup dire qu'on apprend à prendre soin de soi et ce n'est pas juste aller se faire masser ou aller chez le coiffeur ou se faire faire une manucure. Ça va être aussi, moi sur le côté natureau, l'alimentation, manger par rapport à nos besoins physiologiques. Ça va être de bien dormir, souvent retourner aux bases, de s'oxygéner dans la nature. On a quand même pour beaucoup des vies plutôt citadines, donc on n'est pas au contact régulier avec les éléments naturels. Donc ça passe souvent par un retour aux fondamentaux, on va dire, de la naturopathie.

  • Speaker #1

    Complètement. Moi, c'est ce que j'aime beaucoup dans ton approche, c'est que c'est complet. Et je pense en particulier pour des gens qui peut-être ne connaissent pas ça. Moi, je connaissais déjà, donc j'ai profité de toute façon pour faire un rendez-vous en naturopathie à cette époque. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est vraiment un bon moment pour investir tout ça. Parce qu'on est quand même dans ce moment de vulnérabilité et d'ouverture, comme à chaque fois qu'on traverse une crise dans sa vie. Et on va pouvoir s'ouvrir à de la nouveauté. Et observer, tester, voir ce qui nous fait du bien. Je ne dis pas qu'il y ait une solution pour tout le monde, ce n'est pas ça. Mais peut-être au moins d'aller tester des méthodes alternatives, dites alternatives. pour voir ce qui va vous convenir.

  • Speaker #0

    Oui, moi je parle beaucoup d'approche pluridisciplinaire, et pour moi c'est vraiment une question de rencontre entre quelqu'un qui à un moment va pouvoir prendre la personne qui traverse le burn-out par la main pour l'aider justement à se relever, à prendre soin d'elle différemment.

  • Speaker #1

    Exactement, et il faut reconstruire ces bases-là, parce que de toute façon, si on est tombé à un moment donné avec le burn-out, c'est que ces bases... elles ont été très très abîmées. Pour plein de raisons, ça peut être professionnel, personnel, ou qu'on a eu une maladie, il peut y avoir plein de choses. Mais en tout cas, en général, c'est des personnes qui ont plus l'habitude de prendre soin des autres que de prendre soin d'elles-mêmes. Donc encore une fois, le burn-out, même si c'est difficile, c'est un cadeau sur la route.

  • Speaker #0

    Exactement. Moi, je donne souvent l'image de la maison qui brûle. Alors burn, ça veut bien dire ce que ça veut dire, brûler. Et donc, c'est comme si on avait brûlé notre maison de l'intérieur. Il reste... Plus que les fondations qui sont fragiles, et l'idée c'est de reconsolider tout ça depuis la base pour reconstruire une nouvelle maison, une nouvelle version de soi, ni mieux ni moins bien, mais différente et plus alignée effectivement avec qui on est, parce que si on est arrivé jusqu'au burn-out, c'est qu'on ne s'est pas écouté tout simplement.

  • Speaker #1

    À un moment donné, on ne s'écoute pas, on met de côté la petite voix, on n'ose pas, on veut continuer à correspondre, à se conformer. On a peur de déranger, que ce qu'on nous propose ne corresponde plus à ce que les autres attendent. C'est tout ça en fait. C'est encore et toujours une façon de se faire passer en deuxième. Et le burn-out, il est là pour nous rappeler de nous aimer.

  • Speaker #0

    Exactement, on est sur cette notion fondamentale d'amour de soi. Et bien souvent, comme tu dis, les femmes en fait passer. On a été conditionnées comme ça à faire passer les besoins des autres avant les nôtres.

  • Speaker #1

    Énormément. Alors, je ne connais pas le pourcentage hommes-femmes, mais je ne serais pas étonnée qu'il y en ait quand même pas mal de femmes.

  • Speaker #0

    Il y a plus de femmes. Je n'ai pas le pourcentage exact en tête non plus, mais il y a plus de femmes du fait de la charge mentale supplémentaire aussi lorsqu'il y a des enfants ou toute la logistique. lié à l'organisation familiale.

  • Speaker #1

    Oui, ça s'ajoute également, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et bien souvent, moi j'entends « mais je ne peux pas faire différemment et j'aimerais bien redevenir comme avant » . J'ai envie de passer aussi ce message, c'est qu'on ne redevient jamais la version d'avant.

  • Speaker #1

    On ne redevient pas la version d'avant, tout simplement parce que, en tout cas si on a compris et si on a vraiment traversé. en conscience ce moment-là, on comprend que la version d'avant, c'est une version qui devient obsolète. Ça serait comme de mettre l'ancien programme dans son ordinateur, en fait. Donc, non, ça ne va pas vraiment marcher. Ça ne sera pas compatible avec tout le reste. Ça va tourner lentement. On ne va pas retrouver... Le burn-out, il n'est pas là pour nous faire ralentir dans le sens de ne plus avoir de beaux projets. Et ce n'est pas ça qu'il faut comprendre. C'est un ralentissement, voire un arrêt provisoire, mais pour repartir autrement. Donc, encore une fois, il ne faut surtout pas le voir comme une punition ou comme quelque chose qui fait que derrière, on va toujours être fragile. Non. Moi, je pense que c'est juste une invitation, effectivement, à faire autrement. Et derrière, encore une fois, je travaille plus que je ne travaillais avant, mais mieux en fait.

  • Speaker #0

    Et alors, aujourd'hui, qu'est-ce que tu as changé dans ton quotidien pour éviter de t'épuiser ? Si tu as changé quelque chose, je sais que tu as changé.

  • Speaker #1

    J'ai pas mal de choses. En fait, j'ai déménagé plus près de la nature. Je suis dans une ville où je suis vraiment à deux minutes à pied d'une forêt. Puis du coup, une ville qui est très calme, qui est très agréable. Donc ça, c'est... Voilà, ça joue. Bien-être, j'ai un bien meilleur sommeil depuis que je suis ici aussi. J'ai changé dans ma façon de travailler. Je fais des choses vraiment qui me plaisent. Dès que quelque chose ne me plaît plus vraiment, ça ne tient pas longtemps.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas à l'idée.

  • Speaker #1

    Oui, je suis capable de mettre le stop. Donc ça aussi, ça a changé. Et ça, au début, c'est un peu vertigineux, surtout quand on est dans des métiers de service, d'accompagnement. On se dit, oui, mais s'il y a des gens à qui ça fait du bien. Oui, mais non, en fait, si moi, je ne suis pas vraiment alignée, ça ne marchera pas.

  • Speaker #0

    Il t'a fallu combien de temps ? Tu étais arrêtée combien de temps ?

  • Speaker #1

    Alors, je me suis arrêtée un bon mois et demi.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je sais que j'ai repris finalement vers mi-octobre, quelque chose comme ça. Moi, j'avais visé plutôt novembre et finalement, j'ai juste écouté. À ce moment-là, j'ai dit, tiens, là, je retrouve des envies. J'ai suivi mon envie et je crois que c'est surtout ça qui nous guide au sortir d'un burn-out.

  • Speaker #0

    Parce que bien souvent, avant le burn-out, on est beaucoup dans l'injonction « il faut que, il faut que, il faut que » et on n'est plus, comme tu dis, dans cette notion de « j'ai envie de » et « qu'est-ce qui me fait du bien ? »

  • Speaker #1

    Oui, d'ailleurs, ne pas se poser la question trop tôt parce que Quand je parlais de ce vide tout à l'heure, c'est un vide d'envie, de désir. Et c'est ça qui est difficile à vivre. On est dans la vie sans y être. C'est vrai que moi, j'ai fait une dépression très jeune. Je voyais bien que je n'étais pas en dépression. Mais il y a quand même des ponts entre les deux. Il y a quand même cette notion de je ne sais plus ce qui me ferait plaisir. On est très à fleur de peau. On pleure quand même pas mal. On dort, mais on n'est pas... Quand on dort, finalement, ça ne nous régénère pas vraiment. Donc, il y a des ponts entre les deux.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et je pense que dans les deux cas, de toute façon, c'est une part de nous qui vient dire tu es arrivé au bout de quelque chose. Donc, j'ai ta façon de faire.

  • Speaker #0

    Si aujourd'hui, tu avais un mot ou une leçon que tu aimerais partager aux personnes qui nous écoutent, qu'est-ce que ça serait ?

  • Speaker #1

    Mais c'est vraiment de ne surtout pas avoir honte. Moi, je trouve que la honte, c'est une vibration très basse qui nous maintient, encore une fois, dans l'obligation. Et je pense que j'ai vu beaucoup ça, moi, avec des femmes qui étaient en burn-out, qui disaient, ou qui allaient vers le burn-out, malheureusement, et qui disaient, mais non, je ne peux pas m'arrêter, il faut, comme tu disais tout à l'heure. Et on sent que derrière, il y a une honte. Je ne vais plus être utile. Qui suis-je si je ne suis pas en train de rendre service à tout le monde, finalement ? Et je veux dire, vous êtes précieuse. Même si vous êtes posée sur le canapé, vous avez une utilité, vous êtes précieuse. Et surtout, n'ayez pas honte de vous arrêter et de vous faire du bien. Parce qu'il n'y a pas à avoir honte de se faire du bien. Je pense qu'au contraire, c'est courageux.

  • Speaker #0

    Je te rejoins. Moi, j'entends se parler beaucoup de culpabilité aussi. culpabilisé d'avoir tellement tiré sur la corde et du coup de ne plus pouvoir rien faire. Ça rejoint beaucoup.

  • Speaker #1

    Et souvent, c'est dans un deuxième temps. C'est-à-dire qu'avant, il y a carrément la honte de « je n'ai même pas le droit » . Et une fois que la personne réalise, elle se dit « ah bah oui, mince, je ne me suis pas fait du bien » . Mais je trouve que c'est ce moment qui est charnière, qui n'est pas facile. « Ah bah si je m'arrête, qu'est-ce que les autres vont penser ? Pourtant, je suis une battante, ce n'est pas moi » . je suis quelqu'un de positif. Enfin, toutes les idées qu'on peut avoir sur soi, qui ne sont pas nécessairement fausses, mais l'un n'empêche pas l'autre, en fait. On peut être une battante, une femme formidable et avoir besoin de s'arrêter complètement. Ce n'est pas de la paresse, c'est ça que je veux dire, en fait.

  • Speaker #0

    pas de la paresse c'est pas du tout ça c'est une nécessité de s'arrêter dans ces moments là oui je suis tout à fait d'accord le burn out c'est pas du tout n'arrive pas aux faibles ou aux personnes le burn out arrive aux personnes qui sont très investies très impliqués passionnés fortes battantes qui ont de la volonté Et malheureusement, ça arrive parce qu'on n'a pas écouté suffisamment certains signaux d'alerte et que du coup, derrière le corps, il dit stop. Moi, je n'ai plus envie de continuer de cette manière-là.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il a envoyé des intuitions, il a envoyé des signaux. Et puis nous, on les a mis sous le tapis, en fait. À un moment donné, il crie plus fort. Mais le burn-out, là aussi, c'est une chance. c'est pas sûr non plus compris par beaucoup de gens mais moi je me considère très chanceuse d'avoir fait une dépression et un burn-out plutôt que d'avoir eu une maladie grave parce que ça c'est l'autre façon que le corps a de crier et bon ça c'est encore d'autres soucis le burn-out on est quand même entre guillemets on est très fatigué mais on est quand même en santé on peut se relever à partir du moment où on se repose on prend soin de soi, on sort de certaines habitudes et de certains cadres d'activité. Mais on n'est pas dans la pathologie. On ne va pas avoir besoin d'un traitement médicamenteux. Donc ça, c'est quand même déjà une grande chance.

  • Speaker #0

    La chance, effectivement, de pouvoir se lever à un moment de nouveau, respirer à plein poumon et de se sentir vivante, avec un corps qui, malgré tout, il a peut-être crié, mais il est encore là, il nous porte. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Sophie-Lise. Est-ce que tu voulais rajouter encore quelque chose ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Et merci énormément à toi pour tous les messages que tu portes parce que c'est tellement essentiel.

  • Speaker #0

    Merci. À bientôt.

  • Speaker #1

    Bientôt.

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