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RECONNECT - Le podcast des femmes épuisées

Episode 1 - Témoignage d'Alexandra : "Il y a un avant et un après burn out"

Episode 1 - Témoignage d'Alexandra : "Il y a un avant et un après burn out"

31min |20/01/2025|

122

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31min |20/01/2025|

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Description

Dans cet épisode, Alexandra nous livre un témoignage poignant de son burn out. Elle décrit les signaux d'alerte qu'elle n'a pas écouté, des comportements qui auraient pu lui coûter la vie, son incompréhension face à son état de fatigue, sa sidération au moment du diagnostic médical tombé il y 2 ans jour pour jour. Aujourd'hui elle est sur le chemin de sa reconstruction grâce à l'aide de professionnels formés sur le sujet.


Retrouvez un nouvel épisode de RECONNECT, un lundi sur deux sur toutes les plateformes de podcast (Apple Podcasts, Spotify, Deezer...).

Séverine Lapp est naturopathe et coach, experte du burn out et des troubles liés au cycle féminin depuis 5 ans.

Retrouvez Séverine tous les jours sur Instagram :

https://www.instagram.com/severinelapp.naturopathe


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Reconnect, je suis Séverine Lapp, naturopathe et coach. J'accompagne les femmes à prendre leur place dans la société, pleinement épanouie et alignée avec elle-même. Bonjour Alexandra, je suis ravie de te recevoir dans ce nouvel épisode de mon podcast pour parler du burnout.

  • Speaker #1

    Bonjour Séverine, je suis ravie de participer à ton podcast. Je ne te cache pas que c'était quelque chose que j'avais sur une to-do liste de choses que je ferais de différentes, que je n'avais jamais faites, qui me sortiraient un petit peu de ma zone de confort. Et je suis ravie d'être là aujourd'hui avec toi pour pouvoir parler du burn-out.

  • Speaker #0

    Merci à toi parce que je sais que ce n'est pas toujours facile quand on traverse cette période de burn-out justement de sortir de sa zone de confort parce que derrière ça révèle beaucoup de peur ou ça peut réveiller des angoisses ou plus d'anxiété donc bravo à toi.

  • Speaker #1

    Merci, donc oui oui oui je sors de ma zone de confort mais sereine justement parce que je me sens prête et en capacité à faire d'autres choses. Et c'est, je pense, une belle étape dans mon rétablissement, puisque ça fera deux ans, fin janvier 2025, que j'ai été diagnostiquée pour burn-out. Et ça a été le 20 janvier 2023, je me rappellerai de cette date toute ma vie, parce que je pense que le médecin qui m'a diagnostiquée m'a sauvé la vie. Pourquoi ? Parce que... depuis plusieurs mois, depuis l'été 2022, je connaissais des épisodes très compliqués en déplacement professionnel. Pour précision, j'étais facility manager dans un laboratoire radiopharmaceutique. J'étais en charge de toute la maintenance de nos bâtiments, de nos sites de production. On a l'entreprise à une douzaine de sites de production partout en France. Et donc je me déplaçais sur tous ces sites pour assurer la supervision de chantier et la mise en place de contrats nationaux. Et donc au fil de mes déplacements, tout en voiture, je me suis endormie une première fois au volant en juillet 2022 et ça m'a ébranlée fortement et je me suis dit bon... C'est grave, fais attention, mais ça va aller. Et puis j'ai eu plusieurs autres épisodes en voiture, avec des trous noirs, des absences, où je pouvais rouler plusieurs kilomètres en ayant un souvenir, le dernier souvenir étant 5, 6, 7, 8 kilomètres avant. J'ai raté des empranchements d'autoroute qui m'ont fait faire des détours de plus de 80 kilomètres avant de rentrer chez moi. Voire une fois, j'ai fait plus de 100 kilomètres. Parce que je m'étais trompée et je ne m'en suis pas rendue compte tout de suite. Et en fait, ça m'a alertée. Je me suis dit, il y a un souci, mais sans l'identifier. Ça a duré, ça s'est répété. J'ai des personnes dans mon entourage professionnel qui me disaient, Alex, fais attention, tu vas faire un burn-out, tu devrais te faire arrêter. Mais non, ça va, je suis fatiguée, ok, mais ça va aller. Oh, et puis si je dois prendre le mur, je prendrai le mur, mais voilà. C'était, voilà. La notion de burn-out pour moi était très très floue. L'idée que j'en avais, qui était une idée fausse, c'était purement une histoire de craquage. Et du coup, si c'était un craquage, c'est qu'on était faible, et comme je n'étais pas faible, je n'allais pas craquer. Donc, j'ai tenu, j'ai tenu, j'ai tenu. Ça devenait de plus en plus compliqué parce que j'avais des déplacements réguliers. Et comme j'avais toujours ces soucis d'absence, voire d'endormissement volant, j'ai adopté un comportement dont je me rends compte aujourd'hui qu'il était excessivement dangereux puisque je roulais de plus en plus vite. En roulant plus vite, forcément, j'allais arriver plus vite à ma destination. Et j'en étais à traverser des viaducs sur l'autoroute à pleine vitesse parce que je craignais de passer par-dessus le parapet en me disant Mais si tu as une seconde d'inattention, tu passes par-dessus le parapet et bon, voilà, c'est la fin. Ce qui m'a alertée également, mais... Je me disais, oui, bon, ok, c'est la fin, mais en même temps, tu es toute seule, tu ne laisseras personne derrière toi. Donc bon, si ça arrive, c'est que ça doit arriver, ce n'est pas grave. Et j'ai continué comme ça plusieurs mois, jusqu'au moment où fin 2022, plus c'était en novembre, j'ai eu une espèce de révélation. Et je me suis rendu compte que, oui, peut-être que j'allais me jeter toute seule dans le vide avec une voiture, involontairement, évidemment. Mais peut-être que ce ne serait pas comme ça que ça se passerait, mais que j'irais plutôt taper une voiture en face de moi. Et là, j'ai vraiment pris une énorme claque dans la figure, parce que je me suis dit, non, mais là... potentiellement, tu es un danger pour toi-même, c'est une chose, mais tu peux être un danger pour quelqu'un d'autre. Et là, ce n'est pas du tout la même chose. Donc, j'ai commencé à me rendre compte qu'il y avait vraiment quelque chose de très sérieux derrière cette fatigue. J'ai sollicité mon médecin traitant de l'époque, qui ne m'a pas entendu, qui, quand je suis allée voir ce médecin, une semaine après être rentrée de vacances, et que je lui ai eu exprimé mes inquiétudes, il m'a dit, oh mais madame, Si deux semaines de vacances ne vous ont pas servi, ne vous ont pas suffi à vous rétablir, à vous reposer, ce n'est pas 15 jours d'arrêt qui vont y changer grand-chose. Et là, je me dis, mais je ne suis pas venue chercher un arrêt, je suis venue chercher une réponse, savoir pourquoi je suis dans cet état-là et quoi faire pour en sortir. Bon, voyant que je n'avais pas de réponse, j'ai un petit peu cherché ailleurs et quelqu'un de mon entourage familial m'a dit, je connais un médecin qui est spécialisé dans les états de fatigue. Va le voir. Point où j'en étais, je lui dis, vas-y, t'as rien à perdre. Et donc, j'ai rencontré ce médecin, ce fameux 20 janvier 2023. Et là, le diagnostic est tombé, mais très, très rapidement. Madame, vous faites un burn-out. Et là, un poids immense s'est levé de mes épaules. Je me suis effondrée dans le cabinet de ce médecin. Et c'est là que les choses ont commencé à avancer pour moi, on va dire, dans la bonne direction et dans la direction de ma deuxième vie, puisque je pense que toutes les personnes qui sont passées par le burn-out pourront confirmer qu'il y a un avant burn-out et un après burn-out. On ne peut pas sortir semblable d'un burn-out à ce qu'on était avant de tomber. Il y a beaucoup, beaucoup de choses à remettre en cause, en question. Alors, ce n'est pas ce qui se fait tout de suite, parce qu'on se retrouve, pour ma part, je me suis retrouvée dans un état de sidération totale. Après ce diagnostic, j'ai dû passer deux mois où je suis incapable de me souvenir précisément de ce qui a pu se passer, de ce que j'ai pu faire. Et puis, à un moment donné, je me suis dit, bon, allez, ma cocotte, c'est bon, ça fait deux mois que tu es à la maison, tu vas te remettre en selle, cherche... cherche toutes les solutions possibles pour aller mieux, pour t'en sortir. Donc ça a été sophrologue, psychologue, et puis tiens, si je faisais un bilan de compétences au passage, parce que bon, il y a peut-être des questions à se poser sur mon avenir professionnel, si j'ai fait un burn-out et si je l'ai fait à ce moment-là, il y a peut-être une bonne raison. Donc j'ai cherché des professionnels, j'ai commencé à travailler avec une psychologue formidable, et... J'ai trouvé une femme qui accompagnait les personnes en burn-out dans le cadre d'un bilan de compétences dédié aux personnes qui ont fait un burn-out. Ce qui m'a interpellée parce que l'idée, ce n'était pas seulement de dire Ton ancien métier, ce n'est pas ça, tu vas être ça. Qu'est-ce que tu peux faire maintenant ? Et du coup, on a fait ce travail qui a permis d'identifier les raisons pour lesquelles j'avais pu faire un burn-out. qui ont été raisons, qui ont été, on va dire, confirmées dans le cadre aussi de la psychothérapie que je faisais en parallèle et qui, je pense, bien souvent amènent à des personnes qui sont extrêmement investies dans leur travail, qui ne comptent ni leur temps, ni leur énergie, parce que leur objectif, c'est de bien faire, de très bien faire leur travail. Pour ma part, et je pense... pour la part de beaucoup d'entre nous d'en faire plus, parce que personnellement, j'avais beaucoup de choses à démontrer, à prouver. J'avais besoin qu'on reconnaisse ma valeur, parce que j'avais besoin de savoir que je valais le coup, que j'avais le droit d'être là, que je ne prenais la place de personne. Sachant qu'en plus, je travaillais dans un environnement technique et dans un environnement exclusivement masculin, j'étais la seule femme. Donc ça me donnait encore plus de raisons d'aller plus loin dans mon investissement professionnel. besoin alors besoin de reconnaissance oui mais besoin de reconnaissance pour justifier mon droit à être là ma valeur mon droit d'exister donc ça emmène très loin très très loin puisque il me coûtait la vie in fine ce que tu décris pardon je te coupe mais ton témoignage est extrêmement poignant

  • Speaker #0

    Je te connais depuis plusieurs mois et à chaque fois que tu me racontes comment t'as tiré sur la corde et quels ont été les signaux d'alerte, à chaque fois je suis effarée de ce qu'on est capable d'endurer et qu'on met un peu sur le compte du stress, de la fatigue, mais sans mesurer finalement la dangerosité. Alors si ça s'est fait au fur et à mesure chez toi, jusqu'à ce qu'il y ait effectivement une prise de conscience, mais... Je suis toujours tellement étonnée de ce que le mental est capable de nous faire subir jusqu'à ce que le corps dise à un moment, on ne peut plus continuer comme ça. Je ne suis pas d'accord.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, c'est que le mental nous emmène plus loin. C'est ce qui m'a permis de tenir aussi longtemps, puisque ça a duré pendant des années et des années. Une charge de travail qui n'a cessé de s'accroître. parce que fusion avec une autre entreprise, périmètre qui double mais qui fait plus que doubler parce qu'on intègre en tout cas pour ma part des sites que je ne connaissais pas, avec des gens que je ne connaissais pas et à chaque fois des situations très différentes. Alors que ce que je gérais au départ, les premiers sites que je gérais c'était tous les mêmes, configurés de la même manière, construits de la même manière, etc. Les nouveaux sites c'est Chaque site était différent. On n'était pas propriétaire, mais on n'avait pas de contrat avec les mêmes institutionnels. Donc, beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail en plus et en n'ayant aucune ressource à louer. Alors qu'effectivement, sur tous les autres services, y compris mon service, des ressources avaient été allouées, mais j'ai fait partie des très, très rares personnes de l'entreprise. à gérer beaucoup plus, toujours toute seule. Et comme j'ai eu la chance d'exercer un métier qui me passionnait, plus on m'en donnait et plus j'étais contente, parce que je me disais que si on m'en donne plus, c'est que je ne suis pas si mauvaise que ça en fait, c'est que je suis douée. Et peut-être que si j'en fais encore plus, on va enfin reconnaître ma valeur et j'aurai peut-être telle promotion. Donc, la tête dans le guidon, on avance, on avance, on continue, on continue. Puis en fait, on finit par ne plus regarder ce qui se passe autour de soi. Moi, sur les trois derniers mois avant le diagnostic, c'était le travail et rien d'autre que le travail. Il n'y avait aucune vie sociale. Je passais mes week-ends enfermés chez moi pour essayer de retrouver suffisamment d'énergie pour enchaîner sur une semaine et sur des déplacements. Et à un moment donné, j'ai l'impression qu'on se déconnecte un petit peu de la réalité. On est focussé sur une chose en particulier. Pour ma part, j'étais focus entièrement sur mon travail, sur les projets, sur terminer l'année, sur préparer l'année suivante. Et il n'y avait rien d'autre. Et il fallait tenir parce qu'en plus, le secteur d'activité étant un secteur médical, Avec comme client final un patient, on se dit non, non, mais là, il ne faut rien lâcher. Le client, c'est un patient. Si à un moment donné, quelque chose ne se passe pas comme il devrait se passer, c'est le patient qui va en payer les conséquences. Donc, ce n'est juste pas possible. Ce n'est pas possible. Et on continue, on pousse, on pousse, on pousse. Et ce n'est pas comme je l'ai beaucoup entendu dire, en tout cas. De mon point de vue, ce n'était pas la question de se dire je suis le sauveur, je suis Wonder Woman Non, ce n'est pas ça, c'est je fais mon job

  • Speaker #0

    Ce sont les personnes qui s'épuisent, c'est un profil particulier. Ce sont des personnes qui sont déjà débattantes, qui ne sont absolument pas faibles. Ce sont des personnes qui ne savent pas toujours poser leurs limites parce qu'elles n'écoutent pas suffisamment les signaux d'alerte du corps. Ce sont des personnes qui sont très investies, très impliquées. qui adorent leur métier. J'ai entendu le mot passion tout à l'heure. Donc le burn-out, pour moi, touche les personnes, principalement qui se surengagent, se surinvestissent à cet endroit du travail, pour prouver certaines choses, des choses qui sont parfois fausses, qu'on déconstruit après, quand on est dans le parcours. De reconstruction, déconstruction, reconstruction, une fois que le diagnostic a été posé et qu'on prend le temps nécessaire pour sortir la tête du guidon, comme tu disais tout à l'heure, prendre du recul sur ce qui s'est passé pour mieux comprendre comment on fonctionne en fait.

  • Speaker #1

    Oui, c'est exactement ça. C'est avoir pris par la force des choses le temps de recul et de réflexion nécessaire. comprendre pourquoi on en est arrivé là et vraiment aller chercher tout au fond et tout au fond remonte beaucoup de choses certes nous avons un tempérament mais qui a été entretenu par une éducation par des croyances bonne ou moins bonne qui compte on a alimenté et qui ont fait que on a voilà on a poussé on a poussé on a poussé pensant qu'on y arriverait parce que Pour ma part, tant que ça tenait, voilà, il n'y avait pas de questions à se poser. Et puis, ce n'est pas grave, demain, c'est samedi, donc je ne sors pas de chez moi. Dans tant de temps, j'aurai quelques jours de vacances, donc ça devrait aller mieux, etc. Et comme ça a toujours marché, il n'y a pas de raison qu'un jour, ça s'arrête.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup une phrase que je cite régulièrement d'Albert Moucaïber, qui est neuro... biologiste, si je ne dis pas de bêtises, qui dit attendre les vacances ou le week-end pour se reposer, c'est comme si on mangeait 15 kilos de nourriture en début de mois et qu'on ne mange plus rien le reste du mois. Ça ne peut pas fonctionner. Le repos, c'est au quotidien. Et bien souvent, quand on tire sur la corde, le sommeil est complètement altéré parce que du fait du stress chronique, on a dérégulé notre système neuro-endocrinien. Donc une mauvaise capacité de récupération et derrière des problèmes de ce que tu citais, un peu des trous noirs, des oublis, des problèmes de concentration, de mémoire, de capacité d'attention aussi.

  • Speaker #1

    Oui, attention très difficile à poser sur quelque chose en particulier. Ça part, moi j'ai déjà un tempérament à faire 15 trucs à la fois. Mais là, c'est encore pire. C'est encore pire. Et puis avoir une perception de la réalité tordue ou distordue, je ne sais pas si le mot est juste, où une petite chose en plus dans mon planning allait me paraître quelque chose d'impossible à accomplir et à l'inverse, quelque chose de plus grosse ampleur dans mon travail. Dans ma tête, oui, c'est bon, je gère, fastoche, je vais y arriver. J'étais complètement... Les dernières semaines, tout se mélangeait. Donc, non, non, il y a vraiment... Oui, on perd prise avec la réalité. En tout cas, pour ma part, c'est un petit peu ce qui s'est passé, ce dont je me suis rendue compte avec du recul, où j'avais une perception erronée des choses, en fait. Parce que mon cerveau n'arrivait plus à suivre. Je suis quelqu'un qui n'aime pas le sucre, par exemple. Quand je partais en déplacement, le midi, je mangeais des desserts, alors que ce n'est pas habituel chez moi, parce que ça me permettait de tenir l'après-midi sur mon chantier.

  • Speaker #0

    L'appel du sucre, c'est pour avoir rapidement une source d'énergie disponible.

  • Speaker #1

    Et ça, ça a été avec du recul et avec l'analyse. Quelque chose qui est pour moi aujourd'hui un lanceur d'alerte. Un autre lanceur d'alerte, c'est mon attitude au volant. Ce sont des choses que j'apprends à écouter et à identifier. J'ai fait une rechute au mois de juillet cette année et je m'en suis rendue compte lors d'un trajet en voiture, un trajet d'une heure où je me suis retrouvée dans un état d'épuisement où j'ai eu le même réflexe d'accélérer très fortement et de rouler. grosse vitesse sur des départementales parce que je sentais que je partais. Et là, j'ai compris. J'ai compris qu'il se passait un truc et que j'étais en train de faire une rechute. Et ça m'a permis de me rendre compte qu'effectivement, depuis quelques semaines, je tombais dans le sucre. Je ne l'avais pas forcément identifié parce que j'avais associé ça à de la gourmandise. Et en fait, non, tout m'y bout à bout. Effectivement, ce qui avait été identifié comme lanceur d'alerte plusieurs mois en amont, je les revivais et effectivement... Ces lanceurs d'alerte m'ont fait comprendre que je repartais dans une rechute.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, il y a des sujets sur lesquels tu es encore en train de travailler par rapport au burn-out. Est-ce que tu considères qu'il y a des fragilités à certains endroits ou des choses qui ne sont pas réparées, si je peux m'exprimer de cette façon-là ?

  • Speaker #1

    Alors, si on parle de choses pas réparées, moi j'ai aujourd'hui un gros nuage au-dessus de la tête, c'est le sommeil. J'ai commencé à avoir des troubles du sommeil en 2021, alors qu'ils étaient légers, qui se géraient avec des compléments alimentaires, des petites choses comme ça. Et puis ça s'est vraiment aggravé à l'été 2022 pour arriver à de l'insomnie totale, à des nuits entières à ne pas dormir fin 2022, début 2023. Et depuis plus d'un an et demi, effectivement, j'ai essayé un certain nombre de choses. des accompagnements, par des professionnels. Aujourd'hui, je suis toujours en quête d'un sommeil, d'une part, et qui plus est, d'un sommeil réparateur. Parce que le souci, c'est que je finis par dormir, mais je me réveille aussi fatiguée, voire plus fatiguée comme couchant. Et c'est un gros point noir, parce que ça m'handicape pour... Aborder la suite de ma vie professionnelle aujourd'hui, je suis dans un état qui ne me permet pas de tenir, d'assurer une journée complète de travail, à peine une demi-journée. On travaille, on a travaillé toutes les deux sur le sommeil. Toutes les solutions, tout ce que tu m'as proposé sont des choses qui sont censées marcher. J'avais essayé d'autres choses avant. Pour l'instant, ça ne marche pas sur moi, mais j'entame un travail avec un psychologue spécialisé dans les troubles du sommeil. On va rééduquer mon sommeil parce qu'il y a un côté, je pense qu'on retrouve chez beaucoup de personnes qui ont fait un burn-out, qui est un côté, en tout cas chez moi, très marqué de vouloir avoir le contrôle sur les choses. On parle des contrôles fric. et de ne pas lâcher prise. La difficulté à lâcher prise, même si le mental voudrait lâcher prise, même si on essaye tout un tas de choses, méditation, de musique relaxante, et si j'essayais de faire la sieste, et les exercices de respiration, et ceci et cela. Et en fait, ce qu'on a évoqué toutes les deux plus tôt, c'est qu'à un moment donné, c'est le corps. qui envoie le message au cerveau de lâcher prise et pas le cerveau qui envoie le message au corps de lâcher prise.

  • Speaker #0

    On ne peut pas contrôler le lâcher prise.

  • Speaker #1

    Absolument pas.

  • Speaker #0

    On ne peut pas se dire parce que maintenant j'ai décidé de lâcher prise que ça y est, ça va marcher et que je vais dormir. Effectivement, c'est dans le corps que ça se passe, qu'à un moment il y a cette sérénité via la sérotonine notamment, qui se transforme en mélatonine par la suite, qui est sécrétée. Et là, c'est vraiment au niveau physiologique, effectivement. Donc, merci aussi pour ton honnête air de dire qu'en naturopathie, on ne règle pas tout, si je t'ai invitée. C'est aussi pour dire que ce n'est pas parce qu'on prend des compléments alimentaires ou qu'on fait ceci ou cela qu'on a forcément les réponses. Ça va être dans l'approche pluridisciplinaire qu'on va trouver des personnes ressources autour de nous qui pourront nous accompagner sur des problématiques qui peuvent encore être présentes. On peut avoir aussi des séquelles du burn-out, je pense qu'on n'en parle pas toujours suffisamment, en fonction du degré de sévérité. Et d'avoir identifié, comme tu l'as fait, tes lanceurs d'alerte, c'est vraiment très bien, parce que c'est ce qui va te permettre de rester bien connecté, de te dire attention, là je suis de nouveau en train de partir sur le mauvais terrain Moi je sais que typiquement, mes lanceurs d'alerte, ça va être une qualité de sommeil moins bonne. ça va être aussi une appétence pour le sucre sachant qu'avec moi je suis naturopathe mais j'ai quand même dans les préconisations dans les conseils que je donne je suis décomplexée je ne suis pas hyper rigoureuse parce que l'alimentation est aussi source de préclésir ça va être si je sens beaucoup plus d'anxiété, si je sens un peu mon corps en tension Si quand je me lève, je sens que je suis nouée au niveau du dos, là c'est des signes que je suis en train de tirer sur la corde. Et aussi tout ce qui est mémoire et concentration. Donc je le vois par exemple quand... Quand vient le week-end, parfois, ça m'arrive assez fréquemment, le vendredi après-midi, quand j'ai une grosse semaine de travail, où je me dis, tiens, je vais encore finir ces deux, trois trucs là avant pour être tranquille ce week-end. Et en fait, je suis incapable de me mettre devant l'ordinateur. Ça, c'est le signe que, ben non, là, le corps, il n'est plus OK. Le mental, il voudrait, mais le corps, lui, il veut juste du repos. Donc, ça m'était arrivé dans ma période de reconstruction aussi, de ne plus arriver à pouvoir ouvrir l'ordinateur, de ne plus arriver à pouvoir. à lire, de ne pas enregistrer ce que je lis. Pour les personnes qui nous écoutent, essayez de retracer votre parcours pour voir un peu ce qui s'est passé en termes de symptômes, de signaux d'alerte, pour les identifier, pour éviter justement une rechute. Donc là, aujourd'hui, Alexandra, tu es en train de rechercher une solution pour ton sommeil. Si là, tu avais... envie de partager une leçon de ton burn-out, qu'est-ce que tu aimerais nous dire ?

  • Speaker #1

    Peut-être parce que je pense que pour beaucoup d'entre nous, on a eu quelqu'un à un moment donné qui nous a dit attention, ça ne va pas, tu n'es pas en forme Et généralement, j'imagine, encore une fois, je ne parle que pour moi, la personne qui m'a dit ça était une personne pareille, très investie, très engagée, dont j'ai appris bien après qu'elle aussi avait fait un burn-out. c'est que quand on commence à vous dire attention, tu fatigues, voire tu fais un burn-out, il faut peut-être se poser des questions. Et puis quand on commence aussi à cumuler des soucis de santé, moi j'ai eu tout un tas d'alertes, alors que j'analyse aujourd'hui comme étant des alertes, mais des choses qui n'avaient rien à voir. J'ai eu des problèmes d'hypertension très brutalement, de manière très épisodique, des petits soucis cardiaques aussi, des petites choses comme ça. qui était assez brutale, assez violente. Et avec du recul,

  • Speaker #0

    je me dis,

  • Speaker #1

    mais oui, c'était un signal d'alerte. Parce qu'aujourd'hui, ce sont des choses, des épisodes que je ne rencontre plus, ou à des degrés bien moindres. Donc, quand il y a des choses comme ça, en termes de santé, de bien-être, qui sortent vraiment de l'ordinaire, je pense qu'il faut se poser la question et encore une fois comprendre que notre corps nous envoie des messages. Ce n'est pas le mental qui régit notre état physique, mais c'est bien notre physique qui nous envoie des signaux en disant Ok, tu ne veux pas écouter ? Allez, j'envoie un signal un peu plus fort.

  • Speaker #0

    Je rejoins tout à fait. Sur les manifestations, on parle de burn-out comme étant un épuisement physique, psychique et émotionnel. Moi, je dirais plus un effondrement de l'organisme qui n'a plus les ressources pour faire face. Et dans les manifestations, on est sur le côté physique avec... Le premier symptôme, une fatigue profonde de laquelle on a du mal à récupérer. Puis ensuite, ça peut toucher le système cardiovasculaire avec un sentiment d'oppression thoracique, de l'attaque cardiaque, des palpitations, de l'hypertension. Ça peut toucher le système digestif avec une dysbiose, une alternance entre la constipation, la diarrhée, gastrite, reflux gastro-œsophagien. La peau également, on peut avoir des poussées de psoriasis, d'eczéma. On peut avoir tout d'un coup des dermites ou des pelades. Tout ce qui touche un peu la tête, c'est quand on a trop de choses qui tournent dans la tête. On peut avoir des migraines. En fait, il y a toute une palette de symptômes physiques. qui ensuite peuvent aussi se manifester sur le côté psycho-émotionnel, avec des émotions d'antici, une plus grande sensibilité, des crises de larmes, des accès de colère, de l'irritabilité, des symptômes anxieux, voire dépressifs, sachant que le burn-out n'est pas une dépression, mais le burn-out peut mener vers une dépression. Donc en fait, tout ce qui est en... en opposition avec un état antérieur. Souvent, c'est un changement un peu subtil, puis les symptômes s'installent un peu de manière insinueuse. On ne s'en rend pas forcément compte, on met ça sur le coup de ceci ou de cela, et on ne s'écoute pas toujours suffisamment. Et c'est bien après, comme tu l'as dit là, quand on analyse de manière rétrospective ce qui s'est passé, qu'on arrive à se dire Ah, mais tout ça, c'était déjà des signaux qui nous disaient qu'on était en stress chronique et qu'on était en train de glisser vers un burn-out. Parce que le burn-out, c'est vraiment tout le processus. Ce n'est pas un moment T, c'est tout le processus de stress qui nous mène à un moment, à cet effondrement. C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Donc aujourd'hui, un mot que tu aimerais dire à une personne en burn-out ?

  • Speaker #0

    Tu n'es pas seule.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Merci de partager ça, parce que le sentiment de solitude est souvent très présent quand on est confronté au diagnostic et qu'on se dit qu'il y a un vide énorme, finalement, quand on enlève le travail, quand on est en arrêt de travail. parce qu'on enlève ce pourquoi on était motivé pendant tellement longtemps, quand le travail prenait finalement toute la place.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et non, vous n'êtes pas seule. En tout cas, merci beaucoup Alexandra pour ton témoignage. Je te souhaite vraiment de trouver une solution pour ton sommeil. Je t'envoie plein de bonnes ondes pour la suite.

  • Speaker #0

    Merci également Séverine de m'avoir donné l'opportunité de... partager mon vécu sur le burn-out en espérant que ça puisse faire écho chez quelqu'un et si ça donne à une personne un petit coup de plus, un petit coup de positif, un petit coup de mieux, comme ça a pu être le cas pour moi quand j'ai entendu d'autres personnes relater des choses de leur quotidien, dire Ah mais oui !

  • Speaker #1

    Moi pareil !

  • Speaker #0

    Ok, ça va mieux en fait. Ça ne va pas bien, mais ça va mieux parce que je ne suis pas toute seule.

  • Speaker #1

    La nuit après le burn-out.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Merci à toi Alexandra.

  • Speaker #0

    Merci Séverine.

Description

Dans cet épisode, Alexandra nous livre un témoignage poignant de son burn out. Elle décrit les signaux d'alerte qu'elle n'a pas écouté, des comportements qui auraient pu lui coûter la vie, son incompréhension face à son état de fatigue, sa sidération au moment du diagnostic médical tombé il y 2 ans jour pour jour. Aujourd'hui elle est sur le chemin de sa reconstruction grâce à l'aide de professionnels formés sur le sujet.


Retrouvez un nouvel épisode de RECONNECT, un lundi sur deux sur toutes les plateformes de podcast (Apple Podcasts, Spotify, Deezer...).

Séverine Lapp est naturopathe et coach, experte du burn out et des troubles liés au cycle féminin depuis 5 ans.

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Reconnect, je suis Séverine Lapp, naturopathe et coach. J'accompagne les femmes à prendre leur place dans la société, pleinement épanouie et alignée avec elle-même. Bonjour Alexandra, je suis ravie de te recevoir dans ce nouvel épisode de mon podcast pour parler du burnout.

  • Speaker #1

    Bonjour Séverine, je suis ravie de participer à ton podcast. Je ne te cache pas que c'était quelque chose que j'avais sur une to-do liste de choses que je ferais de différentes, que je n'avais jamais faites, qui me sortiraient un petit peu de ma zone de confort. Et je suis ravie d'être là aujourd'hui avec toi pour pouvoir parler du burn-out.

  • Speaker #0

    Merci à toi parce que je sais que ce n'est pas toujours facile quand on traverse cette période de burn-out justement de sortir de sa zone de confort parce que derrière ça révèle beaucoup de peur ou ça peut réveiller des angoisses ou plus d'anxiété donc bravo à toi.

  • Speaker #1

    Merci, donc oui oui oui je sors de ma zone de confort mais sereine justement parce que je me sens prête et en capacité à faire d'autres choses. Et c'est, je pense, une belle étape dans mon rétablissement, puisque ça fera deux ans, fin janvier 2025, que j'ai été diagnostiquée pour burn-out. Et ça a été le 20 janvier 2023, je me rappellerai de cette date toute ma vie, parce que je pense que le médecin qui m'a diagnostiquée m'a sauvé la vie. Pourquoi ? Parce que... depuis plusieurs mois, depuis l'été 2022, je connaissais des épisodes très compliqués en déplacement professionnel. Pour précision, j'étais facility manager dans un laboratoire radiopharmaceutique. J'étais en charge de toute la maintenance de nos bâtiments, de nos sites de production. On a l'entreprise à une douzaine de sites de production partout en France. Et donc je me déplaçais sur tous ces sites pour assurer la supervision de chantier et la mise en place de contrats nationaux. Et donc au fil de mes déplacements, tout en voiture, je me suis endormie une première fois au volant en juillet 2022 et ça m'a ébranlée fortement et je me suis dit bon... C'est grave, fais attention, mais ça va aller. Et puis j'ai eu plusieurs autres épisodes en voiture, avec des trous noirs, des absences, où je pouvais rouler plusieurs kilomètres en ayant un souvenir, le dernier souvenir étant 5, 6, 7, 8 kilomètres avant. J'ai raté des empranchements d'autoroute qui m'ont fait faire des détours de plus de 80 kilomètres avant de rentrer chez moi. Voire une fois, j'ai fait plus de 100 kilomètres. Parce que je m'étais trompée et je ne m'en suis pas rendue compte tout de suite. Et en fait, ça m'a alertée. Je me suis dit, il y a un souci, mais sans l'identifier. Ça a duré, ça s'est répété. J'ai des personnes dans mon entourage professionnel qui me disaient, Alex, fais attention, tu vas faire un burn-out, tu devrais te faire arrêter. Mais non, ça va, je suis fatiguée, ok, mais ça va aller. Oh, et puis si je dois prendre le mur, je prendrai le mur, mais voilà. C'était, voilà. La notion de burn-out pour moi était très très floue. L'idée que j'en avais, qui était une idée fausse, c'était purement une histoire de craquage. Et du coup, si c'était un craquage, c'est qu'on était faible, et comme je n'étais pas faible, je n'allais pas craquer. Donc, j'ai tenu, j'ai tenu, j'ai tenu. Ça devenait de plus en plus compliqué parce que j'avais des déplacements réguliers. Et comme j'avais toujours ces soucis d'absence, voire d'endormissement volant, j'ai adopté un comportement dont je me rends compte aujourd'hui qu'il était excessivement dangereux puisque je roulais de plus en plus vite. En roulant plus vite, forcément, j'allais arriver plus vite à ma destination. Et j'en étais à traverser des viaducs sur l'autoroute à pleine vitesse parce que je craignais de passer par-dessus le parapet en me disant Mais si tu as une seconde d'inattention, tu passes par-dessus le parapet et bon, voilà, c'est la fin. Ce qui m'a alertée également, mais... Je me disais, oui, bon, ok, c'est la fin, mais en même temps, tu es toute seule, tu ne laisseras personne derrière toi. Donc bon, si ça arrive, c'est que ça doit arriver, ce n'est pas grave. Et j'ai continué comme ça plusieurs mois, jusqu'au moment où fin 2022, plus c'était en novembre, j'ai eu une espèce de révélation. Et je me suis rendu compte que, oui, peut-être que j'allais me jeter toute seule dans le vide avec une voiture, involontairement, évidemment. Mais peut-être que ce ne serait pas comme ça que ça se passerait, mais que j'irais plutôt taper une voiture en face de moi. Et là, j'ai vraiment pris une énorme claque dans la figure, parce que je me suis dit, non, mais là... potentiellement, tu es un danger pour toi-même, c'est une chose, mais tu peux être un danger pour quelqu'un d'autre. Et là, ce n'est pas du tout la même chose. Donc, j'ai commencé à me rendre compte qu'il y avait vraiment quelque chose de très sérieux derrière cette fatigue. J'ai sollicité mon médecin traitant de l'époque, qui ne m'a pas entendu, qui, quand je suis allée voir ce médecin, une semaine après être rentrée de vacances, et que je lui ai eu exprimé mes inquiétudes, il m'a dit, oh mais madame, Si deux semaines de vacances ne vous ont pas servi, ne vous ont pas suffi à vous rétablir, à vous reposer, ce n'est pas 15 jours d'arrêt qui vont y changer grand-chose. Et là, je me dis, mais je ne suis pas venue chercher un arrêt, je suis venue chercher une réponse, savoir pourquoi je suis dans cet état-là et quoi faire pour en sortir. Bon, voyant que je n'avais pas de réponse, j'ai un petit peu cherché ailleurs et quelqu'un de mon entourage familial m'a dit, je connais un médecin qui est spécialisé dans les états de fatigue. Va le voir. Point où j'en étais, je lui dis, vas-y, t'as rien à perdre. Et donc, j'ai rencontré ce médecin, ce fameux 20 janvier 2023. Et là, le diagnostic est tombé, mais très, très rapidement. Madame, vous faites un burn-out. Et là, un poids immense s'est levé de mes épaules. Je me suis effondrée dans le cabinet de ce médecin. Et c'est là que les choses ont commencé à avancer pour moi, on va dire, dans la bonne direction et dans la direction de ma deuxième vie, puisque je pense que toutes les personnes qui sont passées par le burn-out pourront confirmer qu'il y a un avant burn-out et un après burn-out. On ne peut pas sortir semblable d'un burn-out à ce qu'on était avant de tomber. Il y a beaucoup, beaucoup de choses à remettre en cause, en question. Alors, ce n'est pas ce qui se fait tout de suite, parce qu'on se retrouve, pour ma part, je me suis retrouvée dans un état de sidération totale. Après ce diagnostic, j'ai dû passer deux mois où je suis incapable de me souvenir précisément de ce qui a pu se passer, de ce que j'ai pu faire. Et puis, à un moment donné, je me suis dit, bon, allez, ma cocotte, c'est bon, ça fait deux mois que tu es à la maison, tu vas te remettre en selle, cherche... cherche toutes les solutions possibles pour aller mieux, pour t'en sortir. Donc ça a été sophrologue, psychologue, et puis tiens, si je faisais un bilan de compétences au passage, parce que bon, il y a peut-être des questions à se poser sur mon avenir professionnel, si j'ai fait un burn-out et si je l'ai fait à ce moment-là, il y a peut-être une bonne raison. Donc j'ai cherché des professionnels, j'ai commencé à travailler avec une psychologue formidable, et... J'ai trouvé une femme qui accompagnait les personnes en burn-out dans le cadre d'un bilan de compétences dédié aux personnes qui ont fait un burn-out. Ce qui m'a interpellée parce que l'idée, ce n'était pas seulement de dire Ton ancien métier, ce n'est pas ça, tu vas être ça. Qu'est-ce que tu peux faire maintenant ? Et du coup, on a fait ce travail qui a permis d'identifier les raisons pour lesquelles j'avais pu faire un burn-out. qui ont été raisons, qui ont été, on va dire, confirmées dans le cadre aussi de la psychothérapie que je faisais en parallèle et qui, je pense, bien souvent amènent à des personnes qui sont extrêmement investies dans leur travail, qui ne comptent ni leur temps, ni leur énergie, parce que leur objectif, c'est de bien faire, de très bien faire leur travail. Pour ma part, et je pense... pour la part de beaucoup d'entre nous d'en faire plus, parce que personnellement, j'avais beaucoup de choses à démontrer, à prouver. J'avais besoin qu'on reconnaisse ma valeur, parce que j'avais besoin de savoir que je valais le coup, que j'avais le droit d'être là, que je ne prenais la place de personne. Sachant qu'en plus, je travaillais dans un environnement technique et dans un environnement exclusivement masculin, j'étais la seule femme. Donc ça me donnait encore plus de raisons d'aller plus loin dans mon investissement professionnel. besoin alors besoin de reconnaissance oui mais besoin de reconnaissance pour justifier mon droit à être là ma valeur mon droit d'exister donc ça emmène très loin très très loin puisque il me coûtait la vie in fine ce que tu décris pardon je te coupe mais ton témoignage est extrêmement poignant

  • Speaker #0

    Je te connais depuis plusieurs mois et à chaque fois que tu me racontes comment t'as tiré sur la corde et quels ont été les signaux d'alerte, à chaque fois je suis effarée de ce qu'on est capable d'endurer et qu'on met un peu sur le compte du stress, de la fatigue, mais sans mesurer finalement la dangerosité. Alors si ça s'est fait au fur et à mesure chez toi, jusqu'à ce qu'il y ait effectivement une prise de conscience, mais... Je suis toujours tellement étonnée de ce que le mental est capable de nous faire subir jusqu'à ce que le corps dise à un moment, on ne peut plus continuer comme ça. Je ne suis pas d'accord.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, c'est que le mental nous emmène plus loin. C'est ce qui m'a permis de tenir aussi longtemps, puisque ça a duré pendant des années et des années. Une charge de travail qui n'a cessé de s'accroître. parce que fusion avec une autre entreprise, périmètre qui double mais qui fait plus que doubler parce qu'on intègre en tout cas pour ma part des sites que je ne connaissais pas, avec des gens que je ne connaissais pas et à chaque fois des situations très différentes. Alors que ce que je gérais au départ, les premiers sites que je gérais c'était tous les mêmes, configurés de la même manière, construits de la même manière, etc. Les nouveaux sites c'est Chaque site était différent. On n'était pas propriétaire, mais on n'avait pas de contrat avec les mêmes institutionnels. Donc, beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail en plus et en n'ayant aucune ressource à louer. Alors qu'effectivement, sur tous les autres services, y compris mon service, des ressources avaient été allouées, mais j'ai fait partie des très, très rares personnes de l'entreprise. à gérer beaucoup plus, toujours toute seule. Et comme j'ai eu la chance d'exercer un métier qui me passionnait, plus on m'en donnait et plus j'étais contente, parce que je me disais que si on m'en donne plus, c'est que je ne suis pas si mauvaise que ça en fait, c'est que je suis douée. Et peut-être que si j'en fais encore plus, on va enfin reconnaître ma valeur et j'aurai peut-être telle promotion. Donc, la tête dans le guidon, on avance, on avance, on continue, on continue. Puis en fait, on finit par ne plus regarder ce qui se passe autour de soi. Moi, sur les trois derniers mois avant le diagnostic, c'était le travail et rien d'autre que le travail. Il n'y avait aucune vie sociale. Je passais mes week-ends enfermés chez moi pour essayer de retrouver suffisamment d'énergie pour enchaîner sur une semaine et sur des déplacements. Et à un moment donné, j'ai l'impression qu'on se déconnecte un petit peu de la réalité. On est focussé sur une chose en particulier. Pour ma part, j'étais focus entièrement sur mon travail, sur les projets, sur terminer l'année, sur préparer l'année suivante. Et il n'y avait rien d'autre. Et il fallait tenir parce qu'en plus, le secteur d'activité étant un secteur médical, Avec comme client final un patient, on se dit non, non, mais là, il ne faut rien lâcher. Le client, c'est un patient. Si à un moment donné, quelque chose ne se passe pas comme il devrait se passer, c'est le patient qui va en payer les conséquences. Donc, ce n'est juste pas possible. Ce n'est pas possible. Et on continue, on pousse, on pousse, on pousse. Et ce n'est pas comme je l'ai beaucoup entendu dire, en tout cas. De mon point de vue, ce n'était pas la question de se dire je suis le sauveur, je suis Wonder Woman Non, ce n'est pas ça, c'est je fais mon job

  • Speaker #0

    Ce sont les personnes qui s'épuisent, c'est un profil particulier. Ce sont des personnes qui sont déjà débattantes, qui ne sont absolument pas faibles. Ce sont des personnes qui ne savent pas toujours poser leurs limites parce qu'elles n'écoutent pas suffisamment les signaux d'alerte du corps. Ce sont des personnes qui sont très investies, très impliquées. qui adorent leur métier. J'ai entendu le mot passion tout à l'heure. Donc le burn-out, pour moi, touche les personnes, principalement qui se surengagent, se surinvestissent à cet endroit du travail, pour prouver certaines choses, des choses qui sont parfois fausses, qu'on déconstruit après, quand on est dans le parcours. De reconstruction, déconstruction, reconstruction, une fois que le diagnostic a été posé et qu'on prend le temps nécessaire pour sortir la tête du guidon, comme tu disais tout à l'heure, prendre du recul sur ce qui s'est passé pour mieux comprendre comment on fonctionne en fait.

  • Speaker #1

    Oui, c'est exactement ça. C'est avoir pris par la force des choses le temps de recul et de réflexion nécessaire. comprendre pourquoi on en est arrivé là et vraiment aller chercher tout au fond et tout au fond remonte beaucoup de choses certes nous avons un tempérament mais qui a été entretenu par une éducation par des croyances bonne ou moins bonne qui compte on a alimenté et qui ont fait que on a voilà on a poussé on a poussé on a poussé pensant qu'on y arriverait parce que Pour ma part, tant que ça tenait, voilà, il n'y avait pas de questions à se poser. Et puis, ce n'est pas grave, demain, c'est samedi, donc je ne sors pas de chez moi. Dans tant de temps, j'aurai quelques jours de vacances, donc ça devrait aller mieux, etc. Et comme ça a toujours marché, il n'y a pas de raison qu'un jour, ça s'arrête.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup une phrase que je cite régulièrement d'Albert Moucaïber, qui est neuro... biologiste, si je ne dis pas de bêtises, qui dit attendre les vacances ou le week-end pour se reposer, c'est comme si on mangeait 15 kilos de nourriture en début de mois et qu'on ne mange plus rien le reste du mois. Ça ne peut pas fonctionner. Le repos, c'est au quotidien. Et bien souvent, quand on tire sur la corde, le sommeil est complètement altéré parce que du fait du stress chronique, on a dérégulé notre système neuro-endocrinien. Donc une mauvaise capacité de récupération et derrière des problèmes de ce que tu citais, un peu des trous noirs, des oublis, des problèmes de concentration, de mémoire, de capacité d'attention aussi.

  • Speaker #1

    Oui, attention très difficile à poser sur quelque chose en particulier. Ça part, moi j'ai déjà un tempérament à faire 15 trucs à la fois. Mais là, c'est encore pire. C'est encore pire. Et puis avoir une perception de la réalité tordue ou distordue, je ne sais pas si le mot est juste, où une petite chose en plus dans mon planning allait me paraître quelque chose d'impossible à accomplir et à l'inverse, quelque chose de plus grosse ampleur dans mon travail. Dans ma tête, oui, c'est bon, je gère, fastoche, je vais y arriver. J'étais complètement... Les dernières semaines, tout se mélangeait. Donc, non, non, il y a vraiment... Oui, on perd prise avec la réalité. En tout cas, pour ma part, c'est un petit peu ce qui s'est passé, ce dont je me suis rendue compte avec du recul, où j'avais une perception erronée des choses, en fait. Parce que mon cerveau n'arrivait plus à suivre. Je suis quelqu'un qui n'aime pas le sucre, par exemple. Quand je partais en déplacement, le midi, je mangeais des desserts, alors que ce n'est pas habituel chez moi, parce que ça me permettait de tenir l'après-midi sur mon chantier.

  • Speaker #0

    L'appel du sucre, c'est pour avoir rapidement une source d'énergie disponible.

  • Speaker #1

    Et ça, ça a été avec du recul et avec l'analyse. Quelque chose qui est pour moi aujourd'hui un lanceur d'alerte. Un autre lanceur d'alerte, c'est mon attitude au volant. Ce sont des choses que j'apprends à écouter et à identifier. J'ai fait une rechute au mois de juillet cette année et je m'en suis rendue compte lors d'un trajet en voiture, un trajet d'une heure où je me suis retrouvée dans un état d'épuisement où j'ai eu le même réflexe d'accélérer très fortement et de rouler. grosse vitesse sur des départementales parce que je sentais que je partais. Et là, j'ai compris. J'ai compris qu'il se passait un truc et que j'étais en train de faire une rechute. Et ça m'a permis de me rendre compte qu'effectivement, depuis quelques semaines, je tombais dans le sucre. Je ne l'avais pas forcément identifié parce que j'avais associé ça à de la gourmandise. Et en fait, non, tout m'y bout à bout. Effectivement, ce qui avait été identifié comme lanceur d'alerte plusieurs mois en amont, je les revivais et effectivement... Ces lanceurs d'alerte m'ont fait comprendre que je repartais dans une rechute.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, il y a des sujets sur lesquels tu es encore en train de travailler par rapport au burn-out. Est-ce que tu considères qu'il y a des fragilités à certains endroits ou des choses qui ne sont pas réparées, si je peux m'exprimer de cette façon-là ?

  • Speaker #1

    Alors, si on parle de choses pas réparées, moi j'ai aujourd'hui un gros nuage au-dessus de la tête, c'est le sommeil. J'ai commencé à avoir des troubles du sommeil en 2021, alors qu'ils étaient légers, qui se géraient avec des compléments alimentaires, des petites choses comme ça. Et puis ça s'est vraiment aggravé à l'été 2022 pour arriver à de l'insomnie totale, à des nuits entières à ne pas dormir fin 2022, début 2023. Et depuis plus d'un an et demi, effectivement, j'ai essayé un certain nombre de choses. des accompagnements, par des professionnels. Aujourd'hui, je suis toujours en quête d'un sommeil, d'une part, et qui plus est, d'un sommeil réparateur. Parce que le souci, c'est que je finis par dormir, mais je me réveille aussi fatiguée, voire plus fatiguée comme couchant. Et c'est un gros point noir, parce que ça m'handicape pour... Aborder la suite de ma vie professionnelle aujourd'hui, je suis dans un état qui ne me permet pas de tenir, d'assurer une journée complète de travail, à peine une demi-journée. On travaille, on a travaillé toutes les deux sur le sommeil. Toutes les solutions, tout ce que tu m'as proposé sont des choses qui sont censées marcher. J'avais essayé d'autres choses avant. Pour l'instant, ça ne marche pas sur moi, mais j'entame un travail avec un psychologue spécialisé dans les troubles du sommeil. On va rééduquer mon sommeil parce qu'il y a un côté, je pense qu'on retrouve chez beaucoup de personnes qui ont fait un burn-out, qui est un côté, en tout cas chez moi, très marqué de vouloir avoir le contrôle sur les choses. On parle des contrôles fric. et de ne pas lâcher prise. La difficulté à lâcher prise, même si le mental voudrait lâcher prise, même si on essaye tout un tas de choses, méditation, de musique relaxante, et si j'essayais de faire la sieste, et les exercices de respiration, et ceci et cela. Et en fait, ce qu'on a évoqué toutes les deux plus tôt, c'est qu'à un moment donné, c'est le corps. qui envoie le message au cerveau de lâcher prise et pas le cerveau qui envoie le message au corps de lâcher prise.

  • Speaker #0

    On ne peut pas contrôler le lâcher prise.

  • Speaker #1

    Absolument pas.

  • Speaker #0

    On ne peut pas se dire parce que maintenant j'ai décidé de lâcher prise que ça y est, ça va marcher et que je vais dormir. Effectivement, c'est dans le corps que ça se passe, qu'à un moment il y a cette sérénité via la sérotonine notamment, qui se transforme en mélatonine par la suite, qui est sécrétée. Et là, c'est vraiment au niveau physiologique, effectivement. Donc, merci aussi pour ton honnête air de dire qu'en naturopathie, on ne règle pas tout, si je t'ai invitée. C'est aussi pour dire que ce n'est pas parce qu'on prend des compléments alimentaires ou qu'on fait ceci ou cela qu'on a forcément les réponses. Ça va être dans l'approche pluridisciplinaire qu'on va trouver des personnes ressources autour de nous qui pourront nous accompagner sur des problématiques qui peuvent encore être présentes. On peut avoir aussi des séquelles du burn-out, je pense qu'on n'en parle pas toujours suffisamment, en fonction du degré de sévérité. Et d'avoir identifié, comme tu l'as fait, tes lanceurs d'alerte, c'est vraiment très bien, parce que c'est ce qui va te permettre de rester bien connecté, de te dire attention, là je suis de nouveau en train de partir sur le mauvais terrain Moi je sais que typiquement, mes lanceurs d'alerte, ça va être une qualité de sommeil moins bonne. ça va être aussi une appétence pour le sucre sachant qu'avec moi je suis naturopathe mais j'ai quand même dans les préconisations dans les conseils que je donne je suis décomplexée je ne suis pas hyper rigoureuse parce que l'alimentation est aussi source de préclésir ça va être si je sens beaucoup plus d'anxiété, si je sens un peu mon corps en tension Si quand je me lève, je sens que je suis nouée au niveau du dos, là c'est des signes que je suis en train de tirer sur la corde. Et aussi tout ce qui est mémoire et concentration. Donc je le vois par exemple quand... Quand vient le week-end, parfois, ça m'arrive assez fréquemment, le vendredi après-midi, quand j'ai une grosse semaine de travail, où je me dis, tiens, je vais encore finir ces deux, trois trucs là avant pour être tranquille ce week-end. Et en fait, je suis incapable de me mettre devant l'ordinateur. Ça, c'est le signe que, ben non, là, le corps, il n'est plus OK. Le mental, il voudrait, mais le corps, lui, il veut juste du repos. Donc, ça m'était arrivé dans ma période de reconstruction aussi, de ne plus arriver à pouvoir ouvrir l'ordinateur, de ne plus arriver à pouvoir. à lire, de ne pas enregistrer ce que je lis. Pour les personnes qui nous écoutent, essayez de retracer votre parcours pour voir un peu ce qui s'est passé en termes de symptômes, de signaux d'alerte, pour les identifier, pour éviter justement une rechute. Donc là, aujourd'hui, Alexandra, tu es en train de rechercher une solution pour ton sommeil. Si là, tu avais... envie de partager une leçon de ton burn-out, qu'est-ce que tu aimerais nous dire ?

  • Speaker #1

    Peut-être parce que je pense que pour beaucoup d'entre nous, on a eu quelqu'un à un moment donné qui nous a dit attention, ça ne va pas, tu n'es pas en forme Et généralement, j'imagine, encore une fois, je ne parle que pour moi, la personne qui m'a dit ça était une personne pareille, très investie, très engagée, dont j'ai appris bien après qu'elle aussi avait fait un burn-out. c'est que quand on commence à vous dire attention, tu fatigues, voire tu fais un burn-out, il faut peut-être se poser des questions. Et puis quand on commence aussi à cumuler des soucis de santé, moi j'ai eu tout un tas d'alertes, alors que j'analyse aujourd'hui comme étant des alertes, mais des choses qui n'avaient rien à voir. J'ai eu des problèmes d'hypertension très brutalement, de manière très épisodique, des petits soucis cardiaques aussi, des petites choses comme ça. qui était assez brutale, assez violente. Et avec du recul,

  • Speaker #0

    je me dis,

  • Speaker #1

    mais oui, c'était un signal d'alerte. Parce qu'aujourd'hui, ce sont des choses, des épisodes que je ne rencontre plus, ou à des degrés bien moindres. Donc, quand il y a des choses comme ça, en termes de santé, de bien-être, qui sortent vraiment de l'ordinaire, je pense qu'il faut se poser la question et encore une fois comprendre que notre corps nous envoie des messages. Ce n'est pas le mental qui régit notre état physique, mais c'est bien notre physique qui nous envoie des signaux en disant Ok, tu ne veux pas écouter ? Allez, j'envoie un signal un peu plus fort.

  • Speaker #0

    Je rejoins tout à fait. Sur les manifestations, on parle de burn-out comme étant un épuisement physique, psychique et émotionnel. Moi, je dirais plus un effondrement de l'organisme qui n'a plus les ressources pour faire face. Et dans les manifestations, on est sur le côté physique avec... Le premier symptôme, une fatigue profonde de laquelle on a du mal à récupérer. Puis ensuite, ça peut toucher le système cardiovasculaire avec un sentiment d'oppression thoracique, de l'attaque cardiaque, des palpitations, de l'hypertension. Ça peut toucher le système digestif avec une dysbiose, une alternance entre la constipation, la diarrhée, gastrite, reflux gastro-œsophagien. La peau également, on peut avoir des poussées de psoriasis, d'eczéma. On peut avoir tout d'un coup des dermites ou des pelades. Tout ce qui touche un peu la tête, c'est quand on a trop de choses qui tournent dans la tête. On peut avoir des migraines. En fait, il y a toute une palette de symptômes physiques. qui ensuite peuvent aussi se manifester sur le côté psycho-émotionnel, avec des émotions d'antici, une plus grande sensibilité, des crises de larmes, des accès de colère, de l'irritabilité, des symptômes anxieux, voire dépressifs, sachant que le burn-out n'est pas une dépression, mais le burn-out peut mener vers une dépression. Donc en fait, tout ce qui est en... en opposition avec un état antérieur. Souvent, c'est un changement un peu subtil, puis les symptômes s'installent un peu de manière insinueuse. On ne s'en rend pas forcément compte, on met ça sur le coup de ceci ou de cela, et on ne s'écoute pas toujours suffisamment. Et c'est bien après, comme tu l'as dit là, quand on analyse de manière rétrospective ce qui s'est passé, qu'on arrive à se dire Ah, mais tout ça, c'était déjà des signaux qui nous disaient qu'on était en stress chronique et qu'on était en train de glisser vers un burn-out. Parce que le burn-out, c'est vraiment tout le processus. Ce n'est pas un moment T, c'est tout le processus de stress qui nous mène à un moment, à cet effondrement. C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Donc aujourd'hui, un mot que tu aimerais dire à une personne en burn-out ?

  • Speaker #0

    Tu n'es pas seule.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Merci de partager ça, parce que le sentiment de solitude est souvent très présent quand on est confronté au diagnostic et qu'on se dit qu'il y a un vide énorme, finalement, quand on enlève le travail, quand on est en arrêt de travail. parce qu'on enlève ce pourquoi on était motivé pendant tellement longtemps, quand le travail prenait finalement toute la place.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et non, vous n'êtes pas seule. En tout cas, merci beaucoup Alexandra pour ton témoignage. Je te souhaite vraiment de trouver une solution pour ton sommeil. Je t'envoie plein de bonnes ondes pour la suite.

  • Speaker #0

    Merci également Séverine de m'avoir donné l'opportunité de... partager mon vécu sur le burn-out en espérant que ça puisse faire écho chez quelqu'un et si ça donne à une personne un petit coup de plus, un petit coup de positif, un petit coup de mieux, comme ça a pu être le cas pour moi quand j'ai entendu d'autres personnes relater des choses de leur quotidien, dire Ah mais oui !

  • Speaker #1

    Moi pareil !

  • Speaker #0

    Ok, ça va mieux en fait. Ça ne va pas bien, mais ça va mieux parce que je ne suis pas toute seule.

  • Speaker #1

    La nuit après le burn-out.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Merci à toi Alexandra.

  • Speaker #0

    Merci Séverine.

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Description

Dans cet épisode, Alexandra nous livre un témoignage poignant de son burn out. Elle décrit les signaux d'alerte qu'elle n'a pas écouté, des comportements qui auraient pu lui coûter la vie, son incompréhension face à son état de fatigue, sa sidération au moment du diagnostic médical tombé il y 2 ans jour pour jour. Aujourd'hui elle est sur le chemin de sa reconstruction grâce à l'aide de professionnels formés sur le sujet.


Retrouvez un nouvel épisode de RECONNECT, un lundi sur deux sur toutes les plateformes de podcast (Apple Podcasts, Spotify, Deezer...).

Séverine Lapp est naturopathe et coach, experte du burn out et des troubles liés au cycle féminin depuis 5 ans.

Retrouvez Séverine tous les jours sur Instagram :

https://www.instagram.com/severinelapp.naturopathe


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Reconnect, je suis Séverine Lapp, naturopathe et coach. J'accompagne les femmes à prendre leur place dans la société, pleinement épanouie et alignée avec elle-même. Bonjour Alexandra, je suis ravie de te recevoir dans ce nouvel épisode de mon podcast pour parler du burnout.

  • Speaker #1

    Bonjour Séverine, je suis ravie de participer à ton podcast. Je ne te cache pas que c'était quelque chose que j'avais sur une to-do liste de choses que je ferais de différentes, que je n'avais jamais faites, qui me sortiraient un petit peu de ma zone de confort. Et je suis ravie d'être là aujourd'hui avec toi pour pouvoir parler du burn-out.

  • Speaker #0

    Merci à toi parce que je sais que ce n'est pas toujours facile quand on traverse cette période de burn-out justement de sortir de sa zone de confort parce que derrière ça révèle beaucoup de peur ou ça peut réveiller des angoisses ou plus d'anxiété donc bravo à toi.

  • Speaker #1

    Merci, donc oui oui oui je sors de ma zone de confort mais sereine justement parce que je me sens prête et en capacité à faire d'autres choses. Et c'est, je pense, une belle étape dans mon rétablissement, puisque ça fera deux ans, fin janvier 2025, que j'ai été diagnostiquée pour burn-out. Et ça a été le 20 janvier 2023, je me rappellerai de cette date toute ma vie, parce que je pense que le médecin qui m'a diagnostiquée m'a sauvé la vie. Pourquoi ? Parce que... depuis plusieurs mois, depuis l'été 2022, je connaissais des épisodes très compliqués en déplacement professionnel. Pour précision, j'étais facility manager dans un laboratoire radiopharmaceutique. J'étais en charge de toute la maintenance de nos bâtiments, de nos sites de production. On a l'entreprise à une douzaine de sites de production partout en France. Et donc je me déplaçais sur tous ces sites pour assurer la supervision de chantier et la mise en place de contrats nationaux. Et donc au fil de mes déplacements, tout en voiture, je me suis endormie une première fois au volant en juillet 2022 et ça m'a ébranlée fortement et je me suis dit bon... C'est grave, fais attention, mais ça va aller. Et puis j'ai eu plusieurs autres épisodes en voiture, avec des trous noirs, des absences, où je pouvais rouler plusieurs kilomètres en ayant un souvenir, le dernier souvenir étant 5, 6, 7, 8 kilomètres avant. J'ai raté des empranchements d'autoroute qui m'ont fait faire des détours de plus de 80 kilomètres avant de rentrer chez moi. Voire une fois, j'ai fait plus de 100 kilomètres. Parce que je m'étais trompée et je ne m'en suis pas rendue compte tout de suite. Et en fait, ça m'a alertée. Je me suis dit, il y a un souci, mais sans l'identifier. Ça a duré, ça s'est répété. J'ai des personnes dans mon entourage professionnel qui me disaient, Alex, fais attention, tu vas faire un burn-out, tu devrais te faire arrêter. Mais non, ça va, je suis fatiguée, ok, mais ça va aller. Oh, et puis si je dois prendre le mur, je prendrai le mur, mais voilà. C'était, voilà. La notion de burn-out pour moi était très très floue. L'idée que j'en avais, qui était une idée fausse, c'était purement une histoire de craquage. Et du coup, si c'était un craquage, c'est qu'on était faible, et comme je n'étais pas faible, je n'allais pas craquer. Donc, j'ai tenu, j'ai tenu, j'ai tenu. Ça devenait de plus en plus compliqué parce que j'avais des déplacements réguliers. Et comme j'avais toujours ces soucis d'absence, voire d'endormissement volant, j'ai adopté un comportement dont je me rends compte aujourd'hui qu'il était excessivement dangereux puisque je roulais de plus en plus vite. En roulant plus vite, forcément, j'allais arriver plus vite à ma destination. Et j'en étais à traverser des viaducs sur l'autoroute à pleine vitesse parce que je craignais de passer par-dessus le parapet en me disant Mais si tu as une seconde d'inattention, tu passes par-dessus le parapet et bon, voilà, c'est la fin. Ce qui m'a alertée également, mais... Je me disais, oui, bon, ok, c'est la fin, mais en même temps, tu es toute seule, tu ne laisseras personne derrière toi. Donc bon, si ça arrive, c'est que ça doit arriver, ce n'est pas grave. Et j'ai continué comme ça plusieurs mois, jusqu'au moment où fin 2022, plus c'était en novembre, j'ai eu une espèce de révélation. Et je me suis rendu compte que, oui, peut-être que j'allais me jeter toute seule dans le vide avec une voiture, involontairement, évidemment. Mais peut-être que ce ne serait pas comme ça que ça se passerait, mais que j'irais plutôt taper une voiture en face de moi. Et là, j'ai vraiment pris une énorme claque dans la figure, parce que je me suis dit, non, mais là... potentiellement, tu es un danger pour toi-même, c'est une chose, mais tu peux être un danger pour quelqu'un d'autre. Et là, ce n'est pas du tout la même chose. Donc, j'ai commencé à me rendre compte qu'il y avait vraiment quelque chose de très sérieux derrière cette fatigue. J'ai sollicité mon médecin traitant de l'époque, qui ne m'a pas entendu, qui, quand je suis allée voir ce médecin, une semaine après être rentrée de vacances, et que je lui ai eu exprimé mes inquiétudes, il m'a dit, oh mais madame, Si deux semaines de vacances ne vous ont pas servi, ne vous ont pas suffi à vous rétablir, à vous reposer, ce n'est pas 15 jours d'arrêt qui vont y changer grand-chose. Et là, je me dis, mais je ne suis pas venue chercher un arrêt, je suis venue chercher une réponse, savoir pourquoi je suis dans cet état-là et quoi faire pour en sortir. Bon, voyant que je n'avais pas de réponse, j'ai un petit peu cherché ailleurs et quelqu'un de mon entourage familial m'a dit, je connais un médecin qui est spécialisé dans les états de fatigue. Va le voir. Point où j'en étais, je lui dis, vas-y, t'as rien à perdre. Et donc, j'ai rencontré ce médecin, ce fameux 20 janvier 2023. Et là, le diagnostic est tombé, mais très, très rapidement. Madame, vous faites un burn-out. Et là, un poids immense s'est levé de mes épaules. Je me suis effondrée dans le cabinet de ce médecin. Et c'est là que les choses ont commencé à avancer pour moi, on va dire, dans la bonne direction et dans la direction de ma deuxième vie, puisque je pense que toutes les personnes qui sont passées par le burn-out pourront confirmer qu'il y a un avant burn-out et un après burn-out. On ne peut pas sortir semblable d'un burn-out à ce qu'on était avant de tomber. Il y a beaucoup, beaucoup de choses à remettre en cause, en question. Alors, ce n'est pas ce qui se fait tout de suite, parce qu'on se retrouve, pour ma part, je me suis retrouvée dans un état de sidération totale. Après ce diagnostic, j'ai dû passer deux mois où je suis incapable de me souvenir précisément de ce qui a pu se passer, de ce que j'ai pu faire. Et puis, à un moment donné, je me suis dit, bon, allez, ma cocotte, c'est bon, ça fait deux mois que tu es à la maison, tu vas te remettre en selle, cherche... cherche toutes les solutions possibles pour aller mieux, pour t'en sortir. Donc ça a été sophrologue, psychologue, et puis tiens, si je faisais un bilan de compétences au passage, parce que bon, il y a peut-être des questions à se poser sur mon avenir professionnel, si j'ai fait un burn-out et si je l'ai fait à ce moment-là, il y a peut-être une bonne raison. Donc j'ai cherché des professionnels, j'ai commencé à travailler avec une psychologue formidable, et... J'ai trouvé une femme qui accompagnait les personnes en burn-out dans le cadre d'un bilan de compétences dédié aux personnes qui ont fait un burn-out. Ce qui m'a interpellée parce que l'idée, ce n'était pas seulement de dire Ton ancien métier, ce n'est pas ça, tu vas être ça. Qu'est-ce que tu peux faire maintenant ? Et du coup, on a fait ce travail qui a permis d'identifier les raisons pour lesquelles j'avais pu faire un burn-out. qui ont été raisons, qui ont été, on va dire, confirmées dans le cadre aussi de la psychothérapie que je faisais en parallèle et qui, je pense, bien souvent amènent à des personnes qui sont extrêmement investies dans leur travail, qui ne comptent ni leur temps, ni leur énergie, parce que leur objectif, c'est de bien faire, de très bien faire leur travail. Pour ma part, et je pense... pour la part de beaucoup d'entre nous d'en faire plus, parce que personnellement, j'avais beaucoup de choses à démontrer, à prouver. J'avais besoin qu'on reconnaisse ma valeur, parce que j'avais besoin de savoir que je valais le coup, que j'avais le droit d'être là, que je ne prenais la place de personne. Sachant qu'en plus, je travaillais dans un environnement technique et dans un environnement exclusivement masculin, j'étais la seule femme. Donc ça me donnait encore plus de raisons d'aller plus loin dans mon investissement professionnel. besoin alors besoin de reconnaissance oui mais besoin de reconnaissance pour justifier mon droit à être là ma valeur mon droit d'exister donc ça emmène très loin très très loin puisque il me coûtait la vie in fine ce que tu décris pardon je te coupe mais ton témoignage est extrêmement poignant

  • Speaker #0

    Je te connais depuis plusieurs mois et à chaque fois que tu me racontes comment t'as tiré sur la corde et quels ont été les signaux d'alerte, à chaque fois je suis effarée de ce qu'on est capable d'endurer et qu'on met un peu sur le compte du stress, de la fatigue, mais sans mesurer finalement la dangerosité. Alors si ça s'est fait au fur et à mesure chez toi, jusqu'à ce qu'il y ait effectivement une prise de conscience, mais... Je suis toujours tellement étonnée de ce que le mental est capable de nous faire subir jusqu'à ce que le corps dise à un moment, on ne peut plus continuer comme ça. Je ne suis pas d'accord.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, c'est que le mental nous emmène plus loin. C'est ce qui m'a permis de tenir aussi longtemps, puisque ça a duré pendant des années et des années. Une charge de travail qui n'a cessé de s'accroître. parce que fusion avec une autre entreprise, périmètre qui double mais qui fait plus que doubler parce qu'on intègre en tout cas pour ma part des sites que je ne connaissais pas, avec des gens que je ne connaissais pas et à chaque fois des situations très différentes. Alors que ce que je gérais au départ, les premiers sites que je gérais c'était tous les mêmes, configurés de la même manière, construits de la même manière, etc. Les nouveaux sites c'est Chaque site était différent. On n'était pas propriétaire, mais on n'avait pas de contrat avec les mêmes institutionnels. Donc, beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail en plus et en n'ayant aucune ressource à louer. Alors qu'effectivement, sur tous les autres services, y compris mon service, des ressources avaient été allouées, mais j'ai fait partie des très, très rares personnes de l'entreprise. à gérer beaucoup plus, toujours toute seule. Et comme j'ai eu la chance d'exercer un métier qui me passionnait, plus on m'en donnait et plus j'étais contente, parce que je me disais que si on m'en donne plus, c'est que je ne suis pas si mauvaise que ça en fait, c'est que je suis douée. Et peut-être que si j'en fais encore plus, on va enfin reconnaître ma valeur et j'aurai peut-être telle promotion. Donc, la tête dans le guidon, on avance, on avance, on continue, on continue. Puis en fait, on finit par ne plus regarder ce qui se passe autour de soi. Moi, sur les trois derniers mois avant le diagnostic, c'était le travail et rien d'autre que le travail. Il n'y avait aucune vie sociale. Je passais mes week-ends enfermés chez moi pour essayer de retrouver suffisamment d'énergie pour enchaîner sur une semaine et sur des déplacements. Et à un moment donné, j'ai l'impression qu'on se déconnecte un petit peu de la réalité. On est focussé sur une chose en particulier. Pour ma part, j'étais focus entièrement sur mon travail, sur les projets, sur terminer l'année, sur préparer l'année suivante. Et il n'y avait rien d'autre. Et il fallait tenir parce qu'en plus, le secteur d'activité étant un secteur médical, Avec comme client final un patient, on se dit non, non, mais là, il ne faut rien lâcher. Le client, c'est un patient. Si à un moment donné, quelque chose ne se passe pas comme il devrait se passer, c'est le patient qui va en payer les conséquences. Donc, ce n'est juste pas possible. Ce n'est pas possible. Et on continue, on pousse, on pousse, on pousse. Et ce n'est pas comme je l'ai beaucoup entendu dire, en tout cas. De mon point de vue, ce n'était pas la question de se dire je suis le sauveur, je suis Wonder Woman Non, ce n'est pas ça, c'est je fais mon job

  • Speaker #0

    Ce sont les personnes qui s'épuisent, c'est un profil particulier. Ce sont des personnes qui sont déjà débattantes, qui ne sont absolument pas faibles. Ce sont des personnes qui ne savent pas toujours poser leurs limites parce qu'elles n'écoutent pas suffisamment les signaux d'alerte du corps. Ce sont des personnes qui sont très investies, très impliquées. qui adorent leur métier. J'ai entendu le mot passion tout à l'heure. Donc le burn-out, pour moi, touche les personnes, principalement qui se surengagent, se surinvestissent à cet endroit du travail, pour prouver certaines choses, des choses qui sont parfois fausses, qu'on déconstruit après, quand on est dans le parcours. De reconstruction, déconstruction, reconstruction, une fois que le diagnostic a été posé et qu'on prend le temps nécessaire pour sortir la tête du guidon, comme tu disais tout à l'heure, prendre du recul sur ce qui s'est passé pour mieux comprendre comment on fonctionne en fait.

  • Speaker #1

    Oui, c'est exactement ça. C'est avoir pris par la force des choses le temps de recul et de réflexion nécessaire. comprendre pourquoi on en est arrivé là et vraiment aller chercher tout au fond et tout au fond remonte beaucoup de choses certes nous avons un tempérament mais qui a été entretenu par une éducation par des croyances bonne ou moins bonne qui compte on a alimenté et qui ont fait que on a voilà on a poussé on a poussé on a poussé pensant qu'on y arriverait parce que Pour ma part, tant que ça tenait, voilà, il n'y avait pas de questions à se poser. Et puis, ce n'est pas grave, demain, c'est samedi, donc je ne sors pas de chez moi. Dans tant de temps, j'aurai quelques jours de vacances, donc ça devrait aller mieux, etc. Et comme ça a toujours marché, il n'y a pas de raison qu'un jour, ça s'arrête.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup une phrase que je cite régulièrement d'Albert Moucaïber, qui est neuro... biologiste, si je ne dis pas de bêtises, qui dit attendre les vacances ou le week-end pour se reposer, c'est comme si on mangeait 15 kilos de nourriture en début de mois et qu'on ne mange plus rien le reste du mois. Ça ne peut pas fonctionner. Le repos, c'est au quotidien. Et bien souvent, quand on tire sur la corde, le sommeil est complètement altéré parce que du fait du stress chronique, on a dérégulé notre système neuro-endocrinien. Donc une mauvaise capacité de récupération et derrière des problèmes de ce que tu citais, un peu des trous noirs, des oublis, des problèmes de concentration, de mémoire, de capacité d'attention aussi.

  • Speaker #1

    Oui, attention très difficile à poser sur quelque chose en particulier. Ça part, moi j'ai déjà un tempérament à faire 15 trucs à la fois. Mais là, c'est encore pire. C'est encore pire. Et puis avoir une perception de la réalité tordue ou distordue, je ne sais pas si le mot est juste, où une petite chose en plus dans mon planning allait me paraître quelque chose d'impossible à accomplir et à l'inverse, quelque chose de plus grosse ampleur dans mon travail. Dans ma tête, oui, c'est bon, je gère, fastoche, je vais y arriver. J'étais complètement... Les dernières semaines, tout se mélangeait. Donc, non, non, il y a vraiment... Oui, on perd prise avec la réalité. En tout cas, pour ma part, c'est un petit peu ce qui s'est passé, ce dont je me suis rendue compte avec du recul, où j'avais une perception erronée des choses, en fait. Parce que mon cerveau n'arrivait plus à suivre. Je suis quelqu'un qui n'aime pas le sucre, par exemple. Quand je partais en déplacement, le midi, je mangeais des desserts, alors que ce n'est pas habituel chez moi, parce que ça me permettait de tenir l'après-midi sur mon chantier.

  • Speaker #0

    L'appel du sucre, c'est pour avoir rapidement une source d'énergie disponible.

  • Speaker #1

    Et ça, ça a été avec du recul et avec l'analyse. Quelque chose qui est pour moi aujourd'hui un lanceur d'alerte. Un autre lanceur d'alerte, c'est mon attitude au volant. Ce sont des choses que j'apprends à écouter et à identifier. J'ai fait une rechute au mois de juillet cette année et je m'en suis rendue compte lors d'un trajet en voiture, un trajet d'une heure où je me suis retrouvée dans un état d'épuisement où j'ai eu le même réflexe d'accélérer très fortement et de rouler. grosse vitesse sur des départementales parce que je sentais que je partais. Et là, j'ai compris. J'ai compris qu'il se passait un truc et que j'étais en train de faire une rechute. Et ça m'a permis de me rendre compte qu'effectivement, depuis quelques semaines, je tombais dans le sucre. Je ne l'avais pas forcément identifié parce que j'avais associé ça à de la gourmandise. Et en fait, non, tout m'y bout à bout. Effectivement, ce qui avait été identifié comme lanceur d'alerte plusieurs mois en amont, je les revivais et effectivement... Ces lanceurs d'alerte m'ont fait comprendre que je repartais dans une rechute.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, il y a des sujets sur lesquels tu es encore en train de travailler par rapport au burn-out. Est-ce que tu considères qu'il y a des fragilités à certains endroits ou des choses qui ne sont pas réparées, si je peux m'exprimer de cette façon-là ?

  • Speaker #1

    Alors, si on parle de choses pas réparées, moi j'ai aujourd'hui un gros nuage au-dessus de la tête, c'est le sommeil. J'ai commencé à avoir des troubles du sommeil en 2021, alors qu'ils étaient légers, qui se géraient avec des compléments alimentaires, des petites choses comme ça. Et puis ça s'est vraiment aggravé à l'été 2022 pour arriver à de l'insomnie totale, à des nuits entières à ne pas dormir fin 2022, début 2023. Et depuis plus d'un an et demi, effectivement, j'ai essayé un certain nombre de choses. des accompagnements, par des professionnels. Aujourd'hui, je suis toujours en quête d'un sommeil, d'une part, et qui plus est, d'un sommeil réparateur. Parce que le souci, c'est que je finis par dormir, mais je me réveille aussi fatiguée, voire plus fatiguée comme couchant. Et c'est un gros point noir, parce que ça m'handicape pour... Aborder la suite de ma vie professionnelle aujourd'hui, je suis dans un état qui ne me permet pas de tenir, d'assurer une journée complète de travail, à peine une demi-journée. On travaille, on a travaillé toutes les deux sur le sommeil. Toutes les solutions, tout ce que tu m'as proposé sont des choses qui sont censées marcher. J'avais essayé d'autres choses avant. Pour l'instant, ça ne marche pas sur moi, mais j'entame un travail avec un psychologue spécialisé dans les troubles du sommeil. On va rééduquer mon sommeil parce qu'il y a un côté, je pense qu'on retrouve chez beaucoup de personnes qui ont fait un burn-out, qui est un côté, en tout cas chez moi, très marqué de vouloir avoir le contrôle sur les choses. On parle des contrôles fric. et de ne pas lâcher prise. La difficulté à lâcher prise, même si le mental voudrait lâcher prise, même si on essaye tout un tas de choses, méditation, de musique relaxante, et si j'essayais de faire la sieste, et les exercices de respiration, et ceci et cela. Et en fait, ce qu'on a évoqué toutes les deux plus tôt, c'est qu'à un moment donné, c'est le corps. qui envoie le message au cerveau de lâcher prise et pas le cerveau qui envoie le message au corps de lâcher prise.

  • Speaker #0

    On ne peut pas contrôler le lâcher prise.

  • Speaker #1

    Absolument pas.

  • Speaker #0

    On ne peut pas se dire parce que maintenant j'ai décidé de lâcher prise que ça y est, ça va marcher et que je vais dormir. Effectivement, c'est dans le corps que ça se passe, qu'à un moment il y a cette sérénité via la sérotonine notamment, qui se transforme en mélatonine par la suite, qui est sécrétée. Et là, c'est vraiment au niveau physiologique, effectivement. Donc, merci aussi pour ton honnête air de dire qu'en naturopathie, on ne règle pas tout, si je t'ai invitée. C'est aussi pour dire que ce n'est pas parce qu'on prend des compléments alimentaires ou qu'on fait ceci ou cela qu'on a forcément les réponses. Ça va être dans l'approche pluridisciplinaire qu'on va trouver des personnes ressources autour de nous qui pourront nous accompagner sur des problématiques qui peuvent encore être présentes. On peut avoir aussi des séquelles du burn-out, je pense qu'on n'en parle pas toujours suffisamment, en fonction du degré de sévérité. Et d'avoir identifié, comme tu l'as fait, tes lanceurs d'alerte, c'est vraiment très bien, parce que c'est ce qui va te permettre de rester bien connecté, de te dire attention, là je suis de nouveau en train de partir sur le mauvais terrain Moi je sais que typiquement, mes lanceurs d'alerte, ça va être une qualité de sommeil moins bonne. ça va être aussi une appétence pour le sucre sachant qu'avec moi je suis naturopathe mais j'ai quand même dans les préconisations dans les conseils que je donne je suis décomplexée je ne suis pas hyper rigoureuse parce que l'alimentation est aussi source de préclésir ça va être si je sens beaucoup plus d'anxiété, si je sens un peu mon corps en tension Si quand je me lève, je sens que je suis nouée au niveau du dos, là c'est des signes que je suis en train de tirer sur la corde. Et aussi tout ce qui est mémoire et concentration. Donc je le vois par exemple quand... Quand vient le week-end, parfois, ça m'arrive assez fréquemment, le vendredi après-midi, quand j'ai une grosse semaine de travail, où je me dis, tiens, je vais encore finir ces deux, trois trucs là avant pour être tranquille ce week-end. Et en fait, je suis incapable de me mettre devant l'ordinateur. Ça, c'est le signe que, ben non, là, le corps, il n'est plus OK. Le mental, il voudrait, mais le corps, lui, il veut juste du repos. Donc, ça m'était arrivé dans ma période de reconstruction aussi, de ne plus arriver à pouvoir ouvrir l'ordinateur, de ne plus arriver à pouvoir. à lire, de ne pas enregistrer ce que je lis. Pour les personnes qui nous écoutent, essayez de retracer votre parcours pour voir un peu ce qui s'est passé en termes de symptômes, de signaux d'alerte, pour les identifier, pour éviter justement une rechute. Donc là, aujourd'hui, Alexandra, tu es en train de rechercher une solution pour ton sommeil. Si là, tu avais... envie de partager une leçon de ton burn-out, qu'est-ce que tu aimerais nous dire ?

  • Speaker #1

    Peut-être parce que je pense que pour beaucoup d'entre nous, on a eu quelqu'un à un moment donné qui nous a dit attention, ça ne va pas, tu n'es pas en forme Et généralement, j'imagine, encore une fois, je ne parle que pour moi, la personne qui m'a dit ça était une personne pareille, très investie, très engagée, dont j'ai appris bien après qu'elle aussi avait fait un burn-out. c'est que quand on commence à vous dire attention, tu fatigues, voire tu fais un burn-out, il faut peut-être se poser des questions. Et puis quand on commence aussi à cumuler des soucis de santé, moi j'ai eu tout un tas d'alertes, alors que j'analyse aujourd'hui comme étant des alertes, mais des choses qui n'avaient rien à voir. J'ai eu des problèmes d'hypertension très brutalement, de manière très épisodique, des petits soucis cardiaques aussi, des petites choses comme ça. qui était assez brutale, assez violente. Et avec du recul,

  • Speaker #0

    je me dis,

  • Speaker #1

    mais oui, c'était un signal d'alerte. Parce qu'aujourd'hui, ce sont des choses, des épisodes que je ne rencontre plus, ou à des degrés bien moindres. Donc, quand il y a des choses comme ça, en termes de santé, de bien-être, qui sortent vraiment de l'ordinaire, je pense qu'il faut se poser la question et encore une fois comprendre que notre corps nous envoie des messages. Ce n'est pas le mental qui régit notre état physique, mais c'est bien notre physique qui nous envoie des signaux en disant Ok, tu ne veux pas écouter ? Allez, j'envoie un signal un peu plus fort.

  • Speaker #0

    Je rejoins tout à fait. Sur les manifestations, on parle de burn-out comme étant un épuisement physique, psychique et émotionnel. Moi, je dirais plus un effondrement de l'organisme qui n'a plus les ressources pour faire face. Et dans les manifestations, on est sur le côté physique avec... Le premier symptôme, une fatigue profonde de laquelle on a du mal à récupérer. Puis ensuite, ça peut toucher le système cardiovasculaire avec un sentiment d'oppression thoracique, de l'attaque cardiaque, des palpitations, de l'hypertension. Ça peut toucher le système digestif avec une dysbiose, une alternance entre la constipation, la diarrhée, gastrite, reflux gastro-œsophagien. La peau également, on peut avoir des poussées de psoriasis, d'eczéma. On peut avoir tout d'un coup des dermites ou des pelades. Tout ce qui touche un peu la tête, c'est quand on a trop de choses qui tournent dans la tête. On peut avoir des migraines. En fait, il y a toute une palette de symptômes physiques. qui ensuite peuvent aussi se manifester sur le côté psycho-émotionnel, avec des émotions d'antici, une plus grande sensibilité, des crises de larmes, des accès de colère, de l'irritabilité, des symptômes anxieux, voire dépressifs, sachant que le burn-out n'est pas une dépression, mais le burn-out peut mener vers une dépression. Donc en fait, tout ce qui est en... en opposition avec un état antérieur. Souvent, c'est un changement un peu subtil, puis les symptômes s'installent un peu de manière insinueuse. On ne s'en rend pas forcément compte, on met ça sur le coup de ceci ou de cela, et on ne s'écoute pas toujours suffisamment. Et c'est bien après, comme tu l'as dit là, quand on analyse de manière rétrospective ce qui s'est passé, qu'on arrive à se dire Ah, mais tout ça, c'était déjà des signaux qui nous disaient qu'on était en stress chronique et qu'on était en train de glisser vers un burn-out. Parce que le burn-out, c'est vraiment tout le processus. Ce n'est pas un moment T, c'est tout le processus de stress qui nous mène à un moment, à cet effondrement. C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Donc aujourd'hui, un mot que tu aimerais dire à une personne en burn-out ?

  • Speaker #0

    Tu n'es pas seule.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Merci de partager ça, parce que le sentiment de solitude est souvent très présent quand on est confronté au diagnostic et qu'on se dit qu'il y a un vide énorme, finalement, quand on enlève le travail, quand on est en arrêt de travail. parce qu'on enlève ce pourquoi on était motivé pendant tellement longtemps, quand le travail prenait finalement toute la place.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et non, vous n'êtes pas seule. En tout cas, merci beaucoup Alexandra pour ton témoignage. Je te souhaite vraiment de trouver une solution pour ton sommeil. Je t'envoie plein de bonnes ondes pour la suite.

  • Speaker #0

    Merci également Séverine de m'avoir donné l'opportunité de... partager mon vécu sur le burn-out en espérant que ça puisse faire écho chez quelqu'un et si ça donne à une personne un petit coup de plus, un petit coup de positif, un petit coup de mieux, comme ça a pu être le cas pour moi quand j'ai entendu d'autres personnes relater des choses de leur quotidien, dire Ah mais oui !

  • Speaker #1

    Moi pareil !

  • Speaker #0

    Ok, ça va mieux en fait. Ça ne va pas bien, mais ça va mieux parce que je ne suis pas toute seule.

  • Speaker #1

    La nuit après le burn-out.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Merci à toi Alexandra.

  • Speaker #0

    Merci Séverine.

Description

Dans cet épisode, Alexandra nous livre un témoignage poignant de son burn out. Elle décrit les signaux d'alerte qu'elle n'a pas écouté, des comportements qui auraient pu lui coûter la vie, son incompréhension face à son état de fatigue, sa sidération au moment du diagnostic médical tombé il y 2 ans jour pour jour. Aujourd'hui elle est sur le chemin de sa reconstruction grâce à l'aide de professionnels formés sur le sujet.


Retrouvez un nouvel épisode de RECONNECT, un lundi sur deux sur toutes les plateformes de podcast (Apple Podcasts, Spotify, Deezer...).

Séverine Lapp est naturopathe et coach, experte du burn out et des troubles liés au cycle féminin depuis 5 ans.

Retrouvez Séverine tous les jours sur Instagram :

https://www.instagram.com/severinelapp.naturopathe


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Reconnect, je suis Séverine Lapp, naturopathe et coach. J'accompagne les femmes à prendre leur place dans la société, pleinement épanouie et alignée avec elle-même. Bonjour Alexandra, je suis ravie de te recevoir dans ce nouvel épisode de mon podcast pour parler du burnout.

  • Speaker #1

    Bonjour Séverine, je suis ravie de participer à ton podcast. Je ne te cache pas que c'était quelque chose que j'avais sur une to-do liste de choses que je ferais de différentes, que je n'avais jamais faites, qui me sortiraient un petit peu de ma zone de confort. Et je suis ravie d'être là aujourd'hui avec toi pour pouvoir parler du burn-out.

  • Speaker #0

    Merci à toi parce que je sais que ce n'est pas toujours facile quand on traverse cette période de burn-out justement de sortir de sa zone de confort parce que derrière ça révèle beaucoup de peur ou ça peut réveiller des angoisses ou plus d'anxiété donc bravo à toi.

  • Speaker #1

    Merci, donc oui oui oui je sors de ma zone de confort mais sereine justement parce que je me sens prête et en capacité à faire d'autres choses. Et c'est, je pense, une belle étape dans mon rétablissement, puisque ça fera deux ans, fin janvier 2025, que j'ai été diagnostiquée pour burn-out. Et ça a été le 20 janvier 2023, je me rappellerai de cette date toute ma vie, parce que je pense que le médecin qui m'a diagnostiquée m'a sauvé la vie. Pourquoi ? Parce que... depuis plusieurs mois, depuis l'été 2022, je connaissais des épisodes très compliqués en déplacement professionnel. Pour précision, j'étais facility manager dans un laboratoire radiopharmaceutique. J'étais en charge de toute la maintenance de nos bâtiments, de nos sites de production. On a l'entreprise à une douzaine de sites de production partout en France. Et donc je me déplaçais sur tous ces sites pour assurer la supervision de chantier et la mise en place de contrats nationaux. Et donc au fil de mes déplacements, tout en voiture, je me suis endormie une première fois au volant en juillet 2022 et ça m'a ébranlée fortement et je me suis dit bon... C'est grave, fais attention, mais ça va aller. Et puis j'ai eu plusieurs autres épisodes en voiture, avec des trous noirs, des absences, où je pouvais rouler plusieurs kilomètres en ayant un souvenir, le dernier souvenir étant 5, 6, 7, 8 kilomètres avant. J'ai raté des empranchements d'autoroute qui m'ont fait faire des détours de plus de 80 kilomètres avant de rentrer chez moi. Voire une fois, j'ai fait plus de 100 kilomètres. Parce que je m'étais trompée et je ne m'en suis pas rendue compte tout de suite. Et en fait, ça m'a alertée. Je me suis dit, il y a un souci, mais sans l'identifier. Ça a duré, ça s'est répété. J'ai des personnes dans mon entourage professionnel qui me disaient, Alex, fais attention, tu vas faire un burn-out, tu devrais te faire arrêter. Mais non, ça va, je suis fatiguée, ok, mais ça va aller. Oh, et puis si je dois prendre le mur, je prendrai le mur, mais voilà. C'était, voilà. La notion de burn-out pour moi était très très floue. L'idée que j'en avais, qui était une idée fausse, c'était purement une histoire de craquage. Et du coup, si c'était un craquage, c'est qu'on était faible, et comme je n'étais pas faible, je n'allais pas craquer. Donc, j'ai tenu, j'ai tenu, j'ai tenu. Ça devenait de plus en plus compliqué parce que j'avais des déplacements réguliers. Et comme j'avais toujours ces soucis d'absence, voire d'endormissement volant, j'ai adopté un comportement dont je me rends compte aujourd'hui qu'il était excessivement dangereux puisque je roulais de plus en plus vite. En roulant plus vite, forcément, j'allais arriver plus vite à ma destination. Et j'en étais à traverser des viaducs sur l'autoroute à pleine vitesse parce que je craignais de passer par-dessus le parapet en me disant Mais si tu as une seconde d'inattention, tu passes par-dessus le parapet et bon, voilà, c'est la fin. Ce qui m'a alertée également, mais... Je me disais, oui, bon, ok, c'est la fin, mais en même temps, tu es toute seule, tu ne laisseras personne derrière toi. Donc bon, si ça arrive, c'est que ça doit arriver, ce n'est pas grave. Et j'ai continué comme ça plusieurs mois, jusqu'au moment où fin 2022, plus c'était en novembre, j'ai eu une espèce de révélation. Et je me suis rendu compte que, oui, peut-être que j'allais me jeter toute seule dans le vide avec une voiture, involontairement, évidemment. Mais peut-être que ce ne serait pas comme ça que ça se passerait, mais que j'irais plutôt taper une voiture en face de moi. Et là, j'ai vraiment pris une énorme claque dans la figure, parce que je me suis dit, non, mais là... potentiellement, tu es un danger pour toi-même, c'est une chose, mais tu peux être un danger pour quelqu'un d'autre. Et là, ce n'est pas du tout la même chose. Donc, j'ai commencé à me rendre compte qu'il y avait vraiment quelque chose de très sérieux derrière cette fatigue. J'ai sollicité mon médecin traitant de l'époque, qui ne m'a pas entendu, qui, quand je suis allée voir ce médecin, une semaine après être rentrée de vacances, et que je lui ai eu exprimé mes inquiétudes, il m'a dit, oh mais madame, Si deux semaines de vacances ne vous ont pas servi, ne vous ont pas suffi à vous rétablir, à vous reposer, ce n'est pas 15 jours d'arrêt qui vont y changer grand-chose. Et là, je me dis, mais je ne suis pas venue chercher un arrêt, je suis venue chercher une réponse, savoir pourquoi je suis dans cet état-là et quoi faire pour en sortir. Bon, voyant que je n'avais pas de réponse, j'ai un petit peu cherché ailleurs et quelqu'un de mon entourage familial m'a dit, je connais un médecin qui est spécialisé dans les états de fatigue. Va le voir. Point où j'en étais, je lui dis, vas-y, t'as rien à perdre. Et donc, j'ai rencontré ce médecin, ce fameux 20 janvier 2023. Et là, le diagnostic est tombé, mais très, très rapidement. Madame, vous faites un burn-out. Et là, un poids immense s'est levé de mes épaules. Je me suis effondrée dans le cabinet de ce médecin. Et c'est là que les choses ont commencé à avancer pour moi, on va dire, dans la bonne direction et dans la direction de ma deuxième vie, puisque je pense que toutes les personnes qui sont passées par le burn-out pourront confirmer qu'il y a un avant burn-out et un après burn-out. On ne peut pas sortir semblable d'un burn-out à ce qu'on était avant de tomber. Il y a beaucoup, beaucoup de choses à remettre en cause, en question. Alors, ce n'est pas ce qui se fait tout de suite, parce qu'on se retrouve, pour ma part, je me suis retrouvée dans un état de sidération totale. Après ce diagnostic, j'ai dû passer deux mois où je suis incapable de me souvenir précisément de ce qui a pu se passer, de ce que j'ai pu faire. Et puis, à un moment donné, je me suis dit, bon, allez, ma cocotte, c'est bon, ça fait deux mois que tu es à la maison, tu vas te remettre en selle, cherche... cherche toutes les solutions possibles pour aller mieux, pour t'en sortir. Donc ça a été sophrologue, psychologue, et puis tiens, si je faisais un bilan de compétences au passage, parce que bon, il y a peut-être des questions à se poser sur mon avenir professionnel, si j'ai fait un burn-out et si je l'ai fait à ce moment-là, il y a peut-être une bonne raison. Donc j'ai cherché des professionnels, j'ai commencé à travailler avec une psychologue formidable, et... J'ai trouvé une femme qui accompagnait les personnes en burn-out dans le cadre d'un bilan de compétences dédié aux personnes qui ont fait un burn-out. Ce qui m'a interpellée parce que l'idée, ce n'était pas seulement de dire Ton ancien métier, ce n'est pas ça, tu vas être ça. Qu'est-ce que tu peux faire maintenant ? Et du coup, on a fait ce travail qui a permis d'identifier les raisons pour lesquelles j'avais pu faire un burn-out. qui ont été raisons, qui ont été, on va dire, confirmées dans le cadre aussi de la psychothérapie que je faisais en parallèle et qui, je pense, bien souvent amènent à des personnes qui sont extrêmement investies dans leur travail, qui ne comptent ni leur temps, ni leur énergie, parce que leur objectif, c'est de bien faire, de très bien faire leur travail. Pour ma part, et je pense... pour la part de beaucoup d'entre nous d'en faire plus, parce que personnellement, j'avais beaucoup de choses à démontrer, à prouver. J'avais besoin qu'on reconnaisse ma valeur, parce que j'avais besoin de savoir que je valais le coup, que j'avais le droit d'être là, que je ne prenais la place de personne. Sachant qu'en plus, je travaillais dans un environnement technique et dans un environnement exclusivement masculin, j'étais la seule femme. Donc ça me donnait encore plus de raisons d'aller plus loin dans mon investissement professionnel. besoin alors besoin de reconnaissance oui mais besoin de reconnaissance pour justifier mon droit à être là ma valeur mon droit d'exister donc ça emmène très loin très très loin puisque il me coûtait la vie in fine ce que tu décris pardon je te coupe mais ton témoignage est extrêmement poignant

  • Speaker #0

    Je te connais depuis plusieurs mois et à chaque fois que tu me racontes comment t'as tiré sur la corde et quels ont été les signaux d'alerte, à chaque fois je suis effarée de ce qu'on est capable d'endurer et qu'on met un peu sur le compte du stress, de la fatigue, mais sans mesurer finalement la dangerosité. Alors si ça s'est fait au fur et à mesure chez toi, jusqu'à ce qu'il y ait effectivement une prise de conscience, mais... Je suis toujours tellement étonnée de ce que le mental est capable de nous faire subir jusqu'à ce que le corps dise à un moment, on ne peut plus continuer comme ça. Je ne suis pas d'accord.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, c'est que le mental nous emmène plus loin. C'est ce qui m'a permis de tenir aussi longtemps, puisque ça a duré pendant des années et des années. Une charge de travail qui n'a cessé de s'accroître. parce que fusion avec une autre entreprise, périmètre qui double mais qui fait plus que doubler parce qu'on intègre en tout cas pour ma part des sites que je ne connaissais pas, avec des gens que je ne connaissais pas et à chaque fois des situations très différentes. Alors que ce que je gérais au départ, les premiers sites que je gérais c'était tous les mêmes, configurés de la même manière, construits de la même manière, etc. Les nouveaux sites c'est Chaque site était différent. On n'était pas propriétaire, mais on n'avait pas de contrat avec les mêmes institutionnels. Donc, beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail en plus et en n'ayant aucune ressource à louer. Alors qu'effectivement, sur tous les autres services, y compris mon service, des ressources avaient été allouées, mais j'ai fait partie des très, très rares personnes de l'entreprise. à gérer beaucoup plus, toujours toute seule. Et comme j'ai eu la chance d'exercer un métier qui me passionnait, plus on m'en donnait et plus j'étais contente, parce que je me disais que si on m'en donne plus, c'est que je ne suis pas si mauvaise que ça en fait, c'est que je suis douée. Et peut-être que si j'en fais encore plus, on va enfin reconnaître ma valeur et j'aurai peut-être telle promotion. Donc, la tête dans le guidon, on avance, on avance, on continue, on continue. Puis en fait, on finit par ne plus regarder ce qui se passe autour de soi. Moi, sur les trois derniers mois avant le diagnostic, c'était le travail et rien d'autre que le travail. Il n'y avait aucune vie sociale. Je passais mes week-ends enfermés chez moi pour essayer de retrouver suffisamment d'énergie pour enchaîner sur une semaine et sur des déplacements. Et à un moment donné, j'ai l'impression qu'on se déconnecte un petit peu de la réalité. On est focussé sur une chose en particulier. Pour ma part, j'étais focus entièrement sur mon travail, sur les projets, sur terminer l'année, sur préparer l'année suivante. Et il n'y avait rien d'autre. Et il fallait tenir parce qu'en plus, le secteur d'activité étant un secteur médical, Avec comme client final un patient, on se dit non, non, mais là, il ne faut rien lâcher. Le client, c'est un patient. Si à un moment donné, quelque chose ne se passe pas comme il devrait se passer, c'est le patient qui va en payer les conséquences. Donc, ce n'est juste pas possible. Ce n'est pas possible. Et on continue, on pousse, on pousse, on pousse. Et ce n'est pas comme je l'ai beaucoup entendu dire, en tout cas. De mon point de vue, ce n'était pas la question de se dire je suis le sauveur, je suis Wonder Woman Non, ce n'est pas ça, c'est je fais mon job

  • Speaker #0

    Ce sont les personnes qui s'épuisent, c'est un profil particulier. Ce sont des personnes qui sont déjà débattantes, qui ne sont absolument pas faibles. Ce sont des personnes qui ne savent pas toujours poser leurs limites parce qu'elles n'écoutent pas suffisamment les signaux d'alerte du corps. Ce sont des personnes qui sont très investies, très impliquées. qui adorent leur métier. J'ai entendu le mot passion tout à l'heure. Donc le burn-out, pour moi, touche les personnes, principalement qui se surengagent, se surinvestissent à cet endroit du travail, pour prouver certaines choses, des choses qui sont parfois fausses, qu'on déconstruit après, quand on est dans le parcours. De reconstruction, déconstruction, reconstruction, une fois que le diagnostic a été posé et qu'on prend le temps nécessaire pour sortir la tête du guidon, comme tu disais tout à l'heure, prendre du recul sur ce qui s'est passé pour mieux comprendre comment on fonctionne en fait.

  • Speaker #1

    Oui, c'est exactement ça. C'est avoir pris par la force des choses le temps de recul et de réflexion nécessaire. comprendre pourquoi on en est arrivé là et vraiment aller chercher tout au fond et tout au fond remonte beaucoup de choses certes nous avons un tempérament mais qui a été entretenu par une éducation par des croyances bonne ou moins bonne qui compte on a alimenté et qui ont fait que on a voilà on a poussé on a poussé on a poussé pensant qu'on y arriverait parce que Pour ma part, tant que ça tenait, voilà, il n'y avait pas de questions à se poser. Et puis, ce n'est pas grave, demain, c'est samedi, donc je ne sors pas de chez moi. Dans tant de temps, j'aurai quelques jours de vacances, donc ça devrait aller mieux, etc. Et comme ça a toujours marché, il n'y a pas de raison qu'un jour, ça s'arrête.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup une phrase que je cite régulièrement d'Albert Moucaïber, qui est neuro... biologiste, si je ne dis pas de bêtises, qui dit attendre les vacances ou le week-end pour se reposer, c'est comme si on mangeait 15 kilos de nourriture en début de mois et qu'on ne mange plus rien le reste du mois. Ça ne peut pas fonctionner. Le repos, c'est au quotidien. Et bien souvent, quand on tire sur la corde, le sommeil est complètement altéré parce que du fait du stress chronique, on a dérégulé notre système neuro-endocrinien. Donc une mauvaise capacité de récupération et derrière des problèmes de ce que tu citais, un peu des trous noirs, des oublis, des problèmes de concentration, de mémoire, de capacité d'attention aussi.

  • Speaker #1

    Oui, attention très difficile à poser sur quelque chose en particulier. Ça part, moi j'ai déjà un tempérament à faire 15 trucs à la fois. Mais là, c'est encore pire. C'est encore pire. Et puis avoir une perception de la réalité tordue ou distordue, je ne sais pas si le mot est juste, où une petite chose en plus dans mon planning allait me paraître quelque chose d'impossible à accomplir et à l'inverse, quelque chose de plus grosse ampleur dans mon travail. Dans ma tête, oui, c'est bon, je gère, fastoche, je vais y arriver. J'étais complètement... Les dernières semaines, tout se mélangeait. Donc, non, non, il y a vraiment... Oui, on perd prise avec la réalité. En tout cas, pour ma part, c'est un petit peu ce qui s'est passé, ce dont je me suis rendue compte avec du recul, où j'avais une perception erronée des choses, en fait. Parce que mon cerveau n'arrivait plus à suivre. Je suis quelqu'un qui n'aime pas le sucre, par exemple. Quand je partais en déplacement, le midi, je mangeais des desserts, alors que ce n'est pas habituel chez moi, parce que ça me permettait de tenir l'après-midi sur mon chantier.

  • Speaker #0

    L'appel du sucre, c'est pour avoir rapidement une source d'énergie disponible.

  • Speaker #1

    Et ça, ça a été avec du recul et avec l'analyse. Quelque chose qui est pour moi aujourd'hui un lanceur d'alerte. Un autre lanceur d'alerte, c'est mon attitude au volant. Ce sont des choses que j'apprends à écouter et à identifier. J'ai fait une rechute au mois de juillet cette année et je m'en suis rendue compte lors d'un trajet en voiture, un trajet d'une heure où je me suis retrouvée dans un état d'épuisement où j'ai eu le même réflexe d'accélérer très fortement et de rouler. grosse vitesse sur des départementales parce que je sentais que je partais. Et là, j'ai compris. J'ai compris qu'il se passait un truc et que j'étais en train de faire une rechute. Et ça m'a permis de me rendre compte qu'effectivement, depuis quelques semaines, je tombais dans le sucre. Je ne l'avais pas forcément identifié parce que j'avais associé ça à de la gourmandise. Et en fait, non, tout m'y bout à bout. Effectivement, ce qui avait été identifié comme lanceur d'alerte plusieurs mois en amont, je les revivais et effectivement... Ces lanceurs d'alerte m'ont fait comprendre que je repartais dans une rechute.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, il y a des sujets sur lesquels tu es encore en train de travailler par rapport au burn-out. Est-ce que tu considères qu'il y a des fragilités à certains endroits ou des choses qui ne sont pas réparées, si je peux m'exprimer de cette façon-là ?

  • Speaker #1

    Alors, si on parle de choses pas réparées, moi j'ai aujourd'hui un gros nuage au-dessus de la tête, c'est le sommeil. J'ai commencé à avoir des troubles du sommeil en 2021, alors qu'ils étaient légers, qui se géraient avec des compléments alimentaires, des petites choses comme ça. Et puis ça s'est vraiment aggravé à l'été 2022 pour arriver à de l'insomnie totale, à des nuits entières à ne pas dormir fin 2022, début 2023. Et depuis plus d'un an et demi, effectivement, j'ai essayé un certain nombre de choses. des accompagnements, par des professionnels. Aujourd'hui, je suis toujours en quête d'un sommeil, d'une part, et qui plus est, d'un sommeil réparateur. Parce que le souci, c'est que je finis par dormir, mais je me réveille aussi fatiguée, voire plus fatiguée comme couchant. Et c'est un gros point noir, parce que ça m'handicape pour... Aborder la suite de ma vie professionnelle aujourd'hui, je suis dans un état qui ne me permet pas de tenir, d'assurer une journée complète de travail, à peine une demi-journée. On travaille, on a travaillé toutes les deux sur le sommeil. Toutes les solutions, tout ce que tu m'as proposé sont des choses qui sont censées marcher. J'avais essayé d'autres choses avant. Pour l'instant, ça ne marche pas sur moi, mais j'entame un travail avec un psychologue spécialisé dans les troubles du sommeil. On va rééduquer mon sommeil parce qu'il y a un côté, je pense qu'on retrouve chez beaucoup de personnes qui ont fait un burn-out, qui est un côté, en tout cas chez moi, très marqué de vouloir avoir le contrôle sur les choses. On parle des contrôles fric. et de ne pas lâcher prise. La difficulté à lâcher prise, même si le mental voudrait lâcher prise, même si on essaye tout un tas de choses, méditation, de musique relaxante, et si j'essayais de faire la sieste, et les exercices de respiration, et ceci et cela. Et en fait, ce qu'on a évoqué toutes les deux plus tôt, c'est qu'à un moment donné, c'est le corps. qui envoie le message au cerveau de lâcher prise et pas le cerveau qui envoie le message au corps de lâcher prise.

  • Speaker #0

    On ne peut pas contrôler le lâcher prise.

  • Speaker #1

    Absolument pas.

  • Speaker #0

    On ne peut pas se dire parce que maintenant j'ai décidé de lâcher prise que ça y est, ça va marcher et que je vais dormir. Effectivement, c'est dans le corps que ça se passe, qu'à un moment il y a cette sérénité via la sérotonine notamment, qui se transforme en mélatonine par la suite, qui est sécrétée. Et là, c'est vraiment au niveau physiologique, effectivement. Donc, merci aussi pour ton honnête air de dire qu'en naturopathie, on ne règle pas tout, si je t'ai invitée. C'est aussi pour dire que ce n'est pas parce qu'on prend des compléments alimentaires ou qu'on fait ceci ou cela qu'on a forcément les réponses. Ça va être dans l'approche pluridisciplinaire qu'on va trouver des personnes ressources autour de nous qui pourront nous accompagner sur des problématiques qui peuvent encore être présentes. On peut avoir aussi des séquelles du burn-out, je pense qu'on n'en parle pas toujours suffisamment, en fonction du degré de sévérité. Et d'avoir identifié, comme tu l'as fait, tes lanceurs d'alerte, c'est vraiment très bien, parce que c'est ce qui va te permettre de rester bien connecté, de te dire attention, là je suis de nouveau en train de partir sur le mauvais terrain Moi je sais que typiquement, mes lanceurs d'alerte, ça va être une qualité de sommeil moins bonne. ça va être aussi une appétence pour le sucre sachant qu'avec moi je suis naturopathe mais j'ai quand même dans les préconisations dans les conseils que je donne je suis décomplexée je ne suis pas hyper rigoureuse parce que l'alimentation est aussi source de préclésir ça va être si je sens beaucoup plus d'anxiété, si je sens un peu mon corps en tension Si quand je me lève, je sens que je suis nouée au niveau du dos, là c'est des signes que je suis en train de tirer sur la corde. Et aussi tout ce qui est mémoire et concentration. Donc je le vois par exemple quand... Quand vient le week-end, parfois, ça m'arrive assez fréquemment, le vendredi après-midi, quand j'ai une grosse semaine de travail, où je me dis, tiens, je vais encore finir ces deux, trois trucs là avant pour être tranquille ce week-end. Et en fait, je suis incapable de me mettre devant l'ordinateur. Ça, c'est le signe que, ben non, là, le corps, il n'est plus OK. Le mental, il voudrait, mais le corps, lui, il veut juste du repos. Donc, ça m'était arrivé dans ma période de reconstruction aussi, de ne plus arriver à pouvoir ouvrir l'ordinateur, de ne plus arriver à pouvoir. à lire, de ne pas enregistrer ce que je lis. Pour les personnes qui nous écoutent, essayez de retracer votre parcours pour voir un peu ce qui s'est passé en termes de symptômes, de signaux d'alerte, pour les identifier, pour éviter justement une rechute. Donc là, aujourd'hui, Alexandra, tu es en train de rechercher une solution pour ton sommeil. Si là, tu avais... envie de partager une leçon de ton burn-out, qu'est-ce que tu aimerais nous dire ?

  • Speaker #1

    Peut-être parce que je pense que pour beaucoup d'entre nous, on a eu quelqu'un à un moment donné qui nous a dit attention, ça ne va pas, tu n'es pas en forme Et généralement, j'imagine, encore une fois, je ne parle que pour moi, la personne qui m'a dit ça était une personne pareille, très investie, très engagée, dont j'ai appris bien après qu'elle aussi avait fait un burn-out. c'est que quand on commence à vous dire attention, tu fatigues, voire tu fais un burn-out, il faut peut-être se poser des questions. Et puis quand on commence aussi à cumuler des soucis de santé, moi j'ai eu tout un tas d'alertes, alors que j'analyse aujourd'hui comme étant des alertes, mais des choses qui n'avaient rien à voir. J'ai eu des problèmes d'hypertension très brutalement, de manière très épisodique, des petits soucis cardiaques aussi, des petites choses comme ça. qui était assez brutale, assez violente. Et avec du recul,

  • Speaker #0

    je me dis,

  • Speaker #1

    mais oui, c'était un signal d'alerte. Parce qu'aujourd'hui, ce sont des choses, des épisodes que je ne rencontre plus, ou à des degrés bien moindres. Donc, quand il y a des choses comme ça, en termes de santé, de bien-être, qui sortent vraiment de l'ordinaire, je pense qu'il faut se poser la question et encore une fois comprendre que notre corps nous envoie des messages. Ce n'est pas le mental qui régit notre état physique, mais c'est bien notre physique qui nous envoie des signaux en disant Ok, tu ne veux pas écouter ? Allez, j'envoie un signal un peu plus fort.

  • Speaker #0

    Je rejoins tout à fait. Sur les manifestations, on parle de burn-out comme étant un épuisement physique, psychique et émotionnel. Moi, je dirais plus un effondrement de l'organisme qui n'a plus les ressources pour faire face. Et dans les manifestations, on est sur le côté physique avec... Le premier symptôme, une fatigue profonde de laquelle on a du mal à récupérer. Puis ensuite, ça peut toucher le système cardiovasculaire avec un sentiment d'oppression thoracique, de l'attaque cardiaque, des palpitations, de l'hypertension. Ça peut toucher le système digestif avec une dysbiose, une alternance entre la constipation, la diarrhée, gastrite, reflux gastro-œsophagien. La peau également, on peut avoir des poussées de psoriasis, d'eczéma. On peut avoir tout d'un coup des dermites ou des pelades. Tout ce qui touche un peu la tête, c'est quand on a trop de choses qui tournent dans la tête. On peut avoir des migraines. En fait, il y a toute une palette de symptômes physiques. qui ensuite peuvent aussi se manifester sur le côté psycho-émotionnel, avec des émotions d'antici, une plus grande sensibilité, des crises de larmes, des accès de colère, de l'irritabilité, des symptômes anxieux, voire dépressifs, sachant que le burn-out n'est pas une dépression, mais le burn-out peut mener vers une dépression. Donc en fait, tout ce qui est en... en opposition avec un état antérieur. Souvent, c'est un changement un peu subtil, puis les symptômes s'installent un peu de manière insinueuse. On ne s'en rend pas forcément compte, on met ça sur le coup de ceci ou de cela, et on ne s'écoute pas toujours suffisamment. Et c'est bien après, comme tu l'as dit là, quand on analyse de manière rétrospective ce qui s'est passé, qu'on arrive à se dire Ah, mais tout ça, c'était déjà des signaux qui nous disaient qu'on était en stress chronique et qu'on était en train de glisser vers un burn-out. Parce que le burn-out, c'est vraiment tout le processus. Ce n'est pas un moment T, c'est tout le processus de stress qui nous mène à un moment, à cet effondrement. C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Donc aujourd'hui, un mot que tu aimerais dire à une personne en burn-out ?

  • Speaker #0

    Tu n'es pas seule.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Merci de partager ça, parce que le sentiment de solitude est souvent très présent quand on est confronté au diagnostic et qu'on se dit qu'il y a un vide énorme, finalement, quand on enlève le travail, quand on est en arrêt de travail. parce qu'on enlève ce pourquoi on était motivé pendant tellement longtemps, quand le travail prenait finalement toute la place.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et non, vous n'êtes pas seule. En tout cas, merci beaucoup Alexandra pour ton témoignage. Je te souhaite vraiment de trouver une solution pour ton sommeil. Je t'envoie plein de bonnes ondes pour la suite.

  • Speaker #0

    Merci également Séverine de m'avoir donné l'opportunité de... partager mon vécu sur le burn-out en espérant que ça puisse faire écho chez quelqu'un et si ça donne à une personne un petit coup de plus, un petit coup de positif, un petit coup de mieux, comme ça a pu être le cas pour moi quand j'ai entendu d'autres personnes relater des choses de leur quotidien, dire Ah mais oui !

  • Speaker #1

    Moi pareil !

  • Speaker #0

    Ok, ça va mieux en fait. Ça ne va pas bien, mais ça va mieux parce que je ne suis pas toute seule.

  • Speaker #1

    La nuit après le burn-out.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Merci à toi Alexandra.

  • Speaker #0

    Merci Séverine.

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