- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Reconnect, je suis Séverine Lapp, naturopathe et coach. J'accompagne les femmes à prendre leur place dans la société, pleinement épanouie et alignée avec elle-même. Bonjour Audrey, je suis ravie de te recevoir aujourd'hui pour ce nouvel épisode de mon podcast pour que tu nous partages ton témoignage du burn-out et où tu en es aujourd'hui.
- Speaker #1
Bonjour Séverine, merci beaucoup pour l'invitation. Je suis ravie de partager cette expérience parce que je pense que les expériences de chacun, chacune, peuvent vraiment aider les gens qui traversent un burn-out ou qui le disent qu'un jour ils ne le feront pas. Ils ne sont pas sûrs qu'ils s'en sortiront, donc je trouve ça intéressant de partager mon expérience, même si je pense que chacun fait son chemin à sa manière.
- Speaker #0
Oui, on est tout à fait d'accord. Et si je t'ai invitée, c'est aussi pour dire qu'il y a une vie après un burn-out.
- Speaker #1
Effectivement.
- Speaker #0
Est-ce que tu te souviens de comment tu te sentais ? Est-ce que tu avais des signaux d'alerte avant de… d'être mise en arrêt maladie ?
- Speaker #1
Alors oui, moi, pendant longtemps, j'étais vraiment en permanence dans un sentiment d'être sous l'eau, de ne pas y arriver, de courir partout. Et puis à côté de ça, j'avais mon corps qui me... qui me rappelait à l'ordre régulièrement. Donc, j'avais des douleurs dans la nuque, dans tout le stress, tout ce qu'on peut ressentir. Et ce qui a vraiment été compliqué à cette époque-là, c'est qu'à un moment donné, en fait, j'avais mal au niveau du sacrum. Et comme moi, j'avais à l'époque un métier, j'ai toujours un métier où je suis assise devant un ordinateur, ça devenait très, très compliqué. Donc, c'est... C'était séance de kiné sur séance de kiné. Et en fait, on voit que ça évolue, mais ça revient au moindre stress, à la moindre tension. Tout est amplifié. C'est vraiment cette notion de, au fur et à mesure, le corps envoie des signaux. Et c'est de plus en plus fort. Et tu as beau faire de la kiné ou autre chose pour remédier aux douleurs corporelles, au final, il trouve toujours un moyen de revenir à la charge sur autre chose. Après, les autres signaux, c'était surtout la nuit. Moi, je n'avais aucun problème d'endormissement parce que j'étais tellement à fond toute la journée que je tombais. Quand je tombais le soir, je m'endormais. Par contre, à partir de 1h30, 2h du matin, j'étais réveillée. Et là, ça a été parti pour 2-3 heures de réunion, d'être réveillée, de ne pas pouvoir dormir. Je ne comptais plus le nombre de nuits où je me levais pour lire parce que je pensais à tout ce que j'avais fait dans la journée d'avant, tout ce que j'avais mal fait, surtout. Il n'y avait que ça qui venait. Et tout ce qu'il fallait que je fasse la journée suivante, en me disant, là tu y penses, c'est clair, mais demain tu ne t'en souviendras pas. Et donc tu vas recommencer la nuit prochaine à repenser à tout ce que tu n'as pas fait. Il y avait vraiment tout ce cercle vicieux permanent qui était vraiment très compliqué. Et à côté de ça, je tenais la route la journée parce que j'avais... J'avais cette adrénaline, ou je ne sais pas, je dis que c'est de l'adrénaline, mais en fait, ce n'est peut-être pas ça.
- Speaker #0
Le cortisol.
- Speaker #1
Le cortisol, oui, qui me tenait. Et parce que j'avais cette angoisse de mal faire les choses, d'être montrée du doigt parce que j'avais mal fait, oublié, raté, menti, enfin,
- Speaker #0
tout ce qu'on peut imaginer. Est-ce que c'était vraiment le cas ? Est-ce que vraiment tu faisais mal tes tâches ? Est-ce que tu faisais des erreurs ? Non,
- Speaker #1
je n'ai pas. J'ai beaucoup lu sur le burn-out. Souvent, on entend que les gens... ont tendance à vraiment perdre les pédales au bureau et à vraiment, enfin, à complète, oui, à plus faire les choses correctement, à plus être efficace, ou bien on peut pas faire conscience à cette personne parce qu'elle n'y arrive plus. Moi j'ai pas eu cette problématique là. J'ai pas eu une autre problématique à laquelle je pensais en disant ça. Ah oui, on dit aussi beaucoup que le système immunitaire est pas mal touché. Alors moi, pas du tout. Ça, j'avais pas toutes les petites maladies, les rhumes, tous les virus qui traînaient. Je n'ai pas eu ces problématiques-là. Moi, c'était vraiment des douleurs corporelles. Et je le disais à ma collaboratrice, je lui disais, mon corps me fait mal, il me fait souffrir. C'était vraiment l'expression que j'avais, qu'elle ne comprenait pas. elle ne vivait pas ce que je vivais et elle souvent il y a une chose dont je me souviens un jour où j'avais des gros projets avec des deadlines qui arrivaient à terme où c'était un peu chaud un peu tendu pour y arriver mais au final j'y arrivais et je n'arrivais pas à me réjouir de réussir un projet c'était toujours la pensée de la suite qui arrivait donc le verre était à moitié vide en permanence Et je me souviens d'un jour, ma collaboratrice qui m'a dit, on a fait tout ça. Là, maintenant, il ne nous reste plus que ça. Alors que moi, je voyais la montagne. Et c'est marrant parce que cette remarque-là, c'est une remarque qu'elle m'a faite, je crois, huit mois avant que je sois en arrêt. Donc, c'était déjà le projet.
- Speaker #0
Préparé.
- Speaker #1
C'était déjà... en gazette et ça a mis encore j'ai tenu encore pendant huit mois à aller au boulot et à faire poker face toute la journée t'as le masque de tout va bien à tel point que le jour où mon médecin m'a mis en arrêt quand j'ai prévenu ma responsable elle m'a dit ah bon mais non mais ça avait l'air d'aller attends hier on était en formation ensemble mais j'ai rien vu quoi et c'est là que je suis te rends compte aussi de l'image que tu renvoies et de tout ce que tu portes, ces masques, tout ce que tu portes sur les épaules, tout ça.
- Speaker #0
Et tout ça, c'est des mécanismes d'adaptation. Et le stress, c'est l'ensemble de nos mécanismes d'adaptation. Donc le burn-out, il arrive qu'à un moment, ces mécanismes d'adaptation, tu n'arrives plus à les faire tenir. Qu'est-ce qui t'a motivée à aller consulter un médecin ?
- Speaker #1
C'est parce qu'il fallait que je renouvelle mon ordonnance pour le kiné. D'accord.
- Speaker #0
Et t'es sortie avec un arrêt de travail pour Burnout ? Oui,
- Speaker #1
en fait, mon médecin m'a dit, à un moment donné dans la consultation, il m'a dit « Ah, mais vous avez l'air fatiguée quand même ! » Et j'ai eu cette phrase, j'ai dû lui dire « Ouais, ouais, je dors pas très très bien. En fait, ce que j'aimerais, c'est pouvoir déposer mon cerveau. » Et 18 mois auparavant, j'avais eu un épisode un peu critique aussi où j'avais été la voir et elle m'avait... Je ne sais plus, alors elle avait voulu m'arrêter, mais moi, je n'avais pas voulu.
- Speaker #0
Caractéristique.
- Speaker #1
Puis ça s'était passé. Je pense qu'au boulot, ça s'était calmé aussi, donc j'ai réussi à passer le cap. Donc, ayant cet épisode-là en tête, elle ne m'a même pas posé la question. Quand je lui ai dit... que j'aimerais déposer mon cerveau pour pouvoir dormir. On était dans la partie consultation, elle est retournée à son bureau. Moi, je suis arrivée, elle était en train de taper sur l'ordinateur et en fait, elle me faisait mon arrêt. Donc, elle m'a regardée, elle m'a dit, voilà, donc je vous ai mise en arrêt pour trois semaines. Et là, moi, ça a été l'incompréhension. je suis je suis mais enfin quel est l'intérêt que je suis pas à l'article de la mort que ça va que je suis fatigué mon papa non plus la semaine c'est des grandes vacances quoi quelque part oui c'est ça c'est ça c'est ça et bon bien sûr j'ai négocié pour qu'elle ne fasse pas attaquer je lui explique que j'avais des nés des choses à faire la semaine d'après et que je les faisais et que je revenais samedi pour qu'elles m'arrêtent. Et là, elle m'a regardée, elle m'a dit, non mais je ne vous pose pas la question, c'est moi qui défile, fais-moi le chef. Cette phrase, fais-moi le chef, elle me dit ça. Et j'avais ce... À ce moment-là, j'étais perdue parce qu'on m'ordonnait quelque chose qui était totalement contradictoire avec ma façon d'être. C'est mon premier arrêt maladie de toute ma carrière pro. Ça faisait 20 ans que je bossais. Mais d'un autre côté, j'avais un autre côté qui me disait, ça, c'est pas mal cette idée. C'est pas mal de ne plus y retourner. Mais quand même. qu'est-ce que tu fais ? Cette culpabilité qui commençait à venir. Et là, elle me sort la frappe magique. Elle me dit, non, parce que là, il faut vraiment que vous preniez soin de vous. Donc là, maintenant, vous allez prendre soin de vous. Vous avez trois semaines. On se revoit dans une semaine. On fait le point. On voit à peu près comment ça se passe. Alors là, moi, prendre soin de vous, c'est ce que j'ai que ce truc-là. D'accord. Donc, je ne vais pas prendre... Donc, la... Ce qu'elle m'avait bien dit, c'est surtout l'ordinateur reste de côté, pas de contact avec le boulot. Enfin voilà, on arrête tout, on stoppe tout. Et ça, c'est juste improbable quand on est dans ce cercle depuis tellement longtemps d'être tout le temps, tout le temps, tout le temps à fond, le boulot, le boulot, le boulot. Je ne bossais pas le week-end, mais je l'avais tout le temps en tête. Donc c'était tout comme. J'avais des journées la semaine, je ne bossais que 5 jours sur 7. J'avais des journées de malade, je rentrais super tard le soir, j'avais plus de vie. Le week-end, j'étais sur les rotules. Là maintenant, tout ça, c'était il y a un peu plus de deux ans. Déjà, ça me paraît beaucoup plus loin que deux ans, déjà ça. et vu ce que je suis devenue je me demande en fait qui est cette personne t'es une nouvelle version de toi oui vraiment c'est
- Speaker #0
ce que je dis toujours le burnout nous transforme en une nouvelle version de nous même plus alignée avec qui on est sans justement ce masque ce poker face c'est ça ouais Quelles sont les leçons que tu tires de ton parcours ? Qu'est-ce que tu as identifié finalement comme facteur qui t'ont poussé peut-être jusqu'au burn-out ?
- Speaker #1
Moi, le facteur principal, c'est le perfectionnisme. Et par là aussi, la peur de ne pas être aimée. mal faire les choses et d'être d'être montré du doigt de pas être une personne de confiance quelqu'un sur qui on peut compter qui fait bien son boulot qui qui est parfaite quoi c'est en fait le si on va vraiment du truc si on déroule la blotte c'est la petite fille parfaite le syndrome de la petite fille parfaite que tu as réussi à déconstruire du coup durant ton parcours Bah oui, oui, parce que c'est vraiment lui. Au début où j'étais en arrêt, j'étais en mode culpabilité plus, plus, plus. Et tout ça, j'ai été obligée de le déconstruire parce que c'était vraiment le point de départ. Puis ça me mettait en colère. Et quand on est en colère à ce niveau-là, on ne dort pas non plus. Donc quand on est en arrêt, parce que... Parce que tu es au bout du rouleau et que derrière, en fait, tu ne dors pas. Il y a un truc qui ne va pas. Donc très vite, quand j'ai trouvé une psychologue, ça aussi, après, il faut trouver la bonne personne. Ce n'est pas toujours facile. Mais une fois que je l'avais trouvée, on a vraiment travaillé sur cette petite fille. Il faut la rassurer, lui dire que même si elle se trompe... Même si elle n'est pas parfaite, elle est aimable. Donc, on peut avoir confiance en elle. On peut l'aimer, tout simplement. C'est vraiment cette notion d'être aimée.
- Speaker #0
Et tu peux t'aimer aussi toi-même, en fait. C'est ça qu'on apprend aussi, je trouve, dans le parcours de reconstruction. C'est à se mettre à apprendre à prendre soin de soi, comme tu l'avais suggéré. ton médecin alors que souvent on ne sait pas trop par où commencer et que c'est tout ce chemin d'apprendre à prendre soin de prendre du temps pour soi pour faire des choses qui nous font du bien qui nous ressource tout ce qu'on s'autorise pas à faire en général ou qu'on avait absolument plus le temps de faire avant de complètement s'effondrer
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Et c'est vraiment cette notion et tout ça, en fait. Il y a aussi la partie confiance et estime de soi. Moi, je ne peux pas dire que je n'avais pas confiance en moi parce que je savais ce que je pouvais faire, mes capacités, c'était OK. Mais en fait, c'était vraiment cette estime de moi, m'aimer, comme tu disais. C'est très, très important de ne pas se taper dessus. La vie, le quotidien. s'en charge déjà très très bien. Ce n'est pas la peine en plus d'en rajouter parce que le matin, on est crevé, donc on a une sale tête, se le dire quand on est dans la glace, ce n'est pas la peine de la rajouter. C'est déjà parfois le matin, quand on voit, on se dit « Oula ! »
- Speaker #0
Sur la notion d'estime de soi, on est vraiment sur la valeur qu'on s'accorde et c'est bien souvent lié au discours, à ce qu'on se raconte dans notre tête. Bien souvent, on est notre pire ennemi. On peut avoir un discours tellement négatif, manquant complètement de bienveillance, alors qu'envers les autres, on est pleine d'empathie et de douceur.
- Speaker #1
C'est ça. C'est vraiment, quand on commence à être vraiment mauvais avec soi-même, c'est poser la question de, est-ce qu'à ta meilleure amie, tu dirais ça ? Oui. Si tu le dis, c'est que ce n'est pas ta meilleure amie, on va dire. Oui,
- Speaker #0
on est d'accord.
- Speaker #1
Ou alors, bon, soit elle a peut-être un peu dépassé les bordes, mais en général, ce ne sont pas des choses qu'on va raconter à quelqu'un qu'on apprécie ou qu'on aime. Donc, pourquoi se le dire à soi-même ? Et effectivement, c'était moi, réconcilier, rassurer ma petite-fille, l'enfant intérieur, comme on dit. Et vraiment faire le parallèle avec moi, adulte, qu'est-ce que j'ai accompli, tout ce que j'ai fait, tout mon parcours professionnel, qu'est-ce qui m'a amenée. Et finalement, avec cette estime de soi, ces valeurs, mais quelles sont tes valeurs ? Et te rendre compte finalement que dans la vie que tu menais jusque-là, les valeurs n'étaient pas du tout nourries. Ça aussi, ça fait bizarre de le dire. Moi, je savais qu'il y avait une de mes valeurs, c'était la liberté. C'est la liberté, puisque c'est une de mes valeurs qui est très, très importante. Et dans mon dernier poste, on était à moins de 100 000 de respecter cette valeur. Et ça, j'avais vraiment le sentiment d'avoir les mains liées en permanence. C'est très, très compliqué pour moi.
- Speaker #0
Et aujourd'hui, tu as un accord avec tes valeurs par rapport à ton nouveau métier ?
- Speaker #1
Oui. Alors, j'hésite parce que comme je démarre, j'ai monté ma structure, maintenant ça va presque faire un an, et démarrer en tant qu'auto-entrepreneur, c'est un challenge. C'est vrai que des fois, ça m'a remis à l'épreuve certaines de mes valeurs, mais parce que j'ai appris plein de nouveaux métiers en l'espace d'un an, qui finalement ne sont pas le métier que je veux faire. Mon but, c'est effectivement d'accompagner les personnes qui sont en passe de faire un burn-out. de les recentrer sur elles-mêmes et de prendre conscience de la vie qu'elles mènent. C'est pas normal qu'elles ont besoin de prendre soin d'elles et d'être au centre de leur vie. Et ça, aujourd'hui, c'est vrai que quand on monte une entreprise, tu ne fais pas tout de suite ce métier-là que tu fais. On touche à plein d'autres choses et donc, du coup, pour en revenir à mes valeurs, ça n'a pas toujours... Ça n'a pas toujours été très simple. Mais l'avantage du burn-out, parce qu'il y a des avantages.
- Speaker #0
On est d'accord.
- Speaker #1
C'est que je vais très vite, quand je sentais que je commençais de nouveau à glisser dans le « il faut, je dois » et « je ne bouge pas, il faut que je termine, il faut que je fasse ça » , j'ai eu cette capacité à très vite reprendre le dessus et à me rendre compte qu'en fait, je ne m'écoutais plus, que je repartais dans mes travers. dans le perfectionnisme, dans les injonctions, dans le « si ça c'est parfait comme ça, et pas fini à temps, ça va tout chambouler » alors que pas du tout. Donc ça, c'est vrai que c'est un gros avantage parce que je m'écoute beaucoup plus.
- Speaker #0
Alors c'est vrai que…
- Speaker #1
On a toujours nos traverses quelque part. On n'efface pas tout.
- Speaker #0
Oui, on est d'accord.
- Speaker #1
Le conditionnement, il est là. Mais il y a beaucoup de choses qu'on récupère rapidement.
- Speaker #0
Je suis d'accord. L'entrepreneuriat, c'est une des plus grandes sorties de zone de confort que moi j'ai pu faire. Sortir du salariat pour me lancer à mon compte, ça m'a confrontée à énormément de peur, à des blessures, des choses sur lesquelles je pensais avoir travaillé alors que ce n'est absolument pas le cas. C'est venu réveiller un petit petit et certaines choses. Et finalement, je me dis aujourd'hui qu'on est en apprentissage permanent et que, comme tu le dis, on ne peut pas changer fondamentalement de personnalité. On a un tempérament, une façon d'être. En revanche, on peut avoir des techniques ou des outils pour adapter notre comportement et continuer à évoluer dans le sens dans lequel on a envie d'aller.
- Speaker #1
C'est ça. C'est vraiment… Moi, je sais que ce que je ne faisais jamais quand j'étais salariée, c'est d'écouter mon intuition. Alors que bon nombre de fois, je me suis rendue compte que… J'avais raison, j'aurais dû l'écouter. Et du coup, je l'écoute plus maintenant et je m'écoute aussi beaucoup plus. Et ça, ça change la vie. Ça permet vraiment d'être plus en accord avec soi-même et plus alignée. Après, je ne dis pas non plus que la vie, elle est rose et c'est tout super, tout gênant. Mais c'est vraiment différent. Quand je me retrouve dans des situations un peu tendues ou c'est compliqué, je n'ai plus cette même approche dans le sens où je vais avoir tendance aussi beaucoup à lâcher. Puisque ce qu'on dit, le burn-out, en général, ce sont les personnes, les battantes, les personnes qui veulent aller au bout des choses, qui veulent prouver, qui veulent vraiment tout contrôler, rien lâcher. aller au bout des choses. Et ça, au final, quand on y réfléchit, on se dit mais ça sert à quoi ? Fondamentalement, ça sert à quoi ? Et donc ça, c'est vrai que maintenant, je vais avoir tendance, quand je me sens subvergée et que ça commence à partir un peu dans tous les sens, mon réflexe, ça va être de tout arrêter et de me poser. Soit ça va être une demi-heure où je fais carrément autre chose et je lâche. Soit c'est plus fort et dans ces cas-là, je reprends le sujet ou je reprends les choses le lendemain. Ça, c'est vraiment... C'est un non négociable nécessaire.
- Speaker #0
Et en tant qu'entrepreneur, est-ce que tu arrives à garder un équilibre entre le pro et le perso ? Parce que souvent, on peut travailler de la maison, donc c'est vrai que parfois, tout n'est pas toujours très, comment dire, limité ou encadré. On peut avoir envie de travailler le week-end. Est-ce que c'est des choses que... Qu'est-ce que tu as mis en place pour te préserver entre le pro et le perso ?
- Speaker #1
Moi, je... Alors déjà, je vais analyser mon chronotype. Je suis une personne qui travaillait tôt le matin, c'est pas possible. Donc je sais qu'en général, je démarre mes journées vers 10h. Et je vais... À ce moment-là, j'ai identifié que jusqu'au début d'après-midi, j'ai vraiment le cerveau qui est au taquet. Je sais que l'après-midi, travailler sur des sujets lourds où il y a besoin de beaucoup de réflexion, ce sera plus compliqué. Il y a des jours où ça ira, il y a d'autres jours où ça ira moins. Donc je sais déjà que l'après-midi, je vais être plus cool par rapport à ça, je vais être plus dans la créativité que vraiment dans le... le gros remuage de cerveau. Et puis après, mon conjoint, il est toujours salarié et lui, il ne travaille pas le week-end. Et donc, du coup, c'est l'occasion de passer du temps avec lui. Le soir, je vais travailler un peu plus tard parce que l'après-midi, souvent, je ne reprends pas. C'est un peu les réflexes contraires du boulot où il fallait venir tôt le matin. Il fallait reprendre à 14h ou à 13h. Donc je vais reprendre un petit peu plus tard dans l'après-midi. Par contre, ça m'arrive souvent, oui, de bosser jusque vers 19h. Alors c'est pas non plus trop tard, mais... Mais ça correspond plus à mon rythme, parce que le rythme de salarié ne me correspondait pas.
- Speaker #0
Aujourd'hui, tu avais un conseil à donner à une personne qui est en train de glisser vers un burnout ou qui traverse un burnout. Qu'est-ce que tu aimerais lui dire ?
- Speaker #1
Déjà, c'est vraiment se poser la question de où on est dans tout ça. dans sa vie, où est-ce qu'on est. Souvent, les personnes avec qui je travaille, je vais leur demander de faire le point sur tout ce qu'elles font dans une semaine. Et la question qui vient derrière, c'est qu'avez-vous fait pour vous ? Et en règle générale, on fait beaucoup plus, ces personnes-là font beaucoup plus de choses pour les autres que pour elles-mêmes. Et déjà, finalement, cette prise de conscience, de... de où on est dans sa vie et quelles considérations on se donne. Ça déjà, c'est déjà un début de prise de conscience de où on se situe. Après, effectivement, il y a aussi l'environnement familial qui peut jouer, mais c'est déjà très important de savoir où on en est. Et ensuite, tout doucement, de dérouler la plot pour savoir d'où peut venir cette façon de fonctionner.
- Speaker #0
Je te rejoins sur ce sujet. En général, les agendas sont très remplis. Nous, les femmes, on a une capacité à nous occuper beaucoup des autres au détriment de nos propres besoins. C'est des conditionnements dans lesquels on a été élevés sans jeter la pierre aux parents. C'est comme ça qu'on fonctionne pour la plupart d'entre nous. Est-ce que tu as envie de rajouter encore quelque chose ?
- Speaker #1
Je rajouterais une chose. c'est que quand j'étais en arrêt, j'ai découvert tout un nouveau monde, le monde de l'hypersensibilité et du haut potentiel. Et c'est quelque chose, au final, pour avoir découvert que je suis hypersensible et haut potentiel, c'est un fonctionnement qu'il faut absolument apprendre parce que ces personnes-là sont encore plus sensibles ou plus sujettes. à faire un burn-out. Parce que le fonctionnement est encore différent et donc la suradaptation est encore beaucoup plus importante. Les masques et tout ça c'est encore pire parce qu'il y a déjà cette notion de décalage au départ et après dans le système actuel ça rajoute encore une couche à tout ça. Et de savoir ça maintenant ça me permet aussi vraiment de... de faire attention à beaucoup plus de choses pour moi, de me faire passer en priorité sur beaucoup de choses, et de mieux le vivre en quotidien.
- Speaker #0
Je suis d'accord, j'ai beaucoup de clientes qui, après un burn-out, n'ont plus la capacité de se suradapter. C'est là où souvent il y a un bilan neuropsychique qui est posé par rapport à l'hypersensibilité, au potentiel, parfois au TDAH aussi. Auparavant, il y avait une capacité à... à masquer tout ça, à s'adapter, en fait. Qui était présente depuis l'enfance. Oui.
- Speaker #1
Et là, c'est beaucoup plus compliqué une fois que tu as compris tout ça parce qu'en fait, on se rend compte de toute l'énergie qu'on perd, qu'on met dedans. Et très vite, on est vidé.
- Speaker #0
pour le reste il n'y a plus de place et alors du coup il faut faire des choix apprendre à dire non c'est une des autres leçons du Burnout c'est ça,
- Speaker #1
de poser ses limites apprendre à dire non bon bah en tout cas merci beaucoup
- Speaker #0
Audrey pour ton témoignage et merci pour les conseils que tu as pu partager auprès des personnes qui vont nous écouter à bientôt c'est un plaisir de partager tout ça à bientôt