Speaker #0Bienvenue dans ce nouvel épisode de Reset Your Mind. Nouvelle année, nouvelles ambitions. Et si l'on est honnête 5 minutes avec nous-mêmes, nouvelles injonctions. Du genre, sois parfaite. Du genre, ne montre pas tes doutes. Du genre, fais plus avec moi. Ou tu ne devrais savoir ce que tu veux faire dans 5 ans. Je suis certaine que vous connaissez cette chanson, non ? Alors aujourd'hui, j'ai envie de parler de ce qui se cache derrière ces mots, derrière ce mécanisme, ce phénomène pourtant si valorisé dans notre culture, à tel point qu'il en devient bloquant, culpabilisant, et surtout contre-productif, j'ai nommé la perfection ou le perfectionnisme. Si je devais vous partager un top 3 des plus grands freins au leadership aligné ou... plus grand frein de votre équilibre pro-perso, au plus grand frein à cette lutte contre l'épuisement que nous menons, il n'en ferait très clairement pas. Cette obsession pour le perfectionnisme, pour tout anticiper, de tout bien faire, d'être surtout irréprochable et de ne jamais montrer ses failles, est le pire des freins et le plus contre-productif qu'il soit à un alignement. En tout cas, moi je trouve. Il est à distinguer de cette volonté d'excellence, cette volonté de se pousser au-delà des limites, et vraiment, écoutez, perfectionnisme pour le perfectionnisme. Et aujourd'hui, c'est ça que j'ai envie d'aborder avec vous. Rentrons sans plus tarder dans le lieu du sujet. Brené Brown, que vous connaissez peut-être dans son livre Le pouvoir de l'imperfection, que je vous conseille de lire, il est vraiment très intéressant, résume très bien le problème. Elle résume ceci. La perfection est une armure. Elle protège de la honte, mais elle empêche aussi de créer de véritables connexions. Qu'est-ce que cela vous inspire ? La honte est terriblement désagréable, on le sait. Mortelle, je ne pense pas, mais désagréable, ça c'est certain. Or, dans notre société, avoir honte est synonyme de perdre la face, d'être marqué au fer rouge et donc potentiellement d'être rejeté par le groupe. Et cela, notre cerveau le déteste en tout point. Ça le fait complètement et totalement flipper. Ce qui le fait se mettre en position de défense et donc de stress. Et ce n'est pas vraiment la situation la plus précise à conserver, lucidité et impact. On sait que le stress ne nous permet pas de voir toutes les options. Au contraire, il vient réduire notre champ des possibles et notre champ de vision. Mais si je vous disais que c'était un mur pour vous protéger de toute honte potentielle et hypothétique, on est encore dans la projection ici. Cette volonté de vous protéger contre cette honte vous coûte beaucoup plus qu'elle ne vous protège. Que pour devenir une leader ou un leader inspirant, il faut parfois effectivement oser exposer ses propres failles, ses propres incertitudes. Aujourd'hui, je vous propose donc un voyage dans le pouvoir de l'imperfection, avec des anecdotes, des outils et surtout des clés concrètes, pour revisiter votre définition de tout bien faire et de passer à l'action pour trouver, tester, une nouvelle façon de faire qui vous convienne peut-être un peu mieux. Commençons par une histoire aujourd'hui, si vous le voulez bien. Laissez-moi vous raconter l'histoire de Claire. Claire est une brillante dirigeante que tout le monde admire. Toujours impeccable, toujours au top, une carrière enviable, une équipe performante, des présentations PowerPoint dignes d'un Oscar. Si, si, je vous assure, absolument splendide. Cependant, ce que personne ne voit, c'est le prix qu'elle paye pour maintenir cette image. Elle bosse plus de 60 heures par semaine, si ce n'est pas 70 heures par semaine. Elle dort pas vraiment très bien. Et surtout, elle a cette peur constante, viscérale et clôt au ventre de si je montre une faiblesse, ils n'auront plus confiance en moi. Si je montre une faiblesse, je ne serai pas à la hauteur de mon but. Et puis forcément, quand on est dans cette dynamique-là , dans cet épuisement perpétuel, eh bien forcément un jour tout bascule. Lors d'une réunion, un projet-clé échoue. Alors au lieu d'admettre qu'elle n'a pas toutes les réponses, Claire, justement parce qu'elle a basculé en situation de stress et donc de protection, s'entête, s'agace. Pourquoi cela ne fonctionne pas comme prévu ? Mue par ce stress et cette réaction de défense, elle tente de sauver la face. Elle détourne les questions, elle masque les problèmes. ces collaborateurs se ferment, car eux aussi encaissent la déception de ne pas avoir atteint leur objectif initial. Claire, elle, rentre chez elle, avec ce sentiment d'échec profond, l'amène dans un puits sans fond où elle continue de creuser, de creuser, de creuser. Pourquoi je n'y arrive pas ? Pourquoi c'est si difficile ? Pourquoi mon équipe n'a pas réussi à trouver une solution ? Et nous pourrions en ajouter plusieurs autres de votre cru, j'en suis certaine. Ce que Claire n'a pas encore vraiment compris, c'est que ce n'est pas son échec qui a bloqué et éloigné l'équipe. C'est son incapacité à accepter et à se montrer vulnérable, elle aussi. Ce côté faillible de notre humanité qui existe en chacun, chacune de nous. J'aime beaucoup cette phrase de Bernie Brown, encore une fois, toujours tirée du même livre. Ce qui construit la confiance, ce n'est pas... pas la perfection, c'est l'authenticité. Ce qui se cache derrière cette phrase, c'est un rappel. L'authenticité nous connecte au-delà des mots et des apparences. Elle fait appel à notre cerveau reptilien, celui qui a évolué avec nous depuis des milliers d'années et qui est dans la place. Il fait appel à des schémas neuronaux présents en nous depuis toujours et nous ramène à notre condition d'être humain. Et nous allons vous dire ce que nous voulons au XXIe siècle à l'ère de l'IA. Nous sommes. et nous restons des animaux qui nous connectons au-delà des rôles à jouer, au-delà des conventions, au-delà des règles à respecter. Ça ne vous est jamais arrivé de vous connecter avec quelqu'un d'un simple regard ou d'un simple petit sourire en coin ? Revenons à nos moutons. Combien de fois vous êtes-vous dit Je ne peux pas me permettre de faire une erreur. Si je ne contrôle pas tout, ça va partir en vrai. Je ne peux pas lâcher. il faut que je tienne. Soyons honnêtes. Est-ce que ces injonctions, cette quête de perfection, vous aident vraiment ? Ou au contraire, est-ce qu'elles ne vous épuiseraient pas ? Ne vous isoleraient-elles pas ? Et ne freinerait-elles pas l'innovation, la création chez vous, mais aussi dans vos églises ? J'ai retenu trois grands pièges à éviter dans ce livre de Brown et Brown que je vous citais en introduction. Le premier, c'est la peur de l'échec. Vous voulez tout bien faire, sinon vous ne le faites pas, vous n'osez pas tenter. Or faire parfaitement, qui est je vous le rappelle très illusoire, puisque la perfection est complètement subjective, elle dépend de celui qui regarde, de celui ou de celle qui émet le jugement. Le problème de cette perfection illusoire, qui varie d'un interlocuteur à un autre, je vous le rappelle, c'est qu'elle finit par vous paralyser. Pour éviter la déception, vous évitez de tester, vous évitez-le. Vos équipes aussi, évite la prise de risque, quelle qu'elle soit. Et cela peut se manifester de plein de façons différentes. Mais le plus fréquemment que vous pouvez constater dès demain, c'est de proposer des idées différentes, des idées audacieuses, des idées que l'on n'a jamais testées. Et si vous travaillez dans un milieu scientifique ou de recherche et développement, je ne saurais que trop vous conseiller de cultiver ces initiatives. De cultiver. les idées différentes, de célébrer ces tentatives, car plus il y en aura, et plus il y aura d'innovation, peu importe le résultat. Le deuxième piège, c'est l'isolement. En essayant de toujours garder la face, de toujours avoir un coup d'avance, de toujours avoir réponse à tout, vous vous éloignez de votre humanité. Vous devenez inaccessible. Comme Claire, vos équipes peuvent finir par perdre confiance, parce qu'elles ne vous voient jamais douter, jamais vous tromper, jamais être humaine. Le troisième piège, je pense que vous avez une petite idée derrière vous, c'est cette obsession de tout contrôler, qui finit par vous empêcher d'avancer vraiment. Vous passez plus de temps à planifier, organiser, anticiper les pires scénarii du possible, catastrophe bien évidemment, et donc... passer plus de temps à micromanager qu'à inspirer. Le résultat de tout cela, c'est qu'au lieu d'incarner ce leader ou cette leader qui inspire, qui fédère, en réalité, vous vous sentez seul, épuisé et coincé dans cette spirale de perfectionnisme. Parce que ne plus l'être, c'est échouer. Et échouer en plus, lamentablement, puisqu'au vu et au su de tout le monde. Je vous partage quelques citations encore tirées du livre de Brown et Brown. sur lesquelles j'aimerais que vous vous arrêtiez quelques instants et que vous les testiez, que vous les goûtiez comme un bon vin pour voir ce qu'elles vous inspirent. La première, c'est la vulnérabilité, c'est du courage. Dire je ne sais pas ou je me suis trompée ne demanderait-il pas plus de courage que de masquer ses erreurs ? Et ne serait-ce pas le point de départ pour créer une relation de confiance ? La deuxième, ce serait est-ce que la honte Ne tuerait-elle pas l'innovation ? Si vos équipes ont peur de faire des erreurs, elles n'oseront jamais proposer des idées nouvelles, des idées différentes de celles que vous avez déjà testées et essayées. Et si vous leur montriez que l'échec est une étape, et pas une finalité en fait. La troisième que j'aimerais vous partager... est celle-ci. La connexion vient de l'authenticité. Les leaders imparfaits mais sincères inspirent bien plus que ceux qui semblent parfaits. À l'heure où toutes les entreprises parlent de sens, où toutes les études et analyses parlent du manque de sens des collaborateurs et des collaboratrices, ne serait-ce pas aussi une des raisons ou une des pistes à tester ? Je vous laisse méditer. Qu'est-ce que cela vous inspire ? Claire, après cette réunion désastreuse, a fait quelque chose de radical. Elle a convoqué son équipe et a reconnu qu'elle n'avait pas toutes les réponses, qu'elle s'était trompée et qu'elle avait besoin d'eux pour trouver des solutions. À votre avis, quelle a été la réaction de ces équipes ? Une énorme surprise d'abord. Puis, un déclic. Parce que l'humanité, c'est ça aussi. C'est la volonté de trouver des solutions. C'est la volonté de ne pas laisser les choses en plan. Ses collaboratrices et ses collaborateurs ont commencé à partager leurs idées. leurs propres doutes et même des propositions pour solutionner le projet. Elle avait réussi à enlever ce poids par de simples mots et par ce simple aveu. Elle avait réussi à enlever ce poids, ce carcan d'injonction à respecter qui menait justement à l'échec du problème. Oh, la solution n'a pas été trouvée tout de suite. Restons réalistes, il a fallu encore quelques tentatives pour trouver le bon équilibre. Mais Claire a découvert, grâce à cette anecdote, à ce qui s'est passé, quelque chose de très précieux en montrant sa vulnérabilité. elle a donné à son équipe la permission d'en faire de même. Et c'est là que la magie a commencé à opérer. Et c'est là que vous commencez à créer du lien avec vos équipes, du vrai lien au-delà de juste les apparences, au-delà de juste le lien hiérarchique. Alors concrètement, comment pouvez-vous intégrer cette imperfection ? dans votre quotidien. Je vous propose trois pistes à tester et avoir celle qui vous convient le mieux ou une combinaison des trois avec des niveaux différents. La première piste, c'est oser. Oser partager un échec récent avec vos équipes. Oser expliquer ce que vous en avez appris, l'analyse que vous en tirez et inviter-les à en faire de même. Qu'est-ce qu'eux comprennent de cet échec ? Peut-être pourront-ils justement apporter un éclairage différent. Lorsque vous osez cela, vous créez un espace de confiance, un espace d'échange et un espace de co-construction. Pour la deuxième piste, connaissez-vous le principe des rétrospectives ? Si vous évoluez dans le monde du digital, de la tech ou de la méthodologie agile, cela devrait vous parler. Si ce n'est pas le cas, c'est peut-être le meilleur moment pour vous de l'essayer dans votre entreprise ou avec vos équipes, ou même juste pour vous déjà dans un premier temps. Une rétrospective, c'est un moment un peu régulier et ritualisé, où l'on passe en revue toutes les avancées réalisées sur les quelques jours qui viennent de passer, semaines ou mois. Et ce, quel que soit le résultat. Pour justement décortiquer ce qui a fonctionné, et pour continuer dans ce sens-là , pousser encore plus loin, identifier ce qui n'a pas fonctionné, pour comprendre pourquoi justement. Et ce qu'il faut donc arrêter de faire. faire autrement. Ici, le principe de base, de départ, c'est de mettre son égo de côté. L'objectif n'est pas de savoir qui a eu raison ou non. Ici, l'objectif, c'est en équipe et en toute objectivité d'identifier ce qu'il faut faire, encore plus, et ce qu'il faut un peu moins faire. Lorsque vous laissez votre égo de côté, votre équipe y est aussi encouragée. Et c'est à ce moment-là que l'intelligence collective prend le dessus. Croyez-moi. à plusieurs cerveaux, nous sommes toujours plus intelligents. La troisième piste à tester, c'est certainement la plus inconfortable, mais capitale, surtout si vous êtes à des postes de direction et que vous avez des équipes à driver. Acceptez de ne pas tout contrôler. Lâchez prise. Faites cet exercice simple. Déléguer une tâche importante sans intervenir. Et observez, faites confiance, exercez-vous à croire en la personne à qui vous avez confié cette tâche ou ce projet. Je sais que cela peut être très compliqué pour certains et certaines d'entre nous, mais partez du principe que c'est indispensable. Expliquez clairement le résultat que vous attendez, ou plus concrètement la destination où vous souhaitez aller. Est-ce que c'est un Paris-Bordeaux, un Paris-Lyon, un Paris-Nantes ? Et laissez la personne ou l'équipe à qui vous avez confié ce projet définir le comment, définir l'itinéraire. Pendant ce temps, vous allez vous libérer du temps de cerveau et du temps physique pour faire autre chose. Et lorsque vous faites ça, vous vous entraînez à traverser cet inconfort de ne pas être dans tous les sujets et d'être up to date, mais vous vous exercez surtout à faire confiance à vos équipes et vos équipes elles le perçoivent. Et c'est là que ça peut encore plus décoller, croyez-moi. Pour finir, j'avais envie de vous partager une histoire vraie qui incarne cette force de l'imperfection et l'assume aussi au-delà du storytelling pur marketing que vous pouvez trouver derrière. Connaissez-vous Frédéric Mazella ? Mazella, c'est le fondateur de Blablacar. Aujourd'hui, quasiment tout le monde connaît Blablacar. Mais au début, en 2006... et pendant presque 6 ans, ça n'a pas vraiment été le cas. La plateforme n'a pas fonctionné correctement du premier coup. Elle n'a pas trouvé immédiatement son public. Avant d'obtenir ce géant du covoiturage, dans les années 2013-2014, Frédéric, entre 2006 et 2013-2014, a expérimenté 6 modèles différents. 6 versions. qui n'ont pas fonctionné, avant de trouver celle que vous connaissez aujourd'hui. La force de cette approche, et certainement ce qui lui a permis, ainsi que vos équipes de Blau Lacar, d'encaisser autant de résultats désalignés avec ce qui était attendu, c'est cette philosophie ancrée dans la culture d'entreprise que l'échec n'est pas une fin, c'est une étape qui vous aide à vous réorienter. Un point de départ pour ajuster, justement un carrefour pour ajuster votre itinéraire. Alors oui, je sais, cet épisode dérange un peu. Dans le monde professionnel et même personnel que nous connaissons et côtoyons au quotidien, cette approche est assez inconfortable. Pas novatrice, loin de là , mais encore très inconfortable. Alors, si justement, cet inconfort était la clé pour faire la différence. Je vous souhaite une très bonne fin de semaine. Je m'en vais retrouver le nouveau groupe qui a rejoint le bootcamp Be You Be Bold dans cette première semaine, qui est juste on fire. Et si vous souhaitez vous faire accompagner ou ne pas rater le prochain lancement du Bootcamp, rendez-vous sur le site de Reset Your Mind www.reset-yourmind.com ou plus simplement dans les notes de l'épisode. A la semaine prochaine pour un épisode dédié, cette fois-ci, aux décisions. Hum hum, j'ai besoin de vous. Si cet épisode a fait écho en vous, vous pouvez vous prendre 5 minutes pour le noter ou le commenter. Vos avis et votre soutien sont extrêmement importants et puissants. Vous m'aidez ainsi à faire connaître le travail de Reset Your Mind au plus grand nombre. Et si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas non plus à le partager. A très vite !