- Speaker #0
Bienvenue dans le retour au réel, le podcast de ceux qui ne veulent pas seulement critiquer, mais aussi créer. Aujourd'hui, nous allons parler d'engagement, de militantisme, et pour parler de cela avec vous aujourd'hui, j'ai invité Julien. Bonjour Julien.
- Speaker #1
Bonjour à toi Victor.
- Speaker #0
Alors on va commencer tout simplement par une présentation. Julien, est-ce que tu peux un petit peu nous dire, en quelques mots, on y reviendra évidemment, mais brièvement, qui tu es, et quel est ton âge, etc.
- Speaker #1
Alors j'ai 47 ans maintenant, bientôt 48 en janvier prochain. Je suis militant politique depuis 31 ans, parce que je crois que mes tout débuts en politique, on y reviendra tout à l'heure, c'était en mars 93. La plupart de tes auditeurs et de nos auditeurs n'étaient même pas nés, peut-être même leurs parents n'étaient même pas encore mariés à cette époque-là. Donc ça fait un petit bout de temps que je navigue dans ce milieu du militantisme politique. Et puis voilà, je suis marié, j'ai quatre enfants.
- Speaker #0
Alors justement, on va commencer un petit peu par le commencement. Comment est-ce que tu t'es intéressé la première fois à la politique ?
- Speaker #1
Alors en fait c'est en grande partie évidemment par ma famille, j'avais un grand-père gaulliste, un autre qui était communiste, une grand-mère communiste, une autre qui était plutôt apolitique, j'avais un oncle qui avait milité dans sa jeunesse à Occident puis à Ordre Nouveau, et puis j'avais des cousins ou des oncles qui avaient déjà commencé, des cousins plus âgés que moi, qui avaient déjà commencé un petit peu à militer, et puis ensuite par quelques rencontres au lycée, mais c'est essentiellement par ma famille. que j'ai commencé un petit peu à entendre parler de politique, pas trop par mes parents, paradoxalement, parce que ce n'était pas des sujets que mes parents abordaient spécialement. Peut-être qu'ils considéraient que j'étais trop jeune ou que ce n'était pas à eux d'orienter peut-être mes idées. En tout cas, on parlait très peu de politique à la maison, mais je te dis, par mes grands-parents et par d'autres personnes de ma famille, je me suis intéressé relativement jeune à des problématiques politiques.
- Speaker #0
Donc relativement jeune, ça veut dire quel âge à peu près ?
- Speaker #1
J'avais 16 ans. J'avais 16 ans, donc j'ai commencé à 15, 16 ans, j'ai commencé à entendre parler de choses un peu politiques, et puis à 16 ans, j'ai commencé... à militer, alors à l'époque pour un grand mouvement, un grand parti politique qui depuis a changé de nom, ça c'est pour pas dire que c'est le Front National, mais c'est le Front National, tout le monde l'avait compris, et donc j'ai commencé à 16 ans par des collages, des tractages, et même des boitages à l'époque.
- Speaker #0
Et avant ça, en gros, ça voulait déjà dire quelque chose pour toi, enfin je veux dire en gros, par les informations, par etc, enfin tu disais... Ça, c'est le parti pour lequel je vais voter plus tard ou c'était totalement différent ?
- Speaker #1
Ah non, non, je considérais que c'était le parti de ce que j'en entendais qui correspondait le mieux. à mes idéaux, à mes convictions, à ce que je pensais juste. Et donc, je ne suis pas un dogmatique, je n'avais pas d'a priori. Et moi, ce parti, j'entendais parler. Et quand j'entendais des représentants politiques du Front National, notamment Jean-Marie Le Pen à l'époque, parler ou faire des discours, je trouvais ça plutôt pertinent, cohérent, intéressant, plein de bon sens, simple, humain. donc ça me correspondait assez bien, et donc pour moi c'était assez logique que je milite pour ce parti.
- Speaker #0
Mais du coup avec un petit peu l'influence familiale qui t'a orienté en quelque sorte comme ça ?
- Speaker #1
Oui, il ne faut pas nier l'orientation que peuvent donner certaines personnes de la famille, moi j'en entendais parler, mais on ne m'a jamais dit, tiens ce serait bien que tu milites, ou ce serait bien que tu votes pour ce parti plus tard. Moi, mes parents et notamment ma mère me disaient toujours Je ne souhaite pas que tu répètes ce que tu entends à la maison. Je veux que si tu dis quelque chose, quand tu dis quelque chose, je veux que tu le penses toi. Et donc, voilà, mes parents et notamment ma maman m'ont toujours plutôt un peu réfrené, non pas réfrené dans mon militantisme, mais m'ont toujours alerté sur le danger de répéter un peu ce qu'on entendait à la maison. Mais oui, c'est clairement par des... des discussions que j'avais avec ma famille, et c'est par ma famille que j'ai été introduit dans le milieu politique. Je te dis, par des premiers tractages, des premiers boitages, on mettait des cassettes audio à l'époque de discours de Jean-Marie Le Pen dans des boîtes aux lettres pour les gens, etc. Il y a très très longtemps. Ah, il y a très très longtemps, je te confirme. Il n'y avait pas de 5G et on ne faisait pas de podcast, je te confirme.
- Speaker #0
Et donc du coup, dans les premières activités politiques, tu dis un peu un militantisme, on va dire, de terrain, avec le triptyque habituel, tractage, collage, boitage. Est-ce que tu avais d'autres activités politiques dans le cadre du parti ?
- Speaker #1
Non, pour moi, le militantisme a toujours été un investissement de terrain. Pour moi, si on ne met pas les mains dans le cambouis, c'est compliqué de comprendre les problématiques humaines, les problématiques des gens quand on va par leurs rencontres, quand tu ne vas pas discuter avec eux sur les marchés. Et puis, à part ce triptyque-là, il y avait mes premières manifestations, notamment une première manifestation contre la politique agricole commune qui avait été organisée par le Front National. où j'avais rencontré sans le savoir après des futurs camarades qui sont devenus des amis, et qui eux militaient à l'époque au GUD, et c'est devenu après de très bons amis, mais à l'époque je les avais croisés sans savoir que c'était eux. Mais voilà, c'est mes premières, j'ai fait mes armes comme ça, avec du militantisme de terrain et quelques manifestations, mais je n'ai jamais été un politicien dans le sens où je crois n'avoir jamais eu ma carte même dans aucun parti ou aucun mouvement. donc j'ai toujours été un peu un électron libre, mais je n'avais pas d'autres activités spécialement pour le parti. Après, plus tard, si, j'en ai eu au tout début des années 2000, où j'avais fait une semaine entière en province pour aller chercher des signatures, j'avais une des deux camionnettes de collage sous ma responsabilité pendant les élections présidentielles de 2002, avec l'autre camionnette qui était... était conduite par mon cousin Péa Sonam. Et donc, on était tous les deux, on avait tous les deux les camionnettes de collage de Paris et banlieue parisienne. Et voilà, donc ça a toujours été pour moi quelque chose qui devait se faire sur le terrain. Et c'est toujours comme ça que moi, j'ai conçu le militantisme et mes engagements, quels qu'ils soient d'ailleurs, même après.
- Speaker #0
Ok, et du coup, donc ça, tous ces engagements, c'était toujours lié un petit peu à des campagnes électorales. Est-ce que tu as eu des engagements, justement, ensuite, en dehors de la campagne électorale ? Oui,
- Speaker #1
assez rapidement. En réalité, pour moi, là, on vient de fêter les 30 ans du C9M. Pour moi, la manifestation du 7 mai 1994 a réellement été un électrochoc. Déjà parce que j'avais refusé d'y se participer.
- Speaker #0
C'était quoi cette manifestation ?
- Speaker #1
C'était une manifestation qui avait été organisée par le GUD et les JNR à l'époque contre les fastes de toutes les commémorations du débarquement, pour les 50 ans du débarquement américain. Et donc c'était une manifestation Bienvenue aux ennemis de l'Europe qui était clairement anti-américaine. Et je ne considérais pas avoir ma place dans cette manifestation, déjà parce que je n'étais ni au GUD ni au JNR, de fait. Et mon cousin avait insisté pour que je vienne en me disant, là il n'avait pas eu le creux, il m'avait dit ne t'inquiète pas, tout va bien se passer, bon ça ne s'est pas très bien passé au final, mais j'avais refusé d'y participer, et quand j'ai appris le décès de Sébastien, ça a été un vrai électrochoc, et tout de suite je suis allé après à la manifestation du 16 mai 94, puisque le premier C9M était en fait un 16 mai, c'était le lundi après son décès. et j'avais participé à cette manifestation, j'avais rencontré après... Juste pareil,
- Speaker #0
Julien, je te coupe deux secondes, mais pareil, parce que tous les auditeurs ne connaissent pas l'histoire, en gros, c'est qui ce Sébastien ? Oui,
- Speaker #1
pardon, je ne l'ai pas précisé. En réalité, la manifestation au dernier moment a été interdite, il y avait une forte mobilisation policière qui ont commencé un peu à serrer tout le monde, à embarquer tout le monde, il y a eu je crois plus de 100 ou 150 interpellations ce jour-là, et il y a un des militants, donc Sébastien, qui a fui par une des rues adjacentes jusqu'à la fameuse rue des Chartreux. Il est monté dans un immeuble, il a essayé d'échapper aux forces de police qui l'ont poursuivi jusqu'à ce qu'il chute. Degré ou de force, on ne le saura jamais, sauf peut-être à la fin des temps. Mais en tout cas, il a été pourtassé jusqu'à ce qu'il tombe du toit d'un immeuble de la rue Deschartreux. Et il est décédé deux jours plus tard, parce qu'il est tombé le 7 mai. Il est décédé le lundi, je crois, dans l'après-midi. Moi, j'avais été mis au courant, en tout cas, dans l'après-midi. Donc voilà, c'est un jeune militant qui avait été... qui était décédé ce jour-là, et donc tous les ans, il y avait des commémorations, et donc la première commémoration pour son décès, c'était la semaine d'après. D'ailleurs, il y avait beaucoup de gens de mouvements plutôt d'extrême-gauche, parce que de mémoire, je crois qu'une partie de sa famille, en tout cas ses parents, étaient plutôt à gauche, donc moi j'avais trouvé que c'était une belle manifestation, parce qu'il y avait un peu tous les chiquiers politiques, enfin une partie des chiquiers politiques qui étaient présentes. Et pour moi, ça a été un vrai... Un vrai électrochoc, et je pense que c'est ce jour-là, j'étais pourtant pas très vieux, j'avais 17 ans, mais je pense que c'est ce jour-là que je me suis dit, j'ai 17 ans et j'aurai 17 ans pour toute la vie, c'est ça que je veux faire, je veux m'engager, je veux être à côté de mes camarades, et c'est ça que je veux faire, je veux militer, je vais m'engager.
- Speaker #0
Je fais une question un peu volontairement, un peu provoque, mais est-ce que le fait qu'un mec meure d'un accident, il y a une manifestation, comment ça se fait que tu ne te sois pas dit En fait, non, mais là, en gros, on va trop loin. La politique nous emmène à une mort, à un accident terrible. Je vais justement arrêter de fréquenter ces milieux, ces types d'engagements, parce qu'on va trop loin.
- Speaker #1
Alors figure-toi que c'est une question que je ne me suis jamais posée, ni à ce moment-là. Plus tard, je me la suis posée, de me dire jusqu'où je vais, jusqu'où je ne vais pas, quels risques je suis prêt à prendre. Ça, c'est des questions que je me suis posées à l'âge un peu plus adulte, de savoir quels risques je prends en fonction de quels bénéfices il y a ou pourquoi je suis prêt à risquer ma vie et pourquoi je ne suis pas prêt à risquer ma vie. Ça, c'est des questions que je me suis posées plus tard. je t'avoue qu'à ce moment là je me la suis pas posée je me suis dit cette mort est absolument injuste elle est atroce et je me suis même pas posé la question de savoir est-ce que c'était lié ou pas à ses engagements pour moi c'était un Franchement, je ne me suis même pas posé cette question. Ce n'est pas rentré dans l'équation. C'est rentré beaucoup plus tard dans l'équation. Mais sur le moment, je ne me suis même pas posé ce genre de question. Je me suis dit, peu importe. Je pense que dès le début, je me suis dit, peu importe. Si c'est juste, il faut le faire. Après, il y a des risques. On verra quels risques on prend, à quel moment et pour quels bienfaits. Mais il faut le faire. C'est ce que j'avais répondu à ma maman plus tard, en 2002. Elle m'a dit Mais pourquoi tu fais tout ça ? Je lui ai dit Mais parce que si je ne le fais pas, personne d'autre va le faire. Il n'y a pas beaucoup qui le font, donc il faut que des gens le fassent. Il faut le faire.
- Speaker #0
Et donc du coup, ces premiers engagements que tu vas prendre, un peu suite à cette manifestation, ils vont être de quelle nature ?
- Speaker #1
Ça va être déjà d'avoir une posture très transcurrente. Je te dis, je n'ai jamais été encarté nulle part. Je suis toujours bien entendu.
- Speaker #0
Tu entendais bien.
- Speaker #1
Pardon ?
- Speaker #0
Tu t'entendais bien avec...
- Speaker #1
Oui, je m'entendais bien, pardon. J'ai toujours tenu à bien m'entendre avec les différents mouvements. Et donc, après, j'ai continué à militer encore pendant quelques années dans la politique pure, donc je te disais au Front National jusqu'en 2002, et même en réalité jusqu'en 2005, avant de comprendre la réalité, mais ça on y reviendra peut-être un petit peu plus tard, la réalité du jeu démocratique. Et après, j'ai milité dans des structures qui avaient été créées ou que des camarades avaient créées, notamment Propatria, puis le mouvement d'action sociale. Voilà, j'ai milité dans des mouvements plutôt comme ça. et on faisait des manifestations conjointes avec notamment les identitaires à l'époque. Moi, j'ai toujours été assez fan de ces manifestations un peu unitaires où les gens mettaient de côté les quelques points sur lesquels ils pouvaient être en désaccord et faisaient force et face à des ennemis et à des adversaires communs.
- Speaker #0
Et alors, tu disais justement tout à l'heure que ta vision a un petit peu changé au fur et à mesure. En gros, quand tu avais 16-18 ans, tu croyais à quoi ? Tu t'attendais à quoi ? Quand tu as commencé à t'engager, à participer à des manifestations, à être présent aux différents rendez-vous qui étaient proposés par l'agenda, dans les politiques ?
- Speaker #1
Alors je croyais à l'époque, quel dogme stupide, je croyais au vote, à l'efficacité, à l'utilité du vote et à la politique. J'ai été vacciné, enfin pas vacciné parce que c'est tenté que la vaccination ait une efficacité, mais j'ai été guéri de la démocratie en 2002 et surtout en 2005. Alors pour les plus jeunes, en 2005, c'est le projet sur l'Union européenne et donc c'était un référendum. Le nom l'avait emporté. Moi, j'avais voté non. Et puis, dès le soir même des résultats des élections, à la télé, on nous a expliqué que si on avait voté non, c'est parce qu'on n'avait pas bien compris la question. Et en fait, on allait faire oui quand même. Et donc, en 2005, j'ai compris qu'il fallait arrêter un peu avec ce jeu-là. Donc, la première évolution, ça a été d'arrêter presque complètement la politique politicienne pure.
- Speaker #0
Ouais mais tu vois je pourrais te répondre et pour essayer justement un peu de t'invoquer du diable mais Tu ne penses pas quand même que le fait d'envoyer plus de députés, plus d'élus à l'Assemblée nationale, au moment européen, ça ne change pas quand même les choses ? Que finalement, le Front National devenu l'Assemblée nationale ou d'autres parties reconquêtes ou je ne sais pas quoi, fassent des scores plus importants, petit à petit gagnent des places ? Est-ce que ce n'est pas finalement une logique qui, à terme, va les amener au pouvoir ? Et est-ce que finalement, ça ne participe pas quand même des solutions, peut-être sans être la seule solution ?
- Speaker #1
C'est un terrain très glissant parce que j'ai encore beaucoup de mes amis qui sont engagés en politique. C'est un terrain très glissant. Déjà, si j'ai 80 députés mais que j'en ai 60 qui sont absents lors des votes ou si j'en ai 20 absents et des 60 qui votent, votent mal, je m'en fiche qu'ils soient 80 ou 200. On l'a vu récemment sur le projet de loi sur l'avortement et le vote des députés du RN. Donc déjà, ça c'est ma première remarque. Ensuite, ma deuxième remarque, c'est une question aussi de moyens mis en œuvre par rapport aux résultats obtenus. Le Front National, je crois, c'est 1960, de mémoire, la création, 52 ans. 52 ans, quel est le résultat, quelle est l'efficacité ? Moi, je ne renie pas du tout mes engagements de jeunesse. Je ne crache pas dans la soupe, je suis ravi de l'avoir fait, c'est une formidable école de formation politique, j'y ai rencontré la plupart de mes amis et de mes camarades, et c'est incroyable que des mouvements comme ça existent, mais c'est efficace s'ils font du travail de terrain, s'ils font, si les députés sont présents, s'ils font un vrai travail pour porter nos idées, le problème c'est que le système républicain et démocratique fait en sorte que les gens se renient petit à petit. et ça je l'ai malheureusement constaté trop souvent, les gens sont un peu entre guillemets obligés, même si on n'est jamais obligés de rien mais sont un peu contraints de renier certaines de leurs convictions, de leurs idées C'est tout le jeu de la dédiabolisation. Moi, quand j'étais adolescent et que je militais pour le Front National, il y avait un slogan qui était très simple, la vie pour les innocents, la mort pour les assassins. Ce qui voulait dire, les assassins d'enfants, on rétablit la peine de mort, et puis on est plutôt contre l'avortement. L'euthanasie n'était pas d'actualité à l'époque, mais le Front National était quand même majoritairement contre l'avortement. Aujourd'hui, il y a un glissement en 40 ans qui fait qu'il y a très peu de gens qui sont prêts à se dire et à s'afficher. contre l'avortement, par exemple. Et donc, si effectivement, on gagne des pourcentages, mais que c'est au détriment de certaines de nos idées, je ne sais pas. La question reste posée, la question reste entière. Moi, je crois éventuellement à la politique de terrain, à la politique locale, à des élections locales, à prendre des mairies ou des choses comme ça. Je trouve ça extrêmement intéressant, extrêmement pertinent. Maintenant, des grandes échéances nationales ou européennes, c'est toujours pareil. Si j'ai 80 députés et qu'ils font le travail, et qu'ils font bien le travail, c'est formidable. je préfère en avoir 20 qui font un très bon boulot que 80 dont 60 qui ne font pas le travail ou qui ont même changé d'idée peut-être parfois du tout au tout donc ça c'est une vraie question, c'est des vrais débats je n'ai pas de réponse tranchée sur la question mais il faut faire attention à ce discours là parce que ça fait 50 ans et qu'est-ce qu'on a obtenu comme résultat
- Speaker #0
Alors, effectivement, peut-être qu'on ne va pas faire l'émission sur un débat sur les élections ou la politique électorale, mais c'est vrai que, comme tu dis, c'est un vrai débat, et je pense qu'une des questions un peu centrales au cœur de ce débat… c'est l'énergie dépensée par rapport aux gains obtenus au final.
- Speaker #1
Absolument, c'est ce que dit très bien d'ailleurs Laurent Honzon, on parle très très bien à propos des manifestations ou d'autres manières de militer, c'est quel moyen je mets en œuvre et quel résultat j'obtiens. Et en face, qu'est-ce que l'État met comme moyen pour me contrer ? Moi, quand je vois l'énergie dépensée pour les élections de 2005, l'énergie, le militant de 6, les gens qui s'investissent, etc., pour qu'à la fin on nous dise, vous avez dit non, mais finalement la réponse ce sera oui, je me dis mais en fait tout est pipé les dés sont pipés donc je joue à un jeu où déjà l'arbitre c'est un des joueurs donc déjà c'est compliqué et puis tout est truqué donc moi c'est mon point de vue, je ne joue pas à des jeux truqués où je limite le plus possible et donc c'est une énergie folle pour beaucoup de désillusion, beaucoup de déception moi j'ai vu des copains s'investir pendant des années et des années puis se faire virer du jour au lendemain un peu sans raison le monde politique est aussi parfois un peu triste et un peu décevant voilà
- Speaker #0
Et alors, du coup, une fois que tu as quitté en quelque sorte tes illusions démocratiques, qu'est-ce que tu as fait ? Tu as tout arrêté ?
- Speaker #1
Non, non, je n'ai pas tout arrêté. Je crois que dans ma vie, je n'ai pas souvent arrêté de militer en entier, entièrement. Après, comme je l'évoquais tout à l'heure, j'ai rejoint des mouvements beaucoup plus petits, mais qui faisaient du travail plus de terrain. J'avais cité Propatria, Le Mast, le mouvement d'action sociale, qui a quand même à son crédit d'avoir créé un club de sport qui existe toujours dans Paris, après 11 ou 12 ans, ou 13 ans, même maintenant. d'avoir créé une émission de radio aussi, pareil, il y a 12 ou 13 ans, 14 ans, qui existent toujours. Donc voilà, des résultats avec un peu moins de moyens, mais des beaux résultats. Et donc voilà, j'ai milité dans des mouvements un peu plus comme ça. Et puis après, ça a été aussi au début des années 2010, les manifs pour tous. Après, ça a été les Gilets jaunes. Plus récemment, je me suis investi localement en Bretagne, les manifestations contre les mesures pseudo-sanitaires, le Great Reset, etc. Et puis après, j'ai rejoint en 2015 l'Academia Christiana, Voilà, donc j'ai orienté mon combat plus sur le local. Tu parlais de prise de pouvoir tout à l'heure. Je considérais que la prise de pouvoir peut-être se ferait par la base, par du travail de terrain, par du travail de maillage du territoire, plus que par uniquement des élections. Peut-être les deux sont complémentaires d'ailleurs. Mais en tout cas, j'ai considéré que c'était peut-être plus efficace, ce travail de terrain, ce travail social, ce travail presque humanitaire, on va dire. Je trouvais que c'était plus pertinent et plus cohérent. Ça me correspondait mieux en tout cas.
- Speaker #0
Alors il y a quelque chose dont on n'a pas encore parlé dans ton parcours, qui est ta conversion. Qu'est-ce que ça... Alors est-ce que tu peux nous en dire un petit mot, sans forcément rentrer dans l'intimité de la chose, mais quand tu t'es converti au catholicisme, qu'est-ce que ça a changé en quelque sorte dans ton rapport à la politique ?
- Speaker #1
Alors effectivement, je me suis converti grosso modo à l'âge de 18 ans, j'ai été baptisé à l'âge de 19 ans, à Saint-Nicolas-du-Chardonnay. Ce que ça a changé peut-être dans mon approche de la politique, c'est que ça m'a donné une verticalité supplémentaire, la foi était un excellent complément à mes convictions politiques. C'était intéressant parce que je me suis rendu compte que rien dans ce que j'étudiais de la religion catholique ne s'opposait à mes convictions politiques, et réciproquement. Donc ça a scellé et ça a stimenté mes convictions politiques. Ça m'a donné, je disais, une certaine verticalité. Je crois que ma conversion à la religion catholique guérit définitivement contre l'esprit bourgeois. on l'est tous un petit peu, des comportements malheureusement bourgeois, mais je pense que ça m'a bien guéri de ça, ça m'a guéri définitivement contre la peur du qu'en dira-t-on ? et contre le respect humain. À partir du moment où je suis devenu catholique, je pense que ça m'a aidé encore plus à me dire, quand c'est juste, quand c'est bien, peu importe ce que les gens disent, peu importe la réaction des gens, alors il faut... c'est à modérer évidemment mais il faut faire ce qui est juste il faut faire ce qui est bien et puis si ça fonctionne c'est bien si ça ne fonctionne pas tant pis comme disait Jeanne d'Arc les hommes en armes batailleront et Dieu donnera la victoire ça m'a donné aussi un apaisement je me dis si j'ai un résultat c'est bien si je n'en ai pas c'est pas grave il faut le faire quand même c'est des choses qu'il faut faire il faut être à sa place et il faut le faire
- Speaker #0
autre chose aussi qui arrive quand même souvent dans les engagements moi par exemple si je prends ma génération j'ai été finalement assez peu militant jeune j'ai été plutôt un peu un consommateur de conférences j'ai participé à des manifestations ça m'est arrivé aussi de participer dans le cadre des campagnes présidentielles au tractage, collage etc mais j'ai vu finalement que tous les gars de mon âge, de ma génération une fois mariés on va abandonner toute forme quasiment d'engagement. Certains y reviennent après, soit par des dons, soit par un engagement dans les paroisses, etc. Mais beaucoup finalement, passés le cap du mariage, se sont en quelque sorte rangés dans le cocon familial et du coup, à investir en quelque sorte leur énergie dans l'amélioration du cadre confortable. familiales, je suis peut-être un peu sévère et j'espère que certains se sentiront pas visés parmi mes auditeurs que je connais justement, toi tu t'es marié et est-ce que justement le mariage pour toi ça a changé quelque chose dans la manière de s'engager ?
- Speaker #1
Alors, déjà, moi, je me suis marié très tard. Donc ça, c'est un premier élément à prendre en ligne de compte. Je me suis marié il y a 10 ans, bientôt, pas tout à fait 11 ans. Donc j'avais 36 ans. Donc déjà, la problématique est différente chez moi. Ça m'avait permis déjà de militer pendant 20 ans, déjà, avant de me marier. Donc ça, c'est une première chose. Ensuite, je crois qu'on ne peut pas toute sa vie militer et s'engager de la même manière. Ça, c'est une réalité. Maintenant, il est vrai... que sans porter forcément de jugement de valeur, de jugement moral, il est vrai qu'il y a une certaine facilité à dire Maintenant, je suis marié, j'ai plus le temps, tu comprends, il faut que je m'occupe de ma famille, il faut que je fasse ci, il faut que je fasse ça. En réalité, coups de type qui arrêtent de s'engager pour se dégager du temps, ça ne les empêche pas d'aller jouer au golf, ça ne les empêche pas d'avoir un certain nombre d'activités, de loisirs qui sont très honorables et très louables. Mais il y a aussi une petite facilité, je pense, dans cette chose-là. Après, encore une fois, on ne peut pas militer de la même manière, s'engager de la même manière, parce qu'en fait, tous les engagements qu'on prend dans sa vie, c'est vrai, deviennent non pas contradictoires, parce que lutter pour son pays et pour son peuple, c'est aussi lutter pour sa famille et réciproquement. Un foyer uni, avoir à faire des enfants, les éduquer correctement, les élever correctement, leur donner un cadre de vie favorable, tout ça, ça participe aussi de l'engagement et du militantisme. Mais c'est une question des journées, donc 24 heures, et les semaines, donc 7 jours. Donc effectivement... À un moment, on ne peut plus faire les choses de la même manière, on ne peut plus prendre non plus les mêmes risques. Moi, je n'ai pas tout à fait pris les mêmes risques quand j'avais 20 ans ou 25 ans et que j'étais célibataire. Et aujourd'hui que je suis marié, que j'ai quatre enfants, entre guillemets, à charge, j'ai charge d'âme. Donc je ne peux plus militer de la même manière. Maintenant, je crois qu'à chaque âge, sa manière de militer et sa manière de s'engager, et puis aussi en fonction de l'évolution de la société, des moyens mis en œuvre pour nous contrer, il faut adapter sa manière de militer et de s'engager. Mais je ne crois pas qu'il... que le mariage puisse être un frein, ou en tout cas donner un coup d'arrêt à du militantisme. Sauf si, comme tu le disais, te concernant tout à l'heure, les gens sont des consommateurs. C'est-à-dire que si on prend l'engagement militant adolescent comme une passade, effectivement je comprends que des gens disent c'est une passade, c'est une activité comme une autre je suis militant comme je ferais comme je jouerais au tennis ou comme je ferais du tuning, d'accord c'est une activité de loisir, dans ce cas là je comprends qu'une fois marié on se dise j'ai plus le temps de mon activité de loisir, mais je crois que le militantisme et l'engagement c'est pour toute la vie vraiment c'est ma conviction profonde c'est une promesse envers son peuple envers son pays, envers sa famille, envers ses amis envers ses ancêtres, envers ses descendants C'est une promesse, et donc quand on fait une promesse, normalement on essaye de la tenir jusqu'au bout. C'est comme ça que j'ai toujours vu l'engagement militant, c'est ce qui fait qu'à 47 ans je continue à militer d'une certaine manière. Je ne dis pas que tout le monde peut le faire ou doit le faire, attention, il y a des cas particuliers, je ne dis pas qu'il faut calquer sa manière de faire sur celle qu'on voit chez les autres. mais je crois que ça ne doit pas être un frein. Nos épouses peuvent aussi de temps en temps nous accompagner, militer aussi d'une manière ou d'une autre à nos côtés, et donc je pense qu'au contraire, ça peut être un partage, ça peut être des choses, même les enfants, etc. Et c'est le cas notamment à Academia Christiana ou à Soussoum Korda, qui est un camp d'été de famille. Il y a aussi des familles qui viennent, et je pense que c'est vrai qu'on ne peut plus faire les mêmes choses de la même manière. mais je ne crois pas que ça doit être un mariage qui puisse être un coup d'arrêt au militantisme. Au contraire, je trouve que ça donne une saveur encore plus particulière. Je pense qu'on a encore plus envie de militer, de s'engager et de changer le monde quand on est marié et à plus forte raison quand on est parent, je trouve.
- Speaker #0
Et du coup tu disais il y a finalement des âges en quelque sorte et donc des types d'engagement appropriés à tel ou tel âge, moi quand je t'ai connu si je ne me trompe pas c'est en 2015 ou 2014 de sport que tu as déjà évoqué, c'était ce club de sport qui était à l'époque, qui dépendait du mouvement d'action sociale qui existe toujours et c'était déjà une forme d'engagement, moi je me souviens je me dis voilà ce gars 6, 38, 40 ans il est marié et il vient nous donner Une séance de sport par semaine, c'était déjà finalement, pour toi le sport c'était aussi une manière en quelque sorte de t'engager avec les talents que tu avais développés.
- Speaker #1
Oui absolument, je crois que ça fait partie des choses qu'on peut faire, c'est-à-dire qu'il n'y a pas que glisser un bulletin dans l'urne, il y a aussi créer des clubs de sport, les faire vivre, créer des bars, des restaurants, des théâtres, des groupes de musique. Je pense que certains groupes de musique ont fait beaucoup pour nos idées. Je pense notamment à une Mémoriam, mais il y en a plein d'autres. Je pense à une Mémoriam parce que mon cousin en a été le batteur pendant des années. Il y a de très bons amis qui font partie de ce groupe ou qui en ont fait partie. Il y a d'autres groupes de musique. Ce sont des manières de s'engager et de militer qui ont toutes leurs places. Et le sport, oui, en fait partie, notamment dans notre mouvement. Dans notre milieu au sens large, où il faut faire attention à gérer les frustrations, la colère, la violence qui peut émaner de certains, et je pense que le sport en général et la boxe en particulier peut être une très bonne manière de canaliser les énergies, de cadrer la jeunesse, de l'éviter de tomber dans certains pièges, de l'aider à se former physiquement, psychologiquement. et donc oui pour moi c'est une forme d'engagement et d'ailleurs même pas que dans le milieu politique puisque je donne des cours aussi dans un club en Bretagne et je crois que s'engager au sein même de la cité pour former la jeunesse quelle qu'elle soit pour les cadrer, pour les canaliser pour éviter certaines formes de violences un peu stériles je pense que ça a une vraie valeur c'est une vraie valeur ajoutée pour la vie communautaire de la France du pays dans lequel on est. Et donc, oui, ça fait partie des choses qui, pour moi, sont extrêmement importantes. Et puis, à 47 ans, je n'avais pas passé des nuits entières à coller des affiches. Je pourrais le faire, si on me le demandait gentiment, mais je pense que ce n'est plus ma place. Voilà, ce n'est plus ma place. Mais voilà, ma place, c'est peut-être ailleurs. Et je pense qu'il y a d'autres formes d'engagement qu'on peut trouver en fonction, effectivement, de ses talents, de ses capacités, de ses qualités, de ce qu'on a envie de faire, de ce qu'on a envie de partager. Oui, c'est une forme d'engagement comme une autre. Mais faire la cuisine, c'est une autre forme d'engagement. Garder les enfants pour une épouse quand son mari passe une semaine dans une université d'été à donner des conférences ou à animer des choses, c'est aussi une forme d'engagement finalement. Les femmes aussi sont des militantes politiques de l'ombre et hommage leur soit rendu ici.
- Speaker #0
Et l'enseignement, c'est un engagement aussi ?
- Speaker #1
Oui, j'ai été une formation d'architecte, je suis architecte de métier, et j'ai été enseignant pendant 15 ans. Et l'enseignement aussi est une forme d'engagement, parce que ça fait partie de la formation. Et former des gens, les aider à devenir plus intelligents, plus logiques, plus lucides, leur donner des clés de compréhension, des clés de lecture, je pense que c'est extrêmement important. L'enseignement, évidemment, est un milieu...
- Speaker #0
qu'on attribue à la gauche ou à l'extrême gauche. On dit, moi j'entends ça depuis des années, mais les profs c'est tous des gauchistes, et bien devenez profs, et puis il y aura moins de profs gauchistes et plus de profs entre guillemets de droite, même si je n'aime pas ces terminologies et cette manière de séparer les... la politique. Il y aura plus de gens de nos milieux qui donneront des cours, qui fonderont des écoles et qui formeront la jeunesse d'aujourd'hui et de demain. C'est un vrai engagement, l'enseignement. Dans tous les métiers, on peut transpirer ses convictions et être un exemple, être un modèle, faire passer des messages. Je crois que l'enseignement, que ce soit en bas âge ou même en faculté, moi j'étais enseignant en fac, je les récupérais entre guillemets un peu tard. Quand les gamins avaient 20 ou 22 ans. ils avaient déjà fait toute l'éducation nationale, leurs premières années de fac, c'est plus compliqué de modifier, de corriger le tir, mais on peut continuer à leur donner des diplômes. Ça a été fait avec l'UPN Management et Nouvelles Technologies d'Assas, qui a fermé maintenant depuis quelques années. Mais voilà, c'est aussi donner des diplômes à des gamins, c'est aussi les aider à avoir une meilleure situation professionnelle après. Tout cela participe. de l'amélioration du quotidien et tout cela, à mon sens, tend vers le bien commun.
- Speaker #1
On va parler un peu de famille. Est-ce que pour toi, la famille, c'est aussi d'une certaine manière une continuité de l'engagement ?
- Speaker #0
Ah oui, complètement. C'est une continuité de l'engagement parce que, déjà, c'est un modèle et un exemple. Pas forcément un modèle, je ne vais pas prendre le terme de modèle parce que c'est extrêmement prétentieux. Je vais prendre le terme d'exemple. On montre un exemple, une manière de faire les choses à ses enfants ou aux enfants des autres, d'ailleurs. C'est une manière de leur montrer l'exemple. Et puis, avoir une famille, je le disais déjà un petit peu tout à l'heure, avoir une famille, la pérenniser, tenter de faire en sorte qu'elle soit la plus stable possible. ça fait partie de l'engagement faire des enfants ce qui ne veut pas dire que quand on n'a pas d'enfants on ne peut pas être un bon militant ou s'engager j'ai vu que faire des enfants ça participe de l'engagement il faut avoir une volonté nataliste je pense de faire des enfants de les élever correctement, de les éduquer correctement et la famille est pour moi la micro-société par excellence et si le gouvernement ou l'état ou nos ennemis ou nos adversaires, appelons-les comme on veut s'attaquent de manière aussi féroce à la famille, à l'entité familiale et aux enfants, c'est qu'il y a une raison. C'est que réellement, ce socle est vraiment extrêmement important pour la vie de la société, pour la vie du pays. Et donc, je crois que c'est aussi une manière de s'engager, absolument. C'est une manière de militer. Avoir une famille, faire des enfants, c'est une manière de militer aussi.
- Speaker #1
Tout ça, clairement, la manière dont tu t'es construit, quel est le rôle de ta formation intellectuelle, si d'ailleurs tu en as reçu une, d'une manière ou d'une autre, quel est le rôle qu'ont joué les idées et la formation intellectuelle dans tes engagements, et dans même la continuité, la durée, la pérennisation de tes engagements ?
- Speaker #0
Il n'y en a pas eu tellement parce que, encore une fois, j'étais étudiant en école d'architecture et ça n'a pas été un appui pour mes convictions politiques. Il n'y a pas eu de jonction entre mes études et la formation que j'ai reçue et mes convictions politiques. Après, à l'inverse, certainement que mes convictions politiques ou mes convictions religieuses ont orienté ma manière de voir mon métier, de concevoir l'architecture, de concevoir...
- Speaker #1
Oui, mais ce que je veux dire, c'est qu'en gros, tes idées, tu les as bien acquis quelque part.
- Speaker #0
Je pense que c'est des lectures et c'est beaucoup de rencontres. Moi, j'ai peu acquis d'idées dans mes études. Toutes les idées que j'ai acquises, que j'ai modifiées, peaufinées, parfois mises un peu de côté ou changées légèrement, tout ce travail a été fait. par des discussions, par des rencontres humaines. Et c'est comme ça que j'ai construit mon corpus idéologique, avec aussi des lectures, mais beaucoup avec des rencontres. Le fait aussi d'avoir cette volonté un peu transcurrente, d'aller discuter, faire des manifestations avec des identitaires, avec des gens complètement... Je ne dirais pas aussi aux identitaires, mais avec des gens qui n'étaient pas du tout dans cette ligne-là. Ça me permettait de piocher les idées, de les confronter, aussi de confronter moi mes idées. Et c'est plus comme ça. que j'ai acquis le corpus idéologique que j'ai aujourd'hui. Beaucoup, beaucoup de travail. C'est beaucoup de travail. Des soirées entières à écouter des émissions sur YouTube ou des podcasts, ou lire des choses parfois contradictoires et contraires. C'est plus comme ça que par ma formation d'étudiant ou par ma formation intellectuelle. Je n'ai pas vraiment reçu de formation intellectuelle ou de formation politique. spécifiquement mais...
- Speaker #1
Tu l'as reçu, mais tu l'as pas reçu, on va dire, dans un cadre universitaire, tu l'as.
- Speaker #0
Voilà, je l'ai pas reçu dans un cadre universitaire. Pardon, excuse-moi, je t'ai coupé, vas-y.
- Speaker #1
Non, non, mais c'est ce que j'étais en train de... Enfin, c'est ce que je voulais un peu essayer de comprendre. C'est en gros, quand on a un certain nombre d'engagements, quand on a un certain nombre d'idées, ce n'est pas quelque chose qui repose sur rien. Ça repose forcément sur des choses qu'on a apprises. Oui,
- Speaker #0
absolument.
- Speaker #1
Et du coup, ce qui m'intéressait, c'était de voir un peu comment du servir chez toi. Tout ça, c'était formé, quoi.
- Speaker #0
Oui, c'est vraiment beaucoup. Quand tu passes des nuits entières avec des camarades, quand tu passes des semaines entières avec des camarades, quand tu passes des week-ends entiers avec des camarades, quand tu fais des manifestations, quand tu fais de temps en temps un petit séjour au poste de police, quand tu confrontes tes idées avec, pas forcément des adversaires d'ailleurs politiques, mais parfois avec des camarades qui ne sont absolument pas d'accord avec toi sur tel ou tel point, des rencontres aussi avec... avec des camarades italiens, notamment les gens de Casapande, dont je me suis rapproché dès 2006. Voilà, c'est des jonctions qui se font. Moi, j'ai aussi une grande facilité à discuter avec des gens qui ne sont pas du tout de mon bord politique. J'ai de très bons amis musulmans avec qui je confronte énormément d'idées et de convictions, et c'est passionnant. Et c'est comme ça que je me suis construit, que je continue d'ailleurs à me construire aujourd'hui. C'est comme ça que certaines de mes idées continuent à évoluer. parce que je crois qu'on en apprend toute sa vie sur tous les sujets et notamment en matière de politique et de militantisme et d'engagement on en apprend vraiment toute sa vie et de nouvelles manières de voir les choses, de voir le monde de s'engager c'est plus par des rencontres, des discussions quelques livres, quelques émissions mais c'est plus comme ça
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a d'autres choses que le fait de ne plus croire dans les élections est-ce qu'il y a d'autres choses en quelque sorte tu as des illusions en quelque sorte de tes 20 ans que tu as abandonné au fur et à mesure de tes engagements
- Speaker #0
Il n'y a pas de choses que j'ai réellement abandonné Disons que cette déception de la politique a orienté vers d'autres combats, d'autres manières de voir les choses. Après, il y a peut-être l'efficacité de la manifestation violente. Moi, quand j'étais peut-être un peu plus jeune, enfin beaucoup plus jeune, je croyais que peut-être manifester pouvait changer les choses, voter pouvait changer les choses, montrer qu'on n'était pas d'accord pouvait changer les choses. Je suis un peu revenu là-dessus. Et puis, je suis revenu sur une autre chose aussi, c'est qu'il ne faut pas, je ne crois pas qu'il faille vouloir convaincre les gens. On ne convainc pas les gens. On leur donne des pistes de réflexion, on leur pose des questions, on les pousse à réfléchir. mais j'ai arrêté de croire aussi que je pouvais convaincre les gens et que ça allait être le grand réveil, le grand soir, que ce soit d'ailleurs dans la douceur ou dans la violence, j'ai arrêté de croire à ça. Ça, c'est une de mes illusions que j'ai définitivement perdu il y a quatre ans lors de la pandémie. Là, j'ai définitivement mis mon chapeau là-dessus. On ne peut pas convaincre les gens. On peut les pousser à la réflexion et eux-mêmes après peuvent éventuellement changer. Moi, je suis un jardinier, je plante des graines. je pose des questions, je plante des graines, si ça pousse c'est bien, si ça ne pousse pas, tant pis, mais je n'essaye plus de faire le travail entier, de convaincre des gens, ça j'ai un peu arrêté, le fait d'essayer de convaincre. Ça c'est un vrai changement au fur et à mesure, et qui a été radical à partir de 2020.
- Speaker #1
il y a justement des choses, là on a parlé justement des croyances, ou en tout cas des choses qui ont évolué au fur et à mesure des années, de la maturité, etc. S'il y avait une chose dans laquelle tu croyais toujours depuis tes 20 ans, ce serait quoi ?
- Speaker #0
Très bonne question. En matière d'engagement, de militantisme ?
- Speaker #1
J'imagine, voilà, il y a évidemment la foi, enfin on croit toujours en Dieu, enfin voilà, etc. Je suppose, vu comme je te connais, je voulais dire, voilà, en rapport à la vie, à l'engagement de manière générale, c'est quoi peut-être le truc finalement, à 20 ans tu t'es dit, voilà c'est pour ça que je le fais c'est comme ça que je vois et aujourd'hui de sa manière, cette petite chose qui peut paraître peut-être petite tu y crois toujours ça n'a pas la raison pour laquelle tu t'es engagé,
- Speaker #0
enfin je sais pas alors je viens d'avoir un flash qui n'a jamais changé entre 16 ans et aujourd'hui c'est la conviction profonde que je peux apporter quelque chose aux gens qui m'entourent et améliorer leur vie, et améliorer leur quotidien, et les aider à aller dans le bon sens. C'est cette conviction peut-être un peu prétentieuse, mais l'histoire m'a donné raison, l'histoire donne raison à certains mouvements auxquels j'ai participé. Je pense qu'on peut apporter énormément de choses aux gens. Je pense que nous avons un devoir. c'est même pas un droit de militer, nous avons un devoir de militer, de nous engager pour améliorer le quotidien de notre peuple. Et je crois que beaucoup de choses ont été faites et bien faites, ont été efficaces. Et on a beaucoup de retours, que ce soit avec Academia Christiana ou avec d'autres mouvements dans lesquels j'ai milité. Nous avons aidé notre peuple, d'une manière ou d'une autre. Nous l'avons aidé, nous l'avons soutenu. par des biais très très divers. et ça j'y crois encore et ça je crois encore que nous devons continuer parce que si victoire il y a un jour, cette victoire là on ne pourra pas nous l'enlever d'avoir empêché des gamins peut-être de tomber dans certains pièges, d'avoir empêché des gamins de mal tourner d'avoir empêché des gamins de partir à l'étranger et puis finalement dire ah bah non je reste en France parce qu'en fait vous avez raison monsieur il faut rester en France il faut continuer à se battre pour son pays, vous avez raison je ne vais pas partir à l'étranger ça pour moi c'est des petites victoires mais c'est des victoires qui sont incroyables et la grande réussite notamment d'Academia Christiana même si c'est pas le sujet du jour c'est ça, c'est d'aider des gens d'aider des gamins et des gamins qui reviennent et qui nous disent après merci merci on est encore là et on va s'engager et on va continuer c'est une transmission de flambeau aussi et ça j'y crois encore et j'y crois plus que jamais je crois que la victoire elle est là dans l'amélioration des petites choses du quotidien de nos concitoyens.
- Speaker #1
Tu as déjà rencontré des trucs dans ta vie par rapport à tes engagements ou même ta vie en général qui, à un moment donné, t'ont fait douter de la pertinence, justement, de continuer à s'engager ?
- Speaker #0
Jamais. Jamais. La seule chose, c'est que j'ai modifié ma manière de militer ou ma manière d'aborder les choses en fonction des désillusions que j'ai eues. Ça, c'est vrai. Je le disais pour le fait d'essayer de convaincre les gens, j'ai arrêté définitivement. Ça, c'est sûr et certain. Donc j'ai modifié ma manière de voir les choses, ma manière de militer, mais pas une, je ne crois pas, je n'ai pas souvenir une seule fois de m'être dit c'est bon, j'arrête, j'arrête, il ne le mérite pas ou je n'ai pas que ça à faire ou ça, vraiment, c'est trop décevant Telle chose est décevante, on arrête cette chose et puis on oriente son énergie ailleurs. C'est toujours comme ça que j'ai fait. Donc il n'y a rien qui m'a traumatisé au point de me dire non, non, j'arrête, jamais
- Speaker #1
très honnêtement j'ai pas souvenir de ça et alors là par rapport si tu voulais t'adresser aux jeunes qui ont 20 ans qui nous écoutent qui sont engagés comme toi, qu'est-ce que tu voudrais un peu leur dire comme message par rapport justement à toi à ces 10 ou 20 ans de recul que tu as par rapport à leur propre engagement
- Speaker #0
j'ai presque 30 ans de recul par rapport aux jeunes de 20 ans mon pauvre je leur dirais que c'est pas un jeu le militantisme n'est pas un jeu et il faut, ça c'est ce que je répète souvent il faut faire les choses avec sérieux et ne jamais se prendre au sérieux donc ne vous prenez pas au sérieux mais faites les choses avec sérieux ne lâchez jamais rien restez droit et fier et continuez engagez-vous aujourd'hui à 15 17, 20 ans, 22 ans, engagez-vous aujourd'hui mais continuez continuez c'est pas juste une partie c'est pas une partie à laquelle on joue pendant quelques années je ne crois pas en tout cas continuez engagez-vous et peut-être de temps en temps je dirais à certains écoutez un tout petit peu les anciens ça fait un peu vieux con toujours de dire ça mais moi je suis ravi d'avoir eu des anciens à écouter et des anciens que je respectais et des anciens avec qui je traînais et que j'écoutais et que j'analysais ce qu'ils disaient je discutais je posais des questions et ça c'était extrêmement enrichissant et ce passage de flambeau il y a eu un petit loupé ensuite à ma génération ou celle juste après il y a eu un petit loupé dans le transfert de flambeau il y a eu un peu une faille entre les générations de militants et donc ça c'est un peu dommage donc conservez à chaque âge chaque personne de chaque âge a des éléments à vous apporter, des éléments pertinents à vous apporter écoutez aussi soyez ouverts d'esprit ne soyez pas étriqués Voilà, restez fiers quand on est droit, fiers, vertical. On n'a pas peur de l'altérité, on n'a pas peur de la discussion, on n'a pas peur même d'écouter des gens qui ne sont pas d'accord. Soyez ouverts d'esprit. Ne jetez pas d'un revers de la main des choses qui viennent d'ailleurs, sous prétexte que ça vient d'ailleurs. Écoutez, si c'est bon à prendre, vous le prenez, si ce n'est pas bon à prendre, vous le laissez de côté. Mais soyez ouverts d'esprit et engagez-vous. ayez 17 ans aujourd'hui ayez 17 ans pour toute la vie ça veut pas dire rester un adolescent un peu parasitaire ça veut dire que la fougue que vous avez il faut que vous la mettiez toute votre vie au service de vos idées et plus qu'au service de vos idées au service de votre peuple et
- Speaker #1
de votre pays et alors si maintenant tu t'adressais à un mec de 40 ans qui est toujours pas engagé tu lui dirais quoi ?
- Speaker #0
je lui dirais mais qu'est-ce que tu attends ? Bah oui, c'est pas grave de pas être engagé à 40 ans Moi j'ai commencé à 16 ans J'aurais pu commencer à 20, 30 ou 40 Ou 50, n'attendez plus n'attendez plus, engagez-vous maintenant, d'une manière ou d'une autre, dans le sport, dans vos paroisses, dans vos familles, dans tel ou tel mouvement, d'une manière ou d'une autre, soutenez les mouvements locaux autour de vous, même à 40 ans, vous pouvez y aller et les aider, d'une certaine manière, et vous avez énormément à apporter, parce qu'un type de 40 ans, même s'il n'a jamais milité, il a un parcours professionnel, personnel, familial, psychologique, rituel, qui fait qu'il a des choses à dire, des choses à apporter.
- Speaker #1
et donc engagez-vous nous avons besoin de vous il y a une petite chose aussi qui me revient en tête par rapport à une discussion et par rapport à des réflexions que j'ai déjà entendues Souvent une critique qui peut être faite au militantisme, c'est le côté un peu borné, d'avoir des œillères. Le militant, c'est un mec qui est convaincu, et donc du coup, il n'est pas trop dans la réflexion philosophique, le débat, etc. Le gars, il défend une idée, et même si on lui montre qu'il a potentiellement tort, le gars, il va continuer à rester dans son idée. Toi, justement, je considère que tu n'es pas trop dans cette optique-là. Qu'est-ce que tu aurais à dire justement par rapport à cette critique qui peut être faite du militantisme ?
- Speaker #0
Alors ça, c'est un travers dans lequel tout le monde tombe, malheureusement. Et pas seulement les militants politiques. Du meilleur général, l'être humain reste campé sur ses positions, ce qui peut sembler assez normal. Maintenant, enfin normal et naturel en tout cas. Maintenant, pour être capable de dépasser ce stade-là, il faut être droit, fier, fort. il faut justement être convaincu pour pouvoir aller piocher ailleurs. Et puis, il faut être humble. En fait, c'est une vraie question d'humilité. La vraie question profonde de ça, c'est l'humilité. Est-ce que c'est du courage et de l'humilité ? Est-ce que j'ai l'humilité d'admettre que je me suis trompé ? Moi, il y a des choses que je ne vais pas évoquer ici, mais il y a des sujets sur lesquels j'ai changé du tout au tout. Mais complètement. J'ai cru certaines choses pendant 43 ans, et puis après, j'ai dit, en fait, je me suis trompé depuis 43 ans. Et voilà, c'est pas grave. En fait, c'est pas grave de se tromper. Donc déjà, c'est pas grave d'avoir eu tort. Si en tout cas, à l'époque, on avait tort et on... donner ses idées et on apportait ses idées on le faisait pas avec agressivité, avec mépris à partir du moment où on est pas dans le mépris dans l'agressivité, c'est plus facile de changer d'avis c'est plus facile pour moi de changer d'avis parce que quand quelqu'un est pas d'accord j'essaye en tout cas de pas le mépriser au pire je l'écoute pas, si vraiment ça me semble complètement absurde au pire je l'écoute pas mais je vais jamais mépriser quelqu'un qui n'est pas d'accord avec moi, je vais essayer en tout cas de pas le faire pour se sortir de ce piège là d'être borné, il faut avoir du courage, il faut cultiver son courage, son humilité, son ouverture d'esprit, et puis dire les choses, et puis vraiment être capable d'aller piocher ailleurs. Il y a beaucoup à apprendre, moi j'ai lu pratiquement tous les bouquins du Comité Invisible, qui est un mouvement plutôt catalogué à l'ultra-gauche. et c'est passionnant, c'est riche d'enseignements, c'est passionnant, c'est très très pertinent. Tous les billets de Julien Coupa, qui était une des grandes figures de ce mouvement pendant la pandémie, c'est incroyable de pertinence, de courage, de bon sens. Il y a beaucoup à prendre dans des courants de notre mouvance, mais un peu différents de nous, et aussi dans d'autres mouvances et dans d'autres choses. Voilà, je crois qu'il faut enlever ses œillères, et pour les enlever, il faut être courageux et humble. Vraiment, pour moi, c'est les deux points sur lesquels il faut travailler. Pour enlever ses œillères et... et être capable de dire, mais oui, mais telle personne, ce grand penseur socialiste, d'ailleurs plutôt anti-catholique de la fin du XIXe siècle, disait des choses extrêmement pertinentes sur tel et tel et tel sujet. Donc reprenons ce qu'il disait, parce que c'est extrêmement pertinent, c'est riche, il était anti-catholique, d'accord. Je ne suis pas en train de faire un cours de catéchisme avec ses écrits, je suis en train de faire une étude sociologique ou de voir des problématiques sociales ou économiques ou humaines à l'éclairage de ce qu'il a dit. Si c'est intéressant, prenons-le. pourquoi ne pas le prendre sous prétexte que vraiment c'est quelque chose qui m'a toujours quai depuis que je suis gamin c'est l'incapacité de certains de dire mais je prends dans ce qui est catalogué à gauche, dans ce qui est catalogué à droite je prends parce que c'est intéressant si c'est intéressant et riche et pertinent pourquoi ne pas le prendre sous prétexte que c'est pas estampillé de la bonne couleur vraiment c'est un truc,
- Speaker #1
j'ai vraiment du mal j'avoue alors pour conclure je vais poser une question un peu à la con mais pour toi ce serait quoi le monde idéal si ton militantisme avait porté ses fruits ?
- Speaker #0
Alors, ça va sembler peut-être paradoxal à certains. Moi, je rêve d'un monde libre. Je rêve d'un monde où les gens seraient libres. Alors évidemment, ce terme de liberté, il a été tellement galvaudé, comme souvent d'ailleurs le font nos ennemis. Ils récupèrent des mots, ils en changent le sens, et puis c'est l'inversion accusatoire du pervers. Ceux qui font un peu de psychologie connaissent ça par cœur. Donc on prend un mot et on le vide de sa substance et on inverse sa réalité. Donc avec le progrès, avec la liberté, plein de choses. Moi je rêve d'un monde libre déjà parce qu'en tant que catholique Je rappelle que nous sommes libres de faire le bien Et nous sommes esclaves du péché, esclaves du mal Déjà quand nous perdons notre liberté Nous tombons dans le mal Déjà ça c'est le premier rappel que je voudrais faire Et ensuite je rêve d'un monde libre où les gens ne seraient plus esclaves Du système bancaire, ne seraient plus esclaves Justement de leurs œillères, ne seraient plus esclaves du candiraton de leur patron. Je vois trop de gens esclaves dans leur boulot, je vois trop de gens esclaves dans leur famille, je vois trop de gens... Nous sommes dans un monde d'esclaves et ça perdure et c'est de plus en plus prégnant. quand on en est à présenter un QR code pour aller prendre un café, je me dis que le monde est vraiment dû à l'état d'esclavagisme pur. Quand on dit aux gens allez à la plage, mais vous n'avez pas le droit de marcher ou vous n'avez pas le droit de vous arrêter parce que c'est une plage dynamique et que les gens le font je me dis qu'on est quand même vraiment tombé dans un monde parallèle. Et moi, je rêve de tout sauf de ce monde-là. Donc tout mon militantisme a toujours été basé sur cette chose-là, apprendre aux gens à penser par eux-mêmes, à leur apporter des clés de compréhension et à faire d'eux des hommes et des femmes libres. moi je rêve que les gens soient libres et mon monde idéal c'est un monde libre cadré par des lois évidemment je ne comprends pas l'anarchie complète c'est pas Woodstock toutes les semaines mais je dis que je rêve d'un monde libre libre, où les gens auraient le droit de penser, auraient le droit de parler, sans finir en prison, ou sans se faire vitrioler le visage, parce qu'ils ont dit des choses qui ne sont pas conformes au monde dans lequel nous vivons. Vraiment, moi, c'est ça, mon rêve. Pour moi, c'est ça. Si on avait gagné, aujourd'hui, nous serions libres. Et voilà. Je ne sais pas quoi dire de plus.
- Speaker #1
J'espère que tu as convaincu beaucoup de militants de rejoindre le camp du Libertyland Exactement ça Je te remercie beaucoup
- Speaker #0
Merci à toi de ton accueil et de ta sollicitude
- Speaker #1
Voilà, j'invite tous ceux qui nous ont écoutés à se poser la question de l'engagement. Je pense que tu l'as montré à travers cette discussion que l'engagement, ça peut prendre un sens beaucoup plus large que le triptyque militant qu'on évoquait au début de ce podcast, collage, tractage, boitage, manifestation, etc., qu'on peut être engagé toute sa vie et que finalement, on s'engage aussi avec son talent. avec ce qu'on est et que finalement l'important c'est une forme de fidélité et aussi d'humilité au service effectivement de faire éclore je pense une vraie liberté une vraie grandeur dans les hommes merci encore Julien merci à toi Victor et chers auditeurs je vous donne rendez-vous pour le prochain podcast la semaine prochaine n'hésitez pas à nous faire part de vos retours, de vos remarques. Vous avez été nombreux à me saluer, me croiser au périnage de Chartres. Eh bien, voilà, n'hésitez pas, ne soyez pas timide. Envoyez-moi vos messages, vos suggestions. Je suis toujours très heureux de les recevoir. Et ça me fait plaisir d'échanger un petit peu avec mes auditeurs. À très bientôt.
- Speaker #2
Sous-titrage ST'501