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Rétro-Cinéma

Séance 4 - Les Diaboliques - Spéciale Halloween - RétroCinéma 🍿🎃👻🧟

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19min |28/10/2024
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Description

[ RetroCine - Séance 4 - Octobre 2024 🎬🎃👻🧟 ]


Ravi de vous retrouver dans cet épisode spécial Halloween de RetroCiné, le podcast qui vous fait redécouvrir des classiques du cinéma disponibles gratuitement ou presque ! 🎬


Aujourd’hui, pour échanger sur le thriller "Les Diaboliques" (1955) d’Henri-Georges Clouzot, je suis accompagné d’un passionné de cinéma et d’écriture : mon frère, Maxime, avec qui j’ai co-fondé la chaîne YouTube "New Land Cinema" dédiée à des courts-métrages amateurs disponible ici pour les plus curieux : New Land Cinema


Maxime va, au travers de nos échanges, développer une théorie sur ce film qui risque de vous surprendre... Restez bien jusqu'à la fin, et ne dévoilez rien à vos amis cinéphiles. Merci pour eux 😉


Synopsis de "Les Diaboliques"

"Les Diaboliques" se déroule dans un pensionnat pour garçons, où Michel Delassalle (Paul Meurisse), le directeur tyrannique, fait subir des sévices à sa femme Christina (Véra Clouzot) et entretient une liaison avec une autre enseignante, Nicole Horner (Simone Signoret). Liées par leur haine commune pour Michel, Nicole et Christina décident de le tuer. Elles le droguent, le noient dans une baignoire, puis déplacent le corps dans la piscine du pensionnat pour faire passer sa mort pour un accident...


Analyse et discussions

Max et moi discutons des effets de ce film et de son influence, abordant ses personnages forts et l’audacieuse mise en scène, qui se joue souvent de nous... Hitchcock lui même en fut admiratif. Enfin, nous tenterons de répondre à une question via la théorie que développe Maxime et qui questionne le spectateur : qui sont réellement ces "diaboliques" ?


Si cet épisode vous a donné envie de découvrir "Les Diaboliques", vous trouverez le lien vers le film ici : Les Diaboliques

Découvrez ce long métrage ayant influencé le Cinéma mondial et le grand maître du suspense, Alfred Hitchcock.


Je suis curieux de connaître vos retours sur cet épisode spécial Halloween 🎃👻🧟

Laissez-moi votre avis sur notre théorie sur notre compte Instagram @retrocine_pod et une note d'encouragement sur Apple Podcasts ⭐⭐⭐⭐⭐


À très bientôt pour une nouvelle séance sur RetroCine !


Nicolas


Sources :

Mon Cinéma à moi : https://moncinemaamoi.blog/2019/04/15/lassassin-habite-au-21-henri-georges-clouzot-1942/ & https://moncinemaamoi.blog/2016/09/04/les-diaboliques-henri-georges-clouzot-1955/

Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=h66gU9prCeM

Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Diaboliques_(film) & https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri-Georges_Clouzot

ChatGPT


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ne soyez pas diaboliques, ne détruisez pas l'intérêt que pourraient prendre vos proches à écouter cette nouvelle séance de rétro-ciné. Ne leur spolez pas ce que vous vous apprêtez à entendre. Merci pour eux. Bonjour à toutes et à tous. et à tous, je suis ravi de vous retrouver dans ce nouvel épisode de Rétro Ciné le podcast qui vous recommande des classiques du cinéma disponibles gratuitement ou presque pour m'accompagner dans cette nouvelle séance qui se veut être notre épisode d'Halloween je reçois un passionné de cinéma et d'écriture que je connais très bien puisqu'il s'agit de mon frère avec qui j'ai lancé notre chaîne Youtube de court-métrages amateurs Newland Cinéma je suis très content que tu sois avec nous Max

  • Speaker #1

    Merci de m'accueillir Nicolas

  • Speaker #0

    Ensemble, nous allons échanger et analyser une œuvre de celui que l'on qualifie d'Hitchcock français. Sorti dans les salles en 1955 et inspiré du roman de Pierre Boileau et Thomas Narsejac, Celle qui n'était plus nous parlons aujourd'hui des Diaboliques d'Henri-Georges Clouseau.

  • Speaker #2

    Vous vous êtes encore expliqué ? Non, pas à 3h du matin. Je ne sais vraiment pas comment t'as pu jeter par question. Vous n'avez pas toujours été comme ça ? Je ne peux pas imaginer comment il m'aurait vu heureuse. Je suis pas donné pour son argent. Pourquoi essaie-t-il d'être méchant ? Je pense que la vie n'est pas assez difficile comme on dit.

  • Speaker #0

    Henri-Georges Clouseau est un réalisateur, scénariste et producteur français. Il est souvent considéré comme l'un des maîtres du suspense et du thriller psychologique. Sa filmographie... explore les aspects les plus troubles de la nature humaine, dans des intrigues complexes, qui ont pour thème la trahison, l'égoïsme ou la cruauté. Son premier long métrage, L'Assassin habite au 21, réalisé en 1942, est un énorme succès en salle. Ce polar, situé dans un pari occupé, montre l'enquête d'un inspecteur de police sur une série de meurtres étranges que le tueur signe de sa carte de visite. Ce film mélange suspense et humour noir et annonce déjà un autre chef-d'oeuvre à venir, le corbeau. sorti en 1943. La consécration vient en 1953, dix ans plus tard, lorsqu'il remporte la Palme d'Or du Festival de Cannes ainsi que l'Ours d'Or à la Berlinale pour le Salaire de la Peur, un thriller célèbre pour ces scènes d'une tension extrême.

  • Speaker #2

    J'ai même pas eu le courage de divorcer alors. Ça me tient toujours. Mais non, je ne peux pas comprendre. Je suis bête. Tu vois, je suis un péché mortel, Fioto. Alors ? Tu vois ? Le couteau que tu as trimballé dans ta poche pendant un mois, c'était pas un péché mortel ? Je t'ai jalouse. C'est folle. Mais de là qu'on dit les sept choses.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #2

    Mais comme tu voudras, ça nous réfléchit bien. Nous ne pourrons jamais une meilleure occasion. Nous avons exactement nos trois jours devant nous. Tout le monde sait que je pars pour New York. Je peux revenir te reposer, voilà tout. Tu crois pas à l'enfer, n'est-ce pas ? Il a deux sept ans.

  • Speaker #0

    Les Diaboliques. C'est par ce titre énigmatique que débute ce chef-d'œuvre de Clouseau. Ce film est un thriller psychologique qu'Hitchcock lui-même admirait. Et je me plais à penser, Hitchcock est en fait le Clouseau anglais. Le film se déroule dans un pensionnat pour garçons dirigé par Michel Delassalle, interprété par Paul Meurice, un directeur tyrannique et cruel, et son épouse Christina, interprétée par Vera Clouseau. Christina, une femme fragile et malade du cœur, qui subit régulièrement les humiliations de son mari, tout comme les élèves et le personnel de l'établissement. Michel entretient par ailleurs une liaison avec une autre enseignante de l'école, Nicole Horner, jouée cette fois-ci par Simone Signoret, une femme forte et déterminée. Malgré leur situation complexe, Nicole et Christina deviennent proches, car elles partagent une haine commune pour Michel. Ensemble, elles décident de conspirer pour le tuer. Leur plan machiavélique est simple, elles attirent Michel dans un piège en l'amenant dans une maison éloignée, où elle le drogue, puis elle le noie dans une baignoire.

  • Speaker #2

    Je pouvais croiser pour le bon et ne plus le voir.

  • Speaker #0

    L'un crève,

  • Speaker #2

    monsieur, il crève bien vite. Je ferai un bel enterrement et on sera bien débarrassés. Vous dites que ça ne vous fera pas plus mal, moi je ne m'en passerai bien mieux. Mon petit enfant, vous le venez bien ? Moi je me lève de très bonne heure demain matin, j'ai fermé ma valise. Allez, va. Bon, c'est bon. Bon, j'ai rien à m'acheter. Bonsoir.

  • Speaker #0

    Le film Les Diaboliques est salué pour sa capacité à maintenir une tension psychologique extrême tout au long du récit. Le twist final, véritable coup de théâtre, est resté dans les mémoires comme l'un des plus grands de l'histoire du cinéma. Clouseau parvient à manipuler habilement le spectateur en jouant sur la peur, la trahison et le suspense. Clouseau a laissé une empreinte durable sur le cinéma mondial, en particulier comme on l'a dit, dans le genre du thriller et du film noir. Ses récits intrigants, sa maîtrise du suspense et ses personnages ambigus ont influencé Alfred Hitchcock. Pour la petite anecdote, Clouseau a acheté les droits du roman juste avant qu'Alfred Hitchcock ne puisse le faire, et ce dernier étant si impressionné par le film qu'il a cherché à créer un suspense équivalent dans son propre travail, ce qui a conduit à... à la réalisation de psychoses et de sueurs froides, vertigaux, quelques années plus tard. Je vais maintenant échanger avec Max pour proposer une analyse, une interprétation de notre visionnage des Diaboliques. Cette section va contenir des spoilers, alors nous conseillons aux auditeurs qui ne connaissent pas le film de le voir avant de reprendre à ce moment du podcast afin de ne pas être spoilé sur ce que vous vous apprêtez à entendre. Donc Max, là c'est la deuxième fois qu'on vient de voir les Diaboliques. La première fois c'était il y a à peu près 6 ou 7 ans parce que tu avais reçu un coffret DVD, je me souviens, parce que déjà t'es un fan un petit peu de thriller. que tu es un fan du cinéma d'Hitchcock. Je pense qu'il y avait déjà cette idée que peut-être ce réalisateur pouvait te plaire. Est-ce que tu connaissais Henri-Georges Clouseau avant de découvrir Les Diaboliques ou d'autres de ses films ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, j'ai appris qui était Henri-Georges Clouseau aussi en regardant les DVD qui étaient dans ce coffret. Effectivement, oui, tu l'as dit justement, j'aimais beaucoup les thrillers, j'aimais beaucoup Hitchcock, parce que je m'intéressais beaucoup aussi à la musique. J'aimais beaucoup aussi le cinéma coréen.

  • Speaker #0

    Tu parles de thriller coréen, t'avais quoi en tête ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'avant même de regarder Hitchcock, si je me souviens bien, un des premiers films qui m'avait marqué énormément, c'est Memories of Mud. Ça n'a pas tant rapport finalement, mais c'était mon approche du cinéma policier, thriller.

  • Speaker #0

    T'as vu combien de Hitchcock ?

  • Speaker #1

    Je ne saurais pas dire, mais j'ai vu... En tout cas, ce qui est certain, c'est que Psychose avait été un choc pour moi à l'époque. Le premier que j'ai vu, c'était La mort aux trousses, qui était plus un film d'espionnage. J'ai voulu affiner pour comprendre un peu mieux le réalisateur, et il y a des choses qui m'ont un peu plus parlé chez Hitchcock.

  • Speaker #0

    Et là, du coup, on se retrouve à regarder du Clouseau. Quel rapport pour toi entre Clouseau et Hitchcock ?

  • Speaker #1

    J'ai vu beaucoup de rapports dans le film sur les plans utilisés, les plans proposés, les images proposées. Il y a aussi des choses qui s'opposent, je trouve, entre Hitchcock et Clouseau. dans le traitement des personnages notamment.

  • Speaker #0

    Pourquoi ce film de Clouseau, Les Diaboliques, et pas un autre ? On a vu Le Corbeau également. Qu'est-ce qui t'a fait choisir ce film ?

  • Speaker #1

    J'aimais beaucoup le duo de personnages principales, qui est représenté par les deux actrices Simone Signoret et Vera Clouseau. J'ai été assez emballé par leur péripétie, et la fin qui donne un double sens de lecture à leur épopée.

  • Speaker #0

    La première chose dont tu parles du film Des Diaboliques, Ce sont les personnages féminins. Comment tu perçois le traitement des personnages féminins vis-à-vis des personnages masculins ?

  • Speaker #1

    Alors tout d'abord, oui, on va suivre tout le long du film, effectivement, on va suivre un personnage féminin et un complice qui est lui aussi féminin. Ce qui m'a d'abord frappé, c'était la fragilité de la directrice de l'école qui n'a que très peu d'alliés et qui va se tourner vers sa collègue de travail pour... fomenter un plan et se libérer finalement de son mari. Mais aussi, elles vont s'entraider, ces deux personnages, elles vont s'entraider et passer des péripéties qui seront à chaque fois provoquées par des hommes.

  • Speaker #0

    Tu parles de péripéties, on pourrait même parler d'obstacles à leur plan. À plusieurs reprises, un personnage militaire qui est insistant, qui veut monter dans leur camion, un autre qui veut nettoyer dans leur camion, etc. Donc à chaque fois, ça va être... Un élément qui permet d'avancer dans l'intrigue et en même temps qui les empêche d'exécuter leur plan.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, oui. Et puis même à un autre moment encore, à l'arrivée dans l'école, il y a un troisième personnage masculin qui va aller aux toilettes, qui va éclairer la cour, alors que c'est un moment de grande tension dans le film, dans lequel effectivement les personnages vont pouvoir cacher un cadavre à l'intérieur de la piscine. Oui, ça se retrouve partout. Par contre, la fin peut remettre cette analyse en question.

  • Speaker #0

    Avant de parler de la fin, je veux revenir sur le moment où tu parles du cadavre. et peut-être la représentation du mort. Parce que je trouve qu'il y a un côté très vampire, moi, la première fois que je l'ai vu. Il est comme dans un cercueil, c'est une baignoire, mais il est comme dans un cercueil, les yeux tout blancs, mais je trouve qu'il a une position un petit peu comme les films en référence à l'expressionnisme un petit peu allemand.

  • Speaker #1

    Alors, je suis d'accord. Cependant, je n'aurais pas dit vampire. Moi, ce que je vois beaucoup, c'est... J'ai vraiment un sentiment d'égo et de rejet très profond. sur les cadavres, avec leurs yeux, donc tu l'as dit, tout blancs, mais aussi révulsés parfois avec les pupilles qui vont dans tous les sens. Des cadavres, oui, des cadavres, des morts vivants, un sentiment de décomposition en les regardant, et puis une blancheur vraiment livide et qui est renforcée par ce noir et blanc.

  • Speaker #0

    Il faut dire qu'on est confronté à ce cadavre, on est à une heure de film. Il nous reste toute une partie du film à découvrir et cette scène de meurtre, elle a lieu... dans la salle de bain. Pendant le visionnage du film, on s'est amusé à faire des parallèles à nouveau avec Hitchcock. Ça se passe dans une salle de bain, un plan qui nous fait penser un petit peu avec le siphon, qui fait peut-être écho dans Psychose aussi, où on a le siphon qui part ensuite sur l'œil. Tu disais que c'était difficile de tuer pendant qu'on regardait le film.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça, une des grandes différences que j'ai pu remarquer entre Psychose, ou en tout cas entre Hitchcock. Et ce film-ci, donc Les Diaboliques, c'était que quand on regarde Psychose, on se met vraiment à la place de l'assassin avec une toute puissance en réalité face au corps féminin. C'est un assassinat avec des couteaux, mais ça pourrait aussi être un viol. En tout cas, c'est un des sentiments très violents qui se dégagent. Tandis que dans ce film, Les Diaboliques, là, à contrario, on est donc les personnages féminins. Un personnage féminin qui est d'ailleurs, qui a affaibli. puisqu'il est malade, il a des soucis de cœur, et donc l'action de tuer est beaucoup plus difficile, sans parler de l'état émotionnel dans lequel elle se trouve, à toujours douter, à ne pas vouloir aller au bout, et donc la directrice est aidée par sa complice, qui va lui permettre de franchir le pas, mais avec beaucoup de difficultés.

  • Speaker #0

    Là tu as répété plusieurs fois le titre du film, Les Diaboliques, en associant l'idée que finalement les diaboliques c'était ces deux personnages féminins qu'on nous présentait. Or, au fur et à mesure de l'évolution du film, je pense qu'on est en droit de s'interroger, après avoir découvert ce qui se passe à la fin, qui sont les vrais diaboliques. Est-ce que ce n'est pas ça finalement un peu le thème aussi du film ?

  • Speaker #1

    Quand on commence le film en entendant les diaboliques et qu'on suppose, qu'on part du principe que les diaboliques sont les personnages féminins, on a l'impression... Déjà qu'il y a un point de vue sur la féminité, alors qu'en continuant le visionnage, on comprend à la fin que les diaboliques peuvent être d'autres personnages.

  • Speaker #0

    On a même une théorie peut-être.

  • Speaker #1

    Oui, d'abord on imagine que c'est donc la maîtresse d'école avec sa complice Vera Clouseau et Simone Signoret. Puis dans un second temps, à la fin du film, on voit les amants maudits se réunir. Donc Simone Signoret. et le directeur de l'école. Et on comprend alors que le film veut peut-être nous dire que ce sont eux les véritables diaboliques.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est un petit peu le cœur de ce podcast. Ce qu'on voulait, c'est remettre en question ce titre vis-à-vis de ce que nous, on y voit. Notre interprétation est assez libre parce qu'aussi, le film nous manipule là-dessus et nous montre que ce qu'il veut. Je crois que c'est ça qu'on aime dans ce film, c'est cette évolution. Quand même ! on se laisse manipuler.

  • Speaker #3

    C'est vrai, en fait, le film passe son temps à nous perdre sur l'identité de ces diaboliques. Cependant, il reste un détail qui est perturbant pour moi lors de la révélation. C'est la présence de l'inspecteur de police. Et je ne peux pas croire que cet inspecteur il attende sagement dans un couloir le décès de Madame de la Salle. Cela me conduit donc à une troisième hypothèse sur la nature des diaboliques. qui serait formé de l'inspecteur de police et de Madame de la Salle, qui aurait tendu un piège aux amants meurtriers que sont Paul Meurice et Simone Signoret.

  • Speaker #0

    Évidemment, c'est sujet interprétation, parce que déjà, on ne s'attendait pas à retrouver le policier à ce moment-là. Et la manière dont le personnage de Veracruzo meurt pourrait être quelque chose de théâtral. On n'en sait rien, on n'a pas la preuve. Et comme tu le dis, on ne peut pas croire qu'un policier laisse le personnage mourir. Et une fois que le couple du directeur et de l'amante révèle son plan, Le policier dit, vous allez avoir droit à 15-20 ans de prison. Et on s'arrête là, et il se passe une ellipse. On se retrouve à nouveau avec le petit garçon qui casse un carreau. D'ailleurs, la scène commence par ce bruit-là, et un des gardiens du pensionnat lui fait, Ah, monsieur Monod, encore vous ! Et on comprend qu'il a récupéré sa fronde. Qu'est-ce que ça signifie ? Et qu'est-ce qu'on peut se permettre avec cette ellipse ?

  • Speaker #3

    En fait, ces ellipses, comme tu le dis, c'est toute la mécanique du film. C'est de cette manière que le réalisateur réussit à créer le sentiment de surprise et aussi de suspense. D'ailleurs, tout au long du film, il utilisera le hors-champ pour cacher des morceaux d'intrigue aux spectateurs. Une fois qu'on sait cela, on peut encore croire à une dernière fausse piste de la part du réalisateur. Et pourquoi ne pas imaginer que les diaboliques sont Madame de la Salle et l'inspecteur de police ? qui tendrait un piège infernal aux amants.

  • Speaker #0

    C'est pas possible,

  • Speaker #2

    j'imagine. C'est pas bien,

  • Speaker #0

    vous n'y êtes plus ?

  • Speaker #2

    Non, je n'y ai plus. Rappelez-vous nos conventions, si je ne trouve rien, vous ne me direz rien.

  • Speaker #0

    En conclusion, ce qu'on peut quand même se dire avec tous ces jeux de faux-semblants, toutes ces fausses pistes, le fait qu'on ait manipulé nous en tant que spectateurs constamment, c'est que le véritable diabolique dans l'histoire, c'est le réalisateur. C'est Henri-Georges Clouseau. Donc jusqu'au dernier plan, on doute de qui dit la vérité. Et il y a ce jeu. via le dialogue final sur je sais que je l'ai vu, je l'ai bien vu moi comme un appel au spectateur ben oui, nous aussi on a vu le film et on a le sentiment de se faire avoir, de ne pas savoir ce qui est vrai du faux jusqu'au plan final. Et encore plus marquant dans ce film, et c'est comme ça qu'a démarré notre podcast, c'est par la pancarte finale qui demande gentiment, en plus, au spectateur de ne pas être diabolique, de ne pas divulgacher en ne racontant pas sa fin, en ne racontant pas tout ce qui se joue dans ce film pour que, justement, plus de monde aille le voir, mais surtout ne gâche pas l'expérience. C'est Alfred Hitchcock lui-même qui a repris ça.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #3

    exactement. En plus, cette mécanique, Alfred Hitchcock la réutilisera pour son film Psychose, mais cette fois-ci en argument marketing. Donc, non pas en... en... En cherchant à conserver la fin pour Alfred Hitchcock, il sera sur les affiches pour inciter les gens à aller voir le film.

  • Speaker #0

    On retrouve encore une fois l'influence qu'a eue Clouseau sur le cinéma d'Hitchcock et aussi sa façon de créer le suspense, l'attente et le buzz. Donc voilà ce qu'on pouvait dire ensemble sur le film Les Diaboliques d'Henri-Georges Clouseau. Très content d'avoir fait cet épisode avec toi. C'était ton premier podcast en plus, ça a été l'exercice ?

  • Speaker #3

    Témoigner ses pensées sur un film dans un cadre ailleurs qu'amical ou qu'avec ses proches, c'est un exercice aussi qui est très intéressant et j'espère que ce que je vous ai raconté vous a intéressé. Merci beaucoup. Le

  • Speaker #2

    Dieu est moi. Et bien, je le vous.

  • Speaker #0

    Cette nouvelle séance de rétro-ciné consacrée au diabolique baisse le rideau. J'espère que cet épisode vous aura plu et vous aura donné envie de découvrir ce film unique. Si c'est le cas, laissez-nous un commentaire sur YouTube ou Instagram et des étoiles sur Apple Podcasts. Votre soutien nous est précieux. Comme d'habitude, je vous laisse le lien vers le film en description et je vous souhaite une bonne séance, en attendant de vous retrouver prochainement dans une nouvelle séance de rétro-ciné.

Description

[ RetroCine - Séance 4 - Octobre 2024 🎬🎃👻🧟 ]


Ravi de vous retrouver dans cet épisode spécial Halloween de RetroCiné, le podcast qui vous fait redécouvrir des classiques du cinéma disponibles gratuitement ou presque ! 🎬


Aujourd’hui, pour échanger sur le thriller "Les Diaboliques" (1955) d’Henri-Georges Clouzot, je suis accompagné d’un passionné de cinéma et d’écriture : mon frère, Maxime, avec qui j’ai co-fondé la chaîne YouTube "New Land Cinema" dédiée à des courts-métrages amateurs disponible ici pour les plus curieux : New Land Cinema


Maxime va, au travers de nos échanges, développer une théorie sur ce film qui risque de vous surprendre... Restez bien jusqu'à la fin, et ne dévoilez rien à vos amis cinéphiles. Merci pour eux 😉


Synopsis de "Les Diaboliques"

"Les Diaboliques" se déroule dans un pensionnat pour garçons, où Michel Delassalle (Paul Meurisse), le directeur tyrannique, fait subir des sévices à sa femme Christina (Véra Clouzot) et entretient une liaison avec une autre enseignante, Nicole Horner (Simone Signoret). Liées par leur haine commune pour Michel, Nicole et Christina décident de le tuer. Elles le droguent, le noient dans une baignoire, puis déplacent le corps dans la piscine du pensionnat pour faire passer sa mort pour un accident...


Analyse et discussions

Max et moi discutons des effets de ce film et de son influence, abordant ses personnages forts et l’audacieuse mise en scène, qui se joue souvent de nous... Hitchcock lui même en fut admiratif. Enfin, nous tenterons de répondre à une question via la théorie que développe Maxime et qui questionne le spectateur : qui sont réellement ces "diaboliques" ?


Si cet épisode vous a donné envie de découvrir "Les Diaboliques", vous trouverez le lien vers le film ici : Les Diaboliques

Découvrez ce long métrage ayant influencé le Cinéma mondial et le grand maître du suspense, Alfred Hitchcock.


Je suis curieux de connaître vos retours sur cet épisode spécial Halloween 🎃👻🧟

Laissez-moi votre avis sur notre théorie sur notre compte Instagram @retrocine_pod et une note d'encouragement sur Apple Podcasts ⭐⭐⭐⭐⭐


À très bientôt pour une nouvelle séance sur RetroCine !


Nicolas


Sources :

Mon Cinéma à moi : https://moncinemaamoi.blog/2019/04/15/lassassin-habite-au-21-henri-georges-clouzot-1942/ & https://moncinemaamoi.blog/2016/09/04/les-diaboliques-henri-georges-clouzot-1955/

Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=h66gU9prCeM

Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Diaboliques_(film) & https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri-Georges_Clouzot

ChatGPT


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ne soyez pas diaboliques, ne détruisez pas l'intérêt que pourraient prendre vos proches à écouter cette nouvelle séance de rétro-ciné. Ne leur spolez pas ce que vous vous apprêtez à entendre. Merci pour eux. Bonjour à toutes et à tous. et à tous, je suis ravi de vous retrouver dans ce nouvel épisode de Rétro Ciné le podcast qui vous recommande des classiques du cinéma disponibles gratuitement ou presque pour m'accompagner dans cette nouvelle séance qui se veut être notre épisode d'Halloween je reçois un passionné de cinéma et d'écriture que je connais très bien puisqu'il s'agit de mon frère avec qui j'ai lancé notre chaîne Youtube de court-métrages amateurs Newland Cinéma je suis très content que tu sois avec nous Max

  • Speaker #1

    Merci de m'accueillir Nicolas

  • Speaker #0

    Ensemble, nous allons échanger et analyser une œuvre de celui que l'on qualifie d'Hitchcock français. Sorti dans les salles en 1955 et inspiré du roman de Pierre Boileau et Thomas Narsejac, Celle qui n'était plus nous parlons aujourd'hui des Diaboliques d'Henri-Georges Clouseau.

  • Speaker #2

    Vous vous êtes encore expliqué ? Non, pas à 3h du matin. Je ne sais vraiment pas comment t'as pu jeter par question. Vous n'avez pas toujours été comme ça ? Je ne peux pas imaginer comment il m'aurait vu heureuse. Je suis pas donné pour son argent. Pourquoi essaie-t-il d'être méchant ? Je pense que la vie n'est pas assez difficile comme on dit.

  • Speaker #0

    Henri-Georges Clouseau est un réalisateur, scénariste et producteur français. Il est souvent considéré comme l'un des maîtres du suspense et du thriller psychologique. Sa filmographie... explore les aspects les plus troubles de la nature humaine, dans des intrigues complexes, qui ont pour thème la trahison, l'égoïsme ou la cruauté. Son premier long métrage, L'Assassin habite au 21, réalisé en 1942, est un énorme succès en salle. Ce polar, situé dans un pari occupé, montre l'enquête d'un inspecteur de police sur une série de meurtres étranges que le tueur signe de sa carte de visite. Ce film mélange suspense et humour noir et annonce déjà un autre chef-d'oeuvre à venir, le corbeau. sorti en 1943. La consécration vient en 1953, dix ans plus tard, lorsqu'il remporte la Palme d'Or du Festival de Cannes ainsi que l'Ours d'Or à la Berlinale pour le Salaire de la Peur, un thriller célèbre pour ces scènes d'une tension extrême.

  • Speaker #2

    J'ai même pas eu le courage de divorcer alors. Ça me tient toujours. Mais non, je ne peux pas comprendre. Je suis bête. Tu vois, je suis un péché mortel, Fioto. Alors ? Tu vois ? Le couteau que tu as trimballé dans ta poche pendant un mois, c'était pas un péché mortel ? Je t'ai jalouse. C'est folle. Mais de là qu'on dit les sept choses.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #2

    Mais comme tu voudras, ça nous réfléchit bien. Nous ne pourrons jamais une meilleure occasion. Nous avons exactement nos trois jours devant nous. Tout le monde sait que je pars pour New York. Je peux revenir te reposer, voilà tout. Tu crois pas à l'enfer, n'est-ce pas ? Il a deux sept ans.

  • Speaker #0

    Les Diaboliques. C'est par ce titre énigmatique que débute ce chef-d'œuvre de Clouseau. Ce film est un thriller psychologique qu'Hitchcock lui-même admirait. Et je me plais à penser, Hitchcock est en fait le Clouseau anglais. Le film se déroule dans un pensionnat pour garçons dirigé par Michel Delassalle, interprété par Paul Meurice, un directeur tyrannique et cruel, et son épouse Christina, interprétée par Vera Clouseau. Christina, une femme fragile et malade du cœur, qui subit régulièrement les humiliations de son mari, tout comme les élèves et le personnel de l'établissement. Michel entretient par ailleurs une liaison avec une autre enseignante de l'école, Nicole Horner, jouée cette fois-ci par Simone Signoret, une femme forte et déterminée. Malgré leur situation complexe, Nicole et Christina deviennent proches, car elles partagent une haine commune pour Michel. Ensemble, elles décident de conspirer pour le tuer. Leur plan machiavélique est simple, elles attirent Michel dans un piège en l'amenant dans une maison éloignée, où elle le drogue, puis elle le noie dans une baignoire.

  • Speaker #2

    Je pouvais croiser pour le bon et ne plus le voir.

  • Speaker #0

    L'un crève,

  • Speaker #2

    monsieur, il crève bien vite. Je ferai un bel enterrement et on sera bien débarrassés. Vous dites que ça ne vous fera pas plus mal, moi je ne m'en passerai bien mieux. Mon petit enfant, vous le venez bien ? Moi je me lève de très bonne heure demain matin, j'ai fermé ma valise. Allez, va. Bon, c'est bon. Bon, j'ai rien à m'acheter. Bonsoir.

  • Speaker #0

    Le film Les Diaboliques est salué pour sa capacité à maintenir une tension psychologique extrême tout au long du récit. Le twist final, véritable coup de théâtre, est resté dans les mémoires comme l'un des plus grands de l'histoire du cinéma. Clouseau parvient à manipuler habilement le spectateur en jouant sur la peur, la trahison et le suspense. Clouseau a laissé une empreinte durable sur le cinéma mondial, en particulier comme on l'a dit, dans le genre du thriller et du film noir. Ses récits intrigants, sa maîtrise du suspense et ses personnages ambigus ont influencé Alfred Hitchcock. Pour la petite anecdote, Clouseau a acheté les droits du roman juste avant qu'Alfred Hitchcock ne puisse le faire, et ce dernier étant si impressionné par le film qu'il a cherché à créer un suspense équivalent dans son propre travail, ce qui a conduit à... à la réalisation de psychoses et de sueurs froides, vertigaux, quelques années plus tard. Je vais maintenant échanger avec Max pour proposer une analyse, une interprétation de notre visionnage des Diaboliques. Cette section va contenir des spoilers, alors nous conseillons aux auditeurs qui ne connaissent pas le film de le voir avant de reprendre à ce moment du podcast afin de ne pas être spoilé sur ce que vous vous apprêtez à entendre. Donc Max, là c'est la deuxième fois qu'on vient de voir les Diaboliques. La première fois c'était il y a à peu près 6 ou 7 ans parce que tu avais reçu un coffret DVD, je me souviens, parce que déjà t'es un fan un petit peu de thriller. que tu es un fan du cinéma d'Hitchcock. Je pense qu'il y avait déjà cette idée que peut-être ce réalisateur pouvait te plaire. Est-ce que tu connaissais Henri-Georges Clouseau avant de découvrir Les Diaboliques ou d'autres de ses films ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, j'ai appris qui était Henri-Georges Clouseau aussi en regardant les DVD qui étaient dans ce coffret. Effectivement, oui, tu l'as dit justement, j'aimais beaucoup les thrillers, j'aimais beaucoup Hitchcock, parce que je m'intéressais beaucoup aussi à la musique. J'aimais beaucoup aussi le cinéma coréen.

  • Speaker #0

    Tu parles de thriller coréen, t'avais quoi en tête ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'avant même de regarder Hitchcock, si je me souviens bien, un des premiers films qui m'avait marqué énormément, c'est Memories of Mud. Ça n'a pas tant rapport finalement, mais c'était mon approche du cinéma policier, thriller.

  • Speaker #0

    T'as vu combien de Hitchcock ?

  • Speaker #1

    Je ne saurais pas dire, mais j'ai vu... En tout cas, ce qui est certain, c'est que Psychose avait été un choc pour moi à l'époque. Le premier que j'ai vu, c'était La mort aux trousses, qui était plus un film d'espionnage. J'ai voulu affiner pour comprendre un peu mieux le réalisateur, et il y a des choses qui m'ont un peu plus parlé chez Hitchcock.

  • Speaker #0

    Et là, du coup, on se retrouve à regarder du Clouseau. Quel rapport pour toi entre Clouseau et Hitchcock ?

  • Speaker #1

    J'ai vu beaucoup de rapports dans le film sur les plans utilisés, les plans proposés, les images proposées. Il y a aussi des choses qui s'opposent, je trouve, entre Hitchcock et Clouseau. dans le traitement des personnages notamment.

  • Speaker #0

    Pourquoi ce film de Clouseau, Les Diaboliques, et pas un autre ? On a vu Le Corbeau également. Qu'est-ce qui t'a fait choisir ce film ?

  • Speaker #1

    J'aimais beaucoup le duo de personnages principales, qui est représenté par les deux actrices Simone Signoret et Vera Clouseau. J'ai été assez emballé par leur péripétie, et la fin qui donne un double sens de lecture à leur épopée.

  • Speaker #0

    La première chose dont tu parles du film Des Diaboliques, Ce sont les personnages féminins. Comment tu perçois le traitement des personnages féminins vis-à-vis des personnages masculins ?

  • Speaker #1

    Alors tout d'abord, oui, on va suivre tout le long du film, effectivement, on va suivre un personnage féminin et un complice qui est lui aussi féminin. Ce qui m'a d'abord frappé, c'était la fragilité de la directrice de l'école qui n'a que très peu d'alliés et qui va se tourner vers sa collègue de travail pour... fomenter un plan et se libérer finalement de son mari. Mais aussi, elles vont s'entraider, ces deux personnages, elles vont s'entraider et passer des péripéties qui seront à chaque fois provoquées par des hommes.

  • Speaker #0

    Tu parles de péripéties, on pourrait même parler d'obstacles à leur plan. À plusieurs reprises, un personnage militaire qui est insistant, qui veut monter dans leur camion, un autre qui veut nettoyer dans leur camion, etc. Donc à chaque fois, ça va être... Un élément qui permet d'avancer dans l'intrigue et en même temps qui les empêche d'exécuter leur plan.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, oui. Et puis même à un autre moment encore, à l'arrivée dans l'école, il y a un troisième personnage masculin qui va aller aux toilettes, qui va éclairer la cour, alors que c'est un moment de grande tension dans le film, dans lequel effectivement les personnages vont pouvoir cacher un cadavre à l'intérieur de la piscine. Oui, ça se retrouve partout. Par contre, la fin peut remettre cette analyse en question.

  • Speaker #0

    Avant de parler de la fin, je veux revenir sur le moment où tu parles du cadavre. et peut-être la représentation du mort. Parce que je trouve qu'il y a un côté très vampire, moi, la première fois que je l'ai vu. Il est comme dans un cercueil, c'est une baignoire, mais il est comme dans un cercueil, les yeux tout blancs, mais je trouve qu'il a une position un petit peu comme les films en référence à l'expressionnisme un petit peu allemand.

  • Speaker #1

    Alors, je suis d'accord. Cependant, je n'aurais pas dit vampire. Moi, ce que je vois beaucoup, c'est... J'ai vraiment un sentiment d'égo et de rejet très profond. sur les cadavres, avec leurs yeux, donc tu l'as dit, tout blancs, mais aussi révulsés parfois avec les pupilles qui vont dans tous les sens. Des cadavres, oui, des cadavres, des morts vivants, un sentiment de décomposition en les regardant, et puis une blancheur vraiment livide et qui est renforcée par ce noir et blanc.

  • Speaker #0

    Il faut dire qu'on est confronté à ce cadavre, on est à une heure de film. Il nous reste toute une partie du film à découvrir et cette scène de meurtre, elle a lieu... dans la salle de bain. Pendant le visionnage du film, on s'est amusé à faire des parallèles à nouveau avec Hitchcock. Ça se passe dans une salle de bain, un plan qui nous fait penser un petit peu avec le siphon, qui fait peut-être écho dans Psychose aussi, où on a le siphon qui part ensuite sur l'œil. Tu disais que c'était difficile de tuer pendant qu'on regardait le film.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça, une des grandes différences que j'ai pu remarquer entre Psychose, ou en tout cas entre Hitchcock. Et ce film-ci, donc Les Diaboliques, c'était que quand on regarde Psychose, on se met vraiment à la place de l'assassin avec une toute puissance en réalité face au corps féminin. C'est un assassinat avec des couteaux, mais ça pourrait aussi être un viol. En tout cas, c'est un des sentiments très violents qui se dégagent. Tandis que dans ce film, Les Diaboliques, là, à contrario, on est donc les personnages féminins. Un personnage féminin qui est d'ailleurs, qui a affaibli. puisqu'il est malade, il a des soucis de cœur, et donc l'action de tuer est beaucoup plus difficile, sans parler de l'état émotionnel dans lequel elle se trouve, à toujours douter, à ne pas vouloir aller au bout, et donc la directrice est aidée par sa complice, qui va lui permettre de franchir le pas, mais avec beaucoup de difficultés.

  • Speaker #0

    Là tu as répété plusieurs fois le titre du film, Les Diaboliques, en associant l'idée que finalement les diaboliques c'était ces deux personnages féminins qu'on nous présentait. Or, au fur et à mesure de l'évolution du film, je pense qu'on est en droit de s'interroger, après avoir découvert ce qui se passe à la fin, qui sont les vrais diaboliques. Est-ce que ce n'est pas ça finalement un peu le thème aussi du film ?

  • Speaker #1

    Quand on commence le film en entendant les diaboliques et qu'on suppose, qu'on part du principe que les diaboliques sont les personnages féminins, on a l'impression... Déjà qu'il y a un point de vue sur la féminité, alors qu'en continuant le visionnage, on comprend à la fin que les diaboliques peuvent être d'autres personnages.

  • Speaker #0

    On a même une théorie peut-être.

  • Speaker #1

    Oui, d'abord on imagine que c'est donc la maîtresse d'école avec sa complice Vera Clouseau et Simone Signoret. Puis dans un second temps, à la fin du film, on voit les amants maudits se réunir. Donc Simone Signoret. et le directeur de l'école. Et on comprend alors que le film veut peut-être nous dire que ce sont eux les véritables diaboliques.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est un petit peu le cœur de ce podcast. Ce qu'on voulait, c'est remettre en question ce titre vis-à-vis de ce que nous, on y voit. Notre interprétation est assez libre parce qu'aussi, le film nous manipule là-dessus et nous montre que ce qu'il veut. Je crois que c'est ça qu'on aime dans ce film, c'est cette évolution. Quand même ! on se laisse manipuler.

  • Speaker #3

    C'est vrai, en fait, le film passe son temps à nous perdre sur l'identité de ces diaboliques. Cependant, il reste un détail qui est perturbant pour moi lors de la révélation. C'est la présence de l'inspecteur de police. Et je ne peux pas croire que cet inspecteur il attende sagement dans un couloir le décès de Madame de la Salle. Cela me conduit donc à une troisième hypothèse sur la nature des diaboliques. qui serait formé de l'inspecteur de police et de Madame de la Salle, qui aurait tendu un piège aux amants meurtriers que sont Paul Meurice et Simone Signoret.

  • Speaker #0

    Évidemment, c'est sujet interprétation, parce que déjà, on ne s'attendait pas à retrouver le policier à ce moment-là. Et la manière dont le personnage de Veracruzo meurt pourrait être quelque chose de théâtral. On n'en sait rien, on n'a pas la preuve. Et comme tu le dis, on ne peut pas croire qu'un policier laisse le personnage mourir. Et une fois que le couple du directeur et de l'amante révèle son plan, Le policier dit, vous allez avoir droit à 15-20 ans de prison. Et on s'arrête là, et il se passe une ellipse. On se retrouve à nouveau avec le petit garçon qui casse un carreau. D'ailleurs, la scène commence par ce bruit-là, et un des gardiens du pensionnat lui fait, Ah, monsieur Monod, encore vous ! Et on comprend qu'il a récupéré sa fronde. Qu'est-ce que ça signifie ? Et qu'est-ce qu'on peut se permettre avec cette ellipse ?

  • Speaker #3

    En fait, ces ellipses, comme tu le dis, c'est toute la mécanique du film. C'est de cette manière que le réalisateur réussit à créer le sentiment de surprise et aussi de suspense. D'ailleurs, tout au long du film, il utilisera le hors-champ pour cacher des morceaux d'intrigue aux spectateurs. Une fois qu'on sait cela, on peut encore croire à une dernière fausse piste de la part du réalisateur. Et pourquoi ne pas imaginer que les diaboliques sont Madame de la Salle et l'inspecteur de police ? qui tendrait un piège infernal aux amants.

  • Speaker #0

    C'est pas possible,

  • Speaker #2

    j'imagine. C'est pas bien,

  • Speaker #0

    vous n'y êtes plus ?

  • Speaker #2

    Non, je n'y ai plus. Rappelez-vous nos conventions, si je ne trouve rien, vous ne me direz rien.

  • Speaker #0

    En conclusion, ce qu'on peut quand même se dire avec tous ces jeux de faux-semblants, toutes ces fausses pistes, le fait qu'on ait manipulé nous en tant que spectateurs constamment, c'est que le véritable diabolique dans l'histoire, c'est le réalisateur. C'est Henri-Georges Clouseau. Donc jusqu'au dernier plan, on doute de qui dit la vérité. Et il y a ce jeu. via le dialogue final sur je sais que je l'ai vu, je l'ai bien vu moi comme un appel au spectateur ben oui, nous aussi on a vu le film et on a le sentiment de se faire avoir, de ne pas savoir ce qui est vrai du faux jusqu'au plan final. Et encore plus marquant dans ce film, et c'est comme ça qu'a démarré notre podcast, c'est par la pancarte finale qui demande gentiment, en plus, au spectateur de ne pas être diabolique, de ne pas divulgacher en ne racontant pas sa fin, en ne racontant pas tout ce qui se joue dans ce film pour que, justement, plus de monde aille le voir, mais surtout ne gâche pas l'expérience. C'est Alfred Hitchcock lui-même qui a repris ça.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #3

    exactement. En plus, cette mécanique, Alfred Hitchcock la réutilisera pour son film Psychose, mais cette fois-ci en argument marketing. Donc, non pas en... en... En cherchant à conserver la fin pour Alfred Hitchcock, il sera sur les affiches pour inciter les gens à aller voir le film.

  • Speaker #0

    On retrouve encore une fois l'influence qu'a eue Clouseau sur le cinéma d'Hitchcock et aussi sa façon de créer le suspense, l'attente et le buzz. Donc voilà ce qu'on pouvait dire ensemble sur le film Les Diaboliques d'Henri-Georges Clouseau. Très content d'avoir fait cet épisode avec toi. C'était ton premier podcast en plus, ça a été l'exercice ?

  • Speaker #3

    Témoigner ses pensées sur un film dans un cadre ailleurs qu'amical ou qu'avec ses proches, c'est un exercice aussi qui est très intéressant et j'espère que ce que je vous ai raconté vous a intéressé. Merci beaucoup. Le

  • Speaker #2

    Dieu est moi. Et bien, je le vous.

  • Speaker #0

    Cette nouvelle séance de rétro-ciné consacrée au diabolique baisse le rideau. J'espère que cet épisode vous aura plu et vous aura donné envie de découvrir ce film unique. Si c'est le cas, laissez-nous un commentaire sur YouTube ou Instagram et des étoiles sur Apple Podcasts. Votre soutien nous est précieux. Comme d'habitude, je vous laisse le lien vers le film en description et je vous souhaite une bonne séance, en attendant de vous retrouver prochainement dans une nouvelle séance de rétro-ciné.

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Description

[ RetroCine - Séance 4 - Octobre 2024 🎬🎃👻🧟 ]


Ravi de vous retrouver dans cet épisode spécial Halloween de RetroCiné, le podcast qui vous fait redécouvrir des classiques du cinéma disponibles gratuitement ou presque ! 🎬


Aujourd’hui, pour échanger sur le thriller "Les Diaboliques" (1955) d’Henri-Georges Clouzot, je suis accompagné d’un passionné de cinéma et d’écriture : mon frère, Maxime, avec qui j’ai co-fondé la chaîne YouTube "New Land Cinema" dédiée à des courts-métrages amateurs disponible ici pour les plus curieux : New Land Cinema


Maxime va, au travers de nos échanges, développer une théorie sur ce film qui risque de vous surprendre... Restez bien jusqu'à la fin, et ne dévoilez rien à vos amis cinéphiles. Merci pour eux 😉


Synopsis de "Les Diaboliques"

"Les Diaboliques" se déroule dans un pensionnat pour garçons, où Michel Delassalle (Paul Meurisse), le directeur tyrannique, fait subir des sévices à sa femme Christina (Véra Clouzot) et entretient une liaison avec une autre enseignante, Nicole Horner (Simone Signoret). Liées par leur haine commune pour Michel, Nicole et Christina décident de le tuer. Elles le droguent, le noient dans une baignoire, puis déplacent le corps dans la piscine du pensionnat pour faire passer sa mort pour un accident...


Analyse et discussions

Max et moi discutons des effets de ce film et de son influence, abordant ses personnages forts et l’audacieuse mise en scène, qui se joue souvent de nous... Hitchcock lui même en fut admiratif. Enfin, nous tenterons de répondre à une question via la théorie que développe Maxime et qui questionne le spectateur : qui sont réellement ces "diaboliques" ?


Si cet épisode vous a donné envie de découvrir "Les Diaboliques", vous trouverez le lien vers le film ici : Les Diaboliques

Découvrez ce long métrage ayant influencé le Cinéma mondial et le grand maître du suspense, Alfred Hitchcock.


Je suis curieux de connaître vos retours sur cet épisode spécial Halloween 🎃👻🧟

Laissez-moi votre avis sur notre théorie sur notre compte Instagram @retrocine_pod et une note d'encouragement sur Apple Podcasts ⭐⭐⭐⭐⭐


À très bientôt pour une nouvelle séance sur RetroCine !


Nicolas


Sources :

Mon Cinéma à moi : https://moncinemaamoi.blog/2019/04/15/lassassin-habite-au-21-henri-georges-clouzot-1942/ & https://moncinemaamoi.blog/2016/09/04/les-diaboliques-henri-georges-clouzot-1955/

Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=h66gU9prCeM

Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Diaboliques_(film) & https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri-Georges_Clouzot

ChatGPT


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ne soyez pas diaboliques, ne détruisez pas l'intérêt que pourraient prendre vos proches à écouter cette nouvelle séance de rétro-ciné. Ne leur spolez pas ce que vous vous apprêtez à entendre. Merci pour eux. Bonjour à toutes et à tous. et à tous, je suis ravi de vous retrouver dans ce nouvel épisode de Rétro Ciné le podcast qui vous recommande des classiques du cinéma disponibles gratuitement ou presque pour m'accompagner dans cette nouvelle séance qui se veut être notre épisode d'Halloween je reçois un passionné de cinéma et d'écriture que je connais très bien puisqu'il s'agit de mon frère avec qui j'ai lancé notre chaîne Youtube de court-métrages amateurs Newland Cinéma je suis très content que tu sois avec nous Max

  • Speaker #1

    Merci de m'accueillir Nicolas

  • Speaker #0

    Ensemble, nous allons échanger et analyser une œuvre de celui que l'on qualifie d'Hitchcock français. Sorti dans les salles en 1955 et inspiré du roman de Pierre Boileau et Thomas Narsejac, Celle qui n'était plus nous parlons aujourd'hui des Diaboliques d'Henri-Georges Clouseau.

  • Speaker #2

    Vous vous êtes encore expliqué ? Non, pas à 3h du matin. Je ne sais vraiment pas comment t'as pu jeter par question. Vous n'avez pas toujours été comme ça ? Je ne peux pas imaginer comment il m'aurait vu heureuse. Je suis pas donné pour son argent. Pourquoi essaie-t-il d'être méchant ? Je pense que la vie n'est pas assez difficile comme on dit.

  • Speaker #0

    Henri-Georges Clouseau est un réalisateur, scénariste et producteur français. Il est souvent considéré comme l'un des maîtres du suspense et du thriller psychologique. Sa filmographie... explore les aspects les plus troubles de la nature humaine, dans des intrigues complexes, qui ont pour thème la trahison, l'égoïsme ou la cruauté. Son premier long métrage, L'Assassin habite au 21, réalisé en 1942, est un énorme succès en salle. Ce polar, situé dans un pari occupé, montre l'enquête d'un inspecteur de police sur une série de meurtres étranges que le tueur signe de sa carte de visite. Ce film mélange suspense et humour noir et annonce déjà un autre chef-d'oeuvre à venir, le corbeau. sorti en 1943. La consécration vient en 1953, dix ans plus tard, lorsqu'il remporte la Palme d'Or du Festival de Cannes ainsi que l'Ours d'Or à la Berlinale pour le Salaire de la Peur, un thriller célèbre pour ces scènes d'une tension extrême.

  • Speaker #2

    J'ai même pas eu le courage de divorcer alors. Ça me tient toujours. Mais non, je ne peux pas comprendre. Je suis bête. Tu vois, je suis un péché mortel, Fioto. Alors ? Tu vois ? Le couteau que tu as trimballé dans ta poche pendant un mois, c'était pas un péché mortel ? Je t'ai jalouse. C'est folle. Mais de là qu'on dit les sept choses.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #2

    Mais comme tu voudras, ça nous réfléchit bien. Nous ne pourrons jamais une meilleure occasion. Nous avons exactement nos trois jours devant nous. Tout le monde sait que je pars pour New York. Je peux revenir te reposer, voilà tout. Tu crois pas à l'enfer, n'est-ce pas ? Il a deux sept ans.

  • Speaker #0

    Les Diaboliques. C'est par ce titre énigmatique que débute ce chef-d'œuvre de Clouseau. Ce film est un thriller psychologique qu'Hitchcock lui-même admirait. Et je me plais à penser, Hitchcock est en fait le Clouseau anglais. Le film se déroule dans un pensionnat pour garçons dirigé par Michel Delassalle, interprété par Paul Meurice, un directeur tyrannique et cruel, et son épouse Christina, interprétée par Vera Clouseau. Christina, une femme fragile et malade du cœur, qui subit régulièrement les humiliations de son mari, tout comme les élèves et le personnel de l'établissement. Michel entretient par ailleurs une liaison avec une autre enseignante de l'école, Nicole Horner, jouée cette fois-ci par Simone Signoret, une femme forte et déterminée. Malgré leur situation complexe, Nicole et Christina deviennent proches, car elles partagent une haine commune pour Michel. Ensemble, elles décident de conspirer pour le tuer. Leur plan machiavélique est simple, elles attirent Michel dans un piège en l'amenant dans une maison éloignée, où elle le drogue, puis elle le noie dans une baignoire.

  • Speaker #2

    Je pouvais croiser pour le bon et ne plus le voir.

  • Speaker #0

    L'un crève,

  • Speaker #2

    monsieur, il crève bien vite. Je ferai un bel enterrement et on sera bien débarrassés. Vous dites que ça ne vous fera pas plus mal, moi je ne m'en passerai bien mieux. Mon petit enfant, vous le venez bien ? Moi je me lève de très bonne heure demain matin, j'ai fermé ma valise. Allez, va. Bon, c'est bon. Bon, j'ai rien à m'acheter. Bonsoir.

  • Speaker #0

    Le film Les Diaboliques est salué pour sa capacité à maintenir une tension psychologique extrême tout au long du récit. Le twist final, véritable coup de théâtre, est resté dans les mémoires comme l'un des plus grands de l'histoire du cinéma. Clouseau parvient à manipuler habilement le spectateur en jouant sur la peur, la trahison et le suspense. Clouseau a laissé une empreinte durable sur le cinéma mondial, en particulier comme on l'a dit, dans le genre du thriller et du film noir. Ses récits intrigants, sa maîtrise du suspense et ses personnages ambigus ont influencé Alfred Hitchcock. Pour la petite anecdote, Clouseau a acheté les droits du roman juste avant qu'Alfred Hitchcock ne puisse le faire, et ce dernier étant si impressionné par le film qu'il a cherché à créer un suspense équivalent dans son propre travail, ce qui a conduit à... à la réalisation de psychoses et de sueurs froides, vertigaux, quelques années plus tard. Je vais maintenant échanger avec Max pour proposer une analyse, une interprétation de notre visionnage des Diaboliques. Cette section va contenir des spoilers, alors nous conseillons aux auditeurs qui ne connaissent pas le film de le voir avant de reprendre à ce moment du podcast afin de ne pas être spoilé sur ce que vous vous apprêtez à entendre. Donc Max, là c'est la deuxième fois qu'on vient de voir les Diaboliques. La première fois c'était il y a à peu près 6 ou 7 ans parce que tu avais reçu un coffret DVD, je me souviens, parce que déjà t'es un fan un petit peu de thriller. que tu es un fan du cinéma d'Hitchcock. Je pense qu'il y avait déjà cette idée que peut-être ce réalisateur pouvait te plaire. Est-ce que tu connaissais Henri-Georges Clouseau avant de découvrir Les Diaboliques ou d'autres de ses films ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, j'ai appris qui était Henri-Georges Clouseau aussi en regardant les DVD qui étaient dans ce coffret. Effectivement, oui, tu l'as dit justement, j'aimais beaucoup les thrillers, j'aimais beaucoup Hitchcock, parce que je m'intéressais beaucoup aussi à la musique. J'aimais beaucoup aussi le cinéma coréen.

  • Speaker #0

    Tu parles de thriller coréen, t'avais quoi en tête ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'avant même de regarder Hitchcock, si je me souviens bien, un des premiers films qui m'avait marqué énormément, c'est Memories of Mud. Ça n'a pas tant rapport finalement, mais c'était mon approche du cinéma policier, thriller.

  • Speaker #0

    T'as vu combien de Hitchcock ?

  • Speaker #1

    Je ne saurais pas dire, mais j'ai vu... En tout cas, ce qui est certain, c'est que Psychose avait été un choc pour moi à l'époque. Le premier que j'ai vu, c'était La mort aux trousses, qui était plus un film d'espionnage. J'ai voulu affiner pour comprendre un peu mieux le réalisateur, et il y a des choses qui m'ont un peu plus parlé chez Hitchcock.

  • Speaker #0

    Et là, du coup, on se retrouve à regarder du Clouseau. Quel rapport pour toi entre Clouseau et Hitchcock ?

  • Speaker #1

    J'ai vu beaucoup de rapports dans le film sur les plans utilisés, les plans proposés, les images proposées. Il y a aussi des choses qui s'opposent, je trouve, entre Hitchcock et Clouseau. dans le traitement des personnages notamment.

  • Speaker #0

    Pourquoi ce film de Clouseau, Les Diaboliques, et pas un autre ? On a vu Le Corbeau également. Qu'est-ce qui t'a fait choisir ce film ?

  • Speaker #1

    J'aimais beaucoup le duo de personnages principales, qui est représenté par les deux actrices Simone Signoret et Vera Clouseau. J'ai été assez emballé par leur péripétie, et la fin qui donne un double sens de lecture à leur épopée.

  • Speaker #0

    La première chose dont tu parles du film Des Diaboliques, Ce sont les personnages féminins. Comment tu perçois le traitement des personnages féminins vis-à-vis des personnages masculins ?

  • Speaker #1

    Alors tout d'abord, oui, on va suivre tout le long du film, effectivement, on va suivre un personnage féminin et un complice qui est lui aussi féminin. Ce qui m'a d'abord frappé, c'était la fragilité de la directrice de l'école qui n'a que très peu d'alliés et qui va se tourner vers sa collègue de travail pour... fomenter un plan et se libérer finalement de son mari. Mais aussi, elles vont s'entraider, ces deux personnages, elles vont s'entraider et passer des péripéties qui seront à chaque fois provoquées par des hommes.

  • Speaker #0

    Tu parles de péripéties, on pourrait même parler d'obstacles à leur plan. À plusieurs reprises, un personnage militaire qui est insistant, qui veut monter dans leur camion, un autre qui veut nettoyer dans leur camion, etc. Donc à chaque fois, ça va être... Un élément qui permet d'avancer dans l'intrigue et en même temps qui les empêche d'exécuter leur plan.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, oui. Et puis même à un autre moment encore, à l'arrivée dans l'école, il y a un troisième personnage masculin qui va aller aux toilettes, qui va éclairer la cour, alors que c'est un moment de grande tension dans le film, dans lequel effectivement les personnages vont pouvoir cacher un cadavre à l'intérieur de la piscine. Oui, ça se retrouve partout. Par contre, la fin peut remettre cette analyse en question.

  • Speaker #0

    Avant de parler de la fin, je veux revenir sur le moment où tu parles du cadavre. et peut-être la représentation du mort. Parce que je trouve qu'il y a un côté très vampire, moi, la première fois que je l'ai vu. Il est comme dans un cercueil, c'est une baignoire, mais il est comme dans un cercueil, les yeux tout blancs, mais je trouve qu'il a une position un petit peu comme les films en référence à l'expressionnisme un petit peu allemand.

  • Speaker #1

    Alors, je suis d'accord. Cependant, je n'aurais pas dit vampire. Moi, ce que je vois beaucoup, c'est... J'ai vraiment un sentiment d'égo et de rejet très profond. sur les cadavres, avec leurs yeux, donc tu l'as dit, tout blancs, mais aussi révulsés parfois avec les pupilles qui vont dans tous les sens. Des cadavres, oui, des cadavres, des morts vivants, un sentiment de décomposition en les regardant, et puis une blancheur vraiment livide et qui est renforcée par ce noir et blanc.

  • Speaker #0

    Il faut dire qu'on est confronté à ce cadavre, on est à une heure de film. Il nous reste toute une partie du film à découvrir et cette scène de meurtre, elle a lieu... dans la salle de bain. Pendant le visionnage du film, on s'est amusé à faire des parallèles à nouveau avec Hitchcock. Ça se passe dans une salle de bain, un plan qui nous fait penser un petit peu avec le siphon, qui fait peut-être écho dans Psychose aussi, où on a le siphon qui part ensuite sur l'œil. Tu disais que c'était difficile de tuer pendant qu'on regardait le film.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça, une des grandes différences que j'ai pu remarquer entre Psychose, ou en tout cas entre Hitchcock. Et ce film-ci, donc Les Diaboliques, c'était que quand on regarde Psychose, on se met vraiment à la place de l'assassin avec une toute puissance en réalité face au corps féminin. C'est un assassinat avec des couteaux, mais ça pourrait aussi être un viol. En tout cas, c'est un des sentiments très violents qui se dégagent. Tandis que dans ce film, Les Diaboliques, là, à contrario, on est donc les personnages féminins. Un personnage féminin qui est d'ailleurs, qui a affaibli. puisqu'il est malade, il a des soucis de cœur, et donc l'action de tuer est beaucoup plus difficile, sans parler de l'état émotionnel dans lequel elle se trouve, à toujours douter, à ne pas vouloir aller au bout, et donc la directrice est aidée par sa complice, qui va lui permettre de franchir le pas, mais avec beaucoup de difficultés.

  • Speaker #0

    Là tu as répété plusieurs fois le titre du film, Les Diaboliques, en associant l'idée que finalement les diaboliques c'était ces deux personnages féminins qu'on nous présentait. Or, au fur et à mesure de l'évolution du film, je pense qu'on est en droit de s'interroger, après avoir découvert ce qui se passe à la fin, qui sont les vrais diaboliques. Est-ce que ce n'est pas ça finalement un peu le thème aussi du film ?

  • Speaker #1

    Quand on commence le film en entendant les diaboliques et qu'on suppose, qu'on part du principe que les diaboliques sont les personnages féminins, on a l'impression... Déjà qu'il y a un point de vue sur la féminité, alors qu'en continuant le visionnage, on comprend à la fin que les diaboliques peuvent être d'autres personnages.

  • Speaker #0

    On a même une théorie peut-être.

  • Speaker #1

    Oui, d'abord on imagine que c'est donc la maîtresse d'école avec sa complice Vera Clouseau et Simone Signoret. Puis dans un second temps, à la fin du film, on voit les amants maudits se réunir. Donc Simone Signoret. et le directeur de l'école. Et on comprend alors que le film veut peut-être nous dire que ce sont eux les véritables diaboliques.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est un petit peu le cœur de ce podcast. Ce qu'on voulait, c'est remettre en question ce titre vis-à-vis de ce que nous, on y voit. Notre interprétation est assez libre parce qu'aussi, le film nous manipule là-dessus et nous montre que ce qu'il veut. Je crois que c'est ça qu'on aime dans ce film, c'est cette évolution. Quand même ! on se laisse manipuler.

  • Speaker #3

    C'est vrai, en fait, le film passe son temps à nous perdre sur l'identité de ces diaboliques. Cependant, il reste un détail qui est perturbant pour moi lors de la révélation. C'est la présence de l'inspecteur de police. Et je ne peux pas croire que cet inspecteur il attende sagement dans un couloir le décès de Madame de la Salle. Cela me conduit donc à une troisième hypothèse sur la nature des diaboliques. qui serait formé de l'inspecteur de police et de Madame de la Salle, qui aurait tendu un piège aux amants meurtriers que sont Paul Meurice et Simone Signoret.

  • Speaker #0

    Évidemment, c'est sujet interprétation, parce que déjà, on ne s'attendait pas à retrouver le policier à ce moment-là. Et la manière dont le personnage de Veracruzo meurt pourrait être quelque chose de théâtral. On n'en sait rien, on n'a pas la preuve. Et comme tu le dis, on ne peut pas croire qu'un policier laisse le personnage mourir. Et une fois que le couple du directeur et de l'amante révèle son plan, Le policier dit, vous allez avoir droit à 15-20 ans de prison. Et on s'arrête là, et il se passe une ellipse. On se retrouve à nouveau avec le petit garçon qui casse un carreau. D'ailleurs, la scène commence par ce bruit-là, et un des gardiens du pensionnat lui fait, Ah, monsieur Monod, encore vous ! Et on comprend qu'il a récupéré sa fronde. Qu'est-ce que ça signifie ? Et qu'est-ce qu'on peut se permettre avec cette ellipse ?

  • Speaker #3

    En fait, ces ellipses, comme tu le dis, c'est toute la mécanique du film. C'est de cette manière que le réalisateur réussit à créer le sentiment de surprise et aussi de suspense. D'ailleurs, tout au long du film, il utilisera le hors-champ pour cacher des morceaux d'intrigue aux spectateurs. Une fois qu'on sait cela, on peut encore croire à une dernière fausse piste de la part du réalisateur. Et pourquoi ne pas imaginer que les diaboliques sont Madame de la Salle et l'inspecteur de police ? qui tendrait un piège infernal aux amants.

  • Speaker #0

    C'est pas possible,

  • Speaker #2

    j'imagine. C'est pas bien,

  • Speaker #0

    vous n'y êtes plus ?

  • Speaker #2

    Non, je n'y ai plus. Rappelez-vous nos conventions, si je ne trouve rien, vous ne me direz rien.

  • Speaker #0

    En conclusion, ce qu'on peut quand même se dire avec tous ces jeux de faux-semblants, toutes ces fausses pistes, le fait qu'on ait manipulé nous en tant que spectateurs constamment, c'est que le véritable diabolique dans l'histoire, c'est le réalisateur. C'est Henri-Georges Clouseau. Donc jusqu'au dernier plan, on doute de qui dit la vérité. Et il y a ce jeu. via le dialogue final sur je sais que je l'ai vu, je l'ai bien vu moi comme un appel au spectateur ben oui, nous aussi on a vu le film et on a le sentiment de se faire avoir, de ne pas savoir ce qui est vrai du faux jusqu'au plan final. Et encore plus marquant dans ce film, et c'est comme ça qu'a démarré notre podcast, c'est par la pancarte finale qui demande gentiment, en plus, au spectateur de ne pas être diabolique, de ne pas divulgacher en ne racontant pas sa fin, en ne racontant pas tout ce qui se joue dans ce film pour que, justement, plus de monde aille le voir, mais surtout ne gâche pas l'expérience. C'est Alfred Hitchcock lui-même qui a repris ça.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #3

    exactement. En plus, cette mécanique, Alfred Hitchcock la réutilisera pour son film Psychose, mais cette fois-ci en argument marketing. Donc, non pas en... en... En cherchant à conserver la fin pour Alfred Hitchcock, il sera sur les affiches pour inciter les gens à aller voir le film.

  • Speaker #0

    On retrouve encore une fois l'influence qu'a eue Clouseau sur le cinéma d'Hitchcock et aussi sa façon de créer le suspense, l'attente et le buzz. Donc voilà ce qu'on pouvait dire ensemble sur le film Les Diaboliques d'Henri-Georges Clouseau. Très content d'avoir fait cet épisode avec toi. C'était ton premier podcast en plus, ça a été l'exercice ?

  • Speaker #3

    Témoigner ses pensées sur un film dans un cadre ailleurs qu'amical ou qu'avec ses proches, c'est un exercice aussi qui est très intéressant et j'espère que ce que je vous ai raconté vous a intéressé. Merci beaucoup. Le

  • Speaker #2

    Dieu est moi. Et bien, je le vous.

  • Speaker #0

    Cette nouvelle séance de rétro-ciné consacrée au diabolique baisse le rideau. J'espère que cet épisode vous aura plu et vous aura donné envie de découvrir ce film unique. Si c'est le cas, laissez-nous un commentaire sur YouTube ou Instagram et des étoiles sur Apple Podcasts. Votre soutien nous est précieux. Comme d'habitude, je vous laisse le lien vers le film en description et je vous souhaite une bonne séance, en attendant de vous retrouver prochainement dans une nouvelle séance de rétro-ciné.

Description

[ RetroCine - Séance 4 - Octobre 2024 🎬🎃👻🧟 ]


Ravi de vous retrouver dans cet épisode spécial Halloween de RetroCiné, le podcast qui vous fait redécouvrir des classiques du cinéma disponibles gratuitement ou presque ! 🎬


Aujourd’hui, pour échanger sur le thriller "Les Diaboliques" (1955) d’Henri-Georges Clouzot, je suis accompagné d’un passionné de cinéma et d’écriture : mon frère, Maxime, avec qui j’ai co-fondé la chaîne YouTube "New Land Cinema" dédiée à des courts-métrages amateurs disponible ici pour les plus curieux : New Land Cinema


Maxime va, au travers de nos échanges, développer une théorie sur ce film qui risque de vous surprendre... Restez bien jusqu'à la fin, et ne dévoilez rien à vos amis cinéphiles. Merci pour eux 😉


Synopsis de "Les Diaboliques"

"Les Diaboliques" se déroule dans un pensionnat pour garçons, où Michel Delassalle (Paul Meurisse), le directeur tyrannique, fait subir des sévices à sa femme Christina (Véra Clouzot) et entretient une liaison avec une autre enseignante, Nicole Horner (Simone Signoret). Liées par leur haine commune pour Michel, Nicole et Christina décident de le tuer. Elles le droguent, le noient dans une baignoire, puis déplacent le corps dans la piscine du pensionnat pour faire passer sa mort pour un accident...


Analyse et discussions

Max et moi discutons des effets de ce film et de son influence, abordant ses personnages forts et l’audacieuse mise en scène, qui se joue souvent de nous... Hitchcock lui même en fut admiratif. Enfin, nous tenterons de répondre à une question via la théorie que développe Maxime et qui questionne le spectateur : qui sont réellement ces "diaboliques" ?


Si cet épisode vous a donné envie de découvrir "Les Diaboliques", vous trouverez le lien vers le film ici : Les Diaboliques

Découvrez ce long métrage ayant influencé le Cinéma mondial et le grand maître du suspense, Alfred Hitchcock.


Je suis curieux de connaître vos retours sur cet épisode spécial Halloween 🎃👻🧟

Laissez-moi votre avis sur notre théorie sur notre compte Instagram @retrocine_pod et une note d'encouragement sur Apple Podcasts ⭐⭐⭐⭐⭐


À très bientôt pour une nouvelle séance sur RetroCine !


Nicolas


Sources :

Mon Cinéma à moi : https://moncinemaamoi.blog/2019/04/15/lassassin-habite-au-21-henri-georges-clouzot-1942/ & https://moncinemaamoi.blog/2016/09/04/les-diaboliques-henri-georges-clouzot-1955/

Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=h66gU9prCeM

Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Diaboliques_(film) & https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri-Georges_Clouzot

ChatGPT


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ne soyez pas diaboliques, ne détruisez pas l'intérêt que pourraient prendre vos proches à écouter cette nouvelle séance de rétro-ciné. Ne leur spolez pas ce que vous vous apprêtez à entendre. Merci pour eux. Bonjour à toutes et à tous. et à tous, je suis ravi de vous retrouver dans ce nouvel épisode de Rétro Ciné le podcast qui vous recommande des classiques du cinéma disponibles gratuitement ou presque pour m'accompagner dans cette nouvelle séance qui se veut être notre épisode d'Halloween je reçois un passionné de cinéma et d'écriture que je connais très bien puisqu'il s'agit de mon frère avec qui j'ai lancé notre chaîne Youtube de court-métrages amateurs Newland Cinéma je suis très content que tu sois avec nous Max

  • Speaker #1

    Merci de m'accueillir Nicolas

  • Speaker #0

    Ensemble, nous allons échanger et analyser une œuvre de celui que l'on qualifie d'Hitchcock français. Sorti dans les salles en 1955 et inspiré du roman de Pierre Boileau et Thomas Narsejac, Celle qui n'était plus nous parlons aujourd'hui des Diaboliques d'Henri-Georges Clouseau.

  • Speaker #2

    Vous vous êtes encore expliqué ? Non, pas à 3h du matin. Je ne sais vraiment pas comment t'as pu jeter par question. Vous n'avez pas toujours été comme ça ? Je ne peux pas imaginer comment il m'aurait vu heureuse. Je suis pas donné pour son argent. Pourquoi essaie-t-il d'être méchant ? Je pense que la vie n'est pas assez difficile comme on dit.

  • Speaker #0

    Henri-Georges Clouseau est un réalisateur, scénariste et producteur français. Il est souvent considéré comme l'un des maîtres du suspense et du thriller psychologique. Sa filmographie... explore les aspects les plus troubles de la nature humaine, dans des intrigues complexes, qui ont pour thème la trahison, l'égoïsme ou la cruauté. Son premier long métrage, L'Assassin habite au 21, réalisé en 1942, est un énorme succès en salle. Ce polar, situé dans un pari occupé, montre l'enquête d'un inspecteur de police sur une série de meurtres étranges que le tueur signe de sa carte de visite. Ce film mélange suspense et humour noir et annonce déjà un autre chef-d'oeuvre à venir, le corbeau. sorti en 1943. La consécration vient en 1953, dix ans plus tard, lorsqu'il remporte la Palme d'Or du Festival de Cannes ainsi que l'Ours d'Or à la Berlinale pour le Salaire de la Peur, un thriller célèbre pour ces scènes d'une tension extrême.

  • Speaker #2

    J'ai même pas eu le courage de divorcer alors. Ça me tient toujours. Mais non, je ne peux pas comprendre. Je suis bête. Tu vois, je suis un péché mortel, Fioto. Alors ? Tu vois ? Le couteau que tu as trimballé dans ta poche pendant un mois, c'était pas un péché mortel ? Je t'ai jalouse. C'est folle. Mais de là qu'on dit les sept choses.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #2

    Mais comme tu voudras, ça nous réfléchit bien. Nous ne pourrons jamais une meilleure occasion. Nous avons exactement nos trois jours devant nous. Tout le monde sait que je pars pour New York. Je peux revenir te reposer, voilà tout. Tu crois pas à l'enfer, n'est-ce pas ? Il a deux sept ans.

  • Speaker #0

    Les Diaboliques. C'est par ce titre énigmatique que débute ce chef-d'œuvre de Clouseau. Ce film est un thriller psychologique qu'Hitchcock lui-même admirait. Et je me plais à penser, Hitchcock est en fait le Clouseau anglais. Le film se déroule dans un pensionnat pour garçons dirigé par Michel Delassalle, interprété par Paul Meurice, un directeur tyrannique et cruel, et son épouse Christina, interprétée par Vera Clouseau. Christina, une femme fragile et malade du cœur, qui subit régulièrement les humiliations de son mari, tout comme les élèves et le personnel de l'établissement. Michel entretient par ailleurs une liaison avec une autre enseignante de l'école, Nicole Horner, jouée cette fois-ci par Simone Signoret, une femme forte et déterminée. Malgré leur situation complexe, Nicole et Christina deviennent proches, car elles partagent une haine commune pour Michel. Ensemble, elles décident de conspirer pour le tuer. Leur plan machiavélique est simple, elles attirent Michel dans un piège en l'amenant dans une maison éloignée, où elle le drogue, puis elle le noie dans une baignoire.

  • Speaker #2

    Je pouvais croiser pour le bon et ne plus le voir.

  • Speaker #0

    L'un crève,

  • Speaker #2

    monsieur, il crève bien vite. Je ferai un bel enterrement et on sera bien débarrassés. Vous dites que ça ne vous fera pas plus mal, moi je ne m'en passerai bien mieux. Mon petit enfant, vous le venez bien ? Moi je me lève de très bonne heure demain matin, j'ai fermé ma valise. Allez, va. Bon, c'est bon. Bon, j'ai rien à m'acheter. Bonsoir.

  • Speaker #0

    Le film Les Diaboliques est salué pour sa capacité à maintenir une tension psychologique extrême tout au long du récit. Le twist final, véritable coup de théâtre, est resté dans les mémoires comme l'un des plus grands de l'histoire du cinéma. Clouseau parvient à manipuler habilement le spectateur en jouant sur la peur, la trahison et le suspense. Clouseau a laissé une empreinte durable sur le cinéma mondial, en particulier comme on l'a dit, dans le genre du thriller et du film noir. Ses récits intrigants, sa maîtrise du suspense et ses personnages ambigus ont influencé Alfred Hitchcock. Pour la petite anecdote, Clouseau a acheté les droits du roman juste avant qu'Alfred Hitchcock ne puisse le faire, et ce dernier étant si impressionné par le film qu'il a cherché à créer un suspense équivalent dans son propre travail, ce qui a conduit à... à la réalisation de psychoses et de sueurs froides, vertigaux, quelques années plus tard. Je vais maintenant échanger avec Max pour proposer une analyse, une interprétation de notre visionnage des Diaboliques. Cette section va contenir des spoilers, alors nous conseillons aux auditeurs qui ne connaissent pas le film de le voir avant de reprendre à ce moment du podcast afin de ne pas être spoilé sur ce que vous vous apprêtez à entendre. Donc Max, là c'est la deuxième fois qu'on vient de voir les Diaboliques. La première fois c'était il y a à peu près 6 ou 7 ans parce que tu avais reçu un coffret DVD, je me souviens, parce que déjà t'es un fan un petit peu de thriller. que tu es un fan du cinéma d'Hitchcock. Je pense qu'il y avait déjà cette idée que peut-être ce réalisateur pouvait te plaire. Est-ce que tu connaissais Henri-Georges Clouseau avant de découvrir Les Diaboliques ou d'autres de ses films ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, j'ai appris qui était Henri-Georges Clouseau aussi en regardant les DVD qui étaient dans ce coffret. Effectivement, oui, tu l'as dit justement, j'aimais beaucoup les thrillers, j'aimais beaucoup Hitchcock, parce que je m'intéressais beaucoup aussi à la musique. J'aimais beaucoup aussi le cinéma coréen.

  • Speaker #0

    Tu parles de thriller coréen, t'avais quoi en tête ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'avant même de regarder Hitchcock, si je me souviens bien, un des premiers films qui m'avait marqué énormément, c'est Memories of Mud. Ça n'a pas tant rapport finalement, mais c'était mon approche du cinéma policier, thriller.

  • Speaker #0

    T'as vu combien de Hitchcock ?

  • Speaker #1

    Je ne saurais pas dire, mais j'ai vu... En tout cas, ce qui est certain, c'est que Psychose avait été un choc pour moi à l'époque. Le premier que j'ai vu, c'était La mort aux trousses, qui était plus un film d'espionnage. J'ai voulu affiner pour comprendre un peu mieux le réalisateur, et il y a des choses qui m'ont un peu plus parlé chez Hitchcock.

  • Speaker #0

    Et là, du coup, on se retrouve à regarder du Clouseau. Quel rapport pour toi entre Clouseau et Hitchcock ?

  • Speaker #1

    J'ai vu beaucoup de rapports dans le film sur les plans utilisés, les plans proposés, les images proposées. Il y a aussi des choses qui s'opposent, je trouve, entre Hitchcock et Clouseau. dans le traitement des personnages notamment.

  • Speaker #0

    Pourquoi ce film de Clouseau, Les Diaboliques, et pas un autre ? On a vu Le Corbeau également. Qu'est-ce qui t'a fait choisir ce film ?

  • Speaker #1

    J'aimais beaucoup le duo de personnages principales, qui est représenté par les deux actrices Simone Signoret et Vera Clouseau. J'ai été assez emballé par leur péripétie, et la fin qui donne un double sens de lecture à leur épopée.

  • Speaker #0

    La première chose dont tu parles du film Des Diaboliques, Ce sont les personnages féminins. Comment tu perçois le traitement des personnages féminins vis-à-vis des personnages masculins ?

  • Speaker #1

    Alors tout d'abord, oui, on va suivre tout le long du film, effectivement, on va suivre un personnage féminin et un complice qui est lui aussi féminin. Ce qui m'a d'abord frappé, c'était la fragilité de la directrice de l'école qui n'a que très peu d'alliés et qui va se tourner vers sa collègue de travail pour... fomenter un plan et se libérer finalement de son mari. Mais aussi, elles vont s'entraider, ces deux personnages, elles vont s'entraider et passer des péripéties qui seront à chaque fois provoquées par des hommes.

  • Speaker #0

    Tu parles de péripéties, on pourrait même parler d'obstacles à leur plan. À plusieurs reprises, un personnage militaire qui est insistant, qui veut monter dans leur camion, un autre qui veut nettoyer dans leur camion, etc. Donc à chaque fois, ça va être... Un élément qui permet d'avancer dans l'intrigue et en même temps qui les empêche d'exécuter leur plan.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, oui. Et puis même à un autre moment encore, à l'arrivée dans l'école, il y a un troisième personnage masculin qui va aller aux toilettes, qui va éclairer la cour, alors que c'est un moment de grande tension dans le film, dans lequel effectivement les personnages vont pouvoir cacher un cadavre à l'intérieur de la piscine. Oui, ça se retrouve partout. Par contre, la fin peut remettre cette analyse en question.

  • Speaker #0

    Avant de parler de la fin, je veux revenir sur le moment où tu parles du cadavre. et peut-être la représentation du mort. Parce que je trouve qu'il y a un côté très vampire, moi, la première fois que je l'ai vu. Il est comme dans un cercueil, c'est une baignoire, mais il est comme dans un cercueil, les yeux tout blancs, mais je trouve qu'il a une position un petit peu comme les films en référence à l'expressionnisme un petit peu allemand.

  • Speaker #1

    Alors, je suis d'accord. Cependant, je n'aurais pas dit vampire. Moi, ce que je vois beaucoup, c'est... J'ai vraiment un sentiment d'égo et de rejet très profond. sur les cadavres, avec leurs yeux, donc tu l'as dit, tout blancs, mais aussi révulsés parfois avec les pupilles qui vont dans tous les sens. Des cadavres, oui, des cadavres, des morts vivants, un sentiment de décomposition en les regardant, et puis une blancheur vraiment livide et qui est renforcée par ce noir et blanc.

  • Speaker #0

    Il faut dire qu'on est confronté à ce cadavre, on est à une heure de film. Il nous reste toute une partie du film à découvrir et cette scène de meurtre, elle a lieu... dans la salle de bain. Pendant le visionnage du film, on s'est amusé à faire des parallèles à nouveau avec Hitchcock. Ça se passe dans une salle de bain, un plan qui nous fait penser un petit peu avec le siphon, qui fait peut-être écho dans Psychose aussi, où on a le siphon qui part ensuite sur l'œil. Tu disais que c'était difficile de tuer pendant qu'on regardait le film.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça, une des grandes différences que j'ai pu remarquer entre Psychose, ou en tout cas entre Hitchcock. Et ce film-ci, donc Les Diaboliques, c'était que quand on regarde Psychose, on se met vraiment à la place de l'assassin avec une toute puissance en réalité face au corps féminin. C'est un assassinat avec des couteaux, mais ça pourrait aussi être un viol. En tout cas, c'est un des sentiments très violents qui se dégagent. Tandis que dans ce film, Les Diaboliques, là, à contrario, on est donc les personnages féminins. Un personnage féminin qui est d'ailleurs, qui a affaibli. puisqu'il est malade, il a des soucis de cœur, et donc l'action de tuer est beaucoup plus difficile, sans parler de l'état émotionnel dans lequel elle se trouve, à toujours douter, à ne pas vouloir aller au bout, et donc la directrice est aidée par sa complice, qui va lui permettre de franchir le pas, mais avec beaucoup de difficultés.

  • Speaker #0

    Là tu as répété plusieurs fois le titre du film, Les Diaboliques, en associant l'idée que finalement les diaboliques c'était ces deux personnages féminins qu'on nous présentait. Or, au fur et à mesure de l'évolution du film, je pense qu'on est en droit de s'interroger, après avoir découvert ce qui se passe à la fin, qui sont les vrais diaboliques. Est-ce que ce n'est pas ça finalement un peu le thème aussi du film ?

  • Speaker #1

    Quand on commence le film en entendant les diaboliques et qu'on suppose, qu'on part du principe que les diaboliques sont les personnages féminins, on a l'impression... Déjà qu'il y a un point de vue sur la féminité, alors qu'en continuant le visionnage, on comprend à la fin que les diaboliques peuvent être d'autres personnages.

  • Speaker #0

    On a même une théorie peut-être.

  • Speaker #1

    Oui, d'abord on imagine que c'est donc la maîtresse d'école avec sa complice Vera Clouseau et Simone Signoret. Puis dans un second temps, à la fin du film, on voit les amants maudits se réunir. Donc Simone Signoret. et le directeur de l'école. Et on comprend alors que le film veut peut-être nous dire que ce sont eux les véritables diaboliques.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est un petit peu le cœur de ce podcast. Ce qu'on voulait, c'est remettre en question ce titre vis-à-vis de ce que nous, on y voit. Notre interprétation est assez libre parce qu'aussi, le film nous manipule là-dessus et nous montre que ce qu'il veut. Je crois que c'est ça qu'on aime dans ce film, c'est cette évolution. Quand même ! on se laisse manipuler.

  • Speaker #3

    C'est vrai, en fait, le film passe son temps à nous perdre sur l'identité de ces diaboliques. Cependant, il reste un détail qui est perturbant pour moi lors de la révélation. C'est la présence de l'inspecteur de police. Et je ne peux pas croire que cet inspecteur il attende sagement dans un couloir le décès de Madame de la Salle. Cela me conduit donc à une troisième hypothèse sur la nature des diaboliques. qui serait formé de l'inspecteur de police et de Madame de la Salle, qui aurait tendu un piège aux amants meurtriers que sont Paul Meurice et Simone Signoret.

  • Speaker #0

    Évidemment, c'est sujet interprétation, parce que déjà, on ne s'attendait pas à retrouver le policier à ce moment-là. Et la manière dont le personnage de Veracruzo meurt pourrait être quelque chose de théâtral. On n'en sait rien, on n'a pas la preuve. Et comme tu le dis, on ne peut pas croire qu'un policier laisse le personnage mourir. Et une fois que le couple du directeur et de l'amante révèle son plan, Le policier dit, vous allez avoir droit à 15-20 ans de prison. Et on s'arrête là, et il se passe une ellipse. On se retrouve à nouveau avec le petit garçon qui casse un carreau. D'ailleurs, la scène commence par ce bruit-là, et un des gardiens du pensionnat lui fait, Ah, monsieur Monod, encore vous ! Et on comprend qu'il a récupéré sa fronde. Qu'est-ce que ça signifie ? Et qu'est-ce qu'on peut se permettre avec cette ellipse ?

  • Speaker #3

    En fait, ces ellipses, comme tu le dis, c'est toute la mécanique du film. C'est de cette manière que le réalisateur réussit à créer le sentiment de surprise et aussi de suspense. D'ailleurs, tout au long du film, il utilisera le hors-champ pour cacher des morceaux d'intrigue aux spectateurs. Une fois qu'on sait cela, on peut encore croire à une dernière fausse piste de la part du réalisateur. Et pourquoi ne pas imaginer que les diaboliques sont Madame de la Salle et l'inspecteur de police ? qui tendrait un piège infernal aux amants.

  • Speaker #0

    C'est pas possible,

  • Speaker #2

    j'imagine. C'est pas bien,

  • Speaker #0

    vous n'y êtes plus ?

  • Speaker #2

    Non, je n'y ai plus. Rappelez-vous nos conventions, si je ne trouve rien, vous ne me direz rien.

  • Speaker #0

    En conclusion, ce qu'on peut quand même se dire avec tous ces jeux de faux-semblants, toutes ces fausses pistes, le fait qu'on ait manipulé nous en tant que spectateurs constamment, c'est que le véritable diabolique dans l'histoire, c'est le réalisateur. C'est Henri-Georges Clouseau. Donc jusqu'au dernier plan, on doute de qui dit la vérité. Et il y a ce jeu. via le dialogue final sur je sais que je l'ai vu, je l'ai bien vu moi comme un appel au spectateur ben oui, nous aussi on a vu le film et on a le sentiment de se faire avoir, de ne pas savoir ce qui est vrai du faux jusqu'au plan final. Et encore plus marquant dans ce film, et c'est comme ça qu'a démarré notre podcast, c'est par la pancarte finale qui demande gentiment, en plus, au spectateur de ne pas être diabolique, de ne pas divulgacher en ne racontant pas sa fin, en ne racontant pas tout ce qui se joue dans ce film pour que, justement, plus de monde aille le voir, mais surtout ne gâche pas l'expérience. C'est Alfred Hitchcock lui-même qui a repris ça.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #3

    exactement. En plus, cette mécanique, Alfred Hitchcock la réutilisera pour son film Psychose, mais cette fois-ci en argument marketing. Donc, non pas en... en... En cherchant à conserver la fin pour Alfred Hitchcock, il sera sur les affiches pour inciter les gens à aller voir le film.

  • Speaker #0

    On retrouve encore une fois l'influence qu'a eue Clouseau sur le cinéma d'Hitchcock et aussi sa façon de créer le suspense, l'attente et le buzz. Donc voilà ce qu'on pouvait dire ensemble sur le film Les Diaboliques d'Henri-Georges Clouseau. Très content d'avoir fait cet épisode avec toi. C'était ton premier podcast en plus, ça a été l'exercice ?

  • Speaker #3

    Témoigner ses pensées sur un film dans un cadre ailleurs qu'amical ou qu'avec ses proches, c'est un exercice aussi qui est très intéressant et j'espère que ce que je vous ai raconté vous a intéressé. Merci beaucoup. Le

  • Speaker #2

    Dieu est moi. Et bien, je le vous.

  • Speaker #0

    Cette nouvelle séance de rétro-ciné consacrée au diabolique baisse le rideau. J'espère que cet épisode vous aura plu et vous aura donné envie de découvrir ce film unique. Si c'est le cas, laissez-nous un commentaire sur YouTube ou Instagram et des étoiles sur Apple Podcasts. Votre soutien nous est précieux. Comme d'habitude, je vous laisse le lien vers le film en description et je vous souhaite une bonne séance, en attendant de vous retrouver prochainement dans une nouvelle séance de rétro-ciné.

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