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Morangbong Chronique Coréenne : le seul film franco-nord-coréen de l'histoire qui fascine encore aujourd’hui 🇰🇵  Rétro Cinéma - S1 #3 🍿 cover
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Rétro Cinéma - Histoire du cinéma et des films de patrimoine

Morangbong Chronique Coréenne : le seul film franco-nord-coréen de l'histoire qui fascine encore aujourd’hui 🇰🇵 Rétro Cinéma - S1 #3 🍿

Morangbong Chronique Coréenne : le seul film franco-nord-coréen de l'histoire qui fascine encore aujourd’hui 🇰🇵 Rétro Cinéma - S1 #3 🍿

28min |23/09/2024
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Rétro Cinéma - Histoire du cinéma et des films de patrimoine

Morangbong Chronique Coréenne : le seul film franco-nord-coréen de l'histoire qui fascine encore aujourd’hui 🇰🇵 Rétro Cinéma - S1 #3 🍿

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28min |23/09/2024
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Description

🎬 [Rétro Cinéma – Séance 3 – Septembre 2024]

Morangbong, Chronique Coréenne (1959) – Un film français tourné en Corée du Nord, entre histoire et censure

🎧 Bienvenue dans Rétro Cinéma, le podcast cinéma qui vous recommande des films de patrimoine, parfois oubliés, toujours fascinants.

🇰🇵 Une séance exceptionnelle autour d’un film rare et méconnu :

🎞 Morangbong, Chronique Coréenne (1959)
🎙 Avec la participation exclusive d’Antoine Coppola, professeur de cinéma et spécialiste du cinéma coréen.

🎥 Un film français... tourné en Corée du Nord

Dans cet épisode, nous découvrons un film unique dans l’histoire du cinéma français :
👉 Morangbong, réalisé par Jean-Claude Bonnardot, raconte l’amour contrarié d’un jeune ébéniste et d’une chanteuse de pansori, sur fond de guerre de Corée.

🎬 Ce long métrage tourné avec des artistes nord-coréens est la seule coproduction entre la France et la Corée du Nord. Censuré en France jusqu’en 1963, il a été injustement oublié, malgré sa sélection à Cannes 1960 et sa redécouverte en Corée du Nord dans les années 2010.

🎙 Une interview inédite d'Antoine Coppola

J’ai eu le privilège de recevoir Antoine Coppola, auteur de Ciné-voyage en Corée du Nord (L’Atelier des Cahiers), un essai passionnant sur cette aventure cinématographique hors normes.

Nous évoquons ensemble :

  • Les coulisses du tournage en Corée du Nord

  • Le contexte politique et la censure en France

  • L’histoire du film et son message pacifiste

  • Le rôle d’Armand Gatti et des intellectuels français dans ce projet

📚 Son ouvrage est disponible ici : L’Atelier des Cahiers – Morangbong

🎧 Prolongez l’écoute…

Notre échange avec Antoine Coppola était si riche que je vous prépare un épisode hors-séance exclusif avec l’entretien complet :
🎤 Une plongée dans l’histoire du cinéma entre diplomatie, création et mémoire.

📺 Où voir Morangbong ?

Regardez gratuitement le film ici : Morangbong

➡️ Un document rare à ne pas manquer pour les passionnés de cinéma engagé, d’histoire du cinéma, et de films censurés.

💬 Donnez votre avis !

📲 Retrouvez-moi sur Instagram pour discuter de l’épisode et partager vos impressions.

⭐️ Et si le podcast vous plaît, laissez une note et un commentaire sur Apple Podcasts pour faire connaître Rétro Cinéma.

Rétro Cinéma :

Un podcast cinéphile pour explorer :
🎞️ Des films oubliés ou cultes
🌍 Des œuvres de toutes les époques et pays
📚 Des analyses de films et des entretiens inédits
🎙️ Avec un regard passionné sur le cinéma de patrimoine mondial

Et voilà, c'était Rétro Cinéma, ou Rétro Ciné pour les intimes, votre Podcast d'histoire du Cinéma mondial, qui vous transporte dans l'histoire des films de patrimoine du cinéma mondial avec des chefs d'oeuvres disponibles simplement, sur internet, dans vos médiathèques et cinémathèques, voir festivals de films de cinéma près de chez vous 🎬🍿


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Rétro Ciné, le podcast qui vous recommande des classiques du cinéma ou des films de niche, disponibles gratuitement ou presque. Je suis très heureux de vous retrouver pour ce troisième épisode, différent des deux précédents car j'ai eu le plaisir, pour la première fois, de recevoir un invité pour approfondir la découverte du film de cette troisième séance. A l'avenir, j'alternerai entre des épisodes avec ou sans invité, car je ne souhaite pas que ce podcast ait un format prédéfini, mais évolue en fonction des films traités, des occasions et aussi de vos retours. Alors laissez-moi votre avis sur notre compte Instagram, at rétrocine-pod ou Apple Podcast. Je suis curieux d'avoir vos retours sur ce premier essai. Après notre second épisode consacré à Solaris de Andrei Tarkovsky, je vous emmène donc... à la rencontre d'un film unique, un film français, mais dont la majorité de l'action se déroule à l'extrême-orient. Je vous emmène à la rencontre du cinéma français et coréen. Cependant, nous n'allons pas parler du cinéma sud-coréen, qui fait beaucoup parler de lui depuis presque 30 ans maintenant dans nos contrées, et malgré tout l'amour que j'ai pour les chefs-d'oeuvre Memories of Murder de Bong Joon-ho, Old Boy de Park Chan-wook, mais nous allons passer de l'autre côté de la frontière, à la rencontre d'un film du cinéma. les plus reclus du monde, mais qui, en 1958, a accueilli des intellectuels de gauche, voire d'extrême gauche, et qui reviendront de Corée du Nord avec des souvenirs, des reportages, un livre de photos, mais surtout, un film. Voici donc, pour cette troisième séance de notre podcast rétro-ciné, l'incroyable histoire derrière le film Morangbong de Jean-Claude Bonnardo. L'origine du film Morangbang, chronique coréenne, remonte à l'invitation par la Corée du Nord d'une délégation française à Pyongyang en 1958. Il s'agissait de la première délégation d'Europe occidentale à être invitée dans le pays après la guerre de Corée. Parmi les membres de cette délégation, tous ciblés pour leur opinion de gauche, voire d'extrême gauche, figuraient des journalistes, dont Raymond Lavigne, organisateur de ce voyage, et des artistes et intellectuels de renom, tels que le cinéaste Claude Lanzmann, récemment disparu. réalisateur du film documentaire moderne Shoah, le chansonnier militant Francis Lemarque, le photographe et réalisateur Chris Marker, réalisateur du court-métrage La Jetée, qui inspirera L'armée des douze singes de Terry Gilliam, ainsi qu'Armand Gatti, journaliste, écrivain et scénariste du film, et enfin Jean-Claude Bonnardo, son réalisateur. La Corée du Nord est alors dirigée par Kim Il-sung, père fondateur. Inspiré par ce qu'ils avaient découvert sur place, notamment les blessures laissées par le traumatisme de la partition du pays omniprésent chez tous les coréens, qu'ils soient du nord ou du sud, Gatti et Bonnardo décidèrent de réaliser ce long métrage de fiction. Ce film, tourné en noir et blanc en Corée du Nord, avec la collaboration d'artistes et de techniciens locaux, reste à ce jour la seule production cinématographique réalisée entre la France et la Corée du Nord. 1 L'histoire basée sur un conte traditionnel coréen mis à jour se déroule en pleine guerre de Corée en 1950 et raconte l'histoire de la séparation due au conflit intercoréen entre un jeune ébéniste amoureux et une chanteuse de pansori, forme traditionnelle. de musique coréenne qui combine le chant, la narration et les percussions. Le protagoniste s'engage dans l'armée pour défendre son pays, mais il est gravement blessé et fait prisonnier. Il tente alors de s'évader pour retrouver son amour, devenu interprète dans le théâtre souterrain de Morangbong, d'où le titre du film, qui continue à fonctionner malgré la guerre.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le programme de travail de la mission.

  • Speaker #0

    Le film, profondément pacifiste et humaniste, reflète le traumatisme causé par la guerre de Corée et la division de la péninsule tout en espérant une réunification pacifique. Cette histoire symbolise à la fois la division d'une nation et la force des sentiments qui surmontent les horreurs du conflit. Pourtant, le film a été censuré dès 1959 pour des raisons liées à la politique étrangère de la France. Les raisons officielles ? La scène du bombardement du théâtre par des avions portant le signe de l'ONU. Les vêtements d'un détenu coréen sur lesquels se trouvent les insignes de l'ONU qu'il piétinera. Le respect des bonnes relations entre la France et la Corée du Sud. Même si tout ne semble pas si évident lors du visionnage du film, certaines de ces scènes ayant été des ajouts non mis en scène par Bonnardo. Le producteur Marcel Degliam a contourné la censure en inscrivant le film sous nationalité belge, où le film sera terminé d'être monté. Après quelques projections privées, le film a été présenté lors d'une séance publique à Cannes le 11 mai 1960, hors festival. La censure sera finalement levée en 1963. A noter que Morang Bang sera récompensé du prix spécial du comité au 12e festival international du film de Pyongyang en 2010 pour son rôle unique dans la collaboration cinématographique entre la France et la Corée du Nord, mettant en avant des thèmes de paix et d'humanisme. Pour approfondir ce podcast, j'eus le plaisir d'interviewer Antoine Coppola, professeur de cinéma à l'université Songyongwan de Séoul et auteur du livre intitulé Ciné-Voyage en Corée du Nord, l'expérience du film Morangbong, publié aux éditions L'Atelier des Cahiers, éditeur français publiant des ouvrages sur la Corée et l'Asie de l'Est. Je vous livre ici certains extraits de notre entretien afin de compléter cette séance et pour les plus curieux d'entre vous, je vous prépare un épisode hors série avec l'intégralité de nos échanges. Merci de prendre le temps d'aborder ce film avec nous. Vous êtes maître de conférence à l'université Songyongwan de Séoul. Et du coup, vous êtes auteur... Professeur. Et du coup, vous avez écrit, en fait, le livre intitulé Ciné-voyage en Corée du Nord, l'expérience du film Morangbong, qui est publié aux éditions L'Atelier des Cahiers, qui est un éditeur français qui publie des ouvrages sur la Corée et sur l'Asie de l'Est. Ma première question, elle est toute bête. Rien que dans le titre, vous parlez d'expérience. Pourquoi et en quoi Morangmong était une expérience ?

  • Speaker #1

    Parce que ça se passe en Corée du Nord. Il n'était pas évident d'imaginer les tournages en Corée du Nord. Il y en a eu très peu d'étrangers qui sont allés se mêler au cinéma nord-coréen. Le cinéma nord-coréen existait à cette époque. On est en 1958. Le cinéma nord-coréen redémarre. Il est aidé par les Russes, par les Chinois. Il n'y a pas de problème. Il est plus puissant que le cinéma sud-coréen. Donc l'expérience, c'est d'envoyer... des pro-communistes, c'est une délégation communiste, là-bas, en Corée du Nord, et ils ont l'idée de faire un film. Les Norcois, les Alcohédiens, je ne sais pas, à cette époque, c'est l'époque du pacifisme, c'est-à-dire que Moscou et tous les partis communistes répandent l'idée qu'il faut avoir une entente un peu cordiale entre les pays de l'Est et les pays de l'Ouest, et le pacifisme est le mot d'ordre général qui est donné aux intellectuels pro. pour que l'on puisse trouver le top, et nous serons là-bas dans ce cas-là. Donc c'est une découverte, une tentative de rapprochement, et en même temps au niveau du cinéma, c'est... C'est une expérience totale parce que personne ne connaissait le cinéma nord-coréen. Du groupe de Français qui arrivent là-bas, personne ne connaissait ça. Après, l'expérience, c'est-à-dire que c'est un film qui a quelque chose d'expérimental aussi, dans son contenu, dans sa forme. Le scénario, déjà, était basé sur une histoire traditionnelle nord-coréenne, l'histoire de Chun-Yang, où l'indépendance souris, les consulés, c'est des messies chantées. des coréens traditionnels, surtout que raccourts de coréens. Donc, c'était une adaptation de cette vieille histoire traditionnelle, enfin, en manga-thymes, qui a... qui a conduit un scénario énorme en fait. Armand Gatti, c'est déjà un expérimentateur. Déjà à cette époque, il pense que le théâtre expérimental, il devait être un des grands leaders du cinéma expérimental, du théâtre expérimental en prison par exemple. Il a beaucoup essayé de ce côté-là. Et encore évidemment, il s'empare du matériel qu'on lui donne, c'est-à-dire l'histoire de Chun-Lan, et il va... faire un scénario qui est trop gros, trop long. Et Bonnardo, le réalisateur, lui, va retravailler ce scénario. Donc, c'est une suite d'expériences, sans savoir où il va, si ça peut marcher. Peut-être que Bonnardo, il a une petite idée derrière la tête. Bonnardo, il est nouveau dans le cinéma, et ensuite, il va faire une petite carrière à la télévision. Il n'a pas vécu longtemps. Mais il est... Il espère que cette histoire va lui rapporter quelque chose, peut finir en sermant une bonne réputation.

  • Speaker #0

    Dans l'image.

  • Speaker #1

    Il est un réalisateur aventurier qui sort des sentiers battus du cinéma français, l'expérience de son côté-là. C'est une expérience de gauchisme, c'est-à-dire aller à l'encontre de civilisations. qu'ils ne connaissent pas, et qui signent de voir ce qui est l'expériment du communisme. C'est à tout l'idée de l'expérimentation. C'est l'idée que j'ai de la Corée, et la paix, sur le mouvement. Elle se crée au moment où eux, ils y sont. Ils deviennent Coréens, et la Corée devient eux. Ils sont vraiment très ouverts et expérimentaux, en tous les sens. Ça a tardé... C'est un décor. La culture, pour eux, c'est un décor. La réalité, c'est la lutte des classes, c'est le déterminisme socio-culturel, c'est le déterminisme économique. C'est ça, la réalité pour eux. Donc, je repense à cette histoire traditionnelle, sur Romeo et Juliette, qui opposent des familles, qui opposent le riche et le pauvre, mais de manière traditionnelle. C'est le destin. Et ils essaient de trouver, par exemple, l'idée de liberté, l'idée de liberté des démons, l'idée de liberté individuelle. Il y a un héros dans ce film-là, il n'existe pas dans l'histoire traditionnelle. C'est ce héros, c'est l'étranger de Camus. C'est l'étranger de Camus, c'est l'horizon. Il est là, il expérimente sa volonté. Donc la libre volonté, ça c'est pas un concept qui existe dans la tradition coréenne, c'est pas du tout ça. Donc oui, ils impliquent ça dans ce décor coréen. Mais ils ne sont pas du tout essentialistes, ils ne sont pas du tout identitaires. Pour eux, c'est la révolution. C'est un pays révolutionnaire, et la révolution se le fait. C'est pas un retour, c'est pas post-moderne. Ils sont pas dans... On va dire, dans un certain sens, ils sont post-modernes parce qu'ils s'intéressent à ce passé, mais ils sont pas... dans le sens actuel, c'est-à-dire néo-conservateur, néo-traditionnaliste. Il ne veut pas restaurer les rois et toute cette sphagra de tradition. Ils sont dans une espérémentation de renouveau avec des traces du passé. Il pense qu'il y a des choses du passé qui ne peuvent pas être jetées,

  • Speaker #0

    qui ne peuvent pas être jetées,

  • Speaker #1

    qui ne peuvent pas être jetées, pour remettre en mouvement dans la bonne direction. Pour eux, c'est très clair, la dévergure de l'action, c'est la révolution socialiste.

  • Speaker #0

    Là, vous parlez un petit peu de toutes les influences, du coup, Camus, le néo-réalisme italien, toute cette période du cinéma italien qui a influencé le film. Mais est-ce que le film en lui-même a un style, du coup, qui se dégage ? C'est une authenticité et quelque chose d'unique du fait de ce mélange ? Et du coup, est-ce que ça se retransmet dans son style visuel également ?

  • Speaker #1

    Oui, il est unique parce que ça se retransmet dans son style visuel. Il est assez unique. Il y a un mélange déjà des lieux, des personnages qui sont gros, des habitations, des attitudes. Ce mélange-là dans une esthétique qui est très française. Parce que l'esthétique nord-coréenne à l'époque, c'est-à-dire en fait, c'est des films qui obéissent au réalisme socialiste. C'est une esthétique qui a été figée dans les années 30-34 à Moscou, reprise par les Chinois en 1942 et continuée par les Nord-Coréens dans les années 50. Donc c'est une esthétique idéaliste. Dans le réalisme socialiste, c'est conçu d'être politique, mais ça veut dire qu'en gros, il peut représenter des idées. Il peut représenter des idées. Tout le monde représente quelque chose. Il n'y a pas d'ombre, il n'y a pas d'effet d'ambiguïté du réel, il n'y a pas de complexité. Ce qui est là, c'est très simple. Et à l'époque, il fallait illustrer la résistance coréenne contre les Japonais. Il fallait illustrer la reconstruction du pays, montrer les rôles militaires, les climats militaires, les commissaires politiques qui pouvaient venir, le service des épidémies, de nourriture, etc. Il fallait illustrer le pays qui se développait à l'époque. Le film ne va pas du tout dans ce sens-là. Il y a quelques images obligatoires. Il fallait qu'ils montrent les constructions. L'université de Pérignan, par exemple, qui était en train de construire, c'était une image obligatoire. Quelques images traditionnelles de des filles sur des balançoires en robe traditionnelle. Tout ça, c'est des clichés qui étaient obligatoires. Ils ont inséré une fille, un peu, sûrement même malgré eux. Malgré eux. Ils n'ont pas oublié la Ligne Socialiste du tout. Le nouveau personnage est anti-militariste, pacifiste, c'est un charpentier, qu'il soit au nord ou au sud, ça ne m'inquiète pas trop, ce n'est pas le cas de politique. Il y a énormément d'éléments au niveau de l'histoire qui n'appartiennent pas à la Ligne Socialiste. Et l'esthétique aussi, donc le néo-réalisme italien, c'est-à-dire des plans assez larges qui mettent en dialectique. le contexte avec les personnages. Les personnages réagissent au contexte, et le contexte peut être bouleversé par le personnage. Cette dialectique-là, ça appartient à... Vous verriez une autre, on vous plaît, il y a l'italienne, il y en a d'autres. Claire Déguté sur Y a pas les niches en vieux blancs ça aussi, ça le contient. Pour monter un genre noir, on va dédicter ces règles-là comme... comme parrain du réalisme italien. Donc on retrouve ça, on retrouve ces éléments-là. En lumière, les lumières naturelles, pas trop d'effets, pas trop d'économie d'antage, par exemple, pas trop d'effets de musique qui viennent souligner désagérément les choses. Tout ça, ça n'appartient pas au modèle socialiste, ça appartient à l'université. Oui, européenne, je dirais européenne. On le retrouve dans d'autres films des années 50 en France. C'est un film basé sur une conne de sable, Tichus, qui s'appelle un peu Tichus. Il y a des films des années 50 français. qui donnent cet aspect-là. Ce qu'il y a, la différence, ce qui le ramène plus à l'Italie, en fait, c'est une sorte de silence. Il y a un silence, on peut dire que ça vient du problème logistique, du coup, pas pour rien. Mais je pense que c'était aussi cette volonté, un peu, par rapport au cinéma français qui commençait à être très très bravant dans les années 50. C'était les diadromes, les dialogistes, les romans, tout ça. Donc là, on ne voit pas dans ce sens. Leonardo va dans le sens des observations, du silence, des temps morts.

  • Speaker #0

    Sentir le temps, en fait, à travers le film.

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est ça. Laisser l'image parler.

  • Speaker #0

    Laisser l'image parler.

  • Speaker #1

    L'acteur, ce dialogue des acteurs. Et en fait, on peut le voir comme 58, c'est l'année de Hiroshima Mon Amour. de la neige de Duras et de René. Et on peut voir ça comme un lien. C'est assez proche en fait. Là, cette esthétique de silence, cette esthétique de leur dignité sur des personnages qui sont en doute, qui hésitent dans leurs gestes, qui hésitent dans leur attitude. Donc c'est une sorte de néo-réalisme qui va vers une modernité qui n'était pas encore, en France, tout à fait au point. Mais le gros chemin de l'amour sort en même temps. Et sort dans cette enquête quand eux sont en train de créer l'amour.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que peut-être pour des personnes, justement si je leur présente le film, vous allez voir un film nord-coréen, inconsciemment, je pense que beaucoup, on va avoir ces espèces de plans en tête, un petit peu en contre-plongée, qui font un petit peu la gloire des idéaux dont on a parlé, etc. Et finalement, Morang Mong s'éloigne. complètement de cet esthétisme, si j'ai bien compris.

  • Speaker #1

    C'est pas du tout un film nord-coréen. Ça, il faut être clair. C'est un film français, complètement français, qui a été, on va dire, coproduit par les nord-coréens. Mais c'est pas un film nord-coréen du tout. Du scénario, jusqu'au tournage, au montage, ça utilise des éléments, comme par exemple la musique. La musique, la logique... de l'enquête nationale au nord-coréen. Non, c'est... Bien, on peut dire ça, que c'est un film nord-coréen. C'est pas... Il n'est pas d'essence nord-coréenne. Donc, c'est un film français tourné en Corée du Nord. Ça, c'est la définition de mon langue. Un film français écrit par des Français, réalisé par des Français, interprété aussi par des Français, ce qui transporte la... toutes les problématiques de la France, les problématiques politiques et les problématiques esthétiques aussi au niveau du cinéma, sont transportées d'abord en Corée. Donc c'est une sorte de terrain d'expérience où ils appliquent leurs propres problématiques. Mais c'est pas un peu leur problème. D'ailleurs, leur problème était très clair, ça c'est pas un film.

  • Speaker #0

    Je pense aussi, aujourd'hui, ça fait peut-être plus d'une bonne vingtaine d'années, on a cette vague culturelle coréenne, sud-coréenne précisément, la Hallyu, qui est venue avec son autre film, Old Boy, Memories of Murder, etc., qui évolue mais qui continue encore aujourd'hui. Je crois qu'il y a eu la bande-annonce du dernier Bong Joon-ho, qui maintenant travaille plutôt aux Etats-Unis, me semble-t-il. Comment est-ce que, justement, le cinéma nord-coréen existe, s'il existe toujours, vis-à-vis du cinéma sud-coréen ?

  • Speaker #1

    Il a existé jusqu'aux années 80. Il y a eu une production, pratiquement, avec des gros succès. Dans les années 80, il y a encore le Bloc de l'Est, encore la Tchèque-Ostromatique, la Pologne, la Russie. Ils ont des grands succès. en 72, très bien fixé nord-coréen, on a un truc aussi en Afrique, on a des petits communistes en Afrique, donc il n'y a aucun Africain... Ma première rencontre avec des cinéastes nord-coréens, c'est des étudiants qui allaient au Mozambique. Des étudiants nord-coréens qui voyageaient à travers Paris, qui allaient au Mozambique, et qui après faisaient un stage en Égypte. Donc il y a tout un réseau de circulation de films, d'étudiants de cinéma, de cinéastes, qui a existé jusqu'en 1910.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc là, il y a eu...... Ce qui s'est passé, c'est qu'une crise économique, une crise économique, le cinéma nord-coréen n'est pas privé, c'est un cinéma d'État, un cinéma qui est complètement financé par l'État. Donc, ils ont réduit le budget qui était attribué au film. de la crise économique. Il s'est servi petit à petit. Kim Jong-il, le père de l'actuel éditeur, était cinéphile. Donc, il a maintenu une place. Par exemple, les acteurs ou les actrices, spécialement, étaient dans l'autre sphère du pouvoir en Corée. C'est riche, ça a bien sens. Mais malgré sa cinéphilie, il a quand même réduit... Le film s'est réduit énormément. Je me souviens l'année dernière, en 2005, j'ai arrêté une vingtaine de films nord-coréens. C'était une dernière tentative de la Corée du Nord de rentrer en Europe, de montrer leur film en Europe, avec le journal du jeune Nord-Coréen, par exemple. Il y a un coup de feuille de film Nord-Coréen qui est sorti chez Pretty Future. À cette époque-là, on a... ça a coûté cher parce que j'ai voulu avoir des amas de coups d'argent. En même temps, c'était... De leur part, c'était une volonté de se faire connaître, de se faire connaître par Simonin. Et pourtant, qu'il était renouvelé, mais c'était pas par le blanc, pour que l'on se dise pas quoi. Ça a très bien marché ce monsieur, une projection à Paris, où la salle était comble, les discussions allaient dans tous les sens, plutôt politique en fait, pour que Simba tourne à tout. C'est normal, c'était... C'était... tellement rare de grands joueurs coréens apparaître. Et là, c'était une sorte de barreau de tonneau, parce que c'était la dernière fois qu'ils pouvaient faire des films et tenter d'avoir une industrie du cinéma. Ensuite ça s'est réduit, Kim Jong-un, le acteur, a réduit le statut des acteurs et des actrices, il a un peu gradué pour des raisons de personnage, il a misé un peu sur la télévision, c'est là où on peut faire un parallèle avec la Corée du Sud. des dramas, des dramas nord-coréens, qui ressemblent vraiment beaucoup aux sud-coréens. Et ça a été accepté il y a un peu de temps. C'était les jeunes premiers de Brass Charmant, qui est une série nord-coréenne. Et j'ai accepté que c'était cette adresse, c'est exactement pour le sud, pas des jeunes filles, c'est une sorte de romance pour les jeunes filles. En général. Au nord, c'est un peu plus familial, c'est un peu plus large. Et les trains de fusée âgés, par exemple, en cours du nord, dans les trains, la description est devenue plus facile, c'est moins cher. Les sitcoms, c'est plus facile à tourner, c'est moins cher. Et il y a moins de films, trop peu de films. L'un des films, je crois que l'année dernière, pendant six ans, il n'y a pas eu de film. Les films de fiction officielle, il n'y en a pas eu encore. et donc il y en a un qui est sorti à l'univers de mer qui est prochainement à la FIM des années 70 et qui n'est pas très différent des films d'avant non on ne peut pas on ne peut pas comparer le boom du cinéma sud-coréen au coût des films qu'on ne peut plus.

  • Speaker #0

    Le espérateur en revanche,

  • Speaker #1

    le Le président d'État, Kim Jong-il, était cynique et pensait que le cinéma avait un rôle à jouer dans le spectacle nord-coréen. Pour moi, l'image est très importante. Je l'appelle un régime scopique. C'est un peu... C'est pas une idéologie, c'est un peu abstrait de l'idéologie. Mais on peut transformer l'idéologie en image. C'est ça. C'est là-bas. Dans le cinéma, c'est comme ça. Ça transporte l'image idéologique. et d'orgueiller. Ils ne sont pas du tout anti-cinéma, ils ne sont pas du tout anti-cinéphiles, et je pense que c'est un problème économique, avec la fin de l'URSS, ils n'ont plus de support, ils ont tout le matériel, spécialement le matériel qui est venu de Russie, qui est très important, qui est complètement vieillit, qui s'autogétruit, et qui n'est pas redoublé.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Antoine Coppola d'avoir pris le temps avec moi de revisiter Morangbong, retourner à Morangbong, et je rappelle à nouveau le titre de votre livre, Ciné-Voyage en Corée du Nord, l'expérience du film Morangbong aux éditions L'Atelier des Cahiers. Pour aller plus loin, je vous laisse un lien où vous pourrez en découvrir davantage sur le livre, ainsi que l'épisode hors-série que je vous diffuserai prochainement. Et voilà, cette troisième séance de rétro-ciné consacrée à Morangbong, baisse le rideau. J'espère que cet épisode vous aura plu et vous aura donné envie de découvrir ce film unique. Si c'est le cas, laissez-nous un commentaire et des étoiles sur Apple Podcasts et notre compte Instagram. Votre soutien nous est précieux. Comme d'habitude, je vous laisse le lien vers le film en description et vous souhaite une bonne séance, en attendant de vous retrouver prochainement dans un nouvel épisode de Rétro Ciné !

Description

🎬 [Rétro Cinéma – Séance 3 – Septembre 2024]

Morangbong, Chronique Coréenne (1959) – Un film français tourné en Corée du Nord, entre histoire et censure

🎧 Bienvenue dans Rétro Cinéma, le podcast cinéma qui vous recommande des films de patrimoine, parfois oubliés, toujours fascinants.

🇰🇵 Une séance exceptionnelle autour d’un film rare et méconnu :

🎞 Morangbong, Chronique Coréenne (1959)
🎙 Avec la participation exclusive d’Antoine Coppola, professeur de cinéma et spécialiste du cinéma coréen.

🎥 Un film français... tourné en Corée du Nord

Dans cet épisode, nous découvrons un film unique dans l’histoire du cinéma français :
👉 Morangbong, réalisé par Jean-Claude Bonnardot, raconte l’amour contrarié d’un jeune ébéniste et d’une chanteuse de pansori, sur fond de guerre de Corée.

🎬 Ce long métrage tourné avec des artistes nord-coréens est la seule coproduction entre la France et la Corée du Nord. Censuré en France jusqu’en 1963, il a été injustement oublié, malgré sa sélection à Cannes 1960 et sa redécouverte en Corée du Nord dans les années 2010.

🎙 Une interview inédite d'Antoine Coppola

J’ai eu le privilège de recevoir Antoine Coppola, auteur de Ciné-voyage en Corée du Nord (L’Atelier des Cahiers), un essai passionnant sur cette aventure cinématographique hors normes.

Nous évoquons ensemble :

  • Les coulisses du tournage en Corée du Nord

  • Le contexte politique et la censure en France

  • L’histoire du film et son message pacifiste

  • Le rôle d’Armand Gatti et des intellectuels français dans ce projet

📚 Son ouvrage est disponible ici : L’Atelier des Cahiers – Morangbong

🎧 Prolongez l’écoute…

Notre échange avec Antoine Coppola était si riche que je vous prépare un épisode hors-séance exclusif avec l’entretien complet :
🎤 Une plongée dans l’histoire du cinéma entre diplomatie, création et mémoire.

📺 Où voir Morangbong ?

Regardez gratuitement le film ici : Morangbong

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Rétro Cinéma :

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Et voilà, c'était Rétro Cinéma, ou Rétro Ciné pour les intimes, votre Podcast d'histoire du Cinéma mondial, qui vous transporte dans l'histoire des films de patrimoine du cinéma mondial avec des chefs d'oeuvres disponibles simplement, sur internet, dans vos médiathèques et cinémathèques, voir festivals de films de cinéma près de chez vous 🎬🍿


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Rétro Ciné, le podcast qui vous recommande des classiques du cinéma ou des films de niche, disponibles gratuitement ou presque. Je suis très heureux de vous retrouver pour ce troisième épisode, différent des deux précédents car j'ai eu le plaisir, pour la première fois, de recevoir un invité pour approfondir la découverte du film de cette troisième séance. A l'avenir, j'alternerai entre des épisodes avec ou sans invité, car je ne souhaite pas que ce podcast ait un format prédéfini, mais évolue en fonction des films traités, des occasions et aussi de vos retours. Alors laissez-moi votre avis sur notre compte Instagram, at rétrocine-pod ou Apple Podcast. Je suis curieux d'avoir vos retours sur ce premier essai. Après notre second épisode consacré à Solaris de Andrei Tarkovsky, je vous emmène donc... à la rencontre d'un film unique, un film français, mais dont la majorité de l'action se déroule à l'extrême-orient. Je vous emmène à la rencontre du cinéma français et coréen. Cependant, nous n'allons pas parler du cinéma sud-coréen, qui fait beaucoup parler de lui depuis presque 30 ans maintenant dans nos contrées, et malgré tout l'amour que j'ai pour les chefs-d'oeuvre Memories of Murder de Bong Joon-ho, Old Boy de Park Chan-wook, mais nous allons passer de l'autre côté de la frontière, à la rencontre d'un film du cinéma. les plus reclus du monde, mais qui, en 1958, a accueilli des intellectuels de gauche, voire d'extrême gauche, et qui reviendront de Corée du Nord avec des souvenirs, des reportages, un livre de photos, mais surtout, un film. Voici donc, pour cette troisième séance de notre podcast rétro-ciné, l'incroyable histoire derrière le film Morangbong de Jean-Claude Bonnardo. L'origine du film Morangbang, chronique coréenne, remonte à l'invitation par la Corée du Nord d'une délégation française à Pyongyang en 1958. Il s'agissait de la première délégation d'Europe occidentale à être invitée dans le pays après la guerre de Corée. Parmi les membres de cette délégation, tous ciblés pour leur opinion de gauche, voire d'extrême gauche, figuraient des journalistes, dont Raymond Lavigne, organisateur de ce voyage, et des artistes et intellectuels de renom, tels que le cinéaste Claude Lanzmann, récemment disparu. réalisateur du film documentaire moderne Shoah, le chansonnier militant Francis Lemarque, le photographe et réalisateur Chris Marker, réalisateur du court-métrage La Jetée, qui inspirera L'armée des douze singes de Terry Gilliam, ainsi qu'Armand Gatti, journaliste, écrivain et scénariste du film, et enfin Jean-Claude Bonnardo, son réalisateur. La Corée du Nord est alors dirigée par Kim Il-sung, père fondateur. Inspiré par ce qu'ils avaient découvert sur place, notamment les blessures laissées par le traumatisme de la partition du pays omniprésent chez tous les coréens, qu'ils soient du nord ou du sud, Gatti et Bonnardo décidèrent de réaliser ce long métrage de fiction. Ce film, tourné en noir et blanc en Corée du Nord, avec la collaboration d'artistes et de techniciens locaux, reste à ce jour la seule production cinématographique réalisée entre la France et la Corée du Nord. 1 L'histoire basée sur un conte traditionnel coréen mis à jour se déroule en pleine guerre de Corée en 1950 et raconte l'histoire de la séparation due au conflit intercoréen entre un jeune ébéniste amoureux et une chanteuse de pansori, forme traditionnelle. de musique coréenne qui combine le chant, la narration et les percussions. Le protagoniste s'engage dans l'armée pour défendre son pays, mais il est gravement blessé et fait prisonnier. Il tente alors de s'évader pour retrouver son amour, devenu interprète dans le théâtre souterrain de Morangbong, d'où le titre du film, qui continue à fonctionner malgré la guerre.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le programme de travail de la mission.

  • Speaker #0

    Le film, profondément pacifiste et humaniste, reflète le traumatisme causé par la guerre de Corée et la division de la péninsule tout en espérant une réunification pacifique. Cette histoire symbolise à la fois la division d'une nation et la force des sentiments qui surmontent les horreurs du conflit. Pourtant, le film a été censuré dès 1959 pour des raisons liées à la politique étrangère de la France. Les raisons officielles ? La scène du bombardement du théâtre par des avions portant le signe de l'ONU. Les vêtements d'un détenu coréen sur lesquels se trouvent les insignes de l'ONU qu'il piétinera. Le respect des bonnes relations entre la France et la Corée du Sud. Même si tout ne semble pas si évident lors du visionnage du film, certaines de ces scènes ayant été des ajouts non mis en scène par Bonnardo. Le producteur Marcel Degliam a contourné la censure en inscrivant le film sous nationalité belge, où le film sera terminé d'être monté. Après quelques projections privées, le film a été présenté lors d'une séance publique à Cannes le 11 mai 1960, hors festival. La censure sera finalement levée en 1963. A noter que Morang Bang sera récompensé du prix spécial du comité au 12e festival international du film de Pyongyang en 2010 pour son rôle unique dans la collaboration cinématographique entre la France et la Corée du Nord, mettant en avant des thèmes de paix et d'humanisme. Pour approfondir ce podcast, j'eus le plaisir d'interviewer Antoine Coppola, professeur de cinéma à l'université Songyongwan de Séoul et auteur du livre intitulé Ciné-Voyage en Corée du Nord, l'expérience du film Morangbong, publié aux éditions L'Atelier des Cahiers, éditeur français publiant des ouvrages sur la Corée et l'Asie de l'Est. Je vous livre ici certains extraits de notre entretien afin de compléter cette séance et pour les plus curieux d'entre vous, je vous prépare un épisode hors série avec l'intégralité de nos échanges. Merci de prendre le temps d'aborder ce film avec nous. Vous êtes maître de conférence à l'université Songyongwan de Séoul. Et du coup, vous êtes auteur... Professeur. Et du coup, vous avez écrit, en fait, le livre intitulé Ciné-voyage en Corée du Nord, l'expérience du film Morangbong, qui est publié aux éditions L'Atelier des Cahiers, qui est un éditeur français qui publie des ouvrages sur la Corée et sur l'Asie de l'Est. Ma première question, elle est toute bête. Rien que dans le titre, vous parlez d'expérience. Pourquoi et en quoi Morangmong était une expérience ?

  • Speaker #1

    Parce que ça se passe en Corée du Nord. Il n'était pas évident d'imaginer les tournages en Corée du Nord. Il y en a eu très peu d'étrangers qui sont allés se mêler au cinéma nord-coréen. Le cinéma nord-coréen existait à cette époque. On est en 1958. Le cinéma nord-coréen redémarre. Il est aidé par les Russes, par les Chinois. Il n'y a pas de problème. Il est plus puissant que le cinéma sud-coréen. Donc l'expérience, c'est d'envoyer... des pro-communistes, c'est une délégation communiste, là-bas, en Corée du Nord, et ils ont l'idée de faire un film. Les Norcois, les Alcohédiens, je ne sais pas, à cette époque, c'est l'époque du pacifisme, c'est-à-dire que Moscou et tous les partis communistes répandent l'idée qu'il faut avoir une entente un peu cordiale entre les pays de l'Est et les pays de l'Ouest, et le pacifisme est le mot d'ordre général qui est donné aux intellectuels pro. pour que l'on puisse trouver le top, et nous serons là-bas dans ce cas-là. Donc c'est une découverte, une tentative de rapprochement, et en même temps au niveau du cinéma, c'est... C'est une expérience totale parce que personne ne connaissait le cinéma nord-coréen. Du groupe de Français qui arrivent là-bas, personne ne connaissait ça. Après, l'expérience, c'est-à-dire que c'est un film qui a quelque chose d'expérimental aussi, dans son contenu, dans sa forme. Le scénario, déjà, était basé sur une histoire traditionnelle nord-coréenne, l'histoire de Chun-Yang, où l'indépendance souris, les consulés, c'est des messies chantées. des coréens traditionnels, surtout que raccourts de coréens. Donc, c'était une adaptation de cette vieille histoire traditionnelle, enfin, en manga-thymes, qui a... qui a conduit un scénario énorme en fait. Armand Gatti, c'est déjà un expérimentateur. Déjà à cette époque, il pense que le théâtre expérimental, il devait être un des grands leaders du cinéma expérimental, du théâtre expérimental en prison par exemple. Il a beaucoup essayé de ce côté-là. Et encore évidemment, il s'empare du matériel qu'on lui donne, c'est-à-dire l'histoire de Chun-Lan, et il va... faire un scénario qui est trop gros, trop long. Et Bonnardo, le réalisateur, lui, va retravailler ce scénario. Donc, c'est une suite d'expériences, sans savoir où il va, si ça peut marcher. Peut-être que Bonnardo, il a une petite idée derrière la tête. Bonnardo, il est nouveau dans le cinéma, et ensuite, il va faire une petite carrière à la télévision. Il n'a pas vécu longtemps. Mais il est... Il espère que cette histoire va lui rapporter quelque chose, peut finir en sermant une bonne réputation.

  • Speaker #0

    Dans l'image.

  • Speaker #1

    Il est un réalisateur aventurier qui sort des sentiers battus du cinéma français, l'expérience de son côté-là. C'est une expérience de gauchisme, c'est-à-dire aller à l'encontre de civilisations. qu'ils ne connaissent pas, et qui signent de voir ce qui est l'expériment du communisme. C'est à tout l'idée de l'expérimentation. C'est l'idée que j'ai de la Corée, et la paix, sur le mouvement. Elle se crée au moment où eux, ils y sont. Ils deviennent Coréens, et la Corée devient eux. Ils sont vraiment très ouverts et expérimentaux, en tous les sens. Ça a tardé... C'est un décor. La culture, pour eux, c'est un décor. La réalité, c'est la lutte des classes, c'est le déterminisme socio-culturel, c'est le déterminisme économique. C'est ça, la réalité pour eux. Donc, je repense à cette histoire traditionnelle, sur Romeo et Juliette, qui opposent des familles, qui opposent le riche et le pauvre, mais de manière traditionnelle. C'est le destin. Et ils essaient de trouver, par exemple, l'idée de liberté, l'idée de liberté des démons, l'idée de liberté individuelle. Il y a un héros dans ce film-là, il n'existe pas dans l'histoire traditionnelle. C'est ce héros, c'est l'étranger de Camus. C'est l'étranger de Camus, c'est l'horizon. Il est là, il expérimente sa volonté. Donc la libre volonté, ça c'est pas un concept qui existe dans la tradition coréenne, c'est pas du tout ça. Donc oui, ils impliquent ça dans ce décor coréen. Mais ils ne sont pas du tout essentialistes, ils ne sont pas du tout identitaires. Pour eux, c'est la révolution. C'est un pays révolutionnaire, et la révolution se le fait. C'est pas un retour, c'est pas post-moderne. Ils sont pas dans... On va dire, dans un certain sens, ils sont post-modernes parce qu'ils s'intéressent à ce passé, mais ils sont pas... dans le sens actuel, c'est-à-dire néo-conservateur, néo-traditionnaliste. Il ne veut pas restaurer les rois et toute cette sphagra de tradition. Ils sont dans une espérémentation de renouveau avec des traces du passé. Il pense qu'il y a des choses du passé qui ne peuvent pas être jetées,

  • Speaker #0

    qui ne peuvent pas être jetées,

  • Speaker #1

    qui ne peuvent pas être jetées, pour remettre en mouvement dans la bonne direction. Pour eux, c'est très clair, la dévergure de l'action, c'est la révolution socialiste.

  • Speaker #0

    Là, vous parlez un petit peu de toutes les influences, du coup, Camus, le néo-réalisme italien, toute cette période du cinéma italien qui a influencé le film. Mais est-ce que le film en lui-même a un style, du coup, qui se dégage ? C'est une authenticité et quelque chose d'unique du fait de ce mélange ? Et du coup, est-ce que ça se retransmet dans son style visuel également ?

  • Speaker #1

    Oui, il est unique parce que ça se retransmet dans son style visuel. Il est assez unique. Il y a un mélange déjà des lieux, des personnages qui sont gros, des habitations, des attitudes. Ce mélange-là dans une esthétique qui est très française. Parce que l'esthétique nord-coréenne à l'époque, c'est-à-dire en fait, c'est des films qui obéissent au réalisme socialiste. C'est une esthétique qui a été figée dans les années 30-34 à Moscou, reprise par les Chinois en 1942 et continuée par les Nord-Coréens dans les années 50. Donc c'est une esthétique idéaliste. Dans le réalisme socialiste, c'est conçu d'être politique, mais ça veut dire qu'en gros, il peut représenter des idées. Il peut représenter des idées. Tout le monde représente quelque chose. Il n'y a pas d'ombre, il n'y a pas d'effet d'ambiguïté du réel, il n'y a pas de complexité. Ce qui est là, c'est très simple. Et à l'époque, il fallait illustrer la résistance coréenne contre les Japonais. Il fallait illustrer la reconstruction du pays, montrer les rôles militaires, les climats militaires, les commissaires politiques qui pouvaient venir, le service des épidémies, de nourriture, etc. Il fallait illustrer le pays qui se développait à l'époque. Le film ne va pas du tout dans ce sens-là. Il y a quelques images obligatoires. Il fallait qu'ils montrent les constructions. L'université de Pérignan, par exemple, qui était en train de construire, c'était une image obligatoire. Quelques images traditionnelles de des filles sur des balançoires en robe traditionnelle. Tout ça, c'est des clichés qui étaient obligatoires. Ils ont inséré une fille, un peu, sûrement même malgré eux. Malgré eux. Ils n'ont pas oublié la Ligne Socialiste du tout. Le nouveau personnage est anti-militariste, pacifiste, c'est un charpentier, qu'il soit au nord ou au sud, ça ne m'inquiète pas trop, ce n'est pas le cas de politique. Il y a énormément d'éléments au niveau de l'histoire qui n'appartiennent pas à la Ligne Socialiste. Et l'esthétique aussi, donc le néo-réalisme italien, c'est-à-dire des plans assez larges qui mettent en dialectique. le contexte avec les personnages. Les personnages réagissent au contexte, et le contexte peut être bouleversé par le personnage. Cette dialectique-là, ça appartient à... Vous verriez une autre, on vous plaît, il y a l'italienne, il y en a d'autres. Claire Déguté sur Y a pas les niches en vieux blancs ça aussi, ça le contient. Pour monter un genre noir, on va dédicter ces règles-là comme... comme parrain du réalisme italien. Donc on retrouve ça, on retrouve ces éléments-là. En lumière, les lumières naturelles, pas trop d'effets, pas trop d'économie d'antage, par exemple, pas trop d'effets de musique qui viennent souligner désagérément les choses. Tout ça, ça n'appartient pas au modèle socialiste, ça appartient à l'université. Oui, européenne, je dirais européenne. On le retrouve dans d'autres films des années 50 en France. C'est un film basé sur une conne de sable, Tichus, qui s'appelle un peu Tichus. Il y a des films des années 50 français. qui donnent cet aspect-là. Ce qu'il y a, la différence, ce qui le ramène plus à l'Italie, en fait, c'est une sorte de silence. Il y a un silence, on peut dire que ça vient du problème logistique, du coup, pas pour rien. Mais je pense que c'était aussi cette volonté, un peu, par rapport au cinéma français qui commençait à être très très bravant dans les années 50. C'était les diadromes, les dialogistes, les romans, tout ça. Donc là, on ne voit pas dans ce sens. Leonardo va dans le sens des observations, du silence, des temps morts.

  • Speaker #0

    Sentir le temps, en fait, à travers le film.

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est ça. Laisser l'image parler.

  • Speaker #0

    Laisser l'image parler.

  • Speaker #1

    L'acteur, ce dialogue des acteurs. Et en fait, on peut le voir comme 58, c'est l'année de Hiroshima Mon Amour. de la neige de Duras et de René. Et on peut voir ça comme un lien. C'est assez proche en fait. Là, cette esthétique de silence, cette esthétique de leur dignité sur des personnages qui sont en doute, qui hésitent dans leurs gestes, qui hésitent dans leur attitude. Donc c'est une sorte de néo-réalisme qui va vers une modernité qui n'était pas encore, en France, tout à fait au point. Mais le gros chemin de l'amour sort en même temps. Et sort dans cette enquête quand eux sont en train de créer l'amour.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que peut-être pour des personnes, justement si je leur présente le film, vous allez voir un film nord-coréen, inconsciemment, je pense que beaucoup, on va avoir ces espèces de plans en tête, un petit peu en contre-plongée, qui font un petit peu la gloire des idéaux dont on a parlé, etc. Et finalement, Morang Mong s'éloigne. complètement de cet esthétisme, si j'ai bien compris.

  • Speaker #1

    C'est pas du tout un film nord-coréen. Ça, il faut être clair. C'est un film français, complètement français, qui a été, on va dire, coproduit par les nord-coréens. Mais c'est pas un film nord-coréen du tout. Du scénario, jusqu'au tournage, au montage, ça utilise des éléments, comme par exemple la musique. La musique, la logique... de l'enquête nationale au nord-coréen. Non, c'est... Bien, on peut dire ça, que c'est un film nord-coréen. C'est pas... Il n'est pas d'essence nord-coréenne. Donc, c'est un film français tourné en Corée du Nord. Ça, c'est la définition de mon langue. Un film français écrit par des Français, réalisé par des Français, interprété aussi par des Français, ce qui transporte la... toutes les problématiques de la France, les problématiques politiques et les problématiques esthétiques aussi au niveau du cinéma, sont transportées d'abord en Corée. Donc c'est une sorte de terrain d'expérience où ils appliquent leurs propres problématiques. Mais c'est pas un peu leur problème. D'ailleurs, leur problème était très clair, ça c'est pas un film.

  • Speaker #0

    Je pense aussi, aujourd'hui, ça fait peut-être plus d'une bonne vingtaine d'années, on a cette vague culturelle coréenne, sud-coréenne précisément, la Hallyu, qui est venue avec son autre film, Old Boy, Memories of Murder, etc., qui évolue mais qui continue encore aujourd'hui. Je crois qu'il y a eu la bande-annonce du dernier Bong Joon-ho, qui maintenant travaille plutôt aux Etats-Unis, me semble-t-il. Comment est-ce que, justement, le cinéma nord-coréen existe, s'il existe toujours, vis-à-vis du cinéma sud-coréen ?

  • Speaker #1

    Il a existé jusqu'aux années 80. Il y a eu une production, pratiquement, avec des gros succès. Dans les années 80, il y a encore le Bloc de l'Est, encore la Tchèque-Ostromatique, la Pologne, la Russie. Ils ont des grands succès. en 72, très bien fixé nord-coréen, on a un truc aussi en Afrique, on a des petits communistes en Afrique, donc il n'y a aucun Africain... Ma première rencontre avec des cinéastes nord-coréens, c'est des étudiants qui allaient au Mozambique. Des étudiants nord-coréens qui voyageaient à travers Paris, qui allaient au Mozambique, et qui après faisaient un stage en Égypte. Donc il y a tout un réseau de circulation de films, d'étudiants de cinéma, de cinéastes, qui a existé jusqu'en 1910.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc là, il y a eu...... Ce qui s'est passé, c'est qu'une crise économique, une crise économique, le cinéma nord-coréen n'est pas privé, c'est un cinéma d'État, un cinéma qui est complètement financé par l'État. Donc, ils ont réduit le budget qui était attribué au film. de la crise économique. Il s'est servi petit à petit. Kim Jong-il, le père de l'actuel éditeur, était cinéphile. Donc, il a maintenu une place. Par exemple, les acteurs ou les actrices, spécialement, étaient dans l'autre sphère du pouvoir en Corée. C'est riche, ça a bien sens. Mais malgré sa cinéphilie, il a quand même réduit... Le film s'est réduit énormément. Je me souviens l'année dernière, en 2005, j'ai arrêté une vingtaine de films nord-coréens. C'était une dernière tentative de la Corée du Nord de rentrer en Europe, de montrer leur film en Europe, avec le journal du jeune Nord-Coréen, par exemple. Il y a un coup de feuille de film Nord-Coréen qui est sorti chez Pretty Future. À cette époque-là, on a... ça a coûté cher parce que j'ai voulu avoir des amas de coups d'argent. En même temps, c'était... De leur part, c'était une volonté de se faire connaître, de se faire connaître par Simonin. Et pourtant, qu'il était renouvelé, mais c'était pas par le blanc, pour que l'on se dise pas quoi. Ça a très bien marché ce monsieur, une projection à Paris, où la salle était comble, les discussions allaient dans tous les sens, plutôt politique en fait, pour que Simba tourne à tout. C'est normal, c'était... C'était... tellement rare de grands joueurs coréens apparaître. Et là, c'était une sorte de barreau de tonneau, parce que c'était la dernière fois qu'ils pouvaient faire des films et tenter d'avoir une industrie du cinéma. Ensuite ça s'est réduit, Kim Jong-un, le acteur, a réduit le statut des acteurs et des actrices, il a un peu gradué pour des raisons de personnage, il a misé un peu sur la télévision, c'est là où on peut faire un parallèle avec la Corée du Sud. des dramas, des dramas nord-coréens, qui ressemblent vraiment beaucoup aux sud-coréens. Et ça a été accepté il y a un peu de temps. C'était les jeunes premiers de Brass Charmant, qui est une série nord-coréenne. Et j'ai accepté que c'était cette adresse, c'est exactement pour le sud, pas des jeunes filles, c'est une sorte de romance pour les jeunes filles. En général. Au nord, c'est un peu plus familial, c'est un peu plus large. Et les trains de fusée âgés, par exemple, en cours du nord, dans les trains, la description est devenue plus facile, c'est moins cher. Les sitcoms, c'est plus facile à tourner, c'est moins cher. Et il y a moins de films, trop peu de films. L'un des films, je crois que l'année dernière, pendant six ans, il n'y a pas eu de film. Les films de fiction officielle, il n'y en a pas eu encore. et donc il y en a un qui est sorti à l'univers de mer qui est prochainement à la FIM des années 70 et qui n'est pas très différent des films d'avant non on ne peut pas on ne peut pas comparer le boom du cinéma sud-coréen au coût des films qu'on ne peut plus.

  • Speaker #0

    Le espérateur en revanche,

  • Speaker #1

    le Le président d'État, Kim Jong-il, était cynique et pensait que le cinéma avait un rôle à jouer dans le spectacle nord-coréen. Pour moi, l'image est très importante. Je l'appelle un régime scopique. C'est un peu... C'est pas une idéologie, c'est un peu abstrait de l'idéologie. Mais on peut transformer l'idéologie en image. C'est ça. C'est là-bas. Dans le cinéma, c'est comme ça. Ça transporte l'image idéologique. et d'orgueiller. Ils ne sont pas du tout anti-cinéma, ils ne sont pas du tout anti-cinéphiles, et je pense que c'est un problème économique, avec la fin de l'URSS, ils n'ont plus de support, ils ont tout le matériel, spécialement le matériel qui est venu de Russie, qui est très important, qui est complètement vieillit, qui s'autogétruit, et qui n'est pas redoublé.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Antoine Coppola d'avoir pris le temps avec moi de revisiter Morangbong, retourner à Morangbong, et je rappelle à nouveau le titre de votre livre, Ciné-Voyage en Corée du Nord, l'expérience du film Morangbong aux éditions L'Atelier des Cahiers. Pour aller plus loin, je vous laisse un lien où vous pourrez en découvrir davantage sur le livre, ainsi que l'épisode hors-série que je vous diffuserai prochainement. Et voilà, cette troisième séance de rétro-ciné consacrée à Morangbong, baisse le rideau. J'espère que cet épisode vous aura plu et vous aura donné envie de découvrir ce film unique. Si c'est le cas, laissez-nous un commentaire et des étoiles sur Apple Podcasts et notre compte Instagram. Votre soutien nous est précieux. Comme d'habitude, je vous laisse le lien vers le film en description et vous souhaite une bonne séance, en attendant de vous retrouver prochainement dans un nouvel épisode de Rétro Ciné !

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Description

🎬 [Rétro Cinéma – Séance 3 – Septembre 2024]

Morangbong, Chronique Coréenne (1959) – Un film français tourné en Corée du Nord, entre histoire et censure

🎧 Bienvenue dans Rétro Cinéma, le podcast cinéma qui vous recommande des films de patrimoine, parfois oubliés, toujours fascinants.

🇰🇵 Une séance exceptionnelle autour d’un film rare et méconnu :

🎞 Morangbong, Chronique Coréenne (1959)
🎙 Avec la participation exclusive d’Antoine Coppola, professeur de cinéma et spécialiste du cinéma coréen.

🎥 Un film français... tourné en Corée du Nord

Dans cet épisode, nous découvrons un film unique dans l’histoire du cinéma français :
👉 Morangbong, réalisé par Jean-Claude Bonnardot, raconte l’amour contrarié d’un jeune ébéniste et d’une chanteuse de pansori, sur fond de guerre de Corée.

🎬 Ce long métrage tourné avec des artistes nord-coréens est la seule coproduction entre la France et la Corée du Nord. Censuré en France jusqu’en 1963, il a été injustement oublié, malgré sa sélection à Cannes 1960 et sa redécouverte en Corée du Nord dans les années 2010.

🎙 Une interview inédite d'Antoine Coppola

J’ai eu le privilège de recevoir Antoine Coppola, auteur de Ciné-voyage en Corée du Nord (L’Atelier des Cahiers), un essai passionnant sur cette aventure cinématographique hors normes.

Nous évoquons ensemble :

  • Les coulisses du tournage en Corée du Nord

  • Le contexte politique et la censure en France

  • L’histoire du film et son message pacifiste

  • Le rôle d’Armand Gatti et des intellectuels français dans ce projet

📚 Son ouvrage est disponible ici : L’Atelier des Cahiers – Morangbong

🎧 Prolongez l’écoute…

Notre échange avec Antoine Coppola était si riche que je vous prépare un épisode hors-séance exclusif avec l’entretien complet :
🎤 Une plongée dans l’histoire du cinéma entre diplomatie, création et mémoire.

📺 Où voir Morangbong ?

Regardez gratuitement le film ici : Morangbong

➡️ Un document rare à ne pas manquer pour les passionnés de cinéma engagé, d’histoire du cinéma, et de films censurés.

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  • Speaker #0

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  • Speaker #1

    Bienvenue dans le programme de travail de la mission.

  • Speaker #0

    Le film, profondément pacifiste et humaniste, reflète le traumatisme causé par la guerre de Corée et la division de la péninsule tout en espérant une réunification pacifique. Cette histoire symbolise à la fois la division d'une nation et la force des sentiments qui surmontent les horreurs du conflit. Pourtant, le film a été censuré dès 1959 pour des raisons liées à la politique étrangère de la France. Les raisons officielles ? La scène du bombardement du théâtre par des avions portant le signe de l'ONU. Les vêtements d'un détenu coréen sur lesquels se trouvent les insignes de l'ONU qu'il piétinera. Le respect des bonnes relations entre la France et la Corée du Sud. Même si tout ne semble pas si évident lors du visionnage du film, certaines de ces scènes ayant été des ajouts non mis en scène par Bonnardo. Le producteur Marcel Degliam a contourné la censure en inscrivant le film sous nationalité belge, où le film sera terminé d'être monté. Après quelques projections privées, le film a été présenté lors d'une séance publique à Cannes le 11 mai 1960, hors festival. La censure sera finalement levée en 1963. A noter que Morang Bang sera récompensé du prix spécial du comité au 12e festival international du film de Pyongyang en 2010 pour son rôle unique dans la collaboration cinématographique entre la France et la Corée du Nord, mettant en avant des thèmes de paix et d'humanisme. Pour approfondir ce podcast, j'eus le plaisir d'interviewer Antoine Coppola, professeur de cinéma à l'université Songyongwan de Séoul et auteur du livre intitulé Ciné-Voyage en Corée du Nord, l'expérience du film Morangbong, publié aux éditions L'Atelier des Cahiers, éditeur français publiant des ouvrages sur la Corée et l'Asie de l'Est. Je vous livre ici certains extraits de notre entretien afin de compléter cette séance et pour les plus curieux d'entre vous, je vous prépare un épisode hors série avec l'intégralité de nos échanges. Merci de prendre le temps d'aborder ce film avec nous. Vous êtes maître de conférence à l'université Songyongwan de Séoul. Et du coup, vous êtes auteur... Professeur. Et du coup, vous avez écrit, en fait, le livre intitulé Ciné-voyage en Corée du Nord, l'expérience du film Morangbong, qui est publié aux éditions L'Atelier des Cahiers, qui est un éditeur français qui publie des ouvrages sur la Corée et sur l'Asie de l'Est. Ma première question, elle est toute bête. Rien que dans le titre, vous parlez d'expérience. Pourquoi et en quoi Morangmong était une expérience ?

  • Speaker #1

    Parce que ça se passe en Corée du Nord. Il n'était pas évident d'imaginer les tournages en Corée du Nord. Il y en a eu très peu d'étrangers qui sont allés se mêler au cinéma nord-coréen. Le cinéma nord-coréen existait à cette époque. On est en 1958. Le cinéma nord-coréen redémarre. Il est aidé par les Russes, par les Chinois. Il n'y a pas de problème. Il est plus puissant que le cinéma sud-coréen. Donc l'expérience, c'est d'envoyer... des pro-communistes, c'est une délégation communiste, là-bas, en Corée du Nord, et ils ont l'idée de faire un film. Les Norcois, les Alcohédiens, je ne sais pas, à cette époque, c'est l'époque du pacifisme, c'est-à-dire que Moscou et tous les partis communistes répandent l'idée qu'il faut avoir une entente un peu cordiale entre les pays de l'Est et les pays de l'Ouest, et le pacifisme est le mot d'ordre général qui est donné aux intellectuels pro. pour que l'on puisse trouver le top, et nous serons là-bas dans ce cas-là. Donc c'est une découverte, une tentative de rapprochement, et en même temps au niveau du cinéma, c'est... C'est une expérience totale parce que personne ne connaissait le cinéma nord-coréen. Du groupe de Français qui arrivent là-bas, personne ne connaissait ça. Après, l'expérience, c'est-à-dire que c'est un film qui a quelque chose d'expérimental aussi, dans son contenu, dans sa forme. Le scénario, déjà, était basé sur une histoire traditionnelle nord-coréenne, l'histoire de Chun-Yang, où l'indépendance souris, les consulés, c'est des messies chantées. des coréens traditionnels, surtout que raccourts de coréens. Donc, c'était une adaptation de cette vieille histoire traditionnelle, enfin, en manga-thymes, qui a... qui a conduit un scénario énorme en fait. Armand Gatti, c'est déjà un expérimentateur. Déjà à cette époque, il pense que le théâtre expérimental, il devait être un des grands leaders du cinéma expérimental, du théâtre expérimental en prison par exemple. Il a beaucoup essayé de ce côté-là. Et encore évidemment, il s'empare du matériel qu'on lui donne, c'est-à-dire l'histoire de Chun-Lan, et il va... faire un scénario qui est trop gros, trop long. Et Bonnardo, le réalisateur, lui, va retravailler ce scénario. Donc, c'est une suite d'expériences, sans savoir où il va, si ça peut marcher. Peut-être que Bonnardo, il a une petite idée derrière la tête. Bonnardo, il est nouveau dans le cinéma, et ensuite, il va faire une petite carrière à la télévision. Il n'a pas vécu longtemps. Mais il est... Il espère que cette histoire va lui rapporter quelque chose, peut finir en sermant une bonne réputation.

  • Speaker #0

    Dans l'image.

  • Speaker #1

    Il est un réalisateur aventurier qui sort des sentiers battus du cinéma français, l'expérience de son côté-là. C'est une expérience de gauchisme, c'est-à-dire aller à l'encontre de civilisations. qu'ils ne connaissent pas, et qui signent de voir ce qui est l'expériment du communisme. C'est à tout l'idée de l'expérimentation. C'est l'idée que j'ai de la Corée, et la paix, sur le mouvement. Elle se crée au moment où eux, ils y sont. Ils deviennent Coréens, et la Corée devient eux. Ils sont vraiment très ouverts et expérimentaux, en tous les sens. Ça a tardé... C'est un décor. La culture, pour eux, c'est un décor. La réalité, c'est la lutte des classes, c'est le déterminisme socio-culturel, c'est le déterminisme économique. C'est ça, la réalité pour eux. Donc, je repense à cette histoire traditionnelle, sur Romeo et Juliette, qui opposent des familles, qui opposent le riche et le pauvre, mais de manière traditionnelle. C'est le destin. Et ils essaient de trouver, par exemple, l'idée de liberté, l'idée de liberté des démons, l'idée de liberté individuelle. Il y a un héros dans ce film-là, il n'existe pas dans l'histoire traditionnelle. C'est ce héros, c'est l'étranger de Camus. C'est l'étranger de Camus, c'est l'horizon. Il est là, il expérimente sa volonté. Donc la libre volonté, ça c'est pas un concept qui existe dans la tradition coréenne, c'est pas du tout ça. Donc oui, ils impliquent ça dans ce décor coréen. Mais ils ne sont pas du tout essentialistes, ils ne sont pas du tout identitaires. Pour eux, c'est la révolution. C'est un pays révolutionnaire, et la révolution se le fait. C'est pas un retour, c'est pas post-moderne. Ils sont pas dans... On va dire, dans un certain sens, ils sont post-modernes parce qu'ils s'intéressent à ce passé, mais ils sont pas... dans le sens actuel, c'est-à-dire néo-conservateur, néo-traditionnaliste. Il ne veut pas restaurer les rois et toute cette sphagra de tradition. Ils sont dans une espérémentation de renouveau avec des traces du passé. Il pense qu'il y a des choses du passé qui ne peuvent pas être jetées,

  • Speaker #0

    qui ne peuvent pas être jetées,

  • Speaker #1

    qui ne peuvent pas être jetées, pour remettre en mouvement dans la bonne direction. Pour eux, c'est très clair, la dévergure de l'action, c'est la révolution socialiste.

  • Speaker #0

    Là, vous parlez un petit peu de toutes les influences, du coup, Camus, le néo-réalisme italien, toute cette période du cinéma italien qui a influencé le film. Mais est-ce que le film en lui-même a un style, du coup, qui se dégage ? C'est une authenticité et quelque chose d'unique du fait de ce mélange ? Et du coup, est-ce que ça se retransmet dans son style visuel également ?

  • Speaker #1

    Oui, il est unique parce que ça se retransmet dans son style visuel. Il est assez unique. Il y a un mélange déjà des lieux, des personnages qui sont gros, des habitations, des attitudes. Ce mélange-là dans une esthétique qui est très française. Parce que l'esthétique nord-coréenne à l'époque, c'est-à-dire en fait, c'est des films qui obéissent au réalisme socialiste. C'est une esthétique qui a été figée dans les années 30-34 à Moscou, reprise par les Chinois en 1942 et continuée par les Nord-Coréens dans les années 50. Donc c'est une esthétique idéaliste. Dans le réalisme socialiste, c'est conçu d'être politique, mais ça veut dire qu'en gros, il peut représenter des idées. Il peut représenter des idées. Tout le monde représente quelque chose. Il n'y a pas d'ombre, il n'y a pas d'effet d'ambiguïté du réel, il n'y a pas de complexité. Ce qui est là, c'est très simple. Et à l'époque, il fallait illustrer la résistance coréenne contre les Japonais. Il fallait illustrer la reconstruction du pays, montrer les rôles militaires, les climats militaires, les commissaires politiques qui pouvaient venir, le service des épidémies, de nourriture, etc. Il fallait illustrer le pays qui se développait à l'époque. Le film ne va pas du tout dans ce sens-là. Il y a quelques images obligatoires. Il fallait qu'ils montrent les constructions. L'université de Pérignan, par exemple, qui était en train de construire, c'était une image obligatoire. Quelques images traditionnelles de des filles sur des balançoires en robe traditionnelle. Tout ça, c'est des clichés qui étaient obligatoires. Ils ont inséré une fille, un peu, sûrement même malgré eux. Malgré eux. Ils n'ont pas oublié la Ligne Socialiste du tout. Le nouveau personnage est anti-militariste, pacifiste, c'est un charpentier, qu'il soit au nord ou au sud, ça ne m'inquiète pas trop, ce n'est pas le cas de politique. Il y a énormément d'éléments au niveau de l'histoire qui n'appartiennent pas à la Ligne Socialiste. Et l'esthétique aussi, donc le néo-réalisme italien, c'est-à-dire des plans assez larges qui mettent en dialectique. le contexte avec les personnages. Les personnages réagissent au contexte, et le contexte peut être bouleversé par le personnage. Cette dialectique-là, ça appartient à... Vous verriez une autre, on vous plaît, il y a l'italienne, il y en a d'autres. Claire Déguté sur Y a pas les niches en vieux blancs ça aussi, ça le contient. Pour monter un genre noir, on va dédicter ces règles-là comme... comme parrain du réalisme italien. Donc on retrouve ça, on retrouve ces éléments-là. En lumière, les lumières naturelles, pas trop d'effets, pas trop d'économie d'antage, par exemple, pas trop d'effets de musique qui viennent souligner désagérément les choses. Tout ça, ça n'appartient pas au modèle socialiste, ça appartient à l'université. Oui, européenne, je dirais européenne. On le retrouve dans d'autres films des années 50 en France. C'est un film basé sur une conne de sable, Tichus, qui s'appelle un peu Tichus. Il y a des films des années 50 français. qui donnent cet aspect-là. Ce qu'il y a, la différence, ce qui le ramène plus à l'Italie, en fait, c'est une sorte de silence. Il y a un silence, on peut dire que ça vient du problème logistique, du coup, pas pour rien. Mais je pense que c'était aussi cette volonté, un peu, par rapport au cinéma français qui commençait à être très très bravant dans les années 50. C'était les diadromes, les dialogistes, les romans, tout ça. Donc là, on ne voit pas dans ce sens. Leonardo va dans le sens des observations, du silence, des temps morts.

  • Speaker #0

    Sentir le temps, en fait, à travers le film.

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est ça. Laisser l'image parler.

  • Speaker #0

    Laisser l'image parler.

  • Speaker #1

    L'acteur, ce dialogue des acteurs. Et en fait, on peut le voir comme 58, c'est l'année de Hiroshima Mon Amour. de la neige de Duras et de René. Et on peut voir ça comme un lien. C'est assez proche en fait. Là, cette esthétique de silence, cette esthétique de leur dignité sur des personnages qui sont en doute, qui hésitent dans leurs gestes, qui hésitent dans leur attitude. Donc c'est une sorte de néo-réalisme qui va vers une modernité qui n'était pas encore, en France, tout à fait au point. Mais le gros chemin de l'amour sort en même temps. Et sort dans cette enquête quand eux sont en train de créer l'amour.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que peut-être pour des personnes, justement si je leur présente le film, vous allez voir un film nord-coréen, inconsciemment, je pense que beaucoup, on va avoir ces espèces de plans en tête, un petit peu en contre-plongée, qui font un petit peu la gloire des idéaux dont on a parlé, etc. Et finalement, Morang Mong s'éloigne. complètement de cet esthétisme, si j'ai bien compris.

  • Speaker #1

    C'est pas du tout un film nord-coréen. Ça, il faut être clair. C'est un film français, complètement français, qui a été, on va dire, coproduit par les nord-coréens. Mais c'est pas un film nord-coréen du tout. Du scénario, jusqu'au tournage, au montage, ça utilise des éléments, comme par exemple la musique. La musique, la logique... de l'enquête nationale au nord-coréen. Non, c'est... Bien, on peut dire ça, que c'est un film nord-coréen. C'est pas... Il n'est pas d'essence nord-coréenne. Donc, c'est un film français tourné en Corée du Nord. Ça, c'est la définition de mon langue. Un film français écrit par des Français, réalisé par des Français, interprété aussi par des Français, ce qui transporte la... toutes les problématiques de la France, les problématiques politiques et les problématiques esthétiques aussi au niveau du cinéma, sont transportées d'abord en Corée. Donc c'est une sorte de terrain d'expérience où ils appliquent leurs propres problématiques. Mais c'est pas un peu leur problème. D'ailleurs, leur problème était très clair, ça c'est pas un film.

  • Speaker #0

    Je pense aussi, aujourd'hui, ça fait peut-être plus d'une bonne vingtaine d'années, on a cette vague culturelle coréenne, sud-coréenne précisément, la Hallyu, qui est venue avec son autre film, Old Boy, Memories of Murder, etc., qui évolue mais qui continue encore aujourd'hui. Je crois qu'il y a eu la bande-annonce du dernier Bong Joon-ho, qui maintenant travaille plutôt aux Etats-Unis, me semble-t-il. Comment est-ce que, justement, le cinéma nord-coréen existe, s'il existe toujours, vis-à-vis du cinéma sud-coréen ?

  • Speaker #1

    Il a existé jusqu'aux années 80. Il y a eu une production, pratiquement, avec des gros succès. Dans les années 80, il y a encore le Bloc de l'Est, encore la Tchèque-Ostromatique, la Pologne, la Russie. Ils ont des grands succès. en 72, très bien fixé nord-coréen, on a un truc aussi en Afrique, on a des petits communistes en Afrique, donc il n'y a aucun Africain... Ma première rencontre avec des cinéastes nord-coréens, c'est des étudiants qui allaient au Mozambique. Des étudiants nord-coréens qui voyageaient à travers Paris, qui allaient au Mozambique, et qui après faisaient un stage en Égypte. Donc il y a tout un réseau de circulation de films, d'étudiants de cinéma, de cinéastes, qui a existé jusqu'en 1910.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc là, il y a eu...... Ce qui s'est passé, c'est qu'une crise économique, une crise économique, le cinéma nord-coréen n'est pas privé, c'est un cinéma d'État, un cinéma qui est complètement financé par l'État. Donc, ils ont réduit le budget qui était attribué au film. de la crise économique. Il s'est servi petit à petit. Kim Jong-il, le père de l'actuel éditeur, était cinéphile. Donc, il a maintenu une place. Par exemple, les acteurs ou les actrices, spécialement, étaient dans l'autre sphère du pouvoir en Corée. C'est riche, ça a bien sens. Mais malgré sa cinéphilie, il a quand même réduit... Le film s'est réduit énormément. Je me souviens l'année dernière, en 2005, j'ai arrêté une vingtaine de films nord-coréens. C'était une dernière tentative de la Corée du Nord de rentrer en Europe, de montrer leur film en Europe, avec le journal du jeune Nord-Coréen, par exemple. Il y a un coup de feuille de film Nord-Coréen qui est sorti chez Pretty Future. À cette époque-là, on a... ça a coûté cher parce que j'ai voulu avoir des amas de coups d'argent. En même temps, c'était... De leur part, c'était une volonté de se faire connaître, de se faire connaître par Simonin. Et pourtant, qu'il était renouvelé, mais c'était pas par le blanc, pour que l'on se dise pas quoi. Ça a très bien marché ce monsieur, une projection à Paris, où la salle était comble, les discussions allaient dans tous les sens, plutôt politique en fait, pour que Simba tourne à tout. C'est normal, c'était... C'était... tellement rare de grands joueurs coréens apparaître. Et là, c'était une sorte de barreau de tonneau, parce que c'était la dernière fois qu'ils pouvaient faire des films et tenter d'avoir une industrie du cinéma. Ensuite ça s'est réduit, Kim Jong-un, le acteur, a réduit le statut des acteurs et des actrices, il a un peu gradué pour des raisons de personnage, il a misé un peu sur la télévision, c'est là où on peut faire un parallèle avec la Corée du Sud. des dramas, des dramas nord-coréens, qui ressemblent vraiment beaucoup aux sud-coréens. Et ça a été accepté il y a un peu de temps. C'était les jeunes premiers de Brass Charmant, qui est une série nord-coréenne. Et j'ai accepté que c'était cette adresse, c'est exactement pour le sud, pas des jeunes filles, c'est une sorte de romance pour les jeunes filles. En général. Au nord, c'est un peu plus familial, c'est un peu plus large. Et les trains de fusée âgés, par exemple, en cours du nord, dans les trains, la description est devenue plus facile, c'est moins cher. Les sitcoms, c'est plus facile à tourner, c'est moins cher. Et il y a moins de films, trop peu de films. L'un des films, je crois que l'année dernière, pendant six ans, il n'y a pas eu de film. Les films de fiction officielle, il n'y en a pas eu encore. et donc il y en a un qui est sorti à l'univers de mer qui est prochainement à la FIM des années 70 et qui n'est pas très différent des films d'avant non on ne peut pas on ne peut pas comparer le boom du cinéma sud-coréen au coût des films qu'on ne peut plus.

  • Speaker #0

    Le espérateur en revanche,

  • Speaker #1

    le Le président d'État, Kim Jong-il, était cynique et pensait que le cinéma avait un rôle à jouer dans le spectacle nord-coréen. Pour moi, l'image est très importante. Je l'appelle un régime scopique. C'est un peu... C'est pas une idéologie, c'est un peu abstrait de l'idéologie. Mais on peut transformer l'idéologie en image. C'est ça. C'est là-bas. Dans le cinéma, c'est comme ça. Ça transporte l'image idéologique. et d'orgueiller. Ils ne sont pas du tout anti-cinéma, ils ne sont pas du tout anti-cinéphiles, et je pense que c'est un problème économique, avec la fin de l'URSS, ils n'ont plus de support, ils ont tout le matériel, spécialement le matériel qui est venu de Russie, qui est très important, qui est complètement vieillit, qui s'autogétruit, et qui n'est pas redoublé.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Antoine Coppola d'avoir pris le temps avec moi de revisiter Morangbong, retourner à Morangbong, et je rappelle à nouveau le titre de votre livre, Ciné-Voyage en Corée du Nord, l'expérience du film Morangbong aux éditions L'Atelier des Cahiers. Pour aller plus loin, je vous laisse un lien où vous pourrez en découvrir davantage sur le livre, ainsi que l'épisode hors-série que je vous diffuserai prochainement. Et voilà, cette troisième séance de rétro-ciné consacrée à Morangbong, baisse le rideau. J'espère que cet épisode vous aura plu et vous aura donné envie de découvrir ce film unique. Si c'est le cas, laissez-nous un commentaire et des étoiles sur Apple Podcasts et notre compte Instagram. Votre soutien nous est précieux. Comme d'habitude, je vous laisse le lien vers le film en description et vous souhaite une bonne séance, en attendant de vous retrouver prochainement dans un nouvel épisode de Rétro Ciné !

Description

🎬 [Rétro Cinéma – Séance 3 – Septembre 2024]

Morangbong, Chronique Coréenne (1959) – Un film français tourné en Corée du Nord, entre histoire et censure

🎧 Bienvenue dans Rétro Cinéma, le podcast cinéma qui vous recommande des films de patrimoine, parfois oubliés, toujours fascinants.

🇰🇵 Une séance exceptionnelle autour d’un film rare et méconnu :

🎞 Morangbong, Chronique Coréenne (1959)
🎙 Avec la participation exclusive d’Antoine Coppola, professeur de cinéma et spécialiste du cinéma coréen.

🎥 Un film français... tourné en Corée du Nord

Dans cet épisode, nous découvrons un film unique dans l’histoire du cinéma français :
👉 Morangbong, réalisé par Jean-Claude Bonnardot, raconte l’amour contrarié d’un jeune ébéniste et d’une chanteuse de pansori, sur fond de guerre de Corée.

🎬 Ce long métrage tourné avec des artistes nord-coréens est la seule coproduction entre la France et la Corée du Nord. Censuré en France jusqu’en 1963, il a été injustement oublié, malgré sa sélection à Cannes 1960 et sa redécouverte en Corée du Nord dans les années 2010.

🎙 Une interview inédite d'Antoine Coppola

J’ai eu le privilège de recevoir Antoine Coppola, auteur de Ciné-voyage en Corée du Nord (L’Atelier des Cahiers), un essai passionnant sur cette aventure cinématographique hors normes.

Nous évoquons ensemble :

  • Les coulisses du tournage en Corée du Nord

  • Le contexte politique et la censure en France

  • L’histoire du film et son message pacifiste

  • Le rôle d’Armand Gatti et des intellectuels français dans ce projet

📚 Son ouvrage est disponible ici : L’Atelier des Cahiers – Morangbong

🎧 Prolongez l’écoute…

Notre échange avec Antoine Coppola était si riche que je vous prépare un épisode hors-séance exclusif avec l’entretien complet :
🎤 Une plongée dans l’histoire du cinéma entre diplomatie, création et mémoire.

📺 Où voir Morangbong ?

Regardez gratuitement le film ici : Morangbong

➡️ Un document rare à ne pas manquer pour les passionnés de cinéma engagé, d’histoire du cinéma, et de films censurés.

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Rétro Cinéma :

Un podcast cinéphile pour explorer :
🎞️ Des films oubliés ou cultes
🌍 Des œuvres de toutes les époques et pays
📚 Des analyses de films et des entretiens inédits
🎙️ Avec un regard passionné sur le cinéma de patrimoine mondial

Et voilà, c'était Rétro Cinéma, ou Rétro Ciné pour les intimes, votre Podcast d'histoire du Cinéma mondial, qui vous transporte dans l'histoire des films de patrimoine du cinéma mondial avec des chefs d'oeuvres disponibles simplement, sur internet, dans vos médiathèques et cinémathèques, voir festivals de films de cinéma près de chez vous 🎬🍿


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Rétro Ciné, le podcast qui vous recommande des classiques du cinéma ou des films de niche, disponibles gratuitement ou presque. Je suis très heureux de vous retrouver pour ce troisième épisode, différent des deux précédents car j'ai eu le plaisir, pour la première fois, de recevoir un invité pour approfondir la découverte du film de cette troisième séance. A l'avenir, j'alternerai entre des épisodes avec ou sans invité, car je ne souhaite pas que ce podcast ait un format prédéfini, mais évolue en fonction des films traités, des occasions et aussi de vos retours. Alors laissez-moi votre avis sur notre compte Instagram, at rétrocine-pod ou Apple Podcast. Je suis curieux d'avoir vos retours sur ce premier essai. Après notre second épisode consacré à Solaris de Andrei Tarkovsky, je vous emmène donc... à la rencontre d'un film unique, un film français, mais dont la majorité de l'action se déroule à l'extrême-orient. Je vous emmène à la rencontre du cinéma français et coréen. Cependant, nous n'allons pas parler du cinéma sud-coréen, qui fait beaucoup parler de lui depuis presque 30 ans maintenant dans nos contrées, et malgré tout l'amour que j'ai pour les chefs-d'oeuvre Memories of Murder de Bong Joon-ho, Old Boy de Park Chan-wook, mais nous allons passer de l'autre côté de la frontière, à la rencontre d'un film du cinéma. les plus reclus du monde, mais qui, en 1958, a accueilli des intellectuels de gauche, voire d'extrême gauche, et qui reviendront de Corée du Nord avec des souvenirs, des reportages, un livre de photos, mais surtout, un film. Voici donc, pour cette troisième séance de notre podcast rétro-ciné, l'incroyable histoire derrière le film Morangbong de Jean-Claude Bonnardo. L'origine du film Morangbang, chronique coréenne, remonte à l'invitation par la Corée du Nord d'une délégation française à Pyongyang en 1958. Il s'agissait de la première délégation d'Europe occidentale à être invitée dans le pays après la guerre de Corée. Parmi les membres de cette délégation, tous ciblés pour leur opinion de gauche, voire d'extrême gauche, figuraient des journalistes, dont Raymond Lavigne, organisateur de ce voyage, et des artistes et intellectuels de renom, tels que le cinéaste Claude Lanzmann, récemment disparu. réalisateur du film documentaire moderne Shoah, le chansonnier militant Francis Lemarque, le photographe et réalisateur Chris Marker, réalisateur du court-métrage La Jetée, qui inspirera L'armée des douze singes de Terry Gilliam, ainsi qu'Armand Gatti, journaliste, écrivain et scénariste du film, et enfin Jean-Claude Bonnardo, son réalisateur. La Corée du Nord est alors dirigée par Kim Il-sung, père fondateur. Inspiré par ce qu'ils avaient découvert sur place, notamment les blessures laissées par le traumatisme de la partition du pays omniprésent chez tous les coréens, qu'ils soient du nord ou du sud, Gatti et Bonnardo décidèrent de réaliser ce long métrage de fiction. Ce film, tourné en noir et blanc en Corée du Nord, avec la collaboration d'artistes et de techniciens locaux, reste à ce jour la seule production cinématographique réalisée entre la France et la Corée du Nord. 1 L'histoire basée sur un conte traditionnel coréen mis à jour se déroule en pleine guerre de Corée en 1950 et raconte l'histoire de la séparation due au conflit intercoréen entre un jeune ébéniste amoureux et une chanteuse de pansori, forme traditionnelle. de musique coréenne qui combine le chant, la narration et les percussions. Le protagoniste s'engage dans l'armée pour défendre son pays, mais il est gravement blessé et fait prisonnier. Il tente alors de s'évader pour retrouver son amour, devenu interprète dans le théâtre souterrain de Morangbong, d'où le titre du film, qui continue à fonctionner malgré la guerre.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le programme de travail de la mission.

  • Speaker #0

    Le film, profondément pacifiste et humaniste, reflète le traumatisme causé par la guerre de Corée et la division de la péninsule tout en espérant une réunification pacifique. Cette histoire symbolise à la fois la division d'une nation et la force des sentiments qui surmontent les horreurs du conflit. Pourtant, le film a été censuré dès 1959 pour des raisons liées à la politique étrangère de la France. Les raisons officielles ? La scène du bombardement du théâtre par des avions portant le signe de l'ONU. Les vêtements d'un détenu coréen sur lesquels se trouvent les insignes de l'ONU qu'il piétinera. Le respect des bonnes relations entre la France et la Corée du Sud. Même si tout ne semble pas si évident lors du visionnage du film, certaines de ces scènes ayant été des ajouts non mis en scène par Bonnardo. Le producteur Marcel Degliam a contourné la censure en inscrivant le film sous nationalité belge, où le film sera terminé d'être monté. Après quelques projections privées, le film a été présenté lors d'une séance publique à Cannes le 11 mai 1960, hors festival. La censure sera finalement levée en 1963. A noter que Morang Bang sera récompensé du prix spécial du comité au 12e festival international du film de Pyongyang en 2010 pour son rôle unique dans la collaboration cinématographique entre la France et la Corée du Nord, mettant en avant des thèmes de paix et d'humanisme. Pour approfondir ce podcast, j'eus le plaisir d'interviewer Antoine Coppola, professeur de cinéma à l'université Songyongwan de Séoul et auteur du livre intitulé Ciné-Voyage en Corée du Nord, l'expérience du film Morangbong, publié aux éditions L'Atelier des Cahiers, éditeur français publiant des ouvrages sur la Corée et l'Asie de l'Est. Je vous livre ici certains extraits de notre entretien afin de compléter cette séance et pour les plus curieux d'entre vous, je vous prépare un épisode hors série avec l'intégralité de nos échanges. Merci de prendre le temps d'aborder ce film avec nous. Vous êtes maître de conférence à l'université Songyongwan de Séoul. Et du coup, vous êtes auteur... Professeur. Et du coup, vous avez écrit, en fait, le livre intitulé Ciné-voyage en Corée du Nord, l'expérience du film Morangbong, qui est publié aux éditions L'Atelier des Cahiers, qui est un éditeur français qui publie des ouvrages sur la Corée et sur l'Asie de l'Est. Ma première question, elle est toute bête. Rien que dans le titre, vous parlez d'expérience. Pourquoi et en quoi Morangmong était une expérience ?

  • Speaker #1

    Parce que ça se passe en Corée du Nord. Il n'était pas évident d'imaginer les tournages en Corée du Nord. Il y en a eu très peu d'étrangers qui sont allés se mêler au cinéma nord-coréen. Le cinéma nord-coréen existait à cette époque. On est en 1958. Le cinéma nord-coréen redémarre. Il est aidé par les Russes, par les Chinois. Il n'y a pas de problème. Il est plus puissant que le cinéma sud-coréen. Donc l'expérience, c'est d'envoyer... des pro-communistes, c'est une délégation communiste, là-bas, en Corée du Nord, et ils ont l'idée de faire un film. Les Norcois, les Alcohédiens, je ne sais pas, à cette époque, c'est l'époque du pacifisme, c'est-à-dire que Moscou et tous les partis communistes répandent l'idée qu'il faut avoir une entente un peu cordiale entre les pays de l'Est et les pays de l'Ouest, et le pacifisme est le mot d'ordre général qui est donné aux intellectuels pro. pour que l'on puisse trouver le top, et nous serons là-bas dans ce cas-là. Donc c'est une découverte, une tentative de rapprochement, et en même temps au niveau du cinéma, c'est... C'est une expérience totale parce que personne ne connaissait le cinéma nord-coréen. Du groupe de Français qui arrivent là-bas, personne ne connaissait ça. Après, l'expérience, c'est-à-dire que c'est un film qui a quelque chose d'expérimental aussi, dans son contenu, dans sa forme. Le scénario, déjà, était basé sur une histoire traditionnelle nord-coréenne, l'histoire de Chun-Yang, où l'indépendance souris, les consulés, c'est des messies chantées. des coréens traditionnels, surtout que raccourts de coréens. Donc, c'était une adaptation de cette vieille histoire traditionnelle, enfin, en manga-thymes, qui a... qui a conduit un scénario énorme en fait. Armand Gatti, c'est déjà un expérimentateur. Déjà à cette époque, il pense que le théâtre expérimental, il devait être un des grands leaders du cinéma expérimental, du théâtre expérimental en prison par exemple. Il a beaucoup essayé de ce côté-là. Et encore évidemment, il s'empare du matériel qu'on lui donne, c'est-à-dire l'histoire de Chun-Lan, et il va... faire un scénario qui est trop gros, trop long. Et Bonnardo, le réalisateur, lui, va retravailler ce scénario. Donc, c'est une suite d'expériences, sans savoir où il va, si ça peut marcher. Peut-être que Bonnardo, il a une petite idée derrière la tête. Bonnardo, il est nouveau dans le cinéma, et ensuite, il va faire une petite carrière à la télévision. Il n'a pas vécu longtemps. Mais il est... Il espère que cette histoire va lui rapporter quelque chose, peut finir en sermant une bonne réputation.

  • Speaker #0

    Dans l'image.

  • Speaker #1

    Il est un réalisateur aventurier qui sort des sentiers battus du cinéma français, l'expérience de son côté-là. C'est une expérience de gauchisme, c'est-à-dire aller à l'encontre de civilisations. qu'ils ne connaissent pas, et qui signent de voir ce qui est l'expériment du communisme. C'est à tout l'idée de l'expérimentation. C'est l'idée que j'ai de la Corée, et la paix, sur le mouvement. Elle se crée au moment où eux, ils y sont. Ils deviennent Coréens, et la Corée devient eux. Ils sont vraiment très ouverts et expérimentaux, en tous les sens. Ça a tardé... C'est un décor. La culture, pour eux, c'est un décor. La réalité, c'est la lutte des classes, c'est le déterminisme socio-culturel, c'est le déterminisme économique. C'est ça, la réalité pour eux. Donc, je repense à cette histoire traditionnelle, sur Romeo et Juliette, qui opposent des familles, qui opposent le riche et le pauvre, mais de manière traditionnelle. C'est le destin. Et ils essaient de trouver, par exemple, l'idée de liberté, l'idée de liberté des démons, l'idée de liberté individuelle. Il y a un héros dans ce film-là, il n'existe pas dans l'histoire traditionnelle. C'est ce héros, c'est l'étranger de Camus. C'est l'étranger de Camus, c'est l'horizon. Il est là, il expérimente sa volonté. Donc la libre volonté, ça c'est pas un concept qui existe dans la tradition coréenne, c'est pas du tout ça. Donc oui, ils impliquent ça dans ce décor coréen. Mais ils ne sont pas du tout essentialistes, ils ne sont pas du tout identitaires. Pour eux, c'est la révolution. C'est un pays révolutionnaire, et la révolution se le fait. C'est pas un retour, c'est pas post-moderne. Ils sont pas dans... On va dire, dans un certain sens, ils sont post-modernes parce qu'ils s'intéressent à ce passé, mais ils sont pas... dans le sens actuel, c'est-à-dire néo-conservateur, néo-traditionnaliste. Il ne veut pas restaurer les rois et toute cette sphagra de tradition. Ils sont dans une espérémentation de renouveau avec des traces du passé. Il pense qu'il y a des choses du passé qui ne peuvent pas être jetées,

  • Speaker #0

    qui ne peuvent pas être jetées,

  • Speaker #1

    qui ne peuvent pas être jetées, pour remettre en mouvement dans la bonne direction. Pour eux, c'est très clair, la dévergure de l'action, c'est la révolution socialiste.

  • Speaker #0

    Là, vous parlez un petit peu de toutes les influences, du coup, Camus, le néo-réalisme italien, toute cette période du cinéma italien qui a influencé le film. Mais est-ce que le film en lui-même a un style, du coup, qui se dégage ? C'est une authenticité et quelque chose d'unique du fait de ce mélange ? Et du coup, est-ce que ça se retransmet dans son style visuel également ?

  • Speaker #1

    Oui, il est unique parce que ça se retransmet dans son style visuel. Il est assez unique. Il y a un mélange déjà des lieux, des personnages qui sont gros, des habitations, des attitudes. Ce mélange-là dans une esthétique qui est très française. Parce que l'esthétique nord-coréenne à l'époque, c'est-à-dire en fait, c'est des films qui obéissent au réalisme socialiste. C'est une esthétique qui a été figée dans les années 30-34 à Moscou, reprise par les Chinois en 1942 et continuée par les Nord-Coréens dans les années 50. Donc c'est une esthétique idéaliste. Dans le réalisme socialiste, c'est conçu d'être politique, mais ça veut dire qu'en gros, il peut représenter des idées. Il peut représenter des idées. Tout le monde représente quelque chose. Il n'y a pas d'ombre, il n'y a pas d'effet d'ambiguïté du réel, il n'y a pas de complexité. Ce qui est là, c'est très simple. Et à l'époque, il fallait illustrer la résistance coréenne contre les Japonais. Il fallait illustrer la reconstruction du pays, montrer les rôles militaires, les climats militaires, les commissaires politiques qui pouvaient venir, le service des épidémies, de nourriture, etc. Il fallait illustrer le pays qui se développait à l'époque. Le film ne va pas du tout dans ce sens-là. Il y a quelques images obligatoires. Il fallait qu'ils montrent les constructions. L'université de Pérignan, par exemple, qui était en train de construire, c'était une image obligatoire. Quelques images traditionnelles de des filles sur des balançoires en robe traditionnelle. Tout ça, c'est des clichés qui étaient obligatoires. Ils ont inséré une fille, un peu, sûrement même malgré eux. Malgré eux. Ils n'ont pas oublié la Ligne Socialiste du tout. Le nouveau personnage est anti-militariste, pacifiste, c'est un charpentier, qu'il soit au nord ou au sud, ça ne m'inquiète pas trop, ce n'est pas le cas de politique. Il y a énormément d'éléments au niveau de l'histoire qui n'appartiennent pas à la Ligne Socialiste. Et l'esthétique aussi, donc le néo-réalisme italien, c'est-à-dire des plans assez larges qui mettent en dialectique. le contexte avec les personnages. Les personnages réagissent au contexte, et le contexte peut être bouleversé par le personnage. Cette dialectique-là, ça appartient à... Vous verriez une autre, on vous plaît, il y a l'italienne, il y en a d'autres. Claire Déguté sur Y a pas les niches en vieux blancs ça aussi, ça le contient. Pour monter un genre noir, on va dédicter ces règles-là comme... comme parrain du réalisme italien. Donc on retrouve ça, on retrouve ces éléments-là. En lumière, les lumières naturelles, pas trop d'effets, pas trop d'économie d'antage, par exemple, pas trop d'effets de musique qui viennent souligner désagérément les choses. Tout ça, ça n'appartient pas au modèle socialiste, ça appartient à l'université. Oui, européenne, je dirais européenne. On le retrouve dans d'autres films des années 50 en France. C'est un film basé sur une conne de sable, Tichus, qui s'appelle un peu Tichus. Il y a des films des années 50 français. qui donnent cet aspect-là. Ce qu'il y a, la différence, ce qui le ramène plus à l'Italie, en fait, c'est une sorte de silence. Il y a un silence, on peut dire que ça vient du problème logistique, du coup, pas pour rien. Mais je pense que c'était aussi cette volonté, un peu, par rapport au cinéma français qui commençait à être très très bravant dans les années 50. C'était les diadromes, les dialogistes, les romans, tout ça. Donc là, on ne voit pas dans ce sens. Leonardo va dans le sens des observations, du silence, des temps morts.

  • Speaker #0

    Sentir le temps, en fait, à travers le film.

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est ça. Laisser l'image parler.

  • Speaker #0

    Laisser l'image parler.

  • Speaker #1

    L'acteur, ce dialogue des acteurs. Et en fait, on peut le voir comme 58, c'est l'année de Hiroshima Mon Amour. de la neige de Duras et de René. Et on peut voir ça comme un lien. C'est assez proche en fait. Là, cette esthétique de silence, cette esthétique de leur dignité sur des personnages qui sont en doute, qui hésitent dans leurs gestes, qui hésitent dans leur attitude. Donc c'est une sorte de néo-réalisme qui va vers une modernité qui n'était pas encore, en France, tout à fait au point. Mais le gros chemin de l'amour sort en même temps. Et sort dans cette enquête quand eux sont en train de créer l'amour.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que peut-être pour des personnes, justement si je leur présente le film, vous allez voir un film nord-coréen, inconsciemment, je pense que beaucoup, on va avoir ces espèces de plans en tête, un petit peu en contre-plongée, qui font un petit peu la gloire des idéaux dont on a parlé, etc. Et finalement, Morang Mong s'éloigne. complètement de cet esthétisme, si j'ai bien compris.

  • Speaker #1

    C'est pas du tout un film nord-coréen. Ça, il faut être clair. C'est un film français, complètement français, qui a été, on va dire, coproduit par les nord-coréens. Mais c'est pas un film nord-coréen du tout. Du scénario, jusqu'au tournage, au montage, ça utilise des éléments, comme par exemple la musique. La musique, la logique... de l'enquête nationale au nord-coréen. Non, c'est... Bien, on peut dire ça, que c'est un film nord-coréen. C'est pas... Il n'est pas d'essence nord-coréenne. Donc, c'est un film français tourné en Corée du Nord. Ça, c'est la définition de mon langue. Un film français écrit par des Français, réalisé par des Français, interprété aussi par des Français, ce qui transporte la... toutes les problématiques de la France, les problématiques politiques et les problématiques esthétiques aussi au niveau du cinéma, sont transportées d'abord en Corée. Donc c'est une sorte de terrain d'expérience où ils appliquent leurs propres problématiques. Mais c'est pas un peu leur problème. D'ailleurs, leur problème était très clair, ça c'est pas un film.

  • Speaker #0

    Je pense aussi, aujourd'hui, ça fait peut-être plus d'une bonne vingtaine d'années, on a cette vague culturelle coréenne, sud-coréenne précisément, la Hallyu, qui est venue avec son autre film, Old Boy, Memories of Murder, etc., qui évolue mais qui continue encore aujourd'hui. Je crois qu'il y a eu la bande-annonce du dernier Bong Joon-ho, qui maintenant travaille plutôt aux Etats-Unis, me semble-t-il. Comment est-ce que, justement, le cinéma nord-coréen existe, s'il existe toujours, vis-à-vis du cinéma sud-coréen ?

  • Speaker #1

    Il a existé jusqu'aux années 80. Il y a eu une production, pratiquement, avec des gros succès. Dans les années 80, il y a encore le Bloc de l'Est, encore la Tchèque-Ostromatique, la Pologne, la Russie. Ils ont des grands succès. en 72, très bien fixé nord-coréen, on a un truc aussi en Afrique, on a des petits communistes en Afrique, donc il n'y a aucun Africain... Ma première rencontre avec des cinéastes nord-coréens, c'est des étudiants qui allaient au Mozambique. Des étudiants nord-coréens qui voyageaient à travers Paris, qui allaient au Mozambique, et qui après faisaient un stage en Égypte. Donc il y a tout un réseau de circulation de films, d'étudiants de cinéma, de cinéastes, qui a existé jusqu'en 1910.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc là, il y a eu...... Ce qui s'est passé, c'est qu'une crise économique, une crise économique, le cinéma nord-coréen n'est pas privé, c'est un cinéma d'État, un cinéma qui est complètement financé par l'État. Donc, ils ont réduit le budget qui était attribué au film. de la crise économique. Il s'est servi petit à petit. Kim Jong-il, le père de l'actuel éditeur, était cinéphile. Donc, il a maintenu une place. Par exemple, les acteurs ou les actrices, spécialement, étaient dans l'autre sphère du pouvoir en Corée. C'est riche, ça a bien sens. Mais malgré sa cinéphilie, il a quand même réduit... Le film s'est réduit énormément. Je me souviens l'année dernière, en 2005, j'ai arrêté une vingtaine de films nord-coréens. C'était une dernière tentative de la Corée du Nord de rentrer en Europe, de montrer leur film en Europe, avec le journal du jeune Nord-Coréen, par exemple. Il y a un coup de feuille de film Nord-Coréen qui est sorti chez Pretty Future. À cette époque-là, on a... ça a coûté cher parce que j'ai voulu avoir des amas de coups d'argent. En même temps, c'était... De leur part, c'était une volonté de se faire connaître, de se faire connaître par Simonin. Et pourtant, qu'il était renouvelé, mais c'était pas par le blanc, pour que l'on se dise pas quoi. Ça a très bien marché ce monsieur, une projection à Paris, où la salle était comble, les discussions allaient dans tous les sens, plutôt politique en fait, pour que Simba tourne à tout. C'est normal, c'était... C'était... tellement rare de grands joueurs coréens apparaître. Et là, c'était une sorte de barreau de tonneau, parce que c'était la dernière fois qu'ils pouvaient faire des films et tenter d'avoir une industrie du cinéma. Ensuite ça s'est réduit, Kim Jong-un, le acteur, a réduit le statut des acteurs et des actrices, il a un peu gradué pour des raisons de personnage, il a misé un peu sur la télévision, c'est là où on peut faire un parallèle avec la Corée du Sud. des dramas, des dramas nord-coréens, qui ressemblent vraiment beaucoup aux sud-coréens. Et ça a été accepté il y a un peu de temps. C'était les jeunes premiers de Brass Charmant, qui est une série nord-coréenne. Et j'ai accepté que c'était cette adresse, c'est exactement pour le sud, pas des jeunes filles, c'est une sorte de romance pour les jeunes filles. En général. Au nord, c'est un peu plus familial, c'est un peu plus large. Et les trains de fusée âgés, par exemple, en cours du nord, dans les trains, la description est devenue plus facile, c'est moins cher. Les sitcoms, c'est plus facile à tourner, c'est moins cher. Et il y a moins de films, trop peu de films. L'un des films, je crois que l'année dernière, pendant six ans, il n'y a pas eu de film. Les films de fiction officielle, il n'y en a pas eu encore. et donc il y en a un qui est sorti à l'univers de mer qui est prochainement à la FIM des années 70 et qui n'est pas très différent des films d'avant non on ne peut pas on ne peut pas comparer le boom du cinéma sud-coréen au coût des films qu'on ne peut plus.

  • Speaker #0

    Le espérateur en revanche,

  • Speaker #1

    le Le président d'État, Kim Jong-il, était cynique et pensait que le cinéma avait un rôle à jouer dans le spectacle nord-coréen. Pour moi, l'image est très importante. Je l'appelle un régime scopique. C'est un peu... C'est pas une idéologie, c'est un peu abstrait de l'idéologie. Mais on peut transformer l'idéologie en image. C'est ça. C'est là-bas. Dans le cinéma, c'est comme ça. Ça transporte l'image idéologique. et d'orgueiller. Ils ne sont pas du tout anti-cinéma, ils ne sont pas du tout anti-cinéphiles, et je pense que c'est un problème économique, avec la fin de l'URSS, ils n'ont plus de support, ils ont tout le matériel, spécialement le matériel qui est venu de Russie, qui est très important, qui est complètement vieillit, qui s'autogétruit, et qui n'est pas redoublé.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Antoine Coppola d'avoir pris le temps avec moi de revisiter Morangbong, retourner à Morangbong, et je rappelle à nouveau le titre de votre livre, Ciné-Voyage en Corée du Nord, l'expérience du film Morangbong aux éditions L'Atelier des Cahiers. Pour aller plus loin, je vous laisse un lien où vous pourrez en découvrir davantage sur le livre, ainsi que l'épisode hors-série que je vous diffuserai prochainement. Et voilà, cette troisième séance de rétro-ciné consacrée à Morangbong, baisse le rideau. J'espère que cet épisode vous aura plu et vous aura donné envie de découvrir ce film unique. Si c'est le cas, laissez-nous un commentaire et des étoiles sur Apple Podcasts et notre compte Instagram. Votre soutien nous est précieux. Comme d'habitude, je vous laisse le lien vers le film en description et vous souhaite une bonne séance, en attendant de vous retrouver prochainement dans un nouvel épisode de Rétro Ciné !

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