Speaker #0Vous avez probablement déjà vécu une réunion où vous-même ou quelqu'un dans la salle pique une colère et peut même jusqu'à aller taper du poing sur la table ou claquer la porte. Vous avez probablement déjà dit à un ou une collègue Il ou elle dépasse les bornes, cela ne peut plus continuer Ceci est le symptôme de la colère. Et comme toutes les émotions dans notre société, elle est compliquée à afficher au travail. Elle a des conséquences et il est important de la comprendre car elle vous indique des besoins fondamentaux sans lesquelles vous ne pourrez pas avancer. Nous allons voir dans cet épisode ce qu'est vraiment la colère, pourquoi elle se manifeste, et par la suite, des exercices simples pour pouvoir la dompter soi-même, en tant qu'observateur ou en tant que manager. Nous terminerons par une prise de conscience de ses conséquences et des principaux pièges à éviter. Bonjour à toutes et à tous, je m'appelle Camille et je suis coach depuis plus de 10 ans. Bienvenue dans un nouvel épisode de Rock Your Management. A destination des managers, vous êtes cassé les codes du management traditionnel. Ici, on parle d'intelligence émotionnelle et collective, d'écoute et de leadership authentique pour améliorer à la fois la performance et le bien-être de vos équipes. Installez-vous confortablement, prenez une bonne respiration et on est parti. La science ! Commençons par un petit peu de science. Saviez-vous que la colère est une réaction physiologique normale ? Elle est déclenchée par l'amidale, une petite structure dans notre cerveau responsable de la gestion des émotions. Lorsqu'une situation est perçue comme une menace ou une injustice, cette partie du cerveau envoie un signal d'alerte, déclenchant une libération d'adrénaline et de cortisol. Ces hormones préparent le corps à se défendre. augmentant notre fréquence cardiaque, notre respiration et notre vigilance. Elle est la réponse historique de nos ancêtres. Et avouons-le, elle aurait été bien utile si on croisait un animal féroce dans nos bureaux. Cependant, il est assez rare de croiser un félin affamé de nos jours. Et encore moins sur votre lieu de travail. Quoique. Cela signifie que la colère n'est pas juste une émotion négative. Elle est un mécanisme de survie. Mais pourquoi est-ce si problématique au travail ? Tout simplement parce qu'elle n'est pas gérée correctement. Elle peut nuire à la communication, à la collaboration, et en fin de compte à la performance de l'équipe. En effet, la réponse physiologique à la colère est l'envoi d'une partie de votre sang dans vos muscles. Or, de nos jours, on a plus souvent besoin de notre cerveau pour gérer une situation de colère que de nos bras. Pour illustrer cela, le psychologue Paul Ekman, célèbre pour ses recherches sur les émotions, affirme La colère n'est pas un problème tant qu'elle est exprimée de manière constructive. Pour bien comprendre la colère, il faut aussi bien comprendre l'impact qu'a le cortisol sur notre corps. Celui-ci a la fâcheuse tendance à s'accumuler et peut mettre du temps à se résorber. On dit que pour 5 minutes de colère, il faut 5 heures pour le résorber. Or, nous avons toutes et tous un seuil différent de gestion du cortisol. Pendant la journée, vous en accumulez. Quand le seuil est dépassé, c'est la colère qui sort. plus ou moins forte en fonction de la situation et de vos habitudes. Ce qui explique pourquoi, quand vous rentrez le soir à la maison, une moindre chaussette mal rangée, un verre échappé ou un petit orteil dans un coin de table peut vous faire piquer une colère noire. C'est juste que votre seuil de cortisol est très élevé et que vous flirtez avec les limites. D'ailleurs, en connaissant ça, que pensez-vous de la croyance Ah, il vaut mieux que la colère sorte, un bon coup ! Eh ben non ! Laisser exploser votre colère vous fera générer plus de cortisol, augmenter drastiquement votre risque de dépasser votre seuil. D'où l'importance de la connaître et de la contrôler au fur et à mesure de la journée. Dans la suite de cet épisode, nous explorons comment gérer sa colère, la colère d'un collègue ou la colère du point de vue du manager. Moi et ma colère. Alors, que faire quand on ressent soi-même la colère ? La première étape est la reconnaissance. Prendre l'habitude d'identifier que nous ressentons de la colère. Généralement, elle peut être associée à un poids sur la poitrine, une augmentation de la fréquence respiratoire, une sensation de chaleur, voire même des tremblements. Prenez un moment pour identifier ce qui se passe en vous. Dites-vous intermurement je ressens de la colère en ce moment et rien que cette prise de conscience peut réduire l'intensité de l'émotion. Ensuite voici un exercice qui aide à calmer le système nerveux. La respiration carrée, réalisable en toute discrétion, est particulièrement efficace. Inspiré par le nez pendant quatre secondes, Retenez votre souffle pendant 4 secondes. Expirez par la bouche pendant 4 secondes. Bloquez votre respiration 4 secondes. Répétez ce cycle 4 fois pour retrouver une certaine clarté. Mais gérer la colère ne s'arrête pas là. Il est important de reformuler la situation qui a déclenché votre réaction. Posez-vous la question. Y a-t-il une autre manière de voir cette situation ? Souvent, un changement de perspective aide à réduire la colère. Enfin, si possible, prenez du recul. Sortez de la pièce, même pendant quelques minutes, peut faire une énorme différence. Par exemple, imaginez un manager frustré par une présentation qui ne se passe pas comme prévu. Au lieu de s'énerver, sur le moment, il choisit de reporter sa réaction. Respire profondément, pose un feedback constructif plus tard. La colère en tant qu'observateur. Passons maintenant au rôle de l'observateur. Que faire si un collègue ou un collaborateur montre des signes de colère ? Il est essentiel d'éviter de réagir par l'escalade. La première étape est l'écoute. Approchez-vous calmement et demandez est-ce que tu veux en parler ? Cela montre que vous êtes là pour soutenir et pas pour juger. Un point crucial est de ne pas prendre la colère de l'autre personnellement. Cette émotion est plus souvent liée à des frustrations internes ou à des facteurs extérieurs qu'à une personne en particulier. L'écoute active est votre meilleur allié. Reformulez ce que la personne dit pour lui montrer que vous la comprenez, même si vous n'êtes pas d'accord. Par exemple, un collaborateur qui s'énerve lors d'une réunion à cause d'une charge de travail excessive. Au lieu de le corriger publiquement, un bon observateur ou un manager peut proposer une discussion en tête à tête pour comprendre ses préoccupations. De mon expérience, la colère indique souvent une rupture de ce qui est acceptable chez l'autre. Généralement, il faut... aussi reposer le cadre pour que chacun se sente inclus et écouté dans la conversation. Une bonne astuce peut-être de poser la question, je te sens en colère ou agacé par cette discussion, de quoi tu aurais besoin pour qu'on avance avec plus de sérénité ? La colère en tant que manager. Enfin, parlons du rôle du manager face à la colère dans son équipe. Comment transformer une situation potentiellement explosive en une opportunité de renforcement des liens ? Le premier conseil serait d'adopter un leadership empathique. Lorsque vous remarquez qu'un membre de votre équipe est en colère, reconnaissez ses émotions avant de parler des faits. Une phrase comme je vois que cette situation est très frustrante pour toi peut faire baisser la tension. En seconde idée, vous pourriez créer un espace sûr pour l'expression émotionnelle. Encourager une culture où l'expression de la frustration est acceptée tant qu'elle reste respectueuse. Cela peut inclure des réunions régulières de feedback ou des check-in individuels où chacun peut partager ses défis. Enfin, offrez des solutions, co-créer des stratégies. Une fois la colère apaisée, il est temps de trouver des solutions ensemble. Demandez comment pouvons-nous résoudre cela ? En impliquant la personne dans la solution, vous lui montrez qu'elle a un rôle actif à jouer dans l'amélioration de la situation. Enfin, l'objectif en tant que leader est de transformer la colère, souvent perçue comme destructrice, en une force constructive. C'est une opportunité d'apprendre, de se développer et de renforcer les relations. Afin de vous donner l'envie d'avancer sur le chemin de la gestion de votre colère, voilà quelques pièges et conséquences relatifs à l'expression de la colère dans votre environnement de travail. Déjà, votre image et l'évaluation que les autres ont de vous est liée à ce que les autres perçoivent de vos actes et réactions. Dans certains cas, l'expression de la colère peut être associée à une immaturité, à un refus de coopération, et cela nuira à votre crédibilité et à la perception que les autres ont de votre capacité à gérer des situations complexes et difficiles. Le second piège est que la colère a souvent tendance à faire prendre des solutions rapidement sans prise de recul. est émotionnelle plutôt que rationnelle. Et bien qu'elle soit souvent une bonne option, il peut s'avérer que la conséquence soit désastreuse. Enfin, la colère dans une équipe peut avoir une conséquence forte sur l'ambiance et le stress de vos collègues. On sait que le stress n'aide pas à avancer de manière efficace à long terme. Les symptômes d'épuisement se font sentir et cela pourrait même aller jusqu'à des arrêts. Enfin, La colère est quand même souvent la cause d'une mauvaise gestion des conflits. Si ce sujet vous intéresse, je vous invite à écouter mon précédent podcast sur la gestion des conflits dans une équipe.