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Bienvenue dans Rôle Titres le podcast des femmes de fiction. Je m'appelle Camille Forbe et je suis comédienne. Une fois par mois, je vous emmène à la rencontre d'une héroïne du théâtre ou de la littérature pour faire entendre sa voix et comment elle résonne dans notre société. Rôles Titres, c'est aussi un compte Instagram et une newsletter pour encore plus de contenu autour de ces héroïnes inspirantes. Alors pensez à vous abonner pour ne rien manquer. Et c'est parti pour l'épisode. Disclaimer. Exceptionnellement, Cet épisode ne contient pas d'extraits audio de l'œuvre. Tout simplement parce qu'il n'y avait pas de captation disponible. Ou alors, uniquement en allemand. Ouais, pas sûr que ça vous aurait aidé à vous projeter. Ça ne m'a pas empêché de vous proposer cet épisode, car j'avais très envie de vous parler de cette héroïne. J'espère qu'il vous plaira. Ah, la jeunesse ! C'est la santé, la grande forme, l'énergie débordante. On n'est jamais bien malade quand on est jeune. Pourtant, un auteur de théâtre en a écrit toute une pièce. Maladie de la jeunesse est une pièce de Ferdinand Bruckner, un Autrichien installé en Allemagne dans l'entre-deux-guerres. Il nous décrit les parcours d'étudiants et de très jeunes étudiantes en médecine dans une pension de Vienne en 1926. Leur énergie, leur désir... mais aussi leurs difficultés à cheminer vers l'âge adulte. Ils ont beau étudier la médecine, leurs doutes et leurs faiblesses sont comme des maladies dont ils ne parviennent pas à se guérir. Aucun de ces étudiants ne se ressemble, mais tous sont embarqués dans le même bateau. Alors montez à bord, nous allons suivre la patiente Irène, 18 ans. Vous écoutez Rôle titre, épisode 5, Irène, serment d'hypocrite. Imaginez une coloc étudiante. Il y a Marie et Daisy, dont les chambres sont voisines. Il y a Otto, qu'on appelle par son nom de famille Petrel. Il est en couple avec Marie depuis deux ans. Il y a Freder, qui leur rend souvent visite. Et souvent avec une bouteille à la main. Tout ce beau monde est privilégié, jeune, brillant, étudie la médecine. Enfin, sauf Petrel, puisque lui, c'est un poète. Ah, et il y a Lucie aussi, qui est là pour faire le ménage, la domestique. Nous sommes en 1926, après tout. Dans toute cette agitation, Irène met un moment à arriver. On ne la connaît que parce que les autres en disent. C'est une jeune femme de 18 ans, facilement reconnaissable. Ambitieuse, mais belle, nous dit Marie. Une jeune fille horripilante. Une dorade aux cheveux rouges, nous dit Daisy. Le portrait d'Irène se dessine ainsi pendant tout le premier acte. Daisy et Freder en disent du mal, mais vu qu'ils n'apparaissent pas eux-mêmes comme des personnages bienveillants, on ne prend pas leur jugement pour argent comptant. Irène semble intégrée à la bande d'étudiants. Pas forcément appréciée de tous, mais à minima respectée. En tout cas, avant même que sa chevelure rouge ne franchisse le seuil de la porte, Irène, on parle d'elle. Et justement. Entre deux révisions sur la tuberculose, on apprend un scoop. Irène aurait mis le grappin sur Pétrel. Rumeur fondée ou tentative de semer la zizanie ? Rumeur plus que fondée, on le saura très vite. Irène ne s'encombre pas de scrupules moraux. Si un homme est déjà pris, ça ne l'arrête pas. Ce qu'elle veut, elle le prend. Ambitieuse donc. Quand on la rencontre enfin, elle est en compagnie de Pétrel. Et leur discussion va nous en apprendre beaucoup sur elle. Irène place très haut la valeur du travail. Elle vient d'un milieu bien plus pauvre que ses camarades. Et l'idée que Daisy, noble et douée, réussisse ses examens sans le moindre effort, ça lui est insupportable. C'est une comtesse, mais elle n'a pas idée de ce que travailler signifie. Nous qui devons nous battre pour sortir du lot, tout le monde nous ignore. Et nous restons dans l'ombre. En science, c'est la même chose. L'aventurier triomphe, jamais le bosseur. Irène est parvenue au même niveau que ses camarades, mais au prix d'efforts qui l'ont rendue profondément amère et envieuse. Petrel le lui fait remarquer, mais elle ne se l'avoue pas. À la place, elle rit beaucoup, d'un rire défensif, chaque fois que quelque chose la gêne ou qu'elle veut changer de sujet. Elle dit aussi très souvent c'est ridicule une façon hautaine de prendre de la distance. Le moteur d'Irène devient clair. Comme tous les personnages de la pièce, elle veut s'en sortir. Mais la définition de s'en sortir n'est pas la même pour tous. Pour elle, cela signifie s'extraire de sa condition, par la réussite sociale, et être reconnu. En somme, le pouvoir est la gloire. Et elle sait quoi répondre à ceux qui se moqueraient d'elle. Allez-y, riez ! En réalité, cette ambition secrète dévore chaque travailleur intellectuel. Pour triompher comme elle l'entend, la réputation compte également. Et c'est pour ça qu'Irène est restée vierge. Elle ne fait pas de cadeaux aux femmes qui pensent différemment. Une femme qui étudie ne peut pas en même temps faire la pute. Alors Irène, jalouse ? Envieuse du succès des autres ? De son point de vue, elle préférera dire Je n'ai aucune pitié et elle terminera même définitive Grâce à cela, je suis invincible Face à ce discours psychorigide, Petrel tente de la doucir et se montre rassurant. Irène n'aurait pas besoin d'être si dure. Qu'une belle femme se laisse caresser les cheveux ne veut pas dire qu'elle est une catin dit-il. Mais Irène renvoie Petrel à ses propres contradictions. Demandez d'abord la permission à Marie. Irène ne risquera pas tout ce qu'elle a durement obtenu. C'est mal me connaître. Ça se comprend. Mais résultat des comptes, personne ne la connaît vraiment. Irène est dure, dure, d'un dur métallique, mais aussi fine et légère. Le milieu le plus corrosif ne l'atteint pas. C'est une fille aux cheveux de rouille, mais inoxydable, comme le titane. Dès le départ, Irène arrive avec plusieurs forces. Elle est intelligente et même brillante. On verra bien qui présentera sa thèse en premier. Elle a le privilège de faire des études, ce qui est rare pour l'époque, et lui donne des opportunités. Elle a aussi la force de caractère de tenir tête aux garçons, même plus âgés qu'elle, et d'avoir déjà tracé un bout de chemin. Mais finalement, tout cela est commun aux trois étudiantes de la pièce, Marie, Daisy et Irène. Ce qui la distingue vraiment dans son parcours, elle le dit elle-même, C'est d'avoir crevé de faim. C'est ce qui a donné sa force à Irène, qui l'a rendue aussi très imperméable aux souffrances d'autrui. Personne ne meurt de faim. Juste avant de mourir, on prend conscience et on se découvre. Qu'a découvert Irène sur elle-même ? Mystère. On ne sait pas précisément ce qu'elle a traversé. Mais le résultat est là. C'est un rouleau compresseur humain en mode survie. Et pourtant, je l'aime bien. Si elle n'a pas beaucoup d'empathie, j'en ai pour elle. savoir qu'elle part de loin comme ça, ça l'excuse un peu à mes yeux. Et puis, elle a une certaine stabilité. Elle est dure, oui, mais ni trop mauvaise, ni trop bonne. Au début de la pièce, le personnage de Daisy est déjà très glauque, et Marie, vraiment trop parfaite. Impossible de m'identifier à elles deux. Alors Irène, l'impitoyable Irène, me semble un moindre mal. Ça va même se rééquilibrer ensuite. Marie découvre qu'Irène lui a piqué pétrel, son mec. Et elle perd très légèrement son calme. Jusqu'ici, j'ai rêvé. Idiote ! Idiote ! Au deuxième acte, Marie réglera ses comptes. Une idiote dans une porcherie ! Irène se retrouvera attachée par les cheveux à une armoire. Je ne t'ai pas entendu rire ! Quelle humiliation pour elle quand c'est Frédère qui va la retrouver au milieu des touffes de cheveux rouges. Marie n'est plus si innocente et Irène apparaît sous un jour plus vulnérable. Par la suite, on ne voit plus Irène. L'histoire se concentre sur les choix de Marie. C'est donc cette dernière image désolante qu'on garde de Irène l'invincible. Et le nom moqueur que lui donne Frédère remuera longtemps le couteau dans la plaie. Mademoiselle, l'ébourriffée. Maladie de la jeunesse est une pièce contemporaine qui met en scène des personnages quotidiens, quasiment comme dans un documentaire. Ils sont très proches de nous, ce ne sont pas des grands héros classiques. Alors sans surprise, ça rend Irène très réaliste. Encore aujourd'hui, elle pourrait exister sur n'importe quel campus universitaire, sans rien changer à ses paroles. L'Europe n'est plus en crise comme dans les années 30, mais les jeunes ont toujours des idéaux. À chaque génération, ils remettent en cause les valeurs des générations précédentes. Ils interrogent les croyances établies. Mais surtout, ils crient les leurs. Maladie de la jeunesse est une pièce qui est juste dans sa violence. C'est juste de représenter des jeunes de 20 ans, traversés par des pensées extrêmes, auxquelles ils croient durs comme fer. Il n'y a que l'encens qui vaut la peine d'être vécu. Tout être humain à 17 ans devrait se tirer une balle dans la tête. Irène en sort quelques-unes. Chaque être sensé est épouvantable aux yeux de l'autre. Car il le perce à jour. La solitude jusqu'au désespoir. Quand elle est productive, la voilà l'unique jouissance. Ouais, ces jeunes-là, c'est pas des bisounours. La thèse de Bruckner, c'est que pour trouver sa place dans le monde, il faut s'embourgeoiser ou se tuer. Soit on va au bout de ses idéaux de jeunesse, aussi destructeur soit-il, soit on met de l'eau dans son vin. Et on accepte un rythme de vie plus banal, pépère, de vieux quoi. Est-ce que c'est se trahir ou grandir ? S'embourgeoiser ou se tuer, ça résonne fort quelle que soit l'époque. N'importe quel jeune qui se retrouve à vouloir donner un sens à sa vie future fait face à ce compromis. La maladie de la jeunesse, soit on en meurt, soit c'est notre jeunesse qui meurt et nous qui continuons sans elle. Et la pilule est difficile à avaler.
- Speaker #1
J'ai perdu ma jeunesse En perdant ton amour. Sans espoir, sans caresse Je languis chaque jour. Tout n'est plus que tristesse et douleurs alentours. Tout me lasse et me blesse, tout me semble trop lourd. Il faudrait que renaisse la foi des anciens jours. Ah, rends-moi ma jeunesse et rends-moi mon amour.
- Speaker #0
Chaque jeune fait donc face à cette étrange maladie à sa manière. Ce que je ressens dans l'écriture de Bruckner, c'est que les personnages sont très imbriqués entre eux. C'est dû à la situation, à l'effet on est une bande d'étudiants qui vivent ensemble, bien sûr, mais pas seulement. La pièce suit l'histoire de Marie, c'est elle le rôle principal en théorie. Mais finalement, je trouve qu'elle ne sort pas particulièrement du lot. Irène non plus d'ailleurs, c'est simplement que ce sont plutôt les relations entre les personnages qui comptent, et non leurs exploits respectifs. On ne comprend bien ces jeunes qu'en les observant ensemble. Ce que je remarque, c'est que plusieurs de leurs répliques se font écho. Par exemple, Irène prononce la phrase qui préfigure le titre de la pièce et qui laisse entendre que chaque jeune a sa maladie à gérer. La jeunesse n'est jamais saine, l'esprit somnole dans un rêve. Quelques pages plus loin, c'est Marie, anéantie par sa rupture, qui affirme Jusqu'ici j'ai rêvé Elles se détestent, mais elles disent la même chose et elles ont la même mélancolie à ce moment-là. Si les sept rôles de la pièce sont si imbriqués, pourquoi est-ce que je me suis sentie davantage liée à Irène ? Bizarrement, dans Maladie de la jeunesse, c'est comme si on devait choisir son avatar de jeunesse. Bruckner nous présente des lignes de conduite qui présentent tous leurs inconvénients, et au lieu de choisir entre la peste et le choléra, il faut choisir entre sept névroses. Le cynique. La jusqu'au boutiste, celle qui s'abandonne aux autres, le lâche, qui est irresponsable, etc. J'ai lu la pièce vers 25 ans et après mes études. C'était sûrement un peu trop tard pour me sentir encore concernée par les tourments de la fin de l'adolescence. Je me rappelle que je me sentais éloignée des autres personnages, notamment féminins. Je n'arrivais pas à m'identifier à Lucie, trop simple, à Désirée, lugubre, et à Marie, trop débordante de sentiments protecteurs. Alors j'en ai déduit que je devais être... Une Irène. C'est un Rôle-titre un peu étrange, choisi par élimination. Je n'ai pas crevé de faim, et je ne me sens pas aussi froide et amère qu'Irène. Mais comme elle, j'aurais pu dire tout m'est égal en voulant que les autres le croient, et j'aurais été bonne à faire croire ça. J'ai aussi toujours eu le rire défensif, je suis même une championne nationale. Et comme elle, les déceptions m'amènent beaucoup de tristesse et me laissent pleine de ressentiment. Alors forcément, les reproches adressés à Irène... me piquent un peu. Tu calcules les quantités de sentiments. Tu fais ça par sens de l'ordre. Chez toi, tout est intéressé. Tu as ton objectif en ligne de mire. Ton ambition travaille comme une machine, sans égard, sans scrupule. Tout ça, c'est Marie, qui dit ses quatre vérités à Irène. Ça, elle est pas tendre. Petrel, lui, y met déjà un peu plus de nuances. Vous avez la réputation d'être fière et inaccessible. Mais votre fierté n'est que le refoulement de votre anxiété, de votre timidité, de votre peur des autres. Si Petrel et Irène finissent ensemble, ce qui n'est pas gagné d'avance, ils finiront peut-être en trentenaires embourgeoisés qui auront trouvé un certain équilibre. Parfois, le remède est à chercher dans le regard de l'autre. Il faut chercher. C'est ce que dit Philippe Baronnet, qui a mis en scène la pièce en 2015. Il déclare dans un entretien Je ne juge pas les personnages. Je crois qu'ils font comme tout le monde. Ils essaient de s'en sortir, mais c'est quoi s'en sortir ? Alors on se marie, on a des enfants. Et sinon, on voyage, on parcourt le monde. Rien d'original. Fin de citation. Se marier, avoir des enfants, se caser, se poser, comme on dit. C'est peut-être pas très original comme façon de s'en sortir, mais ça a le mérite d'être universel. Aujourd'hui, Irène n'est plus vraiment présente chez moi. Elle reste comme une trace. Elle a existé, elle a dû me servir, pour passer au travers des filets de la jeunesse sans que je m'en rende vraiment compte à l'époque. Philippe Baronnet, lui, parle plutôt de grand saut, sans filet justement. Il dit Cette maladie de la jeunesse, c'est la maladie du grand saut, du passage à l'âge adulte, pour une génération angoissée, faisant face à un monde en ruine. Personnellement, j'ai déjà fait mon grand saut. Et Irène était le parachute de survie. D'autres sauteront avec les parachutes de Freder, de Pétrel, Daisy ou Marie. Certains s'écraseront au sol. C'est sûr qu'il faut bien choisir. En revanche, ça ne sert à rien de s'encombrer d'un parachute une fois qu'on a sauté et qu'on est adulte. C'est comme ça que je ressens Irène. Très imparfaite, mais elle joue une fonction de dispositif de survie. Sauf que survivre, ce n'est pas vivre. À un moment, Freder la qualifie de stérile. Il n'a pas tort. Irène n'a pas de puissance créatrice. Elle survit, mais rien ne naît d'elle. Croire, je suis invincible. Je n'ai aucune pitié. Ça n'est pas une ligne de conduite tenable une vie entière. Il faut savoir dépasser ça. Et Irène commet une autre erreur, à vouloir jouer en solo. On ne peut bien se voir et se connaître qu'à travers les autres, comme autant de miroirs qui nous renverraient à notre reflet. Et ça, je pense l'avoir mieux compris qu'elle déjà jeune. Globalement, ça vaut pour tous les personnages. Ils sont tous intelligents, lucides sur les autres, ils s'observent avec justesse. Les plus cyniques ont bien compris les faiblesses des idéalistes, et inversement. En revanche, ils sont tous aveugles sur eux-mêmes, et sur ce qui se joue à l'intérieur d'eux. Philippe Baronnet l'illustre d'une façon astucieuse dans sa mise en scène. Au début de la pièce, les personnages jouent à un jeu de devinettes. Chacun a le nom d'une maladie, écrite au dos de sa blouse blanche. Et il cherche à la deviner en posant des questions aux autres. C'est une façon de montrer qu'il est beaucoup plus facile de reconnaître les symptômes d'une maladie quand on est observateur extérieur. Maladie de la jeunesse, c'est un ensemble de petits miroirs que les personnages se brandissent au coin d'une réplique cinglante. Pas toujours agréable, mais salutaire. Me concernant, encore aujourd'hui, il arrive qu'une mèche rouge passe dans le reflet que j'aperçois, comme un reste d'irène, fugace. En synthèse, est-ce que je recommande Irène ? Je dirais pragmatiquement oui, mais moralement non. D'un point de vue pragmatique, ils ne sont pas très nombreux à bien s'en tirer dans la pièce. Donc encore une fois, si le but est de survivre, la stratégie d'Irène peut être la bonne. Sur le plan féministe, c'est une figure de self-made woman, 100% autonome. Mais moralement, je n'ai pas envie d'encourager les femmes à suivre un modèle aussi froid et stérile. Qu'est-ce qui bloque ? Irène tombe dans l'écueil de la femme forte surindépendante. Pour aller plus loin sur le sujet, je vous ai mis deux liens en description. deux épisodes excellents de l'émission YouTube The Take. Chaque épisode est une analyse détaillée d'un trope féminin, c'est-à-dire d'un schéma ou d'un archétype qu'on retrouve dans les personnages féminins du cinéma ou de la pop culture. Chez Irène, on reconnaît le trope de la femme forte et de la femme indépendante. La principale limite de ces tropes, c'est de confondre indépendance et distance. Je peux être indépendante et m'investir dans une relation avec l'autre. Je peux être forte et ressentir des émotions de vulnérabilité. Je peux être combative sans me battre littéralement avec les autres, leur crêper le chignon ou leur tirer dessus à bout portant, ou tout détruire autour de moi. Être indépendante, ce n'est pas être distante aux autres ou à ses émotions. Prendre de la distance de temps en temps, d'accord. Dans maladie de la jeunesse, l'environnement est hostile, compétitif, l'époque est dure et les autres colloques sacrément dysfonctionnels. Irène est une héroïne à laquelle recourir en cas de force majeure. Mais n'oubliez pas de rouvrir les vannes de la compassion ensuite, chaque fois que vous trouvez une poche de tranquillité. Sinon, elle se grippe. Deux idées à garder en tête au sortir de cet épisode. Premièrement, se couper de tout le monde, c'est un remède qui est pire que le mal. Visons l'indépendance plutôt que la distance. Ça ne vaccine pas contre tous les accidents de la vie, mais c'est un dosage beaucoup plus supportable. Deuxièmement, le monde n'est pas si hostile que ça. Peut-être qu'il nous faut lire des pièces de théâtre qui terminent mal, écrites par des dramaturges autrichiens pessimistes. Pour croire un peu à notre époque et penser, finalement c'était pire avant. Une fois qu'on est sorti des maladies de la jeunesse, l'étape suivante, c'est de ne pas devenir un vieux con. Alors confiance, et roulez jeunesse ! Merci d'avoir écouté Rôle Titre. Cet épisode touche à sa fin. J'espère que vous garderez en vous un fragment de cette héroïne. Si vous avez apprécié cet épisode, voici trois choses que vous pouvez faire après l'écoute. Vous abonner à Rol'titre sur votre plateforme de podcast préférée et laisser 5 étoiles s'il s'agit d'Apple Podcast ou de Spotify. Partagez cet épisode sur les réseaux sociaux pour faire entendre la voix des héroïnes de fiction à des auditeurs toujours plus nombreux. Rejoindre la newsletter de Rol'titre ou son compte Instagram pour encore plus de contenu inspirant. Toutes les infos sont dans la description de l'épisode. A bientôt pour découvrir la prochaine héroïne de rôle titre.