- Speaker #0
Respirez, c'est quelque chose qui devrait être animal et primaire.
- Speaker #1
La plupart d'entre nous respirons mal.
- Speaker #0
On a surtout oublié comment respirer bien.
- Speaker #1
La respiration, effectivement, elle se perd un petit peu dans ce nuage d'informations et d'actions qu'on doit mener, en fait, tous les jours pour survivre.
- Speaker #0
On est à la merci de ces stimuli qui changent notre respiration.
- Speaker #1
Inaccessible à certaines personnes.
- Speaker #0
La respiration, c'est le centre de notre santé.
- Speaker #1
Bienvenue, vous écoutez Safe Spaces, le podcast qui ouvre le dialogue sur le trauma et la santé mentale dans le milieu du yoga. La respiration fait tellement partie de notre inconscient qu'on y prête assez rarement attention. On respire des milliers de fois par jour sans vraiment y penser. La respiration, c'est un peu cet outil qu'on prend pour acquis. mais qui pourtant a tant de pouvoirs réparateurs si elle est développée et entraînée. A l'inverse, la respiration peut être un poids lorsque l'on ne la maîtrise pas et qu'on la subit. Si tu as déjà été angoissé, si tu as déjà fait des crises de panique, alors tu sais peut-être à quel point la vie devient difficile à poursuivre de manière normale quand la respiration est incontrôlable. Dans cet épisode, je m'entretiens avec Laurent Roure, celui qui m'a formé aux techniques de Breathwork et Pranayama. Laurent est un expert du souffle. Il a développé une approche thérapeutique et somatique centrée sur la respiration afin de soutenir les personnes qui souffrent d'anxiété, de stress chronique, de trauma et aussi de maladies respiratoires et de cancers. Ce que j'aime chez Laurent, c'est sa façon de simplifier des techniques traditionnelles, parfois inaccessibles, et de les adapter aux besoins de chacun et chacune. Bonne écoute. Bonjour Laurent.
- Speaker #0
Bonjour Alice.
- Speaker #1
Merci beaucoup de me rejoindre sur cet épisode de Safe Spaces. Laurent, je suis très honorée de t'avoir dans mon podcast aujourd'hui parce que tu as des décennies d'expérience dans le yoga. Pour te présenter pour nos auditoristes, je précise que tu es basé à Londres et que tu te spécialises dans, je cite, l'interprétation moderne des techniques de pranayama et de méditation traditionnelle. et que ton travail repose sur l'enseignement d'un yoga thérapeutique et centré sur la respiration. Tu travailles notamment avec des personnes qui sont sujettes à des troubles de la santé mentale, comme le stress, l'anxiété, le burn-out, le trauma. Et tu travailles aussi avec des personnes atteintes de cancer. Tu les soutiens dans leur expérience de la maladie grâce au yoga, grâce à des techniques somatiques, et aussi par le biais de ton savoir extensif sur le breathwork. tu aides aussi des personnes atteintes de maladies pulmonaires à soulager leurs symptômes. Laurent, tu partages aussi ce savoir dans tes formations. Et c'est comme ça qu'on s'est rencontrés fin 2021. Donc moi, j'ai suivi ton module de 60 heures de Breathwork et Pranayama. Et à l'époque, je venais tout juste de me former pour être prof de yoga. Et j'avais voulu faire cette formation parce que j'avais moi-même une relation très compliquée avec ma respiration. J'avais envie et besoin de comprendre son fonctionnement. Je me souviens que l'une des premières choses dont tu nous as parlé, c'est que la plupart d'entre nous respirons mal, qu'on n'utilise pas notre capacité respiratoire dans son plein potentiel, qu'on n'est pas connecté à notre respiration. Alors je te pose cette première question, est-ce qu'on ne sait pas respirer ?
- Speaker #0
On a oublié de respirer. Parce que... Dans ce monde moderne, on est plus intéressé des choses qui se passent de l'extérieur que de l'intérieur. On est plus influencé par ce qui se passe en termes de notre vie moderne, la vitesse, le dur travail, la difficulté de se reposer. Et ça... ça nous fait oublier une respiration qui devrait être pleine, qui devrait être longue, qui devrait être douce, et comment on dit en anglais ? Subtle. Subtle, merci. Je m'excuse parce que je suis sur Londres depuis 39 ans, donc j'ai un peu perdu mon français. Je m'excuse à tes... Aux gens qui écoutent, si vous ne comprenez pas ce que je dis, c'est mon franglais qui... C'est un challenge, j'adore, j'adore. Respirez, c'est quelque chose qui devrait être animal et primaire. Ça devrait se passer automatiquement. Le problème, c'est que nous, en 2025 maintenant, il y a tellement de choses autour de nous qui nous empêchent de respirer. Donc, la question n'est pas est-ce qu'on respire mal ? Oui, mais on a surtout oublié comment respirer bien. C'est ça, surtout. C'est pour ça. que la mode de la respiration, des cours, des nous, il y a des tas de respirations, de méthodes qui sont sorties, et c'est revenu à la mode. Mais les yogis, il y a des milliers d'années, ils comprenaient ça. Ils comprenaient que la seule façon d'être heureux, c'est qu'on retrouve une respiration qui est subtile, qui est douce, qui est calme. C'est pas... forcer et plier et pousser les choses qui sont à l'intérieur. Ces choses à l'intérieur se dégagent parce qu'on le fait doucement, pas parce qu'on le fait avec force. Donc ce qu'il faut pour essayer de retrouver une respiration naturelle et qui nous rend en bonne santé, c'est d'essayer de pousser un peu ce qui nous empêche de respirer comme ça. Alors il y a beaucoup de travail. Il y a un travail physique, il y a un travail mental, il y a un travail du quotidien où il faut peut-être manger mieux, boire mieux, changer nos habitudes. Les gens viennent vers moi, mes étudiants qui viennent vers moi, avec qui je travaille régulièrement en privé ou en groupe, je leur dis « Vous venez avec moi avec des problèmes de santé, mais ce n'est pas… » que la respiration qu'il faut que vous changiez. Il faut aussi changer vos habitudes dans vos quotidiens. Après, la respiration, ça fait partie d'une série d'outils qui vous permet d'être plus heureux. C'est sûr que la respiration est très importante. Sans la respiration, on ne peut pas vivre. La respiration, c'est le centre de notre santé. Mais il y a beaucoup de choses autour qu'il faut essayer de changer pour la rendre plus… plus bénéfique.
- Speaker #1
Tu parlais des yogis il y a des milliers d'années qui avaient compris la respiration. Ils n'étaient pas soumis à autant de stimuli auxquels nous sommes soumis aujourd'hui, que ce soit par la nature de notre quotidien qui est effectivement toujours courir à 100 à l'heure, travailler, passer des heures au bureau, prendre les transports en commun, mais aussi toute cette stimulation. des réseaux sociaux et de l'énormité des volumes d'informations auxquels notre cerveau est exposé tous les jours. Ces stimuli, ça entraîne quelque part une dérégulation un petit peu de notre système nerveux et qui fait qu'on est toujours un petit peu dans ce côté sympathique du système nerveux, donc ce côté qui a trait à l'action, qui a trait à la prise de décision rapide, qui a trait aussi à l'hypervigilance, qui fait que du coup, effectivement, on a peut-être moins… les capacités, voire peut-être qu'on a même perdu ses compétences naturelles de revenir à l'autre côté du spectre, donc au côté un petit peu plus lent, au côté un petit peu plus introspectif et à sa respiration finalement. Parce qu'on est toujours tellement stimulé que la respiration, elle se perd un petit peu dans ce nuage d'informations et d'actions qu'on doit mener tous les jours pour survivre.
- Speaker #0
Je ne sais pas si la respiration se perd, mais la respiration se transforme. À la fin de l'année dernière, j'ai décidé d'arrêter d'écouter les news à la télévision, politiques, j'adore ça, mais j'ai réalisé que ça me rendait nerveux, anxieux, en colère des fois, et j'ai remarqué que ma respiration a changé. Et depuis décembre l'année dernière, j'ai arrêté. Au lieu d'écouter les news quand je prends ma douche le matin, je mets de la musique. Et ça a complètement changé ma vie. Enfin ma vie, ma façon de vivre. Ça ne veut pas dire que je n'arrête pas et que je regarde ce qui se passe dans le monde. Je ne veux pas mettre ma tête dans le sable non plus. J'ai fait une expérience et j'ai réalisé comment ça m'atteignait. Alors si ça m'atteint moi-même d'une façon comme ça et que je le remarque, je peux imaginer comment ça peut atteindre des gens qui sont beaucoup plus fragiles. Donc je vais vous donner un autre exemple. Alors qu'est-ce qui se passe dans le corps ? Quand on est stressé, anxieux, qu'est-ce qui se passe avec la respiration ? Quand il y a quelque chose qui nous stimule d'une façon négative, le stress a besoin de pétrole, il a besoin d'être nourri. Pour être toujours sous cet état de stress, il faut beaucoup d'oxygène. Et pour faire beaucoup d'oxygène, comment on fait ? On respire vite. Donc, pour nourrir le stress et l'anxiété, anxiété, j'essaie mon mieux de parler français, il faut respirer beaucoup plus vite, il faut respirer dans une région des poumons qui est beaucoup plus haute et ça permet au corps d'être nourri et de montrer les symptômes de l'anxiété, le stress, c'est-à-dire la chaleur dans le corps, la tension dans les muscles, les yeux qui changent, la sueur. etc. Par contre, pour essayer de retrouver cette zone dans notre système nerveux de calme où on peut être en très bonne santé, il faut respirer beaucoup plus doucement. Le corps n'a pas besoin de toute cette excitation qui vient de la respiration. Donc c'est pour ça qu'on parle de full breath ou deep breath, comme on dit en français, respiration pleine.
- Speaker #1
La respiration complète.
- Speaker #0
Complète, voilà. Donc, il faut essayer d'oxygéner le corps d'une façon beaucoup plus efficiente. Donc, il faut baisser la respiration. Les stimuli qu'on parlait tout à l'heure, le plus on en reçoit. Si moi, je reçois des mauvaises nouvelles au journal de 20 heures, ça, ça va me stresser. Je vais devoir avoir beaucoup plus d'oxygène dans mon corps. Donc, il faut que je respire plus et je le sens, mon corps, mon cœur. bas plus vite, ma respiration est beaucoup plus rapide, etc. Donc, c'est vrai que les stimuli, dans le monde moderne, sont dangereux. On est à la merci des stimuli qui changent notre respiration, qui changent notre système nerveux, qui changent notre digestion, qui changent les choses dans le corps. Et les yogis le savaient, ça. Les yogis... Ils ont créé des techniques qui nous permettaient de nous enlever des stimuli du monde extérieur pour qu'on reste beaucoup plus calme. Les yogis, je vais te dire Alice, les yogis, ils le savaient avant nous. La science nous dit maintenant toutes les choses qu'on veut entendre à la télévision, dans les livres, il n'y a rien de nouveau. Les yogis nous l'avaient dit avant. C'est juste qu'ils nous l'ont dit d'une façon un peu différente, un peu plus magique. un peu plus basé sur la philosophie, sur l'énergie, etc. Mais on peut faire un parallèle. C'est pour ça que j'ai besoin, quand j'enseigne les gens, des gens comme toi, un professeur, ou des gens, mes étudiants, il faut que je leur enseigne le pranayama d'une façon plus actuelle dans le monde de maintenant.
- Speaker #1
Voilà. Oui, ils avaient effectivement... Compris, je suis d'accord avec toi. Après, ça demande beaucoup de travail, beaucoup de pratique pour pouvoir réussir à atteindre ce but, puisque finalement, c'est un petit peu le but ultime de réussir à se détacher du monde extérieur.
- Speaker #0
Mais toi, tu le fais comme prof. Chaque fois que tu t'assoies par terre, tu fermes tes yeux. Déjà, tu as commencé le travail au temps levé de l'extérieur. Tu as fermé les yeux. Quand tu fais de la méditation sur ta respiration, tu fais aussi un travail d'internaliser, c'est-à-dire tu sors ce qui se passe au-dessus. Des étudiants de yoga, des professeurs de yoga, on le fait déjà, on le sait. C'est une chose qui fait partie de notre travail. Mais ça, c'est une chose à apprendre à des gens qui sont stimulés par les problèmes de leur famille, par leurs amis. pour les détacher de leur travail. Je travaille avec des gens avec burn-out, pour les enlever de leur cerveau et les mettre dans leur corps. C'est ça le travail. C'est un travail énorme et c'est un travail de patience, c'est un travail de commitment, comment on dit en français « commitment » ?
- Speaker #1
D'engagement.
- Speaker #0
D'engagement, j'adore, c'est très joli. C'est important d'encourager les gens à le faire petit à petit. Le problème, c'est que les gens veulent les choses très vite, trop vite. Ils viennent vers toi et ils disent j'ai des problèmes avec ça et ça. Ils veulent deux techniques qui vont les changer en dix secondes. Ça ne peut pas arriver. C'est un long travail de réflexion, de travail d'engagement avec le yoga, le physique, la respiration, la méditation, la nourriture, etc.
- Speaker #1
Je reviens sur ce que tu disais par rapport au fait que Moi, je suis professeure et j'arrive justement à canaliser tout ça, mais ça n'a pas toujours été le cas. Je vais te raconter peut-être un petit peu plus en détail quelle a été mon expérience personnelle avec la respiration au moment où d'ailleurs je t'ai rencontrée et que j'ai fait ta formation qui m'a quand même beaucoup appris et beaucoup aidée, il faut le dire. C'est qu'à l'époque, j'avais l'impression... J'étais déjà professeure de yoga donc je pense qu'effectivement on n'a pas non plus toutes les techniques à portée de main directement en étant prof, ça prend du temps comme tu dis. Mais à cette époque, donc il y a quelques années, j'étais peut-être encore dans cet état de stress post-traumatique, pas forcément consciente, mais j'avais l'impression de souffrir assez régulièrement et surtout la nuit de sensations d'étouffement, un peu comme une incapacité à inspirer suffisamment d'air. Et je me sentais presque comme suffoquée. Et ça, ça nourrissait beaucoup d'insomnie. Donc en fait, j'associais le fait d'aller me coucher avec cette peur d'avoir du mal à respirer. Donc la notion de sommeil, elle-même, devenait source d'anxiété, si tu veux. Et quand je faisais des insomnies, alors là, c'était le début de la fin. Parce que plus j'avais de mal à dormir, plus je stressais, parce que je comptais les heures qui me restaient avant d'aller au travail le matin, plus j'anticipais la fatigue que j'allais subir toute la journée. et plus j'angoissais, plus j'avais de mal à respirer. Bref, c'était quand même une période assez compliquée dans ma vie et à l'époque je me sentais quand même très esselée parce que finalement c'était assez effrayant de ne pas pouvoir contrôler sa respiration et ce n'est pas quelque chose qui est forcément visible donc c'est assez difficile de le vocaliser, de le communiquer aux autres. Ce que j'allais dire c'est que voilà, à l'époque, quand je... On se parlait du fait d'avoir ces angoisses. On me disait, mais il faut que tu fasses du yoga, il faut que tu t'apprennes à respirer, ça va te calmer la respiration, etc. Et alors oui, c'est vrai qu'aujourd'hui, j'arrive à utiliser la respiration comme un outil qui va me permettre de contrôler un petit peu ces moments, de garder un petit peu le contrôle sur ça. Mais à l'époque, ça ne fonctionnait pas du tout comme ça. En fait, moi, aller à des cours de yoga et qu'on me demande de... faire des techniques de respiration comme Kapalabhati, où j'explique pour les personnes qui ne savent pas, Kapalabhati, c'est une technique de respiration très vigoureuse où on va expirer l'air assez brutalement et on vient comme presque hyperventiler pendant plusieurs minutes. Donc ça, ça me mettait dans des états d'angoisse.
- Speaker #0
Ah mais j'imagine, j'imagine. Et certainement, le problème, c'est que le professeur ne te l'enseignait pas proprement.
- Speaker #1
c'est pas qu'il les enseignait pas correctement, c'est qu'en fait, il n'y avait pas tellement de... Il n'y avait pas de professeur qui exprimait le fait que peut-être ça allait être inaccessible à certaines personnes. Le fait de retenir ma respiration, de faire des rétentions, ça aussi, pour moi, c'était vraiment terrible. En fait, le fait de déjà ressentir cet essoufflement de manquer d'air, aller faire des rétentions, retenir sa respiration pendant 10, 20, 30 secondes parfois, pour moi, c'était vraiment au-delà de... mes capacités. Et effectivement, je n'ai pas trouvé forcément ce soutien dans les cours de yoga. On ne m'a pas forcément expliqué pourquoi je n'y arrivais pas. Donc, ça nous amène un petit peu à rentrer dans le vif du culet, puisque c'est vrai que moi, je sais que j'ai vécu un traumatisme. Il y a eu un événement à un moment T, donc je sais un petit peu quelle est la cause. Mais il y a des personnes qui vont avoir des expériences similaires à la mienne et qui ne savent pas vraiment pourquoi ils ont du mal à... à contrôler leur respiration, pourquoi ils ont du mal même à ressentir leur respiration, et en fait, ils se retrouvent dans des cours de yoga où il n'y a pas d'explication. Donc on leur dit, voilà, cette technique, il faut respirer, ça va vous faire du bien, mais en fait, c'est l'effet inverse qui se passe. Donc j'aimerais avoir un petit peu ton avis à toi sur quelles sont déjà les techniques de respiration qui sont les plus adaptées pour soutenir des personnes traumatisées, stressées, en plus.
- Speaker #0
Déjà, je ne sais pas du tout à quel niveau la France est, comment sont les professeurs s'ils sont éduqués avec l'idée peut-être d'un langage qui peut être un peu différent par rapport à un langage normal. Ici, dans les pays anglo-saxons, en Angleterre et aux États-Unis, surtout aux États-Unis parce que c'est de là que ça vient de plus en plus. On est éduqués avec. un nouveau langage. qui nous permet d'envoyer plusieurs informations, différentes couches d'informations. Il faut penser à apprendre à envoyer des mots qui seront attrapés différemment. Les mots, c'est des mots différents, qui veulent dire la même chose, mais les personnes les attraperont différemment, elles sont plus en sécurité avec le mot que j'ai envoyé. Donc, on prend l'exemple de « retenir ta respiration » . l'effet de se sentir suffoqué quand on dort ça ça vient c'est psychomatique c'est quelque chose qui vient certainement de ton trauma je ne sais pas du tout ce qui s'est passé je ne veux pas savoir mais dans un sens n'importe qui dans le groupe peut avoir eu quelque chose qui leur appelle la suffocation donc évidemment Si on commence à apprendre les choses comme arrêter notre respiration, qui est très bien pour le corps et qui est très bien pour le système nerveux, quand on le fait bien, il faut toujours, nous comme professeurs, toujours donner quelque chose d'autre pour que la personne se ramène à la chose qui est plus en sécurité. Par exemple, si j'apprenais dans un cours, en sachant que peut-être il y a deux ou trois personnes qui ont des problèmes, de trauma, je dirais que maintenant on va faire une respiration, vous allez retenir votre respiration après l'inspiration, mais si vous ne voulez pas le faire, ne le faites pas, ou alors faites-le en une ou deux secondes à la place de faire trop long. Donc il faut toujours mettre quelque chose qui permet à la personne de se sentir, on s'en occupe, il faut être avec eux. C'est pareil avec Kabbalah Bhatti, on parlait de cette respiration, cette technique qui pousse quand même et qui est assez forte. C'est la même chose, si vous avez des problèmes à l'estomac, si vous avez eu une césarienne, si vous avez un problème, la maladie de Crohn, s'il vous plaît, faites Kabbalah Bhatti plus doucement, sinon faites ce que vous voulez. Il faut donner toujours, la première chose en tant que professeur, il faut donner la possibilité aux gens de faire ce qu'ils veulent. Pour sortir de ce gourisme, il faut sortir de cette mentalité qu'ont les profs et que les gens doivent faire ce qu'on leur dit, je veux dire. Il faut sortir de là. À la place, un bon professeur doit donner plusieurs options pour que chaque personne dans la classe se sente en sécurité. Ça, c'est le plus important. Donc, évidemment, il y a... des respirations, des techniques qui ne sont vraiment pas du tout bien pour les gens qui souffrent de trauma. Et évidemment, tu viens de le dire, retenir ta respiration, pas du tout, du tout, du tout. Même Ujjayi Breath, c'est une technique de respiration qu'on fait en fermant l'intérieur de la gorge. Donc ça déjà, si on le fait... volontairement, on va peut-être recréer une sensation de suffocation. À la place, je dirais aux gens, si vous ne voulez pas faire Ujjayi breath, qui veut dire la respiration victorieuse en sanskrit, il faut faire à la place Ha breath. L'effet sera exactement le même, mais ce sera beaucoup plus agréable à la personne. qui ne veut pas sentir qu'on a l'impression qu'il y a quelqu'un qui leur serre le cou, par exemple. Il y a beaucoup de respiration qu'il faut penser. Il faut se mettre dans les chaussures, dans les godasses des autres, si je parle vulgairement. Et il faut toujours donner à la personne la possibilité d'arrêter la respiration qui peut-être rappellera des choses qu'il ne faut pas rappeler. Il faut être toujours... on garde ces qualités de professeur, c'est des choses qui s'apprennent. La personne qui enseigne une technique de respiration pour tout le monde sans savoir, la personne a besoin d'être formée et de raffiner un petit peu leur langage pour pouvoir apprendre à tous les groupes de gens qui sont dans la classe. Bien sûr.
- Speaker #1
On n'est pas du tout là pour shame. Non. Les professeurs, ce n'est pas du tout l'objectif de cette conversation. L'idée, c'est plutôt de donner des outils pour que les personnes qui, justement, ne sont pas dans des situations... comme celle-ci, puissent se mettre dans les chaussures de leurs élèves, comme tu viens de le dire. Donc, le langage qui doit être une invitation et offrir des alternatives, comme dans la pratique physique, ça doit être…
- Speaker #0
C'est la même chose.
- Speaker #1
C'est quelque chose que je pense, c'est vrai. Est-ce qu'il y a une sorte de gradualité aussi à avoir en tête ? Parce que pour moi, respirer, c'est un petit peu comme la pratique physique. C'est-à-dire que… Au début de la pratique physique, on ne va pas se jeter directement dans un handstand. On va s'échauffer et on va y aller progressivement, échauffer les bonnes parties de son corps. Pour la respiration, c'est similaire. Est-ce que tu peux nous parler d'un type d'échauffement progressif qui pourrait potentiellement amener les gens vers une technique de respiration plus avancée, mais à leur propre rythme, en commençant par quelque chose qui est peut-être accessible à toutes et à tous ? et après évoluer en fonction des capacités de chacun et chacune ?
- Speaker #0
Alors, si on travaille en privé, le travail est individuel et chaque personne aura besoin de quelque chose de spécial à faire. Si j'ai quelqu'un qui vient avec le stress, l'anxiété, il y a une façon de travailler avec ces gens-là. Si il y a une personne qui vient avec une histoire, avec trauma, Il y a un autre travail à faire. Si on parle de trauma, la respiration, des fois, je ne la fais pas avant. J'ai vu cette personne pendant deux, trois, quatre mois. Parce que respirer, faire des techniques de respiration, c'est quelque chose d'internal, à l'intérieur. Il y a beaucoup de gens qui n'aiment pas être à l'intérieur. Donc, il y aura déjà un travail de corps. Toujours. Le travail avec trauma, c'est un travail de saison. Imagine que tu as le printemps, l'été, l'automne et l'hiver. Tu vas travailler avec la personne au printemps et ce que ça veut dire au printemps, tu prépares la personne pour l'été. C'est-à-dire que tu resteras dans le printemps aussi longtemps que la personne en a besoin. C'est-à-dire qu'au printemps, tu feras du travail de corps, tu feras du travail de toucher, tu feras du travail de taper, tu feras du travail de sentir avec les mains. il y aura toujours un niveau de corps. Rendre le corps. Toujours. Ce que j'appelle le printemps, pour une personne, ce sera peut-être deux semaines. Pour une autre personne, ce sera peut-être deux mois. Ça dépend du travail que les gens y font. Le travail de respiration se fait à l'été. Bon, je mens un petit peu. Des fois, je vais tenter de donner une respiration de contact. à la personne au printemps.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu entends par respiration de contexte ?
- Speaker #0
C'est-à-dire sentir la respiration avec les mains. C'est-à-dire que les gens, il faut qu'ils apprennent comment ils respirent d'abord avec les mains. Respiration sur la poitrine, respiration sur le ventre, respiration au niveau du diaphragme, respiration dans le dos, respiration dans le cou. Utiliser les mains parce que les mains seront toujours... fait partie de quelque chose de corporel. Donc la personne se sent toujours en sécurité. Si je vois la personne travailler bien, elle se sent plus en confiance avec moi et eux-mêmes. je vais commencer à les amener à l'intérieur. Et là, on commence à donner peut-être des respirations comme respiration complète ou commencer à travailler avec compter les respirations.
- Speaker #1
En termes de...
- Speaker #0
Voilà, petit à petit, petit à petit, petit à petit, petit à petit. Évidemment, en général, trauma, il y a souvent stress et anxiété. Donc, il y aura toujours des éléments de technique. qui aideront à faire une régulation du système nerveux. Donc, les choses, par exemple, comme la respiration de l'abeille, faire du bruit, c'est très corporel aussi. Évidemment, pour quelqu'un avec trauma, qu'est-ce qu'il ne faut pas faire ? Fermer les yeux, fermer les oreilles. Donc, la personne le fera sans boucher les oreilles. Il y a toutes ces choses-là qu'il faut penser.
- Speaker #1
Je vais juste… expliquer ce que c'est la respiration de l'abeille, bras mari. Pour les personnes qui ne sont pas familières avec cette technique, c'est donc, on se ferme les yeux, bouche fermée, on se bouche les oreilles et on va respirer en créant un bruit avec les cordes vocales qui va faire résonner un petit peu l'intérieur de la tête.
- Speaker #0
Voilà. Il y a des tas de choses qu'il faut toujours être prêt à éventualité. Toujours. Alors il y a une chose que je... Évidemment, ça c'est pour les profs. Il faut toujours poser des questions à vos clients. Toujours.
- Speaker #1
Ce n'est pas toujours facile parce qu'effectivement, en privé, c'est possible. Mais en cours collectif avec beaucoup d'élèves, c'est assez souvent impossible.
- Speaker #0
Il y aura un groupe qui ne parlera jamais. Et puis, il y aura celui qui viendra toujours venir parler à la fin. Mais moi, je pose des questions toujours à la fin. Je crée une discussion. Il y a beaucoup de choses que j'ai apprises en sachant les problèmes qui se sont passés dans la classe. Avoir une communication et essayer de discuter des problèmes qui se sont passés dans la classe, ça vous permet de développer votre propre travail pour vous-même, essayer des choses nouvelles et changer les choses aussi. Donc ça, c'est important. Ça, c'est le travail du privé. Donc il y a beaucoup de... on jongle, on jongle avec des choses, on demande et tout ça. Dans le travail du groupe, avec Respiration, Évidemment, en tant que professeur de yoga ou de somatique, parce que ça c'est une chose que j'enseigne aussi, c'est un travail de yoga, de mouvement, de stimulation autour des structures de respiration, le cou, les épaules, le ribcage, le ventre, évidemment la colonne vertébrale, tout ce qu'on utilise pour la respiration. Hatha Yoga, c'est-à-dire le yoga classique, a tous les éléments dans les poses et tout ça pour chauffer les endroits qui respirent. Ça, il faut le faire pendant un moment pour que le corps se sente ouvert, se sente prêt à recevoir la respiration et aussi que la personne qui le fait puisse ressentir la respiration dans un corps qui est beaucoup plus ouvert. Après ça... En général, je fais toujours une respiration pour le contact. Comment est-ce que je respire aujourd'hui ? Est-ce que je respire dans mon ventre ? Est-ce que je respire dans le haut de ma poitrine ? Est-ce que j'ai des problèmes à respirer ? Est-ce que ma respiration est petite, grande, etc. ? Après ça, petit à petit, on fait des respirations plus compliquées. On fait des rétentions, on fait des techniques beaucoup plus classiques. Et toujours à la fin, on finit avec une respiration pour calmer le système nerveux. Parce qu'on ne veut pas sortir d'une série de cabalabat et laisser les gens sortir. Les gens vont être comme ça, comme s'ils avaient bu 10 expresso. Donc, il faut toujours calmer les gens. Et si vous avez le temps de faire la méditation ou de la relaxation, on fait de la méditation ou de la relaxation après.
- Speaker #1
Donc, tu fais un échauffement, une posture simple, je ne sais pas, par exemple, 4K, des petits mouvements d'extension, etc. Ensuite, respiration de contact, donc avec les mains sur le corps, pour sentir la respiration dans différentes parties du corps, avant d'aller vers des exercices possiblement plus complexes.
- Speaker #0
Si on a plus de temps dans la classe, et c'est vraiment une classe de respiration, Après connecter, il faut développer la respiration. Donc, c'est là qu'on met les numéros. Et après, on fait une technique qui est beaucoup plus compliquée. Si on a le temps.
- Speaker #1
Oui, dans un cours de pranayama, il n'y a quasiment que ça.
- Speaker #0
Par exemple, quand je les donne, je fais à peu près 15 minutes d'échauffement corporel. Et après, je commence à connecter, développer, techniques importantes, l'essence de la classe. Et à la fin... en relax, toujours.
- Speaker #1
Ça peut s'appliquer à un cours de Hatha, de Vinyasa classique, où tu fais la même chose, un petit échauffement au début, un peu de respiration de contact, une technique, ensuite ta pratique de asana, de posture, et à la fin, une respiration finale pour venir ancrer les gens à nouveau, avant le Shavasana.
- Speaker #0
Oui, bien sûr, mais par contre... Si le professeur data ou de mouvement, il faut faire plus de mouvement et on n'a que 15 minutes de respiration. Ce que je garderai en général, c'est connecter la respiration principale et relaxer. Deux ou trois respirations, on peut changer un petit peu. Mais je veux toujours savoir comment je respire avant de faire une technique de respiration. Parce que si je trouve par exemple que... Aujourd'hui, je respire avec un peu de douleur dans mes poumons. Peut-être que la respiration plus dure et plus forte que je voulais faire après, il faut que je l'enlève et que je fasse quelque chose d'autre.
- Speaker #1
Est-ce que tu as déjà eu des cas où les personnes ne sont pas capables d'écrire leur respiration ? Tu leur poses la question au début du cours, quelle est la qualité de votre souffle, quelle est la nature, comment et où vous la ressentez ? Est-ce qu'il y a des personnes qui ne savent pas ? répondre à ça ?
- Speaker #0
Tout à fait.
- Speaker #1
Comment tu les amènes vers leur respiration ?
- Speaker #0
À travers le corps, à travers toucher, à travers sentir. J'ai créé certaines techniques qui permettent aux gens de trouver leur respiration autour de leur corps. Par exemple, pendant le Covid, pendant l'épidémie, j'ai eu beaucoup de demandes pour faire des cours en privé et il a fallu que je trouve un moyen pour aider les gens à retourner en contact avec leur poumon parce qu'ils avaient perdu le contact avec certains coins de leur poumon parce que bon ben si tu te rappelles au début de l'épidémie c'est pas un bon souvenir je suis désolé mais ça fait partie de mon travail et Au début de l'épidémie, le virus attaquait beaucoup les poumons. Il y avait beaucoup de liquide qui se formait dans les poumons. Et ça, il fallait le faire. Les gens, à la fin de leur maladie, devraient le ressortir. Il fallait retrouver la respiration. Donc, apprendre aux gens à connecter avec leur respiration, c'est primordial. C'est super, c'est très important. Quelqu'un, par exemple, un autre exemple de gens qui perdent et qui ont difficulté à trouver leur respiration, c'est le gars qui travaille dans la City de London, corporate. Ou la
- Speaker #1
Défense du coup pour les patients. La Défense de Paris, voilà.
- Speaker #0
Quelqu'un qui n'est que là-dedans. J'ai vu des gens qui sont venus dans mes cours, qui sont tombés en pleurs, parce qu'ils ne savaient pas ce que c'était la respiration. Ils ont découvert quelque chose de… Et ils ont découvert aussi qu'en la changeant, ça changeait leur état d'esprit aussi, vachement. Dans le stress, le burn-out. Je travaille avec quelqu'un avec du burn-out en ce moment. Trouver la respiration, c'est impossible. Donc, qu'est-ce que je fais ? Il faut continuer à travailler avec le corps, faire des mouvements, toucher, taper, tout ça. Et après, la respiration. La respiration, ce n'est pas magique. C'est magique quand le corps est prêt à recevoir la respiration. Je vais vous donner un autre exemple. Les gens qui perdent leur respiration, les gens avec de l'asthme. C'est un peu comme Covid. D'ailleurs, avec l'asthme, il y a un truc qui s'appelle, je ne sais pas comment on dit en français, « breath retraining » , c'est-à-dire « re-entraîner la respiration » . C'est un programme. C'est un programme en quatre étapes. Et la première étape, c'est travailler avec le corps. Alors c'est possible que quelqu'un aura besoin d'aller voir un physio, un kiné, un ostéopathe pour essayer d'ouvrir les structures respiratoires avant que moi j'arrive avec mes respirations.
- Speaker #1
C'est une approche holistique en fait.
- Speaker #0
C'est obligé. On est obligé de mettre la respiration avec d'autres choses. C'est pour ça que je suis contre les méthodes de breathwork que j'entends en ce moment autour et qui mettent la respiration sur un piédestal. Il faut essayer de travailler la respiration. Il y a quelqu'un qui va devoir faire du kiné, il y a quelqu'un qui va devoir faire du sport, il y a quelqu'un qui va devoir faire de la cuponcture. Il y a quelqu'un qui va devoir faire du massage, il y a quelqu'un qui va devoir peut-être faire une opération, aller voir le docteur. On n'est pas des magiciens, mais on est très important aussi.
- Speaker #1
Oui, c'est comme tout, c'est comme le yoga en lui-même ne peut pas être une solution unique pour « guérir » le trauma, guérir l'anxiété, tout comme la respiration toute seule ne pourra pas être cette solution miracle. Non, le yoga aussi.
- Speaker #0
C'est incroyable, mais oui, c'est vrai. Si on a besoin d'aller voir un psychotherapist, un thérapeute, pour parler de nos problèmes, ce n'est pas le professeur de yoga qui va aider. Donc oui, le yoga est là, et c'est bien qu'on en fasse. C'est bien qu'on fasse de la méditation, de la relaxation, mais il faut savoir comment attacher tous ces outils avec des choses qui vraiment feront de la différence, mais ce sera peut-être pas. pas tout ça quoi.
- Speaker #1
Oui c'est quelque chose qui s'inscrit dans une routine où tous les éléments sont complémentaires en fait. La respiration, le mouvement, l'accompagnement thérapeutique classique et autre accompagnement médical dans les cas où c'est nécessaire.
- Speaker #0
C'est à dire que j'ai toujours avec moi une liste de copains, de copines qui sont thérapeutes ou massage. Et si je vois un client qui vient vers moi et si je ne peux pas l'aider de suite. Je dis à la personne, il faut que vous allez voir ma copine Emma, qui est une thérapeute. Vous allez voir mon copain Justine, qui est un kiné. Et après, ils reviennent vers moi.
- Speaker #1
Oui, tu fais des recommandations quand tu sens que l'expertise est limitée.
- Speaker #0
Tout à fait. Tout à fait. Il faut savoir. On n'est pas des rois, on n'est pas des magiciens. Il faut savoir ce qu'on sait et être honnête. et pousser la personne vers les gens qui l'adorant vraiment au début.
- Speaker #1
Pour donner un conseil aux professeurs de yoga, par exemple dans ces situations où il va y avoir la réaction d'un élève face à un exercice de respiration, mais ça peut être face à autre chose durant le cours. Par exemple, si la personne a une crise respiratoire ou une réaction émotionnelle, voire une crise de panique, quel conseil tu peux donner pour gérer ça ?
- Speaker #0
Le langage que je parlais tout à l'heure à propos de savoir dire les choses qui gardent le groupe en sécurité, ça c'est important au départ. Aujourd'hui, on va faire du Kabbalah Bati ou une respiration, je donne un exemple, une respiration un peu difficile, s'il y a qui que ce soit dans la salle, enceinte ou avec un problème de cœur, il faut mettre les choses parce qu'il faut aussi savoir donner la responsabilité aux étudiants de décider de savoir ce qu'ils veulent faire ou pas et ça c'est une chose à dire aussi il faut toujours donner au début les contraindications plus il faut dire si vous trouvez quelque chose si vous sentez quelque chose ça se passe mal en l'intérieur arrêtez tout de suite voilà ça c'est le champ de choses qu'il faut dire au départ Vous donnez la responsabilité. Et aussi, il faut regarder, il faut voir les signes. Il faut voir, il y a quelqu'un qui tourne rouge soudainement et qui ne peut pas respirer. C'est évident, il y a peut-être quelqu'un qui a une attaque d'asthme ou il y a quelqu'un qui a une attaque de panique. Il faut donner la responsabilité aux gens de savoir s'arrêter eux-mêmes. Et vous le dites toujours au départ. Vous vous préparez pour que tous les gens devant vous soient… en sécurité. Voilà. C'est difficile à répondre à cette question parce qu'en fait, chaque cas est différent. C'est une question de préparation avec la respiration. Vous dites ce qu'il faut dire au départ. S'il y a des gens qui ne veulent pas faire cette respiration, c'est ce qu'on va faire aujourd'hui. Comptez votre respiration à la place, vous mettez vos mains sur votre corps et respirez avec vos mains. Voilà. Vous donnez d'autres options pour les gens pour respirer d'une façon plus douce et plus... plus facile.
- Speaker #1
Est-ce que tu trouves qu'il n'y a pas assez de respiration dans les cours de yoga ?
- Speaker #0
Oh là là, tu me… OK, une des raisons pour lesquelles j'ai fait mes stages professionnels, c'est parce que justement, je trouvais qu'il n'y en avait pas assez dans les classes de yoga, mais aussi dans les cours professionnels, les 200 heures ou les 300 heures. La première fois que j'ai commencé à enseigner les gens à devenir prof, on m'avait donné deux heures de pranayama à enseigner. Tu m'imagines ?
- Speaker #1
Sur 200 heures.
- Speaker #0
Deux heures sur 200 heures. Mais c'est une horreur. C'est ça qui m'a poussé à dire, OK, les profs de yoga, les profs de mouvements aussi, les masseurs, les kinés, les ostéopathes, les infirmiers aussi, parce que j'ai des tas de gens qui viennent me voir, qui apprennent de moi. Ils ont besoin de savoir le pouvoir de la respiration. C'est important. et aussi l'adapter avec leur propre travail. Quand j'ai commencé à faire du yoga, ça va donner mon âge, ça. Il y a une quarantaine d'années maintenant. Pranayama était très strict, la respiration était très stricte et faisait partie d'un protocole avec les asanas, c'est-à-dire les positions, et à la fin, la méditation. Donc, Pranayama faisait vraiment partie du... classe. Mais il faut te dire Alice, qu'à mon époque, les classes, ce n'était pas une heure, c'était deux heures, ou une heure et demie. Donc, on avait le temps de travailler sur tous les éléments du yoga. Maintenant, c'est sûr que, étant donné que l'industrie du yoga se développe et on essaie de faire de l'argent, les studios vont faire de l'argent, les cours deviennent plus courts et c'est plus difficile de mettre la respiration au milieu.
- Speaker #1
C'est mon avis personnel, mais je trouve qu'en fait, on donne quand même beaucoup plus de valeur aujourd'hui à l'aspect physique du yoga. Donc, de partir d'un point A vers un point B, de réussir à faire évoluer son corps de telle ou telle manière, de développer force, souplesse, pour peut-être atteindre certaines amplitudes de mouvements qui sont plus ou moins impressionnantes, ou en tout cas, de sentir que ça progresse en nous. Et je trouve que... on ne valorise pas du tout le fait de réussir à maîtriser sa respiration, de l'emmener dans différents endroits, de développer une capacité pulmonaire peut-être supérieure à la norme, ou en tout cas supérieure à ce qu'était notre capacité antérieure. Et c'est vrai que ce n'est pas un discours que j'entends, ce n'est pas du tout un message que je vois autour de moi.
- Speaker #0
Ça revient, ça retourne. Grâce à la mode des méthodes de respiration qu'il y a eu dans les années… dix dernières années, avec Wim Hof, avec Bouteko, avec tous ces gens-là. Ça change, ça change, et de plus en plus, on me donne deux, trois week-ends à la place de deux heures ou trois heures. Ça change. Même, j'enseigne sur des cours de professeurs pour yoga therapy, c'est-à-dire du yoga pour thérapeutes. Ça, ça devient de plus en plus important, la respiration. prend quand même une part assez grande.
- Speaker #1
Ça change, ça donne bon espoir. En fait, je pense qu'on ne le dit pas assez, mais la respiration, ça fait tellement partie de notre inconscient. En fait, on y prête rarement attention. On respire des milliers de fois par jour et on n'y pense pas. Par contre, dès qu'on a un problème respiratoire, dès qu'on a du mal à respirer, là, le souffle prend vraiment toute la place. Et en fait, on se rend compte que… La respiration, finalement, c'est tout. C'est ce qui nous permet d'être en vie. Et si la respiration est dysfonctionnelle, alors la vie devient vraiment difficile à poursuivre de manière complètement normale.
- Speaker #0
Tout à fait. Toutes les maladies ont toujours un élément de stress, d'anxiété. Donc, la respiration aidera pratiquement toutes les maladies. Supporter les gens qui ont du cancer, qui ont très peur, tous les gens qui ont de l'asthme. L'anxiété et l'asthme, c'est attaché aussi. toutes les maladies. Donc évidemment, la respiration recrée un sens de bien-être avec quelque chose qui est vraiment à l'intérieur et facile à attraper. Oui, c'est vrai que ça change beaucoup dans notre santé.
- Speaker #1
Et au-delà d'avoir nécessairement une maladie, une pathologie, juste le fait d'être stressé, angoissé, ça peut avoir des effets très néfastes sur la respiration au quotidien, sur le sommeil. et sur beaucoup de choses de la vie. Donc, c'est important de mettre l'accent sur ça. Laurent, je te remercie. Merci beaucoup.
- Speaker #0
On aurait pu continuer pour une demi-heure de plus en me parlant comme ça, mais j'ai beaucoup aimé parler en français. C'était dur, je m'excuse encore une fois. Mais ça me poussera à lire plus en français.
- Speaker #1
Tu as été absolument parfait et notre échange a été passionnant. Je te remercie beaucoup pour tous tes insights, pour tous tes apports à cette conversation. et je te dis à très bientôt merci encore à la prochaine merci merci d'avoir écouté cet épisode le plus important pour moi c'est de sensibiliser et d'aider les personnes qui luttent ou ont lutté avec le stress post-traumatique si tu penses à quelqu'un qui a besoin d'écouter ce podcast n'hésite pas à le partager et si tu veux soutenir mon travail abonne-toi au podcast et n'hésite pas à me laisser un commentaire pour me dire ce que tu en as pensé