- Speaker #0
Caroline Yadan, bonjour.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Caroline Yadan, tu es députée de la 8e circonscription des Français de l'étranger.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Et donc je te remercie d'accepter de participer à ce premier épisode de notre podcast avec Samuel, qui s'intitule En toute franchise. Donc ce podcast, il a pour objectif de rendre la politique la plus authentique possible, la plus simple et la plus compréhensible pour tout le monde. Et donc dans un premier temps, si tu veux bien, je vais te demander de te présenter rapidement.
- Speaker #1
Avec plaisir. D'abord, c'est un honneur pour moi et je vous félicite vraiment pour cette initiative parce qu'effectivement, les jeunes ont besoin de nous. de savoir, de connaître plus sur la politique. Et je trouve que votre initiative est très, très bienvenue. Donc, je suis Caroline Yadan. Je suis, comme tu l'as dit, députée de la huitième circonscription des Français établis hors de France, c'est-à-dire des Français qui habitent en Israël, en Italie, en Grèce, à Chypre, à Malte, à Saint-Marin, au Vatican, territoire palestinien. Donc, je crois que je ne l'ai pas oublié. Donc ça fait neuf, comme si on avait en fait neuf circonscriptions, donc c'est un très gros travail. Je suis également, avant d'être députée, je suis avocat en droit de la famille, militante associative de très longue date. Voilà, donc je suis quelqu'un de manière générale depuis l'adolescence qui est très très engagée dans la société civile d'abord et en politique depuis assez peu de temps, somme toute.
- Speaker #0
Merci. , qu'est-ce qui vous a fait changer du droit vers la politique ?
- Speaker #1
En fait, j'ai été militante associative depuis très longtemps. J'ai créé des associations contre les inégalités de destin, contre l'antisémitisme. J'ai été très engagée au sein de la LICRA. Et puis au cercle de la LICRA, j'ai été responsable du pôle antisémitisme du cercle de la LICRA, qui était un think tank. De la LICRA, je me suis engagée sur la violence faite aux femmes, sur le harcèlement scolaire, sur la haine en ligne. Donc beaucoup de sujets qui m'ont portée évidemment sur la laïcité aussi, mais jamais engagée en politique. Jusqu'au moment en 2017, en 2016, où Emmanuel Macron a proposé un concept qui me parlait, qui était le dépassement du clivage. En fait, je ne me reconnaissais pas en politique. Les parties à gauche, à droite, ça ne me correspondait pas. Et puis là, ça m'a parlé, la social-démocratie. Et je me suis tout simplement, j'ai cliqué sur ma souris d'ordinateur pour m'engager dans le mouvement En Marche. Et j'ai commencé à m'imiter localement avec le bagage qui était le mien, donc avocat en droit de la famille, médiatrice aussi, puisque je fais beaucoup de modes de règlement amiables et différents. Et puis donc sur les thèmes qui m'étaient chers. Donc j'ai commencé à prendre ma place. au sein d'En Marche, mais localement, toujours à Paris 18e. Et puis, j'ai commencé à travailler avec des ministres, avec Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation, avec Marlène Schiappa sur la laïcité. Et puis, au fur et à mesure, on m'a proposé de me présenter sur la lise des municipales, d'abord, après, sur la lise régionale. Voilà, mais je n'avais pas d'ambition politique particulière jusqu'au moment où Stanislas Guérini m'a appelé un vendredi matin, avant les pressantes élections en 2022. Et puis, il m'a... proposé, il m'a dit voilà je vais être ministre, j'ai besoin de quelqu'un que je vois bien à l'Assemblée nationale, est-ce que ça t'intéresse ? Et là évidemment je lui ai dit que ça m'intéressait, je lui ai dit un grand oui.
- Speaker #0
Mais alors tu nous parles donc de l'engagement politique, mais ce qu'on aimerait comprendre avec Samuel, c'est aujourd'hui comment on peut convaincre les jeunes de s'engager en politique, parce qu'on voit autour de nous qu'il y a beaucoup de jeunes qui nous disent non au vote, mais on n'a rien à apporter à la politique, la politique n'a rien. à nous apporter, donc on ne va pas aller militer, on ne va pas aller s'investir au sein d'un parti. Comment on fait pour contrer ça en fait ?
- Speaker #1
En fait, il suffit de comprendre ce que fait un homme ou une femme politique, notamment à l'Assemblée, puisqu'aujourd'hui je suis à l'Assemblée, mais ça peut être dans les mairies, ça peut être dans les conseillers régionaux, départementaux, peu importe. On a la possibilité qui nous est offerte dans notre pays, et je dis dans notre pays parce que nombreux autres pays n'ont pas cette chance-là, On est dans un état démocratique et donc ça veut dire que chacun des citoyens que nous sommes peut, avec les moyens qui sont les siens, changer les choses. Même à un petit niveau, même à porter sa pierre à l'édifice par rapport à des sujets qui lui tiennent à cœur, chacun et chaque jeune évidemment. Alors après, il faut peut-être un parcours, il faut peut-être avoir un bagage aussi, mais peu importe. En réalité, à partir du moment où... on s'engage, on influe sur ce qui va peut-être changer demain. Et ça, c'est un rôle essentiel et c'est un rôle qui peut compter dans la vie de chacun.
- Speaker #0
Donc, ton engagement, il se fait plutôt naturellement. Mais quand tu étais plus petite, tu n'as jamais eu de...
- Speaker #1
Non, quand j'étais plus petite, je voulais défendre l'autre. Et en fait, il y a une vraie continuité entre l'utilité d'une avocate, de la famille, qui se rend utile à l'autre, qui aide dans un dossier pour... pour essayer d'améliorer les choses. Et évidemment, la députée que je suis, qui est récipiendaire aussi de problématiques qui concernent, sur une échelle plus grande, non pas des justiciables, mais des administrés. Mais en réalité, c'est juste se rendre utile à l'autre. Donc c'est quelque chose, évidemment, qui me correspond au signe.
- Speaker #0
Mais du coup, est-ce que tu considères que les élus doivent faire un travail pour pousser les jeunes à s'engager, à s'investir ? Ou alors c'est vraiment, ça peut être autonome, ça doit se faire tout seul.
- Speaker #1
Non, je pense que les jeunes, ils sont tous très intelligents sans doute et ils peuvent aussi comprendre que la politique, ça ne doit pas être quelque chose d'inaccessible, en tout cas penser que c'est inaccessible. Il faut arriver à intégrer que chacun, encore une fois, peut jouer un rôle. qui peut être un rôle essentiel par rapport à ses propres combats et par rapport à ses propres convictions. Donc ça peut passer d'abord par du militantisme, pourquoi pas, mais il ne faut surtout pas laisser uniquement la place aux extrêmes. Et c'est ça qui est dommage en fait, c'est qu'aujourd'hui, beaucoup de jeunes que je rencontre sont soit RN, soit LFI, et donc dans des partis populistes qui sont en réalité très dangereux à la fois pour nos démocraties, pour notre démocratie. Et à la fois pour l'avenir de la France, donc il y a une place plus au centre dans le bloc républicain. Et c'est vrai qu'on manque de jeunes là-dessus et on a besoin aujourd'hui, la société française a besoin de jeunes qui s'engagent.
- Speaker #0
Ce que tu recommanderais, si il y a des jeunes qui ont des convictions, qui veulent s'engager, c'est juste qu'ils commencent à militer pour leur cause, un peu comme tu as fait, et qu'ils rejoignent un projet et qu'ils s'investissent et qu'ils... Voilà,
- Speaker #1
qui s'investissent, alors qui s'investissent soit dans des associations, soit, bah déjà, qui contactent leurs députés, déjà pour faire entendre leur voix. Mais oui, mais parce qu'en fait, on ne s'imagine pas, mais un député, c'est un être humain, comme vous et moi. Et en fait, on a tous des systèmes de permanence où on a tous un mail, on a tous une possibilité d'être contacté. Donc déjà, pour influer, il faut prendre contact. et dire ce qu'on pense, soit dans le cadre de permanence, soit en face-à-face, soit pourquoi pas au téléphone ou par mail. Mais déjà, on peut faire entendre sa voix comme ça et prendre contact. Et après avoir pris contact, prendre sa carte dans le parti qui correspond et entrer dans les instances comme ça, faire entendre sa voix. C'est plus simple que ce qu'on peut imaginer en fait.
- Speaker #0
Moi, j'ai envie de revenir sur ce dont vous parliez par rapport aux extrêmes. Vous avez parlé du Rassemblement National, de l'FI, et souvent le président Emmanuel Macron, dont vous soutenez, vous appartenez à Renaissance, a placé le Rassemblement National en dehors de ce qu'il appelle l'arc républicain. Donc pour les jeunes, c'est assez compliqué de comprendre. Moi, j'aimerais bien comprendre ce que ça veut dire déjà l'arc républicain, puisque les députés RN sont élus. Et est-ce que vous, en fait, vous considérez que ces députés RN, députés, sénateurs, tous les élus RN, se situent en fait hors de l'arc républicain ?
- Speaker #1
Alors, si... concept, une notion un petit peu spécifique. Quand on dit l'arc républicain, quand on est à l'Assemblée nationale, on fait tous partie de l'hémicycle de l'Assemblée nationale. On a tous été élus. En tant que députés, nous avons tous une légitimité par rapport évidemment à nos électeurs. Maintenant, il y a, selon moi, des partis qui restent infréquentables, notamment LFI et l'ERN. par rapport à l'antisémitisme aujourd'hui qu'il véhicule, puisqu'il est devenu très clairement le premier parti antisémite de France et le parti vecteur de l'apologie du terrorisme qui ne rêve que de chaos et de révolution. Et le RN, c'est autre chose. Le RN, en fait, cherche une respectabilité depuis plusieurs années pour séduire un nouvel électorat et pour franchir le plafond de verre que... qui est en fait assimilé évidemment à l'extrême droite de manière historique. Sauf qu'il y a la vitrine du RN et les coulisses du RN. Et dans les coulisses du RN, il y a encore énormément, notamment dans les cadres du RN, des personnes qui sont totalement infréquentables, notamment par rapport au complotisme, par rapport à l'islamine, par rapport à l'antisémitisme. On a par exemple... L'Ousteau et Châtillon, Frédéric Châtillon et Axel L'Ousteau, mais pas que, qui sont des cadres aujourd'hui du microparty de Marine Le Pen, de la société de communication des députés RN, des députés européens, qui sont des anciens gudards, qui sont très clairement encore, surtout depuis le 7 octobre. près de la sphère extrême droite, Alain Soral, etc. Je pourrais vous donner un exemple. Je peux, Jordan, parler là, estime que c'est Thierry Mariani qui doit le remplacer au débat sur les européennes. Thierry Mariani, c'est Bachar Al-Assad, c'est le complotisme, c'est l'antisémitisme pur et dur. Et c'est donc, c'est très problématique. Et moi, je continue à penser que pour ces raisons-là, notamment... au-delà même de certains députés qui sont rédacteurs en chef d'un journal d'extrême droite. qui a tenu, par exemple, quelqu'un d'autre qui a tenu une librairie négationniste. Voilà, ils sont encore trop proches, pour certains d'entre eux, de la mouvance extrême droite qui n'est pas fréquentable. Et d'ailleurs, ces deux parties se rejoignent. Ils se rejoignent, par exemple, lorsque moi je fais voter, avec mon collègue Mathieu Lefebvre, l'an passé, une loi qui vient sanctionner les infractions antisémites et racistes. Eh bien, et l'ERN et LFI. essaye de contrecarrer, de bloquer le vote de cette loi pour en définitif s'abstenir. Et là on voit bien, par ça et par par exemple le site Égalité et Réconciliation ou l'autre site d'extrême droite Rivarol, donc c'est des sites néo-nazis très clairement, eh bien ils portent au nu Jean-Luc Mélenchon par exemple. Donc on voit bien à quel point les liens, ce qu'on appelle l'alliance vert-brun-rouge, se fait aussi encore aujourd'hui. Donc non, moi je n'ai pas confiance dans le RN et j'estime que non, ils ne sont pas fréquentables.
- Speaker #0
La question qui me vient, c'est que depuis la dissolution, on n'a plus de majorité absolue à l'Assemblée. Donc est-ce que si une loi vient du RN, parce qu'elle vient du RN, on va voter contre ? Ou est-ce qu'on peut aller au-delà ? de ce qui se passe dans le parti, etc. Si la loi va dans ton sens ?
- Speaker #1
Oui. Il faut savoir que chaque député est libre. Alors ça, c'est très important. C'est vraiment où vous avez le pouvoir exécutif. Tu vois, tout à l'heure, tu disais, tu soutiens Emmanuel Macron. Je me suis désolidarisé beaucoup de fois d'Emmanuel Macron dans ses prises de parole. Et il se trouve que le parti est... Gabriel Attal, qui est le président de notre groupe parlementaire, a reçu par exemple après ce qu'avait dit Emmanuel Macron sur les armes par rapport à Israël, a reçu l'ambassadeur d'Israël quelques jours après et lui a réaffirmé le soutien absolu de notre groupe parlementaire aux côtés d'Israël. Donc il faut vraiment savoir, et ça me venait juste en tête, je vais répondre à ta question. Ça me venait comme ça parce que c'est très important de comprendre qu'il y a une vraie différence entre les députés qui tiennent leur légitimité des urnes, donc du peuple français, et l'exécutif, pas le parti, l'exécutif, le pouvoir exécutif, c'est-à-dire le président de la République et le gouvernement. Et si on n'est pas d'accord, on dit, et en tout cas en ce qui me concerne, je n'ai aucun... espèce de contrainte à ne pas parler et à ne pas dire ce que je pense quand je le pense. Et donc, sur la question que tu me posais par rapport à la loi, moi j'estime que c'est souvent un piège, c'est-à-dire que l'URN veut aussi, dans son désir de respectabilité, dans ce qu'on appelle la stratégie de la cravate à l'Assemblée nationale, et d'ailleurs on a l'illustration aujourd'hui par la niche RN, c'est de présenter des textes qui sont censés être des textes consensuels pour amener... Les députés à voter, à voter pour un texte RN, c'est donner de la légitimité et continuer à banaliser le fait RN. Et moi, j'estime qu'il ne doit pas être banalisé. Et moi, j'estime effectivement comme député qu'aujourd'hui, je ne vote pas un texte RN. Maintenant, je n'empêche pas le RN, évidemment, de voter pour ce que j'aurais présenté. Et d'ailleurs, ce qui est très, très important, ce qui sera très... très intéressant, c'est de voir comment ils se positionnent, évidemment, par rapport à la proposition de loi que j'ai déposée pour lutter contre le tantricisme.
- Speaker #0
Justement, est-ce que tu peux nous expliquer en quoi consiste cette proposition de loi et qu'est-ce qu'elle pourra concrètement changer dans la vie des gens ?
- Speaker #1
Avec plaisir. En fait, je me suis inspirée, j'y pense depuis longtemps. C'est-à-dire que ça a même été pendant ma campagne législative au 20 juillet, c'était dans ma campagne. J'y pense et je m'inspire en fait de la définition de l'IRA, de la définition de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste, qui a été cette définition qui lie antisionisme à l'antisémitisme et qui a fait l'objet d'une proposition de résolution qui a été adoptée. Donc une résolution a été adoptée par l'Assemblée nationale sur cette définition-là en 2019 par Sylvain Maillat, grâce à mon collègue Sylvain Maillat. Et donc je me suis dit, ok, là on a la résolution, mais... On n'a pas la loi qui est attachée à la résolution. La résolution, c'est juste symbolique. Et donc, il va falloir renforcer notre arsenal législatif, surtout depuis le 7 octobre. On a vu l'explosion des actes antisémites, etc. Et surtout, dire les choses et permettre aux juges d'avoir un arsenal législatif plus solide pour condamner. Par exemple, le slogan From the river to the sea par exemple, la photo d'Israël où Israël a disparu, par exemple, un slogan comme Varsovie très blinkelle, maintenant Gaza on n'avait dit plus jamais ça. Par exemple, les photos qu'on voit défiler avec la Megan David et le drapeau nazi, etc. Donc, du coup, j'ai pensé à une proposition de loi que j'ai travaillée pendant des mois. avec un avocat au Conseil d'État spécialiste sur le sujet notamment du droit de la presse et de l'antiracisme, également un ancien administrateur du Sénat. Donc j'ai voulu faire les choses de manière très carrée et très professionnelle. Et donc il y a trois axes dans la proposition de loi que j'ai déposée. Le premier axe c'est l'apologie du terrorisme. Donc renforcer tout ce qui est apologie du terrorisme. En prévoyant des notions, en ajoutant par exemple le mot indirectement au mot directement, donc provoquer indirectement ou directement, également faire en sorte que la présentation d'un groupe terroriste soit punissable lorsqu'il est présenté sous un jour favorable, ou bien qu'il est comparé à un mouvement de résistance. donner plus d'armes également pour la fermeture des lieux de culte qui prendrait cette apologie du terrorisme. Donc ça c'est le premier axe. Deuxième axe, c'est ce qui concerne la provocation à la négation ou à la destruction d'un pays. Aujourd'hui, il y a un seul pays au monde qui est victime d'appel à la destruction, à la négation. Pagani disait, c'était en 1975 dans Plaidoyer pour ma terre les options d'un gouvernement n'ont jamais remis en cause l'existence d'une nation quelle qu'elle soit, alors pourquoi Israël ? Et aujourd'hui, on voit que ça ne pose plus de difficultés. Donc ça, c'est le deuxième axe. Et enfin, le troisième axe, c'est ce qui concerne le renforcement de la loi Guesso de contestation de la Shoah, avec l'introduction notamment des adjectifs comme banalisation, comme comparaison outrancière, etc.
- Speaker #0
Mais du coup, là, tu nous as parlé de cette loi, d'accord ? Elle n'a pas encore été votée ?
- Speaker #1
Non, elle vient d'être déposée. Donc le chemin est long. Voilà, c'est ça. Là, le chemin est très long. Alors non, ce qui compte d'abord, c'est qu'elle a été co-signée par 93 parlementaires de tous les groupes.
- Speaker #0
Co-signée ?
- Speaker #1
Co-signée, ça veut dire qu'une loi, elle est déposée par un parlementaire, donc par moi, puisque c'est moi qui l'ai, voilà, avec, aux côtés de ma collègue Aurore Berger. Et après, on peut la faire co-signer par des parlementaires qui adhèrent. vraiment à ce que contient cette loi. Et donc, c'est assez rare de l'avoir. Elle est souvent co-signée par une dizaine de députés. Et là, j'ai vraiment été cherchée. Donc, symboliquement, c'est très, très fort. Et c'est vraiment assez rare d'avoir 93 députés de tous les groupes parlementaires, à part les extrêmes et à part l'extrême gauche, les communistes et l'UNP qui ne l'ont pas signé. Évidemment, ni LFI ni RN. Mais d'avoir 96 députés d'autres, un ancien président de la République, François Hollande, a co-signé cette loi. C'est très, très fort. Et ça veut dire quoi ? Ça veut dire que lorsque elle sera, je l'espère, présentée en séance, ça veut dire qu'elle a beaucoup de chances d'être votée, notamment sur une niche, ce qu'on appelle une niche transpartisane. Mais le chemin est long d'ici là, parce qu'elle doit être d'abord adoptée comme étant recevable par le bureau de l'Assemblée nationale. Et après... Je veux la présenter au Conseil d'État pour être vraiment très blindée, je vous l'ai dit.
- Speaker #0
Mais justement, tu nous as parlé d'antisémitisme, et tu viens même qualifier LFI de premier parti antisémite de France, mais tu n'as pas peur au final que les cadres LFI t'attaquent ? Ils peuvent t'attaquer en justice, par exemple. Il n'y a pas de crainte là-dessus ? Ou même de qualifier l'URN d'extrême droite ? Tu sais très bien qu'aujourd'hui, l'URN ne se place en vérité même pas à droite. Ils disent qu'ils ne sont ni à droite, ni à gauche, on ne sait pas trop. Et tu n'as pas peur des répercussions ?
- Speaker #1
D'abord, ils ne m'attaqueront pas en justice parce qu'il n'y a absolument rien d'attaquable en justice dans ce que je dis. Il faut quand même, pour attaquer quelqu'un en justice, avoir les arguments juridiques et le fondement juridique qui est nécessaire. Et puis tu sais, moi je me fais attaquer non-stop, tout le temps. J'ai des menaces, j'ai des insultes. Et ce n'est certainement pas ça qui va m'arrêter, ce n'est certainement pas ça qui va me faire taire. Bien au contraire, notamment à les filles qui essayent de semer la terreur au jour le jour et de faire taire ses opposants politiques en hurlant, en faisant du buzz, en impressionnant et en essayant d'intimider. Moi, non seulement ils ne m'intimident pas, mais ça me motive dans mon désir de les combattre et donc, bien évidemment, de défendre une telle proposition de loi.
- Speaker #0
Quand tu n'aimes pas cette proposition, ça paraît presque normal. Et ce que... Pourquoi les députés vont se faire la compte ?
- Speaker #1
Ah ben ça, il faudra leur demander. C'est pour ça que j'attends de voir le positionnement de RN. Ça va être très intéressant. Comment ils vont se positionner ? Ne pas la voter ? Est-ce qu'ils vont s'abstenir comme la loi que j'avais déposée avec Mathieu Lefebvre ? Est-ce qu'ils vont voter contre ? Mais là, il faudra vraiment qu'ils nous expliquent pourquoi. Ou est-ce qu'ils vont voter pour ? Je ne sais pas. LFI, ça sera juste dans la continuité de toute façon de ce qu'ils sont. Et puis de toute façon, LFI fait partie intégrante de la problématique que je développe dans cette loi, dans les formes renouvelées de l'antisémitisme. Donc, il n'y aura absolument rien d'étonnant à ça.
- Speaker #0
Mais alors, pour revenir justement, toi... tu n'es pas vraiment une députée normale, si je peux dire, puisque tu représentes la huitième circonscription des Français établisseurs de France. Mais donc, en fait, c'est quoi la différence concrètement en ton travail tous les jours ? Qu'est-ce que ça te change à toi ?
- Speaker #1
Beaucoup de choses.
- Speaker #0
C'est assez étrange, en fait, pour les gens.
- Speaker #1
Oui, mais en fait, les Français de l'étranger n'avaient pas de députés jusqu'à... Pardon. n'avait pas de députés jusqu'à 2012. Et en 2012, sous Sarkozy, il a été décidé que les Français qui habitent à l'étranger devaient aussi pouvoir se faire entendre. Il n'y a aucune raison qu'on ne les entende pas. Et donc ça change tout, pourquoi ? Parce que d'abord il y a des déplacements qui sont loin. Je dois me déplacer dans l'ensemble des pays de la circonscription. Et puis les problématiques ne sont pas du tout les mêmes. Et puis il faut s'habituer en fait au fonctionnement des Français de l'étranger. Mais c'est assez formidable, je dois dire, parce que les Français qui habitent à l'étranger ont cette particularité, contrairement aux Français qui habitent en France. J'ai presque envie de dire de voir la vie autrement. C'est-à-dire que c'est un choix de vie en général lorsqu'ils sont à l'étranger. Pour 90% d'entre eux, ils ont choisi d'être à l'étranger. Donc ils sont déjà heureux d'être à l'étranger. Et en étant à l'étranger, ils s'aperçoivent aussi à quel point la France offre des avantages que n'offrent pas les pays dans lesquels ils sont situés. Et à quel point la France est quand même un très beau pays. Et ils aiment la France en fait. Et je crois que c'est vraiment la grande différence. Même s'ils rencontrent des problématiques spécifiques, des soucis, etc., ils continuent à être optimistes et ils continuent à se dire en tout cas, je suis à ma place et je suis là où je dois être Et ça fait une grande différence. Et puis sur mon travail de député, c'est un travail énorme, énorme parce que... C'est comme si on avait, au lieu d'avoir une circonscription, on en avait cinq ou six. Et donc, il faut multiplier le travail. Donc, c'est un travail qui est très, très, très, très prenant. Il faut aussi savoir, ça, ça peut peut-être intéresser les jeunes. Moi, je travaille de 8h du matin à minuit quasiment tous les jours. Et le week-end, souvent compris. Moi, je ne le vis pas comme un travail. Je le vis comme une chance. en fait. Et c'est pour ça que je suis extrêmement motivée et je suis très heureuse de me lever le matin pour ça.
- Speaker #0
Et qu'est-ce que tu fais concrètement de 8h à 23h ? C'est une vraie question que je me pose.
- Speaker #1
Oh là là, il y a plein de choses. En fait, il n'y a aucun jour qui ne ressemble à l'autre. Voilà, ça peut être... Alors, il y a un travail au bureau déjà avec mon équipe. J'ai une équipe de trois collaborateurs. J'ai une collaboratrice qui s'occupe... Plus spécifiquement des déplacements et des circonscriptions. J'ai un collaborateur qui s'occupe du législatif et j'ai un autre collaborateur qui s'occupe de la communication. Il y a déjà trois pôles et je travaille avec eux régulièrement sur ces trois axes différents. Donc, elle travaille au bureau avec eux. Ensuite, elle le travaille dans l'hémicycle, évidemment. C'est présente dans l'hémicycle pour voter la loi et pour intervenir, le cas échéant, sur des amendements que j'aurais présentés pour amender les propositions de loi. ou les projets de voix en fonction des problématiques qui me sont soumises. Ensuite, il y a les problématiques des circonscriptions. Donc, ça peut être des rendez-vous avec des personnes de la circonscription, en vision ou alors physiquement. Ça peut être des auditions. On fait partie aussi de commissions. Moi, je suis à la commission des lois. C'est aussi le travail en commission. Ça peut être aussi des interviews. Voilà, donc on ne s'ennuie jamais, en fait.
- Speaker #0
Alors, pour revenir sur la commission, Donc vous siégez la commission des lois justement, mais il y a beaucoup de gens qui...
- Speaker #1
Plus siégeant, on se tutoie. Oui c'est vrai, plus siégeant.
- Speaker #0
Tu as raison. Et donc Caroline, tu sièges à la commission des lois, et il y a beaucoup de personnes qui ne comprennent pas le travail du député en commission, et qui ne comprennent pas pourquoi au final ils ne siègent pas toute la journée en hémicycle.
- Speaker #1
Mais en fait ça c'est aussi une idée reçue, c'est-à-dire que quand on ne voit pas les députés dans l'hémicycle, on a l'impression qu'ils ne travaillent pas. Sauf qu'en fait c'est souvent tout le contraire. Ok. S'ils ne sont pas dans l'hémicycle, c'est que derrière ils travaillent énormément, encore une fois, soit au bureau, soit sur des textes, soit en commission, soit en rendez-vous. Il y a toujours quelque chose à faire et malheureusement on ne peut pas être partout, on n'a pas le don d'ubiquité. Et donc être dans une commission, c'est examiner préalablement à la séance des propositions de loi, des textes de loi, des projets ou des propositions de loi, des textes de loi. Pour essayer déjà de les améliorer en commission, d'apporter sa patte, entre guillemets, donc de proposer des amendements, ce qu'on appelle des amendements, pour qu'ensuite ils soient adoptés ou pas en commission, et ensuite les retravailler en séance. Donc c'est comme s'ils passaient par un petit sas supplémentaire d'examen de loi. Et c'est très important. Et la commission des lois, c'est une commission qui traite des textes régaliens. Donc la justice, l'immigration, tout ce qui concerne la sécurité, etc.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Et donc, voilà, l'autre question qui me vient. Donc là, en tant que députée, vous êtes chacun élue par circonscription. Donc, vous ne représentez que l'intérêt des Français que vous représentez ou au final, vous travaillez tous ensemble pour tous les Français ?
- Speaker #2
Non,
- Speaker #3
on représente, enfin, on travaille dans l'intérêt général.
- Speaker #2
Donc, voilà, moi, il y a des questions, par exemple, sur les modes de règlement amiable des différents, la justice restaurative. Ça, c'est une question générale. que je vais essayer de faire évoluer avec le ministre de la Justice. On a évidemment le lien direct avec les ministres, et c'est ça qui est intéressant. Par exemple, moi j'ai travaillé avec Éric Dupond-Moretti sur sa précédente réforme de la justice, sur le volet réglementaire qui concernait la médiation. Donc il y a eu un grand, grand progrès qui a été fait sur la médiation, et j'ai vraiment travaillé sur ce point avec lui. Donc c'est une vraie satisfaction. Il y a ça, et puis il y a les sujets d'intérêt général qui concernent l'ensemble du pays, les violences sexuelles par exemple, les mineurs, etc. Donc ça c'est un sujet général. Et puis à côté, il y a ce qui concerne spécifiquement les habitants de ma circonscription. Donc par exemple, un exemple parmi tant d'autres, les équivalences de diplômes, les... On a un vrai sujet sur les retraités en Italie qui aujourd'hui font l'objet d'une double imposition qui est très pénalisante pour eux. Donc je vais vraiment essayer de m'emparer de ce dossier. J'ai commencé pour essayer de les aider au mieux. Et puis après, ça peut être un dossier d'une personne qui n'arrive pas, je dis un exemple parmi tant d'autres, à refaire ses papiers pour telle et telle raison. Et donc je vais intervenir auprès du consulat ou auprès de l'ambassade, de l'ambassade pour... pour essayer de faire avancer les choses. Donc c'est aussi m'en parler de dossiers particuliers.
- Speaker #0
En fait, quand vous parlez des différents habitants, des différentes circonscriptions que vous présentez, moi ça me fait penser à quelque chose, c'est qu'on n'a pas oublié, mais on n'a pas encore précisé, c'est que vous avez été élu récemment à ce poste de député en battant Meir Habib. Et Meir Habib, on lui a beaucoup reproché de ne s'occuper que des Français en Israël. Et pour les gens, ça a posé un gros problème. Il s'est fait énormément attaquer là-dessus, alors à juste titre ou pas. Mais moi, je veux savoir de ce que vous nous dites. Vous, vous comptez vraiment vous occuper de chaque habitant des différentes circonscriptions et pas que d'Israël, malgré le fait qu'il y ait une actualité très forte, évidemment, pour Israël.
- Speaker #2
Oui, bien sûr. D'abord, c'est une fonction. La fonction députée, c'est une fonction. parce que ce que tu as dit, je le dis, c'est une fonction. J'étais avant députée de Paris et maintenant, effectivement, j'ai battu Meyar Habib. Et il est très important pour moi, et ça, je l'ai dit dès le départ, je suis députée des Français qui habitent dans les pays, j'ai cité au début du podcast, donc il n'y a aucune raison légitime pour que je ne me soucie. que des Français qui habitent en Israël. Évidemment que je suis déjà allée plusieurs fois en Israël et évidemment que j'ai une écoute particulière, en plus j'ai une sensibilité particulière pour Israël, donc par rapport à mon histoire et par rapport à mes combats. Mais il est... très important que j'aille voir les français qui habitent à Chypre, les français qui habitent à Malte, les français qui habitent en Italie, les français qui habitent en Grèce. Je suis par exemple allée en septembre, en septembre j'ai fait un tour, je suis allée en Italie, je suis allée à Chypre, je suis allée en Israël, là je vais aller en Turquie, je vais aller en Grèce. Et par exemple les français de Chypre, ils n'avaient jamais vu un député de leur vie. Les français grecs, ils n'avaient jamais vu un député de leur vie, alors qu'ils ont un député depuis 12 ans. Donc c'était pour eux. très problématique, qui n'avait pas d'espoir de changer. Et dans mon engagement, et c'est évidemment l'engagement que j'ai commencé à respecter et que je vais continuer à respecter, je vais m'investir pour toutes les personnes, tous les habitants de tous ces pays-là, puisque je suis leur député. Merci beaucoup.
- Speaker #0
Mais moi, quand je t'ai parlé de Meyana Bib, tu m'as répondu, merci beaucoup, mais il y a eu aussi, je voudrais vous en dire pour ça, une forme de violence. qu'on aime ou pas Meir Habib, qu'on soit d'accord ou pas avec lui, il y a eu beaucoup de violence autour de ça, il y a eu des choses qui peuvent s'apparenter à l'antisémitisme, évidemment, et j'ai envie de réagir à un tweet qui a été posté hier, justement, parce que, tu le sais, il y a eu une enquête qui a été ouverte par le parquet pour Meir Habib. envers Mouir Habib parce qu'il avait dit que les Palestiniens étaient des cancers. Et il y a un jeune engagé de gauche ou d'extrême gauche qui s'appelle Ilan Gabé, qui est assez connu sur les réseaux, qui vous a interpellé hier sur Twitter. Et j'aimerais que vous puissiez réagir à ça en vous identifiant, donc Caroline Yadan, en te tutoyant. Sois pas jalouse, t'inquiète, on t'a pas oublié. Les enquêtes et condamnations ne vont pas tarder.
- Speaker #2
Oui,
- Speaker #0
j'aime. Moi, j'aimerais qu'on parle en fait de cette violence. en politique. Et je trouve que ce tweet-là, il résume un peu tout. C'est-à-dire qu'il ne te connaît pas, il te tutoie, il se place un peu en juge, on ne sait pas trop.
- Speaker #2
Oui, alors, je pense qu'il faut que vraiment, vous ayez tous les deux en tête et que les auditeurs aient en tête que les réseaux sociaux, ce n'est pas la France. Et les réseaux sociaux, ce n'est pas les 180 000 administrés de la circonscription. On a un biais en fait, une sorte de biais de confirmation, on a l'impression que tout ce qui se passe sur X en fait c'est une généralité et tout le monde pense comme ça etc. J'ai appris en fait pendant ces deux ans où je suis devenue députée à ce que ça glisse, à me blinder et à faire en sorte, à me dire que tout ça en réalité n'a pas d'importance et que je ne vais pas me laisser impressionner par qui que ce soit parce que j'ai un travail à faire. Pour le bien commun, j'ai des objectifs. Et ce que je fais au jour le jour me semble tellement important par rapport à ces jeunes qui n'ont en réalité que les réseaux sociaux pour affirmer ce qu'ils sont et qui doivent bien s'emmerder dans la vie avec ces invectives, on veut tu en voilà. J'ai autre chose à faire de ma vie qu'à les prendre en considération. Pour moi, ces gens-là, ils n'existent pas. Ils n'ont aucun intérêt. Ils n'ont aucun intérêt.
- Speaker #1
C'est sûr que la majorité est silencieuse. Est-ce qu'il n'y a pas quand même un danger avec toutes ces violences sur Twitter ou même tous ces formats très courts sur TikTok ?
- Speaker #2
Bien sûr, il y a un énorme... Absolument, il y a un énorme danger. Le danger, d'abord, c'est qu'aujourd'hui, malheureusement, il y a beaucoup de jeunes qui ne réfléchissent plus qu'à travers ces réseaux sociaux, qu'ils s'informent. uniquement à travers ces réseaux sociaux. Donc, c'est de l'information immédiate, c'est de l'information qui n'est pas de la réflexion, c'est de l'information qui, en plus, enferme dans des algorithmes, donc enferme dans des biais de confirmation, donc qui ne permet absolument pas d'avoir une réflexion. TikTok, pour moi, est un danger, est un véritable danger, tant en termes de concentration qu'en termes d'information, voire en termes de... de confirmation de tendances addictives qui ont été démontrées. Donc oui, mais à un moment donné, c'est aussi aux jeunes de se prendre en main et de se dire Ok, est-ce que je ne suis pas en train de m'endoctriner par rapport à ce que j'entends ?
- Speaker #3
Est-ce qu'il ne serait pas temps d'aller voir un peu ailleurs,
- Speaker #2
d'entendre d'autres sons de cloche ? Moi, quand je vois les jeunes à Sciences Po, par exemple, qui sont censés être des jeunes qui réfléchissent et que je les vois scander des slogans qui prouvent leur endoctrinement à la haine. J'avoue que ça me fait peur et j'ai l'impression de revoir le livre rouge de Mao avec ces jeunes totalement endoctrinés à la haine, ou même les jeunesses hitlériennes, au nom du bien, au nom de la morale et au nom des droits humains. Donc tout ça est effectivement très très dangereux. Et c'est pour ça que je ne suis pas en train de dire qu'il ne faut pas prendre en compte les réseaux sociaux. Je dis simplement que ceux qui m'attaquent sur les réseaux sociaux n'ont aucune importance pour moi.
- Speaker #0
Mais du coup, Caroline, tu nous as parlé du danger des réseaux s'enfermer dans des buts, etc. Mais comment est-ce qu'on définit la ligne rouge entre la communication que tous les hommes et femmes politiques utilisent pour leur réseau, et même faire campagne, c'est hyper important, et donc cette forme d'antoctrinement dans lequel on peut tomber en fait ?
- Speaker #3
C'est une question qui n'est pas simple. Parce que oui, on a évidemment besoin, comme politique, des réseaux.
- Speaker #2
Aujourd'hui, ça fait partie de la communication normale, classique.
- Speaker #3
Moi, je pense que c'est aussi par rapport aux médias. C'est-à-dire que je pense que lorsque l'on regarde des choses sur les réseaux sociaux, on doit aussi prendre en compte le fait... qu'il existe encore aujourd'hui des médias qui sont sérieux,
- Speaker #2
des médias d'investigation,
- Speaker #3
des médias qui font des analyses poussées,
- Speaker #2
des médias qui produisent des articles dignes d'intérêt.
- Speaker #3
Et puis il y a des livres aussi. Et donc c'est trouver un équilibre entre la communication immédiate.
- Speaker #2
l'info immédiate qui fait du buzz et dont on se réjouit qu'elle fasse du buzz et en fait tout simplement le désir de s'enrichir intellectuellement, que chacun de nous s'enrichisse intellectuellement.
- Speaker #1
Et par rapport à ce que tu avais dit avant sur TikTok ? Je suis d'accord avec tout ce qui est le biais de confirmation, les algorithmes, que ça peut être dangereux. Mais est-ce que ce n'est pas au final un synonyme que les jeunes veulent plus du contenu plus concis, plus rapide ? Et justement, votre rôle à toi et aux députés, ce n'est pas de se plier à ça, de faire du contenu beaucoup plus concis, beaucoup plus efficace, du contenu plus intelligent, pour leur permettre justement de répondre à leurs demandes au final et de ne pas se dire que c'est dangereux, donc on ne fait pas, on les laisse, et qu'ils se retrouvent enfermés avec eux. Je continue derrière toi.
- Speaker #3
Oui,
- Speaker #2
mais c'est une vraie question aussi que tu poses.
- Speaker #3
Au départ,
- Speaker #2
j'ai fait le choix de ne pas être sur TikTok parce que je trouve que ça ne me correspond pas du tout. C'est tout sauf ce que je suis, c'est-à-dire de l'argumentation, de la réflexion.
- Speaker #3
Et après,
- Speaker #2
on me dit, oui, tu dois absolument être sur TikTok, etc. Donc, je suis sur TikTok.
- Speaker #3
Je comprends qu'il puisse y avoir une réflexion là-dessus. Et en même temps, moi,
- Speaker #2
j'aimerais vraiment aussi,
- Speaker #3
tu vois, tu dis,
- Speaker #2
il faut t'adapter aux jeunes, OK.
- Speaker #3
Mais est-ce qu'à un moment donné aussi, la jeunesse peut se dire, peut-être que TikTok, ou peut-être que les réseaux sociaux, ou peut-être que... Il faudrait que j'arrive aussi à m'adapter à autre chose. C'est même pas m'adapter, c'est peut-être de se dire, bon, est-ce qu'en définitive,
- Speaker #2
prendre un bouquin et m'informer ou lire un article de fond ou m'abonner,
- Speaker #3
est-ce que ça va me faire perdre ma jeunesse,
- Speaker #2
ma célérité de jeune et ma capacité d'être toujours...
- Speaker #3
dans la société telle qu'elle est, tu vois, est-ce que la réflexion elle doit pas aussi venir de l'autre côté ? Mais en tous les cas, en tous les cas, c'est un vrai sujet.
- Speaker #2
Encore faut-il avoir les moyens de le faire.
- Speaker #1
Et tu fermes pas la porte,
- Speaker #2
du coup ?
- Speaker #3
Non, non, je ferme pas la porte.
- Speaker #0
on arrive vers la fin il me faudra un bon consigneur TikTok un bon consigneur manager avec plaisir on arrive sur la fin de cet épisode et on a juste une question à te poser qu'on va normalement poser à toutes les personnes avec qui on va échanger c'est de savoir si on est dans une utopie et tu as la possibilité de faire adopter au parlement une loi tout de suite et qui s'applique donc ta carte blanche, ce serait quoi ?
- Speaker #2
Madame Yann Ah Il y a aussi,
- Speaker #3
là je vais me pencher sur, j'ai envie de me pencher, et c'est un scoop que je vous donne, j'ai envie de me pencher sur une enquête qui est parue il n'y a pas mal de temps sur le financement par l'Iran de l'extrême gauche. Je pense que ça mérite un travail approfondi de l'Assemblée nationale et c'est comme ça aussi, ça fait partie de notre travail de mettre sur la table des sujets qu'on a envie de porter et pour que ça devienne aussi des sujets d'actualité.
- Speaker #2
qui nous semblent importants. Voilà.
- Speaker #1
Parfait. C'était super intéressant.
- Speaker #0
Merci beaucoup Caroline.
- Speaker #3
Merci. Merci à vous.
- Speaker #0
C'était clair pour les personnes qui nous écouteront.
- Speaker #3
J'espère. Sinon, n'hésitez pas à me contacter et à prendre la tâche avec moi. De toute façon, l'idée, c'est vraiment de répondre. Je veux être une députée de proximité. Je suis une députée de proximité. Donc, j'essaie vraiment de répondre à chacun et voir, même de les rencontrer. J'ai des permanences aussi en visio.
- Speaker #2
À partir du moment où on est administré de ma circonscription, évidemment.
- Speaker #0
Et je précise pour terminer que Caroline, tu as accepté tout de suite notre proposition de podcast.
- Speaker #3
Mais oui, c'est bien les jeunes, continuez, j'adore ça.
- Speaker #0
Ce qui est rare aujourd'hui en plus.
- Speaker #3
Avec plaisir, continuez comme ça.
- Speaker #0
Merci beaucoup.