- Speaker #0
Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de Sans Détour, le podcast qui rend la politique sympathique et accessible, mais tout dans une ambiance détendue et authentique. Je vous laisse avec l'épisode.
- Speaker #1
Xavier Acoveli, bonjour. Bonjour. Merci beaucoup de nous recevoir avec Samuel aujourd'hui sur Sans Détour. Alors vous êtes donc sénateur, vous êtes vice-président du Sénat, vous êtes aussi conseiller municipal de Suresnes depuis 17 ans, si je ne me trompe pas. Vous êtes président depuis 4 mois du parti Territoires de Progrès.
- Speaker #2
Je suis un cumulard quoi.
- Speaker #1
C'est ça, vous êtes secrétaire générale de Renaissance auprès de Gabriel Attal, c'est bien ça ? Bon, et est-ce que vous pouvez vous-même vous présenter en quelques mots pour nous expliquer qui vous êtes, d'où vous venez ?
- Speaker #3
Alors,
- Speaker #2
je suis Xavier Acovelli, j'ai 44 ans et je suis de Surenne, je suis né à l'hôpital Foch de Surenne, donc un vrai surenois, d'origine, d'une famille d'origine italienne du sud. de l'Italie et donc je suis sénateur depuis 2017, réélu en 2023 et conseiller municipal depuis 2008. Conseil municipal 2 sur 1 depuis 2008 et réélu depuis maintenant effectivement 17 ans.
- Speaker #1
Alors si je vous croise ado au fond d'un bus, je vous surprends en train de penser à quoi ?
- Speaker #2
Ado au fond d'un bus ?
- Speaker #3
Alors ado pour aller effectivement au collège,
- Speaker #2
j'étais déjà conseiller municipal des jeunes de la ville de Rouaille. quand j'étais ado, quand j'étais collégien. Non pas que je voulais faire de la politique, mais parce que la chose publique et l'investissement collectif m'intéressaient. Et donc, sans présager de mon engagement politique futur, je me suis engagé sans faire export, entre guillemets, avec un grand personnage qui était le maire de Roy-Malmaison à l'époque, qui s'appelait Jacques Baumel, qui était un des compagnons du général de Gaulle pendant... pendant la résistance et qui était ministre, député et donc maire de Rueil. Parce que comme j'allais au collège à Rueil et non pas à Suren, j'ai fait mon premier engagement dit public au moment du conseil municipal des jeunes. J'avais donc entre 13 et 15 ans,
- Speaker #1
donc assez jeune.
- Speaker #0
Ok, donc vous venez de Suren, mais dans quelles conditions vous avez grandi avec vos parents ? Comment ça a se passé quand vous étiez plus jeune ?
- Speaker #2
Donc moi, je l'ai dit, je suis né à Suresnes, à l'hôpital Foch de Suresnes, et j'ai grandi à la cité jardin de Suresnes, qui est une cité un peu historique, qui date des années 30, qui avait été créée d'ailleurs par Henri Cellier, qui était le sénateur maire, déjà un sénateur maire à l'époque, et qui était ministre du Front populaire. Et donc, j'ai grandi à la cité jardin, j'y vis encore quasiment, puisqu'en fait, je n'habite plus dans la partie HLM, mais j'habite dans la partie privée de ce quartier populaire. J'y suis très attaché et donc j'ai fait mes études à la fois dans le public en primaire, puis ensuite au collège à remalaison dans le public, puis j'ai fait mes deux dernières années de collège dans le privé puisque j'étais pas forcément... En termes de comportement, j'étais peut-être un peu turbulent et donc mes parents m'ont dit que ça serait peut-être mieux que je sois un peu plus cadré,
- Speaker #3
donc on m'a mis dans le privé et j'ai fait ensuite l'école hôtelière.
- Speaker #2
À Paris, à partir du lycée, pendant 5 ans, 3 ans de bac et 2 ans de BTS, avant d'avoir une expérience internationale, puisque je suis parti vivre à New York en 2001, en plein attentat à New York, pour travailler dans le fameux Sofitel de New York Times Square.
- Speaker #1
Justement, vous avez eu une vie avant la politique. Et d'ailleurs, ce qui est hyper intéressant, quand on s'intéresse à votre parcours, c'est que vous avez été en sportif. Du 400 mètres A aux Jeux Olympiques en plus.
- Speaker #2
Alors, le complexe ? Non, pas vraiment aux Jeux Olympiques. J'étais athlète de 400 mètres A, effectivement, National 2. Mais je n'ai pas eu la chance d'aller aux Jeux Olympiques. Mais par contre, j'ai fait, effectivement, j'avais été sélectionné en marge des Jeux Olympiques de 2004 à Antenne pour faire une reconstitution des Jeux Olympiques à l'époque antique. Et donc, pendant deux semaines, j'étais coupé du monde et je vivais comme vivaient les athlètes antiques, dans des palestres, avec des entraînements, où on était... un peu dénudée, je vous avoue,
- Speaker #3
à cette époque.
- Speaker #2
Et donc, cette reconstitution qui s'appelle les champions d'Olympie et qu'on peut retrouver encore dans les archives d'Arte, puisque c'était une coproduction avec Arte, ça a été une expérience fantastique. Mais donc, moi, ma carrière sportive, elle s'est déroulée effectivement plutôt dans l'époque moderne, sur 400 mètres et 400 mètres hauts. Parce qu'en fait, moi, je suis issu d'une famille de sportifs, d'athlètes, à la fois mon père, ma mère, ma belle-mère, mon oncle. On a tous grandi... dans ce milieu-là. Et mon père a d'ailleurs été mon premier entraîneur sur 400 mètres.
- Speaker #0
Votre ambition, c'était plus d'être sportif, la politique, les yeux en même temps, c'était un hobby plutôt ?
- Speaker #2
Je voulais absolument se faire sport-études déjà, je voulais se faire sport-études, athlétisme. Mes parents ont refusé, pourtant eux-mêmes étaient issus du sport, mais ils ont refusé en pensant qu'il n'y avait pas forcément de débouchés pour moi sur cette question-là. Et donc, à contre... cœur, je dis dans ces cas-là je veux être journaliste sportif. sauf que je n'étais pas assez bon en français pour être journaliste. Et donc, on m'a orienté vers un métier qui était l'école hôtelière, peut-être parce que j'étais petit-fils de maçon côté italien et petit-fils de pâtissier côté français. Et donc, on m'a mis plutôt dans la partie restauration. Et donc, j'ai fait l'école hôtelière et j'ai découvert un métier qui était passionnant, où j'ai vraiment pris beaucoup de plaisir, où j'ai fait des rencontres fantastiques.
- Speaker #3
et
- Speaker #2
Et donc voilà pourquoi je me suis dirigé. Mais en fait, à la base, effectivement, moi, je voulais travailler dans le sport. Et c'est pour ça qu'à la fin de mes études, quand j'ai commencé à monter ma première boîte en 2002, en parallèle de ma société, j'ai voulu reprendre mes études de sport. Et c'est pour ça que j'ai fait une licence management du sport à la fac de Nanterre.
- Speaker #1
Alors justement, est-ce que vous trouvez un lien entre la guerre sportive que vous avez eue, donc votre vie précédente, on peut dire ça comme ça, et votre guerre politique d'aujourd'hui ou pas ? Est-ce que ça vous sert aujourd'hui ? En tant qu'homme politique ?
- Speaker #2
Oui, en fait, j'ai retrouvé peut-être un peu l'adrénaline que je pouvais ressentir quand j'étais dans un starting block avant que le start ne sonne et que je puisse partir. Je pense que c'est aussi cette adrénaline que j'ai recherchée en politique. Et puis, c'est peut-être cette capacité à jamais rien lâcher. Parfois, avoir des entraînements, avoir beaucoup de défaites pour avoir une victoire de temps en temps. Je pense que c'est ça aussi la politique, c'est cette abnégation sur le long terme. Et donc, quand j'ai dû arrêter ma carrière sportive en 2009, pour des raisons physiques, tout simplement, avec des blessures à la répétition, j'ai compensé par un investissement quasiment à 200% dans la politique. J'ai pu réussir à compenser ce manque par la politique. Là,
- Speaker #0
ce que je me demande, si vous avez fait une boîte, une école hôtelière au départ, une société municipale, sportive, Vous avez vu comment la transition vers la politique, où il y a eu une opportunité qui est tombée.
- Speaker #2
Vous avez mis le vie en fait. Oui,
- Speaker #0
mais vous me dites, comment on passe d'une école hôtelière et monter des boîtes, même sportif, à devenir sénateur ? Comment ça s'est fait ?
- Speaker #2
Déjà, je pense que l'engagement politique, il n'y a pas d'école pour devenir politique. Et donc, moi, mon premier engagement, ça date du 21 avril. Enfin, mon premier engagement réellement politique, parce que je vous ai parlé d'être conseiller municipal des jeunes. Mais vraiment, mon engagement politique, ça a été le 21 avril 2002, quand je suis revenu de New York. C'était la première fois, j'avais 21 ans, c'était la première fois que je votais. Et j'ai dû voter pour l'élection présidentielle. Et là est arrivé Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle. Et pour moi, ça a été un traumatisme. Et donc du coup, j'ai dit, ce soir-là, j'ai pris ma carte dans un parti politique. J'ai décidé de m'engager à 21 ans. Voilà, sans pour autant me dire que j'allais avoir une carrière en politique. Mais pour moi, c'était un acte de résistance, en fait, face à l'extrême droite qui arrivait au second tour.
- Speaker #1
Et d'ailleurs, à l'époque, vous avez pris votre carte au Parti Socialiste. Tout à fait ça. Et donc, pourquoi aujourd'hui le changement du Parti Socialiste à Renaissance et donc Terripeur de Progrès ?
- Speaker #2
Parce que moi, je croyais, je suis profondément humaniste, profondément, je crois à la solidarité nationale, je crois à l'émancipation par le travail, je crois à toutes ces valeurs, en tout cas, que la gauche précédemment et le Parti Socialiste défendaient. Et j'y ai cru jusqu'en 2019. Et puis, force est de constater que le Parti Socialiste qui m'a fait rêver et qui me donnait de l'espoir n'était plus du tout celui qui existait, notamment avec Olivier Faure. Et donc, j'ai décidé en 2019, après des postures que je ne supportais plus, y compris dans l'hémicycle, j'ai décidé de quitter Parti Socialiste et de créer avec Jean-Yves Le Drian, avec Olivier Dussopt. D'abord, faire cet appel des élus de gauche pour soutenir Emmanuel Macron, ça c'était en octobre 2019, puis ensuite de créer Territoire de Progrès, qui était ce parti politique, social-démocrate, progressiste, qui s'investissait dans la majorité d'Emmanuel Macron d'abord.
- Speaker #3
Et donc ça,
- Speaker #2
ça a été le début en fait d'un engagement plus au sein du camp présidentiel.
- Speaker #1
Donc on peut dire qu'aujourd'hui, vous représentez avec Territoire de Progrès l'aile gauche du macronisme et donc de Renaissance, ou pas ?
- Speaker #2
Oui, c'est l'aile progressiste, en fait. On est souvent, et d'ailleurs, issus des rocardiens, des stroscaniens, parfois certains valsistes. Et donc, du coup, en fait, c'est une continuité qui nous a poussés, en fait, à rejoindre cette gauche responsable, en fait, autour d'Emmanuel Macron, en estimant qu'à la fois le régalien, la question de la sécurité, ce n'est pas des questions de droite, c'est aussi des questions de gauche. la sécurité première des gens, c'est... C'est aussi une valeur de gauche. Et donc, on a voulu créer ce parti et cet engagement. Et donc, oui, on va dire qu'on est l'aile progressiste du camp présidentiel.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Alors vous êtes vice-président du Sénat et on se demande un peu, parce que c'est un peu flou pour nous le Sénat, un peu comment ça fonctionne, où est l'impact ? Est-ce que l'impact est plus important en tant que sénateur, en tant que député ? Qu'est-ce que vous faites ? C'est quoi la différence avec un sénateur entre vice-président, président ?
- Speaker #2
Alors déjà, quand on parle du Parlement, le Parlement c'est pas seulement l'Assemblée nationale. Le Parlement c'est l'Assemblée nationale et le Sénat. Une loi, pour qu'elle soit applicable, il faut qu'elle soit votée dans les mêmes termes à l'Assemblée nationale et au Sénat. Si elle est votée que à l'Assemblée nationale, elle n'est pas applicable. Et elle finit, les propositions de loi qui sont votées que dans une seule des chambres, on a l'habitude de dire qu'elles finissent dans le cimetière des propositions de loi. Et donc déjà c'est important, dans notre constitution, il faut que la loi soit votée dans les deux chambres. Donc on a exactement les mêmes prérogatives que l'Assemblée nationale. La seule différence c'est que quand on n'est pas d'accord à la fin entre l'Assemblée nationale et le Sénat, c'est l'Assemblée nationale qui a le dernier mot. Pourquoi ? parce que c'est les représentants directs du peuple. Nous, on est les représentants des territoires et des élus locaux. Mais c'est la seule différence. Sinon, on a exactement les mêmes prérogatives. Et peut-être une autre différence, c'est-à-dire que nous, on est un pôle de stabilité. Le Sénat ne peut pas être dissous par le président de la République. En échange, du coup, on ne peut pas censurer le gouvernement. Mais au moins, on a cette stabilité d'avoir un peu un contre-pouvoir, quel que soit le pouvoir en place, en fait.
- Speaker #1
Alors justement, à quoi les sert la vice-présidence ? On connaît tous le président du Sénat, qui est, si je ne dis pas de bêtises, le deuxième personnage de l'État, qui gère à l'archer, mais on ne sait pas à quoi servent exactement les vice-présidences.
- Speaker #2
Les vice-présidences, en fait, ont supplé le président. Le président ne préside pas toutes les séances, il ne peut pas présider toutes les séances. Donc en fait, les vice-présidences sont là pour présider les séances en l'absence du président de l'archer, qui a surtout une mission de représentation à l'extérieur, et puis surtout de diplomatie parlementaire en recevant... beaucoup les présidents des différentes chambres étrangères. Donc ça, c'est son boulot principal. Et donc, en fait, tout le reste du temps, tout le temps parlementaire, il est géré par les vice-présidents. Et en plus de présider les séances dans l'hémicycle, on a aussi des délégations. Moi, par exemple, je suis en charge de la délégation de développement durable au sein du Sénat. Et donc, l'engagement de faire en sorte d'avoir une diminution des déchets, une diminution de la consommation. au sein du Sénat à horizon 2030. Ça, c'est une des missions de ma feuille de route en tant que vice-président. Il y a d'autres vice-présidents qui sont en charge, par exemple, du musée du Luxembourg, d'autres qui sont en charge du personnel du Sénat. Voilà, en fait, on a différentes délégations qui font vivre, en fait, c'est un peu comme des maires adjoints à l'échelle d'une commune, en fait. C'est le même principe à l'échelle du Sénat.
- Speaker #0
Et vous êtes élu vice-président par les sénateurs, vous êtes désigné par le président. Comment ça fonctionne ?
- Speaker #2
On est élu par la... Alors il y a une représentation, c'est-à-dire que chaque groupe politique a le droit ou pas à des vice-présidents.
- Speaker #3
Et ensuite,
- Speaker #2
on présente des candidatures et on est ensuite élu par nos pairs.
- Speaker #1
Alors pourquoi vous avez été candidat au sénatorial et pas à la députation ?
- Speaker #2
Parce qu'à l'époque, quand il y avait les législatives, il y avait une répartition. Et donc en l'occurrence, moi, je n'étais pas candidat à cette élection des législatives. Puis ensuite, il y a eu une candidature qui s'est présentée. Le sénateur sortant n'était plus candidat à sa succession. Moi, à l'époque, j'étais le patron du Parti socialiste des Hauts-de-Seine. Et donc légitimement, j'étais celui qui pouvait prétendre à la succession dans une configuration où, sur le papier en tout cas, je ne vais pas être élu. D'accord. Électoralement, en tout cas, j'avais pas assez de potentiel électoral pour être élu. et j'ai été élu en 2017 un peu à la surprise générale. ce qui m'a permis pendant six ans de faire vraiment campagne et d'avoir été réélu en 2023 avec le double de mon score de 2017. Donc c'est plutôt une satisfaction à ce niveau-là.
- Speaker #1
Mais est-ce que vous pensez que vous vous êtes resté le même avant d'être sénateur et aujourd'hui ?
- Speaker #2
Forcément, on n'est pas le même. Parce que je ne vais pas vous mentir en disant, bien sûr, je n'ai pas bougé d'un iota. Je vis toujours de la même façon. Ce n'est pas vrai. On ne vit pas de la même façon quand on est... la classe moyenne basse, qu'on gagne 1500 euros par mois. Et puis quand on est parlementaire, ça serait mentir aux personnes qui nous écoutent de dire ça. Après, moi, j'ai la chance d'avoir une famille qui est entourée de trois sœurs qui savent me remettre à ma place régulièrement. Et donc, j'ai les pieds sur terre grâce à mes enfants,
- Speaker #3
grâce à mes sœurs,
- Speaker #2
grâce à ma famille qui, à la fois... sont très fiers de ce que j'ai réussi à obtenir et en même temps me disent tu restes Xavier et t'es pas le sénateur à la maison de grain.
- Speaker #0
Et c'est quoi une journée type ? Qu'est-ce que vous faites en tant que sénateur ? Vous vous réveillez, vous revoyez un texte de loi, vous prisez la séance ?
- Speaker #2
Ça dépend des jours. On a des jours qui sont un peu cadrés. À la fois le mardi matin, on sait que c'est les réunions de groupes. Donc chaque groupe politique se réunit. Le mercredi matin, c'est toutes les commissions qui se réunissent. Donc on sait déjà que ces deux matinées sont prises entièrement par le Sénat. Et puis l'après-midi, c'est généralement les textes. Cela voyait... Le mercredi après-midi à 15h, c'est les questions d'actualité au gouvernement. Donc on sait que c'est un rituel où on est obligé d'aller. Et puis après, on a des textes qui arrivent entre le lundi soir et le jeudi après-midi. Et le reste du temps, vendredi, samedi, dimanche et lundi, on est plutôt en circonscription dans nos départements, au contact des élus, au contact des citoyens. Moi, comme j'ai décidé de rester conseiller municipal de Surenne, j'ai ma permanence aussi parlementaire à Surenne, où je reçois beaucoup de... de sur-ainois. Et donc, pour moi, c'est aussi un moyen de garder le contact avec la vraie vie.
- Speaker #0
Et vous aimez ce job de sanitaire ?
- Speaker #2
C'est passionnant. C'est passionnant. Et si je me suis engagé là-dedans, c'est aussi parce que j'aime ça. Et donc, du coup, c'est vrai qu'à la fois, on est plutôt libre de notre emploi du temps. Mais quand on aime ça, en fait, on pourrait faire 8 jours sur 7 quasiment. Parce que tellement les journées sont remplies. Moi, je suis à 6 jours et demi sur 7. j'essaie de me garder au moins le dimanche après-midi avec mes enfants. Mais c'est vrai que c'est quelque chose de à la fois chronophage, mais passionnant à vivre.
- Speaker #1
On a dit tout à l'heure que vous avez soutenu Emmanuel Macron. Vous le soutenez encore. On se posait la question avec Samuel en préparant ce podcast. Est-ce que quand on est en parlementaire soutien du président de la République, est-ce qu'on est en lien direct avec lui ? Est-ce qu'il vous appelle ? Est-ce que vous échangez régulièrement ? Ou pas du tout ?
- Speaker #2
Alors moi, j'ai la chance effectivement d'avoir un contact direct avec lui. Je ne suis pas de ceux qui le harcèlent.
- Speaker #3
de messages,
- Speaker #2
mais j'ai son numéro et j'échange avec lui sur un certain nombre de sujets quand j'ai besoin à la fois d'avoir son avis ou simplement dire « c'est bien ce que vous avez fait, là je suis moins content » . Je pense que l'avantage avec Emmanuel Macron,
- Speaker #3
c'est qu'on peut avoir ce contact direct,
- Speaker #2
en tout cas quand on est parlementaire, je ne dis pas que les citoyens ont le numéro de téléphone d'Emmanuel Macron, mais en tout cas quand on est parlementaire. On a cette capacité de lien direct avec lui, de lui dire les choses, tout comme d'ailleurs avec Gabriel Attal quand il était Premier ministre. Moi, je connais Gabriel Attal depuis longtemps, puisqu'on militait ensemble avant même qu'il soit député ou ministre. Mais même quand il est devenu Premier ministre, il a toujours gardé ce contact direct avec ses amis, avec ses proches, avec aussi les parlementaires. Et donc, c'est ce qui fait peut-être notre force, entre guillemets, quand on est dans le camp présidentiel, en tout cas dans la majorité. d'une assemblée ou du Sénat, de pouvoir avoir ce contact direct avec les ministres.
- Speaker #1
Et comment vous gérez justement quand vous êtes en désaccord avec votre camp ?
- Speaker #3
Alors,
- Speaker #2
moi j'ai toujours été libre de mes prises de parole, y compris dans les médias ou dans l'hémicycle. Généralement, je le dis d'abord en privé. Et puis après, on peut assumer des pas de côté, assumer des désaccords, c'est sain. Il n'y a pas de mandat impératif pour les parlementaires. Moi, je dois des choses avant tout à mes électeurs et pas à une famille politique en particulier. Je suis loyal. Je suis loyal au président de la République. Je suis loyal à Gabriel Attal et à Renaissance. Et en même temps, je suis avant tout aussi loyal à mes électeurs, à Suren d'abord, au Hauts-de-Seine ensuite. Et moi, je prends mes décisions par rapport à mon ressenti et par rapport aussi à ce pour quoi j'ai été élu, en fait.
- Speaker #1
Vous essayez un peu de sortir de la logique des partis, concrètement ?
- Speaker #2
En tout cas, moi, je ne suis pas un béni-oui-oui. D'accord. Clairement. j'ai toujours été libre encore une fois de mes positions et d'ailleurs mes votes le démontrent parfois j'allais à l'encontre de la position dite du gouvernement Il n'y a jamais de pression quand ça se passe comme ça en interne ? Il n'y a pas de pression, on nous incite parfois à être dans la ligne en tout cas gouvernementale et après on peut assumer en disant moi je suis loyal je ne ferai pas forcément de déclaration Tony Truant, je n'attaquera pas le gouvernement Et en même temps, on peut assumer des désaccords sur tel ou tel point. Je pense que c'est ça aussi pour la démocratie. En fait, on est élu avant tout par les citoyens. Et on est élu pour un projet, on est élu pour des idées. Et je pense que les Français nous sont plutôt grés de pouvoir avoir cette liberté de parole.
- Speaker #0
La question qui me vient, que j'avais aussi posée à Caroline Zadon, s'il y a un texte de loi qui vous plaît, mais qui vient d'un parti, que ce soit l'extrême gauche ou l'extrême droite, est-ce que, si vous êtes d'accord, vous votez pour ? ou voter contre par principe ou parce qu'il vient d'une famille politique ?
- Speaker #2
Honnêtement, je ne regrette pas forcément la provenance des textes. Je ne vous cache pas que l'extrême droite, pour moi, historiquement... De toute façon, les extrêmes, en général, l'extrême droite ou l'extrême gauche, c'est un peu difficile pour moi d'accepter. Et honnêtement, même parfois... Quand le fond peut être intéressant,
- Speaker #3
en tout cas l'écume est intéressante et peut être soutenue,
- Speaker #2
on se rend compte que toujours il y a des détails un peu idéologiques, que ce soit de l'extrême droite ou de l'extrême gauche. Et donc ce qui nous permet de nous abstenir ou de voter contre un texte. Après, moi, je n'ai pas de problème avec une bonne proposition. Si je me suis engagé auprès d'Emmanuel Macron, c'est parce que je pensais que le dépassement existait. L'addition du meilleur de la gauche et du meilleur de la droite, ça avait un sens dans notre pays. Et j'y crois encore. On voit que les poutres bougent et que tout n'est pas figé. Et qu'il y a parfois des volontés de recréer ce clivage Ausha. Moi, je pense que cette capacité que j'ai eue de travailler avec Gérald Darmanin, alors qu'on n'était pas forcément très proches, et en même temps de soutenir Gabriel Attal, Elisabeth Borne... Tous ces gens qui venaient de gauche, de droite et se sont mis ensemble, je trouve que ça a du sens aujourd'hui dans le pays. Donc moi, je n'ai pas de problème à soutenir un texte qui va dans le bon sens. Mais encore une fois, il faut que tout aille dans le bon sens, à la fois le fond et la forme.
- Speaker #1
Donc quand vous parlez d'extrême droite, vous considérez que le Rassemblement national est aujourd'hui encore d'extrême droite ?
- Speaker #2
Je vous confirme,
- Speaker #1
oui. Et vous pouvez nous donner quelques raisons ? Parce qu'aujourd'hui, c'est un peu flou, puisqu'évidemment, il y a une stratégie qu'on peut appeler de dédiabolisation. On passe du Front national au Rassemblement national. on change un petit peu les têtes et les cadres du parti. Il y a beaucoup de Français, on le voit d'ailleurs avec leurs résultats électoraux, qui disent que le Rassemblement National, c'est un parti républicain, un parti comme les autres. Qu'est-ce qui vous fait dire aujourd'hui que c'est d'extrême droite ?
- Speaker #2
Mais un parti d'extrême droite, ce n'est pas un parti forcément illégal.
- Speaker #3
Et d'ailleurs,
- Speaker #2
ils sont aujourd'hui acceptés, ils peuvent se présenter aux élections, ils gagnent des élections. Et donc, à ce titre-là, moi,
- Speaker #3
je respecte le vote des Français.
- Speaker #2
Ils ont le droit de voter pour l'extrême droite. Moi, mon rôle, en tout cas, en tant que progressiste, Et en tant que progressiste et républicain, c'est que j'estime qu'ils ne sont pas dans le champ républicain, parce qu'ils ne respectent pas les valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité qui font le socle de notre République. Ils n'ont pas rompu avec l'histoire de leur famille politique, celle du Front National,
- Speaker #3
celle qui a été ce parti xénophobe,
- Speaker #2
antisémite, et ce n'est pas parce qu'ils mettent une cravate. qui sont aujourd'hui plus respectables que d'autres partis politiques. Donc moi, tout ça, c'est encore une fois, c'est de la forme. Ils sont très bons. Et honnêtement, moi, je trouve que ce qu'ils ont réussi à faire, cette dédiabolisation, fonctionne. Mais quand on gratte un peu,
- Speaker #3
et d'ailleurs,
- Speaker #2
on le voit dans un certain nombre de candidats qui ont été présentés au niveau des élections législatives, il y a toujours ce vieux relan. xénophobes, antisémites, antisystèmes, antirépublicains, ou, en fin de compte,
- Speaker #3
de toute façon,
- Speaker #2
leur modèle, c'est quoi ? On le voit dans les déclarations de Marine Le Pen et Gérard Nabila, c'est Poutine, c'est Trump, c'est ces États un peu autoritaires où le chef décide et les autres acquiescent. Moi, ce n'est pas mon modèle de république que je souhaite avoir.
- Speaker #1
Et sur l'extrême-gauche, est-ce que vous trouvez que le parti socialiste s'est trop rapproché dernièrement de la France insoumise ou pas ?
- Speaker #2
Mais clairement. Pourquoi est-ce que moi j'ai aussi rompu avec le Parti Socialiste ? C'est parce que, et encore, il n'y avait pas d'alliance à l'époque avec Jean-Luc Mélenchon. Ça s'est empiré après mon départ. Je ne suis pas sûr que ça soit forcément lié.
- Speaker #3
Mais cette radicalité,
- Speaker #2
cette radicalisation même du Parti Socialiste pour essayer de draguer un électorat mélenchoniste a fait perdre les valeurs du... de progressisme, y compris, honnêtement, le Parti socialiste était un grand parti pro-européen, un grand parti laïcar, qui prônait la laïcité. Aujourd'hui, il y a des discours, alors un tout moins maintenant, parce que forcément, ils sont dans une phase de congrès où Olivier Faure a été attaqué particulièrement par ses adversaires en interne sur ces questions-là. Mais de pouvoir faire alliance avec des partis qui, justement, ... Comme Mélenchon était aux antipodes des valeurs de la République, je pense que c'est dangereux. Ils ont perdu leur âme, en fait. Et d'ailleurs, on le voit bien, s'il y a eu une évolution, notamment aux élections européennes, de Glussmann sur un volet anti-Mélenchon, ça veut dire que l'électorat centre-gauche, qui avait rejoint Emmanuel Macron, ne pouvait pas retourner vers un parti socialiste qui était... lié avec Jean-Luc Mélenchon, parce que c'est aux antipodes de ce qu'est la gauche de gouvernement.
- Speaker #1
Et d'ailleurs, c'est intéressant, puisque vous nous parlez de Raphaël Glucksmann, et en 2019, vous aviez refusé de soutenir Raphaël Glucksmann, qui menait la liste du Parti socialiste pour les Européennes, avec son parti Place Publique. Est-ce que vous pouvez nous éclairer un peu sur ça ? Est-ce que c'était une des premières ruptures, ou la rupture de trop, avec votre famille politique ? Déjà,
- Speaker #2
Place Publique n'existait pas en 2019. Raphaël Glucksmann existait, mais c'était un nobody. quoi enfin il était Il était le candidat proposé, mais enfin bon, moi je ne comprenais pas pourquoi un grand parti comme le Parti Socialiste se mettait derrière quelqu'un qui n'avait pas de parti politique, pas d'histoire politique, qui avait certes un nom, mais qui était un peu léger quand même pour porter un projet progressiste.
- Speaker #3
À l'époque,
- Speaker #2
c'était pour moi le début de l'effacement du Parti socialiste et d'ailleurs qui s'est confirmé les élections suivantes dans cet effacement derrière Mélenchon. Alors c'était beaucoup plus à gauche, de coup, avec le radical, mais en fait, c'était le début de l'effacement du Parti socialiste. Là, on voit effectivement que depuis, Raphaël Guzman a créé quelque chose de nouveau, une offre politique en tout cas nouvelle.
- Speaker #3
Et donc,
- Speaker #2
si j'étais resté au Parti socialiste, je n'aurais pas forcément la même attitude. si c'était dans cette période-là. Mais moi, je ne regrette pas les propos que j'ai tenus à l'époque, parce que je me rappelle très bien que le début de la fin aussi avec le Parti Socialiste, c'est quand j'ai dit que je souhaitais que mon parti de l'époque, donc le Parti Socialiste, soit moins sectaire et sorte du sectarisme. Parce qu'en fin de compte, dès qu'on avait une parole qui n'était pas celle d'Olivier Faure, on était blacklisté, on était attaqué. et en fait c'est pas ça que... Moi, j'estime qu'un grand parti de gouvernement doit pouvoir faire vivre le débat en interne.
- Speaker #3
Et sinon,
- Speaker #2
ça s'appelle du sectarisme et on va chez Mélenchon ou chez Le Pen.
- Speaker #0
Alors là, les partis sont un peu divisés, tous les tiers sont redistribués et 2027 arrive rapidement. C'est quoi la solution ? C'est quoi le profit idéal pour vous, le candidat ? On a plein de rumeurs de plein de candidats du même parti ou de familles politiques plutôt proches. Tu veux se présenter ? Comment faire pour ne pas faire monter les extrêmes ?
- Speaker #2
Moi, je pense déjà qu'il faut que nos responsables, nos chefs à plume, soient justement responsables et se disent que c'est bien d'avoir des ambitions personnelles, mais il faut avoir à tout des ambitions pour le pays. Et en l'occurrence, la multiplication des candidatures dans le socle commun,
- Speaker #3
c'est-à-dire de la gauche de gouvernement à la droite républicaine.
- Speaker #2
ne fera que monter les extrêmes. Et moi, je refuse que dans mon pays, on puisse avoir un choix entre l'extrême gauche et l'extrême droite en 2027.
- Speaker #3
Et donc,
- Speaker #2
voilà, moi j'appelle au rassemblement. Il y a des candidatures de grande qualité.
- Speaker #3
Gabriel Attal,
- Speaker #2
Edouard Philippe, tout ça, c'est des candidatures qui, honnêtement, sont de grande qualité et ont déjà démontré.
- Speaker #3
dans le passé,
- Speaker #2
que c'était des vrais hommes d'État. Donc maintenant, il faut faire en sorte qu'on puisse trouver une candidature commune pour lutter contre les extrêmes et faire en sorte que la France continue à progresser.
- Speaker #1
Alors justement, par rapport à 2027, si vous acceptez juste une question un petit peu de politique-fiction, si en 2027, Gabriel Attal est élu président de la République et qu'il vous disait, donc c'est utopique, écoute Xavier, je te propose le ministère que tu veux, lequel ce serait ?
- Speaker #2
Alors, c'est plutôt facile à répondre, mais moi, ça serait plutôt sur l'aspect famille, solidarité, jeunesse. C'est des sujets sur lesquels je travaille, et notamment sur la question de la protection de l'enfance. C'est vraiment des sujets importants. Mais vous savez, je crois que quand on a la chance de servir son pays, à quel que soit le niveau,
- Speaker #3
et d'ailleurs,
- Speaker #2
même en tant que parlementaire, Quel que soit le portefeuille, en fait, c'est déjà un honneur.
- Speaker #3
Et moi, je n'oublie pas qu'être ministre, ce n'est pas une fin en soi.
- Speaker #2
C'est un honneur de servir son pays. C'est quelque chose de parfois très éphémère et on l'a vu dernièrement. Mais c'est déjà une chance de pouvoir servir. Donc, quel que soit le portefeuille que le futur Premier ministre ou le futur président de la République pourrait me proposer, bien sûr, je l'accepterai.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a un... un texte de loi sur quoi vous avez travaillé, dont vous êtes particulièrement fier aujourd'hui, et particulièrement heureux, et faite votre belle réussite. Alors, j'ai plein de textes sur lesquels j'ai travaillé. Et vous savez, parfois, on fait avancer les choses par le simple dépôt d'une proposition de loi. Pas forcément jusqu'au vote, mais le fait de déposer une proposition de loi permet de mettre dans le débat public un certain nombre de sujets qui étaient parfois un peu oubliés et qui permet de faire évoluer les mentalités et donc de faire évoluer à postériorité la loi. Donc, sur la question, bien sûr, des familles, sur la question de l'enfance. C'est des sujets sur lesquels j'ai travaillé. Il y a sur la question du sucre aussi, où je me bats chaque année, dans le cadre du projet de loi de finances de la Sécurité sociale, notamment pour faire en sorte qu'on arrête d'empoisonner les enfants par du sucre caché dans les produits de l'agroalimentaire, qui provoquent du surpoids, de l'obésité et donc du coup des maladies cardiovasculaires. mais je crois que le moment le plus le plus émouvant en fait pour moi depuis le début de mon mandat, ça a été quand je suis monté à la tribune pour défendre l'inscription de l'IVG dans la Constitution. Je crois que ça a été peut-être parce que je mesurais que mon discours participait à quelque chose d'historique, parce qu'on ne touche pas la Constitution tous les quatre matins, et donc j'avais mesuré en fait, avant de prendre la parole, le moment historique qu'on vivait. Et donc, j'ai travaillé mon discours et on a travaillé mot par mot avec mon équipe, que je remercie encore pour ce discours. Et donc voilà, pour moi, c'est vraiment le moment certainement le plus émouvant et marquant que j'ai vécu.
- Speaker #1
Alors Samuel, on vous a parlé de 2027 juste avant, mais il y a 2026 avant quand même, donc les municipales. Vous avez été de liste à Surenne en 2020. Donc très simplement, est-ce que vous allez vous représenter ? pour ces municipales qui arrivent ?
- Speaker #0
En tout cas, je laisserai les Surenois la primeur de ma décision. Mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que je participerai à ces élections municipales. Je ne sais pas encore dans quelles conditions et à quel niveau, mais je ferai partie de cette aventure municipale parce que c'est ma ville, c'est ma ville de cœur, c'est ma ville de naissance, c'est ma ville où je vis, où je milite. où mes enfants sont scolarisés. Et donc oui, je participerai à ce débat municipal, c'est une évidence. Parce que j'estime aujourd'hui que Surenne mérite mieux que ce qu'elle a actuellement et qu'elle a un gros potentiel et peut-être pas encore assez exploité.
- Speaker #1
Et alors pour les municipales à Paris, on en parle beaucoup en ce moment, est-ce que vous faites partie de ceux du camp présidentiel qui considèrent que Rachid Etti ne pourra pas être votre candidate et donc que vous devez faire émerger un candidat ? On sait qu'il y a Clément Beaune qui a dit qu'il pourrait faire partie de la course, par exemple.
- Speaker #0
Moi, j'apprécie beaucoup Rachida Dati. Je pense que ça a été une grande ministre. Ça l'est maintenant au sein du ministère de la Culture. C'est une élue investie dans Paris, dans sa mairie de quartier, mais aussi au sein du Conseil de Paris. C'est une personne d'une envergure nationale qui a su rassembler. Moi, aujourd'hui, je ne sais pas quelle sera la décision de mon parti politique, ni de territoire de progrès, ni de Renaissance. Et je serai loyal et je suivrai cette décision. J'attends de voir quelles seront les candidatures possibles. Ça sera peut-être Achille Haddati, ça sera peut-être d'autres candidats issus de Renaissance, pourquoi pas. Mais je ne fais pas de politique fiction pour l'instant. Mais en tout cas, je vois aujourd'hui qu'il y a des personnalités de grande qualité. qui sont potentiellement candidats, mais que si on veut tourner la page définitive de l'ère Hidalgo, il faudra aussi qu'on soit intelligents et que le socle commun qu'on retrouve au niveau national puisse se réunir à l'échelle municipale.
- Speaker #2
Alors, j'ai un délai sur un sujet qui n'a un peu rien à voir, mais je me demande ce que les politiques pensent de ça, parce que c'est vraiment un sujet d'actualité et qui est au cœur des discussions. L'IA monte en puissance très très fort aujourd'hui. Qu'est-ce que vous en pensez ? Est-ce qu'il faut réguler ? Est-ce qu'il faut laisser faire complètement Pour laisser l'innovation, c'est quoi votre avis là-dessus ? Est-ce que l'on va l'utiliser ?
- Speaker #0
Moi je pense que l'intelligence artificielle c'est une vraie chance pour notre pays, c'est une vraie chance pour nos services publics. Je vois à l'échelle d'ailleurs municipale où on peut faciliter la vie des agents municipaux, faciliter la vie des citoyens par l'intelligence artificielle. Et donc moi c'est vraiment quelque chose sur lequel j'essaie de réfléchir avec mon équipe, comment est-ce qu'on peut travailler à l'échelle municipale. pour avoir une ville connectée à l'intelligence artificielle. Donc je trouve que c'est un vrai progrès pour notre pays et pour nos communes. Après, là où je suis plus prudent, c'est sûr aussi vis-à-vis de la jeunesse. Il ne faut pas que l'intelligence artificielle remplace l'intelligence tout court de nos jeunes et d'ailleurs de nos moins jeunes, parce que parfois, même nous, moins jeunes, on utilise parfois l'intelligence artificielle pour éviter d'aller chercher dans un livre. Je pense que ça, c'est un vrai risque aussi. Et qu'on doit réguler, on doit faire en sorte de faire comprendre aussi aux jeunes que l'intelligence artificielle va exister et existe déjà et sera dans notre avenir dans tous les cas. Mais qu'il faut aussi pouvoir réfléchir avec notre propre cerveau, aller chercher dans des livres, aller chercher aussi, avoir cette curiosité et que Tchad GPT ne remplace pas notre cerveau tout court. Et donc ça, je pense que c'est important d'avoir cette pédagogie, cette régulation. Et puis moi, j'ai aussi déposé une proposition de loi. qui me paraissait aussi important parce que l'intelligence artificielle, ça peut avoir aussi des effets très pervers, et notamment sur la création de contenus pédopornographiques grâce à l'intelligence artificielle générative, qui aujourd'hui est une vraie catastrophe, à la voix pour les questions de harcèlement, mais les questions aussi de pédocriminalité qu'on peut retrouver. Donc là, il faut interdire. Je pense qu'il faut réguler sur la question de la jeunesse et il faut promouvoir pour nos services publics parce que je pense que c'est une vraie chance.
- Speaker #1
Et vous trouvez qu'on avance assez vite sur ce sujet actuellement ou pas ?
- Speaker #0
Honnêtement, on pourra toujours dire qu'on ne va pas assez vite, mais je pense que ça va beaucoup plus vite que ce qu'on pouvait penser sur certains sujets. Et honnêtement, l'investissement du président de la République et du gouvernement sur ces questions-là avec... le sommet qui a eu lieu dernièrement avec l'investissement massif aussi des pays étrangers pour l'intelligence artificielle en France. Je pense que ça va nous permettre de développer tous ces outils numériques. Et moi, je le vois, y compris dans mon équipe. On utilise maintenant plein d'outils d'intelligence artificielle pour faciliter et pour être beaucoup plus rapide et efficace sur notre action parlementaire.
- Speaker #2
Alors juste sur la régulation de l'IA pour les jeunes. que d'un côté... L'IA pour les jeunes, ça peut aussi stimuler énormément la créativité pour moi. Parce que le fait de pouvoir générer une vidéo, un film, un jeu vidéo, un site web, une application, en quelques lignes de langage, peut vraiment permettre à des enfants de faire des trucs super. Donc comment on met la limite pour leur apprendre à être efficace avec l'IA et ne pas se faire dépasser par ceux qui la maîtrisent, et la régulation.
- Speaker #0
Mais vous avez raison, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, pour la création et la créativité, ça peut être super intéressant parce que... On peut créer vraiment des choses fantastiques et ça peut stimuler la jeunesse. Et moi, je le vois avec mes enfants, y compris qui sont très jeunes et pourtant qui déjà utilisent, et en tout cas ont cette vision beaucoup plus moderne que ce que je pouvais l'avoir quand j'étais plus jeune. Mais le risque, c'est aussi que des rédactions... Enfin, on n'a même plus cherché. On n'a même plus cette curiosité d'aller ouvrir un livre pour aller chercher un élément. quand je dis un livre, ça peut être aussi un livre numérique. Ce que je veux dire, c'est qu'on n'a plus cette nécessité d'aller creuser, de cette curiosité qu'on trouvait à boire jusqu'à maintenant. Donc c'est aussi le risque. Et je vois aussi que l'intelligence artificielle, maintenant, nous permet de prendre des notes, qui nous fait elles-mêmes des synthèses, qui nous fait des synthèses, des synthèses. Et donc du coup, on ne sait même plus écrire. En termes d'orthographe, c'est quand même une catastrophe. et même en termes d'écriture, on n'arrive plus à se relire puisqu'on ne sait pas écrire, donc on n'arrive pas à se relire. Donc il y a aussi cette question-là, c'est comment est-ce qu'on régule sans appauvrir les cerveaux de ceux qui utilisent l'intelligence artificielle.
- Speaker #1
Avant de laisser Samuel coupure et de poser sa dernière question, une question rapide, est-ce que ce n'est pas trop dur pour vous aujourd'hui de soutenir un gouvernement avec des personnalités qui ne viennent pas pour beaucoup de votre discipline politique et je pense que ce n'est pas un truc de soutenir, il y a des personnalités dans ce gouvernement que vous ne soutenez pas. n'êtes pas d'accord. Donc est-ce que c'est pas trop compliqué ?
- Speaker #0
Je vais pas vous dire que c'est toujours très simple, qu'on a cette capacité aussi à avaler des couleurs, c'est l'expression qu'on prend régulièrement. Mais en même temps, si je me suis engagé dans le dépassement en 2019, c'est aussi parce que je savais qu'il fallait que je fasse des concessions, des compromis. Et donc, cette capacité aussi à... Moi, je suis un social-démocrate. Et dans la social-démocratie, on a dans notre ADN cette nature du compromis. Et donc, oui, il y a des choses qui ne me plaisent pas. Je peux le dire. Et je pense que c'est aussi la force qu'on peut avoir dans cette amie politique, c'est qu'on peut se dire quand on n'est pas d'accord. Et puis après, c'est aussi notre capacité à convaincre que notre projet est meilleur par rapport à ceux qui aujourd'hui sont dans le même gouvernement. Mais honnêtement, je me dis que pour l'intérêt de la France, et vu le bazar ambiant qu'il y a à l'Assemblée nationale, ce socle commun est le moindre mal pour notre pays. Et on doit essayer de le préserver au maximum.
- Speaker #2
Parfait. Alors, la dernière question, la plus enjevée, c'est si vous pouviez passer aujourd'hui une loi, je dirais carte blanche, qui n'est pas besoin d'être votée, etc. Qu'est-ce que vous faites ?
- Speaker #0
Carte blanche. Celle sur laquelle je me bats, on va dire, depuis sept ans maintenant, c'est certainement la question de la révolution de la protection de l'enfance. C'est qu'aujourd'hui, on a à peu près 400 000 enfants qui sont sous protection de l'enfance, mais avec des disparités départementales énormes. On n'a pas le même accès aux droits qu'on soit dans la Creuse, dans les Hauts-de-Seine ou à Mayotte. Et ça, c'est clairement une injustice. Et dans la sixième puissance mondiale, si on n'est pas capable de protéger 400 000 enfants, c'est qu'on a tout loupé. Et donc, oui, s'il y avait une loi que je pouvais faire... passer sans l'avis de ceux qui la dénoncent aujourd'hui. C'est vraiment de faire cette révolution de la protection d'enfance pour pouvoir mieux protéger les enfants et qu'on soit à la hauteur des engagements qui nous sont confiés.
- Speaker #1
Ce serait votre carte blanche. Merci beaucoup Yves-Élie de nous avoir reçu dans ce même petit bureau de vice-président.
- Speaker #0
Tout à fait. Merci beaucoup. Merci à vous.
- Speaker #1
Merci.