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Santé-vous bien, le podcast santé du GHOL

La réhabilitation respiratoire à l'hôpital avec la prise en charge d'une BPCO (partie 2)

La réhabilitation respiratoire à l'hôpital avec la prise en charge d'une BPCO (partie 2)

20min |23/04/2024|

109

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20min |23/04/2024|

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Description

Le podcast santé du GHOL « Santé-vous bien » se rend à l’Hôpital de Rolle, spécialisé dans la pneumologie et la prise en charge des maladies respiratoires pour un focus spécifique sur la BPCO.


Après la première partie dans laquelle Béatrice apporte son témoignage patient tout au long du premier épisode sur sa prise en charge par l’Hôpital de Rolle depuis une dizaine d’années où elle a effectué plusieurs séjours en réhabilitation respiratoire. Grande fumeuse depuis l’âge de quatorze ans, elle n’a pas pris conscience de l’intérêt d’améliorer sa condition physique en arrêtant de fumer. Passée par les soins intensifs, elle suit désormais un parcours régulier du programme ambulatoire en physiothérapie et a arrêté de toucher à la cigarette. Malgré cela, c’est la cause numéro un de ses soucis de santé aujourd’hui.


Dans l'épisode précédent, le docteur Rodrigo Manzoni, médecin chef co-responsable de l’Hôpital de Rolle, expliquait ce qu'était la BPCO comme maladie : broncho pneumopathie chronique obstructive. Le but du centre de pneumologie de Rolle est de réduire cette maladie chronique et de réduire son évolution. Un diagnostic précoce est donc particulièrement important, en complément de deux points majeurs : l’arrêt du tabac et l’exercice physique.


Dans ce second épisode, nous partons à la rencontre des physiothérapeutes de l'Hôpital de Rolle avec Méline Noireaut, maître en activité physique adaptée et Quentin Sandre, physiothérapeute spécialiste dans le drainage. Ils détaillent leur prise en charge de cette patientèle souffrant de maladies respiratoires qui viennent dans le cadre d'une réhabilitation respiratoire à l'hôpital de Rolle. Un test de marche de six minutes est effectué, permettant de connaître les capacités physiques du patient. En parallèle, la force musculaire des membres inférieurs est évaluée, un déconditionnement physique des quadriceps augmentant la mortalité. Le patient est ensuite intégré à un groupe de niveau avec une prise en charge individualisée comprenant des activités de renforcement musculaire et des séances d’endurance.


Cet accompagnement a pour but de redonner une qualité de vie à des personnes qui l’avait perdu au fil des années du fait de leur maladie. Pour se maintenir en forme, il est prouvé scientifiquement que l’activité physique est ce qui permet maintenir sa capacité respiratoire. Les physiothérapeutes ont un rôle d’accompagnateur psychologique, de faire comprendre à un patient qu’il a encore la capacité de faire quelque chose. Le travail commence presque à la sortie de l’hôpital, lorsque le patient se retrouve seul chez lui, grâce au travail d’accompagnement thérapeutique.


Les équipes pluridisciplinaires de l’Hôpital de Rolle ont pour volonté de casser la spirale de déconditionnement négative engendrée par la maladie BPCO : déconditionnement, difficulté à respirer, anxiété, envie de ne rien faire, perte de force, perte de muscles, etc… L’exercice physique est le plus important et sera présenté lors de notre prochain épisode à travers un reportage au cœur du service de physiothérapie.


Notre patiente Béatrice qui apporte son témoignage se retrouve ainsi en salle de physiothérapie pour effectuer son parcours d'activités physiques en compagnie de Méline Noireaut, qui l'accompagne, la conseille, la suit et même la coache. C'est une véritable séance de sport dans un environnement adapté pour permettre de retrouver la forme et évoluer en toute sécurité sous surveillance médico-soignante.


Béatrice est ensuite prise en charge par Quentin Sandre pour une séance de drainage en salle de bronchoscopie de l'Hôpital de Rolle. Il rappelle que l'activité physique, la physiothérapie augmente la capacité respiratoire. La patientèle repart avec des exercices à faire seul pour permettre d'améliorer son confort de vie ; avec l'objectif de pratiquer avec assiduité ce programme de réhabilitation respiratoire.

Transcription

  • Speaker #0

    Sous-tit

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes, bonjour à tous et bienvenue pour un nouvel épisode du podcast Santé-vous bien, un épisode un petit peu particulier puisque c'est tout simplement la suite du précédent épisode qui a été diffusé il y a quelques jours sur nos plateformes dédié à la prise en charge de la maladie pulmonaire BPCO. Je vous invite donc à l'écouter si ce n'est pas déjà fait avant de prendre connaissance de la seconde partie de cet épisode qui se déroule à l'Hôpital de Rolle où nous nous trouvions au troisième étage dans la belle salle de réunion avec une sublime vue sur le lac Léman et la chaîne des Alpes. Là nous rejoignons le rez-de-chaussée et donc la salle de physiothérapie, toujours en compagnie de Béatrice, qui va donc travailler avec notre équipe de physiothérapie pour mieux comprendre la réhabilitation respiratoire telle qu'elle est pratiquée dans sa globalité à l'hôpital de Rolle. Bonjour Béatrice ! Alors, Béatrice est accompagnée de Méline Noireaut, qui est maître en activité physique adaptée au service de physiothérapie de l'hôpital de Rolle. Bonjour Méline. Bonjour. Là, nous sommes dans la partie renforcement de la salle de physiothérapie de l'hôpital de Rolle. Dans cette partie renforcement, il y a plusieurs ateliers, plusieurs machines.

  • Speaker #2

    L'idée, c'est qu'on a une salle de renforcement musculaire avec différentes machines qui vont nous permettre de travailler les membres supérieurs, les membres inférieurs pour permettre à nos patients et à Béatrice d'augmenter sa masse musculaire, d'augmenter ses muscles pour favoriser ensuite dans un second temps sa respiration.

  • Speaker #1

    Donc Méline, est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que vous allez donner comme exercice à Béatrice ?

  • Speaker #2

    Dans un premier temps, on va faire un exercice pour travailler le haut du corps. Je vous mets quelle charge d'habitude quand on fait ce genre d'exercice ? 30 kilos. 30 kilos, je vous installe le poids nécessaire. Est-ce que ça va au niveau du réglage ?

  • Speaker #3

    Oui, à 23 des fois,

  • Speaker #2

    mais ça va aller comme ça, mais vraiment... Voilà, très bien. Vous allez tirer sur les bras. Au moment où vous allez tirer, vous allez bien penser à inspirer, ce qui va vous permettre d'ouvrir la cage thoracique et donc de remplir vos poumons. Et au moment où vous relâcherez, vous pourrez souffler.

  • Speaker #1

    Donc là, c'est un exercice de répétition.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Donc là, elle va faire une répétition de 10 mouvements. Au bout des 10 mouvements, elle va faire une petite pause et elle va faire 4 séries de 10 répétitions.

  • Speaker #1

    Béatrice, vous avez une montre spéciale pour enregistrer vos exercices.

  • Speaker #0

    C'est quoi exactement ?

  • Speaker #3

    Non, c'est un oximètre. Je ne m'achète pas des bijoux, je m'achète des oximètres. C'est pour contrôler ma saturation à l'effort. C'est équipé d'un vibreur au pouce. Quand ça descend en dessous de 90% de saturation, ça me permet de gérer mon oxygène. Si je dois en mettre plus ou si je ralentis l'exercice. pour essayer de récupérer des pourcentages d'oxygène.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, vous faites tous les exercices accompagnés de votre oxygène.

  • Speaker #3

    Oui, toujours. Là, maintenant, chaque fois que je suis en mouvement ou que je fais des efforts, je suis toujours sous oxygène.

  • Speaker #2

    Là, Béatrice, on va travailler un petit peu, cette fois-ci, les membres inférieurs. On va travailler sur la leg press, donc pour renforcer vos quadriceps, muscles très importants pour garder une autonomie et une mobilité dans la vie de tous les jours. On va mettre combien au niveau de la charge ? 40 kg, très bien. Au niveau de la distance sur la posture, on est bien. 4,5. C'est parfait, très bien. Donc, je vous rappelle, vous allez donc pousser vos pieds pour reculer vers l'arrière. Au moment où vous poussez, on expire, d'accord ? Et quand vous allez redescendre, on va inspirer. On est parti pour 4 séries de 10 répétitions. Voilà, très bien.

  • Speaker #1

    On a un peu l'impression, Méline, d'être dans un centre de fitness. Ici, il y a différentes machines pour travailler, pour se réhabiliter. Là, on était dans le renforcement. Il y a également une zone dédiée à l'endurance.

  • Speaker #2

    C'est exactement ça. L'idée, c'est que c'est une salle de fitness, mais adaptée pour nos patients. Pour les patients en réhabilitation respiratoire, le grand cœur du programme, c'est vraiment une partie de renforcement musculaire et une partie d'endurance. Donc là, on va installer Béatrice sur le vélo. L'idée, c'est vraiment de développer ses capacités cardio-respiratoires, de l'accompagner pour qu'elle soit capable de maintenir un effort le plus longtemps possible dans le temps. Donc, on ne va pas forcément chercher à marcher trop vite ou pédaler trop fort, mais plutôt réussir à maintenir un effort le plus longtemps possible. Donc là, aujourd'hui, on va faire une séance de vélo de 30 minutes. Donc, elle va essayer de maintenir une fréquence de pédalage pour réussir à pédaler pendant 30 minutes.

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #1

    après avoir fait quelques exercices. C'est de renforcement, c'est complémentaire.

  • Speaker #2

    C'est ça, c'est complémentaire. L'un va avec l'autre.

  • Speaker #1

    Méline, pouvez-vous me dire pourquoi la machine se met à sonner ici ?

  • Speaker #2

    C'est donc le saturomètre qui est là pour surveiller les constantes de Béatrice. Et du coup, la machine nous indique qu'elle est en train de désaturer. Ses débits d'oxygène ne sont plus adaptés à son effort. Soit on va demander à Béatrice de ralentir un petit peu son activité physique, soit on va lui augmenter un petit peu son oxygène pour lui donner plus d'oxygène, pour l'aider à continuer son effort. Parce que l'objectif, c'est vraiment qu'elle aille au bout de ses 30 minutes.

  • Speaker #1

    On arrive justement là au bout de ces 30 minutes. Il y a pas mal de physiothérapeutes qui passent de patient en patient, qui sont dans le service. Vous êtes là en permanence, en fait, vous accompagnez en permanence la patientelle ?

  • Speaker #2

    Exactement. Pendant les 30 minutes, on surveille nos patients et on est en permanence en train de regarder leurs constantes, surveiller un petit peu leur rythme de pédalage, leur vitesse de marche, pour être sûr que l'effort soit adapté et optimal pour faire progresser nos patients.

  • Speaker #1

    Il y a une partie de motivation aussi, on entend des allez, continuez, c'est bientôt fini Exactement. Ce n'est pas toujours facile pour eux. Il y a des jours où c'est plus difficile que d'autres. Donc, c'est aussi notre rôle d'être présents et de les motiver pour les faire progresser de jour en jour. Béatrice, je crois que vous arrivez au terme des 30 minutes. Vous allez pouvoir bientôt arrêter.

  • Speaker #2

    Voilà, très bien. Donc, comment s'est passée votre séance, Béatrice ?

  • Speaker #3

    Très bien.

  • Speaker #2

    Oui, ça a été. Donc là, on a réussi à faire nos 30 minutes. Vous avez fait quoi au niveau de la distance ?

  • Speaker #3

    J'ai fait 6,41.

  • Speaker #2

    6,41 kilomètres. Super, très bien. Et au niveau de votre essoufflement, je vais vous demander un petit peu de m'expliquer votre ressenti sur une échelle de 0 à 10. Sachant que 0, vous n'étiez pas du tout essoufflé pendant l'effort. Et 10 sur 10, c'était très, très dur. Vous me diriez combien sur 10 ?

  • Speaker #3

    Je dirais 6.

  • Speaker #2

    Très bien. Ça veut dire que l'effort était un petit peu difficile. Juste ce qu'il faut, on était dans la zone ciblée donc c'est parfait, bravo Béatrice

  • Speaker #1

    Merci Et oui donc bravo Béatrice pour cette activité physique nous allons guider la salle de physiothérapie et faire simplement Quelques pas pour rejoindre la salle de bronchoscopie. Nous sommes avec Quentin Sandre, physiothérapeute spécialiste dans le drainage à l'hôpital de Rol. Et donc toujours Béatrice, installée confortablement sur une table d'auscultation. Bonjour Quentin.

  • Speaker #0

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Là, vous allez nous expliquer concrètement la prise en charge du drainage. C'est quelque chose que vous faites donc régulièrement auprès de notre patientèle ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'est une prestation qu'on effectue avec les patients BPCO qui présentent des bronchectasies ou de l'encombrement récurrent. Le principe de la prestation, c'est d'aider le patient à se désencombrer, à drainer ses bronches, et puis aussi de l'éduquer un petit peu à ce drainage pour qu'il puisse rentrer chez lui, si c'est un patient hospitalisé, après ces trois semaines avec des connaissances et puis des compétences pour se prendre en charge de façon plus ou moins autonome une fois rentré chez lui. Et puis pour les patients ambulatoires, c'est pareil, c'est des patients qu'on suit sur des plus longues périodes. Donc on peut aussi faire des drainages pour vérifier... que les consignes sont toujours maîtrisées et que le désencombrement est régulier également.

  • Speaker #1

    Les patients viennent spécialement pour le drainage ou c'est en complément de l'activité physique qu'ils ont fait auparavant ?

  • Speaker #0

    On a les deux types de possibilités. On a des patients qui viennent ici, qui sont envoyés par les pneumologues de l'hôpital pour des drainages à la suite de bilans qui ont mis en évidence des encombrements et des nécessités. d'apprentissage. Donc, ils viennent uniquement pour cette prestation-là. Et puis, les patients qui viennent chez nous pour faire de l'activité physique dans le cadre de la réhabilitation, que ce soit ambulatoire ou hospitalière, si on se rend compte qu'il y a un encombrement qui les gêne et qu'on peut leur apporter un bénéfice à les prendre en charge en drainage, on va aussi leur proposer de faire du drainage bronchique.

  • Speaker #1

    Je vous laisse avec Béatrice pour cette séance de drainage. Allez.

  • Speaker #0

    Alors déjà, Béatrice, comment ça va aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Ça va, ça va. Je ne sais pas la grande fois,

  • Speaker #0

    mais ça va. Ouais, ok.

  • Speaker #3

    Je me sens quand même plus encombrée que d'habitude.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Donc au niveau respiratoire, un peu moins bien. Au niveau des sécrétions, ces derniers jours, c'était comment ?

  • Speaker #3

    C'était plus volumineux que d'habitude.

  • Speaker #0

    Ok. Au niveau de la couleur ?

  • Speaker #3

    Jaune, acceptable.

  • Speaker #0

    Ouais, ok. Ça n'a pas viré au vert ou marron.

  • Speaker #3

    Ça n'a pas viré au vert,

  • Speaker #0

    marron, du tout. Ok, d'accord. Est-ce que vous buvez bien en ce moment la journée ? Oui, je bois beaucoup. Ça fait combien, beaucoup, en quantité ?

  • Speaker #3

    Presque deux litres.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. Ça, c'est déjà quelque chose de très important. Je vais passer à l'auscultation de vos poumons, et puis ensuite, on pourra démarrer un petit peu la séance.

  • Speaker #3

    Ça marche.

  • Speaker #0

    J'écoute ça. Voilà, vous respirez fort par la bouche. Au niveau de la prise d'aérosols ces derniers jours, on est comment ? Vous avez majoré des aérosols ou c'est tout ? Le Le ventolin, ok. Combien de fois par jour ?

  • Speaker #3

    10-12 fois par jour.

  • Speaker #0

    Ah ouais, quand même, donc des quantités énormes.

  • Speaker #3

    Ouais, parce que je suis obligée, je pars en 10 pneus très rapidement.

  • Speaker #0

    C'est vrai que ça siffle dans le poumon gauche. Je n'ai pas spécialement de bruit de sécrétion là tout de suite proximal. Après, on sait que les sécrétions, ce n'est pas parce qu'on ne les entend pas qu'il n'y en a pas. C'est peut-être parce qu'elles ne bougent pas. Mais par contre, oui, ça correspond bien, puisque ça siffre dans le poumon gauche. Ça pourrait correspondre un petit peu à cette majoration de la dyspnée de ces derniers jours. OK, on va regarder ça.

  • Speaker #3

    Ça marche ?

  • Speaker #0

    Alors, vu que vous connaissez déjà quelques exercices, on va déjà repartir par ce que vous faites de base à la maison. Comme si je n'étais pas là. Il faut savoir qu'en drainage bronchique, que ce soit des patients que je prends pour la première fois ou des patients que j'ai suivis, je commence toujours mon drainage par ce qu'ils connaissent, eux, ou alors ce qu'ils se souviennent de ce qu'on a vu ensemble et ce qu'ils font à la maison. Je pars toujours du principe qu'un patient aura plus de facilité à modifier des habitudes qu'à apprendre des choses totalement nouvelles. On y va ?

  • Speaker #2

    On y va.

  • Speaker #0

    Donc moi, je vais mettre une main sur le thorax et une main sur les côtes basses. Avec mes mains, je ne fais rien du tout pour l'instant. Je vais juste ressentir ce qui se passe. Ok, on y va doucement. On va inspirer un petit peu moins par le nez et on relâche.

  • Speaker #1

    Donc là, Béatrice inspire dans un espèce de flacon,

  • Speaker #0

    c'est ça ? En fait, en drainage bronchique, on va toujours favoriser une inspiration par le nez qui sera une aspiration douce et le nez a un rôle de filtre qui va humidifier et réchauffer l'air donc qui va apporter un air... efficace au poumon. Et puis surtout, cette inspiration douce va permettre à l'air de se diffuser à travers des bronches qui sont très très fines, avec un diamètre très faible. Donc si on inspire très rapidement et très fort, on va mettre de l'air dans les grosses bronches, qui sont les deux, trois premières bronches, mais on n'ira pas alimenter en air le réseau distal du poumon. Le problème étant que nous, ce qu'on veut faire, c'est mettre de l'air là où il n'y en a pas. Ça, c'est la définition même de la physiothérapie respiratoire, avec toutes les techniques qui existent, que ce soit la réhabilitation ou le drainage. Le but du jeu, c'est de mettre de l'air là où il n'y en a pas. Le plus souvent, là où il n'y en a pas, c'est dans la partie périphérique des poumons. Cette partie périphérique des poumons, pour l'atteindre, il faut être doux. On ne peut pas faire des techniques trop violentes. Si on fait des techniques violentes, la bronche va réagir. Une bronche qui réagit, on sait que pendant trois heures, elle se ferme ou elle s'irrite. Et que le patient pourrait sortir d'une séance de drainage et être pas bien pendant les trois heures qui suivent, si moi je les fais trop forcer. Donc inspiration toujours par le nez, inspiration lente. douce, et cette inspiration je vais la guider. Je vais la guider en fonction des zones qui m'intéressent de travailler dans ce poumon, et puis en fonction aussi de ce que j'entends à l'oreille. Une fois cette inspiration effectuée, on va demander, si possible, mais dans un cas de dyspnée importante, c'est compliqué, de faire une pause téléinspiratoire. Qu'est-ce que c'est que cette pause téléinspiratoire ? En fait, c'est un moment pendant lequel le patient va inspirer, mais à tellement faible débit que l'air va presque plus rentrer dans le poumon, mais il va quand même un petit peu bouger. Je vous dis ça pour ne pas confondre avec une apnée, parce qu'une apnée, c'est vraiment une fermeture. de tout l'espace des voies aériennes inférieures. Là, il n'y a pas de fermeture, c'est une pause qui dure deux secondes et durant laquelle l'air va se diffuser entre les alvéoles par des canaux, ce qui va permettre d'homogénéiser un petit peu cette ventilation. Et puis ensuite, l'expiration va se faire par la bouche, donc là, comme vous le disiez. On a mis à Béatrice un appareil pour l'expiration qui s'appelle un acapella, qui est en fait un appareil de résistance, c'est-à-dire que ça va provoquer une résistance à l'expiration. Cette résistance à l'expiration va permettre d'éviter un collapsus des voies aériennes distales, c'est-à-dire que durant cette expiration, elle va pouvoir vider des territoires qui sont plus profonds.

  • Speaker #1

    La pression qui est faite avec vos mains sur le torse de Béatrice.

  • Speaker #0

    On sait aujourd'hui scientifiquement que d'appuyer sur un thorax d'un patient, ça n'a pas vraiment d'effet bénéfique. Donc moi, mes mains, c'est plutôt un guide. Et en fait, mes mains, elles vont agir par résistance, mais à l'inspiration. C'est-à-dire qu'à l'inspiration, je vais résister. Et puis quand elle sent que je résiste, elle va arrêter d'inspirer et relâcher son expiration. Je ne vais pas appuyer sur sa cage thoracique. Ce retour élastique va générer tout de même une vitesse, parce qu'on ne bougera jamais des sécrétions sans provoquer de vitesse dans les bronches. Et cette vitesse va être générée, mais à l'endroit souhaité. C'est qu'avec mes mains, si je résiste très fort, elle ne va pas pouvoir prendre beaucoup d'air, ce qui veut dire qu'on va être plutôt dans le fond du poumon. Et quand elle va expirer, elle va expirer l'air qui se trouve au fond du poumon. Inversement, si je veux qu'elle expire des choses qui sont très proximales, je ne vais pas mettre beaucoup de résistance, je vais la laisser prendre beaucoup d'air. Et elle va expirer de l'air qui sera très proximal.

  • Speaker #1

    Béatrice, c'est quand même assez technique comme exercice. J'imagine que ce n'est pas si simple que ça, après rendre les premières fois qu'on doit le faire.

  • Speaker #3

    Je me laisse guider, par contre. C'est vrai que c'est un petit peu difficile parce qu'on a l'impression qu'on va étouffer à un moment donné, mais il fait les choses de manière à ce qu'on ne soit jamais vraiment trop en difficulté. On peut encore aller, mais c'est vrai que ça fait énormément de bien.

  • Speaker #1

    On va le reproduire après.

  • Speaker #3

    Oui, alors pas de la même manière autant intensive, mais oui, oui. Plus simplement, en reproduisant les inspirations, les expirations dans l'appareil. Mais c'est vrai qu'on sent qu'on va dans une partie du poumon, que quand on respire normalement, on n'y va jamais. C'est très intéressant, moi j'ai beaucoup appris.

  • Speaker #1

    J'imagine, c'est vrai.

  • Speaker #3

    C'est un privilège. C'est vrai, quand je suis venue au mois de juin en urgence, pendant une semaine, on était clés d'eux. C'est vrai que c'est beaucoup que fait justement de moi de faire des drainages deux fois par jour. J'ai appris beaucoup, j'ai appris énormément et ça m'a servi pour mon confort chez moi. Des exercices qu'on peut reproduire, pas autant intensifs, mais qui font du bien. Quand on part comme ça en dyspnée, moi, je me rends compte que j'arrive quand même plus ou moins à me ravoir sans trop utiliser de ventola. Bon, ces jours, ce n'est pas le cas, mais très, très bénéfique. Moi, j'en ai retiré un bénéfice. Moi, on se traîne vraiment.

  • Speaker #1

    Il y a vraiment une partie éducation de la patientèle. Béatrice utilise des termes comme la dyspnée, des choses comme ça. On sent qu'il y a eu des... court derrière aussi une partie éducative qui est proposée ici à l'hôpital de Rol.

  • Speaker #0

    Déjà, la première chose sur cette éducation, c'est la technique que je suis en train de vous décrire, qui s'appelle la technique de drainage autogène. C'est une des techniques qui existent en physiothérapie respiratoire et en drainage bronchique, mais il en existe d'autres. Cette technique nécessite plusieurs séances d'éducation à la respiration, à l'inspiration lente par le nez, comme je vous expliquais, à cette expiration relâchée, parce que cette expiration relâchée n'est pas évidente pour tout le monde. Donc on apprend à inspirer, on apprend à expirer. On apprend également tout ce qui se passe au niveau du poumon, au niveau du nez, au niveau de la bouche, etc. pour pouvoir comprendre ce qu'on fait. C'est hyper important de comprendre ce qu'on fait. Lors des séances de drainage, on va toujours commencer par des séances... d'explications aux patients, de la technique. Ici avec Béatrice, on est dans un cadre où on a déjà travaillé un moment ensemble, donc elle connaît beaucoup de choses de son poumon, elle connaît beaucoup de choses de sa respiration. Je ferais même une parenthèse sur des cours généraux d'éducation thérapeutique qu'on dispense ici à l'hôpital de Rol, accessibles aux patients ambulatoires mais aussi aux patients hospitalisés. C'est des cours qui se font entre 45 minutes et une heure. On a des thématiques tous les jours de la semaine, que ce soit sur la façon de respirer, que ce soit sur la nécessité de faire une activité physique quand on a une pathologie respiratoire, sur la connaissance des maladies qui atteignent le poumon, sur la nécessité d'arrêter de fumer, et puis même sur la façon de gérer son stress, car je pense qu'une maladie respiratoire engendre beaucoup de stress, donc ces cours de gestion du stress sont aussi importants. Mais en effet, plus on va rendre le patient acteur dans sa pathologie, meilleurs seront les résultats.

  • Speaker #1

    Alors, Quentin est particulièrement intarissable sur le sujet et très actif auprès de notre patientèle. On a également du matériel complémentaire qui peut aider nos physiothérapeutes. Je vous laisse découvrir le bruit d'un de ses appareils, le Cimeox, avant que Quentin nous en présente son utilité.

  • Speaker #0

    On a la chance à ROL de pouvoir être assisté de différents appareils, notamment un appareil dont Béatrice a pu bénéficier, qui s'appelle le Simiox. C'est un appareil qui va produire des petits trains d'aspiration successifs et donc des oscillations et qui va faciliter un petit peu ce désencombrement et modifier un petit peu aussi la réologie du mucus, le rendant plus fluide et plus mobilisable. C'est un appareil, quand il est bien utilisé par les patients, qui réduit énormément leur fatigue, parce que mine de rien, se désencombrer ou se drainer plusieurs fois par jour quand on est très encombré, ça reste fatigant, même si on essaye d'utiliser des techniques qui fatiguent le moins les patients. Et la deuxième chose, c'est qu'on a aussi la chance, lors des prises en charge individuelles, de pouvoir travailler aussi sur la partie musculaire et entre guillemets articulaire des patients, parce qu'on sait que le diaphragme et les poumons constituent une pompe respiratoire, et cette pompe possède un contenant et un contenu. Et en fait, les patients qui ont des atteintes respiratoires... respiratoires ont souvent des attitudes en fermeture de thorax. On va essayer d'améliorer ça également par des étirements, par des levées de tension, par des manipulations. Donc ce n'est pas qu'un travail de souffle et respiratoire. On a aussi tout ce qui est ce travail musculaire de détente et aussi encore une fois d'éducation aux patients. Je finirais juste par dire que le drainage bronchique, ça n'est pas toujours non plus avoir des sécrétions. La sécrétion, ce n'est pas une fin en soi. Si je n'ai pas de sécrétion au jour J, mais que mon patient se sent mieux, que j'ai réussi à vider l'air qui était coincé dans ses poumons et à mettre de l'air là où il n'y en avait pas, je rebondis sur ce que je dis. que j'ai dit tout à l'heure, j'ai gagné, entre guillemets. Une sécrétion, c'est quelque chose qui va bouger très lentement et quelque chose que je n'aurais peut-être pas en une seule séance. Donc, il ne faut pas voir le drainage comme quelque chose où je vais toujours chercher à faire cracher mon patient. Le but, c'est vraiment d'améliorer la ventilation globalement.

  • Speaker #1

    Du coup, le rythme de ce genre de séance, c'est quoi ? Il y a une routine qui s'installe ? Il faut que ce soit hebdomadaire, mensuel ? Ça se passe comment ?

  • Speaker #0

    Ça va vraiment dépendre des pathologies, des patients, des prises en charge, de leur activité extérieure également. Aujourd'hui, on sait que l'activité... La physique, la physiothérapie entre guillemets, la plus prouvée scientifiquement pour améliorer la capacité respiratoire. Donc un patient qui aurait une activité physique développée de son côté aura moins nécessité à venir une, deux, trois fois par semaine en drainage, mais plutôt une fois toutes les semaines, une fois toutes les deux semaines, je ne sais pas. Par contre, quelqu'un qui sera très encombré, qui sera alité, qui ne bouge pas beaucoup, on peut le voir même jusqu'à deux fois par jour si nécessaire. C'est vraiment personnalisé en fonction du patient. Et puis... Les patients repartent d'ici avec des exercices aussi à faire seuls de leur côté, que je vais corriger de séance en séance. Et c'est pareil, si ces exercices sont bien réalisés par les patients, on va pouvoir se permettre d'espacer les séances de drainage. C'est à tout le sens !

  • Speaker #1

    C'est extrêmement intéressant et nous arrivons déjà au terme de cet épisode en deux temps concernant la réhabilitation respiratoire à l'hôpital de Rôles. Si vous avez manqué la première partie, elle est évidemment toujours en ligne sur votre plateforme de podcast favorite. N'hésitez surtout pas à l'écouter pour mieux comprendre l'histoire de Béatrice. Merci à Méline et Quentin et toute l'équipe du service de physiothérapie pour leur disponibilité et leur passion, ainsi qu'au docteur Rodrigo Manzoni et ses collègues les docteurs Eger et Huldry, médecins-chefs en pneumologie, qui nous ont permis de mieux appréhender cette maladie qu'est la BPCO et sa prise en charge pluridisciplinaire telle qu'elle est pratiquée à l'hôpital de Rol. Un grand merci également à Béatrice de s'être confiée à notre micro. Nous vous donnons rendez-vous dans... quelques jours pour un nouveau sujet santé d'actualité. D'ici là, n'hésitez pas à découvrir notre dizaine d'épisodes santé déjà en ligne et à vous abonner ou commenter nos différents podcasts. Merci à toutes et à tous. Sentez-vous bien.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Activité physique en salle de physiothérapie

    00:53

  • Le drainage en salle de bronchoscopie

    06:32

Description

Le podcast santé du GHOL « Santé-vous bien » se rend à l’Hôpital de Rolle, spécialisé dans la pneumologie et la prise en charge des maladies respiratoires pour un focus spécifique sur la BPCO.


Après la première partie dans laquelle Béatrice apporte son témoignage patient tout au long du premier épisode sur sa prise en charge par l’Hôpital de Rolle depuis une dizaine d’années où elle a effectué plusieurs séjours en réhabilitation respiratoire. Grande fumeuse depuis l’âge de quatorze ans, elle n’a pas pris conscience de l’intérêt d’améliorer sa condition physique en arrêtant de fumer. Passée par les soins intensifs, elle suit désormais un parcours régulier du programme ambulatoire en physiothérapie et a arrêté de toucher à la cigarette. Malgré cela, c’est la cause numéro un de ses soucis de santé aujourd’hui.


Dans l'épisode précédent, le docteur Rodrigo Manzoni, médecin chef co-responsable de l’Hôpital de Rolle, expliquait ce qu'était la BPCO comme maladie : broncho pneumopathie chronique obstructive. Le but du centre de pneumologie de Rolle est de réduire cette maladie chronique et de réduire son évolution. Un diagnostic précoce est donc particulièrement important, en complément de deux points majeurs : l’arrêt du tabac et l’exercice physique.


Dans ce second épisode, nous partons à la rencontre des physiothérapeutes de l'Hôpital de Rolle avec Méline Noireaut, maître en activité physique adaptée et Quentin Sandre, physiothérapeute spécialiste dans le drainage. Ils détaillent leur prise en charge de cette patientèle souffrant de maladies respiratoires qui viennent dans le cadre d'une réhabilitation respiratoire à l'hôpital de Rolle. Un test de marche de six minutes est effectué, permettant de connaître les capacités physiques du patient. En parallèle, la force musculaire des membres inférieurs est évaluée, un déconditionnement physique des quadriceps augmentant la mortalité. Le patient est ensuite intégré à un groupe de niveau avec une prise en charge individualisée comprenant des activités de renforcement musculaire et des séances d’endurance.


Cet accompagnement a pour but de redonner une qualité de vie à des personnes qui l’avait perdu au fil des années du fait de leur maladie. Pour se maintenir en forme, il est prouvé scientifiquement que l’activité physique est ce qui permet maintenir sa capacité respiratoire. Les physiothérapeutes ont un rôle d’accompagnateur psychologique, de faire comprendre à un patient qu’il a encore la capacité de faire quelque chose. Le travail commence presque à la sortie de l’hôpital, lorsque le patient se retrouve seul chez lui, grâce au travail d’accompagnement thérapeutique.


Les équipes pluridisciplinaires de l’Hôpital de Rolle ont pour volonté de casser la spirale de déconditionnement négative engendrée par la maladie BPCO : déconditionnement, difficulté à respirer, anxiété, envie de ne rien faire, perte de force, perte de muscles, etc… L’exercice physique est le plus important et sera présenté lors de notre prochain épisode à travers un reportage au cœur du service de physiothérapie.


Notre patiente Béatrice qui apporte son témoignage se retrouve ainsi en salle de physiothérapie pour effectuer son parcours d'activités physiques en compagnie de Méline Noireaut, qui l'accompagne, la conseille, la suit et même la coache. C'est une véritable séance de sport dans un environnement adapté pour permettre de retrouver la forme et évoluer en toute sécurité sous surveillance médico-soignante.


Béatrice est ensuite prise en charge par Quentin Sandre pour une séance de drainage en salle de bronchoscopie de l'Hôpital de Rolle. Il rappelle que l'activité physique, la physiothérapie augmente la capacité respiratoire. La patientèle repart avec des exercices à faire seul pour permettre d'améliorer son confort de vie ; avec l'objectif de pratiquer avec assiduité ce programme de réhabilitation respiratoire.

Transcription

  • Speaker #0

    Sous-tit

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes, bonjour à tous et bienvenue pour un nouvel épisode du podcast Santé-vous bien, un épisode un petit peu particulier puisque c'est tout simplement la suite du précédent épisode qui a été diffusé il y a quelques jours sur nos plateformes dédié à la prise en charge de la maladie pulmonaire BPCO. Je vous invite donc à l'écouter si ce n'est pas déjà fait avant de prendre connaissance de la seconde partie de cet épisode qui se déroule à l'Hôpital de Rolle où nous nous trouvions au troisième étage dans la belle salle de réunion avec une sublime vue sur le lac Léman et la chaîne des Alpes. Là nous rejoignons le rez-de-chaussée et donc la salle de physiothérapie, toujours en compagnie de Béatrice, qui va donc travailler avec notre équipe de physiothérapie pour mieux comprendre la réhabilitation respiratoire telle qu'elle est pratiquée dans sa globalité à l'hôpital de Rolle. Bonjour Béatrice ! Alors, Béatrice est accompagnée de Méline Noireaut, qui est maître en activité physique adaptée au service de physiothérapie de l'hôpital de Rolle. Bonjour Méline. Bonjour. Là, nous sommes dans la partie renforcement de la salle de physiothérapie de l'hôpital de Rolle. Dans cette partie renforcement, il y a plusieurs ateliers, plusieurs machines.

  • Speaker #2

    L'idée, c'est qu'on a une salle de renforcement musculaire avec différentes machines qui vont nous permettre de travailler les membres supérieurs, les membres inférieurs pour permettre à nos patients et à Béatrice d'augmenter sa masse musculaire, d'augmenter ses muscles pour favoriser ensuite dans un second temps sa respiration.

  • Speaker #1

    Donc Méline, est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que vous allez donner comme exercice à Béatrice ?

  • Speaker #2

    Dans un premier temps, on va faire un exercice pour travailler le haut du corps. Je vous mets quelle charge d'habitude quand on fait ce genre d'exercice ? 30 kilos. 30 kilos, je vous installe le poids nécessaire. Est-ce que ça va au niveau du réglage ?

  • Speaker #3

    Oui, à 23 des fois,

  • Speaker #2

    mais ça va aller comme ça, mais vraiment... Voilà, très bien. Vous allez tirer sur les bras. Au moment où vous allez tirer, vous allez bien penser à inspirer, ce qui va vous permettre d'ouvrir la cage thoracique et donc de remplir vos poumons. Et au moment où vous relâcherez, vous pourrez souffler.

  • Speaker #1

    Donc là, c'est un exercice de répétition.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Donc là, elle va faire une répétition de 10 mouvements. Au bout des 10 mouvements, elle va faire une petite pause et elle va faire 4 séries de 10 répétitions.

  • Speaker #1

    Béatrice, vous avez une montre spéciale pour enregistrer vos exercices.

  • Speaker #0

    C'est quoi exactement ?

  • Speaker #3

    Non, c'est un oximètre. Je ne m'achète pas des bijoux, je m'achète des oximètres. C'est pour contrôler ma saturation à l'effort. C'est équipé d'un vibreur au pouce. Quand ça descend en dessous de 90% de saturation, ça me permet de gérer mon oxygène. Si je dois en mettre plus ou si je ralentis l'exercice. pour essayer de récupérer des pourcentages d'oxygène.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, vous faites tous les exercices accompagnés de votre oxygène.

  • Speaker #3

    Oui, toujours. Là, maintenant, chaque fois que je suis en mouvement ou que je fais des efforts, je suis toujours sous oxygène.

  • Speaker #2

    Là, Béatrice, on va travailler un petit peu, cette fois-ci, les membres inférieurs. On va travailler sur la leg press, donc pour renforcer vos quadriceps, muscles très importants pour garder une autonomie et une mobilité dans la vie de tous les jours. On va mettre combien au niveau de la charge ? 40 kg, très bien. Au niveau de la distance sur la posture, on est bien. 4,5. C'est parfait, très bien. Donc, je vous rappelle, vous allez donc pousser vos pieds pour reculer vers l'arrière. Au moment où vous poussez, on expire, d'accord ? Et quand vous allez redescendre, on va inspirer. On est parti pour 4 séries de 10 répétitions. Voilà, très bien.

  • Speaker #1

    On a un peu l'impression, Méline, d'être dans un centre de fitness. Ici, il y a différentes machines pour travailler, pour se réhabiliter. Là, on était dans le renforcement. Il y a également une zone dédiée à l'endurance.

  • Speaker #2

    C'est exactement ça. L'idée, c'est que c'est une salle de fitness, mais adaptée pour nos patients. Pour les patients en réhabilitation respiratoire, le grand cœur du programme, c'est vraiment une partie de renforcement musculaire et une partie d'endurance. Donc là, on va installer Béatrice sur le vélo. L'idée, c'est vraiment de développer ses capacités cardio-respiratoires, de l'accompagner pour qu'elle soit capable de maintenir un effort le plus longtemps possible dans le temps. Donc, on ne va pas forcément chercher à marcher trop vite ou pédaler trop fort, mais plutôt réussir à maintenir un effort le plus longtemps possible. Donc là, aujourd'hui, on va faire une séance de vélo de 30 minutes. Donc, elle va essayer de maintenir une fréquence de pédalage pour réussir à pédaler pendant 30 minutes.

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #1

    après avoir fait quelques exercices. C'est de renforcement, c'est complémentaire.

  • Speaker #2

    C'est ça, c'est complémentaire. L'un va avec l'autre.

  • Speaker #1

    Méline, pouvez-vous me dire pourquoi la machine se met à sonner ici ?

  • Speaker #2

    C'est donc le saturomètre qui est là pour surveiller les constantes de Béatrice. Et du coup, la machine nous indique qu'elle est en train de désaturer. Ses débits d'oxygène ne sont plus adaptés à son effort. Soit on va demander à Béatrice de ralentir un petit peu son activité physique, soit on va lui augmenter un petit peu son oxygène pour lui donner plus d'oxygène, pour l'aider à continuer son effort. Parce que l'objectif, c'est vraiment qu'elle aille au bout de ses 30 minutes.

  • Speaker #1

    On arrive justement là au bout de ces 30 minutes. Il y a pas mal de physiothérapeutes qui passent de patient en patient, qui sont dans le service. Vous êtes là en permanence, en fait, vous accompagnez en permanence la patientelle ?

  • Speaker #2

    Exactement. Pendant les 30 minutes, on surveille nos patients et on est en permanence en train de regarder leurs constantes, surveiller un petit peu leur rythme de pédalage, leur vitesse de marche, pour être sûr que l'effort soit adapté et optimal pour faire progresser nos patients.

  • Speaker #1

    Il y a une partie de motivation aussi, on entend des allez, continuez, c'est bientôt fini Exactement. Ce n'est pas toujours facile pour eux. Il y a des jours où c'est plus difficile que d'autres. Donc, c'est aussi notre rôle d'être présents et de les motiver pour les faire progresser de jour en jour. Béatrice, je crois que vous arrivez au terme des 30 minutes. Vous allez pouvoir bientôt arrêter.

  • Speaker #2

    Voilà, très bien. Donc, comment s'est passée votre séance, Béatrice ?

  • Speaker #3

    Très bien.

  • Speaker #2

    Oui, ça a été. Donc là, on a réussi à faire nos 30 minutes. Vous avez fait quoi au niveau de la distance ?

  • Speaker #3

    J'ai fait 6,41.

  • Speaker #2

    6,41 kilomètres. Super, très bien. Et au niveau de votre essoufflement, je vais vous demander un petit peu de m'expliquer votre ressenti sur une échelle de 0 à 10. Sachant que 0, vous n'étiez pas du tout essoufflé pendant l'effort. Et 10 sur 10, c'était très, très dur. Vous me diriez combien sur 10 ?

  • Speaker #3

    Je dirais 6.

  • Speaker #2

    Très bien. Ça veut dire que l'effort était un petit peu difficile. Juste ce qu'il faut, on était dans la zone ciblée donc c'est parfait, bravo Béatrice

  • Speaker #1

    Merci Et oui donc bravo Béatrice pour cette activité physique nous allons guider la salle de physiothérapie et faire simplement Quelques pas pour rejoindre la salle de bronchoscopie. Nous sommes avec Quentin Sandre, physiothérapeute spécialiste dans le drainage à l'hôpital de Rol. Et donc toujours Béatrice, installée confortablement sur une table d'auscultation. Bonjour Quentin.

  • Speaker #0

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Là, vous allez nous expliquer concrètement la prise en charge du drainage. C'est quelque chose que vous faites donc régulièrement auprès de notre patientèle ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'est une prestation qu'on effectue avec les patients BPCO qui présentent des bronchectasies ou de l'encombrement récurrent. Le principe de la prestation, c'est d'aider le patient à se désencombrer, à drainer ses bronches, et puis aussi de l'éduquer un petit peu à ce drainage pour qu'il puisse rentrer chez lui, si c'est un patient hospitalisé, après ces trois semaines avec des connaissances et puis des compétences pour se prendre en charge de façon plus ou moins autonome une fois rentré chez lui. Et puis pour les patients ambulatoires, c'est pareil, c'est des patients qu'on suit sur des plus longues périodes. Donc on peut aussi faire des drainages pour vérifier... que les consignes sont toujours maîtrisées et que le désencombrement est régulier également.

  • Speaker #1

    Les patients viennent spécialement pour le drainage ou c'est en complément de l'activité physique qu'ils ont fait auparavant ?

  • Speaker #0

    On a les deux types de possibilités. On a des patients qui viennent ici, qui sont envoyés par les pneumologues de l'hôpital pour des drainages à la suite de bilans qui ont mis en évidence des encombrements et des nécessités. d'apprentissage. Donc, ils viennent uniquement pour cette prestation-là. Et puis, les patients qui viennent chez nous pour faire de l'activité physique dans le cadre de la réhabilitation, que ce soit ambulatoire ou hospitalière, si on se rend compte qu'il y a un encombrement qui les gêne et qu'on peut leur apporter un bénéfice à les prendre en charge en drainage, on va aussi leur proposer de faire du drainage bronchique.

  • Speaker #1

    Je vous laisse avec Béatrice pour cette séance de drainage. Allez.

  • Speaker #0

    Alors déjà, Béatrice, comment ça va aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Ça va, ça va. Je ne sais pas la grande fois,

  • Speaker #0

    mais ça va. Ouais, ok.

  • Speaker #3

    Je me sens quand même plus encombrée que d'habitude.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Donc au niveau respiratoire, un peu moins bien. Au niveau des sécrétions, ces derniers jours, c'était comment ?

  • Speaker #3

    C'était plus volumineux que d'habitude.

  • Speaker #0

    Ok. Au niveau de la couleur ?

  • Speaker #3

    Jaune, acceptable.

  • Speaker #0

    Ouais, ok. Ça n'a pas viré au vert ou marron.

  • Speaker #3

    Ça n'a pas viré au vert,

  • Speaker #0

    marron, du tout. Ok, d'accord. Est-ce que vous buvez bien en ce moment la journée ? Oui, je bois beaucoup. Ça fait combien, beaucoup, en quantité ?

  • Speaker #3

    Presque deux litres.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. Ça, c'est déjà quelque chose de très important. Je vais passer à l'auscultation de vos poumons, et puis ensuite, on pourra démarrer un petit peu la séance.

  • Speaker #3

    Ça marche.

  • Speaker #0

    J'écoute ça. Voilà, vous respirez fort par la bouche. Au niveau de la prise d'aérosols ces derniers jours, on est comment ? Vous avez majoré des aérosols ou c'est tout ? Le Le ventolin, ok. Combien de fois par jour ?

  • Speaker #3

    10-12 fois par jour.

  • Speaker #0

    Ah ouais, quand même, donc des quantités énormes.

  • Speaker #3

    Ouais, parce que je suis obligée, je pars en 10 pneus très rapidement.

  • Speaker #0

    C'est vrai que ça siffle dans le poumon gauche. Je n'ai pas spécialement de bruit de sécrétion là tout de suite proximal. Après, on sait que les sécrétions, ce n'est pas parce qu'on ne les entend pas qu'il n'y en a pas. C'est peut-être parce qu'elles ne bougent pas. Mais par contre, oui, ça correspond bien, puisque ça siffre dans le poumon gauche. Ça pourrait correspondre un petit peu à cette majoration de la dyspnée de ces derniers jours. OK, on va regarder ça.

  • Speaker #3

    Ça marche ?

  • Speaker #0

    Alors, vu que vous connaissez déjà quelques exercices, on va déjà repartir par ce que vous faites de base à la maison. Comme si je n'étais pas là. Il faut savoir qu'en drainage bronchique, que ce soit des patients que je prends pour la première fois ou des patients que j'ai suivis, je commence toujours mon drainage par ce qu'ils connaissent, eux, ou alors ce qu'ils se souviennent de ce qu'on a vu ensemble et ce qu'ils font à la maison. Je pars toujours du principe qu'un patient aura plus de facilité à modifier des habitudes qu'à apprendre des choses totalement nouvelles. On y va ?

  • Speaker #2

    On y va.

  • Speaker #0

    Donc moi, je vais mettre une main sur le thorax et une main sur les côtes basses. Avec mes mains, je ne fais rien du tout pour l'instant. Je vais juste ressentir ce qui se passe. Ok, on y va doucement. On va inspirer un petit peu moins par le nez et on relâche.

  • Speaker #1

    Donc là, Béatrice inspire dans un espèce de flacon,

  • Speaker #0

    c'est ça ? En fait, en drainage bronchique, on va toujours favoriser une inspiration par le nez qui sera une aspiration douce et le nez a un rôle de filtre qui va humidifier et réchauffer l'air donc qui va apporter un air... efficace au poumon. Et puis surtout, cette inspiration douce va permettre à l'air de se diffuser à travers des bronches qui sont très très fines, avec un diamètre très faible. Donc si on inspire très rapidement et très fort, on va mettre de l'air dans les grosses bronches, qui sont les deux, trois premières bronches, mais on n'ira pas alimenter en air le réseau distal du poumon. Le problème étant que nous, ce qu'on veut faire, c'est mettre de l'air là où il n'y en a pas. Ça, c'est la définition même de la physiothérapie respiratoire, avec toutes les techniques qui existent, que ce soit la réhabilitation ou le drainage. Le but du jeu, c'est de mettre de l'air là où il n'y en a pas. Le plus souvent, là où il n'y en a pas, c'est dans la partie périphérique des poumons. Cette partie périphérique des poumons, pour l'atteindre, il faut être doux. On ne peut pas faire des techniques trop violentes. Si on fait des techniques violentes, la bronche va réagir. Une bronche qui réagit, on sait que pendant trois heures, elle se ferme ou elle s'irrite. Et que le patient pourrait sortir d'une séance de drainage et être pas bien pendant les trois heures qui suivent, si moi je les fais trop forcer. Donc inspiration toujours par le nez, inspiration lente. douce, et cette inspiration je vais la guider. Je vais la guider en fonction des zones qui m'intéressent de travailler dans ce poumon, et puis en fonction aussi de ce que j'entends à l'oreille. Une fois cette inspiration effectuée, on va demander, si possible, mais dans un cas de dyspnée importante, c'est compliqué, de faire une pause téléinspiratoire. Qu'est-ce que c'est que cette pause téléinspiratoire ? En fait, c'est un moment pendant lequel le patient va inspirer, mais à tellement faible débit que l'air va presque plus rentrer dans le poumon, mais il va quand même un petit peu bouger. Je vous dis ça pour ne pas confondre avec une apnée, parce qu'une apnée, c'est vraiment une fermeture. de tout l'espace des voies aériennes inférieures. Là, il n'y a pas de fermeture, c'est une pause qui dure deux secondes et durant laquelle l'air va se diffuser entre les alvéoles par des canaux, ce qui va permettre d'homogénéiser un petit peu cette ventilation. Et puis ensuite, l'expiration va se faire par la bouche, donc là, comme vous le disiez. On a mis à Béatrice un appareil pour l'expiration qui s'appelle un acapella, qui est en fait un appareil de résistance, c'est-à-dire que ça va provoquer une résistance à l'expiration. Cette résistance à l'expiration va permettre d'éviter un collapsus des voies aériennes distales, c'est-à-dire que durant cette expiration, elle va pouvoir vider des territoires qui sont plus profonds.

  • Speaker #1

    La pression qui est faite avec vos mains sur le torse de Béatrice.

  • Speaker #0

    On sait aujourd'hui scientifiquement que d'appuyer sur un thorax d'un patient, ça n'a pas vraiment d'effet bénéfique. Donc moi, mes mains, c'est plutôt un guide. Et en fait, mes mains, elles vont agir par résistance, mais à l'inspiration. C'est-à-dire qu'à l'inspiration, je vais résister. Et puis quand elle sent que je résiste, elle va arrêter d'inspirer et relâcher son expiration. Je ne vais pas appuyer sur sa cage thoracique. Ce retour élastique va générer tout de même une vitesse, parce qu'on ne bougera jamais des sécrétions sans provoquer de vitesse dans les bronches. Et cette vitesse va être générée, mais à l'endroit souhaité. C'est qu'avec mes mains, si je résiste très fort, elle ne va pas pouvoir prendre beaucoup d'air, ce qui veut dire qu'on va être plutôt dans le fond du poumon. Et quand elle va expirer, elle va expirer l'air qui se trouve au fond du poumon. Inversement, si je veux qu'elle expire des choses qui sont très proximales, je ne vais pas mettre beaucoup de résistance, je vais la laisser prendre beaucoup d'air. Et elle va expirer de l'air qui sera très proximal.

  • Speaker #1

    Béatrice, c'est quand même assez technique comme exercice. J'imagine que ce n'est pas si simple que ça, après rendre les premières fois qu'on doit le faire.

  • Speaker #3

    Je me laisse guider, par contre. C'est vrai que c'est un petit peu difficile parce qu'on a l'impression qu'on va étouffer à un moment donné, mais il fait les choses de manière à ce qu'on ne soit jamais vraiment trop en difficulté. On peut encore aller, mais c'est vrai que ça fait énormément de bien.

  • Speaker #1

    On va le reproduire après.

  • Speaker #3

    Oui, alors pas de la même manière autant intensive, mais oui, oui. Plus simplement, en reproduisant les inspirations, les expirations dans l'appareil. Mais c'est vrai qu'on sent qu'on va dans une partie du poumon, que quand on respire normalement, on n'y va jamais. C'est très intéressant, moi j'ai beaucoup appris.

  • Speaker #1

    J'imagine, c'est vrai.

  • Speaker #3

    C'est un privilège. C'est vrai, quand je suis venue au mois de juin en urgence, pendant une semaine, on était clés d'eux. C'est vrai que c'est beaucoup que fait justement de moi de faire des drainages deux fois par jour. J'ai appris beaucoup, j'ai appris énormément et ça m'a servi pour mon confort chez moi. Des exercices qu'on peut reproduire, pas autant intensifs, mais qui font du bien. Quand on part comme ça en dyspnée, moi, je me rends compte que j'arrive quand même plus ou moins à me ravoir sans trop utiliser de ventola. Bon, ces jours, ce n'est pas le cas, mais très, très bénéfique. Moi, j'en ai retiré un bénéfice. Moi, on se traîne vraiment.

  • Speaker #1

    Il y a vraiment une partie éducation de la patientèle. Béatrice utilise des termes comme la dyspnée, des choses comme ça. On sent qu'il y a eu des... court derrière aussi une partie éducative qui est proposée ici à l'hôpital de Rol.

  • Speaker #0

    Déjà, la première chose sur cette éducation, c'est la technique que je suis en train de vous décrire, qui s'appelle la technique de drainage autogène. C'est une des techniques qui existent en physiothérapie respiratoire et en drainage bronchique, mais il en existe d'autres. Cette technique nécessite plusieurs séances d'éducation à la respiration, à l'inspiration lente par le nez, comme je vous expliquais, à cette expiration relâchée, parce que cette expiration relâchée n'est pas évidente pour tout le monde. Donc on apprend à inspirer, on apprend à expirer. On apprend également tout ce qui se passe au niveau du poumon, au niveau du nez, au niveau de la bouche, etc. pour pouvoir comprendre ce qu'on fait. C'est hyper important de comprendre ce qu'on fait. Lors des séances de drainage, on va toujours commencer par des séances... d'explications aux patients, de la technique. Ici avec Béatrice, on est dans un cadre où on a déjà travaillé un moment ensemble, donc elle connaît beaucoup de choses de son poumon, elle connaît beaucoup de choses de sa respiration. Je ferais même une parenthèse sur des cours généraux d'éducation thérapeutique qu'on dispense ici à l'hôpital de Rol, accessibles aux patients ambulatoires mais aussi aux patients hospitalisés. C'est des cours qui se font entre 45 minutes et une heure. On a des thématiques tous les jours de la semaine, que ce soit sur la façon de respirer, que ce soit sur la nécessité de faire une activité physique quand on a une pathologie respiratoire, sur la connaissance des maladies qui atteignent le poumon, sur la nécessité d'arrêter de fumer, et puis même sur la façon de gérer son stress, car je pense qu'une maladie respiratoire engendre beaucoup de stress, donc ces cours de gestion du stress sont aussi importants. Mais en effet, plus on va rendre le patient acteur dans sa pathologie, meilleurs seront les résultats.

  • Speaker #1

    Alors, Quentin est particulièrement intarissable sur le sujet et très actif auprès de notre patientèle. On a également du matériel complémentaire qui peut aider nos physiothérapeutes. Je vous laisse découvrir le bruit d'un de ses appareils, le Cimeox, avant que Quentin nous en présente son utilité.

  • Speaker #0

    On a la chance à ROL de pouvoir être assisté de différents appareils, notamment un appareil dont Béatrice a pu bénéficier, qui s'appelle le Simiox. C'est un appareil qui va produire des petits trains d'aspiration successifs et donc des oscillations et qui va faciliter un petit peu ce désencombrement et modifier un petit peu aussi la réologie du mucus, le rendant plus fluide et plus mobilisable. C'est un appareil, quand il est bien utilisé par les patients, qui réduit énormément leur fatigue, parce que mine de rien, se désencombrer ou se drainer plusieurs fois par jour quand on est très encombré, ça reste fatigant, même si on essaye d'utiliser des techniques qui fatiguent le moins les patients. Et la deuxième chose, c'est qu'on a aussi la chance, lors des prises en charge individuelles, de pouvoir travailler aussi sur la partie musculaire et entre guillemets articulaire des patients, parce qu'on sait que le diaphragme et les poumons constituent une pompe respiratoire, et cette pompe possède un contenant et un contenu. Et en fait, les patients qui ont des atteintes respiratoires... respiratoires ont souvent des attitudes en fermeture de thorax. On va essayer d'améliorer ça également par des étirements, par des levées de tension, par des manipulations. Donc ce n'est pas qu'un travail de souffle et respiratoire. On a aussi tout ce qui est ce travail musculaire de détente et aussi encore une fois d'éducation aux patients. Je finirais juste par dire que le drainage bronchique, ça n'est pas toujours non plus avoir des sécrétions. La sécrétion, ce n'est pas une fin en soi. Si je n'ai pas de sécrétion au jour J, mais que mon patient se sent mieux, que j'ai réussi à vider l'air qui était coincé dans ses poumons et à mettre de l'air là où il n'y en avait pas, je rebondis sur ce que je dis. que j'ai dit tout à l'heure, j'ai gagné, entre guillemets. Une sécrétion, c'est quelque chose qui va bouger très lentement et quelque chose que je n'aurais peut-être pas en une seule séance. Donc, il ne faut pas voir le drainage comme quelque chose où je vais toujours chercher à faire cracher mon patient. Le but, c'est vraiment d'améliorer la ventilation globalement.

  • Speaker #1

    Du coup, le rythme de ce genre de séance, c'est quoi ? Il y a une routine qui s'installe ? Il faut que ce soit hebdomadaire, mensuel ? Ça se passe comment ?

  • Speaker #0

    Ça va vraiment dépendre des pathologies, des patients, des prises en charge, de leur activité extérieure également. Aujourd'hui, on sait que l'activité... La physique, la physiothérapie entre guillemets, la plus prouvée scientifiquement pour améliorer la capacité respiratoire. Donc un patient qui aurait une activité physique développée de son côté aura moins nécessité à venir une, deux, trois fois par semaine en drainage, mais plutôt une fois toutes les semaines, une fois toutes les deux semaines, je ne sais pas. Par contre, quelqu'un qui sera très encombré, qui sera alité, qui ne bouge pas beaucoup, on peut le voir même jusqu'à deux fois par jour si nécessaire. C'est vraiment personnalisé en fonction du patient. Et puis... Les patients repartent d'ici avec des exercices aussi à faire seuls de leur côté, que je vais corriger de séance en séance. Et c'est pareil, si ces exercices sont bien réalisés par les patients, on va pouvoir se permettre d'espacer les séances de drainage. C'est à tout le sens !

  • Speaker #1

    C'est extrêmement intéressant et nous arrivons déjà au terme de cet épisode en deux temps concernant la réhabilitation respiratoire à l'hôpital de Rôles. Si vous avez manqué la première partie, elle est évidemment toujours en ligne sur votre plateforme de podcast favorite. N'hésitez surtout pas à l'écouter pour mieux comprendre l'histoire de Béatrice. Merci à Méline et Quentin et toute l'équipe du service de physiothérapie pour leur disponibilité et leur passion, ainsi qu'au docteur Rodrigo Manzoni et ses collègues les docteurs Eger et Huldry, médecins-chefs en pneumologie, qui nous ont permis de mieux appréhender cette maladie qu'est la BPCO et sa prise en charge pluridisciplinaire telle qu'elle est pratiquée à l'hôpital de Rol. Un grand merci également à Béatrice de s'être confiée à notre micro. Nous vous donnons rendez-vous dans... quelques jours pour un nouveau sujet santé d'actualité. D'ici là, n'hésitez pas à découvrir notre dizaine d'épisodes santé déjà en ligne et à vous abonner ou commenter nos différents podcasts. Merci à toutes et à tous. Sentez-vous bien.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Activité physique en salle de physiothérapie

    00:53

  • Le drainage en salle de bronchoscopie

    06:32

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Après la première partie dans laquelle Béatrice apporte son témoignage patient tout au long du premier épisode sur sa prise en charge par l’Hôpital de Rolle depuis une dizaine d’années où elle a effectué plusieurs séjours en réhabilitation respiratoire. Grande fumeuse depuis l’âge de quatorze ans, elle n’a pas pris conscience de l’intérêt d’améliorer sa condition physique en arrêtant de fumer. Passée par les soins intensifs, elle suit désormais un parcours régulier du programme ambulatoire en physiothérapie et a arrêté de toucher à la cigarette. Malgré cela, c’est la cause numéro un de ses soucis de santé aujourd’hui.


Dans l'épisode précédent, le docteur Rodrigo Manzoni, médecin chef co-responsable de l’Hôpital de Rolle, expliquait ce qu'était la BPCO comme maladie : broncho pneumopathie chronique obstructive. Le but du centre de pneumologie de Rolle est de réduire cette maladie chronique et de réduire son évolution. Un diagnostic précoce est donc particulièrement important, en complément de deux points majeurs : l’arrêt du tabac et l’exercice physique.


Dans ce second épisode, nous partons à la rencontre des physiothérapeutes de l'Hôpital de Rolle avec Méline Noireaut, maître en activité physique adaptée et Quentin Sandre, physiothérapeute spécialiste dans le drainage. Ils détaillent leur prise en charge de cette patientèle souffrant de maladies respiratoires qui viennent dans le cadre d'une réhabilitation respiratoire à l'hôpital de Rolle. Un test de marche de six minutes est effectué, permettant de connaître les capacités physiques du patient. En parallèle, la force musculaire des membres inférieurs est évaluée, un déconditionnement physique des quadriceps augmentant la mortalité. Le patient est ensuite intégré à un groupe de niveau avec une prise en charge individualisée comprenant des activités de renforcement musculaire et des séances d’endurance.


Cet accompagnement a pour but de redonner une qualité de vie à des personnes qui l’avait perdu au fil des années du fait de leur maladie. Pour se maintenir en forme, il est prouvé scientifiquement que l’activité physique est ce qui permet maintenir sa capacité respiratoire. Les physiothérapeutes ont un rôle d’accompagnateur psychologique, de faire comprendre à un patient qu’il a encore la capacité de faire quelque chose. Le travail commence presque à la sortie de l’hôpital, lorsque le patient se retrouve seul chez lui, grâce au travail d’accompagnement thérapeutique.


Les équipes pluridisciplinaires de l’Hôpital de Rolle ont pour volonté de casser la spirale de déconditionnement négative engendrée par la maladie BPCO : déconditionnement, difficulté à respirer, anxiété, envie de ne rien faire, perte de force, perte de muscles, etc… L’exercice physique est le plus important et sera présenté lors de notre prochain épisode à travers un reportage au cœur du service de physiothérapie.


Notre patiente Béatrice qui apporte son témoignage se retrouve ainsi en salle de physiothérapie pour effectuer son parcours d'activités physiques en compagnie de Méline Noireaut, qui l'accompagne, la conseille, la suit et même la coache. C'est une véritable séance de sport dans un environnement adapté pour permettre de retrouver la forme et évoluer en toute sécurité sous surveillance médico-soignante.


Béatrice est ensuite prise en charge par Quentin Sandre pour une séance de drainage en salle de bronchoscopie de l'Hôpital de Rolle. Il rappelle que l'activité physique, la physiothérapie augmente la capacité respiratoire. La patientèle repart avec des exercices à faire seul pour permettre d'améliorer son confort de vie ; avec l'objectif de pratiquer avec assiduité ce programme de réhabilitation respiratoire.

Transcription

  • Speaker #0

    Sous-tit

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes, bonjour à tous et bienvenue pour un nouvel épisode du podcast Santé-vous bien, un épisode un petit peu particulier puisque c'est tout simplement la suite du précédent épisode qui a été diffusé il y a quelques jours sur nos plateformes dédié à la prise en charge de la maladie pulmonaire BPCO. Je vous invite donc à l'écouter si ce n'est pas déjà fait avant de prendre connaissance de la seconde partie de cet épisode qui se déroule à l'Hôpital de Rolle où nous nous trouvions au troisième étage dans la belle salle de réunion avec une sublime vue sur le lac Léman et la chaîne des Alpes. Là nous rejoignons le rez-de-chaussée et donc la salle de physiothérapie, toujours en compagnie de Béatrice, qui va donc travailler avec notre équipe de physiothérapie pour mieux comprendre la réhabilitation respiratoire telle qu'elle est pratiquée dans sa globalité à l'hôpital de Rolle. Bonjour Béatrice ! Alors, Béatrice est accompagnée de Méline Noireaut, qui est maître en activité physique adaptée au service de physiothérapie de l'hôpital de Rolle. Bonjour Méline. Bonjour. Là, nous sommes dans la partie renforcement de la salle de physiothérapie de l'hôpital de Rolle. Dans cette partie renforcement, il y a plusieurs ateliers, plusieurs machines.

  • Speaker #2

    L'idée, c'est qu'on a une salle de renforcement musculaire avec différentes machines qui vont nous permettre de travailler les membres supérieurs, les membres inférieurs pour permettre à nos patients et à Béatrice d'augmenter sa masse musculaire, d'augmenter ses muscles pour favoriser ensuite dans un second temps sa respiration.

  • Speaker #1

    Donc Méline, est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que vous allez donner comme exercice à Béatrice ?

  • Speaker #2

    Dans un premier temps, on va faire un exercice pour travailler le haut du corps. Je vous mets quelle charge d'habitude quand on fait ce genre d'exercice ? 30 kilos. 30 kilos, je vous installe le poids nécessaire. Est-ce que ça va au niveau du réglage ?

  • Speaker #3

    Oui, à 23 des fois,

  • Speaker #2

    mais ça va aller comme ça, mais vraiment... Voilà, très bien. Vous allez tirer sur les bras. Au moment où vous allez tirer, vous allez bien penser à inspirer, ce qui va vous permettre d'ouvrir la cage thoracique et donc de remplir vos poumons. Et au moment où vous relâcherez, vous pourrez souffler.

  • Speaker #1

    Donc là, c'est un exercice de répétition.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Donc là, elle va faire une répétition de 10 mouvements. Au bout des 10 mouvements, elle va faire une petite pause et elle va faire 4 séries de 10 répétitions.

  • Speaker #1

    Béatrice, vous avez une montre spéciale pour enregistrer vos exercices.

  • Speaker #0

    C'est quoi exactement ?

  • Speaker #3

    Non, c'est un oximètre. Je ne m'achète pas des bijoux, je m'achète des oximètres. C'est pour contrôler ma saturation à l'effort. C'est équipé d'un vibreur au pouce. Quand ça descend en dessous de 90% de saturation, ça me permet de gérer mon oxygène. Si je dois en mettre plus ou si je ralentis l'exercice. pour essayer de récupérer des pourcentages d'oxygène.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, vous faites tous les exercices accompagnés de votre oxygène.

  • Speaker #3

    Oui, toujours. Là, maintenant, chaque fois que je suis en mouvement ou que je fais des efforts, je suis toujours sous oxygène.

  • Speaker #2

    Là, Béatrice, on va travailler un petit peu, cette fois-ci, les membres inférieurs. On va travailler sur la leg press, donc pour renforcer vos quadriceps, muscles très importants pour garder une autonomie et une mobilité dans la vie de tous les jours. On va mettre combien au niveau de la charge ? 40 kg, très bien. Au niveau de la distance sur la posture, on est bien. 4,5. C'est parfait, très bien. Donc, je vous rappelle, vous allez donc pousser vos pieds pour reculer vers l'arrière. Au moment où vous poussez, on expire, d'accord ? Et quand vous allez redescendre, on va inspirer. On est parti pour 4 séries de 10 répétitions. Voilà, très bien.

  • Speaker #1

    On a un peu l'impression, Méline, d'être dans un centre de fitness. Ici, il y a différentes machines pour travailler, pour se réhabiliter. Là, on était dans le renforcement. Il y a également une zone dédiée à l'endurance.

  • Speaker #2

    C'est exactement ça. L'idée, c'est que c'est une salle de fitness, mais adaptée pour nos patients. Pour les patients en réhabilitation respiratoire, le grand cœur du programme, c'est vraiment une partie de renforcement musculaire et une partie d'endurance. Donc là, on va installer Béatrice sur le vélo. L'idée, c'est vraiment de développer ses capacités cardio-respiratoires, de l'accompagner pour qu'elle soit capable de maintenir un effort le plus longtemps possible dans le temps. Donc, on ne va pas forcément chercher à marcher trop vite ou pédaler trop fort, mais plutôt réussir à maintenir un effort le plus longtemps possible. Donc là, aujourd'hui, on va faire une séance de vélo de 30 minutes. Donc, elle va essayer de maintenir une fréquence de pédalage pour réussir à pédaler pendant 30 minutes.

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #1

    après avoir fait quelques exercices. C'est de renforcement, c'est complémentaire.

  • Speaker #2

    C'est ça, c'est complémentaire. L'un va avec l'autre.

  • Speaker #1

    Méline, pouvez-vous me dire pourquoi la machine se met à sonner ici ?

  • Speaker #2

    C'est donc le saturomètre qui est là pour surveiller les constantes de Béatrice. Et du coup, la machine nous indique qu'elle est en train de désaturer. Ses débits d'oxygène ne sont plus adaptés à son effort. Soit on va demander à Béatrice de ralentir un petit peu son activité physique, soit on va lui augmenter un petit peu son oxygène pour lui donner plus d'oxygène, pour l'aider à continuer son effort. Parce que l'objectif, c'est vraiment qu'elle aille au bout de ses 30 minutes.

  • Speaker #1

    On arrive justement là au bout de ces 30 minutes. Il y a pas mal de physiothérapeutes qui passent de patient en patient, qui sont dans le service. Vous êtes là en permanence, en fait, vous accompagnez en permanence la patientelle ?

  • Speaker #2

    Exactement. Pendant les 30 minutes, on surveille nos patients et on est en permanence en train de regarder leurs constantes, surveiller un petit peu leur rythme de pédalage, leur vitesse de marche, pour être sûr que l'effort soit adapté et optimal pour faire progresser nos patients.

  • Speaker #1

    Il y a une partie de motivation aussi, on entend des allez, continuez, c'est bientôt fini Exactement. Ce n'est pas toujours facile pour eux. Il y a des jours où c'est plus difficile que d'autres. Donc, c'est aussi notre rôle d'être présents et de les motiver pour les faire progresser de jour en jour. Béatrice, je crois que vous arrivez au terme des 30 minutes. Vous allez pouvoir bientôt arrêter.

  • Speaker #2

    Voilà, très bien. Donc, comment s'est passée votre séance, Béatrice ?

  • Speaker #3

    Très bien.

  • Speaker #2

    Oui, ça a été. Donc là, on a réussi à faire nos 30 minutes. Vous avez fait quoi au niveau de la distance ?

  • Speaker #3

    J'ai fait 6,41.

  • Speaker #2

    6,41 kilomètres. Super, très bien. Et au niveau de votre essoufflement, je vais vous demander un petit peu de m'expliquer votre ressenti sur une échelle de 0 à 10. Sachant que 0, vous n'étiez pas du tout essoufflé pendant l'effort. Et 10 sur 10, c'était très, très dur. Vous me diriez combien sur 10 ?

  • Speaker #3

    Je dirais 6.

  • Speaker #2

    Très bien. Ça veut dire que l'effort était un petit peu difficile. Juste ce qu'il faut, on était dans la zone ciblée donc c'est parfait, bravo Béatrice

  • Speaker #1

    Merci Et oui donc bravo Béatrice pour cette activité physique nous allons guider la salle de physiothérapie et faire simplement Quelques pas pour rejoindre la salle de bronchoscopie. Nous sommes avec Quentin Sandre, physiothérapeute spécialiste dans le drainage à l'hôpital de Rol. Et donc toujours Béatrice, installée confortablement sur une table d'auscultation. Bonjour Quentin.

  • Speaker #0

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Là, vous allez nous expliquer concrètement la prise en charge du drainage. C'est quelque chose que vous faites donc régulièrement auprès de notre patientèle ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'est une prestation qu'on effectue avec les patients BPCO qui présentent des bronchectasies ou de l'encombrement récurrent. Le principe de la prestation, c'est d'aider le patient à se désencombrer, à drainer ses bronches, et puis aussi de l'éduquer un petit peu à ce drainage pour qu'il puisse rentrer chez lui, si c'est un patient hospitalisé, après ces trois semaines avec des connaissances et puis des compétences pour se prendre en charge de façon plus ou moins autonome une fois rentré chez lui. Et puis pour les patients ambulatoires, c'est pareil, c'est des patients qu'on suit sur des plus longues périodes. Donc on peut aussi faire des drainages pour vérifier... que les consignes sont toujours maîtrisées et que le désencombrement est régulier également.

  • Speaker #1

    Les patients viennent spécialement pour le drainage ou c'est en complément de l'activité physique qu'ils ont fait auparavant ?

  • Speaker #0

    On a les deux types de possibilités. On a des patients qui viennent ici, qui sont envoyés par les pneumologues de l'hôpital pour des drainages à la suite de bilans qui ont mis en évidence des encombrements et des nécessités. d'apprentissage. Donc, ils viennent uniquement pour cette prestation-là. Et puis, les patients qui viennent chez nous pour faire de l'activité physique dans le cadre de la réhabilitation, que ce soit ambulatoire ou hospitalière, si on se rend compte qu'il y a un encombrement qui les gêne et qu'on peut leur apporter un bénéfice à les prendre en charge en drainage, on va aussi leur proposer de faire du drainage bronchique.

  • Speaker #1

    Je vous laisse avec Béatrice pour cette séance de drainage. Allez.

  • Speaker #0

    Alors déjà, Béatrice, comment ça va aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Ça va, ça va. Je ne sais pas la grande fois,

  • Speaker #0

    mais ça va. Ouais, ok.

  • Speaker #3

    Je me sens quand même plus encombrée que d'habitude.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Donc au niveau respiratoire, un peu moins bien. Au niveau des sécrétions, ces derniers jours, c'était comment ?

  • Speaker #3

    C'était plus volumineux que d'habitude.

  • Speaker #0

    Ok. Au niveau de la couleur ?

  • Speaker #3

    Jaune, acceptable.

  • Speaker #0

    Ouais, ok. Ça n'a pas viré au vert ou marron.

  • Speaker #3

    Ça n'a pas viré au vert,

  • Speaker #0

    marron, du tout. Ok, d'accord. Est-ce que vous buvez bien en ce moment la journée ? Oui, je bois beaucoup. Ça fait combien, beaucoup, en quantité ?

  • Speaker #3

    Presque deux litres.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. Ça, c'est déjà quelque chose de très important. Je vais passer à l'auscultation de vos poumons, et puis ensuite, on pourra démarrer un petit peu la séance.

  • Speaker #3

    Ça marche.

  • Speaker #0

    J'écoute ça. Voilà, vous respirez fort par la bouche. Au niveau de la prise d'aérosols ces derniers jours, on est comment ? Vous avez majoré des aérosols ou c'est tout ? Le Le ventolin, ok. Combien de fois par jour ?

  • Speaker #3

    10-12 fois par jour.

  • Speaker #0

    Ah ouais, quand même, donc des quantités énormes.

  • Speaker #3

    Ouais, parce que je suis obligée, je pars en 10 pneus très rapidement.

  • Speaker #0

    C'est vrai que ça siffle dans le poumon gauche. Je n'ai pas spécialement de bruit de sécrétion là tout de suite proximal. Après, on sait que les sécrétions, ce n'est pas parce qu'on ne les entend pas qu'il n'y en a pas. C'est peut-être parce qu'elles ne bougent pas. Mais par contre, oui, ça correspond bien, puisque ça siffre dans le poumon gauche. Ça pourrait correspondre un petit peu à cette majoration de la dyspnée de ces derniers jours. OK, on va regarder ça.

  • Speaker #3

    Ça marche ?

  • Speaker #0

    Alors, vu que vous connaissez déjà quelques exercices, on va déjà repartir par ce que vous faites de base à la maison. Comme si je n'étais pas là. Il faut savoir qu'en drainage bronchique, que ce soit des patients que je prends pour la première fois ou des patients que j'ai suivis, je commence toujours mon drainage par ce qu'ils connaissent, eux, ou alors ce qu'ils se souviennent de ce qu'on a vu ensemble et ce qu'ils font à la maison. Je pars toujours du principe qu'un patient aura plus de facilité à modifier des habitudes qu'à apprendre des choses totalement nouvelles. On y va ?

  • Speaker #2

    On y va.

  • Speaker #0

    Donc moi, je vais mettre une main sur le thorax et une main sur les côtes basses. Avec mes mains, je ne fais rien du tout pour l'instant. Je vais juste ressentir ce qui se passe. Ok, on y va doucement. On va inspirer un petit peu moins par le nez et on relâche.

  • Speaker #1

    Donc là, Béatrice inspire dans un espèce de flacon,

  • Speaker #0

    c'est ça ? En fait, en drainage bronchique, on va toujours favoriser une inspiration par le nez qui sera une aspiration douce et le nez a un rôle de filtre qui va humidifier et réchauffer l'air donc qui va apporter un air... efficace au poumon. Et puis surtout, cette inspiration douce va permettre à l'air de se diffuser à travers des bronches qui sont très très fines, avec un diamètre très faible. Donc si on inspire très rapidement et très fort, on va mettre de l'air dans les grosses bronches, qui sont les deux, trois premières bronches, mais on n'ira pas alimenter en air le réseau distal du poumon. Le problème étant que nous, ce qu'on veut faire, c'est mettre de l'air là où il n'y en a pas. Ça, c'est la définition même de la physiothérapie respiratoire, avec toutes les techniques qui existent, que ce soit la réhabilitation ou le drainage. Le but du jeu, c'est de mettre de l'air là où il n'y en a pas. Le plus souvent, là où il n'y en a pas, c'est dans la partie périphérique des poumons. Cette partie périphérique des poumons, pour l'atteindre, il faut être doux. On ne peut pas faire des techniques trop violentes. Si on fait des techniques violentes, la bronche va réagir. Une bronche qui réagit, on sait que pendant trois heures, elle se ferme ou elle s'irrite. Et que le patient pourrait sortir d'une séance de drainage et être pas bien pendant les trois heures qui suivent, si moi je les fais trop forcer. Donc inspiration toujours par le nez, inspiration lente. douce, et cette inspiration je vais la guider. Je vais la guider en fonction des zones qui m'intéressent de travailler dans ce poumon, et puis en fonction aussi de ce que j'entends à l'oreille. Une fois cette inspiration effectuée, on va demander, si possible, mais dans un cas de dyspnée importante, c'est compliqué, de faire une pause téléinspiratoire. Qu'est-ce que c'est que cette pause téléinspiratoire ? En fait, c'est un moment pendant lequel le patient va inspirer, mais à tellement faible débit que l'air va presque plus rentrer dans le poumon, mais il va quand même un petit peu bouger. Je vous dis ça pour ne pas confondre avec une apnée, parce qu'une apnée, c'est vraiment une fermeture. de tout l'espace des voies aériennes inférieures. Là, il n'y a pas de fermeture, c'est une pause qui dure deux secondes et durant laquelle l'air va se diffuser entre les alvéoles par des canaux, ce qui va permettre d'homogénéiser un petit peu cette ventilation. Et puis ensuite, l'expiration va se faire par la bouche, donc là, comme vous le disiez. On a mis à Béatrice un appareil pour l'expiration qui s'appelle un acapella, qui est en fait un appareil de résistance, c'est-à-dire que ça va provoquer une résistance à l'expiration. Cette résistance à l'expiration va permettre d'éviter un collapsus des voies aériennes distales, c'est-à-dire que durant cette expiration, elle va pouvoir vider des territoires qui sont plus profonds.

  • Speaker #1

    La pression qui est faite avec vos mains sur le torse de Béatrice.

  • Speaker #0

    On sait aujourd'hui scientifiquement que d'appuyer sur un thorax d'un patient, ça n'a pas vraiment d'effet bénéfique. Donc moi, mes mains, c'est plutôt un guide. Et en fait, mes mains, elles vont agir par résistance, mais à l'inspiration. C'est-à-dire qu'à l'inspiration, je vais résister. Et puis quand elle sent que je résiste, elle va arrêter d'inspirer et relâcher son expiration. Je ne vais pas appuyer sur sa cage thoracique. Ce retour élastique va générer tout de même une vitesse, parce qu'on ne bougera jamais des sécrétions sans provoquer de vitesse dans les bronches. Et cette vitesse va être générée, mais à l'endroit souhaité. C'est qu'avec mes mains, si je résiste très fort, elle ne va pas pouvoir prendre beaucoup d'air, ce qui veut dire qu'on va être plutôt dans le fond du poumon. Et quand elle va expirer, elle va expirer l'air qui se trouve au fond du poumon. Inversement, si je veux qu'elle expire des choses qui sont très proximales, je ne vais pas mettre beaucoup de résistance, je vais la laisser prendre beaucoup d'air. Et elle va expirer de l'air qui sera très proximal.

  • Speaker #1

    Béatrice, c'est quand même assez technique comme exercice. J'imagine que ce n'est pas si simple que ça, après rendre les premières fois qu'on doit le faire.

  • Speaker #3

    Je me laisse guider, par contre. C'est vrai que c'est un petit peu difficile parce qu'on a l'impression qu'on va étouffer à un moment donné, mais il fait les choses de manière à ce qu'on ne soit jamais vraiment trop en difficulté. On peut encore aller, mais c'est vrai que ça fait énormément de bien.

  • Speaker #1

    On va le reproduire après.

  • Speaker #3

    Oui, alors pas de la même manière autant intensive, mais oui, oui. Plus simplement, en reproduisant les inspirations, les expirations dans l'appareil. Mais c'est vrai qu'on sent qu'on va dans une partie du poumon, que quand on respire normalement, on n'y va jamais. C'est très intéressant, moi j'ai beaucoup appris.

  • Speaker #1

    J'imagine, c'est vrai.

  • Speaker #3

    C'est un privilège. C'est vrai, quand je suis venue au mois de juin en urgence, pendant une semaine, on était clés d'eux. C'est vrai que c'est beaucoup que fait justement de moi de faire des drainages deux fois par jour. J'ai appris beaucoup, j'ai appris énormément et ça m'a servi pour mon confort chez moi. Des exercices qu'on peut reproduire, pas autant intensifs, mais qui font du bien. Quand on part comme ça en dyspnée, moi, je me rends compte que j'arrive quand même plus ou moins à me ravoir sans trop utiliser de ventola. Bon, ces jours, ce n'est pas le cas, mais très, très bénéfique. Moi, j'en ai retiré un bénéfice. Moi, on se traîne vraiment.

  • Speaker #1

    Il y a vraiment une partie éducation de la patientèle. Béatrice utilise des termes comme la dyspnée, des choses comme ça. On sent qu'il y a eu des... court derrière aussi une partie éducative qui est proposée ici à l'hôpital de Rol.

  • Speaker #0

    Déjà, la première chose sur cette éducation, c'est la technique que je suis en train de vous décrire, qui s'appelle la technique de drainage autogène. C'est une des techniques qui existent en physiothérapie respiratoire et en drainage bronchique, mais il en existe d'autres. Cette technique nécessite plusieurs séances d'éducation à la respiration, à l'inspiration lente par le nez, comme je vous expliquais, à cette expiration relâchée, parce que cette expiration relâchée n'est pas évidente pour tout le monde. Donc on apprend à inspirer, on apprend à expirer. On apprend également tout ce qui se passe au niveau du poumon, au niveau du nez, au niveau de la bouche, etc. pour pouvoir comprendre ce qu'on fait. C'est hyper important de comprendre ce qu'on fait. Lors des séances de drainage, on va toujours commencer par des séances... d'explications aux patients, de la technique. Ici avec Béatrice, on est dans un cadre où on a déjà travaillé un moment ensemble, donc elle connaît beaucoup de choses de son poumon, elle connaît beaucoup de choses de sa respiration. Je ferais même une parenthèse sur des cours généraux d'éducation thérapeutique qu'on dispense ici à l'hôpital de Rol, accessibles aux patients ambulatoires mais aussi aux patients hospitalisés. C'est des cours qui se font entre 45 minutes et une heure. On a des thématiques tous les jours de la semaine, que ce soit sur la façon de respirer, que ce soit sur la nécessité de faire une activité physique quand on a une pathologie respiratoire, sur la connaissance des maladies qui atteignent le poumon, sur la nécessité d'arrêter de fumer, et puis même sur la façon de gérer son stress, car je pense qu'une maladie respiratoire engendre beaucoup de stress, donc ces cours de gestion du stress sont aussi importants. Mais en effet, plus on va rendre le patient acteur dans sa pathologie, meilleurs seront les résultats.

  • Speaker #1

    Alors, Quentin est particulièrement intarissable sur le sujet et très actif auprès de notre patientèle. On a également du matériel complémentaire qui peut aider nos physiothérapeutes. Je vous laisse découvrir le bruit d'un de ses appareils, le Cimeox, avant que Quentin nous en présente son utilité.

  • Speaker #0

    On a la chance à ROL de pouvoir être assisté de différents appareils, notamment un appareil dont Béatrice a pu bénéficier, qui s'appelle le Simiox. C'est un appareil qui va produire des petits trains d'aspiration successifs et donc des oscillations et qui va faciliter un petit peu ce désencombrement et modifier un petit peu aussi la réologie du mucus, le rendant plus fluide et plus mobilisable. C'est un appareil, quand il est bien utilisé par les patients, qui réduit énormément leur fatigue, parce que mine de rien, se désencombrer ou se drainer plusieurs fois par jour quand on est très encombré, ça reste fatigant, même si on essaye d'utiliser des techniques qui fatiguent le moins les patients. Et la deuxième chose, c'est qu'on a aussi la chance, lors des prises en charge individuelles, de pouvoir travailler aussi sur la partie musculaire et entre guillemets articulaire des patients, parce qu'on sait que le diaphragme et les poumons constituent une pompe respiratoire, et cette pompe possède un contenant et un contenu. Et en fait, les patients qui ont des atteintes respiratoires... respiratoires ont souvent des attitudes en fermeture de thorax. On va essayer d'améliorer ça également par des étirements, par des levées de tension, par des manipulations. Donc ce n'est pas qu'un travail de souffle et respiratoire. On a aussi tout ce qui est ce travail musculaire de détente et aussi encore une fois d'éducation aux patients. Je finirais juste par dire que le drainage bronchique, ça n'est pas toujours non plus avoir des sécrétions. La sécrétion, ce n'est pas une fin en soi. Si je n'ai pas de sécrétion au jour J, mais que mon patient se sent mieux, que j'ai réussi à vider l'air qui était coincé dans ses poumons et à mettre de l'air là où il n'y en avait pas, je rebondis sur ce que je dis. que j'ai dit tout à l'heure, j'ai gagné, entre guillemets. Une sécrétion, c'est quelque chose qui va bouger très lentement et quelque chose que je n'aurais peut-être pas en une seule séance. Donc, il ne faut pas voir le drainage comme quelque chose où je vais toujours chercher à faire cracher mon patient. Le but, c'est vraiment d'améliorer la ventilation globalement.

  • Speaker #1

    Du coup, le rythme de ce genre de séance, c'est quoi ? Il y a une routine qui s'installe ? Il faut que ce soit hebdomadaire, mensuel ? Ça se passe comment ?

  • Speaker #0

    Ça va vraiment dépendre des pathologies, des patients, des prises en charge, de leur activité extérieure également. Aujourd'hui, on sait que l'activité... La physique, la physiothérapie entre guillemets, la plus prouvée scientifiquement pour améliorer la capacité respiratoire. Donc un patient qui aurait une activité physique développée de son côté aura moins nécessité à venir une, deux, trois fois par semaine en drainage, mais plutôt une fois toutes les semaines, une fois toutes les deux semaines, je ne sais pas. Par contre, quelqu'un qui sera très encombré, qui sera alité, qui ne bouge pas beaucoup, on peut le voir même jusqu'à deux fois par jour si nécessaire. C'est vraiment personnalisé en fonction du patient. Et puis... Les patients repartent d'ici avec des exercices aussi à faire seuls de leur côté, que je vais corriger de séance en séance. Et c'est pareil, si ces exercices sont bien réalisés par les patients, on va pouvoir se permettre d'espacer les séances de drainage. C'est à tout le sens !

  • Speaker #1

    C'est extrêmement intéressant et nous arrivons déjà au terme de cet épisode en deux temps concernant la réhabilitation respiratoire à l'hôpital de Rôles. Si vous avez manqué la première partie, elle est évidemment toujours en ligne sur votre plateforme de podcast favorite. N'hésitez surtout pas à l'écouter pour mieux comprendre l'histoire de Béatrice. Merci à Méline et Quentin et toute l'équipe du service de physiothérapie pour leur disponibilité et leur passion, ainsi qu'au docteur Rodrigo Manzoni et ses collègues les docteurs Eger et Huldry, médecins-chefs en pneumologie, qui nous ont permis de mieux appréhender cette maladie qu'est la BPCO et sa prise en charge pluridisciplinaire telle qu'elle est pratiquée à l'hôpital de Rol. Un grand merci également à Béatrice de s'être confiée à notre micro. Nous vous donnons rendez-vous dans... quelques jours pour un nouveau sujet santé d'actualité. D'ici là, n'hésitez pas à découvrir notre dizaine d'épisodes santé déjà en ligne et à vous abonner ou commenter nos différents podcasts. Merci à toutes et à tous. Sentez-vous bien.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Activité physique en salle de physiothérapie

    00:53

  • Le drainage en salle de bronchoscopie

    06:32

Description

Le podcast santé du GHOL « Santé-vous bien » se rend à l’Hôpital de Rolle, spécialisé dans la pneumologie et la prise en charge des maladies respiratoires pour un focus spécifique sur la BPCO.


Après la première partie dans laquelle Béatrice apporte son témoignage patient tout au long du premier épisode sur sa prise en charge par l’Hôpital de Rolle depuis une dizaine d’années où elle a effectué plusieurs séjours en réhabilitation respiratoire. Grande fumeuse depuis l’âge de quatorze ans, elle n’a pas pris conscience de l’intérêt d’améliorer sa condition physique en arrêtant de fumer. Passée par les soins intensifs, elle suit désormais un parcours régulier du programme ambulatoire en physiothérapie et a arrêté de toucher à la cigarette. Malgré cela, c’est la cause numéro un de ses soucis de santé aujourd’hui.


Dans l'épisode précédent, le docteur Rodrigo Manzoni, médecin chef co-responsable de l’Hôpital de Rolle, expliquait ce qu'était la BPCO comme maladie : broncho pneumopathie chronique obstructive. Le but du centre de pneumologie de Rolle est de réduire cette maladie chronique et de réduire son évolution. Un diagnostic précoce est donc particulièrement important, en complément de deux points majeurs : l’arrêt du tabac et l’exercice physique.


Dans ce second épisode, nous partons à la rencontre des physiothérapeutes de l'Hôpital de Rolle avec Méline Noireaut, maître en activité physique adaptée et Quentin Sandre, physiothérapeute spécialiste dans le drainage. Ils détaillent leur prise en charge de cette patientèle souffrant de maladies respiratoires qui viennent dans le cadre d'une réhabilitation respiratoire à l'hôpital de Rolle. Un test de marche de six minutes est effectué, permettant de connaître les capacités physiques du patient. En parallèle, la force musculaire des membres inférieurs est évaluée, un déconditionnement physique des quadriceps augmentant la mortalité. Le patient est ensuite intégré à un groupe de niveau avec une prise en charge individualisée comprenant des activités de renforcement musculaire et des séances d’endurance.


Cet accompagnement a pour but de redonner une qualité de vie à des personnes qui l’avait perdu au fil des années du fait de leur maladie. Pour se maintenir en forme, il est prouvé scientifiquement que l’activité physique est ce qui permet maintenir sa capacité respiratoire. Les physiothérapeutes ont un rôle d’accompagnateur psychologique, de faire comprendre à un patient qu’il a encore la capacité de faire quelque chose. Le travail commence presque à la sortie de l’hôpital, lorsque le patient se retrouve seul chez lui, grâce au travail d’accompagnement thérapeutique.


Les équipes pluridisciplinaires de l’Hôpital de Rolle ont pour volonté de casser la spirale de déconditionnement négative engendrée par la maladie BPCO : déconditionnement, difficulté à respirer, anxiété, envie de ne rien faire, perte de force, perte de muscles, etc… L’exercice physique est le plus important et sera présenté lors de notre prochain épisode à travers un reportage au cœur du service de physiothérapie.


Notre patiente Béatrice qui apporte son témoignage se retrouve ainsi en salle de physiothérapie pour effectuer son parcours d'activités physiques en compagnie de Méline Noireaut, qui l'accompagne, la conseille, la suit et même la coache. C'est une véritable séance de sport dans un environnement adapté pour permettre de retrouver la forme et évoluer en toute sécurité sous surveillance médico-soignante.


Béatrice est ensuite prise en charge par Quentin Sandre pour une séance de drainage en salle de bronchoscopie de l'Hôpital de Rolle. Il rappelle que l'activité physique, la physiothérapie augmente la capacité respiratoire. La patientèle repart avec des exercices à faire seul pour permettre d'améliorer son confort de vie ; avec l'objectif de pratiquer avec assiduité ce programme de réhabilitation respiratoire.

Transcription

  • Speaker #0

    Sous-tit

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes, bonjour à tous et bienvenue pour un nouvel épisode du podcast Santé-vous bien, un épisode un petit peu particulier puisque c'est tout simplement la suite du précédent épisode qui a été diffusé il y a quelques jours sur nos plateformes dédié à la prise en charge de la maladie pulmonaire BPCO. Je vous invite donc à l'écouter si ce n'est pas déjà fait avant de prendre connaissance de la seconde partie de cet épisode qui se déroule à l'Hôpital de Rolle où nous nous trouvions au troisième étage dans la belle salle de réunion avec une sublime vue sur le lac Léman et la chaîne des Alpes. Là nous rejoignons le rez-de-chaussée et donc la salle de physiothérapie, toujours en compagnie de Béatrice, qui va donc travailler avec notre équipe de physiothérapie pour mieux comprendre la réhabilitation respiratoire telle qu'elle est pratiquée dans sa globalité à l'hôpital de Rolle. Bonjour Béatrice ! Alors, Béatrice est accompagnée de Méline Noireaut, qui est maître en activité physique adaptée au service de physiothérapie de l'hôpital de Rolle. Bonjour Méline. Bonjour. Là, nous sommes dans la partie renforcement de la salle de physiothérapie de l'hôpital de Rolle. Dans cette partie renforcement, il y a plusieurs ateliers, plusieurs machines.

  • Speaker #2

    L'idée, c'est qu'on a une salle de renforcement musculaire avec différentes machines qui vont nous permettre de travailler les membres supérieurs, les membres inférieurs pour permettre à nos patients et à Béatrice d'augmenter sa masse musculaire, d'augmenter ses muscles pour favoriser ensuite dans un second temps sa respiration.

  • Speaker #1

    Donc Méline, est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que vous allez donner comme exercice à Béatrice ?

  • Speaker #2

    Dans un premier temps, on va faire un exercice pour travailler le haut du corps. Je vous mets quelle charge d'habitude quand on fait ce genre d'exercice ? 30 kilos. 30 kilos, je vous installe le poids nécessaire. Est-ce que ça va au niveau du réglage ?

  • Speaker #3

    Oui, à 23 des fois,

  • Speaker #2

    mais ça va aller comme ça, mais vraiment... Voilà, très bien. Vous allez tirer sur les bras. Au moment où vous allez tirer, vous allez bien penser à inspirer, ce qui va vous permettre d'ouvrir la cage thoracique et donc de remplir vos poumons. Et au moment où vous relâcherez, vous pourrez souffler.

  • Speaker #1

    Donc là, c'est un exercice de répétition.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Donc là, elle va faire une répétition de 10 mouvements. Au bout des 10 mouvements, elle va faire une petite pause et elle va faire 4 séries de 10 répétitions.

  • Speaker #1

    Béatrice, vous avez une montre spéciale pour enregistrer vos exercices.

  • Speaker #0

    C'est quoi exactement ?

  • Speaker #3

    Non, c'est un oximètre. Je ne m'achète pas des bijoux, je m'achète des oximètres. C'est pour contrôler ma saturation à l'effort. C'est équipé d'un vibreur au pouce. Quand ça descend en dessous de 90% de saturation, ça me permet de gérer mon oxygène. Si je dois en mettre plus ou si je ralentis l'exercice. pour essayer de récupérer des pourcentages d'oxygène.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, vous faites tous les exercices accompagnés de votre oxygène.

  • Speaker #3

    Oui, toujours. Là, maintenant, chaque fois que je suis en mouvement ou que je fais des efforts, je suis toujours sous oxygène.

  • Speaker #2

    Là, Béatrice, on va travailler un petit peu, cette fois-ci, les membres inférieurs. On va travailler sur la leg press, donc pour renforcer vos quadriceps, muscles très importants pour garder une autonomie et une mobilité dans la vie de tous les jours. On va mettre combien au niveau de la charge ? 40 kg, très bien. Au niveau de la distance sur la posture, on est bien. 4,5. C'est parfait, très bien. Donc, je vous rappelle, vous allez donc pousser vos pieds pour reculer vers l'arrière. Au moment où vous poussez, on expire, d'accord ? Et quand vous allez redescendre, on va inspirer. On est parti pour 4 séries de 10 répétitions. Voilà, très bien.

  • Speaker #1

    On a un peu l'impression, Méline, d'être dans un centre de fitness. Ici, il y a différentes machines pour travailler, pour se réhabiliter. Là, on était dans le renforcement. Il y a également une zone dédiée à l'endurance.

  • Speaker #2

    C'est exactement ça. L'idée, c'est que c'est une salle de fitness, mais adaptée pour nos patients. Pour les patients en réhabilitation respiratoire, le grand cœur du programme, c'est vraiment une partie de renforcement musculaire et une partie d'endurance. Donc là, on va installer Béatrice sur le vélo. L'idée, c'est vraiment de développer ses capacités cardio-respiratoires, de l'accompagner pour qu'elle soit capable de maintenir un effort le plus longtemps possible dans le temps. Donc, on ne va pas forcément chercher à marcher trop vite ou pédaler trop fort, mais plutôt réussir à maintenir un effort le plus longtemps possible. Donc là, aujourd'hui, on va faire une séance de vélo de 30 minutes. Donc, elle va essayer de maintenir une fréquence de pédalage pour réussir à pédaler pendant 30 minutes.

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #1

    après avoir fait quelques exercices. C'est de renforcement, c'est complémentaire.

  • Speaker #2

    C'est ça, c'est complémentaire. L'un va avec l'autre.

  • Speaker #1

    Méline, pouvez-vous me dire pourquoi la machine se met à sonner ici ?

  • Speaker #2

    C'est donc le saturomètre qui est là pour surveiller les constantes de Béatrice. Et du coup, la machine nous indique qu'elle est en train de désaturer. Ses débits d'oxygène ne sont plus adaptés à son effort. Soit on va demander à Béatrice de ralentir un petit peu son activité physique, soit on va lui augmenter un petit peu son oxygène pour lui donner plus d'oxygène, pour l'aider à continuer son effort. Parce que l'objectif, c'est vraiment qu'elle aille au bout de ses 30 minutes.

  • Speaker #1

    On arrive justement là au bout de ces 30 minutes. Il y a pas mal de physiothérapeutes qui passent de patient en patient, qui sont dans le service. Vous êtes là en permanence, en fait, vous accompagnez en permanence la patientelle ?

  • Speaker #2

    Exactement. Pendant les 30 minutes, on surveille nos patients et on est en permanence en train de regarder leurs constantes, surveiller un petit peu leur rythme de pédalage, leur vitesse de marche, pour être sûr que l'effort soit adapté et optimal pour faire progresser nos patients.

  • Speaker #1

    Il y a une partie de motivation aussi, on entend des allez, continuez, c'est bientôt fini Exactement. Ce n'est pas toujours facile pour eux. Il y a des jours où c'est plus difficile que d'autres. Donc, c'est aussi notre rôle d'être présents et de les motiver pour les faire progresser de jour en jour. Béatrice, je crois que vous arrivez au terme des 30 minutes. Vous allez pouvoir bientôt arrêter.

  • Speaker #2

    Voilà, très bien. Donc, comment s'est passée votre séance, Béatrice ?

  • Speaker #3

    Très bien.

  • Speaker #2

    Oui, ça a été. Donc là, on a réussi à faire nos 30 minutes. Vous avez fait quoi au niveau de la distance ?

  • Speaker #3

    J'ai fait 6,41.

  • Speaker #2

    6,41 kilomètres. Super, très bien. Et au niveau de votre essoufflement, je vais vous demander un petit peu de m'expliquer votre ressenti sur une échelle de 0 à 10. Sachant que 0, vous n'étiez pas du tout essoufflé pendant l'effort. Et 10 sur 10, c'était très, très dur. Vous me diriez combien sur 10 ?

  • Speaker #3

    Je dirais 6.

  • Speaker #2

    Très bien. Ça veut dire que l'effort était un petit peu difficile. Juste ce qu'il faut, on était dans la zone ciblée donc c'est parfait, bravo Béatrice

  • Speaker #1

    Merci Et oui donc bravo Béatrice pour cette activité physique nous allons guider la salle de physiothérapie et faire simplement Quelques pas pour rejoindre la salle de bronchoscopie. Nous sommes avec Quentin Sandre, physiothérapeute spécialiste dans le drainage à l'hôpital de Rol. Et donc toujours Béatrice, installée confortablement sur une table d'auscultation. Bonjour Quentin.

  • Speaker #0

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Là, vous allez nous expliquer concrètement la prise en charge du drainage. C'est quelque chose que vous faites donc régulièrement auprès de notre patientèle ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'est une prestation qu'on effectue avec les patients BPCO qui présentent des bronchectasies ou de l'encombrement récurrent. Le principe de la prestation, c'est d'aider le patient à se désencombrer, à drainer ses bronches, et puis aussi de l'éduquer un petit peu à ce drainage pour qu'il puisse rentrer chez lui, si c'est un patient hospitalisé, après ces trois semaines avec des connaissances et puis des compétences pour se prendre en charge de façon plus ou moins autonome une fois rentré chez lui. Et puis pour les patients ambulatoires, c'est pareil, c'est des patients qu'on suit sur des plus longues périodes. Donc on peut aussi faire des drainages pour vérifier... que les consignes sont toujours maîtrisées et que le désencombrement est régulier également.

  • Speaker #1

    Les patients viennent spécialement pour le drainage ou c'est en complément de l'activité physique qu'ils ont fait auparavant ?

  • Speaker #0

    On a les deux types de possibilités. On a des patients qui viennent ici, qui sont envoyés par les pneumologues de l'hôpital pour des drainages à la suite de bilans qui ont mis en évidence des encombrements et des nécessités. d'apprentissage. Donc, ils viennent uniquement pour cette prestation-là. Et puis, les patients qui viennent chez nous pour faire de l'activité physique dans le cadre de la réhabilitation, que ce soit ambulatoire ou hospitalière, si on se rend compte qu'il y a un encombrement qui les gêne et qu'on peut leur apporter un bénéfice à les prendre en charge en drainage, on va aussi leur proposer de faire du drainage bronchique.

  • Speaker #1

    Je vous laisse avec Béatrice pour cette séance de drainage. Allez.

  • Speaker #0

    Alors déjà, Béatrice, comment ça va aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Ça va, ça va. Je ne sais pas la grande fois,

  • Speaker #0

    mais ça va. Ouais, ok.

  • Speaker #3

    Je me sens quand même plus encombrée que d'habitude.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Donc au niveau respiratoire, un peu moins bien. Au niveau des sécrétions, ces derniers jours, c'était comment ?

  • Speaker #3

    C'était plus volumineux que d'habitude.

  • Speaker #0

    Ok. Au niveau de la couleur ?

  • Speaker #3

    Jaune, acceptable.

  • Speaker #0

    Ouais, ok. Ça n'a pas viré au vert ou marron.

  • Speaker #3

    Ça n'a pas viré au vert,

  • Speaker #0

    marron, du tout. Ok, d'accord. Est-ce que vous buvez bien en ce moment la journée ? Oui, je bois beaucoup. Ça fait combien, beaucoup, en quantité ?

  • Speaker #3

    Presque deux litres.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. Ça, c'est déjà quelque chose de très important. Je vais passer à l'auscultation de vos poumons, et puis ensuite, on pourra démarrer un petit peu la séance.

  • Speaker #3

    Ça marche.

  • Speaker #0

    J'écoute ça. Voilà, vous respirez fort par la bouche. Au niveau de la prise d'aérosols ces derniers jours, on est comment ? Vous avez majoré des aérosols ou c'est tout ? Le Le ventolin, ok. Combien de fois par jour ?

  • Speaker #3

    10-12 fois par jour.

  • Speaker #0

    Ah ouais, quand même, donc des quantités énormes.

  • Speaker #3

    Ouais, parce que je suis obligée, je pars en 10 pneus très rapidement.

  • Speaker #0

    C'est vrai que ça siffle dans le poumon gauche. Je n'ai pas spécialement de bruit de sécrétion là tout de suite proximal. Après, on sait que les sécrétions, ce n'est pas parce qu'on ne les entend pas qu'il n'y en a pas. C'est peut-être parce qu'elles ne bougent pas. Mais par contre, oui, ça correspond bien, puisque ça siffre dans le poumon gauche. Ça pourrait correspondre un petit peu à cette majoration de la dyspnée de ces derniers jours. OK, on va regarder ça.

  • Speaker #3

    Ça marche ?

  • Speaker #0

    Alors, vu que vous connaissez déjà quelques exercices, on va déjà repartir par ce que vous faites de base à la maison. Comme si je n'étais pas là. Il faut savoir qu'en drainage bronchique, que ce soit des patients que je prends pour la première fois ou des patients que j'ai suivis, je commence toujours mon drainage par ce qu'ils connaissent, eux, ou alors ce qu'ils se souviennent de ce qu'on a vu ensemble et ce qu'ils font à la maison. Je pars toujours du principe qu'un patient aura plus de facilité à modifier des habitudes qu'à apprendre des choses totalement nouvelles. On y va ?

  • Speaker #2

    On y va.

  • Speaker #0

    Donc moi, je vais mettre une main sur le thorax et une main sur les côtes basses. Avec mes mains, je ne fais rien du tout pour l'instant. Je vais juste ressentir ce qui se passe. Ok, on y va doucement. On va inspirer un petit peu moins par le nez et on relâche.

  • Speaker #1

    Donc là, Béatrice inspire dans un espèce de flacon,

  • Speaker #0

    c'est ça ? En fait, en drainage bronchique, on va toujours favoriser une inspiration par le nez qui sera une aspiration douce et le nez a un rôle de filtre qui va humidifier et réchauffer l'air donc qui va apporter un air... efficace au poumon. Et puis surtout, cette inspiration douce va permettre à l'air de se diffuser à travers des bronches qui sont très très fines, avec un diamètre très faible. Donc si on inspire très rapidement et très fort, on va mettre de l'air dans les grosses bronches, qui sont les deux, trois premières bronches, mais on n'ira pas alimenter en air le réseau distal du poumon. Le problème étant que nous, ce qu'on veut faire, c'est mettre de l'air là où il n'y en a pas. Ça, c'est la définition même de la physiothérapie respiratoire, avec toutes les techniques qui existent, que ce soit la réhabilitation ou le drainage. Le but du jeu, c'est de mettre de l'air là où il n'y en a pas. Le plus souvent, là où il n'y en a pas, c'est dans la partie périphérique des poumons. Cette partie périphérique des poumons, pour l'atteindre, il faut être doux. On ne peut pas faire des techniques trop violentes. Si on fait des techniques violentes, la bronche va réagir. Une bronche qui réagit, on sait que pendant trois heures, elle se ferme ou elle s'irrite. Et que le patient pourrait sortir d'une séance de drainage et être pas bien pendant les trois heures qui suivent, si moi je les fais trop forcer. Donc inspiration toujours par le nez, inspiration lente. douce, et cette inspiration je vais la guider. Je vais la guider en fonction des zones qui m'intéressent de travailler dans ce poumon, et puis en fonction aussi de ce que j'entends à l'oreille. Une fois cette inspiration effectuée, on va demander, si possible, mais dans un cas de dyspnée importante, c'est compliqué, de faire une pause téléinspiratoire. Qu'est-ce que c'est que cette pause téléinspiratoire ? En fait, c'est un moment pendant lequel le patient va inspirer, mais à tellement faible débit que l'air va presque plus rentrer dans le poumon, mais il va quand même un petit peu bouger. Je vous dis ça pour ne pas confondre avec une apnée, parce qu'une apnée, c'est vraiment une fermeture. de tout l'espace des voies aériennes inférieures. Là, il n'y a pas de fermeture, c'est une pause qui dure deux secondes et durant laquelle l'air va se diffuser entre les alvéoles par des canaux, ce qui va permettre d'homogénéiser un petit peu cette ventilation. Et puis ensuite, l'expiration va se faire par la bouche, donc là, comme vous le disiez. On a mis à Béatrice un appareil pour l'expiration qui s'appelle un acapella, qui est en fait un appareil de résistance, c'est-à-dire que ça va provoquer une résistance à l'expiration. Cette résistance à l'expiration va permettre d'éviter un collapsus des voies aériennes distales, c'est-à-dire que durant cette expiration, elle va pouvoir vider des territoires qui sont plus profonds.

  • Speaker #1

    La pression qui est faite avec vos mains sur le torse de Béatrice.

  • Speaker #0

    On sait aujourd'hui scientifiquement que d'appuyer sur un thorax d'un patient, ça n'a pas vraiment d'effet bénéfique. Donc moi, mes mains, c'est plutôt un guide. Et en fait, mes mains, elles vont agir par résistance, mais à l'inspiration. C'est-à-dire qu'à l'inspiration, je vais résister. Et puis quand elle sent que je résiste, elle va arrêter d'inspirer et relâcher son expiration. Je ne vais pas appuyer sur sa cage thoracique. Ce retour élastique va générer tout de même une vitesse, parce qu'on ne bougera jamais des sécrétions sans provoquer de vitesse dans les bronches. Et cette vitesse va être générée, mais à l'endroit souhaité. C'est qu'avec mes mains, si je résiste très fort, elle ne va pas pouvoir prendre beaucoup d'air, ce qui veut dire qu'on va être plutôt dans le fond du poumon. Et quand elle va expirer, elle va expirer l'air qui se trouve au fond du poumon. Inversement, si je veux qu'elle expire des choses qui sont très proximales, je ne vais pas mettre beaucoup de résistance, je vais la laisser prendre beaucoup d'air. Et elle va expirer de l'air qui sera très proximal.

  • Speaker #1

    Béatrice, c'est quand même assez technique comme exercice. J'imagine que ce n'est pas si simple que ça, après rendre les premières fois qu'on doit le faire.

  • Speaker #3

    Je me laisse guider, par contre. C'est vrai que c'est un petit peu difficile parce qu'on a l'impression qu'on va étouffer à un moment donné, mais il fait les choses de manière à ce qu'on ne soit jamais vraiment trop en difficulté. On peut encore aller, mais c'est vrai que ça fait énormément de bien.

  • Speaker #1

    On va le reproduire après.

  • Speaker #3

    Oui, alors pas de la même manière autant intensive, mais oui, oui. Plus simplement, en reproduisant les inspirations, les expirations dans l'appareil. Mais c'est vrai qu'on sent qu'on va dans une partie du poumon, que quand on respire normalement, on n'y va jamais. C'est très intéressant, moi j'ai beaucoup appris.

  • Speaker #1

    J'imagine, c'est vrai.

  • Speaker #3

    C'est un privilège. C'est vrai, quand je suis venue au mois de juin en urgence, pendant une semaine, on était clés d'eux. C'est vrai que c'est beaucoup que fait justement de moi de faire des drainages deux fois par jour. J'ai appris beaucoup, j'ai appris énormément et ça m'a servi pour mon confort chez moi. Des exercices qu'on peut reproduire, pas autant intensifs, mais qui font du bien. Quand on part comme ça en dyspnée, moi, je me rends compte que j'arrive quand même plus ou moins à me ravoir sans trop utiliser de ventola. Bon, ces jours, ce n'est pas le cas, mais très, très bénéfique. Moi, j'en ai retiré un bénéfice. Moi, on se traîne vraiment.

  • Speaker #1

    Il y a vraiment une partie éducation de la patientèle. Béatrice utilise des termes comme la dyspnée, des choses comme ça. On sent qu'il y a eu des... court derrière aussi une partie éducative qui est proposée ici à l'hôpital de Rol.

  • Speaker #0

    Déjà, la première chose sur cette éducation, c'est la technique que je suis en train de vous décrire, qui s'appelle la technique de drainage autogène. C'est une des techniques qui existent en physiothérapie respiratoire et en drainage bronchique, mais il en existe d'autres. Cette technique nécessite plusieurs séances d'éducation à la respiration, à l'inspiration lente par le nez, comme je vous expliquais, à cette expiration relâchée, parce que cette expiration relâchée n'est pas évidente pour tout le monde. Donc on apprend à inspirer, on apprend à expirer. On apprend également tout ce qui se passe au niveau du poumon, au niveau du nez, au niveau de la bouche, etc. pour pouvoir comprendre ce qu'on fait. C'est hyper important de comprendre ce qu'on fait. Lors des séances de drainage, on va toujours commencer par des séances... d'explications aux patients, de la technique. Ici avec Béatrice, on est dans un cadre où on a déjà travaillé un moment ensemble, donc elle connaît beaucoup de choses de son poumon, elle connaît beaucoup de choses de sa respiration. Je ferais même une parenthèse sur des cours généraux d'éducation thérapeutique qu'on dispense ici à l'hôpital de Rol, accessibles aux patients ambulatoires mais aussi aux patients hospitalisés. C'est des cours qui se font entre 45 minutes et une heure. On a des thématiques tous les jours de la semaine, que ce soit sur la façon de respirer, que ce soit sur la nécessité de faire une activité physique quand on a une pathologie respiratoire, sur la connaissance des maladies qui atteignent le poumon, sur la nécessité d'arrêter de fumer, et puis même sur la façon de gérer son stress, car je pense qu'une maladie respiratoire engendre beaucoup de stress, donc ces cours de gestion du stress sont aussi importants. Mais en effet, plus on va rendre le patient acteur dans sa pathologie, meilleurs seront les résultats.

  • Speaker #1

    Alors, Quentin est particulièrement intarissable sur le sujet et très actif auprès de notre patientèle. On a également du matériel complémentaire qui peut aider nos physiothérapeutes. Je vous laisse découvrir le bruit d'un de ses appareils, le Cimeox, avant que Quentin nous en présente son utilité.

  • Speaker #0

    On a la chance à ROL de pouvoir être assisté de différents appareils, notamment un appareil dont Béatrice a pu bénéficier, qui s'appelle le Simiox. C'est un appareil qui va produire des petits trains d'aspiration successifs et donc des oscillations et qui va faciliter un petit peu ce désencombrement et modifier un petit peu aussi la réologie du mucus, le rendant plus fluide et plus mobilisable. C'est un appareil, quand il est bien utilisé par les patients, qui réduit énormément leur fatigue, parce que mine de rien, se désencombrer ou se drainer plusieurs fois par jour quand on est très encombré, ça reste fatigant, même si on essaye d'utiliser des techniques qui fatiguent le moins les patients. Et la deuxième chose, c'est qu'on a aussi la chance, lors des prises en charge individuelles, de pouvoir travailler aussi sur la partie musculaire et entre guillemets articulaire des patients, parce qu'on sait que le diaphragme et les poumons constituent une pompe respiratoire, et cette pompe possède un contenant et un contenu. Et en fait, les patients qui ont des atteintes respiratoires... respiratoires ont souvent des attitudes en fermeture de thorax. On va essayer d'améliorer ça également par des étirements, par des levées de tension, par des manipulations. Donc ce n'est pas qu'un travail de souffle et respiratoire. On a aussi tout ce qui est ce travail musculaire de détente et aussi encore une fois d'éducation aux patients. Je finirais juste par dire que le drainage bronchique, ça n'est pas toujours non plus avoir des sécrétions. La sécrétion, ce n'est pas une fin en soi. Si je n'ai pas de sécrétion au jour J, mais que mon patient se sent mieux, que j'ai réussi à vider l'air qui était coincé dans ses poumons et à mettre de l'air là où il n'y en avait pas, je rebondis sur ce que je dis. que j'ai dit tout à l'heure, j'ai gagné, entre guillemets. Une sécrétion, c'est quelque chose qui va bouger très lentement et quelque chose que je n'aurais peut-être pas en une seule séance. Donc, il ne faut pas voir le drainage comme quelque chose où je vais toujours chercher à faire cracher mon patient. Le but, c'est vraiment d'améliorer la ventilation globalement.

  • Speaker #1

    Du coup, le rythme de ce genre de séance, c'est quoi ? Il y a une routine qui s'installe ? Il faut que ce soit hebdomadaire, mensuel ? Ça se passe comment ?

  • Speaker #0

    Ça va vraiment dépendre des pathologies, des patients, des prises en charge, de leur activité extérieure également. Aujourd'hui, on sait que l'activité... La physique, la physiothérapie entre guillemets, la plus prouvée scientifiquement pour améliorer la capacité respiratoire. Donc un patient qui aurait une activité physique développée de son côté aura moins nécessité à venir une, deux, trois fois par semaine en drainage, mais plutôt une fois toutes les semaines, une fois toutes les deux semaines, je ne sais pas. Par contre, quelqu'un qui sera très encombré, qui sera alité, qui ne bouge pas beaucoup, on peut le voir même jusqu'à deux fois par jour si nécessaire. C'est vraiment personnalisé en fonction du patient. Et puis... Les patients repartent d'ici avec des exercices aussi à faire seuls de leur côté, que je vais corriger de séance en séance. Et c'est pareil, si ces exercices sont bien réalisés par les patients, on va pouvoir se permettre d'espacer les séances de drainage. C'est à tout le sens !

  • Speaker #1

    C'est extrêmement intéressant et nous arrivons déjà au terme de cet épisode en deux temps concernant la réhabilitation respiratoire à l'hôpital de Rôles. Si vous avez manqué la première partie, elle est évidemment toujours en ligne sur votre plateforme de podcast favorite. N'hésitez surtout pas à l'écouter pour mieux comprendre l'histoire de Béatrice. Merci à Méline et Quentin et toute l'équipe du service de physiothérapie pour leur disponibilité et leur passion, ainsi qu'au docteur Rodrigo Manzoni et ses collègues les docteurs Eger et Huldry, médecins-chefs en pneumologie, qui nous ont permis de mieux appréhender cette maladie qu'est la BPCO et sa prise en charge pluridisciplinaire telle qu'elle est pratiquée à l'hôpital de Rol. Un grand merci également à Béatrice de s'être confiée à notre micro. Nous vous donnons rendez-vous dans... quelques jours pour un nouveau sujet santé d'actualité. D'ici là, n'hésitez pas à découvrir notre dizaine d'épisodes santé déjà en ligne et à vous abonner ou commenter nos différents podcasts. Merci à toutes et à tous. Sentez-vous bien.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Activité physique en salle de physiothérapie

    00:53

  • Le drainage en salle de bronchoscopie

    06:32

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