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Santé-vous bien, le podcast santé du GHOL

Podcast santé : Movember - Soigner et prévenir le cancer des testicules

Podcast santé : Movember - Soigner et prévenir le cancer des testicules

19min |14/11/2024|

150

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Description

Le mois de novembre est traditionnellement consacré à Movember dans le monde de la santé. C'est la contraction des mots novembre et moustache en anglais.


Movember est un mouvement de prévention santé lancé il y a vingt ans, qui a pour but de sensibiliser le grand public et de lever des fonds pour la recherche sur les maladies masculines. Il se déroule chaque année en novembre, invitant traditionnellement les hommes à se laisser pousser la moustache.


Pour évoquer Movember et plus particulièrement la lutte contre le cancer des testicules, qui représente en Suisse 2% des cancers chez l'homme, notre podcast santé accueille le Docteur Durrsim Ramadani, médecin agréé adjoint de l'unité d’urologie au GHOL, à l’Hôpital de Nyon. Il est accompagné de Romain, 28 ans, qui a été soigné pour un cancer des testicules et nous apporte son témoignage patient.


Le cancer des testicules touche plus particulièrement les personnes jeunes, les patients ont majoritairement entre 20 et 40 ans. La prévalence est plus élevée dans cette tranche d'âge mais ce n'est pas le cas dans tous les pays développés, par exemple au Japon où le taux d'incidence est très bas. C'est le cancer malin le plus courant chez les jeunes de 15 à 35 ans, il est rare après l'âge de 50 ans. En Suisse, on dénombre près de 500 nouveaux cas par an et dans 85% des cas, les patients ont moins de 50 ans lorsque le diagnostic est posé. Il représente 5% de toutes les tumeurs urologiques et c'est la première cause tumorale de décès chez l'homme jeune. Les chances de guérison du cancer des testicules sont souvent bonnes, même à un stade de diagnostic avancé. Surtout, il n’y a pas forcément de corrélation avec leur hygiène de vie comme l'explique Romain : on peut être sportif, boire peu, ne pas fumer, et être atteint par cette maladie… L'un des facteurs connu est la cryptorchidie, il est très important de la traiter car 7 à 10% des patients concernés vont développer par la suite un cancer des testicules.


Le témoignage de Romain permet de comprendre comment peut apparaître ce cancer, avec l'observation d'une masse sur le testicule, en remarquant à la douche quelque chose de plus dur, irrégulier, anormal. L'échographie permet de vérifier cette masse et si le diagnostic est inquiétant il s'agit alors de consulter un urologue en urgence. L'opération arrive très vite et le don de sperme doit être effectué très rapidement, avant l'ablation du testicule. Il s'agit ensuite de débuter la chimiothérapie si nécessaire et faire remonter son immunité.


Romain est l'exemple même de la personne qui "part au combat" contre le cancer et, un an après son opération, il s'est fixé un objectif sportif très élevé : courir un marathon pour la première fois de sa vie tout en faisant une collecte de fonds pour la Ligue suisse contre le cancer, afin de soutenir toutes les personnes qui souffrent du cancer et de transmettre un message de prévention sur le cancer des testicules, qui est un des moins connus. C'était important pour lui de sensibiliser les jeunes car on ne pense pas forcément à souffrir d'un cancer entre 20 et 40 ans.


C'est un cancer qui est peu symptomatique : le patient va au mieux sentir une masse. C'est pourquoi le médecin urologue conseille de réaliser une auto palpation, en général une fois par mois sous la douche lorsque la bourse est plus relâchée, cela facilite la palpation du testicule. Si la personne touche une induration ou augmentation de la masse du testicule, il s'agit ensuite d'en parler rapidement à son médecin traitant. Malgré une certaine pudeur ou retenue masculine, cette sensibilisation sur les sujets de santé masculine comme l'auto palpation est fondamentale à l'occasion de Movember.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Romain

    Et à ce moment-là, je n'avais encore jamais couru de ma vie un marathon. Le plus long que j'avais fait, c'était 20 kilomètres. Mais le but, c'était vraiment de faire quelque chose d'impossible. Je pense que tout est dans le mental. J'ai pu le travailler durant toute la période du cancer. Cette course, c'était un petit peu la connexion entre le psychologique que j'avais eu avant et puis remettre le physique en route aussi. Et puis j'ai vu que ça a pu se produire.

  • Philippe

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue pour un nouvel épisode du podcast Santé-vous bien. Nous nous retrouvons en ce mois de novembre 2024 pour un quinzième numéro et forcément qui dit mois de novembre dit épisode consacré à Movember. C'est pas la première fois parce que l'année dernière nous avions déjà consacré un podcast sur cette thématique entouré du docteur Karim Kellou et de deux patients. Nous avions traité du sujet du cancer de la prostate, le cinquième épisode de notre série que je vous invite à réécouter sur votre plateforme de podcast favorite. En attendant, aujourd'hui, nous nous retrouvons dans le cadre du mois de sensibilisation aux maladies masculines pour évoquer ensemble le sujet du cancer des testicules. Et avant de vous présenter nos invités, je voudrais vous informer que le mercredi 20 novembre aura lieu à la salle communale de Nyon une projection du film Retourner ma vie un film avec trois témoignages de personnes qui ont vécu un cancer avant 30 ans, un film réalisé par Manu Zirnel des Darcy Christen qui... permet de raconter ces histoires singulières tout en faisant la prévention du cancer chez les jeunes. Cette projection qui a lieu à 18h30 est ouverte à tous, l'entrée est gratuite il vous suffit donc de réserver en ligne sur le site internet du Gol www.gol.ch En attendant aujourd'hui, j'ai la chance d'être accompagné du docteur Dursim Ramadani, médecin agréé, adjoint de l'unité d'urologie à l'hôpital de Nyon. Bonjour docteur.

  • Dr Ramadani

    Bonjour.

  • Philippe

    Et de Romain également, 28 ans, qui a été soigné en 2021 pour un cancer des testicules au Gol et qui va nous apporter son témoignage patient aujourd'hui. Bonjour Romain.

  • Romain

    Bonjour.

  • Philippe

    Si j'entre dans le vif du sujet, en Suisse, le cancer des testicules représente environ 2% des cancers chez les hommes et touche souvent des personnes jeunes. C'est ce qui vous est arrivé Romain. Est-ce que vous pouvez nous raconter en quelques mots comment vous avez découvert l'existence de ce cancer ?

  • Romain

    Tout a commencé avec une observation d'une sorte de masse sur le testicule. Donc simplement à la douche, une fois je remarque que c'est un peu plus dur, que c'est un peu… irrégulier, sans faire forcément de douleur, mais c'est juste que ce n'était pas normal. Alors au début, je me suis dit que c'était un kyste ou quelque chose comme ça et que ça allait passer. Donc j'ai attendu à peu près trois semaines. Après, au bout d'un moment, la première chose qu'il fallait faire, c'était voir le médecin de famille, juste qui m'aiguille où c'est que je devais aller. Il m'a dit qu'il y a soit la possibilité d'un kyste, soit des varices, ou alors si vraiment ce serait possible un cancer. Le jour même, j'ai tout de suite eu l'échographie quelques heures plus tard. Et ensuite, ils m'ont assez rapidement dit que c'était un peu plus urgent que ce que je pensais. Du coup, ils m'ont dit, voilà, vous avez trois noms d'urologues. Le premier qui vous répond, vous y allez.

  • Philippe

    Vous n'aviez pas d'autres problèmes de santé ou d'autres signes inquiétants ? C'est juste cette masse que vous aviez sentie, en fait ?

  • Romain

    Oui, je suis en bon état de santé. J'ai du sport, alimentation saine. Dans la famille, on n'a pas forcément entendu plus que ça parler de ce type de cancer non plus ou alors d'un cancer plus particulièrement. Et du coup, non, je n'ai pas compris pourquoi ça. C'était un peu étonnant, donc forcément, on se demande. pourquoi.

  • Philippe

    Et derrière, tout se passe très vite, comme vous l'avez expliqué.

  • Romain

    Oui, alors après, tout est très bien ordonné, coordonné, tout ça organisé. Rapidement, une semaine après le rendez-vous avec le docteur Ramadani, on a directement été faire l'opération. Ça allait très vite. Dans cette semaine-là, il fallait que je fasse le don de sperme aussi. Donc, c'est aussi quelque chose qui est un peu déstabilisante quand on apprend ce genre de nouvelles. Il faut aller faire probablement notre progéniture future. Donc, c'est vraiment à cet âge-là, on y pense peut-être. peut-être pas encore tout de suite, mais il faut y penser à ce moment-là. Et là,

  • Philippe

    vous aviez une semaine pour vous décider ?

  • Romain

    Oui, je suis allé le jour même. Au bout d'un moment, l'adrénaline, elle prend le dessus et on fait tout ce qu'il faut faire, puis il faut y aller. Le moment qui est plus choquant, c'est quand on apprend la nouvelle. Le jour même, c'est un peu déstabilisant, on ne comprend pas trop tout ça. Mais après, dès qu'on nous dit ce qu'il faut faire, on y va. Le but, c'est de s'en sortir, de se combattre. Et moi, j'ai tout fait ce que je pouvais. J'ai été faire ce don du sperme à Lausanne. Puis après, finalement, on a fait l'opération. Donc une semaine plus tard, une fois que l'opération était terminée, il fallait attendre à peu près un mois dans mon cas pour commencer la chimiothérapie. C'était la période Covid, donc c'était aussi un peu une période à risque. Donc j'ai rapidement fait à ce moment-là les vaccins Covid. Et finalement, après tout a commencé très vite. Dans mon cas, on a fait un traitement en trois semaines, donc un cycle. Donc c'était quand même assez rapide. Intense par contre sur les trois semaines. Une semaine tous les jours à l'hôpital en permanence avec... avec perfusion 6 litres par jour pour évacuer tout ça. Enfin, c'était intense. Après, les deux semaines suivantes, c'était qu'une séance par semaine, donc c'était plus léger. En gros, le traitement était lourd, mais pendant qu'on se fait traiter sur les trois semaines, ce n'est pas là où on sent le plus d'effets secondaires, un peu de nausées qui commencent à venir au fur et à mesure, et la fatigue, mais c'est surtout plus après. Très bonement, les cheveux tombent. L'immunité, ça faiblit vraiment. La fatigue qui reste aussi bien là. Il fallait vraiment faire attention, comme l'immunité était basse, de voir très peu de monde, ou alors à des distances importantes. Donc là, tous les amis qui venaient me voir, on faisait des fois des marges, mais on faisait à distance. Ça, c'était important. La seule personne qui avait le droit d'être plus proche que moi, c'était ma copine. Sinon, personne d'autre, même pas ma mère, même pas mon frère, rien. Puis du coup, ça a bien marché, on a fait ce qu'il fallait. On m'a dit, voilà, l'immunité... Elle peut remonter environ en six mois. Moi, c'est remonté en deux mois, donc j'étais content quand même. Je pense l'esprit positif aussi, en essayant de garder le moral, en se battant. Moi, j'allais quand même tous les jours marcher. Je faisais du vélo d'appartement, enfin, toutes des choses pour essayer de guérir plus vite. Ça a aidé aussi cette période-là. J'étais en révision pour le final de pharmacie. D'un côté, ça m'a permis de m'occuper l'esprit. Et j'ai révisé durant cette période où je devais être tranquille à la maison. Au milieu, j'ai fait une pause aussi avec un voyage en famille en Islande. À ce moment-là, on a marché tous les jours une vingtaine de kilomètres. Donc ça, ça a permis aussi d'évacuer les toxines. Tout ça, ça a fait du bien physiquement, mentalement.

  • Philippe

    Malgré la fatigue, vous arriviez quand même ? Malgré,

  • Romain

    oui. Donc ça, ça a permis aussi de bien évacuer, puis aller en avant. Continuer à combattre aussi. Et puis après, j'ai passé l'examen final. Ça s'est bien passé. Donc c'était un peu la victoire finale. Donc ça, c'était cool. Puis après, tout était bon. L'immunité était bonne. Tout était OK. Donc à ce moment-là, pour reprendre le sport, moi qui aime beaucoup le sport, Ça a pris un peu de temps quand même, parce qu'on est quand même bien affaibli. On n'a plus le corps qu'on avait avant. Donc, il faut se remettre en route. Il faut se décrasser. J'ai essayé un peu de recourir, mais vraiment, j'ai pris du temps. Je n'ai pas réussi tout de suite à me remettre.

  • Philippe

    J'allais dire, toute cette période que vous venez de nous raconter, elle a duré combien de temps, en fait ? Plusieurs mois ?

  • Romain

    En gros, après l'annonce, c'était l'opération. Un mois après, il y a eu trois semaines de traitement. Et après, deux mois pour remonter en immunité. Une fois que l'immunité était bonne, on était vers la fin de l'année. Une année plus tard, c'est à ce moment-là que j'ai décidé de faire le marathon en faisant une collecte de fonds pour la Ligue suisse contre le cancer. On a récolté à peu près 5 000 francs dans le but justement de soutenir que ce soit toutes les personnes qui sont atteintes du cancer, mais aussi de faire une prévention pour le cancer du testicule qui n'est pas le plus connu.

  • Philippe

    Ça, c'était un an après que vous avez réussi à faire le marathon de Lausanne en octobre 2022.

  • Romain

    Voilà, c'est ça, parce que j'ai été diagnostiqué en 2021. Et c'est pour ça qu'une année plus tard, j'ai fait ça. Et à ce moment-là, je n'avais encore jamais couru de ma vie un marathon. Donc, le plus long que j'avais fait, c'était 20 kilomètres. Mais le but, c'était vraiment de faire quelque chose d'impossible. En fait, je pense que tout est dans le mental. J'ai pu le travailler durant toute la période du cancer. Cette course, c'était un petit peu la connexion entre le psychologique que j'avais eu avant et puis remettre le physique en route aussi. Et puis, j'ai vu que ça a pu se produire. Après, c'est clair que ce n'était pas pour avoir un grand résultat. Ça a duré 5h58, donc c'était quand même un temps pas forcément parfait ni quoi que ce soit. Ce n'était pas le but d'avoir un temps excellent. Le but, c'était de faire une course longue et puis difficile d'accès. Et puis, ça s'est produit.

  • Philippe

    Oui, et puis comme vous disiez, le but aussi, c'était de communiquer autour de ça, de lever des fonds, ce que vous avez remarquablement réussi, et aussi de faire de la sensibilisation auprès du public et du jeune public.

  • Romain

    Voilà, oui, c'est ça le but. De sensibiliser tous les jeunes, parce que souvent ça arrive. plutôt entre 20 et 40 ans, donc quand on est plutôt jeune. Et puis c'est vrai que ce n'est pas à cet âge-là qu'on imagine avoir un cancer, même si à n'importe quel âge, ce n'est jamais agréable, mais ce n'est pas à cet âge-là qu'on pense avoir un cancer.

  • Philippe

    Oui, c'est ça. Et d'ailleurs, je me tourne vers le docteur Ramadani. Vous venez de dire, Romain, que les patients ont majoritairement entre 20 et 40 ans lorsqu'ils apprennent ce type de cancer des testicules. Comment on explique ça, que ce cancer, justement, soit plus agressif chez les jeunes ?

  • Dr Ramadani

    En effet, il y a. Pas d'explication exacte pourquoi il survient chez les jeunes patients. Nous constatons simplement que la prévalence est plus élevée dans cette tranche d'âge. Dans les pays développés, il y a une augmentation de l'incidence. Il y a des pays aussi développés où il n'y a pas énormément. Par exemple, au Japon, il y a juste 0,8 patients pour 100 000 habitants. Par exemple, en Suède, on trouve environ 7 nouveaux patients chaque année pour 100 000 habitants. C'est le cancer solide manol. plus courant chez les hommes âgés de 15 à 35 ans. Il est rare d'avoir l'âge de 15 ans ou après l'âge de 50 ans. En Suisse, on dénombre environ 440 nouveaux cas de cancer du testicule par an. Dans 8 en 5 des cas, les patients ont moins de 50 ans lorsque le diagnostic est posé. Pour vous donner quelques statistiques, il représente environ 1 à 2 de tout le cancer chez l'homme, 5 de toutes les tumeurs urologiques. A noter que c'est la première cause tumorale d'un décès chez l'homme jeune. Les chances de guérison du cancer des testicules sont souvent très bonnes, même à un stade avancé.

  • Philippe

    D'accord. Donc il y a quand même l'importance de le repérer tôt, ce qu'on disait tout à l'heure avec Romain, mais ce qui est aussi assez choquant dans ce qu'a raconté Romain, c'est qu'on peut être en parfaite santé, on peut ne pas consommer d'alcool, on peut être sportif, ne pas fumer, et pourtant être atteint par cette maladie. Ça doit être déroutant pour vous en tant que médecin quand vous expliquez ça à des patients qui ne s'y attendent pas du tout.

  • Dr Ramadani

    C'est paradoxal. Oui, c'est vrai, ça peut être choquant. C'est aussi difficile pour nous de devoir annoncer un diagnostic de tumeur à un jeune patient. En effet, dans le développement de tumeurs, on retrouve souvent comme facteur de risque le tabagisme, la consommation d'alcool, qui n'est pas le cas avec le cancer des testicules. C'est vrai qu'il y a quelques études où ils disent que la fumée de cannabis peut augmenter les risques. Par contre, il y a d'autres facteurs de risque, tels que la cryptorchidie, l'absence de tumeur. le testicule au niveau de la bouche. Le testicule, normalement, lors du développement embryonnaire, se trouve au niveau du ventre. Ils vont descendre, suivre un chemin jusqu'à la bourse. Normalement, les deux testicules doivent être présents dans la bourse. Ça, c'est les pédiatres qui vont mettre en évidence. C'est très important de traiter la cryptocédie, car de 7 à 10 de patients vont développer un cancer des testicules.

  • Philippe

    D'accord. Et dans l'histoire de Romain, il y a un autre point qui paraît quand même assez déroutant, c'est la rapidité de la prise en charge. Romain a parlé de quelques jours entre le diagnostic... et puis l'ablation du testicule avec la question du don de sperme, etc. Vous, en tant que médecin, comment vous faites pour accompagner au mieux le patient dans cette semaine qui passe tellement vite et qui doit être très difficile à gérer ?

  • Dr Ramadani

    Au vu du jeune âge du patient, nous essayons vraiment d'organiser une prise en charge la plus rapide possible. Il y a pas mal de choses à faire pendant une courte période de temps. Quand dans cette humeur, un des traitements finaux consiste à réaliser une ablation du testicule, avant, on a souvent des patients qui ont... pas encore créer une famille. Dans ce cas-là, on organise également une cryoconservation de sperme. Et ceci, d'autant plus que le patient doit, après la chirurgie, avoir aussi une chimiothérapie ou radiothérapie qui peuvent être toxiques pour le spermatozoïde.

  • Philippe

    Ah oui, c'est ça qui oblige à faire le don de sperme avant. Vous, vous travaillez du coup avec d'autres médecins, avec d'autres spécialistes au sein de l'hôpital également ?

  • Dr Ramadani

    Le moment qu'on a organisé l'ablation de la tumeur, de testicules, On a organisé la cure-préservation. On va faire un bilan d'extension par un scalaire thoracobdominal pour être sûr que le cancer est uniquement localisé au niveau des testicules, exclure les métastases. Ensuite, son cas va être présenté dans une colloque interdisciplinaire, on l'appelle le tumor board. Puis là, plusieurs spécialistes de domaines différents qui traitent le cancer vont discuter de définir la procédure optimale de traitement qu'on va proposer à un patient atteint d'un cancer.

  • Philippe

    Donc, dans ce fameux tumor board, on a également des radiologues, on retrouve des gynécologues dans le cadre d'autres types de cancers.

  • Dr Ramadani

    Il y a des radiologues, il y a des radioncologues, les pathologues vont être présents là et puis les oncologues également.

  • Philippe

    Très bien. Un point qui est toujours important dans notre podcast, sentez-vous bien, c'est la partie prévention. Et c'est intéressant aussi parce que Romain, je vous expliquais de courir le marathon, c'était aussi de faire de la prévention. Le cancer des testicules, c'est un cancer dont on entend peu parler encore. Est-ce qu'il y a... des moyens de prévention spécifiques dans le cadre du cancer des testicules ?

  • Dr Ramadani

    C'est un cancer qui, à le moment de découverte, il est peu symptomatique. En général, les patients vont sentir une masse. De temps en temps, ils vont décrire un petit tiraillement, une petite pésanteur au niveau de la bourse. Mais en général, c'est vraiment la masse qui va être palpée par eux-mêmes. Et puis dans ces cas-là, on conseille de réaliser des autopalpations en général une fois par mois, sous la douche quand la bourse est plus relâchée. et que ça facilite la palpation du testicule. Et puis, en cas qu'il touche une enduration ou une augmentation du volume du testicule, de consulter d'abord son médecin généraliste et par la suite, s'il y a une masse découverte, souvent le médecin généraliste adresse ses patients chez lui.

  • Philippe

    C'est toujours une des deux. En fait, c'est comme ça qu'on arrive à repérer. Justement, c'est une des deux bourses qui est différente quand on remarque une anomalie.

  • Dr Ramadani

    Mais c'est toujours bien d'avoir une palpation de deux testicules. Et s'il y a un changement, parce que c'est très rare que le cancer se présente dans les deux testicules, c'est entre 1 et 2% des cas. Mais l'enduration, c'est très frappant, ça veut dire l'augmentation du volume et l'enduration, parce qu'en général, le testicule a une consistance très souple.

  • Philippe

    D'accord, c'est là aussi où c'est entre guillemets bien fait. L'instinct nous fait penser quand même qu'il y a un truc qui dysfonctionne. C'est ce qui vous arrive aussi Romain ?

  • Romain

    Oui, je voyais tout de suite, c'était assez flagrant. Après, comme je n'ai pas fait d'autopalpation avant, je n'ai pas vu la différence, mais j'ai... tout de suite observer quelque chose de rigide du jour au lendemain, une fois sous la douche. Et après, je l'ai laissé patienter trois semaines, on pense. Donc ça disparaît très sans savoir trop ce que c'était. Mais au bout d'un moment, j'ai quand même consulté.

  • Philippe

    En plus, c'est vraiment un des points de départ de la campagne Movember, puisque quand Movember a été créée, c'était justement pour parler des sujets de santé masculine, parce qu'on sait que parfois, il y a un peu de pudeur, il y a un peu de retenue. Alors, on en parlait tout à l'heure avant l'enregistrement, avec les nouvelles générations, c'est plus facile d'aborder ces sujets. Donc, c'est vrai que du coup, on arrive plus facilement à parler de l'autopalpation, par exemple. C'était peut-être moins le cas avant.

  • Dr Ramadani

    Je pense que c'est le cas, parce qu'un exemple, c'est Romain, aujourd'hui, avec nous, qui est venu exprimer son parcours, ses difficultés, faire une sorte que le jeune d'aujourd'hui apprenne, réaliser des autopalpations occasionnelles dans l'année, et puis en cas vraiment de... présence d'une déformité, une enduration des testicules, de demander un avis médical.

  • Philippe

    Vous avez senti, Romain, justement, depuis deux, trois ans que vous avez beaucoup passé le message. C'est un message qui était audible et qui était écouté.

  • Romain

    J'ai l'impression que déjà mon entourage, ça leur a appris quelque chose. C'est vrai que comme c'est peu connu, dans tous mes amis, ils se sont dit qu'on va aussi contrôler. Maintenant, on ne savait pas forcément ça non plus, mais c'est quelque chose qui nous sensibilise. Au moins, ça leur a aussi fait passer un message.

  • Philippe

    Et c'est aussi, pour conclure, le sens de la soirée qui aura lieu le mercredi 20 novembre à la salle du conseil communal Place du Château à Nyon, avec la projection spéciale du film Retournez ma vie, un cancer avant 30 ans, et qui présente justement trois expériences de cancers différents avant 30 ans, dont votre expérience Romain. Vous avez déjà vu le film, vous avez déjà assisté à une projection ?

  • Romain

    Oui, alors il y a eu une première projection à Lausanne, où à ce moment-là, ils ont fait une première version d'une vingtaine de minutes, un peu plus courte. Ça a permis d'avoir des retours et ils ont pu prendre en compte certains commentaires et faire des adaptations. Ils ont rallongé un petit peu du coup pour atteindre maintenant 26 minutes en adaptant certains passages du film.

  • Philippe

    C'est ça. Et donc, du coup, la projection aura lieu à 18h30, sera suivie d'un bord de scène avec des échanges avec l'équipe du film. Vous serez là également, Romain ?

  • Romain

    Oui, on sera là. Le but, c'est qu'on soit un peu... Tous ceux qui ont joué dans le film seraient là. Et puis ceux qui ont bien sûr réalisé le documentaire. Le but, c'est qu'on soit tous là.

  • Philippe

    Super. Je sais qu'il y aura également des personnes de l'équipe médicaux soignantes du Gol. Docteur, vous ne serez pas là parce que vous êtes en colloque, c'est ça ?

  • Dr Ramadani

    Oui, mais alors, on va être à Paris, au congrès français d'Urologie.

  • Philippe

    C'est ça. Bon, donc, ce sera pour une prochaine. En tout cas, je n'ai pas encore vu le film, mais on en a dit beaucoup de bien. Donc, on vous invite, chers auditeurs et chères auditrices, si vous êtes sur Nyon ou en tout cas dans la région et que vous voulez y participer, à vous inscrire sur le site internet du Gol, www.gol.ch. Vous pouvez vous inscrire en ligne. Merci beaucoup Romain pour votre précieux témoignage. C'est toujours très intéressant et vraiment précieux d'avoir des retours de patients qui se confient sur leurs expériences. Merci beaucoup d'être venu à notre micro.

  • Romain

    Merci à vous Philippe. Une pensée pour une personne dans la famille actuellement qui est touchée par le cancer et j'espère que ça va être positif pour cette personne. Et aussi que tout le monde ait la force, le mental. Ça aide beaucoup la positivité pour optimiser le combat.

  • Philippe

    C'est très important, effectivement. Et d'ailleurs, je vais me conclure en vous demandant, comment vous allez aujourd'hui, Romain ? On dit que vous êtes en rémission.

  • Romain

    Je crois qu'on parle plutôt de cinq ans. On est vraiment en rémission. Là, je suis à un peu plus de trois ans. Donc oui, je peux dire que ça va beaucoup mieux. Et puis, les contrôles sont bons depuis qu'on les fait, après avoir été traités. Mais voilà, après, on ne guérit jamais du cancer. Il y a toujours un risque de récidive. Mais dans mon cas, c'est quand même un bon taux de guérison. On m'a parlé d'à peu près 98%. Donc, le risque de récidive de 2% est faible.

  • Philippe

    On vous souhaite que tout se passe bien et tout se poursuive bien. En tout cas, merci beaucoup et merci à toutes et à tous d'être restés à l'écoute de notre podcast. On compte également sur vos commentaires et partages. N'hésitez pas à faire connaître cet épisode autour de vous. Je rappelle également qu'il y avait déjà un épisode, donc là, c'était le cancer des testicules, aujourd'hui sur le cancer de la prostate, il y a un an. Et puis, si vous vivez dans la région myonnaise, on compte sur vous également pour être présents. à notre soirée du 20 novembre. Nous nous retrouverons une dernière fois en 2024, début décembre, pour un nouveau sujet santé d'actualité que je n'ai pas encore trouvé. Donc si vous avez des suggestions également à me faire, chers auditeurs, chères auditrices, je serai à l'écoute. Et puis d'ici là, abonnez-vous pour bien être notifié à la parution du prochain épisode. Merci beaucoup et sentez-vous bien.

Chapters

  • Introduction

    00:04

  • Le témoignage de Romain, soigné pour un cancer des testicules

    01:33

  • Le cancer des testicules, c'est quoi ?

    08:36

  • Prévenir le cancer des testicules, l'auto palpation

    12:56

  • Soirée Movember à Nyon, conclusion

    16:00

Description

Le mois de novembre est traditionnellement consacré à Movember dans le monde de la santé. C'est la contraction des mots novembre et moustache en anglais.


Movember est un mouvement de prévention santé lancé il y a vingt ans, qui a pour but de sensibiliser le grand public et de lever des fonds pour la recherche sur les maladies masculines. Il se déroule chaque année en novembre, invitant traditionnellement les hommes à se laisser pousser la moustache.


Pour évoquer Movember et plus particulièrement la lutte contre le cancer des testicules, qui représente en Suisse 2% des cancers chez l'homme, notre podcast santé accueille le Docteur Durrsim Ramadani, médecin agréé adjoint de l'unité d’urologie au GHOL, à l’Hôpital de Nyon. Il est accompagné de Romain, 28 ans, qui a été soigné pour un cancer des testicules et nous apporte son témoignage patient.


Le cancer des testicules touche plus particulièrement les personnes jeunes, les patients ont majoritairement entre 20 et 40 ans. La prévalence est plus élevée dans cette tranche d'âge mais ce n'est pas le cas dans tous les pays développés, par exemple au Japon où le taux d'incidence est très bas. C'est le cancer malin le plus courant chez les jeunes de 15 à 35 ans, il est rare après l'âge de 50 ans. En Suisse, on dénombre près de 500 nouveaux cas par an et dans 85% des cas, les patients ont moins de 50 ans lorsque le diagnostic est posé. Il représente 5% de toutes les tumeurs urologiques et c'est la première cause tumorale de décès chez l'homme jeune. Les chances de guérison du cancer des testicules sont souvent bonnes, même à un stade de diagnostic avancé. Surtout, il n’y a pas forcément de corrélation avec leur hygiène de vie comme l'explique Romain : on peut être sportif, boire peu, ne pas fumer, et être atteint par cette maladie… L'un des facteurs connu est la cryptorchidie, il est très important de la traiter car 7 à 10% des patients concernés vont développer par la suite un cancer des testicules.


Le témoignage de Romain permet de comprendre comment peut apparaître ce cancer, avec l'observation d'une masse sur le testicule, en remarquant à la douche quelque chose de plus dur, irrégulier, anormal. L'échographie permet de vérifier cette masse et si le diagnostic est inquiétant il s'agit alors de consulter un urologue en urgence. L'opération arrive très vite et le don de sperme doit être effectué très rapidement, avant l'ablation du testicule. Il s'agit ensuite de débuter la chimiothérapie si nécessaire et faire remonter son immunité.


Romain est l'exemple même de la personne qui "part au combat" contre le cancer et, un an après son opération, il s'est fixé un objectif sportif très élevé : courir un marathon pour la première fois de sa vie tout en faisant une collecte de fonds pour la Ligue suisse contre le cancer, afin de soutenir toutes les personnes qui souffrent du cancer et de transmettre un message de prévention sur le cancer des testicules, qui est un des moins connus. C'était important pour lui de sensibiliser les jeunes car on ne pense pas forcément à souffrir d'un cancer entre 20 et 40 ans.


C'est un cancer qui est peu symptomatique : le patient va au mieux sentir une masse. C'est pourquoi le médecin urologue conseille de réaliser une auto palpation, en général une fois par mois sous la douche lorsque la bourse est plus relâchée, cela facilite la palpation du testicule. Si la personne touche une induration ou augmentation de la masse du testicule, il s'agit ensuite d'en parler rapidement à son médecin traitant. Malgré une certaine pudeur ou retenue masculine, cette sensibilisation sur les sujets de santé masculine comme l'auto palpation est fondamentale à l'occasion de Movember.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Romain

    Et à ce moment-là, je n'avais encore jamais couru de ma vie un marathon. Le plus long que j'avais fait, c'était 20 kilomètres. Mais le but, c'était vraiment de faire quelque chose d'impossible. Je pense que tout est dans le mental. J'ai pu le travailler durant toute la période du cancer. Cette course, c'était un petit peu la connexion entre le psychologique que j'avais eu avant et puis remettre le physique en route aussi. Et puis j'ai vu que ça a pu se produire.

  • Philippe

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue pour un nouvel épisode du podcast Santé-vous bien. Nous nous retrouvons en ce mois de novembre 2024 pour un quinzième numéro et forcément qui dit mois de novembre dit épisode consacré à Movember. C'est pas la première fois parce que l'année dernière nous avions déjà consacré un podcast sur cette thématique entouré du docteur Karim Kellou et de deux patients. Nous avions traité du sujet du cancer de la prostate, le cinquième épisode de notre série que je vous invite à réécouter sur votre plateforme de podcast favorite. En attendant, aujourd'hui, nous nous retrouvons dans le cadre du mois de sensibilisation aux maladies masculines pour évoquer ensemble le sujet du cancer des testicules. Et avant de vous présenter nos invités, je voudrais vous informer que le mercredi 20 novembre aura lieu à la salle communale de Nyon une projection du film Retourner ma vie un film avec trois témoignages de personnes qui ont vécu un cancer avant 30 ans, un film réalisé par Manu Zirnel des Darcy Christen qui... permet de raconter ces histoires singulières tout en faisant la prévention du cancer chez les jeunes. Cette projection qui a lieu à 18h30 est ouverte à tous, l'entrée est gratuite il vous suffit donc de réserver en ligne sur le site internet du Gol www.gol.ch En attendant aujourd'hui, j'ai la chance d'être accompagné du docteur Dursim Ramadani, médecin agréé, adjoint de l'unité d'urologie à l'hôpital de Nyon. Bonjour docteur.

  • Dr Ramadani

    Bonjour.

  • Philippe

    Et de Romain également, 28 ans, qui a été soigné en 2021 pour un cancer des testicules au Gol et qui va nous apporter son témoignage patient aujourd'hui. Bonjour Romain.

  • Romain

    Bonjour.

  • Philippe

    Si j'entre dans le vif du sujet, en Suisse, le cancer des testicules représente environ 2% des cancers chez les hommes et touche souvent des personnes jeunes. C'est ce qui vous est arrivé Romain. Est-ce que vous pouvez nous raconter en quelques mots comment vous avez découvert l'existence de ce cancer ?

  • Romain

    Tout a commencé avec une observation d'une sorte de masse sur le testicule. Donc simplement à la douche, une fois je remarque que c'est un peu plus dur, que c'est un peu… irrégulier, sans faire forcément de douleur, mais c'est juste que ce n'était pas normal. Alors au début, je me suis dit que c'était un kyste ou quelque chose comme ça et que ça allait passer. Donc j'ai attendu à peu près trois semaines. Après, au bout d'un moment, la première chose qu'il fallait faire, c'était voir le médecin de famille, juste qui m'aiguille où c'est que je devais aller. Il m'a dit qu'il y a soit la possibilité d'un kyste, soit des varices, ou alors si vraiment ce serait possible un cancer. Le jour même, j'ai tout de suite eu l'échographie quelques heures plus tard. Et ensuite, ils m'ont assez rapidement dit que c'était un peu plus urgent que ce que je pensais. Du coup, ils m'ont dit, voilà, vous avez trois noms d'urologues. Le premier qui vous répond, vous y allez.

  • Philippe

    Vous n'aviez pas d'autres problèmes de santé ou d'autres signes inquiétants ? C'est juste cette masse que vous aviez sentie, en fait ?

  • Romain

    Oui, je suis en bon état de santé. J'ai du sport, alimentation saine. Dans la famille, on n'a pas forcément entendu plus que ça parler de ce type de cancer non plus ou alors d'un cancer plus particulièrement. Et du coup, non, je n'ai pas compris pourquoi ça. C'était un peu étonnant, donc forcément, on se demande. pourquoi.

  • Philippe

    Et derrière, tout se passe très vite, comme vous l'avez expliqué.

  • Romain

    Oui, alors après, tout est très bien ordonné, coordonné, tout ça organisé. Rapidement, une semaine après le rendez-vous avec le docteur Ramadani, on a directement été faire l'opération. Ça allait très vite. Dans cette semaine-là, il fallait que je fasse le don de sperme aussi. Donc, c'est aussi quelque chose qui est un peu déstabilisante quand on apprend ce genre de nouvelles. Il faut aller faire probablement notre progéniture future. Donc, c'est vraiment à cet âge-là, on y pense peut-être. peut-être pas encore tout de suite, mais il faut y penser à ce moment-là. Et là,

  • Philippe

    vous aviez une semaine pour vous décider ?

  • Romain

    Oui, je suis allé le jour même. Au bout d'un moment, l'adrénaline, elle prend le dessus et on fait tout ce qu'il faut faire, puis il faut y aller. Le moment qui est plus choquant, c'est quand on apprend la nouvelle. Le jour même, c'est un peu déstabilisant, on ne comprend pas trop tout ça. Mais après, dès qu'on nous dit ce qu'il faut faire, on y va. Le but, c'est de s'en sortir, de se combattre. Et moi, j'ai tout fait ce que je pouvais. J'ai été faire ce don du sperme à Lausanne. Puis après, finalement, on a fait l'opération. Donc une semaine plus tard, une fois que l'opération était terminée, il fallait attendre à peu près un mois dans mon cas pour commencer la chimiothérapie. C'était la période Covid, donc c'était aussi un peu une période à risque. Donc j'ai rapidement fait à ce moment-là les vaccins Covid. Et finalement, après tout a commencé très vite. Dans mon cas, on a fait un traitement en trois semaines, donc un cycle. Donc c'était quand même assez rapide. Intense par contre sur les trois semaines. Une semaine tous les jours à l'hôpital en permanence avec... avec perfusion 6 litres par jour pour évacuer tout ça. Enfin, c'était intense. Après, les deux semaines suivantes, c'était qu'une séance par semaine, donc c'était plus léger. En gros, le traitement était lourd, mais pendant qu'on se fait traiter sur les trois semaines, ce n'est pas là où on sent le plus d'effets secondaires, un peu de nausées qui commencent à venir au fur et à mesure, et la fatigue, mais c'est surtout plus après. Très bonement, les cheveux tombent. L'immunité, ça faiblit vraiment. La fatigue qui reste aussi bien là. Il fallait vraiment faire attention, comme l'immunité était basse, de voir très peu de monde, ou alors à des distances importantes. Donc là, tous les amis qui venaient me voir, on faisait des fois des marges, mais on faisait à distance. Ça, c'était important. La seule personne qui avait le droit d'être plus proche que moi, c'était ma copine. Sinon, personne d'autre, même pas ma mère, même pas mon frère, rien. Puis du coup, ça a bien marché, on a fait ce qu'il fallait. On m'a dit, voilà, l'immunité... Elle peut remonter environ en six mois. Moi, c'est remonté en deux mois, donc j'étais content quand même. Je pense l'esprit positif aussi, en essayant de garder le moral, en se battant. Moi, j'allais quand même tous les jours marcher. Je faisais du vélo d'appartement, enfin, toutes des choses pour essayer de guérir plus vite. Ça a aidé aussi cette période-là. J'étais en révision pour le final de pharmacie. D'un côté, ça m'a permis de m'occuper l'esprit. Et j'ai révisé durant cette période où je devais être tranquille à la maison. Au milieu, j'ai fait une pause aussi avec un voyage en famille en Islande. À ce moment-là, on a marché tous les jours une vingtaine de kilomètres. Donc ça, ça a permis aussi d'évacuer les toxines. Tout ça, ça a fait du bien physiquement, mentalement.

  • Philippe

    Malgré la fatigue, vous arriviez quand même ? Malgré,

  • Romain

    oui. Donc ça, ça a permis aussi de bien évacuer, puis aller en avant. Continuer à combattre aussi. Et puis après, j'ai passé l'examen final. Ça s'est bien passé. Donc c'était un peu la victoire finale. Donc ça, c'était cool. Puis après, tout était bon. L'immunité était bonne. Tout était OK. Donc à ce moment-là, pour reprendre le sport, moi qui aime beaucoup le sport, Ça a pris un peu de temps quand même, parce qu'on est quand même bien affaibli. On n'a plus le corps qu'on avait avant. Donc, il faut se remettre en route. Il faut se décrasser. J'ai essayé un peu de recourir, mais vraiment, j'ai pris du temps. Je n'ai pas réussi tout de suite à me remettre.

  • Philippe

    J'allais dire, toute cette période que vous venez de nous raconter, elle a duré combien de temps, en fait ? Plusieurs mois ?

  • Romain

    En gros, après l'annonce, c'était l'opération. Un mois après, il y a eu trois semaines de traitement. Et après, deux mois pour remonter en immunité. Une fois que l'immunité était bonne, on était vers la fin de l'année. Une année plus tard, c'est à ce moment-là que j'ai décidé de faire le marathon en faisant une collecte de fonds pour la Ligue suisse contre le cancer. On a récolté à peu près 5 000 francs dans le but justement de soutenir que ce soit toutes les personnes qui sont atteintes du cancer, mais aussi de faire une prévention pour le cancer du testicule qui n'est pas le plus connu.

  • Philippe

    Ça, c'était un an après que vous avez réussi à faire le marathon de Lausanne en octobre 2022.

  • Romain

    Voilà, c'est ça, parce que j'ai été diagnostiqué en 2021. Et c'est pour ça qu'une année plus tard, j'ai fait ça. Et à ce moment-là, je n'avais encore jamais couru de ma vie un marathon. Donc, le plus long que j'avais fait, c'était 20 kilomètres. Mais le but, c'était vraiment de faire quelque chose d'impossible. En fait, je pense que tout est dans le mental. J'ai pu le travailler durant toute la période du cancer. Cette course, c'était un petit peu la connexion entre le psychologique que j'avais eu avant et puis remettre le physique en route aussi. Et puis, j'ai vu que ça a pu se produire. Après, c'est clair que ce n'était pas pour avoir un grand résultat. Ça a duré 5h58, donc c'était quand même un temps pas forcément parfait ni quoi que ce soit. Ce n'était pas le but d'avoir un temps excellent. Le but, c'était de faire une course longue et puis difficile d'accès. Et puis, ça s'est produit.

  • Philippe

    Oui, et puis comme vous disiez, le but aussi, c'était de communiquer autour de ça, de lever des fonds, ce que vous avez remarquablement réussi, et aussi de faire de la sensibilisation auprès du public et du jeune public.

  • Romain

    Voilà, oui, c'est ça le but. De sensibiliser tous les jeunes, parce que souvent ça arrive. plutôt entre 20 et 40 ans, donc quand on est plutôt jeune. Et puis c'est vrai que ce n'est pas à cet âge-là qu'on imagine avoir un cancer, même si à n'importe quel âge, ce n'est jamais agréable, mais ce n'est pas à cet âge-là qu'on pense avoir un cancer.

  • Philippe

    Oui, c'est ça. Et d'ailleurs, je me tourne vers le docteur Ramadani. Vous venez de dire, Romain, que les patients ont majoritairement entre 20 et 40 ans lorsqu'ils apprennent ce type de cancer des testicules. Comment on explique ça, que ce cancer, justement, soit plus agressif chez les jeunes ?

  • Dr Ramadani

    En effet, il y a. Pas d'explication exacte pourquoi il survient chez les jeunes patients. Nous constatons simplement que la prévalence est plus élevée dans cette tranche d'âge. Dans les pays développés, il y a une augmentation de l'incidence. Il y a des pays aussi développés où il n'y a pas énormément. Par exemple, au Japon, il y a juste 0,8 patients pour 100 000 habitants. Par exemple, en Suède, on trouve environ 7 nouveaux patients chaque année pour 100 000 habitants. C'est le cancer solide manol. plus courant chez les hommes âgés de 15 à 35 ans. Il est rare d'avoir l'âge de 15 ans ou après l'âge de 50 ans. En Suisse, on dénombre environ 440 nouveaux cas de cancer du testicule par an. Dans 8 en 5 des cas, les patients ont moins de 50 ans lorsque le diagnostic est posé. Pour vous donner quelques statistiques, il représente environ 1 à 2 de tout le cancer chez l'homme, 5 de toutes les tumeurs urologiques. A noter que c'est la première cause tumorale d'un décès chez l'homme jeune. Les chances de guérison du cancer des testicules sont souvent très bonnes, même à un stade avancé.

  • Philippe

    D'accord. Donc il y a quand même l'importance de le repérer tôt, ce qu'on disait tout à l'heure avec Romain, mais ce qui est aussi assez choquant dans ce qu'a raconté Romain, c'est qu'on peut être en parfaite santé, on peut ne pas consommer d'alcool, on peut être sportif, ne pas fumer, et pourtant être atteint par cette maladie. Ça doit être déroutant pour vous en tant que médecin quand vous expliquez ça à des patients qui ne s'y attendent pas du tout.

  • Dr Ramadani

    C'est paradoxal. Oui, c'est vrai, ça peut être choquant. C'est aussi difficile pour nous de devoir annoncer un diagnostic de tumeur à un jeune patient. En effet, dans le développement de tumeurs, on retrouve souvent comme facteur de risque le tabagisme, la consommation d'alcool, qui n'est pas le cas avec le cancer des testicules. C'est vrai qu'il y a quelques études où ils disent que la fumée de cannabis peut augmenter les risques. Par contre, il y a d'autres facteurs de risque, tels que la cryptorchidie, l'absence de tumeur. le testicule au niveau de la bouche. Le testicule, normalement, lors du développement embryonnaire, se trouve au niveau du ventre. Ils vont descendre, suivre un chemin jusqu'à la bourse. Normalement, les deux testicules doivent être présents dans la bourse. Ça, c'est les pédiatres qui vont mettre en évidence. C'est très important de traiter la cryptocédie, car de 7 à 10 de patients vont développer un cancer des testicules.

  • Philippe

    D'accord. Et dans l'histoire de Romain, il y a un autre point qui paraît quand même assez déroutant, c'est la rapidité de la prise en charge. Romain a parlé de quelques jours entre le diagnostic... et puis l'ablation du testicule avec la question du don de sperme, etc. Vous, en tant que médecin, comment vous faites pour accompagner au mieux le patient dans cette semaine qui passe tellement vite et qui doit être très difficile à gérer ?

  • Dr Ramadani

    Au vu du jeune âge du patient, nous essayons vraiment d'organiser une prise en charge la plus rapide possible. Il y a pas mal de choses à faire pendant une courte période de temps. Quand dans cette humeur, un des traitements finaux consiste à réaliser une ablation du testicule, avant, on a souvent des patients qui ont... pas encore créer une famille. Dans ce cas-là, on organise également une cryoconservation de sperme. Et ceci, d'autant plus que le patient doit, après la chirurgie, avoir aussi une chimiothérapie ou radiothérapie qui peuvent être toxiques pour le spermatozoïde.

  • Philippe

    Ah oui, c'est ça qui oblige à faire le don de sperme avant. Vous, vous travaillez du coup avec d'autres médecins, avec d'autres spécialistes au sein de l'hôpital également ?

  • Dr Ramadani

    Le moment qu'on a organisé l'ablation de la tumeur, de testicules, On a organisé la cure-préservation. On va faire un bilan d'extension par un scalaire thoracobdominal pour être sûr que le cancer est uniquement localisé au niveau des testicules, exclure les métastases. Ensuite, son cas va être présenté dans une colloque interdisciplinaire, on l'appelle le tumor board. Puis là, plusieurs spécialistes de domaines différents qui traitent le cancer vont discuter de définir la procédure optimale de traitement qu'on va proposer à un patient atteint d'un cancer.

  • Philippe

    Donc, dans ce fameux tumor board, on a également des radiologues, on retrouve des gynécologues dans le cadre d'autres types de cancers.

  • Dr Ramadani

    Il y a des radiologues, il y a des radioncologues, les pathologues vont être présents là et puis les oncologues également.

  • Philippe

    Très bien. Un point qui est toujours important dans notre podcast, sentez-vous bien, c'est la partie prévention. Et c'est intéressant aussi parce que Romain, je vous expliquais de courir le marathon, c'était aussi de faire de la prévention. Le cancer des testicules, c'est un cancer dont on entend peu parler encore. Est-ce qu'il y a... des moyens de prévention spécifiques dans le cadre du cancer des testicules ?

  • Dr Ramadani

    C'est un cancer qui, à le moment de découverte, il est peu symptomatique. En général, les patients vont sentir une masse. De temps en temps, ils vont décrire un petit tiraillement, une petite pésanteur au niveau de la bourse. Mais en général, c'est vraiment la masse qui va être palpée par eux-mêmes. Et puis dans ces cas-là, on conseille de réaliser des autopalpations en général une fois par mois, sous la douche quand la bourse est plus relâchée. et que ça facilite la palpation du testicule. Et puis, en cas qu'il touche une enduration ou une augmentation du volume du testicule, de consulter d'abord son médecin généraliste et par la suite, s'il y a une masse découverte, souvent le médecin généraliste adresse ses patients chez lui.

  • Philippe

    C'est toujours une des deux. En fait, c'est comme ça qu'on arrive à repérer. Justement, c'est une des deux bourses qui est différente quand on remarque une anomalie.

  • Dr Ramadani

    Mais c'est toujours bien d'avoir une palpation de deux testicules. Et s'il y a un changement, parce que c'est très rare que le cancer se présente dans les deux testicules, c'est entre 1 et 2% des cas. Mais l'enduration, c'est très frappant, ça veut dire l'augmentation du volume et l'enduration, parce qu'en général, le testicule a une consistance très souple.

  • Philippe

    D'accord, c'est là aussi où c'est entre guillemets bien fait. L'instinct nous fait penser quand même qu'il y a un truc qui dysfonctionne. C'est ce qui vous arrive aussi Romain ?

  • Romain

    Oui, je voyais tout de suite, c'était assez flagrant. Après, comme je n'ai pas fait d'autopalpation avant, je n'ai pas vu la différence, mais j'ai... tout de suite observer quelque chose de rigide du jour au lendemain, une fois sous la douche. Et après, je l'ai laissé patienter trois semaines, on pense. Donc ça disparaît très sans savoir trop ce que c'était. Mais au bout d'un moment, j'ai quand même consulté.

  • Philippe

    En plus, c'est vraiment un des points de départ de la campagne Movember, puisque quand Movember a été créée, c'était justement pour parler des sujets de santé masculine, parce qu'on sait que parfois, il y a un peu de pudeur, il y a un peu de retenue. Alors, on en parlait tout à l'heure avant l'enregistrement, avec les nouvelles générations, c'est plus facile d'aborder ces sujets. Donc, c'est vrai que du coup, on arrive plus facilement à parler de l'autopalpation, par exemple. C'était peut-être moins le cas avant.

  • Dr Ramadani

    Je pense que c'est le cas, parce qu'un exemple, c'est Romain, aujourd'hui, avec nous, qui est venu exprimer son parcours, ses difficultés, faire une sorte que le jeune d'aujourd'hui apprenne, réaliser des autopalpations occasionnelles dans l'année, et puis en cas vraiment de... présence d'une déformité, une enduration des testicules, de demander un avis médical.

  • Philippe

    Vous avez senti, Romain, justement, depuis deux, trois ans que vous avez beaucoup passé le message. C'est un message qui était audible et qui était écouté.

  • Romain

    J'ai l'impression que déjà mon entourage, ça leur a appris quelque chose. C'est vrai que comme c'est peu connu, dans tous mes amis, ils se sont dit qu'on va aussi contrôler. Maintenant, on ne savait pas forcément ça non plus, mais c'est quelque chose qui nous sensibilise. Au moins, ça leur a aussi fait passer un message.

  • Philippe

    Et c'est aussi, pour conclure, le sens de la soirée qui aura lieu le mercredi 20 novembre à la salle du conseil communal Place du Château à Nyon, avec la projection spéciale du film Retournez ma vie, un cancer avant 30 ans, et qui présente justement trois expériences de cancers différents avant 30 ans, dont votre expérience Romain. Vous avez déjà vu le film, vous avez déjà assisté à une projection ?

  • Romain

    Oui, alors il y a eu une première projection à Lausanne, où à ce moment-là, ils ont fait une première version d'une vingtaine de minutes, un peu plus courte. Ça a permis d'avoir des retours et ils ont pu prendre en compte certains commentaires et faire des adaptations. Ils ont rallongé un petit peu du coup pour atteindre maintenant 26 minutes en adaptant certains passages du film.

  • Philippe

    C'est ça. Et donc, du coup, la projection aura lieu à 18h30, sera suivie d'un bord de scène avec des échanges avec l'équipe du film. Vous serez là également, Romain ?

  • Romain

    Oui, on sera là. Le but, c'est qu'on soit un peu... Tous ceux qui ont joué dans le film seraient là. Et puis ceux qui ont bien sûr réalisé le documentaire. Le but, c'est qu'on soit tous là.

  • Philippe

    Super. Je sais qu'il y aura également des personnes de l'équipe médicaux soignantes du Gol. Docteur, vous ne serez pas là parce que vous êtes en colloque, c'est ça ?

  • Dr Ramadani

    Oui, mais alors, on va être à Paris, au congrès français d'Urologie.

  • Philippe

    C'est ça. Bon, donc, ce sera pour une prochaine. En tout cas, je n'ai pas encore vu le film, mais on en a dit beaucoup de bien. Donc, on vous invite, chers auditeurs et chères auditrices, si vous êtes sur Nyon ou en tout cas dans la région et que vous voulez y participer, à vous inscrire sur le site internet du Gol, www.gol.ch. Vous pouvez vous inscrire en ligne. Merci beaucoup Romain pour votre précieux témoignage. C'est toujours très intéressant et vraiment précieux d'avoir des retours de patients qui se confient sur leurs expériences. Merci beaucoup d'être venu à notre micro.

  • Romain

    Merci à vous Philippe. Une pensée pour une personne dans la famille actuellement qui est touchée par le cancer et j'espère que ça va être positif pour cette personne. Et aussi que tout le monde ait la force, le mental. Ça aide beaucoup la positivité pour optimiser le combat.

  • Philippe

    C'est très important, effectivement. Et d'ailleurs, je vais me conclure en vous demandant, comment vous allez aujourd'hui, Romain ? On dit que vous êtes en rémission.

  • Romain

    Je crois qu'on parle plutôt de cinq ans. On est vraiment en rémission. Là, je suis à un peu plus de trois ans. Donc oui, je peux dire que ça va beaucoup mieux. Et puis, les contrôles sont bons depuis qu'on les fait, après avoir été traités. Mais voilà, après, on ne guérit jamais du cancer. Il y a toujours un risque de récidive. Mais dans mon cas, c'est quand même un bon taux de guérison. On m'a parlé d'à peu près 98%. Donc, le risque de récidive de 2% est faible.

  • Philippe

    On vous souhaite que tout se passe bien et tout se poursuive bien. En tout cas, merci beaucoup et merci à toutes et à tous d'être restés à l'écoute de notre podcast. On compte également sur vos commentaires et partages. N'hésitez pas à faire connaître cet épisode autour de vous. Je rappelle également qu'il y avait déjà un épisode, donc là, c'était le cancer des testicules, aujourd'hui sur le cancer de la prostate, il y a un an. Et puis, si vous vivez dans la région myonnaise, on compte sur vous également pour être présents. à notre soirée du 20 novembre. Nous nous retrouverons une dernière fois en 2024, début décembre, pour un nouveau sujet santé d'actualité que je n'ai pas encore trouvé. Donc si vous avez des suggestions également à me faire, chers auditeurs, chères auditrices, je serai à l'écoute. Et puis d'ici là, abonnez-vous pour bien être notifié à la parution du prochain épisode. Merci beaucoup et sentez-vous bien.

Chapters

  • Introduction

    00:04

  • Le témoignage de Romain, soigné pour un cancer des testicules

    01:33

  • Le cancer des testicules, c'est quoi ?

    08:36

  • Prévenir le cancer des testicules, l'auto palpation

    12:56

  • Soirée Movember à Nyon, conclusion

    16:00

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Description

Le mois de novembre est traditionnellement consacré à Movember dans le monde de la santé. C'est la contraction des mots novembre et moustache en anglais.


Movember est un mouvement de prévention santé lancé il y a vingt ans, qui a pour but de sensibiliser le grand public et de lever des fonds pour la recherche sur les maladies masculines. Il se déroule chaque année en novembre, invitant traditionnellement les hommes à se laisser pousser la moustache.


Pour évoquer Movember et plus particulièrement la lutte contre le cancer des testicules, qui représente en Suisse 2% des cancers chez l'homme, notre podcast santé accueille le Docteur Durrsim Ramadani, médecin agréé adjoint de l'unité d’urologie au GHOL, à l’Hôpital de Nyon. Il est accompagné de Romain, 28 ans, qui a été soigné pour un cancer des testicules et nous apporte son témoignage patient.


Le cancer des testicules touche plus particulièrement les personnes jeunes, les patients ont majoritairement entre 20 et 40 ans. La prévalence est plus élevée dans cette tranche d'âge mais ce n'est pas le cas dans tous les pays développés, par exemple au Japon où le taux d'incidence est très bas. C'est le cancer malin le plus courant chez les jeunes de 15 à 35 ans, il est rare après l'âge de 50 ans. En Suisse, on dénombre près de 500 nouveaux cas par an et dans 85% des cas, les patients ont moins de 50 ans lorsque le diagnostic est posé. Il représente 5% de toutes les tumeurs urologiques et c'est la première cause tumorale de décès chez l'homme jeune. Les chances de guérison du cancer des testicules sont souvent bonnes, même à un stade de diagnostic avancé. Surtout, il n’y a pas forcément de corrélation avec leur hygiène de vie comme l'explique Romain : on peut être sportif, boire peu, ne pas fumer, et être atteint par cette maladie… L'un des facteurs connu est la cryptorchidie, il est très important de la traiter car 7 à 10% des patients concernés vont développer par la suite un cancer des testicules.


Le témoignage de Romain permet de comprendre comment peut apparaître ce cancer, avec l'observation d'une masse sur le testicule, en remarquant à la douche quelque chose de plus dur, irrégulier, anormal. L'échographie permet de vérifier cette masse et si le diagnostic est inquiétant il s'agit alors de consulter un urologue en urgence. L'opération arrive très vite et le don de sperme doit être effectué très rapidement, avant l'ablation du testicule. Il s'agit ensuite de débuter la chimiothérapie si nécessaire et faire remonter son immunité.


Romain est l'exemple même de la personne qui "part au combat" contre le cancer et, un an après son opération, il s'est fixé un objectif sportif très élevé : courir un marathon pour la première fois de sa vie tout en faisant une collecte de fonds pour la Ligue suisse contre le cancer, afin de soutenir toutes les personnes qui souffrent du cancer et de transmettre un message de prévention sur le cancer des testicules, qui est un des moins connus. C'était important pour lui de sensibiliser les jeunes car on ne pense pas forcément à souffrir d'un cancer entre 20 et 40 ans.


C'est un cancer qui est peu symptomatique : le patient va au mieux sentir une masse. C'est pourquoi le médecin urologue conseille de réaliser une auto palpation, en général une fois par mois sous la douche lorsque la bourse est plus relâchée, cela facilite la palpation du testicule. Si la personne touche une induration ou augmentation de la masse du testicule, il s'agit ensuite d'en parler rapidement à son médecin traitant. Malgré une certaine pudeur ou retenue masculine, cette sensibilisation sur les sujets de santé masculine comme l'auto palpation est fondamentale à l'occasion de Movember.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Romain

    Et à ce moment-là, je n'avais encore jamais couru de ma vie un marathon. Le plus long que j'avais fait, c'était 20 kilomètres. Mais le but, c'était vraiment de faire quelque chose d'impossible. Je pense que tout est dans le mental. J'ai pu le travailler durant toute la période du cancer. Cette course, c'était un petit peu la connexion entre le psychologique que j'avais eu avant et puis remettre le physique en route aussi. Et puis j'ai vu que ça a pu se produire.

  • Philippe

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue pour un nouvel épisode du podcast Santé-vous bien. Nous nous retrouvons en ce mois de novembre 2024 pour un quinzième numéro et forcément qui dit mois de novembre dit épisode consacré à Movember. C'est pas la première fois parce que l'année dernière nous avions déjà consacré un podcast sur cette thématique entouré du docteur Karim Kellou et de deux patients. Nous avions traité du sujet du cancer de la prostate, le cinquième épisode de notre série que je vous invite à réécouter sur votre plateforme de podcast favorite. En attendant, aujourd'hui, nous nous retrouvons dans le cadre du mois de sensibilisation aux maladies masculines pour évoquer ensemble le sujet du cancer des testicules. Et avant de vous présenter nos invités, je voudrais vous informer que le mercredi 20 novembre aura lieu à la salle communale de Nyon une projection du film Retourner ma vie un film avec trois témoignages de personnes qui ont vécu un cancer avant 30 ans, un film réalisé par Manu Zirnel des Darcy Christen qui... permet de raconter ces histoires singulières tout en faisant la prévention du cancer chez les jeunes. Cette projection qui a lieu à 18h30 est ouverte à tous, l'entrée est gratuite il vous suffit donc de réserver en ligne sur le site internet du Gol www.gol.ch En attendant aujourd'hui, j'ai la chance d'être accompagné du docteur Dursim Ramadani, médecin agréé, adjoint de l'unité d'urologie à l'hôpital de Nyon. Bonjour docteur.

  • Dr Ramadani

    Bonjour.

  • Philippe

    Et de Romain également, 28 ans, qui a été soigné en 2021 pour un cancer des testicules au Gol et qui va nous apporter son témoignage patient aujourd'hui. Bonjour Romain.

  • Romain

    Bonjour.

  • Philippe

    Si j'entre dans le vif du sujet, en Suisse, le cancer des testicules représente environ 2% des cancers chez les hommes et touche souvent des personnes jeunes. C'est ce qui vous est arrivé Romain. Est-ce que vous pouvez nous raconter en quelques mots comment vous avez découvert l'existence de ce cancer ?

  • Romain

    Tout a commencé avec une observation d'une sorte de masse sur le testicule. Donc simplement à la douche, une fois je remarque que c'est un peu plus dur, que c'est un peu… irrégulier, sans faire forcément de douleur, mais c'est juste que ce n'était pas normal. Alors au début, je me suis dit que c'était un kyste ou quelque chose comme ça et que ça allait passer. Donc j'ai attendu à peu près trois semaines. Après, au bout d'un moment, la première chose qu'il fallait faire, c'était voir le médecin de famille, juste qui m'aiguille où c'est que je devais aller. Il m'a dit qu'il y a soit la possibilité d'un kyste, soit des varices, ou alors si vraiment ce serait possible un cancer. Le jour même, j'ai tout de suite eu l'échographie quelques heures plus tard. Et ensuite, ils m'ont assez rapidement dit que c'était un peu plus urgent que ce que je pensais. Du coup, ils m'ont dit, voilà, vous avez trois noms d'urologues. Le premier qui vous répond, vous y allez.

  • Philippe

    Vous n'aviez pas d'autres problèmes de santé ou d'autres signes inquiétants ? C'est juste cette masse que vous aviez sentie, en fait ?

  • Romain

    Oui, je suis en bon état de santé. J'ai du sport, alimentation saine. Dans la famille, on n'a pas forcément entendu plus que ça parler de ce type de cancer non plus ou alors d'un cancer plus particulièrement. Et du coup, non, je n'ai pas compris pourquoi ça. C'était un peu étonnant, donc forcément, on se demande. pourquoi.

  • Philippe

    Et derrière, tout se passe très vite, comme vous l'avez expliqué.

  • Romain

    Oui, alors après, tout est très bien ordonné, coordonné, tout ça organisé. Rapidement, une semaine après le rendez-vous avec le docteur Ramadani, on a directement été faire l'opération. Ça allait très vite. Dans cette semaine-là, il fallait que je fasse le don de sperme aussi. Donc, c'est aussi quelque chose qui est un peu déstabilisante quand on apprend ce genre de nouvelles. Il faut aller faire probablement notre progéniture future. Donc, c'est vraiment à cet âge-là, on y pense peut-être. peut-être pas encore tout de suite, mais il faut y penser à ce moment-là. Et là,

  • Philippe

    vous aviez une semaine pour vous décider ?

  • Romain

    Oui, je suis allé le jour même. Au bout d'un moment, l'adrénaline, elle prend le dessus et on fait tout ce qu'il faut faire, puis il faut y aller. Le moment qui est plus choquant, c'est quand on apprend la nouvelle. Le jour même, c'est un peu déstabilisant, on ne comprend pas trop tout ça. Mais après, dès qu'on nous dit ce qu'il faut faire, on y va. Le but, c'est de s'en sortir, de se combattre. Et moi, j'ai tout fait ce que je pouvais. J'ai été faire ce don du sperme à Lausanne. Puis après, finalement, on a fait l'opération. Donc une semaine plus tard, une fois que l'opération était terminée, il fallait attendre à peu près un mois dans mon cas pour commencer la chimiothérapie. C'était la période Covid, donc c'était aussi un peu une période à risque. Donc j'ai rapidement fait à ce moment-là les vaccins Covid. Et finalement, après tout a commencé très vite. Dans mon cas, on a fait un traitement en trois semaines, donc un cycle. Donc c'était quand même assez rapide. Intense par contre sur les trois semaines. Une semaine tous les jours à l'hôpital en permanence avec... avec perfusion 6 litres par jour pour évacuer tout ça. Enfin, c'était intense. Après, les deux semaines suivantes, c'était qu'une séance par semaine, donc c'était plus léger. En gros, le traitement était lourd, mais pendant qu'on se fait traiter sur les trois semaines, ce n'est pas là où on sent le plus d'effets secondaires, un peu de nausées qui commencent à venir au fur et à mesure, et la fatigue, mais c'est surtout plus après. Très bonement, les cheveux tombent. L'immunité, ça faiblit vraiment. La fatigue qui reste aussi bien là. Il fallait vraiment faire attention, comme l'immunité était basse, de voir très peu de monde, ou alors à des distances importantes. Donc là, tous les amis qui venaient me voir, on faisait des fois des marges, mais on faisait à distance. Ça, c'était important. La seule personne qui avait le droit d'être plus proche que moi, c'était ma copine. Sinon, personne d'autre, même pas ma mère, même pas mon frère, rien. Puis du coup, ça a bien marché, on a fait ce qu'il fallait. On m'a dit, voilà, l'immunité... Elle peut remonter environ en six mois. Moi, c'est remonté en deux mois, donc j'étais content quand même. Je pense l'esprit positif aussi, en essayant de garder le moral, en se battant. Moi, j'allais quand même tous les jours marcher. Je faisais du vélo d'appartement, enfin, toutes des choses pour essayer de guérir plus vite. Ça a aidé aussi cette période-là. J'étais en révision pour le final de pharmacie. D'un côté, ça m'a permis de m'occuper l'esprit. Et j'ai révisé durant cette période où je devais être tranquille à la maison. Au milieu, j'ai fait une pause aussi avec un voyage en famille en Islande. À ce moment-là, on a marché tous les jours une vingtaine de kilomètres. Donc ça, ça a permis aussi d'évacuer les toxines. Tout ça, ça a fait du bien physiquement, mentalement.

  • Philippe

    Malgré la fatigue, vous arriviez quand même ? Malgré,

  • Romain

    oui. Donc ça, ça a permis aussi de bien évacuer, puis aller en avant. Continuer à combattre aussi. Et puis après, j'ai passé l'examen final. Ça s'est bien passé. Donc c'était un peu la victoire finale. Donc ça, c'était cool. Puis après, tout était bon. L'immunité était bonne. Tout était OK. Donc à ce moment-là, pour reprendre le sport, moi qui aime beaucoup le sport, Ça a pris un peu de temps quand même, parce qu'on est quand même bien affaibli. On n'a plus le corps qu'on avait avant. Donc, il faut se remettre en route. Il faut se décrasser. J'ai essayé un peu de recourir, mais vraiment, j'ai pris du temps. Je n'ai pas réussi tout de suite à me remettre.

  • Philippe

    J'allais dire, toute cette période que vous venez de nous raconter, elle a duré combien de temps, en fait ? Plusieurs mois ?

  • Romain

    En gros, après l'annonce, c'était l'opération. Un mois après, il y a eu trois semaines de traitement. Et après, deux mois pour remonter en immunité. Une fois que l'immunité était bonne, on était vers la fin de l'année. Une année plus tard, c'est à ce moment-là que j'ai décidé de faire le marathon en faisant une collecte de fonds pour la Ligue suisse contre le cancer. On a récolté à peu près 5 000 francs dans le but justement de soutenir que ce soit toutes les personnes qui sont atteintes du cancer, mais aussi de faire une prévention pour le cancer du testicule qui n'est pas le plus connu.

  • Philippe

    Ça, c'était un an après que vous avez réussi à faire le marathon de Lausanne en octobre 2022.

  • Romain

    Voilà, c'est ça, parce que j'ai été diagnostiqué en 2021. Et c'est pour ça qu'une année plus tard, j'ai fait ça. Et à ce moment-là, je n'avais encore jamais couru de ma vie un marathon. Donc, le plus long que j'avais fait, c'était 20 kilomètres. Mais le but, c'était vraiment de faire quelque chose d'impossible. En fait, je pense que tout est dans le mental. J'ai pu le travailler durant toute la période du cancer. Cette course, c'était un petit peu la connexion entre le psychologique que j'avais eu avant et puis remettre le physique en route aussi. Et puis, j'ai vu que ça a pu se produire. Après, c'est clair que ce n'était pas pour avoir un grand résultat. Ça a duré 5h58, donc c'était quand même un temps pas forcément parfait ni quoi que ce soit. Ce n'était pas le but d'avoir un temps excellent. Le but, c'était de faire une course longue et puis difficile d'accès. Et puis, ça s'est produit.

  • Philippe

    Oui, et puis comme vous disiez, le but aussi, c'était de communiquer autour de ça, de lever des fonds, ce que vous avez remarquablement réussi, et aussi de faire de la sensibilisation auprès du public et du jeune public.

  • Romain

    Voilà, oui, c'est ça le but. De sensibiliser tous les jeunes, parce que souvent ça arrive. plutôt entre 20 et 40 ans, donc quand on est plutôt jeune. Et puis c'est vrai que ce n'est pas à cet âge-là qu'on imagine avoir un cancer, même si à n'importe quel âge, ce n'est jamais agréable, mais ce n'est pas à cet âge-là qu'on pense avoir un cancer.

  • Philippe

    Oui, c'est ça. Et d'ailleurs, je me tourne vers le docteur Ramadani. Vous venez de dire, Romain, que les patients ont majoritairement entre 20 et 40 ans lorsqu'ils apprennent ce type de cancer des testicules. Comment on explique ça, que ce cancer, justement, soit plus agressif chez les jeunes ?

  • Dr Ramadani

    En effet, il y a. Pas d'explication exacte pourquoi il survient chez les jeunes patients. Nous constatons simplement que la prévalence est plus élevée dans cette tranche d'âge. Dans les pays développés, il y a une augmentation de l'incidence. Il y a des pays aussi développés où il n'y a pas énormément. Par exemple, au Japon, il y a juste 0,8 patients pour 100 000 habitants. Par exemple, en Suède, on trouve environ 7 nouveaux patients chaque année pour 100 000 habitants. C'est le cancer solide manol. plus courant chez les hommes âgés de 15 à 35 ans. Il est rare d'avoir l'âge de 15 ans ou après l'âge de 50 ans. En Suisse, on dénombre environ 440 nouveaux cas de cancer du testicule par an. Dans 8 en 5 des cas, les patients ont moins de 50 ans lorsque le diagnostic est posé. Pour vous donner quelques statistiques, il représente environ 1 à 2 de tout le cancer chez l'homme, 5 de toutes les tumeurs urologiques. A noter que c'est la première cause tumorale d'un décès chez l'homme jeune. Les chances de guérison du cancer des testicules sont souvent très bonnes, même à un stade avancé.

  • Philippe

    D'accord. Donc il y a quand même l'importance de le repérer tôt, ce qu'on disait tout à l'heure avec Romain, mais ce qui est aussi assez choquant dans ce qu'a raconté Romain, c'est qu'on peut être en parfaite santé, on peut ne pas consommer d'alcool, on peut être sportif, ne pas fumer, et pourtant être atteint par cette maladie. Ça doit être déroutant pour vous en tant que médecin quand vous expliquez ça à des patients qui ne s'y attendent pas du tout.

  • Dr Ramadani

    C'est paradoxal. Oui, c'est vrai, ça peut être choquant. C'est aussi difficile pour nous de devoir annoncer un diagnostic de tumeur à un jeune patient. En effet, dans le développement de tumeurs, on retrouve souvent comme facteur de risque le tabagisme, la consommation d'alcool, qui n'est pas le cas avec le cancer des testicules. C'est vrai qu'il y a quelques études où ils disent que la fumée de cannabis peut augmenter les risques. Par contre, il y a d'autres facteurs de risque, tels que la cryptorchidie, l'absence de tumeur. le testicule au niveau de la bouche. Le testicule, normalement, lors du développement embryonnaire, se trouve au niveau du ventre. Ils vont descendre, suivre un chemin jusqu'à la bourse. Normalement, les deux testicules doivent être présents dans la bourse. Ça, c'est les pédiatres qui vont mettre en évidence. C'est très important de traiter la cryptocédie, car de 7 à 10 de patients vont développer un cancer des testicules.

  • Philippe

    D'accord. Et dans l'histoire de Romain, il y a un autre point qui paraît quand même assez déroutant, c'est la rapidité de la prise en charge. Romain a parlé de quelques jours entre le diagnostic... et puis l'ablation du testicule avec la question du don de sperme, etc. Vous, en tant que médecin, comment vous faites pour accompagner au mieux le patient dans cette semaine qui passe tellement vite et qui doit être très difficile à gérer ?

  • Dr Ramadani

    Au vu du jeune âge du patient, nous essayons vraiment d'organiser une prise en charge la plus rapide possible. Il y a pas mal de choses à faire pendant une courte période de temps. Quand dans cette humeur, un des traitements finaux consiste à réaliser une ablation du testicule, avant, on a souvent des patients qui ont... pas encore créer une famille. Dans ce cas-là, on organise également une cryoconservation de sperme. Et ceci, d'autant plus que le patient doit, après la chirurgie, avoir aussi une chimiothérapie ou radiothérapie qui peuvent être toxiques pour le spermatozoïde.

  • Philippe

    Ah oui, c'est ça qui oblige à faire le don de sperme avant. Vous, vous travaillez du coup avec d'autres médecins, avec d'autres spécialistes au sein de l'hôpital également ?

  • Dr Ramadani

    Le moment qu'on a organisé l'ablation de la tumeur, de testicules, On a organisé la cure-préservation. On va faire un bilan d'extension par un scalaire thoracobdominal pour être sûr que le cancer est uniquement localisé au niveau des testicules, exclure les métastases. Ensuite, son cas va être présenté dans une colloque interdisciplinaire, on l'appelle le tumor board. Puis là, plusieurs spécialistes de domaines différents qui traitent le cancer vont discuter de définir la procédure optimale de traitement qu'on va proposer à un patient atteint d'un cancer.

  • Philippe

    Donc, dans ce fameux tumor board, on a également des radiologues, on retrouve des gynécologues dans le cadre d'autres types de cancers.

  • Dr Ramadani

    Il y a des radiologues, il y a des radioncologues, les pathologues vont être présents là et puis les oncologues également.

  • Philippe

    Très bien. Un point qui est toujours important dans notre podcast, sentez-vous bien, c'est la partie prévention. Et c'est intéressant aussi parce que Romain, je vous expliquais de courir le marathon, c'était aussi de faire de la prévention. Le cancer des testicules, c'est un cancer dont on entend peu parler encore. Est-ce qu'il y a... des moyens de prévention spécifiques dans le cadre du cancer des testicules ?

  • Dr Ramadani

    C'est un cancer qui, à le moment de découverte, il est peu symptomatique. En général, les patients vont sentir une masse. De temps en temps, ils vont décrire un petit tiraillement, une petite pésanteur au niveau de la bourse. Mais en général, c'est vraiment la masse qui va être palpée par eux-mêmes. Et puis dans ces cas-là, on conseille de réaliser des autopalpations en général une fois par mois, sous la douche quand la bourse est plus relâchée. et que ça facilite la palpation du testicule. Et puis, en cas qu'il touche une enduration ou une augmentation du volume du testicule, de consulter d'abord son médecin généraliste et par la suite, s'il y a une masse découverte, souvent le médecin généraliste adresse ses patients chez lui.

  • Philippe

    C'est toujours une des deux. En fait, c'est comme ça qu'on arrive à repérer. Justement, c'est une des deux bourses qui est différente quand on remarque une anomalie.

  • Dr Ramadani

    Mais c'est toujours bien d'avoir une palpation de deux testicules. Et s'il y a un changement, parce que c'est très rare que le cancer se présente dans les deux testicules, c'est entre 1 et 2% des cas. Mais l'enduration, c'est très frappant, ça veut dire l'augmentation du volume et l'enduration, parce qu'en général, le testicule a une consistance très souple.

  • Philippe

    D'accord, c'est là aussi où c'est entre guillemets bien fait. L'instinct nous fait penser quand même qu'il y a un truc qui dysfonctionne. C'est ce qui vous arrive aussi Romain ?

  • Romain

    Oui, je voyais tout de suite, c'était assez flagrant. Après, comme je n'ai pas fait d'autopalpation avant, je n'ai pas vu la différence, mais j'ai... tout de suite observer quelque chose de rigide du jour au lendemain, une fois sous la douche. Et après, je l'ai laissé patienter trois semaines, on pense. Donc ça disparaît très sans savoir trop ce que c'était. Mais au bout d'un moment, j'ai quand même consulté.

  • Philippe

    En plus, c'est vraiment un des points de départ de la campagne Movember, puisque quand Movember a été créée, c'était justement pour parler des sujets de santé masculine, parce qu'on sait que parfois, il y a un peu de pudeur, il y a un peu de retenue. Alors, on en parlait tout à l'heure avant l'enregistrement, avec les nouvelles générations, c'est plus facile d'aborder ces sujets. Donc, c'est vrai que du coup, on arrive plus facilement à parler de l'autopalpation, par exemple. C'était peut-être moins le cas avant.

  • Dr Ramadani

    Je pense que c'est le cas, parce qu'un exemple, c'est Romain, aujourd'hui, avec nous, qui est venu exprimer son parcours, ses difficultés, faire une sorte que le jeune d'aujourd'hui apprenne, réaliser des autopalpations occasionnelles dans l'année, et puis en cas vraiment de... présence d'une déformité, une enduration des testicules, de demander un avis médical.

  • Philippe

    Vous avez senti, Romain, justement, depuis deux, trois ans que vous avez beaucoup passé le message. C'est un message qui était audible et qui était écouté.

  • Romain

    J'ai l'impression que déjà mon entourage, ça leur a appris quelque chose. C'est vrai que comme c'est peu connu, dans tous mes amis, ils se sont dit qu'on va aussi contrôler. Maintenant, on ne savait pas forcément ça non plus, mais c'est quelque chose qui nous sensibilise. Au moins, ça leur a aussi fait passer un message.

  • Philippe

    Et c'est aussi, pour conclure, le sens de la soirée qui aura lieu le mercredi 20 novembre à la salle du conseil communal Place du Château à Nyon, avec la projection spéciale du film Retournez ma vie, un cancer avant 30 ans, et qui présente justement trois expériences de cancers différents avant 30 ans, dont votre expérience Romain. Vous avez déjà vu le film, vous avez déjà assisté à une projection ?

  • Romain

    Oui, alors il y a eu une première projection à Lausanne, où à ce moment-là, ils ont fait une première version d'une vingtaine de minutes, un peu plus courte. Ça a permis d'avoir des retours et ils ont pu prendre en compte certains commentaires et faire des adaptations. Ils ont rallongé un petit peu du coup pour atteindre maintenant 26 minutes en adaptant certains passages du film.

  • Philippe

    C'est ça. Et donc, du coup, la projection aura lieu à 18h30, sera suivie d'un bord de scène avec des échanges avec l'équipe du film. Vous serez là également, Romain ?

  • Romain

    Oui, on sera là. Le but, c'est qu'on soit un peu... Tous ceux qui ont joué dans le film seraient là. Et puis ceux qui ont bien sûr réalisé le documentaire. Le but, c'est qu'on soit tous là.

  • Philippe

    Super. Je sais qu'il y aura également des personnes de l'équipe médicaux soignantes du Gol. Docteur, vous ne serez pas là parce que vous êtes en colloque, c'est ça ?

  • Dr Ramadani

    Oui, mais alors, on va être à Paris, au congrès français d'Urologie.

  • Philippe

    C'est ça. Bon, donc, ce sera pour une prochaine. En tout cas, je n'ai pas encore vu le film, mais on en a dit beaucoup de bien. Donc, on vous invite, chers auditeurs et chères auditrices, si vous êtes sur Nyon ou en tout cas dans la région et que vous voulez y participer, à vous inscrire sur le site internet du Gol, www.gol.ch. Vous pouvez vous inscrire en ligne. Merci beaucoup Romain pour votre précieux témoignage. C'est toujours très intéressant et vraiment précieux d'avoir des retours de patients qui se confient sur leurs expériences. Merci beaucoup d'être venu à notre micro.

  • Romain

    Merci à vous Philippe. Une pensée pour une personne dans la famille actuellement qui est touchée par le cancer et j'espère que ça va être positif pour cette personne. Et aussi que tout le monde ait la force, le mental. Ça aide beaucoup la positivité pour optimiser le combat.

  • Philippe

    C'est très important, effectivement. Et d'ailleurs, je vais me conclure en vous demandant, comment vous allez aujourd'hui, Romain ? On dit que vous êtes en rémission.

  • Romain

    Je crois qu'on parle plutôt de cinq ans. On est vraiment en rémission. Là, je suis à un peu plus de trois ans. Donc oui, je peux dire que ça va beaucoup mieux. Et puis, les contrôles sont bons depuis qu'on les fait, après avoir été traités. Mais voilà, après, on ne guérit jamais du cancer. Il y a toujours un risque de récidive. Mais dans mon cas, c'est quand même un bon taux de guérison. On m'a parlé d'à peu près 98%. Donc, le risque de récidive de 2% est faible.

  • Philippe

    On vous souhaite que tout se passe bien et tout se poursuive bien. En tout cas, merci beaucoup et merci à toutes et à tous d'être restés à l'écoute de notre podcast. On compte également sur vos commentaires et partages. N'hésitez pas à faire connaître cet épisode autour de vous. Je rappelle également qu'il y avait déjà un épisode, donc là, c'était le cancer des testicules, aujourd'hui sur le cancer de la prostate, il y a un an. Et puis, si vous vivez dans la région myonnaise, on compte sur vous également pour être présents. à notre soirée du 20 novembre. Nous nous retrouverons une dernière fois en 2024, début décembre, pour un nouveau sujet santé d'actualité que je n'ai pas encore trouvé. Donc si vous avez des suggestions également à me faire, chers auditeurs, chères auditrices, je serai à l'écoute. Et puis d'ici là, abonnez-vous pour bien être notifié à la parution du prochain épisode. Merci beaucoup et sentez-vous bien.

Chapters

  • Introduction

    00:04

  • Le témoignage de Romain, soigné pour un cancer des testicules

    01:33

  • Le cancer des testicules, c'est quoi ?

    08:36

  • Prévenir le cancer des testicules, l'auto palpation

    12:56

  • Soirée Movember à Nyon, conclusion

    16:00

Description

Le mois de novembre est traditionnellement consacré à Movember dans le monde de la santé. C'est la contraction des mots novembre et moustache en anglais.


Movember est un mouvement de prévention santé lancé il y a vingt ans, qui a pour but de sensibiliser le grand public et de lever des fonds pour la recherche sur les maladies masculines. Il se déroule chaque année en novembre, invitant traditionnellement les hommes à se laisser pousser la moustache.


Pour évoquer Movember et plus particulièrement la lutte contre le cancer des testicules, qui représente en Suisse 2% des cancers chez l'homme, notre podcast santé accueille le Docteur Durrsim Ramadani, médecin agréé adjoint de l'unité d’urologie au GHOL, à l’Hôpital de Nyon. Il est accompagné de Romain, 28 ans, qui a été soigné pour un cancer des testicules et nous apporte son témoignage patient.


Le cancer des testicules touche plus particulièrement les personnes jeunes, les patients ont majoritairement entre 20 et 40 ans. La prévalence est plus élevée dans cette tranche d'âge mais ce n'est pas le cas dans tous les pays développés, par exemple au Japon où le taux d'incidence est très bas. C'est le cancer malin le plus courant chez les jeunes de 15 à 35 ans, il est rare après l'âge de 50 ans. En Suisse, on dénombre près de 500 nouveaux cas par an et dans 85% des cas, les patients ont moins de 50 ans lorsque le diagnostic est posé. Il représente 5% de toutes les tumeurs urologiques et c'est la première cause tumorale de décès chez l'homme jeune. Les chances de guérison du cancer des testicules sont souvent bonnes, même à un stade de diagnostic avancé. Surtout, il n’y a pas forcément de corrélation avec leur hygiène de vie comme l'explique Romain : on peut être sportif, boire peu, ne pas fumer, et être atteint par cette maladie… L'un des facteurs connu est la cryptorchidie, il est très important de la traiter car 7 à 10% des patients concernés vont développer par la suite un cancer des testicules.


Le témoignage de Romain permet de comprendre comment peut apparaître ce cancer, avec l'observation d'une masse sur le testicule, en remarquant à la douche quelque chose de plus dur, irrégulier, anormal. L'échographie permet de vérifier cette masse et si le diagnostic est inquiétant il s'agit alors de consulter un urologue en urgence. L'opération arrive très vite et le don de sperme doit être effectué très rapidement, avant l'ablation du testicule. Il s'agit ensuite de débuter la chimiothérapie si nécessaire et faire remonter son immunité.


Romain est l'exemple même de la personne qui "part au combat" contre le cancer et, un an après son opération, il s'est fixé un objectif sportif très élevé : courir un marathon pour la première fois de sa vie tout en faisant une collecte de fonds pour la Ligue suisse contre le cancer, afin de soutenir toutes les personnes qui souffrent du cancer et de transmettre un message de prévention sur le cancer des testicules, qui est un des moins connus. C'était important pour lui de sensibiliser les jeunes car on ne pense pas forcément à souffrir d'un cancer entre 20 et 40 ans.


C'est un cancer qui est peu symptomatique : le patient va au mieux sentir une masse. C'est pourquoi le médecin urologue conseille de réaliser une auto palpation, en général une fois par mois sous la douche lorsque la bourse est plus relâchée, cela facilite la palpation du testicule. Si la personne touche une induration ou augmentation de la masse du testicule, il s'agit ensuite d'en parler rapidement à son médecin traitant. Malgré une certaine pudeur ou retenue masculine, cette sensibilisation sur les sujets de santé masculine comme l'auto palpation est fondamentale à l'occasion de Movember.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Romain

    Et à ce moment-là, je n'avais encore jamais couru de ma vie un marathon. Le plus long que j'avais fait, c'était 20 kilomètres. Mais le but, c'était vraiment de faire quelque chose d'impossible. Je pense que tout est dans le mental. J'ai pu le travailler durant toute la période du cancer. Cette course, c'était un petit peu la connexion entre le psychologique que j'avais eu avant et puis remettre le physique en route aussi. Et puis j'ai vu que ça a pu se produire.

  • Philippe

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue pour un nouvel épisode du podcast Santé-vous bien. Nous nous retrouvons en ce mois de novembre 2024 pour un quinzième numéro et forcément qui dit mois de novembre dit épisode consacré à Movember. C'est pas la première fois parce que l'année dernière nous avions déjà consacré un podcast sur cette thématique entouré du docteur Karim Kellou et de deux patients. Nous avions traité du sujet du cancer de la prostate, le cinquième épisode de notre série que je vous invite à réécouter sur votre plateforme de podcast favorite. En attendant, aujourd'hui, nous nous retrouvons dans le cadre du mois de sensibilisation aux maladies masculines pour évoquer ensemble le sujet du cancer des testicules. Et avant de vous présenter nos invités, je voudrais vous informer que le mercredi 20 novembre aura lieu à la salle communale de Nyon une projection du film Retourner ma vie un film avec trois témoignages de personnes qui ont vécu un cancer avant 30 ans, un film réalisé par Manu Zirnel des Darcy Christen qui... permet de raconter ces histoires singulières tout en faisant la prévention du cancer chez les jeunes. Cette projection qui a lieu à 18h30 est ouverte à tous, l'entrée est gratuite il vous suffit donc de réserver en ligne sur le site internet du Gol www.gol.ch En attendant aujourd'hui, j'ai la chance d'être accompagné du docteur Dursim Ramadani, médecin agréé, adjoint de l'unité d'urologie à l'hôpital de Nyon. Bonjour docteur.

  • Dr Ramadani

    Bonjour.

  • Philippe

    Et de Romain également, 28 ans, qui a été soigné en 2021 pour un cancer des testicules au Gol et qui va nous apporter son témoignage patient aujourd'hui. Bonjour Romain.

  • Romain

    Bonjour.

  • Philippe

    Si j'entre dans le vif du sujet, en Suisse, le cancer des testicules représente environ 2% des cancers chez les hommes et touche souvent des personnes jeunes. C'est ce qui vous est arrivé Romain. Est-ce que vous pouvez nous raconter en quelques mots comment vous avez découvert l'existence de ce cancer ?

  • Romain

    Tout a commencé avec une observation d'une sorte de masse sur le testicule. Donc simplement à la douche, une fois je remarque que c'est un peu plus dur, que c'est un peu… irrégulier, sans faire forcément de douleur, mais c'est juste que ce n'était pas normal. Alors au début, je me suis dit que c'était un kyste ou quelque chose comme ça et que ça allait passer. Donc j'ai attendu à peu près trois semaines. Après, au bout d'un moment, la première chose qu'il fallait faire, c'était voir le médecin de famille, juste qui m'aiguille où c'est que je devais aller. Il m'a dit qu'il y a soit la possibilité d'un kyste, soit des varices, ou alors si vraiment ce serait possible un cancer. Le jour même, j'ai tout de suite eu l'échographie quelques heures plus tard. Et ensuite, ils m'ont assez rapidement dit que c'était un peu plus urgent que ce que je pensais. Du coup, ils m'ont dit, voilà, vous avez trois noms d'urologues. Le premier qui vous répond, vous y allez.

  • Philippe

    Vous n'aviez pas d'autres problèmes de santé ou d'autres signes inquiétants ? C'est juste cette masse que vous aviez sentie, en fait ?

  • Romain

    Oui, je suis en bon état de santé. J'ai du sport, alimentation saine. Dans la famille, on n'a pas forcément entendu plus que ça parler de ce type de cancer non plus ou alors d'un cancer plus particulièrement. Et du coup, non, je n'ai pas compris pourquoi ça. C'était un peu étonnant, donc forcément, on se demande. pourquoi.

  • Philippe

    Et derrière, tout se passe très vite, comme vous l'avez expliqué.

  • Romain

    Oui, alors après, tout est très bien ordonné, coordonné, tout ça organisé. Rapidement, une semaine après le rendez-vous avec le docteur Ramadani, on a directement été faire l'opération. Ça allait très vite. Dans cette semaine-là, il fallait que je fasse le don de sperme aussi. Donc, c'est aussi quelque chose qui est un peu déstabilisante quand on apprend ce genre de nouvelles. Il faut aller faire probablement notre progéniture future. Donc, c'est vraiment à cet âge-là, on y pense peut-être. peut-être pas encore tout de suite, mais il faut y penser à ce moment-là. Et là,

  • Philippe

    vous aviez une semaine pour vous décider ?

  • Romain

    Oui, je suis allé le jour même. Au bout d'un moment, l'adrénaline, elle prend le dessus et on fait tout ce qu'il faut faire, puis il faut y aller. Le moment qui est plus choquant, c'est quand on apprend la nouvelle. Le jour même, c'est un peu déstabilisant, on ne comprend pas trop tout ça. Mais après, dès qu'on nous dit ce qu'il faut faire, on y va. Le but, c'est de s'en sortir, de se combattre. Et moi, j'ai tout fait ce que je pouvais. J'ai été faire ce don du sperme à Lausanne. Puis après, finalement, on a fait l'opération. Donc une semaine plus tard, une fois que l'opération était terminée, il fallait attendre à peu près un mois dans mon cas pour commencer la chimiothérapie. C'était la période Covid, donc c'était aussi un peu une période à risque. Donc j'ai rapidement fait à ce moment-là les vaccins Covid. Et finalement, après tout a commencé très vite. Dans mon cas, on a fait un traitement en trois semaines, donc un cycle. Donc c'était quand même assez rapide. Intense par contre sur les trois semaines. Une semaine tous les jours à l'hôpital en permanence avec... avec perfusion 6 litres par jour pour évacuer tout ça. Enfin, c'était intense. Après, les deux semaines suivantes, c'était qu'une séance par semaine, donc c'était plus léger. En gros, le traitement était lourd, mais pendant qu'on se fait traiter sur les trois semaines, ce n'est pas là où on sent le plus d'effets secondaires, un peu de nausées qui commencent à venir au fur et à mesure, et la fatigue, mais c'est surtout plus après. Très bonement, les cheveux tombent. L'immunité, ça faiblit vraiment. La fatigue qui reste aussi bien là. Il fallait vraiment faire attention, comme l'immunité était basse, de voir très peu de monde, ou alors à des distances importantes. Donc là, tous les amis qui venaient me voir, on faisait des fois des marges, mais on faisait à distance. Ça, c'était important. La seule personne qui avait le droit d'être plus proche que moi, c'était ma copine. Sinon, personne d'autre, même pas ma mère, même pas mon frère, rien. Puis du coup, ça a bien marché, on a fait ce qu'il fallait. On m'a dit, voilà, l'immunité... Elle peut remonter environ en six mois. Moi, c'est remonté en deux mois, donc j'étais content quand même. Je pense l'esprit positif aussi, en essayant de garder le moral, en se battant. Moi, j'allais quand même tous les jours marcher. Je faisais du vélo d'appartement, enfin, toutes des choses pour essayer de guérir plus vite. Ça a aidé aussi cette période-là. J'étais en révision pour le final de pharmacie. D'un côté, ça m'a permis de m'occuper l'esprit. Et j'ai révisé durant cette période où je devais être tranquille à la maison. Au milieu, j'ai fait une pause aussi avec un voyage en famille en Islande. À ce moment-là, on a marché tous les jours une vingtaine de kilomètres. Donc ça, ça a permis aussi d'évacuer les toxines. Tout ça, ça a fait du bien physiquement, mentalement.

  • Philippe

    Malgré la fatigue, vous arriviez quand même ? Malgré,

  • Romain

    oui. Donc ça, ça a permis aussi de bien évacuer, puis aller en avant. Continuer à combattre aussi. Et puis après, j'ai passé l'examen final. Ça s'est bien passé. Donc c'était un peu la victoire finale. Donc ça, c'était cool. Puis après, tout était bon. L'immunité était bonne. Tout était OK. Donc à ce moment-là, pour reprendre le sport, moi qui aime beaucoup le sport, Ça a pris un peu de temps quand même, parce qu'on est quand même bien affaibli. On n'a plus le corps qu'on avait avant. Donc, il faut se remettre en route. Il faut se décrasser. J'ai essayé un peu de recourir, mais vraiment, j'ai pris du temps. Je n'ai pas réussi tout de suite à me remettre.

  • Philippe

    J'allais dire, toute cette période que vous venez de nous raconter, elle a duré combien de temps, en fait ? Plusieurs mois ?

  • Romain

    En gros, après l'annonce, c'était l'opération. Un mois après, il y a eu trois semaines de traitement. Et après, deux mois pour remonter en immunité. Une fois que l'immunité était bonne, on était vers la fin de l'année. Une année plus tard, c'est à ce moment-là que j'ai décidé de faire le marathon en faisant une collecte de fonds pour la Ligue suisse contre le cancer. On a récolté à peu près 5 000 francs dans le but justement de soutenir que ce soit toutes les personnes qui sont atteintes du cancer, mais aussi de faire une prévention pour le cancer du testicule qui n'est pas le plus connu.

  • Philippe

    Ça, c'était un an après que vous avez réussi à faire le marathon de Lausanne en octobre 2022.

  • Romain

    Voilà, c'est ça, parce que j'ai été diagnostiqué en 2021. Et c'est pour ça qu'une année plus tard, j'ai fait ça. Et à ce moment-là, je n'avais encore jamais couru de ma vie un marathon. Donc, le plus long que j'avais fait, c'était 20 kilomètres. Mais le but, c'était vraiment de faire quelque chose d'impossible. En fait, je pense que tout est dans le mental. J'ai pu le travailler durant toute la période du cancer. Cette course, c'était un petit peu la connexion entre le psychologique que j'avais eu avant et puis remettre le physique en route aussi. Et puis, j'ai vu que ça a pu se produire. Après, c'est clair que ce n'était pas pour avoir un grand résultat. Ça a duré 5h58, donc c'était quand même un temps pas forcément parfait ni quoi que ce soit. Ce n'était pas le but d'avoir un temps excellent. Le but, c'était de faire une course longue et puis difficile d'accès. Et puis, ça s'est produit.

  • Philippe

    Oui, et puis comme vous disiez, le but aussi, c'était de communiquer autour de ça, de lever des fonds, ce que vous avez remarquablement réussi, et aussi de faire de la sensibilisation auprès du public et du jeune public.

  • Romain

    Voilà, oui, c'est ça le but. De sensibiliser tous les jeunes, parce que souvent ça arrive. plutôt entre 20 et 40 ans, donc quand on est plutôt jeune. Et puis c'est vrai que ce n'est pas à cet âge-là qu'on imagine avoir un cancer, même si à n'importe quel âge, ce n'est jamais agréable, mais ce n'est pas à cet âge-là qu'on pense avoir un cancer.

  • Philippe

    Oui, c'est ça. Et d'ailleurs, je me tourne vers le docteur Ramadani. Vous venez de dire, Romain, que les patients ont majoritairement entre 20 et 40 ans lorsqu'ils apprennent ce type de cancer des testicules. Comment on explique ça, que ce cancer, justement, soit plus agressif chez les jeunes ?

  • Dr Ramadani

    En effet, il y a. Pas d'explication exacte pourquoi il survient chez les jeunes patients. Nous constatons simplement que la prévalence est plus élevée dans cette tranche d'âge. Dans les pays développés, il y a une augmentation de l'incidence. Il y a des pays aussi développés où il n'y a pas énormément. Par exemple, au Japon, il y a juste 0,8 patients pour 100 000 habitants. Par exemple, en Suède, on trouve environ 7 nouveaux patients chaque année pour 100 000 habitants. C'est le cancer solide manol. plus courant chez les hommes âgés de 15 à 35 ans. Il est rare d'avoir l'âge de 15 ans ou après l'âge de 50 ans. En Suisse, on dénombre environ 440 nouveaux cas de cancer du testicule par an. Dans 8 en 5 des cas, les patients ont moins de 50 ans lorsque le diagnostic est posé. Pour vous donner quelques statistiques, il représente environ 1 à 2 de tout le cancer chez l'homme, 5 de toutes les tumeurs urologiques. A noter que c'est la première cause tumorale d'un décès chez l'homme jeune. Les chances de guérison du cancer des testicules sont souvent très bonnes, même à un stade avancé.

  • Philippe

    D'accord. Donc il y a quand même l'importance de le repérer tôt, ce qu'on disait tout à l'heure avec Romain, mais ce qui est aussi assez choquant dans ce qu'a raconté Romain, c'est qu'on peut être en parfaite santé, on peut ne pas consommer d'alcool, on peut être sportif, ne pas fumer, et pourtant être atteint par cette maladie. Ça doit être déroutant pour vous en tant que médecin quand vous expliquez ça à des patients qui ne s'y attendent pas du tout.

  • Dr Ramadani

    C'est paradoxal. Oui, c'est vrai, ça peut être choquant. C'est aussi difficile pour nous de devoir annoncer un diagnostic de tumeur à un jeune patient. En effet, dans le développement de tumeurs, on retrouve souvent comme facteur de risque le tabagisme, la consommation d'alcool, qui n'est pas le cas avec le cancer des testicules. C'est vrai qu'il y a quelques études où ils disent que la fumée de cannabis peut augmenter les risques. Par contre, il y a d'autres facteurs de risque, tels que la cryptorchidie, l'absence de tumeur. le testicule au niveau de la bouche. Le testicule, normalement, lors du développement embryonnaire, se trouve au niveau du ventre. Ils vont descendre, suivre un chemin jusqu'à la bourse. Normalement, les deux testicules doivent être présents dans la bourse. Ça, c'est les pédiatres qui vont mettre en évidence. C'est très important de traiter la cryptocédie, car de 7 à 10 de patients vont développer un cancer des testicules.

  • Philippe

    D'accord. Et dans l'histoire de Romain, il y a un autre point qui paraît quand même assez déroutant, c'est la rapidité de la prise en charge. Romain a parlé de quelques jours entre le diagnostic... et puis l'ablation du testicule avec la question du don de sperme, etc. Vous, en tant que médecin, comment vous faites pour accompagner au mieux le patient dans cette semaine qui passe tellement vite et qui doit être très difficile à gérer ?

  • Dr Ramadani

    Au vu du jeune âge du patient, nous essayons vraiment d'organiser une prise en charge la plus rapide possible. Il y a pas mal de choses à faire pendant une courte période de temps. Quand dans cette humeur, un des traitements finaux consiste à réaliser une ablation du testicule, avant, on a souvent des patients qui ont... pas encore créer une famille. Dans ce cas-là, on organise également une cryoconservation de sperme. Et ceci, d'autant plus que le patient doit, après la chirurgie, avoir aussi une chimiothérapie ou radiothérapie qui peuvent être toxiques pour le spermatozoïde.

  • Philippe

    Ah oui, c'est ça qui oblige à faire le don de sperme avant. Vous, vous travaillez du coup avec d'autres médecins, avec d'autres spécialistes au sein de l'hôpital également ?

  • Dr Ramadani

    Le moment qu'on a organisé l'ablation de la tumeur, de testicules, On a organisé la cure-préservation. On va faire un bilan d'extension par un scalaire thoracobdominal pour être sûr que le cancer est uniquement localisé au niveau des testicules, exclure les métastases. Ensuite, son cas va être présenté dans une colloque interdisciplinaire, on l'appelle le tumor board. Puis là, plusieurs spécialistes de domaines différents qui traitent le cancer vont discuter de définir la procédure optimale de traitement qu'on va proposer à un patient atteint d'un cancer.

  • Philippe

    Donc, dans ce fameux tumor board, on a également des radiologues, on retrouve des gynécologues dans le cadre d'autres types de cancers.

  • Dr Ramadani

    Il y a des radiologues, il y a des radioncologues, les pathologues vont être présents là et puis les oncologues également.

  • Philippe

    Très bien. Un point qui est toujours important dans notre podcast, sentez-vous bien, c'est la partie prévention. Et c'est intéressant aussi parce que Romain, je vous expliquais de courir le marathon, c'était aussi de faire de la prévention. Le cancer des testicules, c'est un cancer dont on entend peu parler encore. Est-ce qu'il y a... des moyens de prévention spécifiques dans le cadre du cancer des testicules ?

  • Dr Ramadani

    C'est un cancer qui, à le moment de découverte, il est peu symptomatique. En général, les patients vont sentir une masse. De temps en temps, ils vont décrire un petit tiraillement, une petite pésanteur au niveau de la bourse. Mais en général, c'est vraiment la masse qui va être palpée par eux-mêmes. Et puis dans ces cas-là, on conseille de réaliser des autopalpations en général une fois par mois, sous la douche quand la bourse est plus relâchée. et que ça facilite la palpation du testicule. Et puis, en cas qu'il touche une enduration ou une augmentation du volume du testicule, de consulter d'abord son médecin généraliste et par la suite, s'il y a une masse découverte, souvent le médecin généraliste adresse ses patients chez lui.

  • Philippe

    C'est toujours une des deux. En fait, c'est comme ça qu'on arrive à repérer. Justement, c'est une des deux bourses qui est différente quand on remarque une anomalie.

  • Dr Ramadani

    Mais c'est toujours bien d'avoir une palpation de deux testicules. Et s'il y a un changement, parce que c'est très rare que le cancer se présente dans les deux testicules, c'est entre 1 et 2% des cas. Mais l'enduration, c'est très frappant, ça veut dire l'augmentation du volume et l'enduration, parce qu'en général, le testicule a une consistance très souple.

  • Philippe

    D'accord, c'est là aussi où c'est entre guillemets bien fait. L'instinct nous fait penser quand même qu'il y a un truc qui dysfonctionne. C'est ce qui vous arrive aussi Romain ?

  • Romain

    Oui, je voyais tout de suite, c'était assez flagrant. Après, comme je n'ai pas fait d'autopalpation avant, je n'ai pas vu la différence, mais j'ai... tout de suite observer quelque chose de rigide du jour au lendemain, une fois sous la douche. Et après, je l'ai laissé patienter trois semaines, on pense. Donc ça disparaît très sans savoir trop ce que c'était. Mais au bout d'un moment, j'ai quand même consulté.

  • Philippe

    En plus, c'est vraiment un des points de départ de la campagne Movember, puisque quand Movember a été créée, c'était justement pour parler des sujets de santé masculine, parce qu'on sait que parfois, il y a un peu de pudeur, il y a un peu de retenue. Alors, on en parlait tout à l'heure avant l'enregistrement, avec les nouvelles générations, c'est plus facile d'aborder ces sujets. Donc, c'est vrai que du coup, on arrive plus facilement à parler de l'autopalpation, par exemple. C'était peut-être moins le cas avant.

  • Dr Ramadani

    Je pense que c'est le cas, parce qu'un exemple, c'est Romain, aujourd'hui, avec nous, qui est venu exprimer son parcours, ses difficultés, faire une sorte que le jeune d'aujourd'hui apprenne, réaliser des autopalpations occasionnelles dans l'année, et puis en cas vraiment de... présence d'une déformité, une enduration des testicules, de demander un avis médical.

  • Philippe

    Vous avez senti, Romain, justement, depuis deux, trois ans que vous avez beaucoup passé le message. C'est un message qui était audible et qui était écouté.

  • Romain

    J'ai l'impression que déjà mon entourage, ça leur a appris quelque chose. C'est vrai que comme c'est peu connu, dans tous mes amis, ils se sont dit qu'on va aussi contrôler. Maintenant, on ne savait pas forcément ça non plus, mais c'est quelque chose qui nous sensibilise. Au moins, ça leur a aussi fait passer un message.

  • Philippe

    Et c'est aussi, pour conclure, le sens de la soirée qui aura lieu le mercredi 20 novembre à la salle du conseil communal Place du Château à Nyon, avec la projection spéciale du film Retournez ma vie, un cancer avant 30 ans, et qui présente justement trois expériences de cancers différents avant 30 ans, dont votre expérience Romain. Vous avez déjà vu le film, vous avez déjà assisté à une projection ?

  • Romain

    Oui, alors il y a eu une première projection à Lausanne, où à ce moment-là, ils ont fait une première version d'une vingtaine de minutes, un peu plus courte. Ça a permis d'avoir des retours et ils ont pu prendre en compte certains commentaires et faire des adaptations. Ils ont rallongé un petit peu du coup pour atteindre maintenant 26 minutes en adaptant certains passages du film.

  • Philippe

    C'est ça. Et donc, du coup, la projection aura lieu à 18h30, sera suivie d'un bord de scène avec des échanges avec l'équipe du film. Vous serez là également, Romain ?

  • Romain

    Oui, on sera là. Le but, c'est qu'on soit un peu... Tous ceux qui ont joué dans le film seraient là. Et puis ceux qui ont bien sûr réalisé le documentaire. Le but, c'est qu'on soit tous là.

  • Philippe

    Super. Je sais qu'il y aura également des personnes de l'équipe médicaux soignantes du Gol. Docteur, vous ne serez pas là parce que vous êtes en colloque, c'est ça ?

  • Dr Ramadani

    Oui, mais alors, on va être à Paris, au congrès français d'Urologie.

  • Philippe

    C'est ça. Bon, donc, ce sera pour une prochaine. En tout cas, je n'ai pas encore vu le film, mais on en a dit beaucoup de bien. Donc, on vous invite, chers auditeurs et chères auditrices, si vous êtes sur Nyon ou en tout cas dans la région et que vous voulez y participer, à vous inscrire sur le site internet du Gol, www.gol.ch. Vous pouvez vous inscrire en ligne. Merci beaucoup Romain pour votre précieux témoignage. C'est toujours très intéressant et vraiment précieux d'avoir des retours de patients qui se confient sur leurs expériences. Merci beaucoup d'être venu à notre micro.

  • Romain

    Merci à vous Philippe. Une pensée pour une personne dans la famille actuellement qui est touchée par le cancer et j'espère que ça va être positif pour cette personne. Et aussi que tout le monde ait la force, le mental. Ça aide beaucoup la positivité pour optimiser le combat.

  • Philippe

    C'est très important, effectivement. Et d'ailleurs, je vais me conclure en vous demandant, comment vous allez aujourd'hui, Romain ? On dit que vous êtes en rémission.

  • Romain

    Je crois qu'on parle plutôt de cinq ans. On est vraiment en rémission. Là, je suis à un peu plus de trois ans. Donc oui, je peux dire que ça va beaucoup mieux. Et puis, les contrôles sont bons depuis qu'on les fait, après avoir été traités. Mais voilà, après, on ne guérit jamais du cancer. Il y a toujours un risque de récidive. Mais dans mon cas, c'est quand même un bon taux de guérison. On m'a parlé d'à peu près 98%. Donc, le risque de récidive de 2% est faible.

  • Philippe

    On vous souhaite que tout se passe bien et tout se poursuive bien. En tout cas, merci beaucoup et merci à toutes et à tous d'être restés à l'écoute de notre podcast. On compte également sur vos commentaires et partages. N'hésitez pas à faire connaître cet épisode autour de vous. Je rappelle également qu'il y avait déjà un épisode, donc là, c'était le cancer des testicules, aujourd'hui sur le cancer de la prostate, il y a un an. Et puis, si vous vivez dans la région myonnaise, on compte sur vous également pour être présents. à notre soirée du 20 novembre. Nous nous retrouverons une dernière fois en 2024, début décembre, pour un nouveau sujet santé d'actualité que je n'ai pas encore trouvé. Donc si vous avez des suggestions également à me faire, chers auditeurs, chères auditrices, je serai à l'écoute. Et puis d'ici là, abonnez-vous pour bien être notifié à la parution du prochain épisode. Merci beaucoup et sentez-vous bien.

Chapters

  • Introduction

    00:04

  • Le témoignage de Romain, soigné pour un cancer des testicules

    01:33

  • Le cancer des testicules, c'est quoi ?

    08:36

  • Prévenir le cancer des testicules, l'auto palpation

    12:56

  • Soirée Movember à Nyon, conclusion

    16:00

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