- Saupi
Comment ça se passe dans la tête ? On passe de tout à rien ?
- Mallaury
On ne comprend pas ce qui se passe.
- Saupi
Non ?
- Mallaury
Non, on ne comprend pas ce qui se passe.
- Saupi
Tu avais quel âge en plus ?
- Mallaury
J'avais 21 ans.
- Saupi
21 ans.
- Mallaury
Et on tourne, mais on ne comprend pas qu'on est diffusé.
- Saupi
D'accord.
- Mallaury
J'ai compris que j'étais diffusé un an et demi après. Un an et demi après ? Un an et demi après, j'étais chez moi en train de faire mon repassage. On avait annulé un épisode. Et j'allume la télé. pour faire mon repassage. Mais je ne me mets pas, je ne cherche pas un programme en particulier. Et à un moment donné, je suis en train de repasser et j'entends le générique du Miel et des abeilles. Je pose mon fer, je m'asseye sur le lit et je regarde. Et c'est là que j'ai réalisé que je passais à la télé.
- Saupi
Et que ça fait quoi alors de se voir comme ça ?
- Mallaury
J'ai ri, j'ai trouvé que c'était très drôle.
- Saupi
Et tu t'es...
- Mallaury
J'ai regardé les 23 minutes, je me suis assise, j'ai regardé tout l'épisode.
- Saupi
Tu t'es trouvé comment ? Drôle.
- Mallaury
J'ai trouvé que c'était drôle. J'ai trouvé que c'était drôle, donc j'étais contente.
- Saupi
Salut les friends et bienvenue dans ce nouvel épisode de Soapy & Friends. Moi c'est Soapy et donc dans chaque épisode j'ai une conversation amicale avec mon invité et nous verrons si à la fin j'aurai ou non un nouvel ou une nouvelle amie. Et bien sûr si vous aimez ce podcast n'oubliez pas de vous abonner. Et aujourd'hui c'est une actrice, une chanteuse que je reçois et c'est vraiment vraiment un réel plaisir. de la recevoir dans mon émission. Je tenais vraiment à ce qu'elle vienne dans cette émission. Elle a accepté. J'ai le plaisir et l'honneur de recevoir Madame Malorie Nataf. Bonjour ! Comment vas-tu ?
- Mallaury
Bien, bien. Et toi ?
- Saupi
Moi très bien. Ça va ? Est-ce que tu te sens bien ?
- Mallaury
Je me sens toujours bien où que j'aille. Je suis comme une mer d'huile. Il n'y a jamais de remous, jamais de vagues. Je suis toujours bien.
- Saupi
Je suis très très heureux de te recevoir. Et moi ce qui m'intéresse, c'est de connaître aussi un peu le... Moi, j'aime bien connaître l'histoire de mes invités. Moi, j'aimerais que tu me dises quand est-ce que tu as commencé à... Est-ce que c'est touché quand tu étais jeune ?
- Mallaury
En fait, quand j'avais 14 ans, j'ai pris des cours avec un professeur de la comédie française du conservatoire. Je n'ai pas du tout apprécié parce qu'il y avait des textes à apprendre en plus des cours. Donc, ça ne m'a pas plu. Mais c'était un très bon professeur. Et pour la première fois, j'ai joué au théâtre de la Renaissance dans le 16e.
- Saupi
D'accord.
- Mallaury
Ou au théâtre du Rhinelag, dans le 16ème, un très joli théâtre à l'italienne, où j'ai joué dans une pièce de Molière, mais ça ne m'a pas du tout accroché.
- Saupi
D'accord.
- Mallaury
Et en fait, à Bé Production, c'était mon premier casting de comédie.
- Saupi
D'accord.
- Mallaury
Mon premier, tout premier casting.
- Saupi
Tout premier.
- Mallaury
Et j'étais engagée. Et cinq jours plus tard, j'étais sur un plateau.
- Saupi
Comment ça se passe dans la tête ? On passe de tout à rien ?
- Mallaury
On ne comprend pas ce qui se passe. Non ? Non, on ne comprend pas ce qui se passe.
- Saupi
Tu avais quel âge en plus ?
- Mallaury
J'avais 21 ans.
- Saupi
21 ans.
- Mallaury
Et on... tourne, mais on ne comprend pas qu'on est diffusé. J'ai compris que j'étais diffusé un an et demi après. Un an et demi après, j'étais chez moi en train de faire mon repassage. On avait annulé un épisode et j'allume la télé pour faire mon repassage, mais je ne me mets pas, je ne cherche pas un programme en particulier. Et à un moment donné, je suis en train de repasser et j'entends le générique du Miel et des Abeilles. Je pose mon fer, je m'assieds sur le lit et je regarde et c'est là que j'ai réalisé que je passais à la télé.
- Saupi
Et que ça fait quoi alors de se voir comme ça ?
- Mallaury
J'ai ri,
- Saupi
j'ai trouvé que c'était très drôle Et tu t'es trouvé ça drôle ?
- Mallaury
J'ai regardé les 23 minutes Je me suis assise, j'ai regardé tout l'épisode Tu t'es trouvé comment ?
- Saupi
Drôle,
- Mallaury
j'ai trouvé que c'était drôle J'ai trouvé que c'était drôle, donc j'étais contente Parce que c'était drôle Et c'est là que j'ai compris qu'on avait une responsabilité par rapport aux gens C'est-à-dire que les gens qui te suivent T'as une responsabilité par rapport à eux Parce que eux, ils sont candides Ils sont naïfs, ils t'aiment Ils te fêtent Et j'ai compris là qu'on avait une responsabilité par rapport au public.
- Saupi
Est-ce que tu reçois beaucoup d'amour justement de ces gens-là qui t'ont vu ?
- Mallaury
Alors ces gens ont grandi maintenant. Oui,
- Saupi
moi par exemple.
- Mallaury
Ils ont 50 ans, ils sont calmes, ils sont bienveillants. Ils viennent vers moi quand ils me reconnaissent, ils veulent un petit selfie. Alors que quand j'avais 20 ans, ils étaient tout excités.
- Saupi
Oui, oui, oui.
- Mallaury
C'était un peu difficile. Alors que maintenant, ils sont agréables. Ils sont... Bienveillant, c'est un sourire, de l'amour, de la gentillesse, la surprise de me voir, et une petite photo, un petit souvenir, un petit coucou. Non, c'est très bienveillant.
- Saupi
Il y avait beaucoup de gens qui t'attendaient en dehors des studios ?
- Mallaury
Il y avait beaucoup de gens qui m'attendaient. J'ai même pleuré une fois quand j'étais en train de manger à la cantine. Et j'ai entendu un bruit qui a grossi, grossi, grossi. Malorie, Malorie, Malorie. Je suis sortie, j'ai pleuré. Tellement c'était émouvant. Ils étaient je ne sais combien devant la cantine. Mais c'était pas comme Hélène. Hélène, c'était vraiment des foules très, très importantes. Moi, j'étais déjà... C'était plus discret qu'Hélène. Mais c'était assez émouvant.
- Saupi
Alors quand même, l'ami Elisabeth, c'est quand même 3 millions de personnes à chaque fois que ça a été diffusé.
- Mallaury
3 millions et ça allait, c'est-à-dire qu'il y avait un pot de 12 millions d'individus.
- Saupi
T'imagines un peu ? Ah non, t'imagines pas, je sais pas si comment on peut se mettre à ta place, 12 millions de personnes qui te regardent.
- Mallaury
Non on se rend pas compte.
- Saupi
C'était pas comme maintenant les chiffres, maintenant c'est vachement important.
- Mallaury
Non mais c'était très pratique à vivre, dans le sens où dès que j'arrivais quelque part, les portes s'ouvraient. Les gens t'accueillent, ils t'attendent, ils te fêtent, ils s'occupent de toi. C'est toute une autre vie où on te prend en charge tout le temps.
- Saupi
Bon tu as fait le miel et les œils, mais tu as quand même une passion pour le théâtre, parce que tu as fait beaucoup de théâtre.
- Mallaury
Oui j'ai fait beaucoup de théâtre pendant... Pendant 9 ans, j'ai joué tous les jours pratiquement.
- Saupi
Qu'est-ce qui te plaît ?
- Mallaury
Le contact avec le public. Et le fait que quand on a un très très bon comédien en face de soi, ce qui était le cas, jouer avec des très très bons comédiens, le comédien il te renvoie la balle. C'est juste exceptionnel. La façon dont il te donne la réplique, la façon dont il te soutient avec son jeu. C'est vraiment... Et puis tu surfes. C'est comme du surf. Alors qu'à l'image, on te coupe. On te coupe toutes les 2-3 minutes. Là, pendant 1h30, 1h40, 2h, personne ne va te couper. Tu joues en continu. Donc c'est comme si tu étais plongé dans un autre univers pendant 2h. Et puis moi j'ai joué avec des très très bons comédiens. Avec des comédiens de la comédie française, Bérangère Dautin, avec Bernard Ménez, avec des très très bons comédiens. Donc j'ai joué pendant des mois avec des comédiens exceptionnels. Donc c'est vraiment... Quand j'étais sur la série, j'avais pas accès à ça.
- Saupi
C'est après ?
- Mallaury
C'est au théâtre que j'ai eu accès à ça. Et donc tu bonifies ton outil de travail. Ça veut dire que tu te construis en tant qu'acteur. C'est-à-dire que maintenant, les acteurs d'aujourd'hui, ils n'ont plus ces opportunités-là. En fait, les acteurs tournent très peu. C'est-à-dire que si tu cumules leurs journées de tournage et leurs heures de tournage dans l'année, c'est très peu. Moi, j'ai joué beaucoup. Donc j'ai bonifié mon outil. Pendant deux ans et demi, j'ai joué tous les jours. Tous les jours ? Tous les jours, 12-13 heures par jour.
- Saupi
Et comment on s'entretient ?
- Mallaury
Et puis après, au théâtre, pendant 9 ans, j'ai répété, puis joué tous les jours pendant 9 ans.
- Saupi
Comment on n'arrive pas à tenir ? Au niveau même de la voix ? Est-ce qu'on reste caché tout le temps ?
- Mallaury
Non, mais t'as une pêche d'enfer. Moi, j'étais quelqu'un avec beaucoup, beaucoup, beaucoup d'énergie. C'est probablement pour ça que j'ai été engagée. Je pétais le feu, moi. Je pétais le feu.
- Saupi
J'aime bien quand tu redis le.
- Mallaury
Je pétais le feu.
- Saupi
Ah mais t'étais quelqu'un de très...
- Mallaury
De très péchu. C'est pour ça maintenant je suis très calme. Ah oui ? Très très calme. Oui, ben j'ai 53 ans maintenant.
- Saupi
Oui, c'est... Non.
- Mallaury
Ben si.
- Saupi
Tu as aussi fait un peu... Tu as fait de la chanson ?
- Mallaury
Oui, j'ai fait un album et deux singles. Ça c'était mon rêve, c'était de devenir chanteuse. Mais j'ai jamais eu une grande voix. Je suis déjà contente d'avoir fait mes petits trucs. d'avoir eu la chance de pouvoir faire ça, j'ai quand même fait beaucoup de choses différentes. Donc c'était quand même très agréable de passer de l'un à l'autre. Mais je n'ai pas la voix de Tina Turner ou de Cindy Loper. Je n'ai pas une voix exceptionnelle. Donc je suis déjà très reconnaissant d'avoir pu faire ça.
- Saupi
C'est un album de Noël.
- Mallaury
Un album de Noël, des reprises de chansons de Noël, un peu jazz. Ça a eu beaucoup de succès.
- Saupi
Et tu as sorti deux singles, je crois. Un que tu as écrit.
- Mallaury
Un que j'ai écrit, Fleurs Sauvages. Et un qui a été écrit par Pia Griez, l'auteur de Vanessa Paradis. Les filles, c'est très compliqué.
- Saupi
T'as pas envie de faire un peu de chansons ?
- Mallaury
Non, j'ai plus la voix pour.
- Saupi
On est pauvres, il faut avoir une...
- Mallaury
Non, non, non, il faut un minimum. C'est un métier, tout ça c'est des métiers. Et il faut respecter le métier de chaque personne. Non, non, j'ai... J'ai... J'ai plus l'âge. J'ai plus l'âge.
- Saupi
D'accord. J'ai plus l'âge. Écrire alors. Écrire des chansons.
- Mallaury
Non, non, j'ai écrit, j'ai écrit... J'avais écrit une matrice où j'avais 2000 chansons. 2000 chansons ? 2000 chansons. Et quand j'ai déménagé, quand je me suis retrouvée à la rue, la personne qui a déménagé mes affaires a tout mis à la poubelle.
- Saupi
Oh putain. Punaise, pour pas dire autre chose.
- Mallaury
Ah ouais, ouais, ouais, ça m'a foutu un coup. Donc j'ai décidé que j'écrirais plus j'en mets de chansons. Et en fait, j'ai été sollicité par BMG, par Sony. Mes chansons plaisaient beaucoup.
- Saupi
D'accord.
- Mallaury
Et je devais même faire la Star Academy, c'est-à-dire leur donner mes chansons. Mais j'ai trouvé, j'ai pas eu envie. J'ai pas eu envie d'accompagner ce projet. Moi, je suis assez...
- Saupi
T'as pas eu envie ?
- Mallaury
Non, j'ai pas eu envie.
- Saupi
Pourquoi t'as pas eu envie ?
- Mallaury
J'ai pas apprécié le discours du directeur artistique.
- Saupi
C'était quelle star ? Les premières ou...
- Mallaury
Les premières, les premières. D'accord. J'ai pas apprécié le discours du directeur artistique. Je me suis dit que mes textes... J'ai pas eu confiance. C'est un métier qui s'appuie beaucoup sur la confiance. Et j'ai pas eu confiance, je me suis pas sentie à l'aise, donc je l'ai pas fait. C'est dommage, j'aurais pu gagner beaucoup d'argent. Mais j'ai refusé plein de choses dans ce métier. J'aurais pu gagner vraiment beaucoup plus d'argent.
- Saupi
Qu'est-ce que tu as refusé ?
- Mallaury
Des téléfilms, des films cinéma, qui me plaisaient pas, le scénario me plaisait pas. J'ai fait peu de choses, mais j'ai fait des choses avec lesquelles j'étais en accord. Tout ce que j'ai fait était assez léger, assez gai, assez frais. J'ai pas de regrets, j'ai pas fait ce métier pour l'argent.
- Saupi
D'accord, vraiment la passion.
- Mallaury
Oui, la passion, oui.
- Saupi
Et l'amour de l'art, l'amour de...
- Mallaury
Oui, l'amour d'être avec les gens, de leur proposer des choses avec lesquelles j'étais en accord. J'ai fait pratiquement que des comédies. Donc des choses qui donnaient à sourire ou à rire. C'est un choix, j'avais fait ce choix.
- Saupi
D'accord. Attends, je t'ai joué un peu dans le sous-soleil, mais t'as arrêté vite.
- Mallaury
J'ai arrêté vite parce que j'ai eu un petit bisbille avec le producteur. Twitter, il m'avait vendu une série sociale. Avant que ce soit tourné, ce n'était pas du tout une série sociale, c'était plutôt une série bourgeoise. Oui,
- Saupi
c'est vrai.
- Mallaury
Donc, j'avais participé à l'écriture de la Bible, donc j'étais très attachée à ce projet et je pensais vraiment que ça allait être un projet social. Et puis, il a fait venir Adeline Blondio sans m'en parler. Et un jour, je suis arrivée sur le plateau et il y avait Adeline qui était là. Et le producteur ne m'en avait pas parlé. J'ai été très blessée. Mais oui, parce que quand il y a une actrice de cette envergure qui arrive... Le moindre des choses serait que le producteur m'appelle pour me prévenir. Il ne l'a pas fait. Donc, j'ai fait le choix de ne pas rester. Et puis, je suis tout de suite allée vers le théâtre.
- Saupi
D'accord. Ok, donc l'épisode sous le soleil.
- Mallaury
J'ai arrêté. T'as arrêté ? J'ai regretté après. Parce que ça a duré des années. Oui, oui. Mais pendant des années, j'ai fait du théâtre. Mais pendant que j'ai fait du théâtre, je n'ai pas été payée du tout. J'ai très peu gagné d'argent parce qu'au théâtre, on gagne très peu d'argent. Donc, j'ai regretté un peu cette manne financière. Et j'ai refusé. Donc j'ai regretté un peu, je me suis dit c'était quand même une manne financière qui aurait pu m'assurer une stabilité financière que j'ai laissé passer. Et puis je me suis dit bah non, j'ai fait le choix du théâtre.
- Saupi
Bah c'est dommage, du coup moi je me rappelle même pas, ça a été diffusé ?
- Mallaury
Oui j'ai fait les deux premiers épisodes.
- Saupi
Tu as fait aussi un peu de films ?
- Mallaury
J'ai tourné, j'ai fait deux longs métrages, un long métrage italien et Fort Aroma. Et j'ai tourné avec Smahine dans Les deux papas et la maman et avec Antoine Decaune.
- Saupi
Oui, et tu as tourné avec Gérard Rinaldi.
- Mallaury
Oui, dans Forza Roma, qui est un très très bon acteur. J'adore. Ah oui, vraiment un très très bon acteur.
- Saupi
Et ça fait quoi la différence avec le cinéma et la série, par exemple ? Le tournage, comment ça se passe ?
- Mallaury
On tourne beaucoup moins de minutes utiles. Les séries d'Abbé, c'était 23 minutes utiles par jour, ça veut dire qu'on faisait un épisode par jour. Là, au cinéma, tu tournes deux minutes par jour. Deux minutes par jour. Donc tu peux te concentrer beaucoup plus sur ce que tu as à faire. C'est beaucoup plus précis. Au niveau du jeu, c'est beaucoup plus soigné. C'est un autre travail, c'est un autre exercice.
- Saupi
D'accord. Et qu'est-ce qui te plaît ? Qu'est-ce que tu préfères entre les deux ?
- Mallaury
Moi, je suis adaptable, je m'adapte.
- Saupi
Elle est géniale, elle s'adapte. Tu as fait une apparition dans un clip.
- Mallaury
Oui, le de Doc Gynéco. J'aimais bien Doc Gynéco, j'aimais bien son écriture, j'aimais bien le personnage.
- Saupi
Le personnage est très sympa, je l'ai croisé une fois ou deux.
- Mallaury
Il est cool, Doc Gynéco. Donc j'étais très fière de faire partie de son clip. J'ai fait un espèce de personnage manga Mais avec le recul Je regrette un peu d'avoir fait ce personnage Parce que je donnais un coup de pied à un mec qui était par terre C'est pas très joli Mais quand j'avais 20 ans j'étais pas forcément dans la réflexion Des conséquences De ce que je faisais Je faisais les choses et puis voilà Je m'en rendais pas trop compte Moi j'étais un peu Les choses s'enchaînaient pour moi Donc j'avais pas tellement le temps de la réflexion
- Saupi
Tu es revenue, on voyage dans le temps, je suis désolé les auditeurs, mais moi je voyage dans le temps. Tu as fait, il y a quelques années, il n'y a pas longtemps, tu as fait des apparitions. Tu es revenue dans le mystère de l'amour.
- Mallaury
Oui.
- Saupi
Et ça fait quoi de revoir ses copains, ses copines ? On peut appeler ça copain, copine, je ne sais pas.
- Mallaury
Oui, c'est des gens avec qui je m'entends très bien, des gens qui sont adorables. Les gens de JLA Productions, parce que c'est JLA Productions maintenant, qui sont les anciens d'A.B., sont des gens très bienveillants, des compagnons. D'accord. C'est très... très solidaires, très fraternels. Donc c'est très agréable. C'est des gens qui ont toujours le sourire, qui ont toujours la pêche. Donc j'ai été très bien accueilli. Moi, j'ai eu des périodes plus sombres dans ma vie. Donc c'est des gens qui sont très bienveillants avec moi. Tout ce que je peux retirer de toutes ces années, puisque maintenant j'ai 53 ans, j'ai commencé à travailler là-dedans, j'avais 21 ans. Donc ça fait 35 ans de vie, quoi. Les gens sont très, très bienveillants avec moi. Vraiment beaucoup d'amour. On me donne beaucoup d'amour.
- Saupi
Est-ce que tu en donnes du coup, de l'amour, toi ?
- Mallaury
Moi, je suis très réservée. Ma nature, c'est d'être réservée. Avant, j'étais punchy. Maintenant, je suis très réservée. J'ai pris des coups. Je suis montée sur le ring et j'ai pris des grands coups. C'est Mike Tyson, quoi ! Je suis un peu comme une maman. Calme et sereine. Oui,
- Saupi
très calme et très sereine.
- Mallaury
Très calme et très sereine.
- Saupi
Et on va parler de quelqu'un, c'est grâce à lui que tu es là, c'est mon autre ami François.
- Mallaury
Oui, François Roclin.
- Saupi
Voilà, François Roclin, parce qu'en plus il m'a dit, si jamais elle vient, tu me fais une dédicace, alors on te fait une dédicace François. On te dédicace toute la vie. Donc parle-moi un peu de l'amitié, parle-moi justement de François. C'est quelqu'un qui est important ?
- Mallaury
Non mais on était une équipe. On tournait, on se voyait 12-13 heures par jour. Donc on se voyait plus que notre propre famille.
- Saupi
Une fois qu'on se voit trop, c'est peut-être pas bon non plus. Non,
- Mallaury
il n'y a pas eu un souci en deux ans et demi. Il n'y a pas eu un mot plus haut que l'autre. Moi j'étais garante de l'unité et de la fraternité sur le plateau. Il n'y avait jamais aucun problème. Et on était le seul plateau comme ça. Il n'y avait jamais aucun problème. Jamais. Jamais. Jamais.
- Saupi
Jamais au grand jamais.
- Mallaury
Non, jamais.
- Saupi
Jamais. Donc en off, on parlait un peu et je me demandais si tu étais nostalgique. Tu m'as dit non. Tu n'étais pas du tout nostalgique. Et pourquoi tu n'es pas ?
- Mallaury
Non, parce que je ne suis pas trop raccordée au passé.
- Saupi
D'accord.
- Mallaury
Je suis très inscrite dans le présent. D'accord. Il faut être ici et maintenant, ensemble, avec ce que la vie est, ce que la vie propose. Il ne faut pas regretter. Il faut, si on a fait des choses qui n'étaient pas très jolies, il faut faire son examen de conscience et se remettre en phase.
- Saupi
Bien sûr.
- Mallaury
Mais il faut être heureux avec ce que l'on a.
- Saupi
D'accord.
- Mallaury
Apprendre à être heureux avec ce que l'on a. Et ça, c'est très important.
- Saupi
En vrai, moi, c'est vrai que quand je dis nostalgie, ce n'est pas forcément des regrets, mais des fois, tu ne repenses pas à des événements, à des trucs qui sont passés. Une petite pointe de nostalgie, ça te rend un peu... Pas triste, mais je ne sais pas. Est-ce que ça t'arrive d'y repenser ? à ces moments-là.
- Mallaury
Oh, man !
- Saupi
Non. Parce que moi, je dis souvent, pour moi, la nostalgie, j'utilise comme des shoots. J'appelle ça des shoots de nostalgie. C'est-à-dire, je me mets, par exemple, je peux mettre un Salut les Musclés ou je peux mettre un Mieux la Baie. Je me mets un petit épisode et c'est véridique, je le fais vraiment. Je n'ai pas des bêtises. Je vais sur YouTube parce que maintenant, ils sont tous assez sexy sur YouTube. Donc, je mets un petit épisode et ça me fait du bien. J'appelle ça un shoot de nostalgie. Je me fais un petit shoot et ça repart. Et ce n'est pas forcément que ça me rend triste, mais ça me... Ça me rebooste, c'est une manière de me rebooster. C'est comme ça que je fonctionne avec la nostalgie. Après, je ne sais pas, vous, auditeur, ou toi, comment tu fonctionnes ? Si tu m'as dit comment tu fonctionnais, tu n'es pas très nostalgique.
- Mallaury
Non, je ne suis pas mélancolique.
- Saupi
Mélancolique.
- Mallaury
Ouais, non.
- Saupi
Tu ne promets pas un épisode du Elisabeth ?
- Mallaury
Quand j'étais plus jeune, j'avais le spleen.
- Saupi
Ouais, ok.
- Mallaury
C'est-à-dire, j'étais mélancolique. Ça ne se voyait pas, je ne le montrais pas. D'accord. Mais j'étais mélancolique. Et le fait d'avoir passé huit ans, Dans la rue ?
- Saupi
Oui.
- Mallaury
Ça m'a guéri de toutes mes maladies psychologiques.
- Saupi
D'accord.
- Mallaury
C'est-à-dire que j'avais plein de petites maladies psychologiques, plein de petites névroses, plein de petits problèmes. J'avais de la mélancolie, j'avais des accès de pleurs très souvent, des accès de colère, j'étais cyclotimique. J'avais plein, plein de petites maladies, de petites névroses. Et le fait d'avoir marché pendant huit ans dehors, sans maison, dans le plus simple... Le dénuement, comme un parcours christique, comme un parcours d'initié, comme un parcours de Bouddha, comme un parcours de sages. Parce que c'est comme ça qu'ils sont les sages, dans la montagne, seuls, avec leur bâton, ils marchent. C'est ce que j'ai vécu. Ça m'a guéri de tout. Ça a tout relativisé. Ça a tout lavé. Comme si j'étais passé dans une énorme cascade pendant huit ans et que j'avais lavé toute ma personnalité. Remise à zéro, un reset.
- Saupi
Un reset, c'est le mot que je cherchais. Enfin, un petit reset.
- Mallaury
Ah oui, un gros reset.
- Saupi
Ah pardon, oui, excuse-moi.
- Mallaury
Un gros reset.
- Saupi
Et maintenant, comment tu te sens après ce gros reset ? Qu'est-ce que tu as envie de faire ?
- Mallaury
Alors maintenant...
- Saupi
Qu'est-ce que tu fais d'ailleurs ?
- Mallaury
Maintenant, quand on est allé dans la rue, quand on a vécu dehors... Oui. On marche avec la mort. Ah, il faut le savoir. On a la mort dans une main. Et elle marche à côté de nous. Donc, ça installe le vide, l'absence. le néant. Donc maintenant, je dois vivre avec ça.
- Saupi
D'accord.
- Mallaury
C'est-à-dire que cette Ausha, c'est pas parce que je suis à nouveau en appartement que je m'en suis débarrassée. Donc je suis comme un équilibriste, comme un funambule sur un fil entre deux mondes. Le monde des vivants et le monde des morts.
- Saupi
D'accord.
- Mallaury
Ça impose le respect.
- Saupi
Oui, un petit peu quand même.
- Mallaury
C'est-à-dire, c'est comme un poids sur mes épaules que je porte. Mais comme je suis très croyante, Dieu il a dit je suis le début et la fin. Donc je suis la naissance et la mort. Ça veut dire que c'est un visage de Dieu. Donc j'avance avec les deux visages de Dieu. Avec le visage de la naissance et le visage de la mort. Ça inscrit une grande maturité, une grande profondeur. Il faut vivre avec cette maturité et cette profondeur. Ça tombe bien parce que moi j'étais légèrement immature. J'avais un manque de développement émotionnel. Donc, maintenant, je suis bien en phase avec mon âge et je suis prête à vivre la troisième partie de ma vie qui s'appelle le troisième âge. Donc, je suis prête à le vivre en phase avec ce qu'il est, c'est-à-dire marcher avec la mort. Mais c'est un enseignement. Et ça me permet d'être toujours d'égale humeur. de répondre au fur et à mesure à la demande, quoi que soit la demande, de pouvoir y répondre. Je suis beaucoup plus sûre de moi. Je suis... Ma foi est beaucoup plus stable. Et ma croyance en Dieu est beaucoup plus nourrie. Donc, ces événements difficiles que j'ai eu à traverser, m'ont comme fait redescendre sur Terre.
- Saupi
Et du coup, maintenant, comment tu... Est-ce que tu as des projets quelconques ?
- Mallaury
Alors, je ne suis pas très sollicitée. Parce que mon parcours fait peur. C'est un parcours qui est lourd. Tout le monde ne vit pas ça. Il faut savoir que Steve McQueen est mort dans une favelas. Dans la pauvreté. Il y a beaucoup d'acteurs, beaucoup plus qu'on ne croit, qui meurent dans la pauvreté la plus crasse. Mais là, les gens l'ont vu. J'ai été filmée, j'ai été photographiée. Donc ça les a choqués. Donc... J'essaye de faire des castings, mais c'est très difficile.
- Saupi
C'est vrai, tu fais quand même des castings ?
- Mallaury
J'en ai toujours pas fait, là.
- Saupi
Ah, mince ! Mais tu vas en faire quand ?
- Mallaury
Je suis optimiste. Je suis très croyante, donc j'ai la foi. Je me dis que ce qui est pour moi, ça sera pour moi. Et puis sinon, je vois pas mal mes amis. Moi, je suis très café.
- Saupi
Oui,
- Mallaury
j'ai vu. Je suis méditative au café.
- Saupi
D'accord.
- Mallaury
Je passe mes après-midi au café.
- Saupi
D'accord.
- Mallaury
Et je regarde passer les gens, je parle avec des gens. Je ne lis plus, alors qu'avant je lisais beaucoup. Je ne regarde plus la télé, alors qu'avant je regardais beaucoup la télé. Je ne vais plus au cinéma, alors qu'avant j'allais beaucoup au cinéma.
- Saupi
Moi qu'est-ce que tu fais ?
- Mallaury
Pas peu de choses. Je suis dans le vide. Je suis dans le calme. Je suis dans le plein. Je ne cherche plus de réponses. Je n'ai plus de questions. Je suis, je maintiens mon caractère et ma personnalité pour être toujours pleine. Et quand quelqu'un arrive, je lui réponds. Je suis là pour lui.
- Saupi
D'accord, c'est pour ça que tu m'as répondu. J'étais répondu tout de suite. J'étais étonné. Tout de suite.
- Mallaury
Je suis très disponible pour l'autre. Je suis à la disposition de l'autre. C'est très agréable comme état.
- Saupi
Ah bah oui. Je t'avoue que j'étais très très content quand t'as dit oui.
- Mallaury
Oui et puis je réponds vite, je suis présente dans la vie des gens. Quand ils me sollicitent, je suis toujours là. Dans un monde où personne n'est plus là, où tu tombes sur des répondeurs, où tout le monde a des plannings, où tout le monde court partout. Moi je ne cours jamais. C'est très agréable.
- Saupi
C'est très beau ce que tu viens de dire, Malorie.
- Mallaury
Mais oui, parce que...
- Saupi
C'est vrai, c'est vrai.
- Mallaury
...qui est court sur Terre. On va vite, on est toujours en quête d'autre chose, de mieux, de différent, d'autrement. Alors qu'en fait, c'est une illusion. La seule vérité, c'est aujourd'hui, maintenant, ce que je tiens entre mes mains, tout de suite, ce que j'ai dans ma vie. Tout de suite, c'est ça que je dois soigner. Je dois prendre soin de ce que j'ai. Et parce que je prends soin de ce que j'ai, j'aurai davantage. Ce n'est pas en espérant avoir davantage qu'on aura davantage. C'est en faisant bien chaque chose, maintenant, tout de suite, en soignant chaque rapport, chaque rencontre, chaque instant, chaque seconde de sa vie, en disant à l'autre, je suis là pour toi. Parce que je sais qu'à un moment donné, j'aurai... peut-être besoin de toi. Moi, j'aurais besoin que tu sois là pour moi. Donc voilà, c'est le résumé de ma vie aujourd'hui.
- Saupi
D'accord. Donc si on veut te faire plaisir, on t'offre un café.
- Mallaury
C'est ça.
- Saupi
C'est ça ?
- Mallaury
C'est ça.
- Saupi
Donc si vous croisez Malorie, offrez-lui un café.
- Mallaury
Oui. Et surtout, n'hésitez pas à me parler parce que je suis toujours disponible, toujours prête à échanger, toujours prête à donner quelque chose parce que c'est ça, être et vivre ensemble.
- Saupi
Est-ce que tu veux rajouter quelque chose ? Tu as tellement dit des choses belles que je ne sais pas quoi te demander. Du coup, est-ce que tu as quelque chose à rajouter pour mes auditeurs ? Tu peux parler de moi aussi, t'as pas le projet de parler ?
- Mallaury
Quand on écoute un podcast, quand on écoute une émission de radio, qu'on regarde une émission de télé, qu'on va au cinéma, qu'on regarde une série, c'est qu'on a des questions et on cherche des réponses. On est dans un pays où les gens sont très développés intellectuellement et ils ont un questionnement à n'en plus finir. Et bien ce que je leur dis c'est faites des voyages, marchez, marchez, faites des voyages où vous marchez. Parce qu'on vit dans des sociétés et dans des villes où on ne marche plus. C'est un problème. Einstein marchait 17 km par jour. Parce que la science a prouvé que lorsque l'on marche, on met en place des fonctions cérébrales. particulières dans le cerveau qui font que quand on marche, on a des réponses. Et quand on a des réponses, la peur recule et on habite mieux son présent. Faites des voyages où vous marcherez. Voilà mon conseil.
- Saupi
On va terminer. Je termine toujours l'émission par une question que je pose à tous mes invités. Et tu vas y avoir droit à la question. Malorie, acceptes-tu d'être mon amie ?
- Mallaury
Alors Sopi, je vais être très honnête avec toi.
- Saupi
Oui, oui, tu aurais dit non, bien sûr.
- Mallaury
Ça se construit sur des années. Donc si on lit des liens et que ces liens perdurent dans le temps, eh bien l'amitié s'installera. Mais l'amitié ne vient pas comme ça. Elle vient de la connaissance qu'on a de l'autre et des moments partagés ensemble. Je peux être à côté. copine. C'est déjà pas mal.
- Saupi
Ok, on accepte que tu d'aies de ma copine. C'est ta copine.
- Mallaury
C'est ta copse.
- Saupi
Malorie, je suis très heureux de t'avoir reçu dans mon émission. J'espère que tu as passé un très bon moment.
- Mallaury
Oui, j'ai passé un beau moment avec Francky aussi.
- Saupi
Ben voilà, parlons-en de Francky. C'est toujours Francky, c'est toujours Francky. Je suis jaloux. Les fans, je vous souhaite une bonne journée et à très vite. Malorie, à bientôt et merci.
- Mallaury
Prenez soin de vous. Au revoir.