#42.Manu Key : mémoire vive du rap français et messager d'une génération cover
#42.Manu Key : mémoire vive du rap français et messager d'une génération cover
SAUPI & FRIENDZ

#42.Manu Key : mémoire vive du rap français et messager d'une génération

#42.Manu Key : mémoire vive du rap français et messager d'une génération

52min |09/04/2025
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#42.Manu Key : mémoire vive du rap français et messager d'une génération cover
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#42.Manu Key : mémoire vive du rap français et messager d'une génération

#42.Manu Key : mémoire vive du rap français et messager d'une génération

52min |09/04/2025
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Description

« On faisait pas que rapper. On construisait. Une culture. Des ponts. Des repères. »
– Manu Key


Dans cet épisode 42 de Saupi&Friendz, Saupi accueille un monument du rap français : Manu Key, cofondateur de Mafia K’1 Fry, membre de Different Teep, proche de DJ Mehdi et artisan de l’âge d’or du hip-hop made in France.


Avec sa voix posée et ses mots justes, Manu revient sur son parcours : ses débuts influencés par Renaud, la claque Stevie Wonder, la création d’un collectif mythique, les studios en sueur, les sons cultes... et les blessures aussi.


On parle de Prince de la Ville, des coulisses avec le 113, d’Idéal J, du rôle de la transmission, de la disparition de Mehdi, et de sa reconversion comme coach sportif et de ses livres
Une conversation sincère, humaine, pleine de vibes et de souvenirs, entre deux amoureux de la culture hip-hop.
🎧 À écouter d’urgence sur Spotify, Apple Podcasts et toutes les plateformes !


Manu Key : bâtisseur du rap français, poète urbain et passeur d’histoires

Né Manuel Coudray le 28 mars 1971 en Guadeloupe, Manu Key est l’une des pierres angulaires du rap français. Figure emblématique de la scène d’Orly (94), il incarne depuis plus de 30 ans l’esprit authentique et collectif du hip-hop.

À la fin des années 80, il forme Posse Idéal, puis Different Teep, un groupe visionnaire dont l’album La Rime Urbaine (1997) s’inscrit dans une volonté de texte, de fond, et de conscience sociale. Mais c’est avec la Mafia K’1 Fry, collectif mythique qu’il cofonde avec Kery James, Rohff, le 113 ou encore Intouchable, que Manu Key entre dans la légende.

Rappeur, producteur, directeur artistique, il est notamment à l’origine de Prince de la Ville du 113 — un album culte, toujours attendu sur les plateformes, et véritable jalon du rap hexagonal.

Sa carrière solo, entamée dès 1998, l’impose aussi comme un auteur singulier, à la plume sensible, influencée par Renaud, Stevie Wonder ou Big Daddy Kane. Manuscrit, son album de 2001, illustre cet équilibre entre introspection, mélodie et regard social.

Mais Manu Key, c’est aussi une voix hors du micro : coach sportif, éducateur, écrivain, il se consacre aujourd’hui à la transmission. Son autobiographie Les Liens Sacrés (2019) est un témoignage précieux sur la fraternité, la création et le deuil — notamment celui de DJ Mehdi, son frère de cœur.

Passeur de mémoire, amoureux des mots, observateur bienveillant, Manu Key continue d’écrire l’histoire, avec une humilité désarmante.


#Saupi&Friendz #ManuKey #PodcastRap #RapFrancais #HipHop90s #MafiaK1Fry #113 #DJMehdi #NostalgieCréative #CultureHipHop #PodcastInterview #DifferentTeep #PrinceDeLaVille #RapHistoire


Trong tập 42 của Saupi&Friendz, Manu Key – huyền thoại rap Pháp, đồng sáng lập Mafia K’1 Fry – chia sẻ hành trình từ những ảnh hưởng đầu tiên (Renaud, Stevie Wonder) đến thời kỳ vàng son của hip-hop Pháp. Từ “Prince de la Ville” đến DJ Mehdi, từ rap đến huấn luyện viên thể thao, một cuộc trò chuyện chân thành, giàu cảm xúc và hoài niệm.


Réalisation du podcast par l'Agence Sans Limites

Présenté par Saupi

Producteurs : Franck Philoxène

Chargée de production : Franck Philoxène et Sabrina El Fahim

Visuels et communication : Cédric Cossi et Sabrina El Fahim

Générique : Franck Philoxène


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Saupi

    Il y a un truc, c'est le 113. Oui, le 113. Parce que tu as quand même participé légèrement au succès d'un des plus... L'album le plus vendu en

  • Manu Key

    France, d'Europe.

  • Saupi

    Et qu'on ne le voit plus, on ne le voit pas sur les plateformes de streaming. Alors que j'avais oui dire qu'avec le documentaire qui allait sortir, il allait ressortir.

  • Manu Key

    Tonton Dublade est ressorti.

  • Saupi

    Oui, Tonton Dubel est ressorti.

  • Manu Key

    Et le prince de la ville, c'est en train de se mettre en forme, en train de s'arranger juridiquement. Ah, c'est vrai. Ça va revenir. Je pense que ça va revenir.

  • Saupi

    Je pense que quand ça va revenir, ça va cartonner.

  • Manu Key

    J'espère, j'espère que ça va revenir. Au moment où il faudra, ça reviendra. Mais pour l'instant, c'est un album comme ça qui a été marquant pour la société et qui n'est pas sorti. que les jeunes peuvent découvrir, tout ça, ça serait bien qu'ils se concentrent à travers différentes plateformes et tout, ça serait exceptionnel.

  • Saupi

    Oui, parce que t'as quand même réalisé un peu l'album,

  • Manu Key

    t'as participé. Ouais, ça fait partie des choses très exceptionnelles qu'on a faites, tu vois. Prince de la Ville, beaucoup d'albums comme ça, ça fait... Quand tu parles de tournées avec Idéal J, les Prince de la Ville, ça reste des moments marquants de l'histoire de l'hip-hop.

  • Saupi

    Est-ce que tu, au moment où Tu travailles dessus Est-ce que tu te dis que ça va être un...

  • Manu Key

    Non, jamais. Tu le sens pas, ça On travaille avec le plaisir. Mais on sent que tellement le plaisir et le travail sont associés, on se dit quand même qu'on a fait du bon boulot. Salut les fans

  • Saupi

    et bienvenue dans ce nouvel épisode. Moi, c'est Sopi, et dans chaque épisode, j'ai une conversation amicale et nostalgique avec mon invité. Aujourd'hui, plongeons dans l'univers du hip-hop. Et c'est une légende, et je vous passe mes mots, je vous passe pas mes mots, je sais pas, je suis un peu impressionné, je vous cache pas, du rap français que j'ai l'honneur de recevoir. Il s'agit de M. Manu

  • Manu Key

    Kay. Yes, bonsoir. Comment vas-tu Ça va super,

  • Saupi

    super. Je suis très très très content de te recevoir. Alors, tu es le premier rappeur que je reçois. Alors, je raconte un peu le... pourquoi du comment j'ai envie de recevoir des acteurs de hip-hop parce que j'ai il y a deux événements récemment qui m'ont un peu chamboulé mon cerveau parce que j'ai 46 ans donc je suis hyper nostalgique des années 90 il y a d'abord eu un concert que je suis allé voir avec un pote qui m'a emmené je voulais pas y aller il y avait Pasi il y avait Stomy il y avait une multitude d'artistes il y avait Driver et là j'ai voilà j'ai replongé dedans et ensuite on va en parler il y a aussi le documentaire ouais d'une France celui-là je t'avoue qui m'a mis une gifle Il m'a mis une grosse gifle même. Il fait partie de mon top 3 des documentaires, clairement. Et ça m'a, du coup, je me suis réécouté tous les albums, quasiment, je te jure, de toute cette période-là. J'ai écouté tous les interviews de Driver, parce que tu étais dedans aussi, ce que je trouve que ce monsieur...

  • Manu Key

    Ouais, monumental, monumental Driver.

  • Saupi

    Au niveau de la culture hip-hop, lui, il est juste au top. Il a fait beaucoup, beaucoup de boulot. Voilà, c'était le petit aparté. Voilà pourquoi je voulais te recevoir, parce que j'ai envie de recevoir des gens qui m'ont bercé un peu, je ne vais pas dire mon enfance, parce que j'étais un peu ado quand même. Et puis voilà, l'histoire du hip-hop, parce que moi, le hip-hop, c'est une culture que j'ai découvert très jeune. Et puis voilà, j'aimerais qu'on parle un peu de toi, même si j'ai vu que tu as fait beaucoup d'interviews, donc j'espère que je ne vais pas me répéter. Et tu m'as un peu ému aussi dans le documentaire. D'accord. Voilà. de la manière dont tu parlais de DJ Mehdi et donc j'aimerais un peu que tu me que tu me parles un peu de tes débuts alors je sais que t'en as parlé beaucoup mais quel rappeur ou quelle chanson t'as donné envie de te lancer dans le dans le rap par un groupe pour un chanteur d'abord pour me présenter,

  • Manu Key

    moi c'est Manuel Coudray plus précisément, sinon c'est Manu Kieh, membre du collectif Mafia Kinfry J'émerge de la Banlieue Sud plus précisément d'Orly 94-310 Et je suis resté dans le hip-hop pendant 30 ans jusqu'en 2011. Ce qui m'a fait freiner le hip-hop, bien évidemment, c'est le décès de mon meilleur ami DJ Mehdi. Donc je me sentais plus concerné à faire du hip-hop. Ça m'a fait un grand froid dans le dos. Donc j'ai changé d'horizon. Aujourd'hui, je suis éducateur sportif. Je suis dans le milieu social aussi. J'accompagne les jeunes à leur conversion, à leur émancipation. Voilà d'abord ça. Ce qui m'a fait aimer la musique au départ, ça date vraiment de la primaire. Est-ce que tu sais en quelle année En 2025, mais ça date de la primaire tout simplement de l'amour des mots. L'amour des mots, c'est de jouer avec les mots, c'est de la poésie. C'est d'après un ami qui est encore ami aujourd'hui qui s'appelle Cyril Renaud. Il voulait me faire découvrir la cassette de Renaud Séchant. Toujours en CE1, je lui dis non, j'en veux pas, non. En CMA, un jour j'ai pris la cassette. qui s'appelle Marche à l'ombre, et j'ai pris une claque. Ça rimait, c'était marrant, je ne comprenais pas tous les mots qu'il disait Renaud, et j'ai trouvé ça, et puis j'ai commencé à recopier les textes. Ce qui m'a plu, c'était Lola, Marche à l'ombre, viens chez moi, j'habite chez une copine. Toutes ces thématiques qui développaient, ça me faisait rire, et en même temps, ça me forgeait dans mon éducation. Et puis après, j'ai dit à Cyril, je peux la garder la cassette. Et à chaque fois, il me faisait découvrir un nouvel album de lui. Parce que lui, c'était un grand fan de Renaud Sechamp, qui est toujours un grand fan d'ailleurs. Et voilà, c'est ça qui m'a inculqué l'amour des mots. L'amour des mots, c'est d'abord par Renaud Sechamp. Et petit à petit, quand j'ai découvert vraiment le hip-hop à l'âge de 16-17 ans, le premier album que j'ai acheté, c'est l'album de Stevie Wonder. C'était de la soul, qui était quelqu'un de... qui avait du rythme dans la peau, c'est par la pochette d'abord que je l'ai pris parce que je connais pas. Je vois un mec sur une pochette, un 45 tours, et je vois marqué part-time lover Et voilà, je découvre ça et j'écoute chez moi et puis ça rythmait bien. Et puis j'ai bien aimé Stevie et aujourd'hui Stevie ça reste quelqu'un de sensationnel, tu vois, dans le monde de hip-hop. dans le monde de la soul, c'est quelqu'un qui a influencé beaucoup la musique et surtout Michael Jackson. C'était par Time Lover et puis après venu vraiment dans le hip hop, c'était ce que j'aimais, c'était tout ce qui était Big Daddy Kane, Eric B & Hyekim, c'était vraiment ça, les vrais vrais débuts c'était ça.

  • Saupi

    À partir de quand tu as commencé à vouloir toi écrire tes propres...

  • Manu Key

    Mes propres textes sont venus une fois que j'écoutais les textes à la radio, qui étaient tous des débuts de la New Generation MC, qu'on écoutait les... les Ausha, les ministères à la radio. J'ai dit, je vais m'essayer aussi. J'écrivais des textes comme ça par hasard. Et puis un jour, je me suis pris au sérieux et j'ai écrit un texte qui s'appelait Stop la violence. Et puis voilà, il y avait quelques rimes. Je reprenais des trucs de Renaud parce que j'aimais bien. Je rajoutais des mots, je faisais toi, je trichais un peu. Et puis après, j'ai dit, déjà, j'avais cette notion de savoir rimer avec des quatre temps, faire des refrains. Parce qu'à force d'écouter Renaud, je me suis dit, come on. On faisait des refrains, et là, j'avais un temps d'avance sur les gens là-dessus. Puis j'écrivais mes chansons comme ça, et puis un jour, je me suis dit, pourquoi pas créer un groupe Il y avait des petites après-midi dans notre maison de quartier, qui s'appelle Pablo Neruda, où tout le monde se regroupait. Il y avait des gens d'Orly, de Sarcelles, de Garches-les-Gonesse, de Villiers-le-Bel, de Vitry-sur-Seine, de Choisy-le-Roi. Et un jour, j'ai vu un pote qui est devenu l'un de mes meilleurs amis aujourd'hui. Je lui dis Tabithou, il me dit Rodorly. Je m'appelle Saïdou. Je fais du rap aussi. Moi, je fais du beatbox. Et puis, je lui dis vas-y, viens, on monte un groupe. Et le groupe s'appelait Posse Idéal. Et à travers ça, on a réuni pas mal de monde. Et puis, c'est là qu'est venue cette première création du groupe qui est devenue après Différents Types.

  • Saupi

    Différents Types, c'est un petit jeu de mots.

  • Manu Key

    Voilà. Différents, des types différents.

  • Saupi

    Donc tu as sorti un maxi avec un maxi et ensuite l'album, la rime urbaine.

  • Manu Key

    La rime urbaine qui était avec nos groupes différents types. C'est un album avec beaucoup d'avance, exceptionnel. Parce qu'on a compris, dès que l'album Hillmatic est sorti de Nas, on a compris que dans notre construction, ça va se baser sur les textes.

  • Saupi

    D'accord.

  • Manu Key

    Toute cette... L'harmonie du hip-hop était d'abord mélodieux chez nous et puis on voulait insister sur les textes, sur les messages qu'on allait véhiculer. Et là on a vraiment pris le temps, on aurait pu... Surtout qu'à l'époque c'était très des égotripes, les albums qui marchaient étaient comme la Colica, comme les albums underground qui marchaient, c'était beaucoup d'égotripes. Et nous à un moment on s'est dit, ce qui nous va bien c'est les textes, parler d'autre chose, d'où l'on vient. Mais pas seulement d'où on vient, c'est d'où on vient et qu'est-ce qu'on veut devenir, tu vois. C'est ça qui était important. Et à partir de là, on s'est mis à développer des thématiques, comme des morceaux qu'on a mis dans la rime urbaine, comme Échec, comme Projection 2010. On parlait déjà des vrais sujets, tu vois ce que je veux dire. Et après, ça a peut-être étonné les gens. Les gens ont dit, ah non, vous attendez pas comme ça. Mais ça, au moins, ça nous a servi pour la suite. Dix ans après, on était prêts à balancer des textes de fous. Et c'est ça qui a donné... l'émancipation de Mafia et Cafri. Parce qu'on n'était plus dans les go-trips, on parlait des vraies valeurs à travers les cités, ce que les jeunes ressentaient à travers nous. On avait déjà une projection qui était assez loin de dix ans d'avance.

  • Saupi

    Vous avez l'album, il a cartonné le cerise sur le...

  • Manu Key

    C'est un album exceptionnel.

  • Saupi

    J'ai réécouté... Tout à l'heure, je me suis remis en gifle, en fait.

  • Manu Key

    Ouais, c'est clair. 20 ans, tu prends la même gifle. Non,

  • Saupi

    mais c'est intemporel. C'est fou, en fait, de te dire... Parce que, on est vieux maintenant, mais quand tu calcules, tu te dis, putain, il n'a fait plus 30 ans.

  • Manu Key

    C'est vrai, c'est fou.

  • Saupi

    Et en 30 ans, les textes, quasiment à l'heure du jour, vous étiez peut-être en avance.

  • Manu Key

    Ouais, c'est ça. C'est ça, par la thématique, on était en avance. Parce qu'on était liés, parce qu'on était ensemble, c'est ça. Parce qu'on ne fait jamais rien tout seul. Et on travaillait ensemble, on faisait en sorte que le développement soit fort, puissant, que les jeunes se reconnaissent en ce qu'on faisait, tu vois. On s'identifiait à nous et Mafia Cafri avait été un fort porteur sur la société à cette époque-là.

  • Saupi

    T'es fier de ça Ah ouais, ouais.

  • Manu Key

    T'as toujours été revendicatif de ce qu'on a fait parce que c'était pas gagné d'avance, tu vois. Quand on dit qu'on a porté une pierre à l'édifice, c'est vraiment une grosse pierre. Tu vois ce que je veux dire On ne s'y attend pas, mais tu vois, quand j'ai sorti mon livre Les liens sacrés, c'est là que j'ai vraiment pris la claque. Quand j'allais dans les trucs de dédicaces, les gens étaient submergés par notre parcours, par notre trajectoire. Il y en a un qui venait sur les réseaux et me dit, votre rap m'a sauvé la vie, votre rap m'a fait changer d'horizon, m'a fait comprendre d'autres choses dans mon mindset. Ça, c'était fort,

  • Saupi

    ça. Toute votre génération, vous avez développé peut-être un truc inconscient envers nous, nous, auditeurs. C'est vrai que, bon, après, moi, j'ai écouté... Comme j'ai écouté... Moi, je suis du 95, donc j'écoutais forcément un peu plus tout ce qui était Stomy, la partie-là. Je suis né à Saint-Denis et j'ai vécu le 95, donc moi, j'écoutais un peu de tout. Et c'est vrai que la culture hip-hop... Parce qu'on parle du rap, mais vous, vous n'avez que pas que des rappeurs, vous avez des beatmakers, vous avez des... Vous étiez un gros pôle, une grosse team. J'ai vu des documentaires sur vous, j'ai vu les concerts, parce que je ne vous ai pas vu en vrai, mais j'ai regardé plein de trucs. Ça devait être la foule, ça donnait envie d'y aller.

  • Manu Key

    C'était une culture, on était ancrés dedans. Ce n'était pas des blagues. On était là, on faisait en sorte qu'il y ait une culture qui nous réveille, qu'on soit ancrés dedans. On s'est... Et qu'on faisait en sorte de développer un métier à travers ça, qui était un métier passion, qui était la musique, l'art, la danse, le fait de faire du son, de partir ensemble, s'éclater. Ça, c'était une vraie vocation.

  • Saupi

    Est-ce que tu penses que ça s'est un peu perdu Oui,

  • Manu Key

    ça a changé. Il n'y a plus de groupe comme avant,

  • Saupi

    de mémoire. Il y a beaucoup de rappeurs solos à deux, mais il n'y a plus de gros collectifs comme avant.

  • Manu Key

    Non, et c'est dur à fonder, surtout. Chacun a des avis différents.

  • Saupi

    Chacun veut se montrer en avant.

  • Manu Key

    Voilà, chacun a un égo différent. Et c'est pour ça que Mafia Cafri, c'était fort. Parce qu'on avait cette sorte d'unité. On se disait les choses quand ça n'allait pas musicalement. On se disait non, on doit faire mieux que ça. Et puis à chaque fois qu'on rentrait en studio, je me répète encore, on s'amusait pendant... Par exemple, le studio, on le louait de midi à 22h. Et on rigolait jusqu'à 18h par exemple. Pendant 18h, on rigolait, ça vannait. Et à un moment, on se dit, hé, c'est 4h. Vas-y, viens, on fait un truc, vas-y, mets le son fort. Et là, chacun, dès qu'on était concentrés dans la bulle, chacun, mais jamais, on ressortait du studio avec un morceau pourri. Toujours un truc qui devenait fou, c'était magique. Les sons sont puissants. On savait rigoler, mais quand il fallait aller au boulot, c'était fini. On s'y mettait et puis ça tuait.

  • Saupi

    Tu as rencontré quand même des artistes assez comptés pour toi. Il n'y a pas Elie Gemelli, mais il y a aussi Kerry James. Oui, oui.

  • Manu Key

    Et c'est ça, je pense que la fougue qu'il y avait en studio, c'est par l'enthousiasme en fait. L'enthousiasme, c'est-à-dire une certaine humilité qu'on avait, surtout une façon de s'amuser entre nous. On était vraiment dans un garden, dans un petit jardin, où on était entre nous, on s'éclatait. C'est ça qui faisait l'émulation de dire... Allez, on y va, parce que si on arrivait, on se creusait la tête, on se parlait. Non, on rentrait, on s'éclatait, ça vannait. Eh, t'arrives en retard, toi, t'étais où Attends, je vais chercher de la bouffe, parce que ça arrivait à midi, mais il était 15h. Après, l'autre, il arrivait, Mais t'es où, putain Il arrivait, ça faisait 16h. Et l'ingé, il était là, il attendait. Il se dit, Mais qu'est-ce qu'ils font, ces mecs Et après, à 18h, on disait à l'ingé, Vas-y, ouvre le truc, là, c'est parti. Et après, on tuait le truc. En 3h, 4h, c'était terminé. On voit les résultats. C'est ça le truc. Et le jeu était toujours pareil. Ça revenait toujours pareil. Rarement, je suis arrivé en studio et l'heure ou l'une demi-heure d'après, j'ai posé. Rarement. C'était vraiment, vraiment dans les débuts qu'on était chacun en solo ou par groupe. On écrivait parce que les séances, elles étaient très, très chères. Donc, il fallait gagner du temps. Donc, on écrivait à la maison. Et une fois qu'on était plus flexibles dans l'organisation, les studios, ils étaient payés par les maisons de disques, tout ça. On est partis dans un état d'esprit, on se retrouvait ensemble et puis on rigolait. Et puis, à un moment donné, on tuait le studio.

  • Saupi

    Tu es plusieurs fois le studio.

  • Manu Key

    Tu l'as pas fait qu'une fois.

  • Saupi

    Je bois tes paroles depuis tout à l'heure parce que je suis un peu... Je reflonge dans le passé, ça me fait du bien. Est-ce que tu es nostalgique, toi, un peu À fond,

  • Manu Key

    un peu.

  • Saupi

    C'est vrai.

  • Manu Key

    Tu as la nostalgie des bons moments qui nous tiennent en même temps, les souvenirs qui nous marquent. Et forcément, dans les souvenirs qui nous marquent, il y a des gens qu'on... On pense beaucoup à des gens qui nous ont suivis et qui ne sont plus là, forcément. Et on a toujours un petit pincement au cœur pour eux. Mais les belles choses sont toujours là. Et on voit d'où on est venu. Et aujourd'hui, ce qu'on fait, on peut être fier. Notamment moi, tu vois, moi j'étais... On va dire que je n'ai jamais eu une enfance assez facile. C'était difficile, je ne veux pas être un peu la victime. J'ai arrêté l'école en sixième, divorcé. Père et mère, après une mère qui a été malade très tôt, qui n'a pas eu d'éclat de jeunesse, elle est dans le sourire, à l'hôpital à l'âge de 45 ans, et qui est morte il y a 10 ans, donc elle n'a pas profité de sa jeunesse. Et c'était des allers-retours à l'hôpital, après elle est sombrée dans le diffondre de conneries. On m'appelait, ta mère allait au sol, dans l'eau d'Orly, j'y allais en courant, je la ramassais. C'était... Une jeunesse assez tragique, mais j'ai su me relever. À travers ça, il y a eu des défis, j'ai su les surmonter. Et puis aujourd'hui, je suis fier de ce que j'ai fait. La plus grosse désillusion que j'ai eue, c'est quand tu perds des amis, même des amis que je ne connaissais pas trop, mais qui étaient proches du collectif. Je pense à la spontané. Ça te fait froid au cœur quand tu étais très jeune. Et tu es un peu plus grand que ces hommes. Tu apprends que... très jeune, il y a des gens qui perdent la vie. Moi, avant ça, je vais un petit peu après, je vais aux Antilles et mon petit cousin de 20 ans, il me demande un survêtement Adidas. Donc je vais à Quignancourt lui acheter un petit survêtement qui n'était pas très cher à l'époque. C'était le bas 20 euros, le haut 20 euros. Et le lendemain matin, je vais à l'aéroport pour prendre l'avion et on m'appelle. On me dit, ton petit cousin, il est mort hier soir. Il est mort, il s'est fait shooter par une voiture. Donc je suis allé là-bas pour rien en fait. Je suis juste été pour l'enterrement en fait. Et j'en parle dans mon premier album. Et tous ces faits, forcément, ça nous marque. Surtout la mort de DJ Mehdi, qui n'était pas mon ami, mais qui était un petit frère pour moi.

  • Saupi

    Oui, on le ressent. Franchement, il est vraiment hyper, hyper... Je vous le conseille, si vous ne l'avez pas encore vu, mais je pense que tout le monde l'a vu, mais regardez-le. Vous allez apprendre beaucoup de choses, déjà sur l'histoire de votre collectif. Et puis surtout, déjà Mehdi, je connaissais un peu, mais en fait, limite, j'ai pleuré à la fin.

  • Manu Key

    C'est crispant.

  • Saupi

    C'est crispant. Et puis toi, c'est hyper touchant ce que tu dis sur lui.

  • Manu Key

    Oui, c'est clair. Et puis voilà, ça, c'était un petit peu la partie douloureuse. Après, la nostalgie avec les sourires, avec... Les frères qui m'ont légué leur inculcation au football, d'abord dans les années 82, où il y a Viva España, où toute cette génération du PSG avec Mustapha Daleb, avec Safed Souzic, avec Georges Weah, tout ça, on l'a vécu avec les grands frères. J'allais au Parc des Princes de temps en temps, avec toute cette génération de football. Moi, j'en ai fait pendant 12 ans du football, donc je connais très bien le football. Et je suis encore les actualités. Tu vois, même si... Maintenant, c'est devenu une vocation par l'argent, mais le foot reste quand même un sport populaire, le plus populaire au monde et le plus représentatif. Il y a eu des bons moments, notamment dans la musique aussi. Dans le film, dans le cinéma, on était vraiment propulsés par des acteurs qui étaient d'abord inconnus, puis après, il y a eu des acteurs qui nous ont marqués, comme Denzel. Je vais dire plein de noms encore.

  • Saupi

    Vas-y, vas-y, vas-y, on est là pour ça.

  • Manu Key

    Je pourrais parler d'Eusane Passy, qui est la première femme à avoir fait un film noir en France, qui était Rue Cazenègre. Tu vois, c'est un film qui nous marque, qui nous font grandir en même temps, qui nous apprend plein de choses. Toute cette génération, je te parle encore de Marius Trésor de Bordeaux. Je connais un. Mon père nous a écouté son 45 tours qui s'appelle Sacré Marius. Sacré Marius Et on se demandait c'est qui. Après, il nous faisait voir en noir et blanc à la télé. C'était Marius Trezor. C'était bien parce qu'il représentait la Guadeloupe et tout. Après, on a appris qu'il était ambassadeur de ce club Bordeaux. Dommage qu'il ait un peu coulé ce club. Mais voilà, c'était ces populations qui nous refaisaient vivre. Comme ces vieux films de Starsky Hutch où on s'identifiait avec des blousons en tuyau. Tu vois, Hugui, nous on l'appelait Mokobé, on l'appelait Hugui, parce qu'il connaissait tout, tout sur le quartier, il connaissait tous les prix, il connaissait toutes les enquêtes, qui a dit ci, qui a dit ça, donc on l'appelait Hugui. Tu vois, donc c'était vraiment un peu cette, entre guillemets, cette starification des années 70, 80, 90, qui nous faisait triper. C'est vraiment notre nostalgie, que ce soit football, que ce soit basketball. Magic Johnson, Michael Jordan, les grands icônes du sport. L'effet de la Dream Team. La Dream Team,

  • Saupi

    j'allais dire.

  • Manu Key

    La Dream Team en Espagne en 92. Donc en Espagne en 92, on ne connaît pas l'Espagne. Ils ont dû reconstruire l'Espagne en deux ans pour avoir des belles rues à Barcelone. C'est beau Barcelone parce que ça démarre des Jeux Olympiques. Ce qu'ils ont fait aux Jeux Olympiques dans ces années 92, c'est là que tout le monde en France découvre vraiment le basketball. Et après, ils ont construit des hindors ici en France, dans les quartiers. C'est là que ça s'est un peu développé. Donc voilà, tout cet effet de Michael Jordan, ça nous replonge très loin. Mais c'est des choses qui ont fait grandir. C'est pour ça aujourd'hui que des jeunes de 18, 20 ans vont en NBA. Parce qu'ils ont eu les parents, tout ça. Il y a eu une transmission, tu vois ce que je veux dire. Et on est fiers de ça, d'avoir participé un peu à cette vocation. Comme je te parle du K54. C'est l'un de mes meilleurs amis qui fait le K54. Et là-dessus, il est parti de rien en 2004. Et aujourd'hui, ça fait plus de 20 ans qu'il exerce ce grand tournoi populaire, le plus beau tournoi du monde.

  • Saupi

    D'ailleurs, il faudra peut-être m'inviter.

  • Manu Key

    Ah ouais Pourquoi pas, il n'y a pas de souci.

  • Saupi

    Moi, je gratte un peu, je ne t'étonne pas. Est-ce que tu regardes de temps en temps des anciens... Ça t'arrive des anciens, je te dis, des anciens matchs ou des matchs supplémentaires

  • Manu Key

    En fait, je vais en regarder parce qu'il n'y a pas longtemps, j'étais dans un bar qui s'appelle le Gosoul, qui est dans le 95, et en rentrant là-bas, ils ont un magnétoscope. Un peu l'architecture est faite dans les années 90, tu vois. Début des années 90, ils ont un magnétoscope où tu peux regarder encore des anciens trucs. On a regardé... L'autre fois, on a regardé New Jack City, là-bas, tout ça posé. Je me suis dit, putain, je vais regarder un peu sur les réseaux, sur le Boncoin, si je trouve encore un magnétoscope, pour me revivre un peu, parce que j'ai plein de cassettes à la maison de HHS, des magiques, des trucs comme ça. et essayer de me les repasser et tout. Donc, je vais aller fouiller un peu. Oui, ça se trouve. Oui, ça se trouve. Je pense que ça se trouve.

  • Saupi

    J'en ai un,

  • Manu Key

    ça se trouve. Donc, j'ai plein de cassettes à la maison. Un ami, l'un de mes meilleurs amis, a toutes ces cassettes. On va aller se regarder. C'est nostalgie du basketball, tu vois. Oui,

  • Saupi

    parce que toi, disons-le, le basket, tu connais un peu.

  • Manu Key

    Oui, je connais. C'est l'un de mes fers de lance, quoi.

  • Saupi

    Tu es devenu coach.

  • Manu Key

    Oui.

  • Saupi

    Donc, tu as passé la barrière de rappeur à coach.

  • Manu Key

    Oui.

  • Saupi

    Ce n'est pas trop dur. C'est pas trop difficile. On va dire que... C'est quand même rien à voir,

  • Manu Key

    on peut le dire. Rien à voir, mais un grand temps d'adaptation et force humain, tu commences à aimer ce que tu fais. Ouais. Parce que... Forcément, il y a un domaine d'encadrement des personnes, des jeunes. Et c'est un peu ce que je faisais avec La Fia Kinfry. C'est vrai que t'étais un peu le gros. Voilà, tu commences à kiffer ce que tu fais. Après, il y a tout un développement de stratégie à avoir. Mais la première matière, c'est d'abord d'unifier les gens entre eux. Et ça, j'adore ça, moi. J'adore ça, au-delà de l'aspect tactique et technique. Le pire, c'est de manager les hommes, manager les femmes, et manager... Tu aimes transmettre. Ouais, transmettre. Il y a plus que le fait de mettre un ballon dans un panier. C'est surtout une histoire de vie, une histoire d'entre les gens, comment ils véhiculent au quotidien leurs valeurs. Quand tu prends des équipes plus jeunes, c'est d'en sortir des hommes et des enfants. Ils sont là, tu les entraînes pendant 3 à 4 ans et d'en faire des meilleurs citoyens possibles. Et après, quand tu as des équipes professionnelles, c'est d'aller chercher des trophées ou d'aller chercher... d'unité entre les hommes qui passent des super moments parce qu'on sait très bien évidemment que les joueurs ne restent pas dans des clubs deux ans maximum, voire trois. Et après, c'est par pi, ils vont chercher des contrats plus gratifiants, tout ça. Donc, c'est essayer de prendre un maximum de plaisir. Et avant tout, c'est une histoire, c'est une aventure humaine.

  • Saupi

    On sent quand même que t'aimes l'humain.

  • Manu Key

    Il n'y a rien sans lui-même, il n'y a rien sans l'autre, sans le collectif.Tu aimes bien comprendre comment fonctionnent les gens, tu aimes bien évoquer des trucs. Tu aimes bien comprendre comment fonctionnent les gens, tu aimes bien évoquer des trucs. Avant tout, juste après 2011, j'ai fait un long silence, on ne me voyait plus trop, j'ai déménagé. Après ça, après cette époque de Mehdi, j'ai d'abord cherché à comprendre qui j'étais, ce que je voulais devenir plus tard. C'est vraiment ça qui m'a fait plonger dans les diplômes, aller rechercher. des choses que je n'inoculquais pas dans la vie et que j'ai perdu à la notion de l'école et de retrouver le goût à l'étude. C'était d'abord ça, mon facteur premier. Et donc, j'y suis arrivé pas à pas. Et puis après, c'était devenu, OK, j'ai toutes ces trucs, toutes ces billes en moi. Maintenant, qui je suis Qu'est-ce que je veux transmettre Où je vais aller avec mes certifications Qu'est-ce que je veux faire Je veux continuer. À côté, je vais m'amuser. Je me suis dit, je prends les choses comme elles sont. Et à côté, je développe mes activités. Mais par contre, du mieux possible. J'essaie de faire les choses avec de l'engouement, beaucoup d'enthousiasme, mais pas me prendre la tête. Parce que je dis souvent que la précision, ça ne sert à rien. On fait les choses avec la tête et le cœur. La précision, quand tu veux être trop précis, tu n'y arriveras pas parce que tu vas chercher la précision. Tu perds du temps. Et il n'y a jamais rien de précis, en fait. Il faut toujours dire, ah non, mais ça, il faut faire des choses quand elles sont, allez, let's ride, j'y vais, je fonce et je le fais. Que ça marche ou pas, au moins j'ai fait le pas. Si ça marche, tant mieux. Si ça ne marche pas, au moins je l'aurai fait avec le cœur.

  • Saupi

    Tu n'as pas de regrets après.

  • Manu Key

    Exactement.

  • Saupi

    Et donc, du coup, le basket, tu es coach.

  • Manu Key

    Oui.

  • Saupi

    Je pense que ça te plaît, mais est-ce que tu as des ambitions, forcément Est-ce que tu aimerais m'entraîner ailleurs qu'en France, en NBA

  • Manu Key

    Tu sais... Après,

  • Saupi

    rien n'est impossible. C'est ça. Rien n'est impossible.

  • Manu Key

    Moi, je dis toujours, la première étape, c'est de croire à l'impossible.

  • Saupi

    Exactement.

  • Manu Key

    Moi, tu sais, entraîner en NBA, c'est le must, mais pas seulement entraîner. Tu peux être assistant, tu peux faire partie d'un pôle, là-bas accompagner les équipes, accompagner les jeunes. Déjà, c'est d'aller voir là-bas qu'est-ce qui se passe, comment les gens se sentent.

  • Saupi

    Et tu as déjà été voir

  • Manu Key

    Non, jamais. Jamais J'ai même pas vu un match au State encore. Jamais Non, jamais. Tu vois Autant je suis un grand fan de basketball, fan de ce sport, et je pense que j'irai bientôt. Mais le fait d'aller aux États-Unis, voir comment ça se passe, rentrer dans les gymnases, discuter avec des gens, ça c'est déjà intéressant. Après, entraîner là-bas, déjà c'est un autre niveau. C'est vraiment de la connaissance. Il faut connaître vraiment les États-Unis. Tu parles anglais Je me débrouille de mieux en mieux. C'est mon but premier, d'apprendre, de cultiver la langue vraiment couramment. Donc, je me suis donné les moyens. Donc, je vais y apprendre et puis je vais réussir.

  • Saupi

    Tu lâches pas, toi.

  • Manu Key

    On essaie de pas lâcher. Si on lâche, voilà.

  • Saupi

    Est-ce que tu réécoutes tes sons C'est parce que tu n'aimes pas ta voix, mais tu as du... C'est quoi

  • Manu Key

    J'écoute des périodes, j'écoute les premiers albums, Manuky Eponyme, Manuscrit, certains titres, parce que j'aime beaucoup. Surtout quand c'est des prods de Mehdi. Mais je n'aime pas réécouter mes albums entièrement. J'essaie de faire des petits volets, comme ça, à gauche, à droite. Après, j'écoute vraiment, par contre, les albums de hip-hop français, je les écoute,

  • Saupi

    les anciens.

  • Manu Key

    J'écoute vraiment... I am, tu vois, l'école du micro d'argent. J'écoute Minister Hammer, 92, 95, 200. J'écoute quoi encore J'écoute pas mal d'albums d'Aklika, ça m'est arrivé d'écouter Aklika, le tout premier album. Ausha aussi, son album solo. J'écoute pas mal de trucs.

  • Saupi

    T'as besoin de ça T'as besoin de retourner en arrière

  • Manu Key

    Parce qu'il y avait des vrais textes, tu vois. J'écoute un album de Ken Aton aussi. J'écoute... J'écoute l'album des Deux Balles de Neg. Ça, c'est un bon album. Ça devient percutant dans l'énergie. Puis pareil,

  • Saupi

    tu les recoutes maintenant. C'est un peu de morceaux. Ils sont tous... Ça s'écoute bien, quoi. Ouais, c'est ça. Tu mets un peu de son, un peu de solo, ça renvoie, quoi. C'est pour dire qu'il y a plus de 30 ans, 20-30 ans, le son est toujours aussi bon. Après, moi, je parle comme un vieux con, mais j'ai du mal à écouter le rap. maintenant, j'ai besoin de me replonger en arrière. Je me suis arrêté dans les années 2000, peut-être 2004, 2005. Après, j'ai eu mal à écouter d'autres trucs. Parce que je trouve qu'il y a eu une baisse. Il y a eu moins de trucs. Et puis là, je ne peux pas avec l'autotune, par exemple. C'est un truc que je n'y arrive pas.

  • Manu Key

    D'accord.

  • Saupi

    Je ne sais pas. Mon oreille n'y arrive pas parce qu'habitué au veu son, au texte, je ne sais pas.

  • Manu Key

    je n'y arrive pas après quand les vieux albums nostalgiques en US donc c'est facile Inmatic l'album de Nas tu écoutes Black Home tu écoutes plein de trucs comme ça tu vois Mobb Deep les deux albums de Mobb Deep And I Life tu écoutes tous ces albums qui ont percuté dans les années 90-95 c'est facile à écouter sur YouTube et tu te replonges dedans. Non, non, c'est des choses qui nous marquent. Asteron, c'est des albums iconiques de la musique.

  • Saupi

    D'ailleurs, ça me fait penser, en France, on a quand même soi-disant une bonne culture de plein de choses. Et je trouve que la culture hip-hop n'est pas assez mise en avant. Et c'est pour ça que je reviens à Driver, qui lui fait un truc mental qui serait bien. C'est qu'il y a un endroit, un lieu où on puisse retrouver, j'en sais rien... Je dis une connerie, un musée ou un truc, mais qui a un truc vraiment... Parce que là, le hip-hop, il se transmet, on l'entend dans les podcasts, dans les vidéos, mais moi, je trouve qu'il manque. Je ne sais pas comment on peut faire. Il manque un lieu ou un endroit où on pourrait revoir des concerts, revoir, je ne sais pas...

  • Manu Key

    Après, ces lieux, c'est... Dans ce que tu dis, après, ces lieux, ça reste quand même... Des moments, on ne peut pas les faire tout le temps, ça peut pas être au quotidien. Je ne dis pas forcément hebdomadaire, mais une fois par mois, on pourrait se retrouver tous dans un lieu où il y a cette nostalgie de hip-hop, 90-2000, qui revient. ça serait un bon concept à développer.

  • Saupi

    Voilà, j'ai des idées, mais je ne sais pas découper. Tu vas développer,

  • Manu Key

    du coup. Ça serait de mettre deux DJs qui représentent les années 90-2000 et essayer de revenir à l'ancienne avec des bonbeurs, les trucs comme ça, passer des moments. Pas seulement le soir, tu vois, les gens pensent que les soirées, c'est les soirs, alors que les gens s'amusaient. C'était d'abord des après-midi, les gens s'amusaient. Ça serait ça, avec des open mics et tout, ça serait fabuleux.

  • Saupi

    Parce que voilà, il ne faut pas vous oublier, vous les acteurs du hip-hop, il faut... Je trouve qu'il manque quelque chose. On a plein de trucs, maintenant il y a plein d'outils, mais il manque un truc qui ferait que... Parce que moi j'ai redécouvert, j'ai revu un concert, comme je t'ai dit, avec Stomy, Papillon, je crois, il y avait Drive. Là je me suis dit, j'ai pris une claque. En plus j'avais un problème de jambe, donc j'ai tenu 4 heures sur une jambe.

  • Manu Key

    Non mais...

  • Saupi

    Non mais parce que je me suis fait opérer. Et donc du coup, un autre concert.

  • Manu Key

    C'est bien, c'est bien.

  • Saupi

    Je suis resté parce que j'étais... Alors je pouvais pas sauter ou bouger, mais j'ai...

  • Manu Key

    Non, c'est des bonnes vibes. Comme on dit, il fait barras. C'est que des bonnes vibes. Que des bonnes vibes. Les Stomys, c'est vraiment des mecs qu'on fédérait à travers le hip-hop, qui sont toujours là. Je trouve ça remarquable, tu vois. Driver, n'en parlons pas. Au-delà d'être un bon scripteur dans... Ouais. De hip-hop, c'est d'abord une belle personne. C'est quelqu'un qui est toujours souriant, qui connaît le hip-hop sur les bouts des doigts et puis il sait de quoi il parle. Quand il y a des mecs qui sont là à refaire des soirées comme ça et puis tu participes, tu peux être que souriant.

  • Saupi

    Voilà, puis nous, je pense que les gens ont besoin de se replonger un peu dans la nostalgie. Parce qu'ils aiment. Voilà, et peut-être qu'on a peut-être... C'est ce qu'il faut plus. Il faut qu'on vous voit plus. Mais c'est vrai, on vous voit... La chance avec les réseaux, c'est que maintenant, on peut vous voir. Il y a beaucoup d'anciens, il y a beaucoup de concerts d'anciens rappeurs. J'ai vu même Féfé, qui cartonne, Sayan.

  • Manu Key

    C'est ça.

  • Saupi

    Ça... Je t'en perds mes mots, tu vois.

  • Manu Key

    Ouais, c'est ça, c'est intéressant.

  • Saupi

    Ce qui serait bien, c'est que tu fasses quelque chose pour le hip-hop.

  • Manu Key

    Arrête. Non.

  • Saupi

    Ce que je voulais dire. T'as écrit des livres aussi. Ouais. T'en as écrit deux, et il me semble qu'il y en a un qui va sortir prochainement.

  • Manu Key

    Exactement, au mois de mai, il y en a un qui arrive doucement.

  • Saupi

    Ah.

  • Manu Key

    J'ai écrit un livre en 2020, qui a mis trois ans de construction. Ouais. Donc j'ai attaqué vraiment en 2017, comme ça. Un deuxième qui s'appelle Le meilleur pour tous, qui est sorti en 2022, en octobre 2022. 2023, pardon, qui parlait de ma reconversion à travers les diplômes, tout ça. Et puis, le troisième livre qui arrive le 13 mai, qui sera en précommande à partir du 28 mars, le jour de mon anniversaire.

  • Saupi

    Ben,

  • Manu Key

    écoute, on te le souhaite. C'est tout à fait un autre concept. Ça arrive, les gens seront assez au courant.

  • Saupi

    Ah, là, pour l'instant, on ne peut pas.

  • Manu Key

    Là, pour l'instant,

  • Saupi

    on ne peut pas. Tu m'impressionnes, donc je ne vais pas te penser. Non,

  • Manu Key

    c'est quelque chose de fun. C'est une chose de pensée, ça fait longtemps que je travaille dessus. Et puis, on va essayer de changer un peu les choses. D'accord. Donc,

  • Saupi

    ce n'est pas sur le hip-hop Non, pas du tout. Ce n'est pas sur le basket Ah non, non. Ok, c'est bon. Déjà, on a éliminé deux thèmes. Bon, il en reste pas mal, mais il y a un truc, c'est le 113. On va parler un peu du 113, parce que tu as quand même participé légèrement au succès d'un des plus... L'album le plus vendu en France, d'Europe. Et qu'on ne le voit plus, on ne le voit pas sur les plateformes de streaming. Alors que j'avais ouï dire qu'avec le documentaire qui allait sortir, il allait ressortir.

  • Manu Key

    Tonton Dubled est ressorti.

  • Saupi

    Oui, Tonton Dubled est ressorti.

  • Manu Key

    Et le prince de la ville, c'est en train de se mettre en forme, en train de s'arranger juridiquement. Ça va revenir quand ça va revenir.

  • Saupi

    Je pense que quand ça va revenir, ça va cartonner.

  • Manu Key

    J'espère, j'espère que ça va revenir. Au moment où il faudra, ça reviendra. Mais pour l'instant, c'est un album comme ça qui a été marquant pour la société, qui n'est pas sorti, que les jeunes peuvent découvrir. Ça serait bien qu'ils se retrouvent. Tu as des différentes plateformes, ça serait exceptionnel.

  • Saupi

    Parce que tu as quand même réalisé un peu l'album.Tu as participé.

  • Manu Key

    Ça fait partie des choses très exceptionnelles qu'on a faites. Prince de la Ville, beaucoup d'albums comme ça. Ça fait... Mais est-ce que... Je ne sais pas... tournée avec Idéal J, les princes de la ville, ça reste des moments marquants de l'histoire de l'hip-hop.

  • Saupi

    Est-ce que au moment où tu travailles dessus, est-ce que tu te dis que ça va être un...

  • Manu Key

    Non, on travaille avec le plaisir, mais on sent que tellement le plaisir et le travail sont associés, on se dit quand même qu'on a fait du bon boulot. Si il y a le travail sans le plaisir et le plaisir sans le travail, ça ne marche pas. Mais les deux sont associés à cette époque-là, on est à... à Blagnac, à côté de Toulouse. C'est l'été, il fait une quarantaine de grès dehors, il y a la canicule. Et nous, l'après-midi, on joue au football dehors, sur la pelouse. Et en fin d'après-midi, on va en studio pour poser. Avec un air d'été, il fait plus frais, 25 degrés le soir. Et il y a du son à fond. Il y a une surface qu'on n'a jamais connue, donc on est à l'aise. On enregistre en claquette, short. On est que nous, enfermés dans un studio parce qu'il n'y a pas tous les Parisiens. Donc pour empêcher un peu qu'on vienne nous perturber dans notre travail, on est vraiment livrés face à nous-mêmes. Donc on continue, on commence à développer une alchimie. Les musiques sont fortes, c'est des ovnis, c'est des choses qui ne sont jamais faites dans le hip-hop. Donc on se dit... Une fois qu'on a posé Ouais gros, Prince de la ville c'est fait un peu après Prince de la ville Une fois qu'on a posé Ouais gros, Jackpot on se dit Waouh, on a quand même le gros Simon de l'album et ça commence à sonner pas mal, ça risque de faire un petit truc. Et puis après, on se rend compte qu'on finit les featurings, chaque featuring avec Ausha, Doudou Masta, tout ça. On se dit Waouh, voilà Ça commence à ressembler vraiment à un album qui est inédit.

  • Saupi

    Oui, un peu, oui.

  • Manu Key

    Et surtout qui a marqué la jeunesse. Je pense que cet album a dit, quand ils ont eu les deux victoires de la musique dans les années 2000, cet album a dit à tous les jeunes, vous savez, le rap, c'est possible d'en faire, que tu sois d'un milieu aisé, que tu sois de noir, blanc, arabe, chinois. T'es jeune, lance-toi, fais du rap. Vas-y, regarde, nous, on a pu réussir. Quoi, tu peux réussir C'était la foudre après, tout le monde s'est lancé dedans.

  • Saupi

    Puis en plus, avec ça, c'est les années où il y a eu les bus d'Internet. Donc après, tu pouvais commencer à mettre un peu sur Internet tes sons. Avec l'arrivée de MySpace, si je me rappelle bien. Ça, c'était...

  • Manu Key

    C'était fou, 2005-2006, l'arrivée de MySpace. C'était les réseaux sociaux qui ont commencé à émerger, Facebook et tout. Là, c'était la folie.

  • Saupi

    Et là, n'importe qui pouvait diffuser son son. Parce qu'à l'époque, c'était... C'était ceux qui étaient vraiment dans le...

  • Manu Key

    Le stédé, le cédé, c'est totalement quoi.

  • Saupi

    Rof aussi. T'as participé aussi un petit peu à la...

  • Manu Key

    Ouais, la vie avant la mort.

  • Saupi

    Parle-moi un peu de ta rencontre avec lui.

  • Manu Key

    On s'est rencontrés très très très tôt aussi. J'ai su qu'il rappait, il voulait me faire entendre ses textes. Et puis après, moi j'ai trouvé qu'il avait quelque chose à part. dans l'énergie, dans ce qu'il avait, ce qu'il voulait démontrer. Et puis à partir de là, Mehdi a décidé de vouloir produire son premier Maxi. Donc on a dit OK, let's go. Et puis c'est comme ça après qu'on a pu faire... Il a sorti d'abord un premier album et puis après on est arrivé sur La Vie avant la Mort, qui était un album où il allait avoir un challenge. parce que c'était attendu, son retour était attendu. Donc on a décidé de partir sur des choses un peu improbables. Et voilà, le truc à payer, c'est plus grosse vente. Et puis pour lui, c'est bien.

  • Saupi

    Qu'est-ce que tu préfères entre la partie rappeur ou la partie réalisateur Est-ce que tu es totalement différent Est-ce qu'il y en a un où tu ne te sens plus à l'aise que l'autre Moi,

  • Manu Key

    je suis dans la création totalement. J'aimais bien rapper à une certaine période. J'aimais peut-être... pu se créer et réaliser. J'étais plus à l'aise dans la réal. Donc à un moment de rap, j'ai sorti quatre albums, tout ça. Et puis à un moment, je me suis dit, allez, la réal, c'est bien, ça me va bien, la création, développer des concepts, des thèmes, des trucs un peu inédits, surtout des choses qui sont... Moi, j'essaie de voir toujours le beau partout et que ce soit beau, que ce soit uni. J'ai toujours cherché à développer des concepts comme ça et surtout original.

  • Saupi

    Est-ce qu'il y en a un que t'as pas sorti, que t'aurais aimé sortir Un concept Est-ce que t'as un truc, t'as un petit regret Ou un projet que t'avais envie de faire, que t'as pas pu faire

  • Manu Key

    Musicalement, hein Musicalement Beaucoup

  • Saupi

    Il va me dire beaucoup

  • Manu Key

    Non, pas spécialement, non. Je pense que, voilà...

  • Saupi

    T'as fait tout ce que t'avais à faire.

  • Manu Key

    Ouais, j'avais des opportunités, je les ai saisies. Après, non, j'ai pas eu forcément de choses où je regrette, où j'aurais aimé faire. Non, c'était... On était voué à nous-mêmes, on allait où il y avait la bonne bouffe, on va dire. On avait l'opportunité des fois d'aller aux States, on y allait. On avait l'opportunité de poser sur des albums, on y allait parce qu'on aimait bien l'artiste, on aimait bien la vibe. Et voilà, on a fait des albums qui ont séduit, d'autres qui ont moins marché. Et puis c'est comme ça, quoi.

  • Saupi

    Est-ce que tu as vraiment un film qui te rend nostalgique

  • Manu Key

    La Fureur de Vaincre, Bruce Lee, Madden Bruce Lee. Ah oui, fan de Bruce Lee Bruce Lee, mais c'était une folie. Après, il y a plusieurs étapes et plusieurs personnages qui m'ont rendu fan fou. Et se dire, comment ils ont fait ça, Bruce Lee Tous les Bruce Lee. Tous L'Invincible, La Fureur de Vaincre, je ne sais plus les titres. Et après, tu as les belles mandos. L'As des As, tout ça. C'était une folie, ces films qu'on les regardait. Une fois, deux fois, trois fois. On se disait, mais comment ils font Après, t'as des films marrants comme La Chèvre, avec Pierre-Richard et Depardieu. C'était sensationnel, tu vois. J'étais amoureux aussi de Ventura, tu vois, bien avant. Le Ruffian, j'avais été le voir au cinéma. C'était quelque chose de... Dans le cinéma français, il y avait un truc qui avait été réalisé par... par Claude Zidi, les films comme ça qu'on voyait à la maison.

  • Saupi

    Les dialogues étaient énormes. Oui,

  • Manu Key

    les dialogues. Je pense à... Toi, viens chez moi, j'habite chez une copine, avec Gérard Jugnot. Tu vois ces films-là Ah oui Les Bourville, les vieux Bourville et les De Funès. Ça, c'est des films... Les dialogues, c'était fort, mais marrant. Ces films, ils étaient tellement marrants. Alors que De Funès, on m'a dit que De Funès, c'était tellement marrant, mais dans la vie, il n'était pas comme ça du tout, apparemment.

  • Saupi

    Oui, oui,

  • Manu Key

    apparemment. Il était très sec, très rigide. Et dans ses films, il était très... C'était marrant. C'est que toi, il me dit Ah non, non, mais laisse tomber la soupe aux choux, le cuistot. Non, c'était des films exceptionnels.

  • Saupi

    Je vois, c'est excellent parce que moi aussi, je suis un gros nostalgique des films des années 80, 90, que ce soit français ou américain. Est-ce que tu as une chanson Alors, hors hip-hop, parce qu'on ne va pas parler que hip-hop, mais est-ce qu'il y a une chanson qui te...

  • Manu Key

    Je pense que c'est une chanson nostalgique. Ma plus... Belle chanson, tu vois, quand je me sens mal. J'écoute, malheureusement, encore, on va citer, DJ Mehdi, qui a un show qui s'appelle Anything Impossible, dans son album qu'il a sorti, son premier album. Et sinon, j'écoute Overjoy de Stevie Wonder. C'est une très, très, très, très belle chanson d'amour et très, très puissante. Les mélodies, ce qu'il raconte dedans. Cramo il fait monter le morceau en puissance. Non, c'est des chansons vraiment qui m'apaisent quand je suis tranquille. Beaucoup de jazz, tu vois, beaucoup de jazz. Et après, c'est des chansons comme ça qui, à des moments particuliers, qui me remettent un mindset assez solide. Et des fois, c'est bien d'écouter du hip-hop, tout ça, et à un moment, on a besoin de calme. Mais en ce moment, j'ai beaucoup écouté l'album de Youssoupha. Je pense que c'est un album qu'il aurait dû faire bien longtemps avant. Il dit qu'il a l'apogée, qu'il essaie des nouveaux trucs, que c'est vraiment musical. Mais je pense que Youssoupha avait des moyens de développer ça avant. Mais je pense que c'est sa naturalité, le fait qu'il habite maintenant en Afrique, qui l'a amené à essayer des nouvelles saveurs, des nouvelles façons de s'exprimer aux gens. C'est un bel album, c'est un très bel album. J'aime beaucoup. J'essaie d'écouter. Je suis pressé de voir sur scène ce que ça va donner. Mais je le féliciterai parce que... C'est vraiment, tu sais, comme le titre, il l'appelle l'amour suprême. C'est vraiment des concepts que j'aime développer. Pourquoi amour suprême Parce qu'il dit que c'est beau tout ce qu'on vit aujourd'hui. Il faut le célébrer. Je trouve ça exceptionnel, ces paroles et tout. Et d'un mec comme Youssoupha, je trouve ça sensationnel.

  • Saupi

    J'écouterai. Est-ce qu'il y a un événement sportif qui te rend nostalgique Je pense que vu que tu es un sportif, tu t'en as à avoir plusieurs, mais est-ce que tu en as un ou deux en particulier qui te... Quand tu revois des photos ou des vidéos, tu te dis...

  • Manu Key

    J'ai été séduit vraiment par les Jeux Olympiques. Les derniers Les derniers d'il y a six mois en France.

  • Saupi

    Pareil.

  • Manu Key

    Donc en France, inattendu parce que 100 ans d'attente, c'est passé tout à tout. Et en France, on a les Jeux Olympiques, donc forcément beaucoup de médailles. pour la France, super bien représenté, aucun incident, contrairement à les on-dit, aucun incident. On a montré, on a pris sur ce qui s'est passé quatre ans avant au Japon, on a essayé de recalquer un peu dans la sécurité, comment ça allait se passer, et je pense que ça a été bien emmené, et surtout on a eu beaucoup de médailles, beaucoup de joie, beaucoup d'unité. Après, c'est quelque chose de magnifique pour le sport et pour la jeunesse, même pour les gens, les seniors, pour la population, pour les multiculturels, pour tout ce qui se passe à travers le monde. S'unifier comme ça, avoir des moments de sport pendant deux mois, je pense que c'est quelque chose qui a été... Moi, je félicite les gens qui ont organisé ça, et surtout les acteurs de ce sport, de tous les sports confondus. C'était vraiment un moment d'émotion. C'était un moment aussi, un moment de joie, tout simplement.

  • Saupi

    Ça a permis de mettre en valeur certains sports en France. Et puis, dès que certains sportifs, moi, je vois les frères Lebrun, là, ils carlottent. Et en plus, tu dirais, eux, bon, ils ont fait la médaille olympique. Mais les mecs, ils sont sur leur lancement.

  • Manu Key

    En fait, les frères Lebrun... Quand tu parles après de quelqu'un qui est déjà dans l'ancrage du sport comme Teddy Riner, ça permet aussi ces gens de se surpasser à un moment. On en parle des Jeux Olympiques, il y a une préparation à avoir et ça leur permet de se surpasser. On voit aussi l'équipe de France de basket qui était mal embarquée. Le fait qu'ils soient à Paris aux Jeux Olympiques et qu'ils se disent Eh, les mecs, on joue comme des nasses depuis trois matchs, mais là, on est chez nous. Ça n'arrive pas. pas tous les jours d'être aux Jeux Olympiques en France. Eh, on va lever la tête, voilà, on va sortir les doigts de le tirer pas, et on va pas manquer. Et là, tout le monde s'est surpassé. Il y a eu un amour collectif d'aller chercher quelque chose, quoi, si on veut dire. La transformation des athlètes à ce moment-là, mais c'est fou. Les frères Lebrun, s'il n'y a pas eu les Jeux Olympiques, peut-être, ils seraient enconnus aujourd'hui. Donc, la transformation, d'aller gagner, d'être plus fort que des nations qui ont déjà tout gagné. Et c'est ça, les Jeux olympiques, c'est ça qu'on veut voir.

  • Saupi

    En plus, on a eu des scénarios... Pas probable. Avec Teddy Riner, le truc qui défile sur son poids, c'est lui qui y va, c'était presque écrit. C'est un moment de joie,

  • Manu Key

    c'est un moment de dispassion, de pleurs, d'échecs, mais forcément, c'est pas un échec, parce que ça gagne derrière, mais ça aurait pu céder, mais ça gagne comme... Non, franchement, bravo, bravo.

  • Saupi

    Bah écoute, on est pas loin de la fin de l'émission, parce que je me suis fait un peu... les investisseurs qui nous poussent je me suis fait recaler en tout cas on va peut-être je te la posais quand même la question si t'avais la DeLorean pour remonter dans le temps à quelle période tu irais mais pas pour changer quelque chose juste pour y aller et pour voir ouais Manu Quand je te dis DeLorean, tu vois de quoi je parle. Ouais. Pour te voir le futur.

  • Manu Key

    Ouais. Petit, petit, petit. Parce que forcément, 8 ans, 10 ans, jusqu'à l'âge de 15 ans, c'est l'insouciance. C'est les moments où... On ne va pas dire qu'on s'amusait plus, parce qu'aujourd'hui, on s'amuse encore. Tu ne peux pas dénigrer ce qu'on fait aujourd'hui par rapport au passé. Mais c'était un moment d'insouciance où il y avait moins de difficultés à vivre. Et surtout, on s'amusait tous ensemble. Il y avait...

  • Saupi

    Ouais.

  • Manu Key

    Il n'y avait pas de couleur, en fait. C'est vraiment petit. On ne calculait pas la couleur, on ne calculait pas l'argent. On calculait simplement la météo. Il pleut chez nous. Et encore. Je fais des foot sous la pluie. Encore, on joue au basket jusqu'à des minuites avec la lampadaire. Et on joue au foot sous la pluie. Et à un moment, il faut aller rentrer parce qu'on est jeune. Il ne faut pas trop rester dans les rues. Et c'est vraiment cette insouciance qui nous marque à vie. On va dire que c'est... De 8 à 15 ans, je pense que c'est... Ma nostalgie est vraiment la plus belle à ce moment-là. Et puis forcément, après, ça t'apprend les épreuves de la vie. Quand tu passes les 16 ans jusqu'à la majorité, t'as un peu à chercher, un peu à droite, à gauche, qu'est-ce que tu vas faire dans ta vie. Puis moi, dans ma vie, ma vie, elle se développe qu'à partir de 30 ans, moi, finalement. Tu vois, je me suis cherché jusqu'à l'âge de 30 ans, à l'âge où j'ai eu ma fille, à l'âge où le... hip-hop commence à payer pour moi. C'est vraiment ça. Et avant, c'était que de l'entraide, c'était que de l'amusement, c'était que essayer, essayer, essayer, de faire, de faire, de faire. Et à 30 ans, on commence à trouver, ah, ça paye un peu, on va s'accrocher à ça. Et puis, ça a commencé à se développer. Et puis, on se réjouit d'avoir un contemban qui est associé à la musique, déclaré à la SACEM, comme prendre une salle de bain, sa propre maison, et c'est là qu'on est content de tous ces développements. Ça nous a nourris, toi, toutes ces années. Je pense que la nostalgie propre, c'est de 8 à 15 ans. Et puis, moi, 8 ans, c'est quand je regarde mes grands-frères à la maison sauter sur... Parce que l'Espagne était trop fort avec l'Argentine à l'époque. Coupe du Monde 78, 82, je les ai vécues avec mes frères. Après, il y a eu 90, Italie... l'affaire Maradona, tout ça, c'est des trucs qui te marquent, qui restent à vie. On parlait de Pelé très jeune, mais je ne savais pas c'était qui. Et Pelé, après, dans les années 2000, là, c'est lui. Et puis voilà, c'est des choses qui te marquent. Et puis, on vit pour ces choses-là. Et puis, je pense qu'il faut rester positif tout au long de sa vie, parce qu'on est amené à... À se nourrir de pelle bien une chose, et puis ces choses-là, il faudra les transmettre à différentes personnes, les gens qu'on aime, les gens qui nous accompagnent, les gens qu'on a besoin. Et puis finalement, après, on partira à vide, comme il dit, tout simplement, comme dit Nart. c'est die empty, mourir vide. Parce qu'on ne peut pas garder les choses à nous, il faut les léguer à différentes personnes. Voilà.

  • Saupi

    Alors j'ai l'habitude de poser une question à la fin, pour m'inviter. C'est une question, t'as le droit de dire oui, t'as le droit de dire non, mais c'est oui ou non. C'est pas peut-être. Manu, acceptes-tu d'être mon ami

  • Manu Key

    Bah oui, y'a pas de soucis. C'est la nuit du monde. Il n'y a pas de souci, positif.

  • Saupi

    Merci Manu.

  • Manu Key

    Merci à toi.

  • Saupi

    Merci d'être venu.

  • Manu Key

    Merci.

  • Saupi

    C'était un plaisir, un honneur. Franchement, je suis super content. J'espère que ça a été...

  • Manu Key

    Les questions étaient super. Ça enrichit encore.

  • Saupi

    Même sur un lien de question à la fin.

  • Manu Key

    Essaye de répondre du mieux possible. Et voilà.

  • Saupi

    Merci beaucoup.

  • Manu Key

    Merci. A bientôt. Salut. Ciao.

  • Saupi

    Et puis n'oubliez pas de vous abonner. Salut.

  • Manu Key

    Abonnez-vous les Thaïlandais. Voilà.

Description

« On faisait pas que rapper. On construisait. Une culture. Des ponts. Des repères. »
– Manu Key


Dans cet épisode 42 de Saupi&Friendz, Saupi accueille un monument du rap français : Manu Key, cofondateur de Mafia K’1 Fry, membre de Different Teep, proche de DJ Mehdi et artisan de l’âge d’or du hip-hop made in France.


Avec sa voix posée et ses mots justes, Manu revient sur son parcours : ses débuts influencés par Renaud, la claque Stevie Wonder, la création d’un collectif mythique, les studios en sueur, les sons cultes... et les blessures aussi.


On parle de Prince de la Ville, des coulisses avec le 113, d’Idéal J, du rôle de la transmission, de la disparition de Mehdi, et de sa reconversion comme coach sportif et de ses livres
Une conversation sincère, humaine, pleine de vibes et de souvenirs, entre deux amoureux de la culture hip-hop.
🎧 À écouter d’urgence sur Spotify, Apple Podcasts et toutes les plateformes !


Manu Key : bâtisseur du rap français, poète urbain et passeur d’histoires

Né Manuel Coudray le 28 mars 1971 en Guadeloupe, Manu Key est l’une des pierres angulaires du rap français. Figure emblématique de la scène d’Orly (94), il incarne depuis plus de 30 ans l’esprit authentique et collectif du hip-hop.

À la fin des années 80, il forme Posse Idéal, puis Different Teep, un groupe visionnaire dont l’album La Rime Urbaine (1997) s’inscrit dans une volonté de texte, de fond, et de conscience sociale. Mais c’est avec la Mafia K’1 Fry, collectif mythique qu’il cofonde avec Kery James, Rohff, le 113 ou encore Intouchable, que Manu Key entre dans la légende.

Rappeur, producteur, directeur artistique, il est notamment à l’origine de Prince de la Ville du 113 — un album culte, toujours attendu sur les plateformes, et véritable jalon du rap hexagonal.

Sa carrière solo, entamée dès 1998, l’impose aussi comme un auteur singulier, à la plume sensible, influencée par Renaud, Stevie Wonder ou Big Daddy Kane. Manuscrit, son album de 2001, illustre cet équilibre entre introspection, mélodie et regard social.

Mais Manu Key, c’est aussi une voix hors du micro : coach sportif, éducateur, écrivain, il se consacre aujourd’hui à la transmission. Son autobiographie Les Liens Sacrés (2019) est un témoignage précieux sur la fraternité, la création et le deuil — notamment celui de DJ Mehdi, son frère de cœur.

Passeur de mémoire, amoureux des mots, observateur bienveillant, Manu Key continue d’écrire l’histoire, avec une humilité désarmante.


#Saupi&Friendz #ManuKey #PodcastRap #RapFrancais #HipHop90s #MafiaK1Fry #113 #DJMehdi #NostalgieCréative #CultureHipHop #PodcastInterview #DifferentTeep #PrinceDeLaVille #RapHistoire


Trong tập 42 của Saupi&Friendz, Manu Key – huyền thoại rap Pháp, đồng sáng lập Mafia K’1 Fry – chia sẻ hành trình từ những ảnh hưởng đầu tiên (Renaud, Stevie Wonder) đến thời kỳ vàng son của hip-hop Pháp. Từ “Prince de la Ville” đến DJ Mehdi, từ rap đến huấn luyện viên thể thao, một cuộc trò chuyện chân thành, giàu cảm xúc và hoài niệm.


Réalisation du podcast par l'Agence Sans Limites

Présenté par Saupi

Producteurs : Franck Philoxène

Chargée de production : Franck Philoxène et Sabrina El Fahim

Visuels et communication : Cédric Cossi et Sabrina El Fahim

Générique : Franck Philoxène


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Saupi

    Il y a un truc, c'est le 113. Oui, le 113. Parce que tu as quand même participé légèrement au succès d'un des plus... L'album le plus vendu en

  • Manu Key

    France, d'Europe.

  • Saupi

    Et qu'on ne le voit plus, on ne le voit pas sur les plateformes de streaming. Alors que j'avais oui dire qu'avec le documentaire qui allait sortir, il allait ressortir.

  • Manu Key

    Tonton Dublade est ressorti.

  • Saupi

    Oui, Tonton Dubel est ressorti.

  • Manu Key

    Et le prince de la ville, c'est en train de se mettre en forme, en train de s'arranger juridiquement. Ah, c'est vrai. Ça va revenir. Je pense que ça va revenir.

  • Saupi

    Je pense que quand ça va revenir, ça va cartonner.

  • Manu Key

    J'espère, j'espère que ça va revenir. Au moment où il faudra, ça reviendra. Mais pour l'instant, c'est un album comme ça qui a été marquant pour la société et qui n'est pas sorti. que les jeunes peuvent découvrir, tout ça, ça serait bien qu'ils se concentrent à travers différentes plateformes et tout, ça serait exceptionnel.

  • Saupi

    Oui, parce que t'as quand même réalisé un peu l'album,

  • Manu Key

    t'as participé. Ouais, ça fait partie des choses très exceptionnelles qu'on a faites, tu vois. Prince de la Ville, beaucoup d'albums comme ça, ça fait... Quand tu parles de tournées avec Idéal J, les Prince de la Ville, ça reste des moments marquants de l'histoire de l'hip-hop.

  • Saupi

    Est-ce que tu, au moment où Tu travailles dessus Est-ce que tu te dis que ça va être un...

  • Manu Key

    Non, jamais. Tu le sens pas, ça On travaille avec le plaisir. Mais on sent que tellement le plaisir et le travail sont associés, on se dit quand même qu'on a fait du bon boulot. Salut les fans

  • Saupi

    et bienvenue dans ce nouvel épisode. Moi, c'est Sopi, et dans chaque épisode, j'ai une conversation amicale et nostalgique avec mon invité. Aujourd'hui, plongeons dans l'univers du hip-hop. Et c'est une légende, et je vous passe mes mots, je vous passe pas mes mots, je sais pas, je suis un peu impressionné, je vous cache pas, du rap français que j'ai l'honneur de recevoir. Il s'agit de M. Manu

  • Manu Key

    Kay. Yes, bonsoir. Comment vas-tu Ça va super,

  • Saupi

    super. Je suis très très très content de te recevoir. Alors, tu es le premier rappeur que je reçois. Alors, je raconte un peu le... pourquoi du comment j'ai envie de recevoir des acteurs de hip-hop parce que j'ai il y a deux événements récemment qui m'ont un peu chamboulé mon cerveau parce que j'ai 46 ans donc je suis hyper nostalgique des années 90 il y a d'abord eu un concert que je suis allé voir avec un pote qui m'a emmené je voulais pas y aller il y avait Pasi il y avait Stomy il y avait une multitude d'artistes il y avait Driver et là j'ai voilà j'ai replongé dedans et ensuite on va en parler il y a aussi le documentaire ouais d'une France celui-là je t'avoue qui m'a mis une gifle Il m'a mis une grosse gifle même. Il fait partie de mon top 3 des documentaires, clairement. Et ça m'a, du coup, je me suis réécouté tous les albums, quasiment, je te jure, de toute cette période-là. J'ai écouté tous les interviews de Driver, parce que tu étais dedans aussi, ce que je trouve que ce monsieur...

  • Manu Key

    Ouais, monumental, monumental Driver.

  • Saupi

    Au niveau de la culture hip-hop, lui, il est juste au top. Il a fait beaucoup, beaucoup de boulot. Voilà, c'était le petit aparté. Voilà pourquoi je voulais te recevoir, parce que j'ai envie de recevoir des gens qui m'ont bercé un peu, je ne vais pas dire mon enfance, parce que j'étais un peu ado quand même. Et puis voilà, l'histoire du hip-hop, parce que moi, le hip-hop, c'est une culture que j'ai découvert très jeune. Et puis voilà, j'aimerais qu'on parle un peu de toi, même si j'ai vu que tu as fait beaucoup d'interviews, donc j'espère que je ne vais pas me répéter. Et tu m'as un peu ému aussi dans le documentaire. D'accord. Voilà. de la manière dont tu parlais de DJ Mehdi et donc j'aimerais un peu que tu me que tu me parles un peu de tes débuts alors je sais que t'en as parlé beaucoup mais quel rappeur ou quelle chanson t'as donné envie de te lancer dans le dans le rap par un groupe pour un chanteur d'abord pour me présenter,

  • Manu Key

    moi c'est Manuel Coudray plus précisément, sinon c'est Manu Kieh, membre du collectif Mafia Kinfry J'émerge de la Banlieue Sud plus précisément d'Orly 94-310 Et je suis resté dans le hip-hop pendant 30 ans jusqu'en 2011. Ce qui m'a fait freiner le hip-hop, bien évidemment, c'est le décès de mon meilleur ami DJ Mehdi. Donc je me sentais plus concerné à faire du hip-hop. Ça m'a fait un grand froid dans le dos. Donc j'ai changé d'horizon. Aujourd'hui, je suis éducateur sportif. Je suis dans le milieu social aussi. J'accompagne les jeunes à leur conversion, à leur émancipation. Voilà d'abord ça. Ce qui m'a fait aimer la musique au départ, ça date vraiment de la primaire. Est-ce que tu sais en quelle année En 2025, mais ça date de la primaire tout simplement de l'amour des mots. L'amour des mots, c'est de jouer avec les mots, c'est de la poésie. C'est d'après un ami qui est encore ami aujourd'hui qui s'appelle Cyril Renaud. Il voulait me faire découvrir la cassette de Renaud Séchant. Toujours en CE1, je lui dis non, j'en veux pas, non. En CMA, un jour j'ai pris la cassette. qui s'appelle Marche à l'ombre, et j'ai pris une claque. Ça rimait, c'était marrant, je ne comprenais pas tous les mots qu'il disait Renaud, et j'ai trouvé ça, et puis j'ai commencé à recopier les textes. Ce qui m'a plu, c'était Lola, Marche à l'ombre, viens chez moi, j'habite chez une copine. Toutes ces thématiques qui développaient, ça me faisait rire, et en même temps, ça me forgeait dans mon éducation. Et puis après, j'ai dit à Cyril, je peux la garder la cassette. Et à chaque fois, il me faisait découvrir un nouvel album de lui. Parce que lui, c'était un grand fan de Renaud Sechamp, qui est toujours un grand fan d'ailleurs. Et voilà, c'est ça qui m'a inculqué l'amour des mots. L'amour des mots, c'est d'abord par Renaud Sechamp. Et petit à petit, quand j'ai découvert vraiment le hip-hop à l'âge de 16-17 ans, le premier album que j'ai acheté, c'est l'album de Stevie Wonder. C'était de la soul, qui était quelqu'un de... qui avait du rythme dans la peau, c'est par la pochette d'abord que je l'ai pris parce que je connais pas. Je vois un mec sur une pochette, un 45 tours, et je vois marqué part-time lover Et voilà, je découvre ça et j'écoute chez moi et puis ça rythmait bien. Et puis j'ai bien aimé Stevie et aujourd'hui Stevie ça reste quelqu'un de sensationnel, tu vois, dans le monde de hip-hop. dans le monde de la soul, c'est quelqu'un qui a influencé beaucoup la musique et surtout Michael Jackson. C'était par Time Lover et puis après venu vraiment dans le hip hop, c'était ce que j'aimais, c'était tout ce qui était Big Daddy Kane, Eric B & Hyekim, c'était vraiment ça, les vrais vrais débuts c'était ça.

  • Saupi

    À partir de quand tu as commencé à vouloir toi écrire tes propres...

  • Manu Key

    Mes propres textes sont venus une fois que j'écoutais les textes à la radio, qui étaient tous des débuts de la New Generation MC, qu'on écoutait les... les Ausha, les ministères à la radio. J'ai dit, je vais m'essayer aussi. J'écrivais des textes comme ça par hasard. Et puis un jour, je me suis pris au sérieux et j'ai écrit un texte qui s'appelait Stop la violence. Et puis voilà, il y avait quelques rimes. Je reprenais des trucs de Renaud parce que j'aimais bien. Je rajoutais des mots, je faisais toi, je trichais un peu. Et puis après, j'ai dit, déjà, j'avais cette notion de savoir rimer avec des quatre temps, faire des refrains. Parce qu'à force d'écouter Renaud, je me suis dit, come on. On faisait des refrains, et là, j'avais un temps d'avance sur les gens là-dessus. Puis j'écrivais mes chansons comme ça, et puis un jour, je me suis dit, pourquoi pas créer un groupe Il y avait des petites après-midi dans notre maison de quartier, qui s'appelle Pablo Neruda, où tout le monde se regroupait. Il y avait des gens d'Orly, de Sarcelles, de Garches-les-Gonesse, de Villiers-le-Bel, de Vitry-sur-Seine, de Choisy-le-Roi. Et un jour, j'ai vu un pote qui est devenu l'un de mes meilleurs amis aujourd'hui. Je lui dis Tabithou, il me dit Rodorly. Je m'appelle Saïdou. Je fais du rap aussi. Moi, je fais du beatbox. Et puis, je lui dis vas-y, viens, on monte un groupe. Et le groupe s'appelait Posse Idéal. Et à travers ça, on a réuni pas mal de monde. Et puis, c'est là qu'est venue cette première création du groupe qui est devenue après Différents Types.

  • Saupi

    Différents Types, c'est un petit jeu de mots.

  • Manu Key

    Voilà. Différents, des types différents.

  • Saupi

    Donc tu as sorti un maxi avec un maxi et ensuite l'album, la rime urbaine.

  • Manu Key

    La rime urbaine qui était avec nos groupes différents types. C'est un album avec beaucoup d'avance, exceptionnel. Parce qu'on a compris, dès que l'album Hillmatic est sorti de Nas, on a compris que dans notre construction, ça va se baser sur les textes.

  • Saupi

    D'accord.

  • Manu Key

    Toute cette... L'harmonie du hip-hop était d'abord mélodieux chez nous et puis on voulait insister sur les textes, sur les messages qu'on allait véhiculer. Et là on a vraiment pris le temps, on aurait pu... Surtout qu'à l'époque c'était très des égotripes, les albums qui marchaient étaient comme la Colica, comme les albums underground qui marchaient, c'était beaucoup d'égotripes. Et nous à un moment on s'est dit, ce qui nous va bien c'est les textes, parler d'autre chose, d'où l'on vient. Mais pas seulement d'où on vient, c'est d'où on vient et qu'est-ce qu'on veut devenir, tu vois. C'est ça qui était important. Et à partir de là, on s'est mis à développer des thématiques, comme des morceaux qu'on a mis dans la rime urbaine, comme Échec, comme Projection 2010. On parlait déjà des vrais sujets, tu vois ce que je veux dire. Et après, ça a peut-être étonné les gens. Les gens ont dit, ah non, vous attendez pas comme ça. Mais ça, au moins, ça nous a servi pour la suite. Dix ans après, on était prêts à balancer des textes de fous. Et c'est ça qui a donné... l'émancipation de Mafia et Cafri. Parce qu'on n'était plus dans les go-trips, on parlait des vraies valeurs à travers les cités, ce que les jeunes ressentaient à travers nous. On avait déjà une projection qui était assez loin de dix ans d'avance.

  • Saupi

    Vous avez l'album, il a cartonné le cerise sur le...

  • Manu Key

    C'est un album exceptionnel.

  • Saupi

    J'ai réécouté... Tout à l'heure, je me suis remis en gifle, en fait.

  • Manu Key

    Ouais, c'est clair. 20 ans, tu prends la même gifle. Non,

  • Saupi

    mais c'est intemporel. C'est fou, en fait, de te dire... Parce que, on est vieux maintenant, mais quand tu calcules, tu te dis, putain, il n'a fait plus 30 ans.

  • Manu Key

    C'est vrai, c'est fou.

  • Saupi

    Et en 30 ans, les textes, quasiment à l'heure du jour, vous étiez peut-être en avance.

  • Manu Key

    Ouais, c'est ça. C'est ça, par la thématique, on était en avance. Parce qu'on était liés, parce qu'on était ensemble, c'est ça. Parce qu'on ne fait jamais rien tout seul. Et on travaillait ensemble, on faisait en sorte que le développement soit fort, puissant, que les jeunes se reconnaissent en ce qu'on faisait, tu vois. On s'identifiait à nous et Mafia Cafri avait été un fort porteur sur la société à cette époque-là.

  • Saupi

    T'es fier de ça Ah ouais, ouais.

  • Manu Key

    T'as toujours été revendicatif de ce qu'on a fait parce que c'était pas gagné d'avance, tu vois. Quand on dit qu'on a porté une pierre à l'édifice, c'est vraiment une grosse pierre. Tu vois ce que je veux dire On ne s'y attend pas, mais tu vois, quand j'ai sorti mon livre Les liens sacrés, c'est là que j'ai vraiment pris la claque. Quand j'allais dans les trucs de dédicaces, les gens étaient submergés par notre parcours, par notre trajectoire. Il y en a un qui venait sur les réseaux et me dit, votre rap m'a sauvé la vie, votre rap m'a fait changer d'horizon, m'a fait comprendre d'autres choses dans mon mindset. Ça, c'était fort,

  • Saupi

    ça. Toute votre génération, vous avez développé peut-être un truc inconscient envers nous, nous, auditeurs. C'est vrai que, bon, après, moi, j'ai écouté... Comme j'ai écouté... Moi, je suis du 95, donc j'écoutais forcément un peu plus tout ce qui était Stomy, la partie-là. Je suis né à Saint-Denis et j'ai vécu le 95, donc moi, j'écoutais un peu de tout. Et c'est vrai que la culture hip-hop... Parce qu'on parle du rap, mais vous, vous n'avez que pas que des rappeurs, vous avez des beatmakers, vous avez des... Vous étiez un gros pôle, une grosse team. J'ai vu des documentaires sur vous, j'ai vu les concerts, parce que je ne vous ai pas vu en vrai, mais j'ai regardé plein de trucs. Ça devait être la foule, ça donnait envie d'y aller.

  • Manu Key

    C'était une culture, on était ancrés dedans. Ce n'était pas des blagues. On était là, on faisait en sorte qu'il y ait une culture qui nous réveille, qu'on soit ancrés dedans. On s'est... Et qu'on faisait en sorte de développer un métier à travers ça, qui était un métier passion, qui était la musique, l'art, la danse, le fait de faire du son, de partir ensemble, s'éclater. Ça, c'était une vraie vocation.

  • Saupi

    Est-ce que tu penses que ça s'est un peu perdu Oui,

  • Manu Key

    ça a changé. Il n'y a plus de groupe comme avant,

  • Saupi

    de mémoire. Il y a beaucoup de rappeurs solos à deux, mais il n'y a plus de gros collectifs comme avant.

  • Manu Key

    Non, et c'est dur à fonder, surtout. Chacun a des avis différents.

  • Saupi

    Chacun veut se montrer en avant.

  • Manu Key

    Voilà, chacun a un égo différent. Et c'est pour ça que Mafia Cafri, c'était fort. Parce qu'on avait cette sorte d'unité. On se disait les choses quand ça n'allait pas musicalement. On se disait non, on doit faire mieux que ça. Et puis à chaque fois qu'on rentrait en studio, je me répète encore, on s'amusait pendant... Par exemple, le studio, on le louait de midi à 22h. Et on rigolait jusqu'à 18h par exemple. Pendant 18h, on rigolait, ça vannait. Et à un moment, on se dit, hé, c'est 4h. Vas-y, viens, on fait un truc, vas-y, mets le son fort. Et là, chacun, dès qu'on était concentrés dans la bulle, chacun, mais jamais, on ressortait du studio avec un morceau pourri. Toujours un truc qui devenait fou, c'était magique. Les sons sont puissants. On savait rigoler, mais quand il fallait aller au boulot, c'était fini. On s'y mettait et puis ça tuait.

  • Saupi

    Tu as rencontré quand même des artistes assez comptés pour toi. Il n'y a pas Elie Gemelli, mais il y a aussi Kerry James. Oui, oui.

  • Manu Key

    Et c'est ça, je pense que la fougue qu'il y avait en studio, c'est par l'enthousiasme en fait. L'enthousiasme, c'est-à-dire une certaine humilité qu'on avait, surtout une façon de s'amuser entre nous. On était vraiment dans un garden, dans un petit jardin, où on était entre nous, on s'éclatait. C'est ça qui faisait l'émulation de dire... Allez, on y va, parce que si on arrivait, on se creusait la tête, on se parlait. Non, on rentrait, on s'éclatait, ça vannait. Eh, t'arrives en retard, toi, t'étais où Attends, je vais chercher de la bouffe, parce que ça arrivait à midi, mais il était 15h. Après, l'autre, il arrivait, Mais t'es où, putain Il arrivait, ça faisait 16h. Et l'ingé, il était là, il attendait. Il se dit, Mais qu'est-ce qu'ils font, ces mecs Et après, à 18h, on disait à l'ingé, Vas-y, ouvre le truc, là, c'est parti. Et après, on tuait le truc. En 3h, 4h, c'était terminé. On voit les résultats. C'est ça le truc. Et le jeu était toujours pareil. Ça revenait toujours pareil. Rarement, je suis arrivé en studio et l'heure ou l'une demi-heure d'après, j'ai posé. Rarement. C'était vraiment, vraiment dans les débuts qu'on était chacun en solo ou par groupe. On écrivait parce que les séances, elles étaient très, très chères. Donc, il fallait gagner du temps. Donc, on écrivait à la maison. Et une fois qu'on était plus flexibles dans l'organisation, les studios, ils étaient payés par les maisons de disques, tout ça. On est partis dans un état d'esprit, on se retrouvait ensemble et puis on rigolait. Et puis, à un moment donné, on tuait le studio.

  • Saupi

    Tu es plusieurs fois le studio.

  • Manu Key

    Tu l'as pas fait qu'une fois.

  • Saupi

    Je bois tes paroles depuis tout à l'heure parce que je suis un peu... Je reflonge dans le passé, ça me fait du bien. Est-ce que tu es nostalgique, toi, un peu À fond,

  • Manu Key

    un peu.

  • Saupi

    C'est vrai.

  • Manu Key

    Tu as la nostalgie des bons moments qui nous tiennent en même temps, les souvenirs qui nous marquent. Et forcément, dans les souvenirs qui nous marquent, il y a des gens qu'on... On pense beaucoup à des gens qui nous ont suivis et qui ne sont plus là, forcément. Et on a toujours un petit pincement au cœur pour eux. Mais les belles choses sont toujours là. Et on voit d'où on est venu. Et aujourd'hui, ce qu'on fait, on peut être fier. Notamment moi, tu vois, moi j'étais... On va dire que je n'ai jamais eu une enfance assez facile. C'était difficile, je ne veux pas être un peu la victime. J'ai arrêté l'école en sixième, divorcé. Père et mère, après une mère qui a été malade très tôt, qui n'a pas eu d'éclat de jeunesse, elle est dans le sourire, à l'hôpital à l'âge de 45 ans, et qui est morte il y a 10 ans, donc elle n'a pas profité de sa jeunesse. Et c'était des allers-retours à l'hôpital, après elle est sombrée dans le diffondre de conneries. On m'appelait, ta mère allait au sol, dans l'eau d'Orly, j'y allais en courant, je la ramassais. C'était... Une jeunesse assez tragique, mais j'ai su me relever. À travers ça, il y a eu des défis, j'ai su les surmonter. Et puis aujourd'hui, je suis fier de ce que j'ai fait. La plus grosse désillusion que j'ai eue, c'est quand tu perds des amis, même des amis que je ne connaissais pas trop, mais qui étaient proches du collectif. Je pense à la spontané. Ça te fait froid au cœur quand tu étais très jeune. Et tu es un peu plus grand que ces hommes. Tu apprends que... très jeune, il y a des gens qui perdent la vie. Moi, avant ça, je vais un petit peu après, je vais aux Antilles et mon petit cousin de 20 ans, il me demande un survêtement Adidas. Donc je vais à Quignancourt lui acheter un petit survêtement qui n'était pas très cher à l'époque. C'était le bas 20 euros, le haut 20 euros. Et le lendemain matin, je vais à l'aéroport pour prendre l'avion et on m'appelle. On me dit, ton petit cousin, il est mort hier soir. Il est mort, il s'est fait shooter par une voiture. Donc je suis allé là-bas pour rien en fait. Je suis juste été pour l'enterrement en fait. Et j'en parle dans mon premier album. Et tous ces faits, forcément, ça nous marque. Surtout la mort de DJ Mehdi, qui n'était pas mon ami, mais qui était un petit frère pour moi.

  • Saupi

    Oui, on le ressent. Franchement, il est vraiment hyper, hyper... Je vous le conseille, si vous ne l'avez pas encore vu, mais je pense que tout le monde l'a vu, mais regardez-le. Vous allez apprendre beaucoup de choses, déjà sur l'histoire de votre collectif. Et puis surtout, déjà Mehdi, je connaissais un peu, mais en fait, limite, j'ai pleuré à la fin.

  • Manu Key

    C'est crispant.

  • Saupi

    C'est crispant. Et puis toi, c'est hyper touchant ce que tu dis sur lui.

  • Manu Key

    Oui, c'est clair. Et puis voilà, ça, c'était un petit peu la partie douloureuse. Après, la nostalgie avec les sourires, avec... Les frères qui m'ont légué leur inculcation au football, d'abord dans les années 82, où il y a Viva España, où toute cette génération du PSG avec Mustapha Daleb, avec Safed Souzic, avec Georges Weah, tout ça, on l'a vécu avec les grands frères. J'allais au Parc des Princes de temps en temps, avec toute cette génération de football. Moi, j'en ai fait pendant 12 ans du football, donc je connais très bien le football. Et je suis encore les actualités. Tu vois, même si... Maintenant, c'est devenu une vocation par l'argent, mais le foot reste quand même un sport populaire, le plus populaire au monde et le plus représentatif. Il y a eu des bons moments, notamment dans la musique aussi. Dans le film, dans le cinéma, on était vraiment propulsés par des acteurs qui étaient d'abord inconnus, puis après, il y a eu des acteurs qui nous ont marqués, comme Denzel. Je vais dire plein de noms encore.

  • Saupi

    Vas-y, vas-y, vas-y, on est là pour ça.

  • Manu Key

    Je pourrais parler d'Eusane Passy, qui est la première femme à avoir fait un film noir en France, qui était Rue Cazenègre. Tu vois, c'est un film qui nous marque, qui nous font grandir en même temps, qui nous apprend plein de choses. Toute cette génération, je te parle encore de Marius Trésor de Bordeaux. Je connais un. Mon père nous a écouté son 45 tours qui s'appelle Sacré Marius. Sacré Marius Et on se demandait c'est qui. Après, il nous faisait voir en noir et blanc à la télé. C'était Marius Trezor. C'était bien parce qu'il représentait la Guadeloupe et tout. Après, on a appris qu'il était ambassadeur de ce club Bordeaux. Dommage qu'il ait un peu coulé ce club. Mais voilà, c'était ces populations qui nous refaisaient vivre. Comme ces vieux films de Starsky Hutch où on s'identifiait avec des blousons en tuyau. Tu vois, Hugui, nous on l'appelait Mokobé, on l'appelait Hugui, parce qu'il connaissait tout, tout sur le quartier, il connaissait tous les prix, il connaissait toutes les enquêtes, qui a dit ci, qui a dit ça, donc on l'appelait Hugui. Tu vois, donc c'était vraiment un peu cette, entre guillemets, cette starification des années 70, 80, 90, qui nous faisait triper. C'est vraiment notre nostalgie, que ce soit football, que ce soit basketball. Magic Johnson, Michael Jordan, les grands icônes du sport. L'effet de la Dream Team. La Dream Team,

  • Saupi

    j'allais dire.

  • Manu Key

    La Dream Team en Espagne en 92. Donc en Espagne en 92, on ne connaît pas l'Espagne. Ils ont dû reconstruire l'Espagne en deux ans pour avoir des belles rues à Barcelone. C'est beau Barcelone parce que ça démarre des Jeux Olympiques. Ce qu'ils ont fait aux Jeux Olympiques dans ces années 92, c'est là que tout le monde en France découvre vraiment le basketball. Et après, ils ont construit des hindors ici en France, dans les quartiers. C'est là que ça s'est un peu développé. Donc voilà, tout cet effet de Michael Jordan, ça nous replonge très loin. Mais c'est des choses qui ont fait grandir. C'est pour ça aujourd'hui que des jeunes de 18, 20 ans vont en NBA. Parce qu'ils ont eu les parents, tout ça. Il y a eu une transmission, tu vois ce que je veux dire. Et on est fiers de ça, d'avoir participé un peu à cette vocation. Comme je te parle du K54. C'est l'un de mes meilleurs amis qui fait le K54. Et là-dessus, il est parti de rien en 2004. Et aujourd'hui, ça fait plus de 20 ans qu'il exerce ce grand tournoi populaire, le plus beau tournoi du monde.

  • Saupi

    D'ailleurs, il faudra peut-être m'inviter.

  • Manu Key

    Ah ouais Pourquoi pas, il n'y a pas de souci.

  • Saupi

    Moi, je gratte un peu, je ne t'étonne pas. Est-ce que tu regardes de temps en temps des anciens... Ça t'arrive des anciens, je te dis, des anciens matchs ou des matchs supplémentaires

  • Manu Key

    En fait, je vais en regarder parce qu'il n'y a pas longtemps, j'étais dans un bar qui s'appelle le Gosoul, qui est dans le 95, et en rentrant là-bas, ils ont un magnétoscope. Un peu l'architecture est faite dans les années 90, tu vois. Début des années 90, ils ont un magnétoscope où tu peux regarder encore des anciens trucs. On a regardé... L'autre fois, on a regardé New Jack City, là-bas, tout ça posé. Je me suis dit, putain, je vais regarder un peu sur les réseaux, sur le Boncoin, si je trouve encore un magnétoscope, pour me revivre un peu, parce que j'ai plein de cassettes à la maison de HHS, des magiques, des trucs comme ça. et essayer de me les repasser et tout. Donc, je vais aller fouiller un peu. Oui, ça se trouve. Oui, ça se trouve. Je pense que ça se trouve.

  • Saupi

    J'en ai un,

  • Manu Key

    ça se trouve. Donc, j'ai plein de cassettes à la maison. Un ami, l'un de mes meilleurs amis, a toutes ces cassettes. On va aller se regarder. C'est nostalgie du basketball, tu vois. Oui,

  • Saupi

    parce que toi, disons-le, le basket, tu connais un peu.

  • Manu Key

    Oui, je connais. C'est l'un de mes fers de lance, quoi.

  • Saupi

    Tu es devenu coach.

  • Manu Key

    Oui.

  • Saupi

    Donc, tu as passé la barrière de rappeur à coach.

  • Manu Key

    Oui.

  • Saupi

    Ce n'est pas trop dur. C'est pas trop difficile. On va dire que... C'est quand même rien à voir,

  • Manu Key

    on peut le dire. Rien à voir, mais un grand temps d'adaptation et force humain, tu commences à aimer ce que tu fais. Ouais. Parce que... Forcément, il y a un domaine d'encadrement des personnes, des jeunes. Et c'est un peu ce que je faisais avec La Fia Kinfry. C'est vrai que t'étais un peu le gros. Voilà, tu commences à kiffer ce que tu fais. Après, il y a tout un développement de stratégie à avoir. Mais la première matière, c'est d'abord d'unifier les gens entre eux. Et ça, j'adore ça, moi. J'adore ça, au-delà de l'aspect tactique et technique. Le pire, c'est de manager les hommes, manager les femmes, et manager... Tu aimes transmettre. Ouais, transmettre. Il y a plus que le fait de mettre un ballon dans un panier. C'est surtout une histoire de vie, une histoire d'entre les gens, comment ils véhiculent au quotidien leurs valeurs. Quand tu prends des équipes plus jeunes, c'est d'en sortir des hommes et des enfants. Ils sont là, tu les entraînes pendant 3 à 4 ans et d'en faire des meilleurs citoyens possibles. Et après, quand tu as des équipes professionnelles, c'est d'aller chercher des trophées ou d'aller chercher... d'unité entre les hommes qui passent des super moments parce qu'on sait très bien évidemment que les joueurs ne restent pas dans des clubs deux ans maximum, voire trois. Et après, c'est par pi, ils vont chercher des contrats plus gratifiants, tout ça. Donc, c'est essayer de prendre un maximum de plaisir. Et avant tout, c'est une histoire, c'est une aventure humaine.

  • Saupi

    On sent quand même que t'aimes l'humain.

  • Manu Key

    Il n'y a rien sans lui-même, il n'y a rien sans l'autre, sans le collectif.Tu aimes bien comprendre comment fonctionnent les gens, tu aimes bien évoquer des trucs. Tu aimes bien comprendre comment fonctionnent les gens, tu aimes bien évoquer des trucs. Avant tout, juste après 2011, j'ai fait un long silence, on ne me voyait plus trop, j'ai déménagé. Après ça, après cette époque de Mehdi, j'ai d'abord cherché à comprendre qui j'étais, ce que je voulais devenir plus tard. C'est vraiment ça qui m'a fait plonger dans les diplômes, aller rechercher. des choses que je n'inoculquais pas dans la vie et que j'ai perdu à la notion de l'école et de retrouver le goût à l'étude. C'était d'abord ça, mon facteur premier. Et donc, j'y suis arrivé pas à pas. Et puis après, c'était devenu, OK, j'ai toutes ces trucs, toutes ces billes en moi. Maintenant, qui je suis Qu'est-ce que je veux transmettre Où je vais aller avec mes certifications Qu'est-ce que je veux faire Je veux continuer. À côté, je vais m'amuser. Je me suis dit, je prends les choses comme elles sont. Et à côté, je développe mes activités. Mais par contre, du mieux possible. J'essaie de faire les choses avec de l'engouement, beaucoup d'enthousiasme, mais pas me prendre la tête. Parce que je dis souvent que la précision, ça ne sert à rien. On fait les choses avec la tête et le cœur. La précision, quand tu veux être trop précis, tu n'y arriveras pas parce que tu vas chercher la précision. Tu perds du temps. Et il n'y a jamais rien de précis, en fait. Il faut toujours dire, ah non, mais ça, il faut faire des choses quand elles sont, allez, let's ride, j'y vais, je fonce et je le fais. Que ça marche ou pas, au moins j'ai fait le pas. Si ça marche, tant mieux. Si ça ne marche pas, au moins je l'aurai fait avec le cœur.

  • Saupi

    Tu n'as pas de regrets après.

  • Manu Key

    Exactement.

  • Saupi

    Et donc, du coup, le basket, tu es coach.

  • Manu Key

    Oui.

  • Saupi

    Je pense que ça te plaît, mais est-ce que tu as des ambitions, forcément Est-ce que tu aimerais m'entraîner ailleurs qu'en France, en NBA

  • Manu Key

    Tu sais... Après,

  • Saupi

    rien n'est impossible. C'est ça. Rien n'est impossible.

  • Manu Key

    Moi, je dis toujours, la première étape, c'est de croire à l'impossible.

  • Saupi

    Exactement.

  • Manu Key

    Moi, tu sais, entraîner en NBA, c'est le must, mais pas seulement entraîner. Tu peux être assistant, tu peux faire partie d'un pôle, là-bas accompagner les équipes, accompagner les jeunes. Déjà, c'est d'aller voir là-bas qu'est-ce qui se passe, comment les gens se sentent.

  • Saupi

    Et tu as déjà été voir

  • Manu Key

    Non, jamais. Jamais J'ai même pas vu un match au State encore. Jamais Non, jamais. Tu vois Autant je suis un grand fan de basketball, fan de ce sport, et je pense que j'irai bientôt. Mais le fait d'aller aux États-Unis, voir comment ça se passe, rentrer dans les gymnases, discuter avec des gens, ça c'est déjà intéressant. Après, entraîner là-bas, déjà c'est un autre niveau. C'est vraiment de la connaissance. Il faut connaître vraiment les États-Unis. Tu parles anglais Je me débrouille de mieux en mieux. C'est mon but premier, d'apprendre, de cultiver la langue vraiment couramment. Donc, je me suis donné les moyens. Donc, je vais y apprendre et puis je vais réussir.

  • Saupi

    Tu lâches pas, toi.

  • Manu Key

    On essaie de pas lâcher. Si on lâche, voilà.

  • Saupi

    Est-ce que tu réécoutes tes sons C'est parce que tu n'aimes pas ta voix, mais tu as du... C'est quoi

  • Manu Key

    J'écoute des périodes, j'écoute les premiers albums, Manuky Eponyme, Manuscrit, certains titres, parce que j'aime beaucoup. Surtout quand c'est des prods de Mehdi. Mais je n'aime pas réécouter mes albums entièrement. J'essaie de faire des petits volets, comme ça, à gauche, à droite. Après, j'écoute vraiment, par contre, les albums de hip-hop français, je les écoute,

  • Saupi

    les anciens.

  • Manu Key

    J'écoute vraiment... I am, tu vois, l'école du micro d'argent. J'écoute Minister Hammer, 92, 95, 200. J'écoute quoi encore J'écoute pas mal d'albums d'Aklika, ça m'est arrivé d'écouter Aklika, le tout premier album. Ausha aussi, son album solo. J'écoute pas mal de trucs.

  • Saupi

    T'as besoin de ça T'as besoin de retourner en arrière

  • Manu Key

    Parce qu'il y avait des vrais textes, tu vois. J'écoute un album de Ken Aton aussi. J'écoute... J'écoute l'album des Deux Balles de Neg. Ça, c'est un bon album. Ça devient percutant dans l'énergie. Puis pareil,

  • Saupi

    tu les recoutes maintenant. C'est un peu de morceaux. Ils sont tous... Ça s'écoute bien, quoi. Ouais, c'est ça. Tu mets un peu de son, un peu de solo, ça renvoie, quoi. C'est pour dire qu'il y a plus de 30 ans, 20-30 ans, le son est toujours aussi bon. Après, moi, je parle comme un vieux con, mais j'ai du mal à écouter le rap. maintenant, j'ai besoin de me replonger en arrière. Je me suis arrêté dans les années 2000, peut-être 2004, 2005. Après, j'ai eu mal à écouter d'autres trucs. Parce que je trouve qu'il y a eu une baisse. Il y a eu moins de trucs. Et puis là, je ne peux pas avec l'autotune, par exemple. C'est un truc que je n'y arrive pas.

  • Manu Key

    D'accord.

  • Saupi

    Je ne sais pas. Mon oreille n'y arrive pas parce qu'habitué au veu son, au texte, je ne sais pas.

  • Manu Key

    je n'y arrive pas après quand les vieux albums nostalgiques en US donc c'est facile Inmatic l'album de Nas tu écoutes Black Home tu écoutes plein de trucs comme ça tu vois Mobb Deep les deux albums de Mobb Deep And I Life tu écoutes tous ces albums qui ont percuté dans les années 90-95 c'est facile à écouter sur YouTube et tu te replonges dedans. Non, non, c'est des choses qui nous marquent. Asteron, c'est des albums iconiques de la musique.

  • Saupi

    D'ailleurs, ça me fait penser, en France, on a quand même soi-disant une bonne culture de plein de choses. Et je trouve que la culture hip-hop n'est pas assez mise en avant. Et c'est pour ça que je reviens à Driver, qui lui fait un truc mental qui serait bien. C'est qu'il y a un endroit, un lieu où on puisse retrouver, j'en sais rien... Je dis une connerie, un musée ou un truc, mais qui a un truc vraiment... Parce que là, le hip-hop, il se transmet, on l'entend dans les podcasts, dans les vidéos, mais moi, je trouve qu'il manque. Je ne sais pas comment on peut faire. Il manque un lieu ou un endroit où on pourrait revoir des concerts, revoir, je ne sais pas...

  • Manu Key

    Après, ces lieux, c'est... Dans ce que tu dis, après, ces lieux, ça reste quand même... Des moments, on ne peut pas les faire tout le temps, ça peut pas être au quotidien. Je ne dis pas forcément hebdomadaire, mais une fois par mois, on pourrait se retrouver tous dans un lieu où il y a cette nostalgie de hip-hop, 90-2000, qui revient. ça serait un bon concept à développer.

  • Saupi

    Voilà, j'ai des idées, mais je ne sais pas découper. Tu vas développer,

  • Manu Key

    du coup. Ça serait de mettre deux DJs qui représentent les années 90-2000 et essayer de revenir à l'ancienne avec des bonbeurs, les trucs comme ça, passer des moments. Pas seulement le soir, tu vois, les gens pensent que les soirées, c'est les soirs, alors que les gens s'amusaient. C'était d'abord des après-midi, les gens s'amusaient. Ça serait ça, avec des open mics et tout, ça serait fabuleux.

  • Saupi

    Parce que voilà, il ne faut pas vous oublier, vous les acteurs du hip-hop, il faut... Je trouve qu'il manque quelque chose. On a plein de trucs, maintenant il y a plein d'outils, mais il manque un truc qui ferait que... Parce que moi j'ai redécouvert, j'ai revu un concert, comme je t'ai dit, avec Stomy, Papillon, je crois, il y avait Drive. Là je me suis dit, j'ai pris une claque. En plus j'avais un problème de jambe, donc j'ai tenu 4 heures sur une jambe.

  • Manu Key

    Non mais...

  • Saupi

    Non mais parce que je me suis fait opérer. Et donc du coup, un autre concert.

  • Manu Key

    C'est bien, c'est bien.

  • Saupi

    Je suis resté parce que j'étais... Alors je pouvais pas sauter ou bouger, mais j'ai...

  • Manu Key

    Non, c'est des bonnes vibes. Comme on dit, il fait barras. C'est que des bonnes vibes. Que des bonnes vibes. Les Stomys, c'est vraiment des mecs qu'on fédérait à travers le hip-hop, qui sont toujours là. Je trouve ça remarquable, tu vois. Driver, n'en parlons pas. Au-delà d'être un bon scripteur dans... Ouais. De hip-hop, c'est d'abord une belle personne. C'est quelqu'un qui est toujours souriant, qui connaît le hip-hop sur les bouts des doigts et puis il sait de quoi il parle. Quand il y a des mecs qui sont là à refaire des soirées comme ça et puis tu participes, tu peux être que souriant.

  • Saupi

    Voilà, puis nous, je pense que les gens ont besoin de se replonger un peu dans la nostalgie. Parce qu'ils aiment. Voilà, et peut-être qu'on a peut-être... C'est ce qu'il faut plus. Il faut qu'on vous voit plus. Mais c'est vrai, on vous voit... La chance avec les réseaux, c'est que maintenant, on peut vous voir. Il y a beaucoup d'anciens, il y a beaucoup de concerts d'anciens rappeurs. J'ai vu même Féfé, qui cartonne, Sayan.

  • Manu Key

    C'est ça.

  • Saupi

    Ça... Je t'en perds mes mots, tu vois.

  • Manu Key

    Ouais, c'est ça, c'est intéressant.

  • Saupi

    Ce qui serait bien, c'est que tu fasses quelque chose pour le hip-hop.

  • Manu Key

    Arrête. Non.

  • Saupi

    Ce que je voulais dire. T'as écrit des livres aussi. Ouais. T'en as écrit deux, et il me semble qu'il y en a un qui va sortir prochainement.

  • Manu Key

    Exactement, au mois de mai, il y en a un qui arrive doucement.

  • Saupi

    Ah.

  • Manu Key

    J'ai écrit un livre en 2020, qui a mis trois ans de construction. Ouais. Donc j'ai attaqué vraiment en 2017, comme ça. Un deuxième qui s'appelle Le meilleur pour tous, qui est sorti en 2022, en octobre 2022. 2023, pardon, qui parlait de ma reconversion à travers les diplômes, tout ça. Et puis, le troisième livre qui arrive le 13 mai, qui sera en précommande à partir du 28 mars, le jour de mon anniversaire.

  • Saupi

    Ben,

  • Manu Key

    écoute, on te le souhaite. C'est tout à fait un autre concept. Ça arrive, les gens seront assez au courant.

  • Saupi

    Ah, là, pour l'instant, on ne peut pas.

  • Manu Key

    Là, pour l'instant,

  • Saupi

    on ne peut pas. Tu m'impressionnes, donc je ne vais pas te penser. Non,

  • Manu Key

    c'est quelque chose de fun. C'est une chose de pensée, ça fait longtemps que je travaille dessus. Et puis, on va essayer de changer un peu les choses. D'accord. Donc,

  • Saupi

    ce n'est pas sur le hip-hop Non, pas du tout. Ce n'est pas sur le basket Ah non, non. Ok, c'est bon. Déjà, on a éliminé deux thèmes. Bon, il en reste pas mal, mais il y a un truc, c'est le 113. On va parler un peu du 113, parce que tu as quand même participé légèrement au succès d'un des plus... L'album le plus vendu en France, d'Europe. Et qu'on ne le voit plus, on ne le voit pas sur les plateformes de streaming. Alors que j'avais ouï dire qu'avec le documentaire qui allait sortir, il allait ressortir.

  • Manu Key

    Tonton Dubled est ressorti.

  • Saupi

    Oui, Tonton Dubled est ressorti.

  • Manu Key

    Et le prince de la ville, c'est en train de se mettre en forme, en train de s'arranger juridiquement. Ça va revenir quand ça va revenir.

  • Saupi

    Je pense que quand ça va revenir, ça va cartonner.

  • Manu Key

    J'espère, j'espère que ça va revenir. Au moment où il faudra, ça reviendra. Mais pour l'instant, c'est un album comme ça qui a été marquant pour la société, qui n'est pas sorti, que les jeunes peuvent découvrir. Ça serait bien qu'ils se retrouvent. Tu as des différentes plateformes, ça serait exceptionnel.

  • Saupi

    Parce que tu as quand même réalisé un peu l'album.Tu as participé.

  • Manu Key

    Ça fait partie des choses très exceptionnelles qu'on a faites. Prince de la Ville, beaucoup d'albums comme ça. Ça fait... Mais est-ce que... Je ne sais pas... tournée avec Idéal J, les princes de la ville, ça reste des moments marquants de l'histoire de l'hip-hop.

  • Saupi

    Est-ce que au moment où tu travailles dessus, est-ce que tu te dis que ça va être un...

  • Manu Key

    Non, on travaille avec le plaisir, mais on sent que tellement le plaisir et le travail sont associés, on se dit quand même qu'on a fait du bon boulot. Si il y a le travail sans le plaisir et le plaisir sans le travail, ça ne marche pas. Mais les deux sont associés à cette époque-là, on est à... à Blagnac, à côté de Toulouse. C'est l'été, il fait une quarantaine de grès dehors, il y a la canicule. Et nous, l'après-midi, on joue au football dehors, sur la pelouse. Et en fin d'après-midi, on va en studio pour poser. Avec un air d'été, il fait plus frais, 25 degrés le soir. Et il y a du son à fond. Il y a une surface qu'on n'a jamais connue, donc on est à l'aise. On enregistre en claquette, short. On est que nous, enfermés dans un studio parce qu'il n'y a pas tous les Parisiens. Donc pour empêcher un peu qu'on vienne nous perturber dans notre travail, on est vraiment livrés face à nous-mêmes. Donc on continue, on commence à développer une alchimie. Les musiques sont fortes, c'est des ovnis, c'est des choses qui ne sont jamais faites dans le hip-hop. Donc on se dit... Une fois qu'on a posé Ouais gros, Prince de la ville c'est fait un peu après Prince de la ville Une fois qu'on a posé Ouais gros, Jackpot on se dit Waouh, on a quand même le gros Simon de l'album et ça commence à sonner pas mal, ça risque de faire un petit truc. Et puis après, on se rend compte qu'on finit les featurings, chaque featuring avec Ausha, Doudou Masta, tout ça. On se dit Waouh, voilà Ça commence à ressembler vraiment à un album qui est inédit.

  • Saupi

    Oui, un peu, oui.

  • Manu Key

    Et surtout qui a marqué la jeunesse. Je pense que cet album a dit, quand ils ont eu les deux victoires de la musique dans les années 2000, cet album a dit à tous les jeunes, vous savez, le rap, c'est possible d'en faire, que tu sois d'un milieu aisé, que tu sois de noir, blanc, arabe, chinois. T'es jeune, lance-toi, fais du rap. Vas-y, regarde, nous, on a pu réussir. Quoi, tu peux réussir C'était la foudre après, tout le monde s'est lancé dedans.

  • Saupi

    Puis en plus, avec ça, c'est les années où il y a eu les bus d'Internet. Donc après, tu pouvais commencer à mettre un peu sur Internet tes sons. Avec l'arrivée de MySpace, si je me rappelle bien. Ça, c'était...

  • Manu Key

    C'était fou, 2005-2006, l'arrivée de MySpace. C'était les réseaux sociaux qui ont commencé à émerger, Facebook et tout. Là, c'était la folie.

  • Saupi

    Et là, n'importe qui pouvait diffuser son son. Parce qu'à l'époque, c'était... C'était ceux qui étaient vraiment dans le...

  • Manu Key

    Le stédé, le cédé, c'est totalement quoi.

  • Saupi

    Rof aussi. T'as participé aussi un petit peu à la...

  • Manu Key

    Ouais, la vie avant la mort.

  • Saupi

    Parle-moi un peu de ta rencontre avec lui.

  • Manu Key

    On s'est rencontrés très très très tôt aussi. J'ai su qu'il rappait, il voulait me faire entendre ses textes. Et puis après, moi j'ai trouvé qu'il avait quelque chose à part. dans l'énergie, dans ce qu'il avait, ce qu'il voulait démontrer. Et puis à partir de là, Mehdi a décidé de vouloir produire son premier Maxi. Donc on a dit OK, let's go. Et puis c'est comme ça après qu'on a pu faire... Il a sorti d'abord un premier album et puis après on est arrivé sur La Vie avant la Mort, qui était un album où il allait avoir un challenge. parce que c'était attendu, son retour était attendu. Donc on a décidé de partir sur des choses un peu improbables. Et voilà, le truc à payer, c'est plus grosse vente. Et puis pour lui, c'est bien.

  • Saupi

    Qu'est-ce que tu préfères entre la partie rappeur ou la partie réalisateur Est-ce que tu es totalement différent Est-ce qu'il y en a un où tu ne te sens plus à l'aise que l'autre Moi,

  • Manu Key

    je suis dans la création totalement. J'aimais bien rapper à une certaine période. J'aimais peut-être... pu se créer et réaliser. J'étais plus à l'aise dans la réal. Donc à un moment de rap, j'ai sorti quatre albums, tout ça. Et puis à un moment, je me suis dit, allez, la réal, c'est bien, ça me va bien, la création, développer des concepts, des thèmes, des trucs un peu inédits, surtout des choses qui sont... Moi, j'essaie de voir toujours le beau partout et que ce soit beau, que ce soit uni. J'ai toujours cherché à développer des concepts comme ça et surtout original.

  • Saupi

    Est-ce qu'il y en a un que t'as pas sorti, que t'aurais aimé sortir Un concept Est-ce que t'as un truc, t'as un petit regret Ou un projet que t'avais envie de faire, que t'as pas pu faire

  • Manu Key

    Musicalement, hein Musicalement Beaucoup

  • Saupi

    Il va me dire beaucoup

  • Manu Key

    Non, pas spécialement, non. Je pense que, voilà...

  • Saupi

    T'as fait tout ce que t'avais à faire.

  • Manu Key

    Ouais, j'avais des opportunités, je les ai saisies. Après, non, j'ai pas eu forcément de choses où je regrette, où j'aurais aimé faire. Non, c'était... On était voué à nous-mêmes, on allait où il y avait la bonne bouffe, on va dire. On avait l'opportunité des fois d'aller aux States, on y allait. On avait l'opportunité de poser sur des albums, on y allait parce qu'on aimait bien l'artiste, on aimait bien la vibe. Et voilà, on a fait des albums qui ont séduit, d'autres qui ont moins marché. Et puis c'est comme ça, quoi.

  • Saupi

    Est-ce que tu as vraiment un film qui te rend nostalgique

  • Manu Key

    La Fureur de Vaincre, Bruce Lee, Madden Bruce Lee. Ah oui, fan de Bruce Lee Bruce Lee, mais c'était une folie. Après, il y a plusieurs étapes et plusieurs personnages qui m'ont rendu fan fou. Et se dire, comment ils ont fait ça, Bruce Lee Tous les Bruce Lee. Tous L'Invincible, La Fureur de Vaincre, je ne sais plus les titres. Et après, tu as les belles mandos. L'As des As, tout ça. C'était une folie, ces films qu'on les regardait. Une fois, deux fois, trois fois. On se disait, mais comment ils font Après, t'as des films marrants comme La Chèvre, avec Pierre-Richard et Depardieu. C'était sensationnel, tu vois. J'étais amoureux aussi de Ventura, tu vois, bien avant. Le Ruffian, j'avais été le voir au cinéma. C'était quelque chose de... Dans le cinéma français, il y avait un truc qui avait été réalisé par... par Claude Zidi, les films comme ça qu'on voyait à la maison.

  • Saupi

    Les dialogues étaient énormes. Oui,

  • Manu Key

    les dialogues. Je pense à... Toi, viens chez moi, j'habite chez une copine, avec Gérard Jugnot. Tu vois ces films-là Ah oui Les Bourville, les vieux Bourville et les De Funès. Ça, c'est des films... Les dialogues, c'était fort, mais marrant. Ces films, ils étaient tellement marrants. Alors que De Funès, on m'a dit que De Funès, c'était tellement marrant, mais dans la vie, il n'était pas comme ça du tout, apparemment.

  • Saupi

    Oui, oui,

  • Manu Key

    apparemment. Il était très sec, très rigide. Et dans ses films, il était très... C'était marrant. C'est que toi, il me dit Ah non, non, mais laisse tomber la soupe aux choux, le cuistot. Non, c'était des films exceptionnels.

  • Saupi

    Je vois, c'est excellent parce que moi aussi, je suis un gros nostalgique des films des années 80, 90, que ce soit français ou américain. Est-ce que tu as une chanson Alors, hors hip-hop, parce qu'on ne va pas parler que hip-hop, mais est-ce qu'il y a une chanson qui te...

  • Manu Key

    Je pense que c'est une chanson nostalgique. Ma plus... Belle chanson, tu vois, quand je me sens mal. J'écoute, malheureusement, encore, on va citer, DJ Mehdi, qui a un show qui s'appelle Anything Impossible, dans son album qu'il a sorti, son premier album. Et sinon, j'écoute Overjoy de Stevie Wonder. C'est une très, très, très, très belle chanson d'amour et très, très puissante. Les mélodies, ce qu'il raconte dedans. Cramo il fait monter le morceau en puissance. Non, c'est des chansons vraiment qui m'apaisent quand je suis tranquille. Beaucoup de jazz, tu vois, beaucoup de jazz. Et après, c'est des chansons comme ça qui, à des moments particuliers, qui me remettent un mindset assez solide. Et des fois, c'est bien d'écouter du hip-hop, tout ça, et à un moment, on a besoin de calme. Mais en ce moment, j'ai beaucoup écouté l'album de Youssoupha. Je pense que c'est un album qu'il aurait dû faire bien longtemps avant. Il dit qu'il a l'apogée, qu'il essaie des nouveaux trucs, que c'est vraiment musical. Mais je pense que Youssoupha avait des moyens de développer ça avant. Mais je pense que c'est sa naturalité, le fait qu'il habite maintenant en Afrique, qui l'a amené à essayer des nouvelles saveurs, des nouvelles façons de s'exprimer aux gens. C'est un bel album, c'est un très bel album. J'aime beaucoup. J'essaie d'écouter. Je suis pressé de voir sur scène ce que ça va donner. Mais je le féliciterai parce que... C'est vraiment, tu sais, comme le titre, il l'appelle l'amour suprême. C'est vraiment des concepts que j'aime développer. Pourquoi amour suprême Parce qu'il dit que c'est beau tout ce qu'on vit aujourd'hui. Il faut le célébrer. Je trouve ça exceptionnel, ces paroles et tout. Et d'un mec comme Youssoupha, je trouve ça sensationnel.

  • Saupi

    J'écouterai. Est-ce qu'il y a un événement sportif qui te rend nostalgique Je pense que vu que tu es un sportif, tu t'en as à avoir plusieurs, mais est-ce que tu en as un ou deux en particulier qui te... Quand tu revois des photos ou des vidéos, tu te dis...

  • Manu Key

    J'ai été séduit vraiment par les Jeux Olympiques. Les derniers Les derniers d'il y a six mois en France.

  • Saupi

    Pareil.

  • Manu Key

    Donc en France, inattendu parce que 100 ans d'attente, c'est passé tout à tout. Et en France, on a les Jeux Olympiques, donc forcément beaucoup de médailles. pour la France, super bien représenté, aucun incident, contrairement à les on-dit, aucun incident. On a montré, on a pris sur ce qui s'est passé quatre ans avant au Japon, on a essayé de recalquer un peu dans la sécurité, comment ça allait se passer, et je pense que ça a été bien emmené, et surtout on a eu beaucoup de médailles, beaucoup de joie, beaucoup d'unité. Après, c'est quelque chose de magnifique pour le sport et pour la jeunesse, même pour les gens, les seniors, pour la population, pour les multiculturels, pour tout ce qui se passe à travers le monde. S'unifier comme ça, avoir des moments de sport pendant deux mois, je pense que c'est quelque chose qui a été... Moi, je félicite les gens qui ont organisé ça, et surtout les acteurs de ce sport, de tous les sports confondus. C'était vraiment un moment d'émotion. C'était un moment aussi, un moment de joie, tout simplement.

  • Saupi

    Ça a permis de mettre en valeur certains sports en France. Et puis, dès que certains sportifs, moi, je vois les frères Lebrun, là, ils carlottent. Et en plus, tu dirais, eux, bon, ils ont fait la médaille olympique. Mais les mecs, ils sont sur leur lancement.

  • Manu Key

    En fait, les frères Lebrun... Quand tu parles après de quelqu'un qui est déjà dans l'ancrage du sport comme Teddy Riner, ça permet aussi ces gens de se surpasser à un moment. On en parle des Jeux Olympiques, il y a une préparation à avoir et ça leur permet de se surpasser. On voit aussi l'équipe de France de basket qui était mal embarquée. Le fait qu'ils soient à Paris aux Jeux Olympiques et qu'ils se disent Eh, les mecs, on joue comme des nasses depuis trois matchs, mais là, on est chez nous. Ça n'arrive pas. pas tous les jours d'être aux Jeux Olympiques en France. Eh, on va lever la tête, voilà, on va sortir les doigts de le tirer pas, et on va pas manquer. Et là, tout le monde s'est surpassé. Il y a eu un amour collectif d'aller chercher quelque chose, quoi, si on veut dire. La transformation des athlètes à ce moment-là, mais c'est fou. Les frères Lebrun, s'il n'y a pas eu les Jeux Olympiques, peut-être, ils seraient enconnus aujourd'hui. Donc, la transformation, d'aller gagner, d'être plus fort que des nations qui ont déjà tout gagné. Et c'est ça, les Jeux olympiques, c'est ça qu'on veut voir.

  • Saupi

    En plus, on a eu des scénarios... Pas probable. Avec Teddy Riner, le truc qui défile sur son poids, c'est lui qui y va, c'était presque écrit. C'est un moment de joie,

  • Manu Key

    c'est un moment de dispassion, de pleurs, d'échecs, mais forcément, c'est pas un échec, parce que ça gagne derrière, mais ça aurait pu céder, mais ça gagne comme... Non, franchement, bravo, bravo.

  • Saupi

    Bah écoute, on est pas loin de la fin de l'émission, parce que je me suis fait un peu... les investisseurs qui nous poussent je me suis fait recaler en tout cas on va peut-être je te la posais quand même la question si t'avais la DeLorean pour remonter dans le temps à quelle période tu irais mais pas pour changer quelque chose juste pour y aller et pour voir ouais Manu Quand je te dis DeLorean, tu vois de quoi je parle. Ouais. Pour te voir le futur.

  • Manu Key

    Ouais. Petit, petit, petit. Parce que forcément, 8 ans, 10 ans, jusqu'à l'âge de 15 ans, c'est l'insouciance. C'est les moments où... On ne va pas dire qu'on s'amusait plus, parce qu'aujourd'hui, on s'amuse encore. Tu ne peux pas dénigrer ce qu'on fait aujourd'hui par rapport au passé. Mais c'était un moment d'insouciance où il y avait moins de difficultés à vivre. Et surtout, on s'amusait tous ensemble. Il y avait...

  • Saupi

    Ouais.

  • Manu Key

    Il n'y avait pas de couleur, en fait. C'est vraiment petit. On ne calculait pas la couleur, on ne calculait pas l'argent. On calculait simplement la météo. Il pleut chez nous. Et encore. Je fais des foot sous la pluie. Encore, on joue au basket jusqu'à des minuites avec la lampadaire. Et on joue au foot sous la pluie. Et à un moment, il faut aller rentrer parce qu'on est jeune. Il ne faut pas trop rester dans les rues. Et c'est vraiment cette insouciance qui nous marque à vie. On va dire que c'est... De 8 à 15 ans, je pense que c'est... Ma nostalgie est vraiment la plus belle à ce moment-là. Et puis forcément, après, ça t'apprend les épreuves de la vie. Quand tu passes les 16 ans jusqu'à la majorité, t'as un peu à chercher, un peu à droite, à gauche, qu'est-ce que tu vas faire dans ta vie. Puis moi, dans ma vie, ma vie, elle se développe qu'à partir de 30 ans, moi, finalement. Tu vois, je me suis cherché jusqu'à l'âge de 30 ans, à l'âge où j'ai eu ma fille, à l'âge où le... hip-hop commence à payer pour moi. C'est vraiment ça. Et avant, c'était que de l'entraide, c'était que de l'amusement, c'était que essayer, essayer, essayer, de faire, de faire, de faire. Et à 30 ans, on commence à trouver, ah, ça paye un peu, on va s'accrocher à ça. Et puis, ça a commencé à se développer. Et puis, on se réjouit d'avoir un contemban qui est associé à la musique, déclaré à la SACEM, comme prendre une salle de bain, sa propre maison, et c'est là qu'on est content de tous ces développements. Ça nous a nourris, toi, toutes ces années. Je pense que la nostalgie propre, c'est de 8 à 15 ans. Et puis, moi, 8 ans, c'est quand je regarde mes grands-frères à la maison sauter sur... Parce que l'Espagne était trop fort avec l'Argentine à l'époque. Coupe du Monde 78, 82, je les ai vécues avec mes frères. Après, il y a eu 90, Italie... l'affaire Maradona, tout ça, c'est des trucs qui te marquent, qui restent à vie. On parlait de Pelé très jeune, mais je ne savais pas c'était qui. Et Pelé, après, dans les années 2000, là, c'est lui. Et puis voilà, c'est des choses qui te marquent. Et puis, on vit pour ces choses-là. Et puis, je pense qu'il faut rester positif tout au long de sa vie, parce qu'on est amené à... À se nourrir de pelle bien une chose, et puis ces choses-là, il faudra les transmettre à différentes personnes, les gens qu'on aime, les gens qui nous accompagnent, les gens qu'on a besoin. Et puis finalement, après, on partira à vide, comme il dit, tout simplement, comme dit Nart. c'est die empty, mourir vide. Parce qu'on ne peut pas garder les choses à nous, il faut les léguer à différentes personnes. Voilà.

  • Saupi

    Alors j'ai l'habitude de poser une question à la fin, pour m'inviter. C'est une question, t'as le droit de dire oui, t'as le droit de dire non, mais c'est oui ou non. C'est pas peut-être. Manu, acceptes-tu d'être mon ami

  • Manu Key

    Bah oui, y'a pas de soucis. C'est la nuit du monde. Il n'y a pas de souci, positif.

  • Saupi

    Merci Manu.

  • Manu Key

    Merci à toi.

  • Saupi

    Merci d'être venu.

  • Manu Key

    Merci.

  • Saupi

    C'était un plaisir, un honneur. Franchement, je suis super content. J'espère que ça a été...

  • Manu Key

    Les questions étaient super. Ça enrichit encore.

  • Saupi

    Même sur un lien de question à la fin.

  • Manu Key

    Essaye de répondre du mieux possible. Et voilà.

  • Saupi

    Merci beaucoup.

  • Manu Key

    Merci. A bientôt. Salut. Ciao.

  • Saupi

    Et puis n'oubliez pas de vous abonner. Salut.

  • Manu Key

    Abonnez-vous les Thaïlandais. Voilà.

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Description

« On faisait pas que rapper. On construisait. Une culture. Des ponts. Des repères. »
– Manu Key


Dans cet épisode 42 de Saupi&Friendz, Saupi accueille un monument du rap français : Manu Key, cofondateur de Mafia K’1 Fry, membre de Different Teep, proche de DJ Mehdi et artisan de l’âge d’or du hip-hop made in France.


Avec sa voix posée et ses mots justes, Manu revient sur son parcours : ses débuts influencés par Renaud, la claque Stevie Wonder, la création d’un collectif mythique, les studios en sueur, les sons cultes... et les blessures aussi.


On parle de Prince de la Ville, des coulisses avec le 113, d’Idéal J, du rôle de la transmission, de la disparition de Mehdi, et de sa reconversion comme coach sportif et de ses livres
Une conversation sincère, humaine, pleine de vibes et de souvenirs, entre deux amoureux de la culture hip-hop.
🎧 À écouter d’urgence sur Spotify, Apple Podcasts et toutes les plateformes !


Manu Key : bâtisseur du rap français, poète urbain et passeur d’histoires

Né Manuel Coudray le 28 mars 1971 en Guadeloupe, Manu Key est l’une des pierres angulaires du rap français. Figure emblématique de la scène d’Orly (94), il incarne depuis plus de 30 ans l’esprit authentique et collectif du hip-hop.

À la fin des années 80, il forme Posse Idéal, puis Different Teep, un groupe visionnaire dont l’album La Rime Urbaine (1997) s’inscrit dans une volonté de texte, de fond, et de conscience sociale. Mais c’est avec la Mafia K’1 Fry, collectif mythique qu’il cofonde avec Kery James, Rohff, le 113 ou encore Intouchable, que Manu Key entre dans la légende.

Rappeur, producteur, directeur artistique, il est notamment à l’origine de Prince de la Ville du 113 — un album culte, toujours attendu sur les plateformes, et véritable jalon du rap hexagonal.

Sa carrière solo, entamée dès 1998, l’impose aussi comme un auteur singulier, à la plume sensible, influencée par Renaud, Stevie Wonder ou Big Daddy Kane. Manuscrit, son album de 2001, illustre cet équilibre entre introspection, mélodie et regard social.

Mais Manu Key, c’est aussi une voix hors du micro : coach sportif, éducateur, écrivain, il se consacre aujourd’hui à la transmission. Son autobiographie Les Liens Sacrés (2019) est un témoignage précieux sur la fraternité, la création et le deuil — notamment celui de DJ Mehdi, son frère de cœur.

Passeur de mémoire, amoureux des mots, observateur bienveillant, Manu Key continue d’écrire l’histoire, avec une humilité désarmante.


#Saupi&Friendz #ManuKey #PodcastRap #RapFrancais #HipHop90s #MafiaK1Fry #113 #DJMehdi #NostalgieCréative #CultureHipHop #PodcastInterview #DifferentTeep #PrinceDeLaVille #RapHistoire


Trong tập 42 của Saupi&Friendz, Manu Key – huyền thoại rap Pháp, đồng sáng lập Mafia K’1 Fry – chia sẻ hành trình từ những ảnh hưởng đầu tiên (Renaud, Stevie Wonder) đến thời kỳ vàng son của hip-hop Pháp. Từ “Prince de la Ville” đến DJ Mehdi, từ rap đến huấn luyện viên thể thao, một cuộc trò chuyện chân thành, giàu cảm xúc và hoài niệm.


Réalisation du podcast par l'Agence Sans Limites

Présenté par Saupi

Producteurs : Franck Philoxène

Chargée de production : Franck Philoxène et Sabrina El Fahim

Visuels et communication : Cédric Cossi et Sabrina El Fahim

Générique : Franck Philoxène


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Saupi

    Il y a un truc, c'est le 113. Oui, le 113. Parce que tu as quand même participé légèrement au succès d'un des plus... L'album le plus vendu en

  • Manu Key

    France, d'Europe.

  • Saupi

    Et qu'on ne le voit plus, on ne le voit pas sur les plateformes de streaming. Alors que j'avais oui dire qu'avec le documentaire qui allait sortir, il allait ressortir.

  • Manu Key

    Tonton Dublade est ressorti.

  • Saupi

    Oui, Tonton Dubel est ressorti.

  • Manu Key

    Et le prince de la ville, c'est en train de se mettre en forme, en train de s'arranger juridiquement. Ah, c'est vrai. Ça va revenir. Je pense que ça va revenir.

  • Saupi

    Je pense que quand ça va revenir, ça va cartonner.

  • Manu Key

    J'espère, j'espère que ça va revenir. Au moment où il faudra, ça reviendra. Mais pour l'instant, c'est un album comme ça qui a été marquant pour la société et qui n'est pas sorti. que les jeunes peuvent découvrir, tout ça, ça serait bien qu'ils se concentrent à travers différentes plateformes et tout, ça serait exceptionnel.

  • Saupi

    Oui, parce que t'as quand même réalisé un peu l'album,

  • Manu Key

    t'as participé. Ouais, ça fait partie des choses très exceptionnelles qu'on a faites, tu vois. Prince de la Ville, beaucoup d'albums comme ça, ça fait... Quand tu parles de tournées avec Idéal J, les Prince de la Ville, ça reste des moments marquants de l'histoire de l'hip-hop.

  • Saupi

    Est-ce que tu, au moment où Tu travailles dessus Est-ce que tu te dis que ça va être un...

  • Manu Key

    Non, jamais. Tu le sens pas, ça On travaille avec le plaisir. Mais on sent que tellement le plaisir et le travail sont associés, on se dit quand même qu'on a fait du bon boulot. Salut les fans

  • Saupi

    et bienvenue dans ce nouvel épisode. Moi, c'est Sopi, et dans chaque épisode, j'ai une conversation amicale et nostalgique avec mon invité. Aujourd'hui, plongeons dans l'univers du hip-hop. Et c'est une légende, et je vous passe mes mots, je vous passe pas mes mots, je sais pas, je suis un peu impressionné, je vous cache pas, du rap français que j'ai l'honneur de recevoir. Il s'agit de M. Manu

  • Manu Key

    Kay. Yes, bonsoir. Comment vas-tu Ça va super,

  • Saupi

    super. Je suis très très très content de te recevoir. Alors, tu es le premier rappeur que je reçois. Alors, je raconte un peu le... pourquoi du comment j'ai envie de recevoir des acteurs de hip-hop parce que j'ai il y a deux événements récemment qui m'ont un peu chamboulé mon cerveau parce que j'ai 46 ans donc je suis hyper nostalgique des années 90 il y a d'abord eu un concert que je suis allé voir avec un pote qui m'a emmené je voulais pas y aller il y avait Pasi il y avait Stomy il y avait une multitude d'artistes il y avait Driver et là j'ai voilà j'ai replongé dedans et ensuite on va en parler il y a aussi le documentaire ouais d'une France celui-là je t'avoue qui m'a mis une gifle Il m'a mis une grosse gifle même. Il fait partie de mon top 3 des documentaires, clairement. Et ça m'a, du coup, je me suis réécouté tous les albums, quasiment, je te jure, de toute cette période-là. J'ai écouté tous les interviews de Driver, parce que tu étais dedans aussi, ce que je trouve que ce monsieur...

  • Manu Key

    Ouais, monumental, monumental Driver.

  • Saupi

    Au niveau de la culture hip-hop, lui, il est juste au top. Il a fait beaucoup, beaucoup de boulot. Voilà, c'était le petit aparté. Voilà pourquoi je voulais te recevoir, parce que j'ai envie de recevoir des gens qui m'ont bercé un peu, je ne vais pas dire mon enfance, parce que j'étais un peu ado quand même. Et puis voilà, l'histoire du hip-hop, parce que moi, le hip-hop, c'est une culture que j'ai découvert très jeune. Et puis voilà, j'aimerais qu'on parle un peu de toi, même si j'ai vu que tu as fait beaucoup d'interviews, donc j'espère que je ne vais pas me répéter. Et tu m'as un peu ému aussi dans le documentaire. D'accord. Voilà. de la manière dont tu parlais de DJ Mehdi et donc j'aimerais un peu que tu me que tu me parles un peu de tes débuts alors je sais que t'en as parlé beaucoup mais quel rappeur ou quelle chanson t'as donné envie de te lancer dans le dans le rap par un groupe pour un chanteur d'abord pour me présenter,

  • Manu Key

    moi c'est Manuel Coudray plus précisément, sinon c'est Manu Kieh, membre du collectif Mafia Kinfry J'émerge de la Banlieue Sud plus précisément d'Orly 94-310 Et je suis resté dans le hip-hop pendant 30 ans jusqu'en 2011. Ce qui m'a fait freiner le hip-hop, bien évidemment, c'est le décès de mon meilleur ami DJ Mehdi. Donc je me sentais plus concerné à faire du hip-hop. Ça m'a fait un grand froid dans le dos. Donc j'ai changé d'horizon. Aujourd'hui, je suis éducateur sportif. Je suis dans le milieu social aussi. J'accompagne les jeunes à leur conversion, à leur émancipation. Voilà d'abord ça. Ce qui m'a fait aimer la musique au départ, ça date vraiment de la primaire. Est-ce que tu sais en quelle année En 2025, mais ça date de la primaire tout simplement de l'amour des mots. L'amour des mots, c'est de jouer avec les mots, c'est de la poésie. C'est d'après un ami qui est encore ami aujourd'hui qui s'appelle Cyril Renaud. Il voulait me faire découvrir la cassette de Renaud Séchant. Toujours en CE1, je lui dis non, j'en veux pas, non. En CMA, un jour j'ai pris la cassette. qui s'appelle Marche à l'ombre, et j'ai pris une claque. Ça rimait, c'était marrant, je ne comprenais pas tous les mots qu'il disait Renaud, et j'ai trouvé ça, et puis j'ai commencé à recopier les textes. Ce qui m'a plu, c'était Lola, Marche à l'ombre, viens chez moi, j'habite chez une copine. Toutes ces thématiques qui développaient, ça me faisait rire, et en même temps, ça me forgeait dans mon éducation. Et puis après, j'ai dit à Cyril, je peux la garder la cassette. Et à chaque fois, il me faisait découvrir un nouvel album de lui. Parce que lui, c'était un grand fan de Renaud Sechamp, qui est toujours un grand fan d'ailleurs. Et voilà, c'est ça qui m'a inculqué l'amour des mots. L'amour des mots, c'est d'abord par Renaud Sechamp. Et petit à petit, quand j'ai découvert vraiment le hip-hop à l'âge de 16-17 ans, le premier album que j'ai acheté, c'est l'album de Stevie Wonder. C'était de la soul, qui était quelqu'un de... qui avait du rythme dans la peau, c'est par la pochette d'abord que je l'ai pris parce que je connais pas. Je vois un mec sur une pochette, un 45 tours, et je vois marqué part-time lover Et voilà, je découvre ça et j'écoute chez moi et puis ça rythmait bien. Et puis j'ai bien aimé Stevie et aujourd'hui Stevie ça reste quelqu'un de sensationnel, tu vois, dans le monde de hip-hop. dans le monde de la soul, c'est quelqu'un qui a influencé beaucoup la musique et surtout Michael Jackson. C'était par Time Lover et puis après venu vraiment dans le hip hop, c'était ce que j'aimais, c'était tout ce qui était Big Daddy Kane, Eric B & Hyekim, c'était vraiment ça, les vrais vrais débuts c'était ça.

  • Saupi

    À partir de quand tu as commencé à vouloir toi écrire tes propres...

  • Manu Key

    Mes propres textes sont venus une fois que j'écoutais les textes à la radio, qui étaient tous des débuts de la New Generation MC, qu'on écoutait les... les Ausha, les ministères à la radio. J'ai dit, je vais m'essayer aussi. J'écrivais des textes comme ça par hasard. Et puis un jour, je me suis pris au sérieux et j'ai écrit un texte qui s'appelait Stop la violence. Et puis voilà, il y avait quelques rimes. Je reprenais des trucs de Renaud parce que j'aimais bien. Je rajoutais des mots, je faisais toi, je trichais un peu. Et puis après, j'ai dit, déjà, j'avais cette notion de savoir rimer avec des quatre temps, faire des refrains. Parce qu'à force d'écouter Renaud, je me suis dit, come on. On faisait des refrains, et là, j'avais un temps d'avance sur les gens là-dessus. Puis j'écrivais mes chansons comme ça, et puis un jour, je me suis dit, pourquoi pas créer un groupe Il y avait des petites après-midi dans notre maison de quartier, qui s'appelle Pablo Neruda, où tout le monde se regroupait. Il y avait des gens d'Orly, de Sarcelles, de Garches-les-Gonesse, de Villiers-le-Bel, de Vitry-sur-Seine, de Choisy-le-Roi. Et un jour, j'ai vu un pote qui est devenu l'un de mes meilleurs amis aujourd'hui. Je lui dis Tabithou, il me dit Rodorly. Je m'appelle Saïdou. Je fais du rap aussi. Moi, je fais du beatbox. Et puis, je lui dis vas-y, viens, on monte un groupe. Et le groupe s'appelait Posse Idéal. Et à travers ça, on a réuni pas mal de monde. Et puis, c'est là qu'est venue cette première création du groupe qui est devenue après Différents Types.

  • Saupi

    Différents Types, c'est un petit jeu de mots.

  • Manu Key

    Voilà. Différents, des types différents.

  • Saupi

    Donc tu as sorti un maxi avec un maxi et ensuite l'album, la rime urbaine.

  • Manu Key

    La rime urbaine qui était avec nos groupes différents types. C'est un album avec beaucoup d'avance, exceptionnel. Parce qu'on a compris, dès que l'album Hillmatic est sorti de Nas, on a compris que dans notre construction, ça va se baser sur les textes.

  • Saupi

    D'accord.

  • Manu Key

    Toute cette... L'harmonie du hip-hop était d'abord mélodieux chez nous et puis on voulait insister sur les textes, sur les messages qu'on allait véhiculer. Et là on a vraiment pris le temps, on aurait pu... Surtout qu'à l'époque c'était très des égotripes, les albums qui marchaient étaient comme la Colica, comme les albums underground qui marchaient, c'était beaucoup d'égotripes. Et nous à un moment on s'est dit, ce qui nous va bien c'est les textes, parler d'autre chose, d'où l'on vient. Mais pas seulement d'où on vient, c'est d'où on vient et qu'est-ce qu'on veut devenir, tu vois. C'est ça qui était important. Et à partir de là, on s'est mis à développer des thématiques, comme des morceaux qu'on a mis dans la rime urbaine, comme Échec, comme Projection 2010. On parlait déjà des vrais sujets, tu vois ce que je veux dire. Et après, ça a peut-être étonné les gens. Les gens ont dit, ah non, vous attendez pas comme ça. Mais ça, au moins, ça nous a servi pour la suite. Dix ans après, on était prêts à balancer des textes de fous. Et c'est ça qui a donné... l'émancipation de Mafia et Cafri. Parce qu'on n'était plus dans les go-trips, on parlait des vraies valeurs à travers les cités, ce que les jeunes ressentaient à travers nous. On avait déjà une projection qui était assez loin de dix ans d'avance.

  • Saupi

    Vous avez l'album, il a cartonné le cerise sur le...

  • Manu Key

    C'est un album exceptionnel.

  • Saupi

    J'ai réécouté... Tout à l'heure, je me suis remis en gifle, en fait.

  • Manu Key

    Ouais, c'est clair. 20 ans, tu prends la même gifle. Non,

  • Saupi

    mais c'est intemporel. C'est fou, en fait, de te dire... Parce que, on est vieux maintenant, mais quand tu calcules, tu te dis, putain, il n'a fait plus 30 ans.

  • Manu Key

    C'est vrai, c'est fou.

  • Saupi

    Et en 30 ans, les textes, quasiment à l'heure du jour, vous étiez peut-être en avance.

  • Manu Key

    Ouais, c'est ça. C'est ça, par la thématique, on était en avance. Parce qu'on était liés, parce qu'on était ensemble, c'est ça. Parce qu'on ne fait jamais rien tout seul. Et on travaillait ensemble, on faisait en sorte que le développement soit fort, puissant, que les jeunes se reconnaissent en ce qu'on faisait, tu vois. On s'identifiait à nous et Mafia Cafri avait été un fort porteur sur la société à cette époque-là.

  • Saupi

    T'es fier de ça Ah ouais, ouais.

  • Manu Key

    T'as toujours été revendicatif de ce qu'on a fait parce que c'était pas gagné d'avance, tu vois. Quand on dit qu'on a porté une pierre à l'édifice, c'est vraiment une grosse pierre. Tu vois ce que je veux dire On ne s'y attend pas, mais tu vois, quand j'ai sorti mon livre Les liens sacrés, c'est là que j'ai vraiment pris la claque. Quand j'allais dans les trucs de dédicaces, les gens étaient submergés par notre parcours, par notre trajectoire. Il y en a un qui venait sur les réseaux et me dit, votre rap m'a sauvé la vie, votre rap m'a fait changer d'horizon, m'a fait comprendre d'autres choses dans mon mindset. Ça, c'était fort,

  • Saupi

    ça. Toute votre génération, vous avez développé peut-être un truc inconscient envers nous, nous, auditeurs. C'est vrai que, bon, après, moi, j'ai écouté... Comme j'ai écouté... Moi, je suis du 95, donc j'écoutais forcément un peu plus tout ce qui était Stomy, la partie-là. Je suis né à Saint-Denis et j'ai vécu le 95, donc moi, j'écoutais un peu de tout. Et c'est vrai que la culture hip-hop... Parce qu'on parle du rap, mais vous, vous n'avez que pas que des rappeurs, vous avez des beatmakers, vous avez des... Vous étiez un gros pôle, une grosse team. J'ai vu des documentaires sur vous, j'ai vu les concerts, parce que je ne vous ai pas vu en vrai, mais j'ai regardé plein de trucs. Ça devait être la foule, ça donnait envie d'y aller.

  • Manu Key

    C'était une culture, on était ancrés dedans. Ce n'était pas des blagues. On était là, on faisait en sorte qu'il y ait une culture qui nous réveille, qu'on soit ancrés dedans. On s'est... Et qu'on faisait en sorte de développer un métier à travers ça, qui était un métier passion, qui était la musique, l'art, la danse, le fait de faire du son, de partir ensemble, s'éclater. Ça, c'était une vraie vocation.

  • Saupi

    Est-ce que tu penses que ça s'est un peu perdu Oui,

  • Manu Key

    ça a changé. Il n'y a plus de groupe comme avant,

  • Saupi

    de mémoire. Il y a beaucoup de rappeurs solos à deux, mais il n'y a plus de gros collectifs comme avant.

  • Manu Key

    Non, et c'est dur à fonder, surtout. Chacun a des avis différents.

  • Saupi

    Chacun veut se montrer en avant.

  • Manu Key

    Voilà, chacun a un égo différent. Et c'est pour ça que Mafia Cafri, c'était fort. Parce qu'on avait cette sorte d'unité. On se disait les choses quand ça n'allait pas musicalement. On se disait non, on doit faire mieux que ça. Et puis à chaque fois qu'on rentrait en studio, je me répète encore, on s'amusait pendant... Par exemple, le studio, on le louait de midi à 22h. Et on rigolait jusqu'à 18h par exemple. Pendant 18h, on rigolait, ça vannait. Et à un moment, on se dit, hé, c'est 4h. Vas-y, viens, on fait un truc, vas-y, mets le son fort. Et là, chacun, dès qu'on était concentrés dans la bulle, chacun, mais jamais, on ressortait du studio avec un morceau pourri. Toujours un truc qui devenait fou, c'était magique. Les sons sont puissants. On savait rigoler, mais quand il fallait aller au boulot, c'était fini. On s'y mettait et puis ça tuait.

  • Saupi

    Tu as rencontré quand même des artistes assez comptés pour toi. Il n'y a pas Elie Gemelli, mais il y a aussi Kerry James. Oui, oui.

  • Manu Key

    Et c'est ça, je pense que la fougue qu'il y avait en studio, c'est par l'enthousiasme en fait. L'enthousiasme, c'est-à-dire une certaine humilité qu'on avait, surtout une façon de s'amuser entre nous. On était vraiment dans un garden, dans un petit jardin, où on était entre nous, on s'éclatait. C'est ça qui faisait l'émulation de dire... Allez, on y va, parce que si on arrivait, on se creusait la tête, on se parlait. Non, on rentrait, on s'éclatait, ça vannait. Eh, t'arrives en retard, toi, t'étais où Attends, je vais chercher de la bouffe, parce que ça arrivait à midi, mais il était 15h. Après, l'autre, il arrivait, Mais t'es où, putain Il arrivait, ça faisait 16h. Et l'ingé, il était là, il attendait. Il se dit, Mais qu'est-ce qu'ils font, ces mecs Et après, à 18h, on disait à l'ingé, Vas-y, ouvre le truc, là, c'est parti. Et après, on tuait le truc. En 3h, 4h, c'était terminé. On voit les résultats. C'est ça le truc. Et le jeu était toujours pareil. Ça revenait toujours pareil. Rarement, je suis arrivé en studio et l'heure ou l'une demi-heure d'après, j'ai posé. Rarement. C'était vraiment, vraiment dans les débuts qu'on était chacun en solo ou par groupe. On écrivait parce que les séances, elles étaient très, très chères. Donc, il fallait gagner du temps. Donc, on écrivait à la maison. Et une fois qu'on était plus flexibles dans l'organisation, les studios, ils étaient payés par les maisons de disques, tout ça. On est partis dans un état d'esprit, on se retrouvait ensemble et puis on rigolait. Et puis, à un moment donné, on tuait le studio.

  • Saupi

    Tu es plusieurs fois le studio.

  • Manu Key

    Tu l'as pas fait qu'une fois.

  • Saupi

    Je bois tes paroles depuis tout à l'heure parce que je suis un peu... Je reflonge dans le passé, ça me fait du bien. Est-ce que tu es nostalgique, toi, un peu À fond,

  • Manu Key

    un peu.

  • Saupi

    C'est vrai.

  • Manu Key

    Tu as la nostalgie des bons moments qui nous tiennent en même temps, les souvenirs qui nous marquent. Et forcément, dans les souvenirs qui nous marquent, il y a des gens qu'on... On pense beaucoup à des gens qui nous ont suivis et qui ne sont plus là, forcément. Et on a toujours un petit pincement au cœur pour eux. Mais les belles choses sont toujours là. Et on voit d'où on est venu. Et aujourd'hui, ce qu'on fait, on peut être fier. Notamment moi, tu vois, moi j'étais... On va dire que je n'ai jamais eu une enfance assez facile. C'était difficile, je ne veux pas être un peu la victime. J'ai arrêté l'école en sixième, divorcé. Père et mère, après une mère qui a été malade très tôt, qui n'a pas eu d'éclat de jeunesse, elle est dans le sourire, à l'hôpital à l'âge de 45 ans, et qui est morte il y a 10 ans, donc elle n'a pas profité de sa jeunesse. Et c'était des allers-retours à l'hôpital, après elle est sombrée dans le diffondre de conneries. On m'appelait, ta mère allait au sol, dans l'eau d'Orly, j'y allais en courant, je la ramassais. C'était... Une jeunesse assez tragique, mais j'ai su me relever. À travers ça, il y a eu des défis, j'ai su les surmonter. Et puis aujourd'hui, je suis fier de ce que j'ai fait. La plus grosse désillusion que j'ai eue, c'est quand tu perds des amis, même des amis que je ne connaissais pas trop, mais qui étaient proches du collectif. Je pense à la spontané. Ça te fait froid au cœur quand tu étais très jeune. Et tu es un peu plus grand que ces hommes. Tu apprends que... très jeune, il y a des gens qui perdent la vie. Moi, avant ça, je vais un petit peu après, je vais aux Antilles et mon petit cousin de 20 ans, il me demande un survêtement Adidas. Donc je vais à Quignancourt lui acheter un petit survêtement qui n'était pas très cher à l'époque. C'était le bas 20 euros, le haut 20 euros. Et le lendemain matin, je vais à l'aéroport pour prendre l'avion et on m'appelle. On me dit, ton petit cousin, il est mort hier soir. Il est mort, il s'est fait shooter par une voiture. Donc je suis allé là-bas pour rien en fait. Je suis juste été pour l'enterrement en fait. Et j'en parle dans mon premier album. Et tous ces faits, forcément, ça nous marque. Surtout la mort de DJ Mehdi, qui n'était pas mon ami, mais qui était un petit frère pour moi.

  • Saupi

    Oui, on le ressent. Franchement, il est vraiment hyper, hyper... Je vous le conseille, si vous ne l'avez pas encore vu, mais je pense que tout le monde l'a vu, mais regardez-le. Vous allez apprendre beaucoup de choses, déjà sur l'histoire de votre collectif. Et puis surtout, déjà Mehdi, je connaissais un peu, mais en fait, limite, j'ai pleuré à la fin.

  • Manu Key

    C'est crispant.

  • Saupi

    C'est crispant. Et puis toi, c'est hyper touchant ce que tu dis sur lui.

  • Manu Key

    Oui, c'est clair. Et puis voilà, ça, c'était un petit peu la partie douloureuse. Après, la nostalgie avec les sourires, avec... Les frères qui m'ont légué leur inculcation au football, d'abord dans les années 82, où il y a Viva España, où toute cette génération du PSG avec Mustapha Daleb, avec Safed Souzic, avec Georges Weah, tout ça, on l'a vécu avec les grands frères. J'allais au Parc des Princes de temps en temps, avec toute cette génération de football. Moi, j'en ai fait pendant 12 ans du football, donc je connais très bien le football. Et je suis encore les actualités. Tu vois, même si... Maintenant, c'est devenu une vocation par l'argent, mais le foot reste quand même un sport populaire, le plus populaire au monde et le plus représentatif. Il y a eu des bons moments, notamment dans la musique aussi. Dans le film, dans le cinéma, on était vraiment propulsés par des acteurs qui étaient d'abord inconnus, puis après, il y a eu des acteurs qui nous ont marqués, comme Denzel. Je vais dire plein de noms encore.

  • Saupi

    Vas-y, vas-y, vas-y, on est là pour ça.

  • Manu Key

    Je pourrais parler d'Eusane Passy, qui est la première femme à avoir fait un film noir en France, qui était Rue Cazenègre. Tu vois, c'est un film qui nous marque, qui nous font grandir en même temps, qui nous apprend plein de choses. Toute cette génération, je te parle encore de Marius Trésor de Bordeaux. Je connais un. Mon père nous a écouté son 45 tours qui s'appelle Sacré Marius. Sacré Marius Et on se demandait c'est qui. Après, il nous faisait voir en noir et blanc à la télé. C'était Marius Trezor. C'était bien parce qu'il représentait la Guadeloupe et tout. Après, on a appris qu'il était ambassadeur de ce club Bordeaux. Dommage qu'il ait un peu coulé ce club. Mais voilà, c'était ces populations qui nous refaisaient vivre. Comme ces vieux films de Starsky Hutch où on s'identifiait avec des blousons en tuyau. Tu vois, Hugui, nous on l'appelait Mokobé, on l'appelait Hugui, parce qu'il connaissait tout, tout sur le quartier, il connaissait tous les prix, il connaissait toutes les enquêtes, qui a dit ci, qui a dit ça, donc on l'appelait Hugui. Tu vois, donc c'était vraiment un peu cette, entre guillemets, cette starification des années 70, 80, 90, qui nous faisait triper. C'est vraiment notre nostalgie, que ce soit football, que ce soit basketball. Magic Johnson, Michael Jordan, les grands icônes du sport. L'effet de la Dream Team. La Dream Team,

  • Saupi

    j'allais dire.

  • Manu Key

    La Dream Team en Espagne en 92. Donc en Espagne en 92, on ne connaît pas l'Espagne. Ils ont dû reconstruire l'Espagne en deux ans pour avoir des belles rues à Barcelone. C'est beau Barcelone parce que ça démarre des Jeux Olympiques. Ce qu'ils ont fait aux Jeux Olympiques dans ces années 92, c'est là que tout le monde en France découvre vraiment le basketball. Et après, ils ont construit des hindors ici en France, dans les quartiers. C'est là que ça s'est un peu développé. Donc voilà, tout cet effet de Michael Jordan, ça nous replonge très loin. Mais c'est des choses qui ont fait grandir. C'est pour ça aujourd'hui que des jeunes de 18, 20 ans vont en NBA. Parce qu'ils ont eu les parents, tout ça. Il y a eu une transmission, tu vois ce que je veux dire. Et on est fiers de ça, d'avoir participé un peu à cette vocation. Comme je te parle du K54. C'est l'un de mes meilleurs amis qui fait le K54. Et là-dessus, il est parti de rien en 2004. Et aujourd'hui, ça fait plus de 20 ans qu'il exerce ce grand tournoi populaire, le plus beau tournoi du monde.

  • Saupi

    D'ailleurs, il faudra peut-être m'inviter.

  • Manu Key

    Ah ouais Pourquoi pas, il n'y a pas de souci.

  • Saupi

    Moi, je gratte un peu, je ne t'étonne pas. Est-ce que tu regardes de temps en temps des anciens... Ça t'arrive des anciens, je te dis, des anciens matchs ou des matchs supplémentaires

  • Manu Key

    En fait, je vais en regarder parce qu'il n'y a pas longtemps, j'étais dans un bar qui s'appelle le Gosoul, qui est dans le 95, et en rentrant là-bas, ils ont un magnétoscope. Un peu l'architecture est faite dans les années 90, tu vois. Début des années 90, ils ont un magnétoscope où tu peux regarder encore des anciens trucs. On a regardé... L'autre fois, on a regardé New Jack City, là-bas, tout ça posé. Je me suis dit, putain, je vais regarder un peu sur les réseaux, sur le Boncoin, si je trouve encore un magnétoscope, pour me revivre un peu, parce que j'ai plein de cassettes à la maison de HHS, des magiques, des trucs comme ça. et essayer de me les repasser et tout. Donc, je vais aller fouiller un peu. Oui, ça se trouve. Oui, ça se trouve. Je pense que ça se trouve.

  • Saupi

    J'en ai un,

  • Manu Key

    ça se trouve. Donc, j'ai plein de cassettes à la maison. Un ami, l'un de mes meilleurs amis, a toutes ces cassettes. On va aller se regarder. C'est nostalgie du basketball, tu vois. Oui,

  • Saupi

    parce que toi, disons-le, le basket, tu connais un peu.

  • Manu Key

    Oui, je connais. C'est l'un de mes fers de lance, quoi.

  • Saupi

    Tu es devenu coach.

  • Manu Key

    Oui.

  • Saupi

    Donc, tu as passé la barrière de rappeur à coach.

  • Manu Key

    Oui.

  • Saupi

    Ce n'est pas trop dur. C'est pas trop difficile. On va dire que... C'est quand même rien à voir,

  • Manu Key

    on peut le dire. Rien à voir, mais un grand temps d'adaptation et force humain, tu commences à aimer ce que tu fais. Ouais. Parce que... Forcément, il y a un domaine d'encadrement des personnes, des jeunes. Et c'est un peu ce que je faisais avec La Fia Kinfry. C'est vrai que t'étais un peu le gros. Voilà, tu commences à kiffer ce que tu fais. Après, il y a tout un développement de stratégie à avoir. Mais la première matière, c'est d'abord d'unifier les gens entre eux. Et ça, j'adore ça, moi. J'adore ça, au-delà de l'aspect tactique et technique. Le pire, c'est de manager les hommes, manager les femmes, et manager... Tu aimes transmettre. Ouais, transmettre. Il y a plus que le fait de mettre un ballon dans un panier. C'est surtout une histoire de vie, une histoire d'entre les gens, comment ils véhiculent au quotidien leurs valeurs. Quand tu prends des équipes plus jeunes, c'est d'en sortir des hommes et des enfants. Ils sont là, tu les entraînes pendant 3 à 4 ans et d'en faire des meilleurs citoyens possibles. Et après, quand tu as des équipes professionnelles, c'est d'aller chercher des trophées ou d'aller chercher... d'unité entre les hommes qui passent des super moments parce qu'on sait très bien évidemment que les joueurs ne restent pas dans des clubs deux ans maximum, voire trois. Et après, c'est par pi, ils vont chercher des contrats plus gratifiants, tout ça. Donc, c'est essayer de prendre un maximum de plaisir. Et avant tout, c'est une histoire, c'est une aventure humaine.

  • Saupi

    On sent quand même que t'aimes l'humain.

  • Manu Key

    Il n'y a rien sans lui-même, il n'y a rien sans l'autre, sans le collectif.Tu aimes bien comprendre comment fonctionnent les gens, tu aimes bien évoquer des trucs. Tu aimes bien comprendre comment fonctionnent les gens, tu aimes bien évoquer des trucs. Avant tout, juste après 2011, j'ai fait un long silence, on ne me voyait plus trop, j'ai déménagé. Après ça, après cette époque de Mehdi, j'ai d'abord cherché à comprendre qui j'étais, ce que je voulais devenir plus tard. C'est vraiment ça qui m'a fait plonger dans les diplômes, aller rechercher. des choses que je n'inoculquais pas dans la vie et que j'ai perdu à la notion de l'école et de retrouver le goût à l'étude. C'était d'abord ça, mon facteur premier. Et donc, j'y suis arrivé pas à pas. Et puis après, c'était devenu, OK, j'ai toutes ces trucs, toutes ces billes en moi. Maintenant, qui je suis Qu'est-ce que je veux transmettre Où je vais aller avec mes certifications Qu'est-ce que je veux faire Je veux continuer. À côté, je vais m'amuser. Je me suis dit, je prends les choses comme elles sont. Et à côté, je développe mes activités. Mais par contre, du mieux possible. J'essaie de faire les choses avec de l'engouement, beaucoup d'enthousiasme, mais pas me prendre la tête. Parce que je dis souvent que la précision, ça ne sert à rien. On fait les choses avec la tête et le cœur. La précision, quand tu veux être trop précis, tu n'y arriveras pas parce que tu vas chercher la précision. Tu perds du temps. Et il n'y a jamais rien de précis, en fait. Il faut toujours dire, ah non, mais ça, il faut faire des choses quand elles sont, allez, let's ride, j'y vais, je fonce et je le fais. Que ça marche ou pas, au moins j'ai fait le pas. Si ça marche, tant mieux. Si ça ne marche pas, au moins je l'aurai fait avec le cœur.

  • Saupi

    Tu n'as pas de regrets après.

  • Manu Key

    Exactement.

  • Saupi

    Et donc, du coup, le basket, tu es coach.

  • Manu Key

    Oui.

  • Saupi

    Je pense que ça te plaît, mais est-ce que tu as des ambitions, forcément Est-ce que tu aimerais m'entraîner ailleurs qu'en France, en NBA

  • Manu Key

    Tu sais... Après,

  • Saupi

    rien n'est impossible. C'est ça. Rien n'est impossible.

  • Manu Key

    Moi, je dis toujours, la première étape, c'est de croire à l'impossible.

  • Saupi

    Exactement.

  • Manu Key

    Moi, tu sais, entraîner en NBA, c'est le must, mais pas seulement entraîner. Tu peux être assistant, tu peux faire partie d'un pôle, là-bas accompagner les équipes, accompagner les jeunes. Déjà, c'est d'aller voir là-bas qu'est-ce qui se passe, comment les gens se sentent.

  • Saupi

    Et tu as déjà été voir

  • Manu Key

    Non, jamais. Jamais J'ai même pas vu un match au State encore. Jamais Non, jamais. Tu vois Autant je suis un grand fan de basketball, fan de ce sport, et je pense que j'irai bientôt. Mais le fait d'aller aux États-Unis, voir comment ça se passe, rentrer dans les gymnases, discuter avec des gens, ça c'est déjà intéressant. Après, entraîner là-bas, déjà c'est un autre niveau. C'est vraiment de la connaissance. Il faut connaître vraiment les États-Unis. Tu parles anglais Je me débrouille de mieux en mieux. C'est mon but premier, d'apprendre, de cultiver la langue vraiment couramment. Donc, je me suis donné les moyens. Donc, je vais y apprendre et puis je vais réussir.

  • Saupi

    Tu lâches pas, toi.

  • Manu Key

    On essaie de pas lâcher. Si on lâche, voilà.

  • Saupi

    Est-ce que tu réécoutes tes sons C'est parce que tu n'aimes pas ta voix, mais tu as du... C'est quoi

  • Manu Key

    J'écoute des périodes, j'écoute les premiers albums, Manuky Eponyme, Manuscrit, certains titres, parce que j'aime beaucoup. Surtout quand c'est des prods de Mehdi. Mais je n'aime pas réécouter mes albums entièrement. J'essaie de faire des petits volets, comme ça, à gauche, à droite. Après, j'écoute vraiment, par contre, les albums de hip-hop français, je les écoute,

  • Saupi

    les anciens.

  • Manu Key

    J'écoute vraiment... I am, tu vois, l'école du micro d'argent. J'écoute Minister Hammer, 92, 95, 200. J'écoute quoi encore J'écoute pas mal d'albums d'Aklika, ça m'est arrivé d'écouter Aklika, le tout premier album. Ausha aussi, son album solo. J'écoute pas mal de trucs.

  • Saupi

    T'as besoin de ça T'as besoin de retourner en arrière

  • Manu Key

    Parce qu'il y avait des vrais textes, tu vois. J'écoute un album de Ken Aton aussi. J'écoute... J'écoute l'album des Deux Balles de Neg. Ça, c'est un bon album. Ça devient percutant dans l'énergie. Puis pareil,

  • Saupi

    tu les recoutes maintenant. C'est un peu de morceaux. Ils sont tous... Ça s'écoute bien, quoi. Ouais, c'est ça. Tu mets un peu de son, un peu de solo, ça renvoie, quoi. C'est pour dire qu'il y a plus de 30 ans, 20-30 ans, le son est toujours aussi bon. Après, moi, je parle comme un vieux con, mais j'ai du mal à écouter le rap. maintenant, j'ai besoin de me replonger en arrière. Je me suis arrêté dans les années 2000, peut-être 2004, 2005. Après, j'ai eu mal à écouter d'autres trucs. Parce que je trouve qu'il y a eu une baisse. Il y a eu moins de trucs. Et puis là, je ne peux pas avec l'autotune, par exemple. C'est un truc que je n'y arrive pas.

  • Manu Key

    D'accord.

  • Saupi

    Je ne sais pas. Mon oreille n'y arrive pas parce qu'habitué au veu son, au texte, je ne sais pas.

  • Manu Key

    je n'y arrive pas après quand les vieux albums nostalgiques en US donc c'est facile Inmatic l'album de Nas tu écoutes Black Home tu écoutes plein de trucs comme ça tu vois Mobb Deep les deux albums de Mobb Deep And I Life tu écoutes tous ces albums qui ont percuté dans les années 90-95 c'est facile à écouter sur YouTube et tu te replonges dedans. Non, non, c'est des choses qui nous marquent. Asteron, c'est des albums iconiques de la musique.

  • Saupi

    D'ailleurs, ça me fait penser, en France, on a quand même soi-disant une bonne culture de plein de choses. Et je trouve que la culture hip-hop n'est pas assez mise en avant. Et c'est pour ça que je reviens à Driver, qui lui fait un truc mental qui serait bien. C'est qu'il y a un endroit, un lieu où on puisse retrouver, j'en sais rien... Je dis une connerie, un musée ou un truc, mais qui a un truc vraiment... Parce que là, le hip-hop, il se transmet, on l'entend dans les podcasts, dans les vidéos, mais moi, je trouve qu'il manque. Je ne sais pas comment on peut faire. Il manque un lieu ou un endroit où on pourrait revoir des concerts, revoir, je ne sais pas...

  • Manu Key

    Après, ces lieux, c'est... Dans ce que tu dis, après, ces lieux, ça reste quand même... Des moments, on ne peut pas les faire tout le temps, ça peut pas être au quotidien. Je ne dis pas forcément hebdomadaire, mais une fois par mois, on pourrait se retrouver tous dans un lieu où il y a cette nostalgie de hip-hop, 90-2000, qui revient. ça serait un bon concept à développer.

  • Saupi

    Voilà, j'ai des idées, mais je ne sais pas découper. Tu vas développer,

  • Manu Key

    du coup. Ça serait de mettre deux DJs qui représentent les années 90-2000 et essayer de revenir à l'ancienne avec des bonbeurs, les trucs comme ça, passer des moments. Pas seulement le soir, tu vois, les gens pensent que les soirées, c'est les soirs, alors que les gens s'amusaient. C'était d'abord des après-midi, les gens s'amusaient. Ça serait ça, avec des open mics et tout, ça serait fabuleux.

  • Saupi

    Parce que voilà, il ne faut pas vous oublier, vous les acteurs du hip-hop, il faut... Je trouve qu'il manque quelque chose. On a plein de trucs, maintenant il y a plein d'outils, mais il manque un truc qui ferait que... Parce que moi j'ai redécouvert, j'ai revu un concert, comme je t'ai dit, avec Stomy, Papillon, je crois, il y avait Drive. Là je me suis dit, j'ai pris une claque. En plus j'avais un problème de jambe, donc j'ai tenu 4 heures sur une jambe.

  • Manu Key

    Non mais...

  • Saupi

    Non mais parce que je me suis fait opérer. Et donc du coup, un autre concert.

  • Manu Key

    C'est bien, c'est bien.

  • Saupi

    Je suis resté parce que j'étais... Alors je pouvais pas sauter ou bouger, mais j'ai...

  • Manu Key

    Non, c'est des bonnes vibes. Comme on dit, il fait barras. C'est que des bonnes vibes. Que des bonnes vibes. Les Stomys, c'est vraiment des mecs qu'on fédérait à travers le hip-hop, qui sont toujours là. Je trouve ça remarquable, tu vois. Driver, n'en parlons pas. Au-delà d'être un bon scripteur dans... Ouais. De hip-hop, c'est d'abord une belle personne. C'est quelqu'un qui est toujours souriant, qui connaît le hip-hop sur les bouts des doigts et puis il sait de quoi il parle. Quand il y a des mecs qui sont là à refaire des soirées comme ça et puis tu participes, tu peux être que souriant.

  • Saupi

    Voilà, puis nous, je pense que les gens ont besoin de se replonger un peu dans la nostalgie. Parce qu'ils aiment. Voilà, et peut-être qu'on a peut-être... C'est ce qu'il faut plus. Il faut qu'on vous voit plus. Mais c'est vrai, on vous voit... La chance avec les réseaux, c'est que maintenant, on peut vous voir. Il y a beaucoup d'anciens, il y a beaucoup de concerts d'anciens rappeurs. J'ai vu même Féfé, qui cartonne, Sayan.

  • Manu Key

    C'est ça.

  • Saupi

    Ça... Je t'en perds mes mots, tu vois.

  • Manu Key

    Ouais, c'est ça, c'est intéressant.

  • Saupi

    Ce qui serait bien, c'est que tu fasses quelque chose pour le hip-hop.

  • Manu Key

    Arrête. Non.

  • Saupi

    Ce que je voulais dire. T'as écrit des livres aussi. Ouais. T'en as écrit deux, et il me semble qu'il y en a un qui va sortir prochainement.

  • Manu Key

    Exactement, au mois de mai, il y en a un qui arrive doucement.

  • Saupi

    Ah.

  • Manu Key

    J'ai écrit un livre en 2020, qui a mis trois ans de construction. Ouais. Donc j'ai attaqué vraiment en 2017, comme ça. Un deuxième qui s'appelle Le meilleur pour tous, qui est sorti en 2022, en octobre 2022. 2023, pardon, qui parlait de ma reconversion à travers les diplômes, tout ça. Et puis, le troisième livre qui arrive le 13 mai, qui sera en précommande à partir du 28 mars, le jour de mon anniversaire.

  • Saupi

    Ben,

  • Manu Key

    écoute, on te le souhaite. C'est tout à fait un autre concept. Ça arrive, les gens seront assez au courant.

  • Saupi

    Ah, là, pour l'instant, on ne peut pas.

  • Manu Key

    Là, pour l'instant,

  • Saupi

    on ne peut pas. Tu m'impressionnes, donc je ne vais pas te penser. Non,

  • Manu Key

    c'est quelque chose de fun. C'est une chose de pensée, ça fait longtemps que je travaille dessus. Et puis, on va essayer de changer un peu les choses. D'accord. Donc,

  • Saupi

    ce n'est pas sur le hip-hop Non, pas du tout. Ce n'est pas sur le basket Ah non, non. Ok, c'est bon. Déjà, on a éliminé deux thèmes. Bon, il en reste pas mal, mais il y a un truc, c'est le 113. On va parler un peu du 113, parce que tu as quand même participé légèrement au succès d'un des plus... L'album le plus vendu en France, d'Europe. Et qu'on ne le voit plus, on ne le voit pas sur les plateformes de streaming. Alors que j'avais ouï dire qu'avec le documentaire qui allait sortir, il allait ressortir.

  • Manu Key

    Tonton Dubled est ressorti.

  • Saupi

    Oui, Tonton Dubled est ressorti.

  • Manu Key

    Et le prince de la ville, c'est en train de se mettre en forme, en train de s'arranger juridiquement. Ça va revenir quand ça va revenir.

  • Saupi

    Je pense que quand ça va revenir, ça va cartonner.

  • Manu Key

    J'espère, j'espère que ça va revenir. Au moment où il faudra, ça reviendra. Mais pour l'instant, c'est un album comme ça qui a été marquant pour la société, qui n'est pas sorti, que les jeunes peuvent découvrir. Ça serait bien qu'ils se retrouvent. Tu as des différentes plateformes, ça serait exceptionnel.

  • Saupi

    Parce que tu as quand même réalisé un peu l'album.Tu as participé.

  • Manu Key

    Ça fait partie des choses très exceptionnelles qu'on a faites. Prince de la Ville, beaucoup d'albums comme ça. Ça fait... Mais est-ce que... Je ne sais pas... tournée avec Idéal J, les princes de la ville, ça reste des moments marquants de l'histoire de l'hip-hop.

  • Saupi

    Est-ce que au moment où tu travailles dessus, est-ce que tu te dis que ça va être un...

  • Manu Key

    Non, on travaille avec le plaisir, mais on sent que tellement le plaisir et le travail sont associés, on se dit quand même qu'on a fait du bon boulot. Si il y a le travail sans le plaisir et le plaisir sans le travail, ça ne marche pas. Mais les deux sont associés à cette époque-là, on est à... à Blagnac, à côté de Toulouse. C'est l'été, il fait une quarantaine de grès dehors, il y a la canicule. Et nous, l'après-midi, on joue au football dehors, sur la pelouse. Et en fin d'après-midi, on va en studio pour poser. Avec un air d'été, il fait plus frais, 25 degrés le soir. Et il y a du son à fond. Il y a une surface qu'on n'a jamais connue, donc on est à l'aise. On enregistre en claquette, short. On est que nous, enfermés dans un studio parce qu'il n'y a pas tous les Parisiens. Donc pour empêcher un peu qu'on vienne nous perturber dans notre travail, on est vraiment livrés face à nous-mêmes. Donc on continue, on commence à développer une alchimie. Les musiques sont fortes, c'est des ovnis, c'est des choses qui ne sont jamais faites dans le hip-hop. Donc on se dit... Une fois qu'on a posé Ouais gros, Prince de la ville c'est fait un peu après Prince de la ville Une fois qu'on a posé Ouais gros, Jackpot on se dit Waouh, on a quand même le gros Simon de l'album et ça commence à sonner pas mal, ça risque de faire un petit truc. Et puis après, on se rend compte qu'on finit les featurings, chaque featuring avec Ausha, Doudou Masta, tout ça. On se dit Waouh, voilà Ça commence à ressembler vraiment à un album qui est inédit.

  • Saupi

    Oui, un peu, oui.

  • Manu Key

    Et surtout qui a marqué la jeunesse. Je pense que cet album a dit, quand ils ont eu les deux victoires de la musique dans les années 2000, cet album a dit à tous les jeunes, vous savez, le rap, c'est possible d'en faire, que tu sois d'un milieu aisé, que tu sois de noir, blanc, arabe, chinois. T'es jeune, lance-toi, fais du rap. Vas-y, regarde, nous, on a pu réussir. Quoi, tu peux réussir C'était la foudre après, tout le monde s'est lancé dedans.

  • Saupi

    Puis en plus, avec ça, c'est les années où il y a eu les bus d'Internet. Donc après, tu pouvais commencer à mettre un peu sur Internet tes sons. Avec l'arrivée de MySpace, si je me rappelle bien. Ça, c'était...

  • Manu Key

    C'était fou, 2005-2006, l'arrivée de MySpace. C'était les réseaux sociaux qui ont commencé à émerger, Facebook et tout. Là, c'était la folie.

  • Saupi

    Et là, n'importe qui pouvait diffuser son son. Parce qu'à l'époque, c'était... C'était ceux qui étaient vraiment dans le...

  • Manu Key

    Le stédé, le cédé, c'est totalement quoi.

  • Saupi

    Rof aussi. T'as participé aussi un petit peu à la...

  • Manu Key

    Ouais, la vie avant la mort.

  • Saupi

    Parle-moi un peu de ta rencontre avec lui.

  • Manu Key

    On s'est rencontrés très très très tôt aussi. J'ai su qu'il rappait, il voulait me faire entendre ses textes. Et puis après, moi j'ai trouvé qu'il avait quelque chose à part. dans l'énergie, dans ce qu'il avait, ce qu'il voulait démontrer. Et puis à partir de là, Mehdi a décidé de vouloir produire son premier Maxi. Donc on a dit OK, let's go. Et puis c'est comme ça après qu'on a pu faire... Il a sorti d'abord un premier album et puis après on est arrivé sur La Vie avant la Mort, qui était un album où il allait avoir un challenge. parce que c'était attendu, son retour était attendu. Donc on a décidé de partir sur des choses un peu improbables. Et voilà, le truc à payer, c'est plus grosse vente. Et puis pour lui, c'est bien.

  • Saupi

    Qu'est-ce que tu préfères entre la partie rappeur ou la partie réalisateur Est-ce que tu es totalement différent Est-ce qu'il y en a un où tu ne te sens plus à l'aise que l'autre Moi,

  • Manu Key

    je suis dans la création totalement. J'aimais bien rapper à une certaine période. J'aimais peut-être... pu se créer et réaliser. J'étais plus à l'aise dans la réal. Donc à un moment de rap, j'ai sorti quatre albums, tout ça. Et puis à un moment, je me suis dit, allez, la réal, c'est bien, ça me va bien, la création, développer des concepts, des thèmes, des trucs un peu inédits, surtout des choses qui sont... Moi, j'essaie de voir toujours le beau partout et que ce soit beau, que ce soit uni. J'ai toujours cherché à développer des concepts comme ça et surtout original.

  • Saupi

    Est-ce qu'il y en a un que t'as pas sorti, que t'aurais aimé sortir Un concept Est-ce que t'as un truc, t'as un petit regret Ou un projet que t'avais envie de faire, que t'as pas pu faire

  • Manu Key

    Musicalement, hein Musicalement Beaucoup

  • Saupi

    Il va me dire beaucoup

  • Manu Key

    Non, pas spécialement, non. Je pense que, voilà...

  • Saupi

    T'as fait tout ce que t'avais à faire.

  • Manu Key

    Ouais, j'avais des opportunités, je les ai saisies. Après, non, j'ai pas eu forcément de choses où je regrette, où j'aurais aimé faire. Non, c'était... On était voué à nous-mêmes, on allait où il y avait la bonne bouffe, on va dire. On avait l'opportunité des fois d'aller aux States, on y allait. On avait l'opportunité de poser sur des albums, on y allait parce qu'on aimait bien l'artiste, on aimait bien la vibe. Et voilà, on a fait des albums qui ont séduit, d'autres qui ont moins marché. Et puis c'est comme ça, quoi.

  • Saupi

    Est-ce que tu as vraiment un film qui te rend nostalgique

  • Manu Key

    La Fureur de Vaincre, Bruce Lee, Madden Bruce Lee. Ah oui, fan de Bruce Lee Bruce Lee, mais c'était une folie. Après, il y a plusieurs étapes et plusieurs personnages qui m'ont rendu fan fou. Et se dire, comment ils ont fait ça, Bruce Lee Tous les Bruce Lee. Tous L'Invincible, La Fureur de Vaincre, je ne sais plus les titres. Et après, tu as les belles mandos. L'As des As, tout ça. C'était une folie, ces films qu'on les regardait. Une fois, deux fois, trois fois. On se disait, mais comment ils font Après, t'as des films marrants comme La Chèvre, avec Pierre-Richard et Depardieu. C'était sensationnel, tu vois. J'étais amoureux aussi de Ventura, tu vois, bien avant. Le Ruffian, j'avais été le voir au cinéma. C'était quelque chose de... Dans le cinéma français, il y avait un truc qui avait été réalisé par... par Claude Zidi, les films comme ça qu'on voyait à la maison.

  • Saupi

    Les dialogues étaient énormes. Oui,

  • Manu Key

    les dialogues. Je pense à... Toi, viens chez moi, j'habite chez une copine, avec Gérard Jugnot. Tu vois ces films-là Ah oui Les Bourville, les vieux Bourville et les De Funès. Ça, c'est des films... Les dialogues, c'était fort, mais marrant. Ces films, ils étaient tellement marrants. Alors que De Funès, on m'a dit que De Funès, c'était tellement marrant, mais dans la vie, il n'était pas comme ça du tout, apparemment.

  • Saupi

    Oui, oui,

  • Manu Key

    apparemment. Il était très sec, très rigide. Et dans ses films, il était très... C'était marrant. C'est que toi, il me dit Ah non, non, mais laisse tomber la soupe aux choux, le cuistot. Non, c'était des films exceptionnels.

  • Saupi

    Je vois, c'est excellent parce que moi aussi, je suis un gros nostalgique des films des années 80, 90, que ce soit français ou américain. Est-ce que tu as une chanson Alors, hors hip-hop, parce qu'on ne va pas parler que hip-hop, mais est-ce qu'il y a une chanson qui te...

  • Manu Key

    Je pense que c'est une chanson nostalgique. Ma plus... Belle chanson, tu vois, quand je me sens mal. J'écoute, malheureusement, encore, on va citer, DJ Mehdi, qui a un show qui s'appelle Anything Impossible, dans son album qu'il a sorti, son premier album. Et sinon, j'écoute Overjoy de Stevie Wonder. C'est une très, très, très, très belle chanson d'amour et très, très puissante. Les mélodies, ce qu'il raconte dedans. Cramo il fait monter le morceau en puissance. Non, c'est des chansons vraiment qui m'apaisent quand je suis tranquille. Beaucoup de jazz, tu vois, beaucoup de jazz. Et après, c'est des chansons comme ça qui, à des moments particuliers, qui me remettent un mindset assez solide. Et des fois, c'est bien d'écouter du hip-hop, tout ça, et à un moment, on a besoin de calme. Mais en ce moment, j'ai beaucoup écouté l'album de Youssoupha. Je pense que c'est un album qu'il aurait dû faire bien longtemps avant. Il dit qu'il a l'apogée, qu'il essaie des nouveaux trucs, que c'est vraiment musical. Mais je pense que Youssoupha avait des moyens de développer ça avant. Mais je pense que c'est sa naturalité, le fait qu'il habite maintenant en Afrique, qui l'a amené à essayer des nouvelles saveurs, des nouvelles façons de s'exprimer aux gens. C'est un bel album, c'est un très bel album. J'aime beaucoup. J'essaie d'écouter. Je suis pressé de voir sur scène ce que ça va donner. Mais je le féliciterai parce que... C'est vraiment, tu sais, comme le titre, il l'appelle l'amour suprême. C'est vraiment des concepts que j'aime développer. Pourquoi amour suprême Parce qu'il dit que c'est beau tout ce qu'on vit aujourd'hui. Il faut le célébrer. Je trouve ça exceptionnel, ces paroles et tout. Et d'un mec comme Youssoupha, je trouve ça sensationnel.

  • Saupi

    J'écouterai. Est-ce qu'il y a un événement sportif qui te rend nostalgique Je pense que vu que tu es un sportif, tu t'en as à avoir plusieurs, mais est-ce que tu en as un ou deux en particulier qui te... Quand tu revois des photos ou des vidéos, tu te dis...

  • Manu Key

    J'ai été séduit vraiment par les Jeux Olympiques. Les derniers Les derniers d'il y a six mois en France.

  • Saupi

    Pareil.

  • Manu Key

    Donc en France, inattendu parce que 100 ans d'attente, c'est passé tout à tout. Et en France, on a les Jeux Olympiques, donc forcément beaucoup de médailles. pour la France, super bien représenté, aucun incident, contrairement à les on-dit, aucun incident. On a montré, on a pris sur ce qui s'est passé quatre ans avant au Japon, on a essayé de recalquer un peu dans la sécurité, comment ça allait se passer, et je pense que ça a été bien emmené, et surtout on a eu beaucoup de médailles, beaucoup de joie, beaucoup d'unité. Après, c'est quelque chose de magnifique pour le sport et pour la jeunesse, même pour les gens, les seniors, pour la population, pour les multiculturels, pour tout ce qui se passe à travers le monde. S'unifier comme ça, avoir des moments de sport pendant deux mois, je pense que c'est quelque chose qui a été... Moi, je félicite les gens qui ont organisé ça, et surtout les acteurs de ce sport, de tous les sports confondus. C'était vraiment un moment d'émotion. C'était un moment aussi, un moment de joie, tout simplement.

  • Saupi

    Ça a permis de mettre en valeur certains sports en France. Et puis, dès que certains sportifs, moi, je vois les frères Lebrun, là, ils carlottent. Et en plus, tu dirais, eux, bon, ils ont fait la médaille olympique. Mais les mecs, ils sont sur leur lancement.

  • Manu Key

    En fait, les frères Lebrun... Quand tu parles après de quelqu'un qui est déjà dans l'ancrage du sport comme Teddy Riner, ça permet aussi ces gens de se surpasser à un moment. On en parle des Jeux Olympiques, il y a une préparation à avoir et ça leur permet de se surpasser. On voit aussi l'équipe de France de basket qui était mal embarquée. Le fait qu'ils soient à Paris aux Jeux Olympiques et qu'ils se disent Eh, les mecs, on joue comme des nasses depuis trois matchs, mais là, on est chez nous. Ça n'arrive pas. pas tous les jours d'être aux Jeux Olympiques en France. Eh, on va lever la tête, voilà, on va sortir les doigts de le tirer pas, et on va pas manquer. Et là, tout le monde s'est surpassé. Il y a eu un amour collectif d'aller chercher quelque chose, quoi, si on veut dire. La transformation des athlètes à ce moment-là, mais c'est fou. Les frères Lebrun, s'il n'y a pas eu les Jeux Olympiques, peut-être, ils seraient enconnus aujourd'hui. Donc, la transformation, d'aller gagner, d'être plus fort que des nations qui ont déjà tout gagné. Et c'est ça, les Jeux olympiques, c'est ça qu'on veut voir.

  • Saupi

    En plus, on a eu des scénarios... Pas probable. Avec Teddy Riner, le truc qui défile sur son poids, c'est lui qui y va, c'était presque écrit. C'est un moment de joie,

  • Manu Key

    c'est un moment de dispassion, de pleurs, d'échecs, mais forcément, c'est pas un échec, parce que ça gagne derrière, mais ça aurait pu céder, mais ça gagne comme... Non, franchement, bravo, bravo.

  • Saupi

    Bah écoute, on est pas loin de la fin de l'émission, parce que je me suis fait un peu... les investisseurs qui nous poussent je me suis fait recaler en tout cas on va peut-être je te la posais quand même la question si t'avais la DeLorean pour remonter dans le temps à quelle période tu irais mais pas pour changer quelque chose juste pour y aller et pour voir ouais Manu Quand je te dis DeLorean, tu vois de quoi je parle. Ouais. Pour te voir le futur.

  • Manu Key

    Ouais. Petit, petit, petit. Parce que forcément, 8 ans, 10 ans, jusqu'à l'âge de 15 ans, c'est l'insouciance. C'est les moments où... On ne va pas dire qu'on s'amusait plus, parce qu'aujourd'hui, on s'amuse encore. Tu ne peux pas dénigrer ce qu'on fait aujourd'hui par rapport au passé. Mais c'était un moment d'insouciance où il y avait moins de difficultés à vivre. Et surtout, on s'amusait tous ensemble. Il y avait...

  • Saupi

    Ouais.

  • Manu Key

    Il n'y avait pas de couleur, en fait. C'est vraiment petit. On ne calculait pas la couleur, on ne calculait pas l'argent. On calculait simplement la météo. Il pleut chez nous. Et encore. Je fais des foot sous la pluie. Encore, on joue au basket jusqu'à des minuites avec la lampadaire. Et on joue au foot sous la pluie. Et à un moment, il faut aller rentrer parce qu'on est jeune. Il ne faut pas trop rester dans les rues. Et c'est vraiment cette insouciance qui nous marque à vie. On va dire que c'est... De 8 à 15 ans, je pense que c'est... Ma nostalgie est vraiment la plus belle à ce moment-là. Et puis forcément, après, ça t'apprend les épreuves de la vie. Quand tu passes les 16 ans jusqu'à la majorité, t'as un peu à chercher, un peu à droite, à gauche, qu'est-ce que tu vas faire dans ta vie. Puis moi, dans ma vie, ma vie, elle se développe qu'à partir de 30 ans, moi, finalement. Tu vois, je me suis cherché jusqu'à l'âge de 30 ans, à l'âge où j'ai eu ma fille, à l'âge où le... hip-hop commence à payer pour moi. C'est vraiment ça. Et avant, c'était que de l'entraide, c'était que de l'amusement, c'était que essayer, essayer, essayer, de faire, de faire, de faire. Et à 30 ans, on commence à trouver, ah, ça paye un peu, on va s'accrocher à ça. Et puis, ça a commencé à se développer. Et puis, on se réjouit d'avoir un contemban qui est associé à la musique, déclaré à la SACEM, comme prendre une salle de bain, sa propre maison, et c'est là qu'on est content de tous ces développements. Ça nous a nourris, toi, toutes ces années. Je pense que la nostalgie propre, c'est de 8 à 15 ans. Et puis, moi, 8 ans, c'est quand je regarde mes grands-frères à la maison sauter sur... Parce que l'Espagne était trop fort avec l'Argentine à l'époque. Coupe du Monde 78, 82, je les ai vécues avec mes frères. Après, il y a eu 90, Italie... l'affaire Maradona, tout ça, c'est des trucs qui te marquent, qui restent à vie. On parlait de Pelé très jeune, mais je ne savais pas c'était qui. Et Pelé, après, dans les années 2000, là, c'est lui. Et puis voilà, c'est des choses qui te marquent. Et puis, on vit pour ces choses-là. Et puis, je pense qu'il faut rester positif tout au long de sa vie, parce qu'on est amené à... À se nourrir de pelle bien une chose, et puis ces choses-là, il faudra les transmettre à différentes personnes, les gens qu'on aime, les gens qui nous accompagnent, les gens qu'on a besoin. Et puis finalement, après, on partira à vide, comme il dit, tout simplement, comme dit Nart. c'est die empty, mourir vide. Parce qu'on ne peut pas garder les choses à nous, il faut les léguer à différentes personnes. Voilà.

  • Saupi

    Alors j'ai l'habitude de poser une question à la fin, pour m'inviter. C'est une question, t'as le droit de dire oui, t'as le droit de dire non, mais c'est oui ou non. C'est pas peut-être. Manu, acceptes-tu d'être mon ami

  • Manu Key

    Bah oui, y'a pas de soucis. C'est la nuit du monde. Il n'y a pas de souci, positif.

  • Saupi

    Merci Manu.

  • Manu Key

    Merci à toi.

  • Saupi

    Merci d'être venu.

  • Manu Key

    Merci.

  • Saupi

    C'était un plaisir, un honneur. Franchement, je suis super content. J'espère que ça a été...

  • Manu Key

    Les questions étaient super. Ça enrichit encore.

  • Saupi

    Même sur un lien de question à la fin.

  • Manu Key

    Essaye de répondre du mieux possible. Et voilà.

  • Saupi

    Merci beaucoup.

  • Manu Key

    Merci. A bientôt. Salut. Ciao.

  • Saupi

    Et puis n'oubliez pas de vous abonner. Salut.

  • Manu Key

    Abonnez-vous les Thaïlandais. Voilà.

Description

« On faisait pas que rapper. On construisait. Une culture. Des ponts. Des repères. »
– Manu Key


Dans cet épisode 42 de Saupi&Friendz, Saupi accueille un monument du rap français : Manu Key, cofondateur de Mafia K’1 Fry, membre de Different Teep, proche de DJ Mehdi et artisan de l’âge d’or du hip-hop made in France.


Avec sa voix posée et ses mots justes, Manu revient sur son parcours : ses débuts influencés par Renaud, la claque Stevie Wonder, la création d’un collectif mythique, les studios en sueur, les sons cultes... et les blessures aussi.


On parle de Prince de la Ville, des coulisses avec le 113, d’Idéal J, du rôle de la transmission, de la disparition de Mehdi, et de sa reconversion comme coach sportif et de ses livres
Une conversation sincère, humaine, pleine de vibes et de souvenirs, entre deux amoureux de la culture hip-hop.
🎧 À écouter d’urgence sur Spotify, Apple Podcasts et toutes les plateformes !


Manu Key : bâtisseur du rap français, poète urbain et passeur d’histoires

Né Manuel Coudray le 28 mars 1971 en Guadeloupe, Manu Key est l’une des pierres angulaires du rap français. Figure emblématique de la scène d’Orly (94), il incarne depuis plus de 30 ans l’esprit authentique et collectif du hip-hop.

À la fin des années 80, il forme Posse Idéal, puis Different Teep, un groupe visionnaire dont l’album La Rime Urbaine (1997) s’inscrit dans une volonté de texte, de fond, et de conscience sociale. Mais c’est avec la Mafia K’1 Fry, collectif mythique qu’il cofonde avec Kery James, Rohff, le 113 ou encore Intouchable, que Manu Key entre dans la légende.

Rappeur, producteur, directeur artistique, il est notamment à l’origine de Prince de la Ville du 113 — un album culte, toujours attendu sur les plateformes, et véritable jalon du rap hexagonal.

Sa carrière solo, entamée dès 1998, l’impose aussi comme un auteur singulier, à la plume sensible, influencée par Renaud, Stevie Wonder ou Big Daddy Kane. Manuscrit, son album de 2001, illustre cet équilibre entre introspection, mélodie et regard social.

Mais Manu Key, c’est aussi une voix hors du micro : coach sportif, éducateur, écrivain, il se consacre aujourd’hui à la transmission. Son autobiographie Les Liens Sacrés (2019) est un témoignage précieux sur la fraternité, la création et le deuil — notamment celui de DJ Mehdi, son frère de cœur.

Passeur de mémoire, amoureux des mots, observateur bienveillant, Manu Key continue d’écrire l’histoire, avec une humilité désarmante.


#Saupi&Friendz #ManuKey #PodcastRap #RapFrancais #HipHop90s #MafiaK1Fry #113 #DJMehdi #NostalgieCréative #CultureHipHop #PodcastInterview #DifferentTeep #PrinceDeLaVille #RapHistoire


Trong tập 42 của Saupi&Friendz, Manu Key – huyền thoại rap Pháp, đồng sáng lập Mafia K’1 Fry – chia sẻ hành trình từ những ảnh hưởng đầu tiên (Renaud, Stevie Wonder) đến thời kỳ vàng son của hip-hop Pháp. Từ “Prince de la Ville” đến DJ Mehdi, từ rap đến huấn luyện viên thể thao, một cuộc trò chuyện chân thành, giàu cảm xúc và hoài niệm.


Réalisation du podcast par l'Agence Sans Limites

Présenté par Saupi

Producteurs : Franck Philoxène

Chargée de production : Franck Philoxène et Sabrina El Fahim

Visuels et communication : Cédric Cossi et Sabrina El Fahim

Générique : Franck Philoxène


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Saupi

    Il y a un truc, c'est le 113. Oui, le 113. Parce que tu as quand même participé légèrement au succès d'un des plus... L'album le plus vendu en

  • Manu Key

    France, d'Europe.

  • Saupi

    Et qu'on ne le voit plus, on ne le voit pas sur les plateformes de streaming. Alors que j'avais oui dire qu'avec le documentaire qui allait sortir, il allait ressortir.

  • Manu Key

    Tonton Dublade est ressorti.

  • Saupi

    Oui, Tonton Dubel est ressorti.

  • Manu Key

    Et le prince de la ville, c'est en train de se mettre en forme, en train de s'arranger juridiquement. Ah, c'est vrai. Ça va revenir. Je pense que ça va revenir.

  • Saupi

    Je pense que quand ça va revenir, ça va cartonner.

  • Manu Key

    J'espère, j'espère que ça va revenir. Au moment où il faudra, ça reviendra. Mais pour l'instant, c'est un album comme ça qui a été marquant pour la société et qui n'est pas sorti. que les jeunes peuvent découvrir, tout ça, ça serait bien qu'ils se concentrent à travers différentes plateformes et tout, ça serait exceptionnel.

  • Saupi

    Oui, parce que t'as quand même réalisé un peu l'album,

  • Manu Key

    t'as participé. Ouais, ça fait partie des choses très exceptionnelles qu'on a faites, tu vois. Prince de la Ville, beaucoup d'albums comme ça, ça fait... Quand tu parles de tournées avec Idéal J, les Prince de la Ville, ça reste des moments marquants de l'histoire de l'hip-hop.

  • Saupi

    Est-ce que tu, au moment où Tu travailles dessus Est-ce que tu te dis que ça va être un...

  • Manu Key

    Non, jamais. Tu le sens pas, ça On travaille avec le plaisir. Mais on sent que tellement le plaisir et le travail sont associés, on se dit quand même qu'on a fait du bon boulot. Salut les fans

  • Saupi

    et bienvenue dans ce nouvel épisode. Moi, c'est Sopi, et dans chaque épisode, j'ai une conversation amicale et nostalgique avec mon invité. Aujourd'hui, plongeons dans l'univers du hip-hop. Et c'est une légende, et je vous passe mes mots, je vous passe pas mes mots, je sais pas, je suis un peu impressionné, je vous cache pas, du rap français que j'ai l'honneur de recevoir. Il s'agit de M. Manu

  • Manu Key

    Kay. Yes, bonsoir. Comment vas-tu Ça va super,

  • Saupi

    super. Je suis très très très content de te recevoir. Alors, tu es le premier rappeur que je reçois. Alors, je raconte un peu le... pourquoi du comment j'ai envie de recevoir des acteurs de hip-hop parce que j'ai il y a deux événements récemment qui m'ont un peu chamboulé mon cerveau parce que j'ai 46 ans donc je suis hyper nostalgique des années 90 il y a d'abord eu un concert que je suis allé voir avec un pote qui m'a emmené je voulais pas y aller il y avait Pasi il y avait Stomy il y avait une multitude d'artistes il y avait Driver et là j'ai voilà j'ai replongé dedans et ensuite on va en parler il y a aussi le documentaire ouais d'une France celui-là je t'avoue qui m'a mis une gifle Il m'a mis une grosse gifle même. Il fait partie de mon top 3 des documentaires, clairement. Et ça m'a, du coup, je me suis réécouté tous les albums, quasiment, je te jure, de toute cette période-là. J'ai écouté tous les interviews de Driver, parce que tu étais dedans aussi, ce que je trouve que ce monsieur...

  • Manu Key

    Ouais, monumental, monumental Driver.

  • Saupi

    Au niveau de la culture hip-hop, lui, il est juste au top. Il a fait beaucoup, beaucoup de boulot. Voilà, c'était le petit aparté. Voilà pourquoi je voulais te recevoir, parce que j'ai envie de recevoir des gens qui m'ont bercé un peu, je ne vais pas dire mon enfance, parce que j'étais un peu ado quand même. Et puis voilà, l'histoire du hip-hop, parce que moi, le hip-hop, c'est une culture que j'ai découvert très jeune. Et puis voilà, j'aimerais qu'on parle un peu de toi, même si j'ai vu que tu as fait beaucoup d'interviews, donc j'espère que je ne vais pas me répéter. Et tu m'as un peu ému aussi dans le documentaire. D'accord. Voilà. de la manière dont tu parlais de DJ Mehdi et donc j'aimerais un peu que tu me que tu me parles un peu de tes débuts alors je sais que t'en as parlé beaucoup mais quel rappeur ou quelle chanson t'as donné envie de te lancer dans le dans le rap par un groupe pour un chanteur d'abord pour me présenter,

  • Manu Key

    moi c'est Manuel Coudray plus précisément, sinon c'est Manu Kieh, membre du collectif Mafia Kinfry J'émerge de la Banlieue Sud plus précisément d'Orly 94-310 Et je suis resté dans le hip-hop pendant 30 ans jusqu'en 2011. Ce qui m'a fait freiner le hip-hop, bien évidemment, c'est le décès de mon meilleur ami DJ Mehdi. Donc je me sentais plus concerné à faire du hip-hop. Ça m'a fait un grand froid dans le dos. Donc j'ai changé d'horizon. Aujourd'hui, je suis éducateur sportif. Je suis dans le milieu social aussi. J'accompagne les jeunes à leur conversion, à leur émancipation. Voilà d'abord ça. Ce qui m'a fait aimer la musique au départ, ça date vraiment de la primaire. Est-ce que tu sais en quelle année En 2025, mais ça date de la primaire tout simplement de l'amour des mots. L'amour des mots, c'est de jouer avec les mots, c'est de la poésie. C'est d'après un ami qui est encore ami aujourd'hui qui s'appelle Cyril Renaud. Il voulait me faire découvrir la cassette de Renaud Séchant. Toujours en CE1, je lui dis non, j'en veux pas, non. En CMA, un jour j'ai pris la cassette. qui s'appelle Marche à l'ombre, et j'ai pris une claque. Ça rimait, c'était marrant, je ne comprenais pas tous les mots qu'il disait Renaud, et j'ai trouvé ça, et puis j'ai commencé à recopier les textes. Ce qui m'a plu, c'était Lola, Marche à l'ombre, viens chez moi, j'habite chez une copine. Toutes ces thématiques qui développaient, ça me faisait rire, et en même temps, ça me forgeait dans mon éducation. Et puis après, j'ai dit à Cyril, je peux la garder la cassette. Et à chaque fois, il me faisait découvrir un nouvel album de lui. Parce que lui, c'était un grand fan de Renaud Sechamp, qui est toujours un grand fan d'ailleurs. Et voilà, c'est ça qui m'a inculqué l'amour des mots. L'amour des mots, c'est d'abord par Renaud Sechamp. Et petit à petit, quand j'ai découvert vraiment le hip-hop à l'âge de 16-17 ans, le premier album que j'ai acheté, c'est l'album de Stevie Wonder. C'était de la soul, qui était quelqu'un de... qui avait du rythme dans la peau, c'est par la pochette d'abord que je l'ai pris parce que je connais pas. Je vois un mec sur une pochette, un 45 tours, et je vois marqué part-time lover Et voilà, je découvre ça et j'écoute chez moi et puis ça rythmait bien. Et puis j'ai bien aimé Stevie et aujourd'hui Stevie ça reste quelqu'un de sensationnel, tu vois, dans le monde de hip-hop. dans le monde de la soul, c'est quelqu'un qui a influencé beaucoup la musique et surtout Michael Jackson. C'était par Time Lover et puis après venu vraiment dans le hip hop, c'était ce que j'aimais, c'était tout ce qui était Big Daddy Kane, Eric B & Hyekim, c'était vraiment ça, les vrais vrais débuts c'était ça.

  • Saupi

    À partir de quand tu as commencé à vouloir toi écrire tes propres...

  • Manu Key

    Mes propres textes sont venus une fois que j'écoutais les textes à la radio, qui étaient tous des débuts de la New Generation MC, qu'on écoutait les... les Ausha, les ministères à la radio. J'ai dit, je vais m'essayer aussi. J'écrivais des textes comme ça par hasard. Et puis un jour, je me suis pris au sérieux et j'ai écrit un texte qui s'appelait Stop la violence. Et puis voilà, il y avait quelques rimes. Je reprenais des trucs de Renaud parce que j'aimais bien. Je rajoutais des mots, je faisais toi, je trichais un peu. Et puis après, j'ai dit, déjà, j'avais cette notion de savoir rimer avec des quatre temps, faire des refrains. Parce qu'à force d'écouter Renaud, je me suis dit, come on. On faisait des refrains, et là, j'avais un temps d'avance sur les gens là-dessus. Puis j'écrivais mes chansons comme ça, et puis un jour, je me suis dit, pourquoi pas créer un groupe Il y avait des petites après-midi dans notre maison de quartier, qui s'appelle Pablo Neruda, où tout le monde se regroupait. Il y avait des gens d'Orly, de Sarcelles, de Garches-les-Gonesse, de Villiers-le-Bel, de Vitry-sur-Seine, de Choisy-le-Roi. Et un jour, j'ai vu un pote qui est devenu l'un de mes meilleurs amis aujourd'hui. Je lui dis Tabithou, il me dit Rodorly. Je m'appelle Saïdou. Je fais du rap aussi. Moi, je fais du beatbox. Et puis, je lui dis vas-y, viens, on monte un groupe. Et le groupe s'appelait Posse Idéal. Et à travers ça, on a réuni pas mal de monde. Et puis, c'est là qu'est venue cette première création du groupe qui est devenue après Différents Types.

  • Saupi

    Différents Types, c'est un petit jeu de mots.

  • Manu Key

    Voilà. Différents, des types différents.

  • Saupi

    Donc tu as sorti un maxi avec un maxi et ensuite l'album, la rime urbaine.

  • Manu Key

    La rime urbaine qui était avec nos groupes différents types. C'est un album avec beaucoup d'avance, exceptionnel. Parce qu'on a compris, dès que l'album Hillmatic est sorti de Nas, on a compris que dans notre construction, ça va se baser sur les textes.

  • Saupi

    D'accord.

  • Manu Key

    Toute cette... L'harmonie du hip-hop était d'abord mélodieux chez nous et puis on voulait insister sur les textes, sur les messages qu'on allait véhiculer. Et là on a vraiment pris le temps, on aurait pu... Surtout qu'à l'époque c'était très des égotripes, les albums qui marchaient étaient comme la Colica, comme les albums underground qui marchaient, c'était beaucoup d'égotripes. Et nous à un moment on s'est dit, ce qui nous va bien c'est les textes, parler d'autre chose, d'où l'on vient. Mais pas seulement d'où on vient, c'est d'où on vient et qu'est-ce qu'on veut devenir, tu vois. C'est ça qui était important. Et à partir de là, on s'est mis à développer des thématiques, comme des morceaux qu'on a mis dans la rime urbaine, comme Échec, comme Projection 2010. On parlait déjà des vrais sujets, tu vois ce que je veux dire. Et après, ça a peut-être étonné les gens. Les gens ont dit, ah non, vous attendez pas comme ça. Mais ça, au moins, ça nous a servi pour la suite. Dix ans après, on était prêts à balancer des textes de fous. Et c'est ça qui a donné... l'émancipation de Mafia et Cafri. Parce qu'on n'était plus dans les go-trips, on parlait des vraies valeurs à travers les cités, ce que les jeunes ressentaient à travers nous. On avait déjà une projection qui était assez loin de dix ans d'avance.

  • Saupi

    Vous avez l'album, il a cartonné le cerise sur le...

  • Manu Key

    C'est un album exceptionnel.

  • Saupi

    J'ai réécouté... Tout à l'heure, je me suis remis en gifle, en fait.

  • Manu Key

    Ouais, c'est clair. 20 ans, tu prends la même gifle. Non,

  • Saupi

    mais c'est intemporel. C'est fou, en fait, de te dire... Parce que, on est vieux maintenant, mais quand tu calcules, tu te dis, putain, il n'a fait plus 30 ans.

  • Manu Key

    C'est vrai, c'est fou.

  • Saupi

    Et en 30 ans, les textes, quasiment à l'heure du jour, vous étiez peut-être en avance.

  • Manu Key

    Ouais, c'est ça. C'est ça, par la thématique, on était en avance. Parce qu'on était liés, parce qu'on était ensemble, c'est ça. Parce qu'on ne fait jamais rien tout seul. Et on travaillait ensemble, on faisait en sorte que le développement soit fort, puissant, que les jeunes se reconnaissent en ce qu'on faisait, tu vois. On s'identifiait à nous et Mafia Cafri avait été un fort porteur sur la société à cette époque-là.

  • Saupi

    T'es fier de ça Ah ouais, ouais.

  • Manu Key

    T'as toujours été revendicatif de ce qu'on a fait parce que c'était pas gagné d'avance, tu vois. Quand on dit qu'on a porté une pierre à l'édifice, c'est vraiment une grosse pierre. Tu vois ce que je veux dire On ne s'y attend pas, mais tu vois, quand j'ai sorti mon livre Les liens sacrés, c'est là que j'ai vraiment pris la claque. Quand j'allais dans les trucs de dédicaces, les gens étaient submergés par notre parcours, par notre trajectoire. Il y en a un qui venait sur les réseaux et me dit, votre rap m'a sauvé la vie, votre rap m'a fait changer d'horizon, m'a fait comprendre d'autres choses dans mon mindset. Ça, c'était fort,

  • Saupi

    ça. Toute votre génération, vous avez développé peut-être un truc inconscient envers nous, nous, auditeurs. C'est vrai que, bon, après, moi, j'ai écouté... Comme j'ai écouté... Moi, je suis du 95, donc j'écoutais forcément un peu plus tout ce qui était Stomy, la partie-là. Je suis né à Saint-Denis et j'ai vécu le 95, donc moi, j'écoutais un peu de tout. Et c'est vrai que la culture hip-hop... Parce qu'on parle du rap, mais vous, vous n'avez que pas que des rappeurs, vous avez des beatmakers, vous avez des... Vous étiez un gros pôle, une grosse team. J'ai vu des documentaires sur vous, j'ai vu les concerts, parce que je ne vous ai pas vu en vrai, mais j'ai regardé plein de trucs. Ça devait être la foule, ça donnait envie d'y aller.

  • Manu Key

    C'était une culture, on était ancrés dedans. Ce n'était pas des blagues. On était là, on faisait en sorte qu'il y ait une culture qui nous réveille, qu'on soit ancrés dedans. On s'est... Et qu'on faisait en sorte de développer un métier à travers ça, qui était un métier passion, qui était la musique, l'art, la danse, le fait de faire du son, de partir ensemble, s'éclater. Ça, c'était une vraie vocation.

  • Saupi

    Est-ce que tu penses que ça s'est un peu perdu Oui,

  • Manu Key

    ça a changé. Il n'y a plus de groupe comme avant,

  • Saupi

    de mémoire. Il y a beaucoup de rappeurs solos à deux, mais il n'y a plus de gros collectifs comme avant.

  • Manu Key

    Non, et c'est dur à fonder, surtout. Chacun a des avis différents.

  • Saupi

    Chacun veut se montrer en avant.

  • Manu Key

    Voilà, chacun a un égo différent. Et c'est pour ça que Mafia Cafri, c'était fort. Parce qu'on avait cette sorte d'unité. On se disait les choses quand ça n'allait pas musicalement. On se disait non, on doit faire mieux que ça. Et puis à chaque fois qu'on rentrait en studio, je me répète encore, on s'amusait pendant... Par exemple, le studio, on le louait de midi à 22h. Et on rigolait jusqu'à 18h par exemple. Pendant 18h, on rigolait, ça vannait. Et à un moment, on se dit, hé, c'est 4h. Vas-y, viens, on fait un truc, vas-y, mets le son fort. Et là, chacun, dès qu'on était concentrés dans la bulle, chacun, mais jamais, on ressortait du studio avec un morceau pourri. Toujours un truc qui devenait fou, c'était magique. Les sons sont puissants. On savait rigoler, mais quand il fallait aller au boulot, c'était fini. On s'y mettait et puis ça tuait.

  • Saupi

    Tu as rencontré quand même des artistes assez comptés pour toi. Il n'y a pas Elie Gemelli, mais il y a aussi Kerry James. Oui, oui.

  • Manu Key

    Et c'est ça, je pense que la fougue qu'il y avait en studio, c'est par l'enthousiasme en fait. L'enthousiasme, c'est-à-dire une certaine humilité qu'on avait, surtout une façon de s'amuser entre nous. On était vraiment dans un garden, dans un petit jardin, où on était entre nous, on s'éclatait. C'est ça qui faisait l'émulation de dire... Allez, on y va, parce que si on arrivait, on se creusait la tête, on se parlait. Non, on rentrait, on s'éclatait, ça vannait. Eh, t'arrives en retard, toi, t'étais où Attends, je vais chercher de la bouffe, parce que ça arrivait à midi, mais il était 15h. Après, l'autre, il arrivait, Mais t'es où, putain Il arrivait, ça faisait 16h. Et l'ingé, il était là, il attendait. Il se dit, Mais qu'est-ce qu'ils font, ces mecs Et après, à 18h, on disait à l'ingé, Vas-y, ouvre le truc, là, c'est parti. Et après, on tuait le truc. En 3h, 4h, c'était terminé. On voit les résultats. C'est ça le truc. Et le jeu était toujours pareil. Ça revenait toujours pareil. Rarement, je suis arrivé en studio et l'heure ou l'une demi-heure d'après, j'ai posé. Rarement. C'était vraiment, vraiment dans les débuts qu'on était chacun en solo ou par groupe. On écrivait parce que les séances, elles étaient très, très chères. Donc, il fallait gagner du temps. Donc, on écrivait à la maison. Et une fois qu'on était plus flexibles dans l'organisation, les studios, ils étaient payés par les maisons de disques, tout ça. On est partis dans un état d'esprit, on se retrouvait ensemble et puis on rigolait. Et puis, à un moment donné, on tuait le studio.

  • Saupi

    Tu es plusieurs fois le studio.

  • Manu Key

    Tu l'as pas fait qu'une fois.

  • Saupi

    Je bois tes paroles depuis tout à l'heure parce que je suis un peu... Je reflonge dans le passé, ça me fait du bien. Est-ce que tu es nostalgique, toi, un peu À fond,

  • Manu Key

    un peu.

  • Saupi

    C'est vrai.

  • Manu Key

    Tu as la nostalgie des bons moments qui nous tiennent en même temps, les souvenirs qui nous marquent. Et forcément, dans les souvenirs qui nous marquent, il y a des gens qu'on... On pense beaucoup à des gens qui nous ont suivis et qui ne sont plus là, forcément. Et on a toujours un petit pincement au cœur pour eux. Mais les belles choses sont toujours là. Et on voit d'où on est venu. Et aujourd'hui, ce qu'on fait, on peut être fier. Notamment moi, tu vois, moi j'étais... On va dire que je n'ai jamais eu une enfance assez facile. C'était difficile, je ne veux pas être un peu la victime. J'ai arrêté l'école en sixième, divorcé. Père et mère, après une mère qui a été malade très tôt, qui n'a pas eu d'éclat de jeunesse, elle est dans le sourire, à l'hôpital à l'âge de 45 ans, et qui est morte il y a 10 ans, donc elle n'a pas profité de sa jeunesse. Et c'était des allers-retours à l'hôpital, après elle est sombrée dans le diffondre de conneries. On m'appelait, ta mère allait au sol, dans l'eau d'Orly, j'y allais en courant, je la ramassais. C'était... Une jeunesse assez tragique, mais j'ai su me relever. À travers ça, il y a eu des défis, j'ai su les surmonter. Et puis aujourd'hui, je suis fier de ce que j'ai fait. La plus grosse désillusion que j'ai eue, c'est quand tu perds des amis, même des amis que je ne connaissais pas trop, mais qui étaient proches du collectif. Je pense à la spontané. Ça te fait froid au cœur quand tu étais très jeune. Et tu es un peu plus grand que ces hommes. Tu apprends que... très jeune, il y a des gens qui perdent la vie. Moi, avant ça, je vais un petit peu après, je vais aux Antilles et mon petit cousin de 20 ans, il me demande un survêtement Adidas. Donc je vais à Quignancourt lui acheter un petit survêtement qui n'était pas très cher à l'époque. C'était le bas 20 euros, le haut 20 euros. Et le lendemain matin, je vais à l'aéroport pour prendre l'avion et on m'appelle. On me dit, ton petit cousin, il est mort hier soir. Il est mort, il s'est fait shooter par une voiture. Donc je suis allé là-bas pour rien en fait. Je suis juste été pour l'enterrement en fait. Et j'en parle dans mon premier album. Et tous ces faits, forcément, ça nous marque. Surtout la mort de DJ Mehdi, qui n'était pas mon ami, mais qui était un petit frère pour moi.

  • Saupi

    Oui, on le ressent. Franchement, il est vraiment hyper, hyper... Je vous le conseille, si vous ne l'avez pas encore vu, mais je pense que tout le monde l'a vu, mais regardez-le. Vous allez apprendre beaucoup de choses, déjà sur l'histoire de votre collectif. Et puis surtout, déjà Mehdi, je connaissais un peu, mais en fait, limite, j'ai pleuré à la fin.

  • Manu Key

    C'est crispant.

  • Saupi

    C'est crispant. Et puis toi, c'est hyper touchant ce que tu dis sur lui.

  • Manu Key

    Oui, c'est clair. Et puis voilà, ça, c'était un petit peu la partie douloureuse. Après, la nostalgie avec les sourires, avec... Les frères qui m'ont légué leur inculcation au football, d'abord dans les années 82, où il y a Viva España, où toute cette génération du PSG avec Mustapha Daleb, avec Safed Souzic, avec Georges Weah, tout ça, on l'a vécu avec les grands frères. J'allais au Parc des Princes de temps en temps, avec toute cette génération de football. Moi, j'en ai fait pendant 12 ans du football, donc je connais très bien le football. Et je suis encore les actualités. Tu vois, même si... Maintenant, c'est devenu une vocation par l'argent, mais le foot reste quand même un sport populaire, le plus populaire au monde et le plus représentatif. Il y a eu des bons moments, notamment dans la musique aussi. Dans le film, dans le cinéma, on était vraiment propulsés par des acteurs qui étaient d'abord inconnus, puis après, il y a eu des acteurs qui nous ont marqués, comme Denzel. Je vais dire plein de noms encore.

  • Saupi

    Vas-y, vas-y, vas-y, on est là pour ça.

  • Manu Key

    Je pourrais parler d'Eusane Passy, qui est la première femme à avoir fait un film noir en France, qui était Rue Cazenègre. Tu vois, c'est un film qui nous marque, qui nous font grandir en même temps, qui nous apprend plein de choses. Toute cette génération, je te parle encore de Marius Trésor de Bordeaux. Je connais un. Mon père nous a écouté son 45 tours qui s'appelle Sacré Marius. Sacré Marius Et on se demandait c'est qui. Après, il nous faisait voir en noir et blanc à la télé. C'était Marius Trezor. C'était bien parce qu'il représentait la Guadeloupe et tout. Après, on a appris qu'il était ambassadeur de ce club Bordeaux. Dommage qu'il ait un peu coulé ce club. Mais voilà, c'était ces populations qui nous refaisaient vivre. Comme ces vieux films de Starsky Hutch où on s'identifiait avec des blousons en tuyau. Tu vois, Hugui, nous on l'appelait Mokobé, on l'appelait Hugui, parce qu'il connaissait tout, tout sur le quartier, il connaissait tous les prix, il connaissait toutes les enquêtes, qui a dit ci, qui a dit ça, donc on l'appelait Hugui. Tu vois, donc c'était vraiment un peu cette, entre guillemets, cette starification des années 70, 80, 90, qui nous faisait triper. C'est vraiment notre nostalgie, que ce soit football, que ce soit basketball. Magic Johnson, Michael Jordan, les grands icônes du sport. L'effet de la Dream Team. La Dream Team,

  • Saupi

    j'allais dire.

  • Manu Key

    La Dream Team en Espagne en 92. Donc en Espagne en 92, on ne connaît pas l'Espagne. Ils ont dû reconstruire l'Espagne en deux ans pour avoir des belles rues à Barcelone. C'est beau Barcelone parce que ça démarre des Jeux Olympiques. Ce qu'ils ont fait aux Jeux Olympiques dans ces années 92, c'est là que tout le monde en France découvre vraiment le basketball. Et après, ils ont construit des hindors ici en France, dans les quartiers. C'est là que ça s'est un peu développé. Donc voilà, tout cet effet de Michael Jordan, ça nous replonge très loin. Mais c'est des choses qui ont fait grandir. C'est pour ça aujourd'hui que des jeunes de 18, 20 ans vont en NBA. Parce qu'ils ont eu les parents, tout ça. Il y a eu une transmission, tu vois ce que je veux dire. Et on est fiers de ça, d'avoir participé un peu à cette vocation. Comme je te parle du K54. C'est l'un de mes meilleurs amis qui fait le K54. Et là-dessus, il est parti de rien en 2004. Et aujourd'hui, ça fait plus de 20 ans qu'il exerce ce grand tournoi populaire, le plus beau tournoi du monde.

  • Saupi

    D'ailleurs, il faudra peut-être m'inviter.

  • Manu Key

    Ah ouais Pourquoi pas, il n'y a pas de souci.

  • Saupi

    Moi, je gratte un peu, je ne t'étonne pas. Est-ce que tu regardes de temps en temps des anciens... Ça t'arrive des anciens, je te dis, des anciens matchs ou des matchs supplémentaires

  • Manu Key

    En fait, je vais en regarder parce qu'il n'y a pas longtemps, j'étais dans un bar qui s'appelle le Gosoul, qui est dans le 95, et en rentrant là-bas, ils ont un magnétoscope. Un peu l'architecture est faite dans les années 90, tu vois. Début des années 90, ils ont un magnétoscope où tu peux regarder encore des anciens trucs. On a regardé... L'autre fois, on a regardé New Jack City, là-bas, tout ça posé. Je me suis dit, putain, je vais regarder un peu sur les réseaux, sur le Boncoin, si je trouve encore un magnétoscope, pour me revivre un peu, parce que j'ai plein de cassettes à la maison de HHS, des magiques, des trucs comme ça. et essayer de me les repasser et tout. Donc, je vais aller fouiller un peu. Oui, ça se trouve. Oui, ça se trouve. Je pense que ça se trouve.

  • Saupi

    J'en ai un,

  • Manu Key

    ça se trouve. Donc, j'ai plein de cassettes à la maison. Un ami, l'un de mes meilleurs amis, a toutes ces cassettes. On va aller se regarder. C'est nostalgie du basketball, tu vois. Oui,

  • Saupi

    parce que toi, disons-le, le basket, tu connais un peu.

  • Manu Key

    Oui, je connais. C'est l'un de mes fers de lance, quoi.

  • Saupi

    Tu es devenu coach.

  • Manu Key

    Oui.

  • Saupi

    Donc, tu as passé la barrière de rappeur à coach.

  • Manu Key

    Oui.

  • Saupi

    Ce n'est pas trop dur. C'est pas trop difficile. On va dire que... C'est quand même rien à voir,

  • Manu Key

    on peut le dire. Rien à voir, mais un grand temps d'adaptation et force humain, tu commences à aimer ce que tu fais. Ouais. Parce que... Forcément, il y a un domaine d'encadrement des personnes, des jeunes. Et c'est un peu ce que je faisais avec La Fia Kinfry. C'est vrai que t'étais un peu le gros. Voilà, tu commences à kiffer ce que tu fais. Après, il y a tout un développement de stratégie à avoir. Mais la première matière, c'est d'abord d'unifier les gens entre eux. Et ça, j'adore ça, moi. J'adore ça, au-delà de l'aspect tactique et technique. Le pire, c'est de manager les hommes, manager les femmes, et manager... Tu aimes transmettre. Ouais, transmettre. Il y a plus que le fait de mettre un ballon dans un panier. C'est surtout une histoire de vie, une histoire d'entre les gens, comment ils véhiculent au quotidien leurs valeurs. Quand tu prends des équipes plus jeunes, c'est d'en sortir des hommes et des enfants. Ils sont là, tu les entraînes pendant 3 à 4 ans et d'en faire des meilleurs citoyens possibles. Et après, quand tu as des équipes professionnelles, c'est d'aller chercher des trophées ou d'aller chercher... d'unité entre les hommes qui passent des super moments parce qu'on sait très bien évidemment que les joueurs ne restent pas dans des clubs deux ans maximum, voire trois. Et après, c'est par pi, ils vont chercher des contrats plus gratifiants, tout ça. Donc, c'est essayer de prendre un maximum de plaisir. Et avant tout, c'est une histoire, c'est une aventure humaine.

  • Saupi

    On sent quand même que t'aimes l'humain.

  • Manu Key

    Il n'y a rien sans lui-même, il n'y a rien sans l'autre, sans le collectif.Tu aimes bien comprendre comment fonctionnent les gens, tu aimes bien évoquer des trucs. Tu aimes bien comprendre comment fonctionnent les gens, tu aimes bien évoquer des trucs. Avant tout, juste après 2011, j'ai fait un long silence, on ne me voyait plus trop, j'ai déménagé. Après ça, après cette époque de Mehdi, j'ai d'abord cherché à comprendre qui j'étais, ce que je voulais devenir plus tard. C'est vraiment ça qui m'a fait plonger dans les diplômes, aller rechercher. des choses que je n'inoculquais pas dans la vie et que j'ai perdu à la notion de l'école et de retrouver le goût à l'étude. C'était d'abord ça, mon facteur premier. Et donc, j'y suis arrivé pas à pas. Et puis après, c'était devenu, OK, j'ai toutes ces trucs, toutes ces billes en moi. Maintenant, qui je suis Qu'est-ce que je veux transmettre Où je vais aller avec mes certifications Qu'est-ce que je veux faire Je veux continuer. À côté, je vais m'amuser. Je me suis dit, je prends les choses comme elles sont. Et à côté, je développe mes activités. Mais par contre, du mieux possible. J'essaie de faire les choses avec de l'engouement, beaucoup d'enthousiasme, mais pas me prendre la tête. Parce que je dis souvent que la précision, ça ne sert à rien. On fait les choses avec la tête et le cœur. La précision, quand tu veux être trop précis, tu n'y arriveras pas parce que tu vas chercher la précision. Tu perds du temps. Et il n'y a jamais rien de précis, en fait. Il faut toujours dire, ah non, mais ça, il faut faire des choses quand elles sont, allez, let's ride, j'y vais, je fonce et je le fais. Que ça marche ou pas, au moins j'ai fait le pas. Si ça marche, tant mieux. Si ça ne marche pas, au moins je l'aurai fait avec le cœur.

  • Saupi

    Tu n'as pas de regrets après.

  • Manu Key

    Exactement.

  • Saupi

    Et donc, du coup, le basket, tu es coach.

  • Manu Key

    Oui.

  • Saupi

    Je pense que ça te plaît, mais est-ce que tu as des ambitions, forcément Est-ce que tu aimerais m'entraîner ailleurs qu'en France, en NBA

  • Manu Key

    Tu sais... Après,

  • Saupi

    rien n'est impossible. C'est ça. Rien n'est impossible.

  • Manu Key

    Moi, je dis toujours, la première étape, c'est de croire à l'impossible.

  • Saupi

    Exactement.

  • Manu Key

    Moi, tu sais, entraîner en NBA, c'est le must, mais pas seulement entraîner. Tu peux être assistant, tu peux faire partie d'un pôle, là-bas accompagner les équipes, accompagner les jeunes. Déjà, c'est d'aller voir là-bas qu'est-ce qui se passe, comment les gens se sentent.

  • Saupi

    Et tu as déjà été voir

  • Manu Key

    Non, jamais. Jamais J'ai même pas vu un match au State encore. Jamais Non, jamais. Tu vois Autant je suis un grand fan de basketball, fan de ce sport, et je pense que j'irai bientôt. Mais le fait d'aller aux États-Unis, voir comment ça se passe, rentrer dans les gymnases, discuter avec des gens, ça c'est déjà intéressant. Après, entraîner là-bas, déjà c'est un autre niveau. C'est vraiment de la connaissance. Il faut connaître vraiment les États-Unis. Tu parles anglais Je me débrouille de mieux en mieux. C'est mon but premier, d'apprendre, de cultiver la langue vraiment couramment. Donc, je me suis donné les moyens. Donc, je vais y apprendre et puis je vais réussir.

  • Saupi

    Tu lâches pas, toi.

  • Manu Key

    On essaie de pas lâcher. Si on lâche, voilà.

  • Saupi

    Est-ce que tu réécoutes tes sons C'est parce que tu n'aimes pas ta voix, mais tu as du... C'est quoi

  • Manu Key

    J'écoute des périodes, j'écoute les premiers albums, Manuky Eponyme, Manuscrit, certains titres, parce que j'aime beaucoup. Surtout quand c'est des prods de Mehdi. Mais je n'aime pas réécouter mes albums entièrement. J'essaie de faire des petits volets, comme ça, à gauche, à droite. Après, j'écoute vraiment, par contre, les albums de hip-hop français, je les écoute,

  • Saupi

    les anciens.

  • Manu Key

    J'écoute vraiment... I am, tu vois, l'école du micro d'argent. J'écoute Minister Hammer, 92, 95, 200. J'écoute quoi encore J'écoute pas mal d'albums d'Aklika, ça m'est arrivé d'écouter Aklika, le tout premier album. Ausha aussi, son album solo. J'écoute pas mal de trucs.

  • Saupi

    T'as besoin de ça T'as besoin de retourner en arrière

  • Manu Key

    Parce qu'il y avait des vrais textes, tu vois. J'écoute un album de Ken Aton aussi. J'écoute... J'écoute l'album des Deux Balles de Neg. Ça, c'est un bon album. Ça devient percutant dans l'énergie. Puis pareil,

  • Saupi

    tu les recoutes maintenant. C'est un peu de morceaux. Ils sont tous... Ça s'écoute bien, quoi. Ouais, c'est ça. Tu mets un peu de son, un peu de solo, ça renvoie, quoi. C'est pour dire qu'il y a plus de 30 ans, 20-30 ans, le son est toujours aussi bon. Après, moi, je parle comme un vieux con, mais j'ai du mal à écouter le rap. maintenant, j'ai besoin de me replonger en arrière. Je me suis arrêté dans les années 2000, peut-être 2004, 2005. Après, j'ai eu mal à écouter d'autres trucs. Parce que je trouve qu'il y a eu une baisse. Il y a eu moins de trucs. Et puis là, je ne peux pas avec l'autotune, par exemple. C'est un truc que je n'y arrive pas.

  • Manu Key

    D'accord.

  • Saupi

    Je ne sais pas. Mon oreille n'y arrive pas parce qu'habitué au veu son, au texte, je ne sais pas.

  • Manu Key

    je n'y arrive pas après quand les vieux albums nostalgiques en US donc c'est facile Inmatic l'album de Nas tu écoutes Black Home tu écoutes plein de trucs comme ça tu vois Mobb Deep les deux albums de Mobb Deep And I Life tu écoutes tous ces albums qui ont percuté dans les années 90-95 c'est facile à écouter sur YouTube et tu te replonges dedans. Non, non, c'est des choses qui nous marquent. Asteron, c'est des albums iconiques de la musique.

  • Saupi

    D'ailleurs, ça me fait penser, en France, on a quand même soi-disant une bonne culture de plein de choses. Et je trouve que la culture hip-hop n'est pas assez mise en avant. Et c'est pour ça que je reviens à Driver, qui lui fait un truc mental qui serait bien. C'est qu'il y a un endroit, un lieu où on puisse retrouver, j'en sais rien... Je dis une connerie, un musée ou un truc, mais qui a un truc vraiment... Parce que là, le hip-hop, il se transmet, on l'entend dans les podcasts, dans les vidéos, mais moi, je trouve qu'il manque. Je ne sais pas comment on peut faire. Il manque un lieu ou un endroit où on pourrait revoir des concerts, revoir, je ne sais pas...

  • Manu Key

    Après, ces lieux, c'est... Dans ce que tu dis, après, ces lieux, ça reste quand même... Des moments, on ne peut pas les faire tout le temps, ça peut pas être au quotidien. Je ne dis pas forcément hebdomadaire, mais une fois par mois, on pourrait se retrouver tous dans un lieu où il y a cette nostalgie de hip-hop, 90-2000, qui revient. ça serait un bon concept à développer.

  • Saupi

    Voilà, j'ai des idées, mais je ne sais pas découper. Tu vas développer,

  • Manu Key

    du coup. Ça serait de mettre deux DJs qui représentent les années 90-2000 et essayer de revenir à l'ancienne avec des bonbeurs, les trucs comme ça, passer des moments. Pas seulement le soir, tu vois, les gens pensent que les soirées, c'est les soirs, alors que les gens s'amusaient. C'était d'abord des après-midi, les gens s'amusaient. Ça serait ça, avec des open mics et tout, ça serait fabuleux.

  • Saupi

    Parce que voilà, il ne faut pas vous oublier, vous les acteurs du hip-hop, il faut... Je trouve qu'il manque quelque chose. On a plein de trucs, maintenant il y a plein d'outils, mais il manque un truc qui ferait que... Parce que moi j'ai redécouvert, j'ai revu un concert, comme je t'ai dit, avec Stomy, Papillon, je crois, il y avait Drive. Là je me suis dit, j'ai pris une claque. En plus j'avais un problème de jambe, donc j'ai tenu 4 heures sur une jambe.

  • Manu Key

    Non mais...

  • Saupi

    Non mais parce que je me suis fait opérer. Et donc du coup, un autre concert.

  • Manu Key

    C'est bien, c'est bien.

  • Saupi

    Je suis resté parce que j'étais... Alors je pouvais pas sauter ou bouger, mais j'ai...

  • Manu Key

    Non, c'est des bonnes vibes. Comme on dit, il fait barras. C'est que des bonnes vibes. Que des bonnes vibes. Les Stomys, c'est vraiment des mecs qu'on fédérait à travers le hip-hop, qui sont toujours là. Je trouve ça remarquable, tu vois. Driver, n'en parlons pas. Au-delà d'être un bon scripteur dans... Ouais. De hip-hop, c'est d'abord une belle personne. C'est quelqu'un qui est toujours souriant, qui connaît le hip-hop sur les bouts des doigts et puis il sait de quoi il parle. Quand il y a des mecs qui sont là à refaire des soirées comme ça et puis tu participes, tu peux être que souriant.

  • Saupi

    Voilà, puis nous, je pense que les gens ont besoin de se replonger un peu dans la nostalgie. Parce qu'ils aiment. Voilà, et peut-être qu'on a peut-être... C'est ce qu'il faut plus. Il faut qu'on vous voit plus. Mais c'est vrai, on vous voit... La chance avec les réseaux, c'est que maintenant, on peut vous voir. Il y a beaucoup d'anciens, il y a beaucoup de concerts d'anciens rappeurs. J'ai vu même Féfé, qui cartonne, Sayan.

  • Manu Key

    C'est ça.

  • Saupi

    Ça... Je t'en perds mes mots, tu vois.

  • Manu Key

    Ouais, c'est ça, c'est intéressant.

  • Saupi

    Ce qui serait bien, c'est que tu fasses quelque chose pour le hip-hop.

  • Manu Key

    Arrête. Non.

  • Saupi

    Ce que je voulais dire. T'as écrit des livres aussi. Ouais. T'en as écrit deux, et il me semble qu'il y en a un qui va sortir prochainement.

  • Manu Key

    Exactement, au mois de mai, il y en a un qui arrive doucement.

  • Saupi

    Ah.

  • Manu Key

    J'ai écrit un livre en 2020, qui a mis trois ans de construction. Ouais. Donc j'ai attaqué vraiment en 2017, comme ça. Un deuxième qui s'appelle Le meilleur pour tous, qui est sorti en 2022, en octobre 2022. 2023, pardon, qui parlait de ma reconversion à travers les diplômes, tout ça. Et puis, le troisième livre qui arrive le 13 mai, qui sera en précommande à partir du 28 mars, le jour de mon anniversaire.

  • Saupi

    Ben,

  • Manu Key

    écoute, on te le souhaite. C'est tout à fait un autre concept. Ça arrive, les gens seront assez au courant.

  • Saupi

    Ah, là, pour l'instant, on ne peut pas.

  • Manu Key

    Là, pour l'instant,

  • Saupi

    on ne peut pas. Tu m'impressionnes, donc je ne vais pas te penser. Non,

  • Manu Key

    c'est quelque chose de fun. C'est une chose de pensée, ça fait longtemps que je travaille dessus. Et puis, on va essayer de changer un peu les choses. D'accord. Donc,

  • Saupi

    ce n'est pas sur le hip-hop Non, pas du tout. Ce n'est pas sur le basket Ah non, non. Ok, c'est bon. Déjà, on a éliminé deux thèmes. Bon, il en reste pas mal, mais il y a un truc, c'est le 113. On va parler un peu du 113, parce que tu as quand même participé légèrement au succès d'un des plus... L'album le plus vendu en France, d'Europe. Et qu'on ne le voit plus, on ne le voit pas sur les plateformes de streaming. Alors que j'avais ouï dire qu'avec le documentaire qui allait sortir, il allait ressortir.

  • Manu Key

    Tonton Dubled est ressorti.

  • Saupi

    Oui, Tonton Dubled est ressorti.

  • Manu Key

    Et le prince de la ville, c'est en train de se mettre en forme, en train de s'arranger juridiquement. Ça va revenir quand ça va revenir.

  • Saupi

    Je pense que quand ça va revenir, ça va cartonner.

  • Manu Key

    J'espère, j'espère que ça va revenir. Au moment où il faudra, ça reviendra. Mais pour l'instant, c'est un album comme ça qui a été marquant pour la société, qui n'est pas sorti, que les jeunes peuvent découvrir. Ça serait bien qu'ils se retrouvent. Tu as des différentes plateformes, ça serait exceptionnel.

  • Saupi

    Parce que tu as quand même réalisé un peu l'album.Tu as participé.

  • Manu Key

    Ça fait partie des choses très exceptionnelles qu'on a faites. Prince de la Ville, beaucoup d'albums comme ça. Ça fait... Mais est-ce que... Je ne sais pas... tournée avec Idéal J, les princes de la ville, ça reste des moments marquants de l'histoire de l'hip-hop.

  • Saupi

    Est-ce que au moment où tu travailles dessus, est-ce que tu te dis que ça va être un...

  • Manu Key

    Non, on travaille avec le plaisir, mais on sent que tellement le plaisir et le travail sont associés, on se dit quand même qu'on a fait du bon boulot. Si il y a le travail sans le plaisir et le plaisir sans le travail, ça ne marche pas. Mais les deux sont associés à cette époque-là, on est à... à Blagnac, à côté de Toulouse. C'est l'été, il fait une quarantaine de grès dehors, il y a la canicule. Et nous, l'après-midi, on joue au football dehors, sur la pelouse. Et en fin d'après-midi, on va en studio pour poser. Avec un air d'été, il fait plus frais, 25 degrés le soir. Et il y a du son à fond. Il y a une surface qu'on n'a jamais connue, donc on est à l'aise. On enregistre en claquette, short. On est que nous, enfermés dans un studio parce qu'il n'y a pas tous les Parisiens. Donc pour empêcher un peu qu'on vienne nous perturber dans notre travail, on est vraiment livrés face à nous-mêmes. Donc on continue, on commence à développer une alchimie. Les musiques sont fortes, c'est des ovnis, c'est des choses qui ne sont jamais faites dans le hip-hop. Donc on se dit... Une fois qu'on a posé Ouais gros, Prince de la ville c'est fait un peu après Prince de la ville Une fois qu'on a posé Ouais gros, Jackpot on se dit Waouh, on a quand même le gros Simon de l'album et ça commence à sonner pas mal, ça risque de faire un petit truc. Et puis après, on se rend compte qu'on finit les featurings, chaque featuring avec Ausha, Doudou Masta, tout ça. On se dit Waouh, voilà Ça commence à ressembler vraiment à un album qui est inédit.

  • Saupi

    Oui, un peu, oui.

  • Manu Key

    Et surtout qui a marqué la jeunesse. Je pense que cet album a dit, quand ils ont eu les deux victoires de la musique dans les années 2000, cet album a dit à tous les jeunes, vous savez, le rap, c'est possible d'en faire, que tu sois d'un milieu aisé, que tu sois de noir, blanc, arabe, chinois. T'es jeune, lance-toi, fais du rap. Vas-y, regarde, nous, on a pu réussir. Quoi, tu peux réussir C'était la foudre après, tout le monde s'est lancé dedans.

  • Saupi

    Puis en plus, avec ça, c'est les années où il y a eu les bus d'Internet. Donc après, tu pouvais commencer à mettre un peu sur Internet tes sons. Avec l'arrivée de MySpace, si je me rappelle bien. Ça, c'était...

  • Manu Key

    C'était fou, 2005-2006, l'arrivée de MySpace. C'était les réseaux sociaux qui ont commencé à émerger, Facebook et tout. Là, c'était la folie.

  • Saupi

    Et là, n'importe qui pouvait diffuser son son. Parce qu'à l'époque, c'était... C'était ceux qui étaient vraiment dans le...

  • Manu Key

    Le stédé, le cédé, c'est totalement quoi.

  • Saupi

    Rof aussi. T'as participé aussi un petit peu à la...

  • Manu Key

    Ouais, la vie avant la mort.

  • Saupi

    Parle-moi un peu de ta rencontre avec lui.

  • Manu Key

    On s'est rencontrés très très très tôt aussi. J'ai su qu'il rappait, il voulait me faire entendre ses textes. Et puis après, moi j'ai trouvé qu'il avait quelque chose à part. dans l'énergie, dans ce qu'il avait, ce qu'il voulait démontrer. Et puis à partir de là, Mehdi a décidé de vouloir produire son premier Maxi. Donc on a dit OK, let's go. Et puis c'est comme ça après qu'on a pu faire... Il a sorti d'abord un premier album et puis après on est arrivé sur La Vie avant la Mort, qui était un album où il allait avoir un challenge. parce que c'était attendu, son retour était attendu. Donc on a décidé de partir sur des choses un peu improbables. Et voilà, le truc à payer, c'est plus grosse vente. Et puis pour lui, c'est bien.

  • Saupi

    Qu'est-ce que tu préfères entre la partie rappeur ou la partie réalisateur Est-ce que tu es totalement différent Est-ce qu'il y en a un où tu ne te sens plus à l'aise que l'autre Moi,

  • Manu Key

    je suis dans la création totalement. J'aimais bien rapper à une certaine période. J'aimais peut-être... pu se créer et réaliser. J'étais plus à l'aise dans la réal. Donc à un moment de rap, j'ai sorti quatre albums, tout ça. Et puis à un moment, je me suis dit, allez, la réal, c'est bien, ça me va bien, la création, développer des concepts, des thèmes, des trucs un peu inédits, surtout des choses qui sont... Moi, j'essaie de voir toujours le beau partout et que ce soit beau, que ce soit uni. J'ai toujours cherché à développer des concepts comme ça et surtout original.

  • Saupi

    Est-ce qu'il y en a un que t'as pas sorti, que t'aurais aimé sortir Un concept Est-ce que t'as un truc, t'as un petit regret Ou un projet que t'avais envie de faire, que t'as pas pu faire

  • Manu Key

    Musicalement, hein Musicalement Beaucoup

  • Saupi

    Il va me dire beaucoup

  • Manu Key

    Non, pas spécialement, non. Je pense que, voilà...

  • Saupi

    T'as fait tout ce que t'avais à faire.

  • Manu Key

    Ouais, j'avais des opportunités, je les ai saisies. Après, non, j'ai pas eu forcément de choses où je regrette, où j'aurais aimé faire. Non, c'était... On était voué à nous-mêmes, on allait où il y avait la bonne bouffe, on va dire. On avait l'opportunité des fois d'aller aux States, on y allait. On avait l'opportunité de poser sur des albums, on y allait parce qu'on aimait bien l'artiste, on aimait bien la vibe. Et voilà, on a fait des albums qui ont séduit, d'autres qui ont moins marché. Et puis c'est comme ça, quoi.

  • Saupi

    Est-ce que tu as vraiment un film qui te rend nostalgique

  • Manu Key

    La Fureur de Vaincre, Bruce Lee, Madden Bruce Lee. Ah oui, fan de Bruce Lee Bruce Lee, mais c'était une folie. Après, il y a plusieurs étapes et plusieurs personnages qui m'ont rendu fan fou. Et se dire, comment ils ont fait ça, Bruce Lee Tous les Bruce Lee. Tous L'Invincible, La Fureur de Vaincre, je ne sais plus les titres. Et après, tu as les belles mandos. L'As des As, tout ça. C'était une folie, ces films qu'on les regardait. Une fois, deux fois, trois fois. On se disait, mais comment ils font Après, t'as des films marrants comme La Chèvre, avec Pierre-Richard et Depardieu. C'était sensationnel, tu vois. J'étais amoureux aussi de Ventura, tu vois, bien avant. Le Ruffian, j'avais été le voir au cinéma. C'était quelque chose de... Dans le cinéma français, il y avait un truc qui avait été réalisé par... par Claude Zidi, les films comme ça qu'on voyait à la maison.

  • Saupi

    Les dialogues étaient énormes. Oui,

  • Manu Key

    les dialogues. Je pense à... Toi, viens chez moi, j'habite chez une copine, avec Gérard Jugnot. Tu vois ces films-là Ah oui Les Bourville, les vieux Bourville et les De Funès. Ça, c'est des films... Les dialogues, c'était fort, mais marrant. Ces films, ils étaient tellement marrants. Alors que De Funès, on m'a dit que De Funès, c'était tellement marrant, mais dans la vie, il n'était pas comme ça du tout, apparemment.

  • Saupi

    Oui, oui,

  • Manu Key

    apparemment. Il était très sec, très rigide. Et dans ses films, il était très... C'était marrant. C'est que toi, il me dit Ah non, non, mais laisse tomber la soupe aux choux, le cuistot. Non, c'était des films exceptionnels.

  • Saupi

    Je vois, c'est excellent parce que moi aussi, je suis un gros nostalgique des films des années 80, 90, que ce soit français ou américain. Est-ce que tu as une chanson Alors, hors hip-hop, parce qu'on ne va pas parler que hip-hop, mais est-ce qu'il y a une chanson qui te...

  • Manu Key

    Je pense que c'est une chanson nostalgique. Ma plus... Belle chanson, tu vois, quand je me sens mal. J'écoute, malheureusement, encore, on va citer, DJ Mehdi, qui a un show qui s'appelle Anything Impossible, dans son album qu'il a sorti, son premier album. Et sinon, j'écoute Overjoy de Stevie Wonder. C'est une très, très, très, très belle chanson d'amour et très, très puissante. Les mélodies, ce qu'il raconte dedans. Cramo il fait monter le morceau en puissance. Non, c'est des chansons vraiment qui m'apaisent quand je suis tranquille. Beaucoup de jazz, tu vois, beaucoup de jazz. Et après, c'est des chansons comme ça qui, à des moments particuliers, qui me remettent un mindset assez solide. Et des fois, c'est bien d'écouter du hip-hop, tout ça, et à un moment, on a besoin de calme. Mais en ce moment, j'ai beaucoup écouté l'album de Youssoupha. Je pense que c'est un album qu'il aurait dû faire bien longtemps avant. Il dit qu'il a l'apogée, qu'il essaie des nouveaux trucs, que c'est vraiment musical. Mais je pense que Youssoupha avait des moyens de développer ça avant. Mais je pense que c'est sa naturalité, le fait qu'il habite maintenant en Afrique, qui l'a amené à essayer des nouvelles saveurs, des nouvelles façons de s'exprimer aux gens. C'est un bel album, c'est un très bel album. J'aime beaucoup. J'essaie d'écouter. Je suis pressé de voir sur scène ce que ça va donner. Mais je le féliciterai parce que... C'est vraiment, tu sais, comme le titre, il l'appelle l'amour suprême. C'est vraiment des concepts que j'aime développer. Pourquoi amour suprême Parce qu'il dit que c'est beau tout ce qu'on vit aujourd'hui. Il faut le célébrer. Je trouve ça exceptionnel, ces paroles et tout. Et d'un mec comme Youssoupha, je trouve ça sensationnel.

  • Saupi

    J'écouterai. Est-ce qu'il y a un événement sportif qui te rend nostalgique Je pense que vu que tu es un sportif, tu t'en as à avoir plusieurs, mais est-ce que tu en as un ou deux en particulier qui te... Quand tu revois des photos ou des vidéos, tu te dis...

  • Manu Key

    J'ai été séduit vraiment par les Jeux Olympiques. Les derniers Les derniers d'il y a six mois en France.

  • Saupi

    Pareil.

  • Manu Key

    Donc en France, inattendu parce que 100 ans d'attente, c'est passé tout à tout. Et en France, on a les Jeux Olympiques, donc forcément beaucoup de médailles. pour la France, super bien représenté, aucun incident, contrairement à les on-dit, aucun incident. On a montré, on a pris sur ce qui s'est passé quatre ans avant au Japon, on a essayé de recalquer un peu dans la sécurité, comment ça allait se passer, et je pense que ça a été bien emmené, et surtout on a eu beaucoup de médailles, beaucoup de joie, beaucoup d'unité. Après, c'est quelque chose de magnifique pour le sport et pour la jeunesse, même pour les gens, les seniors, pour la population, pour les multiculturels, pour tout ce qui se passe à travers le monde. S'unifier comme ça, avoir des moments de sport pendant deux mois, je pense que c'est quelque chose qui a été... Moi, je félicite les gens qui ont organisé ça, et surtout les acteurs de ce sport, de tous les sports confondus. C'était vraiment un moment d'émotion. C'était un moment aussi, un moment de joie, tout simplement.

  • Saupi

    Ça a permis de mettre en valeur certains sports en France. Et puis, dès que certains sportifs, moi, je vois les frères Lebrun, là, ils carlottent. Et en plus, tu dirais, eux, bon, ils ont fait la médaille olympique. Mais les mecs, ils sont sur leur lancement.

  • Manu Key

    En fait, les frères Lebrun... Quand tu parles après de quelqu'un qui est déjà dans l'ancrage du sport comme Teddy Riner, ça permet aussi ces gens de se surpasser à un moment. On en parle des Jeux Olympiques, il y a une préparation à avoir et ça leur permet de se surpasser. On voit aussi l'équipe de France de basket qui était mal embarquée. Le fait qu'ils soient à Paris aux Jeux Olympiques et qu'ils se disent Eh, les mecs, on joue comme des nasses depuis trois matchs, mais là, on est chez nous. Ça n'arrive pas. pas tous les jours d'être aux Jeux Olympiques en France. Eh, on va lever la tête, voilà, on va sortir les doigts de le tirer pas, et on va pas manquer. Et là, tout le monde s'est surpassé. Il y a eu un amour collectif d'aller chercher quelque chose, quoi, si on veut dire. La transformation des athlètes à ce moment-là, mais c'est fou. Les frères Lebrun, s'il n'y a pas eu les Jeux Olympiques, peut-être, ils seraient enconnus aujourd'hui. Donc, la transformation, d'aller gagner, d'être plus fort que des nations qui ont déjà tout gagné. Et c'est ça, les Jeux olympiques, c'est ça qu'on veut voir.

  • Saupi

    En plus, on a eu des scénarios... Pas probable. Avec Teddy Riner, le truc qui défile sur son poids, c'est lui qui y va, c'était presque écrit. C'est un moment de joie,

  • Manu Key

    c'est un moment de dispassion, de pleurs, d'échecs, mais forcément, c'est pas un échec, parce que ça gagne derrière, mais ça aurait pu céder, mais ça gagne comme... Non, franchement, bravo, bravo.

  • Saupi

    Bah écoute, on est pas loin de la fin de l'émission, parce que je me suis fait un peu... les investisseurs qui nous poussent je me suis fait recaler en tout cas on va peut-être je te la posais quand même la question si t'avais la DeLorean pour remonter dans le temps à quelle période tu irais mais pas pour changer quelque chose juste pour y aller et pour voir ouais Manu Quand je te dis DeLorean, tu vois de quoi je parle. Ouais. Pour te voir le futur.

  • Manu Key

    Ouais. Petit, petit, petit. Parce que forcément, 8 ans, 10 ans, jusqu'à l'âge de 15 ans, c'est l'insouciance. C'est les moments où... On ne va pas dire qu'on s'amusait plus, parce qu'aujourd'hui, on s'amuse encore. Tu ne peux pas dénigrer ce qu'on fait aujourd'hui par rapport au passé. Mais c'était un moment d'insouciance où il y avait moins de difficultés à vivre. Et surtout, on s'amusait tous ensemble. Il y avait...

  • Saupi

    Ouais.

  • Manu Key

    Il n'y avait pas de couleur, en fait. C'est vraiment petit. On ne calculait pas la couleur, on ne calculait pas l'argent. On calculait simplement la météo. Il pleut chez nous. Et encore. Je fais des foot sous la pluie. Encore, on joue au basket jusqu'à des minuites avec la lampadaire. Et on joue au foot sous la pluie. Et à un moment, il faut aller rentrer parce qu'on est jeune. Il ne faut pas trop rester dans les rues. Et c'est vraiment cette insouciance qui nous marque à vie. On va dire que c'est... De 8 à 15 ans, je pense que c'est... Ma nostalgie est vraiment la plus belle à ce moment-là. Et puis forcément, après, ça t'apprend les épreuves de la vie. Quand tu passes les 16 ans jusqu'à la majorité, t'as un peu à chercher, un peu à droite, à gauche, qu'est-ce que tu vas faire dans ta vie. Puis moi, dans ma vie, ma vie, elle se développe qu'à partir de 30 ans, moi, finalement. Tu vois, je me suis cherché jusqu'à l'âge de 30 ans, à l'âge où j'ai eu ma fille, à l'âge où le... hip-hop commence à payer pour moi. C'est vraiment ça. Et avant, c'était que de l'entraide, c'était que de l'amusement, c'était que essayer, essayer, essayer, de faire, de faire, de faire. Et à 30 ans, on commence à trouver, ah, ça paye un peu, on va s'accrocher à ça. Et puis, ça a commencé à se développer. Et puis, on se réjouit d'avoir un contemban qui est associé à la musique, déclaré à la SACEM, comme prendre une salle de bain, sa propre maison, et c'est là qu'on est content de tous ces développements. Ça nous a nourris, toi, toutes ces années. Je pense que la nostalgie propre, c'est de 8 à 15 ans. Et puis, moi, 8 ans, c'est quand je regarde mes grands-frères à la maison sauter sur... Parce que l'Espagne était trop fort avec l'Argentine à l'époque. Coupe du Monde 78, 82, je les ai vécues avec mes frères. Après, il y a eu 90, Italie... l'affaire Maradona, tout ça, c'est des trucs qui te marquent, qui restent à vie. On parlait de Pelé très jeune, mais je ne savais pas c'était qui. Et Pelé, après, dans les années 2000, là, c'est lui. Et puis voilà, c'est des choses qui te marquent. Et puis, on vit pour ces choses-là. Et puis, je pense qu'il faut rester positif tout au long de sa vie, parce qu'on est amené à... À se nourrir de pelle bien une chose, et puis ces choses-là, il faudra les transmettre à différentes personnes, les gens qu'on aime, les gens qui nous accompagnent, les gens qu'on a besoin. Et puis finalement, après, on partira à vide, comme il dit, tout simplement, comme dit Nart. c'est die empty, mourir vide. Parce qu'on ne peut pas garder les choses à nous, il faut les léguer à différentes personnes. Voilà.

  • Saupi

    Alors j'ai l'habitude de poser une question à la fin, pour m'inviter. C'est une question, t'as le droit de dire oui, t'as le droit de dire non, mais c'est oui ou non. C'est pas peut-être. Manu, acceptes-tu d'être mon ami

  • Manu Key

    Bah oui, y'a pas de soucis. C'est la nuit du monde. Il n'y a pas de souci, positif.

  • Saupi

    Merci Manu.

  • Manu Key

    Merci à toi.

  • Saupi

    Merci d'être venu.

  • Manu Key

    Merci.

  • Saupi

    C'était un plaisir, un honneur. Franchement, je suis super content. J'espère que ça a été...

  • Manu Key

    Les questions étaient super. Ça enrichit encore.

  • Saupi

    Même sur un lien de question à la fin.

  • Manu Key

    Essaye de répondre du mieux possible. Et voilà.

  • Saupi

    Merci beaucoup.

  • Manu Key

    Merci. A bientôt. Salut. Ciao.

  • Saupi

    Et puis n'oubliez pas de vous abonner. Salut.

  • Manu Key

    Abonnez-vous les Thaïlandais. Voilà.

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