- Speaker #0
Bonjour, aujourd'hui on se penche sur des règles assez importantes qui ont changé en France. Ça concerne la prescription de certains médicaments antidouleurs et antituïsifs.
- Speaker #1
Oui bonjour, ceux qui contiennent du tramadol, de la codéine ou de la dihydrocodéine. C'est bien ça ?
- Speaker #0
Exactement. Pour cette discussion, on s'appuie sur des documents officiels, des listes de médicaments, des infos réglementaires de Medispar.
- Speaker #1
La base de données publiques.
- Speaker #0
Oui, voilà. et aussi du site de l'Ordre national des pharmaciens. L'idée, c'est vraiment de clarifier ces nouvelles règles qui sont effectives depuis le 1er mars 2025.
- Speaker #1
Comprendre pourquoi elles sont là et est-ce que ça change concrètement en fait ?
- Speaker #0
C'est ça. Alors, entrons dans le vif du sujet. Qu'est-ce qui a vraiment changé précisément depuis ce 1er mars ?
- Speaker #1
Alors, il y a deux évolutions majeures. D'abord, et c'est important, l'obligation d'utiliser une ordonnance sécurisée pour prescrire ces substances.
- Speaker #0
Ah oui !
- Speaker #1
Et deuxièmement, la durée maximale de prescription. Pour la codéine et la didrocodéine, c'est maintenant limité à 12 semaines.
- Speaker #0
12 semaines, comme pour le tramadol en fait. Ça existait déjà pour lui, non ?
- Speaker #1
Exactement, ça s'aligne sur la règle qui était déjà en place pour le tramadol depuis 2020. Donc maintenant, c'est 12 semaines pour les trois.
- Speaker #0
D'accord. Et cette ordonnance sécurisée, c'est quoi exactement ? C'est un papier spécial ou ça peut être électronique aussi ?
- Speaker #1
Les deux sont possibles. Soit c'est une ordonnance papier, mais spécifique, infalsifiable, avec des filigranes et tout ça. Soit ça peut être une e-prescription, donc électronique, mais elle doit être validée via les téléservices de l'assurance maladie. On la reconnaît avec un QR code en général.
- Speaker #0
D'accord. Et il y a des détails importants à mentionner dessus ?
- Speaker #1
Oui, et c'est crucial. Le dosage, la posologie, c'est-à-dire comment prendre le médicament, combien de fois par jour, quelle quantité. et la durée totale du traitement. Tout ça doit être écrit en toutes lettres.
- Speaker #0
En toutes lettres ? Ah oui, c'est plus contraignant.
- Speaker #1
C'est beaucoup plus précis, oui.
- Speaker #0
Et ça, ça s'applique à tous les produits qui contiennent ces molécules ? Même s'ils sont mélangés avec autre chose, genre du paracétamol ?
- Speaker #1
Tout à fait. Que la substance soit seule, comme du tramadol simple, ou qu'elle soit associée.
- Speaker #0
Donc par exemple ?
- Speaker #1
Comme codoliprane, dafalgan-codéine, ou même codéine ibuprofène, comme antaren-codéine.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et ça inclut aussi la dihydrocodéine, qu'on trouve dans le dicodin LP. Donc oui, ça couvre un large spectre. Comprimés, gélules, solutions buvables, sirops comme Euphone Sirop, la liste est longue.
- Speaker #0
Ah oui, c'est très large, effectivement. Alors, la question qui vient tout de suite, c'est pourquoi ? Pourquoi ce tour de vis, maintenant ?
- Speaker #1
La raison principale, c'est que malgré les mesures précédentes, il y a toujours un problème de mésusage.
- Speaker #0
Le mésusage, c'est-à-dire ?
- Speaker #1
C'est-à-dire l'abus, la dépendance, parfois les surdosages, et aussi un problème de fraude avec des ordonnances falsifiées qui circulent.
- Speaker #0
Je vois.
- Speaker #1
Les autorités ont vu que, bon, rendre la codéine uniquement sur ordonnance en 2017 ou limiter le tramadol à 12 semaines en 2020, ça n'a pas suffi pour vraiment endiguer ces risques.
- Speaker #0
D'accord. Donc c'est une étape supplémentaire pour renforcer le contrôle.
- Speaker #1
C'est ça. C'est une question de santé publique pour essayer de trouver le bon équilibre.
- Speaker #0
C'est clair. Et alors, concrètement ? pour quelqu'un qui a besoin de ces traitements ? Qu'est-ce que ça change au quotidien ? Et, question importante, si on avait une ordonnance d'avant le 1er mars ?
- Speaker #1
Très bonne question. Alors, si une ordonnance a été faite avant le 1er mars 2025, elle reste valable comme avant jusqu'à sa date de fin. Pas de souci là-dessus.
- Speaker #0
Ok, ça c'est rassurant pour la transition. Oui.
- Speaker #1
Par contre, pour toute nouvelle prescription ou un renouvellement fait depuis le 1er mars, là, il faut obligatoirement l'ordonnance sécurisée et respecter la limite des 12 semaines. Il y a eu une toute petite période de tolérance en mars pour les ordonnances non sécurisées, mais bon, ça s'est fini depuis le 1er avril.
- Speaker #0
Et autre chose, le renouvellement par le pharmacien ? Ah,
- Speaker #1
point important aussi. Le renouvellement exceptionnel quand l'ordonnance est périmée, que le pharmacien pouvait parfois faire pour dépanner, eh bien ce n'est plus possible pour ces médicaments-là. C'est interdit.
- Speaker #0
Ok, donc plus de flexibilité de ce côté-là.
- Speaker #1
Et pour les pharmaciens, justement, il y a d'autres consignes particulières quand ils délivrent ces médicaments. Oui,
- Speaker #0
bien sûr. Leurs obligations sont aussi un peu renforcées. Ils doivent noter tous les détails de la dispensation, qui a prescrit le patient, la date, la quantité.
- Speaker #1
Le traceur habituel, mais peut-être plus strict, disons qu'il est réaffirmé, ils doivent apposer leur cachet en numéro d'enregistrement. S'ils donnent un générique à la place du médicament de marque, ils doivent bien l'écrire sur l'ordonnance. Logique. Et un autre point, ils sont tenus de délivrer le plus petit conditionnement. possible qui correspond à la durée prescrite. L'idée, c'est d'éviter que les gens accumulent des boîtes chez eux.
- Speaker #0
D'accord. Pour limiter le risque de stockage et de potentiel mésusage, j'imagine.
- Speaker #1
Exactement. Bon,
- Speaker #0
si on résume, l'essentiel à retenir, Contrôle renforcé avec l'ordonnance sécurisée et durée limitée à 12 semaines pour le tramadol, la codéine, la dihydrocodéine. Tout ça pour lutter contre le mésusage et les risques associés. Et c'est en place depuis le 1er mars 2025.
- Speaker #1
C'est tout à fait ça. On cherche un meilleur équilibre entre garantir l'accès quand c'est nécessaire, que ce soit pour la douleur ou la toux, et puis réduire les risques pour la santé publique liée à ces opioïdes.
- Speaker #0
C'est un équilibre délicat, c'est sûr. Et pour finir... petite piste de réflexion que nos sources mentionnent. L'ANSM, l'agence du médicament, envisagerait d'ajouter des avertissements directement sur les boîtes de ces médicaments. Des mentions plus claires sur les risques de dépendance, de surdosage.
- Speaker #1
Ah oui, ce serait une mesure de plus pour sensibiliser directement le patient au moment où il prend sa boîte.
- Speaker #0
Exactement. Ça pourrait peut-être changer un peu la perception et l'utilisation de ces traitements. Qui sait, c'est une piste à suivre.
- Speaker #1
Absolument. C'est une affaire à suivre.