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Science en lumière

Nouvel épisode du 02/07 00:20

Nouvel épisode du 02/07 00:20

07min |01/07/2025|

7

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07min |01/07/2025|

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Description

🎙 Adhésion aux compléments nutritionnels oraux : dépasser la simple prescription

Dans cet épisode de Science en lumière, nous explorons un sujet central en nutrition clinique : l’adhésion aux SNO (suppléments nutritionnels oraux) chez les patients adultes dénutris.

À partir d’une revue systématique de 171 études menée par Lil Geberg et publiée en 2024, nos intervenants analysent 59 facteurs d’adhésion identifiés dans cinq dimensions clés définies par l’OMS : le patient, la maladie, le traitement, les facteurs sociaux et le système de santé.

Ce podcast met en lumière une réalité essentielle : l’observance ne dépend pas uniquement du patient. Le goût, la forme galénique, l’organisation des soins, l’éducation nutritionnelle et même la coordination hôpital-domicile jouent un rôle crucial.

Un épisode indispensable pour tous les professionnels de santé concernés par la nutrition, les soins de support, et l'amélioration de la prise en charge globale des patients.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, aujourd'hui on va creuser un peu la question des compléments nutritionnels oraux, les SNO. Ils sont souvent prescrits, essentiels même, pour les patients dénutris, mais voilà, leur efficacité ça dépend d'une chose simple, est-ce qu'ils sont vraiment pris comme il faut ? On sait vraiment où on en est sur l'adhésion.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça la question centrale. Et pour y voir plus clair, on a une super base, une revue systématique vraiment complète, toute récente, publiée en octobre 2024. C'est Lil Geberg et son équipe qui ont épluché, tenez-vous bien, 171 études depuis l'an 2000. Des essais cliniques, des études qualitatives, un peu de tout.

  • Speaker #0

    D'accord, 171 études, c'est énorme. Et notre objectif ici, c'est quoi ? C'est de démêler un peu tout ça ? Identifier ce qui, concrètement, aide les patients adultes dénutris à prendre ces SNO, et ce qui, au contraire, les freine. Comprendre les vrais enjeux de l'adhésion, en somme.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Pour structurer cette analyse, la revue utilise un cadre assez connu, les cinq dimensions de l'adhésion définies par l'OMS. On parle des facteurs liés au patient lui-même, à sa maladie, les facteurs socio-économiques, ceux liés au traitement, et enfin ceux liés à l'équipe ou au système de santé.

  • Speaker #0

    Très bien, alors allons-y. Qu'est-ce qui ressort principalement de cette méta-analyse ? Les grandes lignes.

  • Speaker #1

    Le premier chiffre qui frappe, c'est 59. 59 facteurs différents, obstacles et facilitateurs mélangés, répartis dans ces 5 dimensions. C'est dire la complexité du truc.

  • Speaker #0

    59, d'accord. Et est-ce qu'il y a des pôles qui ressortent plus que d'autres ?

  • Speaker #1

    Ah oui, et c'est très intéressant. La grande majorité de ces facteurs se trouvent dans 2 dimensions, liées au traitement et liées à l'équipe ou au système de santé. Ah,

  • Speaker #0

    d'accord. Donc pas seulement sur le patient.

  • Speaker #1

    Exactement. Ça suggère fortement que l'adhésion... Ce n'est pas juste une affaire de bonne volonté du patient. Ça dépend énormément du produit lui-même et de comment les soins sont organisés autour.

  • Speaker #0

    Ça change un peu la perspective habituelle où on a tendance à pointer le patient du doigt, non ?

  • Speaker #1

    Et surtout, ça veut dire qu'on peut agir.

  • Speaker #0

    Précisément. Beaucoup de ces facteurs sont modifiables. Si on prend les obstacles liés au traitement, par exemple, on retrouve les classiques. Le goût, la texture jugée désagréable, les effets secondaires, nausées, ballonnements, la sensation d'être trop plein après, le volume à boire qui peut être important.

  • Speaker #1

    Oui, on imagine bien. Quand on est malade, se forcer à avaler un truc pas bon ou qui rend pas trac, ça doit être pénible au quotidien. Tout à fait. Et à l'inverse, qu'est-ce qui aide ? Un bon goût, évidemment, une bonne tolérance, un petit volume, une formule concentrée en énergie, un format pratique, prêt à l'emploi. Ou même des astuces simples. comme servir frais ou mélanger le SNO à autre chose.

  • Speaker #0

    Et pour le côté socio-économique ? J'imagine que le coût, ça joue ?

  • Speaker #1

    Énormément. Si ce n'est pas remboursé, le coût peut être un obstacle majeur. Le manque de soutien de l'entourage aussi. Inversement, la gratuité ou le remboursement et le soutien familial ou amical, ça aide beaucoup.

  • Speaker #0

    D'accord. Et vous disiez que le système de santé et l'équipe soignante, c'est un pôle vraiment important. Comment ça se manifeste concrètement ?

  • Speaker #1

    L'impact est vraiment considérable. Par exemple, un manque d'informations claires, données aux patients sur pourquoi ils prennent ça, à quoi ça sert. Ou alors une attitude un peu ambiguë des soignants, qui n'ont pas l'air eux-mêmes convaincus de l'utilité. Ou encore, des routines à l'hôpital qui ne facilitent pas la prise, genre les essais no distribués à des moments pas pratiques.

  • Speaker #0

    La communication entre services aussi, ça peut coincer.

  • Speaker #1

    Oui, une mauvaise coordination entre l'hôpital et le domicile, par exemple. Tout ça, ce sont des freins bien réels identifiés dans les études.

  • Speaker #0

    Et les facilitateurs, côté soignants, qu'est-ce qui marche ?

  • Speaker #1

    Tout ce qui montre un investissement de l'équipe, une bonne éducation nutritionnelle, expliquer les bénéfices, encourager le patient, intégrer la prise des SNO dans les routines de soins, comme la tournée des médicaments, assurer un suivi régulier et surtout une approche personnalisée.

  • Speaker #0

    Personnalisée, c'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    Laisser le patient choisir les saveurs qu'il préfère, adapter le type de SNO à ses besoins, à ses tolérances, montrer qu'on prend en compte ses préférences et ses difficultés. Ça, c'est clé.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Il y a aussi les facteurs liés au patient lui-même. On ne peut pas les ignorer. La motivation, tout ça ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Une faible motivation, la perception que les SNO, ce n'est pas si important que ça, ou des idées un peu fausses sur la nutrition, ou même l'incompatibilité avec le mode de vie, ça peut bloquer. À l'inverse, une forte motivation, comprendre l'importance, parfois ça aide de présenter le SNO comme un médicament, ça lui donne plus de poids. Et surtout, constater soi-même des bénéfices sur sa santé. Ça motive énormément.

  • Speaker #0

    Et la maladie elle-même dans tout ça ? Sa gravité ? L'autonomie du patient ? Les effets des autres traitements, comme la chimio ?

  • Speaker #1

    Oui, ça joue aussi, évidemment. La gravité de la maladie, le manque d'autonomie, les effets secondaires d'autres thérapies, tout ça peut compliquer la prise. L'étude note d'ailleurs que les résultats sont parfois un peu... complexes sur ce point. Pas toujours univoques.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est vraiment multifactoriel. Mais alors, une chose m'interpelle. Vous avez dit 59 facteurs identifiés. Mais est-ce qu'on a des preuves solides pour agir sur chacun d'eux ?

  • Speaker #1

    C'est le point faible. Sur ces 59 facteurs, seuls 13 ont été spécifiquement étudiés dans des essais contrôlés randomisés, les fameuses ECR.

  • Speaker #0

    13 sur 59 ? Ça veut dire que pour une grande partie de ces pistes potentielles, on manque de preuves robustes issues des études les plus fiables.

  • Speaker #1

    Exactement. On a beaucoup d'observations, d'études qualitatives qui sont très utiles pour identifier les problèmes et les facilitateurs. Mais pour prouver qu'une intervention spécifique marche vraiment, pour améliorer l'adhésion, il faudrait plus d'ECR ciblés. C'est un vrai manque dans la recherche.

  • Speaker #0

    Donc, la grande conclusion de cette revue, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    C'est que l'adhésion au SNO est un phénomène complexe, vraiment multifactoriel. Il faut arrêter de chercher un seul coupable, que ce soit le patient ou le produit. Il faut une approche globale, audistique, qui prend en compte toutes ces dimensions.

  • Speaker #0

    En résumé, prescrire, ça ne suffit pas. L'équation est bien plus large. Elle intègre le produit, le patient, son environnement social et économique, mais aussi, et c'est peut-être le point clé, l'organisation et l'implication du système de santé.

  • Speaker #1

    C'est tout à fait ça. Le message principal, c'est qu'il faut maintenant développer et surtout tester sérieusement des stratégies pour améliorer l'adhésion en se basant sur ces facteurs identifiés. Et les tester avec des méthodes solides.

  • Speaker #0

    Et ça nous amène à une réflexion finale, peut-être ? Si l'adhésion est cette toile complexe tissée entre le produit, le patient, le système de soins, le contexte social, comment on fait concrètement pour que ça marche mieux ?

  • Speaker #1

    C'est tout le défi, oui. Comment les systèmes de santé peuvent-ils mieux intégrer cette expérience vécue par les patients, aller au-delà de la simple prescription et rendre ces acénaux vraiment efficaces en pratique ? Peut-être qu'il faut repenser fondamentalement la manière dont toutes ces dimensions interagissent au quotidien dans la clinique de tous les jours. Mieux coordonner, mieux écouter, mieux personnaliser, c'est sans doute par là qu'il faut chercher.

Description

🎙 Adhésion aux compléments nutritionnels oraux : dépasser la simple prescription

Dans cet épisode de Science en lumière, nous explorons un sujet central en nutrition clinique : l’adhésion aux SNO (suppléments nutritionnels oraux) chez les patients adultes dénutris.

À partir d’une revue systématique de 171 études menée par Lil Geberg et publiée en 2024, nos intervenants analysent 59 facteurs d’adhésion identifiés dans cinq dimensions clés définies par l’OMS : le patient, la maladie, le traitement, les facteurs sociaux et le système de santé.

Ce podcast met en lumière une réalité essentielle : l’observance ne dépend pas uniquement du patient. Le goût, la forme galénique, l’organisation des soins, l’éducation nutritionnelle et même la coordination hôpital-domicile jouent un rôle crucial.

Un épisode indispensable pour tous les professionnels de santé concernés par la nutrition, les soins de support, et l'amélioration de la prise en charge globale des patients.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, aujourd'hui on va creuser un peu la question des compléments nutritionnels oraux, les SNO. Ils sont souvent prescrits, essentiels même, pour les patients dénutris, mais voilà, leur efficacité ça dépend d'une chose simple, est-ce qu'ils sont vraiment pris comme il faut ? On sait vraiment où on en est sur l'adhésion.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça la question centrale. Et pour y voir plus clair, on a une super base, une revue systématique vraiment complète, toute récente, publiée en octobre 2024. C'est Lil Geberg et son équipe qui ont épluché, tenez-vous bien, 171 études depuis l'an 2000. Des essais cliniques, des études qualitatives, un peu de tout.

  • Speaker #0

    D'accord, 171 études, c'est énorme. Et notre objectif ici, c'est quoi ? C'est de démêler un peu tout ça ? Identifier ce qui, concrètement, aide les patients adultes dénutris à prendre ces SNO, et ce qui, au contraire, les freine. Comprendre les vrais enjeux de l'adhésion, en somme.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Pour structurer cette analyse, la revue utilise un cadre assez connu, les cinq dimensions de l'adhésion définies par l'OMS. On parle des facteurs liés au patient lui-même, à sa maladie, les facteurs socio-économiques, ceux liés au traitement, et enfin ceux liés à l'équipe ou au système de santé.

  • Speaker #0

    Très bien, alors allons-y. Qu'est-ce qui ressort principalement de cette méta-analyse ? Les grandes lignes.

  • Speaker #1

    Le premier chiffre qui frappe, c'est 59. 59 facteurs différents, obstacles et facilitateurs mélangés, répartis dans ces 5 dimensions. C'est dire la complexité du truc.

  • Speaker #0

    59, d'accord. Et est-ce qu'il y a des pôles qui ressortent plus que d'autres ?

  • Speaker #1

    Ah oui, et c'est très intéressant. La grande majorité de ces facteurs se trouvent dans 2 dimensions, liées au traitement et liées à l'équipe ou au système de santé. Ah,

  • Speaker #0

    d'accord. Donc pas seulement sur le patient.

  • Speaker #1

    Exactement. Ça suggère fortement que l'adhésion... Ce n'est pas juste une affaire de bonne volonté du patient. Ça dépend énormément du produit lui-même et de comment les soins sont organisés autour.

  • Speaker #0

    Ça change un peu la perspective habituelle où on a tendance à pointer le patient du doigt, non ?

  • Speaker #1

    Et surtout, ça veut dire qu'on peut agir.

  • Speaker #0

    Précisément. Beaucoup de ces facteurs sont modifiables. Si on prend les obstacles liés au traitement, par exemple, on retrouve les classiques. Le goût, la texture jugée désagréable, les effets secondaires, nausées, ballonnements, la sensation d'être trop plein après, le volume à boire qui peut être important.

  • Speaker #1

    Oui, on imagine bien. Quand on est malade, se forcer à avaler un truc pas bon ou qui rend pas trac, ça doit être pénible au quotidien. Tout à fait. Et à l'inverse, qu'est-ce qui aide ? Un bon goût, évidemment, une bonne tolérance, un petit volume, une formule concentrée en énergie, un format pratique, prêt à l'emploi. Ou même des astuces simples. comme servir frais ou mélanger le SNO à autre chose.

  • Speaker #0

    Et pour le côté socio-économique ? J'imagine que le coût, ça joue ?

  • Speaker #1

    Énormément. Si ce n'est pas remboursé, le coût peut être un obstacle majeur. Le manque de soutien de l'entourage aussi. Inversement, la gratuité ou le remboursement et le soutien familial ou amical, ça aide beaucoup.

  • Speaker #0

    D'accord. Et vous disiez que le système de santé et l'équipe soignante, c'est un pôle vraiment important. Comment ça se manifeste concrètement ?

  • Speaker #1

    L'impact est vraiment considérable. Par exemple, un manque d'informations claires, données aux patients sur pourquoi ils prennent ça, à quoi ça sert. Ou alors une attitude un peu ambiguë des soignants, qui n'ont pas l'air eux-mêmes convaincus de l'utilité. Ou encore, des routines à l'hôpital qui ne facilitent pas la prise, genre les essais no distribués à des moments pas pratiques.

  • Speaker #0

    La communication entre services aussi, ça peut coincer.

  • Speaker #1

    Oui, une mauvaise coordination entre l'hôpital et le domicile, par exemple. Tout ça, ce sont des freins bien réels identifiés dans les études.

  • Speaker #0

    Et les facilitateurs, côté soignants, qu'est-ce qui marche ?

  • Speaker #1

    Tout ce qui montre un investissement de l'équipe, une bonne éducation nutritionnelle, expliquer les bénéfices, encourager le patient, intégrer la prise des SNO dans les routines de soins, comme la tournée des médicaments, assurer un suivi régulier et surtout une approche personnalisée.

  • Speaker #0

    Personnalisée, c'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    Laisser le patient choisir les saveurs qu'il préfère, adapter le type de SNO à ses besoins, à ses tolérances, montrer qu'on prend en compte ses préférences et ses difficultés. Ça, c'est clé.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Il y a aussi les facteurs liés au patient lui-même. On ne peut pas les ignorer. La motivation, tout ça ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Une faible motivation, la perception que les SNO, ce n'est pas si important que ça, ou des idées un peu fausses sur la nutrition, ou même l'incompatibilité avec le mode de vie, ça peut bloquer. À l'inverse, une forte motivation, comprendre l'importance, parfois ça aide de présenter le SNO comme un médicament, ça lui donne plus de poids. Et surtout, constater soi-même des bénéfices sur sa santé. Ça motive énormément.

  • Speaker #0

    Et la maladie elle-même dans tout ça ? Sa gravité ? L'autonomie du patient ? Les effets des autres traitements, comme la chimio ?

  • Speaker #1

    Oui, ça joue aussi, évidemment. La gravité de la maladie, le manque d'autonomie, les effets secondaires d'autres thérapies, tout ça peut compliquer la prise. L'étude note d'ailleurs que les résultats sont parfois un peu... complexes sur ce point. Pas toujours univoques.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est vraiment multifactoriel. Mais alors, une chose m'interpelle. Vous avez dit 59 facteurs identifiés. Mais est-ce qu'on a des preuves solides pour agir sur chacun d'eux ?

  • Speaker #1

    C'est le point faible. Sur ces 59 facteurs, seuls 13 ont été spécifiquement étudiés dans des essais contrôlés randomisés, les fameuses ECR.

  • Speaker #0

    13 sur 59 ? Ça veut dire que pour une grande partie de ces pistes potentielles, on manque de preuves robustes issues des études les plus fiables.

  • Speaker #1

    Exactement. On a beaucoup d'observations, d'études qualitatives qui sont très utiles pour identifier les problèmes et les facilitateurs. Mais pour prouver qu'une intervention spécifique marche vraiment, pour améliorer l'adhésion, il faudrait plus d'ECR ciblés. C'est un vrai manque dans la recherche.

  • Speaker #0

    Donc, la grande conclusion de cette revue, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    C'est que l'adhésion au SNO est un phénomène complexe, vraiment multifactoriel. Il faut arrêter de chercher un seul coupable, que ce soit le patient ou le produit. Il faut une approche globale, audistique, qui prend en compte toutes ces dimensions.

  • Speaker #0

    En résumé, prescrire, ça ne suffit pas. L'équation est bien plus large. Elle intègre le produit, le patient, son environnement social et économique, mais aussi, et c'est peut-être le point clé, l'organisation et l'implication du système de santé.

  • Speaker #1

    C'est tout à fait ça. Le message principal, c'est qu'il faut maintenant développer et surtout tester sérieusement des stratégies pour améliorer l'adhésion en se basant sur ces facteurs identifiés. Et les tester avec des méthodes solides.

  • Speaker #0

    Et ça nous amène à une réflexion finale, peut-être ? Si l'adhésion est cette toile complexe tissée entre le produit, le patient, le système de soins, le contexte social, comment on fait concrètement pour que ça marche mieux ?

  • Speaker #1

    C'est tout le défi, oui. Comment les systèmes de santé peuvent-ils mieux intégrer cette expérience vécue par les patients, aller au-delà de la simple prescription et rendre ces acénaux vraiment efficaces en pratique ? Peut-être qu'il faut repenser fondamentalement la manière dont toutes ces dimensions interagissent au quotidien dans la clinique de tous les jours. Mieux coordonner, mieux écouter, mieux personnaliser, c'est sans doute par là qu'il faut chercher.

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Dans cet épisode de Science en lumière, nous explorons un sujet central en nutrition clinique : l’adhésion aux SNO (suppléments nutritionnels oraux) chez les patients adultes dénutris.

À partir d’une revue systématique de 171 études menée par Lil Geberg et publiée en 2024, nos intervenants analysent 59 facteurs d’adhésion identifiés dans cinq dimensions clés définies par l’OMS : le patient, la maladie, le traitement, les facteurs sociaux et le système de santé.

Ce podcast met en lumière une réalité essentielle : l’observance ne dépend pas uniquement du patient. Le goût, la forme galénique, l’organisation des soins, l’éducation nutritionnelle et même la coordination hôpital-domicile jouent un rôle crucial.

Un épisode indispensable pour tous les professionnels de santé concernés par la nutrition, les soins de support, et l'amélioration de la prise en charge globale des patients.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, aujourd'hui on va creuser un peu la question des compléments nutritionnels oraux, les SNO. Ils sont souvent prescrits, essentiels même, pour les patients dénutris, mais voilà, leur efficacité ça dépend d'une chose simple, est-ce qu'ils sont vraiment pris comme il faut ? On sait vraiment où on en est sur l'adhésion.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça la question centrale. Et pour y voir plus clair, on a une super base, une revue systématique vraiment complète, toute récente, publiée en octobre 2024. C'est Lil Geberg et son équipe qui ont épluché, tenez-vous bien, 171 études depuis l'an 2000. Des essais cliniques, des études qualitatives, un peu de tout.

  • Speaker #0

    D'accord, 171 études, c'est énorme. Et notre objectif ici, c'est quoi ? C'est de démêler un peu tout ça ? Identifier ce qui, concrètement, aide les patients adultes dénutris à prendre ces SNO, et ce qui, au contraire, les freine. Comprendre les vrais enjeux de l'adhésion, en somme.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Pour structurer cette analyse, la revue utilise un cadre assez connu, les cinq dimensions de l'adhésion définies par l'OMS. On parle des facteurs liés au patient lui-même, à sa maladie, les facteurs socio-économiques, ceux liés au traitement, et enfin ceux liés à l'équipe ou au système de santé.

  • Speaker #0

    Très bien, alors allons-y. Qu'est-ce qui ressort principalement de cette méta-analyse ? Les grandes lignes.

  • Speaker #1

    Le premier chiffre qui frappe, c'est 59. 59 facteurs différents, obstacles et facilitateurs mélangés, répartis dans ces 5 dimensions. C'est dire la complexité du truc.

  • Speaker #0

    59, d'accord. Et est-ce qu'il y a des pôles qui ressortent plus que d'autres ?

  • Speaker #1

    Ah oui, et c'est très intéressant. La grande majorité de ces facteurs se trouvent dans 2 dimensions, liées au traitement et liées à l'équipe ou au système de santé. Ah,

  • Speaker #0

    d'accord. Donc pas seulement sur le patient.

  • Speaker #1

    Exactement. Ça suggère fortement que l'adhésion... Ce n'est pas juste une affaire de bonne volonté du patient. Ça dépend énormément du produit lui-même et de comment les soins sont organisés autour.

  • Speaker #0

    Ça change un peu la perspective habituelle où on a tendance à pointer le patient du doigt, non ?

  • Speaker #1

    Et surtout, ça veut dire qu'on peut agir.

  • Speaker #0

    Précisément. Beaucoup de ces facteurs sont modifiables. Si on prend les obstacles liés au traitement, par exemple, on retrouve les classiques. Le goût, la texture jugée désagréable, les effets secondaires, nausées, ballonnements, la sensation d'être trop plein après, le volume à boire qui peut être important.

  • Speaker #1

    Oui, on imagine bien. Quand on est malade, se forcer à avaler un truc pas bon ou qui rend pas trac, ça doit être pénible au quotidien. Tout à fait. Et à l'inverse, qu'est-ce qui aide ? Un bon goût, évidemment, une bonne tolérance, un petit volume, une formule concentrée en énergie, un format pratique, prêt à l'emploi. Ou même des astuces simples. comme servir frais ou mélanger le SNO à autre chose.

  • Speaker #0

    Et pour le côté socio-économique ? J'imagine que le coût, ça joue ?

  • Speaker #1

    Énormément. Si ce n'est pas remboursé, le coût peut être un obstacle majeur. Le manque de soutien de l'entourage aussi. Inversement, la gratuité ou le remboursement et le soutien familial ou amical, ça aide beaucoup.

  • Speaker #0

    D'accord. Et vous disiez que le système de santé et l'équipe soignante, c'est un pôle vraiment important. Comment ça se manifeste concrètement ?

  • Speaker #1

    L'impact est vraiment considérable. Par exemple, un manque d'informations claires, données aux patients sur pourquoi ils prennent ça, à quoi ça sert. Ou alors une attitude un peu ambiguë des soignants, qui n'ont pas l'air eux-mêmes convaincus de l'utilité. Ou encore, des routines à l'hôpital qui ne facilitent pas la prise, genre les essais no distribués à des moments pas pratiques.

  • Speaker #0

    La communication entre services aussi, ça peut coincer.

  • Speaker #1

    Oui, une mauvaise coordination entre l'hôpital et le domicile, par exemple. Tout ça, ce sont des freins bien réels identifiés dans les études.

  • Speaker #0

    Et les facilitateurs, côté soignants, qu'est-ce qui marche ?

  • Speaker #1

    Tout ce qui montre un investissement de l'équipe, une bonne éducation nutritionnelle, expliquer les bénéfices, encourager le patient, intégrer la prise des SNO dans les routines de soins, comme la tournée des médicaments, assurer un suivi régulier et surtout une approche personnalisée.

  • Speaker #0

    Personnalisée, c'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    Laisser le patient choisir les saveurs qu'il préfère, adapter le type de SNO à ses besoins, à ses tolérances, montrer qu'on prend en compte ses préférences et ses difficultés. Ça, c'est clé.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Il y a aussi les facteurs liés au patient lui-même. On ne peut pas les ignorer. La motivation, tout ça ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Une faible motivation, la perception que les SNO, ce n'est pas si important que ça, ou des idées un peu fausses sur la nutrition, ou même l'incompatibilité avec le mode de vie, ça peut bloquer. À l'inverse, une forte motivation, comprendre l'importance, parfois ça aide de présenter le SNO comme un médicament, ça lui donne plus de poids. Et surtout, constater soi-même des bénéfices sur sa santé. Ça motive énormément.

  • Speaker #0

    Et la maladie elle-même dans tout ça ? Sa gravité ? L'autonomie du patient ? Les effets des autres traitements, comme la chimio ?

  • Speaker #1

    Oui, ça joue aussi, évidemment. La gravité de la maladie, le manque d'autonomie, les effets secondaires d'autres thérapies, tout ça peut compliquer la prise. L'étude note d'ailleurs que les résultats sont parfois un peu... complexes sur ce point. Pas toujours univoques.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est vraiment multifactoriel. Mais alors, une chose m'interpelle. Vous avez dit 59 facteurs identifiés. Mais est-ce qu'on a des preuves solides pour agir sur chacun d'eux ?

  • Speaker #1

    C'est le point faible. Sur ces 59 facteurs, seuls 13 ont été spécifiquement étudiés dans des essais contrôlés randomisés, les fameuses ECR.

  • Speaker #0

    13 sur 59 ? Ça veut dire que pour une grande partie de ces pistes potentielles, on manque de preuves robustes issues des études les plus fiables.

  • Speaker #1

    Exactement. On a beaucoup d'observations, d'études qualitatives qui sont très utiles pour identifier les problèmes et les facilitateurs. Mais pour prouver qu'une intervention spécifique marche vraiment, pour améliorer l'adhésion, il faudrait plus d'ECR ciblés. C'est un vrai manque dans la recherche.

  • Speaker #0

    Donc, la grande conclusion de cette revue, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    C'est que l'adhésion au SNO est un phénomène complexe, vraiment multifactoriel. Il faut arrêter de chercher un seul coupable, que ce soit le patient ou le produit. Il faut une approche globale, audistique, qui prend en compte toutes ces dimensions.

  • Speaker #0

    En résumé, prescrire, ça ne suffit pas. L'équation est bien plus large. Elle intègre le produit, le patient, son environnement social et économique, mais aussi, et c'est peut-être le point clé, l'organisation et l'implication du système de santé.

  • Speaker #1

    C'est tout à fait ça. Le message principal, c'est qu'il faut maintenant développer et surtout tester sérieusement des stratégies pour améliorer l'adhésion en se basant sur ces facteurs identifiés. Et les tester avec des méthodes solides.

  • Speaker #0

    Et ça nous amène à une réflexion finale, peut-être ? Si l'adhésion est cette toile complexe tissée entre le produit, le patient, le système de soins, le contexte social, comment on fait concrètement pour que ça marche mieux ?

  • Speaker #1

    C'est tout le défi, oui. Comment les systèmes de santé peuvent-ils mieux intégrer cette expérience vécue par les patients, aller au-delà de la simple prescription et rendre ces acénaux vraiment efficaces en pratique ? Peut-être qu'il faut repenser fondamentalement la manière dont toutes ces dimensions interagissent au quotidien dans la clinique de tous les jours. Mieux coordonner, mieux écouter, mieux personnaliser, c'est sans doute par là qu'il faut chercher.

Description

🎙 Adhésion aux compléments nutritionnels oraux : dépasser la simple prescription

Dans cet épisode de Science en lumière, nous explorons un sujet central en nutrition clinique : l’adhésion aux SNO (suppléments nutritionnels oraux) chez les patients adultes dénutris.

À partir d’une revue systématique de 171 études menée par Lil Geberg et publiée en 2024, nos intervenants analysent 59 facteurs d’adhésion identifiés dans cinq dimensions clés définies par l’OMS : le patient, la maladie, le traitement, les facteurs sociaux et le système de santé.

Ce podcast met en lumière une réalité essentielle : l’observance ne dépend pas uniquement du patient. Le goût, la forme galénique, l’organisation des soins, l’éducation nutritionnelle et même la coordination hôpital-domicile jouent un rôle crucial.

Un épisode indispensable pour tous les professionnels de santé concernés par la nutrition, les soins de support, et l'amélioration de la prise en charge globale des patients.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, aujourd'hui on va creuser un peu la question des compléments nutritionnels oraux, les SNO. Ils sont souvent prescrits, essentiels même, pour les patients dénutris, mais voilà, leur efficacité ça dépend d'une chose simple, est-ce qu'ils sont vraiment pris comme il faut ? On sait vraiment où on en est sur l'adhésion.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça la question centrale. Et pour y voir plus clair, on a une super base, une revue systématique vraiment complète, toute récente, publiée en octobre 2024. C'est Lil Geberg et son équipe qui ont épluché, tenez-vous bien, 171 études depuis l'an 2000. Des essais cliniques, des études qualitatives, un peu de tout.

  • Speaker #0

    D'accord, 171 études, c'est énorme. Et notre objectif ici, c'est quoi ? C'est de démêler un peu tout ça ? Identifier ce qui, concrètement, aide les patients adultes dénutris à prendre ces SNO, et ce qui, au contraire, les freine. Comprendre les vrais enjeux de l'adhésion, en somme.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Pour structurer cette analyse, la revue utilise un cadre assez connu, les cinq dimensions de l'adhésion définies par l'OMS. On parle des facteurs liés au patient lui-même, à sa maladie, les facteurs socio-économiques, ceux liés au traitement, et enfin ceux liés à l'équipe ou au système de santé.

  • Speaker #0

    Très bien, alors allons-y. Qu'est-ce qui ressort principalement de cette méta-analyse ? Les grandes lignes.

  • Speaker #1

    Le premier chiffre qui frappe, c'est 59. 59 facteurs différents, obstacles et facilitateurs mélangés, répartis dans ces 5 dimensions. C'est dire la complexité du truc.

  • Speaker #0

    59, d'accord. Et est-ce qu'il y a des pôles qui ressortent plus que d'autres ?

  • Speaker #1

    Ah oui, et c'est très intéressant. La grande majorité de ces facteurs se trouvent dans 2 dimensions, liées au traitement et liées à l'équipe ou au système de santé. Ah,

  • Speaker #0

    d'accord. Donc pas seulement sur le patient.

  • Speaker #1

    Exactement. Ça suggère fortement que l'adhésion... Ce n'est pas juste une affaire de bonne volonté du patient. Ça dépend énormément du produit lui-même et de comment les soins sont organisés autour.

  • Speaker #0

    Ça change un peu la perspective habituelle où on a tendance à pointer le patient du doigt, non ?

  • Speaker #1

    Et surtout, ça veut dire qu'on peut agir.

  • Speaker #0

    Précisément. Beaucoup de ces facteurs sont modifiables. Si on prend les obstacles liés au traitement, par exemple, on retrouve les classiques. Le goût, la texture jugée désagréable, les effets secondaires, nausées, ballonnements, la sensation d'être trop plein après, le volume à boire qui peut être important.

  • Speaker #1

    Oui, on imagine bien. Quand on est malade, se forcer à avaler un truc pas bon ou qui rend pas trac, ça doit être pénible au quotidien. Tout à fait. Et à l'inverse, qu'est-ce qui aide ? Un bon goût, évidemment, une bonne tolérance, un petit volume, une formule concentrée en énergie, un format pratique, prêt à l'emploi. Ou même des astuces simples. comme servir frais ou mélanger le SNO à autre chose.

  • Speaker #0

    Et pour le côté socio-économique ? J'imagine que le coût, ça joue ?

  • Speaker #1

    Énormément. Si ce n'est pas remboursé, le coût peut être un obstacle majeur. Le manque de soutien de l'entourage aussi. Inversement, la gratuité ou le remboursement et le soutien familial ou amical, ça aide beaucoup.

  • Speaker #0

    D'accord. Et vous disiez que le système de santé et l'équipe soignante, c'est un pôle vraiment important. Comment ça se manifeste concrètement ?

  • Speaker #1

    L'impact est vraiment considérable. Par exemple, un manque d'informations claires, données aux patients sur pourquoi ils prennent ça, à quoi ça sert. Ou alors une attitude un peu ambiguë des soignants, qui n'ont pas l'air eux-mêmes convaincus de l'utilité. Ou encore, des routines à l'hôpital qui ne facilitent pas la prise, genre les essais no distribués à des moments pas pratiques.

  • Speaker #0

    La communication entre services aussi, ça peut coincer.

  • Speaker #1

    Oui, une mauvaise coordination entre l'hôpital et le domicile, par exemple. Tout ça, ce sont des freins bien réels identifiés dans les études.

  • Speaker #0

    Et les facilitateurs, côté soignants, qu'est-ce qui marche ?

  • Speaker #1

    Tout ce qui montre un investissement de l'équipe, une bonne éducation nutritionnelle, expliquer les bénéfices, encourager le patient, intégrer la prise des SNO dans les routines de soins, comme la tournée des médicaments, assurer un suivi régulier et surtout une approche personnalisée.

  • Speaker #0

    Personnalisée, c'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    Laisser le patient choisir les saveurs qu'il préfère, adapter le type de SNO à ses besoins, à ses tolérances, montrer qu'on prend en compte ses préférences et ses difficultés. Ça, c'est clé.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Il y a aussi les facteurs liés au patient lui-même. On ne peut pas les ignorer. La motivation, tout ça ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Une faible motivation, la perception que les SNO, ce n'est pas si important que ça, ou des idées un peu fausses sur la nutrition, ou même l'incompatibilité avec le mode de vie, ça peut bloquer. À l'inverse, une forte motivation, comprendre l'importance, parfois ça aide de présenter le SNO comme un médicament, ça lui donne plus de poids. Et surtout, constater soi-même des bénéfices sur sa santé. Ça motive énormément.

  • Speaker #0

    Et la maladie elle-même dans tout ça ? Sa gravité ? L'autonomie du patient ? Les effets des autres traitements, comme la chimio ?

  • Speaker #1

    Oui, ça joue aussi, évidemment. La gravité de la maladie, le manque d'autonomie, les effets secondaires d'autres thérapies, tout ça peut compliquer la prise. L'étude note d'ailleurs que les résultats sont parfois un peu... complexes sur ce point. Pas toujours univoques.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est vraiment multifactoriel. Mais alors, une chose m'interpelle. Vous avez dit 59 facteurs identifiés. Mais est-ce qu'on a des preuves solides pour agir sur chacun d'eux ?

  • Speaker #1

    C'est le point faible. Sur ces 59 facteurs, seuls 13 ont été spécifiquement étudiés dans des essais contrôlés randomisés, les fameuses ECR.

  • Speaker #0

    13 sur 59 ? Ça veut dire que pour une grande partie de ces pistes potentielles, on manque de preuves robustes issues des études les plus fiables.

  • Speaker #1

    Exactement. On a beaucoup d'observations, d'études qualitatives qui sont très utiles pour identifier les problèmes et les facilitateurs. Mais pour prouver qu'une intervention spécifique marche vraiment, pour améliorer l'adhésion, il faudrait plus d'ECR ciblés. C'est un vrai manque dans la recherche.

  • Speaker #0

    Donc, la grande conclusion de cette revue, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    C'est que l'adhésion au SNO est un phénomène complexe, vraiment multifactoriel. Il faut arrêter de chercher un seul coupable, que ce soit le patient ou le produit. Il faut une approche globale, audistique, qui prend en compte toutes ces dimensions.

  • Speaker #0

    En résumé, prescrire, ça ne suffit pas. L'équation est bien plus large. Elle intègre le produit, le patient, son environnement social et économique, mais aussi, et c'est peut-être le point clé, l'organisation et l'implication du système de santé.

  • Speaker #1

    C'est tout à fait ça. Le message principal, c'est qu'il faut maintenant développer et surtout tester sérieusement des stratégies pour améliorer l'adhésion en se basant sur ces facteurs identifiés. Et les tester avec des méthodes solides.

  • Speaker #0

    Et ça nous amène à une réflexion finale, peut-être ? Si l'adhésion est cette toile complexe tissée entre le produit, le patient, le système de soins, le contexte social, comment on fait concrètement pour que ça marche mieux ?

  • Speaker #1

    C'est tout le défi, oui. Comment les systèmes de santé peuvent-ils mieux intégrer cette expérience vécue par les patients, aller au-delà de la simple prescription et rendre ces acénaux vraiment efficaces en pratique ? Peut-être qu'il faut repenser fondamentalement la manière dont toutes ces dimensions interagissent au quotidien dans la clinique de tous les jours. Mieux coordonner, mieux écouter, mieux personnaliser, c'est sans doute par là qu'il faut chercher.

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