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Science en lumière

Protecton contre le zona et la démence

Protecton contre le zona et la démence

08min |22/08/2025|

11

Play
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08min |22/08/2025|

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Description

🎙️ Description Ausha

Et si un vaccin protégeait bien au-delà de l’infection qu’il cible ? Dans cet épisode de Science en lumière, nous explorons des résultats récents et surprenants : la vaccination contre le zona pourrait réduire non seulement le risque de développer cette éruption douloureuse, mais aussi le risque de démence et de maladies cardiovasculaires.
Deux grandes études – l’une américaine sur plus de 4,5 millions de personnes vaccinées par Shingrix, l’autre coréenne sur plus d’1,2 million avec le vaccin vivant atténué – suggèrent une baisse significative des risques de démence, d’infarctus, d’AVC et d’insuffisance cardiaque.
Quels mécanismes peuvent expliquer ces effets inattendus ? S’agit-il d’une simple corrélation ou d’un vrai effet protecteur à long terme ? Ce podcast décrypte les chiffres, les hypothèses et les implications pour la prévention des maladies liées à l’âge.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue à notre discussion. On sait bien que les vaccins, ça protège contre les infections. On pense au Covid, à la grippe. Il y a même eu des échos comme quoi le vaccin antigrippal pourrait réduire certains risques pour le cœur. Mais là aujourd'hui, on va creuser des pistes encore plus surprenantes liées à un autre vaccin.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. On a sous la main deux études très récentes. Elles datent de juin 2025 et elles explorent un lien assez intriguant entre la vaccination contre le Zona Vous savez, cette éruption douloureuse due au virus de la varicelle qui se réactive et une possible baisse du risque de démence et de maladies cardiaques. C'est assez fort.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc nos sources, ce sont deux grosses études de cohortes. La première, américaine, publiée dans Vaccine.

  • Speaker #1

    C'est ça. Elle porte sur plus de 4,5 millions de personnes. Et elle concerne le vaccin recombinant, le Shingrix, celui qui utilise juste un bout du virus, quoi, pour déclencher la réponse immunitaire.

  • Speaker #0

    Et la deuxième ?

  • Speaker #1

    Elle est sud-coréenne, publiée dans le European Heart Journal. Là, on parle de plus de 1,2 million de personnes. Et elle s'intéresse, elle, à l'ancien vaccin, le vaccin vivant atténué, celui avec le virus entier mais affaibli.

  • Speaker #0

    Ok, donc l'objectif, c'est de comprendre ces liens, voir les chiffres clés et un peu ce que ça implique pour la prévention des maladies liées à l'âge. Alors, commençons peut-être par le premier volet, zona et démence, avec l'étude américaine.

  • Speaker #1

    D'accord, alors cette étude a la suivi des personnes de 50 ans et plus, entre 2018 et 2022, et le constat principal est clair, il y a une association. Recevoir le vaccin Shingrix semble lié à un risque plus faible de développer une démence.

  • Speaker #0

    Ah oui ? Et on a des chiffres pour se faire une idée ? Oui,

  • Speaker #1

    ils ont utilisé une mesure, les personnes années. C'est pour tenir compte du nombre de gens et du temps de suivi. Et en gros, sur 10 000 personnes années, on trouve 135 cas de démence chez les non-vaccinés.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Contre seulement 99 chez ceux qui avaient eu les deux doses.

  • Speaker #0

    D'accord, donc ce n'est pas négligeable comme différence.

  • Speaker #1

    Non, ça se traduit par une réduction du risque qu'ils estiment à 32%.

  • Speaker #0

    Significative.

  • Speaker #1

    Chez les totalement vaccinés par rapport aux non-vaccinés. Et ce qui est intéressant aussi, c'est que même avec une seule dose, il y avait déjà une petite baisse de l'ordre de 11%.

  • Speaker #0

    C'est assez impressionnant. Est-ce qu'on commence à comprendre pourquoi les mécanismes possibles ?

  • Speaker #1

    Il y a plusieurs hypothèses sur la table. La première, c'est simple. En empêchant le zona, le vaccin éviterait l'espèce de tempête immunitaire que le virus peut déclencher. Une autre piste, c'est la réduction de l'inflammation chronique. Moins de ces fameux cytokines, chimioquines, qui à la longue peuvent abîmer les tissus, y compris le cerveau. Et puis, une troisième idée, c'est que ça pourrait protéger les petits vaisseaux sanguins du cerveau. On sait que leur atteinte joue un rôle dans certaines démences.

  • Speaker #0

    C'est fascinant parce que ça suggère que le vaccin ferait plus que juste bloquer le virus. Il calmerait peut-être une inflammation de fond, qui est un peu le moteur de pas mal de maladies du vieillissement. Et ça fait le lien justement avec l'autre étude sur le cœur.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est une transition parfaite. L'étude sud-coréenne, elle, se penche sur le lien entre le vaccin vivant atténué, l'autre vaccin donc, Et le risque cardiovasculaire, toujours chez les 50 ans et plus, avec des données qui remontent à 2012.

  • Speaker #0

    Et là aussi, un résultat marquant.

  • Speaker #1

    Oui, une réduction globale du risque d'événements cardiovasculaires, estimée à 23% chez les vaccinés par rapport aux non-vaccinés.

  • Speaker #0

    23%, et dans le détail, ça donne quoi ?

  • Speaker #1

    Alors c'est encore un peu plus net pour ce qu'on appelle les événements majeurs, AVC, infarctus, décès d'origine cardiovasculaire. Là, c'est moins 26%. Et on voit des réductions similaires pour l'insuffisance cardiaque, moins 26% aussi, et les maladies coronariennes, moins 22%.

  • Speaker #0

    L'étude va même plus loin sur la durée de l'effet. Et qui en bénéficie le plus ? Oui,

  • Speaker #1

    apparemment, l'effet protecteur pourrait durer jusqu'à 8 ans. Et il semblerait un peu plus marqué chez les hommes, les moins de 60 ans, et aussi chez ceux qui ont, je cite, un mode de vie dégradé.

  • Speaker #0

    Intéressant. Et... L'hypothèse, là, c'est un peu la même idée d'inflammation évitée ?

  • Speaker #1

    C'est ça. L'idée principale des auteurs, c'est qu'en prévenant le zona, on évite les dégâts que l'infection elle-même peut causer au vaisseau, l'inflammation générale et la formation de caillots.

  • Speaker #0

    D'accord. Mais il faut bien insister. Cette étude-là, c'est sur le vaccin vivant atténué, pas le même que pour l'étude sur la démence.

  • Speaker #1

    Absolument. C'est crucial. C'est d'ailleurs une des limites. On ne peut pas dire hop, ces chiffres s'appliquent aussi au vaccin recombinant Shingrix. D'autres limites, c'est que c'est une cohorte asiatique. Est-ce que c'est pareil partout ? Et puis, on observe une association, une corrélation. Ce n'est pas une preuve de cause à effet, même si c'est très suggestif. Il faudra vraiment des études sur le vaccin recombinant et le risque cardiovasculaire pour confirmer. Bon,

  • Speaker #0

    alors, si on essaie de rassembler tout ça, on a deux types de vaccins contre le zona, étudiés dans des populations différentes. Et les deux semblent pointer vers des bénéfices inattendus pour le cerveau et le cœur. C'est bien ça ?

  • Speaker #1

    C'est la synthèse qu'on peut faire, oui. Ça suggère vraiment que l'impact de cette vaccination pourrait être plus large que ce qu'on pensait, au-delà de juste éviter l'éruption cutanée.

  • Speaker #0

    Et pourtant, un des articles mentionnait que les taux de vaccination contre le zonage chez les adultes restent parfois bas. L'exemple de l'Espagne était cité.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un paradoxe. On a des données prometteuses, mais la couverture vaccinale n'est pas toujours optimale. Ça rappelle une phrase clé. Ce qui est important, ce n'est pas le vaccin, mais la vaccination. Le fait que les gens se fassent vacciner.

  • Speaker #0

    Tout à fait. D'où l'intérêt d'initiatives pour informer et faciliter l'accès, comme cette application mobile en Espagne mentionnée.

  • Speaker #1

    Exactement. Faciliter l'accès et l'information pour les adultes.

  • Speaker #0

    Se faire vacciner contre le zona pourrait, de manière inattendue, protéger contre la démence et les maladies cardiaques. Bien sûr, il faut rester prudent, attendre plus de recherches pour confirmer pour comprendre des mécanismes fins et voir si ça se vérifie avec les vaccins actuels, comme Shingrix pour le cœur aussi.

  • Speaker #1

    Oui, mais ça ouvre une perspective assez stimulante, je trouve. Si un vaccin qui cible un virus précis peut avoir des effets protecteurs aussi larges sur des maladies chroniques non infectieuses, quels autres bénéfices à long terme pourraient bien se cacher derrière nos vaccinations habituelles ? Est-ce qu'on est à l'aube d'une nouvelle façon de penser la prévention au-delà des seules infections ? Ça donne à réfléchir, non ?

Description

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Et si un vaccin protégeait bien au-delà de l’infection qu’il cible ? Dans cet épisode de Science en lumière, nous explorons des résultats récents et surprenants : la vaccination contre le zona pourrait réduire non seulement le risque de développer cette éruption douloureuse, mais aussi le risque de démence et de maladies cardiovasculaires.
Deux grandes études – l’une américaine sur plus de 4,5 millions de personnes vaccinées par Shingrix, l’autre coréenne sur plus d’1,2 million avec le vaccin vivant atténué – suggèrent une baisse significative des risques de démence, d’infarctus, d’AVC et d’insuffisance cardiaque.
Quels mécanismes peuvent expliquer ces effets inattendus ? S’agit-il d’une simple corrélation ou d’un vrai effet protecteur à long terme ? Ce podcast décrypte les chiffres, les hypothèses et les implications pour la prévention des maladies liées à l’âge.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue à notre discussion. On sait bien que les vaccins, ça protège contre les infections. On pense au Covid, à la grippe. Il y a même eu des échos comme quoi le vaccin antigrippal pourrait réduire certains risques pour le cœur. Mais là aujourd'hui, on va creuser des pistes encore plus surprenantes liées à un autre vaccin.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. On a sous la main deux études très récentes. Elles datent de juin 2025 et elles explorent un lien assez intriguant entre la vaccination contre le Zona Vous savez, cette éruption douloureuse due au virus de la varicelle qui se réactive et une possible baisse du risque de démence et de maladies cardiaques. C'est assez fort.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc nos sources, ce sont deux grosses études de cohortes. La première, américaine, publiée dans Vaccine.

  • Speaker #1

    C'est ça. Elle porte sur plus de 4,5 millions de personnes. Et elle concerne le vaccin recombinant, le Shingrix, celui qui utilise juste un bout du virus, quoi, pour déclencher la réponse immunitaire.

  • Speaker #0

    Et la deuxième ?

  • Speaker #1

    Elle est sud-coréenne, publiée dans le European Heart Journal. Là, on parle de plus de 1,2 million de personnes. Et elle s'intéresse, elle, à l'ancien vaccin, le vaccin vivant atténué, celui avec le virus entier mais affaibli.

  • Speaker #0

    Ok, donc l'objectif, c'est de comprendre ces liens, voir les chiffres clés et un peu ce que ça implique pour la prévention des maladies liées à l'âge. Alors, commençons peut-être par le premier volet, zona et démence, avec l'étude américaine.

  • Speaker #1

    D'accord, alors cette étude a la suivi des personnes de 50 ans et plus, entre 2018 et 2022, et le constat principal est clair, il y a une association. Recevoir le vaccin Shingrix semble lié à un risque plus faible de développer une démence.

  • Speaker #0

    Ah oui ? Et on a des chiffres pour se faire une idée ? Oui,

  • Speaker #1

    ils ont utilisé une mesure, les personnes années. C'est pour tenir compte du nombre de gens et du temps de suivi. Et en gros, sur 10 000 personnes années, on trouve 135 cas de démence chez les non-vaccinés.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Contre seulement 99 chez ceux qui avaient eu les deux doses.

  • Speaker #0

    D'accord, donc ce n'est pas négligeable comme différence.

  • Speaker #1

    Non, ça se traduit par une réduction du risque qu'ils estiment à 32%.

  • Speaker #0

    Significative.

  • Speaker #1

    Chez les totalement vaccinés par rapport aux non-vaccinés. Et ce qui est intéressant aussi, c'est que même avec une seule dose, il y avait déjà une petite baisse de l'ordre de 11%.

  • Speaker #0

    C'est assez impressionnant. Est-ce qu'on commence à comprendre pourquoi les mécanismes possibles ?

  • Speaker #1

    Il y a plusieurs hypothèses sur la table. La première, c'est simple. En empêchant le zona, le vaccin éviterait l'espèce de tempête immunitaire que le virus peut déclencher. Une autre piste, c'est la réduction de l'inflammation chronique. Moins de ces fameux cytokines, chimioquines, qui à la longue peuvent abîmer les tissus, y compris le cerveau. Et puis, une troisième idée, c'est que ça pourrait protéger les petits vaisseaux sanguins du cerveau. On sait que leur atteinte joue un rôle dans certaines démences.

  • Speaker #0

    C'est fascinant parce que ça suggère que le vaccin ferait plus que juste bloquer le virus. Il calmerait peut-être une inflammation de fond, qui est un peu le moteur de pas mal de maladies du vieillissement. Et ça fait le lien justement avec l'autre étude sur le cœur.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est une transition parfaite. L'étude sud-coréenne, elle, se penche sur le lien entre le vaccin vivant atténué, l'autre vaccin donc, Et le risque cardiovasculaire, toujours chez les 50 ans et plus, avec des données qui remontent à 2012.

  • Speaker #0

    Et là aussi, un résultat marquant.

  • Speaker #1

    Oui, une réduction globale du risque d'événements cardiovasculaires, estimée à 23% chez les vaccinés par rapport aux non-vaccinés.

  • Speaker #0

    23%, et dans le détail, ça donne quoi ?

  • Speaker #1

    Alors c'est encore un peu plus net pour ce qu'on appelle les événements majeurs, AVC, infarctus, décès d'origine cardiovasculaire. Là, c'est moins 26%. Et on voit des réductions similaires pour l'insuffisance cardiaque, moins 26% aussi, et les maladies coronariennes, moins 22%.

  • Speaker #0

    L'étude va même plus loin sur la durée de l'effet. Et qui en bénéficie le plus ? Oui,

  • Speaker #1

    apparemment, l'effet protecteur pourrait durer jusqu'à 8 ans. Et il semblerait un peu plus marqué chez les hommes, les moins de 60 ans, et aussi chez ceux qui ont, je cite, un mode de vie dégradé.

  • Speaker #0

    Intéressant. Et... L'hypothèse, là, c'est un peu la même idée d'inflammation évitée ?

  • Speaker #1

    C'est ça. L'idée principale des auteurs, c'est qu'en prévenant le zona, on évite les dégâts que l'infection elle-même peut causer au vaisseau, l'inflammation générale et la formation de caillots.

  • Speaker #0

    D'accord. Mais il faut bien insister. Cette étude-là, c'est sur le vaccin vivant atténué, pas le même que pour l'étude sur la démence.

  • Speaker #1

    Absolument. C'est crucial. C'est d'ailleurs une des limites. On ne peut pas dire hop, ces chiffres s'appliquent aussi au vaccin recombinant Shingrix. D'autres limites, c'est que c'est une cohorte asiatique. Est-ce que c'est pareil partout ? Et puis, on observe une association, une corrélation. Ce n'est pas une preuve de cause à effet, même si c'est très suggestif. Il faudra vraiment des études sur le vaccin recombinant et le risque cardiovasculaire pour confirmer. Bon,

  • Speaker #0

    alors, si on essaie de rassembler tout ça, on a deux types de vaccins contre le zona, étudiés dans des populations différentes. Et les deux semblent pointer vers des bénéfices inattendus pour le cerveau et le cœur. C'est bien ça ?

  • Speaker #1

    C'est la synthèse qu'on peut faire, oui. Ça suggère vraiment que l'impact de cette vaccination pourrait être plus large que ce qu'on pensait, au-delà de juste éviter l'éruption cutanée.

  • Speaker #0

    Et pourtant, un des articles mentionnait que les taux de vaccination contre le zonage chez les adultes restent parfois bas. L'exemple de l'Espagne était cité.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un paradoxe. On a des données prometteuses, mais la couverture vaccinale n'est pas toujours optimale. Ça rappelle une phrase clé. Ce qui est important, ce n'est pas le vaccin, mais la vaccination. Le fait que les gens se fassent vacciner.

  • Speaker #0

    Tout à fait. D'où l'intérêt d'initiatives pour informer et faciliter l'accès, comme cette application mobile en Espagne mentionnée.

  • Speaker #1

    Exactement. Faciliter l'accès et l'information pour les adultes.

  • Speaker #0

    Se faire vacciner contre le zona pourrait, de manière inattendue, protéger contre la démence et les maladies cardiaques. Bien sûr, il faut rester prudent, attendre plus de recherches pour confirmer pour comprendre des mécanismes fins et voir si ça se vérifie avec les vaccins actuels, comme Shingrix pour le cœur aussi.

  • Speaker #1

    Oui, mais ça ouvre une perspective assez stimulante, je trouve. Si un vaccin qui cible un virus précis peut avoir des effets protecteurs aussi larges sur des maladies chroniques non infectieuses, quels autres bénéfices à long terme pourraient bien se cacher derrière nos vaccinations habituelles ? Est-ce qu'on est à l'aube d'une nouvelle façon de penser la prévention au-delà des seules infections ? Ça donne à réfléchir, non ?

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🎙️ Description Ausha

Et si un vaccin protégeait bien au-delà de l’infection qu’il cible ? Dans cet épisode de Science en lumière, nous explorons des résultats récents et surprenants : la vaccination contre le zona pourrait réduire non seulement le risque de développer cette éruption douloureuse, mais aussi le risque de démence et de maladies cardiovasculaires.
Deux grandes études – l’une américaine sur plus de 4,5 millions de personnes vaccinées par Shingrix, l’autre coréenne sur plus d’1,2 million avec le vaccin vivant atténué – suggèrent une baisse significative des risques de démence, d’infarctus, d’AVC et d’insuffisance cardiaque.
Quels mécanismes peuvent expliquer ces effets inattendus ? S’agit-il d’une simple corrélation ou d’un vrai effet protecteur à long terme ? Ce podcast décrypte les chiffres, les hypothèses et les implications pour la prévention des maladies liées à l’âge.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue à notre discussion. On sait bien que les vaccins, ça protège contre les infections. On pense au Covid, à la grippe. Il y a même eu des échos comme quoi le vaccin antigrippal pourrait réduire certains risques pour le cœur. Mais là aujourd'hui, on va creuser des pistes encore plus surprenantes liées à un autre vaccin.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. On a sous la main deux études très récentes. Elles datent de juin 2025 et elles explorent un lien assez intriguant entre la vaccination contre le Zona Vous savez, cette éruption douloureuse due au virus de la varicelle qui se réactive et une possible baisse du risque de démence et de maladies cardiaques. C'est assez fort.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc nos sources, ce sont deux grosses études de cohortes. La première, américaine, publiée dans Vaccine.

  • Speaker #1

    C'est ça. Elle porte sur plus de 4,5 millions de personnes. Et elle concerne le vaccin recombinant, le Shingrix, celui qui utilise juste un bout du virus, quoi, pour déclencher la réponse immunitaire.

  • Speaker #0

    Et la deuxième ?

  • Speaker #1

    Elle est sud-coréenne, publiée dans le European Heart Journal. Là, on parle de plus de 1,2 million de personnes. Et elle s'intéresse, elle, à l'ancien vaccin, le vaccin vivant atténué, celui avec le virus entier mais affaibli.

  • Speaker #0

    Ok, donc l'objectif, c'est de comprendre ces liens, voir les chiffres clés et un peu ce que ça implique pour la prévention des maladies liées à l'âge. Alors, commençons peut-être par le premier volet, zona et démence, avec l'étude américaine.

  • Speaker #1

    D'accord, alors cette étude a la suivi des personnes de 50 ans et plus, entre 2018 et 2022, et le constat principal est clair, il y a une association. Recevoir le vaccin Shingrix semble lié à un risque plus faible de développer une démence.

  • Speaker #0

    Ah oui ? Et on a des chiffres pour se faire une idée ? Oui,

  • Speaker #1

    ils ont utilisé une mesure, les personnes années. C'est pour tenir compte du nombre de gens et du temps de suivi. Et en gros, sur 10 000 personnes années, on trouve 135 cas de démence chez les non-vaccinés.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Contre seulement 99 chez ceux qui avaient eu les deux doses.

  • Speaker #0

    D'accord, donc ce n'est pas négligeable comme différence.

  • Speaker #1

    Non, ça se traduit par une réduction du risque qu'ils estiment à 32%.

  • Speaker #0

    Significative.

  • Speaker #1

    Chez les totalement vaccinés par rapport aux non-vaccinés. Et ce qui est intéressant aussi, c'est que même avec une seule dose, il y avait déjà une petite baisse de l'ordre de 11%.

  • Speaker #0

    C'est assez impressionnant. Est-ce qu'on commence à comprendre pourquoi les mécanismes possibles ?

  • Speaker #1

    Il y a plusieurs hypothèses sur la table. La première, c'est simple. En empêchant le zona, le vaccin éviterait l'espèce de tempête immunitaire que le virus peut déclencher. Une autre piste, c'est la réduction de l'inflammation chronique. Moins de ces fameux cytokines, chimioquines, qui à la longue peuvent abîmer les tissus, y compris le cerveau. Et puis, une troisième idée, c'est que ça pourrait protéger les petits vaisseaux sanguins du cerveau. On sait que leur atteinte joue un rôle dans certaines démences.

  • Speaker #0

    C'est fascinant parce que ça suggère que le vaccin ferait plus que juste bloquer le virus. Il calmerait peut-être une inflammation de fond, qui est un peu le moteur de pas mal de maladies du vieillissement. Et ça fait le lien justement avec l'autre étude sur le cœur.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est une transition parfaite. L'étude sud-coréenne, elle, se penche sur le lien entre le vaccin vivant atténué, l'autre vaccin donc, Et le risque cardiovasculaire, toujours chez les 50 ans et plus, avec des données qui remontent à 2012.

  • Speaker #0

    Et là aussi, un résultat marquant.

  • Speaker #1

    Oui, une réduction globale du risque d'événements cardiovasculaires, estimée à 23% chez les vaccinés par rapport aux non-vaccinés.

  • Speaker #0

    23%, et dans le détail, ça donne quoi ?

  • Speaker #1

    Alors c'est encore un peu plus net pour ce qu'on appelle les événements majeurs, AVC, infarctus, décès d'origine cardiovasculaire. Là, c'est moins 26%. Et on voit des réductions similaires pour l'insuffisance cardiaque, moins 26% aussi, et les maladies coronariennes, moins 22%.

  • Speaker #0

    L'étude va même plus loin sur la durée de l'effet. Et qui en bénéficie le plus ? Oui,

  • Speaker #1

    apparemment, l'effet protecteur pourrait durer jusqu'à 8 ans. Et il semblerait un peu plus marqué chez les hommes, les moins de 60 ans, et aussi chez ceux qui ont, je cite, un mode de vie dégradé.

  • Speaker #0

    Intéressant. Et... L'hypothèse, là, c'est un peu la même idée d'inflammation évitée ?

  • Speaker #1

    C'est ça. L'idée principale des auteurs, c'est qu'en prévenant le zona, on évite les dégâts que l'infection elle-même peut causer au vaisseau, l'inflammation générale et la formation de caillots.

  • Speaker #0

    D'accord. Mais il faut bien insister. Cette étude-là, c'est sur le vaccin vivant atténué, pas le même que pour l'étude sur la démence.

  • Speaker #1

    Absolument. C'est crucial. C'est d'ailleurs une des limites. On ne peut pas dire hop, ces chiffres s'appliquent aussi au vaccin recombinant Shingrix. D'autres limites, c'est que c'est une cohorte asiatique. Est-ce que c'est pareil partout ? Et puis, on observe une association, une corrélation. Ce n'est pas une preuve de cause à effet, même si c'est très suggestif. Il faudra vraiment des études sur le vaccin recombinant et le risque cardiovasculaire pour confirmer. Bon,

  • Speaker #0

    alors, si on essaie de rassembler tout ça, on a deux types de vaccins contre le zona, étudiés dans des populations différentes. Et les deux semblent pointer vers des bénéfices inattendus pour le cerveau et le cœur. C'est bien ça ?

  • Speaker #1

    C'est la synthèse qu'on peut faire, oui. Ça suggère vraiment que l'impact de cette vaccination pourrait être plus large que ce qu'on pensait, au-delà de juste éviter l'éruption cutanée.

  • Speaker #0

    Et pourtant, un des articles mentionnait que les taux de vaccination contre le zonage chez les adultes restent parfois bas. L'exemple de l'Espagne était cité.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un paradoxe. On a des données prometteuses, mais la couverture vaccinale n'est pas toujours optimale. Ça rappelle une phrase clé. Ce qui est important, ce n'est pas le vaccin, mais la vaccination. Le fait que les gens se fassent vacciner.

  • Speaker #0

    Tout à fait. D'où l'intérêt d'initiatives pour informer et faciliter l'accès, comme cette application mobile en Espagne mentionnée.

  • Speaker #1

    Exactement. Faciliter l'accès et l'information pour les adultes.

  • Speaker #0

    Se faire vacciner contre le zona pourrait, de manière inattendue, protéger contre la démence et les maladies cardiaques. Bien sûr, il faut rester prudent, attendre plus de recherches pour confirmer pour comprendre des mécanismes fins et voir si ça se vérifie avec les vaccins actuels, comme Shingrix pour le cœur aussi.

  • Speaker #1

    Oui, mais ça ouvre une perspective assez stimulante, je trouve. Si un vaccin qui cible un virus précis peut avoir des effets protecteurs aussi larges sur des maladies chroniques non infectieuses, quels autres bénéfices à long terme pourraient bien se cacher derrière nos vaccinations habituelles ? Est-ce qu'on est à l'aube d'une nouvelle façon de penser la prévention au-delà des seules infections ? Ça donne à réfléchir, non ?

Description

🎙️ Description Ausha

Et si un vaccin protégeait bien au-delà de l’infection qu’il cible ? Dans cet épisode de Science en lumière, nous explorons des résultats récents et surprenants : la vaccination contre le zona pourrait réduire non seulement le risque de développer cette éruption douloureuse, mais aussi le risque de démence et de maladies cardiovasculaires.
Deux grandes études – l’une américaine sur plus de 4,5 millions de personnes vaccinées par Shingrix, l’autre coréenne sur plus d’1,2 million avec le vaccin vivant atténué – suggèrent une baisse significative des risques de démence, d’infarctus, d’AVC et d’insuffisance cardiaque.
Quels mécanismes peuvent expliquer ces effets inattendus ? S’agit-il d’une simple corrélation ou d’un vrai effet protecteur à long terme ? Ce podcast décrypte les chiffres, les hypothèses et les implications pour la prévention des maladies liées à l’âge.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue à notre discussion. On sait bien que les vaccins, ça protège contre les infections. On pense au Covid, à la grippe. Il y a même eu des échos comme quoi le vaccin antigrippal pourrait réduire certains risques pour le cœur. Mais là aujourd'hui, on va creuser des pistes encore plus surprenantes liées à un autre vaccin.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. On a sous la main deux études très récentes. Elles datent de juin 2025 et elles explorent un lien assez intriguant entre la vaccination contre le Zona Vous savez, cette éruption douloureuse due au virus de la varicelle qui se réactive et une possible baisse du risque de démence et de maladies cardiaques. C'est assez fort.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc nos sources, ce sont deux grosses études de cohortes. La première, américaine, publiée dans Vaccine.

  • Speaker #1

    C'est ça. Elle porte sur plus de 4,5 millions de personnes. Et elle concerne le vaccin recombinant, le Shingrix, celui qui utilise juste un bout du virus, quoi, pour déclencher la réponse immunitaire.

  • Speaker #0

    Et la deuxième ?

  • Speaker #1

    Elle est sud-coréenne, publiée dans le European Heart Journal. Là, on parle de plus de 1,2 million de personnes. Et elle s'intéresse, elle, à l'ancien vaccin, le vaccin vivant atténué, celui avec le virus entier mais affaibli.

  • Speaker #0

    Ok, donc l'objectif, c'est de comprendre ces liens, voir les chiffres clés et un peu ce que ça implique pour la prévention des maladies liées à l'âge. Alors, commençons peut-être par le premier volet, zona et démence, avec l'étude américaine.

  • Speaker #1

    D'accord, alors cette étude a la suivi des personnes de 50 ans et plus, entre 2018 et 2022, et le constat principal est clair, il y a une association. Recevoir le vaccin Shingrix semble lié à un risque plus faible de développer une démence.

  • Speaker #0

    Ah oui ? Et on a des chiffres pour se faire une idée ? Oui,

  • Speaker #1

    ils ont utilisé une mesure, les personnes années. C'est pour tenir compte du nombre de gens et du temps de suivi. Et en gros, sur 10 000 personnes années, on trouve 135 cas de démence chez les non-vaccinés.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Contre seulement 99 chez ceux qui avaient eu les deux doses.

  • Speaker #0

    D'accord, donc ce n'est pas négligeable comme différence.

  • Speaker #1

    Non, ça se traduit par une réduction du risque qu'ils estiment à 32%.

  • Speaker #0

    Significative.

  • Speaker #1

    Chez les totalement vaccinés par rapport aux non-vaccinés. Et ce qui est intéressant aussi, c'est que même avec une seule dose, il y avait déjà une petite baisse de l'ordre de 11%.

  • Speaker #0

    C'est assez impressionnant. Est-ce qu'on commence à comprendre pourquoi les mécanismes possibles ?

  • Speaker #1

    Il y a plusieurs hypothèses sur la table. La première, c'est simple. En empêchant le zona, le vaccin éviterait l'espèce de tempête immunitaire que le virus peut déclencher. Une autre piste, c'est la réduction de l'inflammation chronique. Moins de ces fameux cytokines, chimioquines, qui à la longue peuvent abîmer les tissus, y compris le cerveau. Et puis, une troisième idée, c'est que ça pourrait protéger les petits vaisseaux sanguins du cerveau. On sait que leur atteinte joue un rôle dans certaines démences.

  • Speaker #0

    C'est fascinant parce que ça suggère que le vaccin ferait plus que juste bloquer le virus. Il calmerait peut-être une inflammation de fond, qui est un peu le moteur de pas mal de maladies du vieillissement. Et ça fait le lien justement avec l'autre étude sur le cœur.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est une transition parfaite. L'étude sud-coréenne, elle, se penche sur le lien entre le vaccin vivant atténué, l'autre vaccin donc, Et le risque cardiovasculaire, toujours chez les 50 ans et plus, avec des données qui remontent à 2012.

  • Speaker #0

    Et là aussi, un résultat marquant.

  • Speaker #1

    Oui, une réduction globale du risque d'événements cardiovasculaires, estimée à 23% chez les vaccinés par rapport aux non-vaccinés.

  • Speaker #0

    23%, et dans le détail, ça donne quoi ?

  • Speaker #1

    Alors c'est encore un peu plus net pour ce qu'on appelle les événements majeurs, AVC, infarctus, décès d'origine cardiovasculaire. Là, c'est moins 26%. Et on voit des réductions similaires pour l'insuffisance cardiaque, moins 26% aussi, et les maladies coronariennes, moins 22%.

  • Speaker #0

    L'étude va même plus loin sur la durée de l'effet. Et qui en bénéficie le plus ? Oui,

  • Speaker #1

    apparemment, l'effet protecteur pourrait durer jusqu'à 8 ans. Et il semblerait un peu plus marqué chez les hommes, les moins de 60 ans, et aussi chez ceux qui ont, je cite, un mode de vie dégradé.

  • Speaker #0

    Intéressant. Et... L'hypothèse, là, c'est un peu la même idée d'inflammation évitée ?

  • Speaker #1

    C'est ça. L'idée principale des auteurs, c'est qu'en prévenant le zona, on évite les dégâts que l'infection elle-même peut causer au vaisseau, l'inflammation générale et la formation de caillots.

  • Speaker #0

    D'accord. Mais il faut bien insister. Cette étude-là, c'est sur le vaccin vivant atténué, pas le même que pour l'étude sur la démence.

  • Speaker #1

    Absolument. C'est crucial. C'est d'ailleurs une des limites. On ne peut pas dire hop, ces chiffres s'appliquent aussi au vaccin recombinant Shingrix. D'autres limites, c'est que c'est une cohorte asiatique. Est-ce que c'est pareil partout ? Et puis, on observe une association, une corrélation. Ce n'est pas une preuve de cause à effet, même si c'est très suggestif. Il faudra vraiment des études sur le vaccin recombinant et le risque cardiovasculaire pour confirmer. Bon,

  • Speaker #0

    alors, si on essaie de rassembler tout ça, on a deux types de vaccins contre le zona, étudiés dans des populations différentes. Et les deux semblent pointer vers des bénéfices inattendus pour le cerveau et le cœur. C'est bien ça ?

  • Speaker #1

    C'est la synthèse qu'on peut faire, oui. Ça suggère vraiment que l'impact de cette vaccination pourrait être plus large que ce qu'on pensait, au-delà de juste éviter l'éruption cutanée.

  • Speaker #0

    Et pourtant, un des articles mentionnait que les taux de vaccination contre le zonage chez les adultes restent parfois bas. L'exemple de l'Espagne était cité.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un paradoxe. On a des données prometteuses, mais la couverture vaccinale n'est pas toujours optimale. Ça rappelle une phrase clé. Ce qui est important, ce n'est pas le vaccin, mais la vaccination. Le fait que les gens se fassent vacciner.

  • Speaker #0

    Tout à fait. D'où l'intérêt d'initiatives pour informer et faciliter l'accès, comme cette application mobile en Espagne mentionnée.

  • Speaker #1

    Exactement. Faciliter l'accès et l'information pour les adultes.

  • Speaker #0

    Se faire vacciner contre le zona pourrait, de manière inattendue, protéger contre la démence et les maladies cardiaques. Bien sûr, il faut rester prudent, attendre plus de recherches pour confirmer pour comprendre des mécanismes fins et voir si ça se vérifie avec les vaccins actuels, comme Shingrix pour le cœur aussi.

  • Speaker #1

    Oui, mais ça ouvre une perspective assez stimulante, je trouve. Si un vaccin qui cible un virus précis peut avoir des effets protecteurs aussi larges sur des maladies chroniques non infectieuses, quels autres bénéfices à long terme pourraient bien se cacher derrière nos vaccinations habituelles ? Est-ce qu'on est à l'aube d'une nouvelle façon de penser la prévention au-delà des seules infections ? Ça donne à réfléchir, non ?

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