- Speaker #0
Bienvenue dans ce nouvel épisode de Secrets de Polychinelle.
- Speaker #1
C'est-à-dire que nos aïeux, ils ne nous transmettent pas seulement de l'ADN, mais ils nous transmettent aussi des traumatismes, des dépressions, de l'anxiété, de la frustration, des peurs. Et cette transmission, elle a un impact sur la trajectoire de vie des descendants. Comment ça se traduit ? Moi, je rencontre des gens qui réussissent leur vie. Et pourtant, il y a des zones où ils sont en échec, ils disent des solutions, mais ça ne marche pas. Parce qu'en fait, le problème ne se trouve pas dans l'enfance.
- Speaker #0
Bonjour, je suis Laetitia, praticienne en thérapie brève. Ma mission, c'est d'aider à dépasser tes phobies et tes peurs, celles qui deviennent bloquantes au quotidien, et à mieux gérer le stress de nos vies modernes. Pour cela, j'ai plusieurs corps d'un monarque. Les thérapies brèves comme l'EMDR, l'hypnose et la programmation neurolinguistique, et aussi les neurosciences de l'accompagnement, la musique et le mouvement qui font partie de ma boîte à outils. Dans ce podcast, je partage avec mes invités ou en solo des ressources, des astuces bien-être et des témoignages de choix de vie pour t'aider à dépasser tes peurs et alléger ta charge mentale. Si tu as envie de prendre soin de toi, tu es au bon endroit. J'espère que cet épisode te plaira. Et bien sûr, si c'est le cas, je t'invite à mettre un avis 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée et à le partager avec tes proches. Si tu souhaites en savoir plus sur mes accompagnements en tant que thérapeute, je t'invite à aller voir mon site web dans le lien disponible dans la description de cet épisode et à réserver un appel découverte sans engagement de 20 minutes. Tu peux réserver directement sur le site. Bonne écoute ! Bienvenue dans ce nouvel épisode de Secrets de Polychinelle. Je suis ravie de te retrouver aujourd'hui pour parler d'un sujet qui devient de plus en plus à la mode et j'aimerais y remettre un peu plus de connaissances et en parler entre personnes qui le pratiquent. C'est tout le sujet de ce qu'on englobe dans le commun des mortels, dans le transgénérationnel, car je crois que c'est un sujet que tu connais et que tu pratiques plus précisément sous l'angle de la psychogénéalogie.
- Speaker #1
C'est ça. Je suis Inès Lecomte. Je suis psychologue et psychothérapeute et j'aime les gens. J'aime les aider à traverser leurs difficultés à partir du transgénérationnel.
- Speaker #0
Alors, ce que je te propose, c'est pour commencer peut-être d'expliquer un petit peu, parce que finalement, pour nous, le transgénérationnel, quand on n'y connaît pas grand-chose, on a l'idée que c'est en lien avec nos ancêtres. Est-ce que ça englobe plusieurs choses ? Est-ce que la psychogénéalogie, c'est la même chose ? Qu'est-ce que c'est exactement ?
- Speaker #1
Peu de gens connaissent. mais tout le monde est concerné et surtout depuis que le principe de la patate chaude a été démontré par la science. C'est-à-dire que nos aïeux ne nous transmettent pas seulement de l'ADN, mais ils nous transmettent aussi des traumatismes, des dépressions, de l'anxiété, de la frustration, des peurs. Et cette transmission, elle a un impact sur la trajectoire de vie des descendants. Aujourd'hui... Comment ça se traduit ? Moi, je rencontre des gens qui réussissent leur vie et pourtant, il y a des zones où ils sont en échec, c'est des échecs répétés, ils utilisent des solutions, mais ça ne marche pas parce qu'en fait, le problème ne se trouve pas dans l'enfance. Typiquement, j'accompagne essentiellement des femmes et je pense à un cas en particulier, c'est vraiment une jeune femme qui est indépendante, brillante. qui est dévouée à son entourage familial et amical. Et pourtant, elle rencontre un problème de célibat prolongé. Elle se demande pourquoi elle tombe sur des hommes toxiques, pourquoi elle attire des hommes qui ne s'engagent pas avec elle. Elle a vraiment l'impression que la vie s'acharne contre elle. Et dans ses heures les plus sombres, elle culpabilise. Elle a l'impression que c'est de sa faute. Et vraiment, elle a l'impression qu'elle passe à côté de sa vie. En fait, moi, j'ai envie de vous dire, mesdames, que ce n'est pas de votre faute. Vous n'êtes pas faites pour des hommes toxiques où il n'y a pas la vie qui s'acharne contre vous.
- Speaker #0
C'est souvent la croyance première. On se dit, la vie s'acharne contre moi, je n'ai pas de chance.
- Speaker #1
Exactement. Souvent, les personnes croient qu'elles ont la poisse et elles n'arrêtent pas de se remettre en question, surtout. En fait, ce n'est pas une malédiction. Ma conviction à moi, c'est vraiment qu'elles ont hérité d'une patate chaude, problème transgénérationnel. Et c'est là où moi j'interviens.
- Speaker #0
Et Inès, je crois que tu as mis une méthode spécifiquement en place pour cela, c'est ça ?
- Speaker #1
Alors oui, j'ai mis en place une méthode qui s'appelle la méthode ISD et qui se déroule en trois étapes. Ça permet vraiment de sortir des blocages transgénérationnels. La première étape, c'est le I, de identifier. Ça permet d'identifier les schémas répétitifs. La deuxième étape... C'est le S de source. On va remonter à la source à partir d'un arbre généalogique. C'est un outil thérapeutique puissant. Ça va vraiment permettre d'identifier d'où vient le problème. Est-ce qu'il vient du côté paternel ou est-ce qu'il vient du côté maternel ? Et de voir comment ça s'est transmis, qu'est-ce qui se répète. Une fois qu'on a passé cette étape, on va vers la troisième étape. C'est le D de deuil. On va pouvoir déposer les bagages qui ne nous appartiennent pas, se sentir vraiment plus apaisée et retrouver son pouvoir de choisir.
- Speaker #0
Et alors, comment est-ce qu'on se rend compte ? Parce que là, tu as donné un exemple concret. Finalement, quel est le déclencheur ? Est-ce que c'est une histoire de schéma répétitif, finalement, qui peut amener à s'intéresser à la psychogénéalogie ?
- Speaker #1
En fait, oui, il y a des personnes qui vivent des événements. importants et à certaines périodes, ils vont revivre ces événements où ils vont avoir un mal-être qui revient. Ils ne vont pas savoir comment l'identifier.
- Speaker #0
Et finalement, c'est un sujet qui revient un peu plus à la mode, dont on entend un peu plus parler. Est-ce qu'il y a une raison particulière à ça ? Je sais que parfois il y a des séries, il y a des choses qui passent par les médias, mais est-ce qu'au niveau des recherches scientifiques aussi, il y a des choses qui permettent de se dire, tiens, il y a quelque chose à aller regarder du côté des ancêtres ?
- Speaker #1
Oui, en fait, il revient à la mode ce sujet. Donc, ça concerne la psychogénéalogie, qui est un mélange de psychologie et de généalogie. La science, il y a une vingtaine d'années, a démontré le principe de la patate chaude. En fait, nos aïeux nous transmettent. pas seulement de l'ADN, mais ils nous transmettent aussi des traumatismes, des dépressions, de l'anxiété, de la frustration et des peurs. Et ça a un impact sur la trajectoire de vie des descendants. Donc c'est pour ça que ça revient à la mode.
- Speaker #0
L'idée étant de se dire, bon c'est pas parce que ça vient des ancêtres qu'il n'y a rien à faire, au contraire, c'est juste une autre manière d'aller regarder ce qui se passe et pourquoi. pourquoi ça se passe pour pouvoir s'en sortir finalement aussi.
- Speaker #1
C'est ça. En fait, nos aïeux, ils vivent des événements, des drames, des accidents, des traumatismes, et ils n'en parlent pas forcément. Donc, ça entraîne, ils gardent leur souffrance. En fait, tant qu'on n'a pas fait le deuil d'un drame, d'un accident, d'un décès, il ne disparaît pas pour autant, le temps n'enlève pas la douleur causée, et ces émotions refoulées, ces traumatismes, il va y avoir un reliquat qui va se transmettre à la descendance et qui va se manifester chez les descendants par des troubles physiques ou des troubles psychiques récurrents, et on ne va pas trouver la cause. dans leur enfance ou dans leur histoire personnelle, on va se rendre compte que c'est des événements qui ont déjà été vécus par les ascendants et qui se répètent.
- Speaker #0
Et tu parlais de l'arbre tout à l'heure, c'est bien ça le terme, je n'ai pas forcément les termes techniques. Il y a des indicateurs particuliers, notamment des dates d'anniversaire, des choses comme ça qui peuvent... Mettre la puce à l'oreille, comme on dit ?
- Speaker #1
Alors oui, en fait, ce qui caractérise cette répétition, c'est ce qu'on appelle le syndrome d'anniversaire. C'est vraiment une notion très importante en psychogénéalogie. Et c'est comme ça qu'on s'est rendu compte de certaines répétitions. Donc, ce sont des événements qui sont marquants. un syndrome d'anniversaire, ça peut être heureux ou malheureux, qui se produisent à la même date, au même âge ou à la même période. Et on va se rendre compte que ces événements qui se produisent, heureux ou malheureux, par exemple comme un mariage qui se produit à la même date qu'un autre mariage qui s'est déjà produit dans l'arbre pour un aïeul. Donc ça, c'est un syndrome d'anniversaire heureux. Un syndrome d'anniversaire malheureux, c'est par exemple un deuil, une maladie, un accident. ou une hospitalisation qui va ressurgir, qui va se répéter à la même date ou au même âge pour une personne dans la descendance.
- Speaker #0
C'est assez impressionnant quand on y pense.
- Speaker #1
Oui, effectivement. Par exemple, je peux te donner un exemple, une personne qui, à l'âge de 18 ans, elle déclenche une anorexie, un trouble du comportement alimentaire. Et au même âge, sa mère, à 18 ans, a vécu un abus, par exemple. Donc, ce n'est pas tout à fait le même événement, mais au même âge, il y a quelque chose, il y a un drame qui se passe. Un mal-être qui apparaît.
- Speaker #0
Comme tu dis, ça va dépendre, il va y avoir une personne peut-être dans la lignée, dans une même fratrie. Pour certains, il n'y aura pas de conséquences particulières et pour une autre personne, oui, il y aura quelque chose qui va se passer finalement à ce même âge. Oui,
- Speaker #1
en fait, ce qui se passe, c'est que quand il y a un traumatisme ou un événement dramatique, qu'est-ce qui va se passer ? La personne, elle ne va pas en parler. Ça va créer un blocage parce que la souffrance occasionnée. Elle est toujours présente et ça va se transmettre sous forme de noms dits, de secrets de famille. On ne sait pas sur qui ça va tomber, mais ça agit sur trois, quatre générations. Et donc, ça peut tomber, ça peut sauter une génération et tomber sur la deuxième. La première génération, nos aïeux, ils vont vivre un traumatisme ou une perte inacceptable, le décès. d'un proche et vraiment ça passe pas. Donc tu sais à l'époque on ne parlait pas de ces choses là. Tout à fait. Tout simplement que voilà il faut passer à autre chose, avec le temps ça va passer. En fait le traumatisme est présent et l'aïeul il n'arrive pas à s'en remettre pour autant. Donc il rumine sa souffrance. La génération 2 Les enfants de cette personne, par exemple, ils n'ont aucune représentation verbale du traumatisme que nos aïeux ont vécu. Et à la génération 3, comme ça n'a pas été dit à la génération 1, que ça n'a pas été nommé à la génération 2, à la génération 3, ça va créer ce qu'on appelle un impensé psychogénéalogique. C'est-à-dire qu'on ne peut pas le penser puisque ça n'a pas été dit.
- Speaker #0
Eh oui.
- Speaker #1
Et plus le passé est obscur, plus il est méconnu, plus il tend à se répéter, quasiment dans des conditions similaires. C'est ce qu'on va appeler le syndrome d'anniversaire, si ça se produit au même âge, à la même période, ou le même événement.
- Speaker #0
Donc ça suppose de pouvoir arriver à faire des recherches ? Parce que tu vois, ma question qui me vient naturellement, c'est comme il y a un non-dit. Donc finalement, tu as quelqu'un de la troisième génération ou autre qui a quelque chose, un schéma répétitif ou quelque chose et qui va venir consulter. Ça suppose de pouvoir remonter un minimum et de pouvoir enquêter un peu sur ce qui s'est passé ?
- Speaker #1
Alors, pas forcément sur ce qui s'est passé, mais oui, on va procéder à une enquête. On va partir déjà de ce qu'on sait. de comment on se sent. En fait, on va partir de la demande et puis la personne va travailler avec son arbre généalogique, on va inscrire ses dates de naissance. Moi, typiquement, je travaille avec les dates, des événements importants, les prénoms. Et aussi, je vais chercher à identifier la place de la personne dans la fratrie. Et ensuite, la personne va un petit peu interviewer ses parents, ses grands-parents, en tout cas l'entourage familial sur ce qu'ils savent du passé. On va interroger ce qu'on appelle le mythe familial. Et ce mythe, il se tisse dans des conversations très ordinaires. Par exemple, un dimanche, on est à table avec la famille, c'est une cousinade, et on va parler, je ne sais pas moi, de l'oncle, un tel qui aime bien les enfants. On va parler de la trajectoire brillante de telle arrière-grand-mère. Et c'est comme ça qu'on va apprendre des choses sur les uns les autres. Donc parfois, on va interroger ce mythe familial. Ça va vraiment nous apporter des données pour mieux comprendre ce qui se passe dans la famille. Sinon, on peut travailler aussi à partir des actes de naissance, des actes de décès, des actes de mariage. identifier qui est qui dans la famille.
- Speaker #0
Tout cela, ça a été théorisé finalement. Il y a une personne en particulier, je crois, qui a expliqué tout ça. Tu peux nous en dire un peu plus sur l'origine de la psychogénéalogie ?
- Speaker #1
Alors, la psychogénéalogie, c'est une approche qui a été créée par Anoncelin Tchugène-Berger, qui est psychologue, psychothérapeute et professeur émérite à l'Université de Nice. Elle travaille beaucoup avec les gens qui sont en phase terminale de cancer. Et un jour, elle va recevoir une jeune dame de 35 ans qui a une vie épanouissante, un travail passionnant. Et du jour au lendemain, elle apprend qu'elle a un cancer. Anoncelin de Fugène-Berger la reçoit et lui demande un petit peu ses antécédents. Est-ce que dans la famille, il y a eu d'autres personnes qui ont eu cette maladie ? Et effectivement, la mère, la grand-mère, l'arrière-grand-mère ont eu le même cancer au même âge. Alors c'est assez surprenant qu'Anoncelin fait remarquer à cette dame que c'est arrivé au même âge, que ça se répète. La patiente n'avait pas du tout remarqué. Donc vraiment, c'est très surprenant pour elle. Et quelques semaines plus tard, elle revient en séance. Et les métastases ont disparu.
- Speaker #0
Ah oui ?
- Speaker #1
Ah oui, c'est assez… Alors, ce n'est pas magique, la psychogénéalogie, mais à partir de là, Annonce Linde-Sugène Berger, elle a postulé l'idée que, est-ce que c'était vraiment une coïncidence d'avoir un cancer au même âge et le même type de cancer que ses aïeux, ou c'était une répétition transgénérationnelle ? Est-ce que finalement, les traumatismes non digérés ne se transmettaient pas à la descendance de la même manière que les caractéristiques physiques pour un individu qui se transmettent ? Et beaucoup plus tard, on se rendra compte qu'effectivement, c'est un postulat qui a été prouvé en épigénétique, en épidémiologie, dans différents domaines. qu'effectivement les traumatismes non digérés se transmettent.
- Speaker #0
Forcément, beaucoup de personnes ont vu des séries sur Netflix ou sur d'autres sujets. Je pense notamment aux constellations familiales avec le chemin de l'olivier. Est-ce que ça, c'est une branche de la psychogénéalogie ou ça n'a rien à voir ?
- Speaker #1
Alors non, c'est pas tout à fait. Enfin, c'est une branche. C'est aussi du transgénérationnel, mais c'est pas du tout la même méthode. C'est une approche thérapeutique. En psychogénéalogie, Anancelin Thujaneberger, elle travaillait avec les psychodrames. Oui. Et souvent, on confond psychodrame et constellation familiale.
- Speaker #0
Et là, ce que toi, tu appelles psychodrame ?
- Speaker #1
Ça vient de Jacob Moreno. Anancelin Thujaneberger, elle s'est basée là-dessus. Le but étant, donc c'est aussi une approche thérapeutique, le but c'est d'explorer... tout ce qui est conflit interne, au travers de jeux de rôle. C'est pour ça qu'on peut penser que c'est comme les constellations familiales, mais pas du tout. Le but, c'est de faire ressortir les émotions refoulées. Donc, pareil, c'est des jeux de rôle. Les participants vont jouer des scènes de vie ordinaires, qu'elles soient passées, futures ou présentes. Ça peut se travailler en individuel. ou en groupe. Et c'est une thérapie qui est plutôt centrée sur l'individu et les relations, plutôt que sur la famille.
- Speaker #0
Très bien, très clair. Pour des personnes qui auraient envie d'aller creuser le sujet, alors juste un terme peut-être à expliquer, le génosociogramme, pour les personnes qui ne connaissent pas.
- Speaker #1
Alors, le génosociogramme, c'est un arbre généalogique qui est commenté par des faits qui se répètent, que ce soit des maladies, un mal-être, et on va y inscrire les dates de naissance, les dates de décès, en fait toutes les dates. qui se rapportent à des événements importants. On va y inscrire les métiers, les prénoms, de façon à avoir cartographie graphique de la famille. Et ça va permettre à la personne de se relier, de voir ce qui se joue pour lui au niveau des répétitions. et des transmissions familiales.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a un point important que tu souhaites soulever par rapport au sujet des dates anniversaires dont on n'aurait pas parlé ?
- Speaker #1
Ce qui est important, c'est que c'est un concept qui n'est pas nouveau. À la base, Annonce Linde-Jugène Berger, elle se base sur les travaux de Joséphine Hilgard, qui était une psychologue américaine et qui avait déjà observé ce phénomène de répétition. C'est-à-dire que... Elle se rend compte qu'elle reçoit des patients qui présentent des troubles psychiatriques. Et ces troubles se déclenchent à l'âge où le parent a été interné ou hospitalisé pour le même trouble psychiatrique, voire même il en est décédé. C'est ce phénomène qu'elle va appeler syndrome d'anniversaire. Et Anne-Anne-Solène Thujernberger va vraiment... reprendre cette description, parce qu'elle se rend compte que, je la cite, que ce qui ne s'exprime pas en mots s'imprime en mots, M-A-U-X. Toutes les souffrances, que ce soit des souffrances individuelles, que ce soit des traumatismes collectifs, comme la guerre, l'esclavage, la famine, les déportations, Tous ces traumatismes qui ont été vécus par nos aïeux, eh bien déjà ce n'est pas facile d'en parler, c'est indicible. Ça ne disparaît pas pour autant, ça ne passe pas avec le temps et ça va vraiment avoir un impact sur les descendants. C'est que le deuil qui n'a pas été fait, à partir du moment où le deuil n'a pas été fait, ça va se transmettre. sous forme d'émotions refoulées. Ce qui était vraiment incroyable pour Annance Lint-Hugène Berger, c'est qu'elle se demandait comment c'est possible qu'une personne ait des images photographiques, des rêves de choses qu'elle n'a pas vécues, par exemple. des odeurs, des sons. Il y a des personnes qui faisaient des cauchemars et ils rêvaient de camps de concentration, de prison.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et c'était des descendants, des survivants de la Shoah. Elles se demandaient, mais comment était-ce possible ?
- Speaker #0
Oui, comment c'était possible même d'imaginer quelque chose qu'on n'a pas vécu, finalement, de le visualiser aussi clairement. Voilà, c'est ça. Oui, je comprends. Effectivement, ça pose question.
- Speaker #1
Donc, c'est un peu... qui revivait l'événement alors qu'il n'était pas le personnage principal.
- Speaker #0
C'est ça. Et ça incite d'autant plus, le message à faire passer aussi, c'est d'aller verbaliser les choses. Parce que finalement, c'est vrai que quand il y a des non-dits comme ça, il y a une époque où clairement, on parlait peut-être beaucoup moins aussi de ce qu'on vivait. Mais c'est vrai qu'on voit les conséquences après. Et même si on pense que c'est OK, on n'en parle pas, on passe à autre chose. Ça va être les générations d'après qui vont trinquer finalement.
- Speaker #1
Oui. Si une souffrance n'est pas traitée, en général, ça va générer des émotions très fortes, comme de la peur, de la honte, de l'effroi ou une culpabilité. Et ce sont des émotions qui ne vont pas pouvoir être traitées par nos mécanismes psychiques et qui vont être enfermées dans ce qu'on appelle une crypte, un mécanisme inconscient qui reprend un petit peu tout ce qui n'a pas été... digérer, ça va être refoulé, c'est tout ce qui est non dit, secret de famille. Et par exemple, s'il y a des décès prématurés, des suicides, des accidents qui n'ont pas été traités, ça va impacter les générations suivantes sous forme de faits ou de schémas qui se répètent.
- Speaker #0
Très intéressant. Je pense que ça parlera à beaucoup de gens, beaucoup d'auditeurs et d'auditrices. Merci Inès. Et en parlant d'émotions et de peur, tu sais que c'est un de mes sujets de prédilection, le dépassement des peurs ou des phobies. Est-ce que toi, il y a une peur ? que tu as ou que tu aimerais encore pouvoir dépasser ou que tu as réussi à dépasser quelque chose dont tu voudrais témoigner ?
- Speaker #1
Oui, en fait, il y a une peur dans ma vie, c'est la peur de la prise de parole en public. Donc, ça a toujours été un petit peu compliqué pour moi. Pourtant, je ne suis pas quelqu'un de timide. Et puis, j'aime discuter, j'aime vraiment être entourée de personnes avec qui on va pouvoir refaire le monde. Et pourtant, parfois, si je dois intervenir, je perds mes moyens et je vais complètement oublier ce que j'ai à dire. Alors, je n'avais plus du tout envie que ça se passe comme ça. La dernière fois, quand j'avais fait une conférence il y a trois ans, complètement, je tremblais, je bafouillais. Donc, ce n'est pas un moment agréable.
- Speaker #0
J'imagine, oui, je comprends.
- Speaker #1
En fait, après ça, j'ai vraiment décidé. de regarder ma peur en face et de la traiter, tout simplement. J'ai commencé à faire un coaching, à me renseigner sur ce qui était là, pourquoi on avait peur en fait, alors qu'il n'y a pas de danger immédiat. Ça m'a beaucoup aidée. Donc maintenant, j'ai des petites techniques pour reprendre mon souffle, pour revenir au moment présent. Et puis, j'arrive à moins perdre mes moyens et à faire passer mon message. Parce que c'est important de pouvoir parler de manière plus en confiance.
- Speaker #0
Génial, bravo. Et c'est vrai qu'il y a des outils qui peuvent être très efficaces pour nous aider à surmonter ce type de peur, qui est une peur très courante, la peur de parler en public,
- Speaker #1
que je retrouve souvent aussi en cabinet.
- Speaker #0
Si on a envie de te contacter... Comment est-ce qu'on fait ? Alors, je sais que tu as une page Instagram, tu as un site web. Qu'est-ce qui est le plus simple ? Je remettrai de toute façon les informations en description.
- Speaker #1
Écoute, moi, j'ai un numéro de téléphone. Les gens peuvent me contacter tout simplement. Je fonctionne à l'ancienne, en fait.
- Speaker #0
C'est parfait. On aime, on en a besoin. Je remettrai ton nom, Inès Lecomte, avec les coordonnées de toute façon pour que les gens puissent te trouver facilement et te contacter directement. C'est parfait. Merci, Inès.
- Speaker #1
Merci à toi.
- Speaker #0
Merci d'avoir écouté ce nouvel épisode de Secrets de Polychinelle. Si l'épisode t'a plu, je t'invite à mettre un avis 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée, à me laisser un commentaire ou à le partager avec tes proches. Si tu souhaites aller plus loin, je t'invite à t'inscrire à ma newsletter pour recevoir plus de conseils bien-être dans ta boîte mail. Tu trouveras le lien en description de cet épisode et également dans la bio de mon compte Instagram Laetitia's Escapes. A bientôt pour un nouvel épisode.