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#32 - Florence Bornet - Ose faire ce qui t'anime, pas ce qu'on attend de toi. cover
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Semé d'embûches

#32 - Florence Bornet - Ose faire ce qui t'anime, pas ce qu'on attend de toi.

#32 - Florence Bornet - Ose faire ce qui t'anime, pas ce qu'on attend de toi.

36min |27/08/2025
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Description

Comment une éducatrice sociale valaisanne a-t-elle trouvé le courage de quitter le salariat pour vivre de sa passion artistique ?


Dans cet épisode inspirant, Florence Bornet nous raconte son cheminement personnel et professionnel, depuis ses débuts à Nendaz jusqu'à l'ouverture de son atelier de peinture « Les couleurs du bonheur » à Martigny. Animée par une passion profonde pour l’humain, la créativité et la transmission, Florence partage avec sincérité les doutes qui l’ont freinée pendant des années, mais aussi le déclic qui l’a poussée à enfin se lancer.


Formée en éducation sociale, enrichie par des expériences à Paris et au Canada, Florence a toujours cherché à allier sens, bienveillance et expression personnelle dans son quotidien. Elle évoque les défis concrets de l’entrepreneuriat : la peur de l’échec, la gestion de la communication, ou encore la difficulté à s’imposer sans se conformer. Son atelier, à contre-courant des modèles académiques, prône une liberté totale de création et une approche non jugeante de la peinture.


Cet épisode est un véritable appel à écouter son intuition, à oser sortir des cadres imposés, et à croire en la beauté d’un projet qui nous ressemble. Florence nous le rappelle avec ses mots simples : « Je ne veux pas entrer dans un cadre, je ne suis pas un tableau. »


Vous pouvez la retrouver aux adresses ci-dessous :


Site internet Les couleurs du bonheur : https://www.couleurbonheur.ch/

LinkedIn Les couleurs du bonheur : https://www.linkedin.com/in/les-couleurs-du-bonheur-154808175/

Instagram Les couleurs du bonheur : https://www.instagram.com/couleurbonheur_martigny/


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Vous pouvez également me rejoindre aux adresses ci-dessous :


Linkedin : https://www.linkedin.com/company/semedembuches/

Instagram : https://www.instagram.com/semedembuches/


Ce sera sur ces plateformes que je communiquerai avec vous entre chaque épisode, vous pourrez m'y poser vos questions, m'y donner vos suggestions et vous aurez accès aux coulisses de la création de ce podcast.


Si vous êtes fondateur, co-fondateur ou directeur d'une entreprise et que vous souhaitez partager votre vécu sur ce podcast, n'hésitez pas à me contacter à l'adresse mail suivante : info@semedembuches.ch


Je vous souhaite une excellente écoute !


Les podcasts "semé d'embûches" sont imaginés et réalisés par Romain Frehner.


Droits d'auteurs :


Track: Only the Braves Music by https://www.fiftysounds.com   


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je crois que l'entrepreneur, c'est presque un peu un fou qui n'est pas conscient de ses limites.

  • Speaker #1

    Ce que j'ai appris, c'est qu'on était capable de tout,

  • Speaker #0

    que tout le monde pouvait faire tout ce qu'il souhaitait. Il suffisait de s'en donner les moyens. C'est un parcours où on est constamment en train de régler des problèmes au fur et à mesure qu'ils arrivent. Et puis si on regarde un peu en arrière, on se dit « ah ben j'ai réussi à régler tout ça, et puis maintenant il y a le reste qui arrive » . Mais c'est aussi ça qui fait qu'on commence à bâtir quelque chose.

  • Speaker #1

    Je voyais sur leur visage qu'ils avaient le sourire. et je me suis dit bah en fait c'est le plus beau compliment Et c'est le plus bel accomplissement dont je puisse rêver.

  • Speaker #0

    Être honnête est pour moi extrêmement important parce que si on est honnête avec nos clients, ok, on vient de commencer,

  • Speaker #1

    notre produit n'est pas parfait,

  • Speaker #0

    mais voilà où on voudrait l'amener.

  • Speaker #1

    Vraiment, dépassez votre peur et allez-y parce que c'est une très très chouette expérience.

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue. Vous écoutez aujourd'hui Semez l'ombuche, le podcast qui va à la rencontre des entrepreneurs qui forment le tissu économique suisse. Je m'appelle Romain Freynère et je suis l'hôte de ce podcast. Dans ce Médambuche, nous recevons une fois par mois un entrepreneur avec lequel nous parlons de parcours, de motivation, d'inspiration, de quotidien, d'obstacles, de réussite, d'échec, de vision du monde du travail et de son futur. Tout ça avec des invités toujours plus inspirants. Place à l'épisode, bonne écoute. Salut Florence.

  • Speaker #1

    Salut.

  • Speaker #0

    Merci de m'accueillir aujourd'hui dans ton atelier de Martini.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir, merci à toi d'être venu.

  • Speaker #0

    Avec... Avec plaisir, on est là pour parler de ton parcours, que ce soit scolaire et entrepreneurial surtout. Pour commencer, je vais déjà te laisser te présenter.

  • Speaker #1

    Alors, je m'appelle Florence Bornet, j'ai 37 ans, j'habite à Martigny, parce que tout se passe à Martigny, comme je le dis souvent. J'ai ouvert un atelier de peinture il y a trois ans, je vais vous en parler un peu plus plus tard. Au niveau de mes passions, je suis passionnée d'éducation, de discussion. Avec les gens, j'aime communiquer, j'aime parler. J'aime bien aussi des objets anciens. Je chine pas mal.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et pourquoi avoir choisi cette ville de Martigny, qui a l'air de tant te plaire ?

  • Speaker #1

    Parce qu'elle a un côté que j'adore au niveau historique et artistique aussi. C'est une ville qui est fantastique. Et puis, c'est un point aussi où on est très vite en France, on est très vite en Italie aussi.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    Donc, il y a pas mal d'intérêt à être sur Martigny. OK. Et puis un grand merci à M. Djanada qui nous a fait une ville fantastique avec des sculptures partout, une fondation extraordinaire.

  • Speaker #0

    Et la ville le lui rend bien en plus.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Pour mettre un peu de contexte à l'épisode, quelle est ta société et qu'est-ce que tu fais ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai un atelier de peinture qui s'appelle les couleurs du bonheur. Je fais venir des gens, donc enfants, adolescents, adultes pour y peindre. C'est une pédagogie particulière, on n'est pas dans une démarche académique. Donc, vraiment, les gens viennent y peindre dans un cadre bienveillant, non jugeant. On y peint ce qu'on a envie. Moi, je ne fais pas de remarques par rapport à ce qui est peint. Et puis, le but, c'est vraiment de se faire plaisir, de redécouvrir pour les adultes leur âme d'enfant, pour les enfants d'explorer, de développer l'imaginaire, la créativité.

  • Speaker #0

    Donc, au début de ton cours, admettons qu'on participe à un cours, au début, il n'y a pas de thème. Chacun dessine, peint ce qu'il veut.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de contraintes.

  • Speaker #0

    Et il utilise aussi les « tu peins avec » . plusieurs différents types de peinture ?

  • Speaker #1

    Alors là, on utilise principalement la gouache. De temps en temps, la peinture acrylique, quand je fais des ateliers un peu différents, où on fait de la peinture sur casquettes ou sur d'autres objets, mais principalement la gouache. Comme ça, elle est vraiment accessible à tous, elle est facile à étaler, à utiliser. Elle ne demande pas une technique particulière. Voilà, on y va spontanément, on se lance et on s'amuse.

  • Speaker #0

    D'accord, parfait. Belle présentation, merci déjà pour ça.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Quelles sont, selon toi, trois qualités importantes dans l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Alors, le courage, oser se lancer. Ça, ça a été compliqué pour moi. Je pense qu'il m'a fallu 10 ans pour oser faire le pas. Je dirais en premier le courage. Après, le côté créativité aussi. Pour moi, il est très important.

  • Speaker #0

    Surtout dans ton domaine, en plus.

  • Speaker #1

    Dans mon domaine, mais c'est aussi, quand je parle de créativité, il y a la créativité plus concrète et puis une créativité plus d'idées aussi. Je l'utilise beaucoup pour les publicités, les jeux de mots. J'adore la langue française, j'adore l'humour. Alors, j'aime bien mêler un petit peu tout ça, mélanger. pour faire les choses un petit peu à ma sauce. Et puis après, dans mon domaine aussi, c'est la bienveillance.

  • Speaker #0

    C'est les trois qualités primordiales selon toi.

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est celle-là qui prime.

  • Speaker #0

    Très bien. On va gentiment partir sur ton parcours scolaire. Où est-ce que tu as fait tes écoles obligatoires ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai grandi à Apro, dans la commune de Ninda. Et puis, j'ai commencé mes écoles obligatoires sur Apro. À l'époque, c'était encore l'enfantine. dont on parlait, maintenant on est au 1H, ça a un petit peu changé au niveau des termes. Donc de la première enfantine à la troisième primaire, j'étais à APRO. Ensuite, de la quatrième à la sixième primaire, j'étais à FAE. Et puis après, on a pris encore un peu d'altitude pour le cycle d'orientation. On est parti à Basse-Ninda.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et après ça, après l'école obligatoire, tu as fait d'autres formations ? Oui.

  • Speaker #1

    Alors, après l'école obligatoire, je me suis orientée à Sion, à Saint-Guérin. Ça s'appelait à l'époque École de degré diplôme. Elle a changé de nom aussi, École de culture générale. Je ne sais pas très bien où on est actuellement. Oui. Et c'était pour avoir une orientation sociale, des cours de psychanalyse, de sociologie. pour préparer mon futur métier, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Et à la fin de ça, donc là, c'est la fin de ton parcours scolaire ou tu as encore étudié après ?

  • Speaker #1

    Non, après, j'ai fait des stages pour pouvoir entrer à la HES-SO à Sion.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Anciennement aussi, je ne suis plus tout jeune. Tout a changé depuis au niveau scolaire. Mais oui, oui, alors j'ai fait éducatrice sociale à Sion, parce qu'on pouvait encore faire cette formation-là et être connue HES à l'époque sur Sion.

  • Speaker #0

    Sur Sion. Et puis, tu te retrouves avec quoi comme diplôme ? à la fin ?

  • Speaker #1

    Alors, éducatrice sociale HES.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Oui. Et suite à ça, j'ai encore... Moi, j'aime pas rester sur mes acquis, j'aime pas... Voilà, il faut que ça bouge, il faut continuer à entretenir le mental, il faut faire des formations. Pour moi,

  • Speaker #0

    c'est hyper important.

  • Speaker #1

    Je suis tout à fait d'accord. Et suite à ça, j'ai fait des formations continues dans mon domaine d'éducatrice. Donc, j'étais éducatrice petite enfance. J'ai fait plusieurs formations à ce niveau-là. J'ai fait à la fin de ma scolarité aussi, je suis partie à Paris faire une formation de... Praticienne servante du jeu de peindre, pédagogie particulière Arnaud Stern, justement dans un cadre bienveillant, non jugeant, à l'abri des regards, des jugements, ce qui a été un petit peu la base de ma vie d'indépendante après. Et j'ai fait une expérience au Canada, expérience linguistique, où je suis partie trois mois et demi rafraîchir un petit peu des notions d'anglais. Et là, j'étais dans une famille comme fille au père.

  • Speaker #0

    D'accord. Joli parcours, un peu atypique. On n'a pas l'habitude de voir des Suisses partir à Paris pour étudier. Joli parcours.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Quel type d'élève est-ce que tu étais ?

  • Speaker #1

    J'étais très studieuse.

  • Speaker #0

    La première de classe ?

  • Speaker #1

    Pas la première de classe, celle du milieu. Je ne me mettais jamais au premier banc. Je n'avais pas envie de me mettre au premier banc. Très studieuse, très timide, très introvertie. Pas de confiance en moi. Je n'aimais pas prendre la parole en public.

  • Speaker #0

    À cet âge-là, à l'école, je pense que c'est assez courant.

  • Speaker #1

    Ça dépend. Il y a des meneurs, il y a des leaders. Moi, je ne faisais pas partie de ceux-là. Mais j'étais un peu l'élève qu'on oubliait, en fait.

  • Speaker #0

    Mais avec des bonnes notes quand même, de manière générale.

  • Speaker #1

    Alors, dans certains domaines, après, je ramais en allemand et en maths. Moi, les chiffres, ce n'est pas mon domaine. J'adorais la créativité, le bricolage, le français. Ça, oui. Mais alors, non, il ne fallait pas me parler.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu as pensé du système scolaire en Suisse ?

  • Speaker #1

    Alors, très honnêtement, il est à la traîne. Pour avoir fait éducatrice, pour avoir vu aussi ce qui se fait ailleurs dans les pays nordiques, au Canada aussi, ils ont une grande avance par rapport à nous. Et je trouve que nous, on est à la traîne. Et il y a des questions que je me pose encore. Mais comment ça se fait qu'on a passé autant d'années à étudier l'allemand pour si peu le parler finalement ?

  • Speaker #0

    Moi, ça, j'hallucine aussi. Franchement, j'ai eu de l'allemand pendant en tout cas trois ou quatre ans. Après, moi, je n'étais pas l'élève le plus assidu de la classe. Je dois l'admettre quand même. Franchement, l'allemand aujourd'hui, c'est zéro. C'est dur. Je ne peux même pas me débrouiller si je vais à Zurich, au festival ou quoi que ce soit. Je ne peux même pas me débrouiller en allemand. Ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    Pareil,

  • Speaker #0

    tu vois. D'après toi, qu'est-ce qui change par rapport aux écoles nordiques ? Ils font quoi de mieux ?

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup plus de choses qui sont axées sur le vivre ensemble. Ça commence en Valais. Je parle du Valais parce que le reste de la Suisse, je ne connais pas assez pour pouvoir en parler. Mais en Valais, on commence. à chercher des personnes ressources pour le vivre ensemble, des personnes extérieures, pour amener un petit peu plus des compétences humaines et sociales aussi, et pas juste des choses culturelles, théoriques. Donc je pense qu'il y a beaucoup, beaucoup de choses à développer à ce niveau-là actuellement. Et les enjeux ont changé, on voit de plus en plus d'harcèlement scolaire, les réseaux sociaux n'ont pas amené que des belles choses non plus, entre autres. Et la société a changé aussi, et je pense que vraiment... Il faut qu'on apprenne à communiquer. Mais ça, c'est une base. Apprenons à communiquer. Et les valeurs, le respect, la bienveillance, la tolérance, c'est primordial dans notre société. Oui, c'est important.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que ça a tendance à se perdre. Puis les réseaux sociaux, ça exacerbe tout ça en plus.

  • Speaker #1

    Ça isole. On parle de l'ère de la communication, mais non. Pour moi, on n'est pas dans l'ère de la communication. Communiquer seul sur une machine avec des personnes à distance, d'accord. Mais qu'est-ce qu'il y a de plus beau que d'être rassemblés ?

  • Speaker #0

    C'est clair, je suis d'accord avec toi. Est-ce qu'il y a des branches que tu aurais ajoutées, par exemple ? Est-ce que tu estimes qu'il faudrait du coup plus d'allemand ou plus de cours ?

  • Speaker #1

    Alors plus d'allemand, pas, mais une méthode différente. Nous c'était très… mais je me souviens que… On apprenait avec des livres et finalement, on oubliait de communiquer. Mais le plus important quand on va dans un pays, c'est la communication, faire des jeux de rôle, des choses simples. Comment tu te comportes quand tu es au magasin ? Prends le rôle du vendeur, prends le rôle de la cliente et puis parle. Ce n'est pas apprendre mot pour mot du par cœur qu'on va oublier, qui est ennuyeux au bout d'un moment. Donc, faisons des jeux ensemble, des jeux de collaboration, créons des choses, parlons, communiquons. Moi, je sais qu'on arrivait à l'examen final et puis le prof tout d'un coup nous dit « Ah, on va quand même écouter une cassette. Voilà, on va se faire un petit peu l'oreille. » Non mais attends, on est à la veille de l'examen, tu nous fais une cassette maintenant avec un accent qu'on n'a jamais entendu. Est-ce qu'on entendait ton accent de valaisan qui parlait l'allemand ? Et puis là, tout d'un coup, on se retrouve avec cette cassette, mais on en fait quoi ? C'est pas comme ça qu'on se prépare. Tout au long de l'année, on aurait dû entendre des textes en allemand, pourquoi pas regarder des vidéos. des petites choses, et puis communiquer entre nous.

  • Speaker #0

    Donc, tu aurais ajouté plutôt des cours dans ce sens-là, mais pour toi qui étais plutôt timide quand tu étais à l'école, tu penses que des jeux de rôle, ça serait applicable ? Comment est-ce qu'on appliquerait ça ?

  • Speaker #1

    Alors, jeux de rôle ou alors des jeux, comme des jeux de société, en fait. Et puis apprendre, vous regardez les règles, vous lisez les règles, prenez un dictionnaire à côté, quels mots vous ne connaissez pas, et puis découvrez ce jeu de société, faites-le ensemble en petits groupes. On sous-groupe et voilà, développant ce côté-là.

  • Speaker #0

    En plus, ça développerait aussi l'entraide.

  • Speaker #1

    Mais exactement, les valeurs qui me sont chères, c'est ça. Je trouve que l'école est beaucoup dans la compétition, encore et toujours, le système de notes. Moi, j'ai des souvenirs mais affreux d'un prof qui nous rendait des examens. Il écrivait au tableau 6, 5,5, 5 et ainsi de suite au niveau des notes. Et il mettait le nombre d'élèves qui avaient obtenu ces notes-là. Mais il n'y a rien de plus dégradant que ça.

  • Speaker #0

    Et puis en plus, pour revenir aux réseaux sociaux, ça aussi, c'est exactement dans la même vibe de la compétition, toujours paraître beau, toujours paraître impeccable, surtout pas montrer ce qui est négatif.

  • Speaker #1

    Mais ce qu'on veut, c'est collaborer. Il existe tellement de jeux. Pour avoir été éducatrice, j'ai utilisé beaucoup de jeux de collaboration où c'est les uns avec les autres. On s'entraide. Toi, tu as de la difficulté. Moi, j'ai cette compétence-là. Toi, tu as une autre compétence. Et on avance ensemble, arrêtant de se tirer dans les pattes à l'enfance, à l'adolescence. Quel type d'adulte en devient comme ça ?

  • Speaker #0

    C'est clair, je suis tout à fait d'accord.

  • Speaker #1

    Ça influence notre monde du travail et ça amène des conflits, ça c'est sûr.

  • Speaker #0

    De quelle manière est-ce que tu as choisi ton domaine d'études ? Est-ce que tu avais des prédispositions quand tu étais jeune ? Tu aimais déjà peindre ?

  • Speaker #1

    Alors j'étais d'abord éducatrice. Quand j'ai choisi, j'ai choisi éducatrice. Là, tu parles vraiment de mon activité actuelle ou de mon choix professionnel ?

  • Speaker #0

    Je parle de ton parcours scolaire.

  • Speaker #1

    Parcours scolaire. Donc, j'avais deux choses en tête, le domaine artistique et le domaine social. Ma mère était prof enfantine. Là, elle est retraitée. Donc, il y avait un petit peu le côté faire comme maman. Elle a eu un métier de passion. Elle a adoré. Elle m'a transmis cette passion-là. Et puis après, il y avait peut-être un côté artistique qui vient de mon papa, très créatif dans les idées. Très manuel, mon père sait tout faire. Vraiment, il est impressionnant, je l'admire énormément aussi. Tout comme ma mère. Et je pense que la créativité venait plutôt de mon papa. Si je m'étais écoutée à ce moment-là, je serais partie dans le domaine artistique. Des parents assez soucieux, bienveillants. Choisis-toi un bon métier, un vrai métier. Et puis après, tu feras ce que tu voudras, mais fais un vrai métier. Fais un vrai diplôme. Donc, je suis partie dans l'orientation sociale. Voilà, ça a été un petit peu influencé, mais ça faisait partie de mes choix.

  • Speaker #0

    Ok. Et durant ton parcours, est-ce que tu as eu des moments d'incertitude ? Des moments où tu t'es dit, mince, est-ce que j'ai choisi la bonne voie ? Typiquement quand tu es partie à Paris étudier ou quand tu es partie au Canada ?

  • Speaker #1

    À Paris, c'est le cœur qui parlait. C'était une passion. Donc là, bien sûr qu'en France, on y va, c'est génial. Le Canada, j'avais envie de casser ma routine, de voir autre chose. Comment est-ce qu'on vit ailleurs ? Apprends-moi cette... autre langue, une autre culture et cette richesse. Donc,

  • Speaker #0

    elle est dans la partie anglophone du Canada ? Oui,

  • Speaker #1

    proche de Vancouver. Colombie-Britannique, exactement. Et puis, donc là, non, c'était quand le cœur parle, je fonce. Après, quand la tête parle, des fois, j'ai des doutes. Oui. Est-ce que vraiment j'ai douté ? Oui, au niveau du cycle d'orientation où il y avait cette possibilité de se dire, est-ce que je pars dans l'artistique ou dans le social ? Là, j'ai eu des moments de doute. Et puis, du moment où je suis partie dans le social, Après, le chemin était un peu tracé dans ma tête et puis on y va. Oui, là, c'était plus clair.

  • Speaker #0

    Donc, ton seul moment d'incertitude, en fait, c'était quand tu as dû choisir ta voie à la fin de l'école obligatoire. Oui,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Depuis, plus aucun doute.

  • Speaker #1

    Après, il n'y avait plus de doute, mais il y avait dans toutes les années où j'étais avec les enfants en structure d'accueil, l'artistique qu'il fallait que je développe. Tôt ou tard, dans les structures d'accueil, il fallait que je fasse un coin peinture, un coin de bricolage. Et puis, j'avais toujours en tête de me dire un jour, je créerai mon atelier.

  • Speaker #0

    Donc, tu avais cet attrait-là quand même.

  • Speaker #1

    Ah, mais c'est une passion.

  • Speaker #0

    Ça ne t'explique même pas.

  • Speaker #1

    Ça ne s'explique pas. C'est moi. Il faut la développer. Il faut y aller.

  • Speaker #0

    Comment tes études ont influencé ta vie maintenant ?

  • Speaker #1

    Alors, mes études, elles se sont avérées très utiles. Dans le sens où j'ai un papier d'éducatrice que, si je m'étais écoutée vraiment, j'aurais peut-être pas fait. En partant dans une démarche académique artistique. Et ce papier-là, c'est génial. J'ai beaucoup d'expérience auprès des enfants. Donc, ça, ça n'a pas de prix. J'ai passé à peu près dix ans en structure d'accueil avec eux. Et puis, j'ai pu les observer, j'ai pu échanger, j'ai pu voir les difficultés aussi du métier et avoir de la pédagogie. J'aurais pas cette péd... Cette pédagogie, ces pédagogies, je ne les aurais pas. Donc, ça, c'est vraiment des cadeaux.

  • Speaker #0

    Parfait. Super. Beau parcours scolaire, en tout cas. Merci. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais ajouter par rapport à tes écoles ou dans ce domaine-là ? On va gentiment, sinon, basculer sur ton parcours entrepreneurial.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est un petit peu clair.

  • Speaker #0

    Oui, c'était clair. Ça m'a paru clair, en tout cas.

  • Speaker #1

    Enfin, clair complet, je pense.

  • Speaker #0

    Quand tu étais petite, qu'est-ce que tu rêvais de devenir plus tard ? On a tous un rêve, les enfants. les petits garçons aller dans l'espace ou de devenir joueur de foot ?

  • Speaker #1

    Non, moi, c'était juste faire comme maman.

  • Speaker #0

    C'était ton rêve ?

  • Speaker #1

    Voilà, quand on me demandait, c'était je veux faire comme maman.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a eu un déclic, un moment où tu t'es dit que tu voulais entreprendre ou est-ce que ça a découlé plutôt, j'ai l'impression dans ton cas, que ça a plutôt découlé de ta passion pour le contact avec les autres, pour l'artistique ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours voulu entreprendre, mais des peurs qui me paralysaient, qui me bloquaient complètement. Et je n'osais pas. Je n'osais pas. Mais j'ai toujours eu ce rêve en tête de me dire, je fais comme moi je veux et pas comme on me dit de faire.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui te bloquait alors, d'après toi ? Qu'est-ce que tu te disais dans ta tête à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Mais parce que, alors au niveau de mon éducation, on m'avait toujours dit que c'était important, à juste titre, d'avoir un salaire qui tombe tous les mois, de pouvoir payer ses factures. C'est une réalité. C'est vrai. Ils n'ont pas tort. Et quand on se lance indépendant, tout d'un coup, ce côté-là, il est un petit peu plus compliqué. On n'a pas un salaire qui est assuré, surtout dans les débuts. Et puis, on doit batailler, on doit faire sa place, on doit être là.

  • Speaker #0

    Et puis même par la suite, on n'a jamais un salaire, il faut continuer à prospecter, il faut continuer. Au moins, ça peut aller bien. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Il faut aussi pouvoir supporter, justement, comme tu dis, ces fluctuations.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc ça, c'était la première peur qui était financière. après la peur de l'échec. Parce que bien sûr, quand on se lance dans une voie comme ça, en plus dans le domaine de la peinture, personne n'est derrière nous. Personne n'y croit. On nous met des bâtons dans les roues, mais tout le monde, mais pourquoi tu fais ça ? Si on échoue, mais je te l'avais bien dit. Mais tu vois où t'en es maintenant. Donc il faut aussi être prêt à porter tout ça. Là, je suis prête.

  • Speaker #0

    Parce que souvent, les gens, justement, qui n'essayent pas de te décourager, mais qui ont plus un avis négatif au début, c'est parce qu'ils t'aiment et qu'ils ont peur pour toi.

  • Speaker #1

    C'est de la bienveillance, c'est de la protection.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Exactement. Souvent, ils projettent leur peur sur toi. Totalement. Du coup, ils ont cet aspect négatif.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu es passée quand même par le salariat ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, oui, oui. Pendant une dizaine d'années, j'étais éducatrice, donc en structure d'accueil. J'ai fait différentes places. J'ai voulu changer un petit peu, voir comment ça se passait dans d'autres structures aussi. Principalement deux structures. Et puis, oui, alors j'ai cette expérience, tout à fait.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu en as pensé ? Toi qui avais cette envie d'entreprendre ?

  • Speaker #1

    De nouveau, pour en revenir à l'aspect financier, c'est facile dans le sens où notre salaire tombe tous les mois. C'est sécurisant. Mais au niveau de la créativité, des idées, mais une frustration. J'avais toujours plein d'idées que j'avais envie de développer. Et puis pour moi, la pire phrase qu'on puisse me dire, c'est « Mais Florence, on a toujours fait comme ça. Pourquoi tu veux changer ? » Mais laisse-moi changer si ça peut être du positif. Laisse-moi essayer, laisse-moi changer, laisse-moi améliorer les choses. Quand on voit des dysfonctionnements, moi, je n'ai pas envie de faire ma carrière avec des dysfonctionnements. Pourquoi se mettre des cailloux dans les chaussures alors qu'on peut les vider ? Les cailloux, on peut les enlever.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai qu'il y a ce côté rassurant quand même du salaire. Il y a ce côté aussi dont on parle beaucoup ces temps, il me semble. C'est le fait que quand tu es entrepreneur, tu n'as jamais l'esprit tranquille. Un boulot de salarié, quand tu rentres chez toi le soir, souvent, tu n'as plus à penser à ton travail.

  • Speaker #1

    Ça dépend comment on s'implique dans son travail. Ça dépend comment on est impliqué, ça dépend. Moi, j'y pensais de toute façon dans mon travail parce que j'avais envie d'amener des projets nouveaux, des nouvelles choses. Et puis, je passais du temps aussi chez moi à travailler pour la crèche, du temps hors crèche.

  • Speaker #0

    Comment se passe une journée type dans ta vie d'entrepreneur ?

  • Speaker #1

    C'est difficile de répondre à cette question. Il n'y a pas vraiment de journée type parce que les journées sont assez variées. Mais si je prends une journée où j'ai un mandat fixe, là, je peux un peu plus parler de journée type. Donc, à ce moment-là, les matins, je vais avoir trois séances de peinture avec des enfants qui vont venir à l'atelier. L'après-midi, ce sera des séances publiques, libres. ouverte à tous de 3 à 103 ans, comme j'aime bien le dire avec humour. Et puis à côté de ça, il y a aussi l'aspect publicité que je vais créer hors atelier. Et puis l'aspect communication, la diffusion sur les réseaux sociaux, faire parler de moi, l'aspect comptabilité et toutes ces choses qu'on doit faire à côté de...

  • Speaker #0

    Oui, tout ce qui est obligatoire pour que l'entreprise tourne. Tout à fait,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    On parlait avant de ta peur de te lancer. Quand tu étais dans le salariat, tu voulais entreprendre. Mais qu'est-ce qui a fait le déclic qui a fait que tu as osé te lancer ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a eu le Covid. Le Covid, ça a été une période très particulière en structure d'accueil parce que pour la première fois, on fermait les portes des structures d'accueil. Et là, tout d'un coup, on se retrouve avec un... Moi, je travaillais à 100%. Comme beaucoup de monde, tu me diras. On se retrouve avec un agenda qui est complet. Du jour au lendemain, vide. Plus rien. Et puis, on se centre un petit peu sur soi. Qu'est-ce que je faisais avant ? Comment remplir mon emploi du temps ? Mes passions ? J'adorais la peinture. Je faisais pas mal de peinture à l'huile auparavant. Et puis, avec ce métier à 100%, un peu moins de temps. Et là, tout d'un coup, j'ai ressorti mes pinceaux. Et il y a tout qui s'est réactivé où je me suis dit, mais en fait, quand j'ai fait ces études, c'était pour avoir ce papier d'éducatrice. après un jour revenir à ma passion. J'ai complètement oublié ce côté-là. Et le Covid a réactivé ça en me disant mais moi, ma passion, et ce pour quoi je pense être faite, c'était ça. C'était de faire un atelier de peinture, de faire un lieu où on rassemble les gens. Et puis, ben voilà, on va le faire. Et aussi, ben oui, on n'est pas éternel, les années qui passent. Et puis, pas envie d'arriver à la retraite en se disant, j'aurais dû, mais j'ai jamais fait.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça aussi qui ressort assez fréquemment, le fait de ne pas avoir de regrets, qu'on arrive au bout et qu'on se dit mince, j'aurais dû faire ça, j'aurais dû faire ça. Et puis,

  • Speaker #1

    rien de pire que ces regrets-là. On essaye, ça ne fonctionne pas, on se réinvente, on fait autre chose, mais ne regrettons pas de ne pas avoir osé. Et là, je me suis dit, mais Flo, mais qu'est-ce que tu attends ? Mais ose, vas-y, lance-toi.

  • Speaker #0

    Donc, c'est le Covid et d'avoir eu du temps pour toi, en fait, qui t'a fait... Oui. Te retrouver en quelque sorte.

  • Speaker #1

    Principalement, oui.

  • Speaker #0

    Comment tu décrirais ton parcours entrepreneurial depuis ?

  • Speaker #1

    C'est une aventure. C'est vraiment une aventure que j'avais besoin de vivre. Il n'y a pas de routine, il y a tout qui bouge tout le temps, on se remet en question. On doit apprendre à tout faire. Et ça, c'est chouette aussi, ce côté-là. On doit toucher un peu à tout. Pour moi, la partie la plus compliquée, ça a été tout ce qui est informatique. Création du site internet, les médias. Moi, j'étais en 2G jusqu'à ce qu'on m'arrache les lignes. J'étais avec mon vieux Nokia, j'étais le dinosaure. Les pieds contre le mur, je ne veux pas de cette modernité. Mais en se lançant indépendant, les amis riaient et me disaient « Mais Flo, tu vas devoir avoir WhatsApp. Tu vas devoir commencer à ça. » Non, non, non. Mais oui, bien sûr. Et puis maintenant, j'y suis. Donc, ça m'a appris beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est quand même compliqué en tant qu'entrepreneur en 2025, si tu n'as pas de site internet, que tu n'as pas WhatsApp, les mails.

  • Speaker #1

    Mais oui, il faut quand même vivre avec son temps. Bien sûr. Ben oui, c'est clair.

  • Speaker #0

    Quelle a été ta plus grosse difficulté ? Un moment où tu t'es dit, donc depuis que tu es entrepreneur, un moment où tu t'es dit mince, là, je ne sais pas si je vais passer le mois ou je ne sais pas si je vais réussir à faire face à ça, à cette épreuve.

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est des questions que je me pose encore régulièrement. C'est... pas résolu cette histoire-là. Donc, il y a toujours cet aspect. Ben oui, c'est ça, c'est sûr, cet aspect-là où on se dit, il faut que je cherche du travail aussi à côté. Donc là, je fais de l'aide à domicile aussi à côté et je suis encore un petit peu en recherche d'emploi. Donc, si quelqu'un cherche une personne créative, je suis là. Mais oui, je cherche un petit peu plus d'heures à côté pour stabiliser tout ça. Mais la difficulté aussi, c'était, comme je disais, l'aspect marketing et communication. C'est un vrai métier.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et moi, dans mon atelier, c'est mon métier, c'est OK. Mais tout l'aspect communication, marketing, ce n'est pas mon job. Et je dois vraiment apprendre à le faire, à oser me mettre en avant, à oser parler de moi. Merci beaucoup pour cette interview parce que ça me sort de cette zone de confort et c'est ça dont j'ai besoin.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Mais en plus, l'aspect marketing, communication, c'est hyper important. Et j'imagine qu'au début, on ne peut pas payer quelqu'un. Pour développer cette partie-là, donc c'est important, c'est clair, d'apprendre. En fait, au début, on doit être un couteau suisse, on doit savoir tout faire. Tout à fait. Parce que la compta, c'est aussi un métier, faire des factures.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Donc, ta plus grosse difficulté, c'est ça. C'est plutôt du côté communication et marketing.

  • Speaker #1

    Communication. Après, comptabilité, moi, je ne suis pas chiffre, mais je le fais et puis c'est OK.

  • Speaker #0

    Et de quelle manière, alors, tu surmontes ça tous les jours ? Tu te formes un peu ? Tu te formes comment ?

  • Speaker #1

    Alors, je... J'ai utilisé mon réseau parce que dans mon réseau, j'ai des personnes qui sont dans la communication, dans le marketing. J'ai utilisé un peu ce réseau-là. J'ai beaucoup essayé de faire par moi-même. L'informatique aussi, je me suis entourée. J'ai demandé à mon cousin, à un ami aussi de dire mais explique-moi comment je peux créer mon site Internet avec peu de moyens. Est-ce que tu as des idées pour moi ? Donc, c'est vraiment se mettre en lien avec l'autre. et puis après se renseigner au niveau de la théorie faire des recherches sur internet Oui, c'est aussi un petit peu comme ça, oui.

  • Speaker #0

    Ça prend un temps énorme. À combien t'estimes ton temps de travail par semaine ? Si tu le compares à quand tu étais employée ?

  • Speaker #1

    Ah, la question est vaste. C'est très difficile, je ne peux pas estimer...

  • Speaker #0

    Si tu comptes les temps de formation, c'est des semaines à...

  • Speaker #1

    Ça prend du temps.

  • Speaker #0

    Double, 60 heures peut-être.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas du tout estimer, je ne sais pas. C'est compliqué. Et il y a des petits moments aussi. Alors le grand changement, c'est qu'avant je travaillais sur 5 jours. que maintenant, je bosse un peu sur 7. 7 jours, avec des horaires plus courts, on est d'accord, mais des fois, je me retrouve le dimanche à me dire, je vais faire ma publicité, je vais faire mon truc, je vais développer. Voilà. Ça, à l'époque, non, quand même. Pas de... Vous avez moins de ce côté-là. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    À l'inverse, quel a été ton plus bel accomplissement ? Un moment dont tu es fière, où tu as passé un cap, où tu t'es dit...

  • Speaker #1

    Mais c'est le saut en parachute. Oui, le saut dans le vide, le saut en parachute, où on y va, je me lance, j'y vais, je m'écoute. Ça, c'est hyper important. Il y a quand même cette intuition là. Je m'écoute, je me lance. Pour moi, vraiment, c'est d'avoir osé. Ça, je suis fière d'avoir osé.

  • Speaker #0

    Mais tu peux. Alors, je ne saurais plus dire qui c'est qui avait dit l'entrepreneuriat, c'est comme sauter en parachute et construire le parachute en tombant.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça.

  • Speaker #0

    C'est assez représentatif, c'est clair.

  • Speaker #1

    Le construit, oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as un avis à propos de la concurrence ? Est-ce que tu as de la concurrence ? Qu'est-ce que tu en penses ? Est-ce que tu penses que c'est sain ? que ce n'est pas sain ?

  • Speaker #1

    Alors la concurrence, de toute façon, j'en ai. Peut-être pas forcément dans le même domaine, mais la concurrence, c'est les activités autour qu'on propose, en général les loisirs, les événements. Bien sûr que c'est sain. Il faut de la concurrence, ça permet de se remettre en question, de ne pas rester sur ses acquis, de pouvoir aussi se dire, est-ce qu'au niveau des prix, on est juste, on n'est pas juste ? Est-ce que mon activité, elle a du sens ? Donc je pense que c'est bien. Après, de nouveau, on peut voir les concurrents comme des obstacles ou comme des alliés. Et on peut créer des liens avec des personnes et créer des ateliers peinture qui mêlent aussi de la couture, qui mêlent aussi... Et là, je trouve que c'est génial.

  • Speaker #0

    T'associer pour proposer divers... Et oui,

  • Speaker #1

    s'enrichir avec l'autre.

  • Speaker #0

    Quel est ton avis à propos de la chance ? Qu'est-ce que t'en penses ?

  • Speaker #1

    Alors, chance, à quel niveau tu dis ?

  • Speaker #0

    Est-ce que t'as eu de la chance dans ton parcours ?

  • Speaker #1

    Moi, ma plus grande chance, c'est ma famille. J'ai la chance d'avoir atterri dans cette famille où j'ai une famille en or. Et vraiment, j'ai eu une super éducation. On m'a transmis des valeurs incroyables que j'utilise dans mon activité et que j'utilise au quotidien. Donc ça, c'est la chance de ma vie. Après, pour le reste, j'ai...

  • Speaker #0

    C'est du travail.

  • Speaker #1

    Aramé. Oui.

  • Speaker #0

    Quelles sont selon toi les trois qualités que devrait partager un entrepreneur pour optimiser ses chances de réussite ?

  • Speaker #1

    Alors, la communication. Ça, je pense que c'est vraiment hyper important, apprendre à communiquer, communiquer juste, le courage. Il faut avoir du courage. Et puis, une troisième qualité, être déterminé.

  • Speaker #0

    Il faut y aller. C'est les trois qualités primordiales ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai l'impression, oui, à mon sens.

  • Speaker #0

    Selon toi, quels vont être les plus gros défis dans les, on va dire, 5, 10 prochaines années ?

  • Speaker #1

    Mais de durer, d'être toujours là.

  • Speaker #0

    De réussir à tenir la longueur ?

  • Speaker #1

    Oui, oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Parce que maintenant, depuis le Covid, ça fait trois ans. que tu fais ça. Et c'est ça le plus dur.

  • Speaker #1

    Je pense que... Je parle de ça aussi parce qu'en étant sur Martigny, je vois qu'il y a malheureusement de plus en plus de commerces qui ferment leurs portes. Je trouve ça d'une tristesse et on est en train de vider notre ville. C'est aussi tout ce côté médiatique, tout ce côté... Les gens font leurs commandes sur les réseaux sociaux, ont des habitudes d'achat ou de consommation qui sont complètement différentes. Et on voit des commerces qui ferment et moi, ça me fait peur. Oui. Et je me dis, mais comment je vais faire pour durer ?

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que c'est terrible, ça. On voit les centres-villes se vider.

  • Speaker #1

    Se vider, oui.

  • Speaker #0

    Des commandes. Tout à fait. Tout ce comme, bon, de toute façon, tout vient de Chine, mais tout ce commande maintenant en plus en ligne. Bientôt, comme tu viens de le dire, on va pouvoir acheter directement sur TikTok, sur ces plateformes comme ça. C'est ça. Comment est-ce que tu entretiens un équilibre entre ta vie de famille, enfin ta vie à côté de ton... de ton travail et puis ton entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis en recherche encore et toujours de l'équilibre, ça c'est sûr. Mais j'essaye de faire au mieux, de me dire, voilà ma journée, je la limite. Je me fais des temps de pause, des temps de pause qui vont me servir de ressourcement aussi, pour moi me ressourcer, faire des activités, voir du monde. Et puis, oui, j'essaye de faire au mieux, d'avoir quand même une activité, aller faire des marches. Je ne suis pas une grande sportive, mais si je peux bouger quand même un petit peu et vraiment avoir des temps de pause où on arrête tout. Et puis, de plus en plus, ça, j'ai appris depuis trois ans à me dire maintenant, j'arrête avec mon attel parce qu'on peut m'appeler à toute heure et sur des jours fériés, sur des dimanches. Là, je mets mon attel en pause. J'y répondrai après et ça me permet d'avoir des petites soupapes.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une routine ? Pour ton bien-être, que ce soit du yoga ou une routine, tu viens de nous dire que tu n'étais pas très sportive, mais une routine quelconque pour justement un peu décompresser ?

  • Speaker #1

    Je fais de la méditation, un petit peu. Je fais quelques marches à droite à gauche. J'essaye de voir le plus possible ma famille, mes amis. Mais après, ce n'est pas vraiment une routine. Je n'aime pas trop la routine. Je n'aime pas trop ça. Donc, j'aime savoir que j'ai quand même une liberté. Je peux faire ces activités-là, mais je n'ai pas envie d'avoir dans mon agenda le lundi après-midi, je dois être à cet endroit-là. Non.

  • Speaker #0

    Ça devient une contrainte et ce n'est plus un plaisir.

  • Speaker #1

    Ça devient une contrainte, mais oui, moi, j'ai besoin de cette liberté.

  • Speaker #0

    On arrive gentiment au terme, en tout cas, des questions par rapport à l'entrepreneuriat. Oui. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais ajouter ou un point important, une question que je ne t'aurais pas posée, à laquelle tu souhaiterais répondre ?

  • Speaker #1

    Non, juste une phrase que je ne veux pas entrer dans un cadre, je ne suis pas un tableau. Non, mais vraiment, c'est important parce que souvent, on démarre une activité et puis on veut nous mettre une étiquette. Qu'est-ce que tu fais ? Oui, mais de la peinture, c'est de l'art. Non, ce n'est pas de l'art. Mais alors, qu'est-ce que c'est ? Et on nous colle des étiquettes. Et moi, j'essaye de varier le plus possible, d'être ouverte. Aussi, je rêverais que des personnes viennent et puis me disent, écoute, j'aimerais qu'on fasse un atelier, mais personnel. Personnalise-moi. Moi, j'ai telle personnalité. Est-ce que tu es d'accord qu'on se lance dans une aventure comme ça ? Oui, ça, j'ai envie. J'ai envie qu'on crée des choses ensemble. Voilà, c'est ça.

  • Speaker #0

    Super. Trop bien, merci beaucoup pour tout ce que tu nous as partagé. Avec plaisir. Est-ce que tu as un livre à conseiller à nos auditeurs ? Un livre qui t'a marqué, qui t'a inspiré ou t'a appris quelque chose ?

  • Speaker #1

    Mais des livres, j'en ai des centaines qui m'ont appris des choses.

  • Speaker #0

    S'il y en a un seul, alors que tu offrirais à un maximum de personnes ?

  • Speaker #1

    Mais je n'offrirais pas mes livres à des personnes parce que mes livres, c'est ma vie, c'est ma personnalité. Le conseil que je donnerais, c'est quel livre ? Toi, tu as envie de lire. Fais-toi plaisir et achète-le, fais-toi un cadeau. Mais moi, mon expérience, elle ne sert qu'à moi-même. Donc voilà, j'adore la poésie, j'adore les parcours de vie, mais il y a des gens qui ne sont pas du tout intéressés par ça. Quel conseil je vais aller donner à quelqu'un qui n'a pas les mêmes centres d'intérêt que moi ?

  • Speaker #0

    C'est vrai, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Ça n'a peut-être pas beaucoup de sens de conseiller un livre. C'est vraiment, qu'est-ce que toi, tu veux t'offrir ? Qu'est-ce que tu veux te faire plaisir, toi ?

  • Speaker #0

    Alors encore une question qui n'a peut-être pas beaucoup de sens pour toi, qui n'aime pas trop ton téléphone et les applications, mais quelles sont les trois applications que tu utilises le plus sur ton téléphone ?

  • Speaker #1

    Alors par rapport à l'activité professionnelle, c'est WhatsApp. Les gens me contactent énormément par WhatsApp. Après, j'ai Canva pour tout ce qui est création de publicité. Ça, j'utilise beaucoup. Et puis une troisième que j'utilise beaucoup, une très bonne question.

  • Speaker #0

    Spotify, Mail, Maps ? peut-être, ça ressort souvent aussi ?

  • Speaker #1

    Pas tellement. On va dire YouTube. J'adore la musique. Parfait.

  • Speaker #0

    Sur quelle plateforme est-ce qu'on peut te retrouver ? Est-ce que tu veux, de toute façon, tes réseaux sociaux, ton site internet, tout sera dans la description de l'épisode ? Mais sur quelle plateforme tu es active ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis sur Facebook, très active sur Facebook, Instagram, LinkedIn. J'ai mon site Internet aussi. OK. Et puis...

  • Speaker #0

    Et on trouve ton numéro, ton email sur ton site Internet si on veut te contacter ?

  • Speaker #1

    Sur le site et sur mes plateformes, sur mes réseaux, oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une citation à nous partager ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'adore Brel. Et puis, ça fait écho à mon parcours. J'adore sa chanson La Quête. Et je trouve que c'est génial quand il dit « telle est ma quête, suivre l'étoile, peu m'importe mes chances, peu m'importe le temps » . Ça fait vraiment écho à ce que je vis actuellement.

  • Speaker #0

    Parfait. Belle citation. Dernière question, si tu avais un seul conseil à donner à quelqu'un qui est dans ta peau il y a quatre ans en arrière, quand tu hésites à te lancer, pour qu'il ait le déclic ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, c'est n'écoutez pas les autres. N'écoute pas les autres. Personne ne va te dire de le faire, ou très peu de personnes. Mais qu'est-ce que toi tu ressens ? Écoute ton intuition. Écoute. ton envie, ton besoin. Et puis, vis ta vie. Ose faire ce qui te fait envie et ce qui te plaît. Ose vivre de ta passion, de ce qui t'anime, en fait.

  • Speaker #0

    Et puis, n'oublions pas que la vie, elle est courte, qu'elle a une fin, qu'il faut profiter tant qu'on peut. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Et puis, juste faire ce qu'on veut pour avoir le moins de regrets à la fin.

  • Speaker #1

    Et puis, si c'est ton parcours, eh bien, ose t'écouter.

  • Speaker #0

    Super. Merci beaucoup, Florence.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et puis, à bientôt.

  • Speaker #1

    Oui, à bientôt. Merci.

  • Speaker #0

    Merci. Ciao, ciao.

  • Speaker #2

    Merci à toutes et à tous d'avoir écouté cet épisode jusqu'ici Si vous êtes encore là, c'est sûrement que vous avez apprécié le podcast Semais d'embûches. La meilleure façon de me le faire savoir est de me laisser une note de 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée et de vous abonner au podcast pour ne pas rater le prochain épisode. En attendant celui-ci, vous pouvez me rejoindre sur les réseaux sociaux où vous aurez accès aux coulisses de la création de Semais d'embûches. A très bientôt, bye bye !

Description

Comment une éducatrice sociale valaisanne a-t-elle trouvé le courage de quitter le salariat pour vivre de sa passion artistique ?


Dans cet épisode inspirant, Florence Bornet nous raconte son cheminement personnel et professionnel, depuis ses débuts à Nendaz jusqu'à l'ouverture de son atelier de peinture « Les couleurs du bonheur » à Martigny. Animée par une passion profonde pour l’humain, la créativité et la transmission, Florence partage avec sincérité les doutes qui l’ont freinée pendant des années, mais aussi le déclic qui l’a poussée à enfin se lancer.


Formée en éducation sociale, enrichie par des expériences à Paris et au Canada, Florence a toujours cherché à allier sens, bienveillance et expression personnelle dans son quotidien. Elle évoque les défis concrets de l’entrepreneuriat : la peur de l’échec, la gestion de la communication, ou encore la difficulté à s’imposer sans se conformer. Son atelier, à contre-courant des modèles académiques, prône une liberté totale de création et une approche non jugeante de la peinture.


Cet épisode est un véritable appel à écouter son intuition, à oser sortir des cadres imposés, et à croire en la beauté d’un projet qui nous ressemble. Florence nous le rappelle avec ses mots simples : « Je ne veux pas entrer dans un cadre, je ne suis pas un tableau. »


Vous pouvez la retrouver aux adresses ci-dessous :


Site internet Les couleurs du bonheur : https://www.couleurbonheur.ch/

LinkedIn Les couleurs du bonheur : https://www.linkedin.com/in/les-couleurs-du-bonheur-154808175/

Instagram Les couleurs du bonheur : https://www.instagram.com/couleurbonheur_martigny/


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Si vous êtes fondateur, co-fondateur ou directeur d'une entreprise et que vous souhaitez partager votre vécu sur ce podcast, n'hésitez pas à me contacter à l'adresse mail suivante : info@semedembuches.ch


Je vous souhaite une excellente écoute !


Les podcasts "semé d'embûches" sont imaginés et réalisés par Romain Frehner.


Droits d'auteurs :


Track: Only the Braves Music by https://www.fiftysounds.com   


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je crois que l'entrepreneur, c'est presque un peu un fou qui n'est pas conscient de ses limites.

  • Speaker #1

    Ce que j'ai appris, c'est qu'on était capable de tout,

  • Speaker #0

    que tout le monde pouvait faire tout ce qu'il souhaitait. Il suffisait de s'en donner les moyens. C'est un parcours où on est constamment en train de régler des problèmes au fur et à mesure qu'ils arrivent. Et puis si on regarde un peu en arrière, on se dit « ah ben j'ai réussi à régler tout ça, et puis maintenant il y a le reste qui arrive » . Mais c'est aussi ça qui fait qu'on commence à bâtir quelque chose.

  • Speaker #1

    Je voyais sur leur visage qu'ils avaient le sourire. et je me suis dit bah en fait c'est le plus beau compliment Et c'est le plus bel accomplissement dont je puisse rêver.

  • Speaker #0

    Être honnête est pour moi extrêmement important parce que si on est honnête avec nos clients, ok, on vient de commencer,

  • Speaker #1

    notre produit n'est pas parfait,

  • Speaker #0

    mais voilà où on voudrait l'amener.

  • Speaker #1

    Vraiment, dépassez votre peur et allez-y parce que c'est une très très chouette expérience.

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue. Vous écoutez aujourd'hui Semez l'ombuche, le podcast qui va à la rencontre des entrepreneurs qui forment le tissu économique suisse. Je m'appelle Romain Freynère et je suis l'hôte de ce podcast. Dans ce Médambuche, nous recevons une fois par mois un entrepreneur avec lequel nous parlons de parcours, de motivation, d'inspiration, de quotidien, d'obstacles, de réussite, d'échec, de vision du monde du travail et de son futur. Tout ça avec des invités toujours plus inspirants. Place à l'épisode, bonne écoute. Salut Florence.

  • Speaker #1

    Salut.

  • Speaker #0

    Merci de m'accueillir aujourd'hui dans ton atelier de Martini.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir, merci à toi d'être venu.

  • Speaker #0

    Avec... Avec plaisir, on est là pour parler de ton parcours, que ce soit scolaire et entrepreneurial surtout. Pour commencer, je vais déjà te laisser te présenter.

  • Speaker #1

    Alors, je m'appelle Florence Bornet, j'ai 37 ans, j'habite à Martigny, parce que tout se passe à Martigny, comme je le dis souvent. J'ai ouvert un atelier de peinture il y a trois ans, je vais vous en parler un peu plus plus tard. Au niveau de mes passions, je suis passionnée d'éducation, de discussion. Avec les gens, j'aime communiquer, j'aime parler. J'aime bien aussi des objets anciens. Je chine pas mal.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et pourquoi avoir choisi cette ville de Martigny, qui a l'air de tant te plaire ?

  • Speaker #1

    Parce qu'elle a un côté que j'adore au niveau historique et artistique aussi. C'est une ville qui est fantastique. Et puis, c'est un point aussi où on est très vite en France, on est très vite en Italie aussi.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    Donc, il y a pas mal d'intérêt à être sur Martigny. OK. Et puis un grand merci à M. Djanada qui nous a fait une ville fantastique avec des sculptures partout, une fondation extraordinaire.

  • Speaker #0

    Et la ville le lui rend bien en plus.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Pour mettre un peu de contexte à l'épisode, quelle est ta société et qu'est-ce que tu fais ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai un atelier de peinture qui s'appelle les couleurs du bonheur. Je fais venir des gens, donc enfants, adolescents, adultes pour y peindre. C'est une pédagogie particulière, on n'est pas dans une démarche académique. Donc, vraiment, les gens viennent y peindre dans un cadre bienveillant, non jugeant. On y peint ce qu'on a envie. Moi, je ne fais pas de remarques par rapport à ce qui est peint. Et puis, le but, c'est vraiment de se faire plaisir, de redécouvrir pour les adultes leur âme d'enfant, pour les enfants d'explorer, de développer l'imaginaire, la créativité.

  • Speaker #0

    Donc, au début de ton cours, admettons qu'on participe à un cours, au début, il n'y a pas de thème. Chacun dessine, peint ce qu'il veut.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de contraintes.

  • Speaker #0

    Et il utilise aussi les « tu peins avec » . plusieurs différents types de peinture ?

  • Speaker #1

    Alors là, on utilise principalement la gouache. De temps en temps, la peinture acrylique, quand je fais des ateliers un peu différents, où on fait de la peinture sur casquettes ou sur d'autres objets, mais principalement la gouache. Comme ça, elle est vraiment accessible à tous, elle est facile à étaler, à utiliser. Elle ne demande pas une technique particulière. Voilà, on y va spontanément, on se lance et on s'amuse.

  • Speaker #0

    D'accord, parfait. Belle présentation, merci déjà pour ça.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Quelles sont, selon toi, trois qualités importantes dans l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Alors, le courage, oser se lancer. Ça, ça a été compliqué pour moi. Je pense qu'il m'a fallu 10 ans pour oser faire le pas. Je dirais en premier le courage. Après, le côté créativité aussi. Pour moi, il est très important.

  • Speaker #0

    Surtout dans ton domaine, en plus.

  • Speaker #1

    Dans mon domaine, mais c'est aussi, quand je parle de créativité, il y a la créativité plus concrète et puis une créativité plus d'idées aussi. Je l'utilise beaucoup pour les publicités, les jeux de mots. J'adore la langue française, j'adore l'humour. Alors, j'aime bien mêler un petit peu tout ça, mélanger. pour faire les choses un petit peu à ma sauce. Et puis après, dans mon domaine aussi, c'est la bienveillance.

  • Speaker #0

    C'est les trois qualités primordiales selon toi.

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est celle-là qui prime.

  • Speaker #0

    Très bien. On va gentiment partir sur ton parcours scolaire. Où est-ce que tu as fait tes écoles obligatoires ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai grandi à Apro, dans la commune de Ninda. Et puis, j'ai commencé mes écoles obligatoires sur Apro. À l'époque, c'était encore l'enfantine. dont on parlait, maintenant on est au 1H, ça a un petit peu changé au niveau des termes. Donc de la première enfantine à la troisième primaire, j'étais à APRO. Ensuite, de la quatrième à la sixième primaire, j'étais à FAE. Et puis après, on a pris encore un peu d'altitude pour le cycle d'orientation. On est parti à Basse-Ninda.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et après ça, après l'école obligatoire, tu as fait d'autres formations ? Oui.

  • Speaker #1

    Alors, après l'école obligatoire, je me suis orientée à Sion, à Saint-Guérin. Ça s'appelait à l'époque École de degré diplôme. Elle a changé de nom aussi, École de culture générale. Je ne sais pas très bien où on est actuellement. Oui. Et c'était pour avoir une orientation sociale, des cours de psychanalyse, de sociologie. pour préparer mon futur métier, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Et à la fin de ça, donc là, c'est la fin de ton parcours scolaire ou tu as encore étudié après ?

  • Speaker #1

    Non, après, j'ai fait des stages pour pouvoir entrer à la HES-SO à Sion.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Anciennement aussi, je ne suis plus tout jeune. Tout a changé depuis au niveau scolaire. Mais oui, oui, alors j'ai fait éducatrice sociale à Sion, parce qu'on pouvait encore faire cette formation-là et être connue HES à l'époque sur Sion.

  • Speaker #0

    Sur Sion. Et puis, tu te retrouves avec quoi comme diplôme ? à la fin ?

  • Speaker #1

    Alors, éducatrice sociale HES.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Oui. Et suite à ça, j'ai encore... Moi, j'aime pas rester sur mes acquis, j'aime pas... Voilà, il faut que ça bouge, il faut continuer à entretenir le mental, il faut faire des formations. Pour moi,

  • Speaker #0

    c'est hyper important.

  • Speaker #1

    Je suis tout à fait d'accord. Et suite à ça, j'ai fait des formations continues dans mon domaine d'éducatrice. Donc, j'étais éducatrice petite enfance. J'ai fait plusieurs formations à ce niveau-là. J'ai fait à la fin de ma scolarité aussi, je suis partie à Paris faire une formation de... Praticienne servante du jeu de peindre, pédagogie particulière Arnaud Stern, justement dans un cadre bienveillant, non jugeant, à l'abri des regards, des jugements, ce qui a été un petit peu la base de ma vie d'indépendante après. Et j'ai fait une expérience au Canada, expérience linguistique, où je suis partie trois mois et demi rafraîchir un petit peu des notions d'anglais. Et là, j'étais dans une famille comme fille au père.

  • Speaker #0

    D'accord. Joli parcours, un peu atypique. On n'a pas l'habitude de voir des Suisses partir à Paris pour étudier. Joli parcours.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Quel type d'élève est-ce que tu étais ?

  • Speaker #1

    J'étais très studieuse.

  • Speaker #0

    La première de classe ?

  • Speaker #1

    Pas la première de classe, celle du milieu. Je ne me mettais jamais au premier banc. Je n'avais pas envie de me mettre au premier banc. Très studieuse, très timide, très introvertie. Pas de confiance en moi. Je n'aimais pas prendre la parole en public.

  • Speaker #0

    À cet âge-là, à l'école, je pense que c'est assez courant.

  • Speaker #1

    Ça dépend. Il y a des meneurs, il y a des leaders. Moi, je ne faisais pas partie de ceux-là. Mais j'étais un peu l'élève qu'on oubliait, en fait.

  • Speaker #0

    Mais avec des bonnes notes quand même, de manière générale.

  • Speaker #1

    Alors, dans certains domaines, après, je ramais en allemand et en maths. Moi, les chiffres, ce n'est pas mon domaine. J'adorais la créativité, le bricolage, le français. Ça, oui. Mais alors, non, il ne fallait pas me parler.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu as pensé du système scolaire en Suisse ?

  • Speaker #1

    Alors, très honnêtement, il est à la traîne. Pour avoir fait éducatrice, pour avoir vu aussi ce qui se fait ailleurs dans les pays nordiques, au Canada aussi, ils ont une grande avance par rapport à nous. Et je trouve que nous, on est à la traîne. Et il y a des questions que je me pose encore. Mais comment ça se fait qu'on a passé autant d'années à étudier l'allemand pour si peu le parler finalement ?

  • Speaker #0

    Moi, ça, j'hallucine aussi. Franchement, j'ai eu de l'allemand pendant en tout cas trois ou quatre ans. Après, moi, je n'étais pas l'élève le plus assidu de la classe. Je dois l'admettre quand même. Franchement, l'allemand aujourd'hui, c'est zéro. C'est dur. Je ne peux même pas me débrouiller si je vais à Zurich, au festival ou quoi que ce soit. Je ne peux même pas me débrouiller en allemand. Ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    Pareil,

  • Speaker #0

    tu vois. D'après toi, qu'est-ce qui change par rapport aux écoles nordiques ? Ils font quoi de mieux ?

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup plus de choses qui sont axées sur le vivre ensemble. Ça commence en Valais. Je parle du Valais parce que le reste de la Suisse, je ne connais pas assez pour pouvoir en parler. Mais en Valais, on commence. à chercher des personnes ressources pour le vivre ensemble, des personnes extérieures, pour amener un petit peu plus des compétences humaines et sociales aussi, et pas juste des choses culturelles, théoriques. Donc je pense qu'il y a beaucoup, beaucoup de choses à développer à ce niveau-là actuellement. Et les enjeux ont changé, on voit de plus en plus d'harcèlement scolaire, les réseaux sociaux n'ont pas amené que des belles choses non plus, entre autres. Et la société a changé aussi, et je pense que vraiment... Il faut qu'on apprenne à communiquer. Mais ça, c'est une base. Apprenons à communiquer. Et les valeurs, le respect, la bienveillance, la tolérance, c'est primordial dans notre société. Oui, c'est important.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que ça a tendance à se perdre. Puis les réseaux sociaux, ça exacerbe tout ça en plus.

  • Speaker #1

    Ça isole. On parle de l'ère de la communication, mais non. Pour moi, on n'est pas dans l'ère de la communication. Communiquer seul sur une machine avec des personnes à distance, d'accord. Mais qu'est-ce qu'il y a de plus beau que d'être rassemblés ?

  • Speaker #0

    C'est clair, je suis d'accord avec toi. Est-ce qu'il y a des branches que tu aurais ajoutées, par exemple ? Est-ce que tu estimes qu'il faudrait du coup plus d'allemand ou plus de cours ?

  • Speaker #1

    Alors plus d'allemand, pas, mais une méthode différente. Nous c'était très… mais je me souviens que… On apprenait avec des livres et finalement, on oubliait de communiquer. Mais le plus important quand on va dans un pays, c'est la communication, faire des jeux de rôle, des choses simples. Comment tu te comportes quand tu es au magasin ? Prends le rôle du vendeur, prends le rôle de la cliente et puis parle. Ce n'est pas apprendre mot pour mot du par cœur qu'on va oublier, qui est ennuyeux au bout d'un moment. Donc, faisons des jeux ensemble, des jeux de collaboration, créons des choses, parlons, communiquons. Moi, je sais qu'on arrivait à l'examen final et puis le prof tout d'un coup nous dit « Ah, on va quand même écouter une cassette. Voilà, on va se faire un petit peu l'oreille. » Non mais attends, on est à la veille de l'examen, tu nous fais une cassette maintenant avec un accent qu'on n'a jamais entendu. Est-ce qu'on entendait ton accent de valaisan qui parlait l'allemand ? Et puis là, tout d'un coup, on se retrouve avec cette cassette, mais on en fait quoi ? C'est pas comme ça qu'on se prépare. Tout au long de l'année, on aurait dû entendre des textes en allemand, pourquoi pas regarder des vidéos. des petites choses, et puis communiquer entre nous.

  • Speaker #0

    Donc, tu aurais ajouté plutôt des cours dans ce sens-là, mais pour toi qui étais plutôt timide quand tu étais à l'école, tu penses que des jeux de rôle, ça serait applicable ? Comment est-ce qu'on appliquerait ça ?

  • Speaker #1

    Alors, jeux de rôle ou alors des jeux, comme des jeux de société, en fait. Et puis apprendre, vous regardez les règles, vous lisez les règles, prenez un dictionnaire à côté, quels mots vous ne connaissez pas, et puis découvrez ce jeu de société, faites-le ensemble en petits groupes. On sous-groupe et voilà, développant ce côté-là.

  • Speaker #0

    En plus, ça développerait aussi l'entraide.

  • Speaker #1

    Mais exactement, les valeurs qui me sont chères, c'est ça. Je trouve que l'école est beaucoup dans la compétition, encore et toujours, le système de notes. Moi, j'ai des souvenirs mais affreux d'un prof qui nous rendait des examens. Il écrivait au tableau 6, 5,5, 5 et ainsi de suite au niveau des notes. Et il mettait le nombre d'élèves qui avaient obtenu ces notes-là. Mais il n'y a rien de plus dégradant que ça.

  • Speaker #0

    Et puis en plus, pour revenir aux réseaux sociaux, ça aussi, c'est exactement dans la même vibe de la compétition, toujours paraître beau, toujours paraître impeccable, surtout pas montrer ce qui est négatif.

  • Speaker #1

    Mais ce qu'on veut, c'est collaborer. Il existe tellement de jeux. Pour avoir été éducatrice, j'ai utilisé beaucoup de jeux de collaboration où c'est les uns avec les autres. On s'entraide. Toi, tu as de la difficulté. Moi, j'ai cette compétence-là. Toi, tu as une autre compétence. Et on avance ensemble, arrêtant de se tirer dans les pattes à l'enfance, à l'adolescence. Quel type d'adulte en devient comme ça ?

  • Speaker #0

    C'est clair, je suis tout à fait d'accord.

  • Speaker #1

    Ça influence notre monde du travail et ça amène des conflits, ça c'est sûr.

  • Speaker #0

    De quelle manière est-ce que tu as choisi ton domaine d'études ? Est-ce que tu avais des prédispositions quand tu étais jeune ? Tu aimais déjà peindre ?

  • Speaker #1

    Alors j'étais d'abord éducatrice. Quand j'ai choisi, j'ai choisi éducatrice. Là, tu parles vraiment de mon activité actuelle ou de mon choix professionnel ?

  • Speaker #0

    Je parle de ton parcours scolaire.

  • Speaker #1

    Parcours scolaire. Donc, j'avais deux choses en tête, le domaine artistique et le domaine social. Ma mère était prof enfantine. Là, elle est retraitée. Donc, il y avait un petit peu le côté faire comme maman. Elle a eu un métier de passion. Elle a adoré. Elle m'a transmis cette passion-là. Et puis après, il y avait peut-être un côté artistique qui vient de mon papa, très créatif dans les idées. Très manuel, mon père sait tout faire. Vraiment, il est impressionnant, je l'admire énormément aussi. Tout comme ma mère. Et je pense que la créativité venait plutôt de mon papa. Si je m'étais écoutée à ce moment-là, je serais partie dans le domaine artistique. Des parents assez soucieux, bienveillants. Choisis-toi un bon métier, un vrai métier. Et puis après, tu feras ce que tu voudras, mais fais un vrai métier. Fais un vrai diplôme. Donc, je suis partie dans l'orientation sociale. Voilà, ça a été un petit peu influencé, mais ça faisait partie de mes choix.

  • Speaker #0

    Ok. Et durant ton parcours, est-ce que tu as eu des moments d'incertitude ? Des moments où tu t'es dit, mince, est-ce que j'ai choisi la bonne voie ? Typiquement quand tu es partie à Paris étudier ou quand tu es partie au Canada ?

  • Speaker #1

    À Paris, c'est le cœur qui parlait. C'était une passion. Donc là, bien sûr qu'en France, on y va, c'est génial. Le Canada, j'avais envie de casser ma routine, de voir autre chose. Comment est-ce qu'on vit ailleurs ? Apprends-moi cette... autre langue, une autre culture et cette richesse. Donc,

  • Speaker #0

    elle est dans la partie anglophone du Canada ? Oui,

  • Speaker #1

    proche de Vancouver. Colombie-Britannique, exactement. Et puis, donc là, non, c'était quand le cœur parle, je fonce. Après, quand la tête parle, des fois, j'ai des doutes. Oui. Est-ce que vraiment j'ai douté ? Oui, au niveau du cycle d'orientation où il y avait cette possibilité de se dire, est-ce que je pars dans l'artistique ou dans le social ? Là, j'ai eu des moments de doute. Et puis, du moment où je suis partie dans le social, Après, le chemin était un peu tracé dans ma tête et puis on y va. Oui, là, c'était plus clair.

  • Speaker #0

    Donc, ton seul moment d'incertitude, en fait, c'était quand tu as dû choisir ta voie à la fin de l'école obligatoire. Oui,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Depuis, plus aucun doute.

  • Speaker #1

    Après, il n'y avait plus de doute, mais il y avait dans toutes les années où j'étais avec les enfants en structure d'accueil, l'artistique qu'il fallait que je développe. Tôt ou tard, dans les structures d'accueil, il fallait que je fasse un coin peinture, un coin de bricolage. Et puis, j'avais toujours en tête de me dire un jour, je créerai mon atelier.

  • Speaker #0

    Donc, tu avais cet attrait-là quand même.

  • Speaker #1

    Ah, mais c'est une passion.

  • Speaker #0

    Ça ne t'explique même pas.

  • Speaker #1

    Ça ne s'explique pas. C'est moi. Il faut la développer. Il faut y aller.

  • Speaker #0

    Comment tes études ont influencé ta vie maintenant ?

  • Speaker #1

    Alors, mes études, elles se sont avérées très utiles. Dans le sens où j'ai un papier d'éducatrice que, si je m'étais écoutée vraiment, j'aurais peut-être pas fait. En partant dans une démarche académique artistique. Et ce papier-là, c'est génial. J'ai beaucoup d'expérience auprès des enfants. Donc, ça, ça n'a pas de prix. J'ai passé à peu près dix ans en structure d'accueil avec eux. Et puis, j'ai pu les observer, j'ai pu échanger, j'ai pu voir les difficultés aussi du métier et avoir de la pédagogie. J'aurais pas cette péd... Cette pédagogie, ces pédagogies, je ne les aurais pas. Donc, ça, c'est vraiment des cadeaux.

  • Speaker #0

    Parfait. Super. Beau parcours scolaire, en tout cas. Merci. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais ajouter par rapport à tes écoles ou dans ce domaine-là ? On va gentiment, sinon, basculer sur ton parcours entrepreneurial.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est un petit peu clair.

  • Speaker #0

    Oui, c'était clair. Ça m'a paru clair, en tout cas.

  • Speaker #1

    Enfin, clair complet, je pense.

  • Speaker #0

    Quand tu étais petite, qu'est-ce que tu rêvais de devenir plus tard ? On a tous un rêve, les enfants. les petits garçons aller dans l'espace ou de devenir joueur de foot ?

  • Speaker #1

    Non, moi, c'était juste faire comme maman.

  • Speaker #0

    C'était ton rêve ?

  • Speaker #1

    Voilà, quand on me demandait, c'était je veux faire comme maman.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a eu un déclic, un moment où tu t'es dit que tu voulais entreprendre ou est-ce que ça a découlé plutôt, j'ai l'impression dans ton cas, que ça a plutôt découlé de ta passion pour le contact avec les autres, pour l'artistique ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours voulu entreprendre, mais des peurs qui me paralysaient, qui me bloquaient complètement. Et je n'osais pas. Je n'osais pas. Mais j'ai toujours eu ce rêve en tête de me dire, je fais comme moi je veux et pas comme on me dit de faire.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui te bloquait alors, d'après toi ? Qu'est-ce que tu te disais dans ta tête à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Mais parce que, alors au niveau de mon éducation, on m'avait toujours dit que c'était important, à juste titre, d'avoir un salaire qui tombe tous les mois, de pouvoir payer ses factures. C'est une réalité. C'est vrai. Ils n'ont pas tort. Et quand on se lance indépendant, tout d'un coup, ce côté-là, il est un petit peu plus compliqué. On n'a pas un salaire qui est assuré, surtout dans les débuts. Et puis, on doit batailler, on doit faire sa place, on doit être là.

  • Speaker #0

    Et puis même par la suite, on n'a jamais un salaire, il faut continuer à prospecter, il faut continuer. Au moins, ça peut aller bien. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Il faut aussi pouvoir supporter, justement, comme tu dis, ces fluctuations.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc ça, c'était la première peur qui était financière. après la peur de l'échec. Parce que bien sûr, quand on se lance dans une voie comme ça, en plus dans le domaine de la peinture, personne n'est derrière nous. Personne n'y croit. On nous met des bâtons dans les roues, mais tout le monde, mais pourquoi tu fais ça ? Si on échoue, mais je te l'avais bien dit. Mais tu vois où t'en es maintenant. Donc il faut aussi être prêt à porter tout ça. Là, je suis prête.

  • Speaker #0

    Parce que souvent, les gens, justement, qui n'essayent pas de te décourager, mais qui ont plus un avis négatif au début, c'est parce qu'ils t'aiment et qu'ils ont peur pour toi.

  • Speaker #1

    C'est de la bienveillance, c'est de la protection.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Exactement. Souvent, ils projettent leur peur sur toi. Totalement. Du coup, ils ont cet aspect négatif.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu es passée quand même par le salariat ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, oui, oui. Pendant une dizaine d'années, j'étais éducatrice, donc en structure d'accueil. J'ai fait différentes places. J'ai voulu changer un petit peu, voir comment ça se passait dans d'autres structures aussi. Principalement deux structures. Et puis, oui, alors j'ai cette expérience, tout à fait.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu en as pensé ? Toi qui avais cette envie d'entreprendre ?

  • Speaker #1

    De nouveau, pour en revenir à l'aspect financier, c'est facile dans le sens où notre salaire tombe tous les mois. C'est sécurisant. Mais au niveau de la créativité, des idées, mais une frustration. J'avais toujours plein d'idées que j'avais envie de développer. Et puis pour moi, la pire phrase qu'on puisse me dire, c'est « Mais Florence, on a toujours fait comme ça. Pourquoi tu veux changer ? » Mais laisse-moi changer si ça peut être du positif. Laisse-moi essayer, laisse-moi changer, laisse-moi améliorer les choses. Quand on voit des dysfonctionnements, moi, je n'ai pas envie de faire ma carrière avec des dysfonctionnements. Pourquoi se mettre des cailloux dans les chaussures alors qu'on peut les vider ? Les cailloux, on peut les enlever.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai qu'il y a ce côté rassurant quand même du salaire. Il y a ce côté aussi dont on parle beaucoup ces temps, il me semble. C'est le fait que quand tu es entrepreneur, tu n'as jamais l'esprit tranquille. Un boulot de salarié, quand tu rentres chez toi le soir, souvent, tu n'as plus à penser à ton travail.

  • Speaker #1

    Ça dépend comment on s'implique dans son travail. Ça dépend comment on est impliqué, ça dépend. Moi, j'y pensais de toute façon dans mon travail parce que j'avais envie d'amener des projets nouveaux, des nouvelles choses. Et puis, je passais du temps aussi chez moi à travailler pour la crèche, du temps hors crèche.

  • Speaker #0

    Comment se passe une journée type dans ta vie d'entrepreneur ?

  • Speaker #1

    C'est difficile de répondre à cette question. Il n'y a pas vraiment de journée type parce que les journées sont assez variées. Mais si je prends une journée où j'ai un mandat fixe, là, je peux un peu plus parler de journée type. Donc, à ce moment-là, les matins, je vais avoir trois séances de peinture avec des enfants qui vont venir à l'atelier. L'après-midi, ce sera des séances publiques, libres. ouverte à tous de 3 à 103 ans, comme j'aime bien le dire avec humour. Et puis à côté de ça, il y a aussi l'aspect publicité que je vais créer hors atelier. Et puis l'aspect communication, la diffusion sur les réseaux sociaux, faire parler de moi, l'aspect comptabilité et toutes ces choses qu'on doit faire à côté de...

  • Speaker #0

    Oui, tout ce qui est obligatoire pour que l'entreprise tourne. Tout à fait,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    On parlait avant de ta peur de te lancer. Quand tu étais dans le salariat, tu voulais entreprendre. Mais qu'est-ce qui a fait le déclic qui a fait que tu as osé te lancer ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a eu le Covid. Le Covid, ça a été une période très particulière en structure d'accueil parce que pour la première fois, on fermait les portes des structures d'accueil. Et là, tout d'un coup, on se retrouve avec un... Moi, je travaillais à 100%. Comme beaucoup de monde, tu me diras. On se retrouve avec un agenda qui est complet. Du jour au lendemain, vide. Plus rien. Et puis, on se centre un petit peu sur soi. Qu'est-ce que je faisais avant ? Comment remplir mon emploi du temps ? Mes passions ? J'adorais la peinture. Je faisais pas mal de peinture à l'huile auparavant. Et puis, avec ce métier à 100%, un peu moins de temps. Et là, tout d'un coup, j'ai ressorti mes pinceaux. Et il y a tout qui s'est réactivé où je me suis dit, mais en fait, quand j'ai fait ces études, c'était pour avoir ce papier d'éducatrice. après un jour revenir à ma passion. J'ai complètement oublié ce côté-là. Et le Covid a réactivé ça en me disant mais moi, ma passion, et ce pour quoi je pense être faite, c'était ça. C'était de faire un atelier de peinture, de faire un lieu où on rassemble les gens. Et puis, ben voilà, on va le faire. Et aussi, ben oui, on n'est pas éternel, les années qui passent. Et puis, pas envie d'arriver à la retraite en se disant, j'aurais dû, mais j'ai jamais fait.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça aussi qui ressort assez fréquemment, le fait de ne pas avoir de regrets, qu'on arrive au bout et qu'on se dit mince, j'aurais dû faire ça, j'aurais dû faire ça. Et puis,

  • Speaker #1

    rien de pire que ces regrets-là. On essaye, ça ne fonctionne pas, on se réinvente, on fait autre chose, mais ne regrettons pas de ne pas avoir osé. Et là, je me suis dit, mais Flo, mais qu'est-ce que tu attends ? Mais ose, vas-y, lance-toi.

  • Speaker #0

    Donc, c'est le Covid et d'avoir eu du temps pour toi, en fait, qui t'a fait... Oui. Te retrouver en quelque sorte.

  • Speaker #1

    Principalement, oui.

  • Speaker #0

    Comment tu décrirais ton parcours entrepreneurial depuis ?

  • Speaker #1

    C'est une aventure. C'est vraiment une aventure que j'avais besoin de vivre. Il n'y a pas de routine, il y a tout qui bouge tout le temps, on se remet en question. On doit apprendre à tout faire. Et ça, c'est chouette aussi, ce côté-là. On doit toucher un peu à tout. Pour moi, la partie la plus compliquée, ça a été tout ce qui est informatique. Création du site internet, les médias. Moi, j'étais en 2G jusqu'à ce qu'on m'arrache les lignes. J'étais avec mon vieux Nokia, j'étais le dinosaure. Les pieds contre le mur, je ne veux pas de cette modernité. Mais en se lançant indépendant, les amis riaient et me disaient « Mais Flo, tu vas devoir avoir WhatsApp. Tu vas devoir commencer à ça. » Non, non, non. Mais oui, bien sûr. Et puis maintenant, j'y suis. Donc, ça m'a appris beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est quand même compliqué en tant qu'entrepreneur en 2025, si tu n'as pas de site internet, que tu n'as pas WhatsApp, les mails.

  • Speaker #1

    Mais oui, il faut quand même vivre avec son temps. Bien sûr. Ben oui, c'est clair.

  • Speaker #0

    Quelle a été ta plus grosse difficulté ? Un moment où tu t'es dit, donc depuis que tu es entrepreneur, un moment où tu t'es dit mince, là, je ne sais pas si je vais passer le mois ou je ne sais pas si je vais réussir à faire face à ça, à cette épreuve.

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est des questions que je me pose encore régulièrement. C'est... pas résolu cette histoire-là. Donc, il y a toujours cet aspect. Ben oui, c'est ça, c'est sûr, cet aspect-là où on se dit, il faut que je cherche du travail aussi à côté. Donc là, je fais de l'aide à domicile aussi à côté et je suis encore un petit peu en recherche d'emploi. Donc, si quelqu'un cherche une personne créative, je suis là. Mais oui, je cherche un petit peu plus d'heures à côté pour stabiliser tout ça. Mais la difficulté aussi, c'était, comme je disais, l'aspect marketing et communication. C'est un vrai métier.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et moi, dans mon atelier, c'est mon métier, c'est OK. Mais tout l'aspect communication, marketing, ce n'est pas mon job. Et je dois vraiment apprendre à le faire, à oser me mettre en avant, à oser parler de moi. Merci beaucoup pour cette interview parce que ça me sort de cette zone de confort et c'est ça dont j'ai besoin.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Mais en plus, l'aspect marketing, communication, c'est hyper important. Et j'imagine qu'au début, on ne peut pas payer quelqu'un. Pour développer cette partie-là, donc c'est important, c'est clair, d'apprendre. En fait, au début, on doit être un couteau suisse, on doit savoir tout faire. Tout à fait. Parce que la compta, c'est aussi un métier, faire des factures.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Donc, ta plus grosse difficulté, c'est ça. C'est plutôt du côté communication et marketing.

  • Speaker #1

    Communication. Après, comptabilité, moi, je ne suis pas chiffre, mais je le fais et puis c'est OK.

  • Speaker #0

    Et de quelle manière, alors, tu surmontes ça tous les jours ? Tu te formes un peu ? Tu te formes comment ?

  • Speaker #1

    Alors, je... J'ai utilisé mon réseau parce que dans mon réseau, j'ai des personnes qui sont dans la communication, dans le marketing. J'ai utilisé un peu ce réseau-là. J'ai beaucoup essayé de faire par moi-même. L'informatique aussi, je me suis entourée. J'ai demandé à mon cousin, à un ami aussi de dire mais explique-moi comment je peux créer mon site Internet avec peu de moyens. Est-ce que tu as des idées pour moi ? Donc, c'est vraiment se mettre en lien avec l'autre. et puis après se renseigner au niveau de la théorie faire des recherches sur internet Oui, c'est aussi un petit peu comme ça, oui.

  • Speaker #0

    Ça prend un temps énorme. À combien t'estimes ton temps de travail par semaine ? Si tu le compares à quand tu étais employée ?

  • Speaker #1

    Ah, la question est vaste. C'est très difficile, je ne peux pas estimer...

  • Speaker #0

    Si tu comptes les temps de formation, c'est des semaines à...

  • Speaker #1

    Ça prend du temps.

  • Speaker #0

    Double, 60 heures peut-être.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas du tout estimer, je ne sais pas. C'est compliqué. Et il y a des petits moments aussi. Alors le grand changement, c'est qu'avant je travaillais sur 5 jours. que maintenant, je bosse un peu sur 7. 7 jours, avec des horaires plus courts, on est d'accord, mais des fois, je me retrouve le dimanche à me dire, je vais faire ma publicité, je vais faire mon truc, je vais développer. Voilà. Ça, à l'époque, non, quand même. Pas de... Vous avez moins de ce côté-là. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    À l'inverse, quel a été ton plus bel accomplissement ? Un moment dont tu es fière, où tu as passé un cap, où tu t'es dit...

  • Speaker #1

    Mais c'est le saut en parachute. Oui, le saut dans le vide, le saut en parachute, où on y va, je me lance, j'y vais, je m'écoute. Ça, c'est hyper important. Il y a quand même cette intuition là. Je m'écoute, je me lance. Pour moi, vraiment, c'est d'avoir osé. Ça, je suis fière d'avoir osé.

  • Speaker #0

    Mais tu peux. Alors, je ne saurais plus dire qui c'est qui avait dit l'entrepreneuriat, c'est comme sauter en parachute et construire le parachute en tombant.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça.

  • Speaker #0

    C'est assez représentatif, c'est clair.

  • Speaker #1

    Le construit, oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as un avis à propos de la concurrence ? Est-ce que tu as de la concurrence ? Qu'est-ce que tu en penses ? Est-ce que tu penses que c'est sain ? que ce n'est pas sain ?

  • Speaker #1

    Alors la concurrence, de toute façon, j'en ai. Peut-être pas forcément dans le même domaine, mais la concurrence, c'est les activités autour qu'on propose, en général les loisirs, les événements. Bien sûr que c'est sain. Il faut de la concurrence, ça permet de se remettre en question, de ne pas rester sur ses acquis, de pouvoir aussi se dire, est-ce qu'au niveau des prix, on est juste, on n'est pas juste ? Est-ce que mon activité, elle a du sens ? Donc je pense que c'est bien. Après, de nouveau, on peut voir les concurrents comme des obstacles ou comme des alliés. Et on peut créer des liens avec des personnes et créer des ateliers peinture qui mêlent aussi de la couture, qui mêlent aussi... Et là, je trouve que c'est génial.

  • Speaker #0

    T'associer pour proposer divers... Et oui,

  • Speaker #1

    s'enrichir avec l'autre.

  • Speaker #0

    Quel est ton avis à propos de la chance ? Qu'est-ce que t'en penses ?

  • Speaker #1

    Alors, chance, à quel niveau tu dis ?

  • Speaker #0

    Est-ce que t'as eu de la chance dans ton parcours ?

  • Speaker #1

    Moi, ma plus grande chance, c'est ma famille. J'ai la chance d'avoir atterri dans cette famille où j'ai une famille en or. Et vraiment, j'ai eu une super éducation. On m'a transmis des valeurs incroyables que j'utilise dans mon activité et que j'utilise au quotidien. Donc ça, c'est la chance de ma vie. Après, pour le reste, j'ai...

  • Speaker #0

    C'est du travail.

  • Speaker #1

    Aramé. Oui.

  • Speaker #0

    Quelles sont selon toi les trois qualités que devrait partager un entrepreneur pour optimiser ses chances de réussite ?

  • Speaker #1

    Alors, la communication. Ça, je pense que c'est vraiment hyper important, apprendre à communiquer, communiquer juste, le courage. Il faut avoir du courage. Et puis, une troisième qualité, être déterminé.

  • Speaker #0

    Il faut y aller. C'est les trois qualités primordiales ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai l'impression, oui, à mon sens.

  • Speaker #0

    Selon toi, quels vont être les plus gros défis dans les, on va dire, 5, 10 prochaines années ?

  • Speaker #1

    Mais de durer, d'être toujours là.

  • Speaker #0

    De réussir à tenir la longueur ?

  • Speaker #1

    Oui, oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Parce que maintenant, depuis le Covid, ça fait trois ans. que tu fais ça. Et c'est ça le plus dur.

  • Speaker #1

    Je pense que... Je parle de ça aussi parce qu'en étant sur Martigny, je vois qu'il y a malheureusement de plus en plus de commerces qui ferment leurs portes. Je trouve ça d'une tristesse et on est en train de vider notre ville. C'est aussi tout ce côté médiatique, tout ce côté... Les gens font leurs commandes sur les réseaux sociaux, ont des habitudes d'achat ou de consommation qui sont complètement différentes. Et on voit des commerces qui ferment et moi, ça me fait peur. Oui. Et je me dis, mais comment je vais faire pour durer ?

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que c'est terrible, ça. On voit les centres-villes se vider.

  • Speaker #1

    Se vider, oui.

  • Speaker #0

    Des commandes. Tout à fait. Tout ce comme, bon, de toute façon, tout vient de Chine, mais tout ce commande maintenant en plus en ligne. Bientôt, comme tu viens de le dire, on va pouvoir acheter directement sur TikTok, sur ces plateformes comme ça. C'est ça. Comment est-ce que tu entretiens un équilibre entre ta vie de famille, enfin ta vie à côté de ton... de ton travail et puis ton entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis en recherche encore et toujours de l'équilibre, ça c'est sûr. Mais j'essaye de faire au mieux, de me dire, voilà ma journée, je la limite. Je me fais des temps de pause, des temps de pause qui vont me servir de ressourcement aussi, pour moi me ressourcer, faire des activités, voir du monde. Et puis, oui, j'essaye de faire au mieux, d'avoir quand même une activité, aller faire des marches. Je ne suis pas une grande sportive, mais si je peux bouger quand même un petit peu et vraiment avoir des temps de pause où on arrête tout. Et puis, de plus en plus, ça, j'ai appris depuis trois ans à me dire maintenant, j'arrête avec mon attel parce qu'on peut m'appeler à toute heure et sur des jours fériés, sur des dimanches. Là, je mets mon attel en pause. J'y répondrai après et ça me permet d'avoir des petites soupapes.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une routine ? Pour ton bien-être, que ce soit du yoga ou une routine, tu viens de nous dire que tu n'étais pas très sportive, mais une routine quelconque pour justement un peu décompresser ?

  • Speaker #1

    Je fais de la méditation, un petit peu. Je fais quelques marches à droite à gauche. J'essaye de voir le plus possible ma famille, mes amis. Mais après, ce n'est pas vraiment une routine. Je n'aime pas trop la routine. Je n'aime pas trop ça. Donc, j'aime savoir que j'ai quand même une liberté. Je peux faire ces activités-là, mais je n'ai pas envie d'avoir dans mon agenda le lundi après-midi, je dois être à cet endroit-là. Non.

  • Speaker #0

    Ça devient une contrainte et ce n'est plus un plaisir.

  • Speaker #1

    Ça devient une contrainte, mais oui, moi, j'ai besoin de cette liberté.

  • Speaker #0

    On arrive gentiment au terme, en tout cas, des questions par rapport à l'entrepreneuriat. Oui. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais ajouter ou un point important, une question que je ne t'aurais pas posée, à laquelle tu souhaiterais répondre ?

  • Speaker #1

    Non, juste une phrase que je ne veux pas entrer dans un cadre, je ne suis pas un tableau. Non, mais vraiment, c'est important parce que souvent, on démarre une activité et puis on veut nous mettre une étiquette. Qu'est-ce que tu fais ? Oui, mais de la peinture, c'est de l'art. Non, ce n'est pas de l'art. Mais alors, qu'est-ce que c'est ? Et on nous colle des étiquettes. Et moi, j'essaye de varier le plus possible, d'être ouverte. Aussi, je rêverais que des personnes viennent et puis me disent, écoute, j'aimerais qu'on fasse un atelier, mais personnel. Personnalise-moi. Moi, j'ai telle personnalité. Est-ce que tu es d'accord qu'on se lance dans une aventure comme ça ? Oui, ça, j'ai envie. J'ai envie qu'on crée des choses ensemble. Voilà, c'est ça.

  • Speaker #0

    Super. Trop bien, merci beaucoup pour tout ce que tu nous as partagé. Avec plaisir. Est-ce que tu as un livre à conseiller à nos auditeurs ? Un livre qui t'a marqué, qui t'a inspiré ou t'a appris quelque chose ?

  • Speaker #1

    Mais des livres, j'en ai des centaines qui m'ont appris des choses.

  • Speaker #0

    S'il y en a un seul, alors que tu offrirais à un maximum de personnes ?

  • Speaker #1

    Mais je n'offrirais pas mes livres à des personnes parce que mes livres, c'est ma vie, c'est ma personnalité. Le conseil que je donnerais, c'est quel livre ? Toi, tu as envie de lire. Fais-toi plaisir et achète-le, fais-toi un cadeau. Mais moi, mon expérience, elle ne sert qu'à moi-même. Donc voilà, j'adore la poésie, j'adore les parcours de vie, mais il y a des gens qui ne sont pas du tout intéressés par ça. Quel conseil je vais aller donner à quelqu'un qui n'a pas les mêmes centres d'intérêt que moi ?

  • Speaker #0

    C'est vrai, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Ça n'a peut-être pas beaucoup de sens de conseiller un livre. C'est vraiment, qu'est-ce que toi, tu veux t'offrir ? Qu'est-ce que tu veux te faire plaisir, toi ?

  • Speaker #0

    Alors encore une question qui n'a peut-être pas beaucoup de sens pour toi, qui n'aime pas trop ton téléphone et les applications, mais quelles sont les trois applications que tu utilises le plus sur ton téléphone ?

  • Speaker #1

    Alors par rapport à l'activité professionnelle, c'est WhatsApp. Les gens me contactent énormément par WhatsApp. Après, j'ai Canva pour tout ce qui est création de publicité. Ça, j'utilise beaucoup. Et puis une troisième que j'utilise beaucoup, une très bonne question.

  • Speaker #0

    Spotify, Mail, Maps ? peut-être, ça ressort souvent aussi ?

  • Speaker #1

    Pas tellement. On va dire YouTube. J'adore la musique. Parfait.

  • Speaker #0

    Sur quelle plateforme est-ce qu'on peut te retrouver ? Est-ce que tu veux, de toute façon, tes réseaux sociaux, ton site internet, tout sera dans la description de l'épisode ? Mais sur quelle plateforme tu es active ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis sur Facebook, très active sur Facebook, Instagram, LinkedIn. J'ai mon site Internet aussi. OK. Et puis...

  • Speaker #0

    Et on trouve ton numéro, ton email sur ton site Internet si on veut te contacter ?

  • Speaker #1

    Sur le site et sur mes plateformes, sur mes réseaux, oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une citation à nous partager ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'adore Brel. Et puis, ça fait écho à mon parcours. J'adore sa chanson La Quête. Et je trouve que c'est génial quand il dit « telle est ma quête, suivre l'étoile, peu m'importe mes chances, peu m'importe le temps » . Ça fait vraiment écho à ce que je vis actuellement.

  • Speaker #0

    Parfait. Belle citation. Dernière question, si tu avais un seul conseil à donner à quelqu'un qui est dans ta peau il y a quatre ans en arrière, quand tu hésites à te lancer, pour qu'il ait le déclic ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, c'est n'écoutez pas les autres. N'écoute pas les autres. Personne ne va te dire de le faire, ou très peu de personnes. Mais qu'est-ce que toi tu ressens ? Écoute ton intuition. Écoute. ton envie, ton besoin. Et puis, vis ta vie. Ose faire ce qui te fait envie et ce qui te plaît. Ose vivre de ta passion, de ce qui t'anime, en fait.

  • Speaker #0

    Et puis, n'oublions pas que la vie, elle est courte, qu'elle a une fin, qu'il faut profiter tant qu'on peut. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Et puis, juste faire ce qu'on veut pour avoir le moins de regrets à la fin.

  • Speaker #1

    Et puis, si c'est ton parcours, eh bien, ose t'écouter.

  • Speaker #0

    Super. Merci beaucoup, Florence.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et puis, à bientôt.

  • Speaker #1

    Oui, à bientôt. Merci.

  • Speaker #0

    Merci. Ciao, ciao.

  • Speaker #2

    Merci à toutes et à tous d'avoir écouté cet épisode jusqu'ici Si vous êtes encore là, c'est sûrement que vous avez apprécié le podcast Semais d'embûches. La meilleure façon de me le faire savoir est de me laisser une note de 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée et de vous abonner au podcast pour ne pas rater le prochain épisode. En attendant celui-ci, vous pouvez me rejoindre sur les réseaux sociaux où vous aurez accès aux coulisses de la création de Semais d'embûches. A très bientôt, bye bye !

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Description

Comment une éducatrice sociale valaisanne a-t-elle trouvé le courage de quitter le salariat pour vivre de sa passion artistique ?


Dans cet épisode inspirant, Florence Bornet nous raconte son cheminement personnel et professionnel, depuis ses débuts à Nendaz jusqu'à l'ouverture de son atelier de peinture « Les couleurs du bonheur » à Martigny. Animée par une passion profonde pour l’humain, la créativité et la transmission, Florence partage avec sincérité les doutes qui l’ont freinée pendant des années, mais aussi le déclic qui l’a poussée à enfin se lancer.


Formée en éducation sociale, enrichie par des expériences à Paris et au Canada, Florence a toujours cherché à allier sens, bienveillance et expression personnelle dans son quotidien. Elle évoque les défis concrets de l’entrepreneuriat : la peur de l’échec, la gestion de la communication, ou encore la difficulté à s’imposer sans se conformer. Son atelier, à contre-courant des modèles académiques, prône une liberté totale de création et une approche non jugeante de la peinture.


Cet épisode est un véritable appel à écouter son intuition, à oser sortir des cadres imposés, et à croire en la beauté d’un projet qui nous ressemble. Florence nous le rappelle avec ses mots simples : « Je ne veux pas entrer dans un cadre, je ne suis pas un tableau. »


Vous pouvez la retrouver aux adresses ci-dessous :


Site internet Les couleurs du bonheur : https://www.couleurbonheur.ch/

LinkedIn Les couleurs du bonheur : https://www.linkedin.com/in/les-couleurs-du-bonheur-154808175/

Instagram Les couleurs du bonheur : https://www.instagram.com/couleurbonheur_martigny/


Si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à vous abonner, à le partager à vos amis et à me laisser une note de 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée.


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Ce sera sur ces plateformes que je communiquerai avec vous entre chaque épisode, vous pourrez m'y poser vos questions, m'y donner vos suggestions et vous aurez accès aux coulisses de la création de ce podcast.


Si vous êtes fondateur, co-fondateur ou directeur d'une entreprise et que vous souhaitez partager votre vécu sur ce podcast, n'hésitez pas à me contacter à l'adresse mail suivante : info@semedembuches.ch


Je vous souhaite une excellente écoute !


Les podcasts "semé d'embûches" sont imaginés et réalisés par Romain Frehner.


Droits d'auteurs :


Track: Only the Braves Music by https://www.fiftysounds.com   


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je crois que l'entrepreneur, c'est presque un peu un fou qui n'est pas conscient de ses limites.

  • Speaker #1

    Ce que j'ai appris, c'est qu'on était capable de tout,

  • Speaker #0

    que tout le monde pouvait faire tout ce qu'il souhaitait. Il suffisait de s'en donner les moyens. C'est un parcours où on est constamment en train de régler des problèmes au fur et à mesure qu'ils arrivent. Et puis si on regarde un peu en arrière, on se dit « ah ben j'ai réussi à régler tout ça, et puis maintenant il y a le reste qui arrive » . Mais c'est aussi ça qui fait qu'on commence à bâtir quelque chose.

  • Speaker #1

    Je voyais sur leur visage qu'ils avaient le sourire. et je me suis dit bah en fait c'est le plus beau compliment Et c'est le plus bel accomplissement dont je puisse rêver.

  • Speaker #0

    Être honnête est pour moi extrêmement important parce que si on est honnête avec nos clients, ok, on vient de commencer,

  • Speaker #1

    notre produit n'est pas parfait,

  • Speaker #0

    mais voilà où on voudrait l'amener.

  • Speaker #1

    Vraiment, dépassez votre peur et allez-y parce que c'est une très très chouette expérience.

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue. Vous écoutez aujourd'hui Semez l'ombuche, le podcast qui va à la rencontre des entrepreneurs qui forment le tissu économique suisse. Je m'appelle Romain Freynère et je suis l'hôte de ce podcast. Dans ce Médambuche, nous recevons une fois par mois un entrepreneur avec lequel nous parlons de parcours, de motivation, d'inspiration, de quotidien, d'obstacles, de réussite, d'échec, de vision du monde du travail et de son futur. Tout ça avec des invités toujours plus inspirants. Place à l'épisode, bonne écoute. Salut Florence.

  • Speaker #1

    Salut.

  • Speaker #0

    Merci de m'accueillir aujourd'hui dans ton atelier de Martini.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir, merci à toi d'être venu.

  • Speaker #0

    Avec... Avec plaisir, on est là pour parler de ton parcours, que ce soit scolaire et entrepreneurial surtout. Pour commencer, je vais déjà te laisser te présenter.

  • Speaker #1

    Alors, je m'appelle Florence Bornet, j'ai 37 ans, j'habite à Martigny, parce que tout se passe à Martigny, comme je le dis souvent. J'ai ouvert un atelier de peinture il y a trois ans, je vais vous en parler un peu plus plus tard. Au niveau de mes passions, je suis passionnée d'éducation, de discussion. Avec les gens, j'aime communiquer, j'aime parler. J'aime bien aussi des objets anciens. Je chine pas mal.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et pourquoi avoir choisi cette ville de Martigny, qui a l'air de tant te plaire ?

  • Speaker #1

    Parce qu'elle a un côté que j'adore au niveau historique et artistique aussi. C'est une ville qui est fantastique. Et puis, c'est un point aussi où on est très vite en France, on est très vite en Italie aussi.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    Donc, il y a pas mal d'intérêt à être sur Martigny. OK. Et puis un grand merci à M. Djanada qui nous a fait une ville fantastique avec des sculptures partout, une fondation extraordinaire.

  • Speaker #0

    Et la ville le lui rend bien en plus.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Pour mettre un peu de contexte à l'épisode, quelle est ta société et qu'est-ce que tu fais ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai un atelier de peinture qui s'appelle les couleurs du bonheur. Je fais venir des gens, donc enfants, adolescents, adultes pour y peindre. C'est une pédagogie particulière, on n'est pas dans une démarche académique. Donc, vraiment, les gens viennent y peindre dans un cadre bienveillant, non jugeant. On y peint ce qu'on a envie. Moi, je ne fais pas de remarques par rapport à ce qui est peint. Et puis, le but, c'est vraiment de se faire plaisir, de redécouvrir pour les adultes leur âme d'enfant, pour les enfants d'explorer, de développer l'imaginaire, la créativité.

  • Speaker #0

    Donc, au début de ton cours, admettons qu'on participe à un cours, au début, il n'y a pas de thème. Chacun dessine, peint ce qu'il veut.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de contraintes.

  • Speaker #0

    Et il utilise aussi les « tu peins avec » . plusieurs différents types de peinture ?

  • Speaker #1

    Alors là, on utilise principalement la gouache. De temps en temps, la peinture acrylique, quand je fais des ateliers un peu différents, où on fait de la peinture sur casquettes ou sur d'autres objets, mais principalement la gouache. Comme ça, elle est vraiment accessible à tous, elle est facile à étaler, à utiliser. Elle ne demande pas une technique particulière. Voilà, on y va spontanément, on se lance et on s'amuse.

  • Speaker #0

    D'accord, parfait. Belle présentation, merci déjà pour ça.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Quelles sont, selon toi, trois qualités importantes dans l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Alors, le courage, oser se lancer. Ça, ça a été compliqué pour moi. Je pense qu'il m'a fallu 10 ans pour oser faire le pas. Je dirais en premier le courage. Après, le côté créativité aussi. Pour moi, il est très important.

  • Speaker #0

    Surtout dans ton domaine, en plus.

  • Speaker #1

    Dans mon domaine, mais c'est aussi, quand je parle de créativité, il y a la créativité plus concrète et puis une créativité plus d'idées aussi. Je l'utilise beaucoup pour les publicités, les jeux de mots. J'adore la langue française, j'adore l'humour. Alors, j'aime bien mêler un petit peu tout ça, mélanger. pour faire les choses un petit peu à ma sauce. Et puis après, dans mon domaine aussi, c'est la bienveillance.

  • Speaker #0

    C'est les trois qualités primordiales selon toi.

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est celle-là qui prime.

  • Speaker #0

    Très bien. On va gentiment partir sur ton parcours scolaire. Où est-ce que tu as fait tes écoles obligatoires ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai grandi à Apro, dans la commune de Ninda. Et puis, j'ai commencé mes écoles obligatoires sur Apro. À l'époque, c'était encore l'enfantine. dont on parlait, maintenant on est au 1H, ça a un petit peu changé au niveau des termes. Donc de la première enfantine à la troisième primaire, j'étais à APRO. Ensuite, de la quatrième à la sixième primaire, j'étais à FAE. Et puis après, on a pris encore un peu d'altitude pour le cycle d'orientation. On est parti à Basse-Ninda.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et après ça, après l'école obligatoire, tu as fait d'autres formations ? Oui.

  • Speaker #1

    Alors, après l'école obligatoire, je me suis orientée à Sion, à Saint-Guérin. Ça s'appelait à l'époque École de degré diplôme. Elle a changé de nom aussi, École de culture générale. Je ne sais pas très bien où on est actuellement. Oui. Et c'était pour avoir une orientation sociale, des cours de psychanalyse, de sociologie. pour préparer mon futur métier, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Et à la fin de ça, donc là, c'est la fin de ton parcours scolaire ou tu as encore étudié après ?

  • Speaker #1

    Non, après, j'ai fait des stages pour pouvoir entrer à la HES-SO à Sion.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Anciennement aussi, je ne suis plus tout jeune. Tout a changé depuis au niveau scolaire. Mais oui, oui, alors j'ai fait éducatrice sociale à Sion, parce qu'on pouvait encore faire cette formation-là et être connue HES à l'époque sur Sion.

  • Speaker #0

    Sur Sion. Et puis, tu te retrouves avec quoi comme diplôme ? à la fin ?

  • Speaker #1

    Alors, éducatrice sociale HES.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Oui. Et suite à ça, j'ai encore... Moi, j'aime pas rester sur mes acquis, j'aime pas... Voilà, il faut que ça bouge, il faut continuer à entretenir le mental, il faut faire des formations. Pour moi,

  • Speaker #0

    c'est hyper important.

  • Speaker #1

    Je suis tout à fait d'accord. Et suite à ça, j'ai fait des formations continues dans mon domaine d'éducatrice. Donc, j'étais éducatrice petite enfance. J'ai fait plusieurs formations à ce niveau-là. J'ai fait à la fin de ma scolarité aussi, je suis partie à Paris faire une formation de... Praticienne servante du jeu de peindre, pédagogie particulière Arnaud Stern, justement dans un cadre bienveillant, non jugeant, à l'abri des regards, des jugements, ce qui a été un petit peu la base de ma vie d'indépendante après. Et j'ai fait une expérience au Canada, expérience linguistique, où je suis partie trois mois et demi rafraîchir un petit peu des notions d'anglais. Et là, j'étais dans une famille comme fille au père.

  • Speaker #0

    D'accord. Joli parcours, un peu atypique. On n'a pas l'habitude de voir des Suisses partir à Paris pour étudier. Joli parcours.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Quel type d'élève est-ce que tu étais ?

  • Speaker #1

    J'étais très studieuse.

  • Speaker #0

    La première de classe ?

  • Speaker #1

    Pas la première de classe, celle du milieu. Je ne me mettais jamais au premier banc. Je n'avais pas envie de me mettre au premier banc. Très studieuse, très timide, très introvertie. Pas de confiance en moi. Je n'aimais pas prendre la parole en public.

  • Speaker #0

    À cet âge-là, à l'école, je pense que c'est assez courant.

  • Speaker #1

    Ça dépend. Il y a des meneurs, il y a des leaders. Moi, je ne faisais pas partie de ceux-là. Mais j'étais un peu l'élève qu'on oubliait, en fait.

  • Speaker #0

    Mais avec des bonnes notes quand même, de manière générale.

  • Speaker #1

    Alors, dans certains domaines, après, je ramais en allemand et en maths. Moi, les chiffres, ce n'est pas mon domaine. J'adorais la créativité, le bricolage, le français. Ça, oui. Mais alors, non, il ne fallait pas me parler.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu as pensé du système scolaire en Suisse ?

  • Speaker #1

    Alors, très honnêtement, il est à la traîne. Pour avoir fait éducatrice, pour avoir vu aussi ce qui se fait ailleurs dans les pays nordiques, au Canada aussi, ils ont une grande avance par rapport à nous. Et je trouve que nous, on est à la traîne. Et il y a des questions que je me pose encore. Mais comment ça se fait qu'on a passé autant d'années à étudier l'allemand pour si peu le parler finalement ?

  • Speaker #0

    Moi, ça, j'hallucine aussi. Franchement, j'ai eu de l'allemand pendant en tout cas trois ou quatre ans. Après, moi, je n'étais pas l'élève le plus assidu de la classe. Je dois l'admettre quand même. Franchement, l'allemand aujourd'hui, c'est zéro. C'est dur. Je ne peux même pas me débrouiller si je vais à Zurich, au festival ou quoi que ce soit. Je ne peux même pas me débrouiller en allemand. Ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    Pareil,

  • Speaker #0

    tu vois. D'après toi, qu'est-ce qui change par rapport aux écoles nordiques ? Ils font quoi de mieux ?

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup plus de choses qui sont axées sur le vivre ensemble. Ça commence en Valais. Je parle du Valais parce que le reste de la Suisse, je ne connais pas assez pour pouvoir en parler. Mais en Valais, on commence. à chercher des personnes ressources pour le vivre ensemble, des personnes extérieures, pour amener un petit peu plus des compétences humaines et sociales aussi, et pas juste des choses culturelles, théoriques. Donc je pense qu'il y a beaucoup, beaucoup de choses à développer à ce niveau-là actuellement. Et les enjeux ont changé, on voit de plus en plus d'harcèlement scolaire, les réseaux sociaux n'ont pas amené que des belles choses non plus, entre autres. Et la société a changé aussi, et je pense que vraiment... Il faut qu'on apprenne à communiquer. Mais ça, c'est une base. Apprenons à communiquer. Et les valeurs, le respect, la bienveillance, la tolérance, c'est primordial dans notre société. Oui, c'est important.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que ça a tendance à se perdre. Puis les réseaux sociaux, ça exacerbe tout ça en plus.

  • Speaker #1

    Ça isole. On parle de l'ère de la communication, mais non. Pour moi, on n'est pas dans l'ère de la communication. Communiquer seul sur une machine avec des personnes à distance, d'accord. Mais qu'est-ce qu'il y a de plus beau que d'être rassemblés ?

  • Speaker #0

    C'est clair, je suis d'accord avec toi. Est-ce qu'il y a des branches que tu aurais ajoutées, par exemple ? Est-ce que tu estimes qu'il faudrait du coup plus d'allemand ou plus de cours ?

  • Speaker #1

    Alors plus d'allemand, pas, mais une méthode différente. Nous c'était très… mais je me souviens que… On apprenait avec des livres et finalement, on oubliait de communiquer. Mais le plus important quand on va dans un pays, c'est la communication, faire des jeux de rôle, des choses simples. Comment tu te comportes quand tu es au magasin ? Prends le rôle du vendeur, prends le rôle de la cliente et puis parle. Ce n'est pas apprendre mot pour mot du par cœur qu'on va oublier, qui est ennuyeux au bout d'un moment. Donc, faisons des jeux ensemble, des jeux de collaboration, créons des choses, parlons, communiquons. Moi, je sais qu'on arrivait à l'examen final et puis le prof tout d'un coup nous dit « Ah, on va quand même écouter une cassette. Voilà, on va se faire un petit peu l'oreille. » Non mais attends, on est à la veille de l'examen, tu nous fais une cassette maintenant avec un accent qu'on n'a jamais entendu. Est-ce qu'on entendait ton accent de valaisan qui parlait l'allemand ? Et puis là, tout d'un coup, on se retrouve avec cette cassette, mais on en fait quoi ? C'est pas comme ça qu'on se prépare. Tout au long de l'année, on aurait dû entendre des textes en allemand, pourquoi pas regarder des vidéos. des petites choses, et puis communiquer entre nous.

  • Speaker #0

    Donc, tu aurais ajouté plutôt des cours dans ce sens-là, mais pour toi qui étais plutôt timide quand tu étais à l'école, tu penses que des jeux de rôle, ça serait applicable ? Comment est-ce qu'on appliquerait ça ?

  • Speaker #1

    Alors, jeux de rôle ou alors des jeux, comme des jeux de société, en fait. Et puis apprendre, vous regardez les règles, vous lisez les règles, prenez un dictionnaire à côté, quels mots vous ne connaissez pas, et puis découvrez ce jeu de société, faites-le ensemble en petits groupes. On sous-groupe et voilà, développant ce côté-là.

  • Speaker #0

    En plus, ça développerait aussi l'entraide.

  • Speaker #1

    Mais exactement, les valeurs qui me sont chères, c'est ça. Je trouve que l'école est beaucoup dans la compétition, encore et toujours, le système de notes. Moi, j'ai des souvenirs mais affreux d'un prof qui nous rendait des examens. Il écrivait au tableau 6, 5,5, 5 et ainsi de suite au niveau des notes. Et il mettait le nombre d'élèves qui avaient obtenu ces notes-là. Mais il n'y a rien de plus dégradant que ça.

  • Speaker #0

    Et puis en plus, pour revenir aux réseaux sociaux, ça aussi, c'est exactement dans la même vibe de la compétition, toujours paraître beau, toujours paraître impeccable, surtout pas montrer ce qui est négatif.

  • Speaker #1

    Mais ce qu'on veut, c'est collaborer. Il existe tellement de jeux. Pour avoir été éducatrice, j'ai utilisé beaucoup de jeux de collaboration où c'est les uns avec les autres. On s'entraide. Toi, tu as de la difficulté. Moi, j'ai cette compétence-là. Toi, tu as une autre compétence. Et on avance ensemble, arrêtant de se tirer dans les pattes à l'enfance, à l'adolescence. Quel type d'adulte en devient comme ça ?

  • Speaker #0

    C'est clair, je suis tout à fait d'accord.

  • Speaker #1

    Ça influence notre monde du travail et ça amène des conflits, ça c'est sûr.

  • Speaker #0

    De quelle manière est-ce que tu as choisi ton domaine d'études ? Est-ce que tu avais des prédispositions quand tu étais jeune ? Tu aimais déjà peindre ?

  • Speaker #1

    Alors j'étais d'abord éducatrice. Quand j'ai choisi, j'ai choisi éducatrice. Là, tu parles vraiment de mon activité actuelle ou de mon choix professionnel ?

  • Speaker #0

    Je parle de ton parcours scolaire.

  • Speaker #1

    Parcours scolaire. Donc, j'avais deux choses en tête, le domaine artistique et le domaine social. Ma mère était prof enfantine. Là, elle est retraitée. Donc, il y avait un petit peu le côté faire comme maman. Elle a eu un métier de passion. Elle a adoré. Elle m'a transmis cette passion-là. Et puis après, il y avait peut-être un côté artistique qui vient de mon papa, très créatif dans les idées. Très manuel, mon père sait tout faire. Vraiment, il est impressionnant, je l'admire énormément aussi. Tout comme ma mère. Et je pense que la créativité venait plutôt de mon papa. Si je m'étais écoutée à ce moment-là, je serais partie dans le domaine artistique. Des parents assez soucieux, bienveillants. Choisis-toi un bon métier, un vrai métier. Et puis après, tu feras ce que tu voudras, mais fais un vrai métier. Fais un vrai diplôme. Donc, je suis partie dans l'orientation sociale. Voilà, ça a été un petit peu influencé, mais ça faisait partie de mes choix.

  • Speaker #0

    Ok. Et durant ton parcours, est-ce que tu as eu des moments d'incertitude ? Des moments où tu t'es dit, mince, est-ce que j'ai choisi la bonne voie ? Typiquement quand tu es partie à Paris étudier ou quand tu es partie au Canada ?

  • Speaker #1

    À Paris, c'est le cœur qui parlait. C'était une passion. Donc là, bien sûr qu'en France, on y va, c'est génial. Le Canada, j'avais envie de casser ma routine, de voir autre chose. Comment est-ce qu'on vit ailleurs ? Apprends-moi cette... autre langue, une autre culture et cette richesse. Donc,

  • Speaker #0

    elle est dans la partie anglophone du Canada ? Oui,

  • Speaker #1

    proche de Vancouver. Colombie-Britannique, exactement. Et puis, donc là, non, c'était quand le cœur parle, je fonce. Après, quand la tête parle, des fois, j'ai des doutes. Oui. Est-ce que vraiment j'ai douté ? Oui, au niveau du cycle d'orientation où il y avait cette possibilité de se dire, est-ce que je pars dans l'artistique ou dans le social ? Là, j'ai eu des moments de doute. Et puis, du moment où je suis partie dans le social, Après, le chemin était un peu tracé dans ma tête et puis on y va. Oui, là, c'était plus clair.

  • Speaker #0

    Donc, ton seul moment d'incertitude, en fait, c'était quand tu as dû choisir ta voie à la fin de l'école obligatoire. Oui,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Depuis, plus aucun doute.

  • Speaker #1

    Après, il n'y avait plus de doute, mais il y avait dans toutes les années où j'étais avec les enfants en structure d'accueil, l'artistique qu'il fallait que je développe. Tôt ou tard, dans les structures d'accueil, il fallait que je fasse un coin peinture, un coin de bricolage. Et puis, j'avais toujours en tête de me dire un jour, je créerai mon atelier.

  • Speaker #0

    Donc, tu avais cet attrait-là quand même.

  • Speaker #1

    Ah, mais c'est une passion.

  • Speaker #0

    Ça ne t'explique même pas.

  • Speaker #1

    Ça ne s'explique pas. C'est moi. Il faut la développer. Il faut y aller.

  • Speaker #0

    Comment tes études ont influencé ta vie maintenant ?

  • Speaker #1

    Alors, mes études, elles se sont avérées très utiles. Dans le sens où j'ai un papier d'éducatrice que, si je m'étais écoutée vraiment, j'aurais peut-être pas fait. En partant dans une démarche académique artistique. Et ce papier-là, c'est génial. J'ai beaucoup d'expérience auprès des enfants. Donc, ça, ça n'a pas de prix. J'ai passé à peu près dix ans en structure d'accueil avec eux. Et puis, j'ai pu les observer, j'ai pu échanger, j'ai pu voir les difficultés aussi du métier et avoir de la pédagogie. J'aurais pas cette péd... Cette pédagogie, ces pédagogies, je ne les aurais pas. Donc, ça, c'est vraiment des cadeaux.

  • Speaker #0

    Parfait. Super. Beau parcours scolaire, en tout cas. Merci. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais ajouter par rapport à tes écoles ou dans ce domaine-là ? On va gentiment, sinon, basculer sur ton parcours entrepreneurial.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est un petit peu clair.

  • Speaker #0

    Oui, c'était clair. Ça m'a paru clair, en tout cas.

  • Speaker #1

    Enfin, clair complet, je pense.

  • Speaker #0

    Quand tu étais petite, qu'est-ce que tu rêvais de devenir plus tard ? On a tous un rêve, les enfants. les petits garçons aller dans l'espace ou de devenir joueur de foot ?

  • Speaker #1

    Non, moi, c'était juste faire comme maman.

  • Speaker #0

    C'était ton rêve ?

  • Speaker #1

    Voilà, quand on me demandait, c'était je veux faire comme maman.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a eu un déclic, un moment où tu t'es dit que tu voulais entreprendre ou est-ce que ça a découlé plutôt, j'ai l'impression dans ton cas, que ça a plutôt découlé de ta passion pour le contact avec les autres, pour l'artistique ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours voulu entreprendre, mais des peurs qui me paralysaient, qui me bloquaient complètement. Et je n'osais pas. Je n'osais pas. Mais j'ai toujours eu ce rêve en tête de me dire, je fais comme moi je veux et pas comme on me dit de faire.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui te bloquait alors, d'après toi ? Qu'est-ce que tu te disais dans ta tête à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Mais parce que, alors au niveau de mon éducation, on m'avait toujours dit que c'était important, à juste titre, d'avoir un salaire qui tombe tous les mois, de pouvoir payer ses factures. C'est une réalité. C'est vrai. Ils n'ont pas tort. Et quand on se lance indépendant, tout d'un coup, ce côté-là, il est un petit peu plus compliqué. On n'a pas un salaire qui est assuré, surtout dans les débuts. Et puis, on doit batailler, on doit faire sa place, on doit être là.

  • Speaker #0

    Et puis même par la suite, on n'a jamais un salaire, il faut continuer à prospecter, il faut continuer. Au moins, ça peut aller bien. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Il faut aussi pouvoir supporter, justement, comme tu dis, ces fluctuations.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc ça, c'était la première peur qui était financière. après la peur de l'échec. Parce que bien sûr, quand on se lance dans une voie comme ça, en plus dans le domaine de la peinture, personne n'est derrière nous. Personne n'y croit. On nous met des bâtons dans les roues, mais tout le monde, mais pourquoi tu fais ça ? Si on échoue, mais je te l'avais bien dit. Mais tu vois où t'en es maintenant. Donc il faut aussi être prêt à porter tout ça. Là, je suis prête.

  • Speaker #0

    Parce que souvent, les gens, justement, qui n'essayent pas de te décourager, mais qui ont plus un avis négatif au début, c'est parce qu'ils t'aiment et qu'ils ont peur pour toi.

  • Speaker #1

    C'est de la bienveillance, c'est de la protection.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Exactement. Souvent, ils projettent leur peur sur toi. Totalement. Du coup, ils ont cet aspect négatif.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu es passée quand même par le salariat ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, oui, oui. Pendant une dizaine d'années, j'étais éducatrice, donc en structure d'accueil. J'ai fait différentes places. J'ai voulu changer un petit peu, voir comment ça se passait dans d'autres structures aussi. Principalement deux structures. Et puis, oui, alors j'ai cette expérience, tout à fait.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu en as pensé ? Toi qui avais cette envie d'entreprendre ?

  • Speaker #1

    De nouveau, pour en revenir à l'aspect financier, c'est facile dans le sens où notre salaire tombe tous les mois. C'est sécurisant. Mais au niveau de la créativité, des idées, mais une frustration. J'avais toujours plein d'idées que j'avais envie de développer. Et puis pour moi, la pire phrase qu'on puisse me dire, c'est « Mais Florence, on a toujours fait comme ça. Pourquoi tu veux changer ? » Mais laisse-moi changer si ça peut être du positif. Laisse-moi essayer, laisse-moi changer, laisse-moi améliorer les choses. Quand on voit des dysfonctionnements, moi, je n'ai pas envie de faire ma carrière avec des dysfonctionnements. Pourquoi se mettre des cailloux dans les chaussures alors qu'on peut les vider ? Les cailloux, on peut les enlever.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai qu'il y a ce côté rassurant quand même du salaire. Il y a ce côté aussi dont on parle beaucoup ces temps, il me semble. C'est le fait que quand tu es entrepreneur, tu n'as jamais l'esprit tranquille. Un boulot de salarié, quand tu rentres chez toi le soir, souvent, tu n'as plus à penser à ton travail.

  • Speaker #1

    Ça dépend comment on s'implique dans son travail. Ça dépend comment on est impliqué, ça dépend. Moi, j'y pensais de toute façon dans mon travail parce que j'avais envie d'amener des projets nouveaux, des nouvelles choses. Et puis, je passais du temps aussi chez moi à travailler pour la crèche, du temps hors crèche.

  • Speaker #0

    Comment se passe une journée type dans ta vie d'entrepreneur ?

  • Speaker #1

    C'est difficile de répondre à cette question. Il n'y a pas vraiment de journée type parce que les journées sont assez variées. Mais si je prends une journée où j'ai un mandat fixe, là, je peux un peu plus parler de journée type. Donc, à ce moment-là, les matins, je vais avoir trois séances de peinture avec des enfants qui vont venir à l'atelier. L'après-midi, ce sera des séances publiques, libres. ouverte à tous de 3 à 103 ans, comme j'aime bien le dire avec humour. Et puis à côté de ça, il y a aussi l'aspect publicité que je vais créer hors atelier. Et puis l'aspect communication, la diffusion sur les réseaux sociaux, faire parler de moi, l'aspect comptabilité et toutes ces choses qu'on doit faire à côté de...

  • Speaker #0

    Oui, tout ce qui est obligatoire pour que l'entreprise tourne. Tout à fait,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    On parlait avant de ta peur de te lancer. Quand tu étais dans le salariat, tu voulais entreprendre. Mais qu'est-ce qui a fait le déclic qui a fait que tu as osé te lancer ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a eu le Covid. Le Covid, ça a été une période très particulière en structure d'accueil parce que pour la première fois, on fermait les portes des structures d'accueil. Et là, tout d'un coup, on se retrouve avec un... Moi, je travaillais à 100%. Comme beaucoup de monde, tu me diras. On se retrouve avec un agenda qui est complet. Du jour au lendemain, vide. Plus rien. Et puis, on se centre un petit peu sur soi. Qu'est-ce que je faisais avant ? Comment remplir mon emploi du temps ? Mes passions ? J'adorais la peinture. Je faisais pas mal de peinture à l'huile auparavant. Et puis, avec ce métier à 100%, un peu moins de temps. Et là, tout d'un coup, j'ai ressorti mes pinceaux. Et il y a tout qui s'est réactivé où je me suis dit, mais en fait, quand j'ai fait ces études, c'était pour avoir ce papier d'éducatrice. après un jour revenir à ma passion. J'ai complètement oublié ce côté-là. Et le Covid a réactivé ça en me disant mais moi, ma passion, et ce pour quoi je pense être faite, c'était ça. C'était de faire un atelier de peinture, de faire un lieu où on rassemble les gens. Et puis, ben voilà, on va le faire. Et aussi, ben oui, on n'est pas éternel, les années qui passent. Et puis, pas envie d'arriver à la retraite en se disant, j'aurais dû, mais j'ai jamais fait.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça aussi qui ressort assez fréquemment, le fait de ne pas avoir de regrets, qu'on arrive au bout et qu'on se dit mince, j'aurais dû faire ça, j'aurais dû faire ça. Et puis,

  • Speaker #1

    rien de pire que ces regrets-là. On essaye, ça ne fonctionne pas, on se réinvente, on fait autre chose, mais ne regrettons pas de ne pas avoir osé. Et là, je me suis dit, mais Flo, mais qu'est-ce que tu attends ? Mais ose, vas-y, lance-toi.

  • Speaker #0

    Donc, c'est le Covid et d'avoir eu du temps pour toi, en fait, qui t'a fait... Oui. Te retrouver en quelque sorte.

  • Speaker #1

    Principalement, oui.

  • Speaker #0

    Comment tu décrirais ton parcours entrepreneurial depuis ?

  • Speaker #1

    C'est une aventure. C'est vraiment une aventure que j'avais besoin de vivre. Il n'y a pas de routine, il y a tout qui bouge tout le temps, on se remet en question. On doit apprendre à tout faire. Et ça, c'est chouette aussi, ce côté-là. On doit toucher un peu à tout. Pour moi, la partie la plus compliquée, ça a été tout ce qui est informatique. Création du site internet, les médias. Moi, j'étais en 2G jusqu'à ce qu'on m'arrache les lignes. J'étais avec mon vieux Nokia, j'étais le dinosaure. Les pieds contre le mur, je ne veux pas de cette modernité. Mais en se lançant indépendant, les amis riaient et me disaient « Mais Flo, tu vas devoir avoir WhatsApp. Tu vas devoir commencer à ça. » Non, non, non. Mais oui, bien sûr. Et puis maintenant, j'y suis. Donc, ça m'a appris beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est quand même compliqué en tant qu'entrepreneur en 2025, si tu n'as pas de site internet, que tu n'as pas WhatsApp, les mails.

  • Speaker #1

    Mais oui, il faut quand même vivre avec son temps. Bien sûr. Ben oui, c'est clair.

  • Speaker #0

    Quelle a été ta plus grosse difficulté ? Un moment où tu t'es dit, donc depuis que tu es entrepreneur, un moment où tu t'es dit mince, là, je ne sais pas si je vais passer le mois ou je ne sais pas si je vais réussir à faire face à ça, à cette épreuve.

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est des questions que je me pose encore régulièrement. C'est... pas résolu cette histoire-là. Donc, il y a toujours cet aspect. Ben oui, c'est ça, c'est sûr, cet aspect-là où on se dit, il faut que je cherche du travail aussi à côté. Donc là, je fais de l'aide à domicile aussi à côté et je suis encore un petit peu en recherche d'emploi. Donc, si quelqu'un cherche une personne créative, je suis là. Mais oui, je cherche un petit peu plus d'heures à côté pour stabiliser tout ça. Mais la difficulté aussi, c'était, comme je disais, l'aspect marketing et communication. C'est un vrai métier.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et moi, dans mon atelier, c'est mon métier, c'est OK. Mais tout l'aspect communication, marketing, ce n'est pas mon job. Et je dois vraiment apprendre à le faire, à oser me mettre en avant, à oser parler de moi. Merci beaucoup pour cette interview parce que ça me sort de cette zone de confort et c'est ça dont j'ai besoin.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Mais en plus, l'aspect marketing, communication, c'est hyper important. Et j'imagine qu'au début, on ne peut pas payer quelqu'un. Pour développer cette partie-là, donc c'est important, c'est clair, d'apprendre. En fait, au début, on doit être un couteau suisse, on doit savoir tout faire. Tout à fait. Parce que la compta, c'est aussi un métier, faire des factures.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Donc, ta plus grosse difficulté, c'est ça. C'est plutôt du côté communication et marketing.

  • Speaker #1

    Communication. Après, comptabilité, moi, je ne suis pas chiffre, mais je le fais et puis c'est OK.

  • Speaker #0

    Et de quelle manière, alors, tu surmontes ça tous les jours ? Tu te formes un peu ? Tu te formes comment ?

  • Speaker #1

    Alors, je... J'ai utilisé mon réseau parce que dans mon réseau, j'ai des personnes qui sont dans la communication, dans le marketing. J'ai utilisé un peu ce réseau-là. J'ai beaucoup essayé de faire par moi-même. L'informatique aussi, je me suis entourée. J'ai demandé à mon cousin, à un ami aussi de dire mais explique-moi comment je peux créer mon site Internet avec peu de moyens. Est-ce que tu as des idées pour moi ? Donc, c'est vraiment se mettre en lien avec l'autre. et puis après se renseigner au niveau de la théorie faire des recherches sur internet Oui, c'est aussi un petit peu comme ça, oui.

  • Speaker #0

    Ça prend un temps énorme. À combien t'estimes ton temps de travail par semaine ? Si tu le compares à quand tu étais employée ?

  • Speaker #1

    Ah, la question est vaste. C'est très difficile, je ne peux pas estimer...

  • Speaker #0

    Si tu comptes les temps de formation, c'est des semaines à...

  • Speaker #1

    Ça prend du temps.

  • Speaker #0

    Double, 60 heures peut-être.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas du tout estimer, je ne sais pas. C'est compliqué. Et il y a des petits moments aussi. Alors le grand changement, c'est qu'avant je travaillais sur 5 jours. que maintenant, je bosse un peu sur 7. 7 jours, avec des horaires plus courts, on est d'accord, mais des fois, je me retrouve le dimanche à me dire, je vais faire ma publicité, je vais faire mon truc, je vais développer. Voilà. Ça, à l'époque, non, quand même. Pas de... Vous avez moins de ce côté-là. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    À l'inverse, quel a été ton plus bel accomplissement ? Un moment dont tu es fière, où tu as passé un cap, où tu t'es dit...

  • Speaker #1

    Mais c'est le saut en parachute. Oui, le saut dans le vide, le saut en parachute, où on y va, je me lance, j'y vais, je m'écoute. Ça, c'est hyper important. Il y a quand même cette intuition là. Je m'écoute, je me lance. Pour moi, vraiment, c'est d'avoir osé. Ça, je suis fière d'avoir osé.

  • Speaker #0

    Mais tu peux. Alors, je ne saurais plus dire qui c'est qui avait dit l'entrepreneuriat, c'est comme sauter en parachute et construire le parachute en tombant.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça.

  • Speaker #0

    C'est assez représentatif, c'est clair.

  • Speaker #1

    Le construit, oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as un avis à propos de la concurrence ? Est-ce que tu as de la concurrence ? Qu'est-ce que tu en penses ? Est-ce que tu penses que c'est sain ? que ce n'est pas sain ?

  • Speaker #1

    Alors la concurrence, de toute façon, j'en ai. Peut-être pas forcément dans le même domaine, mais la concurrence, c'est les activités autour qu'on propose, en général les loisirs, les événements. Bien sûr que c'est sain. Il faut de la concurrence, ça permet de se remettre en question, de ne pas rester sur ses acquis, de pouvoir aussi se dire, est-ce qu'au niveau des prix, on est juste, on n'est pas juste ? Est-ce que mon activité, elle a du sens ? Donc je pense que c'est bien. Après, de nouveau, on peut voir les concurrents comme des obstacles ou comme des alliés. Et on peut créer des liens avec des personnes et créer des ateliers peinture qui mêlent aussi de la couture, qui mêlent aussi... Et là, je trouve que c'est génial.

  • Speaker #0

    T'associer pour proposer divers... Et oui,

  • Speaker #1

    s'enrichir avec l'autre.

  • Speaker #0

    Quel est ton avis à propos de la chance ? Qu'est-ce que t'en penses ?

  • Speaker #1

    Alors, chance, à quel niveau tu dis ?

  • Speaker #0

    Est-ce que t'as eu de la chance dans ton parcours ?

  • Speaker #1

    Moi, ma plus grande chance, c'est ma famille. J'ai la chance d'avoir atterri dans cette famille où j'ai une famille en or. Et vraiment, j'ai eu une super éducation. On m'a transmis des valeurs incroyables que j'utilise dans mon activité et que j'utilise au quotidien. Donc ça, c'est la chance de ma vie. Après, pour le reste, j'ai...

  • Speaker #0

    C'est du travail.

  • Speaker #1

    Aramé. Oui.

  • Speaker #0

    Quelles sont selon toi les trois qualités que devrait partager un entrepreneur pour optimiser ses chances de réussite ?

  • Speaker #1

    Alors, la communication. Ça, je pense que c'est vraiment hyper important, apprendre à communiquer, communiquer juste, le courage. Il faut avoir du courage. Et puis, une troisième qualité, être déterminé.

  • Speaker #0

    Il faut y aller. C'est les trois qualités primordiales ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai l'impression, oui, à mon sens.

  • Speaker #0

    Selon toi, quels vont être les plus gros défis dans les, on va dire, 5, 10 prochaines années ?

  • Speaker #1

    Mais de durer, d'être toujours là.

  • Speaker #0

    De réussir à tenir la longueur ?

  • Speaker #1

    Oui, oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Parce que maintenant, depuis le Covid, ça fait trois ans. que tu fais ça. Et c'est ça le plus dur.

  • Speaker #1

    Je pense que... Je parle de ça aussi parce qu'en étant sur Martigny, je vois qu'il y a malheureusement de plus en plus de commerces qui ferment leurs portes. Je trouve ça d'une tristesse et on est en train de vider notre ville. C'est aussi tout ce côté médiatique, tout ce côté... Les gens font leurs commandes sur les réseaux sociaux, ont des habitudes d'achat ou de consommation qui sont complètement différentes. Et on voit des commerces qui ferment et moi, ça me fait peur. Oui. Et je me dis, mais comment je vais faire pour durer ?

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que c'est terrible, ça. On voit les centres-villes se vider.

  • Speaker #1

    Se vider, oui.

  • Speaker #0

    Des commandes. Tout à fait. Tout ce comme, bon, de toute façon, tout vient de Chine, mais tout ce commande maintenant en plus en ligne. Bientôt, comme tu viens de le dire, on va pouvoir acheter directement sur TikTok, sur ces plateformes comme ça. C'est ça. Comment est-ce que tu entretiens un équilibre entre ta vie de famille, enfin ta vie à côté de ton... de ton travail et puis ton entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis en recherche encore et toujours de l'équilibre, ça c'est sûr. Mais j'essaye de faire au mieux, de me dire, voilà ma journée, je la limite. Je me fais des temps de pause, des temps de pause qui vont me servir de ressourcement aussi, pour moi me ressourcer, faire des activités, voir du monde. Et puis, oui, j'essaye de faire au mieux, d'avoir quand même une activité, aller faire des marches. Je ne suis pas une grande sportive, mais si je peux bouger quand même un petit peu et vraiment avoir des temps de pause où on arrête tout. Et puis, de plus en plus, ça, j'ai appris depuis trois ans à me dire maintenant, j'arrête avec mon attel parce qu'on peut m'appeler à toute heure et sur des jours fériés, sur des dimanches. Là, je mets mon attel en pause. J'y répondrai après et ça me permet d'avoir des petites soupapes.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une routine ? Pour ton bien-être, que ce soit du yoga ou une routine, tu viens de nous dire que tu n'étais pas très sportive, mais une routine quelconque pour justement un peu décompresser ?

  • Speaker #1

    Je fais de la méditation, un petit peu. Je fais quelques marches à droite à gauche. J'essaye de voir le plus possible ma famille, mes amis. Mais après, ce n'est pas vraiment une routine. Je n'aime pas trop la routine. Je n'aime pas trop ça. Donc, j'aime savoir que j'ai quand même une liberté. Je peux faire ces activités-là, mais je n'ai pas envie d'avoir dans mon agenda le lundi après-midi, je dois être à cet endroit-là. Non.

  • Speaker #0

    Ça devient une contrainte et ce n'est plus un plaisir.

  • Speaker #1

    Ça devient une contrainte, mais oui, moi, j'ai besoin de cette liberté.

  • Speaker #0

    On arrive gentiment au terme, en tout cas, des questions par rapport à l'entrepreneuriat. Oui. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais ajouter ou un point important, une question que je ne t'aurais pas posée, à laquelle tu souhaiterais répondre ?

  • Speaker #1

    Non, juste une phrase que je ne veux pas entrer dans un cadre, je ne suis pas un tableau. Non, mais vraiment, c'est important parce que souvent, on démarre une activité et puis on veut nous mettre une étiquette. Qu'est-ce que tu fais ? Oui, mais de la peinture, c'est de l'art. Non, ce n'est pas de l'art. Mais alors, qu'est-ce que c'est ? Et on nous colle des étiquettes. Et moi, j'essaye de varier le plus possible, d'être ouverte. Aussi, je rêverais que des personnes viennent et puis me disent, écoute, j'aimerais qu'on fasse un atelier, mais personnel. Personnalise-moi. Moi, j'ai telle personnalité. Est-ce que tu es d'accord qu'on se lance dans une aventure comme ça ? Oui, ça, j'ai envie. J'ai envie qu'on crée des choses ensemble. Voilà, c'est ça.

  • Speaker #0

    Super. Trop bien, merci beaucoup pour tout ce que tu nous as partagé. Avec plaisir. Est-ce que tu as un livre à conseiller à nos auditeurs ? Un livre qui t'a marqué, qui t'a inspiré ou t'a appris quelque chose ?

  • Speaker #1

    Mais des livres, j'en ai des centaines qui m'ont appris des choses.

  • Speaker #0

    S'il y en a un seul, alors que tu offrirais à un maximum de personnes ?

  • Speaker #1

    Mais je n'offrirais pas mes livres à des personnes parce que mes livres, c'est ma vie, c'est ma personnalité. Le conseil que je donnerais, c'est quel livre ? Toi, tu as envie de lire. Fais-toi plaisir et achète-le, fais-toi un cadeau. Mais moi, mon expérience, elle ne sert qu'à moi-même. Donc voilà, j'adore la poésie, j'adore les parcours de vie, mais il y a des gens qui ne sont pas du tout intéressés par ça. Quel conseil je vais aller donner à quelqu'un qui n'a pas les mêmes centres d'intérêt que moi ?

  • Speaker #0

    C'est vrai, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Ça n'a peut-être pas beaucoup de sens de conseiller un livre. C'est vraiment, qu'est-ce que toi, tu veux t'offrir ? Qu'est-ce que tu veux te faire plaisir, toi ?

  • Speaker #0

    Alors encore une question qui n'a peut-être pas beaucoup de sens pour toi, qui n'aime pas trop ton téléphone et les applications, mais quelles sont les trois applications que tu utilises le plus sur ton téléphone ?

  • Speaker #1

    Alors par rapport à l'activité professionnelle, c'est WhatsApp. Les gens me contactent énormément par WhatsApp. Après, j'ai Canva pour tout ce qui est création de publicité. Ça, j'utilise beaucoup. Et puis une troisième que j'utilise beaucoup, une très bonne question.

  • Speaker #0

    Spotify, Mail, Maps ? peut-être, ça ressort souvent aussi ?

  • Speaker #1

    Pas tellement. On va dire YouTube. J'adore la musique. Parfait.

  • Speaker #0

    Sur quelle plateforme est-ce qu'on peut te retrouver ? Est-ce que tu veux, de toute façon, tes réseaux sociaux, ton site internet, tout sera dans la description de l'épisode ? Mais sur quelle plateforme tu es active ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis sur Facebook, très active sur Facebook, Instagram, LinkedIn. J'ai mon site Internet aussi. OK. Et puis...

  • Speaker #0

    Et on trouve ton numéro, ton email sur ton site Internet si on veut te contacter ?

  • Speaker #1

    Sur le site et sur mes plateformes, sur mes réseaux, oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une citation à nous partager ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'adore Brel. Et puis, ça fait écho à mon parcours. J'adore sa chanson La Quête. Et je trouve que c'est génial quand il dit « telle est ma quête, suivre l'étoile, peu m'importe mes chances, peu m'importe le temps » . Ça fait vraiment écho à ce que je vis actuellement.

  • Speaker #0

    Parfait. Belle citation. Dernière question, si tu avais un seul conseil à donner à quelqu'un qui est dans ta peau il y a quatre ans en arrière, quand tu hésites à te lancer, pour qu'il ait le déclic ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, c'est n'écoutez pas les autres. N'écoute pas les autres. Personne ne va te dire de le faire, ou très peu de personnes. Mais qu'est-ce que toi tu ressens ? Écoute ton intuition. Écoute. ton envie, ton besoin. Et puis, vis ta vie. Ose faire ce qui te fait envie et ce qui te plaît. Ose vivre de ta passion, de ce qui t'anime, en fait.

  • Speaker #0

    Et puis, n'oublions pas que la vie, elle est courte, qu'elle a une fin, qu'il faut profiter tant qu'on peut. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Et puis, juste faire ce qu'on veut pour avoir le moins de regrets à la fin.

  • Speaker #1

    Et puis, si c'est ton parcours, eh bien, ose t'écouter.

  • Speaker #0

    Super. Merci beaucoup, Florence.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et puis, à bientôt.

  • Speaker #1

    Oui, à bientôt. Merci.

  • Speaker #0

    Merci. Ciao, ciao.

  • Speaker #2

    Merci à toutes et à tous d'avoir écouté cet épisode jusqu'ici Si vous êtes encore là, c'est sûrement que vous avez apprécié le podcast Semais d'embûches. La meilleure façon de me le faire savoir est de me laisser une note de 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée et de vous abonner au podcast pour ne pas rater le prochain épisode. En attendant celui-ci, vous pouvez me rejoindre sur les réseaux sociaux où vous aurez accès aux coulisses de la création de Semais d'embûches. A très bientôt, bye bye !

Description

Comment une éducatrice sociale valaisanne a-t-elle trouvé le courage de quitter le salariat pour vivre de sa passion artistique ?


Dans cet épisode inspirant, Florence Bornet nous raconte son cheminement personnel et professionnel, depuis ses débuts à Nendaz jusqu'à l'ouverture de son atelier de peinture « Les couleurs du bonheur » à Martigny. Animée par une passion profonde pour l’humain, la créativité et la transmission, Florence partage avec sincérité les doutes qui l’ont freinée pendant des années, mais aussi le déclic qui l’a poussée à enfin se lancer.


Formée en éducation sociale, enrichie par des expériences à Paris et au Canada, Florence a toujours cherché à allier sens, bienveillance et expression personnelle dans son quotidien. Elle évoque les défis concrets de l’entrepreneuriat : la peur de l’échec, la gestion de la communication, ou encore la difficulté à s’imposer sans se conformer. Son atelier, à contre-courant des modèles académiques, prône une liberté totale de création et une approche non jugeante de la peinture.


Cet épisode est un véritable appel à écouter son intuition, à oser sortir des cadres imposés, et à croire en la beauté d’un projet qui nous ressemble. Florence nous le rappelle avec ses mots simples : « Je ne veux pas entrer dans un cadre, je ne suis pas un tableau. »


Vous pouvez la retrouver aux adresses ci-dessous :


Site internet Les couleurs du bonheur : https://www.couleurbonheur.ch/

LinkedIn Les couleurs du bonheur : https://www.linkedin.com/in/les-couleurs-du-bonheur-154808175/

Instagram Les couleurs du bonheur : https://www.instagram.com/couleurbonheur_martigny/


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Je vous souhaite une excellente écoute !


Les podcasts "semé d'embûches" sont imaginés et réalisés par Romain Frehner.


Droits d'auteurs :


Track: Only the Braves Music by https://www.fiftysounds.com   


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je crois que l'entrepreneur, c'est presque un peu un fou qui n'est pas conscient de ses limites.

  • Speaker #1

    Ce que j'ai appris, c'est qu'on était capable de tout,

  • Speaker #0

    que tout le monde pouvait faire tout ce qu'il souhaitait. Il suffisait de s'en donner les moyens. C'est un parcours où on est constamment en train de régler des problèmes au fur et à mesure qu'ils arrivent. Et puis si on regarde un peu en arrière, on se dit « ah ben j'ai réussi à régler tout ça, et puis maintenant il y a le reste qui arrive » . Mais c'est aussi ça qui fait qu'on commence à bâtir quelque chose.

  • Speaker #1

    Je voyais sur leur visage qu'ils avaient le sourire. et je me suis dit bah en fait c'est le plus beau compliment Et c'est le plus bel accomplissement dont je puisse rêver.

  • Speaker #0

    Être honnête est pour moi extrêmement important parce que si on est honnête avec nos clients, ok, on vient de commencer,

  • Speaker #1

    notre produit n'est pas parfait,

  • Speaker #0

    mais voilà où on voudrait l'amener.

  • Speaker #1

    Vraiment, dépassez votre peur et allez-y parce que c'est une très très chouette expérience.

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue. Vous écoutez aujourd'hui Semez l'ombuche, le podcast qui va à la rencontre des entrepreneurs qui forment le tissu économique suisse. Je m'appelle Romain Freynère et je suis l'hôte de ce podcast. Dans ce Médambuche, nous recevons une fois par mois un entrepreneur avec lequel nous parlons de parcours, de motivation, d'inspiration, de quotidien, d'obstacles, de réussite, d'échec, de vision du monde du travail et de son futur. Tout ça avec des invités toujours plus inspirants. Place à l'épisode, bonne écoute. Salut Florence.

  • Speaker #1

    Salut.

  • Speaker #0

    Merci de m'accueillir aujourd'hui dans ton atelier de Martini.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir, merci à toi d'être venu.

  • Speaker #0

    Avec... Avec plaisir, on est là pour parler de ton parcours, que ce soit scolaire et entrepreneurial surtout. Pour commencer, je vais déjà te laisser te présenter.

  • Speaker #1

    Alors, je m'appelle Florence Bornet, j'ai 37 ans, j'habite à Martigny, parce que tout se passe à Martigny, comme je le dis souvent. J'ai ouvert un atelier de peinture il y a trois ans, je vais vous en parler un peu plus plus tard. Au niveau de mes passions, je suis passionnée d'éducation, de discussion. Avec les gens, j'aime communiquer, j'aime parler. J'aime bien aussi des objets anciens. Je chine pas mal.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et pourquoi avoir choisi cette ville de Martigny, qui a l'air de tant te plaire ?

  • Speaker #1

    Parce qu'elle a un côté que j'adore au niveau historique et artistique aussi. C'est une ville qui est fantastique. Et puis, c'est un point aussi où on est très vite en France, on est très vite en Italie aussi.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    Donc, il y a pas mal d'intérêt à être sur Martigny. OK. Et puis un grand merci à M. Djanada qui nous a fait une ville fantastique avec des sculptures partout, une fondation extraordinaire.

  • Speaker #0

    Et la ville le lui rend bien en plus.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Pour mettre un peu de contexte à l'épisode, quelle est ta société et qu'est-ce que tu fais ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai un atelier de peinture qui s'appelle les couleurs du bonheur. Je fais venir des gens, donc enfants, adolescents, adultes pour y peindre. C'est une pédagogie particulière, on n'est pas dans une démarche académique. Donc, vraiment, les gens viennent y peindre dans un cadre bienveillant, non jugeant. On y peint ce qu'on a envie. Moi, je ne fais pas de remarques par rapport à ce qui est peint. Et puis, le but, c'est vraiment de se faire plaisir, de redécouvrir pour les adultes leur âme d'enfant, pour les enfants d'explorer, de développer l'imaginaire, la créativité.

  • Speaker #0

    Donc, au début de ton cours, admettons qu'on participe à un cours, au début, il n'y a pas de thème. Chacun dessine, peint ce qu'il veut.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de contraintes.

  • Speaker #0

    Et il utilise aussi les « tu peins avec » . plusieurs différents types de peinture ?

  • Speaker #1

    Alors là, on utilise principalement la gouache. De temps en temps, la peinture acrylique, quand je fais des ateliers un peu différents, où on fait de la peinture sur casquettes ou sur d'autres objets, mais principalement la gouache. Comme ça, elle est vraiment accessible à tous, elle est facile à étaler, à utiliser. Elle ne demande pas une technique particulière. Voilà, on y va spontanément, on se lance et on s'amuse.

  • Speaker #0

    D'accord, parfait. Belle présentation, merci déjà pour ça.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Quelles sont, selon toi, trois qualités importantes dans l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Alors, le courage, oser se lancer. Ça, ça a été compliqué pour moi. Je pense qu'il m'a fallu 10 ans pour oser faire le pas. Je dirais en premier le courage. Après, le côté créativité aussi. Pour moi, il est très important.

  • Speaker #0

    Surtout dans ton domaine, en plus.

  • Speaker #1

    Dans mon domaine, mais c'est aussi, quand je parle de créativité, il y a la créativité plus concrète et puis une créativité plus d'idées aussi. Je l'utilise beaucoup pour les publicités, les jeux de mots. J'adore la langue française, j'adore l'humour. Alors, j'aime bien mêler un petit peu tout ça, mélanger. pour faire les choses un petit peu à ma sauce. Et puis après, dans mon domaine aussi, c'est la bienveillance.

  • Speaker #0

    C'est les trois qualités primordiales selon toi.

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est celle-là qui prime.

  • Speaker #0

    Très bien. On va gentiment partir sur ton parcours scolaire. Où est-ce que tu as fait tes écoles obligatoires ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai grandi à Apro, dans la commune de Ninda. Et puis, j'ai commencé mes écoles obligatoires sur Apro. À l'époque, c'était encore l'enfantine. dont on parlait, maintenant on est au 1H, ça a un petit peu changé au niveau des termes. Donc de la première enfantine à la troisième primaire, j'étais à APRO. Ensuite, de la quatrième à la sixième primaire, j'étais à FAE. Et puis après, on a pris encore un peu d'altitude pour le cycle d'orientation. On est parti à Basse-Ninda.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et après ça, après l'école obligatoire, tu as fait d'autres formations ? Oui.

  • Speaker #1

    Alors, après l'école obligatoire, je me suis orientée à Sion, à Saint-Guérin. Ça s'appelait à l'époque École de degré diplôme. Elle a changé de nom aussi, École de culture générale. Je ne sais pas très bien où on est actuellement. Oui. Et c'était pour avoir une orientation sociale, des cours de psychanalyse, de sociologie. pour préparer mon futur métier, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Et à la fin de ça, donc là, c'est la fin de ton parcours scolaire ou tu as encore étudié après ?

  • Speaker #1

    Non, après, j'ai fait des stages pour pouvoir entrer à la HES-SO à Sion.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Anciennement aussi, je ne suis plus tout jeune. Tout a changé depuis au niveau scolaire. Mais oui, oui, alors j'ai fait éducatrice sociale à Sion, parce qu'on pouvait encore faire cette formation-là et être connue HES à l'époque sur Sion.

  • Speaker #0

    Sur Sion. Et puis, tu te retrouves avec quoi comme diplôme ? à la fin ?

  • Speaker #1

    Alors, éducatrice sociale HES.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Oui. Et suite à ça, j'ai encore... Moi, j'aime pas rester sur mes acquis, j'aime pas... Voilà, il faut que ça bouge, il faut continuer à entretenir le mental, il faut faire des formations. Pour moi,

  • Speaker #0

    c'est hyper important.

  • Speaker #1

    Je suis tout à fait d'accord. Et suite à ça, j'ai fait des formations continues dans mon domaine d'éducatrice. Donc, j'étais éducatrice petite enfance. J'ai fait plusieurs formations à ce niveau-là. J'ai fait à la fin de ma scolarité aussi, je suis partie à Paris faire une formation de... Praticienne servante du jeu de peindre, pédagogie particulière Arnaud Stern, justement dans un cadre bienveillant, non jugeant, à l'abri des regards, des jugements, ce qui a été un petit peu la base de ma vie d'indépendante après. Et j'ai fait une expérience au Canada, expérience linguistique, où je suis partie trois mois et demi rafraîchir un petit peu des notions d'anglais. Et là, j'étais dans une famille comme fille au père.

  • Speaker #0

    D'accord. Joli parcours, un peu atypique. On n'a pas l'habitude de voir des Suisses partir à Paris pour étudier. Joli parcours.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Quel type d'élève est-ce que tu étais ?

  • Speaker #1

    J'étais très studieuse.

  • Speaker #0

    La première de classe ?

  • Speaker #1

    Pas la première de classe, celle du milieu. Je ne me mettais jamais au premier banc. Je n'avais pas envie de me mettre au premier banc. Très studieuse, très timide, très introvertie. Pas de confiance en moi. Je n'aimais pas prendre la parole en public.

  • Speaker #0

    À cet âge-là, à l'école, je pense que c'est assez courant.

  • Speaker #1

    Ça dépend. Il y a des meneurs, il y a des leaders. Moi, je ne faisais pas partie de ceux-là. Mais j'étais un peu l'élève qu'on oubliait, en fait.

  • Speaker #0

    Mais avec des bonnes notes quand même, de manière générale.

  • Speaker #1

    Alors, dans certains domaines, après, je ramais en allemand et en maths. Moi, les chiffres, ce n'est pas mon domaine. J'adorais la créativité, le bricolage, le français. Ça, oui. Mais alors, non, il ne fallait pas me parler.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu as pensé du système scolaire en Suisse ?

  • Speaker #1

    Alors, très honnêtement, il est à la traîne. Pour avoir fait éducatrice, pour avoir vu aussi ce qui se fait ailleurs dans les pays nordiques, au Canada aussi, ils ont une grande avance par rapport à nous. Et je trouve que nous, on est à la traîne. Et il y a des questions que je me pose encore. Mais comment ça se fait qu'on a passé autant d'années à étudier l'allemand pour si peu le parler finalement ?

  • Speaker #0

    Moi, ça, j'hallucine aussi. Franchement, j'ai eu de l'allemand pendant en tout cas trois ou quatre ans. Après, moi, je n'étais pas l'élève le plus assidu de la classe. Je dois l'admettre quand même. Franchement, l'allemand aujourd'hui, c'est zéro. C'est dur. Je ne peux même pas me débrouiller si je vais à Zurich, au festival ou quoi que ce soit. Je ne peux même pas me débrouiller en allemand. Ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    Pareil,

  • Speaker #0

    tu vois. D'après toi, qu'est-ce qui change par rapport aux écoles nordiques ? Ils font quoi de mieux ?

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup plus de choses qui sont axées sur le vivre ensemble. Ça commence en Valais. Je parle du Valais parce que le reste de la Suisse, je ne connais pas assez pour pouvoir en parler. Mais en Valais, on commence. à chercher des personnes ressources pour le vivre ensemble, des personnes extérieures, pour amener un petit peu plus des compétences humaines et sociales aussi, et pas juste des choses culturelles, théoriques. Donc je pense qu'il y a beaucoup, beaucoup de choses à développer à ce niveau-là actuellement. Et les enjeux ont changé, on voit de plus en plus d'harcèlement scolaire, les réseaux sociaux n'ont pas amené que des belles choses non plus, entre autres. Et la société a changé aussi, et je pense que vraiment... Il faut qu'on apprenne à communiquer. Mais ça, c'est une base. Apprenons à communiquer. Et les valeurs, le respect, la bienveillance, la tolérance, c'est primordial dans notre société. Oui, c'est important.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que ça a tendance à se perdre. Puis les réseaux sociaux, ça exacerbe tout ça en plus.

  • Speaker #1

    Ça isole. On parle de l'ère de la communication, mais non. Pour moi, on n'est pas dans l'ère de la communication. Communiquer seul sur une machine avec des personnes à distance, d'accord. Mais qu'est-ce qu'il y a de plus beau que d'être rassemblés ?

  • Speaker #0

    C'est clair, je suis d'accord avec toi. Est-ce qu'il y a des branches que tu aurais ajoutées, par exemple ? Est-ce que tu estimes qu'il faudrait du coup plus d'allemand ou plus de cours ?

  • Speaker #1

    Alors plus d'allemand, pas, mais une méthode différente. Nous c'était très… mais je me souviens que… On apprenait avec des livres et finalement, on oubliait de communiquer. Mais le plus important quand on va dans un pays, c'est la communication, faire des jeux de rôle, des choses simples. Comment tu te comportes quand tu es au magasin ? Prends le rôle du vendeur, prends le rôle de la cliente et puis parle. Ce n'est pas apprendre mot pour mot du par cœur qu'on va oublier, qui est ennuyeux au bout d'un moment. Donc, faisons des jeux ensemble, des jeux de collaboration, créons des choses, parlons, communiquons. Moi, je sais qu'on arrivait à l'examen final et puis le prof tout d'un coup nous dit « Ah, on va quand même écouter une cassette. Voilà, on va se faire un petit peu l'oreille. » Non mais attends, on est à la veille de l'examen, tu nous fais une cassette maintenant avec un accent qu'on n'a jamais entendu. Est-ce qu'on entendait ton accent de valaisan qui parlait l'allemand ? Et puis là, tout d'un coup, on se retrouve avec cette cassette, mais on en fait quoi ? C'est pas comme ça qu'on se prépare. Tout au long de l'année, on aurait dû entendre des textes en allemand, pourquoi pas regarder des vidéos. des petites choses, et puis communiquer entre nous.

  • Speaker #0

    Donc, tu aurais ajouté plutôt des cours dans ce sens-là, mais pour toi qui étais plutôt timide quand tu étais à l'école, tu penses que des jeux de rôle, ça serait applicable ? Comment est-ce qu'on appliquerait ça ?

  • Speaker #1

    Alors, jeux de rôle ou alors des jeux, comme des jeux de société, en fait. Et puis apprendre, vous regardez les règles, vous lisez les règles, prenez un dictionnaire à côté, quels mots vous ne connaissez pas, et puis découvrez ce jeu de société, faites-le ensemble en petits groupes. On sous-groupe et voilà, développant ce côté-là.

  • Speaker #0

    En plus, ça développerait aussi l'entraide.

  • Speaker #1

    Mais exactement, les valeurs qui me sont chères, c'est ça. Je trouve que l'école est beaucoup dans la compétition, encore et toujours, le système de notes. Moi, j'ai des souvenirs mais affreux d'un prof qui nous rendait des examens. Il écrivait au tableau 6, 5,5, 5 et ainsi de suite au niveau des notes. Et il mettait le nombre d'élèves qui avaient obtenu ces notes-là. Mais il n'y a rien de plus dégradant que ça.

  • Speaker #0

    Et puis en plus, pour revenir aux réseaux sociaux, ça aussi, c'est exactement dans la même vibe de la compétition, toujours paraître beau, toujours paraître impeccable, surtout pas montrer ce qui est négatif.

  • Speaker #1

    Mais ce qu'on veut, c'est collaborer. Il existe tellement de jeux. Pour avoir été éducatrice, j'ai utilisé beaucoup de jeux de collaboration où c'est les uns avec les autres. On s'entraide. Toi, tu as de la difficulté. Moi, j'ai cette compétence-là. Toi, tu as une autre compétence. Et on avance ensemble, arrêtant de se tirer dans les pattes à l'enfance, à l'adolescence. Quel type d'adulte en devient comme ça ?

  • Speaker #0

    C'est clair, je suis tout à fait d'accord.

  • Speaker #1

    Ça influence notre monde du travail et ça amène des conflits, ça c'est sûr.

  • Speaker #0

    De quelle manière est-ce que tu as choisi ton domaine d'études ? Est-ce que tu avais des prédispositions quand tu étais jeune ? Tu aimais déjà peindre ?

  • Speaker #1

    Alors j'étais d'abord éducatrice. Quand j'ai choisi, j'ai choisi éducatrice. Là, tu parles vraiment de mon activité actuelle ou de mon choix professionnel ?

  • Speaker #0

    Je parle de ton parcours scolaire.

  • Speaker #1

    Parcours scolaire. Donc, j'avais deux choses en tête, le domaine artistique et le domaine social. Ma mère était prof enfantine. Là, elle est retraitée. Donc, il y avait un petit peu le côté faire comme maman. Elle a eu un métier de passion. Elle a adoré. Elle m'a transmis cette passion-là. Et puis après, il y avait peut-être un côté artistique qui vient de mon papa, très créatif dans les idées. Très manuel, mon père sait tout faire. Vraiment, il est impressionnant, je l'admire énormément aussi. Tout comme ma mère. Et je pense que la créativité venait plutôt de mon papa. Si je m'étais écoutée à ce moment-là, je serais partie dans le domaine artistique. Des parents assez soucieux, bienveillants. Choisis-toi un bon métier, un vrai métier. Et puis après, tu feras ce que tu voudras, mais fais un vrai métier. Fais un vrai diplôme. Donc, je suis partie dans l'orientation sociale. Voilà, ça a été un petit peu influencé, mais ça faisait partie de mes choix.

  • Speaker #0

    Ok. Et durant ton parcours, est-ce que tu as eu des moments d'incertitude ? Des moments où tu t'es dit, mince, est-ce que j'ai choisi la bonne voie ? Typiquement quand tu es partie à Paris étudier ou quand tu es partie au Canada ?

  • Speaker #1

    À Paris, c'est le cœur qui parlait. C'était une passion. Donc là, bien sûr qu'en France, on y va, c'est génial. Le Canada, j'avais envie de casser ma routine, de voir autre chose. Comment est-ce qu'on vit ailleurs ? Apprends-moi cette... autre langue, une autre culture et cette richesse. Donc,

  • Speaker #0

    elle est dans la partie anglophone du Canada ? Oui,

  • Speaker #1

    proche de Vancouver. Colombie-Britannique, exactement. Et puis, donc là, non, c'était quand le cœur parle, je fonce. Après, quand la tête parle, des fois, j'ai des doutes. Oui. Est-ce que vraiment j'ai douté ? Oui, au niveau du cycle d'orientation où il y avait cette possibilité de se dire, est-ce que je pars dans l'artistique ou dans le social ? Là, j'ai eu des moments de doute. Et puis, du moment où je suis partie dans le social, Après, le chemin était un peu tracé dans ma tête et puis on y va. Oui, là, c'était plus clair.

  • Speaker #0

    Donc, ton seul moment d'incertitude, en fait, c'était quand tu as dû choisir ta voie à la fin de l'école obligatoire. Oui,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Depuis, plus aucun doute.

  • Speaker #1

    Après, il n'y avait plus de doute, mais il y avait dans toutes les années où j'étais avec les enfants en structure d'accueil, l'artistique qu'il fallait que je développe. Tôt ou tard, dans les structures d'accueil, il fallait que je fasse un coin peinture, un coin de bricolage. Et puis, j'avais toujours en tête de me dire un jour, je créerai mon atelier.

  • Speaker #0

    Donc, tu avais cet attrait-là quand même.

  • Speaker #1

    Ah, mais c'est une passion.

  • Speaker #0

    Ça ne t'explique même pas.

  • Speaker #1

    Ça ne s'explique pas. C'est moi. Il faut la développer. Il faut y aller.

  • Speaker #0

    Comment tes études ont influencé ta vie maintenant ?

  • Speaker #1

    Alors, mes études, elles se sont avérées très utiles. Dans le sens où j'ai un papier d'éducatrice que, si je m'étais écoutée vraiment, j'aurais peut-être pas fait. En partant dans une démarche académique artistique. Et ce papier-là, c'est génial. J'ai beaucoup d'expérience auprès des enfants. Donc, ça, ça n'a pas de prix. J'ai passé à peu près dix ans en structure d'accueil avec eux. Et puis, j'ai pu les observer, j'ai pu échanger, j'ai pu voir les difficultés aussi du métier et avoir de la pédagogie. J'aurais pas cette péd... Cette pédagogie, ces pédagogies, je ne les aurais pas. Donc, ça, c'est vraiment des cadeaux.

  • Speaker #0

    Parfait. Super. Beau parcours scolaire, en tout cas. Merci. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais ajouter par rapport à tes écoles ou dans ce domaine-là ? On va gentiment, sinon, basculer sur ton parcours entrepreneurial.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est un petit peu clair.

  • Speaker #0

    Oui, c'était clair. Ça m'a paru clair, en tout cas.

  • Speaker #1

    Enfin, clair complet, je pense.

  • Speaker #0

    Quand tu étais petite, qu'est-ce que tu rêvais de devenir plus tard ? On a tous un rêve, les enfants. les petits garçons aller dans l'espace ou de devenir joueur de foot ?

  • Speaker #1

    Non, moi, c'était juste faire comme maman.

  • Speaker #0

    C'était ton rêve ?

  • Speaker #1

    Voilà, quand on me demandait, c'était je veux faire comme maman.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a eu un déclic, un moment où tu t'es dit que tu voulais entreprendre ou est-ce que ça a découlé plutôt, j'ai l'impression dans ton cas, que ça a plutôt découlé de ta passion pour le contact avec les autres, pour l'artistique ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours voulu entreprendre, mais des peurs qui me paralysaient, qui me bloquaient complètement. Et je n'osais pas. Je n'osais pas. Mais j'ai toujours eu ce rêve en tête de me dire, je fais comme moi je veux et pas comme on me dit de faire.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui te bloquait alors, d'après toi ? Qu'est-ce que tu te disais dans ta tête à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Mais parce que, alors au niveau de mon éducation, on m'avait toujours dit que c'était important, à juste titre, d'avoir un salaire qui tombe tous les mois, de pouvoir payer ses factures. C'est une réalité. C'est vrai. Ils n'ont pas tort. Et quand on se lance indépendant, tout d'un coup, ce côté-là, il est un petit peu plus compliqué. On n'a pas un salaire qui est assuré, surtout dans les débuts. Et puis, on doit batailler, on doit faire sa place, on doit être là.

  • Speaker #0

    Et puis même par la suite, on n'a jamais un salaire, il faut continuer à prospecter, il faut continuer. Au moins, ça peut aller bien. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Il faut aussi pouvoir supporter, justement, comme tu dis, ces fluctuations.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc ça, c'était la première peur qui était financière. après la peur de l'échec. Parce que bien sûr, quand on se lance dans une voie comme ça, en plus dans le domaine de la peinture, personne n'est derrière nous. Personne n'y croit. On nous met des bâtons dans les roues, mais tout le monde, mais pourquoi tu fais ça ? Si on échoue, mais je te l'avais bien dit. Mais tu vois où t'en es maintenant. Donc il faut aussi être prêt à porter tout ça. Là, je suis prête.

  • Speaker #0

    Parce que souvent, les gens, justement, qui n'essayent pas de te décourager, mais qui ont plus un avis négatif au début, c'est parce qu'ils t'aiment et qu'ils ont peur pour toi.

  • Speaker #1

    C'est de la bienveillance, c'est de la protection.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Exactement. Souvent, ils projettent leur peur sur toi. Totalement. Du coup, ils ont cet aspect négatif.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu es passée quand même par le salariat ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, oui, oui. Pendant une dizaine d'années, j'étais éducatrice, donc en structure d'accueil. J'ai fait différentes places. J'ai voulu changer un petit peu, voir comment ça se passait dans d'autres structures aussi. Principalement deux structures. Et puis, oui, alors j'ai cette expérience, tout à fait.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu en as pensé ? Toi qui avais cette envie d'entreprendre ?

  • Speaker #1

    De nouveau, pour en revenir à l'aspect financier, c'est facile dans le sens où notre salaire tombe tous les mois. C'est sécurisant. Mais au niveau de la créativité, des idées, mais une frustration. J'avais toujours plein d'idées que j'avais envie de développer. Et puis pour moi, la pire phrase qu'on puisse me dire, c'est « Mais Florence, on a toujours fait comme ça. Pourquoi tu veux changer ? » Mais laisse-moi changer si ça peut être du positif. Laisse-moi essayer, laisse-moi changer, laisse-moi améliorer les choses. Quand on voit des dysfonctionnements, moi, je n'ai pas envie de faire ma carrière avec des dysfonctionnements. Pourquoi se mettre des cailloux dans les chaussures alors qu'on peut les vider ? Les cailloux, on peut les enlever.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai qu'il y a ce côté rassurant quand même du salaire. Il y a ce côté aussi dont on parle beaucoup ces temps, il me semble. C'est le fait que quand tu es entrepreneur, tu n'as jamais l'esprit tranquille. Un boulot de salarié, quand tu rentres chez toi le soir, souvent, tu n'as plus à penser à ton travail.

  • Speaker #1

    Ça dépend comment on s'implique dans son travail. Ça dépend comment on est impliqué, ça dépend. Moi, j'y pensais de toute façon dans mon travail parce que j'avais envie d'amener des projets nouveaux, des nouvelles choses. Et puis, je passais du temps aussi chez moi à travailler pour la crèche, du temps hors crèche.

  • Speaker #0

    Comment se passe une journée type dans ta vie d'entrepreneur ?

  • Speaker #1

    C'est difficile de répondre à cette question. Il n'y a pas vraiment de journée type parce que les journées sont assez variées. Mais si je prends une journée où j'ai un mandat fixe, là, je peux un peu plus parler de journée type. Donc, à ce moment-là, les matins, je vais avoir trois séances de peinture avec des enfants qui vont venir à l'atelier. L'après-midi, ce sera des séances publiques, libres. ouverte à tous de 3 à 103 ans, comme j'aime bien le dire avec humour. Et puis à côté de ça, il y a aussi l'aspect publicité que je vais créer hors atelier. Et puis l'aspect communication, la diffusion sur les réseaux sociaux, faire parler de moi, l'aspect comptabilité et toutes ces choses qu'on doit faire à côté de...

  • Speaker #0

    Oui, tout ce qui est obligatoire pour que l'entreprise tourne. Tout à fait,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    On parlait avant de ta peur de te lancer. Quand tu étais dans le salariat, tu voulais entreprendre. Mais qu'est-ce qui a fait le déclic qui a fait que tu as osé te lancer ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a eu le Covid. Le Covid, ça a été une période très particulière en structure d'accueil parce que pour la première fois, on fermait les portes des structures d'accueil. Et là, tout d'un coup, on se retrouve avec un... Moi, je travaillais à 100%. Comme beaucoup de monde, tu me diras. On se retrouve avec un agenda qui est complet. Du jour au lendemain, vide. Plus rien. Et puis, on se centre un petit peu sur soi. Qu'est-ce que je faisais avant ? Comment remplir mon emploi du temps ? Mes passions ? J'adorais la peinture. Je faisais pas mal de peinture à l'huile auparavant. Et puis, avec ce métier à 100%, un peu moins de temps. Et là, tout d'un coup, j'ai ressorti mes pinceaux. Et il y a tout qui s'est réactivé où je me suis dit, mais en fait, quand j'ai fait ces études, c'était pour avoir ce papier d'éducatrice. après un jour revenir à ma passion. J'ai complètement oublié ce côté-là. Et le Covid a réactivé ça en me disant mais moi, ma passion, et ce pour quoi je pense être faite, c'était ça. C'était de faire un atelier de peinture, de faire un lieu où on rassemble les gens. Et puis, ben voilà, on va le faire. Et aussi, ben oui, on n'est pas éternel, les années qui passent. Et puis, pas envie d'arriver à la retraite en se disant, j'aurais dû, mais j'ai jamais fait.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça aussi qui ressort assez fréquemment, le fait de ne pas avoir de regrets, qu'on arrive au bout et qu'on se dit mince, j'aurais dû faire ça, j'aurais dû faire ça. Et puis,

  • Speaker #1

    rien de pire que ces regrets-là. On essaye, ça ne fonctionne pas, on se réinvente, on fait autre chose, mais ne regrettons pas de ne pas avoir osé. Et là, je me suis dit, mais Flo, mais qu'est-ce que tu attends ? Mais ose, vas-y, lance-toi.

  • Speaker #0

    Donc, c'est le Covid et d'avoir eu du temps pour toi, en fait, qui t'a fait... Oui. Te retrouver en quelque sorte.

  • Speaker #1

    Principalement, oui.

  • Speaker #0

    Comment tu décrirais ton parcours entrepreneurial depuis ?

  • Speaker #1

    C'est une aventure. C'est vraiment une aventure que j'avais besoin de vivre. Il n'y a pas de routine, il y a tout qui bouge tout le temps, on se remet en question. On doit apprendre à tout faire. Et ça, c'est chouette aussi, ce côté-là. On doit toucher un peu à tout. Pour moi, la partie la plus compliquée, ça a été tout ce qui est informatique. Création du site internet, les médias. Moi, j'étais en 2G jusqu'à ce qu'on m'arrache les lignes. J'étais avec mon vieux Nokia, j'étais le dinosaure. Les pieds contre le mur, je ne veux pas de cette modernité. Mais en se lançant indépendant, les amis riaient et me disaient « Mais Flo, tu vas devoir avoir WhatsApp. Tu vas devoir commencer à ça. » Non, non, non. Mais oui, bien sûr. Et puis maintenant, j'y suis. Donc, ça m'a appris beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est quand même compliqué en tant qu'entrepreneur en 2025, si tu n'as pas de site internet, que tu n'as pas WhatsApp, les mails.

  • Speaker #1

    Mais oui, il faut quand même vivre avec son temps. Bien sûr. Ben oui, c'est clair.

  • Speaker #0

    Quelle a été ta plus grosse difficulté ? Un moment où tu t'es dit, donc depuis que tu es entrepreneur, un moment où tu t'es dit mince, là, je ne sais pas si je vais passer le mois ou je ne sais pas si je vais réussir à faire face à ça, à cette épreuve.

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est des questions que je me pose encore régulièrement. C'est... pas résolu cette histoire-là. Donc, il y a toujours cet aspect. Ben oui, c'est ça, c'est sûr, cet aspect-là où on se dit, il faut que je cherche du travail aussi à côté. Donc là, je fais de l'aide à domicile aussi à côté et je suis encore un petit peu en recherche d'emploi. Donc, si quelqu'un cherche une personne créative, je suis là. Mais oui, je cherche un petit peu plus d'heures à côté pour stabiliser tout ça. Mais la difficulté aussi, c'était, comme je disais, l'aspect marketing et communication. C'est un vrai métier.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et moi, dans mon atelier, c'est mon métier, c'est OK. Mais tout l'aspect communication, marketing, ce n'est pas mon job. Et je dois vraiment apprendre à le faire, à oser me mettre en avant, à oser parler de moi. Merci beaucoup pour cette interview parce que ça me sort de cette zone de confort et c'est ça dont j'ai besoin.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Mais en plus, l'aspect marketing, communication, c'est hyper important. Et j'imagine qu'au début, on ne peut pas payer quelqu'un. Pour développer cette partie-là, donc c'est important, c'est clair, d'apprendre. En fait, au début, on doit être un couteau suisse, on doit savoir tout faire. Tout à fait. Parce que la compta, c'est aussi un métier, faire des factures.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Donc, ta plus grosse difficulté, c'est ça. C'est plutôt du côté communication et marketing.

  • Speaker #1

    Communication. Après, comptabilité, moi, je ne suis pas chiffre, mais je le fais et puis c'est OK.

  • Speaker #0

    Et de quelle manière, alors, tu surmontes ça tous les jours ? Tu te formes un peu ? Tu te formes comment ?

  • Speaker #1

    Alors, je... J'ai utilisé mon réseau parce que dans mon réseau, j'ai des personnes qui sont dans la communication, dans le marketing. J'ai utilisé un peu ce réseau-là. J'ai beaucoup essayé de faire par moi-même. L'informatique aussi, je me suis entourée. J'ai demandé à mon cousin, à un ami aussi de dire mais explique-moi comment je peux créer mon site Internet avec peu de moyens. Est-ce que tu as des idées pour moi ? Donc, c'est vraiment se mettre en lien avec l'autre. et puis après se renseigner au niveau de la théorie faire des recherches sur internet Oui, c'est aussi un petit peu comme ça, oui.

  • Speaker #0

    Ça prend un temps énorme. À combien t'estimes ton temps de travail par semaine ? Si tu le compares à quand tu étais employée ?

  • Speaker #1

    Ah, la question est vaste. C'est très difficile, je ne peux pas estimer...

  • Speaker #0

    Si tu comptes les temps de formation, c'est des semaines à...

  • Speaker #1

    Ça prend du temps.

  • Speaker #0

    Double, 60 heures peut-être.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas du tout estimer, je ne sais pas. C'est compliqué. Et il y a des petits moments aussi. Alors le grand changement, c'est qu'avant je travaillais sur 5 jours. que maintenant, je bosse un peu sur 7. 7 jours, avec des horaires plus courts, on est d'accord, mais des fois, je me retrouve le dimanche à me dire, je vais faire ma publicité, je vais faire mon truc, je vais développer. Voilà. Ça, à l'époque, non, quand même. Pas de... Vous avez moins de ce côté-là. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    À l'inverse, quel a été ton plus bel accomplissement ? Un moment dont tu es fière, où tu as passé un cap, où tu t'es dit...

  • Speaker #1

    Mais c'est le saut en parachute. Oui, le saut dans le vide, le saut en parachute, où on y va, je me lance, j'y vais, je m'écoute. Ça, c'est hyper important. Il y a quand même cette intuition là. Je m'écoute, je me lance. Pour moi, vraiment, c'est d'avoir osé. Ça, je suis fière d'avoir osé.

  • Speaker #0

    Mais tu peux. Alors, je ne saurais plus dire qui c'est qui avait dit l'entrepreneuriat, c'est comme sauter en parachute et construire le parachute en tombant.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça.

  • Speaker #0

    C'est assez représentatif, c'est clair.

  • Speaker #1

    Le construit, oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as un avis à propos de la concurrence ? Est-ce que tu as de la concurrence ? Qu'est-ce que tu en penses ? Est-ce que tu penses que c'est sain ? que ce n'est pas sain ?

  • Speaker #1

    Alors la concurrence, de toute façon, j'en ai. Peut-être pas forcément dans le même domaine, mais la concurrence, c'est les activités autour qu'on propose, en général les loisirs, les événements. Bien sûr que c'est sain. Il faut de la concurrence, ça permet de se remettre en question, de ne pas rester sur ses acquis, de pouvoir aussi se dire, est-ce qu'au niveau des prix, on est juste, on n'est pas juste ? Est-ce que mon activité, elle a du sens ? Donc je pense que c'est bien. Après, de nouveau, on peut voir les concurrents comme des obstacles ou comme des alliés. Et on peut créer des liens avec des personnes et créer des ateliers peinture qui mêlent aussi de la couture, qui mêlent aussi... Et là, je trouve que c'est génial.

  • Speaker #0

    T'associer pour proposer divers... Et oui,

  • Speaker #1

    s'enrichir avec l'autre.

  • Speaker #0

    Quel est ton avis à propos de la chance ? Qu'est-ce que t'en penses ?

  • Speaker #1

    Alors, chance, à quel niveau tu dis ?

  • Speaker #0

    Est-ce que t'as eu de la chance dans ton parcours ?

  • Speaker #1

    Moi, ma plus grande chance, c'est ma famille. J'ai la chance d'avoir atterri dans cette famille où j'ai une famille en or. Et vraiment, j'ai eu une super éducation. On m'a transmis des valeurs incroyables que j'utilise dans mon activité et que j'utilise au quotidien. Donc ça, c'est la chance de ma vie. Après, pour le reste, j'ai...

  • Speaker #0

    C'est du travail.

  • Speaker #1

    Aramé. Oui.

  • Speaker #0

    Quelles sont selon toi les trois qualités que devrait partager un entrepreneur pour optimiser ses chances de réussite ?

  • Speaker #1

    Alors, la communication. Ça, je pense que c'est vraiment hyper important, apprendre à communiquer, communiquer juste, le courage. Il faut avoir du courage. Et puis, une troisième qualité, être déterminé.

  • Speaker #0

    Il faut y aller. C'est les trois qualités primordiales ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai l'impression, oui, à mon sens.

  • Speaker #0

    Selon toi, quels vont être les plus gros défis dans les, on va dire, 5, 10 prochaines années ?

  • Speaker #1

    Mais de durer, d'être toujours là.

  • Speaker #0

    De réussir à tenir la longueur ?

  • Speaker #1

    Oui, oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Parce que maintenant, depuis le Covid, ça fait trois ans. que tu fais ça. Et c'est ça le plus dur.

  • Speaker #1

    Je pense que... Je parle de ça aussi parce qu'en étant sur Martigny, je vois qu'il y a malheureusement de plus en plus de commerces qui ferment leurs portes. Je trouve ça d'une tristesse et on est en train de vider notre ville. C'est aussi tout ce côté médiatique, tout ce côté... Les gens font leurs commandes sur les réseaux sociaux, ont des habitudes d'achat ou de consommation qui sont complètement différentes. Et on voit des commerces qui ferment et moi, ça me fait peur. Oui. Et je me dis, mais comment je vais faire pour durer ?

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que c'est terrible, ça. On voit les centres-villes se vider.

  • Speaker #1

    Se vider, oui.

  • Speaker #0

    Des commandes. Tout à fait. Tout ce comme, bon, de toute façon, tout vient de Chine, mais tout ce commande maintenant en plus en ligne. Bientôt, comme tu viens de le dire, on va pouvoir acheter directement sur TikTok, sur ces plateformes comme ça. C'est ça. Comment est-ce que tu entretiens un équilibre entre ta vie de famille, enfin ta vie à côté de ton... de ton travail et puis ton entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis en recherche encore et toujours de l'équilibre, ça c'est sûr. Mais j'essaye de faire au mieux, de me dire, voilà ma journée, je la limite. Je me fais des temps de pause, des temps de pause qui vont me servir de ressourcement aussi, pour moi me ressourcer, faire des activités, voir du monde. Et puis, oui, j'essaye de faire au mieux, d'avoir quand même une activité, aller faire des marches. Je ne suis pas une grande sportive, mais si je peux bouger quand même un petit peu et vraiment avoir des temps de pause où on arrête tout. Et puis, de plus en plus, ça, j'ai appris depuis trois ans à me dire maintenant, j'arrête avec mon attel parce qu'on peut m'appeler à toute heure et sur des jours fériés, sur des dimanches. Là, je mets mon attel en pause. J'y répondrai après et ça me permet d'avoir des petites soupapes.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une routine ? Pour ton bien-être, que ce soit du yoga ou une routine, tu viens de nous dire que tu n'étais pas très sportive, mais une routine quelconque pour justement un peu décompresser ?

  • Speaker #1

    Je fais de la méditation, un petit peu. Je fais quelques marches à droite à gauche. J'essaye de voir le plus possible ma famille, mes amis. Mais après, ce n'est pas vraiment une routine. Je n'aime pas trop la routine. Je n'aime pas trop ça. Donc, j'aime savoir que j'ai quand même une liberté. Je peux faire ces activités-là, mais je n'ai pas envie d'avoir dans mon agenda le lundi après-midi, je dois être à cet endroit-là. Non.

  • Speaker #0

    Ça devient une contrainte et ce n'est plus un plaisir.

  • Speaker #1

    Ça devient une contrainte, mais oui, moi, j'ai besoin de cette liberté.

  • Speaker #0

    On arrive gentiment au terme, en tout cas, des questions par rapport à l'entrepreneuriat. Oui. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais ajouter ou un point important, une question que je ne t'aurais pas posée, à laquelle tu souhaiterais répondre ?

  • Speaker #1

    Non, juste une phrase que je ne veux pas entrer dans un cadre, je ne suis pas un tableau. Non, mais vraiment, c'est important parce que souvent, on démarre une activité et puis on veut nous mettre une étiquette. Qu'est-ce que tu fais ? Oui, mais de la peinture, c'est de l'art. Non, ce n'est pas de l'art. Mais alors, qu'est-ce que c'est ? Et on nous colle des étiquettes. Et moi, j'essaye de varier le plus possible, d'être ouverte. Aussi, je rêverais que des personnes viennent et puis me disent, écoute, j'aimerais qu'on fasse un atelier, mais personnel. Personnalise-moi. Moi, j'ai telle personnalité. Est-ce que tu es d'accord qu'on se lance dans une aventure comme ça ? Oui, ça, j'ai envie. J'ai envie qu'on crée des choses ensemble. Voilà, c'est ça.

  • Speaker #0

    Super. Trop bien, merci beaucoup pour tout ce que tu nous as partagé. Avec plaisir. Est-ce que tu as un livre à conseiller à nos auditeurs ? Un livre qui t'a marqué, qui t'a inspiré ou t'a appris quelque chose ?

  • Speaker #1

    Mais des livres, j'en ai des centaines qui m'ont appris des choses.

  • Speaker #0

    S'il y en a un seul, alors que tu offrirais à un maximum de personnes ?

  • Speaker #1

    Mais je n'offrirais pas mes livres à des personnes parce que mes livres, c'est ma vie, c'est ma personnalité. Le conseil que je donnerais, c'est quel livre ? Toi, tu as envie de lire. Fais-toi plaisir et achète-le, fais-toi un cadeau. Mais moi, mon expérience, elle ne sert qu'à moi-même. Donc voilà, j'adore la poésie, j'adore les parcours de vie, mais il y a des gens qui ne sont pas du tout intéressés par ça. Quel conseil je vais aller donner à quelqu'un qui n'a pas les mêmes centres d'intérêt que moi ?

  • Speaker #0

    C'est vrai, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Ça n'a peut-être pas beaucoup de sens de conseiller un livre. C'est vraiment, qu'est-ce que toi, tu veux t'offrir ? Qu'est-ce que tu veux te faire plaisir, toi ?

  • Speaker #0

    Alors encore une question qui n'a peut-être pas beaucoup de sens pour toi, qui n'aime pas trop ton téléphone et les applications, mais quelles sont les trois applications que tu utilises le plus sur ton téléphone ?

  • Speaker #1

    Alors par rapport à l'activité professionnelle, c'est WhatsApp. Les gens me contactent énormément par WhatsApp. Après, j'ai Canva pour tout ce qui est création de publicité. Ça, j'utilise beaucoup. Et puis une troisième que j'utilise beaucoup, une très bonne question.

  • Speaker #0

    Spotify, Mail, Maps ? peut-être, ça ressort souvent aussi ?

  • Speaker #1

    Pas tellement. On va dire YouTube. J'adore la musique. Parfait.

  • Speaker #0

    Sur quelle plateforme est-ce qu'on peut te retrouver ? Est-ce que tu veux, de toute façon, tes réseaux sociaux, ton site internet, tout sera dans la description de l'épisode ? Mais sur quelle plateforme tu es active ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis sur Facebook, très active sur Facebook, Instagram, LinkedIn. J'ai mon site Internet aussi. OK. Et puis...

  • Speaker #0

    Et on trouve ton numéro, ton email sur ton site Internet si on veut te contacter ?

  • Speaker #1

    Sur le site et sur mes plateformes, sur mes réseaux, oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une citation à nous partager ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'adore Brel. Et puis, ça fait écho à mon parcours. J'adore sa chanson La Quête. Et je trouve que c'est génial quand il dit « telle est ma quête, suivre l'étoile, peu m'importe mes chances, peu m'importe le temps » . Ça fait vraiment écho à ce que je vis actuellement.

  • Speaker #0

    Parfait. Belle citation. Dernière question, si tu avais un seul conseil à donner à quelqu'un qui est dans ta peau il y a quatre ans en arrière, quand tu hésites à te lancer, pour qu'il ait le déclic ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, c'est n'écoutez pas les autres. N'écoute pas les autres. Personne ne va te dire de le faire, ou très peu de personnes. Mais qu'est-ce que toi tu ressens ? Écoute ton intuition. Écoute. ton envie, ton besoin. Et puis, vis ta vie. Ose faire ce qui te fait envie et ce qui te plaît. Ose vivre de ta passion, de ce qui t'anime, en fait.

  • Speaker #0

    Et puis, n'oublions pas que la vie, elle est courte, qu'elle a une fin, qu'il faut profiter tant qu'on peut. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Et puis, juste faire ce qu'on veut pour avoir le moins de regrets à la fin.

  • Speaker #1

    Et puis, si c'est ton parcours, eh bien, ose t'écouter.

  • Speaker #0

    Super. Merci beaucoup, Florence.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et puis, à bientôt.

  • Speaker #1

    Oui, à bientôt. Merci.

  • Speaker #0

    Merci. Ciao, ciao.

  • Speaker #2

    Merci à toutes et à tous d'avoir écouté cet épisode jusqu'ici Si vous êtes encore là, c'est sûrement que vous avez apprécié le podcast Semais d'embûches. La meilleure façon de me le faire savoir est de me laisser une note de 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée et de vous abonner au podcast pour ne pas rater le prochain épisode. En attendant celui-ci, vous pouvez me rejoindre sur les réseaux sociaux où vous aurez accès aux coulisses de la création de Semais d'embûches. A très bientôt, bye bye !

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