- Speaker #0
On parle beaucoup de l'IVG comme d'un acte médical, mais après ? Quand le corps a vécu, que le cœur cogite et que le désir s'étiole, comment retrouver confiance ? plaisir et intimité. Bienvenue dans Sexeploration, le podcast qui t'aide à reprendre le contrôle sur ta sexualité. Salut Chloé.
- Speaker #1
Salut Lucile.
- Speaker #0
On va focus sur la reconstruction, les émotions complexes, la réappropriation du désir mais aussi les normes sociales, la liberté d'avorter sans devoir tout justifier. Chloé, dis-moi toi en tant que sexologue, est-ce que tu peux m'expliquer un petit peu déjà comment une IVG peut impacter la libido à court voire moyen terme ?
- Speaker #1
simplement c'est quelque chose qui impacte forcément l'émotion de la femme et aussi du conjoint si en a un. C'est à dire que l'IVG c'est déjà quelque chose qui est vécu de manière très très lourde et négative par la personne alors quand je dis très lourde et négative bien évidemment pour certaines c'est une liberté et c'est pas parce que c'est une liberté que c'est pas un poids dans le sens où on a ce droit en France à l'avortement Mais ce n'est pas pour autant qu'on y va avec le sourire et avec un air enchanteur, ou bien au contraire. C'est des douleurs, c'est un parcours qui est très lourd aussi, et surtout, comme tu le disais, sur l'après également. Comment finalement retrouver une sexualité quand on a peur de retomber enceinte, quand on a peur des douleurs, et que ce corps justement a été médicalisé ?
- Speaker #0
Oui, tout à fait, il y a des impacts physiques comme hormonaux. Est-ce que tu peux déjà peut-être nous débriefer là-dessus, parce qu'on a tendance à les sous-estimer après une IVG ?
- Speaker #1
En fait, on va avoir déjà le corps qui va réagir comme un début de grossesse. Donc tout va se mettre en place, les hormones vont se mettre en place, etc. Donc forcément, quand on fait une interruption, on interrompt la grossesse. Mais le temps que le corps retrouve, entre guillemets, sa norme au niveau des hormones, etc. Enfin, que le champ finalement revient à la normale d'une personne non-enceinte, ça prend du temps. C'est pas en deux jours que ça se fait. Il y a des saignements qui peuvent persister, il y a des douleurs qui peuvent persister, des crampes, etc. etc. Donc on va vraiment essayer de mettre son corps au repos pendant un petit moment pour justement essayer de calmer tout ça.
- Speaker #0
Tu disais qu'il y avait des personnes qui le vivaient bien comme d'autres qui le vivaient mal. Pourquoi certaines personnes ressentent un rejet carrément du toucher, de la pénétration en elles-mêmes suite à cet événement ? Ça paraît entre guillemets plus ou moins logique, mais plus en détail par toi, ce sera peut-être plus explicite.
- Speaker #1
Effectivement, c'est assez logique dans l'univers commun de se dire que si elle n'a pas envie d'être touchée, c'est que forcément elle n'a pas envie de se remettre non plus en danger. C'est exactement ça, c'est finalement, on a eu une prise de risque qui, voilà, souvent est très involontaire. Aujourd'hui, on se retrouve avec quelque chose qu'on n'avait clairement pas envie de gérer. On sait les impacts que ça a, et finalement, c'est des piqûres de rappel qu'on n'a pas envie de se prendre. Et aujourd'hui, on se dit, finalement, si je recouche avec quelqu'un, est-ce que ça va bien se passer ? Parce qu'il ne faut quand même pas l'oublier, on a tendance à se dire, si elle est tombée enceinte, c'est qu'elle ne faisait pas gaffe, qu'elle ne prenait pas de contraception, etc. C'est vraiment pas ça. Il y a des femmes qui tombent enceintes sous pilule, on voit des bébés qui sortent avec le stérilet dans la main. Ça veut bien dire que c'est pas efficace à 100%. Il y a des accidents, il y a des fautes de parcours et c'est pas à la femme d'être coupable de ça malheureusement.
- Speaker #0
Comment on peut reconnaître les signaux de son corps par rapport à cette situation sans le brusquer ?
- Speaker #1
Ça va être vraiment de s'écouter, de se dire finalement... Quelle douleur j'ai ? Comment je me sens ? Ça peut être même au niveau digestif. On voit souvent que les femmes qui ont au début une grossesse ont des symptômes digestifs comme des nausées, des vomissements, etc. Si se mettre au repos, c'est vraiment essayer d'avoir avec son médecin quelques compléments, quelques vitamines, ce genre de choses pour essayer vraiment de rebooster un petit peu tout ça. Il ne faut pas oublier que ça nous a coûté beaucoup d'énergie, de fatigue et d'émotion. Donc il va falloir forcément recharger un petit peu les batteries.
- Speaker #0
Quand tu veux réussir à te reconnecter à ton plaisir, à ton intimité, tu te sens prête, en l'occurrence pour passer à la phase suivante, est-ce qu'il y a des moyens corporels ou sensoriels qui peuvent accompagner cette reconnexion ?
- Speaker #1
L'émotion et le toucher, c'est vraiment les deux facteurs qui vont être impératifs sur le départ, parce qu'on ne négocie pas la sexualité pour le moment. C'est-à-dire que c'est accessoire, mais déjà on a le moment où on a envie d'être retouché, d'être réadmiré. nu, etc. C'est déjà un pas qui est énorme.
- Speaker #0
Est-ce que tu vois dans tes patientes ou tu as déjà entendu ce type de situation, un changement le rapport au plaisir en fait, est-ce qu'il y a un changement est-ce qu'il est plus intense, moins intense après une IVG ou ça change en fait en fonction de la personne comme beaucoup de choses ?
- Speaker #1
C'est vraiment en fonction de la personne et dans l'état moral où elle se trouve aussi, c'est comment je vais et c'est souvent On y va un petit peu à tâtons, on peut avoir même des reculons, c'est-à-dire qu'on sait finalement ce que ça nous a coûté, donc y retourner c'est encore une charge en plus. Et des fois cette charge mentale du danger ne nous fiche pas la paix avant un petit moment. Donc c'est aussi à prendre en compte et c'est normal, c'est-à-dire que si on est une femme qui a eu un parcours IVG et qui se dit « je n'ai plus envie, ça se trouve, j'ai cassé quelque chose avec ça » , non. Vous n'avez rien cassé du tout, c'est simplement que votre corps réagit de la meilleure des manières qui soit, c'est en vous protégeant.
- Speaker #0
On est bien d'accord que ce n'est pas un dysfonctionnement, c'est simplement une reprise sur soi. Et justement, cette idée de ne pas avoir envie de non-désir sexuel, est-ce qu'on peut se dire déjà que c'est normal, déjà c'est un premier temps ? Est-ce qu'on doit le craindre ? Est-ce qu'on doit l'apprivoiser ? Est-ce qu'on s'adapte ? C'est normal dans un sens, mais je pense qu'on peut des fois avoir ce genre de sentiment qui peut arriver.
- Speaker #1
Mais c'est ça, c'est normaliser le non-désir en fait. Il est aussi important qu'avoir envie de faire l'amour. On doit respecter ce que les gens ont envie. Si on sent qu'on a une période où on n'a pas envie pendant deux semaines, trois mois, six mois, un an, il n'y a rien de grave en soi. C'est tant qu'on est en accord avec ça et qu'on se dit que pour l'instant on a envie de faire une pause entre guillemets là-dessus et qu'on n'a même pas envie du tout, quel est le problème ? Si nous ça nous va. C'est parfait.
- Speaker #0
Mais tu vois, des fois, dans l'entourage, il y a une sorte de pression sociale, voire carrément un silence qui se crée et ça forme une sorte de culpabilité. Du coup, pourquoi il y a autant de personnes qui ressentent cette forme de culpabilité sexuelle après une IVG ?
- Speaker #1
Que ce soit pour une IVG, que ce soit un post-accouchement, que ce soit pour un couple marié. Généralement, il y a cette idée générale qu'on a un espèce de devoir conjugal, que ce soit autant pour l'homme que pour la femme. Post-accouchement, on doit être un couple qui va très bien, qui est heureux. Donc si on est heureux, il faut qu'on fasse l'amour. Si on a eu par exemple une IVG, on a eu le champ opératoire ou médical qui s'est fait. On a eu notre période de deuil, donc après ça, il faut y retourner. Mais non, pas du tout, on nous lâche les bottes. C'est un petit peu effectivement ces jugements de valeur qu'on a dans notre société, de pour qu'un couple aille bien ou pour qu'une personne aille bien, sa vie sexuelle doit être très remplie, voire trop remplie.
- Speaker #0
Toi, tout à l'heure, on parlait beaucoup d'impact physique et hormonal, en mono, pardon, mais il n'y a pas que cette partie-là, on l'a un peu teasé, il y a aussi tout ce qui est émotionnel, mental, charge mentale. Je pense, et j'en déduis, qu'il y a aussi... un impact, une mémoire émotionnelle qui se projette sur le corps.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. En fait, ton cerveau va tout enregistrer pour te mettre en sécurité le plus rapidement possible. Donc ça va être soit éteindre ton désir, soit faire que tu n'aies aucune érection, parce qu'on parle aussi des IVG chez la femme, mais il y a aussi une répercussion chez l'homme. C'est-à-dire qu'admettons qu'avec sa compagne, tout va bien, mais ce n'est pas le moment pour eux d'avoir un enfant. Ils ont décidé qu'ils allaient mettre fin à cette grossesse. L'homme aussi peut avoir vraiment une réponse érectile qui ne se fera plus parce qu'on ne va pas se remettre en danger. Donc finalement, le cerveau va couper l'information, va créer vraiment une panne, comme on appelle ça, pour ne pas remettre la situation sur le tapis. Donc c'est vraiment tout est fait pour t'éloigner du sujet et te mettre entre guillemets de côté pour le moment.
- Speaker #0
On est bien d'accord qu'il y a un impact sur la femme, mais aussi sur l'homme finalement, quand on explique le coup par rapport à ce sujet. Est-ce qu'il y a des injonctions sociales qui viennent encore ? peser sur le fait de devenir mère après une IVG ? Parce que moi, ça va dans un tram, mais je sais que ça a été une question qui a été posée.
- Speaker #1
Alors ça, c'est un sujet... Je pense qu'il nous faudrait un podcast de 50 heures pour essayer de... Mais effectivement, c'est... De toute façon, l'IVG, entre guillemets, personne n'est forcément d'accord sur ce sujet, c'est un énorme. Et c'est simplement remettre un peu l'église au milieu du village, se dire, est-ce que moi, j'ai envie de le faire ? Est-ce qu'avec mon conjoint, s'il y en a un, On est d'accord ensemble, si on ne l'est pas, on en discute. Le droit, entre guillemets, reste à la mer et c'est, qu'est-ce qu'on fait, qu'est-ce qu'on met en place et surtout, quels sont les droits en France ? Tant qu'on s'en réfère aux droits en France, il n'y a pas de sujet.
- Speaker #0
Le reste suit. Tu parlais tout à l'heure de faire un deuil de cette situation quand il y a besoin de le faire. Comment on peut l'accueillir ?
- Speaker #1
Le deuil de tout ça, de cette grossesse, il y a des personnes, et c'est ça souvent qui est mal compris, c'est-à-dire qu'il y a des personnes qui vont procéder à un avortement et qui pourtant ont des désirs d'enfant. Et on se dit mais c'est pas du tout cohérent, je comprends pas la démarche. Au contraire, c'est juste qu'une personne réfléchit en se disant que pour le moment il n'y a pas soit les moyens financiers, soit le temps, enfin bref, il y a plein de choses qui vont rentrer en compte. et c'est pas le bon moment pour eux, ils ne se sentent pas prêts à avoir cette charge parce que pour moi un enfant, malgré que bon nombre de personnes, il y a quand même une charge qui est importante dans le couple, qu'on le veuille ou non, et même sur sa vie personnelle. C'est des personnes qui réfléchissent d'une certaine manière, qui se disent « bon, là je ne suis pas prête, donc j'arrête cette grossesse, ça n'empêche pas qu'on aura envie plus tard » . Et ça soulève encore des questions, je trouve que c'est un acte courageux aussi de le faire, en se posant des questions, en se disant « voilà, on a fait ça, on a fait ce choix, et les autres autour doivent le respecter » . On n'a pas dit qu'ils devaient le comprendre, mais ils le respectent, c'est-à-dire que chacun fait comme il veut, et il ne doit pas interférer à la liberté de l'autre.
- Speaker #0
Mais comment tu veux l'exprimer, sentir ? juger, parce que c'est souvent ça, on a tendance à avoir une espèce d'épée de Damoclès avec la pression sociale qu'on a des fois par rapport à cette situation.
- Speaker #1
Le fait de ne pas être jugé, c'est simplement par cette petite phrase, par exemple on serait deux copines, voilà, au café et on parlerait de ça, on va dire que j'ai subi une IVG, tu ne la comprends pas, je te répondrai tu n'as le droit de ne pas la comprendre, je ne te l'impose pas, je ne te demande pas d'aller le faire non plus.
- Speaker #0
Je vous aide dans l'écoute déjà dans un premier temps.
- Speaker #1
Et chacun ses limites, chacun ses visions des choses et c'est très bien comme ça.
- Speaker #0
Est-ce que tu trouves qu'il y a un manque d'espace, de soutien post-IVG pour pouvoir s'exprimer sur ça ?
- Speaker #1
Il y en a de plus en plus, mais il n'y en a encore pas assez, ça c'est clair. C'est-à-dire que le suivi de l'IVG va être très médicalisé, mais sur le suivi psychologique, on n'est pas égal partout. C'est-à-dire que dans des grandes villes, on va pouvoir avoir tendance quand même à avoir des antennes, des choses. quand tu... dans des petites régions françaises où il n'y a pas forcément déjà de médecin dans le village, où tu es obligé aussi d'aller faire ton IVG à 100 bornes parce qu'il n'y a pas de maternité ou autre aux alentours, finalement ça réduit aussi ton suivi derrière.
- Speaker #0
Est-ce que tu trouves qu'il y a plus de tabous autour de l'IVG ou celui de la maternité en elle-même ? Ou c'est kiff-kiff ?
- Speaker #1
Je dirais que la maternité, c'est quand même quelque chose qui est plutôt positif, même si on n'y adhère pas. C'est ça un petit peu le sujet, c'est que finalement, que tu effaces le choix d'être mère, c'est quelque chose où moi, je n'aurai pas d'enfant, mais en même temps, tu fais ce que tu veux. Mais on n'applique pas cette même règle pour les VG. donc ça c'est aussi quelque chose qui va rentrer en compte ça va être tout ce qui va être la norme sociale du pays ça va être les lois, ça va être les religions ça va être tout ça qui va faire finalement qu'on rajoute Un deuxième avis finalement sur tout ça.
- Speaker #0
On va essayer de se caler sur aussi un petit peu comment se redéfinir dans son plaisir, dans son intimité. Comment on peut relancer la machine quand on se sent prête pour reprendre une vie sexuelle tout simplement ?
- Speaker #1
Comme on disait tout à l'heure, ça va passer par s'écouter, redéfinir un petit peu ce qu'on a envie. Si on n'a pas envie par exemple de pénétration pour les premiers moments, bah... On s'en fout, on fait sans. C'est vraiment s'écouter et se dire, les seules limites et les seuls cadres que je mets, c'est ce que j'ai envie, le consentement et la légalité. Le reste, c'est à vous de voir.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a des étapes, entre guillemets, qu'on peut faire step by step pour reprendre doucement post-IVG sans pression dans les toutes premières fois ? Est-ce qu'il y a des recommandations ?
- Speaker #1
Pas vraiment, parce qu'en fait, ça va être très... très uniques à chacun. C'est vraiment, des fois, il y en a qui préfèrent entre guillemets sauter tête bêche et ça leur va très bien comme ça, où ils retrouvent tout de suite une sexualité très épanouie, très vivante. Et d'autres personnes, ils vont préférer beaucoup de tendresse, beaucoup de compréhension, d'écoute, avant de pouvoir passer à un autre sujet.
- Speaker #0
Quand tu veux te réapproprier un petit peu tout ton corps, que ce soit seul ou avec ton ou ta partenaire, est-ce que on peut peut-être donner deux, trois tips en termes de pratique ? sensuelle, corporelle, tranquillou, tout simplement.
- Speaker #1
Moi, j'aime bien ce... J'en avais déjà parlé, il me semble, mais c'était ce massage un peu détourné où on laisse des zones accessibles. Celles qu'on ne veut pas être touchées, on met un vêtement dessus. Et ce vêtement, il peut changer. C'est-à-dire qu'on peut mettre un pull à manches longues et puis après se dire, je mets un t-shirt ou un débardeur ou un crop top. On va en fait élargir la zone où on va pouvoir être touchée. Ça permet de pouvoir être touché, que le conjoint retouche le corps où il n'a pas eu accès depuis un moment, et se dire, voilà, on explore, on voit ce que ça me fait, et je reste dans les émotions et dans le ressenti.
- Speaker #0
Est-ce qu'on peut dire que ça permet une sorte de lancement de process de guérison, pour pouvoir se réapproprier, se réadapter à soi ?
- Speaker #1
De réappropriation, oui, je pense. De guérir, peut-être pas. Je pense que c'est pas suffisant.
- Speaker #0
Maintenant on va écouter Chacun fait de Chagrin d'amour, on se retrouve dans quelques minutes.
- Speaker #2
Cinq heures du mat, j'ai des frissons, je claque des dents, je monte le son. Seul sur le lit dans mes draps bleus froissés, et c'est l'insomnie, sommeil cassé cassé. Je perds la tête et mes scarrettes sont toutes fumées dans le cendrier. Tout le monde crie, c'est du David, je suis tout seul, tout seul, tout seul. Pendant que l'heure se désespère, j'ai le poids m'en plier à terre et verre. Plaqué le béanton sur le bidon, je me coupe la main en ramassant les manteaux. Je stérilise les murs qui dansent, la létole s'agrippe, ça me demande... On est mieux de pousser en haut. Et à ce moment-là, qu'est-ce que vous allez faire, Gaston ? Récipice est au bout. Qu'est-ce qu'elles ont à me dire, les étoiles ? Dehors du mat', faut que je trouve un doigt. L'étoile est en dessous. Café noir, je peux la poser, je police pas de bosse, je sers les fesses, y'a rien qui passe. 4, 5 francs marron, et le p'tit show dans le matin, je garde mon topi, tous ces gros dix-feux. Et j'ai ta date,
- Speaker #1
blague.
- Speaker #2
Et j'ai trois d'une, trois dix-fois, je pousse la main, je viens à la soirée. 3, 4 petits bulets, un bloc-carte, dans les boîtes, et un coup de salaudard. Dans un coin noir, une blonde platique, si rota bien les chambres, je la compare. Et ça me pente. Vous rentrez comment ? À la prochaine, je vous remets une. Que de pression dans les bas. Les gens de ces manies.
- Speaker #3
C'est pire qu'un commun.
- Speaker #2
7 heures du mat. L'hôtel. Je perds. J'abrège. Je couille mes poches. Je sais que c'est moche Ton sourire rouge, son corps qui bouge Et le feu glisse sur ton cœur croisé Sur sa peau bronzée T'as les bannis, le sang qui file sur les doigts Ses ongles m'accrochent, tu viens chérie Le lit qui claque et les volets claquent Seul sur le lit dans ses drapeaux froissés Sur sa peau lisse, mes doigts glacés Elle prend la peau, pense à autre chose Ses yeux miroirs, enfin mon cœur Ses anges pressés dans ce club placé Je me dis c'est l'heure, je leur dis quelle heure Vous ne vous souvenez vraiment pas de ce qui s'est passé
- Speaker #4
Non. Ssss...
- Speaker #2
Ssss... Toutes mes pieds... à la terre... Ssss... Ssss... Mon dieu je peux même pas jouer. Chasse.
- Speaker #3
Faire vivre, c'est un cas j'ai fait. Texte lui, et j'accuserai d'obtenir un mort. Les aimants me nassent et m'exposent aux os. Pour la chasse, je me suis barbée. Ma vie, oui, elle est simple et simple. De mon studio, j'ai fait plaire. Ma vie, elle me fait un peu peur. Chasse. Oui, oh, j'ai bu du sang, j'ai taillé de l'eau, je me ressens, sans celui de mes dents de croissants, c'est la somme, ça m'est cassé, je perds la tête, mes cigarettes sont toutes fumées dans le sang, mon pied s'est enlevé, c'est de pitié, et puis, je suis toute seule, toute seule, toute seule, le dénonce de la nuit, c'est l'espoir, je crois, en plus, d'un dernier verre.
- Speaker #2
RCN, Sexeploration, Lucile BACH.
- Speaker #0
Précédemment, tu m'expliquais comment on pouvait redéfinir notre sexualité après une IVG sans culpabiliser. Mais quand on a besoin d'un temps off, qu'on n'a pas envie, comment on va l'exprimer à son ou sa partenaire ?
- Speaker #1
C'est la compréhension du parcours. Plus tu intègres ton partenaire dans ton parcours, plus il est sensible, plus il va s'y intéresser et il va aller dans la compréhension. Quand je parle de ça, c'est évidemment, il y a toujours des cas, entre guillemets, désespérés, qui ne comprendront pas, etc. Mais la plupart du temps, quand un couple fonctionne et qu'on a une intelligence dans les deux cas, la compréhension, c'est ce qui va faire tout le boulot, finalement. Et il va de lui-même, finalement, se rendre compte des choses. Il va se dire, oui, bon, là, il n'y a pas trop à négocier.
- Speaker #0
Est-ce que le partenaire, justement, enfin, le, la partenaire, peut mal vivre ce changement sexuel ?
- Speaker #1
Il peut le mal vivre, c'est son droit, mais il doit aussi écouter et comprendre. Et souvent, quand on a quelque chose, justement, où on le vit mal, ce n'est pas la sexualité, finalement, qui manque, c'est l'intimité du couple, ça va être cette sensualité. Donc c'est aussi à remettre ça en place en disant « mais qu'est-ce qui est désiré quand tu dis « tu ne me fais plus l'amour » ? » C'est quoi ? C'est la pénétration ? C'est les moments complices qu'on partage et qu'on partage plus avant ? Et cette question, elle permet de désarçonner un petit peu, de se dire, ah bah oui, finalement, quand je dis ça, c'est pas ce que je veux dire.
- Speaker #0
Oui, ça, respecter simplement son choix, ses décisions par rapport à ça, et pouvoir en discuter calmement et surtout explicitement. C'est beaucoup plus simple. Que dire quand l'autre ne comprend pas ce qu'on traverse ? Parce que là, il y a des fois, il y en a où c'est des blocus, comme tu disais, et c'est des désespérés, malheureusement.
- Speaker #1
alors il y a euh l'information à avoir, c'est-à-dire aller finalement voir son professionnel de santé. C'est-à-dire que même si ce n'est pas nous qui avons avorté, on a le droit d'aller chez son médecin et de lui expliquer ça. On a le droit d'aller chez sa psy et lui expliquer ce qu'on vient de traverser pour se faire accompagner, d'essayer de comprendre, essayer de se mettre à sa place. Ça va être très difficile parce qu'on n'est pas à sa place. Mais essayer au moins d'avoir un mouvement de compréhension, c'est déjà énorme.
- Speaker #0
Comment on peut reconstruire une intimité à deux après un long moment d'éloignement sexuel ?
- Speaker #1
Ça déjà, c'est une perlée de déloignement. Au moins un couple va le vivre au moins une fois dans sa vie. Et c'est simplement, sans rendre compte, ne pas se culpabiliser l'un et l'autre. C'est pas en essayant de se rejeter la faute, en disant « mais toi tu fais jamais ça, mais toi t'as jamais dispo » . On met ça de côté et c'est finalement qu'est-ce qu'on a envie. On a fait un peu le topo, on s'est rendu compte de ce qui s'est passé. Maintenant, qu'est-ce qu'on veut ? Qu'est-ce qu'on veut faire ?
- Speaker #0
Et quand tu veux réaborder le sujet de la contraception, ou d'autres manières, entre guillemets, soit tu décides que tu veux ou tu ne veux plus de bébé par la suite, ça c'est encore un autre sujet, soit tu abordes le sujet de la contraception, mais que tu ne veux pas raviver un trauma, une peur, comment tu fais pour aborder à la personne en face ?
- Speaker #1
Ça va être de la manière la plus douce. Si on ne se sent pas forcément capable, qu'on n'a pas les bons mots ou l'expertise, tout simplement sur tout ça, On va voir son médecin encore une fois et on essaie de faire un petit peu le bilan de ce qui est possible à mettre en place de façon très technique. Et après, ça va être en douceur réaccepter tout ça avec sa psychologue, avec tout professionnel de santé avec qui on se sent à l'aise pour parler de tout ça.
- Speaker #0
Oui, rester dans un terrain d'écoute et puis surtout soutien mutuel, tout simplement. On va un petit peu bifurquer sur la partie sociétale, parce qu'il y a eu pas mal de petits mouvements ces derniers temps. Voilà. On va sortir un peu de tout ça, des infos. Déjà, j'aimerais savoir ton avis sur pourquoi l'impact sexuel d'une IVG est si peu évoqué dans les parcours médicaux.
- Speaker #1
Parce que c'est un tabou complet. Déjà, l'IVG, on est très divisé sur le sujet, ne serait-ce qu'en France. Donc, rajoute en plus de ça une sexualité là-dessus. On voit bien que souvent, j'invite tout le monde à prendre un post au hasard sur Facebook qui parle de l'IVG. Et là, ça se scinde en deux clans. C'est pro ou anti. Et là, on va tomber des fois dans, pour moi, du ridicule. Où on évoque des choses où il n'y a pas de fait scientifique, il n'y a pas de fait probant dans ce qui est dit. Mais c'est la fois retour et n'importe quoi, la culpabilisation. C'est... waouh !
- Speaker #0
De ouf ! Mais comment tu dirais à des professionnels pour mieux inclure cette sexualité dans l'accompagnement post-IVG notamment ?
- Speaker #1
Ça va être là pour le coup nos taffes de sexologue. C'est-à-dire que le médecin souvent n'a pas le temps. C'est vraiment pas une volonté qui n'est pas là du médecin parce que vraiment il y a des très très bons médecins qui ont envie d'accompagner jusqu'au bout mais qui n'ont pas la possibilité parce qu'ils ont 60 patients par jour. C'est aujourd'hui se dire qu'on doit être tous encore dans un travail commun et passer le relais à un moment donné quand on ne peut pas ou qu'on n'a pas le temps.
- Speaker #0
Est-ce que tu trouves qu'il y a assez de... de récits, de textes, de documentations sur ce sujet ?
- Speaker #1
Il y en a beaucoup. Je dirais qu'il y en a même des fois trop, parce que finalement, tu peux te perdre un petit peu. Parce que selon la vision de la personne qui a écrit ou qui a parlé, forcément, tu peux être en accord ou pas en accord, comme le podcast qu'on est en train de faire également. Mais c'est simplement se dire, il faut que je m'en relate aux faits véridiques, c'est-à-dire faits scientifiques, et faits vraiment de personnes qui... connaissent le sujet. Donc de médecins, vraiment de colloques de médecins, de gens qui connaissent réellement le sujet.
- Speaker #0
Et par toi, un peu sur les médias notamment, est-ce que dans les médias plus spécifiquement féminins, est-ce que tu trouves qu'ils en parlent assez ou c'est encore trop tabou ?
- Speaker #1
Alors on en parle, mais c'est toujours parti pris. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, ça c'est mon avis personnel, mais je trouve que plus aucun média de toute façon n'est neutre. On a souvent, on entend très bien... De quel bord politique peut être un média maintenant ? Donc forcément, la réponse va être en conséquence. Et on demande des fois, certaines fois, à des chroniqueurs, etc., de ne pas forcément dire ce qu'ils ont envie de manière sincère, mais plutôt de dire ce qu'il faut dire.
- Speaker #0
Parce que pour moi, je trouve que la plupart des textes sont souvent très médicalisés, voire un petit côté un peu culpabilisant,
- Speaker #1
tu vois. Oui, franchement, ça peut être le cas sur certains textes.
- Speaker #0
Je voulais voir aussi avec toi en quoi l'inclusivité des vécus, que ce soit des personnes avec, malheureusement, qui ont été, comment je peux dire ça, soumis à du racisme, à des problématiques sur leur orientation sexuelle, etc. Elle est cruciale ici.
- Speaker #1
Alors ça, c'est quelque chose qui mérite vraiment une vraie compréhension. C'est-à-dire que j'invite les gens à justement lâcher les écrans deux minutes, que ce soit Instagram ou Facebook, de mettre ça de côté et d'aller rencontrer vraiment, mais eux-mêmes, des gens qui ne sont pas de la même religion, qui ne sont pas du même bord politique, qui ne sont pas du même avis sur l'IVG ou bref, qui vraiment... Pour restirer dans les pattes finalement sur les réseaux, mais rencontrez-vous vraiment. Et vous verrez que finalement, l'image que vous faites de quelqu'un à travers un profil ou un texte, parce que des fois en plus on écrit avec ses émotions, etc. Donc on n'est pas toujours dans le juste ou quelque chose de cohérent. Mais finalement, rencontrez-vous et il y a un vrai échange et vous verrez que vous ferez vraiment tomber vos idées préconçues.
- Speaker #0
Dernièrement, il y a une loi qui est passée, enfin qui a été retirée, devrais-je dire plutôt, qui a été retirée, la fameuse loi du 18 juillet 2025. 5, 7... tout récent. Cette clause, en fait, elle a été supprimée par la loi. C'était la clause de conscience spécifique à l'IVG. Voilà, elle a été supprimée. Pour le petit rappel, grosso modo, les médecins pouvaient refuser de pratiquer un IVG en avant-quant cette clause. Il y a toujours la clause médicale générale, ça, ça ne bouge pas. La seule chose, c'est qu'aujourd'hui, elle a été supprimée. Est-ce que ça ouvre un tournant dans la façon dont les soignants considèrent les droits reproductifs et la parole des patientes ?
- Speaker #1
C'est déjà, j'ai envie de dire, un petit chemin. Il faut toujours être méfiant. C'est-à-dire qu'effectivement, ce n'est pas parce que quelque chose a été inscrit dans la Constitution, etc., que rien ne pourra plus bouger. On l'a bien vu par notre histoire, que ce soit française ou de guerre, etc. Tout est sujet à mouvement. Il ne faut jamais prendre un droit comme acquis. Ça, c'est vraiment quelque chose qui me tient à cœur. Jamais prendre un droit pour acquis. quand même un pas qui est fait dans notre génération. Et ça ne peut pas être ignoré. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, se dire que finalement, on va aller chez son praticien, et peu importe ce que lui pense, il doit rester dans son rôle de médecin et nous porter assistance, c'est quand même quelque chose qui est une bonne avancée pour moi.
- Speaker #0
En tout cas, Chloé, je te remercie pour cette mise en lumière sur ce sujet. très intéressant, très enrichissant. Le prochain sujet, est à découvrir sur Instagram sexeploration.lucile.bach
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- Speaker #1
Bisous !