Description
Transcription
- Hélène Dumont
Vous êtes une femme vous souhaitez donner du sens à votre sexualité de couple en faire un lieu de partage de joie et de ressources ? Bonjour je m'appelle Hélène Dumont, je suis conseillère conjugale et familiale formée en thérapie sexuelle positiv,e maman de six enfants. Dans ce podcast, je vous ouvre les portes de mon cabinet pour vous partager avec simplicité les problématiques le plus souvent accompagnées afin que chacune puisse y puiser quelques pistes de réflexion sans pression.
- Marie
Bonjour Hélène.
- Hélène Dumont
Bonjour Marie.
- Marie
Aujourd'hui, dans le tout premier épisode du podcast, on va parler d'histoire, d'héritage, de famille. Il ne s'agira pas de parler querelle de famille autour des couverts en argent de Tante Gertrude, mais bien de sexualité, car dans ce domaine... Bien des choses s'expliquent par ce que l'on a vécu dans l'enfance, et vous allez nous en parler à partir de ce mail que vous avez reçu d'une femme de 40 ans.
- Hélène Dumont
Oui, j'ai reçu ce mail d'une femme, on va l'appeler Elisabeth, qui me dit « Nous sommes mariés depuis 15 ans et nous avons trois enfants. Avec mon mari, tout se passe bien, mais nous avons souvent les mêmes points de blocage au niveau de la sexualité. Je me pose beaucoup de questions sur moi en tant que femme et j'aimerais me faire aider pour redonner un élan à notre couple. Nous avons également une fille de 11 ans et demi et j'aimerais travailler sur moi pour ne pas lui transmettre mes peurs. »
- Marie
Alors j'ai l'impression qu'il y a plusieurs choses dans ce mail parce que cette femme parle de points de blocage dans sa sexualité, mais aussi de son identité de femme et de mère, puisqu'elle ne veut pas transmettre ses peurs à sa fille. Est-ce que tout ça ne serait pas un peu lié ?
- Hélène Dumont
Si, tout est lié. Là, il est question de blocage, d'interrogation et de peur. Cette demande est riche car elle concerne à la fois la facette de l'épouse, de la femme et de la mère, c'est-à-dire l'identité de la femme dans sa globalité. Quand je reçois ce genre de demande, je m'interroge toujours sur ce qui a pu provoquer de tels blocages, de telles peurs ou interrogations. Il est fort probable que nous pourrons trouver des éléments de réponse en investissant de façon délicate et profonde le passé, c'est-à-dire que ce que j'ai vécu, ce que l'on m'a transmis, a un impact sur la femme que je suis.
- Marie
Un impact soit positif, soit négatif, j'imagine ?
- Hélène Dumont
Oui,un impact positif qui provoque des ouvertures à soi, à l'autre, au monde, et ou un impact négatif qui provoque des fermetures. C'est pourquoi il est intéressant de proposer, quand cela s'y prête, un travail de relecture de vie, et plus précisément dans ce cas, car la thématique de la sexualité est évoquée, un travail de relecture de vie sexuelle.
- Marie
Relecture de vie sexuelle, c'est-à-dire ?
- Hélène Dumont
Oui, c'est une expression qu'on ne connaît pas très bien. Alors, relire sa vie sexuelle, prendre le temps de la relire, ça ne signifie pas faire l'inventaire de ses phrases sexuelles ou amoureuses. C'est un processus intime de retour en soi qui permet de parcourir le passé tout en le reliant au présent dans cet espace singulier de la sexualité avec ses zones d'ombre et de lumière. Alors il s'agit d'explorer ses racines, ce que nous avons reçu, ce qui nous a construit ou blessé, que ce soit dans nos croyances, nos représentations, les événements que nous avons vécu, pour ensuite les remettre en perspective, un petit peu comme si je regardais dans un rétroviseur. Et en tout cas, poser un autre regard sur mon histoire, si possible plus lucide, nuancée, léger et je l'espère réconciliée. Alors, quels sont les... Questions que l'on peut se poser dans un contexte de relecture de vie sexuelle? Moi, j'y vois plusieurs espaces de questionnement. Celui du corps, celui de représentation et celui du lien mère-fille-père-fille.
- Marie
Ah oui, concernant le corps, dans un premier temps, il s'agit de se demander, quand j'étais petite, comment mon corps et le corps de l'autre étaient perçus et quelle place était faite à mon intimité, c'est ça ?
- Hélène Dumont
Oui, c'est ça. Voilà, les questions que l'on peut se poser sont les suivantes. Mon corps a-t-il été respecté, aimé, soigné, câliné avec bienveillance ? Comment est-ce que j'ai été touché ? M'a-t-on expliqué son fonctionnement, sa beauté ? M'a-t-on expliqué aussi le fonctionnement du corps de l'autre ? Ça, c'est très important. Est-ce que j'ai été accompagné, célébré pour mes premières règles, l'achat de mon premier soutien-gorge ? A-t-on nommé mon corps, mon sexe, ma vulve ? M'a-t-on invité à en prendre soin ? Est-ce que j'ai été respectée dans mon intimité ? Est-ce que je pouvais, par exemple, fermer la porte de la salle de bain à clé pour la toilette, avoir mes petits secrets, ne pas être obligée de tout dire ou de tout partager ? Une jeune femme me racontait que son père lui avait offert un bouquet de fleurs pour ses premières règles, lui signifiant ainsi sa joie de la voir grandir et d'entrer dans le monde des femmes. Alors c'est une intention vraiment délicate, et cette intention a été saisie par ma cliente comme l'expression d'une autorisation à devenir femme, d'une prise au sérieux en tous les cas de la jeune fille qu'elle était. Une autre femme, en revanche, me raconte un souvenir qui l'a glacée. Alors qu'elle jouait aux cartes avec ses frères et sœurs, sa mère l'a interpellée devant tout le monde en lui faisant remarquer qu'elle pouvait plier autrement ses culottes sales quand elle les mettait dans le panier à linge. Là, en l'occurrence, il était question de ses sous-vêtements teintés de petits saignements annonçant l'arrivée des premières règles. et elle me raconte combien la honte l'a envahi à ce moment-là, reliant sa puberté, qu'elle ne savait ni reconnaître, ni nommer, à quelque chose de sale. que l'on doit cacher.
- Marie
Effectivement, l'arrivée des premières règles est un grand bouleversement. On se souvient toutes forcément de ce grand jour longtemps attendu ou au contraire arrivé par surprise. Et bien évidemment de la réaction de notre mère et puis de notre père aussi.
- Hélène Dumont
C'est ça. En fait, si vous voulez, dans notre enfance, dans notre adolescence, on reçoit un package sexualité qui est composé de valeurs, de croyances propres à notre environnement, familiales, amicales. social et puis aussi culturel, religieux. Et du coup, il est toujours très important de bien recontextualiser notre histoire. Alors, c'est vrai que les personnes que je reçois en entretien ont souvent reçu peu d'informations sur la sexualité. Et l'une des premières plaintes, c'est l'absence de mots, justement.
- Marie
Et encore aujourd'hui ?
- Hélène Dumont
Ben oui, ce que me disent les clientes, c'est « Chez moi, on n'en parlait pas » ou à demi-mot. L'une me dit qu'il était question de polychinelle dans les conversations qu'elle pouvait entendre, ou de Marie, couche-toi là. Et cette cliente ajoute que dans sa tête de jeune ado, elle se dit, mais en fait, la sexualité, ça doit être quelque chose de mal, quelque chose de dangereux. En tout cas, elle intègre le fait qu'il ne faut pas poser de questions. Du coup, on comprend que quand on se construit avec ce genre de représentation, il puisse y avoir des fermetures. Comme s'il fallait se protéger d'un quelque chose qu'on ne sait pas trop nommer, en tout cas se tenir correctement pour ne pas être montré du doigt. Alors, plus largement, les représentations liées à la notion de désir ou de plaisir, ou au fait d'être femme ou d'être un homme, ont un impact sur la sexualité. Est-ce que dans mon enfance, dans mon adolescence, ces notions étaient valorisées ? Comment est-ce qu'on en parlait ? Et pour l'une de mes clientes, c'est l'image de la femme forte qui prédomine. Les femmes devaient être respectueuses, fortes. C'était la condition pour être aimée d'un homme et reconnue par le groupe. Et les femmes qui ne se bougeaient pas, plutôt, elles étaient considérées comme des feignasses, entre guillemets.
- Marie
Qui ne se bougeaient pas, c'est-à-dire ?
- Hélène Dumont
Qui n'étaient pas dans le devoir, qui ne faisaient pas avancer les choses, qui prenaient tout simplement du temps pour elles, de temps en temps, qui prenaient le temps de se poser. Et du coup... ma cliente, elle a du mal à s'écouter, elle a du mal à se poser sur un fauteuil, ça la culpabilise c'est comme si des petites voix d'antan lui rappelaient et attention tu vas devenir paresseuse si tu t'assoies sur son fauteuil et du coup tu ne seras pas aimée donc ma cliente est plutôt dans une posture de femme de devoir que dans une posture de femme de désir, en tout cas désirer lui semble illégitime et cette représentation Elle a un impact sur le désir dans la sexualité. Ah oui ? Il y a des femmes qui me disent, en fait, si j'ai du désir même dans la sexualité, mon repassage ne va pas avancer, je dois faire ceci, je dois faire cela. Je dois,
- Marie
je dois.
- Hélène Dumont
Je dois, je dois, je dois, voilà. Alors ces transmissions, bien sûr, elles se font de façon implicite. C'est parce que je baigne dedans que je m'en imbibe inconsciemment. Mais voilà. Comme j'ai besoin d'être aimée par les autres ou d'être acceptée ou d'être reconnue dans un groupe, je fais un petit peu ce qu'on me dit, ce qu'on me transmet. C'est tout à fait normal.
- Marie
C'est fou ce poids du passé. En vous écoutant, je réalise qu'effectivement, il explique beaucoup de choses. C'est très éclairant. Et j'imagine que c'est la même chose, du coup, pour la dimension de la maternité que la façon dont notre mère ou notre père nous a valorisé ou pas, d'ailleurs, dans notre changement. puberté, ça conditionne en quelque sorte notre façon de devenir à notre tour une femme, une mère.
- Hélène Dumont
C'est exactement ça. En fait, le lien que chaque femme aura pu construire vis-à-vis de sa mère ou de son père ou vis-à-vis de toute personne faisant office en tout cas de mère ou de père est également vraiment très important puisque vous parlez des parents. Et ce lien colore notre façon de devenir femme. Et pour devenir femme, il faut en recevoir l'autorisation. Voilà.
- Marie
D'accord.
- Hélène Dumont
En tout cas, dans cette autorisation, on distingue deux paroles. L'une venant de la mère autorisant sa fille à devenir femme. Mais une femme plus belle, plus séduisante qu'elle, peut-être plus heureuse même. Une femme libre de vivre sa vie sans subir la culpabilité de dépasser celle qu'il a mise au monde. Une femme libre de rencontrer un homme et de déployer auprès de lui cette dimension érotique qui n'appartiendra qu'à elle. Alors c'est un défi complexe à en croire les relations parfois difficiles entre mère et fille où les premières bloquent de façon subtile tout accès à la sexualité des secondes en nourrissant des conflits de loyauté, de rapports fusionnels ou encore de domination. Et en fait, c'est exactement ce que vient nous dire le conte de Blanche-Neige.
- Marie
Ah oui, avec la méchante belle-mère qui est prête à tuer sa fille pour ne pas être dépassée en beauté par elle.
- Hélène Dumont
Oui, ça ne donne pas envie. Voilà, et la seconde parole d'autorisation, elle viendrait du père. C'est-à-dire que c'est le regard du père posé sur sa fille adolescente qui lui dit « Tu es belle, mais tu n'es pas pour moi » . Donc c'est un regard non incestueux qui a... accorde de la valeur à ce féminin en devenir, autorisant ainsi sa réalisation. C'est un regard d'admiration, d'amour et non de désir. C'est un regard accompagné de paroles valorisantes qui permettront à l'adolescente de construire une bonne image d'elle-même. « Je peux devenir femme » , se dit l'adolescente, alors elle ne se le dit pas avec ses mots, bien entendu, mais « je peux devenir femme car je ne suscite pas de désir dangereux » . Et ça, par exemple, c'est la problématique de Paudane, qui fuit la demande en mariage incestueuse de son père.
- Marie
Dis donc, ces contes sont riches d'enseignements. On fera un podcast sur les contes de fées. Je suis sûre qu'il y aura plein de choses à dire.
- Hélène Dumont
Exactement. En tout cas, on constate en entretien combien ces paroles sont importantes et combien certaines jeunes filles devenues femmes restent marquées par les paroles dévalorisantes d'un père cassant. Par exemple, tu es habillé comme un boudin, comme une pute, ou ne va pas exciter les hommes. Alors, ce sont des paroles que nous pouvons quand même interroger sur peut-être un désir incestueux, refoulé de cet homme ou une peur du féminin, plus largement. En tous les cas, le regard et les paroles de la mère comme du père sont essentielles. ce regard et ces paroles permettent d'authentifier les transformations de la petite fille en jeune fille, tout en respectant son intégrité. Et dans cette perspective, au regard du père pourra se succéder le regard de l'homme sans angoisse ni culpabilité pour la jeune fille d'être désirée ou d'être désirante, en fait d'être femme, sans perdre l'amour de ses parents.
- Marie
Alors sans non plus vouloir... culpabiliser les parents parce qu'on a eu peut-être des paroles un petit peu fortes, mais voilà, bien sûr, on fait du mieux qu'on peut et il s'agit en fait tout simplement de prendre conscience que tout ce qui va me construire dans ma vie de femme, ça va avoir un impact dans ma sexualité.
- Hélène Dumont
Exactement, et il est évident que les rencontres, les événements heureux ou malheureux, les amitiés, les premières fois, premiers baisers, Premier amour, première lingerie, il y en a des tonnes des premières fois.
- Marie
C'est vrai que ça ne s'arrête pas à la première fois que l'enfant va sur le pot.
- Hélène Dumont
Voilà, des premières fois, notre vie est ponctuée de toutes ces premières fois. Et tout ça, ça va colorer ma façon de vivre cette sexualité. Alors, du coup, il s'agit d'aller fouiller dans ces souvenirs de vie, de façon parfois pragmatique, pour revisiter la petite fille, la jeune fille que j'ai été. Regarder à nouveau les femmes ou les hommes qui m'ont inspirée, se demander pourquoi, se souvenir des phrases que nous avons pu entendre, qui nous ont marquées de façon positive et négative. Les deux sont vraiment très intéressantes. Mais au final, il faut se dire, dans mon histoire se trament d'autres histoires de femmes. Quelles sont les choses que j'ai envie de garder ? Quelles sont les choses qui ne m'appartiennent pas ? Quelles sont les choses que j'ai envie de transmettre à mon tour ? Et du coup, je repense à cette cliente que j'évoquais en début de podcast. qui craignait de transmettre ses peurs à sa fille.
- Marie
Donc si je comprends bien, vous invitez pas seulement les personnes qui viennent vous voir, mais également toute femme à faire une relecture de vie sexuelle, car cela sera bénéfique à plusieurs niveaux.
- Hélène Dumont
Exactement. En fait, une relecture de vie sexuelle, elle permet l'expression d'un regard ajusté sur ce que nous avons pu recevoir et vivre au niveau de notre sexualité. Et souvent, nous pouvons constater que la vie, ce n'est pas tout noir, ce n'est pas tout rose, et encore moins quand il s'agit de sexualité. C'est vrai que la relecture de vie sexuelle, elle permet aussi le repérage de nos ouvertures ou de nos fermetures au monde, qui peuvent se manifester ensuite au niveau corporel ou émotionnel. et particulièrement au niveau de notre sexe. Certaines expériences engagent l'ouverture, d'autres, plus intrusives ou traumatisantes, vont provoquer des fermetures, vont inhiber le désir, ou étouffer le plaisir, ou provoquer de la honte ou de la culpabilité.
- Marie
On verra tous ces thèmes, c'est hyper intéressant, mais on va bien creuser ces thèmes dans les prochains podcasts, je vous rassure.
- Hélène Dumont
Oui, parce qu'il faut un peu de temps. Tout est lié, de toute façon. Et la relecture de vie sexuelle, elle permet aussi l'accueil des souvenirs plus compliqués de notre existence pour entamer une démarche de guérison, tranquillement, pas à pas, accompagnée parfois d'un professionnel si on en ressent le besoin. Mais cette démarche de guérison, de réconciliation, elle est vraiment importante. Et ça nous permet justement de repérer, et ça, ça me semble vraiment essentiel, les ressources que nous avons parce que nous avons aussi... énormément de ressources. Donc voilà, nos manques et nos blessures nous murmurent que nous avons été vulnérables ou mal accompagnés, mais il est important de repérer que les souvenirs heureux et constructifs agissent aussi comme des vrais shoots, moi j'appelle ça des shoots, dans lequel nous pouvons puiser la confiance ou l'espérance nécessaire pour dépasser nos peurs ou nos rancœurs.
- Marie
Eh bien, c'est bien noté tout ça, mais alors concrètement, si je veux faire une relecture de vie sexuelle, comment faire ?
- Hélène Dumont
Alors, moi je propose une façon de la faire, mais après chacune est libre d'inventer un peu son processus. Mais en tout cas, on peut commencer à dérouler le fil de notre vie en notant de façon chronologique les événements ou les souvenirs importants et marquants. Je propose que chaque événement soit relié à sa date, peut-être associé aussi à une ou plusieurs émotions, un souvenir, peut-être relié aussi aux cinq sens. certains souvenirs peuvent être ambivalents ou confus, alors parfois on ne sait pas trop où les mettre, mais juste accueillir ça. Quand on a fait ce travail, et là c'est vite dit, mais c'est un travail qui demande un petit peu de temps, on peut prendre le temps d'observer le résultat final. Et là je leur dis à mes clientes quand on fait ça, qu'est-ce que vous pensez de l'ensemble de la ligne ? Est-ce que c'est coloré ? Est-ce que c'est sombre ? Est-ce qu'il y a un peu de tout ? Et comment est-ce qu'on pourrait écrire la suite ? Qu'est-ce qu'on voudrait changer ? Qu'est-ce qu'on pourrait nuancer, vivre, garder, faire grandir ? Merci. Et puis parfois, qu'est-ce qui nous empêche aussi de le faire ? Donc deux mots clés pour cet exercice, évidemment, bienveillance et douceur. Parce que c'est un exercice qui est exigeant, courageux, parfois drôle, parfois on rigole en entretien, mais parfois aussi émouvant.
- Marie
Il n'y a plus qu'à, comme on dit. Je crois que oui, c'est ça, c'est un travail très important pour vous, car souvent la sexualité, elle est réduite à son aspect génital. et en fait, elle est... bien plus que ça.
- Hélène Dumont
Exactement. En fait, c'est un travail, cette relecture de vie sexuelle, c'est un travail qui nous permet de prendre pleinement conscience que la sexualité n'est pas le seul résultat d'un processus biologique, comme vous l'avez dit, et qu'elle ne peut pas se réduire à la génitalité. C'est toute la personne qui est engagée de façon individuelle et dans son lien à l'autre, aux autres. C'est donc l'occasion de faire évoluer nos jugements. et de choisir la femme que nous voulons être et la sexualité que nous voulons vivre afin d'en devenir véritablement actrice.
- Marie
Merci beaucoup Hélène.
-
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- Hélène Dumont
Vous êtes une femme vous souhaitez donner du sens à votre sexualité de couple en faire un lieu de partage de joie et de ressources ? Bonjour je m'appelle Hélène Dumont, je suis conseillère conjugale et familiale formée en thérapie sexuelle positiv,e maman de six enfants. Dans ce podcast, je vous ouvre les portes de mon cabinet pour vous partager avec simplicité les problématiques le plus souvent accompagnées afin que chacune puisse y puiser quelques pistes de réflexion sans pression.
- Marie
Bonjour Hélène.
- Hélène Dumont
Bonjour Marie.
- Marie
Aujourd'hui, dans le tout premier épisode du podcast, on va parler d'histoire, d'héritage, de famille. Il ne s'agira pas de parler querelle de famille autour des couverts en argent de Tante Gertrude, mais bien de sexualité, car dans ce domaine... Bien des choses s'expliquent par ce que l'on a vécu dans l'enfance, et vous allez nous en parler à partir de ce mail que vous avez reçu d'une femme de 40 ans.
- Hélène Dumont
Oui, j'ai reçu ce mail d'une femme, on va l'appeler Elisabeth, qui me dit « Nous sommes mariés depuis 15 ans et nous avons trois enfants. Avec mon mari, tout se passe bien, mais nous avons souvent les mêmes points de blocage au niveau de la sexualité. Je me pose beaucoup de questions sur moi en tant que femme et j'aimerais me faire aider pour redonner un élan à notre couple. Nous avons également une fille de 11 ans et demi et j'aimerais travailler sur moi pour ne pas lui transmettre mes peurs. »
- Marie
Alors j'ai l'impression qu'il y a plusieurs choses dans ce mail parce que cette femme parle de points de blocage dans sa sexualité, mais aussi de son identité de femme et de mère, puisqu'elle ne veut pas transmettre ses peurs à sa fille. Est-ce que tout ça ne serait pas un peu lié ?
- Hélène Dumont
Si, tout est lié. Là, il est question de blocage, d'interrogation et de peur. Cette demande est riche car elle concerne à la fois la facette de l'épouse, de la femme et de la mère, c'est-à-dire l'identité de la femme dans sa globalité. Quand je reçois ce genre de demande, je m'interroge toujours sur ce qui a pu provoquer de tels blocages, de telles peurs ou interrogations. Il est fort probable que nous pourrons trouver des éléments de réponse en investissant de façon délicate et profonde le passé, c'est-à-dire que ce que j'ai vécu, ce que l'on m'a transmis, a un impact sur la femme que je suis.
- Marie
Un impact soit positif, soit négatif, j'imagine ?
- Hélène Dumont
Oui,un impact positif qui provoque des ouvertures à soi, à l'autre, au monde, et ou un impact négatif qui provoque des fermetures. C'est pourquoi il est intéressant de proposer, quand cela s'y prête, un travail de relecture de vie, et plus précisément dans ce cas, car la thématique de la sexualité est évoquée, un travail de relecture de vie sexuelle.
- Marie
Relecture de vie sexuelle, c'est-à-dire ?
- Hélène Dumont
Oui, c'est une expression qu'on ne connaît pas très bien. Alors, relire sa vie sexuelle, prendre le temps de la relire, ça ne signifie pas faire l'inventaire de ses phrases sexuelles ou amoureuses. C'est un processus intime de retour en soi qui permet de parcourir le passé tout en le reliant au présent dans cet espace singulier de la sexualité avec ses zones d'ombre et de lumière. Alors il s'agit d'explorer ses racines, ce que nous avons reçu, ce qui nous a construit ou blessé, que ce soit dans nos croyances, nos représentations, les événements que nous avons vécu, pour ensuite les remettre en perspective, un petit peu comme si je regardais dans un rétroviseur. Et en tout cas, poser un autre regard sur mon histoire, si possible plus lucide, nuancée, léger et je l'espère réconciliée. Alors, quels sont les... Questions que l'on peut se poser dans un contexte de relecture de vie sexuelle? Moi, j'y vois plusieurs espaces de questionnement. Celui du corps, celui de représentation et celui du lien mère-fille-père-fille.
- Marie
Ah oui, concernant le corps, dans un premier temps, il s'agit de se demander, quand j'étais petite, comment mon corps et le corps de l'autre étaient perçus et quelle place était faite à mon intimité, c'est ça ?
- Hélène Dumont
Oui, c'est ça. Voilà, les questions que l'on peut se poser sont les suivantes. Mon corps a-t-il été respecté, aimé, soigné, câliné avec bienveillance ? Comment est-ce que j'ai été touché ? M'a-t-on expliqué son fonctionnement, sa beauté ? M'a-t-on expliqué aussi le fonctionnement du corps de l'autre ? Ça, c'est très important. Est-ce que j'ai été accompagné, célébré pour mes premières règles, l'achat de mon premier soutien-gorge ? A-t-on nommé mon corps, mon sexe, ma vulve ? M'a-t-on invité à en prendre soin ? Est-ce que j'ai été respectée dans mon intimité ? Est-ce que je pouvais, par exemple, fermer la porte de la salle de bain à clé pour la toilette, avoir mes petits secrets, ne pas être obligée de tout dire ou de tout partager ? Une jeune femme me racontait que son père lui avait offert un bouquet de fleurs pour ses premières règles, lui signifiant ainsi sa joie de la voir grandir et d'entrer dans le monde des femmes. Alors c'est une intention vraiment délicate, et cette intention a été saisie par ma cliente comme l'expression d'une autorisation à devenir femme, d'une prise au sérieux en tous les cas de la jeune fille qu'elle était. Une autre femme, en revanche, me raconte un souvenir qui l'a glacée. Alors qu'elle jouait aux cartes avec ses frères et sœurs, sa mère l'a interpellée devant tout le monde en lui faisant remarquer qu'elle pouvait plier autrement ses culottes sales quand elle les mettait dans le panier à linge. Là, en l'occurrence, il était question de ses sous-vêtements teintés de petits saignements annonçant l'arrivée des premières règles. et elle me raconte combien la honte l'a envahi à ce moment-là, reliant sa puberté, qu'elle ne savait ni reconnaître, ni nommer, à quelque chose de sale. que l'on doit cacher.
- Marie
Effectivement, l'arrivée des premières règles est un grand bouleversement. On se souvient toutes forcément de ce grand jour longtemps attendu ou au contraire arrivé par surprise. Et bien évidemment de la réaction de notre mère et puis de notre père aussi.
- Hélène Dumont
C'est ça. En fait, si vous voulez, dans notre enfance, dans notre adolescence, on reçoit un package sexualité qui est composé de valeurs, de croyances propres à notre environnement, familiales, amicales. social et puis aussi culturel, religieux. Et du coup, il est toujours très important de bien recontextualiser notre histoire. Alors, c'est vrai que les personnes que je reçois en entretien ont souvent reçu peu d'informations sur la sexualité. Et l'une des premières plaintes, c'est l'absence de mots, justement.
- Marie
Et encore aujourd'hui ?
- Hélène Dumont
Ben oui, ce que me disent les clientes, c'est « Chez moi, on n'en parlait pas » ou à demi-mot. L'une me dit qu'il était question de polychinelle dans les conversations qu'elle pouvait entendre, ou de Marie, couche-toi là. Et cette cliente ajoute que dans sa tête de jeune ado, elle se dit, mais en fait, la sexualité, ça doit être quelque chose de mal, quelque chose de dangereux. En tout cas, elle intègre le fait qu'il ne faut pas poser de questions. Du coup, on comprend que quand on se construit avec ce genre de représentation, il puisse y avoir des fermetures. Comme s'il fallait se protéger d'un quelque chose qu'on ne sait pas trop nommer, en tout cas se tenir correctement pour ne pas être montré du doigt. Alors, plus largement, les représentations liées à la notion de désir ou de plaisir, ou au fait d'être femme ou d'être un homme, ont un impact sur la sexualité. Est-ce que dans mon enfance, dans mon adolescence, ces notions étaient valorisées ? Comment est-ce qu'on en parlait ? Et pour l'une de mes clientes, c'est l'image de la femme forte qui prédomine. Les femmes devaient être respectueuses, fortes. C'était la condition pour être aimée d'un homme et reconnue par le groupe. Et les femmes qui ne se bougeaient pas, plutôt, elles étaient considérées comme des feignasses, entre guillemets.
- Marie
Qui ne se bougeaient pas, c'est-à-dire ?
- Hélène Dumont
Qui n'étaient pas dans le devoir, qui ne faisaient pas avancer les choses, qui prenaient tout simplement du temps pour elles, de temps en temps, qui prenaient le temps de se poser. Et du coup... ma cliente, elle a du mal à s'écouter, elle a du mal à se poser sur un fauteuil, ça la culpabilise c'est comme si des petites voix d'antan lui rappelaient et attention tu vas devenir paresseuse si tu t'assoies sur son fauteuil et du coup tu ne seras pas aimée donc ma cliente est plutôt dans une posture de femme de devoir que dans une posture de femme de désir, en tout cas désirer lui semble illégitime et cette représentation Elle a un impact sur le désir dans la sexualité. Ah oui ? Il y a des femmes qui me disent, en fait, si j'ai du désir même dans la sexualité, mon repassage ne va pas avancer, je dois faire ceci, je dois faire cela. Je dois,
- Marie
je dois.
- Hélène Dumont
Je dois, je dois, je dois, voilà. Alors ces transmissions, bien sûr, elles se font de façon implicite. C'est parce que je baigne dedans que je m'en imbibe inconsciemment. Mais voilà. Comme j'ai besoin d'être aimée par les autres ou d'être acceptée ou d'être reconnue dans un groupe, je fais un petit peu ce qu'on me dit, ce qu'on me transmet. C'est tout à fait normal.
- Marie
C'est fou ce poids du passé. En vous écoutant, je réalise qu'effectivement, il explique beaucoup de choses. C'est très éclairant. Et j'imagine que c'est la même chose, du coup, pour la dimension de la maternité que la façon dont notre mère ou notre père nous a valorisé ou pas, d'ailleurs, dans notre changement. puberté, ça conditionne en quelque sorte notre façon de devenir à notre tour une femme, une mère.
- Hélène Dumont
C'est exactement ça. En fait, le lien que chaque femme aura pu construire vis-à-vis de sa mère ou de son père ou vis-à-vis de toute personne faisant office en tout cas de mère ou de père est également vraiment très important puisque vous parlez des parents. Et ce lien colore notre façon de devenir femme. Et pour devenir femme, il faut en recevoir l'autorisation. Voilà.
- Marie
D'accord.
- Hélène Dumont
En tout cas, dans cette autorisation, on distingue deux paroles. L'une venant de la mère autorisant sa fille à devenir femme. Mais une femme plus belle, plus séduisante qu'elle, peut-être plus heureuse même. Une femme libre de vivre sa vie sans subir la culpabilité de dépasser celle qu'il a mise au monde. Une femme libre de rencontrer un homme et de déployer auprès de lui cette dimension érotique qui n'appartiendra qu'à elle. Alors c'est un défi complexe à en croire les relations parfois difficiles entre mère et fille où les premières bloquent de façon subtile tout accès à la sexualité des secondes en nourrissant des conflits de loyauté, de rapports fusionnels ou encore de domination. Et en fait, c'est exactement ce que vient nous dire le conte de Blanche-Neige.
- Marie
Ah oui, avec la méchante belle-mère qui est prête à tuer sa fille pour ne pas être dépassée en beauté par elle.
- Hélène Dumont
Oui, ça ne donne pas envie. Voilà, et la seconde parole d'autorisation, elle viendrait du père. C'est-à-dire que c'est le regard du père posé sur sa fille adolescente qui lui dit « Tu es belle, mais tu n'es pas pour moi » . Donc c'est un regard non incestueux qui a... accorde de la valeur à ce féminin en devenir, autorisant ainsi sa réalisation. C'est un regard d'admiration, d'amour et non de désir. C'est un regard accompagné de paroles valorisantes qui permettront à l'adolescente de construire une bonne image d'elle-même. « Je peux devenir femme » , se dit l'adolescente, alors elle ne se le dit pas avec ses mots, bien entendu, mais « je peux devenir femme car je ne suscite pas de désir dangereux » . Et ça, par exemple, c'est la problématique de Paudane, qui fuit la demande en mariage incestueuse de son père.
- Marie
Dis donc, ces contes sont riches d'enseignements. On fera un podcast sur les contes de fées. Je suis sûre qu'il y aura plein de choses à dire.
- Hélène Dumont
Exactement. En tout cas, on constate en entretien combien ces paroles sont importantes et combien certaines jeunes filles devenues femmes restent marquées par les paroles dévalorisantes d'un père cassant. Par exemple, tu es habillé comme un boudin, comme une pute, ou ne va pas exciter les hommes. Alors, ce sont des paroles que nous pouvons quand même interroger sur peut-être un désir incestueux, refoulé de cet homme ou une peur du féminin, plus largement. En tous les cas, le regard et les paroles de la mère comme du père sont essentielles. ce regard et ces paroles permettent d'authentifier les transformations de la petite fille en jeune fille, tout en respectant son intégrité. Et dans cette perspective, au regard du père pourra se succéder le regard de l'homme sans angoisse ni culpabilité pour la jeune fille d'être désirée ou d'être désirante, en fait d'être femme, sans perdre l'amour de ses parents.
- Marie
Alors sans non plus vouloir... culpabiliser les parents parce qu'on a eu peut-être des paroles un petit peu fortes, mais voilà, bien sûr, on fait du mieux qu'on peut et il s'agit en fait tout simplement de prendre conscience que tout ce qui va me construire dans ma vie de femme, ça va avoir un impact dans ma sexualité.
- Hélène Dumont
Exactement, et il est évident que les rencontres, les événements heureux ou malheureux, les amitiés, les premières fois, premiers baisers, Premier amour, première lingerie, il y en a des tonnes des premières fois.
- Marie
C'est vrai que ça ne s'arrête pas à la première fois que l'enfant va sur le pot.
- Hélène Dumont
Voilà, des premières fois, notre vie est ponctuée de toutes ces premières fois. Et tout ça, ça va colorer ma façon de vivre cette sexualité. Alors, du coup, il s'agit d'aller fouiller dans ces souvenirs de vie, de façon parfois pragmatique, pour revisiter la petite fille, la jeune fille que j'ai été. Regarder à nouveau les femmes ou les hommes qui m'ont inspirée, se demander pourquoi, se souvenir des phrases que nous avons pu entendre, qui nous ont marquées de façon positive et négative. Les deux sont vraiment très intéressantes. Mais au final, il faut se dire, dans mon histoire se trament d'autres histoires de femmes. Quelles sont les choses que j'ai envie de garder ? Quelles sont les choses qui ne m'appartiennent pas ? Quelles sont les choses que j'ai envie de transmettre à mon tour ? Et du coup, je repense à cette cliente que j'évoquais en début de podcast. qui craignait de transmettre ses peurs à sa fille.
- Marie
Donc si je comprends bien, vous invitez pas seulement les personnes qui viennent vous voir, mais également toute femme à faire une relecture de vie sexuelle, car cela sera bénéfique à plusieurs niveaux.
- Hélène Dumont
Exactement. En fait, une relecture de vie sexuelle, elle permet l'expression d'un regard ajusté sur ce que nous avons pu recevoir et vivre au niveau de notre sexualité. Et souvent, nous pouvons constater que la vie, ce n'est pas tout noir, ce n'est pas tout rose, et encore moins quand il s'agit de sexualité. C'est vrai que la relecture de vie sexuelle, elle permet aussi le repérage de nos ouvertures ou de nos fermetures au monde, qui peuvent se manifester ensuite au niveau corporel ou émotionnel. et particulièrement au niveau de notre sexe. Certaines expériences engagent l'ouverture, d'autres, plus intrusives ou traumatisantes, vont provoquer des fermetures, vont inhiber le désir, ou étouffer le plaisir, ou provoquer de la honte ou de la culpabilité.
- Marie
On verra tous ces thèmes, c'est hyper intéressant, mais on va bien creuser ces thèmes dans les prochains podcasts, je vous rassure.
- Hélène Dumont
Oui, parce qu'il faut un peu de temps. Tout est lié, de toute façon. Et la relecture de vie sexuelle, elle permet aussi l'accueil des souvenirs plus compliqués de notre existence pour entamer une démarche de guérison, tranquillement, pas à pas, accompagnée parfois d'un professionnel si on en ressent le besoin. Mais cette démarche de guérison, de réconciliation, elle est vraiment importante. Et ça nous permet justement de repérer, et ça, ça me semble vraiment essentiel, les ressources que nous avons parce que nous avons aussi... énormément de ressources. Donc voilà, nos manques et nos blessures nous murmurent que nous avons été vulnérables ou mal accompagnés, mais il est important de repérer que les souvenirs heureux et constructifs agissent aussi comme des vrais shoots, moi j'appelle ça des shoots, dans lequel nous pouvons puiser la confiance ou l'espérance nécessaire pour dépasser nos peurs ou nos rancœurs.
- Marie
Eh bien, c'est bien noté tout ça, mais alors concrètement, si je veux faire une relecture de vie sexuelle, comment faire ?
- Hélène Dumont
Alors, moi je propose une façon de la faire, mais après chacune est libre d'inventer un peu son processus. Mais en tout cas, on peut commencer à dérouler le fil de notre vie en notant de façon chronologique les événements ou les souvenirs importants et marquants. Je propose que chaque événement soit relié à sa date, peut-être associé aussi à une ou plusieurs émotions, un souvenir, peut-être relié aussi aux cinq sens. certains souvenirs peuvent être ambivalents ou confus, alors parfois on ne sait pas trop où les mettre, mais juste accueillir ça. Quand on a fait ce travail, et là c'est vite dit, mais c'est un travail qui demande un petit peu de temps, on peut prendre le temps d'observer le résultat final. Et là je leur dis à mes clientes quand on fait ça, qu'est-ce que vous pensez de l'ensemble de la ligne ? Est-ce que c'est coloré ? Est-ce que c'est sombre ? Est-ce qu'il y a un peu de tout ? Et comment est-ce qu'on pourrait écrire la suite ? Qu'est-ce qu'on voudrait changer ? Qu'est-ce qu'on pourrait nuancer, vivre, garder, faire grandir ? Merci. Et puis parfois, qu'est-ce qui nous empêche aussi de le faire ? Donc deux mots clés pour cet exercice, évidemment, bienveillance et douceur. Parce que c'est un exercice qui est exigeant, courageux, parfois drôle, parfois on rigole en entretien, mais parfois aussi émouvant.
- Marie
Il n'y a plus qu'à, comme on dit. Je crois que oui, c'est ça, c'est un travail très important pour vous, car souvent la sexualité, elle est réduite à son aspect génital. et en fait, elle est... bien plus que ça.
- Hélène Dumont
Exactement. En fait, c'est un travail, cette relecture de vie sexuelle, c'est un travail qui nous permet de prendre pleinement conscience que la sexualité n'est pas le seul résultat d'un processus biologique, comme vous l'avez dit, et qu'elle ne peut pas se réduire à la génitalité. C'est toute la personne qui est engagée de façon individuelle et dans son lien à l'autre, aux autres. C'est donc l'occasion de faire évoluer nos jugements. et de choisir la femme que nous voulons être et la sexualité que nous voulons vivre afin d'en devenir véritablement actrice.
- Marie
Merci beaucoup Hélène.
-
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