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Sex'Oh

0 |16/07/2025
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Description

Transcription

  • Hélène Dumont

    Vous êtes une femme, vous souhaitez donner du sens à votre sexualité de couple, en faire un lieu de partage, de joie et de ressources. Bonjour, je m'appelle Hélène Dumont, je suis conseillère conjugale et familiale, formée en thérapie sexuelle positive, maman de six enfants. Dans ce podcast, je vous ouvre les portes de mon cabinet pour vous partager avec simplicité les problématiques le plus souvent accompagnées afin que chacune puisse y puiser quelques pistes de réflexion, sans pression.

  • Marie

    Bonjour Hélène ! Bonjour Marie ! Alors aujourd'hui, nous allons parler d'un sujet qui, contrairement à celui de l'épisode de la dernière fois sur l'orgasme, fait peu parler de lui et pourtant... Pour vous, c'est un vrai sujet. Vous m'avez dit recevoir assez fréquemment des plaintes de femmes ayant des douleurs si importantes au moment de faire l'amour que la pénétration est impossible.

  • Hélène Dumont

    Oui, tout à fait. Par exemple, j'ai reçu ce mail un jour qui me dit « Nous avons beau essayer, nous n'y parvenons pas. Depuis trois ans, mon vagin est fermé et mon époux ne peut le pénétrer. Quand il essaye, c'est vraiment douloureux. Nous faisons l'amour sans pénétration et avons du plaisir, mais au final nous sommes déçus. Nous nous aimons profondément, mais notre sexualité est compliquée. »

  • Marie

    Alors qu'est-ce que ce mail désigne et recevez-vous beaucoup de plaintes de ce style ?

  • Hélène Dumont

    Alors cette plainte désigne un trouble de la sexualité peu connu, mais qui concerne pourtant de nombreuses femmes, et donc impacte la sexualité de nombreux couples. Il s'agit du vaginisme. On estime la prévalence du vaginisme à 6% des femmes. environ en France, même si les chiffres sont un petit peu plus élevés selon certaines études.

  • Marie

    Oui, quand même, ce n'est pas anecdotique.

  • Hélène Dumont

    Oui, exactement.

  • Marie

    Et qu'est-ce que c'est alors le vaginisme exactement ?

  • Hélène Dumont

    Alors, le vaginisme, pour reprendre la définition donnée en 1950 par les médecins Kroger et Fried, c'est une contracture réflexe involontaire et invincible de la musculature périnéale interdisant toute tentative de pénétration. Donc c'est un peu... Technique, mais au moins c'est clair. Je vais retraduire cette définition. Les muscles du périnée qui entourent le vagin se resserrent de telle façon que toute pénétration devient impossible, ce qui impacte profondément la vie sexuelle et relationnelle de la femme et plus largement du couple.

  • Marie

    Oui, forcément. Mais je me demande, est-ce que c'est quelque chose qui est présent dès le début de la vie sexuelle de la femme ? Ou bien est-ce que cela arrive par accident, entre guillemets, après un traumatisme ou un blocage X ou Y ?

  • Hélène Dumont

    Alors en fait, on distingue deux formes de vaginisme. Il y a le vaginisme primaire et le vaginisme secondaire. Alors dans le premier cas, le vaginisme est présent dès le début de la vie sexuelle de la femme. La femme n'a jamais connu de pénétration. Alors c'est la forme de vaginisme la plus fréquente. Dans le second cas, quand on parle de vaginisme secondaire, La femme a déjà connu la pénétration avec une vie sexuelle tout à fait normale, mais un jour, pour de multiples raisons, ou pour un problème de santé, en tout cas suite à un problème de santé, celle-ci devient douloureuse ou impossible.

  • Marie

    On va voir ces raisons dans un deuxième temps, mais je voudrais aussi savoir si cette fermeture est totale ou pas.

  • Hélène Dumont

    Effectivement, c'est une bonne question. En fait, le vaginisme peut être global ou situationnel. Quand il est global, cela signifie que la contracture est systématique. Rien ne peut entrer dans le vagin, que ce soit un pénis, un doigt, un tampon ou même un spéculum. Ce qui rend l'examen clinique en fait complètement impossible. Dans le second cas, la contracture ne se produit que dans certaines conditions. Cela veut dire que certaines pénétrations sont possibles et d'autres non. Je pense par exemple à une femme qui tolérait un examen clinique mais qui se fermait totalement pour une relation sexuelle avec pénétration.

  • Marie

    Cela doit entraîner une grande souffrance.

  • Hélène Dumont

    Oui, une souffrance personnelle et relationnelle. C'est un dysfonctionnement de la sexualité féminine qui reste au final encore un peu assez mal connu, si bien que quand une femme y est confrontée, du coup quand le couple y est confronté, tout le monde se trouve assez diminué.

  • Marie

    Je reconnais que pour ma part, c'est la première fois que j'en entends parler.

  • Hélène Dumont

    Oui. C'est vrai, vous n'êtes pas la première à me dire ça, mais quand les couples en parlent, ils me parlent d'amour. C'est une expression qui est très commune au vaginisme et elle traduit leur incompréhension. Ils me disent « normalement ça devrait marcher, faire l'amour c'est évident » . Ah oui ? Oui, et les femmes ont du mal à évoquer ce problème. Certaines se sentent coupables et elles se demandent si elles sont normales, notamment quand il y a un désir d'enfant. C'est pour cela que le vaginisme provoque... une souffrance personnelle et conjugale, voire une détresse, une remise en question, parfois profonde, de la femme et du couple.

  • Marie

    À ce point-là ?

  • Hélène Dumont

    Oui, il faut bien comprendre que le vaginisme enclenche un vrai cercle vicieux, aussi bien corporel que personnel et relationnel. La pénétration étant appréhendée comme quelque chose de douloureux ou de compliqué, le périnée du coup se contracte. La pénétration devient à nouveau douloureuse, voire impossible. La femme est tendue, l'homme n'a pas envie de lui faire mal. Et d'ailleurs, il n'est pas rare d'observer chez l'homme un dysfonctionnement sexuel, comme de l'éjaculation prématurée ou une angoisse de pénétration. Ce sont parfois aussi des hommes qui sont très timides ou très doux et qui n'osent pas essayer, réessayer en tout cas, une pénétration.

  • Marie

    Le tableau est noir. Est-ce que ça veut dire que ces couples sont condamnés à ne pas avoir de sexualité ?

  • Hélène Dumont

    Non, absolument pas, heureusement. De très nombreux couples trouvent d'autres façons de faire l'amour. Et cela n'empêche pas d'avoir du plaisir, des orgasmes, à travers les caresses, les baisers, le corps à corps érotique. Mais comme disent certains couples, au bout d'un moment, on appréhende le rapport sexuel, car on sait que la question, à nouveau, va se poser. La pénétration pourra-t-elle avoir lieu ? Et du coup, pour ne plus être confronté à cette question désagréable et parfois anxiogène, certains couples vont avoir tendance à espacer et à éviter ces moments de retrouvailles intimes.

  • Marie

    On comprend. Mais que faire alors ? Et est-ce que ça se soigne ?

  • Hélène Dumont

    La question du vaginisme, en tout cas quand elle se pose, la femme et le couple doivent se faire accompagner pour comprendre ce qu'il se passe et désamorcer au plus vite ce cercle vicieux qui rend tout le monde malheureux. Surtout que le vaginisme se soigne très bien en fait.

  • Marie

    Alors quelles sont ces causes ?

  • Hélène Dumont

    D'un point de vue organique, le vaginisme peut être la conséquence d'un hymène un peu épais, une malformation, une blessure ou un trauma au niveau de la vulve ou au niveau du périnée, comme par exemple une chute sur une barre de trapèze. Mais ce peut être aussi le résultat d'une mutilation ou encore d'une pathologie gynécologique ou d'infections à répétition. Donc qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que la première chose à faire quand le sexe d'une femme reste fermé ... ou quand il est douloureux, c'est d'aller consulter un professionnel de santé. Et ça, c'est vraiment très important. Le diagnostic est essentiel parce qu'il permettra de penser la guérison. Quand une femme me contacte pour une question de vaginisme, la première chose que je lui demande, c'est de prendre un rendez-vous en parallèle avec un gynécologue ou avec une sage-femme pour faire un bilan.

  • Marie

    Même quand on a simplement, entre guillemets, mal ?

  • Hélène Dumont

    Évidemment, certaines femmes parviennent à s'ouvrir toutes seules. mais souvent des tensions demeurent et la pénétration reste du coup un peu douloureuse. De toute façon, quoi qu'il arrive, la douleur n'est pas normale. Et quand une femme a mal, elle doit absolument consulter. C'est pas faire sa chochotte. La douleur est réelle et elle porte un message signifiant que quelque chose ne va pas. Et toute femme doit être prise en charge dans sa douleur.

  • Marie

    Bien d'accord avec vous. Et alors, si l'examen clinique ne donne rien ou s'il est pris en charge, est-ce qu'il y a des choses à côté qui expliquent ce vaginisme ?

  • Hélène Dumont

    Oui, en fait, la plupart du temps, la cause du vaginisme est plutôt psychologique, même s'il faut évidemment écarter les causes organiques dans un premier temps. En tout cas, au niveau psychologique, il est vraiment important de faire d'abord un premier point sur les connaissances anatomiques que la femme a. a de son sexe.

  • Marie

    Et pour ça, on vous renvoie à l'épisode 3 du podcast.

  • Hélène Dumont

    Exactement. Il est également important de vérifier ses connaissances à propos du sexe de l'homme.

  • Marie

    Pourquoi est-ce si important ?

  • Hélène Dumont

    De nombreuses femmes n'ont jamais osé regarder leur vulve dans un miroir, ni même entrepris de découvrir sa texture, son fonctionnement avec les doigts. Si bien que quand on leur demande de dessiner leur vulve, elles dessinent un point, un petit rond noir. Et il est également intéressant de travailler sur leur représentation. Comment voyez-vous le ... Votre sexe, ce sont des questions que je peux leur poser. Comment voyez-vous aussi le sexe de votre compagnon ? Et souvent, les femmes imaginent leur sexe comme un trou noir, étroit, petit, tandis que le sexe de l'homme peut être perçu parfois comme trop grand, trop gros, qui pourrait même venir les déchirer. Et je pense par exemple à une femme qui s'était criée un jour en entretien, mais c'est énorme, ça ne rentrera jamais. Donc il y a tout un travail de représentation, de familiarisation à faire pour que la femme puisse à nouveau nommer, penser son corps avec une ouverture, un chemin, un vagin, fait, pensé pour accueillir le sexe de l'homme. Je l'ai déjà dit plusieurs fois, mais notre corps est vraiment très bien fait.

  • Marie

    Alors pourquoi ces femmes ont-elles cette perception de leur corps et plus largement de la sexualité ? À quoi est-ce dû ?

  • Hélène Dumont

    C'est là que la relecture de vie sexuelle est intéressante.

  • Marie

    Et là, il faut réécouter le premier épisode du podcast.

  • Hélène Dumont

    Voilà, on revisite l'histoire de la femme, mais aussi celle de l'homme, en tout cas quand il est là en entretien. On interroge leur représentation de la sexualité, du féminin, du masculin, leurs croyances, leur façon de voir les choses. C'est également l'occasion de vérifier s'il y a eu un ou des traumatismes psychosexuels, comme un viol par exemple, un abus. Ce sont des événements qui peuvent effectivement provoquer des mouvements de fermeture. En fait, il y a autant d'histoires que de causes de vaginisme. D'accord. Alors, le vaginisme peut être la conséquence, par exemple, d'une éducation où l'intimité n'a pas été respectée. Et je pense à une femme qui me disait qu'elle devait raconter à sa mère, de façon détaillée, séjourner à l'école ou au collège. Sa mère fouillait dans ses affaires, elle était très intrusive. Son intimité, en fait, n'avait pas de valeur. Donc comment accepter d'être pénétrée quand on a vécu, enfants et adolescentes, des intrusions répétées sans pouvoir se protéger ? C'est très angoissant.

  • Marie

    Effectivement.

  • Hélène Dumont

    En tout cas, le vaginisme peut être également la conséquence d'une éducation restrictive, pas très ouverte, ou encore le résultat d'une éducation ... où le sexe et la sexualité ont été vécus et transmis au niveau familial comme des réalités sales, honteuses, ambiguës, dangereuses ou encore tabous. Le vaginisme peut être encore le prolongement d'une approche dogmatique du sexe reliée à la croyance qu'une sexualité consommée hors mariage conduit à la perte de la pureté, de l'honneur, de la valeur de la personne et par prolongement de sa famille. Voilà, et je pense par exemple à l'une de mes clientes qui a été très marquée adolescente par une scène familiale d'une grande violence où sa sœur, tombée enceinte avant le mariage, a été privée de parole à table jusqu'à ce que le mariage soit célébré en petit comité.

  • Marie

    Ah oui ?

  • Hélène Dumont

    Eh oui, ce sont des choses qui arrivent. Alors, il faut la remettre dans ce contexte, cette grossesse, dans l'histoire de ma patiente en tout cas, cette grossesse hors mariage était scandaleuse. Parce qu'elle venait révéler la sexualité de cette jeune femme, ce qui signifiait par extension qu'elle n'avait pas résisté au désir de prendre du plaisir avec son amoureux et qu'ils avaient fait passer ce plaisir avant les valeurs. Et la famille en fait en a fait une affaire personnelle. Et ma cliente a été très choquée. Et du coup le message qu'elle a intégré est le suivant. Pour ne pas vivre cette honte où la sexualité de ma sœur a été exposée au regard de tous Et pourquoi... continuer d'être aimée par ma famille, je préfère me verrouiller. Le sexe, c'est dangereux. Le désir des hommes, c'est dangereux. Les femmes qui ne gardent pas le trésor de leur virginité ou de leur pureté sont montrées du doigt, accusées ou punies. Et je pense également à l'une de mes clientes à qui sa mère avait dit que si elle avait des relations sexuelles avant le mariage, son mariage serait forcément un échec.

  • Marie

    Oui, carrément.

  • Hélène Dumont

    Voilà, donc on voit qu'une telle transmission moralisatrice et rigoriste de la sexualité, qui ne vise pas à rendre la jeune fille plus autonome, plus heureuse, plus libre dans son être femme, interroge. En fait, la seule préoccupation, en définitive, étant que la jeune fille ne tombe pas enceinte.

  • Marie

    En somme, le vaginisme est multifactoriel.

  • Hélène Dumont

    Exactement, il peut être le résultat d'enfermements inconscients, de loyauté familiale, de peurs liées à l'intrusion. d'une mauvaise représentation de la pulsion masculine, de l'amour aussi. Donc il peut être aussi relié à la peur de grandir, à la peur de la grossesse, ou à celle de devenir maman. Ce sont vraiment des choses qui sont déposées en entretien. Même si, pour d'autres femmes, et ça c'est important de le repérer, le désir d'enfant sera justement un moteur essentiel dans le processus de guérison. Chaque histoire est vraiment singulière. Et chaque histoire doit être accompagnée. dans cette singularité. Alors, la bonne nouvelle, c'est que le vaginisme se guérit très bien.

  • Marie

    Oui, vous nous l'avez dit déjà. Oui. C'est super.

  • Hélène Dumont

    Et ça, il faut vraiment le dire. C'est qu'il faut vraiment inviter les femmes à s'ouvrir à cette souffrance pour pouvoir justement être guérie et retrouver une vie de couple épanouie et puis être maman. Donc, les principales motivations, d'ailleurs, ce sont les principales motivations chez les couples. pour guérir du vaginisme. C'est la sexualité épanouie et le désir d'enfant.

  • Marie

    Effectivement.

  • Hélène Dumont

    Voilà, même si entre parenthèses, je trouve que c'est intéressant quand même de le dire, on peut très bien tomber enceinte en souffrant de vaginisme quand une petite pénétration est possible ou quand on peut insérer du sperme dans le vagin avec une pipette, une pipette de Doliprane par exemple.

  • Marie

    D'accord. Alors, que faire si l'on est atteinte de ce mal ?

  • Hélène Dumont

    Il existe de nombreux outils pour accompagner la guérison. Un travail autour de l'image corporelle est indispensable. La femme doit vraiment réaliser qu'elle a cette ouverture qui est possible en elle. Ensuite, on fait une relecture des représentations. J'ai déjà insisté sur ce travail-là. Et puis, on travaille également beaucoup sur l'estime de soi, la confiance en soi. capable de guérir et puis elle a le droit d'accéder à cette guérison. Ça, c'est un travail très important. La sophrologie ou la pratique de la pleine conscience sont de très bons outils pour aider la femme à se relaxer, à respirer, à désamorcer ce cercle vicieux, stressant, mis en place par la douleur, par la peur de l'échec ou encore par d'autres peurs. On peut également travailler sur la visualisation de son sexe. Un sexe qui s'ouvre un petit peu comme un focus d'appareil photo ou comme une fleur pour accompagner la pénétration. D'ailleurs, j'aime bien comparer leur sexe à une fleur, à une fleur qui s'ouvre.

  • Marie

    Mais alors, est-ce que ça suffit, ce travail de représentation et de meilleure estime de soi ?

  • Hélène Dumont

    Non, ça ne suffit pas. En tout cas, pas toujours. Certaines femmes se contenteront de ce travail et ça les mettra en chemin, elles s'ouvriront toutes seules. Mais souvent, il est quand même nécessaire que la femme soit suivie par une sage femme. ou par un kiné, à un moment donné, afin qu'elle prenne conscience de son périnée contractée et qu'elle apprenne à le détendre, à le faire travailler. Ça, c'est vraiment très important. Et souvent, ces professionnels préconisent l'utilisation de dilatateurs vaginaux. Alors, un dilatateur, c'est une sorte de bougie qui est faite exprès pour être insérée dans le vagin. Donc, c'est une sorte de bougie que l'on insère dans le vagin de façon progressive pour aider la femme à détendre, amasser, l'ensemble des muscles du vagin afin que celui-ci s'ouvre. Alors évidemment, c'est progressif. Donc il existe différentes tailles et différents diamètres, bien entendu. Et la femme n'est pas obligée de mettre en place tous ces outils en même temps. On a le temps de guérir, on a le temps de se respecter dans son rythme. Donc les choses se font tranquillement, étape par étape. Parfois, il suffira d'un mois ou deux et certaines femmes mettront plusieurs années. pour guérir. En tout cas, la femme doit s'approprier la démarche qui lui convient le mieux. Elle doit pouvoir éventuellement changer de méthode, si elle le souhaite. En tout cas, elle doit savoir que le vaginisme se guérit, qu'elle peut être accompagnée sur ce chemin de guérison sans honte, et qu'elle a le droit d'accéder à cet espace de la sexualité de façon joyeuse.

  • Marie

    Et c'est très réconfortant. Merci beaucoup Hélène.

  • Speaker #0

    Merci de nous avoir écoutés. Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas à le partager autour de vous, à vos sœurs, vos amis, pour qu'elles puissent en bénéficier. Vous pouvez aussi mettre une note de 5 étoiles et un commentaire sur Apple Podcasts ou iTunes si vous écoutez l'épisode grâce à cette plateforme afin que le podcast soit connu par le plus de femmes possible. Et si vous êtes branché réseau sociaux, rejoignez-nous sur le compte Instagram des podcasts de Familles Chrétiennes Merci. et sur le groupe dédié au podcast sur la page Facebook de Famille Chrétienne. N'hésitez pas à faire part de vos interrogations, de vos remarques et suggestions. Et à la semaine prochaine !

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  • Hélène Dumont

    Vous êtes une femme, vous souhaitez donner du sens à votre sexualité de couple, en faire un lieu de partage, de joie et de ressources. Bonjour, je m'appelle Hélène Dumont, je suis conseillère conjugale et familiale, formée en thérapie sexuelle positive, maman de six enfants. Dans ce podcast, je vous ouvre les portes de mon cabinet pour vous partager avec simplicité les problématiques le plus souvent accompagnées afin que chacune puisse y puiser quelques pistes de réflexion, sans pression.

  • Marie

    Bonjour Hélène ! Bonjour Marie ! Alors aujourd'hui, nous allons parler d'un sujet qui, contrairement à celui de l'épisode de la dernière fois sur l'orgasme, fait peu parler de lui et pourtant... Pour vous, c'est un vrai sujet. Vous m'avez dit recevoir assez fréquemment des plaintes de femmes ayant des douleurs si importantes au moment de faire l'amour que la pénétration est impossible.

  • Hélène Dumont

    Oui, tout à fait. Par exemple, j'ai reçu ce mail un jour qui me dit « Nous avons beau essayer, nous n'y parvenons pas. Depuis trois ans, mon vagin est fermé et mon époux ne peut le pénétrer. Quand il essaye, c'est vraiment douloureux. Nous faisons l'amour sans pénétration et avons du plaisir, mais au final nous sommes déçus. Nous nous aimons profondément, mais notre sexualité est compliquée. »

  • Marie

    Alors qu'est-ce que ce mail désigne et recevez-vous beaucoup de plaintes de ce style ?

  • Hélène Dumont

    Alors cette plainte désigne un trouble de la sexualité peu connu, mais qui concerne pourtant de nombreuses femmes, et donc impacte la sexualité de nombreux couples. Il s'agit du vaginisme. On estime la prévalence du vaginisme à 6% des femmes. environ en France, même si les chiffres sont un petit peu plus élevés selon certaines études.

  • Marie

    Oui, quand même, ce n'est pas anecdotique.

  • Hélène Dumont

    Oui, exactement.

  • Marie

    Et qu'est-ce que c'est alors le vaginisme exactement ?

  • Hélène Dumont

    Alors, le vaginisme, pour reprendre la définition donnée en 1950 par les médecins Kroger et Fried, c'est une contracture réflexe involontaire et invincible de la musculature périnéale interdisant toute tentative de pénétration. Donc c'est un peu... Technique, mais au moins c'est clair. Je vais retraduire cette définition. Les muscles du périnée qui entourent le vagin se resserrent de telle façon que toute pénétration devient impossible, ce qui impacte profondément la vie sexuelle et relationnelle de la femme et plus largement du couple.

  • Marie

    Oui, forcément. Mais je me demande, est-ce que c'est quelque chose qui est présent dès le début de la vie sexuelle de la femme ? Ou bien est-ce que cela arrive par accident, entre guillemets, après un traumatisme ou un blocage X ou Y ?

  • Hélène Dumont

    Alors en fait, on distingue deux formes de vaginisme. Il y a le vaginisme primaire et le vaginisme secondaire. Alors dans le premier cas, le vaginisme est présent dès le début de la vie sexuelle de la femme. La femme n'a jamais connu de pénétration. Alors c'est la forme de vaginisme la plus fréquente. Dans le second cas, quand on parle de vaginisme secondaire, La femme a déjà connu la pénétration avec une vie sexuelle tout à fait normale, mais un jour, pour de multiples raisons, ou pour un problème de santé, en tout cas suite à un problème de santé, celle-ci devient douloureuse ou impossible.

  • Marie

    On va voir ces raisons dans un deuxième temps, mais je voudrais aussi savoir si cette fermeture est totale ou pas.

  • Hélène Dumont

    Effectivement, c'est une bonne question. En fait, le vaginisme peut être global ou situationnel. Quand il est global, cela signifie que la contracture est systématique. Rien ne peut entrer dans le vagin, que ce soit un pénis, un doigt, un tampon ou même un spéculum. Ce qui rend l'examen clinique en fait complètement impossible. Dans le second cas, la contracture ne se produit que dans certaines conditions. Cela veut dire que certaines pénétrations sont possibles et d'autres non. Je pense par exemple à une femme qui tolérait un examen clinique mais qui se fermait totalement pour une relation sexuelle avec pénétration.

  • Marie

    Cela doit entraîner une grande souffrance.

  • Hélène Dumont

    Oui, une souffrance personnelle et relationnelle. C'est un dysfonctionnement de la sexualité féminine qui reste au final encore un peu assez mal connu, si bien que quand une femme y est confrontée, du coup quand le couple y est confronté, tout le monde se trouve assez diminué.

  • Marie

    Je reconnais que pour ma part, c'est la première fois que j'en entends parler.

  • Hélène Dumont

    Oui. C'est vrai, vous n'êtes pas la première à me dire ça, mais quand les couples en parlent, ils me parlent d'amour. C'est une expression qui est très commune au vaginisme et elle traduit leur incompréhension. Ils me disent « normalement ça devrait marcher, faire l'amour c'est évident » . Ah oui ? Oui, et les femmes ont du mal à évoquer ce problème. Certaines se sentent coupables et elles se demandent si elles sont normales, notamment quand il y a un désir d'enfant. C'est pour cela que le vaginisme provoque... une souffrance personnelle et conjugale, voire une détresse, une remise en question, parfois profonde, de la femme et du couple.

  • Marie

    À ce point-là ?

  • Hélène Dumont

    Oui, il faut bien comprendre que le vaginisme enclenche un vrai cercle vicieux, aussi bien corporel que personnel et relationnel. La pénétration étant appréhendée comme quelque chose de douloureux ou de compliqué, le périnée du coup se contracte. La pénétration devient à nouveau douloureuse, voire impossible. La femme est tendue, l'homme n'a pas envie de lui faire mal. Et d'ailleurs, il n'est pas rare d'observer chez l'homme un dysfonctionnement sexuel, comme de l'éjaculation prématurée ou une angoisse de pénétration. Ce sont parfois aussi des hommes qui sont très timides ou très doux et qui n'osent pas essayer, réessayer en tout cas, une pénétration.

  • Marie

    Le tableau est noir. Est-ce que ça veut dire que ces couples sont condamnés à ne pas avoir de sexualité ?

  • Hélène Dumont

    Non, absolument pas, heureusement. De très nombreux couples trouvent d'autres façons de faire l'amour. Et cela n'empêche pas d'avoir du plaisir, des orgasmes, à travers les caresses, les baisers, le corps à corps érotique. Mais comme disent certains couples, au bout d'un moment, on appréhende le rapport sexuel, car on sait que la question, à nouveau, va se poser. La pénétration pourra-t-elle avoir lieu ? Et du coup, pour ne plus être confronté à cette question désagréable et parfois anxiogène, certains couples vont avoir tendance à espacer et à éviter ces moments de retrouvailles intimes.

  • Marie

    On comprend. Mais que faire alors ? Et est-ce que ça se soigne ?

  • Hélène Dumont

    La question du vaginisme, en tout cas quand elle se pose, la femme et le couple doivent se faire accompagner pour comprendre ce qu'il se passe et désamorcer au plus vite ce cercle vicieux qui rend tout le monde malheureux. Surtout que le vaginisme se soigne très bien en fait.

  • Marie

    Alors quelles sont ces causes ?

  • Hélène Dumont

    D'un point de vue organique, le vaginisme peut être la conséquence d'un hymène un peu épais, une malformation, une blessure ou un trauma au niveau de la vulve ou au niveau du périnée, comme par exemple une chute sur une barre de trapèze. Mais ce peut être aussi le résultat d'une mutilation ou encore d'une pathologie gynécologique ou d'infections à répétition. Donc qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que la première chose à faire quand le sexe d'une femme reste fermé ... ou quand il est douloureux, c'est d'aller consulter un professionnel de santé. Et ça, c'est vraiment très important. Le diagnostic est essentiel parce qu'il permettra de penser la guérison. Quand une femme me contacte pour une question de vaginisme, la première chose que je lui demande, c'est de prendre un rendez-vous en parallèle avec un gynécologue ou avec une sage-femme pour faire un bilan.

  • Marie

    Même quand on a simplement, entre guillemets, mal ?

  • Hélène Dumont

    Évidemment, certaines femmes parviennent à s'ouvrir toutes seules. mais souvent des tensions demeurent et la pénétration reste du coup un peu douloureuse. De toute façon, quoi qu'il arrive, la douleur n'est pas normale. Et quand une femme a mal, elle doit absolument consulter. C'est pas faire sa chochotte. La douleur est réelle et elle porte un message signifiant que quelque chose ne va pas. Et toute femme doit être prise en charge dans sa douleur.

  • Marie

    Bien d'accord avec vous. Et alors, si l'examen clinique ne donne rien ou s'il est pris en charge, est-ce qu'il y a des choses à côté qui expliquent ce vaginisme ?

  • Hélène Dumont

    Oui, en fait, la plupart du temps, la cause du vaginisme est plutôt psychologique, même s'il faut évidemment écarter les causes organiques dans un premier temps. En tout cas, au niveau psychologique, il est vraiment important de faire d'abord un premier point sur les connaissances anatomiques que la femme a. a de son sexe.

  • Marie

    Et pour ça, on vous renvoie à l'épisode 3 du podcast.

  • Hélène Dumont

    Exactement. Il est également important de vérifier ses connaissances à propos du sexe de l'homme.

  • Marie

    Pourquoi est-ce si important ?

  • Hélène Dumont

    De nombreuses femmes n'ont jamais osé regarder leur vulve dans un miroir, ni même entrepris de découvrir sa texture, son fonctionnement avec les doigts. Si bien que quand on leur demande de dessiner leur vulve, elles dessinent un point, un petit rond noir. Et il est également intéressant de travailler sur leur représentation. Comment voyez-vous le ... Votre sexe, ce sont des questions que je peux leur poser. Comment voyez-vous aussi le sexe de votre compagnon ? Et souvent, les femmes imaginent leur sexe comme un trou noir, étroit, petit, tandis que le sexe de l'homme peut être perçu parfois comme trop grand, trop gros, qui pourrait même venir les déchirer. Et je pense par exemple à une femme qui s'était criée un jour en entretien, mais c'est énorme, ça ne rentrera jamais. Donc il y a tout un travail de représentation, de familiarisation à faire pour que la femme puisse à nouveau nommer, penser son corps avec une ouverture, un chemin, un vagin, fait, pensé pour accueillir le sexe de l'homme. Je l'ai déjà dit plusieurs fois, mais notre corps est vraiment très bien fait.

  • Marie

    Alors pourquoi ces femmes ont-elles cette perception de leur corps et plus largement de la sexualité ? À quoi est-ce dû ?

  • Hélène Dumont

    C'est là que la relecture de vie sexuelle est intéressante.

  • Marie

    Et là, il faut réécouter le premier épisode du podcast.

  • Hélène Dumont

    Voilà, on revisite l'histoire de la femme, mais aussi celle de l'homme, en tout cas quand il est là en entretien. On interroge leur représentation de la sexualité, du féminin, du masculin, leurs croyances, leur façon de voir les choses. C'est également l'occasion de vérifier s'il y a eu un ou des traumatismes psychosexuels, comme un viol par exemple, un abus. Ce sont des événements qui peuvent effectivement provoquer des mouvements de fermeture. En fait, il y a autant d'histoires que de causes de vaginisme. D'accord. Alors, le vaginisme peut être la conséquence, par exemple, d'une éducation où l'intimité n'a pas été respectée. Et je pense à une femme qui me disait qu'elle devait raconter à sa mère, de façon détaillée, séjourner à l'école ou au collège. Sa mère fouillait dans ses affaires, elle était très intrusive. Son intimité, en fait, n'avait pas de valeur. Donc comment accepter d'être pénétrée quand on a vécu, enfants et adolescentes, des intrusions répétées sans pouvoir se protéger ? C'est très angoissant.

  • Marie

    Effectivement.

  • Hélène Dumont

    En tout cas, le vaginisme peut être également la conséquence d'une éducation restrictive, pas très ouverte, ou encore le résultat d'une éducation ... où le sexe et la sexualité ont été vécus et transmis au niveau familial comme des réalités sales, honteuses, ambiguës, dangereuses ou encore tabous. Le vaginisme peut être encore le prolongement d'une approche dogmatique du sexe reliée à la croyance qu'une sexualité consommée hors mariage conduit à la perte de la pureté, de l'honneur, de la valeur de la personne et par prolongement de sa famille. Voilà, et je pense par exemple à l'une de mes clientes qui a été très marquée adolescente par une scène familiale d'une grande violence où sa sœur, tombée enceinte avant le mariage, a été privée de parole à table jusqu'à ce que le mariage soit célébré en petit comité.

  • Marie

    Ah oui ?

  • Hélène Dumont

    Eh oui, ce sont des choses qui arrivent. Alors, il faut la remettre dans ce contexte, cette grossesse, dans l'histoire de ma patiente en tout cas, cette grossesse hors mariage était scandaleuse. Parce qu'elle venait révéler la sexualité de cette jeune femme, ce qui signifiait par extension qu'elle n'avait pas résisté au désir de prendre du plaisir avec son amoureux et qu'ils avaient fait passer ce plaisir avant les valeurs. Et la famille en fait en a fait une affaire personnelle. Et ma cliente a été très choquée. Et du coup le message qu'elle a intégré est le suivant. Pour ne pas vivre cette honte où la sexualité de ma sœur a été exposée au regard de tous Et pourquoi... continuer d'être aimée par ma famille, je préfère me verrouiller. Le sexe, c'est dangereux. Le désir des hommes, c'est dangereux. Les femmes qui ne gardent pas le trésor de leur virginité ou de leur pureté sont montrées du doigt, accusées ou punies. Et je pense également à l'une de mes clientes à qui sa mère avait dit que si elle avait des relations sexuelles avant le mariage, son mariage serait forcément un échec.

  • Marie

    Oui, carrément.

  • Hélène Dumont

    Voilà, donc on voit qu'une telle transmission moralisatrice et rigoriste de la sexualité, qui ne vise pas à rendre la jeune fille plus autonome, plus heureuse, plus libre dans son être femme, interroge. En fait, la seule préoccupation, en définitive, étant que la jeune fille ne tombe pas enceinte.

  • Marie

    En somme, le vaginisme est multifactoriel.

  • Hélène Dumont

    Exactement, il peut être le résultat d'enfermements inconscients, de loyauté familiale, de peurs liées à l'intrusion. d'une mauvaise représentation de la pulsion masculine, de l'amour aussi. Donc il peut être aussi relié à la peur de grandir, à la peur de la grossesse, ou à celle de devenir maman. Ce sont vraiment des choses qui sont déposées en entretien. Même si, pour d'autres femmes, et ça c'est important de le repérer, le désir d'enfant sera justement un moteur essentiel dans le processus de guérison. Chaque histoire est vraiment singulière. Et chaque histoire doit être accompagnée. dans cette singularité. Alors, la bonne nouvelle, c'est que le vaginisme se guérit très bien.

  • Marie

    Oui, vous nous l'avez dit déjà. Oui. C'est super.

  • Hélène Dumont

    Et ça, il faut vraiment le dire. C'est qu'il faut vraiment inviter les femmes à s'ouvrir à cette souffrance pour pouvoir justement être guérie et retrouver une vie de couple épanouie et puis être maman. Donc, les principales motivations, d'ailleurs, ce sont les principales motivations chez les couples. pour guérir du vaginisme. C'est la sexualité épanouie et le désir d'enfant.

  • Marie

    Effectivement.

  • Hélène Dumont

    Voilà, même si entre parenthèses, je trouve que c'est intéressant quand même de le dire, on peut très bien tomber enceinte en souffrant de vaginisme quand une petite pénétration est possible ou quand on peut insérer du sperme dans le vagin avec une pipette, une pipette de Doliprane par exemple.

  • Marie

    D'accord. Alors, que faire si l'on est atteinte de ce mal ?

  • Hélène Dumont

    Il existe de nombreux outils pour accompagner la guérison. Un travail autour de l'image corporelle est indispensable. La femme doit vraiment réaliser qu'elle a cette ouverture qui est possible en elle. Ensuite, on fait une relecture des représentations. J'ai déjà insisté sur ce travail-là. Et puis, on travaille également beaucoup sur l'estime de soi, la confiance en soi. capable de guérir et puis elle a le droit d'accéder à cette guérison. Ça, c'est un travail très important. La sophrologie ou la pratique de la pleine conscience sont de très bons outils pour aider la femme à se relaxer, à respirer, à désamorcer ce cercle vicieux, stressant, mis en place par la douleur, par la peur de l'échec ou encore par d'autres peurs. On peut également travailler sur la visualisation de son sexe. Un sexe qui s'ouvre un petit peu comme un focus d'appareil photo ou comme une fleur pour accompagner la pénétration. D'ailleurs, j'aime bien comparer leur sexe à une fleur, à une fleur qui s'ouvre.

  • Marie

    Mais alors, est-ce que ça suffit, ce travail de représentation et de meilleure estime de soi ?

  • Hélène Dumont

    Non, ça ne suffit pas. En tout cas, pas toujours. Certaines femmes se contenteront de ce travail et ça les mettra en chemin, elles s'ouvriront toutes seules. Mais souvent, il est quand même nécessaire que la femme soit suivie par une sage femme. ou par un kiné, à un moment donné, afin qu'elle prenne conscience de son périnée contractée et qu'elle apprenne à le détendre, à le faire travailler. Ça, c'est vraiment très important. Et souvent, ces professionnels préconisent l'utilisation de dilatateurs vaginaux. Alors, un dilatateur, c'est une sorte de bougie qui est faite exprès pour être insérée dans le vagin. Donc, c'est une sorte de bougie que l'on insère dans le vagin de façon progressive pour aider la femme à détendre, amasser, l'ensemble des muscles du vagin afin que celui-ci s'ouvre. Alors évidemment, c'est progressif. Donc il existe différentes tailles et différents diamètres, bien entendu. Et la femme n'est pas obligée de mettre en place tous ces outils en même temps. On a le temps de guérir, on a le temps de se respecter dans son rythme. Donc les choses se font tranquillement, étape par étape. Parfois, il suffira d'un mois ou deux et certaines femmes mettront plusieurs années. pour guérir. En tout cas, la femme doit s'approprier la démarche qui lui convient le mieux. Elle doit pouvoir éventuellement changer de méthode, si elle le souhaite. En tout cas, elle doit savoir que le vaginisme se guérit, qu'elle peut être accompagnée sur ce chemin de guérison sans honte, et qu'elle a le droit d'accéder à cet espace de la sexualité de façon joyeuse.

  • Marie

    Et c'est très réconfortant. Merci beaucoup Hélène.

  • Speaker #0

    Merci de nous avoir écoutés. Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas à le partager autour de vous, à vos sœurs, vos amis, pour qu'elles puissent en bénéficier. Vous pouvez aussi mettre une note de 5 étoiles et un commentaire sur Apple Podcasts ou iTunes si vous écoutez l'épisode grâce à cette plateforme afin que le podcast soit connu par le plus de femmes possible. Et si vous êtes branché réseau sociaux, rejoignez-nous sur le compte Instagram des podcasts de Familles Chrétiennes Merci. et sur le groupe dédié au podcast sur la page Facebook de Famille Chrétienne. N'hésitez pas à faire part de vos interrogations, de vos remarques et suggestions. Et à la semaine prochaine !

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Description

Transcription

  • Hélène Dumont

    Vous êtes une femme, vous souhaitez donner du sens à votre sexualité de couple, en faire un lieu de partage, de joie et de ressources. Bonjour, je m'appelle Hélène Dumont, je suis conseillère conjugale et familiale, formée en thérapie sexuelle positive, maman de six enfants. Dans ce podcast, je vous ouvre les portes de mon cabinet pour vous partager avec simplicité les problématiques le plus souvent accompagnées afin que chacune puisse y puiser quelques pistes de réflexion, sans pression.

  • Marie

    Bonjour Hélène ! Bonjour Marie ! Alors aujourd'hui, nous allons parler d'un sujet qui, contrairement à celui de l'épisode de la dernière fois sur l'orgasme, fait peu parler de lui et pourtant... Pour vous, c'est un vrai sujet. Vous m'avez dit recevoir assez fréquemment des plaintes de femmes ayant des douleurs si importantes au moment de faire l'amour que la pénétration est impossible.

  • Hélène Dumont

    Oui, tout à fait. Par exemple, j'ai reçu ce mail un jour qui me dit « Nous avons beau essayer, nous n'y parvenons pas. Depuis trois ans, mon vagin est fermé et mon époux ne peut le pénétrer. Quand il essaye, c'est vraiment douloureux. Nous faisons l'amour sans pénétration et avons du plaisir, mais au final nous sommes déçus. Nous nous aimons profondément, mais notre sexualité est compliquée. »

  • Marie

    Alors qu'est-ce que ce mail désigne et recevez-vous beaucoup de plaintes de ce style ?

  • Hélène Dumont

    Alors cette plainte désigne un trouble de la sexualité peu connu, mais qui concerne pourtant de nombreuses femmes, et donc impacte la sexualité de nombreux couples. Il s'agit du vaginisme. On estime la prévalence du vaginisme à 6% des femmes. environ en France, même si les chiffres sont un petit peu plus élevés selon certaines études.

  • Marie

    Oui, quand même, ce n'est pas anecdotique.

  • Hélène Dumont

    Oui, exactement.

  • Marie

    Et qu'est-ce que c'est alors le vaginisme exactement ?

  • Hélène Dumont

    Alors, le vaginisme, pour reprendre la définition donnée en 1950 par les médecins Kroger et Fried, c'est une contracture réflexe involontaire et invincible de la musculature périnéale interdisant toute tentative de pénétration. Donc c'est un peu... Technique, mais au moins c'est clair. Je vais retraduire cette définition. Les muscles du périnée qui entourent le vagin se resserrent de telle façon que toute pénétration devient impossible, ce qui impacte profondément la vie sexuelle et relationnelle de la femme et plus largement du couple.

  • Marie

    Oui, forcément. Mais je me demande, est-ce que c'est quelque chose qui est présent dès le début de la vie sexuelle de la femme ? Ou bien est-ce que cela arrive par accident, entre guillemets, après un traumatisme ou un blocage X ou Y ?

  • Hélène Dumont

    Alors en fait, on distingue deux formes de vaginisme. Il y a le vaginisme primaire et le vaginisme secondaire. Alors dans le premier cas, le vaginisme est présent dès le début de la vie sexuelle de la femme. La femme n'a jamais connu de pénétration. Alors c'est la forme de vaginisme la plus fréquente. Dans le second cas, quand on parle de vaginisme secondaire, La femme a déjà connu la pénétration avec une vie sexuelle tout à fait normale, mais un jour, pour de multiples raisons, ou pour un problème de santé, en tout cas suite à un problème de santé, celle-ci devient douloureuse ou impossible.

  • Marie

    On va voir ces raisons dans un deuxième temps, mais je voudrais aussi savoir si cette fermeture est totale ou pas.

  • Hélène Dumont

    Effectivement, c'est une bonne question. En fait, le vaginisme peut être global ou situationnel. Quand il est global, cela signifie que la contracture est systématique. Rien ne peut entrer dans le vagin, que ce soit un pénis, un doigt, un tampon ou même un spéculum. Ce qui rend l'examen clinique en fait complètement impossible. Dans le second cas, la contracture ne se produit que dans certaines conditions. Cela veut dire que certaines pénétrations sont possibles et d'autres non. Je pense par exemple à une femme qui tolérait un examen clinique mais qui se fermait totalement pour une relation sexuelle avec pénétration.

  • Marie

    Cela doit entraîner une grande souffrance.

  • Hélène Dumont

    Oui, une souffrance personnelle et relationnelle. C'est un dysfonctionnement de la sexualité féminine qui reste au final encore un peu assez mal connu, si bien que quand une femme y est confrontée, du coup quand le couple y est confronté, tout le monde se trouve assez diminué.

  • Marie

    Je reconnais que pour ma part, c'est la première fois que j'en entends parler.

  • Hélène Dumont

    Oui. C'est vrai, vous n'êtes pas la première à me dire ça, mais quand les couples en parlent, ils me parlent d'amour. C'est une expression qui est très commune au vaginisme et elle traduit leur incompréhension. Ils me disent « normalement ça devrait marcher, faire l'amour c'est évident » . Ah oui ? Oui, et les femmes ont du mal à évoquer ce problème. Certaines se sentent coupables et elles se demandent si elles sont normales, notamment quand il y a un désir d'enfant. C'est pour cela que le vaginisme provoque... une souffrance personnelle et conjugale, voire une détresse, une remise en question, parfois profonde, de la femme et du couple.

  • Marie

    À ce point-là ?

  • Hélène Dumont

    Oui, il faut bien comprendre que le vaginisme enclenche un vrai cercle vicieux, aussi bien corporel que personnel et relationnel. La pénétration étant appréhendée comme quelque chose de douloureux ou de compliqué, le périnée du coup se contracte. La pénétration devient à nouveau douloureuse, voire impossible. La femme est tendue, l'homme n'a pas envie de lui faire mal. Et d'ailleurs, il n'est pas rare d'observer chez l'homme un dysfonctionnement sexuel, comme de l'éjaculation prématurée ou une angoisse de pénétration. Ce sont parfois aussi des hommes qui sont très timides ou très doux et qui n'osent pas essayer, réessayer en tout cas, une pénétration.

  • Marie

    Le tableau est noir. Est-ce que ça veut dire que ces couples sont condamnés à ne pas avoir de sexualité ?

  • Hélène Dumont

    Non, absolument pas, heureusement. De très nombreux couples trouvent d'autres façons de faire l'amour. Et cela n'empêche pas d'avoir du plaisir, des orgasmes, à travers les caresses, les baisers, le corps à corps érotique. Mais comme disent certains couples, au bout d'un moment, on appréhende le rapport sexuel, car on sait que la question, à nouveau, va se poser. La pénétration pourra-t-elle avoir lieu ? Et du coup, pour ne plus être confronté à cette question désagréable et parfois anxiogène, certains couples vont avoir tendance à espacer et à éviter ces moments de retrouvailles intimes.

  • Marie

    On comprend. Mais que faire alors ? Et est-ce que ça se soigne ?

  • Hélène Dumont

    La question du vaginisme, en tout cas quand elle se pose, la femme et le couple doivent se faire accompagner pour comprendre ce qu'il se passe et désamorcer au plus vite ce cercle vicieux qui rend tout le monde malheureux. Surtout que le vaginisme se soigne très bien en fait.

  • Marie

    Alors quelles sont ces causes ?

  • Hélène Dumont

    D'un point de vue organique, le vaginisme peut être la conséquence d'un hymène un peu épais, une malformation, une blessure ou un trauma au niveau de la vulve ou au niveau du périnée, comme par exemple une chute sur une barre de trapèze. Mais ce peut être aussi le résultat d'une mutilation ou encore d'une pathologie gynécologique ou d'infections à répétition. Donc qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que la première chose à faire quand le sexe d'une femme reste fermé ... ou quand il est douloureux, c'est d'aller consulter un professionnel de santé. Et ça, c'est vraiment très important. Le diagnostic est essentiel parce qu'il permettra de penser la guérison. Quand une femme me contacte pour une question de vaginisme, la première chose que je lui demande, c'est de prendre un rendez-vous en parallèle avec un gynécologue ou avec une sage-femme pour faire un bilan.

  • Marie

    Même quand on a simplement, entre guillemets, mal ?

  • Hélène Dumont

    Évidemment, certaines femmes parviennent à s'ouvrir toutes seules. mais souvent des tensions demeurent et la pénétration reste du coup un peu douloureuse. De toute façon, quoi qu'il arrive, la douleur n'est pas normale. Et quand une femme a mal, elle doit absolument consulter. C'est pas faire sa chochotte. La douleur est réelle et elle porte un message signifiant que quelque chose ne va pas. Et toute femme doit être prise en charge dans sa douleur.

  • Marie

    Bien d'accord avec vous. Et alors, si l'examen clinique ne donne rien ou s'il est pris en charge, est-ce qu'il y a des choses à côté qui expliquent ce vaginisme ?

  • Hélène Dumont

    Oui, en fait, la plupart du temps, la cause du vaginisme est plutôt psychologique, même s'il faut évidemment écarter les causes organiques dans un premier temps. En tout cas, au niveau psychologique, il est vraiment important de faire d'abord un premier point sur les connaissances anatomiques que la femme a. a de son sexe.

  • Marie

    Et pour ça, on vous renvoie à l'épisode 3 du podcast.

  • Hélène Dumont

    Exactement. Il est également important de vérifier ses connaissances à propos du sexe de l'homme.

  • Marie

    Pourquoi est-ce si important ?

  • Hélène Dumont

    De nombreuses femmes n'ont jamais osé regarder leur vulve dans un miroir, ni même entrepris de découvrir sa texture, son fonctionnement avec les doigts. Si bien que quand on leur demande de dessiner leur vulve, elles dessinent un point, un petit rond noir. Et il est également intéressant de travailler sur leur représentation. Comment voyez-vous le ... Votre sexe, ce sont des questions que je peux leur poser. Comment voyez-vous aussi le sexe de votre compagnon ? Et souvent, les femmes imaginent leur sexe comme un trou noir, étroit, petit, tandis que le sexe de l'homme peut être perçu parfois comme trop grand, trop gros, qui pourrait même venir les déchirer. Et je pense par exemple à une femme qui s'était criée un jour en entretien, mais c'est énorme, ça ne rentrera jamais. Donc il y a tout un travail de représentation, de familiarisation à faire pour que la femme puisse à nouveau nommer, penser son corps avec une ouverture, un chemin, un vagin, fait, pensé pour accueillir le sexe de l'homme. Je l'ai déjà dit plusieurs fois, mais notre corps est vraiment très bien fait.

  • Marie

    Alors pourquoi ces femmes ont-elles cette perception de leur corps et plus largement de la sexualité ? À quoi est-ce dû ?

  • Hélène Dumont

    C'est là que la relecture de vie sexuelle est intéressante.

  • Marie

    Et là, il faut réécouter le premier épisode du podcast.

  • Hélène Dumont

    Voilà, on revisite l'histoire de la femme, mais aussi celle de l'homme, en tout cas quand il est là en entretien. On interroge leur représentation de la sexualité, du féminin, du masculin, leurs croyances, leur façon de voir les choses. C'est également l'occasion de vérifier s'il y a eu un ou des traumatismes psychosexuels, comme un viol par exemple, un abus. Ce sont des événements qui peuvent effectivement provoquer des mouvements de fermeture. En fait, il y a autant d'histoires que de causes de vaginisme. D'accord. Alors, le vaginisme peut être la conséquence, par exemple, d'une éducation où l'intimité n'a pas été respectée. Et je pense à une femme qui me disait qu'elle devait raconter à sa mère, de façon détaillée, séjourner à l'école ou au collège. Sa mère fouillait dans ses affaires, elle était très intrusive. Son intimité, en fait, n'avait pas de valeur. Donc comment accepter d'être pénétrée quand on a vécu, enfants et adolescentes, des intrusions répétées sans pouvoir se protéger ? C'est très angoissant.

  • Marie

    Effectivement.

  • Hélène Dumont

    En tout cas, le vaginisme peut être également la conséquence d'une éducation restrictive, pas très ouverte, ou encore le résultat d'une éducation ... où le sexe et la sexualité ont été vécus et transmis au niveau familial comme des réalités sales, honteuses, ambiguës, dangereuses ou encore tabous. Le vaginisme peut être encore le prolongement d'une approche dogmatique du sexe reliée à la croyance qu'une sexualité consommée hors mariage conduit à la perte de la pureté, de l'honneur, de la valeur de la personne et par prolongement de sa famille. Voilà, et je pense par exemple à l'une de mes clientes qui a été très marquée adolescente par une scène familiale d'une grande violence où sa sœur, tombée enceinte avant le mariage, a été privée de parole à table jusqu'à ce que le mariage soit célébré en petit comité.

  • Marie

    Ah oui ?

  • Hélène Dumont

    Eh oui, ce sont des choses qui arrivent. Alors, il faut la remettre dans ce contexte, cette grossesse, dans l'histoire de ma patiente en tout cas, cette grossesse hors mariage était scandaleuse. Parce qu'elle venait révéler la sexualité de cette jeune femme, ce qui signifiait par extension qu'elle n'avait pas résisté au désir de prendre du plaisir avec son amoureux et qu'ils avaient fait passer ce plaisir avant les valeurs. Et la famille en fait en a fait une affaire personnelle. Et ma cliente a été très choquée. Et du coup le message qu'elle a intégré est le suivant. Pour ne pas vivre cette honte où la sexualité de ma sœur a été exposée au regard de tous Et pourquoi... continuer d'être aimée par ma famille, je préfère me verrouiller. Le sexe, c'est dangereux. Le désir des hommes, c'est dangereux. Les femmes qui ne gardent pas le trésor de leur virginité ou de leur pureté sont montrées du doigt, accusées ou punies. Et je pense également à l'une de mes clientes à qui sa mère avait dit que si elle avait des relations sexuelles avant le mariage, son mariage serait forcément un échec.

  • Marie

    Oui, carrément.

  • Hélène Dumont

    Voilà, donc on voit qu'une telle transmission moralisatrice et rigoriste de la sexualité, qui ne vise pas à rendre la jeune fille plus autonome, plus heureuse, plus libre dans son être femme, interroge. En fait, la seule préoccupation, en définitive, étant que la jeune fille ne tombe pas enceinte.

  • Marie

    En somme, le vaginisme est multifactoriel.

  • Hélène Dumont

    Exactement, il peut être le résultat d'enfermements inconscients, de loyauté familiale, de peurs liées à l'intrusion. d'une mauvaise représentation de la pulsion masculine, de l'amour aussi. Donc il peut être aussi relié à la peur de grandir, à la peur de la grossesse, ou à celle de devenir maman. Ce sont vraiment des choses qui sont déposées en entretien. Même si, pour d'autres femmes, et ça c'est important de le repérer, le désir d'enfant sera justement un moteur essentiel dans le processus de guérison. Chaque histoire est vraiment singulière. Et chaque histoire doit être accompagnée. dans cette singularité. Alors, la bonne nouvelle, c'est que le vaginisme se guérit très bien.

  • Marie

    Oui, vous nous l'avez dit déjà. Oui. C'est super.

  • Hélène Dumont

    Et ça, il faut vraiment le dire. C'est qu'il faut vraiment inviter les femmes à s'ouvrir à cette souffrance pour pouvoir justement être guérie et retrouver une vie de couple épanouie et puis être maman. Donc, les principales motivations, d'ailleurs, ce sont les principales motivations chez les couples. pour guérir du vaginisme. C'est la sexualité épanouie et le désir d'enfant.

  • Marie

    Effectivement.

  • Hélène Dumont

    Voilà, même si entre parenthèses, je trouve que c'est intéressant quand même de le dire, on peut très bien tomber enceinte en souffrant de vaginisme quand une petite pénétration est possible ou quand on peut insérer du sperme dans le vagin avec une pipette, une pipette de Doliprane par exemple.

  • Marie

    D'accord. Alors, que faire si l'on est atteinte de ce mal ?

  • Hélène Dumont

    Il existe de nombreux outils pour accompagner la guérison. Un travail autour de l'image corporelle est indispensable. La femme doit vraiment réaliser qu'elle a cette ouverture qui est possible en elle. Ensuite, on fait une relecture des représentations. J'ai déjà insisté sur ce travail-là. Et puis, on travaille également beaucoup sur l'estime de soi, la confiance en soi. capable de guérir et puis elle a le droit d'accéder à cette guérison. Ça, c'est un travail très important. La sophrologie ou la pratique de la pleine conscience sont de très bons outils pour aider la femme à se relaxer, à respirer, à désamorcer ce cercle vicieux, stressant, mis en place par la douleur, par la peur de l'échec ou encore par d'autres peurs. On peut également travailler sur la visualisation de son sexe. Un sexe qui s'ouvre un petit peu comme un focus d'appareil photo ou comme une fleur pour accompagner la pénétration. D'ailleurs, j'aime bien comparer leur sexe à une fleur, à une fleur qui s'ouvre.

  • Marie

    Mais alors, est-ce que ça suffit, ce travail de représentation et de meilleure estime de soi ?

  • Hélène Dumont

    Non, ça ne suffit pas. En tout cas, pas toujours. Certaines femmes se contenteront de ce travail et ça les mettra en chemin, elles s'ouvriront toutes seules. Mais souvent, il est quand même nécessaire que la femme soit suivie par une sage femme. ou par un kiné, à un moment donné, afin qu'elle prenne conscience de son périnée contractée et qu'elle apprenne à le détendre, à le faire travailler. Ça, c'est vraiment très important. Et souvent, ces professionnels préconisent l'utilisation de dilatateurs vaginaux. Alors, un dilatateur, c'est une sorte de bougie qui est faite exprès pour être insérée dans le vagin. Donc, c'est une sorte de bougie que l'on insère dans le vagin de façon progressive pour aider la femme à détendre, amasser, l'ensemble des muscles du vagin afin que celui-ci s'ouvre. Alors évidemment, c'est progressif. Donc il existe différentes tailles et différents diamètres, bien entendu. Et la femme n'est pas obligée de mettre en place tous ces outils en même temps. On a le temps de guérir, on a le temps de se respecter dans son rythme. Donc les choses se font tranquillement, étape par étape. Parfois, il suffira d'un mois ou deux et certaines femmes mettront plusieurs années. pour guérir. En tout cas, la femme doit s'approprier la démarche qui lui convient le mieux. Elle doit pouvoir éventuellement changer de méthode, si elle le souhaite. En tout cas, elle doit savoir que le vaginisme se guérit, qu'elle peut être accompagnée sur ce chemin de guérison sans honte, et qu'elle a le droit d'accéder à cet espace de la sexualité de façon joyeuse.

  • Marie

    Et c'est très réconfortant. Merci beaucoup Hélène.

  • Speaker #0

    Merci de nous avoir écoutés. Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas à le partager autour de vous, à vos sœurs, vos amis, pour qu'elles puissent en bénéficier. Vous pouvez aussi mettre une note de 5 étoiles et un commentaire sur Apple Podcasts ou iTunes si vous écoutez l'épisode grâce à cette plateforme afin que le podcast soit connu par le plus de femmes possible. Et si vous êtes branché réseau sociaux, rejoignez-nous sur le compte Instagram des podcasts de Familles Chrétiennes Merci. et sur le groupe dédié au podcast sur la page Facebook de Famille Chrétienne. N'hésitez pas à faire part de vos interrogations, de vos remarques et suggestions. Et à la semaine prochaine !

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  • Hélène Dumont

    Vous êtes une femme, vous souhaitez donner du sens à votre sexualité de couple, en faire un lieu de partage, de joie et de ressources. Bonjour, je m'appelle Hélène Dumont, je suis conseillère conjugale et familiale, formée en thérapie sexuelle positive, maman de six enfants. Dans ce podcast, je vous ouvre les portes de mon cabinet pour vous partager avec simplicité les problématiques le plus souvent accompagnées afin que chacune puisse y puiser quelques pistes de réflexion, sans pression.

  • Marie

    Bonjour Hélène ! Bonjour Marie ! Alors aujourd'hui, nous allons parler d'un sujet qui, contrairement à celui de l'épisode de la dernière fois sur l'orgasme, fait peu parler de lui et pourtant... Pour vous, c'est un vrai sujet. Vous m'avez dit recevoir assez fréquemment des plaintes de femmes ayant des douleurs si importantes au moment de faire l'amour que la pénétration est impossible.

  • Hélène Dumont

    Oui, tout à fait. Par exemple, j'ai reçu ce mail un jour qui me dit « Nous avons beau essayer, nous n'y parvenons pas. Depuis trois ans, mon vagin est fermé et mon époux ne peut le pénétrer. Quand il essaye, c'est vraiment douloureux. Nous faisons l'amour sans pénétration et avons du plaisir, mais au final nous sommes déçus. Nous nous aimons profondément, mais notre sexualité est compliquée. »

  • Marie

    Alors qu'est-ce que ce mail désigne et recevez-vous beaucoup de plaintes de ce style ?

  • Hélène Dumont

    Alors cette plainte désigne un trouble de la sexualité peu connu, mais qui concerne pourtant de nombreuses femmes, et donc impacte la sexualité de nombreux couples. Il s'agit du vaginisme. On estime la prévalence du vaginisme à 6% des femmes. environ en France, même si les chiffres sont un petit peu plus élevés selon certaines études.

  • Marie

    Oui, quand même, ce n'est pas anecdotique.

  • Hélène Dumont

    Oui, exactement.

  • Marie

    Et qu'est-ce que c'est alors le vaginisme exactement ?

  • Hélène Dumont

    Alors, le vaginisme, pour reprendre la définition donnée en 1950 par les médecins Kroger et Fried, c'est une contracture réflexe involontaire et invincible de la musculature périnéale interdisant toute tentative de pénétration. Donc c'est un peu... Technique, mais au moins c'est clair. Je vais retraduire cette définition. Les muscles du périnée qui entourent le vagin se resserrent de telle façon que toute pénétration devient impossible, ce qui impacte profondément la vie sexuelle et relationnelle de la femme et plus largement du couple.

  • Marie

    Oui, forcément. Mais je me demande, est-ce que c'est quelque chose qui est présent dès le début de la vie sexuelle de la femme ? Ou bien est-ce que cela arrive par accident, entre guillemets, après un traumatisme ou un blocage X ou Y ?

  • Hélène Dumont

    Alors en fait, on distingue deux formes de vaginisme. Il y a le vaginisme primaire et le vaginisme secondaire. Alors dans le premier cas, le vaginisme est présent dès le début de la vie sexuelle de la femme. La femme n'a jamais connu de pénétration. Alors c'est la forme de vaginisme la plus fréquente. Dans le second cas, quand on parle de vaginisme secondaire, La femme a déjà connu la pénétration avec une vie sexuelle tout à fait normale, mais un jour, pour de multiples raisons, ou pour un problème de santé, en tout cas suite à un problème de santé, celle-ci devient douloureuse ou impossible.

  • Marie

    On va voir ces raisons dans un deuxième temps, mais je voudrais aussi savoir si cette fermeture est totale ou pas.

  • Hélène Dumont

    Effectivement, c'est une bonne question. En fait, le vaginisme peut être global ou situationnel. Quand il est global, cela signifie que la contracture est systématique. Rien ne peut entrer dans le vagin, que ce soit un pénis, un doigt, un tampon ou même un spéculum. Ce qui rend l'examen clinique en fait complètement impossible. Dans le second cas, la contracture ne se produit que dans certaines conditions. Cela veut dire que certaines pénétrations sont possibles et d'autres non. Je pense par exemple à une femme qui tolérait un examen clinique mais qui se fermait totalement pour une relation sexuelle avec pénétration.

  • Marie

    Cela doit entraîner une grande souffrance.

  • Hélène Dumont

    Oui, une souffrance personnelle et relationnelle. C'est un dysfonctionnement de la sexualité féminine qui reste au final encore un peu assez mal connu, si bien que quand une femme y est confrontée, du coup quand le couple y est confronté, tout le monde se trouve assez diminué.

  • Marie

    Je reconnais que pour ma part, c'est la première fois que j'en entends parler.

  • Hélène Dumont

    Oui. C'est vrai, vous n'êtes pas la première à me dire ça, mais quand les couples en parlent, ils me parlent d'amour. C'est une expression qui est très commune au vaginisme et elle traduit leur incompréhension. Ils me disent « normalement ça devrait marcher, faire l'amour c'est évident » . Ah oui ? Oui, et les femmes ont du mal à évoquer ce problème. Certaines se sentent coupables et elles se demandent si elles sont normales, notamment quand il y a un désir d'enfant. C'est pour cela que le vaginisme provoque... une souffrance personnelle et conjugale, voire une détresse, une remise en question, parfois profonde, de la femme et du couple.

  • Marie

    À ce point-là ?

  • Hélène Dumont

    Oui, il faut bien comprendre que le vaginisme enclenche un vrai cercle vicieux, aussi bien corporel que personnel et relationnel. La pénétration étant appréhendée comme quelque chose de douloureux ou de compliqué, le périnée du coup se contracte. La pénétration devient à nouveau douloureuse, voire impossible. La femme est tendue, l'homme n'a pas envie de lui faire mal. Et d'ailleurs, il n'est pas rare d'observer chez l'homme un dysfonctionnement sexuel, comme de l'éjaculation prématurée ou une angoisse de pénétration. Ce sont parfois aussi des hommes qui sont très timides ou très doux et qui n'osent pas essayer, réessayer en tout cas, une pénétration.

  • Marie

    Le tableau est noir. Est-ce que ça veut dire que ces couples sont condamnés à ne pas avoir de sexualité ?

  • Hélène Dumont

    Non, absolument pas, heureusement. De très nombreux couples trouvent d'autres façons de faire l'amour. Et cela n'empêche pas d'avoir du plaisir, des orgasmes, à travers les caresses, les baisers, le corps à corps érotique. Mais comme disent certains couples, au bout d'un moment, on appréhende le rapport sexuel, car on sait que la question, à nouveau, va se poser. La pénétration pourra-t-elle avoir lieu ? Et du coup, pour ne plus être confronté à cette question désagréable et parfois anxiogène, certains couples vont avoir tendance à espacer et à éviter ces moments de retrouvailles intimes.

  • Marie

    On comprend. Mais que faire alors ? Et est-ce que ça se soigne ?

  • Hélène Dumont

    La question du vaginisme, en tout cas quand elle se pose, la femme et le couple doivent se faire accompagner pour comprendre ce qu'il se passe et désamorcer au plus vite ce cercle vicieux qui rend tout le monde malheureux. Surtout que le vaginisme se soigne très bien en fait.

  • Marie

    Alors quelles sont ces causes ?

  • Hélène Dumont

    D'un point de vue organique, le vaginisme peut être la conséquence d'un hymène un peu épais, une malformation, une blessure ou un trauma au niveau de la vulve ou au niveau du périnée, comme par exemple une chute sur une barre de trapèze. Mais ce peut être aussi le résultat d'une mutilation ou encore d'une pathologie gynécologique ou d'infections à répétition. Donc qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que la première chose à faire quand le sexe d'une femme reste fermé ... ou quand il est douloureux, c'est d'aller consulter un professionnel de santé. Et ça, c'est vraiment très important. Le diagnostic est essentiel parce qu'il permettra de penser la guérison. Quand une femme me contacte pour une question de vaginisme, la première chose que je lui demande, c'est de prendre un rendez-vous en parallèle avec un gynécologue ou avec une sage-femme pour faire un bilan.

  • Marie

    Même quand on a simplement, entre guillemets, mal ?

  • Hélène Dumont

    Évidemment, certaines femmes parviennent à s'ouvrir toutes seules. mais souvent des tensions demeurent et la pénétration reste du coup un peu douloureuse. De toute façon, quoi qu'il arrive, la douleur n'est pas normale. Et quand une femme a mal, elle doit absolument consulter. C'est pas faire sa chochotte. La douleur est réelle et elle porte un message signifiant que quelque chose ne va pas. Et toute femme doit être prise en charge dans sa douleur.

  • Marie

    Bien d'accord avec vous. Et alors, si l'examen clinique ne donne rien ou s'il est pris en charge, est-ce qu'il y a des choses à côté qui expliquent ce vaginisme ?

  • Hélène Dumont

    Oui, en fait, la plupart du temps, la cause du vaginisme est plutôt psychologique, même s'il faut évidemment écarter les causes organiques dans un premier temps. En tout cas, au niveau psychologique, il est vraiment important de faire d'abord un premier point sur les connaissances anatomiques que la femme a. a de son sexe.

  • Marie

    Et pour ça, on vous renvoie à l'épisode 3 du podcast.

  • Hélène Dumont

    Exactement. Il est également important de vérifier ses connaissances à propos du sexe de l'homme.

  • Marie

    Pourquoi est-ce si important ?

  • Hélène Dumont

    De nombreuses femmes n'ont jamais osé regarder leur vulve dans un miroir, ni même entrepris de découvrir sa texture, son fonctionnement avec les doigts. Si bien que quand on leur demande de dessiner leur vulve, elles dessinent un point, un petit rond noir. Et il est également intéressant de travailler sur leur représentation. Comment voyez-vous le ... Votre sexe, ce sont des questions que je peux leur poser. Comment voyez-vous aussi le sexe de votre compagnon ? Et souvent, les femmes imaginent leur sexe comme un trou noir, étroit, petit, tandis que le sexe de l'homme peut être perçu parfois comme trop grand, trop gros, qui pourrait même venir les déchirer. Et je pense par exemple à une femme qui s'était criée un jour en entretien, mais c'est énorme, ça ne rentrera jamais. Donc il y a tout un travail de représentation, de familiarisation à faire pour que la femme puisse à nouveau nommer, penser son corps avec une ouverture, un chemin, un vagin, fait, pensé pour accueillir le sexe de l'homme. Je l'ai déjà dit plusieurs fois, mais notre corps est vraiment très bien fait.

  • Marie

    Alors pourquoi ces femmes ont-elles cette perception de leur corps et plus largement de la sexualité ? À quoi est-ce dû ?

  • Hélène Dumont

    C'est là que la relecture de vie sexuelle est intéressante.

  • Marie

    Et là, il faut réécouter le premier épisode du podcast.

  • Hélène Dumont

    Voilà, on revisite l'histoire de la femme, mais aussi celle de l'homme, en tout cas quand il est là en entretien. On interroge leur représentation de la sexualité, du féminin, du masculin, leurs croyances, leur façon de voir les choses. C'est également l'occasion de vérifier s'il y a eu un ou des traumatismes psychosexuels, comme un viol par exemple, un abus. Ce sont des événements qui peuvent effectivement provoquer des mouvements de fermeture. En fait, il y a autant d'histoires que de causes de vaginisme. D'accord. Alors, le vaginisme peut être la conséquence, par exemple, d'une éducation où l'intimité n'a pas été respectée. Et je pense à une femme qui me disait qu'elle devait raconter à sa mère, de façon détaillée, séjourner à l'école ou au collège. Sa mère fouillait dans ses affaires, elle était très intrusive. Son intimité, en fait, n'avait pas de valeur. Donc comment accepter d'être pénétrée quand on a vécu, enfants et adolescentes, des intrusions répétées sans pouvoir se protéger ? C'est très angoissant.

  • Marie

    Effectivement.

  • Hélène Dumont

    En tout cas, le vaginisme peut être également la conséquence d'une éducation restrictive, pas très ouverte, ou encore le résultat d'une éducation ... où le sexe et la sexualité ont été vécus et transmis au niveau familial comme des réalités sales, honteuses, ambiguës, dangereuses ou encore tabous. Le vaginisme peut être encore le prolongement d'une approche dogmatique du sexe reliée à la croyance qu'une sexualité consommée hors mariage conduit à la perte de la pureté, de l'honneur, de la valeur de la personne et par prolongement de sa famille. Voilà, et je pense par exemple à l'une de mes clientes qui a été très marquée adolescente par une scène familiale d'une grande violence où sa sœur, tombée enceinte avant le mariage, a été privée de parole à table jusqu'à ce que le mariage soit célébré en petit comité.

  • Marie

    Ah oui ?

  • Hélène Dumont

    Eh oui, ce sont des choses qui arrivent. Alors, il faut la remettre dans ce contexte, cette grossesse, dans l'histoire de ma patiente en tout cas, cette grossesse hors mariage était scandaleuse. Parce qu'elle venait révéler la sexualité de cette jeune femme, ce qui signifiait par extension qu'elle n'avait pas résisté au désir de prendre du plaisir avec son amoureux et qu'ils avaient fait passer ce plaisir avant les valeurs. Et la famille en fait en a fait une affaire personnelle. Et ma cliente a été très choquée. Et du coup le message qu'elle a intégré est le suivant. Pour ne pas vivre cette honte où la sexualité de ma sœur a été exposée au regard de tous Et pourquoi... continuer d'être aimée par ma famille, je préfère me verrouiller. Le sexe, c'est dangereux. Le désir des hommes, c'est dangereux. Les femmes qui ne gardent pas le trésor de leur virginité ou de leur pureté sont montrées du doigt, accusées ou punies. Et je pense également à l'une de mes clientes à qui sa mère avait dit que si elle avait des relations sexuelles avant le mariage, son mariage serait forcément un échec.

  • Marie

    Oui, carrément.

  • Hélène Dumont

    Voilà, donc on voit qu'une telle transmission moralisatrice et rigoriste de la sexualité, qui ne vise pas à rendre la jeune fille plus autonome, plus heureuse, plus libre dans son être femme, interroge. En fait, la seule préoccupation, en définitive, étant que la jeune fille ne tombe pas enceinte.

  • Marie

    En somme, le vaginisme est multifactoriel.

  • Hélène Dumont

    Exactement, il peut être le résultat d'enfermements inconscients, de loyauté familiale, de peurs liées à l'intrusion. d'une mauvaise représentation de la pulsion masculine, de l'amour aussi. Donc il peut être aussi relié à la peur de grandir, à la peur de la grossesse, ou à celle de devenir maman. Ce sont vraiment des choses qui sont déposées en entretien. Même si, pour d'autres femmes, et ça c'est important de le repérer, le désir d'enfant sera justement un moteur essentiel dans le processus de guérison. Chaque histoire est vraiment singulière. Et chaque histoire doit être accompagnée. dans cette singularité. Alors, la bonne nouvelle, c'est que le vaginisme se guérit très bien.

  • Marie

    Oui, vous nous l'avez dit déjà. Oui. C'est super.

  • Hélène Dumont

    Et ça, il faut vraiment le dire. C'est qu'il faut vraiment inviter les femmes à s'ouvrir à cette souffrance pour pouvoir justement être guérie et retrouver une vie de couple épanouie et puis être maman. Donc, les principales motivations, d'ailleurs, ce sont les principales motivations chez les couples. pour guérir du vaginisme. C'est la sexualité épanouie et le désir d'enfant.

  • Marie

    Effectivement.

  • Hélène Dumont

    Voilà, même si entre parenthèses, je trouve que c'est intéressant quand même de le dire, on peut très bien tomber enceinte en souffrant de vaginisme quand une petite pénétration est possible ou quand on peut insérer du sperme dans le vagin avec une pipette, une pipette de Doliprane par exemple.

  • Marie

    D'accord. Alors, que faire si l'on est atteinte de ce mal ?

  • Hélène Dumont

    Il existe de nombreux outils pour accompagner la guérison. Un travail autour de l'image corporelle est indispensable. La femme doit vraiment réaliser qu'elle a cette ouverture qui est possible en elle. Ensuite, on fait une relecture des représentations. J'ai déjà insisté sur ce travail-là. Et puis, on travaille également beaucoup sur l'estime de soi, la confiance en soi. capable de guérir et puis elle a le droit d'accéder à cette guérison. Ça, c'est un travail très important. La sophrologie ou la pratique de la pleine conscience sont de très bons outils pour aider la femme à se relaxer, à respirer, à désamorcer ce cercle vicieux, stressant, mis en place par la douleur, par la peur de l'échec ou encore par d'autres peurs. On peut également travailler sur la visualisation de son sexe. Un sexe qui s'ouvre un petit peu comme un focus d'appareil photo ou comme une fleur pour accompagner la pénétration. D'ailleurs, j'aime bien comparer leur sexe à une fleur, à une fleur qui s'ouvre.

  • Marie

    Mais alors, est-ce que ça suffit, ce travail de représentation et de meilleure estime de soi ?

  • Hélène Dumont

    Non, ça ne suffit pas. En tout cas, pas toujours. Certaines femmes se contenteront de ce travail et ça les mettra en chemin, elles s'ouvriront toutes seules. Mais souvent, il est quand même nécessaire que la femme soit suivie par une sage femme. ou par un kiné, à un moment donné, afin qu'elle prenne conscience de son périnée contractée et qu'elle apprenne à le détendre, à le faire travailler. Ça, c'est vraiment très important. Et souvent, ces professionnels préconisent l'utilisation de dilatateurs vaginaux. Alors, un dilatateur, c'est une sorte de bougie qui est faite exprès pour être insérée dans le vagin. Donc, c'est une sorte de bougie que l'on insère dans le vagin de façon progressive pour aider la femme à détendre, amasser, l'ensemble des muscles du vagin afin que celui-ci s'ouvre. Alors évidemment, c'est progressif. Donc il existe différentes tailles et différents diamètres, bien entendu. Et la femme n'est pas obligée de mettre en place tous ces outils en même temps. On a le temps de guérir, on a le temps de se respecter dans son rythme. Donc les choses se font tranquillement, étape par étape. Parfois, il suffira d'un mois ou deux et certaines femmes mettront plusieurs années. pour guérir. En tout cas, la femme doit s'approprier la démarche qui lui convient le mieux. Elle doit pouvoir éventuellement changer de méthode, si elle le souhaite. En tout cas, elle doit savoir que le vaginisme se guérit, qu'elle peut être accompagnée sur ce chemin de guérison sans honte, et qu'elle a le droit d'accéder à cet espace de la sexualité de façon joyeuse.

  • Marie

    Et c'est très réconfortant. Merci beaucoup Hélène.

  • Speaker #0

    Merci de nous avoir écoutés. Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas à le partager autour de vous, à vos sœurs, vos amis, pour qu'elles puissent en bénéficier. Vous pouvez aussi mettre une note de 5 étoiles et un commentaire sur Apple Podcasts ou iTunes si vous écoutez l'épisode grâce à cette plateforme afin que le podcast soit connu par le plus de femmes possible. Et si vous êtes branché réseau sociaux, rejoignez-nous sur le compte Instagram des podcasts de Familles Chrétiennes Merci. et sur le groupe dédié au podcast sur la page Facebook de Famille Chrétienne. N'hésitez pas à faire part de vos interrogations, de vos remarques et suggestions. Et à la semaine prochaine !

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