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Sex'Oh

0 |02/07/2025
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Description

Transcription

  • Hélène Dumont

    Vous êtes une femme, vous souhaitez donner du sens à votre sexualité de couple, en faire un lieu de partage, de joie et de ressources. Bonjour, je m'appelle Hélène Dumont, je suis conseillère conjugale et familiale, formée en thérapie sexuelle positive, maman de six enfants. Dans ce podcast, je vous ouvre les portes de mon cabinet pour vous partager avec simplicité les problématiques le plus souvent accompagnées afin que chacune puisse y puiser quelques pistes de réflexion, sans pression.

  • Marie

    Bonjour Hélène. Bonjour Marie. Alors aujourd'hui, nous allons parler d'un sujet qui fait couler beaucoup d'encre, le fameux orgasme. Il fait tellement parler de lui d'ailleurs que vous recevez souvent des messages de femmes qui sont complexées du coup de ne pas en avoir.

  • Hélène Dumont

    Oui. Un jour, une femme m'a écrit « Les années passent et je me dis que c'est dommage de ne pas vivre à fond notre sexualité. Nous sommes très heureux dans notre couple, mais ce versant est encore à explorer. » Ces mots viennent en écho à la plainte d'une autre cliente qui m'écrivait « Je ne connais pas cette joie de l'orgasme et même si je suis consciente qu'elle ne m'est pas indispensable, cela me rend triste. »

  • Marie

    Le plaisir féminin est à la mode et donc ne pas en avoir, ça interroge forcément.

  • Hélène Dumont

    Exactement, le plaisir féminin est à la mode. Du coup, les femmes revendiquent aujourd'hui le droit de jouir sans culpabilité et sans honte. Et la redécouverte du clitoris leur a fait prendre conscience qu'elles étaient beaucoup plus qu'un trou ou qu'un vide pour reprendre leurs expressions. Les femmes ont un clitoris et elles veulent s'en servir. Et la libération de la parole autour de la sexualité Leur permet d'exprimer cette revendication. Alors, l'exprimer est une chose, et c'est déjà pas mal, mais y parvenir en est une autre. Et la sexualité, souvent, nous dépasse. Ce n'est pas parce qu'on a le droit que le plaisir devient plus facile.

  • Marie

    Alors, dites-nous franchement, comment faire pour avoir un orgasme ?

  • Hélène Dumont

    Alors, avant de répondre à votre question, je vais faire un petit peu comme je fais avec les clientes que je reçois. C'est-à-dire, j'invite les femmes à réfléchir sur le plaisir féminin.

  • Marie

    Je pressens que cette notion va être beaucoup plus large que ce qu'on croit, plus large que celle de l'orgasme. Qu'est-ce que pour vous du coup ce plaisir féminin ?

  • Hélène Dumont

    Voilà, on s'interroge sur le plaisir féminin. Alors le plaisir féminin, c'est d'abord une expérience subjective, c'est-à-dire qu'il y a autant de définitions que de femmes. Pour l'une, le plaisir c'est une vague chaude qui vient lui couper les jambes. Impossible de faire l'amour debout d'ailleurs, me dit-elle en riant. Pour une autre, c'est une décharge. qui la transporte, à ce moment-là, c'est tout son corps qui se cambre. En fait, on peut distinguer trois notions. Celle du plaisir, celle de la jouissance et celle de l'orgasme. Et il me semble important de savoir les repérer. Par exemple, une femme peut avoir beaucoup de plaisir, mais pas forcément d'orgasme, tandis qu'une autre peut avoir un orgasme, mais au final, assez peu de plaisir.

  • Marie

    Oui, cela rejoint ce que l'on a vu dans le deuxième épisode du podcast sur le désir, sur sa nécessaire distinction avec l'excitation, bien que les deux soient liés. Du coup, pour commencer, qu'est-ce que le plaisir ?

  • Hélène Dumont

    On va commencer par le plaisir. Alors, le plaisir sexuel, c'est un ressenti émotionnel, positif et agréable, plus ou moins intense. Il dépend de la disponibilité intérieure de la femme, de son environnement, de son âge, de sa physiologie. de son état de santé, de la relation aussi avec son conjoint, des caresses et de la stimulation de ces zones érogènes et du lien qu'elle aura à son propre corps.

  • Marie

    Ah oui, tiens, parlez-nous de ces fameuses zones érogènes.

  • Hélène Dumont

    Alors, une zone érogène, c'est une partie du corps sensible qui procure du plaisir. Il y a de nombreuses zones érogènes dans notre corps. Ça peut être le cou, ça peut être les fesses, les lèvres. Bon, ça dépend un petit peu de chacune. mais Plus cette partie du corps a de terminaisons nerveuses, plus elle sera sensible aux caresses. Et plus elle sera investie ou reliée à des souvenirs positifs, plus elle deviendra du coup sensible à ce ressenti de plaisir. Le clitoris, par exemple, fait partie de ces zones érogènes. Oui,

  • Marie

    évidemment.

  • Hélène Dumont

    Le plaisir va provoquer... Et entretenir l'excitation sexuelle et inversement. Donc les modifications physiologiques qui en découlent, comme l'accélération cardiaque, la modification des organes génitaux, je ne vais pas y revenir parce qu'on en a déjà parlé dans le podcast précédent, mais voilà, la transpiration, la sensation de chaleur, tout ça, ça va avoir un impact au niveau émotionnel et du coup ça va provoquer un état plus ou moins dense de joie et parfois de plénitude.

  • Marie

    D'accord, donc on voit bien ce qu'est le plaisir. Et alors, la jouissance ?

  • Hélène Dumont

    La jouissance, c'est le plateau supérieur, on va dire ça comme ça. C'est quand toute la personne est concentrée, contenue, aspirée par ce ressenti dans lequel se font l'expression intense de l'excitation sexuelle et émotionnelle.

  • Marie

    Une sorte de deuxième étage de la fusée. Et j'imagine que si on continue dans cette image, l'orgasme est la mise à feu et le décollage de celle-ci.

  • Hélène Dumont

    Oui, exactement. La jouissance mène à l'orgasme, qui est le résultat de ce processus. Alors, il arrive souvent comme un soulagement. Je décapsule, me dit une femme, ou comme une ouverture sur un au-delà. Je m'abandonne, me partage une autre femme. Donc, l'orgasme ressemble à une succession plus ou moins longue de spasmes au niveau du périnée, des muscles abdominaux ou vers le fond du vagin. Ça dépend vraiment des femmes. Souvent, les femmes se disent envahies d'une chaleur puissante qui rayonne de la tête au pied. Elles disent vibrer au rythme de leur vagin et certaines le sentent résonner dans toute cette zone du bassin. C'est une expérience qui est vraiment subjective.

  • Marie

    Et qu'est-ce qui se passe au niveau de la tête, de la conscience ?

  • Hélène Dumont

    À ce moment-là, l'état de la conscience est modifié, ce qui vaut à l'orgasme l'appellation inquiétante mais néanmoins jolie de petite mort.

  • Marie

    Ah oui ?

  • Hélène Dumont

    Et oui, ça signifie que le cerveau reçoit un tel déferlement d'ocytocine et d'endorphine qu'il bug. C'est une image, évidemment. Mais ce bug n'est pas toujours appréhendé de façon paisible par les femmes, et peut-être plus particulièrement par celles au caractère anxieux ou ayant de la difficulté à accepter de ne pas toujours maîtriser les choses. Et dans ce moment orgasmique, la femme n'est plus tout à fait elle-même.

  • Marie

    Alors du coup, ça pose une question, les femmes peuvent se poser la question, qui suis-je, qui je deviens lors de cette jouissance ?

  • Hélène Dumont

    Exactement, qui je suis quand je jouis ? Et je pense à une femme qui me confiait être effrayée du nombre de gros mots qui lui venaient dans la tête à ce moment-là. Elle qui était si bien élevée, voilà. Un petit peu comme si l'espace orgasmique venait faire sauter toutes ces règles de bienséance qu'elle s'efforçait de contenir dans son quotidien.

  • Marie

    C'est incroyable, c'est comme si ça la faisait devenir tout à fait désinhibée.

  • Hélène Dumont

    Exactement. Mais du coup, préoccupée par la réaction de son mari, si d'aventure elle se permettait de dénoncer ses gros mots, elle-même un petit peu étonnée d'avoir ses pensées, elle finissait par perdre le fil de son plaisir. Et en fait, en s'efforçant de contenir ses mots, elle contenait malgré elle la puissance de son plaisir et se privait dans la foulée de cet orgasme tant recherché.

  • Marie

    Là, chez vous, ce n'est pas très grave la bienséance. Est-ce que vous avez d'autres témoignages ?

  • Hélène Dumont

    D'autres femmes, oui, ont l'impression de se morceler pendant un orgasme. Alors, cette sensation, elle est vraiment désagréable. Elle est même anxiogène. Et là, il faut l'interroger, car elle n'encourage pas la femme à revivre l'expérience. Alors, elle peut être liée à un mauvais souvenir ou à une appréhension. L'appréhension de déployer son côté sauvage. Il est important que l'homme y soit attentif pour que la femme consente à s'ouvrir dans un climat rassurant.

  • Marie

    Alors, que se passe-t-il après ces moments de plaisir, de jouissance et d'orgasme ?

  • Hélène Dumont

    Après, la tension redescend doucement pour laisser place à la détente. Et on appelle ce temps la phase de la résolution. Certaines s'endorment d'ailleurs après ce moment-là. Alors, c'est différentes notions de... plaisir, de jouissance et d'orgasme permettent d'appréhender de façon chronologique les différentes phases de ce que l'on appelle la réponse sexuelle. Et ce repérage est vraiment précieux parce qu'il permet à la femme d'accéder à une meilleure lisibilité du fonctionnement de sa sexualité. C'est une façon de se réapproprier son corps à travers l'expérience, à travers la prise de conscience, le ressenti et c'est l'occasion de se familiariser avec lui. de façon bien entendu positive.

  • Marie

    Vous n'avez pas parlé des différents orgasmes qui existent selon les revues.

  • Hélène Dumont

    Oui, ça date un peu parce que c'est Freud qui en a distingué deux et du coup ça introduit une confusion. Mais voilà, Freud distinguait deux orgasmes. L'un clitoridien, obtenu par une caresse directe sur le clitoris, et l'autre vaginal, obtenu par la pénétration. En fait, cette qualification est inexacte et désuète. On sait aujourd'hui que le clitoris est solidaire du vagin, comme j'ai pu le décrire dans un podcast précédent, et on sait qu'il est le foyer principal de la réponse sexuelle de la femme.

  • Marie

    D'accord, donc peut-être un orgasme, mais plusieurs façons de l'obtenir.

  • Hélène Dumont

    Exactement, c'est tout à fait ça. Et puis, de toute façon, son ressenti peut varier. Et on sait également aujourd'hui que la plupart des femmes jouissent par la stimulation directe du clitoris, accompagnée ou non d'une pénétration.

  • Marie

    Alors concrètement, comment faire pour apprivoiser ces expériences de plaisir, de jouissance et d'orgasme ?

  • Hélène Dumont

    Il faut prendre conscience de sa sexualité et en devenir responsable. De nombreuses femmes ont une représentation passive et ou restrictive de la sexualité féminine. Une femme me disait un jour que si elle ne jouissait pas, c'était la faute de son mari qui ne savait pas s'y prendre. Elle était très en colère contre lui, très frustrée aussi. Mais en réalité, si l'homme participe au plaisir de la femme, il n'en est pas complètement responsable. C'est beaucoup plus complexe.

  • Marie

    J'imagine. Que peut faire la femme alors ?

  • Hélène Dumont

    D'abord, il faut qu'elle puisse apprendre à se... relié à son corps. Et de nombreuses femmes ont du mal à se relier justement à ce corps, à ce qu'il s'y passe, à cerner ce qui leur fait vraiment plaisir. Et je les encourage à redécouvrir ce corps de façon positive. Cela peut se faire à travers une nouvelle exploration de la vulve ou en pratiquant la danse du ventre, par exemple.

  • Marie

    D'accord, donc tout à la danse orientale.

  • Hélène Dumont

    Oui, alors en fait, quand je parle de danse du ventre, je parle de la bascule du bassin. Pourquoi se relier au bassin ? Pour essayer de décrisper cette zone, de la réveiller aussi. C'est tout de même dans le bassin que circule toute cette énergie sexuelle. Donc je les encourage à prendre conscience du bassin, mais également à redécourir leur périnée. Le périnée, c'est un muscle, et il a un rôle très important dans le plaisir sexuel. Il facilite la pénétration, il la rend plus sensible, et puis il se contracte tout de même sous forme de spasme. au moment de l'orgasme, comme j'ai pu le dire tout à l'heure. Donc, il faut que la femme prenne conscience de cette partie de son corps, qu'elle apprenne à contracter et à décontracter les muscles du périnée, ce qui l'incitera ensuite à vivre la pénétration autrement, en étant active dans l'accueil du sexe de son homme, avec des moments d'ouverture pour cet accueil, et des moments de reliance à ce sexe en l'enveloppant, avec une contraction par exemple. Ce qui lui permettra aussi de prendre conscience de la corporealité de son vagin.

  • Marie

    D'accord, donc se relier à son corps, c'est très important. Et ensuite, que peuvent faire également les femmes ?

  • Hélène Dumont

    J'invite ensuite les femmes à prendre conscience, à prendre le temps de ressentir ce qu'elles vivent. Elles peuvent par exemple se focaliser sur un sens. Le toucher, la vue, l'odorat, le goût, l'ouïe. Comment sentez-vous que le plaisir s'éveille ? Ça, ça fait partie des questions que je leur pose. Quelles sont vos sensations corporelles ? Quelles sont les caresses, les baisers, les mots que vous aimez recevoir ou donner ? Dans quel état d'esprit êtes-vous quand vous vivez tout cela ?

  • Marie

    C'est une façon de s'ancrer dans le moment présent.

  • Hélène Dumont

    Oui, c'est ça. C'est une façon de se recentrer sur les sens. Et c'est une bonne astuce pour ne pas se laisser envahir par les pensées parasites, comme la to-do list. La fameuse. Voilà, et souvent les pensées ne sont pas propices à l'excitation, sauf si ces dernières évoquent des images ou des scénarios érotiques qui peuvent aider à se détendre, à s'ouvrir, à érotiser ce moment. Alors une autre façon de lutter contre les pensées et de les laisser passer, il ne s'agit pas de les juger, ni de se battre pour les rejeter, mais de les laisser glisser.

  • Marie

    Comme dans la prière.

  • Hélène Dumont

    Exactement. Si certaines pensées sont trop violentes, il est bon de rencontrer un professionnel pour essayer de les comprendre. En tout cas, il est bon de repérer aussi une autre pensée parasite. C'est la focalisation sur l'orgasme. Certaines femmes me disent, quand on fait l'amour, je me dis, et cette fois-ci, est-ce que je vais avoir un orgasme ? Est-ce que ça va venir ? Et du coup, je suis découragée à l'avance. Alors, il est clair que cette focalisation n'aide absolument pas à l'ouverture orgasmique. En fait, l'idée... et de se concentrer sur le réel de la rencontre amoureuse, le moment présent. Et le reste arrivera de surcroît.

  • Marie

    Amen ! Bon, mais j'imagine que la femme n'a pas qu'un rôle passif, entre guillemets, d'accueil des sensations de son corps, même si ce travail est donc très actif. J'imagine qu'elle peut être aussi acteur de la relation. Est-ce que ce n'est pas là une troisième piste d'action pour apprivoiser son plaisir ?

  • Hélène Dumont

    Si, une troisième piste est de guider, justement, et de communiquer. La femme peut guider son mari, exprimer son désir, son plaisir. Le lui dire, le lui partager. Mais c'est vrai que pour de nombreuses femmes, procéder ainsi, c'est prendre un risque. Celui de passer pour une prostituée et de ne plus avoir de valeur aux yeux de leur mari. Elles attendent alors que le plaisir vienne. Et je pense par exemple à l'une de mes clientes qui me racontait qu'elle s'était mise du vernis rouge et du rouge à lèvres rouge pour se préparer pour aller à une fête. Ce qui n'était pas dans ses habitudes. Mais comme elle était dans un processus de recherche et de rencontre avec elle-même, avec son féminin, elle s'était dit que peut-être qu'en essayant le vernis et le rouge à lèvres, elle pourrait peut-être se sentir plus femme. Et en la découvrant ainsi maquillée et puis avec le rouge aux ongles, son mari a été complètement étonné. Et il lui a dit qu'il trouvait ça un peu vulgaire en fait. Et ma cliente a été très blessée, bien entendu, et du coup, ça ne l'a pas encouragée à se relier à la puissance de son plaisir féminin et encore moins à le communiquer dans la relation sexuelle.

  • Marie

    Effectivement.

  • Hélène Dumont

    Et oui, mais alors qu'est-ce que ça vient nous dire ? Eh bien, ça vient nous dire que le regard de l'homme est important et combien ce dernier doit être délicat avec son épouse, surtout quand elle accepte de se mettre en mouvement. et de partir à la recherche d'elle-même, notamment dans le champ de la sexualité. Alors, en général, les hommes apprécient cette mise en mouvement. Ils peuvent être maladroits, comme le mari de cette cliente, mais ensuite, dans les entretiens, il lui a vraiment demandé pardon, il s'en voulait beaucoup. Il a juste été très étonné, quoi, voilà. Mais voilà, ils peuvent être maladroits, mais pourquoi ? Parce que ce mouvement-là, ça les fait bouger aussi. Ça vient les interroger sur, ben, à quoi sont-ils... prêts dans l'accueil du féminin de leur femme ? Qu'est-ce qu'ils sont prêts à recevoir ? Mais souvent, ils sont plutôt encourageants. Non pas parce que cela pourrait leur donner plus de plaisir, mais surtout parce que cela les rassure. Pour un homme, contempler sa femme heureuse et abandonnée dans son plaisir confirme sa virilité et vient lui signifier qu'il est un bon amant.

  • Marie

    C'est donc gratifiant pour lui.

  • Hélène Dumont

    C'est un cercle vertueux. J'aime rappeler aux couples que j'accompagne que dans la relation sexuelle, l'homme et la femme sont co-responsables et co-créatifs de leur plaisir mutuel et individuel. Et du coup, pour conclure, j'ai envie d'inviter les couples et les femmes et les hommes à réfléchir. Appréhender le plaisir et l'orgasme comme unique but n'est probablement pas la solution miracle de l'épanouissement sexuel. En fait, ce n'est pas tant l'intensité du plaisir qui est importante, ni l'orgasme, mais plutôt la façon dont la femme va accepter de s'interroger et de s'autoriser à jouir, de se laisser jouir dans le regard d'un autre, en considérant que cette jouissance se trouve au carrefour de son propre désir et du désir de l'autre.

  • Marie

    Merci beaucoup Hélène.

  • Merci de nous avoir écoutées. Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas à le partager autour de vous, à vos soeurs, vos amis, pour qu'elles puissent en bénéficier. Vous pouvez aussi mettre une note de 5 étoiles et un commentaire sur Apple Podcast ou iTunes si vous écoutez l'épisode grâce à cette plateforme afin que le podcast soit connu par le plus de femmes possible. Et si vous êtes branché réseau sociaux, rejoignez-nous sur le compte Instagram des podcasts de Famille Chrétienne et sur le groupe dédié au podcast sur la page Facebook de Famille Chrétienne. N'hésitez pas à faire part de vos interrogations, de vos remarques et suggestions. Et à la semaine prochaine !

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Transcription

  • Hélène Dumont

    Vous êtes une femme, vous souhaitez donner du sens à votre sexualité de couple, en faire un lieu de partage, de joie et de ressources. Bonjour, je m'appelle Hélène Dumont, je suis conseillère conjugale et familiale, formée en thérapie sexuelle positive, maman de six enfants. Dans ce podcast, je vous ouvre les portes de mon cabinet pour vous partager avec simplicité les problématiques le plus souvent accompagnées afin que chacune puisse y puiser quelques pistes de réflexion, sans pression.

  • Marie

    Bonjour Hélène. Bonjour Marie. Alors aujourd'hui, nous allons parler d'un sujet qui fait couler beaucoup d'encre, le fameux orgasme. Il fait tellement parler de lui d'ailleurs que vous recevez souvent des messages de femmes qui sont complexées du coup de ne pas en avoir.

  • Hélène Dumont

    Oui. Un jour, une femme m'a écrit « Les années passent et je me dis que c'est dommage de ne pas vivre à fond notre sexualité. Nous sommes très heureux dans notre couple, mais ce versant est encore à explorer. » Ces mots viennent en écho à la plainte d'une autre cliente qui m'écrivait « Je ne connais pas cette joie de l'orgasme et même si je suis consciente qu'elle ne m'est pas indispensable, cela me rend triste. »

  • Marie

    Le plaisir féminin est à la mode et donc ne pas en avoir, ça interroge forcément.

  • Hélène Dumont

    Exactement, le plaisir féminin est à la mode. Du coup, les femmes revendiquent aujourd'hui le droit de jouir sans culpabilité et sans honte. Et la redécouverte du clitoris leur a fait prendre conscience qu'elles étaient beaucoup plus qu'un trou ou qu'un vide pour reprendre leurs expressions. Les femmes ont un clitoris et elles veulent s'en servir. Et la libération de la parole autour de la sexualité Leur permet d'exprimer cette revendication. Alors, l'exprimer est une chose, et c'est déjà pas mal, mais y parvenir en est une autre. Et la sexualité, souvent, nous dépasse. Ce n'est pas parce qu'on a le droit que le plaisir devient plus facile.

  • Marie

    Alors, dites-nous franchement, comment faire pour avoir un orgasme ?

  • Hélène Dumont

    Alors, avant de répondre à votre question, je vais faire un petit peu comme je fais avec les clientes que je reçois. C'est-à-dire, j'invite les femmes à réfléchir sur le plaisir féminin.

  • Marie

    Je pressens que cette notion va être beaucoup plus large que ce qu'on croit, plus large que celle de l'orgasme. Qu'est-ce que pour vous du coup ce plaisir féminin ?

  • Hélène Dumont

    Voilà, on s'interroge sur le plaisir féminin. Alors le plaisir féminin, c'est d'abord une expérience subjective, c'est-à-dire qu'il y a autant de définitions que de femmes. Pour l'une, le plaisir c'est une vague chaude qui vient lui couper les jambes. Impossible de faire l'amour debout d'ailleurs, me dit-elle en riant. Pour une autre, c'est une décharge. qui la transporte, à ce moment-là, c'est tout son corps qui se cambre. En fait, on peut distinguer trois notions. Celle du plaisir, celle de la jouissance et celle de l'orgasme. Et il me semble important de savoir les repérer. Par exemple, une femme peut avoir beaucoup de plaisir, mais pas forcément d'orgasme, tandis qu'une autre peut avoir un orgasme, mais au final, assez peu de plaisir.

  • Marie

    Oui, cela rejoint ce que l'on a vu dans le deuxième épisode du podcast sur le désir, sur sa nécessaire distinction avec l'excitation, bien que les deux soient liés. Du coup, pour commencer, qu'est-ce que le plaisir ?

  • Hélène Dumont

    On va commencer par le plaisir. Alors, le plaisir sexuel, c'est un ressenti émotionnel, positif et agréable, plus ou moins intense. Il dépend de la disponibilité intérieure de la femme, de son environnement, de son âge, de sa physiologie. de son état de santé, de la relation aussi avec son conjoint, des caresses et de la stimulation de ces zones érogènes et du lien qu'elle aura à son propre corps.

  • Marie

    Ah oui, tiens, parlez-nous de ces fameuses zones érogènes.

  • Hélène Dumont

    Alors, une zone érogène, c'est une partie du corps sensible qui procure du plaisir. Il y a de nombreuses zones érogènes dans notre corps. Ça peut être le cou, ça peut être les fesses, les lèvres. Bon, ça dépend un petit peu de chacune. mais Plus cette partie du corps a de terminaisons nerveuses, plus elle sera sensible aux caresses. Et plus elle sera investie ou reliée à des souvenirs positifs, plus elle deviendra du coup sensible à ce ressenti de plaisir. Le clitoris, par exemple, fait partie de ces zones érogènes. Oui,

  • Marie

    évidemment.

  • Hélène Dumont

    Le plaisir va provoquer... Et entretenir l'excitation sexuelle et inversement. Donc les modifications physiologiques qui en découlent, comme l'accélération cardiaque, la modification des organes génitaux, je ne vais pas y revenir parce qu'on en a déjà parlé dans le podcast précédent, mais voilà, la transpiration, la sensation de chaleur, tout ça, ça va avoir un impact au niveau émotionnel et du coup ça va provoquer un état plus ou moins dense de joie et parfois de plénitude.

  • Marie

    D'accord, donc on voit bien ce qu'est le plaisir. Et alors, la jouissance ?

  • Hélène Dumont

    La jouissance, c'est le plateau supérieur, on va dire ça comme ça. C'est quand toute la personne est concentrée, contenue, aspirée par ce ressenti dans lequel se font l'expression intense de l'excitation sexuelle et émotionnelle.

  • Marie

    Une sorte de deuxième étage de la fusée. Et j'imagine que si on continue dans cette image, l'orgasme est la mise à feu et le décollage de celle-ci.

  • Hélène Dumont

    Oui, exactement. La jouissance mène à l'orgasme, qui est le résultat de ce processus. Alors, il arrive souvent comme un soulagement. Je décapsule, me dit une femme, ou comme une ouverture sur un au-delà. Je m'abandonne, me partage une autre femme. Donc, l'orgasme ressemble à une succession plus ou moins longue de spasmes au niveau du périnée, des muscles abdominaux ou vers le fond du vagin. Ça dépend vraiment des femmes. Souvent, les femmes se disent envahies d'une chaleur puissante qui rayonne de la tête au pied. Elles disent vibrer au rythme de leur vagin et certaines le sentent résonner dans toute cette zone du bassin. C'est une expérience qui est vraiment subjective.

  • Marie

    Et qu'est-ce qui se passe au niveau de la tête, de la conscience ?

  • Hélène Dumont

    À ce moment-là, l'état de la conscience est modifié, ce qui vaut à l'orgasme l'appellation inquiétante mais néanmoins jolie de petite mort.

  • Marie

    Ah oui ?

  • Hélène Dumont

    Et oui, ça signifie que le cerveau reçoit un tel déferlement d'ocytocine et d'endorphine qu'il bug. C'est une image, évidemment. Mais ce bug n'est pas toujours appréhendé de façon paisible par les femmes, et peut-être plus particulièrement par celles au caractère anxieux ou ayant de la difficulté à accepter de ne pas toujours maîtriser les choses. Et dans ce moment orgasmique, la femme n'est plus tout à fait elle-même.

  • Marie

    Alors du coup, ça pose une question, les femmes peuvent se poser la question, qui suis-je, qui je deviens lors de cette jouissance ?

  • Hélène Dumont

    Exactement, qui je suis quand je jouis ? Et je pense à une femme qui me confiait être effrayée du nombre de gros mots qui lui venaient dans la tête à ce moment-là. Elle qui était si bien élevée, voilà. Un petit peu comme si l'espace orgasmique venait faire sauter toutes ces règles de bienséance qu'elle s'efforçait de contenir dans son quotidien.

  • Marie

    C'est incroyable, c'est comme si ça la faisait devenir tout à fait désinhibée.

  • Hélène Dumont

    Exactement. Mais du coup, préoccupée par la réaction de son mari, si d'aventure elle se permettait de dénoncer ses gros mots, elle-même un petit peu étonnée d'avoir ses pensées, elle finissait par perdre le fil de son plaisir. Et en fait, en s'efforçant de contenir ses mots, elle contenait malgré elle la puissance de son plaisir et se privait dans la foulée de cet orgasme tant recherché.

  • Marie

    Là, chez vous, ce n'est pas très grave la bienséance. Est-ce que vous avez d'autres témoignages ?

  • Hélène Dumont

    D'autres femmes, oui, ont l'impression de se morceler pendant un orgasme. Alors, cette sensation, elle est vraiment désagréable. Elle est même anxiogène. Et là, il faut l'interroger, car elle n'encourage pas la femme à revivre l'expérience. Alors, elle peut être liée à un mauvais souvenir ou à une appréhension. L'appréhension de déployer son côté sauvage. Il est important que l'homme y soit attentif pour que la femme consente à s'ouvrir dans un climat rassurant.

  • Marie

    Alors, que se passe-t-il après ces moments de plaisir, de jouissance et d'orgasme ?

  • Hélène Dumont

    Après, la tension redescend doucement pour laisser place à la détente. Et on appelle ce temps la phase de la résolution. Certaines s'endorment d'ailleurs après ce moment-là. Alors, c'est différentes notions de... plaisir, de jouissance et d'orgasme permettent d'appréhender de façon chronologique les différentes phases de ce que l'on appelle la réponse sexuelle. Et ce repérage est vraiment précieux parce qu'il permet à la femme d'accéder à une meilleure lisibilité du fonctionnement de sa sexualité. C'est une façon de se réapproprier son corps à travers l'expérience, à travers la prise de conscience, le ressenti et c'est l'occasion de se familiariser avec lui. de façon bien entendu positive.

  • Marie

    Vous n'avez pas parlé des différents orgasmes qui existent selon les revues.

  • Hélène Dumont

    Oui, ça date un peu parce que c'est Freud qui en a distingué deux et du coup ça introduit une confusion. Mais voilà, Freud distinguait deux orgasmes. L'un clitoridien, obtenu par une caresse directe sur le clitoris, et l'autre vaginal, obtenu par la pénétration. En fait, cette qualification est inexacte et désuète. On sait aujourd'hui que le clitoris est solidaire du vagin, comme j'ai pu le décrire dans un podcast précédent, et on sait qu'il est le foyer principal de la réponse sexuelle de la femme.

  • Marie

    D'accord, donc peut-être un orgasme, mais plusieurs façons de l'obtenir.

  • Hélène Dumont

    Exactement, c'est tout à fait ça. Et puis, de toute façon, son ressenti peut varier. Et on sait également aujourd'hui que la plupart des femmes jouissent par la stimulation directe du clitoris, accompagnée ou non d'une pénétration.

  • Marie

    Alors concrètement, comment faire pour apprivoiser ces expériences de plaisir, de jouissance et d'orgasme ?

  • Hélène Dumont

    Il faut prendre conscience de sa sexualité et en devenir responsable. De nombreuses femmes ont une représentation passive et ou restrictive de la sexualité féminine. Une femme me disait un jour que si elle ne jouissait pas, c'était la faute de son mari qui ne savait pas s'y prendre. Elle était très en colère contre lui, très frustrée aussi. Mais en réalité, si l'homme participe au plaisir de la femme, il n'en est pas complètement responsable. C'est beaucoup plus complexe.

  • Marie

    J'imagine. Que peut faire la femme alors ?

  • Hélène Dumont

    D'abord, il faut qu'elle puisse apprendre à se... relié à son corps. Et de nombreuses femmes ont du mal à se relier justement à ce corps, à ce qu'il s'y passe, à cerner ce qui leur fait vraiment plaisir. Et je les encourage à redécouvrir ce corps de façon positive. Cela peut se faire à travers une nouvelle exploration de la vulve ou en pratiquant la danse du ventre, par exemple.

  • Marie

    D'accord, donc tout à la danse orientale.

  • Hélène Dumont

    Oui, alors en fait, quand je parle de danse du ventre, je parle de la bascule du bassin. Pourquoi se relier au bassin ? Pour essayer de décrisper cette zone, de la réveiller aussi. C'est tout de même dans le bassin que circule toute cette énergie sexuelle. Donc je les encourage à prendre conscience du bassin, mais également à redécourir leur périnée. Le périnée, c'est un muscle, et il a un rôle très important dans le plaisir sexuel. Il facilite la pénétration, il la rend plus sensible, et puis il se contracte tout de même sous forme de spasme. au moment de l'orgasme, comme j'ai pu le dire tout à l'heure. Donc, il faut que la femme prenne conscience de cette partie de son corps, qu'elle apprenne à contracter et à décontracter les muscles du périnée, ce qui l'incitera ensuite à vivre la pénétration autrement, en étant active dans l'accueil du sexe de son homme, avec des moments d'ouverture pour cet accueil, et des moments de reliance à ce sexe en l'enveloppant, avec une contraction par exemple. Ce qui lui permettra aussi de prendre conscience de la corporealité de son vagin.

  • Marie

    D'accord, donc se relier à son corps, c'est très important. Et ensuite, que peuvent faire également les femmes ?

  • Hélène Dumont

    J'invite ensuite les femmes à prendre conscience, à prendre le temps de ressentir ce qu'elles vivent. Elles peuvent par exemple se focaliser sur un sens. Le toucher, la vue, l'odorat, le goût, l'ouïe. Comment sentez-vous que le plaisir s'éveille ? Ça, ça fait partie des questions que je leur pose. Quelles sont vos sensations corporelles ? Quelles sont les caresses, les baisers, les mots que vous aimez recevoir ou donner ? Dans quel état d'esprit êtes-vous quand vous vivez tout cela ?

  • Marie

    C'est une façon de s'ancrer dans le moment présent.

  • Hélène Dumont

    Oui, c'est ça. C'est une façon de se recentrer sur les sens. Et c'est une bonne astuce pour ne pas se laisser envahir par les pensées parasites, comme la to-do list. La fameuse. Voilà, et souvent les pensées ne sont pas propices à l'excitation, sauf si ces dernières évoquent des images ou des scénarios érotiques qui peuvent aider à se détendre, à s'ouvrir, à érotiser ce moment. Alors une autre façon de lutter contre les pensées et de les laisser passer, il ne s'agit pas de les juger, ni de se battre pour les rejeter, mais de les laisser glisser.

  • Marie

    Comme dans la prière.

  • Hélène Dumont

    Exactement. Si certaines pensées sont trop violentes, il est bon de rencontrer un professionnel pour essayer de les comprendre. En tout cas, il est bon de repérer aussi une autre pensée parasite. C'est la focalisation sur l'orgasme. Certaines femmes me disent, quand on fait l'amour, je me dis, et cette fois-ci, est-ce que je vais avoir un orgasme ? Est-ce que ça va venir ? Et du coup, je suis découragée à l'avance. Alors, il est clair que cette focalisation n'aide absolument pas à l'ouverture orgasmique. En fait, l'idée... et de se concentrer sur le réel de la rencontre amoureuse, le moment présent. Et le reste arrivera de surcroît.

  • Marie

    Amen ! Bon, mais j'imagine que la femme n'a pas qu'un rôle passif, entre guillemets, d'accueil des sensations de son corps, même si ce travail est donc très actif. J'imagine qu'elle peut être aussi acteur de la relation. Est-ce que ce n'est pas là une troisième piste d'action pour apprivoiser son plaisir ?

  • Hélène Dumont

    Si, une troisième piste est de guider, justement, et de communiquer. La femme peut guider son mari, exprimer son désir, son plaisir. Le lui dire, le lui partager. Mais c'est vrai que pour de nombreuses femmes, procéder ainsi, c'est prendre un risque. Celui de passer pour une prostituée et de ne plus avoir de valeur aux yeux de leur mari. Elles attendent alors que le plaisir vienne. Et je pense par exemple à l'une de mes clientes qui me racontait qu'elle s'était mise du vernis rouge et du rouge à lèvres rouge pour se préparer pour aller à une fête. Ce qui n'était pas dans ses habitudes. Mais comme elle était dans un processus de recherche et de rencontre avec elle-même, avec son féminin, elle s'était dit que peut-être qu'en essayant le vernis et le rouge à lèvres, elle pourrait peut-être se sentir plus femme. Et en la découvrant ainsi maquillée et puis avec le rouge aux ongles, son mari a été complètement étonné. Et il lui a dit qu'il trouvait ça un peu vulgaire en fait. Et ma cliente a été très blessée, bien entendu, et du coup, ça ne l'a pas encouragée à se relier à la puissance de son plaisir féminin et encore moins à le communiquer dans la relation sexuelle.

  • Marie

    Effectivement.

  • Hélène Dumont

    Et oui, mais alors qu'est-ce que ça vient nous dire ? Eh bien, ça vient nous dire que le regard de l'homme est important et combien ce dernier doit être délicat avec son épouse, surtout quand elle accepte de se mettre en mouvement. et de partir à la recherche d'elle-même, notamment dans le champ de la sexualité. Alors, en général, les hommes apprécient cette mise en mouvement. Ils peuvent être maladroits, comme le mari de cette cliente, mais ensuite, dans les entretiens, il lui a vraiment demandé pardon, il s'en voulait beaucoup. Il a juste été très étonné, quoi, voilà. Mais voilà, ils peuvent être maladroits, mais pourquoi ? Parce que ce mouvement-là, ça les fait bouger aussi. Ça vient les interroger sur, ben, à quoi sont-ils... prêts dans l'accueil du féminin de leur femme ? Qu'est-ce qu'ils sont prêts à recevoir ? Mais souvent, ils sont plutôt encourageants. Non pas parce que cela pourrait leur donner plus de plaisir, mais surtout parce que cela les rassure. Pour un homme, contempler sa femme heureuse et abandonnée dans son plaisir confirme sa virilité et vient lui signifier qu'il est un bon amant.

  • Marie

    C'est donc gratifiant pour lui.

  • Hélène Dumont

    C'est un cercle vertueux. J'aime rappeler aux couples que j'accompagne que dans la relation sexuelle, l'homme et la femme sont co-responsables et co-créatifs de leur plaisir mutuel et individuel. Et du coup, pour conclure, j'ai envie d'inviter les couples et les femmes et les hommes à réfléchir. Appréhender le plaisir et l'orgasme comme unique but n'est probablement pas la solution miracle de l'épanouissement sexuel. En fait, ce n'est pas tant l'intensité du plaisir qui est importante, ni l'orgasme, mais plutôt la façon dont la femme va accepter de s'interroger et de s'autoriser à jouir, de se laisser jouir dans le regard d'un autre, en considérant que cette jouissance se trouve au carrefour de son propre désir et du désir de l'autre.

  • Marie

    Merci beaucoup Hélène.

  • Merci de nous avoir écoutées. Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas à le partager autour de vous, à vos soeurs, vos amis, pour qu'elles puissent en bénéficier. Vous pouvez aussi mettre une note de 5 étoiles et un commentaire sur Apple Podcast ou iTunes si vous écoutez l'épisode grâce à cette plateforme afin que le podcast soit connu par le plus de femmes possible. Et si vous êtes branché réseau sociaux, rejoignez-nous sur le compte Instagram des podcasts de Famille Chrétienne et sur le groupe dédié au podcast sur la page Facebook de Famille Chrétienne. N'hésitez pas à faire part de vos interrogations, de vos remarques et suggestions. Et à la semaine prochaine !

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Description

Transcription

  • Hélène Dumont

    Vous êtes une femme, vous souhaitez donner du sens à votre sexualité de couple, en faire un lieu de partage, de joie et de ressources. Bonjour, je m'appelle Hélène Dumont, je suis conseillère conjugale et familiale, formée en thérapie sexuelle positive, maman de six enfants. Dans ce podcast, je vous ouvre les portes de mon cabinet pour vous partager avec simplicité les problématiques le plus souvent accompagnées afin que chacune puisse y puiser quelques pistes de réflexion, sans pression.

  • Marie

    Bonjour Hélène. Bonjour Marie. Alors aujourd'hui, nous allons parler d'un sujet qui fait couler beaucoup d'encre, le fameux orgasme. Il fait tellement parler de lui d'ailleurs que vous recevez souvent des messages de femmes qui sont complexées du coup de ne pas en avoir.

  • Hélène Dumont

    Oui. Un jour, une femme m'a écrit « Les années passent et je me dis que c'est dommage de ne pas vivre à fond notre sexualité. Nous sommes très heureux dans notre couple, mais ce versant est encore à explorer. » Ces mots viennent en écho à la plainte d'une autre cliente qui m'écrivait « Je ne connais pas cette joie de l'orgasme et même si je suis consciente qu'elle ne m'est pas indispensable, cela me rend triste. »

  • Marie

    Le plaisir féminin est à la mode et donc ne pas en avoir, ça interroge forcément.

  • Hélène Dumont

    Exactement, le plaisir féminin est à la mode. Du coup, les femmes revendiquent aujourd'hui le droit de jouir sans culpabilité et sans honte. Et la redécouverte du clitoris leur a fait prendre conscience qu'elles étaient beaucoup plus qu'un trou ou qu'un vide pour reprendre leurs expressions. Les femmes ont un clitoris et elles veulent s'en servir. Et la libération de la parole autour de la sexualité Leur permet d'exprimer cette revendication. Alors, l'exprimer est une chose, et c'est déjà pas mal, mais y parvenir en est une autre. Et la sexualité, souvent, nous dépasse. Ce n'est pas parce qu'on a le droit que le plaisir devient plus facile.

  • Marie

    Alors, dites-nous franchement, comment faire pour avoir un orgasme ?

  • Hélène Dumont

    Alors, avant de répondre à votre question, je vais faire un petit peu comme je fais avec les clientes que je reçois. C'est-à-dire, j'invite les femmes à réfléchir sur le plaisir féminin.

  • Marie

    Je pressens que cette notion va être beaucoup plus large que ce qu'on croit, plus large que celle de l'orgasme. Qu'est-ce que pour vous du coup ce plaisir féminin ?

  • Hélène Dumont

    Voilà, on s'interroge sur le plaisir féminin. Alors le plaisir féminin, c'est d'abord une expérience subjective, c'est-à-dire qu'il y a autant de définitions que de femmes. Pour l'une, le plaisir c'est une vague chaude qui vient lui couper les jambes. Impossible de faire l'amour debout d'ailleurs, me dit-elle en riant. Pour une autre, c'est une décharge. qui la transporte, à ce moment-là, c'est tout son corps qui se cambre. En fait, on peut distinguer trois notions. Celle du plaisir, celle de la jouissance et celle de l'orgasme. Et il me semble important de savoir les repérer. Par exemple, une femme peut avoir beaucoup de plaisir, mais pas forcément d'orgasme, tandis qu'une autre peut avoir un orgasme, mais au final, assez peu de plaisir.

  • Marie

    Oui, cela rejoint ce que l'on a vu dans le deuxième épisode du podcast sur le désir, sur sa nécessaire distinction avec l'excitation, bien que les deux soient liés. Du coup, pour commencer, qu'est-ce que le plaisir ?

  • Hélène Dumont

    On va commencer par le plaisir. Alors, le plaisir sexuel, c'est un ressenti émotionnel, positif et agréable, plus ou moins intense. Il dépend de la disponibilité intérieure de la femme, de son environnement, de son âge, de sa physiologie. de son état de santé, de la relation aussi avec son conjoint, des caresses et de la stimulation de ces zones érogènes et du lien qu'elle aura à son propre corps.

  • Marie

    Ah oui, tiens, parlez-nous de ces fameuses zones érogènes.

  • Hélène Dumont

    Alors, une zone érogène, c'est une partie du corps sensible qui procure du plaisir. Il y a de nombreuses zones érogènes dans notre corps. Ça peut être le cou, ça peut être les fesses, les lèvres. Bon, ça dépend un petit peu de chacune. mais Plus cette partie du corps a de terminaisons nerveuses, plus elle sera sensible aux caresses. Et plus elle sera investie ou reliée à des souvenirs positifs, plus elle deviendra du coup sensible à ce ressenti de plaisir. Le clitoris, par exemple, fait partie de ces zones érogènes. Oui,

  • Marie

    évidemment.

  • Hélène Dumont

    Le plaisir va provoquer... Et entretenir l'excitation sexuelle et inversement. Donc les modifications physiologiques qui en découlent, comme l'accélération cardiaque, la modification des organes génitaux, je ne vais pas y revenir parce qu'on en a déjà parlé dans le podcast précédent, mais voilà, la transpiration, la sensation de chaleur, tout ça, ça va avoir un impact au niveau émotionnel et du coup ça va provoquer un état plus ou moins dense de joie et parfois de plénitude.

  • Marie

    D'accord, donc on voit bien ce qu'est le plaisir. Et alors, la jouissance ?

  • Hélène Dumont

    La jouissance, c'est le plateau supérieur, on va dire ça comme ça. C'est quand toute la personne est concentrée, contenue, aspirée par ce ressenti dans lequel se font l'expression intense de l'excitation sexuelle et émotionnelle.

  • Marie

    Une sorte de deuxième étage de la fusée. Et j'imagine que si on continue dans cette image, l'orgasme est la mise à feu et le décollage de celle-ci.

  • Hélène Dumont

    Oui, exactement. La jouissance mène à l'orgasme, qui est le résultat de ce processus. Alors, il arrive souvent comme un soulagement. Je décapsule, me dit une femme, ou comme une ouverture sur un au-delà. Je m'abandonne, me partage une autre femme. Donc, l'orgasme ressemble à une succession plus ou moins longue de spasmes au niveau du périnée, des muscles abdominaux ou vers le fond du vagin. Ça dépend vraiment des femmes. Souvent, les femmes se disent envahies d'une chaleur puissante qui rayonne de la tête au pied. Elles disent vibrer au rythme de leur vagin et certaines le sentent résonner dans toute cette zone du bassin. C'est une expérience qui est vraiment subjective.

  • Marie

    Et qu'est-ce qui se passe au niveau de la tête, de la conscience ?

  • Hélène Dumont

    À ce moment-là, l'état de la conscience est modifié, ce qui vaut à l'orgasme l'appellation inquiétante mais néanmoins jolie de petite mort.

  • Marie

    Ah oui ?

  • Hélène Dumont

    Et oui, ça signifie que le cerveau reçoit un tel déferlement d'ocytocine et d'endorphine qu'il bug. C'est une image, évidemment. Mais ce bug n'est pas toujours appréhendé de façon paisible par les femmes, et peut-être plus particulièrement par celles au caractère anxieux ou ayant de la difficulté à accepter de ne pas toujours maîtriser les choses. Et dans ce moment orgasmique, la femme n'est plus tout à fait elle-même.

  • Marie

    Alors du coup, ça pose une question, les femmes peuvent se poser la question, qui suis-je, qui je deviens lors de cette jouissance ?

  • Hélène Dumont

    Exactement, qui je suis quand je jouis ? Et je pense à une femme qui me confiait être effrayée du nombre de gros mots qui lui venaient dans la tête à ce moment-là. Elle qui était si bien élevée, voilà. Un petit peu comme si l'espace orgasmique venait faire sauter toutes ces règles de bienséance qu'elle s'efforçait de contenir dans son quotidien.

  • Marie

    C'est incroyable, c'est comme si ça la faisait devenir tout à fait désinhibée.

  • Hélène Dumont

    Exactement. Mais du coup, préoccupée par la réaction de son mari, si d'aventure elle se permettait de dénoncer ses gros mots, elle-même un petit peu étonnée d'avoir ses pensées, elle finissait par perdre le fil de son plaisir. Et en fait, en s'efforçant de contenir ses mots, elle contenait malgré elle la puissance de son plaisir et se privait dans la foulée de cet orgasme tant recherché.

  • Marie

    Là, chez vous, ce n'est pas très grave la bienséance. Est-ce que vous avez d'autres témoignages ?

  • Hélène Dumont

    D'autres femmes, oui, ont l'impression de se morceler pendant un orgasme. Alors, cette sensation, elle est vraiment désagréable. Elle est même anxiogène. Et là, il faut l'interroger, car elle n'encourage pas la femme à revivre l'expérience. Alors, elle peut être liée à un mauvais souvenir ou à une appréhension. L'appréhension de déployer son côté sauvage. Il est important que l'homme y soit attentif pour que la femme consente à s'ouvrir dans un climat rassurant.

  • Marie

    Alors, que se passe-t-il après ces moments de plaisir, de jouissance et d'orgasme ?

  • Hélène Dumont

    Après, la tension redescend doucement pour laisser place à la détente. Et on appelle ce temps la phase de la résolution. Certaines s'endorment d'ailleurs après ce moment-là. Alors, c'est différentes notions de... plaisir, de jouissance et d'orgasme permettent d'appréhender de façon chronologique les différentes phases de ce que l'on appelle la réponse sexuelle. Et ce repérage est vraiment précieux parce qu'il permet à la femme d'accéder à une meilleure lisibilité du fonctionnement de sa sexualité. C'est une façon de se réapproprier son corps à travers l'expérience, à travers la prise de conscience, le ressenti et c'est l'occasion de se familiariser avec lui. de façon bien entendu positive.

  • Marie

    Vous n'avez pas parlé des différents orgasmes qui existent selon les revues.

  • Hélène Dumont

    Oui, ça date un peu parce que c'est Freud qui en a distingué deux et du coup ça introduit une confusion. Mais voilà, Freud distinguait deux orgasmes. L'un clitoridien, obtenu par une caresse directe sur le clitoris, et l'autre vaginal, obtenu par la pénétration. En fait, cette qualification est inexacte et désuète. On sait aujourd'hui que le clitoris est solidaire du vagin, comme j'ai pu le décrire dans un podcast précédent, et on sait qu'il est le foyer principal de la réponse sexuelle de la femme.

  • Marie

    D'accord, donc peut-être un orgasme, mais plusieurs façons de l'obtenir.

  • Hélène Dumont

    Exactement, c'est tout à fait ça. Et puis, de toute façon, son ressenti peut varier. Et on sait également aujourd'hui que la plupart des femmes jouissent par la stimulation directe du clitoris, accompagnée ou non d'une pénétration.

  • Marie

    Alors concrètement, comment faire pour apprivoiser ces expériences de plaisir, de jouissance et d'orgasme ?

  • Hélène Dumont

    Il faut prendre conscience de sa sexualité et en devenir responsable. De nombreuses femmes ont une représentation passive et ou restrictive de la sexualité féminine. Une femme me disait un jour que si elle ne jouissait pas, c'était la faute de son mari qui ne savait pas s'y prendre. Elle était très en colère contre lui, très frustrée aussi. Mais en réalité, si l'homme participe au plaisir de la femme, il n'en est pas complètement responsable. C'est beaucoup plus complexe.

  • Marie

    J'imagine. Que peut faire la femme alors ?

  • Hélène Dumont

    D'abord, il faut qu'elle puisse apprendre à se... relié à son corps. Et de nombreuses femmes ont du mal à se relier justement à ce corps, à ce qu'il s'y passe, à cerner ce qui leur fait vraiment plaisir. Et je les encourage à redécouvrir ce corps de façon positive. Cela peut se faire à travers une nouvelle exploration de la vulve ou en pratiquant la danse du ventre, par exemple.

  • Marie

    D'accord, donc tout à la danse orientale.

  • Hélène Dumont

    Oui, alors en fait, quand je parle de danse du ventre, je parle de la bascule du bassin. Pourquoi se relier au bassin ? Pour essayer de décrisper cette zone, de la réveiller aussi. C'est tout de même dans le bassin que circule toute cette énergie sexuelle. Donc je les encourage à prendre conscience du bassin, mais également à redécourir leur périnée. Le périnée, c'est un muscle, et il a un rôle très important dans le plaisir sexuel. Il facilite la pénétration, il la rend plus sensible, et puis il se contracte tout de même sous forme de spasme. au moment de l'orgasme, comme j'ai pu le dire tout à l'heure. Donc, il faut que la femme prenne conscience de cette partie de son corps, qu'elle apprenne à contracter et à décontracter les muscles du périnée, ce qui l'incitera ensuite à vivre la pénétration autrement, en étant active dans l'accueil du sexe de son homme, avec des moments d'ouverture pour cet accueil, et des moments de reliance à ce sexe en l'enveloppant, avec une contraction par exemple. Ce qui lui permettra aussi de prendre conscience de la corporealité de son vagin.

  • Marie

    D'accord, donc se relier à son corps, c'est très important. Et ensuite, que peuvent faire également les femmes ?

  • Hélène Dumont

    J'invite ensuite les femmes à prendre conscience, à prendre le temps de ressentir ce qu'elles vivent. Elles peuvent par exemple se focaliser sur un sens. Le toucher, la vue, l'odorat, le goût, l'ouïe. Comment sentez-vous que le plaisir s'éveille ? Ça, ça fait partie des questions que je leur pose. Quelles sont vos sensations corporelles ? Quelles sont les caresses, les baisers, les mots que vous aimez recevoir ou donner ? Dans quel état d'esprit êtes-vous quand vous vivez tout cela ?

  • Marie

    C'est une façon de s'ancrer dans le moment présent.

  • Hélène Dumont

    Oui, c'est ça. C'est une façon de se recentrer sur les sens. Et c'est une bonne astuce pour ne pas se laisser envahir par les pensées parasites, comme la to-do list. La fameuse. Voilà, et souvent les pensées ne sont pas propices à l'excitation, sauf si ces dernières évoquent des images ou des scénarios érotiques qui peuvent aider à se détendre, à s'ouvrir, à érotiser ce moment. Alors une autre façon de lutter contre les pensées et de les laisser passer, il ne s'agit pas de les juger, ni de se battre pour les rejeter, mais de les laisser glisser.

  • Marie

    Comme dans la prière.

  • Hélène Dumont

    Exactement. Si certaines pensées sont trop violentes, il est bon de rencontrer un professionnel pour essayer de les comprendre. En tout cas, il est bon de repérer aussi une autre pensée parasite. C'est la focalisation sur l'orgasme. Certaines femmes me disent, quand on fait l'amour, je me dis, et cette fois-ci, est-ce que je vais avoir un orgasme ? Est-ce que ça va venir ? Et du coup, je suis découragée à l'avance. Alors, il est clair que cette focalisation n'aide absolument pas à l'ouverture orgasmique. En fait, l'idée... et de se concentrer sur le réel de la rencontre amoureuse, le moment présent. Et le reste arrivera de surcroît.

  • Marie

    Amen ! Bon, mais j'imagine que la femme n'a pas qu'un rôle passif, entre guillemets, d'accueil des sensations de son corps, même si ce travail est donc très actif. J'imagine qu'elle peut être aussi acteur de la relation. Est-ce que ce n'est pas là une troisième piste d'action pour apprivoiser son plaisir ?

  • Hélène Dumont

    Si, une troisième piste est de guider, justement, et de communiquer. La femme peut guider son mari, exprimer son désir, son plaisir. Le lui dire, le lui partager. Mais c'est vrai que pour de nombreuses femmes, procéder ainsi, c'est prendre un risque. Celui de passer pour une prostituée et de ne plus avoir de valeur aux yeux de leur mari. Elles attendent alors que le plaisir vienne. Et je pense par exemple à l'une de mes clientes qui me racontait qu'elle s'était mise du vernis rouge et du rouge à lèvres rouge pour se préparer pour aller à une fête. Ce qui n'était pas dans ses habitudes. Mais comme elle était dans un processus de recherche et de rencontre avec elle-même, avec son féminin, elle s'était dit que peut-être qu'en essayant le vernis et le rouge à lèvres, elle pourrait peut-être se sentir plus femme. Et en la découvrant ainsi maquillée et puis avec le rouge aux ongles, son mari a été complètement étonné. Et il lui a dit qu'il trouvait ça un peu vulgaire en fait. Et ma cliente a été très blessée, bien entendu, et du coup, ça ne l'a pas encouragée à se relier à la puissance de son plaisir féminin et encore moins à le communiquer dans la relation sexuelle.

  • Marie

    Effectivement.

  • Hélène Dumont

    Et oui, mais alors qu'est-ce que ça vient nous dire ? Eh bien, ça vient nous dire que le regard de l'homme est important et combien ce dernier doit être délicat avec son épouse, surtout quand elle accepte de se mettre en mouvement. et de partir à la recherche d'elle-même, notamment dans le champ de la sexualité. Alors, en général, les hommes apprécient cette mise en mouvement. Ils peuvent être maladroits, comme le mari de cette cliente, mais ensuite, dans les entretiens, il lui a vraiment demandé pardon, il s'en voulait beaucoup. Il a juste été très étonné, quoi, voilà. Mais voilà, ils peuvent être maladroits, mais pourquoi ? Parce que ce mouvement-là, ça les fait bouger aussi. Ça vient les interroger sur, ben, à quoi sont-ils... prêts dans l'accueil du féminin de leur femme ? Qu'est-ce qu'ils sont prêts à recevoir ? Mais souvent, ils sont plutôt encourageants. Non pas parce que cela pourrait leur donner plus de plaisir, mais surtout parce que cela les rassure. Pour un homme, contempler sa femme heureuse et abandonnée dans son plaisir confirme sa virilité et vient lui signifier qu'il est un bon amant.

  • Marie

    C'est donc gratifiant pour lui.

  • Hélène Dumont

    C'est un cercle vertueux. J'aime rappeler aux couples que j'accompagne que dans la relation sexuelle, l'homme et la femme sont co-responsables et co-créatifs de leur plaisir mutuel et individuel. Et du coup, pour conclure, j'ai envie d'inviter les couples et les femmes et les hommes à réfléchir. Appréhender le plaisir et l'orgasme comme unique but n'est probablement pas la solution miracle de l'épanouissement sexuel. En fait, ce n'est pas tant l'intensité du plaisir qui est importante, ni l'orgasme, mais plutôt la façon dont la femme va accepter de s'interroger et de s'autoriser à jouir, de se laisser jouir dans le regard d'un autre, en considérant que cette jouissance se trouve au carrefour de son propre désir et du désir de l'autre.

  • Marie

    Merci beaucoup Hélène.

  • Merci de nous avoir écoutées. Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas à le partager autour de vous, à vos soeurs, vos amis, pour qu'elles puissent en bénéficier. Vous pouvez aussi mettre une note de 5 étoiles et un commentaire sur Apple Podcast ou iTunes si vous écoutez l'épisode grâce à cette plateforme afin que le podcast soit connu par le plus de femmes possible. Et si vous êtes branché réseau sociaux, rejoignez-nous sur le compte Instagram des podcasts de Famille Chrétienne et sur le groupe dédié au podcast sur la page Facebook de Famille Chrétienne. N'hésitez pas à faire part de vos interrogations, de vos remarques et suggestions. Et à la semaine prochaine !

Description

Transcription

  • Hélène Dumont

    Vous êtes une femme, vous souhaitez donner du sens à votre sexualité de couple, en faire un lieu de partage, de joie et de ressources. Bonjour, je m'appelle Hélène Dumont, je suis conseillère conjugale et familiale, formée en thérapie sexuelle positive, maman de six enfants. Dans ce podcast, je vous ouvre les portes de mon cabinet pour vous partager avec simplicité les problématiques le plus souvent accompagnées afin que chacune puisse y puiser quelques pistes de réflexion, sans pression.

  • Marie

    Bonjour Hélène. Bonjour Marie. Alors aujourd'hui, nous allons parler d'un sujet qui fait couler beaucoup d'encre, le fameux orgasme. Il fait tellement parler de lui d'ailleurs que vous recevez souvent des messages de femmes qui sont complexées du coup de ne pas en avoir.

  • Hélène Dumont

    Oui. Un jour, une femme m'a écrit « Les années passent et je me dis que c'est dommage de ne pas vivre à fond notre sexualité. Nous sommes très heureux dans notre couple, mais ce versant est encore à explorer. » Ces mots viennent en écho à la plainte d'une autre cliente qui m'écrivait « Je ne connais pas cette joie de l'orgasme et même si je suis consciente qu'elle ne m'est pas indispensable, cela me rend triste. »

  • Marie

    Le plaisir féminin est à la mode et donc ne pas en avoir, ça interroge forcément.

  • Hélène Dumont

    Exactement, le plaisir féminin est à la mode. Du coup, les femmes revendiquent aujourd'hui le droit de jouir sans culpabilité et sans honte. Et la redécouverte du clitoris leur a fait prendre conscience qu'elles étaient beaucoup plus qu'un trou ou qu'un vide pour reprendre leurs expressions. Les femmes ont un clitoris et elles veulent s'en servir. Et la libération de la parole autour de la sexualité Leur permet d'exprimer cette revendication. Alors, l'exprimer est une chose, et c'est déjà pas mal, mais y parvenir en est une autre. Et la sexualité, souvent, nous dépasse. Ce n'est pas parce qu'on a le droit que le plaisir devient plus facile.

  • Marie

    Alors, dites-nous franchement, comment faire pour avoir un orgasme ?

  • Hélène Dumont

    Alors, avant de répondre à votre question, je vais faire un petit peu comme je fais avec les clientes que je reçois. C'est-à-dire, j'invite les femmes à réfléchir sur le plaisir féminin.

  • Marie

    Je pressens que cette notion va être beaucoup plus large que ce qu'on croit, plus large que celle de l'orgasme. Qu'est-ce que pour vous du coup ce plaisir féminin ?

  • Hélène Dumont

    Voilà, on s'interroge sur le plaisir féminin. Alors le plaisir féminin, c'est d'abord une expérience subjective, c'est-à-dire qu'il y a autant de définitions que de femmes. Pour l'une, le plaisir c'est une vague chaude qui vient lui couper les jambes. Impossible de faire l'amour debout d'ailleurs, me dit-elle en riant. Pour une autre, c'est une décharge. qui la transporte, à ce moment-là, c'est tout son corps qui se cambre. En fait, on peut distinguer trois notions. Celle du plaisir, celle de la jouissance et celle de l'orgasme. Et il me semble important de savoir les repérer. Par exemple, une femme peut avoir beaucoup de plaisir, mais pas forcément d'orgasme, tandis qu'une autre peut avoir un orgasme, mais au final, assez peu de plaisir.

  • Marie

    Oui, cela rejoint ce que l'on a vu dans le deuxième épisode du podcast sur le désir, sur sa nécessaire distinction avec l'excitation, bien que les deux soient liés. Du coup, pour commencer, qu'est-ce que le plaisir ?

  • Hélène Dumont

    On va commencer par le plaisir. Alors, le plaisir sexuel, c'est un ressenti émotionnel, positif et agréable, plus ou moins intense. Il dépend de la disponibilité intérieure de la femme, de son environnement, de son âge, de sa physiologie. de son état de santé, de la relation aussi avec son conjoint, des caresses et de la stimulation de ces zones érogènes et du lien qu'elle aura à son propre corps.

  • Marie

    Ah oui, tiens, parlez-nous de ces fameuses zones érogènes.

  • Hélène Dumont

    Alors, une zone érogène, c'est une partie du corps sensible qui procure du plaisir. Il y a de nombreuses zones érogènes dans notre corps. Ça peut être le cou, ça peut être les fesses, les lèvres. Bon, ça dépend un petit peu de chacune. mais Plus cette partie du corps a de terminaisons nerveuses, plus elle sera sensible aux caresses. Et plus elle sera investie ou reliée à des souvenirs positifs, plus elle deviendra du coup sensible à ce ressenti de plaisir. Le clitoris, par exemple, fait partie de ces zones érogènes. Oui,

  • Marie

    évidemment.

  • Hélène Dumont

    Le plaisir va provoquer... Et entretenir l'excitation sexuelle et inversement. Donc les modifications physiologiques qui en découlent, comme l'accélération cardiaque, la modification des organes génitaux, je ne vais pas y revenir parce qu'on en a déjà parlé dans le podcast précédent, mais voilà, la transpiration, la sensation de chaleur, tout ça, ça va avoir un impact au niveau émotionnel et du coup ça va provoquer un état plus ou moins dense de joie et parfois de plénitude.

  • Marie

    D'accord, donc on voit bien ce qu'est le plaisir. Et alors, la jouissance ?

  • Hélène Dumont

    La jouissance, c'est le plateau supérieur, on va dire ça comme ça. C'est quand toute la personne est concentrée, contenue, aspirée par ce ressenti dans lequel se font l'expression intense de l'excitation sexuelle et émotionnelle.

  • Marie

    Une sorte de deuxième étage de la fusée. Et j'imagine que si on continue dans cette image, l'orgasme est la mise à feu et le décollage de celle-ci.

  • Hélène Dumont

    Oui, exactement. La jouissance mène à l'orgasme, qui est le résultat de ce processus. Alors, il arrive souvent comme un soulagement. Je décapsule, me dit une femme, ou comme une ouverture sur un au-delà. Je m'abandonne, me partage une autre femme. Donc, l'orgasme ressemble à une succession plus ou moins longue de spasmes au niveau du périnée, des muscles abdominaux ou vers le fond du vagin. Ça dépend vraiment des femmes. Souvent, les femmes se disent envahies d'une chaleur puissante qui rayonne de la tête au pied. Elles disent vibrer au rythme de leur vagin et certaines le sentent résonner dans toute cette zone du bassin. C'est une expérience qui est vraiment subjective.

  • Marie

    Et qu'est-ce qui se passe au niveau de la tête, de la conscience ?

  • Hélène Dumont

    À ce moment-là, l'état de la conscience est modifié, ce qui vaut à l'orgasme l'appellation inquiétante mais néanmoins jolie de petite mort.

  • Marie

    Ah oui ?

  • Hélène Dumont

    Et oui, ça signifie que le cerveau reçoit un tel déferlement d'ocytocine et d'endorphine qu'il bug. C'est une image, évidemment. Mais ce bug n'est pas toujours appréhendé de façon paisible par les femmes, et peut-être plus particulièrement par celles au caractère anxieux ou ayant de la difficulté à accepter de ne pas toujours maîtriser les choses. Et dans ce moment orgasmique, la femme n'est plus tout à fait elle-même.

  • Marie

    Alors du coup, ça pose une question, les femmes peuvent se poser la question, qui suis-je, qui je deviens lors de cette jouissance ?

  • Hélène Dumont

    Exactement, qui je suis quand je jouis ? Et je pense à une femme qui me confiait être effrayée du nombre de gros mots qui lui venaient dans la tête à ce moment-là. Elle qui était si bien élevée, voilà. Un petit peu comme si l'espace orgasmique venait faire sauter toutes ces règles de bienséance qu'elle s'efforçait de contenir dans son quotidien.

  • Marie

    C'est incroyable, c'est comme si ça la faisait devenir tout à fait désinhibée.

  • Hélène Dumont

    Exactement. Mais du coup, préoccupée par la réaction de son mari, si d'aventure elle se permettait de dénoncer ses gros mots, elle-même un petit peu étonnée d'avoir ses pensées, elle finissait par perdre le fil de son plaisir. Et en fait, en s'efforçant de contenir ses mots, elle contenait malgré elle la puissance de son plaisir et se privait dans la foulée de cet orgasme tant recherché.

  • Marie

    Là, chez vous, ce n'est pas très grave la bienséance. Est-ce que vous avez d'autres témoignages ?

  • Hélène Dumont

    D'autres femmes, oui, ont l'impression de se morceler pendant un orgasme. Alors, cette sensation, elle est vraiment désagréable. Elle est même anxiogène. Et là, il faut l'interroger, car elle n'encourage pas la femme à revivre l'expérience. Alors, elle peut être liée à un mauvais souvenir ou à une appréhension. L'appréhension de déployer son côté sauvage. Il est important que l'homme y soit attentif pour que la femme consente à s'ouvrir dans un climat rassurant.

  • Marie

    Alors, que se passe-t-il après ces moments de plaisir, de jouissance et d'orgasme ?

  • Hélène Dumont

    Après, la tension redescend doucement pour laisser place à la détente. Et on appelle ce temps la phase de la résolution. Certaines s'endorment d'ailleurs après ce moment-là. Alors, c'est différentes notions de... plaisir, de jouissance et d'orgasme permettent d'appréhender de façon chronologique les différentes phases de ce que l'on appelle la réponse sexuelle. Et ce repérage est vraiment précieux parce qu'il permet à la femme d'accéder à une meilleure lisibilité du fonctionnement de sa sexualité. C'est une façon de se réapproprier son corps à travers l'expérience, à travers la prise de conscience, le ressenti et c'est l'occasion de se familiariser avec lui. de façon bien entendu positive.

  • Marie

    Vous n'avez pas parlé des différents orgasmes qui existent selon les revues.

  • Hélène Dumont

    Oui, ça date un peu parce que c'est Freud qui en a distingué deux et du coup ça introduit une confusion. Mais voilà, Freud distinguait deux orgasmes. L'un clitoridien, obtenu par une caresse directe sur le clitoris, et l'autre vaginal, obtenu par la pénétration. En fait, cette qualification est inexacte et désuète. On sait aujourd'hui que le clitoris est solidaire du vagin, comme j'ai pu le décrire dans un podcast précédent, et on sait qu'il est le foyer principal de la réponse sexuelle de la femme.

  • Marie

    D'accord, donc peut-être un orgasme, mais plusieurs façons de l'obtenir.

  • Hélène Dumont

    Exactement, c'est tout à fait ça. Et puis, de toute façon, son ressenti peut varier. Et on sait également aujourd'hui que la plupart des femmes jouissent par la stimulation directe du clitoris, accompagnée ou non d'une pénétration.

  • Marie

    Alors concrètement, comment faire pour apprivoiser ces expériences de plaisir, de jouissance et d'orgasme ?

  • Hélène Dumont

    Il faut prendre conscience de sa sexualité et en devenir responsable. De nombreuses femmes ont une représentation passive et ou restrictive de la sexualité féminine. Une femme me disait un jour que si elle ne jouissait pas, c'était la faute de son mari qui ne savait pas s'y prendre. Elle était très en colère contre lui, très frustrée aussi. Mais en réalité, si l'homme participe au plaisir de la femme, il n'en est pas complètement responsable. C'est beaucoup plus complexe.

  • Marie

    J'imagine. Que peut faire la femme alors ?

  • Hélène Dumont

    D'abord, il faut qu'elle puisse apprendre à se... relié à son corps. Et de nombreuses femmes ont du mal à se relier justement à ce corps, à ce qu'il s'y passe, à cerner ce qui leur fait vraiment plaisir. Et je les encourage à redécouvrir ce corps de façon positive. Cela peut se faire à travers une nouvelle exploration de la vulve ou en pratiquant la danse du ventre, par exemple.

  • Marie

    D'accord, donc tout à la danse orientale.

  • Hélène Dumont

    Oui, alors en fait, quand je parle de danse du ventre, je parle de la bascule du bassin. Pourquoi se relier au bassin ? Pour essayer de décrisper cette zone, de la réveiller aussi. C'est tout de même dans le bassin que circule toute cette énergie sexuelle. Donc je les encourage à prendre conscience du bassin, mais également à redécourir leur périnée. Le périnée, c'est un muscle, et il a un rôle très important dans le plaisir sexuel. Il facilite la pénétration, il la rend plus sensible, et puis il se contracte tout de même sous forme de spasme. au moment de l'orgasme, comme j'ai pu le dire tout à l'heure. Donc, il faut que la femme prenne conscience de cette partie de son corps, qu'elle apprenne à contracter et à décontracter les muscles du périnée, ce qui l'incitera ensuite à vivre la pénétration autrement, en étant active dans l'accueil du sexe de son homme, avec des moments d'ouverture pour cet accueil, et des moments de reliance à ce sexe en l'enveloppant, avec une contraction par exemple. Ce qui lui permettra aussi de prendre conscience de la corporealité de son vagin.

  • Marie

    D'accord, donc se relier à son corps, c'est très important. Et ensuite, que peuvent faire également les femmes ?

  • Hélène Dumont

    J'invite ensuite les femmes à prendre conscience, à prendre le temps de ressentir ce qu'elles vivent. Elles peuvent par exemple se focaliser sur un sens. Le toucher, la vue, l'odorat, le goût, l'ouïe. Comment sentez-vous que le plaisir s'éveille ? Ça, ça fait partie des questions que je leur pose. Quelles sont vos sensations corporelles ? Quelles sont les caresses, les baisers, les mots que vous aimez recevoir ou donner ? Dans quel état d'esprit êtes-vous quand vous vivez tout cela ?

  • Marie

    C'est une façon de s'ancrer dans le moment présent.

  • Hélène Dumont

    Oui, c'est ça. C'est une façon de se recentrer sur les sens. Et c'est une bonne astuce pour ne pas se laisser envahir par les pensées parasites, comme la to-do list. La fameuse. Voilà, et souvent les pensées ne sont pas propices à l'excitation, sauf si ces dernières évoquent des images ou des scénarios érotiques qui peuvent aider à se détendre, à s'ouvrir, à érotiser ce moment. Alors une autre façon de lutter contre les pensées et de les laisser passer, il ne s'agit pas de les juger, ni de se battre pour les rejeter, mais de les laisser glisser.

  • Marie

    Comme dans la prière.

  • Hélène Dumont

    Exactement. Si certaines pensées sont trop violentes, il est bon de rencontrer un professionnel pour essayer de les comprendre. En tout cas, il est bon de repérer aussi une autre pensée parasite. C'est la focalisation sur l'orgasme. Certaines femmes me disent, quand on fait l'amour, je me dis, et cette fois-ci, est-ce que je vais avoir un orgasme ? Est-ce que ça va venir ? Et du coup, je suis découragée à l'avance. Alors, il est clair que cette focalisation n'aide absolument pas à l'ouverture orgasmique. En fait, l'idée... et de se concentrer sur le réel de la rencontre amoureuse, le moment présent. Et le reste arrivera de surcroît.

  • Marie

    Amen ! Bon, mais j'imagine que la femme n'a pas qu'un rôle passif, entre guillemets, d'accueil des sensations de son corps, même si ce travail est donc très actif. J'imagine qu'elle peut être aussi acteur de la relation. Est-ce que ce n'est pas là une troisième piste d'action pour apprivoiser son plaisir ?

  • Hélène Dumont

    Si, une troisième piste est de guider, justement, et de communiquer. La femme peut guider son mari, exprimer son désir, son plaisir. Le lui dire, le lui partager. Mais c'est vrai que pour de nombreuses femmes, procéder ainsi, c'est prendre un risque. Celui de passer pour une prostituée et de ne plus avoir de valeur aux yeux de leur mari. Elles attendent alors que le plaisir vienne. Et je pense par exemple à l'une de mes clientes qui me racontait qu'elle s'était mise du vernis rouge et du rouge à lèvres rouge pour se préparer pour aller à une fête. Ce qui n'était pas dans ses habitudes. Mais comme elle était dans un processus de recherche et de rencontre avec elle-même, avec son féminin, elle s'était dit que peut-être qu'en essayant le vernis et le rouge à lèvres, elle pourrait peut-être se sentir plus femme. Et en la découvrant ainsi maquillée et puis avec le rouge aux ongles, son mari a été complètement étonné. Et il lui a dit qu'il trouvait ça un peu vulgaire en fait. Et ma cliente a été très blessée, bien entendu, et du coup, ça ne l'a pas encouragée à se relier à la puissance de son plaisir féminin et encore moins à le communiquer dans la relation sexuelle.

  • Marie

    Effectivement.

  • Hélène Dumont

    Et oui, mais alors qu'est-ce que ça vient nous dire ? Eh bien, ça vient nous dire que le regard de l'homme est important et combien ce dernier doit être délicat avec son épouse, surtout quand elle accepte de se mettre en mouvement. et de partir à la recherche d'elle-même, notamment dans le champ de la sexualité. Alors, en général, les hommes apprécient cette mise en mouvement. Ils peuvent être maladroits, comme le mari de cette cliente, mais ensuite, dans les entretiens, il lui a vraiment demandé pardon, il s'en voulait beaucoup. Il a juste été très étonné, quoi, voilà. Mais voilà, ils peuvent être maladroits, mais pourquoi ? Parce que ce mouvement-là, ça les fait bouger aussi. Ça vient les interroger sur, ben, à quoi sont-ils... prêts dans l'accueil du féminin de leur femme ? Qu'est-ce qu'ils sont prêts à recevoir ? Mais souvent, ils sont plutôt encourageants. Non pas parce que cela pourrait leur donner plus de plaisir, mais surtout parce que cela les rassure. Pour un homme, contempler sa femme heureuse et abandonnée dans son plaisir confirme sa virilité et vient lui signifier qu'il est un bon amant.

  • Marie

    C'est donc gratifiant pour lui.

  • Hélène Dumont

    C'est un cercle vertueux. J'aime rappeler aux couples que j'accompagne que dans la relation sexuelle, l'homme et la femme sont co-responsables et co-créatifs de leur plaisir mutuel et individuel. Et du coup, pour conclure, j'ai envie d'inviter les couples et les femmes et les hommes à réfléchir. Appréhender le plaisir et l'orgasme comme unique but n'est probablement pas la solution miracle de l'épanouissement sexuel. En fait, ce n'est pas tant l'intensité du plaisir qui est importante, ni l'orgasme, mais plutôt la façon dont la femme va accepter de s'interroger et de s'autoriser à jouir, de se laisser jouir dans le regard d'un autre, en considérant que cette jouissance se trouve au carrefour de son propre désir et du désir de l'autre.

  • Marie

    Merci beaucoup Hélène.

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