- Speaker #0
Salut à toutes et à tous et bienvenue dans les shots d'HGGSP, le podcast proposé par Science Peace, dépanimé par moi-même, Claire et mon camarade Mathis.
- Speaker #1
Salut à tous !
- Speaker #0
On est là pour vous faire réaliser le bac d'HGGSP en traitant un axe du programme en 5 minutes crozo. Dans cet épisode, on s'intéresse au défi de la construction de la paix.
- Speaker #1
Et on va voir que c'est pas toujours facile. On va donc ici se demander comment construire la paix et faire en sorte qu'elle dure.
- Speaker #0
Et on va commencer en 1648. C'est une date qui t'inspire, Mathis ?
- Speaker #1
C'est l'année de naissance de Léon Renaud ?
- Speaker #0
Non, pas vraiment. C'est l'année de signature de la paix de Westphalie. Tu sais, en fait, c'est la paix qui a mis fin à la guerre de 30 ans qui s'est déroulée de
- Speaker #1
...à 1648. Oui, je vois très bien. Alors pour donner quelques détails sur cette guerre, en fait à la base il y avait un énorme empire, le Saint Empire Romain Germanique, qui concentrait plus de 350 principautés différentes.
- Speaker #0
C'est ça, mais au XVIème siècle, un certain Martin Luther commence à bouleverser l'équilibre religieux en introduisant ce qui deviendra le protestantisme.
- Speaker #1
Et en 1555, l'empire est partagé entre les catholiques et les réformés. A partir de là, les tensions commencent à monter entre les deux parties de l'empire jusqu'au début de la guerre en 1618.
- Speaker #0
Et là, on a d'un côté les catholiques et l'empereur, et de l'autre les protestants. Et sachant que d'autres pays viennent se mêler au conflit, dont la France qui se range étonnamment du côté des protestants.
- Speaker #1
Mais pourquoi c'est étonnant ?
- Speaker #0
Bah, parce que la France est catholique à l'époque, Mathis !
- Speaker #1
Ah oui !
- Speaker #0
Bref, avec tout ça, le pape Urbain VIII commence à s'inquiéter à partir de 1634. Il était temps. Il commence donc des négociations entre les belligérants.
- Speaker #1
C'est dingue en vrai qu'ils puissent intervenir. Enfin, aujourd'hui, le pape ne pourrait pas trop demander d'arrêter la guerre en Ukraine. Euh,
- Speaker #0
pas trop, non. En tout cas, les négociations ne commencent pas avant 1643. Et elles durent 5 ans !
- Speaker #1
Toujours long de mettre d'accord tout le monde. Si je ne me trompe pas, ils ont même signé 3 traités différents, non ?
- Speaker #0
Exactement ! Un premier traité pour régler le conflit qui opposait l'Espagne aux Provinces-Unis, puis deux autres traités signés le 24 octobre 1648. Est-ce que tu les connais, Mathis ?
- Speaker #1
Oui, il y a le traité d'Osnabruck, signé entre le Saint-Empire, donc les catholiques, et la Suède, c'est-à-dire les protestants, et le deuxième traité, c'est celui de Munster, entre le Saint-Empire, la France et ses alliés.
- Speaker #0
Eh, t'es bien renseigné quand même !
- Speaker #1
Et oui Claire, je révise toujours pour les shots. Et d'ailleurs, si je peux me permettre, c'est pas parce que les traités sont signés que tout rentre dans l'ordre.
- Speaker #0
Ah bon, pourquoi ?
- Speaker #1
Il faut encore stopper les pillages et ramener les soldats dans leur pays d'origine par exemple. Mais ça, les traités ne le prévoient pas.
- Speaker #0
C'est super intéressant comme exemple. Ça nous montre bien que pour instaurer la paix, il ne faut pas juste signer des traités, il faut la penser sur le long terme.
- Speaker #1
C'est ça. Et là-dessus, j'ai un autre sujet sur lequel tu verras bien la différence. Je te propose de parler de la paix par la sécurité collective. C'est notre deuxième partie.
- Speaker #0
Alors ça, mais c'est clairement mon domaine. C'est passionnant. Je peux t'en parler pendant des heures avec plaisir.
- Speaker #1
Et bah, à toi l'honneur, Claire.
- Speaker #0
Alors, ce qu'il faut savoir, c'est que la sécurité collective, elle suppose de mettre en place un système de paix durable entre tous les États qui veulent bien faire partie de ce système. Et la première fois qu'on pense à cette sécurité collective, c'est au congrès de Vienne en 1815.
- Speaker #1
Ah oui, à la fin des guerres napoléoniennes.
- Speaker #0
Exactement, mais bon, à cette époque, ça reste une idée globale. On forme juste une sainte alliance pour garantir la paix dans les pays européens, en empêchant la montée des idées nationalistes et libérales. Tout change à un des grands moments de notre histoire.
- Speaker #1
La première guerre mondiale. En fait, la guerre était tellement violente, elle a tué tellement de personnes, que tous les chefs d'État se sont dit qu'il fallait absolument... mettre en place une vraie institution pour préserver la sécurité collective.
- Speaker #0
Et c'est pendant la signature du traité de Versailles en 1919 qu'on introduit la Société des Nations, la SDN, qui regroupe à l'époque 27 États. C'est pas mal, non ?
- Speaker #1
Ah oui, c'est pas mal, mais il en manquait un assez important, les États-Unis. En fait, le Sénat américain a refusé d'intégrer la SDN, alors même que c'était leur président, Woodrow Wilson, qui avait poussé à sa création.
- Speaker #0
Un peu contradictoire, les Américains. De toute façon, si on est honnête Mathis, cette première vraie organisation internationale, et bah c'est un peu un échec.
- Speaker #1
Comment ça ?
- Speaker #0
En fait, cette organisation ne garantit pas grand chose, parce que s'il faut voter des sanctions à l'égard d'un pays, il faut qu'elles soient votées à l'unanimité.
- Speaker #1
Ah oui, donc c'est compliqué.
- Speaker #0
C'est ça, donc on voit rapidement ces échecs avec l'annexion de l'Ethiopie par l'Italie en 1936, ou encore la montée des régimes totalitaires.
- Speaker #1
Et évidemment, la seconde guerre mondiale dès 1939. Tout juste ! D'ailleurs, c'est justement à la fin de la Seconde Guerre mondiale qu'on repense cette question de sécurité collective. Le 26 juin 1945, on signe la charte de l'Organisation des Nations Unies, c'est la naissance de l'ONU.
- Speaker #0
Et là, son rôle est quand même plus large. En vrai, on paie un conseil économique et social, une cour de justice internationale.
- Speaker #1
Et surtout, l'ONU est dotée du Conseil de sécurité. C'est un peu l'organisme suprême qui décide de tout. D'ailleurs, on y trouve 15 états membres dont 5 permanents. Tu les connais ?
- Speaker #0
Oui, par cœur. La France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la Chine et l'URSS. Et ils ont tous un droit de veto.
- Speaker #1
Et c'est justement ce qui va poser problème, surtout pendant la guerre froide qui oppose les Etats-Unis à l'URSS. Forcément, quand c'est pas l'un qui utilise son veto, c'est l'autre.
- Speaker #0
Voilà, c'est ça. Mais tout change à la fin de la guerre froide.
- Speaker #1
Ah oui, bah forcément, si les deux superpuissances arrêtent de poser tout le temps leur veto, l'ONU peut agir efficacement pour la paix.
- Speaker #0
Et pour notre fameuse sécurité collective. Tu sais, par exemple, ils interviennent avec une coalition de pays pour lutter contre l'invasion de l'Irak au Koweït. Ça te dit rien ?
- Speaker #1
Si si, c'est la première guerre du golf en 1990-1991.
- Speaker #0
C'est ça, et à partir de là, l'ONU commence à intervenir un peu partout dans les affaires du monde, comme au Kosovo pour que le pays accède à son indépendance, ou à Haïti pour assister la gestion de l'État.
- Speaker #1
Et il y a un monsieur en particulier qui s'est intéressé à ce droit d'ingérence, c'est-à-dire ce droit d'intervention de l'ONU, c'est son secrétaire général de 1997 à 2006, j'ai nommé...
- Speaker #0
Kofi Annan ! Il a même obtenu le prix Nobel de la paix en 2001 !
- Speaker #1
En fait, c'est un peu quand il était secrétaire général que l'ONU a prouvé sa force au monde.
- Speaker #0
T'as un exemple en tête ?
- Speaker #1
Oui, je pense au Timor-Oriental, qui est en fait un territoire qui avait été annexé par l'Indonésie, et là-bas, l'ONU avait aidé le pays à accéder à son indépendance en organisant un référendum en 1999.
- Speaker #0
Et ils ont bien obtenu leur indépendance en 2002 ! Après, Mathis, c'est pas tout rose non plus, l'ONU. Ils n'ont pas réussi à empêcher le génocide au Rwanda en 1994, ni l'invasion de l'Irak par les Etats-Unis en 2003.
- Speaker #1
Ni la guerre en Ukraine aujourd'hui. Forcément, la Russie s'opposerait à chaque décision qui irait à son encontre.
- Speaker #0
Et on se retrouve encore bloqué, un peu comme pendant la guerre froide.
- Speaker #1
Si tu veux mon avis clair, il faudrait repenser l'ONU. Enfin, on ne peut plus fonctionner avec les mêmes 5 membres permanents du Conseil de
- Speaker #0
Sécurité. Alors, je ne t'ai pas demandé ton avis, mais j'avoue que je suis bien d'accord. On voit bien que l'unilatéralisme de certains pays comme les Etats-Unis ou la Russie justement finit par bloquer pas mal de décisions. Bref, on a dit beaucoup de choses là Mathis, on résume ?
- Speaker #1
Allez ! Alors d'abord, la guerre de 30 ans et la paix de Westphalie nous ont appris la distinction entre la guerre et la paix par la signature d'un traité qui met d'accord toutes les puissances. C'est ce qu'on appelle l'ordre westphalien.
- Speaker #0
Heureusement, la notion de sécurité collective a un peu fait évoluer tout ça pour penser une paix plus durable.
- Speaker #1
Et cette notion a été consacrée par la création d'institutions internationales comme la SDN ou l'ONU pour assurer la paix dans le monde.
- Speaker #0
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. N'hésitez pas à partager ce podcast avec vos amis qui sont en train de réviser. N'oubliez pas de faire un tour sur notre Instagram, pour enregistrer la mini-piste de Sandès Associés podcast et à vous abonner.