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Si Dionysos était une femme

# 46 Changer de cap : douter, partir… puis oser ! avec Aurélie Bertin - Chateau Sainte Roseline en Provence

# 46 Changer de cap : douter, partir… puis oser ! avec Aurélie Bertin - Chateau Sainte Roseline en Provence

31min |22/04/2025
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Si Dionysos était une femme

# 46 Changer de cap : douter, partir… puis oser ! avec Aurélie Bertin - Chateau Sainte Roseline en Provence

# 46 Changer de cap : douter, partir… puis oser ! avec Aurélie Bertin - Chateau Sainte Roseline en Provence

31min |22/04/2025
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Description

🎙“Je n’avais jamais géré une entreprise.” Aurélie Bertin

Aurélie Bertin partage comment elle a dépassé ses doutes, assumé son leadership et trouvé sa voie grâce à la formation, aux réseaux comme les Eléonores de Provence, l'association nationale femmes de vin qu'elle préside… et à une année décisive à New York en famille.
Un récit puissant d’une femme qui apprend à s’affirmer, ici et ailleurs.


Aurélie Bertin est vigneronne et gère deux propriétés familiales:

Chateau Sainte Roseline et Chateau des demoiselles


Je remercie mes invités et vous ,chers auditeurs. C'est grâce à vous que ce podcast a sa raison d'être depuis 2020.

Si vous avez vraiment aimé cet épisode, alors qu'attendez-vous pour le partager, le liker?

Avec toute ma gratitude.

Aurélie Charron


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Ce podcast existe grâce à la société Bleu Charron Wine and Sea dirigée par Aurélie Charron.

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Bleu Charron Wine and Sea: Accompagnement Marketing Stratégie Commerciale -Conseil et Formation RSE ..dans le vin mais pas que!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'ai le plaisir de partager ma conversation avec Aurélie Bertin, présidente de l'association Femmes de Vin et propriétaire vigneronne de deux domaines en Provence, le château Sainte-Roseline et le château des Demoiselles. Si Dionysos était une femme, le podcast présenté par Aurélie Charon. Alors Aurélie, j'aimerais bien qu'on revienne maintenant sur ton parcours, le tien, celui de la vigneronne, de la chef d'entreprise. Est-ce que tu peux te présenter par rapport à... à cette casquette-là de vigneronne ?

  • Speaker #1

    Ce n'est jamais très facile. Je suis chef d'entreprise et vigneronne, puisque je dirige deux domaines viticoles, le château Sainte-Rosine, le château des Demoiselles, et une société de négoces Roseline Diffusion, basée en Provence. J'ai un rôle à la fois de chef d'entreprise, d'ambassadrice des domaines. Mais je participe aussi au vin, à la production, aux assemblages, parce que le produit est important pour moi. Et donc, je suis très engagée aussi au niveau de la viticulture.

  • Speaker #0

    Alors, peux-tu nous raconter ton parcours ? Parce que tu as fait des études Business School et avec un certificat à Suse Larousse. Et finalement, au préalable, tu n'étais pas destinée à reprendre le vignoble, c'est ça ? Tu as fait des études plutôt marketing ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. J'ai fait une école de commerce. J'avais fait au préalable un IUT plutôt finance, mais après, j'ai fait une école de commerce plutôt axée sur le marketing. Et j'ai commencé ma carrière professionnelle dans le marketing sportif. Rien à voir avec le monde du vin. J'étais basée à... à Paris et sur tous les événements que la société organisait.

  • Speaker #0

    Des beaux événements d'ailleurs, Tour de France, Paris-Dakar, c'est quand même assez... Oui,

  • Speaker #1

    j'ai travaillé sur toute la partie athlétisme aussi, le meeting de Paris, le marathon de Paris, le Paris-Dakar, c'est des gros événements et c'était très intéressant. C'est un choix plutôt familial au départ, puisque je me suis mariée en 2001, et j'ai eu un peu de Mon mari était aussi dans le monde du sport. Et puis, mon père nous a, un jour, je m'en souviens très bien, demandé, voilà, moi j'ai deux activités. Je suis à la fois vigneron, j'ai un domaine viticole chez le château Sainte-Rosine à l'époque. Et j'ai aussi une activité dans l'immobilier. Et ça marche, les deux activités marchent bien. J'ai besoin de monde pour m'aider. Et donc, on a dit, bon, viens s'installer en progrès. Moi, je vais travailler sur la partie vin et mon mari sur la partie promotion immobilière. Ça a vraiment été un choix de vie. Et c'est aussi un choix qui correspond parce que moi, j'étais enceinte de ma première fille. Et donc, élever un enfant dans un environnement un peu plus agréable.

  • Speaker #0

    Et comment s'est passée la transmission ?

  • Speaker #1

    Alors, ça a été tout d'abord, moi, quand je suis arrivée sur le domaine, je me suis au début occupée à développer toute la partie euneo-touristique. tous les événements qu'on crée sur le domaine, les espaces de réception qu'on loue pour des mariages, des séminaires. Et puis un jour, mon père m'a dit, écoute, je vais bientôt prendre ma retraite, est-ce que ça t'intéresse ? Donc sans vraiment réfléchir, parce que je n'avais jamais géré une entreprise, je pense qu'à l'époque, je n'avais pas forcément les compétences, mais un peu sur un coup de tête, j'ai dit oui. Mais avant ça, je lui ai dit, je vais quand même me retourner un peu sur les bancs de l'école, parce que le monde du vin, c'est quand même un monde qui est relativement… technique et que je n'avais aucune compétence en termes de vitiligo. Donc je suis repartie faire un certificat vitiligo à l'Université des vins de Susarous une semaine par mois. J'allais apprendre les techniques, la vigne, le vin. C'était un certificat qui est vraiment destiné aux personnes comme moi qui étaient en reconversion professionnelle. Très intéressant. Et en 2008, après, j'ai repris les rênes. des deux domaines puisqu'entre temps on avait racheté le chapeau des demoiselles d'accord

  • Speaker #0

    Et donc là, la transmission, ça a été assez fluide ?

  • Speaker #1

    Assez fluide, assez rapide. Alors c'est sûr que c'est positif parce que mon père m'a fait confiance. Après, il m'a laissé les clés assez rapidement, donc j'ai appris un peu sur le tas. Donc ça n'a pas été facile, puisqu'il y avait une équipe en place et que j'étais un peu la fille d'eux, qui n'avait pas forcément de grandes compétences en la matière. Donc ça n'a pas été facile de faire ma place au début. j'ai été un peu dictée du syndrome de l'imposteur.

  • Speaker #0

    J'aimerais bien qu'on en parle de ça.

  • Speaker #1

    Ça m'a pris beaucoup de temps à créer, à développer l'entreprise qui me correspondait.

  • Speaker #0

    Et comment tu as fait, justement ? Quels outils tu as mis en place pour pouvoir mettre ce syndrome de l'imposteur de côté ?

  • Speaker #1

    En fait, peut-être que c'est... Comme toute femme ou pas, j'ai fait des formations, des formations management. Après, plus tard, j'ai même pris une coach pour m'aider, m'aider au quotidien pour apprendre à gérer mon temps, apprendre à manager les équipes. Je me suis fait aider. Je me suis formée et je me suis fait aider.

  • Speaker #0

    D'accord. Et peut-être aussi l'association Les Eleonores de Provence ?

  • Speaker #1

    Oui, après, ce que je dis souvent, c'est que le chef d'entreprise, il est souvent seul. On ne se rend pas compte, mais même si on a des collaborateurs avec lesquels on s'entend bien, on est seul et donc c'est très important de faire partie de réseau. Donc, il y a bien évidemment les Eleonor qui sont pour moi une bouffée d'oxygène, mais pas que. Je fais aussi partie d'un club qui s'appelle le club APN avec des chefs d'entreprise, des femmes et des hommes. Et on se réunit tous les mois avec eux. Il y a généralement un expert qui vient et c'est avec l'ordre de ces rencontres qu'on échange énormément avec d'autres chefs d'entreprise qui ont souvent les mêmes problématiques. Et ça fait du bien. Et on ressort à chaque fois boosté et avec une belle énergie.

  • Speaker #0

    Ça, c'est sûr que l'intelligence collective, c'est un peu d'ailleurs le mot qui revient ces derniers temps où on se rend compte qu'en partageant, on va beaucoup plus loin, on va beaucoup plus vite. On se booste d'énergie, effectivement. Pour en revenir à ce parcours, à un moment donné, dans votre famille, vous avez fait une petite parenthèse. Vous avez pris les valises et vous êtes partie sur un autre continent.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. En fait, avec mon mari, on avait toujours voulu travailler à l'international. Et puis, bien évidemment, les opportunités ne se sont pas présentées. Donc, nous avons pris les devants en 2014-2015, sous une année scolaire, et on a pris nos troupes. trois filles sous bras et on est partés s'installer un an aux Etats-Unis, à New York. C'était pas forcément pour le professionnel au départ, c'était surtout aussi pour faire vivre une expérience à nos enfants. Vivre nous-mêmes une expérience. Ça n'a pas été facile parce qu'on ne part pas s'installer comme ça aux Etats-Unis. Ça a été un long parcours du combattant parce qu'on n'était pas expat. Comment ça se prépare ? Ça a été très très long parce que il faut obtenir un visa. Et en fait, ce qui nous a aidés, c'est qu'on a, c'est quand même assez hallucinant quand on y pense, c'est qu'on avait inscrit nos enfants, on les avait laissés au lycée français. Donc, on les avait inscrits au lycée français de New York. Et comme elles avaient pu y rentrer, les trois en même temps, c'est un truc qui n'arrive jamais. Mais on a eu un gros coup de chance. Et en fait, le fait que les enfants aient été inscrits et acceptés, on a pu avoir un visa. Donc, en fait, on était... On accompagnait nos enfants à New York. C'était assez hallucinant. On avait essayé d'avoir un visa business qui nous avait été refusé. Donc voilà, on a trouvé cette... Ce qui nous a permis de découvrir une nouvelle culture, de faire vivre une expérience, je pense, mémorable à nos enfants.

  • Speaker #0

    C'est clair.

  • Speaker #1

    De connaître le pays. Et puis pour moi, ça a été un déclencheur parce que quand vous êtes dans votre entreprise, à tête dans le lit d'eau... Vous ne prenez pas de recul. Et là, moi, j'ai pris beaucoup de recul. Et quand je suis rentrée, c'est arrêté le début d'une nouvelle aventure pour les domaines.

  • Speaker #0

    Tu as sûrement donné de nouvelles idées ou la façon de manager les propriétés ou surtout apporter une nouvelle vision, créativité sur des produits.

  • Speaker #1

    Ça a été sur les produits aussi. Ça a été deux choses. Ça a été sur les produits. Sur la marque, travailler plus sur la marque et sur les marques, renforcer le marketing. Parce que une chose que j'ai bien appris aux États-Unis, c'est que souvent, ils n'ont pas grand-chose et ils en font toute une histoire. Ils arrivent, en termes de com et de marketing, à faire un truc exceptionnel de rien. et ce que je dis à mes équipes, nous on a tout et il n'y a pas de raison qu'on ne fasse pas aussi bien et aussi mieux qu'eux. Et puis après il y avait aussi la réorganisation au niveau de la gestion de l'entreprise et de l'engagement aussi dans tout ce qui est RSE que j'ai enclenché après mon retour.

  • Speaker #0

    D'accord, parce que c'est justement là c'est à ton retour où euh... Tu fais une enquête salariale qui révèle, là il y a une alerte et il faut réagir. Est-ce que tu peux en parler ?

  • Speaker #1

    Oui, alors en 2016, j'avais un directeur général qui était là depuis le départ, que mon père avait embauché, qui était aussi l'onologue. Et on décide de faire cette enquête salariale. Parce que moi, je sentais bien qu'il y avait quand même un problème en termes de management. Moi, j'avais déjà délégué beaucoup. beaucoup, beaucoup d'opérationnels et le management à ce directeur général. Et c'est vrai que l'enquête salariale a été, pour moi, très difficile à accepter puisqu'on s'est rendu compte que les gens étaient fiers de la maison, mais ils ne recommanderaient pas de venir travailler sur le domaine à des amis, qu'il n'y avait pas de communication, qu'il y avait un management pyramidal, que les gens ne pouvaient pas s'exprimer. Donc, ça a été vraiment… en disant, ce n'est pas possible. J'ai senti qu'il y avait une souffrance dans les collaborateurs et j'ai dit, ce n'est pas possible de continuer comme ça. Il faut qu'on fasse quelque chose. À cette même période, j'avais un collaborateur, Fabien, qui avait mis en place un label qui s'appelait à l'époque Vigneron en développement durable, qui s'appelle maintenant Vigneron engagé RSE Isio 26 000, et qui vient me voir et qui me dit, c'est un super label, vous ne voulez pas qu'on le mette en place ? Et c'est là où je me suis dit, bingo, parce que la RSE, ça... Ça met en place des choses qui me tiennent à cœur, notamment le volet social, développer le bien-être au travail et faire en sorte que les collaborateurs s'épanouissent dans leur travail. Ça a aussi, la RSE, c'est tout le côté environnemental auquel je suis très sensible. Et puis, bien évidemment, le côté économique, parce qu'il faut que tout ça fonctionne et que l'entreprise continue à être viable économiquement parlant. C'est là où je me suis dit que ça allait être quelque chose qui allait nous aider, qui allait nous guider. Sauf que ce que je n'avais pas anticipé, c'est que ce sont des gros projets qui doivent être portés par des hommes. Et que les hommes qui étaient en place à cette époque, au niveau de la direction, ça ne leur parlait pas. Ils n'avaient pas envie d'évoluer. Donc, j'ai dû un peu casser le modèle et restructurer en termes de gouvernance les domaines pour avoir des collaborateurs autour de moi qui avaient cette vision et cet ADN RSE.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, ça veut dire que tu as vraiment réorganisé le management. Il y a eu un changement au sein de l'organisation et de la gouvernance. Je suppose que ces moments-là, tu t'es fait accompagner par des cabinets ? Parce qu'à surmonter des épreuves comme celle-ci, ce n'est pas évident non plus.

  • Speaker #1

    Pas tant que ça, mais c'est là où j'ai aussi renforcé le prix à un coach, c'est à ce moment-là. Mais c'est vrai, quand vous devez vous séparer d'un directeur qui est là depuis 25 ans, qui est aussi l'onologue du domaine, ce sont des décisions qui ne sont pas faciles à prendre. Je les ai prises, mais ça a été lourd de conséquences. C'est là où je me suis vraiment fait accompagner par du coaching. Ça a été une grosse épreuve de ma vie.

  • Speaker #0

    Ça a donné un nouveau tournant Ausha, avec une nouvelle ligne éditoriale, une nouvelle direction et une vision. À partir de 2020, il y a aussi le passage des domaines en bio. Et après, la certification qui se met en place en 2022. Et tu as senti qu'il y a eu un nouvel engouement sur les deux châteaux ?

  • Speaker #1

    Alors oui, tout à fait. Donc en 2019, j'ai recruté un nouveau directeur général qui, lui, était… Voilà, dans sa fiche de poste, c'était… Je voulais vraiment que ce soit une personne qui puisse m'aider à mener à bien ce projet. Quelqu'un qui vient de chez Danone, qui a une expérience vraiment… en management et en RSE pour aller chercher cette labellisation vigneron. engagé RSE, que nous avons obtenu en 2021, parce que le Covid nous a quand même un peu ralenti. Et on a engagé au même moment les domaines dans la transition vers une agriculture biologique, certification que nous avons obtenue en 2022. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, moi, je suis vraiment satisfaite. C'est vrai que je ne regrette pas du tout d'avoir pris ces décisions parce qu'on a des équipes qui sont super dynamiques. super engagé, il y a une bonne ambiance dans l'entreprise, on a mis en place plein de choses au niveau social et on sent qu'il y a une belle énergie la parole s'est libérée les idées fusent ça fait vraiment plaisir de voir cette évolution et donc ça rejaillit je pense sur les vins, ça rejaillit sur la dynamique il y a d'autres facteurs qui nous freinent mais vraiment je suis ravie voilà et c'est vraiment ce qui nous correspond.

  • Speaker #0

    C'est une belle aventure. Et justement, est-ce que tu peux présenter un peu plus en détail le château Sainte-Roseline ?

  • Speaker #1

    Alors, sur les deux domaines, il y a le château Sainte-Roseline, qui est un des domaines emblématiques des côtes de Provence, qui est à la fois un plus classé depuis 1955 et un site classé, puisque nous avons une très... une histoire très importante puisque Saint-Roselyne était la mère prieur de l'abbaye au XIVe siècle, donc une très belle abbaye, un cloître, une chapelle communale. C'est un lieu historique très fort en Provence. Nous avons aujourd'hui 110 hectares de vignes en production, nous produisons des vins dans les trois couleurs, avec un savoir-faire dans les trois couleurs. Nous produisons beaucoup plus de rouge et de blanc que la moyenne de l'appellation. La spécificité aussi du château Saint-Roselyne, c'est qu'on est... On a engagé le château dans le no-tourisme. Ça, c'est vraiment aussi quelque chose qui me tient à cœur. Et donc, nous avons été un peu en Provence les pionniers de le no-tourisme. Aujourd'hui, nous avons 30 000 visiteurs sur le site.

  • Speaker #0

    Ah, c'est joli !

  • Speaker #1

    Et nous sommes une bouteille au domaine. Donc voilà, en organisant des événements, des concerts, des expos, des after-work, en organisant une quarantaine de mariages par an. Donc voilà, c'est vraiment un lieu dédié à le no-tourisme. et aujourd'hui on est distribué dans une quarantaine de pays dans le monde. Au niveau de nos vins, et parallèlement à ça, il y a le château des Demoiselles, qui est un château, un domaine qui appartenait à des grands-parents entre 1956 et 1978, où j'ai vécu là-bas quand j'étais petite, qui a été vendu en 1978 et que nous avons racheté en 2005. Et ça c'est un très joli domaine, beaucoup plus tourné vers l'outdoor, qui est situé dans la très belle vallée des Esclans. On a 72 hectares de vignes aussi cultivées en agriculture biologique. On a des très beaux parcours PDS, VTT. On peut découvrir le domaine en trottinette électrique sur les 300 hectares. Et on a une très belle maison d'hôte de charme. Et l'été, un restaurant éphémère. Donc c'est aussi un lieu très axé sur le tourisme. Mais autant Saint-Rosine, on n'est plus sur l'histoire, l'architecture. Autant sur les Demoiselles, on n'est plus sur l'outdoor et l'environnement.

  • Speaker #0

    C'est marrant l'histoire que tu viens de raconter où le château des Demoiselles appartenait à tes grands-parents. Ça veut dire qu'à un moment donné, ça a été vendu à d'autres personnes. Vous avez perdu un peu le fil de ce château. Ça doit être vraiment formidable de se réapproprier un patrimoine familial.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une très belle histoire familiale puisque mes grands-parents avaient acheté ce domaine en 1956. Mon père s'en est occupé au début de sa vie. professionnel de 1966 à 1978. Moi, j'ai tous mes premiers souvenirs d'enfance là-bas, les odeurs, les couleurs, c'est assez prégnant chez moi. Et puis en 1978, mon père avait d'autres activités à côté. Il a dit à mon grand-père, ça ne m'appartient pas, on est plusieurs frères et soeurs, j'équilibre juste, je ne peux plus m'en occuper, donc le domaine a été vendu. Mais mon père a toujours eu cette passion pour le monde du vin et en disant, je reviendrai un jour. parce que ça m'intéresse. Et donc, quand il a vendu ses affaires dans les années 90, il a acheté ce château Saint-Roselyne. Il a beaucoup investi pour en faire vraiment un flanc de la viticulture provençale. Et en 2005, le château des Demoiselles a été racheté. Et donc, pour moi, il y a un côté sentimental, belle histoire. Et on a fait des gros travaux aussi parce qu'il y a eu très peu d'investissements réalisés sur les dernières années. Donc, voilà. rénové et restructuré pour produire des très jolis vins. Et c'est un très joli domaine. On finit très, très jolis vins aussi Ausha des Demoiselles.

  • Speaker #0

    Merci pour cette présentation. Je vais en venir aux fondamentaux du podcast au sujet de la femme, de qui est Aurélie Bertin. Aujourd'hui, c'est quoi ta philosophie de vie ? Quel est ton pourquoi le matin ?

  • Speaker #1

    Pourquoi je me lève ? Déjà pour passer une belle journée, pour être en forme physiquement et mentalement. J'ai ma routine du matin avec un peu de méditation et une routine un peu sportive pour avoir plein d'énergie pour commencer ma journée. Et après, moi, je suis beaucoup au niveau du domaine. J'impulse bien évidemment la vision, les objectifs, mais je suis beaucoup aussi en soutien pour les équipes. C'est ce qui m'anime, en fait. C'est accompagner les personnes et les faire évoluer. Et puis, il y a une autre chose qui m'anime, bien évidemment, mes enfants, mes filles, ma famille. Et puis, il y a un troisième point qui m'anime, c'est le collectif. Je suis très engagée dans... dans le collectif, faire progresser une appellation, un territoire. Donc, il y a bien évidemment l'association Femmes de Vin, mais pas que. Je suis très engagée aussi au niveau des vins de Provence, de l'interprofession, le comité interprofessionnel des vins de Provence, où je m'investis énormément pour faire avancer les vins de Provence et le territoire.

  • Speaker #0

    D'accord. Félicitations pour ces engagements-là. Juste, je voudrais revenir sur la méditation.

  • Speaker #1

    Quand j'ai le temps, le week-end, je me fais guider par des podcasts. Autrement, c'est vraiment une méditation, souvent un scan corporel, et puis essayer de faire le vide dans ma tête, d'essayer de faire en sorte que mon cerveau ne mouline pas, par différentes techniques, et surtout par le scan corporel. Méditations d'ancrage aussi qui sont importantes. et puis j'écoute beaucoup une personne que j'adore et qui fait des super méditations guidées qui s'appelle Cédric Michel qui fait des méditations assez courtes le matin ou le soir pour partir du bon pied le matin ou pour aider à s'endormir le soir

  • Speaker #0

    Très bien et c'est vrai que moi je partage aussi la méditation ça m'a permis de me poser et d'appréhender les journées différemment d'avoir un peu plus de clarté Je trouve que c'est un... On n'en parle peut-être pas assez souvent, ou alors ça fait un peu peur. On associe ça souvent à des gens un peu perchés, mais en fait, c'est simplement laisser passer, penser comme des nuages et ne pas s'accrocher à eux avec un flot d'éclairs qui viennent nous meurtrir finalement et de les laisser passer, ça soulage et ça nous donne cette ouverture à la journée avec beaucoup moins d'appréhension. C'est un avis personnel.

  • Speaker #1

    C'est une belle énergie puisque... puisque quand vous avez le cerveau qui mouille en permanence, comme c'est un peu mon cas, ça fatigue. Même quand j'ai le temps, je n'ai pas souvent le temps, mais je prends 10 minutes dans la journée, je me pose et pareil, j'essaie de mettre mon cerveau au repos, ce qui n'est pas facile. C'est ce qui est très difficile, mais de ne pas penser pendant 5 à 10 minutes et essayer de se focaliser peut-être sur son corps et de ne pas laisser rentrer les informations, de ne pas les analyser. ça redonne un regain d'énergie exceptionnel.

  • Speaker #0

    Tout à fait, je partage. C'est vrai que c'est toujours pareil, c'est une forme de discipline. Comme tu dis, on n'a pas besoin de beaucoup de temps, mais deux, trois, quatre, cinq minutes avant une réunion ou avant un rendez-vous important, juste de se canaliser, de se raligner, qu'est-ce que ça fait du bien. Et c'est vrai aussi, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Si Dionysos était une femme, le podcast ? J'aime à dire que les femmes de vin marquent notre époque. Avec ton expérience, qu'ont-elles apporté à ce bel univers ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas facile. Je pense qu'elles sont importantes parce qu'elles ont une sensibilité différente. Les femmes, dans un collectif, dans une réunion, je pense que c'est important d'avoir des hommes et des femmes. Ça apporte énormément de choses. Après, je pense que les femmes ont peut-être démocratisé un peu le vin. Parce que... Elles en parlent de manière peut-être décomplexée, avec des mots beaucoup plus simples. Elles ont peut-être cassé certains tabous. Les femmes, elles associent aussi souvent les vins à des accords, mais les vins à la cuisine. C'est pour ça que je dis qu'elles donnent un côté moins décomplexifié qu'avant, moi j'allais souvent... Moi, j'allais beaucoup sur des salons, enfin, je vais sur des salons, et même particuliers, les femmes arrivaient en me disant « De toute façon, moi, je n'y connais rien, c'est mon mari qui décide. » Et bien non, moi, je leur disais, je leur apprenais à développer leurs émotions, leurs sensations, et même si elles n'avaient pas les mots techniques, ce n'était pas gênant. Est-ce qu'elles apprécient ? Qu'est-ce qu'elles ressentent ? Et donc, voilà, je pense qu'on apporte aussi ce côté-là. Le vin n'est pas que lié aux hommes et que les femmes peuvent les apprécier, les femmes peuvent en parler. Moi, ça me fait toujours beaucoup rire quand j'allais au restaurant avec mon mari et qu'il tendait la carte des vins et qu'il la prenait et qu'il l'attendait. Il disait « Non, c'est madame qui choisit le vin. » Quand les personnes arrivaient avec la bouteille de vin et qu'ils dégustaient mon mari, mon mari dit « Non, non, moi, je n'y connais rien. C'est ma femme qui goûte et qui va vous dire si le vin est bon. » Mais on a encore ça aujourd'hui. C'est quand même assez…

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Maintenant, c'est vrai que je trouve que les serveurs posent l'action. Qui déguste ? Ils prennent moins le risque.

  • Speaker #1

    Ça évolue, mais parce que je pense qu'il y a de plus en plus de femmes qui s'investissent dans le monde du vin et que ce n'est plus un métier du tout réservé aux hommes. Donc, ça fait du bien. C'est bien. Je pense que ça apporte énormément de choses que les femmes s'investissent dans cet univers.

  • Speaker #0

    Alors, question sur le leadership. Le leadership, il y a plein de définitions. Et pour toi, c'est quoi une personne leader ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est une personne qui a une vision, qui a des objectifs. Ça, c'est déjà la première chose. Et la deuxième chose, c'est une personne qui arrive à embarquer ses équipes, à transmettre cette vision et ses objectifs auprès de ses équipes, que tout le monde soit aligné. sur ces objectifs et cette vision et tout le monde avance dans la même direction.

  • Speaker #0

    Alors Aurélie, est-ce que tu aurais justement un secret de femme leader à nous partager ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que la santé est importante. En fait, une femme, même un homme, ce n'est pas forcément lié au sexe, mais quand on est leader, il faut qu'on soit bien évidemment en bonne santé, avoir l'idée claire. Je pense que tout ce que je mets en œuvre avec une partie de méditation, une partie de sport, me permet d'avoir les idées claires, de moins être stressée et de pouvoir avancer et faire avancer les collaborateurs au quotidien.

  • Speaker #0

    Quel conseil tu donnerais aux jeunes femmes qui souhaitent se lancer dans ce métier aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    D'abord, c'est si... Avoir une entreprise, c'est conseil qui peut aller à toutes les femmes qui veulent créer une entreprise, c'est d'avoir des objectifs et une vision relativement claire de là où on veut aller. Comme ça, on est aligné et on avance. Moi, je dirais qu'il faut oser aussi parce que si on n'ose pas, on ne regrette pas. Il faut savoir prendre des risques, malheureusement. On peut échouer, mais on n'a pas le temps. moins la culture de l'échec en France que dans certains pays. Il faut prendre des risques, parce que si on ne prend pas de risques, on n'y arrive pas. Et puis, ça c'est lié à mon expérience, il ne faut pas hésiter à se faire aider, parce qu'on n'est pas des super héros et on ne peut pas arriver à tout faire. Donc il faut savoir s'entourer de bonnes personnes et se faire aider quand on n'a pas les compétences. On peut être vite déçu, surchargé, si on ne prend pas du recul et on n'accepte pas peut-être de se faire aider. Objectif, aide et oser.

  • Speaker #0

    Aller à petits pas et se faire aider. Pour terminer cet épisode, j'aime bien terminer par des notes légères. Si Dionysos était une femme, qu'écouterait-elle comme musique ?

  • Speaker #1

    De l'opéra. Le chant. le verra et le chant parce que pour moi ça permet de libérer énormément d'émotions. Ce qu'on ne fait pas au quotidien souvent et libérer les émotions, ça fait du bien.

  • Speaker #0

    Alors si Dionysos était une femme, quel vin boirait-elle ?

  • Speaker #1

    Un Château des Saint-Rosines, bien évidemment, un rouge, notre cuvée chapelle en 2016, qui est un vin à base majoritairement de Syrah.

  • Speaker #0

    Et si Dionysos était une femme, quels livres lirait-elle ?

  • Speaker #1

    Oh là là, elle lirait beaucoup de livres. C'est quelque chose qui me...

  • Speaker #0

    Des livres sur le développement personnel, des romans, des romans policiers. Mais elle lirait beaucoup, parce que pour moi, la lecture, c'est aussi un échappatoire et une déconnexion.

  • Speaker #1

    As-tu une belle personne à qui tu voudrais rendre hommage, avoir de la gratitude ?

  • Speaker #0

    Mon mari, qui a été à mes côtés pendant 25 ans et qui m'a apporté énormément de choses. Donc, énormément de gratitude pour ce livre. pour cette personne.

  • Speaker #1

    Alors Aurélie, merci beaucoup pour ce moment de partage. C'était vraiment inspirant d'entendre ton parcours, ton engagement et ta vision du monde viticole et également plus solidaire avec l'association Femmes de Vin. Alors je vous invite à suivre Aurélie Bertin sur LinkedIn et Instagram, on est d'accord ? Tout à fait. C'est ça, et bien sûr à soutenir Femmes de Vin sur le site femmesdevin.com Merci d'avoir écouté cet épisode Si Dionysos était une femme et continuez à nous suivre pour découvrir d'autres de parcours inspirants. Merci beaucoup et à très vite. Comme toujours, je remercie mon invité pour la qualité d'échange et son authenticité. J'espère que vous avez apprécié, comme moi, les sujets abordés. N'hésitez pas à laisser vos commentaires. Alors, puisque vous avez aimé cet épisode, mettez plein d'étoiles pour plus de visibilité et partagez-le à au moins trois personnes. Enfin, pour suivre l'actualité du podcast, si Dionysos était une femme, à sa page LinkedIn et sur Instagram. Likez et partagez. Merci, à très vite !

Description

🎙“Je n’avais jamais géré une entreprise.” Aurélie Bertin

Aurélie Bertin partage comment elle a dépassé ses doutes, assumé son leadership et trouvé sa voie grâce à la formation, aux réseaux comme les Eléonores de Provence, l'association nationale femmes de vin qu'elle préside… et à une année décisive à New York en famille.
Un récit puissant d’une femme qui apprend à s’affirmer, ici et ailleurs.


Aurélie Bertin est vigneronne et gère deux propriétés familiales:

Chateau Sainte Roseline et Chateau des demoiselles


Je remercie mes invités et vous ,chers auditeurs. C'est grâce à vous que ce podcast a sa raison d'être depuis 2020.

Si vous avez vraiment aimé cet épisode, alors qu'attendez-vous pour le partager, le liker?

Avec toute ma gratitude.

Aurélie Charron


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Ce podcast existe grâce à la société Bleu Charron Wine and Sea dirigée par Aurélie Charron.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'ai le plaisir de partager ma conversation avec Aurélie Bertin, présidente de l'association Femmes de Vin et propriétaire vigneronne de deux domaines en Provence, le château Sainte-Roseline et le château des Demoiselles. Si Dionysos était une femme, le podcast présenté par Aurélie Charon. Alors Aurélie, j'aimerais bien qu'on revienne maintenant sur ton parcours, le tien, celui de la vigneronne, de la chef d'entreprise. Est-ce que tu peux te présenter par rapport à... à cette casquette-là de vigneronne ?

  • Speaker #1

    Ce n'est jamais très facile. Je suis chef d'entreprise et vigneronne, puisque je dirige deux domaines viticoles, le château Sainte-Rosine, le château des Demoiselles, et une société de négoces Roseline Diffusion, basée en Provence. J'ai un rôle à la fois de chef d'entreprise, d'ambassadrice des domaines. Mais je participe aussi au vin, à la production, aux assemblages, parce que le produit est important pour moi. Et donc, je suis très engagée aussi au niveau de la viticulture.

  • Speaker #0

    Alors, peux-tu nous raconter ton parcours ? Parce que tu as fait des études Business School et avec un certificat à Suse Larousse. Et finalement, au préalable, tu n'étais pas destinée à reprendre le vignoble, c'est ça ? Tu as fait des études plutôt marketing ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. J'ai fait une école de commerce. J'avais fait au préalable un IUT plutôt finance, mais après, j'ai fait une école de commerce plutôt axée sur le marketing. Et j'ai commencé ma carrière professionnelle dans le marketing sportif. Rien à voir avec le monde du vin. J'étais basée à... à Paris et sur tous les événements que la société organisait.

  • Speaker #0

    Des beaux événements d'ailleurs, Tour de France, Paris-Dakar, c'est quand même assez... Oui,

  • Speaker #1

    j'ai travaillé sur toute la partie athlétisme aussi, le meeting de Paris, le marathon de Paris, le Paris-Dakar, c'est des gros événements et c'était très intéressant. C'est un choix plutôt familial au départ, puisque je me suis mariée en 2001, et j'ai eu un peu de Mon mari était aussi dans le monde du sport. Et puis, mon père nous a, un jour, je m'en souviens très bien, demandé, voilà, moi j'ai deux activités. Je suis à la fois vigneron, j'ai un domaine viticole chez le château Sainte-Rosine à l'époque. Et j'ai aussi une activité dans l'immobilier. Et ça marche, les deux activités marchent bien. J'ai besoin de monde pour m'aider. Et donc, on a dit, bon, viens s'installer en progrès. Moi, je vais travailler sur la partie vin et mon mari sur la partie promotion immobilière. Ça a vraiment été un choix de vie. Et c'est aussi un choix qui correspond parce que moi, j'étais enceinte de ma première fille. Et donc, élever un enfant dans un environnement un peu plus agréable.

  • Speaker #0

    Et comment s'est passée la transmission ?

  • Speaker #1

    Alors, ça a été tout d'abord, moi, quand je suis arrivée sur le domaine, je me suis au début occupée à développer toute la partie euneo-touristique. tous les événements qu'on crée sur le domaine, les espaces de réception qu'on loue pour des mariages, des séminaires. Et puis un jour, mon père m'a dit, écoute, je vais bientôt prendre ma retraite, est-ce que ça t'intéresse ? Donc sans vraiment réfléchir, parce que je n'avais jamais géré une entreprise, je pense qu'à l'époque, je n'avais pas forcément les compétences, mais un peu sur un coup de tête, j'ai dit oui. Mais avant ça, je lui ai dit, je vais quand même me retourner un peu sur les bancs de l'école, parce que le monde du vin, c'est quand même un monde qui est relativement… technique et que je n'avais aucune compétence en termes de vitiligo. Donc je suis repartie faire un certificat vitiligo à l'Université des vins de Susarous une semaine par mois. J'allais apprendre les techniques, la vigne, le vin. C'était un certificat qui est vraiment destiné aux personnes comme moi qui étaient en reconversion professionnelle. Très intéressant. Et en 2008, après, j'ai repris les rênes. des deux domaines puisqu'entre temps on avait racheté le chapeau des demoiselles d'accord

  • Speaker #0

    Et donc là, la transmission, ça a été assez fluide ?

  • Speaker #1

    Assez fluide, assez rapide. Alors c'est sûr que c'est positif parce que mon père m'a fait confiance. Après, il m'a laissé les clés assez rapidement, donc j'ai appris un peu sur le tas. Donc ça n'a pas été facile, puisqu'il y avait une équipe en place et que j'étais un peu la fille d'eux, qui n'avait pas forcément de grandes compétences en la matière. Donc ça n'a pas été facile de faire ma place au début. j'ai été un peu dictée du syndrome de l'imposteur.

  • Speaker #0

    J'aimerais bien qu'on en parle de ça.

  • Speaker #1

    Ça m'a pris beaucoup de temps à créer, à développer l'entreprise qui me correspondait.

  • Speaker #0

    Et comment tu as fait, justement ? Quels outils tu as mis en place pour pouvoir mettre ce syndrome de l'imposteur de côté ?

  • Speaker #1

    En fait, peut-être que c'est... Comme toute femme ou pas, j'ai fait des formations, des formations management. Après, plus tard, j'ai même pris une coach pour m'aider, m'aider au quotidien pour apprendre à gérer mon temps, apprendre à manager les équipes. Je me suis fait aider. Je me suis formée et je me suis fait aider.

  • Speaker #0

    D'accord. Et peut-être aussi l'association Les Eleonores de Provence ?

  • Speaker #1

    Oui, après, ce que je dis souvent, c'est que le chef d'entreprise, il est souvent seul. On ne se rend pas compte, mais même si on a des collaborateurs avec lesquels on s'entend bien, on est seul et donc c'est très important de faire partie de réseau. Donc, il y a bien évidemment les Eleonor qui sont pour moi une bouffée d'oxygène, mais pas que. Je fais aussi partie d'un club qui s'appelle le club APN avec des chefs d'entreprise, des femmes et des hommes. Et on se réunit tous les mois avec eux. Il y a généralement un expert qui vient et c'est avec l'ordre de ces rencontres qu'on échange énormément avec d'autres chefs d'entreprise qui ont souvent les mêmes problématiques. Et ça fait du bien. Et on ressort à chaque fois boosté et avec une belle énergie.

  • Speaker #0

    Ça, c'est sûr que l'intelligence collective, c'est un peu d'ailleurs le mot qui revient ces derniers temps où on se rend compte qu'en partageant, on va beaucoup plus loin, on va beaucoup plus vite. On se booste d'énergie, effectivement. Pour en revenir à ce parcours, à un moment donné, dans votre famille, vous avez fait une petite parenthèse. Vous avez pris les valises et vous êtes partie sur un autre continent.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. En fait, avec mon mari, on avait toujours voulu travailler à l'international. Et puis, bien évidemment, les opportunités ne se sont pas présentées. Donc, nous avons pris les devants en 2014-2015, sous une année scolaire, et on a pris nos troupes. trois filles sous bras et on est partés s'installer un an aux Etats-Unis, à New York. C'était pas forcément pour le professionnel au départ, c'était surtout aussi pour faire vivre une expérience à nos enfants. Vivre nous-mêmes une expérience. Ça n'a pas été facile parce qu'on ne part pas s'installer comme ça aux Etats-Unis. Ça a été un long parcours du combattant parce qu'on n'était pas expat. Comment ça se prépare ? Ça a été très très long parce que il faut obtenir un visa. Et en fait, ce qui nous a aidés, c'est qu'on a, c'est quand même assez hallucinant quand on y pense, c'est qu'on avait inscrit nos enfants, on les avait laissés au lycée français. Donc, on les avait inscrits au lycée français de New York. Et comme elles avaient pu y rentrer, les trois en même temps, c'est un truc qui n'arrive jamais. Mais on a eu un gros coup de chance. Et en fait, le fait que les enfants aient été inscrits et acceptés, on a pu avoir un visa. Donc, en fait, on était... On accompagnait nos enfants à New York. C'était assez hallucinant. On avait essayé d'avoir un visa business qui nous avait été refusé. Donc voilà, on a trouvé cette... Ce qui nous a permis de découvrir une nouvelle culture, de faire vivre une expérience, je pense, mémorable à nos enfants.

  • Speaker #0

    C'est clair.

  • Speaker #1

    De connaître le pays. Et puis pour moi, ça a été un déclencheur parce que quand vous êtes dans votre entreprise, à tête dans le lit d'eau... Vous ne prenez pas de recul. Et là, moi, j'ai pris beaucoup de recul. Et quand je suis rentrée, c'est arrêté le début d'une nouvelle aventure pour les domaines.

  • Speaker #0

    Tu as sûrement donné de nouvelles idées ou la façon de manager les propriétés ou surtout apporter une nouvelle vision, créativité sur des produits.

  • Speaker #1

    Ça a été sur les produits aussi. Ça a été deux choses. Ça a été sur les produits. Sur la marque, travailler plus sur la marque et sur les marques, renforcer le marketing. Parce que une chose que j'ai bien appris aux États-Unis, c'est que souvent, ils n'ont pas grand-chose et ils en font toute une histoire. Ils arrivent, en termes de com et de marketing, à faire un truc exceptionnel de rien. et ce que je dis à mes équipes, nous on a tout et il n'y a pas de raison qu'on ne fasse pas aussi bien et aussi mieux qu'eux. Et puis après il y avait aussi la réorganisation au niveau de la gestion de l'entreprise et de l'engagement aussi dans tout ce qui est RSE que j'ai enclenché après mon retour.

  • Speaker #0

    D'accord, parce que c'est justement là c'est à ton retour où euh... Tu fais une enquête salariale qui révèle, là il y a une alerte et il faut réagir. Est-ce que tu peux en parler ?

  • Speaker #1

    Oui, alors en 2016, j'avais un directeur général qui était là depuis le départ, que mon père avait embauché, qui était aussi l'onologue. Et on décide de faire cette enquête salariale. Parce que moi, je sentais bien qu'il y avait quand même un problème en termes de management. Moi, j'avais déjà délégué beaucoup. beaucoup, beaucoup d'opérationnels et le management à ce directeur général. Et c'est vrai que l'enquête salariale a été, pour moi, très difficile à accepter puisqu'on s'est rendu compte que les gens étaient fiers de la maison, mais ils ne recommanderaient pas de venir travailler sur le domaine à des amis, qu'il n'y avait pas de communication, qu'il y avait un management pyramidal, que les gens ne pouvaient pas s'exprimer. Donc, ça a été vraiment… en disant, ce n'est pas possible. J'ai senti qu'il y avait une souffrance dans les collaborateurs et j'ai dit, ce n'est pas possible de continuer comme ça. Il faut qu'on fasse quelque chose. À cette même période, j'avais un collaborateur, Fabien, qui avait mis en place un label qui s'appelait à l'époque Vigneron en développement durable, qui s'appelle maintenant Vigneron engagé RSE Isio 26 000, et qui vient me voir et qui me dit, c'est un super label, vous ne voulez pas qu'on le mette en place ? Et c'est là où je me suis dit, bingo, parce que la RSE, ça... Ça met en place des choses qui me tiennent à cœur, notamment le volet social, développer le bien-être au travail et faire en sorte que les collaborateurs s'épanouissent dans leur travail. Ça a aussi, la RSE, c'est tout le côté environnemental auquel je suis très sensible. Et puis, bien évidemment, le côté économique, parce qu'il faut que tout ça fonctionne et que l'entreprise continue à être viable économiquement parlant. C'est là où je me suis dit que ça allait être quelque chose qui allait nous aider, qui allait nous guider. Sauf que ce que je n'avais pas anticipé, c'est que ce sont des gros projets qui doivent être portés par des hommes. Et que les hommes qui étaient en place à cette époque, au niveau de la direction, ça ne leur parlait pas. Ils n'avaient pas envie d'évoluer. Donc, j'ai dû un peu casser le modèle et restructurer en termes de gouvernance les domaines pour avoir des collaborateurs autour de moi qui avaient cette vision et cet ADN RSE.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, ça veut dire que tu as vraiment réorganisé le management. Il y a eu un changement au sein de l'organisation et de la gouvernance. Je suppose que ces moments-là, tu t'es fait accompagner par des cabinets ? Parce qu'à surmonter des épreuves comme celle-ci, ce n'est pas évident non plus.

  • Speaker #1

    Pas tant que ça, mais c'est là où j'ai aussi renforcé le prix à un coach, c'est à ce moment-là. Mais c'est vrai, quand vous devez vous séparer d'un directeur qui est là depuis 25 ans, qui est aussi l'onologue du domaine, ce sont des décisions qui ne sont pas faciles à prendre. Je les ai prises, mais ça a été lourd de conséquences. C'est là où je me suis vraiment fait accompagner par du coaching. Ça a été une grosse épreuve de ma vie.

  • Speaker #0

    Ça a donné un nouveau tournant Ausha, avec une nouvelle ligne éditoriale, une nouvelle direction et une vision. À partir de 2020, il y a aussi le passage des domaines en bio. Et après, la certification qui se met en place en 2022. Et tu as senti qu'il y a eu un nouvel engouement sur les deux châteaux ?

  • Speaker #1

    Alors oui, tout à fait. Donc en 2019, j'ai recruté un nouveau directeur général qui, lui, était… Voilà, dans sa fiche de poste, c'était… Je voulais vraiment que ce soit une personne qui puisse m'aider à mener à bien ce projet. Quelqu'un qui vient de chez Danone, qui a une expérience vraiment… en management et en RSE pour aller chercher cette labellisation vigneron. engagé RSE, que nous avons obtenu en 2021, parce que le Covid nous a quand même un peu ralenti. Et on a engagé au même moment les domaines dans la transition vers une agriculture biologique, certification que nous avons obtenue en 2022. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, moi, je suis vraiment satisfaite. C'est vrai que je ne regrette pas du tout d'avoir pris ces décisions parce qu'on a des équipes qui sont super dynamiques. super engagé, il y a une bonne ambiance dans l'entreprise, on a mis en place plein de choses au niveau social et on sent qu'il y a une belle énergie la parole s'est libérée les idées fusent ça fait vraiment plaisir de voir cette évolution et donc ça rejaillit je pense sur les vins, ça rejaillit sur la dynamique il y a d'autres facteurs qui nous freinent mais vraiment je suis ravie voilà et c'est vraiment ce qui nous correspond.

  • Speaker #0

    C'est une belle aventure. Et justement, est-ce que tu peux présenter un peu plus en détail le château Sainte-Roseline ?

  • Speaker #1

    Alors, sur les deux domaines, il y a le château Sainte-Roseline, qui est un des domaines emblématiques des côtes de Provence, qui est à la fois un plus classé depuis 1955 et un site classé, puisque nous avons une très... une histoire très importante puisque Saint-Roselyne était la mère prieur de l'abbaye au XIVe siècle, donc une très belle abbaye, un cloître, une chapelle communale. C'est un lieu historique très fort en Provence. Nous avons aujourd'hui 110 hectares de vignes en production, nous produisons des vins dans les trois couleurs, avec un savoir-faire dans les trois couleurs. Nous produisons beaucoup plus de rouge et de blanc que la moyenne de l'appellation. La spécificité aussi du château Saint-Roselyne, c'est qu'on est... On a engagé le château dans le no-tourisme. Ça, c'est vraiment aussi quelque chose qui me tient à cœur. Et donc, nous avons été un peu en Provence les pionniers de le no-tourisme. Aujourd'hui, nous avons 30 000 visiteurs sur le site.

  • Speaker #0

    Ah, c'est joli !

  • Speaker #1

    Et nous sommes une bouteille au domaine. Donc voilà, en organisant des événements, des concerts, des expos, des after-work, en organisant une quarantaine de mariages par an. Donc voilà, c'est vraiment un lieu dédié à le no-tourisme. et aujourd'hui on est distribué dans une quarantaine de pays dans le monde. Au niveau de nos vins, et parallèlement à ça, il y a le château des Demoiselles, qui est un château, un domaine qui appartenait à des grands-parents entre 1956 et 1978, où j'ai vécu là-bas quand j'étais petite, qui a été vendu en 1978 et que nous avons racheté en 2005. Et ça c'est un très joli domaine, beaucoup plus tourné vers l'outdoor, qui est situé dans la très belle vallée des Esclans. On a 72 hectares de vignes aussi cultivées en agriculture biologique. On a des très beaux parcours PDS, VTT. On peut découvrir le domaine en trottinette électrique sur les 300 hectares. Et on a une très belle maison d'hôte de charme. Et l'été, un restaurant éphémère. Donc c'est aussi un lieu très axé sur le tourisme. Mais autant Saint-Rosine, on n'est plus sur l'histoire, l'architecture. Autant sur les Demoiselles, on n'est plus sur l'outdoor et l'environnement.

  • Speaker #0

    C'est marrant l'histoire que tu viens de raconter où le château des Demoiselles appartenait à tes grands-parents. Ça veut dire qu'à un moment donné, ça a été vendu à d'autres personnes. Vous avez perdu un peu le fil de ce château. Ça doit être vraiment formidable de se réapproprier un patrimoine familial.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une très belle histoire familiale puisque mes grands-parents avaient acheté ce domaine en 1956. Mon père s'en est occupé au début de sa vie. professionnel de 1966 à 1978. Moi, j'ai tous mes premiers souvenirs d'enfance là-bas, les odeurs, les couleurs, c'est assez prégnant chez moi. Et puis en 1978, mon père avait d'autres activités à côté. Il a dit à mon grand-père, ça ne m'appartient pas, on est plusieurs frères et soeurs, j'équilibre juste, je ne peux plus m'en occuper, donc le domaine a été vendu. Mais mon père a toujours eu cette passion pour le monde du vin et en disant, je reviendrai un jour. parce que ça m'intéresse. Et donc, quand il a vendu ses affaires dans les années 90, il a acheté ce château Saint-Roselyne. Il a beaucoup investi pour en faire vraiment un flanc de la viticulture provençale. Et en 2005, le château des Demoiselles a été racheté. Et donc, pour moi, il y a un côté sentimental, belle histoire. Et on a fait des gros travaux aussi parce qu'il y a eu très peu d'investissements réalisés sur les dernières années. Donc, voilà. rénové et restructuré pour produire des très jolis vins. Et c'est un très joli domaine. On finit très, très jolis vins aussi Ausha des Demoiselles.

  • Speaker #0

    Merci pour cette présentation. Je vais en venir aux fondamentaux du podcast au sujet de la femme, de qui est Aurélie Bertin. Aujourd'hui, c'est quoi ta philosophie de vie ? Quel est ton pourquoi le matin ?

  • Speaker #1

    Pourquoi je me lève ? Déjà pour passer une belle journée, pour être en forme physiquement et mentalement. J'ai ma routine du matin avec un peu de méditation et une routine un peu sportive pour avoir plein d'énergie pour commencer ma journée. Et après, moi, je suis beaucoup au niveau du domaine. J'impulse bien évidemment la vision, les objectifs, mais je suis beaucoup aussi en soutien pour les équipes. C'est ce qui m'anime, en fait. C'est accompagner les personnes et les faire évoluer. Et puis, il y a une autre chose qui m'anime, bien évidemment, mes enfants, mes filles, ma famille. Et puis, il y a un troisième point qui m'anime, c'est le collectif. Je suis très engagée dans... dans le collectif, faire progresser une appellation, un territoire. Donc, il y a bien évidemment l'association Femmes de Vin, mais pas que. Je suis très engagée aussi au niveau des vins de Provence, de l'interprofession, le comité interprofessionnel des vins de Provence, où je m'investis énormément pour faire avancer les vins de Provence et le territoire.

  • Speaker #0

    D'accord. Félicitations pour ces engagements-là. Juste, je voudrais revenir sur la méditation.

  • Speaker #1

    Quand j'ai le temps, le week-end, je me fais guider par des podcasts. Autrement, c'est vraiment une méditation, souvent un scan corporel, et puis essayer de faire le vide dans ma tête, d'essayer de faire en sorte que mon cerveau ne mouline pas, par différentes techniques, et surtout par le scan corporel. Méditations d'ancrage aussi qui sont importantes. et puis j'écoute beaucoup une personne que j'adore et qui fait des super méditations guidées qui s'appelle Cédric Michel qui fait des méditations assez courtes le matin ou le soir pour partir du bon pied le matin ou pour aider à s'endormir le soir

  • Speaker #0

    Très bien et c'est vrai que moi je partage aussi la méditation ça m'a permis de me poser et d'appréhender les journées différemment d'avoir un peu plus de clarté Je trouve que c'est un... On n'en parle peut-être pas assez souvent, ou alors ça fait un peu peur. On associe ça souvent à des gens un peu perchés, mais en fait, c'est simplement laisser passer, penser comme des nuages et ne pas s'accrocher à eux avec un flot d'éclairs qui viennent nous meurtrir finalement et de les laisser passer, ça soulage et ça nous donne cette ouverture à la journée avec beaucoup moins d'appréhension. C'est un avis personnel.

  • Speaker #1

    C'est une belle énergie puisque... puisque quand vous avez le cerveau qui mouille en permanence, comme c'est un peu mon cas, ça fatigue. Même quand j'ai le temps, je n'ai pas souvent le temps, mais je prends 10 minutes dans la journée, je me pose et pareil, j'essaie de mettre mon cerveau au repos, ce qui n'est pas facile. C'est ce qui est très difficile, mais de ne pas penser pendant 5 à 10 minutes et essayer de se focaliser peut-être sur son corps et de ne pas laisser rentrer les informations, de ne pas les analyser. ça redonne un regain d'énergie exceptionnel.

  • Speaker #0

    Tout à fait, je partage. C'est vrai que c'est toujours pareil, c'est une forme de discipline. Comme tu dis, on n'a pas besoin de beaucoup de temps, mais deux, trois, quatre, cinq minutes avant une réunion ou avant un rendez-vous important, juste de se canaliser, de se raligner, qu'est-ce que ça fait du bien. Et c'est vrai aussi, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Si Dionysos était une femme, le podcast ? J'aime à dire que les femmes de vin marquent notre époque. Avec ton expérience, qu'ont-elles apporté à ce bel univers ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas facile. Je pense qu'elles sont importantes parce qu'elles ont une sensibilité différente. Les femmes, dans un collectif, dans une réunion, je pense que c'est important d'avoir des hommes et des femmes. Ça apporte énormément de choses. Après, je pense que les femmes ont peut-être démocratisé un peu le vin. Parce que... Elles en parlent de manière peut-être décomplexée, avec des mots beaucoup plus simples. Elles ont peut-être cassé certains tabous. Les femmes, elles associent aussi souvent les vins à des accords, mais les vins à la cuisine. C'est pour ça que je dis qu'elles donnent un côté moins décomplexifié qu'avant, moi j'allais souvent... Moi, j'allais beaucoup sur des salons, enfin, je vais sur des salons, et même particuliers, les femmes arrivaient en me disant « De toute façon, moi, je n'y connais rien, c'est mon mari qui décide. » Et bien non, moi, je leur disais, je leur apprenais à développer leurs émotions, leurs sensations, et même si elles n'avaient pas les mots techniques, ce n'était pas gênant. Est-ce qu'elles apprécient ? Qu'est-ce qu'elles ressentent ? Et donc, voilà, je pense qu'on apporte aussi ce côté-là. Le vin n'est pas que lié aux hommes et que les femmes peuvent les apprécier, les femmes peuvent en parler. Moi, ça me fait toujours beaucoup rire quand j'allais au restaurant avec mon mari et qu'il tendait la carte des vins et qu'il la prenait et qu'il l'attendait. Il disait « Non, c'est madame qui choisit le vin. » Quand les personnes arrivaient avec la bouteille de vin et qu'ils dégustaient mon mari, mon mari dit « Non, non, moi, je n'y connais rien. C'est ma femme qui goûte et qui va vous dire si le vin est bon. » Mais on a encore ça aujourd'hui. C'est quand même assez…

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Maintenant, c'est vrai que je trouve que les serveurs posent l'action. Qui déguste ? Ils prennent moins le risque.

  • Speaker #1

    Ça évolue, mais parce que je pense qu'il y a de plus en plus de femmes qui s'investissent dans le monde du vin et que ce n'est plus un métier du tout réservé aux hommes. Donc, ça fait du bien. C'est bien. Je pense que ça apporte énormément de choses que les femmes s'investissent dans cet univers.

  • Speaker #0

    Alors, question sur le leadership. Le leadership, il y a plein de définitions. Et pour toi, c'est quoi une personne leader ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est une personne qui a une vision, qui a des objectifs. Ça, c'est déjà la première chose. Et la deuxième chose, c'est une personne qui arrive à embarquer ses équipes, à transmettre cette vision et ses objectifs auprès de ses équipes, que tout le monde soit aligné. sur ces objectifs et cette vision et tout le monde avance dans la même direction.

  • Speaker #0

    Alors Aurélie, est-ce que tu aurais justement un secret de femme leader à nous partager ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que la santé est importante. En fait, une femme, même un homme, ce n'est pas forcément lié au sexe, mais quand on est leader, il faut qu'on soit bien évidemment en bonne santé, avoir l'idée claire. Je pense que tout ce que je mets en œuvre avec une partie de méditation, une partie de sport, me permet d'avoir les idées claires, de moins être stressée et de pouvoir avancer et faire avancer les collaborateurs au quotidien.

  • Speaker #0

    Quel conseil tu donnerais aux jeunes femmes qui souhaitent se lancer dans ce métier aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    D'abord, c'est si... Avoir une entreprise, c'est conseil qui peut aller à toutes les femmes qui veulent créer une entreprise, c'est d'avoir des objectifs et une vision relativement claire de là où on veut aller. Comme ça, on est aligné et on avance. Moi, je dirais qu'il faut oser aussi parce que si on n'ose pas, on ne regrette pas. Il faut savoir prendre des risques, malheureusement. On peut échouer, mais on n'a pas le temps. moins la culture de l'échec en France que dans certains pays. Il faut prendre des risques, parce que si on ne prend pas de risques, on n'y arrive pas. Et puis, ça c'est lié à mon expérience, il ne faut pas hésiter à se faire aider, parce qu'on n'est pas des super héros et on ne peut pas arriver à tout faire. Donc il faut savoir s'entourer de bonnes personnes et se faire aider quand on n'a pas les compétences. On peut être vite déçu, surchargé, si on ne prend pas du recul et on n'accepte pas peut-être de se faire aider. Objectif, aide et oser.

  • Speaker #0

    Aller à petits pas et se faire aider. Pour terminer cet épisode, j'aime bien terminer par des notes légères. Si Dionysos était une femme, qu'écouterait-elle comme musique ?

  • Speaker #1

    De l'opéra. Le chant. le verra et le chant parce que pour moi ça permet de libérer énormément d'émotions. Ce qu'on ne fait pas au quotidien souvent et libérer les émotions, ça fait du bien.

  • Speaker #0

    Alors si Dionysos était une femme, quel vin boirait-elle ?

  • Speaker #1

    Un Château des Saint-Rosines, bien évidemment, un rouge, notre cuvée chapelle en 2016, qui est un vin à base majoritairement de Syrah.

  • Speaker #0

    Et si Dionysos était une femme, quels livres lirait-elle ?

  • Speaker #1

    Oh là là, elle lirait beaucoup de livres. C'est quelque chose qui me...

  • Speaker #0

    Des livres sur le développement personnel, des romans, des romans policiers. Mais elle lirait beaucoup, parce que pour moi, la lecture, c'est aussi un échappatoire et une déconnexion.

  • Speaker #1

    As-tu une belle personne à qui tu voudrais rendre hommage, avoir de la gratitude ?

  • Speaker #0

    Mon mari, qui a été à mes côtés pendant 25 ans et qui m'a apporté énormément de choses. Donc, énormément de gratitude pour ce livre. pour cette personne.

  • Speaker #1

    Alors Aurélie, merci beaucoup pour ce moment de partage. C'était vraiment inspirant d'entendre ton parcours, ton engagement et ta vision du monde viticole et également plus solidaire avec l'association Femmes de Vin. Alors je vous invite à suivre Aurélie Bertin sur LinkedIn et Instagram, on est d'accord ? Tout à fait. C'est ça, et bien sûr à soutenir Femmes de Vin sur le site femmesdevin.com Merci d'avoir écouté cet épisode Si Dionysos était une femme et continuez à nous suivre pour découvrir d'autres de parcours inspirants. Merci beaucoup et à très vite. Comme toujours, je remercie mon invité pour la qualité d'échange et son authenticité. J'espère que vous avez apprécié, comme moi, les sujets abordés. N'hésitez pas à laisser vos commentaires. Alors, puisque vous avez aimé cet épisode, mettez plein d'étoiles pour plus de visibilité et partagez-le à au moins trois personnes. Enfin, pour suivre l'actualité du podcast, si Dionysos était une femme, à sa page LinkedIn et sur Instagram. Likez et partagez. Merci, à très vite !

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🎙“Je n’avais jamais géré une entreprise.” Aurélie Bertin

Aurélie Bertin partage comment elle a dépassé ses doutes, assumé son leadership et trouvé sa voie grâce à la formation, aux réseaux comme les Eléonores de Provence, l'association nationale femmes de vin qu'elle préside… et à une année décisive à New York en famille.
Un récit puissant d’une femme qui apprend à s’affirmer, ici et ailleurs.


Aurélie Bertin est vigneronne et gère deux propriétés familiales:

Chateau Sainte Roseline et Chateau des demoiselles


Je remercie mes invités et vous ,chers auditeurs. C'est grâce à vous que ce podcast a sa raison d'être depuis 2020.

Si vous avez vraiment aimé cet épisode, alors qu'attendez-vous pour le partager, le liker?

Avec toute ma gratitude.

Aurélie Charron


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Ce podcast existe grâce à la société Bleu Charron Wine and Sea dirigée par Aurélie Charron.

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Bleu Charron Wine and Sea: Accompagnement Marketing Stratégie Commerciale -Conseil et Formation RSE ..dans le vin mais pas que!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'ai le plaisir de partager ma conversation avec Aurélie Bertin, présidente de l'association Femmes de Vin et propriétaire vigneronne de deux domaines en Provence, le château Sainte-Roseline et le château des Demoiselles. Si Dionysos était une femme, le podcast présenté par Aurélie Charon. Alors Aurélie, j'aimerais bien qu'on revienne maintenant sur ton parcours, le tien, celui de la vigneronne, de la chef d'entreprise. Est-ce que tu peux te présenter par rapport à... à cette casquette-là de vigneronne ?

  • Speaker #1

    Ce n'est jamais très facile. Je suis chef d'entreprise et vigneronne, puisque je dirige deux domaines viticoles, le château Sainte-Rosine, le château des Demoiselles, et une société de négoces Roseline Diffusion, basée en Provence. J'ai un rôle à la fois de chef d'entreprise, d'ambassadrice des domaines. Mais je participe aussi au vin, à la production, aux assemblages, parce que le produit est important pour moi. Et donc, je suis très engagée aussi au niveau de la viticulture.

  • Speaker #0

    Alors, peux-tu nous raconter ton parcours ? Parce que tu as fait des études Business School et avec un certificat à Suse Larousse. Et finalement, au préalable, tu n'étais pas destinée à reprendre le vignoble, c'est ça ? Tu as fait des études plutôt marketing ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. J'ai fait une école de commerce. J'avais fait au préalable un IUT plutôt finance, mais après, j'ai fait une école de commerce plutôt axée sur le marketing. Et j'ai commencé ma carrière professionnelle dans le marketing sportif. Rien à voir avec le monde du vin. J'étais basée à... à Paris et sur tous les événements que la société organisait.

  • Speaker #0

    Des beaux événements d'ailleurs, Tour de France, Paris-Dakar, c'est quand même assez... Oui,

  • Speaker #1

    j'ai travaillé sur toute la partie athlétisme aussi, le meeting de Paris, le marathon de Paris, le Paris-Dakar, c'est des gros événements et c'était très intéressant. C'est un choix plutôt familial au départ, puisque je me suis mariée en 2001, et j'ai eu un peu de Mon mari était aussi dans le monde du sport. Et puis, mon père nous a, un jour, je m'en souviens très bien, demandé, voilà, moi j'ai deux activités. Je suis à la fois vigneron, j'ai un domaine viticole chez le château Sainte-Rosine à l'époque. Et j'ai aussi une activité dans l'immobilier. Et ça marche, les deux activités marchent bien. J'ai besoin de monde pour m'aider. Et donc, on a dit, bon, viens s'installer en progrès. Moi, je vais travailler sur la partie vin et mon mari sur la partie promotion immobilière. Ça a vraiment été un choix de vie. Et c'est aussi un choix qui correspond parce que moi, j'étais enceinte de ma première fille. Et donc, élever un enfant dans un environnement un peu plus agréable.

  • Speaker #0

    Et comment s'est passée la transmission ?

  • Speaker #1

    Alors, ça a été tout d'abord, moi, quand je suis arrivée sur le domaine, je me suis au début occupée à développer toute la partie euneo-touristique. tous les événements qu'on crée sur le domaine, les espaces de réception qu'on loue pour des mariages, des séminaires. Et puis un jour, mon père m'a dit, écoute, je vais bientôt prendre ma retraite, est-ce que ça t'intéresse ? Donc sans vraiment réfléchir, parce que je n'avais jamais géré une entreprise, je pense qu'à l'époque, je n'avais pas forcément les compétences, mais un peu sur un coup de tête, j'ai dit oui. Mais avant ça, je lui ai dit, je vais quand même me retourner un peu sur les bancs de l'école, parce que le monde du vin, c'est quand même un monde qui est relativement… technique et que je n'avais aucune compétence en termes de vitiligo. Donc je suis repartie faire un certificat vitiligo à l'Université des vins de Susarous une semaine par mois. J'allais apprendre les techniques, la vigne, le vin. C'était un certificat qui est vraiment destiné aux personnes comme moi qui étaient en reconversion professionnelle. Très intéressant. Et en 2008, après, j'ai repris les rênes. des deux domaines puisqu'entre temps on avait racheté le chapeau des demoiselles d'accord

  • Speaker #0

    Et donc là, la transmission, ça a été assez fluide ?

  • Speaker #1

    Assez fluide, assez rapide. Alors c'est sûr que c'est positif parce que mon père m'a fait confiance. Après, il m'a laissé les clés assez rapidement, donc j'ai appris un peu sur le tas. Donc ça n'a pas été facile, puisqu'il y avait une équipe en place et que j'étais un peu la fille d'eux, qui n'avait pas forcément de grandes compétences en la matière. Donc ça n'a pas été facile de faire ma place au début. j'ai été un peu dictée du syndrome de l'imposteur.

  • Speaker #0

    J'aimerais bien qu'on en parle de ça.

  • Speaker #1

    Ça m'a pris beaucoup de temps à créer, à développer l'entreprise qui me correspondait.

  • Speaker #0

    Et comment tu as fait, justement ? Quels outils tu as mis en place pour pouvoir mettre ce syndrome de l'imposteur de côté ?

  • Speaker #1

    En fait, peut-être que c'est... Comme toute femme ou pas, j'ai fait des formations, des formations management. Après, plus tard, j'ai même pris une coach pour m'aider, m'aider au quotidien pour apprendre à gérer mon temps, apprendre à manager les équipes. Je me suis fait aider. Je me suis formée et je me suis fait aider.

  • Speaker #0

    D'accord. Et peut-être aussi l'association Les Eleonores de Provence ?

  • Speaker #1

    Oui, après, ce que je dis souvent, c'est que le chef d'entreprise, il est souvent seul. On ne se rend pas compte, mais même si on a des collaborateurs avec lesquels on s'entend bien, on est seul et donc c'est très important de faire partie de réseau. Donc, il y a bien évidemment les Eleonor qui sont pour moi une bouffée d'oxygène, mais pas que. Je fais aussi partie d'un club qui s'appelle le club APN avec des chefs d'entreprise, des femmes et des hommes. Et on se réunit tous les mois avec eux. Il y a généralement un expert qui vient et c'est avec l'ordre de ces rencontres qu'on échange énormément avec d'autres chefs d'entreprise qui ont souvent les mêmes problématiques. Et ça fait du bien. Et on ressort à chaque fois boosté et avec une belle énergie.

  • Speaker #0

    Ça, c'est sûr que l'intelligence collective, c'est un peu d'ailleurs le mot qui revient ces derniers temps où on se rend compte qu'en partageant, on va beaucoup plus loin, on va beaucoup plus vite. On se booste d'énergie, effectivement. Pour en revenir à ce parcours, à un moment donné, dans votre famille, vous avez fait une petite parenthèse. Vous avez pris les valises et vous êtes partie sur un autre continent.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. En fait, avec mon mari, on avait toujours voulu travailler à l'international. Et puis, bien évidemment, les opportunités ne se sont pas présentées. Donc, nous avons pris les devants en 2014-2015, sous une année scolaire, et on a pris nos troupes. trois filles sous bras et on est partés s'installer un an aux Etats-Unis, à New York. C'était pas forcément pour le professionnel au départ, c'était surtout aussi pour faire vivre une expérience à nos enfants. Vivre nous-mêmes une expérience. Ça n'a pas été facile parce qu'on ne part pas s'installer comme ça aux Etats-Unis. Ça a été un long parcours du combattant parce qu'on n'était pas expat. Comment ça se prépare ? Ça a été très très long parce que il faut obtenir un visa. Et en fait, ce qui nous a aidés, c'est qu'on a, c'est quand même assez hallucinant quand on y pense, c'est qu'on avait inscrit nos enfants, on les avait laissés au lycée français. Donc, on les avait inscrits au lycée français de New York. Et comme elles avaient pu y rentrer, les trois en même temps, c'est un truc qui n'arrive jamais. Mais on a eu un gros coup de chance. Et en fait, le fait que les enfants aient été inscrits et acceptés, on a pu avoir un visa. Donc, en fait, on était... On accompagnait nos enfants à New York. C'était assez hallucinant. On avait essayé d'avoir un visa business qui nous avait été refusé. Donc voilà, on a trouvé cette... Ce qui nous a permis de découvrir une nouvelle culture, de faire vivre une expérience, je pense, mémorable à nos enfants.

  • Speaker #0

    C'est clair.

  • Speaker #1

    De connaître le pays. Et puis pour moi, ça a été un déclencheur parce que quand vous êtes dans votre entreprise, à tête dans le lit d'eau... Vous ne prenez pas de recul. Et là, moi, j'ai pris beaucoup de recul. Et quand je suis rentrée, c'est arrêté le début d'une nouvelle aventure pour les domaines.

  • Speaker #0

    Tu as sûrement donné de nouvelles idées ou la façon de manager les propriétés ou surtout apporter une nouvelle vision, créativité sur des produits.

  • Speaker #1

    Ça a été sur les produits aussi. Ça a été deux choses. Ça a été sur les produits. Sur la marque, travailler plus sur la marque et sur les marques, renforcer le marketing. Parce que une chose que j'ai bien appris aux États-Unis, c'est que souvent, ils n'ont pas grand-chose et ils en font toute une histoire. Ils arrivent, en termes de com et de marketing, à faire un truc exceptionnel de rien. et ce que je dis à mes équipes, nous on a tout et il n'y a pas de raison qu'on ne fasse pas aussi bien et aussi mieux qu'eux. Et puis après il y avait aussi la réorganisation au niveau de la gestion de l'entreprise et de l'engagement aussi dans tout ce qui est RSE que j'ai enclenché après mon retour.

  • Speaker #0

    D'accord, parce que c'est justement là c'est à ton retour où euh... Tu fais une enquête salariale qui révèle, là il y a une alerte et il faut réagir. Est-ce que tu peux en parler ?

  • Speaker #1

    Oui, alors en 2016, j'avais un directeur général qui était là depuis le départ, que mon père avait embauché, qui était aussi l'onologue. Et on décide de faire cette enquête salariale. Parce que moi, je sentais bien qu'il y avait quand même un problème en termes de management. Moi, j'avais déjà délégué beaucoup. beaucoup, beaucoup d'opérationnels et le management à ce directeur général. Et c'est vrai que l'enquête salariale a été, pour moi, très difficile à accepter puisqu'on s'est rendu compte que les gens étaient fiers de la maison, mais ils ne recommanderaient pas de venir travailler sur le domaine à des amis, qu'il n'y avait pas de communication, qu'il y avait un management pyramidal, que les gens ne pouvaient pas s'exprimer. Donc, ça a été vraiment… en disant, ce n'est pas possible. J'ai senti qu'il y avait une souffrance dans les collaborateurs et j'ai dit, ce n'est pas possible de continuer comme ça. Il faut qu'on fasse quelque chose. À cette même période, j'avais un collaborateur, Fabien, qui avait mis en place un label qui s'appelait à l'époque Vigneron en développement durable, qui s'appelle maintenant Vigneron engagé RSE Isio 26 000, et qui vient me voir et qui me dit, c'est un super label, vous ne voulez pas qu'on le mette en place ? Et c'est là où je me suis dit, bingo, parce que la RSE, ça... Ça met en place des choses qui me tiennent à cœur, notamment le volet social, développer le bien-être au travail et faire en sorte que les collaborateurs s'épanouissent dans leur travail. Ça a aussi, la RSE, c'est tout le côté environnemental auquel je suis très sensible. Et puis, bien évidemment, le côté économique, parce qu'il faut que tout ça fonctionne et que l'entreprise continue à être viable économiquement parlant. C'est là où je me suis dit que ça allait être quelque chose qui allait nous aider, qui allait nous guider. Sauf que ce que je n'avais pas anticipé, c'est que ce sont des gros projets qui doivent être portés par des hommes. Et que les hommes qui étaient en place à cette époque, au niveau de la direction, ça ne leur parlait pas. Ils n'avaient pas envie d'évoluer. Donc, j'ai dû un peu casser le modèle et restructurer en termes de gouvernance les domaines pour avoir des collaborateurs autour de moi qui avaient cette vision et cet ADN RSE.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, ça veut dire que tu as vraiment réorganisé le management. Il y a eu un changement au sein de l'organisation et de la gouvernance. Je suppose que ces moments-là, tu t'es fait accompagner par des cabinets ? Parce qu'à surmonter des épreuves comme celle-ci, ce n'est pas évident non plus.

  • Speaker #1

    Pas tant que ça, mais c'est là où j'ai aussi renforcé le prix à un coach, c'est à ce moment-là. Mais c'est vrai, quand vous devez vous séparer d'un directeur qui est là depuis 25 ans, qui est aussi l'onologue du domaine, ce sont des décisions qui ne sont pas faciles à prendre. Je les ai prises, mais ça a été lourd de conséquences. C'est là où je me suis vraiment fait accompagner par du coaching. Ça a été une grosse épreuve de ma vie.

  • Speaker #0

    Ça a donné un nouveau tournant Ausha, avec une nouvelle ligne éditoriale, une nouvelle direction et une vision. À partir de 2020, il y a aussi le passage des domaines en bio. Et après, la certification qui se met en place en 2022. Et tu as senti qu'il y a eu un nouvel engouement sur les deux châteaux ?

  • Speaker #1

    Alors oui, tout à fait. Donc en 2019, j'ai recruté un nouveau directeur général qui, lui, était… Voilà, dans sa fiche de poste, c'était… Je voulais vraiment que ce soit une personne qui puisse m'aider à mener à bien ce projet. Quelqu'un qui vient de chez Danone, qui a une expérience vraiment… en management et en RSE pour aller chercher cette labellisation vigneron. engagé RSE, que nous avons obtenu en 2021, parce que le Covid nous a quand même un peu ralenti. Et on a engagé au même moment les domaines dans la transition vers une agriculture biologique, certification que nous avons obtenue en 2022. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, moi, je suis vraiment satisfaite. C'est vrai que je ne regrette pas du tout d'avoir pris ces décisions parce qu'on a des équipes qui sont super dynamiques. super engagé, il y a une bonne ambiance dans l'entreprise, on a mis en place plein de choses au niveau social et on sent qu'il y a une belle énergie la parole s'est libérée les idées fusent ça fait vraiment plaisir de voir cette évolution et donc ça rejaillit je pense sur les vins, ça rejaillit sur la dynamique il y a d'autres facteurs qui nous freinent mais vraiment je suis ravie voilà et c'est vraiment ce qui nous correspond.

  • Speaker #0

    C'est une belle aventure. Et justement, est-ce que tu peux présenter un peu plus en détail le château Sainte-Roseline ?

  • Speaker #1

    Alors, sur les deux domaines, il y a le château Sainte-Roseline, qui est un des domaines emblématiques des côtes de Provence, qui est à la fois un plus classé depuis 1955 et un site classé, puisque nous avons une très... une histoire très importante puisque Saint-Roselyne était la mère prieur de l'abbaye au XIVe siècle, donc une très belle abbaye, un cloître, une chapelle communale. C'est un lieu historique très fort en Provence. Nous avons aujourd'hui 110 hectares de vignes en production, nous produisons des vins dans les trois couleurs, avec un savoir-faire dans les trois couleurs. Nous produisons beaucoup plus de rouge et de blanc que la moyenne de l'appellation. La spécificité aussi du château Saint-Roselyne, c'est qu'on est... On a engagé le château dans le no-tourisme. Ça, c'est vraiment aussi quelque chose qui me tient à cœur. Et donc, nous avons été un peu en Provence les pionniers de le no-tourisme. Aujourd'hui, nous avons 30 000 visiteurs sur le site.

  • Speaker #0

    Ah, c'est joli !

  • Speaker #1

    Et nous sommes une bouteille au domaine. Donc voilà, en organisant des événements, des concerts, des expos, des after-work, en organisant une quarantaine de mariages par an. Donc voilà, c'est vraiment un lieu dédié à le no-tourisme. et aujourd'hui on est distribué dans une quarantaine de pays dans le monde. Au niveau de nos vins, et parallèlement à ça, il y a le château des Demoiselles, qui est un château, un domaine qui appartenait à des grands-parents entre 1956 et 1978, où j'ai vécu là-bas quand j'étais petite, qui a été vendu en 1978 et que nous avons racheté en 2005. Et ça c'est un très joli domaine, beaucoup plus tourné vers l'outdoor, qui est situé dans la très belle vallée des Esclans. On a 72 hectares de vignes aussi cultivées en agriculture biologique. On a des très beaux parcours PDS, VTT. On peut découvrir le domaine en trottinette électrique sur les 300 hectares. Et on a une très belle maison d'hôte de charme. Et l'été, un restaurant éphémère. Donc c'est aussi un lieu très axé sur le tourisme. Mais autant Saint-Rosine, on n'est plus sur l'histoire, l'architecture. Autant sur les Demoiselles, on n'est plus sur l'outdoor et l'environnement.

  • Speaker #0

    C'est marrant l'histoire que tu viens de raconter où le château des Demoiselles appartenait à tes grands-parents. Ça veut dire qu'à un moment donné, ça a été vendu à d'autres personnes. Vous avez perdu un peu le fil de ce château. Ça doit être vraiment formidable de se réapproprier un patrimoine familial.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une très belle histoire familiale puisque mes grands-parents avaient acheté ce domaine en 1956. Mon père s'en est occupé au début de sa vie. professionnel de 1966 à 1978. Moi, j'ai tous mes premiers souvenirs d'enfance là-bas, les odeurs, les couleurs, c'est assez prégnant chez moi. Et puis en 1978, mon père avait d'autres activités à côté. Il a dit à mon grand-père, ça ne m'appartient pas, on est plusieurs frères et soeurs, j'équilibre juste, je ne peux plus m'en occuper, donc le domaine a été vendu. Mais mon père a toujours eu cette passion pour le monde du vin et en disant, je reviendrai un jour. parce que ça m'intéresse. Et donc, quand il a vendu ses affaires dans les années 90, il a acheté ce château Saint-Roselyne. Il a beaucoup investi pour en faire vraiment un flanc de la viticulture provençale. Et en 2005, le château des Demoiselles a été racheté. Et donc, pour moi, il y a un côté sentimental, belle histoire. Et on a fait des gros travaux aussi parce qu'il y a eu très peu d'investissements réalisés sur les dernières années. Donc, voilà. rénové et restructuré pour produire des très jolis vins. Et c'est un très joli domaine. On finit très, très jolis vins aussi Ausha des Demoiselles.

  • Speaker #0

    Merci pour cette présentation. Je vais en venir aux fondamentaux du podcast au sujet de la femme, de qui est Aurélie Bertin. Aujourd'hui, c'est quoi ta philosophie de vie ? Quel est ton pourquoi le matin ?

  • Speaker #1

    Pourquoi je me lève ? Déjà pour passer une belle journée, pour être en forme physiquement et mentalement. J'ai ma routine du matin avec un peu de méditation et une routine un peu sportive pour avoir plein d'énergie pour commencer ma journée. Et après, moi, je suis beaucoup au niveau du domaine. J'impulse bien évidemment la vision, les objectifs, mais je suis beaucoup aussi en soutien pour les équipes. C'est ce qui m'anime, en fait. C'est accompagner les personnes et les faire évoluer. Et puis, il y a une autre chose qui m'anime, bien évidemment, mes enfants, mes filles, ma famille. Et puis, il y a un troisième point qui m'anime, c'est le collectif. Je suis très engagée dans... dans le collectif, faire progresser une appellation, un territoire. Donc, il y a bien évidemment l'association Femmes de Vin, mais pas que. Je suis très engagée aussi au niveau des vins de Provence, de l'interprofession, le comité interprofessionnel des vins de Provence, où je m'investis énormément pour faire avancer les vins de Provence et le territoire.

  • Speaker #0

    D'accord. Félicitations pour ces engagements-là. Juste, je voudrais revenir sur la méditation.

  • Speaker #1

    Quand j'ai le temps, le week-end, je me fais guider par des podcasts. Autrement, c'est vraiment une méditation, souvent un scan corporel, et puis essayer de faire le vide dans ma tête, d'essayer de faire en sorte que mon cerveau ne mouline pas, par différentes techniques, et surtout par le scan corporel. Méditations d'ancrage aussi qui sont importantes. et puis j'écoute beaucoup une personne que j'adore et qui fait des super méditations guidées qui s'appelle Cédric Michel qui fait des méditations assez courtes le matin ou le soir pour partir du bon pied le matin ou pour aider à s'endormir le soir

  • Speaker #0

    Très bien et c'est vrai que moi je partage aussi la méditation ça m'a permis de me poser et d'appréhender les journées différemment d'avoir un peu plus de clarté Je trouve que c'est un... On n'en parle peut-être pas assez souvent, ou alors ça fait un peu peur. On associe ça souvent à des gens un peu perchés, mais en fait, c'est simplement laisser passer, penser comme des nuages et ne pas s'accrocher à eux avec un flot d'éclairs qui viennent nous meurtrir finalement et de les laisser passer, ça soulage et ça nous donne cette ouverture à la journée avec beaucoup moins d'appréhension. C'est un avis personnel.

  • Speaker #1

    C'est une belle énergie puisque... puisque quand vous avez le cerveau qui mouille en permanence, comme c'est un peu mon cas, ça fatigue. Même quand j'ai le temps, je n'ai pas souvent le temps, mais je prends 10 minutes dans la journée, je me pose et pareil, j'essaie de mettre mon cerveau au repos, ce qui n'est pas facile. C'est ce qui est très difficile, mais de ne pas penser pendant 5 à 10 minutes et essayer de se focaliser peut-être sur son corps et de ne pas laisser rentrer les informations, de ne pas les analyser. ça redonne un regain d'énergie exceptionnel.

  • Speaker #0

    Tout à fait, je partage. C'est vrai que c'est toujours pareil, c'est une forme de discipline. Comme tu dis, on n'a pas besoin de beaucoup de temps, mais deux, trois, quatre, cinq minutes avant une réunion ou avant un rendez-vous important, juste de se canaliser, de se raligner, qu'est-ce que ça fait du bien. Et c'est vrai aussi, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Si Dionysos était une femme, le podcast ? J'aime à dire que les femmes de vin marquent notre époque. Avec ton expérience, qu'ont-elles apporté à ce bel univers ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas facile. Je pense qu'elles sont importantes parce qu'elles ont une sensibilité différente. Les femmes, dans un collectif, dans une réunion, je pense que c'est important d'avoir des hommes et des femmes. Ça apporte énormément de choses. Après, je pense que les femmes ont peut-être démocratisé un peu le vin. Parce que... Elles en parlent de manière peut-être décomplexée, avec des mots beaucoup plus simples. Elles ont peut-être cassé certains tabous. Les femmes, elles associent aussi souvent les vins à des accords, mais les vins à la cuisine. C'est pour ça que je dis qu'elles donnent un côté moins décomplexifié qu'avant, moi j'allais souvent... Moi, j'allais beaucoup sur des salons, enfin, je vais sur des salons, et même particuliers, les femmes arrivaient en me disant « De toute façon, moi, je n'y connais rien, c'est mon mari qui décide. » Et bien non, moi, je leur disais, je leur apprenais à développer leurs émotions, leurs sensations, et même si elles n'avaient pas les mots techniques, ce n'était pas gênant. Est-ce qu'elles apprécient ? Qu'est-ce qu'elles ressentent ? Et donc, voilà, je pense qu'on apporte aussi ce côté-là. Le vin n'est pas que lié aux hommes et que les femmes peuvent les apprécier, les femmes peuvent en parler. Moi, ça me fait toujours beaucoup rire quand j'allais au restaurant avec mon mari et qu'il tendait la carte des vins et qu'il la prenait et qu'il l'attendait. Il disait « Non, c'est madame qui choisit le vin. » Quand les personnes arrivaient avec la bouteille de vin et qu'ils dégustaient mon mari, mon mari dit « Non, non, moi, je n'y connais rien. C'est ma femme qui goûte et qui va vous dire si le vin est bon. » Mais on a encore ça aujourd'hui. C'est quand même assez…

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Maintenant, c'est vrai que je trouve que les serveurs posent l'action. Qui déguste ? Ils prennent moins le risque.

  • Speaker #1

    Ça évolue, mais parce que je pense qu'il y a de plus en plus de femmes qui s'investissent dans le monde du vin et que ce n'est plus un métier du tout réservé aux hommes. Donc, ça fait du bien. C'est bien. Je pense que ça apporte énormément de choses que les femmes s'investissent dans cet univers.

  • Speaker #0

    Alors, question sur le leadership. Le leadership, il y a plein de définitions. Et pour toi, c'est quoi une personne leader ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est une personne qui a une vision, qui a des objectifs. Ça, c'est déjà la première chose. Et la deuxième chose, c'est une personne qui arrive à embarquer ses équipes, à transmettre cette vision et ses objectifs auprès de ses équipes, que tout le monde soit aligné. sur ces objectifs et cette vision et tout le monde avance dans la même direction.

  • Speaker #0

    Alors Aurélie, est-ce que tu aurais justement un secret de femme leader à nous partager ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que la santé est importante. En fait, une femme, même un homme, ce n'est pas forcément lié au sexe, mais quand on est leader, il faut qu'on soit bien évidemment en bonne santé, avoir l'idée claire. Je pense que tout ce que je mets en œuvre avec une partie de méditation, une partie de sport, me permet d'avoir les idées claires, de moins être stressée et de pouvoir avancer et faire avancer les collaborateurs au quotidien.

  • Speaker #0

    Quel conseil tu donnerais aux jeunes femmes qui souhaitent se lancer dans ce métier aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    D'abord, c'est si... Avoir une entreprise, c'est conseil qui peut aller à toutes les femmes qui veulent créer une entreprise, c'est d'avoir des objectifs et une vision relativement claire de là où on veut aller. Comme ça, on est aligné et on avance. Moi, je dirais qu'il faut oser aussi parce que si on n'ose pas, on ne regrette pas. Il faut savoir prendre des risques, malheureusement. On peut échouer, mais on n'a pas le temps. moins la culture de l'échec en France que dans certains pays. Il faut prendre des risques, parce que si on ne prend pas de risques, on n'y arrive pas. Et puis, ça c'est lié à mon expérience, il ne faut pas hésiter à se faire aider, parce qu'on n'est pas des super héros et on ne peut pas arriver à tout faire. Donc il faut savoir s'entourer de bonnes personnes et se faire aider quand on n'a pas les compétences. On peut être vite déçu, surchargé, si on ne prend pas du recul et on n'accepte pas peut-être de se faire aider. Objectif, aide et oser.

  • Speaker #0

    Aller à petits pas et se faire aider. Pour terminer cet épisode, j'aime bien terminer par des notes légères. Si Dionysos était une femme, qu'écouterait-elle comme musique ?

  • Speaker #1

    De l'opéra. Le chant. le verra et le chant parce que pour moi ça permet de libérer énormément d'émotions. Ce qu'on ne fait pas au quotidien souvent et libérer les émotions, ça fait du bien.

  • Speaker #0

    Alors si Dionysos était une femme, quel vin boirait-elle ?

  • Speaker #1

    Un Château des Saint-Rosines, bien évidemment, un rouge, notre cuvée chapelle en 2016, qui est un vin à base majoritairement de Syrah.

  • Speaker #0

    Et si Dionysos était une femme, quels livres lirait-elle ?

  • Speaker #1

    Oh là là, elle lirait beaucoup de livres. C'est quelque chose qui me...

  • Speaker #0

    Des livres sur le développement personnel, des romans, des romans policiers. Mais elle lirait beaucoup, parce que pour moi, la lecture, c'est aussi un échappatoire et une déconnexion.

  • Speaker #1

    As-tu une belle personne à qui tu voudrais rendre hommage, avoir de la gratitude ?

  • Speaker #0

    Mon mari, qui a été à mes côtés pendant 25 ans et qui m'a apporté énormément de choses. Donc, énormément de gratitude pour ce livre. pour cette personne.

  • Speaker #1

    Alors Aurélie, merci beaucoup pour ce moment de partage. C'était vraiment inspirant d'entendre ton parcours, ton engagement et ta vision du monde viticole et également plus solidaire avec l'association Femmes de Vin. Alors je vous invite à suivre Aurélie Bertin sur LinkedIn et Instagram, on est d'accord ? Tout à fait. C'est ça, et bien sûr à soutenir Femmes de Vin sur le site femmesdevin.com Merci d'avoir écouté cet épisode Si Dionysos était une femme et continuez à nous suivre pour découvrir d'autres de parcours inspirants. Merci beaucoup et à très vite. Comme toujours, je remercie mon invité pour la qualité d'échange et son authenticité. J'espère que vous avez apprécié, comme moi, les sujets abordés. N'hésitez pas à laisser vos commentaires. Alors, puisque vous avez aimé cet épisode, mettez plein d'étoiles pour plus de visibilité et partagez-le à au moins trois personnes. Enfin, pour suivre l'actualité du podcast, si Dionysos était une femme, à sa page LinkedIn et sur Instagram. Likez et partagez. Merci, à très vite !

Description

🎙“Je n’avais jamais géré une entreprise.” Aurélie Bertin

Aurélie Bertin partage comment elle a dépassé ses doutes, assumé son leadership et trouvé sa voie grâce à la formation, aux réseaux comme les Eléonores de Provence, l'association nationale femmes de vin qu'elle préside… et à une année décisive à New York en famille.
Un récit puissant d’une femme qui apprend à s’affirmer, ici et ailleurs.


Aurélie Bertin est vigneronne et gère deux propriétés familiales:

Chateau Sainte Roseline et Chateau des demoiselles


Je remercie mes invités et vous ,chers auditeurs. C'est grâce à vous que ce podcast a sa raison d'être depuis 2020.

Si vous avez vraiment aimé cet épisode, alors qu'attendez-vous pour le partager, le liker?

Avec toute ma gratitude.

Aurélie Charron


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Ce podcast existe grâce à la société Bleu Charron Wine and Sea dirigée par Aurélie Charron.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'ai le plaisir de partager ma conversation avec Aurélie Bertin, présidente de l'association Femmes de Vin et propriétaire vigneronne de deux domaines en Provence, le château Sainte-Roseline et le château des Demoiselles. Si Dionysos était une femme, le podcast présenté par Aurélie Charon. Alors Aurélie, j'aimerais bien qu'on revienne maintenant sur ton parcours, le tien, celui de la vigneronne, de la chef d'entreprise. Est-ce que tu peux te présenter par rapport à... à cette casquette-là de vigneronne ?

  • Speaker #1

    Ce n'est jamais très facile. Je suis chef d'entreprise et vigneronne, puisque je dirige deux domaines viticoles, le château Sainte-Rosine, le château des Demoiselles, et une société de négoces Roseline Diffusion, basée en Provence. J'ai un rôle à la fois de chef d'entreprise, d'ambassadrice des domaines. Mais je participe aussi au vin, à la production, aux assemblages, parce que le produit est important pour moi. Et donc, je suis très engagée aussi au niveau de la viticulture.

  • Speaker #0

    Alors, peux-tu nous raconter ton parcours ? Parce que tu as fait des études Business School et avec un certificat à Suse Larousse. Et finalement, au préalable, tu n'étais pas destinée à reprendre le vignoble, c'est ça ? Tu as fait des études plutôt marketing ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. J'ai fait une école de commerce. J'avais fait au préalable un IUT plutôt finance, mais après, j'ai fait une école de commerce plutôt axée sur le marketing. Et j'ai commencé ma carrière professionnelle dans le marketing sportif. Rien à voir avec le monde du vin. J'étais basée à... à Paris et sur tous les événements que la société organisait.

  • Speaker #0

    Des beaux événements d'ailleurs, Tour de France, Paris-Dakar, c'est quand même assez... Oui,

  • Speaker #1

    j'ai travaillé sur toute la partie athlétisme aussi, le meeting de Paris, le marathon de Paris, le Paris-Dakar, c'est des gros événements et c'était très intéressant. C'est un choix plutôt familial au départ, puisque je me suis mariée en 2001, et j'ai eu un peu de Mon mari était aussi dans le monde du sport. Et puis, mon père nous a, un jour, je m'en souviens très bien, demandé, voilà, moi j'ai deux activités. Je suis à la fois vigneron, j'ai un domaine viticole chez le château Sainte-Rosine à l'époque. Et j'ai aussi une activité dans l'immobilier. Et ça marche, les deux activités marchent bien. J'ai besoin de monde pour m'aider. Et donc, on a dit, bon, viens s'installer en progrès. Moi, je vais travailler sur la partie vin et mon mari sur la partie promotion immobilière. Ça a vraiment été un choix de vie. Et c'est aussi un choix qui correspond parce que moi, j'étais enceinte de ma première fille. Et donc, élever un enfant dans un environnement un peu plus agréable.

  • Speaker #0

    Et comment s'est passée la transmission ?

  • Speaker #1

    Alors, ça a été tout d'abord, moi, quand je suis arrivée sur le domaine, je me suis au début occupée à développer toute la partie euneo-touristique. tous les événements qu'on crée sur le domaine, les espaces de réception qu'on loue pour des mariages, des séminaires. Et puis un jour, mon père m'a dit, écoute, je vais bientôt prendre ma retraite, est-ce que ça t'intéresse ? Donc sans vraiment réfléchir, parce que je n'avais jamais géré une entreprise, je pense qu'à l'époque, je n'avais pas forcément les compétences, mais un peu sur un coup de tête, j'ai dit oui. Mais avant ça, je lui ai dit, je vais quand même me retourner un peu sur les bancs de l'école, parce que le monde du vin, c'est quand même un monde qui est relativement… technique et que je n'avais aucune compétence en termes de vitiligo. Donc je suis repartie faire un certificat vitiligo à l'Université des vins de Susarous une semaine par mois. J'allais apprendre les techniques, la vigne, le vin. C'était un certificat qui est vraiment destiné aux personnes comme moi qui étaient en reconversion professionnelle. Très intéressant. Et en 2008, après, j'ai repris les rênes. des deux domaines puisqu'entre temps on avait racheté le chapeau des demoiselles d'accord

  • Speaker #0

    Et donc là, la transmission, ça a été assez fluide ?

  • Speaker #1

    Assez fluide, assez rapide. Alors c'est sûr que c'est positif parce que mon père m'a fait confiance. Après, il m'a laissé les clés assez rapidement, donc j'ai appris un peu sur le tas. Donc ça n'a pas été facile, puisqu'il y avait une équipe en place et que j'étais un peu la fille d'eux, qui n'avait pas forcément de grandes compétences en la matière. Donc ça n'a pas été facile de faire ma place au début. j'ai été un peu dictée du syndrome de l'imposteur.

  • Speaker #0

    J'aimerais bien qu'on en parle de ça.

  • Speaker #1

    Ça m'a pris beaucoup de temps à créer, à développer l'entreprise qui me correspondait.

  • Speaker #0

    Et comment tu as fait, justement ? Quels outils tu as mis en place pour pouvoir mettre ce syndrome de l'imposteur de côté ?

  • Speaker #1

    En fait, peut-être que c'est... Comme toute femme ou pas, j'ai fait des formations, des formations management. Après, plus tard, j'ai même pris une coach pour m'aider, m'aider au quotidien pour apprendre à gérer mon temps, apprendre à manager les équipes. Je me suis fait aider. Je me suis formée et je me suis fait aider.

  • Speaker #0

    D'accord. Et peut-être aussi l'association Les Eleonores de Provence ?

  • Speaker #1

    Oui, après, ce que je dis souvent, c'est que le chef d'entreprise, il est souvent seul. On ne se rend pas compte, mais même si on a des collaborateurs avec lesquels on s'entend bien, on est seul et donc c'est très important de faire partie de réseau. Donc, il y a bien évidemment les Eleonor qui sont pour moi une bouffée d'oxygène, mais pas que. Je fais aussi partie d'un club qui s'appelle le club APN avec des chefs d'entreprise, des femmes et des hommes. Et on se réunit tous les mois avec eux. Il y a généralement un expert qui vient et c'est avec l'ordre de ces rencontres qu'on échange énormément avec d'autres chefs d'entreprise qui ont souvent les mêmes problématiques. Et ça fait du bien. Et on ressort à chaque fois boosté et avec une belle énergie.

  • Speaker #0

    Ça, c'est sûr que l'intelligence collective, c'est un peu d'ailleurs le mot qui revient ces derniers temps où on se rend compte qu'en partageant, on va beaucoup plus loin, on va beaucoup plus vite. On se booste d'énergie, effectivement. Pour en revenir à ce parcours, à un moment donné, dans votre famille, vous avez fait une petite parenthèse. Vous avez pris les valises et vous êtes partie sur un autre continent.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. En fait, avec mon mari, on avait toujours voulu travailler à l'international. Et puis, bien évidemment, les opportunités ne se sont pas présentées. Donc, nous avons pris les devants en 2014-2015, sous une année scolaire, et on a pris nos troupes. trois filles sous bras et on est partés s'installer un an aux Etats-Unis, à New York. C'était pas forcément pour le professionnel au départ, c'était surtout aussi pour faire vivre une expérience à nos enfants. Vivre nous-mêmes une expérience. Ça n'a pas été facile parce qu'on ne part pas s'installer comme ça aux Etats-Unis. Ça a été un long parcours du combattant parce qu'on n'était pas expat. Comment ça se prépare ? Ça a été très très long parce que il faut obtenir un visa. Et en fait, ce qui nous a aidés, c'est qu'on a, c'est quand même assez hallucinant quand on y pense, c'est qu'on avait inscrit nos enfants, on les avait laissés au lycée français. Donc, on les avait inscrits au lycée français de New York. Et comme elles avaient pu y rentrer, les trois en même temps, c'est un truc qui n'arrive jamais. Mais on a eu un gros coup de chance. Et en fait, le fait que les enfants aient été inscrits et acceptés, on a pu avoir un visa. Donc, en fait, on était... On accompagnait nos enfants à New York. C'était assez hallucinant. On avait essayé d'avoir un visa business qui nous avait été refusé. Donc voilà, on a trouvé cette... Ce qui nous a permis de découvrir une nouvelle culture, de faire vivre une expérience, je pense, mémorable à nos enfants.

  • Speaker #0

    C'est clair.

  • Speaker #1

    De connaître le pays. Et puis pour moi, ça a été un déclencheur parce que quand vous êtes dans votre entreprise, à tête dans le lit d'eau... Vous ne prenez pas de recul. Et là, moi, j'ai pris beaucoup de recul. Et quand je suis rentrée, c'est arrêté le début d'une nouvelle aventure pour les domaines.

  • Speaker #0

    Tu as sûrement donné de nouvelles idées ou la façon de manager les propriétés ou surtout apporter une nouvelle vision, créativité sur des produits.

  • Speaker #1

    Ça a été sur les produits aussi. Ça a été deux choses. Ça a été sur les produits. Sur la marque, travailler plus sur la marque et sur les marques, renforcer le marketing. Parce que une chose que j'ai bien appris aux États-Unis, c'est que souvent, ils n'ont pas grand-chose et ils en font toute une histoire. Ils arrivent, en termes de com et de marketing, à faire un truc exceptionnel de rien. et ce que je dis à mes équipes, nous on a tout et il n'y a pas de raison qu'on ne fasse pas aussi bien et aussi mieux qu'eux. Et puis après il y avait aussi la réorganisation au niveau de la gestion de l'entreprise et de l'engagement aussi dans tout ce qui est RSE que j'ai enclenché après mon retour.

  • Speaker #0

    D'accord, parce que c'est justement là c'est à ton retour où euh... Tu fais une enquête salariale qui révèle, là il y a une alerte et il faut réagir. Est-ce que tu peux en parler ?

  • Speaker #1

    Oui, alors en 2016, j'avais un directeur général qui était là depuis le départ, que mon père avait embauché, qui était aussi l'onologue. Et on décide de faire cette enquête salariale. Parce que moi, je sentais bien qu'il y avait quand même un problème en termes de management. Moi, j'avais déjà délégué beaucoup. beaucoup, beaucoup d'opérationnels et le management à ce directeur général. Et c'est vrai que l'enquête salariale a été, pour moi, très difficile à accepter puisqu'on s'est rendu compte que les gens étaient fiers de la maison, mais ils ne recommanderaient pas de venir travailler sur le domaine à des amis, qu'il n'y avait pas de communication, qu'il y avait un management pyramidal, que les gens ne pouvaient pas s'exprimer. Donc, ça a été vraiment… en disant, ce n'est pas possible. J'ai senti qu'il y avait une souffrance dans les collaborateurs et j'ai dit, ce n'est pas possible de continuer comme ça. Il faut qu'on fasse quelque chose. À cette même période, j'avais un collaborateur, Fabien, qui avait mis en place un label qui s'appelait à l'époque Vigneron en développement durable, qui s'appelle maintenant Vigneron engagé RSE Isio 26 000, et qui vient me voir et qui me dit, c'est un super label, vous ne voulez pas qu'on le mette en place ? Et c'est là où je me suis dit, bingo, parce que la RSE, ça... Ça met en place des choses qui me tiennent à cœur, notamment le volet social, développer le bien-être au travail et faire en sorte que les collaborateurs s'épanouissent dans leur travail. Ça a aussi, la RSE, c'est tout le côté environnemental auquel je suis très sensible. Et puis, bien évidemment, le côté économique, parce qu'il faut que tout ça fonctionne et que l'entreprise continue à être viable économiquement parlant. C'est là où je me suis dit que ça allait être quelque chose qui allait nous aider, qui allait nous guider. Sauf que ce que je n'avais pas anticipé, c'est que ce sont des gros projets qui doivent être portés par des hommes. Et que les hommes qui étaient en place à cette époque, au niveau de la direction, ça ne leur parlait pas. Ils n'avaient pas envie d'évoluer. Donc, j'ai dû un peu casser le modèle et restructurer en termes de gouvernance les domaines pour avoir des collaborateurs autour de moi qui avaient cette vision et cet ADN RSE.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, ça veut dire que tu as vraiment réorganisé le management. Il y a eu un changement au sein de l'organisation et de la gouvernance. Je suppose que ces moments-là, tu t'es fait accompagner par des cabinets ? Parce qu'à surmonter des épreuves comme celle-ci, ce n'est pas évident non plus.

  • Speaker #1

    Pas tant que ça, mais c'est là où j'ai aussi renforcé le prix à un coach, c'est à ce moment-là. Mais c'est vrai, quand vous devez vous séparer d'un directeur qui est là depuis 25 ans, qui est aussi l'onologue du domaine, ce sont des décisions qui ne sont pas faciles à prendre. Je les ai prises, mais ça a été lourd de conséquences. C'est là où je me suis vraiment fait accompagner par du coaching. Ça a été une grosse épreuve de ma vie.

  • Speaker #0

    Ça a donné un nouveau tournant Ausha, avec une nouvelle ligne éditoriale, une nouvelle direction et une vision. À partir de 2020, il y a aussi le passage des domaines en bio. Et après, la certification qui se met en place en 2022. Et tu as senti qu'il y a eu un nouvel engouement sur les deux châteaux ?

  • Speaker #1

    Alors oui, tout à fait. Donc en 2019, j'ai recruté un nouveau directeur général qui, lui, était… Voilà, dans sa fiche de poste, c'était… Je voulais vraiment que ce soit une personne qui puisse m'aider à mener à bien ce projet. Quelqu'un qui vient de chez Danone, qui a une expérience vraiment… en management et en RSE pour aller chercher cette labellisation vigneron. engagé RSE, que nous avons obtenu en 2021, parce que le Covid nous a quand même un peu ralenti. Et on a engagé au même moment les domaines dans la transition vers une agriculture biologique, certification que nous avons obtenue en 2022. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, moi, je suis vraiment satisfaite. C'est vrai que je ne regrette pas du tout d'avoir pris ces décisions parce qu'on a des équipes qui sont super dynamiques. super engagé, il y a une bonne ambiance dans l'entreprise, on a mis en place plein de choses au niveau social et on sent qu'il y a une belle énergie la parole s'est libérée les idées fusent ça fait vraiment plaisir de voir cette évolution et donc ça rejaillit je pense sur les vins, ça rejaillit sur la dynamique il y a d'autres facteurs qui nous freinent mais vraiment je suis ravie voilà et c'est vraiment ce qui nous correspond.

  • Speaker #0

    C'est une belle aventure. Et justement, est-ce que tu peux présenter un peu plus en détail le château Sainte-Roseline ?

  • Speaker #1

    Alors, sur les deux domaines, il y a le château Sainte-Roseline, qui est un des domaines emblématiques des côtes de Provence, qui est à la fois un plus classé depuis 1955 et un site classé, puisque nous avons une très... une histoire très importante puisque Saint-Roselyne était la mère prieur de l'abbaye au XIVe siècle, donc une très belle abbaye, un cloître, une chapelle communale. C'est un lieu historique très fort en Provence. Nous avons aujourd'hui 110 hectares de vignes en production, nous produisons des vins dans les trois couleurs, avec un savoir-faire dans les trois couleurs. Nous produisons beaucoup plus de rouge et de blanc que la moyenne de l'appellation. La spécificité aussi du château Saint-Roselyne, c'est qu'on est... On a engagé le château dans le no-tourisme. Ça, c'est vraiment aussi quelque chose qui me tient à cœur. Et donc, nous avons été un peu en Provence les pionniers de le no-tourisme. Aujourd'hui, nous avons 30 000 visiteurs sur le site.

  • Speaker #0

    Ah, c'est joli !

  • Speaker #1

    Et nous sommes une bouteille au domaine. Donc voilà, en organisant des événements, des concerts, des expos, des after-work, en organisant une quarantaine de mariages par an. Donc voilà, c'est vraiment un lieu dédié à le no-tourisme. et aujourd'hui on est distribué dans une quarantaine de pays dans le monde. Au niveau de nos vins, et parallèlement à ça, il y a le château des Demoiselles, qui est un château, un domaine qui appartenait à des grands-parents entre 1956 et 1978, où j'ai vécu là-bas quand j'étais petite, qui a été vendu en 1978 et que nous avons racheté en 2005. Et ça c'est un très joli domaine, beaucoup plus tourné vers l'outdoor, qui est situé dans la très belle vallée des Esclans. On a 72 hectares de vignes aussi cultivées en agriculture biologique. On a des très beaux parcours PDS, VTT. On peut découvrir le domaine en trottinette électrique sur les 300 hectares. Et on a une très belle maison d'hôte de charme. Et l'été, un restaurant éphémère. Donc c'est aussi un lieu très axé sur le tourisme. Mais autant Saint-Rosine, on n'est plus sur l'histoire, l'architecture. Autant sur les Demoiselles, on n'est plus sur l'outdoor et l'environnement.

  • Speaker #0

    C'est marrant l'histoire que tu viens de raconter où le château des Demoiselles appartenait à tes grands-parents. Ça veut dire qu'à un moment donné, ça a été vendu à d'autres personnes. Vous avez perdu un peu le fil de ce château. Ça doit être vraiment formidable de se réapproprier un patrimoine familial.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une très belle histoire familiale puisque mes grands-parents avaient acheté ce domaine en 1956. Mon père s'en est occupé au début de sa vie. professionnel de 1966 à 1978. Moi, j'ai tous mes premiers souvenirs d'enfance là-bas, les odeurs, les couleurs, c'est assez prégnant chez moi. Et puis en 1978, mon père avait d'autres activités à côté. Il a dit à mon grand-père, ça ne m'appartient pas, on est plusieurs frères et soeurs, j'équilibre juste, je ne peux plus m'en occuper, donc le domaine a été vendu. Mais mon père a toujours eu cette passion pour le monde du vin et en disant, je reviendrai un jour. parce que ça m'intéresse. Et donc, quand il a vendu ses affaires dans les années 90, il a acheté ce château Saint-Roselyne. Il a beaucoup investi pour en faire vraiment un flanc de la viticulture provençale. Et en 2005, le château des Demoiselles a été racheté. Et donc, pour moi, il y a un côté sentimental, belle histoire. Et on a fait des gros travaux aussi parce qu'il y a eu très peu d'investissements réalisés sur les dernières années. Donc, voilà. rénové et restructuré pour produire des très jolis vins. Et c'est un très joli domaine. On finit très, très jolis vins aussi Ausha des Demoiselles.

  • Speaker #0

    Merci pour cette présentation. Je vais en venir aux fondamentaux du podcast au sujet de la femme, de qui est Aurélie Bertin. Aujourd'hui, c'est quoi ta philosophie de vie ? Quel est ton pourquoi le matin ?

  • Speaker #1

    Pourquoi je me lève ? Déjà pour passer une belle journée, pour être en forme physiquement et mentalement. J'ai ma routine du matin avec un peu de méditation et une routine un peu sportive pour avoir plein d'énergie pour commencer ma journée. Et après, moi, je suis beaucoup au niveau du domaine. J'impulse bien évidemment la vision, les objectifs, mais je suis beaucoup aussi en soutien pour les équipes. C'est ce qui m'anime, en fait. C'est accompagner les personnes et les faire évoluer. Et puis, il y a une autre chose qui m'anime, bien évidemment, mes enfants, mes filles, ma famille. Et puis, il y a un troisième point qui m'anime, c'est le collectif. Je suis très engagée dans... dans le collectif, faire progresser une appellation, un territoire. Donc, il y a bien évidemment l'association Femmes de Vin, mais pas que. Je suis très engagée aussi au niveau des vins de Provence, de l'interprofession, le comité interprofessionnel des vins de Provence, où je m'investis énormément pour faire avancer les vins de Provence et le territoire.

  • Speaker #0

    D'accord. Félicitations pour ces engagements-là. Juste, je voudrais revenir sur la méditation.

  • Speaker #1

    Quand j'ai le temps, le week-end, je me fais guider par des podcasts. Autrement, c'est vraiment une méditation, souvent un scan corporel, et puis essayer de faire le vide dans ma tête, d'essayer de faire en sorte que mon cerveau ne mouline pas, par différentes techniques, et surtout par le scan corporel. Méditations d'ancrage aussi qui sont importantes. et puis j'écoute beaucoup une personne que j'adore et qui fait des super méditations guidées qui s'appelle Cédric Michel qui fait des méditations assez courtes le matin ou le soir pour partir du bon pied le matin ou pour aider à s'endormir le soir

  • Speaker #0

    Très bien et c'est vrai que moi je partage aussi la méditation ça m'a permis de me poser et d'appréhender les journées différemment d'avoir un peu plus de clarté Je trouve que c'est un... On n'en parle peut-être pas assez souvent, ou alors ça fait un peu peur. On associe ça souvent à des gens un peu perchés, mais en fait, c'est simplement laisser passer, penser comme des nuages et ne pas s'accrocher à eux avec un flot d'éclairs qui viennent nous meurtrir finalement et de les laisser passer, ça soulage et ça nous donne cette ouverture à la journée avec beaucoup moins d'appréhension. C'est un avis personnel.

  • Speaker #1

    C'est une belle énergie puisque... puisque quand vous avez le cerveau qui mouille en permanence, comme c'est un peu mon cas, ça fatigue. Même quand j'ai le temps, je n'ai pas souvent le temps, mais je prends 10 minutes dans la journée, je me pose et pareil, j'essaie de mettre mon cerveau au repos, ce qui n'est pas facile. C'est ce qui est très difficile, mais de ne pas penser pendant 5 à 10 minutes et essayer de se focaliser peut-être sur son corps et de ne pas laisser rentrer les informations, de ne pas les analyser. ça redonne un regain d'énergie exceptionnel.

  • Speaker #0

    Tout à fait, je partage. C'est vrai que c'est toujours pareil, c'est une forme de discipline. Comme tu dis, on n'a pas besoin de beaucoup de temps, mais deux, trois, quatre, cinq minutes avant une réunion ou avant un rendez-vous important, juste de se canaliser, de se raligner, qu'est-ce que ça fait du bien. Et c'est vrai aussi, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Si Dionysos était une femme, le podcast ? J'aime à dire que les femmes de vin marquent notre époque. Avec ton expérience, qu'ont-elles apporté à ce bel univers ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas facile. Je pense qu'elles sont importantes parce qu'elles ont une sensibilité différente. Les femmes, dans un collectif, dans une réunion, je pense que c'est important d'avoir des hommes et des femmes. Ça apporte énormément de choses. Après, je pense que les femmes ont peut-être démocratisé un peu le vin. Parce que... Elles en parlent de manière peut-être décomplexée, avec des mots beaucoup plus simples. Elles ont peut-être cassé certains tabous. Les femmes, elles associent aussi souvent les vins à des accords, mais les vins à la cuisine. C'est pour ça que je dis qu'elles donnent un côté moins décomplexifié qu'avant, moi j'allais souvent... Moi, j'allais beaucoup sur des salons, enfin, je vais sur des salons, et même particuliers, les femmes arrivaient en me disant « De toute façon, moi, je n'y connais rien, c'est mon mari qui décide. » Et bien non, moi, je leur disais, je leur apprenais à développer leurs émotions, leurs sensations, et même si elles n'avaient pas les mots techniques, ce n'était pas gênant. Est-ce qu'elles apprécient ? Qu'est-ce qu'elles ressentent ? Et donc, voilà, je pense qu'on apporte aussi ce côté-là. Le vin n'est pas que lié aux hommes et que les femmes peuvent les apprécier, les femmes peuvent en parler. Moi, ça me fait toujours beaucoup rire quand j'allais au restaurant avec mon mari et qu'il tendait la carte des vins et qu'il la prenait et qu'il l'attendait. Il disait « Non, c'est madame qui choisit le vin. » Quand les personnes arrivaient avec la bouteille de vin et qu'ils dégustaient mon mari, mon mari dit « Non, non, moi, je n'y connais rien. C'est ma femme qui goûte et qui va vous dire si le vin est bon. » Mais on a encore ça aujourd'hui. C'est quand même assez…

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Maintenant, c'est vrai que je trouve que les serveurs posent l'action. Qui déguste ? Ils prennent moins le risque.

  • Speaker #1

    Ça évolue, mais parce que je pense qu'il y a de plus en plus de femmes qui s'investissent dans le monde du vin et que ce n'est plus un métier du tout réservé aux hommes. Donc, ça fait du bien. C'est bien. Je pense que ça apporte énormément de choses que les femmes s'investissent dans cet univers.

  • Speaker #0

    Alors, question sur le leadership. Le leadership, il y a plein de définitions. Et pour toi, c'est quoi une personne leader ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est une personne qui a une vision, qui a des objectifs. Ça, c'est déjà la première chose. Et la deuxième chose, c'est une personne qui arrive à embarquer ses équipes, à transmettre cette vision et ses objectifs auprès de ses équipes, que tout le monde soit aligné. sur ces objectifs et cette vision et tout le monde avance dans la même direction.

  • Speaker #0

    Alors Aurélie, est-ce que tu aurais justement un secret de femme leader à nous partager ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que la santé est importante. En fait, une femme, même un homme, ce n'est pas forcément lié au sexe, mais quand on est leader, il faut qu'on soit bien évidemment en bonne santé, avoir l'idée claire. Je pense que tout ce que je mets en œuvre avec une partie de méditation, une partie de sport, me permet d'avoir les idées claires, de moins être stressée et de pouvoir avancer et faire avancer les collaborateurs au quotidien.

  • Speaker #0

    Quel conseil tu donnerais aux jeunes femmes qui souhaitent se lancer dans ce métier aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    D'abord, c'est si... Avoir une entreprise, c'est conseil qui peut aller à toutes les femmes qui veulent créer une entreprise, c'est d'avoir des objectifs et une vision relativement claire de là où on veut aller. Comme ça, on est aligné et on avance. Moi, je dirais qu'il faut oser aussi parce que si on n'ose pas, on ne regrette pas. Il faut savoir prendre des risques, malheureusement. On peut échouer, mais on n'a pas le temps. moins la culture de l'échec en France que dans certains pays. Il faut prendre des risques, parce que si on ne prend pas de risques, on n'y arrive pas. Et puis, ça c'est lié à mon expérience, il ne faut pas hésiter à se faire aider, parce qu'on n'est pas des super héros et on ne peut pas arriver à tout faire. Donc il faut savoir s'entourer de bonnes personnes et se faire aider quand on n'a pas les compétences. On peut être vite déçu, surchargé, si on ne prend pas du recul et on n'accepte pas peut-être de se faire aider. Objectif, aide et oser.

  • Speaker #0

    Aller à petits pas et se faire aider. Pour terminer cet épisode, j'aime bien terminer par des notes légères. Si Dionysos était une femme, qu'écouterait-elle comme musique ?

  • Speaker #1

    De l'opéra. Le chant. le verra et le chant parce que pour moi ça permet de libérer énormément d'émotions. Ce qu'on ne fait pas au quotidien souvent et libérer les émotions, ça fait du bien.

  • Speaker #0

    Alors si Dionysos était une femme, quel vin boirait-elle ?

  • Speaker #1

    Un Château des Saint-Rosines, bien évidemment, un rouge, notre cuvée chapelle en 2016, qui est un vin à base majoritairement de Syrah.

  • Speaker #0

    Et si Dionysos était une femme, quels livres lirait-elle ?

  • Speaker #1

    Oh là là, elle lirait beaucoup de livres. C'est quelque chose qui me...

  • Speaker #0

    Des livres sur le développement personnel, des romans, des romans policiers. Mais elle lirait beaucoup, parce que pour moi, la lecture, c'est aussi un échappatoire et une déconnexion.

  • Speaker #1

    As-tu une belle personne à qui tu voudrais rendre hommage, avoir de la gratitude ?

  • Speaker #0

    Mon mari, qui a été à mes côtés pendant 25 ans et qui m'a apporté énormément de choses. Donc, énormément de gratitude pour ce livre. pour cette personne.

  • Speaker #1

    Alors Aurélie, merci beaucoup pour ce moment de partage. C'était vraiment inspirant d'entendre ton parcours, ton engagement et ta vision du monde viticole et également plus solidaire avec l'association Femmes de Vin. Alors je vous invite à suivre Aurélie Bertin sur LinkedIn et Instagram, on est d'accord ? Tout à fait. C'est ça, et bien sûr à soutenir Femmes de Vin sur le site femmesdevin.com Merci d'avoir écouté cet épisode Si Dionysos était une femme et continuez à nous suivre pour découvrir d'autres de parcours inspirants. Merci beaucoup et à très vite. Comme toujours, je remercie mon invité pour la qualité d'échange et son authenticité. J'espère que vous avez apprécié, comme moi, les sujets abordés. N'hésitez pas à laisser vos commentaires. Alors, puisque vous avez aimé cet épisode, mettez plein d'étoiles pour plus de visibilité et partagez-le à au moins trois personnes. Enfin, pour suivre l'actualité du podcast, si Dionysos était une femme, à sa page LinkedIn et sur Instagram. Likez et partagez. Merci, à très vite !

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