- Speaker #0
Si Dionysos était une femme, le podcast. Découvrez en exclusivité un moment, un sujet fort et impactant, extrait de l'épisode intégral avec mon invitée.
- Speaker #1
Belle écoute. La filière de réemploi aujourd'hui est très peu, très très peu subventionnée. Les coûts d'exploitation sont très peu subventionnés, alors que la filière de recyclage, elle, l'est. Et donc, quand vous allez déposer votre... vers dans un point d'apport volontaire pour recyclage, le point d'apport volontaire, la collecte, le camion, le chauffeur, tout ça, c'est pris en charge par votre taxe d'enlèvement des ordures ménagères. La campagne de communication, de sensibilisation, vous rappelant qu'il faut faire ce geste, est payée par votre taxe d'enlèvement des ordures ménagères et aussi les éco-organismes. Et ensuite, le verrier va acheter ce calecin à un prix qui est inférieur au prix européen du verre. Et les collectivités n'ont pas d'autre choix finalement que de vendre au verrier. Donc tout cela, c'est très bien. Ça a permis effectivement de développer ce geste du tri, de développer aussi l'appétence des verriers pour acheter du calecin. Mais on voit bien que c'est une filière qui est subventionnée et que les verriers ne payent pas. la campagne de communication, le point d'apport volontaire, la collecte, etc.
- Speaker #2
Donc, il y a une sacrée problématique, mais là , ça devient un peu politique.
- Speaker #1
Oui, et ensuite, en plus, les verriers ont des outils de production qui sont très, très performants, qui sont des puissants. C'est du lobbying aussi. C'est certainement aussi du lobby, tout à fait. Mais surtout, c'est certainement du lobby. Maintenant, ... Ce n'est pas pour dire que les verriers sont contre le réemploi. On a des signes clairs de la part de certains verriers qu'ils s'intéressent au réemploi, certains l'ont même inscrit dans leur plan RSE 2040. Ils sont intéressés par le réemploi parce que ça reste du verre.
- Speaker #2
ils sont lĂ pour se soutenir dans la dynamique, plus ou moins ?
- Speaker #1
De là à dire qu'ils nous soutiennent activement, je dirais qu'on a des très bonnes relations et que oui, c'est plutôt des relations assez constructives, vraiment. Mais juste pour revenir au réemploi, si on fait donc le parallèle avec le recyclage, chez Ock Consigne, et c'est le cas de tous les opérateurs de réemploi, c'est nous qui payons 100% du salaire des personnes qui se chargent à la communication. Les affiches, etc. C'est nous qui achetons les palox, les caisses, pour les mettre à disposition des magasins. Et nous demandons donc aux magasins de payer. La location. Et ils ne sont pas contents. Parce que ça leur fait des coûts supplémentaires. Pour une action qui est en accord avec leurs valeurs, certes, mais ça reste plus de travail pour eux. Mais il faut bien que quelqu'un paye. Et nous, on ne peut pas... Bien sûr, on ne peut pas tout prendre en compte. Ça se répercuterait encore plus sur le prix de la bouteille réemployée. Donc tout ça pour dire que... Oui, la bouteille réemployée est souvent, enfin, est parfois plutôt plus chère que la bouteille neuve, mais c'est aussi parce qu'elle ne bénéficie de très très peu d'aide. Et qu'on nous demande d'être rentable, alors que finalement, faire du réemploi, c'est aussi, ça a des bénéfices pour l'environnement, et c'est une action, je dirais, d'intérêt collectif.
- Speaker #2
qu'est-ce qui peut faire changer ce paradigme-là ? Qu'est-ce qui peut vous faire aider, justement, à financer cette partie que vous n'avez pas financée ? Qui peut remonter toutes ces informations ? Bon, alors, on n'a plus de gouvernement aujourd'hui, mais qui peut faire remonter auprès des politiques ? Est-ce qu'il y a des interprots qui peuvent vous aider, des syndicats ? Comment est-ce que tu vois les choses à ce niveau-là ? Parce qu'effectivement, il y a quand même...
- Speaker #1
On a plein de leviers, et là , en fait, là encore, on fait partie d'un écosystème qui est très à l'écoute, et les pouvoirs publics sont... très à l'écoute. On est en contact avec l'ADEME, qui nous soutient énormément. L'ADEME, qui est responsable de l'Observatoire du réemploi aujourd'hui, et qui est très consciente de ces problématiques, et qui les fait remonter. On est en contact avec des députés, qui penchent sur la question du réemploi dans le secteur vitivinicole, et qui sont aussi très conscients de cette problématique. Et on a eu aussi dernièrement une visite ministérielle où on sent vraiment que les pouvoirs publics s'intéressent à la question et cherchent à comprendre et à voir comment faire. Je dirais que les leviers, ils sont nombreux. Parce que tout est à créer.
- Speaker #0
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