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Sœurs de combat - La femme par les femmes

La santé des femmes en situation de précarité

La santé des femmes en situation de précarité

17min |21/09/2025|

15

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17min |21/09/2025|

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Description

Bonjour à toutes et à tous !


Je suis ravie de vous retrouver après cette pause estivale 🌞. En ce mois de rentrée, je vous propose un épisode consacré au secteur sanitaire, et plus particulièrement à la santé des femmes en situation de précarité, grâce au témoignage de Mélanie.


Infirmière depuis plusieurs années, elle exerce aujourd’hui au sein de l’association ADSF (Agir pour la santé des femmes) et partage avec nous son parcours ainsi que son expérience sur ce sujet. 🤗🎧


Bonne écoute !

Aller bisous


Un podcast signé Elisa. F

Merci à Mélanie pour sa participation🫶


Me contacter : soeursdecombat@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans cet épisode, on se retrouve après cette trêve estivale pour parler du milieu sanitaire et plus précisément de la santé des femmes avec Mélanie, infirmière au parcours Très riche qui exerce maintenant sur Paris au sein de l'association ADSF, Agir pour la santé des femmes. Je vous laisse avec la suite.

  • Speaker #1

    Alors je suis Mélanie, donc en ce qui concerne mon parcours d'infirmière, j'ai été diplômée en juillet 2014. J'ai commencé par travailler à l'hôpital de la Pitié-Pétrière en chirurgie urologique et en transplantation rénale pendant 5 ans. J'ai voulu changer, je suis partie voyager et il y a eu le Covid. Du coup je suis revenue et j'ai travaillé en renfort Covid. La PHP faisait des CDD renfort Covid exceptionnels. J'ai fait les trois premières vagues dans l'hôpital de Saint-Antoine et de la Pissale-Pétrière. et en parallèle de décider d'est-ce que... À un moment, il n'y avait plus de cas Covid, donc il n'y avait plus de besoin. Donc j'allais au service de suppléance. Et en parallèle des CDD, je faisais de l'intérim. Donc j'ai fait ça à peu près pendant deux ans. Et après, j'en ai eu marre de l'hôpital. Du coup, je me suis questionnée sur qu'est-ce que je pouvais faire. Je suis repartie un peu voyager, pareil, entre-temps. Et en fait, j'ai décidé de reprendre mes études. Donc j'ai fait un master en sociologie qui s'appelle inégalité, discrimination et territoire à l'université de Reims. Donc voilà pendant deux ans j'ai fait ce master. La première année c'est là que j'ai découvert le métier d'infirmière en dehors de l'hôpital. J'ai fait du médico-social, je travaillais chez Aurore, c'est une association dans Paris. Enfin je crois que c'est même pas juste que dans Paris. J'étais sur le projet des binans non accompagnés. C'était un nouveau projet chez Aurore, ils avaient gagné un appel à projets et donc j'étais l'infirmière de la structure. Pendant un an j'ai fait ça et la deuxième année par contre je voulais sortir du métier d'infirmière pour voir ce qui était possible de faire et aussi de découvrir. Du coup j'ai fait mon stage de fin d'études chez l'entreprise Métro France. Je ne sais pas si tu connais, c'est le grossiste alimentaire pour les particuliers, les restaurateurs, etc. Et donc là j'étais en RH et j'étais dans le service talent et culture, voilà j'étais dans le service talent et culture en RH et en fait avec ma tutrice on était sur la diversité et l'inclusion.

  • Speaker #0

    Ok ça marche.

  • Speaker #1

    Et après en même temps je vais en profiter pour découvrir autre chose mais du coup re dans le métier d'infirmière parce que de toute façon je ne trouvais que ça, je n'arrivais pas à trouver en dehors. Puis bref comme je savais pas trop non plus quoi faire j'ai pris un poste dans un lycée professionnels comme infirmière scolaire. et à la fin par contre j'avais envie de changer ça me plaisait pas et du coup j'ai commencé à me dire bon vas-y qu'est-ce que je fais j'ai commencé à postuler un peu en tant qu'inf et un peu en dehors d'inf par exemple des postes comme chargée de mission pour l'égalité entre les hommes et les femmes et en même temps des postes d'infirmière parce que j'avais quand même envie d'avoir une évolution professionnelle donc en tant qu'infirmière je cherchais plus un poste d'infirmière cohorto Et j'ai cherché pendant des mois. En parallèle, j'ai fait des missions de vacations au SAMU social dans un LHSS. Et je suis finie par tomber sur l'annonce de l'ADSF là où je suis actuellement. Et puis voilà, j'ai passé mon entretien, j'ai été prise et j'ai commencé depuis le 6 janvier.

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #1

    c'est intéressant quand même.

  • Speaker #0

    Voilà, oui. Ça marche. Et est-ce que t'avais une sensibilité particulière par rapport à la santé des femmes avant de t'engager ? Oui,

  • Speaker #1

    complètement. D'autant plus depuis que j'ai fait mon master où j'ai vraiment été sensibilisée sur les questions d'iniquité et de discrimination. Ça fait complètement sens avec mon métier plus mon master. Ça rejoint les deux. C'est ça.

  • Speaker #0

    Ok, et du coup si on parle de l'ADSF là où tu es actuellement, ça consiste en quoi en fait cet assaut ?

  • Speaker #1

    Alors l'ADSF c'est Agir pour la santé des femmes. Donc l'objectif c'est d'améliorer l'état de santé globale des femmes en situation de précarité. Donc en fait on va à la rencontre des femmes en maraude plusieurs fois par semaine. On propose un accueil de jour. où les dames peuvent venir pour faire des demandes. Et aussi, on a une salle de repos, donc elles peuvent dormir si elles le souhaitent ou juste se poser. On a des douches et des toilettes. On a des permanences qui sont proposées directement au sein de l'accueil avec différents professionnels. On a deux sages-femmes, deux psychologues, des médiatrices en santé. Moi, je suis infirmière. Il y a Marem qui est coordonnatrice opérationnelle, il y a Laurie qui est coordonnatrice des bénévoles et de la formation, il y a la chef de service, la directrice, il y a l'équipe support.

  • Speaker #0

    Et du coup, il y a une gynéco aussi qui est bénévole ici ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Donc, c'est une gynécologue bénévole à la retraite qui fait des permanences tous les mardis après-midi et tous les mercredis après-midi, une semaine sur deux.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Ça marche. Et du coup, à quelle population de femmes s'adresse cet assaut ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vraiment pour les dames. Donc, c'est pour toutes les femmes en grande précarité, sauf les mineurs. OK. Et c'est sur du déclaratif.

  • Speaker #0

    OK, ça marche. Et du coup, c'est quoi les problématiques de santé les plus fréquentes ?

  • Speaker #1

    Alors, quand tu dis problématiques, c'est les pathologies, c'est ça qu'on rencontre ? Oui, c'est ça. On rencontre exactement les mêmes pathologies que dans la population générale, sauf qu'en plus il y a la précarité. Mais sinon c'est exactement les mêmes pathologies. Ok, oui, oui. Ouais, c'est ça.

  • Speaker #0

    Ça marche. Maintenant si on parle du quotidien, à quoi ressemble une journée type pour toi en tant qu'infirmière ?

  • Speaker #1

    Alors il n'y a pas vraiment de journée type, mais si par exemple je devais un peu décrire, c'est à la fois travailler dans le bureau pour faire beaucoup de coordination. et je fais aussi des permanences d'infirmières cordeaux donc je vais recevoir les dames. En fait on a un parcours au sein de l'association par exemple quand il y a une dame qui arrive à l'accueil, la première fois qu'elle vient on va prendre son identité etc. On va faire un vraiment un recueil mais très léger. On va surtout demander s'il y a une urgence dans l'immédiat en fait. Et en fait on va lui donner ce qu'on appelle un rendez-vous de permanence de bienvenue et pendant ce rendez-vous en fait il dure une heure. Il y a vraiment un bilan qui est fait au niveau social, au niveau médical. Et les collègues vont prendre soit des rendez-vous en interne, soit des rendez-vous en externe, parce qu'on oriente énormément aussi, on a beaucoup de partenaires avec qui on travaille. Ensuite, après ce rendez-vous, il y a potentiellement des rendez-vous qui sont pris. Et la permanence d'après, c'est la permanence qu'on appelle médicopsie. C'est une permanence qui se fait avec deux professionnels, une sage-femme et une psychologue. Et là, pareil, ça va plus être sur le versant santé. où il y aura vraiment plutôt un bilan global à la santé qui va être à la fois du coup psychique et physique par deux professionnels. Donc là, pareil, ça peut être reprise de rendez-vous, etc. Et la dernière étape, en fait, c'est si la dame, en fait, elle a beaucoup de problèmes de santé, qui a besoin de beaucoup de coordination, moi, du coup, je peux la voir aussi en permanence. Après, je ne vois pas que des dames dans ces situations-là, mais voilà, c'est un peu notre parcours.

  • Speaker #0

    en fait au sein de voilà le bas je vais en maraude aussi je fais des rencontres partenaires est ce que tu as des exemples de situations marquantes ou bouleversantes à partager alors moi j'en ai pas une spécifique moi

  • Speaker #1

    ce qui me on va dire ouais ce qui me dire ce qui me bouleverse le plus je pense c'est c'est toutes les violences qu'elles subissent en fait c'est vraiment que ce soit psychologique, physique, socio-économique, verbal, administratif. En fait, quasiment, je pense, toutes ont subi des violences, que ce soit dans leur pays, sur le parcours migratoire et même en France. Et en fait, c'est vraiment cette accumulation de violences qu'elles vont subir. Alors, pas toutes sont polytraumatisées, mais toutes ont subi au moins une forme de violence. Enfin, je pense que je ne me trompe pas en disant ça. Et puis, on sait les répercussions que ça a quand tu vis ça. le stress post-traumatique, l'anxiété chronique, la dépression, l'insomnie, la revivificance, c'est vraiment un peu toute pathologie somatique. Et encore, je pense que je ne suis pas la plus exposée dans la SAU quand elles racontent leur parcours dur à entendre.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine. La féminité et la santé, selon toi ? Comment les femmes que vous accompagnez vivent leur féminité dans des contextes de grande priorité ?

  • Speaker #1

    Donc toutes les femmes à la rue sont beaucoup plus exposées à la violence, et notamment à la violence sexiste et sexuelle. Les femmes vont avoir tendance à se cacher quand elles sont à la rue, à devenir un peu invisibles. Par exemple hier, alors là du coup on a les violences sexistes et sexuelles, mais on a aussi les violences physiques. Par exemple hier, il y a une dame à l'assaut, elle arrive et... En fait, elle me montre son doigt. Son doigt est gonflé. Et je lui dis, mais qu'est-ce qui est arrivé ? Et en fait, on a voulu lui voler son sac. Et en fait, elle tenait tellement fort son sac que ça lui a... Je pense pas qu'il soit cassé parce qu'elle le bouge et tout. Mais ça a fait un trauma sur son doigt. Elle a le doigt tout gonflé. Et en fait, elle me racontait que ça lui arrivait souvent. En fait, très souvent, on veut lui voler son sac et tout.

  • Speaker #0

    C'est des proies, quoi. C'est des proies faciles.

  • Speaker #1

    Ah, mais clairement, c'est... Ouais, c'est ça. C'est pour ça qu'en fait les femmes elles deviennent invisibles à la rue parce qu'il y a beaucoup trop de violence quoi.

  • Speaker #0

    Quel type d'inégalités en santé tu observes particulièrement chez les femmes ?

  • Speaker #1

    L'inégalité en fait ça va être l'inégalité c'est-à-dire d'absence totale ou de prise en charge médicale chez les femmes. Donc il y en a beaucoup qui n'ont pas de couverture maladie. Donc en France il y a l'AME, avoir une justification qui prouve qu'on est bien depuis trois mois sur le territoire. Après ça, ça peut se faire assez facilement si on va dans des assos, les assos peuvent faire office de justification. Mais il y en a, en fait, qui ne vont pas le savoir. Donc si tu ne le sais pas, forcément, tu ne vas pas faire les démarches. Il y en a aussi qui vont avoir peur de faire ces démarches parce que peur d'être stigmatisé, expulsé, etc. Aussi, si là, du coup, on prend plus spécifiquement pour les pathologies qui vont toucher les femmes, déjà, en fait, quand on n'est pas en situation de précarité, les femmes, en fait, ont tendance à moins déjà aller vers le soin. il y a des études qui sont sorties sur ça et notamment avec la charge mentale on sait que la femme elle se fait pas passer au premier niveau et aussi on sait que la médecine elle-même étudie moins les pathologies des femmes comme l'endométrie ça c'est l'exemple typique de les femmes qui ont erré pendant des années sans avoir de diagnostic donc au niveau des pathologies plus spécifiques du coup pour les femmes, notamment le suivi gynécologique ... dépistage contraception santé mentale en tout ça ça peut être mis de côté on va voir des grossesses qui vont pas être suivi des IVG qui vont être tardive ou impossible du coup à réaliser et des pathologies gynécologiques qui vont pas être traité en fait ce qui fait que ces femmes elles peuvent vivre une triple exclusion donc en tant que femme déjà en tant que personne sans abri et en tant que personne sans papier en situation irrégulière plutôt situation irrégulière Voilà.

  • Speaker #0

    Et quels sont les freins principaux à l'accès aux soins ?

  • Speaker #1

    C'est un peu comme je disais tout à l'heure, ça va être les freins administratifs, les femmes qui ne vont pas avoir de couverture maladie. Alors heureusement, en France, pour les dames qui n'ont pas de couverture maladie, on a des partenaires, on peut orienter. Il y a les passes des hôpitaux de Paris qui permettent de soigner sans couverture maladie, par exemple. Il y a aussi les centres médicaux sociaux de la ville de Paris. Il y en a trois dans Paris qui permettent d'avoir des consultations sans couverture sociale. Donc ça, c'est vraiment très précieux. Oui, j'imagine. Il y a aussi les frères linguistiques. Les femmes repères peuvent parler la même langue que les femmes qui viennent au sein de l'association. Il y a une des sachemmes qui parle le mandarin. Et puis après, on parle tout un peu anglais, plus ou moins à des niveaux différents. Donc on arrive à peu près à se débrouiller. Mais c'est vrai que le frein linguistique, moi je le vois avec une dame qui ne parle pas très bien français et qui parle justement mandarin. La dernière fois, elle a eu un rendez-vous avec justement une personne qui parlait mandarin et elle m'a dit que c'était le jour et la nuit. C'est complètement différent. On a aussi les freins psychologiques et culturels. Donc les femmes qui ont vécu des violences, des expériences traumatisantes avec le système de soins. Donc qui peuvent du coup se méfier, etc. En fonction des traumas qu'elles ont pu avoir par rapport à ça. Et puis la précarité en elle-même. En fait, la santé, pour beaucoup de femmes, ce n'est pas du tout la priorité. La priorité, c'est d'avoir un logement et de manger. Donc beaucoup de femmes, ce n'est pas au premier plan. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et selon toi, quel rôle peuvent avoir les soignants face à la lutte ? Contre les violences faites aux femmes ?

  • Speaker #1

    Alors moi je pense qu'elles peuvent avoir un rôle clé. On peut être les premières personnes qu'elles rencontrent et à qui elles vont confier des choses. Parfois, elles ne se rendent même pas compte qu'elles ont subi des violences. Donc voilà, il faut savoir un peu repérer les signes, poser les bonnes questions, surtout ne pas juger et écouter. Mais aussi au-delà de ça, on doit être des acteurs relais, on doit savoir orienter, accompagner, créer des liens de conscience. Voilà, donc tout rôle un peu de coordination et essayer de redonner un peu d'estime de soi parce que beaucoup, du coup, en fait, elles sont clairement avec leur parcours, en fait, elles sont déshumanisées. C'est assez, ça peut vraiment se sentir. En fait, elles ont plus conscience un peu de leur corps. Et c'est vraiment du coup de les réhumaniser et de leur refaire prendre conscience de leur corps, etc. pour qu'elles puissent sortir de cette violence.

  • Speaker #0

    Et alors, ton engagement ici, est-ce que ça a changé ta façon de voir le métier d'infirmière ?

  • Speaker #1

    Je pense que je vois plus les limites, à mon avis, du soin. C'est plus qu'avant, je me rencontrais des limites parce que l'hôpital, moi j'ai principalement travaillé dans le public. On sait ce qu'il est aujourd'hui. En gros, c'est manque de moyens humains, manque de moyens matériels, c'est ce qu'on entend partout et c'est une réalité. Au sein de l'association, c'est encore plus flagrant. Je ne suis pas sûre que mon engagement a changé parce que je pense que j'étais déjà très engagée avant. Je pense que ça l'a plus transformée parce que c'est quelque chose qui est différent de ce que j'ai pu vivre à l'hôpital. Je pense que je me suis plus rendue compte des limites du système en étant dans cette association. Donc on se rend compte en fait que l'accès aux droits, aux soins, à une prise en charge égale en fait pour toutes et tous, bah en fait elle n'existe pas vraiment. Que les minorités ça va être ceux qui vont être touchés le plus facilement, que notamment les femmes migrantes isolées en situation irrégulière. Et c'est vrai que c'est un peu compliqué à accepter en tant que soignant. Donc en fait ça revient à dire que finalement dans l'association, voilà c'est ça, c'est plus que ça s'est transformé dans le sens où... Donc être infirmière dans ce contexte, c'est à la fois être soignante, accompagnante, mais peut-être aussi militante aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu pourrais faire passer un message aux soignants et aux soignantes qui aimeraient s'engager davantage ?

  • Speaker #1

    Que le métier d'infirmier est riche, qu'il y a énormément de terrains différents, qu'on a en soi toute une vie si on ne change pas de métier pour tester différents terrains. Donc que si un jour l'idée nous dit « pourquoi je n'irais pas tester dans une association ? » En vrai, sinon, pourquoi pas commencer tout simplement par du bénévolat, pour voir s'il y a peu de nous plaît, et puis après, postuler à des postes si jamais on voit qu'on a envie de faire ça. Ça peut être aussi une porte d'entrée.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et voilà, c'est la fin de cet épisode. J'espère qu'il vous aura plu. Je remercie Mélanie de sa participation. Et puis moi, je vous dis au mois prochain pour un nouvel épisode de Sœurs de Combat.

  • Speaker #1

    Bisous.

Description

Bonjour à toutes et à tous !


Je suis ravie de vous retrouver après cette pause estivale 🌞. En ce mois de rentrée, je vous propose un épisode consacré au secteur sanitaire, et plus particulièrement à la santé des femmes en situation de précarité, grâce au témoignage de Mélanie.


Infirmière depuis plusieurs années, elle exerce aujourd’hui au sein de l’association ADSF (Agir pour la santé des femmes) et partage avec nous son parcours ainsi que son expérience sur ce sujet. 🤗🎧


Bonne écoute !

Aller bisous


Un podcast signé Elisa. F

Merci à Mélanie pour sa participation🫶


Me contacter : soeursdecombat@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans cet épisode, on se retrouve après cette trêve estivale pour parler du milieu sanitaire et plus précisément de la santé des femmes avec Mélanie, infirmière au parcours Très riche qui exerce maintenant sur Paris au sein de l'association ADSF, Agir pour la santé des femmes. Je vous laisse avec la suite.

  • Speaker #1

    Alors je suis Mélanie, donc en ce qui concerne mon parcours d'infirmière, j'ai été diplômée en juillet 2014. J'ai commencé par travailler à l'hôpital de la Pitié-Pétrière en chirurgie urologique et en transplantation rénale pendant 5 ans. J'ai voulu changer, je suis partie voyager et il y a eu le Covid. Du coup je suis revenue et j'ai travaillé en renfort Covid. La PHP faisait des CDD renfort Covid exceptionnels. J'ai fait les trois premières vagues dans l'hôpital de Saint-Antoine et de la Pissale-Pétrière. et en parallèle de décider d'est-ce que... À un moment, il n'y avait plus de cas Covid, donc il n'y avait plus de besoin. Donc j'allais au service de suppléance. Et en parallèle des CDD, je faisais de l'intérim. Donc j'ai fait ça à peu près pendant deux ans. Et après, j'en ai eu marre de l'hôpital. Du coup, je me suis questionnée sur qu'est-ce que je pouvais faire. Je suis repartie un peu voyager, pareil, entre-temps. Et en fait, j'ai décidé de reprendre mes études. Donc j'ai fait un master en sociologie qui s'appelle inégalité, discrimination et territoire à l'université de Reims. Donc voilà pendant deux ans j'ai fait ce master. La première année c'est là que j'ai découvert le métier d'infirmière en dehors de l'hôpital. J'ai fait du médico-social, je travaillais chez Aurore, c'est une association dans Paris. Enfin je crois que c'est même pas juste que dans Paris. J'étais sur le projet des binans non accompagnés. C'était un nouveau projet chez Aurore, ils avaient gagné un appel à projets et donc j'étais l'infirmière de la structure. Pendant un an j'ai fait ça et la deuxième année par contre je voulais sortir du métier d'infirmière pour voir ce qui était possible de faire et aussi de découvrir. Du coup j'ai fait mon stage de fin d'études chez l'entreprise Métro France. Je ne sais pas si tu connais, c'est le grossiste alimentaire pour les particuliers, les restaurateurs, etc. Et donc là j'étais en RH et j'étais dans le service talent et culture, voilà j'étais dans le service talent et culture en RH et en fait avec ma tutrice on était sur la diversité et l'inclusion.

  • Speaker #0

    Ok ça marche.

  • Speaker #1

    Et après en même temps je vais en profiter pour découvrir autre chose mais du coup re dans le métier d'infirmière parce que de toute façon je ne trouvais que ça, je n'arrivais pas à trouver en dehors. Puis bref comme je savais pas trop non plus quoi faire j'ai pris un poste dans un lycée professionnels comme infirmière scolaire. et à la fin par contre j'avais envie de changer ça me plaisait pas et du coup j'ai commencé à me dire bon vas-y qu'est-ce que je fais j'ai commencé à postuler un peu en tant qu'inf et un peu en dehors d'inf par exemple des postes comme chargée de mission pour l'égalité entre les hommes et les femmes et en même temps des postes d'infirmière parce que j'avais quand même envie d'avoir une évolution professionnelle donc en tant qu'infirmière je cherchais plus un poste d'infirmière cohorto Et j'ai cherché pendant des mois. En parallèle, j'ai fait des missions de vacations au SAMU social dans un LHSS. Et je suis finie par tomber sur l'annonce de l'ADSF là où je suis actuellement. Et puis voilà, j'ai passé mon entretien, j'ai été prise et j'ai commencé depuis le 6 janvier.

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #1

    c'est intéressant quand même.

  • Speaker #0

    Voilà, oui. Ça marche. Et est-ce que t'avais une sensibilité particulière par rapport à la santé des femmes avant de t'engager ? Oui,

  • Speaker #1

    complètement. D'autant plus depuis que j'ai fait mon master où j'ai vraiment été sensibilisée sur les questions d'iniquité et de discrimination. Ça fait complètement sens avec mon métier plus mon master. Ça rejoint les deux. C'est ça.

  • Speaker #0

    Ok, et du coup si on parle de l'ADSF là où tu es actuellement, ça consiste en quoi en fait cet assaut ?

  • Speaker #1

    Alors l'ADSF c'est Agir pour la santé des femmes. Donc l'objectif c'est d'améliorer l'état de santé globale des femmes en situation de précarité. Donc en fait on va à la rencontre des femmes en maraude plusieurs fois par semaine. On propose un accueil de jour. où les dames peuvent venir pour faire des demandes. Et aussi, on a une salle de repos, donc elles peuvent dormir si elles le souhaitent ou juste se poser. On a des douches et des toilettes. On a des permanences qui sont proposées directement au sein de l'accueil avec différents professionnels. On a deux sages-femmes, deux psychologues, des médiatrices en santé. Moi, je suis infirmière. Il y a Marem qui est coordonnatrice opérationnelle, il y a Laurie qui est coordonnatrice des bénévoles et de la formation, il y a la chef de service, la directrice, il y a l'équipe support.

  • Speaker #0

    Et du coup, il y a une gynéco aussi qui est bénévole ici ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Donc, c'est une gynécologue bénévole à la retraite qui fait des permanences tous les mardis après-midi et tous les mercredis après-midi, une semaine sur deux.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Ça marche. Et du coup, à quelle population de femmes s'adresse cet assaut ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vraiment pour les dames. Donc, c'est pour toutes les femmes en grande précarité, sauf les mineurs. OK. Et c'est sur du déclaratif.

  • Speaker #0

    OK, ça marche. Et du coup, c'est quoi les problématiques de santé les plus fréquentes ?

  • Speaker #1

    Alors, quand tu dis problématiques, c'est les pathologies, c'est ça qu'on rencontre ? Oui, c'est ça. On rencontre exactement les mêmes pathologies que dans la population générale, sauf qu'en plus il y a la précarité. Mais sinon c'est exactement les mêmes pathologies. Ok, oui, oui. Ouais, c'est ça.

  • Speaker #0

    Ça marche. Maintenant si on parle du quotidien, à quoi ressemble une journée type pour toi en tant qu'infirmière ?

  • Speaker #1

    Alors il n'y a pas vraiment de journée type, mais si par exemple je devais un peu décrire, c'est à la fois travailler dans le bureau pour faire beaucoup de coordination. et je fais aussi des permanences d'infirmières cordeaux donc je vais recevoir les dames. En fait on a un parcours au sein de l'association par exemple quand il y a une dame qui arrive à l'accueil, la première fois qu'elle vient on va prendre son identité etc. On va faire un vraiment un recueil mais très léger. On va surtout demander s'il y a une urgence dans l'immédiat en fait. Et en fait on va lui donner ce qu'on appelle un rendez-vous de permanence de bienvenue et pendant ce rendez-vous en fait il dure une heure. Il y a vraiment un bilan qui est fait au niveau social, au niveau médical. Et les collègues vont prendre soit des rendez-vous en interne, soit des rendez-vous en externe, parce qu'on oriente énormément aussi, on a beaucoup de partenaires avec qui on travaille. Ensuite, après ce rendez-vous, il y a potentiellement des rendez-vous qui sont pris. Et la permanence d'après, c'est la permanence qu'on appelle médicopsie. C'est une permanence qui se fait avec deux professionnels, une sage-femme et une psychologue. Et là, pareil, ça va plus être sur le versant santé. où il y aura vraiment plutôt un bilan global à la santé qui va être à la fois du coup psychique et physique par deux professionnels. Donc là, pareil, ça peut être reprise de rendez-vous, etc. Et la dernière étape, en fait, c'est si la dame, en fait, elle a beaucoup de problèmes de santé, qui a besoin de beaucoup de coordination, moi, du coup, je peux la voir aussi en permanence. Après, je ne vois pas que des dames dans ces situations-là, mais voilà, c'est un peu notre parcours.

  • Speaker #0

    en fait au sein de voilà le bas je vais en maraude aussi je fais des rencontres partenaires est ce que tu as des exemples de situations marquantes ou bouleversantes à partager alors moi j'en ai pas une spécifique moi

  • Speaker #1

    ce qui me on va dire ouais ce qui me dire ce qui me bouleverse le plus je pense c'est c'est toutes les violences qu'elles subissent en fait c'est vraiment que ce soit psychologique, physique, socio-économique, verbal, administratif. En fait, quasiment, je pense, toutes ont subi des violences, que ce soit dans leur pays, sur le parcours migratoire et même en France. Et en fait, c'est vraiment cette accumulation de violences qu'elles vont subir. Alors, pas toutes sont polytraumatisées, mais toutes ont subi au moins une forme de violence. Enfin, je pense que je ne me trompe pas en disant ça. Et puis, on sait les répercussions que ça a quand tu vis ça. le stress post-traumatique, l'anxiété chronique, la dépression, l'insomnie, la revivificance, c'est vraiment un peu toute pathologie somatique. Et encore, je pense que je ne suis pas la plus exposée dans la SAU quand elles racontent leur parcours dur à entendre.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine. La féminité et la santé, selon toi ? Comment les femmes que vous accompagnez vivent leur féminité dans des contextes de grande priorité ?

  • Speaker #1

    Donc toutes les femmes à la rue sont beaucoup plus exposées à la violence, et notamment à la violence sexiste et sexuelle. Les femmes vont avoir tendance à se cacher quand elles sont à la rue, à devenir un peu invisibles. Par exemple hier, alors là du coup on a les violences sexistes et sexuelles, mais on a aussi les violences physiques. Par exemple hier, il y a une dame à l'assaut, elle arrive et... En fait, elle me montre son doigt. Son doigt est gonflé. Et je lui dis, mais qu'est-ce qui est arrivé ? Et en fait, on a voulu lui voler son sac. Et en fait, elle tenait tellement fort son sac que ça lui a... Je pense pas qu'il soit cassé parce qu'elle le bouge et tout. Mais ça a fait un trauma sur son doigt. Elle a le doigt tout gonflé. Et en fait, elle me racontait que ça lui arrivait souvent. En fait, très souvent, on veut lui voler son sac et tout.

  • Speaker #0

    C'est des proies, quoi. C'est des proies faciles.

  • Speaker #1

    Ah, mais clairement, c'est... Ouais, c'est ça. C'est pour ça qu'en fait les femmes elles deviennent invisibles à la rue parce qu'il y a beaucoup trop de violence quoi.

  • Speaker #0

    Quel type d'inégalités en santé tu observes particulièrement chez les femmes ?

  • Speaker #1

    L'inégalité en fait ça va être l'inégalité c'est-à-dire d'absence totale ou de prise en charge médicale chez les femmes. Donc il y en a beaucoup qui n'ont pas de couverture maladie. Donc en France il y a l'AME, avoir une justification qui prouve qu'on est bien depuis trois mois sur le territoire. Après ça, ça peut se faire assez facilement si on va dans des assos, les assos peuvent faire office de justification. Mais il y en a, en fait, qui ne vont pas le savoir. Donc si tu ne le sais pas, forcément, tu ne vas pas faire les démarches. Il y en a aussi qui vont avoir peur de faire ces démarches parce que peur d'être stigmatisé, expulsé, etc. Aussi, si là, du coup, on prend plus spécifiquement pour les pathologies qui vont toucher les femmes, déjà, en fait, quand on n'est pas en situation de précarité, les femmes, en fait, ont tendance à moins déjà aller vers le soin. il y a des études qui sont sorties sur ça et notamment avec la charge mentale on sait que la femme elle se fait pas passer au premier niveau et aussi on sait que la médecine elle-même étudie moins les pathologies des femmes comme l'endométrie ça c'est l'exemple typique de les femmes qui ont erré pendant des années sans avoir de diagnostic donc au niveau des pathologies plus spécifiques du coup pour les femmes, notamment le suivi gynécologique ... dépistage contraception santé mentale en tout ça ça peut être mis de côté on va voir des grossesses qui vont pas être suivi des IVG qui vont être tardive ou impossible du coup à réaliser et des pathologies gynécologiques qui vont pas être traité en fait ce qui fait que ces femmes elles peuvent vivre une triple exclusion donc en tant que femme déjà en tant que personne sans abri et en tant que personne sans papier en situation irrégulière plutôt situation irrégulière Voilà.

  • Speaker #0

    Et quels sont les freins principaux à l'accès aux soins ?

  • Speaker #1

    C'est un peu comme je disais tout à l'heure, ça va être les freins administratifs, les femmes qui ne vont pas avoir de couverture maladie. Alors heureusement, en France, pour les dames qui n'ont pas de couverture maladie, on a des partenaires, on peut orienter. Il y a les passes des hôpitaux de Paris qui permettent de soigner sans couverture maladie, par exemple. Il y a aussi les centres médicaux sociaux de la ville de Paris. Il y en a trois dans Paris qui permettent d'avoir des consultations sans couverture sociale. Donc ça, c'est vraiment très précieux. Oui, j'imagine. Il y a aussi les frères linguistiques. Les femmes repères peuvent parler la même langue que les femmes qui viennent au sein de l'association. Il y a une des sachemmes qui parle le mandarin. Et puis après, on parle tout un peu anglais, plus ou moins à des niveaux différents. Donc on arrive à peu près à se débrouiller. Mais c'est vrai que le frein linguistique, moi je le vois avec une dame qui ne parle pas très bien français et qui parle justement mandarin. La dernière fois, elle a eu un rendez-vous avec justement une personne qui parlait mandarin et elle m'a dit que c'était le jour et la nuit. C'est complètement différent. On a aussi les freins psychologiques et culturels. Donc les femmes qui ont vécu des violences, des expériences traumatisantes avec le système de soins. Donc qui peuvent du coup se méfier, etc. En fonction des traumas qu'elles ont pu avoir par rapport à ça. Et puis la précarité en elle-même. En fait, la santé, pour beaucoup de femmes, ce n'est pas du tout la priorité. La priorité, c'est d'avoir un logement et de manger. Donc beaucoup de femmes, ce n'est pas au premier plan. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et selon toi, quel rôle peuvent avoir les soignants face à la lutte ? Contre les violences faites aux femmes ?

  • Speaker #1

    Alors moi je pense qu'elles peuvent avoir un rôle clé. On peut être les premières personnes qu'elles rencontrent et à qui elles vont confier des choses. Parfois, elles ne se rendent même pas compte qu'elles ont subi des violences. Donc voilà, il faut savoir un peu repérer les signes, poser les bonnes questions, surtout ne pas juger et écouter. Mais aussi au-delà de ça, on doit être des acteurs relais, on doit savoir orienter, accompagner, créer des liens de conscience. Voilà, donc tout rôle un peu de coordination et essayer de redonner un peu d'estime de soi parce que beaucoup, du coup, en fait, elles sont clairement avec leur parcours, en fait, elles sont déshumanisées. C'est assez, ça peut vraiment se sentir. En fait, elles ont plus conscience un peu de leur corps. Et c'est vraiment du coup de les réhumaniser et de leur refaire prendre conscience de leur corps, etc. pour qu'elles puissent sortir de cette violence.

  • Speaker #0

    Et alors, ton engagement ici, est-ce que ça a changé ta façon de voir le métier d'infirmière ?

  • Speaker #1

    Je pense que je vois plus les limites, à mon avis, du soin. C'est plus qu'avant, je me rencontrais des limites parce que l'hôpital, moi j'ai principalement travaillé dans le public. On sait ce qu'il est aujourd'hui. En gros, c'est manque de moyens humains, manque de moyens matériels, c'est ce qu'on entend partout et c'est une réalité. Au sein de l'association, c'est encore plus flagrant. Je ne suis pas sûre que mon engagement a changé parce que je pense que j'étais déjà très engagée avant. Je pense que ça l'a plus transformée parce que c'est quelque chose qui est différent de ce que j'ai pu vivre à l'hôpital. Je pense que je me suis plus rendue compte des limites du système en étant dans cette association. Donc on se rend compte en fait que l'accès aux droits, aux soins, à une prise en charge égale en fait pour toutes et tous, bah en fait elle n'existe pas vraiment. Que les minorités ça va être ceux qui vont être touchés le plus facilement, que notamment les femmes migrantes isolées en situation irrégulière. Et c'est vrai que c'est un peu compliqué à accepter en tant que soignant. Donc en fait ça revient à dire que finalement dans l'association, voilà c'est ça, c'est plus que ça s'est transformé dans le sens où... Donc être infirmière dans ce contexte, c'est à la fois être soignante, accompagnante, mais peut-être aussi militante aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu pourrais faire passer un message aux soignants et aux soignantes qui aimeraient s'engager davantage ?

  • Speaker #1

    Que le métier d'infirmier est riche, qu'il y a énormément de terrains différents, qu'on a en soi toute une vie si on ne change pas de métier pour tester différents terrains. Donc que si un jour l'idée nous dit « pourquoi je n'irais pas tester dans une association ? » En vrai, sinon, pourquoi pas commencer tout simplement par du bénévolat, pour voir s'il y a peu de nous plaît, et puis après, postuler à des postes si jamais on voit qu'on a envie de faire ça. Ça peut être aussi une porte d'entrée.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et voilà, c'est la fin de cet épisode. J'espère qu'il vous aura plu. Je remercie Mélanie de sa participation. Et puis moi, je vous dis au mois prochain pour un nouvel épisode de Sœurs de Combat.

  • Speaker #1

    Bisous.

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Description

Bonjour à toutes et à tous !


Je suis ravie de vous retrouver après cette pause estivale 🌞. En ce mois de rentrée, je vous propose un épisode consacré au secteur sanitaire, et plus particulièrement à la santé des femmes en situation de précarité, grâce au témoignage de Mélanie.


Infirmière depuis plusieurs années, elle exerce aujourd’hui au sein de l’association ADSF (Agir pour la santé des femmes) et partage avec nous son parcours ainsi que son expérience sur ce sujet. 🤗🎧


Bonne écoute !

Aller bisous


Un podcast signé Elisa. F

Merci à Mélanie pour sa participation🫶


Me contacter : soeursdecombat@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans cet épisode, on se retrouve après cette trêve estivale pour parler du milieu sanitaire et plus précisément de la santé des femmes avec Mélanie, infirmière au parcours Très riche qui exerce maintenant sur Paris au sein de l'association ADSF, Agir pour la santé des femmes. Je vous laisse avec la suite.

  • Speaker #1

    Alors je suis Mélanie, donc en ce qui concerne mon parcours d'infirmière, j'ai été diplômée en juillet 2014. J'ai commencé par travailler à l'hôpital de la Pitié-Pétrière en chirurgie urologique et en transplantation rénale pendant 5 ans. J'ai voulu changer, je suis partie voyager et il y a eu le Covid. Du coup je suis revenue et j'ai travaillé en renfort Covid. La PHP faisait des CDD renfort Covid exceptionnels. J'ai fait les trois premières vagues dans l'hôpital de Saint-Antoine et de la Pissale-Pétrière. et en parallèle de décider d'est-ce que... À un moment, il n'y avait plus de cas Covid, donc il n'y avait plus de besoin. Donc j'allais au service de suppléance. Et en parallèle des CDD, je faisais de l'intérim. Donc j'ai fait ça à peu près pendant deux ans. Et après, j'en ai eu marre de l'hôpital. Du coup, je me suis questionnée sur qu'est-ce que je pouvais faire. Je suis repartie un peu voyager, pareil, entre-temps. Et en fait, j'ai décidé de reprendre mes études. Donc j'ai fait un master en sociologie qui s'appelle inégalité, discrimination et territoire à l'université de Reims. Donc voilà pendant deux ans j'ai fait ce master. La première année c'est là que j'ai découvert le métier d'infirmière en dehors de l'hôpital. J'ai fait du médico-social, je travaillais chez Aurore, c'est une association dans Paris. Enfin je crois que c'est même pas juste que dans Paris. J'étais sur le projet des binans non accompagnés. C'était un nouveau projet chez Aurore, ils avaient gagné un appel à projets et donc j'étais l'infirmière de la structure. Pendant un an j'ai fait ça et la deuxième année par contre je voulais sortir du métier d'infirmière pour voir ce qui était possible de faire et aussi de découvrir. Du coup j'ai fait mon stage de fin d'études chez l'entreprise Métro France. Je ne sais pas si tu connais, c'est le grossiste alimentaire pour les particuliers, les restaurateurs, etc. Et donc là j'étais en RH et j'étais dans le service talent et culture, voilà j'étais dans le service talent et culture en RH et en fait avec ma tutrice on était sur la diversité et l'inclusion.

  • Speaker #0

    Ok ça marche.

  • Speaker #1

    Et après en même temps je vais en profiter pour découvrir autre chose mais du coup re dans le métier d'infirmière parce que de toute façon je ne trouvais que ça, je n'arrivais pas à trouver en dehors. Puis bref comme je savais pas trop non plus quoi faire j'ai pris un poste dans un lycée professionnels comme infirmière scolaire. et à la fin par contre j'avais envie de changer ça me plaisait pas et du coup j'ai commencé à me dire bon vas-y qu'est-ce que je fais j'ai commencé à postuler un peu en tant qu'inf et un peu en dehors d'inf par exemple des postes comme chargée de mission pour l'égalité entre les hommes et les femmes et en même temps des postes d'infirmière parce que j'avais quand même envie d'avoir une évolution professionnelle donc en tant qu'infirmière je cherchais plus un poste d'infirmière cohorto Et j'ai cherché pendant des mois. En parallèle, j'ai fait des missions de vacations au SAMU social dans un LHSS. Et je suis finie par tomber sur l'annonce de l'ADSF là où je suis actuellement. Et puis voilà, j'ai passé mon entretien, j'ai été prise et j'ai commencé depuis le 6 janvier.

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #1

    c'est intéressant quand même.

  • Speaker #0

    Voilà, oui. Ça marche. Et est-ce que t'avais une sensibilité particulière par rapport à la santé des femmes avant de t'engager ? Oui,

  • Speaker #1

    complètement. D'autant plus depuis que j'ai fait mon master où j'ai vraiment été sensibilisée sur les questions d'iniquité et de discrimination. Ça fait complètement sens avec mon métier plus mon master. Ça rejoint les deux. C'est ça.

  • Speaker #0

    Ok, et du coup si on parle de l'ADSF là où tu es actuellement, ça consiste en quoi en fait cet assaut ?

  • Speaker #1

    Alors l'ADSF c'est Agir pour la santé des femmes. Donc l'objectif c'est d'améliorer l'état de santé globale des femmes en situation de précarité. Donc en fait on va à la rencontre des femmes en maraude plusieurs fois par semaine. On propose un accueil de jour. où les dames peuvent venir pour faire des demandes. Et aussi, on a une salle de repos, donc elles peuvent dormir si elles le souhaitent ou juste se poser. On a des douches et des toilettes. On a des permanences qui sont proposées directement au sein de l'accueil avec différents professionnels. On a deux sages-femmes, deux psychologues, des médiatrices en santé. Moi, je suis infirmière. Il y a Marem qui est coordonnatrice opérationnelle, il y a Laurie qui est coordonnatrice des bénévoles et de la formation, il y a la chef de service, la directrice, il y a l'équipe support.

  • Speaker #0

    Et du coup, il y a une gynéco aussi qui est bénévole ici ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Donc, c'est une gynécologue bénévole à la retraite qui fait des permanences tous les mardis après-midi et tous les mercredis après-midi, une semaine sur deux.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Ça marche. Et du coup, à quelle population de femmes s'adresse cet assaut ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vraiment pour les dames. Donc, c'est pour toutes les femmes en grande précarité, sauf les mineurs. OK. Et c'est sur du déclaratif.

  • Speaker #0

    OK, ça marche. Et du coup, c'est quoi les problématiques de santé les plus fréquentes ?

  • Speaker #1

    Alors, quand tu dis problématiques, c'est les pathologies, c'est ça qu'on rencontre ? Oui, c'est ça. On rencontre exactement les mêmes pathologies que dans la population générale, sauf qu'en plus il y a la précarité. Mais sinon c'est exactement les mêmes pathologies. Ok, oui, oui. Ouais, c'est ça.

  • Speaker #0

    Ça marche. Maintenant si on parle du quotidien, à quoi ressemble une journée type pour toi en tant qu'infirmière ?

  • Speaker #1

    Alors il n'y a pas vraiment de journée type, mais si par exemple je devais un peu décrire, c'est à la fois travailler dans le bureau pour faire beaucoup de coordination. et je fais aussi des permanences d'infirmières cordeaux donc je vais recevoir les dames. En fait on a un parcours au sein de l'association par exemple quand il y a une dame qui arrive à l'accueil, la première fois qu'elle vient on va prendre son identité etc. On va faire un vraiment un recueil mais très léger. On va surtout demander s'il y a une urgence dans l'immédiat en fait. Et en fait on va lui donner ce qu'on appelle un rendez-vous de permanence de bienvenue et pendant ce rendez-vous en fait il dure une heure. Il y a vraiment un bilan qui est fait au niveau social, au niveau médical. Et les collègues vont prendre soit des rendez-vous en interne, soit des rendez-vous en externe, parce qu'on oriente énormément aussi, on a beaucoup de partenaires avec qui on travaille. Ensuite, après ce rendez-vous, il y a potentiellement des rendez-vous qui sont pris. Et la permanence d'après, c'est la permanence qu'on appelle médicopsie. C'est une permanence qui se fait avec deux professionnels, une sage-femme et une psychologue. Et là, pareil, ça va plus être sur le versant santé. où il y aura vraiment plutôt un bilan global à la santé qui va être à la fois du coup psychique et physique par deux professionnels. Donc là, pareil, ça peut être reprise de rendez-vous, etc. Et la dernière étape, en fait, c'est si la dame, en fait, elle a beaucoup de problèmes de santé, qui a besoin de beaucoup de coordination, moi, du coup, je peux la voir aussi en permanence. Après, je ne vois pas que des dames dans ces situations-là, mais voilà, c'est un peu notre parcours.

  • Speaker #0

    en fait au sein de voilà le bas je vais en maraude aussi je fais des rencontres partenaires est ce que tu as des exemples de situations marquantes ou bouleversantes à partager alors moi j'en ai pas une spécifique moi

  • Speaker #1

    ce qui me on va dire ouais ce qui me dire ce qui me bouleverse le plus je pense c'est c'est toutes les violences qu'elles subissent en fait c'est vraiment que ce soit psychologique, physique, socio-économique, verbal, administratif. En fait, quasiment, je pense, toutes ont subi des violences, que ce soit dans leur pays, sur le parcours migratoire et même en France. Et en fait, c'est vraiment cette accumulation de violences qu'elles vont subir. Alors, pas toutes sont polytraumatisées, mais toutes ont subi au moins une forme de violence. Enfin, je pense que je ne me trompe pas en disant ça. Et puis, on sait les répercussions que ça a quand tu vis ça. le stress post-traumatique, l'anxiété chronique, la dépression, l'insomnie, la revivificance, c'est vraiment un peu toute pathologie somatique. Et encore, je pense que je ne suis pas la plus exposée dans la SAU quand elles racontent leur parcours dur à entendre.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine. La féminité et la santé, selon toi ? Comment les femmes que vous accompagnez vivent leur féminité dans des contextes de grande priorité ?

  • Speaker #1

    Donc toutes les femmes à la rue sont beaucoup plus exposées à la violence, et notamment à la violence sexiste et sexuelle. Les femmes vont avoir tendance à se cacher quand elles sont à la rue, à devenir un peu invisibles. Par exemple hier, alors là du coup on a les violences sexistes et sexuelles, mais on a aussi les violences physiques. Par exemple hier, il y a une dame à l'assaut, elle arrive et... En fait, elle me montre son doigt. Son doigt est gonflé. Et je lui dis, mais qu'est-ce qui est arrivé ? Et en fait, on a voulu lui voler son sac. Et en fait, elle tenait tellement fort son sac que ça lui a... Je pense pas qu'il soit cassé parce qu'elle le bouge et tout. Mais ça a fait un trauma sur son doigt. Elle a le doigt tout gonflé. Et en fait, elle me racontait que ça lui arrivait souvent. En fait, très souvent, on veut lui voler son sac et tout.

  • Speaker #0

    C'est des proies, quoi. C'est des proies faciles.

  • Speaker #1

    Ah, mais clairement, c'est... Ouais, c'est ça. C'est pour ça qu'en fait les femmes elles deviennent invisibles à la rue parce qu'il y a beaucoup trop de violence quoi.

  • Speaker #0

    Quel type d'inégalités en santé tu observes particulièrement chez les femmes ?

  • Speaker #1

    L'inégalité en fait ça va être l'inégalité c'est-à-dire d'absence totale ou de prise en charge médicale chez les femmes. Donc il y en a beaucoup qui n'ont pas de couverture maladie. Donc en France il y a l'AME, avoir une justification qui prouve qu'on est bien depuis trois mois sur le territoire. Après ça, ça peut se faire assez facilement si on va dans des assos, les assos peuvent faire office de justification. Mais il y en a, en fait, qui ne vont pas le savoir. Donc si tu ne le sais pas, forcément, tu ne vas pas faire les démarches. Il y en a aussi qui vont avoir peur de faire ces démarches parce que peur d'être stigmatisé, expulsé, etc. Aussi, si là, du coup, on prend plus spécifiquement pour les pathologies qui vont toucher les femmes, déjà, en fait, quand on n'est pas en situation de précarité, les femmes, en fait, ont tendance à moins déjà aller vers le soin. il y a des études qui sont sorties sur ça et notamment avec la charge mentale on sait que la femme elle se fait pas passer au premier niveau et aussi on sait que la médecine elle-même étudie moins les pathologies des femmes comme l'endométrie ça c'est l'exemple typique de les femmes qui ont erré pendant des années sans avoir de diagnostic donc au niveau des pathologies plus spécifiques du coup pour les femmes, notamment le suivi gynécologique ... dépistage contraception santé mentale en tout ça ça peut être mis de côté on va voir des grossesses qui vont pas être suivi des IVG qui vont être tardive ou impossible du coup à réaliser et des pathologies gynécologiques qui vont pas être traité en fait ce qui fait que ces femmes elles peuvent vivre une triple exclusion donc en tant que femme déjà en tant que personne sans abri et en tant que personne sans papier en situation irrégulière plutôt situation irrégulière Voilà.

  • Speaker #0

    Et quels sont les freins principaux à l'accès aux soins ?

  • Speaker #1

    C'est un peu comme je disais tout à l'heure, ça va être les freins administratifs, les femmes qui ne vont pas avoir de couverture maladie. Alors heureusement, en France, pour les dames qui n'ont pas de couverture maladie, on a des partenaires, on peut orienter. Il y a les passes des hôpitaux de Paris qui permettent de soigner sans couverture maladie, par exemple. Il y a aussi les centres médicaux sociaux de la ville de Paris. Il y en a trois dans Paris qui permettent d'avoir des consultations sans couverture sociale. Donc ça, c'est vraiment très précieux. Oui, j'imagine. Il y a aussi les frères linguistiques. Les femmes repères peuvent parler la même langue que les femmes qui viennent au sein de l'association. Il y a une des sachemmes qui parle le mandarin. Et puis après, on parle tout un peu anglais, plus ou moins à des niveaux différents. Donc on arrive à peu près à se débrouiller. Mais c'est vrai que le frein linguistique, moi je le vois avec une dame qui ne parle pas très bien français et qui parle justement mandarin. La dernière fois, elle a eu un rendez-vous avec justement une personne qui parlait mandarin et elle m'a dit que c'était le jour et la nuit. C'est complètement différent. On a aussi les freins psychologiques et culturels. Donc les femmes qui ont vécu des violences, des expériences traumatisantes avec le système de soins. Donc qui peuvent du coup se méfier, etc. En fonction des traumas qu'elles ont pu avoir par rapport à ça. Et puis la précarité en elle-même. En fait, la santé, pour beaucoup de femmes, ce n'est pas du tout la priorité. La priorité, c'est d'avoir un logement et de manger. Donc beaucoup de femmes, ce n'est pas au premier plan. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et selon toi, quel rôle peuvent avoir les soignants face à la lutte ? Contre les violences faites aux femmes ?

  • Speaker #1

    Alors moi je pense qu'elles peuvent avoir un rôle clé. On peut être les premières personnes qu'elles rencontrent et à qui elles vont confier des choses. Parfois, elles ne se rendent même pas compte qu'elles ont subi des violences. Donc voilà, il faut savoir un peu repérer les signes, poser les bonnes questions, surtout ne pas juger et écouter. Mais aussi au-delà de ça, on doit être des acteurs relais, on doit savoir orienter, accompagner, créer des liens de conscience. Voilà, donc tout rôle un peu de coordination et essayer de redonner un peu d'estime de soi parce que beaucoup, du coup, en fait, elles sont clairement avec leur parcours, en fait, elles sont déshumanisées. C'est assez, ça peut vraiment se sentir. En fait, elles ont plus conscience un peu de leur corps. Et c'est vraiment du coup de les réhumaniser et de leur refaire prendre conscience de leur corps, etc. pour qu'elles puissent sortir de cette violence.

  • Speaker #0

    Et alors, ton engagement ici, est-ce que ça a changé ta façon de voir le métier d'infirmière ?

  • Speaker #1

    Je pense que je vois plus les limites, à mon avis, du soin. C'est plus qu'avant, je me rencontrais des limites parce que l'hôpital, moi j'ai principalement travaillé dans le public. On sait ce qu'il est aujourd'hui. En gros, c'est manque de moyens humains, manque de moyens matériels, c'est ce qu'on entend partout et c'est une réalité. Au sein de l'association, c'est encore plus flagrant. Je ne suis pas sûre que mon engagement a changé parce que je pense que j'étais déjà très engagée avant. Je pense que ça l'a plus transformée parce que c'est quelque chose qui est différent de ce que j'ai pu vivre à l'hôpital. Je pense que je me suis plus rendue compte des limites du système en étant dans cette association. Donc on se rend compte en fait que l'accès aux droits, aux soins, à une prise en charge égale en fait pour toutes et tous, bah en fait elle n'existe pas vraiment. Que les minorités ça va être ceux qui vont être touchés le plus facilement, que notamment les femmes migrantes isolées en situation irrégulière. Et c'est vrai que c'est un peu compliqué à accepter en tant que soignant. Donc en fait ça revient à dire que finalement dans l'association, voilà c'est ça, c'est plus que ça s'est transformé dans le sens où... Donc être infirmière dans ce contexte, c'est à la fois être soignante, accompagnante, mais peut-être aussi militante aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu pourrais faire passer un message aux soignants et aux soignantes qui aimeraient s'engager davantage ?

  • Speaker #1

    Que le métier d'infirmier est riche, qu'il y a énormément de terrains différents, qu'on a en soi toute une vie si on ne change pas de métier pour tester différents terrains. Donc que si un jour l'idée nous dit « pourquoi je n'irais pas tester dans une association ? » En vrai, sinon, pourquoi pas commencer tout simplement par du bénévolat, pour voir s'il y a peu de nous plaît, et puis après, postuler à des postes si jamais on voit qu'on a envie de faire ça. Ça peut être aussi une porte d'entrée.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et voilà, c'est la fin de cet épisode. J'espère qu'il vous aura plu. Je remercie Mélanie de sa participation. Et puis moi, je vous dis au mois prochain pour un nouvel épisode de Sœurs de Combat.

  • Speaker #1

    Bisous.

Description

Bonjour à toutes et à tous !


Je suis ravie de vous retrouver après cette pause estivale 🌞. En ce mois de rentrée, je vous propose un épisode consacré au secteur sanitaire, et plus particulièrement à la santé des femmes en situation de précarité, grâce au témoignage de Mélanie.


Infirmière depuis plusieurs années, elle exerce aujourd’hui au sein de l’association ADSF (Agir pour la santé des femmes) et partage avec nous son parcours ainsi que son expérience sur ce sujet. 🤗🎧


Bonne écoute !

Aller bisous


Un podcast signé Elisa. F

Merci à Mélanie pour sa participation🫶


Me contacter : soeursdecombat@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans cet épisode, on se retrouve après cette trêve estivale pour parler du milieu sanitaire et plus précisément de la santé des femmes avec Mélanie, infirmière au parcours Très riche qui exerce maintenant sur Paris au sein de l'association ADSF, Agir pour la santé des femmes. Je vous laisse avec la suite.

  • Speaker #1

    Alors je suis Mélanie, donc en ce qui concerne mon parcours d'infirmière, j'ai été diplômée en juillet 2014. J'ai commencé par travailler à l'hôpital de la Pitié-Pétrière en chirurgie urologique et en transplantation rénale pendant 5 ans. J'ai voulu changer, je suis partie voyager et il y a eu le Covid. Du coup je suis revenue et j'ai travaillé en renfort Covid. La PHP faisait des CDD renfort Covid exceptionnels. J'ai fait les trois premières vagues dans l'hôpital de Saint-Antoine et de la Pissale-Pétrière. et en parallèle de décider d'est-ce que... À un moment, il n'y avait plus de cas Covid, donc il n'y avait plus de besoin. Donc j'allais au service de suppléance. Et en parallèle des CDD, je faisais de l'intérim. Donc j'ai fait ça à peu près pendant deux ans. Et après, j'en ai eu marre de l'hôpital. Du coup, je me suis questionnée sur qu'est-ce que je pouvais faire. Je suis repartie un peu voyager, pareil, entre-temps. Et en fait, j'ai décidé de reprendre mes études. Donc j'ai fait un master en sociologie qui s'appelle inégalité, discrimination et territoire à l'université de Reims. Donc voilà pendant deux ans j'ai fait ce master. La première année c'est là que j'ai découvert le métier d'infirmière en dehors de l'hôpital. J'ai fait du médico-social, je travaillais chez Aurore, c'est une association dans Paris. Enfin je crois que c'est même pas juste que dans Paris. J'étais sur le projet des binans non accompagnés. C'était un nouveau projet chez Aurore, ils avaient gagné un appel à projets et donc j'étais l'infirmière de la structure. Pendant un an j'ai fait ça et la deuxième année par contre je voulais sortir du métier d'infirmière pour voir ce qui était possible de faire et aussi de découvrir. Du coup j'ai fait mon stage de fin d'études chez l'entreprise Métro France. Je ne sais pas si tu connais, c'est le grossiste alimentaire pour les particuliers, les restaurateurs, etc. Et donc là j'étais en RH et j'étais dans le service talent et culture, voilà j'étais dans le service talent et culture en RH et en fait avec ma tutrice on était sur la diversité et l'inclusion.

  • Speaker #0

    Ok ça marche.

  • Speaker #1

    Et après en même temps je vais en profiter pour découvrir autre chose mais du coup re dans le métier d'infirmière parce que de toute façon je ne trouvais que ça, je n'arrivais pas à trouver en dehors. Puis bref comme je savais pas trop non plus quoi faire j'ai pris un poste dans un lycée professionnels comme infirmière scolaire. et à la fin par contre j'avais envie de changer ça me plaisait pas et du coup j'ai commencé à me dire bon vas-y qu'est-ce que je fais j'ai commencé à postuler un peu en tant qu'inf et un peu en dehors d'inf par exemple des postes comme chargée de mission pour l'égalité entre les hommes et les femmes et en même temps des postes d'infirmière parce que j'avais quand même envie d'avoir une évolution professionnelle donc en tant qu'infirmière je cherchais plus un poste d'infirmière cohorto Et j'ai cherché pendant des mois. En parallèle, j'ai fait des missions de vacations au SAMU social dans un LHSS. Et je suis finie par tomber sur l'annonce de l'ADSF là où je suis actuellement. Et puis voilà, j'ai passé mon entretien, j'ai été prise et j'ai commencé depuis le 6 janvier.

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #1

    c'est intéressant quand même.

  • Speaker #0

    Voilà, oui. Ça marche. Et est-ce que t'avais une sensibilité particulière par rapport à la santé des femmes avant de t'engager ? Oui,

  • Speaker #1

    complètement. D'autant plus depuis que j'ai fait mon master où j'ai vraiment été sensibilisée sur les questions d'iniquité et de discrimination. Ça fait complètement sens avec mon métier plus mon master. Ça rejoint les deux. C'est ça.

  • Speaker #0

    Ok, et du coup si on parle de l'ADSF là où tu es actuellement, ça consiste en quoi en fait cet assaut ?

  • Speaker #1

    Alors l'ADSF c'est Agir pour la santé des femmes. Donc l'objectif c'est d'améliorer l'état de santé globale des femmes en situation de précarité. Donc en fait on va à la rencontre des femmes en maraude plusieurs fois par semaine. On propose un accueil de jour. où les dames peuvent venir pour faire des demandes. Et aussi, on a une salle de repos, donc elles peuvent dormir si elles le souhaitent ou juste se poser. On a des douches et des toilettes. On a des permanences qui sont proposées directement au sein de l'accueil avec différents professionnels. On a deux sages-femmes, deux psychologues, des médiatrices en santé. Moi, je suis infirmière. Il y a Marem qui est coordonnatrice opérationnelle, il y a Laurie qui est coordonnatrice des bénévoles et de la formation, il y a la chef de service, la directrice, il y a l'équipe support.

  • Speaker #0

    Et du coup, il y a une gynéco aussi qui est bénévole ici ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Donc, c'est une gynécologue bénévole à la retraite qui fait des permanences tous les mardis après-midi et tous les mercredis après-midi, une semaine sur deux.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Ça marche. Et du coup, à quelle population de femmes s'adresse cet assaut ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vraiment pour les dames. Donc, c'est pour toutes les femmes en grande précarité, sauf les mineurs. OK. Et c'est sur du déclaratif.

  • Speaker #0

    OK, ça marche. Et du coup, c'est quoi les problématiques de santé les plus fréquentes ?

  • Speaker #1

    Alors, quand tu dis problématiques, c'est les pathologies, c'est ça qu'on rencontre ? Oui, c'est ça. On rencontre exactement les mêmes pathologies que dans la population générale, sauf qu'en plus il y a la précarité. Mais sinon c'est exactement les mêmes pathologies. Ok, oui, oui. Ouais, c'est ça.

  • Speaker #0

    Ça marche. Maintenant si on parle du quotidien, à quoi ressemble une journée type pour toi en tant qu'infirmière ?

  • Speaker #1

    Alors il n'y a pas vraiment de journée type, mais si par exemple je devais un peu décrire, c'est à la fois travailler dans le bureau pour faire beaucoup de coordination. et je fais aussi des permanences d'infirmières cordeaux donc je vais recevoir les dames. En fait on a un parcours au sein de l'association par exemple quand il y a une dame qui arrive à l'accueil, la première fois qu'elle vient on va prendre son identité etc. On va faire un vraiment un recueil mais très léger. On va surtout demander s'il y a une urgence dans l'immédiat en fait. Et en fait on va lui donner ce qu'on appelle un rendez-vous de permanence de bienvenue et pendant ce rendez-vous en fait il dure une heure. Il y a vraiment un bilan qui est fait au niveau social, au niveau médical. Et les collègues vont prendre soit des rendez-vous en interne, soit des rendez-vous en externe, parce qu'on oriente énormément aussi, on a beaucoup de partenaires avec qui on travaille. Ensuite, après ce rendez-vous, il y a potentiellement des rendez-vous qui sont pris. Et la permanence d'après, c'est la permanence qu'on appelle médicopsie. C'est une permanence qui se fait avec deux professionnels, une sage-femme et une psychologue. Et là, pareil, ça va plus être sur le versant santé. où il y aura vraiment plutôt un bilan global à la santé qui va être à la fois du coup psychique et physique par deux professionnels. Donc là, pareil, ça peut être reprise de rendez-vous, etc. Et la dernière étape, en fait, c'est si la dame, en fait, elle a beaucoup de problèmes de santé, qui a besoin de beaucoup de coordination, moi, du coup, je peux la voir aussi en permanence. Après, je ne vois pas que des dames dans ces situations-là, mais voilà, c'est un peu notre parcours.

  • Speaker #0

    en fait au sein de voilà le bas je vais en maraude aussi je fais des rencontres partenaires est ce que tu as des exemples de situations marquantes ou bouleversantes à partager alors moi j'en ai pas une spécifique moi

  • Speaker #1

    ce qui me on va dire ouais ce qui me dire ce qui me bouleverse le plus je pense c'est c'est toutes les violences qu'elles subissent en fait c'est vraiment que ce soit psychologique, physique, socio-économique, verbal, administratif. En fait, quasiment, je pense, toutes ont subi des violences, que ce soit dans leur pays, sur le parcours migratoire et même en France. Et en fait, c'est vraiment cette accumulation de violences qu'elles vont subir. Alors, pas toutes sont polytraumatisées, mais toutes ont subi au moins une forme de violence. Enfin, je pense que je ne me trompe pas en disant ça. Et puis, on sait les répercussions que ça a quand tu vis ça. le stress post-traumatique, l'anxiété chronique, la dépression, l'insomnie, la revivificance, c'est vraiment un peu toute pathologie somatique. Et encore, je pense que je ne suis pas la plus exposée dans la SAU quand elles racontent leur parcours dur à entendre.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine. La féminité et la santé, selon toi ? Comment les femmes que vous accompagnez vivent leur féminité dans des contextes de grande priorité ?

  • Speaker #1

    Donc toutes les femmes à la rue sont beaucoup plus exposées à la violence, et notamment à la violence sexiste et sexuelle. Les femmes vont avoir tendance à se cacher quand elles sont à la rue, à devenir un peu invisibles. Par exemple hier, alors là du coup on a les violences sexistes et sexuelles, mais on a aussi les violences physiques. Par exemple hier, il y a une dame à l'assaut, elle arrive et... En fait, elle me montre son doigt. Son doigt est gonflé. Et je lui dis, mais qu'est-ce qui est arrivé ? Et en fait, on a voulu lui voler son sac. Et en fait, elle tenait tellement fort son sac que ça lui a... Je pense pas qu'il soit cassé parce qu'elle le bouge et tout. Mais ça a fait un trauma sur son doigt. Elle a le doigt tout gonflé. Et en fait, elle me racontait que ça lui arrivait souvent. En fait, très souvent, on veut lui voler son sac et tout.

  • Speaker #0

    C'est des proies, quoi. C'est des proies faciles.

  • Speaker #1

    Ah, mais clairement, c'est... Ouais, c'est ça. C'est pour ça qu'en fait les femmes elles deviennent invisibles à la rue parce qu'il y a beaucoup trop de violence quoi.

  • Speaker #0

    Quel type d'inégalités en santé tu observes particulièrement chez les femmes ?

  • Speaker #1

    L'inégalité en fait ça va être l'inégalité c'est-à-dire d'absence totale ou de prise en charge médicale chez les femmes. Donc il y en a beaucoup qui n'ont pas de couverture maladie. Donc en France il y a l'AME, avoir une justification qui prouve qu'on est bien depuis trois mois sur le territoire. Après ça, ça peut se faire assez facilement si on va dans des assos, les assos peuvent faire office de justification. Mais il y en a, en fait, qui ne vont pas le savoir. Donc si tu ne le sais pas, forcément, tu ne vas pas faire les démarches. Il y en a aussi qui vont avoir peur de faire ces démarches parce que peur d'être stigmatisé, expulsé, etc. Aussi, si là, du coup, on prend plus spécifiquement pour les pathologies qui vont toucher les femmes, déjà, en fait, quand on n'est pas en situation de précarité, les femmes, en fait, ont tendance à moins déjà aller vers le soin. il y a des études qui sont sorties sur ça et notamment avec la charge mentale on sait que la femme elle se fait pas passer au premier niveau et aussi on sait que la médecine elle-même étudie moins les pathologies des femmes comme l'endométrie ça c'est l'exemple typique de les femmes qui ont erré pendant des années sans avoir de diagnostic donc au niveau des pathologies plus spécifiques du coup pour les femmes, notamment le suivi gynécologique ... dépistage contraception santé mentale en tout ça ça peut être mis de côté on va voir des grossesses qui vont pas être suivi des IVG qui vont être tardive ou impossible du coup à réaliser et des pathologies gynécologiques qui vont pas être traité en fait ce qui fait que ces femmes elles peuvent vivre une triple exclusion donc en tant que femme déjà en tant que personne sans abri et en tant que personne sans papier en situation irrégulière plutôt situation irrégulière Voilà.

  • Speaker #0

    Et quels sont les freins principaux à l'accès aux soins ?

  • Speaker #1

    C'est un peu comme je disais tout à l'heure, ça va être les freins administratifs, les femmes qui ne vont pas avoir de couverture maladie. Alors heureusement, en France, pour les dames qui n'ont pas de couverture maladie, on a des partenaires, on peut orienter. Il y a les passes des hôpitaux de Paris qui permettent de soigner sans couverture maladie, par exemple. Il y a aussi les centres médicaux sociaux de la ville de Paris. Il y en a trois dans Paris qui permettent d'avoir des consultations sans couverture sociale. Donc ça, c'est vraiment très précieux. Oui, j'imagine. Il y a aussi les frères linguistiques. Les femmes repères peuvent parler la même langue que les femmes qui viennent au sein de l'association. Il y a une des sachemmes qui parle le mandarin. Et puis après, on parle tout un peu anglais, plus ou moins à des niveaux différents. Donc on arrive à peu près à se débrouiller. Mais c'est vrai que le frein linguistique, moi je le vois avec une dame qui ne parle pas très bien français et qui parle justement mandarin. La dernière fois, elle a eu un rendez-vous avec justement une personne qui parlait mandarin et elle m'a dit que c'était le jour et la nuit. C'est complètement différent. On a aussi les freins psychologiques et culturels. Donc les femmes qui ont vécu des violences, des expériences traumatisantes avec le système de soins. Donc qui peuvent du coup se méfier, etc. En fonction des traumas qu'elles ont pu avoir par rapport à ça. Et puis la précarité en elle-même. En fait, la santé, pour beaucoup de femmes, ce n'est pas du tout la priorité. La priorité, c'est d'avoir un logement et de manger. Donc beaucoup de femmes, ce n'est pas au premier plan. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et selon toi, quel rôle peuvent avoir les soignants face à la lutte ? Contre les violences faites aux femmes ?

  • Speaker #1

    Alors moi je pense qu'elles peuvent avoir un rôle clé. On peut être les premières personnes qu'elles rencontrent et à qui elles vont confier des choses. Parfois, elles ne se rendent même pas compte qu'elles ont subi des violences. Donc voilà, il faut savoir un peu repérer les signes, poser les bonnes questions, surtout ne pas juger et écouter. Mais aussi au-delà de ça, on doit être des acteurs relais, on doit savoir orienter, accompagner, créer des liens de conscience. Voilà, donc tout rôle un peu de coordination et essayer de redonner un peu d'estime de soi parce que beaucoup, du coup, en fait, elles sont clairement avec leur parcours, en fait, elles sont déshumanisées. C'est assez, ça peut vraiment se sentir. En fait, elles ont plus conscience un peu de leur corps. Et c'est vraiment du coup de les réhumaniser et de leur refaire prendre conscience de leur corps, etc. pour qu'elles puissent sortir de cette violence.

  • Speaker #0

    Et alors, ton engagement ici, est-ce que ça a changé ta façon de voir le métier d'infirmière ?

  • Speaker #1

    Je pense que je vois plus les limites, à mon avis, du soin. C'est plus qu'avant, je me rencontrais des limites parce que l'hôpital, moi j'ai principalement travaillé dans le public. On sait ce qu'il est aujourd'hui. En gros, c'est manque de moyens humains, manque de moyens matériels, c'est ce qu'on entend partout et c'est une réalité. Au sein de l'association, c'est encore plus flagrant. Je ne suis pas sûre que mon engagement a changé parce que je pense que j'étais déjà très engagée avant. Je pense que ça l'a plus transformée parce que c'est quelque chose qui est différent de ce que j'ai pu vivre à l'hôpital. Je pense que je me suis plus rendue compte des limites du système en étant dans cette association. Donc on se rend compte en fait que l'accès aux droits, aux soins, à une prise en charge égale en fait pour toutes et tous, bah en fait elle n'existe pas vraiment. Que les minorités ça va être ceux qui vont être touchés le plus facilement, que notamment les femmes migrantes isolées en situation irrégulière. Et c'est vrai que c'est un peu compliqué à accepter en tant que soignant. Donc en fait ça revient à dire que finalement dans l'association, voilà c'est ça, c'est plus que ça s'est transformé dans le sens où... Donc être infirmière dans ce contexte, c'est à la fois être soignante, accompagnante, mais peut-être aussi militante aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu pourrais faire passer un message aux soignants et aux soignantes qui aimeraient s'engager davantage ?

  • Speaker #1

    Que le métier d'infirmier est riche, qu'il y a énormément de terrains différents, qu'on a en soi toute une vie si on ne change pas de métier pour tester différents terrains. Donc que si un jour l'idée nous dit « pourquoi je n'irais pas tester dans une association ? » En vrai, sinon, pourquoi pas commencer tout simplement par du bénévolat, pour voir s'il y a peu de nous plaît, et puis après, postuler à des postes si jamais on voit qu'on a envie de faire ça. Ça peut être aussi une porte d'entrée.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et voilà, c'est la fin de cet épisode. J'espère qu'il vous aura plu. Je remercie Mélanie de sa participation. Et puis moi, je vous dis au mois prochain pour un nouvel épisode de Sœurs de Combat.

  • Speaker #1

    Bisous.

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